Post II | 820 mots

Poste 2:

La revanche Ainsi bon, je m'étais retrouvée avec les personnes vêtues de blancs, mais je ne connaissais toujours pas leur identité et cela me mettait mal à l'aise de ne rien savoir sur ces personnes. Si je connaissais au moins des personnes, je pourrais connaitre leur visage, leur nom ainsi que leur puissance magique. Je pariais que j'allais me retrouver avec des personnes que je connaissais déjà ou non. Enfin bref, je chassais cette idée de ma tête rapidement lorsqu'une personne nous demanda de monter sur le bateau, pour ceux qui n'étaient pas encore montée dedans. Je fonçais sur le pont du bateau doucement, pour laisser un peu de place pour ceux qui n'étaient pas encore sur le pont avec les autres. Le stress grimpa rapidement, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti l'excitation d'un tournoi, d'un combat. Un marin cria de lever l'ancre pour partir au large... Mais où allons nous au juste ? Dans des îles inconnues ? Sans habitation sans civilisation ? Puis, une personne vint à son tour pour nous présenter quelques petits trucs durant la voyage. Tout le monde avait une cabine personnelle pour se reposer tranquillement avec nos affaires personnelles. Puis, je compris rapidement que le voyage serait beaucoup plus long que je ne le pensais à la fin. Il aurait plusieurs escales, donc beaucoup d'épreuves pour réduire le nombre de participant dans cette course. Hum, finalement, ce n'était pas un réel tournoi que j'avais là, mais plusieurs épreuves à la suite pour en laisser qu'un seul à bord sur les deux bateaux, enfin c'est ce que je comprenais. Je respirais doucement et j'écoutais le reste du discours de cette personne. Il y avait une salle commune pour tous les participants pour manger et je pensais que ce serait une bonne idée d'y aller assez souvent pour connaitre mes aillées. Bonne idée. Puis, les choses commencèrent tout de suite sans attendre plus longtemps les autres participants. Le temps était quelque chose d'important, le temps se fichent d'attendre. La personne nous demanda de piocher un petit papier dans l'urne tous en même temps pour savoir qui allait commencer la première épreuve en premier. La première épreuve consistait à atteindre le sommet de l'escalier en premier, tout en laissant des pièges derrière nous. D'accord, c'était une épreuve de courage, d'endurance, de magie ainsi que de chance. Oh mon dieu, la chance n'était jamais avec moi depuis un petit bout de temps maintenant. Je croisais les doigts pour qu'une fois dans ma vie, je puisse avoir de la chance avec moi. Je m'approchais de l'urne comme les autres et je piochais un bout de papier, qui me disait que j'étais le numéro 4. Ouf, je n'étais pas dans les derniers ! Le bateau arriva vers une plage désert, une plage au sable blanc et chaud. Une première personne partit du bateau pour monter les escaliers en laissant un piège derrière elle, puis le deuxième prit le départ à son tour pour gravir cet escalier sans fin. Enfin le troisième passa à son tour. Je ne voyais même pas la fin, le bout des escaliers. Je laissais une petite minute avant de partir à mon tour pour réussir cette épreuve. Je sentais que ma magie avait bien baissé, de l'anti magie ? Une humaine ici ? Mince, ce ne serait pas bon pour tous les autres participants. Il ne fallait pas que je m'approchais de cette humaine, sinon je ne pourrais pas utiliser ma magie. Je commençais à grimper les première marches, et je me pris quelque chose dans la plante des pieds, un piège physique. Bon, cela ne me dérangeait pas, je pouvais supporter la douleur. Je créais de la glace pour arrêter le saignement et apaiser la douleur. Je continuais de monter les marches, et un deuxième obstacle vint à son tour : des lianes bloquant le passage. J'utilisais le pouvoir de la lévitation avec mon bracelet, c'était un cadeau que j'avais eu d'un ami élémental. Avec ceci, je pouvais facilement me dépasser et éviter les zones dangereuses comme ces lianes mortelles pour certaines personnes. Puis, une fois passé cette zone, je continuais de monter encore et encore. Un nouvel obstacle vint m'embêter encore une fois, des marches qui fondaient sous mes yeux. Ce n'était pas réellement une illusion, mais je pensais que je devais faire attention à ceci. Je décidais d'utiliser la glace pour arrêter ce problème et continuer de grimper et de poursuivre les participants. Je créais une boule de glace et je l’étendais partout sur les marches fondus, maintenant, je pouvais marcher dessus sans problème. Je grimpais quelques marches avant de mettre à mon tour, un piège du plus mauvais gout, aucune pitié pour les autres. Je créais des pics de métal que je posais par terre doucement, avant de créer plusieurs pics enchevêtrés. Il fallait avoir un corps souple pour passer à travers. Cependant, l'anti magie n'était pas si loin que cela, et cela m'énervait, j'avais du mal à contrôler correctement les éléments. Il fallait que je disqualifie cette humaine rapidement. Une fois que j'avais posé mes pics de métal, je continuais de grimper vers le sommet de l'escalier.

"

Code by Joy

Nombre de mot :

Les participants désormais en lice pour la victoire, le navire leva l’ancre, inaugurant ainsi le premier palier des tant attendues épreuves que le vil démon s’impatientait d’emporter. Il partait avec l’esprit d’un compétiteur de haut niveau, discipliné à décimer toute forme de stress qui pouvait hanter les plus fragiles. Zane se remémorait la cuisante défaite qu’il avait essuyée lors de ce duel truqué. Depuis, les choses avaient bien changé. Ses capacités actuelles servaient à présent son tempérament explosif, si bien qu’il était prêt à tout pour l’emporter, quitte à ébranler ses camarades. La notion de fraternité lui était de toute façon complètement étrangère lorsque la concurrence rentrait en ligne de compte. Ils étaient tous ses adversaires. Du moment qu’il triomphait, le reste n’avait pas d’importance. L’organisatrice mentionna ensuite les divers services mis à leurs dispositions, telles que les masseurs ou la piscine. Bonne nouvelle pour ceux qui partaient du principe que l’effort devait précéder le réconfort. Il n’était pas exclu de le voir séduire une des masseuses dans les prochaines heures. Quoi qu’il en soit, ils étaient tous dans le même bateau, au sens littéraire comme au sens figuré. Et très vite, les deux camps eurent l’heureux contentement de percevoir un immense pic giclé d’une île qui semblait minuscule à ses côtés. Inutile d’être un génie de la déduction pour comprendre qu’elle était en étroite relation avec le premier défi. Les bras croisés dans sa tenue immaculée qui lui grattait les parties génitales, le monarque leva yeux vers le sommet durant tout l'intervalle qui les séparait de leur amarrage.

Les consignes établies, le résumé se condensaient en une simple montée des marches. Une épreuve ? Ça ? C’était au mieux l’activité d’un sportif du dimanche, mais en aucun cas un test qui pouvait le mettre dans l’embarras. Sérieusement, si les dieux étaient impliqués dans le choix des matchs, ils allaient devoir le revoir à la hausse. Zane avait senti des auras puissantes émaner autour de lui, par conséquent il était loin d’être le seul à sortir du lot. Même avec des arrivistes en puissance, cela se résumerait en une promenade de santé pour la majorité des individus. Détournant les yeux pour ignorer cette insulte, il participa toutefois au tirage des numéros sans broncher. « Le cinq. » Il marmonnait dans sa barbe. Il aurait largement préféré passer parmi les derniers, ne serait-ce que pour se dire qu’il n’avait pas perdu son temps en acceptant de venir, mais ce n’était pas trop mal non plus. Enfin bon, le hasard décidait seul de gérer les conditions. Par le néant absolu de sa magie, il comprit que c’est une humaine qui se lança la première. Rien d’intéressant à tirer de son ascension. Elle n’avait ni les capacités de compliquer la tâche aux suivants ni un semblant d’audace pour rendre le tout distrayant. Le second fut un vieillard, ou du moins il n’en avait que l’apparence. L’expérience lui avait appris à se méfier davantage de ce genre de bougres qu’aux autres. Le troisième passa alors, talonné par le quatrième. Il n’avait pas vu les pièges qu’ils avaient pu installer en hauteur, bien que ce manque de données ne lui faisait ni chaud ni froid. C’était désormais à son tour de gravir ces marches.

De sa prestance princière, il n’hésita pas une seconde, levant ses pieds dans un rythme régulier. Son regard se portait droit vers l’horizon, laissant ses autres sens à l’affut du moindre danger, à supposer qu’on pouvait croire qu’il en existait. Des lianes tentèrent bien de l’endiguer, en vain. La force du Monarque était telle qu’il n’avait pas besoin de s’attarder sur ces dernières pour avancer sans contrariétés, la végétation cédant au moindre effort. Durant son ascension, Zane laissa ses longs cheveux obstruer la progression de ceux qui se trouvaient à l’arrière. En les épaississant et en les durcissant, il modifiait leur volume pour enchevêtrer quiconque aurait le malheur de passer après lui, et en accord avec son sadisme, il torsada ceux-ci autour des jambes et des bras des concurrents. Inutile de dire qu’il se fichait de savoir s’il s’en prenait à un allié ou non. Il parvint sans encombre au sommet, là où des pointes métalliques l’empêchaient de gravir les dernières marches. Contractant ses muscles à son paroxysme en émettant un cri de guerre, il percuta brutalement les tiges afin de les mettre en pièces. Enfin, il atteignit le haut de l’escalier. À présent, il remua sa tête à la manière d’une gravure de mode pour défaire sa tignasse et ainsi la reprendre dans sa grandeur initiale. Aux suivants.  

Le petit comité que nous autres vêtus de noir constituait un nombre non négligeable. Je dénombrai quinze individus – seize en me comptant – et supposai qu’ils devaient atteindre un nombre équivalent sur l’autre navire. Je me demandais dans quelle mesure nous parviendrions à coopérer, d’autant plus que peu semblaient désireux d’engager la conversation. Difficile de souder des liens au sein d’une équipe sans dialogue, mais passons. Peut-être que les épreuves que nous traverserions outrepasseraient la méfiance, et peut-être la renforceraient-elle. Faire cavalier solitaire ne me dérangeait guère, sur le principe. J’espérais simplement ne point avoir à compter plus d’ennemis qu’escompté.

Nous finîmes par lever l’ancre, et fûmes réunis sur le pont afin de nous expliquer le cadre et les enjeux des défis que nous allions rencontrer. Si nous disposions d’un certain luxe pour le voyage, notre interlocuteur nous signifia que le sort réservé aux retardataires serait sans appel – abandonnés à leur merci sur le lieu de l’épreuve. Inéluctablement, je me questionnai quant au potentiel sélectif de chacun des défis auquel nous ferions face, car je m’attendais à ce que nous nous retrouvions rapidement amputés de participants au sein des deux équipes. Je n’avais donc qu’à espérer de figurer parmi les heureux élus qui perdureraient au fil du voyage – et plus qu’espérer, il me fallait mettre toutes les chances de mon côté.

Hélas, je ne pus disposer pour ménager mes forces, car nous aperçûmes notre première escale au loin. Une île, dont la caractéristique principale constituait en une montagne sans doute comparable à l’Edelweiss, serait témoin de notre première confrontation. On nous expliqua que celle-ci consistait à gravir le sommet, et que chaque participant pouvait, après passage, bénéficier de la joie de piéger les marches pour les suivants, qu’ils fussent alliés ou ennemis. L’ordre de passage serait décidé au hasard, ce qui me fit tiquer. La chance jouait un rôle clef quant à la réussite de l’épreuve, et j’espérai – sans doute comme beaucoup – de ne point me retrouver parmi les derniers à tenter l’ascension. Lorsque nous accostâmes, je me saisis d’un papier, priant Sympan pour obtenir un faible numéro. En l’ouvrant, je remarquai que j’étais sixième à passer, après quatre individus vêtus de blanc et un de noir. Pour ce qui était de piéger les marches, puisque je ne maîtrisais nullement une quelconque forme de magie s’y prêtant, je décidai de m’accaparer de l’une des fioles mises à disposition sur laquelle figurait l’inscription « terreur ». J’imaginai alors que cette dernière devait engendrer la peur, et potentiellement rompre l’équilibre, notamment si celui-ci s’avérait précaire. L’effet serait d’autant plus notable si je le combinais à un autre piège, chose que je ne doutais point de trouver si cinq autres étaient passés avant moi.

Lorsque vint mon tour, je pris une profonde inspiration et entamai l’ascension. Si les marches ne me parurent nullement complexes à gravir, au début, je remarquai la présence de lianes enchevêtrées bloquant le passage. Ma progression fut légèrement ralentie, mais je parvins à les outrepasser en avançant à tâtons, là où leur influence paraissait moindre. Cet obstacle n’était cependant qu’un avant-goût de ce qui m’attendait, un peu plus loin, car le pire resta à venir. Je fus passablement étonné quant à la découverte d’une chevelure dense et éparpillée sur l’ensemble de l’escalier, et étais loin de m’attendre au calvaire que cette dernière représentait. Plus infâme encore que les lianes de tantôt, elles saisirent mes chevilles, manquant de me faire lâcher la fiole que je possédais. Leur poigne était considérable, et je dus lutter farouchement, puisant lourdement dans mes ressources pour m’en dépêtrer, mais également pour les éviter, à mesure que je progressais dans mon ascension. Je fus par ailleurs contraint de lâcher ladite fiole au tiers du chemin, nécessitant l'usage de l'intégralité de mon corps. Le ou les prochains à passer devraient alors faire face à la peur en même temps qu’ils devraient lutter contre ces maudits remparts constrictifs.

Au prix d’un effort intense, je parvins à me hisser jusqu’au sommet, manquant de glisser sur une surface gelée tant mon attention avait été retenue par le précédent obstacle. Me concentrant à nouveau, je pus dénoter la présence de sang, quelques marches plus haut, signifiant que quelqu’un s’était embourbé dans un piège. Je remarquai alors une dague que je pus facilement esquiver, avant de détecter la présence de morceaux métalliques mis en pièces, me demandant qui parmi mes prédécesseurs était responsable de cette destruction. Par mégarde, je me heurtai à un pic disposé à terre, ce qui m’arracha un cri de douleur. Me traînant péniblement jusqu’au bout, je lâchai un profond soupir de soulagement à mon arrivée. Dire que je n’étais que le sixième sur une trentaine… Le calvaire des suivants ne pouvait qu’aller crescendo.

Spoiler:

Raphaël restait accouder au bastingage, ne se préoccupant pas des autres. Enfin, c’est ce qu’il semblait. En réalité, il observait chacune des arrivées grâce à ses pouvoirs, et cherchaient l’identité de chacun dans leur passé. Tous étaient bien dissimulés grâce à la protection, mais l’Elémental voulait savoir qui était ses « alliés ». Il fut rapidement surpris devant quelques personnes. Des gens aussi puissants présent ici ? Enfin, c’était sûrement ses personnes qui auront le plus de chance de s’en sortir, par rapport aux faibles gens. En effet, Raphaël était sûr que dans l’esprit de chacun, l’idée que ce soit un piège, et qu’ils se feront tous tué, flottait, ce qui était surprenant de voir toutes ces personnes ici. Etaient-ils attirés par l’attrait du danger, la folie du moment avec la promesse de se battre contre des croyants les avaient fait venir. Raphaël n’en revenait toujours pas de voir à quel point les gens devenaient fous depuis le début de cette guerre. Pourquoi en vouloir aux autres parce qu’ils ne croyaient pas au même Dieu ? Et pourquoi les avoir mêlé tous dans cette histoire ?

Les deux navires partirent, prenant petit à petit de la vitesse, et on les rassembla sur le pont. Comme tous, il suivit le mouvement, se tenant quand même à l’écart. Pour une fois, il avait mis de côté sa curiosité maladive, trop préoccupé par bien des choses. Il savait que si des Elémentals découvraient sur quel navire il se trouvait, cela risquerait de mal se finir pour lui. Il écouta le discours, jouant avec un fil qu’il tenait dans ses mains. Il détestait rester immobile, ce que cette foule le forçait à faire, mais il ne restait pas inattentif pour autant, écoutant chaque mot prononcer, essayant d’y déceler des pièges. Ils étaient traités comme des rois presque. Et cette façon le dérangeait presque. Il ne se sentait pas à l’aise, et se sentait encore moins à l’aise lorsqu’il s’agissait d’avoir des « serviteurs ». il n’aimait pas cette idée, et se passerait bien de leur service sans problème. Ce ne serait pas le cas de tout le monde, après tout, certaines personnes présentent ici était habituées à ces traitements si différent, et d’autres aimeraient tout simplement ça. Quant  à rester seul, sur une île, complètement perdu et isolé ? Pourquoi pas, cela resterait un moyen de fuite s’il sentait que la situation partait vraiment en vrille. De toute manière, il lui suffisait d’user de magie pour revenir sur un continent.

Et bientôt vint leur première épreuve. Grimper tout en haut de la montagne… Bon, s’il pouvait se téléporter, aucun problème, l’endurance n’était pas son point fort. La première passa non loin de lui, le vidant de sa force. Une Humaine. Pensa-t-il, sans aucun ressentiment. Une fois qu’elle fut assez loin, il décida de reconnaître son identité. Il essaya de cacher sa surprise. Mancinia… !alors elle aussi était venue. Il espéra ne pas avoir à se battre. Pour plusieurs raison. Il n’aimait pas se battre, et avait encore moins envie de se battre contre elle. Elle était bien plus forte que lui, et sa magie ne lui serait inutile. De plus, elle n’aurait aucune retenue face à lui. Et elle n’était pas la seule qu’il reconnut. Plus qu’à espérer qu’il n’allait pas s’entre-tuer.

Raphaël se mit à monter les marches, ne se précipitant pas. Il n’avait pas l’intention de s’épuiser tout de suite. Au moment où il disparut à la vue de tous, il lança son piège. Un piège non mortel. Il se concentra, et se mit à créer de l’eau, créant un ruisseau qui suivait les marches, avec un courant plus ou moins puissant qui pourrait en faire tomber plus d’un. Une fois son œuvre terminé, il continua de grimper. Les pièges qu’avaient posés les autres ne lui posèrent pas trop de problèmes. Les lianes, que quelqu’un avait à moitié détruite, le ralentir un peu, mais rien de grave. Puis il se fit soudain agresser par des cheveux… Des cheveux ? Mais c’était quoi ça encore ? Il faillit tomber en luttant contre elle, et finit par choisir un autre chemin que la lutte. Il créa de l’eau, et fusionna son corps avec, rendant inutile les attaques. En utilisant ses pouvoirs, il était capable d’anticiper chaque piège, et de les éviter facilement. La glace lui posa quelques problèmes, tout comme les piques brisés plus loin, mais, au final, il réussit à grimper sans trop de dégâts. A la fin, il commençait sérieusement à être fatigué, ses jambes tremblant légèrement. Pour une première épreuve, c’était plutôt facile. Enfin… Il était dans les premiers aussi, comment se passerait l’étape du dernier ?

Helly s’était détournée de l’agitation. Les participants étaient en effervescence se jugeant entre eux silencieusement, laissant paraître le trouble qui les agitait. La bélua préférait se concentrer sur la mer et les remous écumeux plutôt que sombrer dans ses pensées. Il était inutile de rajouter de la pression, de tenter de percer à jour des identités puisque tout était fait pour garder le secret. Et si malgré cela, elle reconnaissait quelqu’un aurait-elle vraiment le coeur à l’éliminer?
Helly en doutait, pourtant il le faudrait bien.
Les consignes furent donner avec un point d’honneur au manquement à l’appel. Étrange précision qui fit sourciller la bélua. Elle n’était pas là pour faire du tourisme, du temps libre, elle n’en avait que faire. La personne qui avait fait le pari de la placer là, avait eu confiance en elle, c’était suffisant pour occulter le reste et lui insuffler l’envie de faire ses preuves.
Elle baissa sa tête et se fraya un chemin entre les candidats. Avec légèreté et agilité, elle passa entre eux sans même les effleurer, comme un courant d’air se servant de leur inattention pour se diriger vers l’homme vêtu de rouge et d’or.
Au moment de tirer un numéro son regard croisa les yeux ambrés d’une candidate. Helly pencha sa tête sur le côté, Surprise par ce détail, elle arqua un sourcil avant de se reculer. Il était bien difficile de ne pas reconnaitre l’intensité et la profondeur de ses yeux aux allures de coucher de soleil. Né en moins, une fois le précieux sésame en main pour son tour, elle le déplia à la hâte et alla récupérer une fiole laissée en libre choix en guise d’arme.
« Onze », elle serait donc loin derrière les premiers concurrents. C’était suffisant pour qu’ils posent leurs pièges et lui préparent un parcours des plus prometteurs.
Son visage se renfrogna légèrement alors qu’elle se reculait de quelques pas pour attendre son tour. Elle essayait de ne pas trop anticiper. Parier sur les capacités de ses adversaires ne faisait que lui mettre davantage de pression. Elle commençait à tourner en rond, en scrutant du coin de l’oeil les candidats qui s’éloignaient les uns après les autres.
Puis se fut enfin son tour. Son regard se porta sur le sommet de la montagne, visible de la plage, avant que l’homme vêtu des couleurs rouge et or, lui intime l’ordre de partir.
Elle ne quittait plus des yeux ce point culminant avec le secret espoir d’y parvenir au sommet sans trop d’embuches. Les premières marches ne furent pas compliquées à gravir, malgré ses précautions et ses appréhensions rien n’avait paru être hostile jusqu’au bruit clair de l’eau qui qui interpella son attention. Helly freina ses pas observant le curieux charme recouvrir les dalles de pierre. La transparence de l’eau et la quiétude des alentours laissaient à paraître une simple formalité. Ce n’était qu’une forme de cascade, un sort non moins efficace pour freiner les candidats. Pourtant, Helly sentit ses tripes se remuer, comme si un instinct profond lui intimait l’ordre de se méfier. Elle avait appris à écouter son sixième sens animal. Elle se baissa vers les coulées transparentes et observa de plus prêts leurs reflets. Elle ne pouvait se permettre de perdre du temps. Elle arracha un rameau de l’arbre qu’elle avait à portée de main et le laissa tomber dans l’eau trouble. L’ébullition qui s’ensuivie fit grimacer Helly. L’eau avait dissous le tout dans une fumée opaque. La bélua serra les dents.

- Sérieusement de l’acide?
Elle jeta un regard par-dessus son épaule en direction du participant suivant. Elle n’était pas pour transformer cette épreuve en bain de sang mais puisqu’elle devait arriver avant lui. Elle se recula légèrement pour prendre de l’élan et rebondi sur les branches basses des arbres pour attraper la corniche de la paroi rocheuse qui bordait le chemin. De là, elle se hissa sur la pointe des pieds jusqu’à se laisser tomber en amont du piège, au milieu des lianes qui glissèrent sur sa peau la brulant au passage.

- Encore de l’acide. Décidément…
Elle arracha le tissu qui se consumait de lui-même avant qu’il ne parvienne à atteindre sa peau et arma son épée pour couper suffisamment de végétation empoisonnée pour éviter au prochain d’avoir à perdre du temps. S'il passait la première épreuve sans se bruler, il aurait du répit sur la prochaine.
La bélua grimpa les marches suivantes avec une sensation étrange. Lorsqu’elle se retourna une ombre mouvante venait de s’enrouler autour de ses chevilles. Avec agilité, elle sauta dans l’ombre d’un arbre reconnaissant parfaitement cet abominable piège capillaire. Son sang ne fit qu’un tour avant qu’elle ne s’élance dans la toile de cheveux tendue par le monarque infernal. Si lui était ici, cela serait loin d’être une promenade de santé. Mais qui d’autre que lui était capable d’utiliser ce pouvoir? Avec souplesse et agilité, Helly évita les mèches, passant en dessous et au-dessus des cordes capillaires qui s’emmêlèrent les unes aux autres, tressant les cheveux démoniaques dans un noeud géant qui referma le passage derrière elle.
La bélua se retourna un sourire en coin ramassant une fleur sauvage qu’elle piqua dans la chevelure encore mouvante.

- Très chou, se moqua-t-elle.
Elle avait perdu beaucoup de temps et si tous les participants avaient savamment posé leurs pièges il serait difficile de tous les déjouer un par un. Helly observa les marches qui lui restaient à gravir. Cela en faisait beaucoup. Se transformer en faucon aurait été une chose plus qu’évidente mais impossible contenue de l’épreuve.
Accoupie sur une dalle rocheuse Helly étudiait le chemin qui lui restait à gravir. Le participant derrière elle gagnait du terrain. Elle devait donc faire vite. Elle s’élança en courant, scrutant chaque marche avec attention, anticipant en amont le danger même s'il n’y en avait pas. Elle sautait avec souplesse par-dessus toutes celles qui lui semblait suspecte, se servant des abords du passage comme appui pour les éviter. Cette technique payante lui permit sans nul doute d’arriver entière face à un dédale piquant qui visiblement venait de s’être reformé compte tenu des pics brisés sur le sol.
Quelqu’un avait donc recrée volontairement le piège. « Malin » pensa la bélua en se grattant la tête.
Ce n’était pas vraiment le genre d’épreuve qui pouvait lui poser un problème, la freiner tout au plus. Elle passa ses doigts sur un pic et glissa par-dessus, se servant de sa souplesse pour se contorsionner autour des tiges de métal. Quelques extrémités mal placées entamèrent sa peau mais rien de bien méchant qui aurait pu l’arrêter.
Enfin sortit du dédale acéré, elle observa la glace en soupirant. « Glissant et tout aussi tranchant que le piège dont elle venait de se sortir ». Elle se recula et fit marche arrière vers les pics tranchés sur le sol. Elle en récupéra une d’une bonne taille et le fit sauter dans sa main comme pour juger de son poids et de la répartition de l’équilibre de celui-ci.
Elle observa les pics de glaces et étira ses lèvres dans un petit sourire. La bélua pris son élan, plantant le pic de métal au-devant de la glace, lui permettant de passer au-dessus du piège et de se réceptionner au-delà dans une roulade improvisée.
Le pic de métal vacilla avant de s’effondrer sur le sol dans un bruit métallique arrachant un soupire de soulagement à Helly étendue sur le sol.
Elle avait passé les épreuves non sans mal. La réception hasardeuse lui laissait une douleur dans l’épaule et des égratignures sur les avant-bras mais hormis tout cela, elle avait réussi.
Dans un soupir tout autant de soulagement que d’agacement, elle fouilla sa poche en y tirant la fiole prise plutôt sur la plage. Elle la fit sauter dans sa main et la lança en avant des pics de glaces, recouvrant toute la zone d’un brouillard noir. Cet écran de fumée empêchait quiconque d’y voir au travers, laissant peu de chance à ses adversaires d’éviter le piège de glace. Du moins c’est ce qu’elle pensait.
Quant à la personne qu’elle avait cru reconnaitre sur le bateau, elle ne doutait pas qu’elle se sorte de cette épreuve, ce n’était pas les ténèbres qui l’empêcheraient d’avancer, elle l’avait vu à l’oeuvre, cela serait une simple formalité.
La bélua se retourna vers les dernières marches dans un soupir de soulagement. Elle les grimpa à bout de forces et se laissa tomber à genoux au milieu des autres participants. Elle jeta un oeil à chacun d’entre eux essayant d’attribuer les pièges aux silhouettes camouflées. Certains promettaient une suite des plus intéressantes.

La Revanche
« Un, deux, trois, je casserai tes doigts »

Treizième, c'est pas trop mal... Pensais-je en m'étirant, portant mon regard sur la première épreuve qui nous tendait les bras. C'était un escalier qui se perdait dans le paysage, ses marches d'un doux blanc ivoire scintillant à la lumière du Soleil. Par ces éléments, cela donnait une allure presque divine à cet escalier. Un sourire fendit mes lèvres lorsque je me plaçais pour attendre mon tour, mais ce dernier s'effrita légèrement lorsque je perçus une altération dans tout mon être. Au même moment, la première personne appelée passa juste à côté de moi, me vidant de toute la Magie que contenait mon corps et mes sourcils se froncèrent. Un Humain... Génial... Faudrait pas trop attendre avant de se débarrasser de cette chose, mais il faudra le faire durant une autre épreuve, car l'Humain était le premier à commencer l’ascension et sur son chemin, il ne trouverait que des marches à gravir. Je soupirais.

J'observais la progression des premiers participants, me disant qu'il ne pourrait y avoir de véritables défis, dans le sens où ce que nous devions seulement combattre étaient de simples... marches. Enfin ça, ce n'était que le début. Je savais que ça ne pouvait pas être aussi simple et je l'appris à mes dépends lorsqu'un homme, vêtu de rouge et de fils d'or, m'interpella pour me dire d'avancer. Je ne me fis pas prier, esquissant un premier pas tout en dévisageant la montagne qui gouvernait le panorama. Puis, je tournais mon visage vers les objets que les organisateurs avaient mis à notre disposition pour la suite de l'épreuve. Je réfléchis rapidement, tâtant du doigt quelques fioles et armes, et je finis par jeter mon dévolu sur une épée à double lames, qui ressemblait un peu à ma propre arme, qui se trouvait d'ailleurs dans ma besace, mais pour l'instant, autant profiter de ce que l'on m'offrait au lieu d'user de mes propres épées. Je soupesais donc l'arme d'une main pour avoir une brève idée de son poids avant de m'attaquer à l'escalade. Je préférais me défendre contre les éventuels pièges de mes adversaires plutôt que d'en créer moi-même. Après tout, mon but ici n'était pas d'handicaper qui que ce soit ou du moins, quand cela n'était pas nécessaire. Tout ce que je voulais, c'était mettre fin à ce conflit et je me disais que, pour les membres de mon équipe qui passeraient après moi, ce serait vraiment s*laud de placer des pièges qui pourraient les ralentir; pour mes adversaires, ça ne serait qu'un piège en moins qui aurait pu les blesser. Tant pis. Je ne voulais pas jouer sur ce terrain-là, pas pour cette épreuve. Je pris une grande inspiration avant de m'élancer vers l'escalier, mon cœur battant. Je me demandais quelles bêtes avaient été relâché sur le parcours.

Comme tout commencement, tout semblait facile, extrêmement plaisant. Ce fut la même chose pour ce début d'ascension. Je montais les marches deux par deux, me concentrant sur ma respiration et ce qui apparaissait devant mes yeux. À la première bifurcation, je fus surpris d'entendre le son de clapotis. Je ralentis aussitôt l'allure, me méfiant immédiatement. C'était un ruisseau calme et pourtant parcouru d'un courant qui aurait raison de bien des gens. Je mis le pied à l'intérieur, mais je me reculais brusquement, lâchant un cri. Le tissu de mon pied, jusqu'à ma cheville, se désintégrait et vivement, entourant ma main de Métal, j'arrachais le tissu. D'accord... De l'acide... Sans attendre, je tendis mon bras avant de me concentrer, ordonnant au Métal de se créer et de se solidifier en plusieurs colonnes pour que je puisse traverser le cours d'eau sans danger. Vacillante, ma Magie s'activa néanmoins et, avec un peu de vitesse et beaucoup d'agilité, je pus traverser le ruisseau sans danger. Je ne savais pas si le Métal tiendrait longtemps à cause de l'acide, mais peut-être que la personne après moi, voire même la deuxième, pourrait bénéficier de ces plateformes. Une sueur froide glissait sur mon front suite à l'utilisation de cette Magie et je pris quelques minutes de repos pour souffler.

Je poursuivis rapidement et après un temps, je notais la présence d'une immense murailles de lianes. Je m'approchais des bras tordus et avant même que je puisse tendre ma main vers l'un d'entre eux, ma vue s'embrouilla, puis elle s'annihila complètement. Tout était noir si tout n'était pas flou. Je pris de grandes respirations pour ne pas céder à la panique avant de placer une main sur les lianes... Mais aussi vite que je l'eus touché, je retirais ma main, lâchant un juron. Bordel! Ça brûle, cette saloperie! J'étais aveugle et je devais courir dans une gueule végétale acidifiée par je ne savais quel esprit tordu: le reste des défis promettait! Bon... Je fais quoi? Je serrais mon poing sur mon arme avant de monter les marches prudemment, droit dans les lianes. J'agitais mon épée dans toutes les directions inimaginables, espérant ainsi me frayer un chemin dans la végétation qui, au fur et à mesure que j'avançais, semblait devenir moins dense. Les autres ont plus ou moins ouvert la voie au moins... Je souris, parvenant à me sortir de cet enchevêtrement traître, avant de glisser un doigt sur les lames de mon épée. Par tous les Dieux! L'acier avait pratiquement disparu! Ce truc était vraiment dangereux. Mais ce qui était encore plus dangereux, c'était ce trouble de vision! Pourquoi je ne voyais rien?! Est-ce que tous les participants avaient eu à se frayer un chemin dans cet escalier, complètement dépourvu de leur vue?

Je continuais à tâtons, sachant pertinemment que je perdais un temps considérable, mais je préférais encore perdre trois heures à grimper ces marches plutôt que de finir tranché, fondu, décapité, poignardé, par je ne savais quel autre traquenard. Mais j'avais beau avoir redoublé de prudence, je fus soudainement assailli de tous les côtés par des tentacules à la poigne de fer qui se mirent à m'enserrer fortement les bras et les chevilles. Une panique effroyable s'insinua dans mes veines alors que je me débattais de toutes mes forces. Était-ce les lianes? Non. Ça, ça ne brûlait pas. Mais ça m'avait agrippé, ça m'étouffait et ça m'emprisonnait. Qu'est-ce que je fous?! Qu'est-ce que je fous?! Je ne voyais rien et j'étais fais comme un rat, la frayeur de plus en plus grande me rendant inapte à réfléchir consciencieusement. Je poussais un cri et la Foudre s'échappa brusquement de mon corps sans que je ne la contrôle, les tentacules se desserrant légèrement, suffisamment pour me permettre de m'échapper comme un lièvre effrayé. À ce stade, je ne pensais plus, je ne réfléchissais plus: tout ce qui comptait, c'était de fuir au plus vite, sans me retourner, sans ralentir. Mais, p*tain! les marches n'arrangeaient rien à la progression et je trébuchais plus d'une fois contre des rebords, poussant un juron de plus à chaque fois que je me faisais agripper par ces étranges tentacules endiablés. Incapable de faire autrement, je ne faisais que libérer de la Foudre autour de moi, m'échappant des poignes et des griffes jusqu'à atteindre l'air libre. J'haletais bruyamment, les yeux fermés, avant de relever la tête vers le ciel et d’entrouvrir un œil. Dès que les premiers rayons du Soleil rencontrèrent ma rétine, je gémis. Mais au moins, je venais d'échapper à une nouvelle épreuve et je me retournais doucement pour voir de quoi il s'agissait... Des cheveux... Par tous les diables de l'Enfer, c'était des cheveux! Mais c'est quoi ce délire?!

Ayant retrouvé ma vue, je gravis les marches avec beaucoup plus d'aisance, évitant un piège caché dans les ombres et, sans attendre, je plantais ce qui restais de mon épée dans le piège à loup pour le bloquer et ainsi, éviter tout danger aux prochaines personnes. Je perçus alors un son bien caractéristique, un son que j'avais entendu dans le ruisseau et au cours de ma progression dans les lianes. Ça aussi, il y a de l'acide dessus? Sérieusement, le malin qui avait fait ça... Je continuais de grimper les escaliers, me heurtant alors à un sol recouvert de glace. Ce fut plus ardu de poursuivre, mais ce n'était pas impossible non plus. Je ne m'arrêtais pas, arrivant alors devant un épais brouillard qui me rendit presque autant aveugle qu'au moment où je traversais ces immondes feuillages de lianes acidifiées et de cheveux possédés. Cette fois-ci, un sourire s'étira sur mes lèvres et je m'enfonçais sans hésiter dans le voile. Grâce à ma vision nocturne, je pus me frayer un chemin sans danger entre les pics de glace et ceux de métal qui couvraient le sol. Agacé, je me concentrais pour renforcer mon poing de Métal et je fracassais les pics de glace, même si la plupart fondait déjà: le processus se ferait simplement plus rapidement. Encore des c*nn*ries en moins, tiens! Bon sang! Ils avaient tous perdu l'esprit ou quoi?! Malheureusement, je ne pus rien faire pour les pics de métal brisés et je m'avançais tout simplement vers le piège, ma peau recouverte de Métal pour éviter des blessures.

Une fois en haut, je ne pus m'empêcher de jeter une œillade mauvaise aux autres participants. Tous ces imbéciles... En plaçant des pièges pareils, avaient-ils seulement pensé une seconde à leurs propres coéquipiers? J'exhalais une profonde expiration, la paume de mes mains posée sur mes genoux alors que je jetais un regard en contrebas, vers les marches reluisantes sous les rayons que nous renvoyaient le firmament. J'espère avoir aidé au mieux les prochains participants... Quoi que, en y réfléchissant bien, je n'avais pas fait grand-chose... C'était vraiment frustrant de se sentir si impuissant!


❧ 1 715 mots | 2 post
Désolé d'avance pour la longueur ><
Si je dois faire plus court, faîtes-le moi savoir et je réduirai ♥

Aux paroles prononcées par cet inconnu, Bellatrix ne put dans un premier temps tout simplement pas réagir. Elle n'était pas en état de comprendre ce qu'il lui disait réellement, pas en état de se rendre compte que pour la première fois depuis son internement, quelqu'un d'autre -un autre fou ?- entendait cette maudite voix qui la persécutait. Il fallait du temps à son esprit pour réagir à tout cela, pour l'accepter. Ainsi resta-t-elle dans une attitude des plus passive, quasiment catatonique, bien que ses larmes avaient cessées de couler le long de ses joues, et que ses cries s'étaient dispersés aux quatre vents. Un jour peut-être, oui, les paroles de cet hommes la sauveront de son grand malheur. Mais pas aujourd'hui. Ainsi passa-t-elle le reste de la traversée à fixer le vide droit devant elle, et à marmonner des paroles incompréhensibles d'une voix douce et faible. On avait beau lui proposer de se détendre, de se nourrir, de se préparer à l'épreuve, elle restait assise sur son tonneau, immobile.

Il fallut attendre l'arrivée sur la plage pour qu'elle retrouve l'usage de ses membres. Une fois à terre, la Dementiae semblait comme réveillée d'un long sommeil, et elle commença à observer les alentours et la haute montagne qu'elle allait devoir gravir, selon les dire du maître du jeu. Seule désormais, lancée dans une aventure dont elle ignorait tout du but à atteindre, elle se contenta, une fois le numéro quatorze obtenu, de dessiner sur de son doigt d'argent, dans le sable, des figures mortuaires abominables. Elle n'avait jamais été douée pour la chose, mais cela avait le mérite de l'occuper suffisamment pour qu'elle n'ait point à converser avec la voix. Et ce  malgré l'insistance de celle-ci.

Puis vint son tour de gravir les longues marches d'escalier. Tout comme d'autres avant elle, Bellix s'approcha des objets magiques mit à sa disposition et réfléchit de longues minutes sur ce qui était le plus approprié à sa tâche. Elle devait à la fois gravir les marches et rendre pénible l'ascension des autres. Mais pouvait-elle seulement se payer le luxe de se compliquer l'épreuve ? Après délibération avec elle-même, la dame opta pour une canne de marche des plus sobres. Après tout, si tout ce passait bien, elle aurait toujours l'occasion en chemin de trouver de quoi perturber ses concurrents suivants.

Les premières marches ne furent pas les plus difficile. Pas étonnant à ce que personne ne pose de piège tout en étant toujours bien visible aux yeux de tous... Une voix en déduit qu'il lui faudra attendre la première bifurcation, et le lui murmura au creux de l'oreille. La chamane ralentit alors l'allure, et  mit sa canne droit devant elle comme l'aurait fait un aveugle pour prévenir de tout danger. Elle arriva alors au pieds de la cascade, et grimaça dans un premier temps à l'idée de devoir se mouiller les pieds, avant de voir les plateformes métalliques qui la surplombait. Elles n'allaient peut-être pas lui simplifier la tâche, mais au moins, ses souliers resteront secs. Prudemment, elle avança sur la première, puis la deuxième, mais se rendit rapidement compte que quelque chose rongeait d'en dessous la plaque et prit son élan pour sauter sur la rive. Son manque d'équilibre ne lui permit pas de se rattraper correctement, et elle atterrit lourdement sur les marches suivantes. Bellix pesta longuement contre ses adversaire avant de poursuivre son chemin. Elle n'avait pas fait un quart du chemin que ses genoux étaient déjà dans un piteux état...

Venait alors l'épreuve des lianes et de la cécité. Elles semblaient avoir été déchiquetés dans tous les sens par une arme tranchante, et la chamane hésitait à avancer. « N'avance pas ma douce... tu pourrais te blesser... faisons demi-tour... Rentrons chez nous... Tu veux, dis ? » Elle serra les poings, ferma les yeux, et se mordit la langue. Les médecins lui avaient dit de ne pas répondre. Alors elle avança droit devant elle. Mais la voix se mit à parler de plus en plus fort. « N'avance pas je te dis ! Bellix ! N'avance pas ! » Elle se stoppa net dans son élan. La voix avait encore osée se faire passer pour Al'Kezar. Non. Elle ne pouvait pas ignorer ça. Alors Bellatrix explosa. « La ferme ! Tu n'es pas lui ! Tu n'es pas mon mari ! Personne ne te... voie. » A cet instant, le déclic se fit. Et elle se souvint des mots de cet étranger. Si. Quelqu'un l'avait vu. Quelqu'un qui n'était pas à l'asile. Quelqu'un qui n'était pas fou. Quelqu'un qu'elle pouvait croire. Alors, timidement, inquiète de la réponse, elle demanda : « Qui es-tu ? » « Tu sais qui je suis. Tu m'as tué. Tu m'as mangé. Et ça n'a pas calmé tes visions. C'était même pire encore. » « Qu'est-ce que tu es ? » « Ton pire cauchemars ma chérie. » « Pourquoi je ne te vois pas ? » « Parce que tu n'ouvres pas les yeux. » Elle les ouvrit. Et elle le vit. Et son cœur faillit s'arrêter de battre. « Tu es mon pire cauchemars. Mon illusion. Le fruit de mon imagination. Tu n'existe pas. » « Mais tu me vois. » « Mais je te vois. Les médecins m'ont mentis. »

Bellatrix n'acceptait toujours pas la vraie vérité, et s'était persuadée que ses visions avaient prit vie. Mais mettre un visage sur ses pires frayeurs permettaient de les rendre moins dangereuses... Sur les conseils de l'esprit, elle passa lentement l'épreuve des lianes, tâchant de ne pas les toucher, mais perdit soudain la vue. Prise de panique, elle courut au devant du danger, oubliant tout, gravissant les marches, chutant plusieurs fois, et se retrouvant soudainement empêtrée dans des choses invisibles qui l'enserrait un peu plus à chaque mouvement. Elle hurlait à l'aide, se débattait, et finalement, au bout de quelques minutes, totalement épuisée, abandonna sa vaine lutte. Elle avait mal, son corps était brûlé par endroit sans qu'elle puisse se souvenir ni du comment ni du pourquoi. Puis peu à peu, avec le temps, sa vue lui revint. Elle était dans ce qui semblait être des cheveux, vivants, bien qu'une partie était encore nouée savamment. Fort heureusement, elle avait exactement de quoi se libérer. Retournant lentement sa main, elle entama un travaille lent et fastidieux. Couper à l'aide de sa bague chaque cheveux. Et bien que cette tâche était pénible, elle lui permit au moins de reposer ses membres fatigués.

Continuant son ascension d'un pas lent afin de s'économiser pour les derniers mètres, elle croisa un piège à loup fermé dans lequel était planté une épée, partiellement rongée par de l'acide. Elle entendit de nouveau la voix, mais décida qu'elle n'avait pas envie de lui parler, et elle se tue. Vint ensuite une sorte de brouillard noir impénétrable qui lui barrait la route. Inquiète de savoir ce que celui ci pouvait bien dissimuler, elle tata le terrain de sa canne de marche et se rendit compte qu'il y avait quelque chose à l'intérieur, mais aussi quelque chose de glissant au sol. Avançant à tâtons, guide de bois en avant, un pas après l'autre, elle avait mit si longtemps à gravir les marches d'escaliers jusqu'ici que son suivant aurait très bien pu la rattraper. Mais Bellatrix ne lâchait rien. Et elle finit par sortir du piège, espérant qu'il ne lui restait plus grand chose à franchir. Sur son chemin, elle rencontra une pique métallique couverte de sang dans le sol, qu'elle prit soin d'enjamber prudemment, puis, grâce à son bâton, réussit à éviter une pierre semblable à des sables mouvants. Elle était épuisée, à bout de nerfs, et se laissant conduire par la voix d'Al'Kezar. Droite, gauche, avance, recule, penche-toi... Lorsqu'enfin, elle finit par rejoindre les autres, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même et s'assit à même le sol, attendant simplement qu'on veille bien la ramener au bateau. Elle en avait même oublié de piéger son prochain.

1389 mots, sorry. :x

Résumé : Bellix' ne fait qu'arriver en haut de la montagne, ce qui n'est déjà pas si mal pour elle x')