Sybella a écrit:

Je ne sais pas exactement ce qui m'exaspère le plus. Que Sylbille n'ait même pas été réprimandé pour avoir participé à une chasse dangereuse sans la permission de père et mère, ou qu'ils aient accepté qu'elle rejoigne cette bande de bourrins sans cervelle. Ces "Corvus". Tout ce qu'ils savent faire, c'est taper sur des monstres et boire comme des trous en se vantant d'avoir exterminer des espèces. Non pas que tuer des animaux me gène, je m'en moque totalement, mais lorsqu'on décimé des créatures, on ne le cri pas haut et fort alors qu'on a bu une pinte de bière en trop.
Et le pire dans tous ça, c'est qu'ils m'ont obligé à les accompagner jusqu'à leur quartier général... J'en ai vu jouer aux bras de fer, faire la course ou encore escalader les murs de la cour... que des singeries, bien évidement, et aucun avec un manuel à la main... et ils s'appellent des chasseurs... franchement, c'est n'importe quoi. Et puis, vous croyez que

"Sybella, ce n'est pas le moment d'écrire dans ton carnet... Notre hôte va bientôt arriver, je ne veux pas que tu restes dans ton coin à griffonner je ne sais quoi. On doit faire bonne impression pour ta soeur." À contre coeur, la jeune sorcière referma son journal intime, et se redressa pour rejoindre sa famille, qui avait été conduite dans le bureau du grand chef, ou quelque chose dans ce ton là. Sylbille, à côté d'elle, ne cessait de gigoter, attachant sa crinière de jaie en une haute couette, avant de la défaire pour la tresser, changeant encore et encore de coiffure. "Tu crois qu'ils vont m'accepter ? Tu penses qu'ils ne vont pas changer d'avis à la derniere minute ?" Sybella soupira. Cette question revenait sans cesse, depuis que ce groupe de mercenaire lui avait proposer de les rejoindre. Prenant une voix doucereuse et hypocrite, la brune força un sourire faux et, fixant les prunelles hétérochromes de sa moitié, récita : "Mais non voyons, ils ont vu en toi tout le potentiel de chasseuse qu'ils recherchent chez leurs disciples. Tu es une Gandr, après tout. La chasse, tu as ça dans le sang." Il s'agissait là des mots d'Héstia, que la sorcière répétait à chaque fois que sa jumelle s'inquiétait, non pas pour la rassurer mais simplement pour qu'elle lui laissa la paix.

Finalement, la porte s'ouvrit avant que l'orisha ne continue de se questionner à voix haute. Ce que Sybella vu ne lui plus pas du tout. Un homme, de la quarantaine environ, s'approchait d'eux, il tendit une main à ses parents qui le saluèrent. "Toutes mes excuses, Maitre Ashar n'a pas pu se libérer. Je suis Maitre Zavros, et c'est moi qui vous ferait visiter l'enceinte du Heddas." Sybella n'écoutait que d'une oreille. Son esprit était obnubilé par la main que l'homme avait gardé prêt du corps : une sorte de pattes velue et griffue. Son regard fut ensuite attiré par une queue de lion qui fouettait l'air. Qu'est ce que c'était que ce monstre là ? Lorsqu'elle releva ma tête, le regard profond du corbeau était rivé sur elle. Il ne semblait pas hostile ni énervé, totalement neutre. Sans doute avait-il l'habitude de ce genre de regard curieux. Sybella, gênée, baissa la tête et trouva ses nouveaux souliers soudain très intéressants.

Le Maître s'intéressa ensuite à Sylbille, lui demandant de raconter son récit, une fois de plus. La sorcière leva les yeux au ciel -aussi haut que sa position honteuse le luinpermettait- d'agacement : elle connaissait cette histoire sur le bout des doigts, tant sa soeur l'avait répété à qui voulait l'entendre... De nouveau déconnecté de la réalité, Sybella regarda autour d'elle. La salle était décorée de têtes empaillées, d'étranges crocs et d'armes en tout genre. Une bibliothèque dans un coin attira son attention. Ils n'étaient peut être pas tous illettrés finalement... Le groupe de mercenaire remonta très légèrement dans son estime.

Le petit groupe se mit en route, reteraversant cette bruyante salle commune, tandis que leur hôte commençait la visite. "Si vous nous laissez la garde de votre fille, elle logera dans cette aile, à  l'étage." L'homme vous conduisit aux dortoirs, puis aux salles de classe. L'une d'entre elles attire particulièrement ton attention. "Qu'est ce que c'est que ça ?" Le corbeau lui porta enfin un peu d'attention. Forcément, après lui avoir coupé la parole... Héstia regarda d'un air courroucé son enfant, sans doute serait-elle punie pour son manque de respect, mais la curiosité avait dépassé la bienséance. L'homme arbora un sourire sur ses traits. Il regarda avec toi le grand le grand appareil en chantier posé sur une table centrale. Des plans étaient placardés un peu partout. "Ça, c'est ma nouvelle invention" déclara fièrement le monstre. "Mais ce n'est pas là qu'étudiera ta soeur. Veuillez me suivre, s'il vous plaît..."

La visite se poursuivit. Finalement, les Gandr furent conduis dans la cours extérieure. Là où Sybella avais aperçu, par une fenêtre, des gens courir et escalader l'enceinte du manoir. Le mercenaire proposa aux deux filles de rejoindre ce groupe, pour permettre à l'Orisha de se sociabilité un peu avec sa futur "nouvelle famille". Mais Sybella, n'en faisant qu'à sa tête, décida de visiter les autres ateliers avant de rejoindre sa soeur. L'un des cours l'intéressa particulièrement. Des enfants s'entraînaient à faire d'étranges constructions sur des établis devant eux. Cela lui rappela immédiatement la salle de cours où elle avait vu cette étrange catapulte, ou quoi que ce soit. Aux petits animaux représentés sur des parchemins, Sybella supposa qu'ils devaient confectionner des pièges.

Son intérêt n'échappa pas au professeur qui lui proposa de s'approcher. "Tu veux essayer, toi aussi ?" proposa l'adulte. La première réaction de ma sorcière fut de refuser, mais elle ne partit pas pour autant. Finalement, l'enseignant parvint à lui faire changer d'avis, et elle se laissa tenter.

Les consignes de l'exercice étaient simples : créer un piège pour un animal sélectionné par hasard, avec tout le matériel qu'elle pourrait trouver dans le manoir. Sa créature à elle fut un étrange oiseau aux couleurs vives, avec un long bec et un ventre gonflé comme s'il avait avalé une pierre. Le papier indiquait qu'il ne mesurait pas plus d'une dizaine de centimètres. L'invité observa ce qui l'entourait. Elle attrapa une sorte de gros bracelet métallique, rempli avec des barreaux. Puis elle positionnant un oiseau empaillé dans la prison, avant de la refermer avec une plaque et un caillou. Puis elle positionna un panier d'osier qu'elle maintint en l'air avec de petites branches. Elle mis des graines autour du piège, puis présenta fièrement son oeuvre sommaire. Elle était tellement concentrée qu'elle n'avait même pas remarqué que ses parents s'étaient approchés d'elle. "Eh bien, au moins, on peut dire que tu y as mit tout ton coeur." Fut le seul commentaire lui dit, avant d'exploser de rire.

Il se moquait d'elle ? Très bien, dans ce cas, elle réessayerait, et la prochaine fois, elle lui montrerait qu'elle en était capable.