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 Un enfant désorienté

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Mar 19 Juil 2016, 03:54

Un calme plat...

Rubiel foulait le sol de la citadelle comme à son habitude. Elle vagabondait, par ci par là, comme si malgré tout ce temps à siéger en son sein, il lui restait encore moult mystère à découvrir et à explorer. A défaut d'avoir encore l'influence ou encore la force nécessaire pour sortir de la citadelle, elle devait bien trouver un moyen de s'occuper. D'autres anges en devenir comme elle avaient préféré partir explorer le monde, guider les divers peuples à travers toute la bonté dont ils étaient capable de faire preuve. C'était encore le meilleur moyen de se forger un avenir parmi les anges et de s'expérimenter à une tâche que beaucoup eurent du mal à considérer comme naturelle. Rubiel faisait parti de ce regroupement de personne qui avait aidé les autres durant toutes leurs anciennes vies mais qui une fois devenue ange, ne savait plus réellement comment s'y prendre. Il était compliqué d'être un guide propageant de précieux conseil quand on était soi même dans la plus totale des confusion. Être un ange c'était respecter un crédo strict et intransigeant tout en essayant d'embellir l'âme d'autrui grâce à la sienne.

Un concept métaphorique voir onirique, c'était d'ailleurs peut être pour cela que les nouvelles âmes rejoignant fraichement la citadelle avait du mal à s'intégrer. Rubiel elle même n'avait pas encore franchit le premier pas tant celui-ci était dur à faire. Dur ? Ce n'était pas réellement le mot, mais sans doute par manque de confiance, elle n'arrivait pas à avancer à travers un terrain brumeux, sans savoir où l’emmènera sa destination. Alors à défaut de ne pas réussir à avancer, elle désirait stagner, laisser let temps la rattraper pour lui insuffler le courage nécessaire lorsque son temps serait venu. Les vertus se propageaient dans chaque ange, mais, leur usage était sans doute quelque chose qui prenait tout une existence avant d'en connaitre parfaitement la maitrise. C'était probablement le stade ultime, ce à quoi pouvait espérer l'élu des cieux qui trônait comme une image de parfaite synchronisation avec le bien. Plus, il était la représentation idéal du bien, le guide de tout un peuple confus mais bon.

Néanmoins, malgré sa présence, cela n'aidait pas Rubiel à progresser dans son embarras. Cela faisait des années qu'elle s'insinuait dans les diverses ruelles sans pour autant se faire remarquer par autrui. Son réseau social était mince, très mince, cela s’arrêtait à quelques connaissances tout au plus, qui avaient d'ailleurs rapidement fait de l'oublier elle, la petite ange fébrile et maladroite. Malgré toute l'incandescence de la cité, la bonté qui s'en dégageait, il y avait un fait indéniable qui frappait Rubiel en plein cœur : elle était incroyablement seule. Une maladie qui portait le nom de solitude, dont elle avait rapidement apprivoisé les maux pour ne pas être rongée entièrement par eux. Mais comme elle était incapable de s'ouvrir à autrui et que personne n'avait la foi de venir entrer en contact avec elle, le résultat était couru d'avance, à son plus grand damne.

Elle soupira, elle n'aimait pas sa situation mais en même temps, il y avait cette notion de sécurité, de refuge face à l'imprévu qu'elle appréciait. C'était un choix qui s'était imposé naturellement à elle, tant qu'elle n'avait pas encore la maturité pour comprendre et évoluer, elle se réfugiait dans son quotidien comme un oisillon dans son nid, attendant le moment où ses ailes pourront le porter et le mener vers ses premières aventures trépidantes. Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas dans un premier temps l'écho particulier qui se dégageait de la scène. Elle s'était engagée dans la rue principale, et le brouhaha avait laissé place à la tranquillité des derniers instants. Les anges avaient envahit la rue pour voguer à leurs activités diverses et variés, en somme, il n'y avait rien d'étrange à cela, rien qui pouvait expliquer la légère étreinte au cœur que ressentait la petite Rubiel.

Et pourtant, l'écho se faisait de plus en plus fort, jusqu'au moment, ou quand bien même elle n'arrivait pas à en trouver la source, elle put enfin désigner le phénomène de ce bruit intrusif :

- Des pleurs ?
Mots : 732
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Mer 20 Juil 2016, 00:06

Plus les minutes s’effilaient, plus le bruit était audible et pénible aux oreilles de la demoiselle. Non pas par la gène occasionnée mais bien par l'émotion qui s'en dégageait et qui semblait meurtrir le cœur bon de Rubiel. Personne ne semblait y prêter attention, soudain, elle pointa son regard instinctivement, presque guidé par une force supérieure mystérieuse. Elle put alors apercevoir un jeune garçon, frêle et chétif et totalement déboussolé par une situation qui semblait le dépasser de loin. N'y avait-il personne pour se charger de lui ? Essuyer ses larmes avant qu'elle ne sèche et marque son visage à jamais ? Malheureusement, en cet instant, il semblait bien seul à affronter son effroyable destin qui échappait encore à Rubiel incapable de se résoudre à faire des analyses de la situation.

Son être lui ordonnait d'avancer, et elle ne semblait pas rechigner face à ses sens primaires. Elle voulait arrêter ce chagrin qui coulait à flot, cette terreur palpable qui se dégageait de son visage blafard. Elle fallait qu'elle lui apporte son aide, aussi futile pouvait-il être, il fallait qu'elle intervienne. Il n'y avait aucune raison à ses agissements, elle ne réfléchissait même pas alors qu'elle répondait à l'appel de sa destinée angélique sans se soucier de rien d'autre que du bonheur de ce bambin qu'elle n'avait jamais vu. L'incroyable bonté des anges avait encore fois trouvé un corps dans lequel se réfugier à l'image de Rubiel qui allait tenter de guider cet être éploré.

- Que se passe t'il ? Pourquoi tu es tout seul ? Tu t'es perdu ?

Ses phrases étaient imprécises, pas adaptées pour tirer le plus rapidement la situation au clair. Néanmoins, ses mots étaient prononcés avec une grande douceur et une délicatesse. Tout ceci était prononcé avec une grâce presque maternelle, Rubiel restait aussi une femme, et cet enfant dégageait chez elle plus que son instinct angélique. S'agenouillant pour mettre sa tête à la hauteur de celle du gamin, elle attendait que celui-ci trouve une pause entre deux flots de larme pour répondre à ses questions hasardeuses et maladroites.

- C'est ma maman ! Elle a dit qu'elle reviendrait ! Elle m'a dit de rester sagement à la maison et de ne pas m'inquiéter. J'ai fais ce qu'a dit ma maman ! Mais ma maman... Ma maman...


Il n'eut pas les moyens de finir sa phrase que voilà qu'il déversait de nouveau un flot abondant de larme de ses yeux. L'on pouvait aisément sentir son angoisse et sa terreur des plus profondes, il était envahit par un effroi si fort que ses mots malgré la clarté de ses propos étaient difficilement compréhensibles pour la jeune Ange. Bien qu'elle arrivait néanmoins à comprendre l'idée générale qu'il s'en dégageait. Avant qu'elle ne puisse l'aider à continuer, celui-ci trouva une once de courage pour reprendre non sans un toussotement de fatigue extrème qu'il avait surement développé depuis ses derniers jours.

- Ces derniers jours, ses ailes étaient devenues noires... Elle m'a dit que ce n'était rien, que cela était normal et que cela arrivait parfois chez certains anges. Puis elle est partie, et cela fait quelques jours qu'elle ne revient plus. Je veux ma maman....


Plus le gamin parlait en reprenant une certaine aisance de prononciation, plus Rubiel se sentait prise d'une peine terrible pour cet enfant qui semblait être dans une situation des plus désastreuses. Rubiel avait été mise au courant par sa simple curiosité, mais les ailes noirs d'un ange ne signifiait jamais rien de bon. Et si sa mère avait réellement développé cette particularité néfaste au sein de la citadelle, alors la raison de son absence n'était plus à chercher. Malheureusement voilà, le gamin était incapable de comprendre et s'il se perdait encore dans une tourmente aussi profonde, nul doute qu'il allait lui aussi mal finir ou dans le pire des cas, se laisser dépérir de tristesse. Il fallait qu'il comprenne, même si cela allait être d'une rudesse effroyable...

- Avant toute chose, je m'appelle Rubiel. Tu voudrais bien me dire ton nom ? Que l'on fasse un peu connaissance toi et moi ?


- Mon nom est Ilian madame...

Rubiel allait devoir annoncer à cet Illian quelque chose de très dur à accepter, et elle n'avait que quelques instants pour trouver le meilleur moyen de s'y prendre sans aggraver la situation plus qu'elle ne l'était déjà.
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Mer 20 Juil 2016, 03:51

La naïveté... Être naïf, c'était se forger une carapace dur comme fer contre les affres psychologiques du quotidien, de cet extérieur qui pour la plupart semble si hostile à la bonne évolution de la vie. Néanmoins, dans ce cas, la naïveté du jeune Illian allait être un fardeau presque insurmontable, comment expliquer à un enfant alors qu'il n'avait pas encore assez de maturité pour encaisser le choc. Rubiel aussi était candide, elle avait juste plus d'année que le jeune garçon mais dans les faits, elle ne valait guère mieux que lui dans le domaine. Son opinion un peu idyllique sur l'existence, ses manières de penser très manichéennes, en soit, elle n'avait que le recul de l'âge pour juguler son immaturité d'esprit. Au moins, elle pouvait se soutenir sur un appuie solide que l'on pouvait appeler expérience, expérience dont manquait cruellement Illian qui allait devoir surmonter une épreuve horrible.

Mais, Rubiel ne savait pas comment lui annoncer, elle avait beau chercher, elle n'avait pas la méthode la plus adaptée pour balancer cela dans la plus grande des délicatesses. Bien entendu qu'elle avait comprit que la mère du marmot était une déchue, bien entendu qu'elle avait cerné que le bannissement avait eu lieu depuis déjà quelques jours. Pour elle, c'était clair, net, précis, mais pour ce gamin, entiché de ses sentiments, quand bien même elle tenterait de lui expliquer, le refus serait inexorable. Malheureusement, Rubiel ne pensa pas jusque là, dans toute sa simplicité, elle en était venue à la conclusion que de toute manière, il fallait l'annoncer, qu'importe la manière, il n'y avait de toute façon pas de bonne méthode pour dire cela. Pas de voie divine pour traverser ces mots cruels qu'elle allait devoir prononcer ;

- Illian... Ta maman... Disons que ta maman est devenue une Déchue... Et que du coup, elle a du partir de la citadelle pour son bien mais surtout pour le tien. Elle ne voulait surement pas que cela te porte préjudice.

Elle tentait d'évaser les faits, d'énoncer le principal sans pour autant raconter les détails douloureux. Le bambin la regardait, larmoyant son visage encore plus déconfit de tristesse qu'il y avait quelques secondes. Et comme convenu, il craqua, ses émotions se distordirent dans une sorte de dissonance facial et il se mit à taper des pieds comme un être agonisant et furieux. Il n'avait certainement pas saisi tout les dires de Rubiel, mais à sa réaction, il avait comprit l'essentiel : que sa mère ne reviendrait pas.

- Mais je veux ma maman ! Je me fiche qu'elle soit une Déchue ou quoi que ce soit d'autre. Je veux la revoir ! Pourquoi être vous méchante avec moi ? Pourquoi vous ne voulez pas ramener ma maman. Je savais que je ne pouvais pas compter sur vous, vous êtes vilaines comme les autres qui n'ont pas voulu m'aider !


Aveuglé par une souffrance réelle et viscérale, il tapota le corps de Rubiel de ses petits poings pour exprimer sa rage. De son coté, elle ne tirait pas meilleur allure, étant très sensible au désespoir d'autrui, elle se savait impuissante face à cela. Simple spectatrice d'une tragédie prenant les tournures adéquates à ce genre de pièce de théâtre. Sauf que là, c'était pour de vrai, cela se passait dans la réalité. Pour la première fois, elle fut confrontée à une véritable détresse. Une détresse si forte qui la bouscula aussi psychologiquement. Quelque part, Illian et son malheurs venait de déloger une case de naïveté dans la tête de Rubiel. Elle venait d'évoluer et de s'enlever une part de sa cécité immature. Néanmoins, ce n'était pas le cas pour Illian, qui n'avait guère les moyens d'évoluer dans ce sens. La douleur étant trop vive, il bafouillait quelques mots de rancune vis à vis de Rubiel.

- Écoutes... Il y a moyen de revenir à la citadelle après des nombreux efforts et de nombreuses années. Je suis certaine que ta maman fait déjà d'incroyable effort pour redevenir meilleur et te retrouver.


- C'est faux ! Je ne veux plus vous écouter, tous ce que vous dites ne sont que des mensonges, ma mère est encore ici et je la retrouverais !


Il repoussa la présence de Rubiel spontanément puis il s'engouffra dans la rue principale menant à la place centrale de la citadelle.
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Mer 20 Juil 2016, 04:10

La tournure des événements n'allait pas vraiment dans le bon sens. A ne pas vouloir cerner la cruelle réalité, le petit allait sans aucun doute être envahit par la rancœur, le désespoir et la haine. Le genre de mélange qui ne faisait jamais bon ménage dans le cœur d'un ange et qui avait tendance à le mener directement vers la voie de la déchéance et de la disgrâce. Il était encore jeune, son esprit trop fragile, pas assez fort pour supporter cela tout seul et si Rubiel l'abandonnait maintenant, il n'y avait plus de doute quant à son destin. Il irait très rapidement rejoindre sa mère dans ce cas là, mais Rubiel doutait fortement que cela soit dans les volontés de sa génitrice. Malgré sa tentation face aux péchés, elle devait sans doute encore aimer son enfant plus que tout au monde, et elle devait prier au fond d'elle même qu'il ne la suive pas dans sa tragique descente dans les ténèbres. Et pour le moment, la seule capable d'entendre ses prières d'un autre monde, c'était l'ange en devenir qui malgré les secousses émotionnelles qu'elle avait subit, était bien remontée à aider définitivement Illian quoi qu'il lui en coutait.

Elle n'avait pas le droit de l'abandonner à son triste sort, sinon, elle ne valait clairement pas sa place au sein de la citadelle elle aussi ! Alors, elle s'engagea dans la rue, d'une manière tout aussi effréné que l'enfant mais d'une façon plus alerte. Si elle le laissait vagabonder dans cet état, il allait irrémédiablement provoquer un accident, se faire remarquer et pire se faire juger. Il était à deux doigts de céder face à la misère de l'autre monde, à deux doigts de tout abandonner et de gâcher sa place parmi les anges.

Rubiel interrogea les passants, pour tenter d'avoir des indices quant à la poursuite du gamin. Celui-ci avait bousculé un bon nombre de personne et il n'était pas difficile de suivre sa piste malgré qu'il ai une bonne longueur d'avance sur elle. Mine de rien, il gambadait bien plus vite que lui et animé par des émotions néfastes, cela ne pouvait que l'encourager à aller de plus en plus vite au grand damne dans l'Ange qui allait rapidement avoir le souffle court. Entre le stress, la concentration mentale, le physique avait du mal à répondre aux attentes de la demoiselle mais, ce n'était pas le moment de se plaindre.

Elle se fraya un chemin tant bien que mal pour s'adonner à une avenue moins fréquentée, apparemment, il avait été aperçu en dernier lieu entrain de fouler l'avenue. Cela n'aidait pas énormément Rubiel qui avait encore une énorme zone de recherche et peu d'indice pour la réduire, mais cela était mieux que perdre définitivement sa trace. Longeant alors tout le long de la longue avenue qui lui parue interminable, celle-ci donna à un espace vert. Un parc, entretenu par les anges pour venir apporter de la nature au sein de cette blancheur pures de toutes saletés. Balayant son regard horizontalement, elle put apercevoir le petit Illian, assis sur un banc. Il ne pleurait plus mais son regard était vide et chancelant. Elle s'approcha alors de lui en prenant le risque de subir encore un autre rejet et prit place à coté de lui. Elle n'eut pas le temps de placer un mot que ce fut lui qui engagea de nouveau le dialogue. Cette fois-ci, la rage avait laissé place à une profonde tristesse mêlée avec un zeste d'amertume. C'était douloureux d'entendre une pareille tonalité dans la bouche d'un enfant, il n'avait certainement pas mérité cela et voilà que le destin le frappait même après sa seconde vie.

- Ma maman m'amenait souvent ici... Si elle ne peut pas revenir, alors je deviendrais un ange meilleur qu'elle pour rattraper ses fautes. Je la reverrais un jour et elle sera fière de moi...


Lui aussi avait fini par se résoudre et évoluer dans le bon sens. Bon sens... cela était un grand mot, au final, il n'avait plus sa mère pour l'épauler, pour lui susurrer des mots rassurants le soir. Il ne l'avait plus et c'était un fait indéniable que personne ne pouvait changer en cet instant. Rubiel le prit dans ses bras dans une étreinte affective et lâcha aussi quelques larmes. Elle avait été profondément touché par l'histoire de ce gosse qu'elle ne connaissait même pas une heure auparavant. Elle savait que les larmes d'un ange étaient précieuses, mais elle ne pouvait pas les garder pour elle malgré tout. Elle avait été touché par toutes ses émotions qui s'étaient envolées en si peu de temps...
Mots : 814
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