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 Retour parmi les siens [Rp Libre Terminé Mirra, Eärhyë & Wriir]

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Jeu 21 Avr 2016, 17:21

Il ne s'attendait pas à être de retour aussi vite. Pourtant, le parcours qu'il avait fait de la forêt jusqu'au Rocher au Clair de Lune lui avait paru bien long. Il put prendre le temps de contempler la Nature qu'il l'avait si bien protégé jusque-là, cependant un mal-être le tourmentait. Toutes ces réponses tant attendues lors de son voyage devinrent ternes, comme un sanglot infatigable.

Je dois rester fort... Sa vision se troubla sous un flot de pensées immaculées de hontes. Qu'avait-il appris dans cette forêt pour soudain perdre ses moyens à l'heureux moment de son retour ? Il était sûr de pouvoir retrouver Eärhyë qui le faisait tant vivre de par son insouciance et par le but qu'elle lui avait permis d'atteindre. Cependant, il s'était assuré qu'il n'avait pas à compter tout le temps sur elle lorsqu'un danger se préparait, il se devait de pouvoir braver les épreuves par sa seule force. Il ne possédait pas forcément de courages, mais il était sûr d'une chose, quelque chose avait changé en lui lors de son voyage.

Il regarda autour de lui, apercevant d'autres Béluas se dispersaient. Qu'est-ce qu'un Bélua ? Qu'est-ce qu'un Animal Totem ? On ne lui avait pas appris ces mots, on ne lui avait pas appris l'histoire qu'il aurait tant aimé connaître. Malheureusement, il se retrouvait perdu parmi eux, comme s'il était une personne de trop. Il avait toujours cherché ces réponses, mais en vain. Dois-je prouver ma force ou exister en me confondant dans la masse d'Êtres-Vivants ? Phoebe, que dois-je faire ? Chaque fois qu'il faisait appel à Phoebe, ses sens s'affûtaient, il voulait une réponse de sa déesse, celle qu'il considérait comme une amie. Mais ses paroles s'éloignèrent vite de sa pensée, faisant mine que tout allait bien pour lui.

Une fois arrivé dans le village, il n'avait qu'une envie, fuir. Cependant, il n'en eut pas le courage et préféra simplement continuer la route vers Le Rocher. Même s'il faisait jour, il aimait s'y allonger et observer le ciel en laissant place à ses pensées. Il ne voulait cependant pas rester seul, bien au contraire, mais son monde semblait s'écrouler. Toujours paraître fort.

Il y était, enfin. Cependant, alors qu'il avait envie de faire sa sieste habituelle, quelque chose n'allait pas. C'était un sentiment de confusion qu'il ne connaissait pas. Lui qui avait toujours joué sur le faux-semblant pour n'éveiller aucun soupçon, lui qui restait toujours humble face à l'adversité. Il avait peur. Je ne veux pas que ça arrive encore... Il avait peur et ne savait pas quoi faire de sa vie. Un jour ou l'autre, la petite Eärhyë n'aurait plus besoin de lui pour vivre. La petite ? Non, elle est grande maintenant, nous avons le même âge. D'ailleurs, où est-elle à présent ? Il avait espéré la rencontrer à l'entrée de la forêt mais il avait été déçu de s'être trompé.

Il s'allongea alors, réfléchissant à sa vie, à ce parcours si emmêlé que même un fil ne pourrait pas recoudre. Il était plongé dans ses émotions qui lui faisaient tellement peur.
Seul.

580mots
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Jeu 21 Avr 2016, 23:15





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hrp:

Confiance.
Le Renard lui soufflait de la confiance.
Et du respect.
Curieuse, Eärhyë tâtonna à la surface de sa conscience. En quête du chemin vers la paix.
Une paix qui sera bien longue à trouver.
Une chose était sûre, Sîdh (ou Paix dans une autre langue) en serait la lanterne.

La lumière arborait déjà sa couleur apaisante.
Yeux dans les yeux, regard félin plongé dans un puits de sagesse.
Eärhyë subissait depuis longtemps le poids de sa jeune vie, consciente de n'être que le réceptacle d'une incarnation sauvage difficile à contenir. Mais pour la première fois en dehors de Mirra, son ami de toujours, un être lui offrait un choix autre que la résolution : comprendre ce qu'elle était et devenir celle qu'elle voulait vraiment. La jeune Bélua ne comprenait pas d'où sourdait cette certitude, en cet instant elle ne concevait qu'une chose : elle ne serait plus jamais seule...
Comme en réponse à ses pensées, l'Okatsune abaissa la tête dans une sorte d'acquiescement avant de se se redresser pour s'approcher encore. Il accola son museau à celui du lynx, malgré le grognement émis par ce dernier. Eärhyë avait beau être là, l'esprit gardait le contrôle.
Probablement conscient du travail qu'il restait à parcourir, l'Okatsune plongea une dernière fois son regard dans celui de l'incarné avant de se détourner et s'éloigner silencieusement. Grâcieusement.
Surpris, le félin resta quelques instants dans une béatitude avant de s'ébrouer et s'élancer dans la direction empruntée par le Renard. Le lynx avait beau avalé des kilomètres, cherchant la moindre piste, la moindre empreinte, aucun indice ne signalait une quelconque présence, laissant planer l'incertitude. Avait-elle rêvé cette rencontre ?

Le lynx n'abandonna la traque que bien des jours plus tard, alors que la fatigue l'empêchait de poursuivre plus en avant sa recherche. Découvrant une tanière délaissée par une meute de loups, il s'y faufila afin de piquer un somme mérité.
Ce fut une femme qui se réveilla, en pleine forme et pleine possession des moindres souvenirs. Le félin prenait le contrôle du corps, mais l'esprit, lui, avait toute sa place lors des métamorphoses. Après tout, cette condition n'était pas liée à un quelconque sortilège mais était implantée dans ses gênes, c'était à elle de trouver le moyen de canaliser sa part sauvage pour ensuite la maîtriser. Qui sait, peut-être appréciera-t-elle ce "don" à l'avenir ?

C'est toute à ces pensées qu'elle regagna le chemin du Rocher au Clair de lune, lieu qu'elle prisait au plus haut point. Certes, elle ne s'en remettait pas autant que certains Béluas au culte de Phoebe, mais il était vrai qu'elle appréciait le sourire de la Lune et le miroitement des étoiles, comme des tâches de rousseur sur un visage attrayant. Le Rocher offrait une vision paisible et épurée du monde, un coin tranquille pour songe aux couleurs de l'espoir.
C'était à cet endroit qu'ils s'étaient donnés rendez-vous, au retour de Mirra. Elle ne s'attendait pas vraiment à l'y trouver en cette fin d'après-midi, ne sachant combien de temps son introspection durerait mais sûrement pas si peu de temps ! Quand elle le découvrit, avachi sur le sol, regard rivé vers le ciel, elle regretta de ne pouvoir se transformer à volonté afin de lui faire une frayeur de sa création...

Petite moue dépitée sur le visage, elle s'avança à pas feutrés, désireuse de ne faire aucun bruit. puis elle leva les bras bien haut, jouant avec l'ombre de ces derniers sur le visage de son ami.


Boouuuhh !

Les inconnus qui avaient croisé la jeune femme auraient pu être surpris de la voir dans le rôle de la gamine tant le visage de cette dernière dégageait une constante froideur, ponctuée de sérénité - quand les sombres pensées de l'esprit Totem ne venaient pas la titiller. Mais cette fraîcheur juvénile était totalement réservé à son ami de toujours, et elle ne se privait jamais de l'embêter, belle preuve de son affection pour lui. Ne dit-on pas qui aime bien châtie bien ?

Je ne m'attendais pas à te voir de retour si tôt ! Ta petite caboche a eu du mal à se concentrer ? Ou bien as-tu finalement compris que la vie ne valait pas le coup de se faire des noeuds au cerveau ?

Auxquelles il fallait traduire par... "Je suis contente que tu sois enfin rentré, je commençais à m'ennuyer sans toi..."

- 779 mots

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Ven 22 Avr 2016, 13:14





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Mirra regardait les étoiles, hypnotisé par les pensées qui l'engloutissaient. Toujours les mêmes questions sans réponses. Il n'était plus vraiment sûr de pourquoi son existence le tourmentait. Chaque fois qu'il essayait de faire le vide, son être se mettait à le torturer.
Survivre. Tuer ou être tué. La loi du plus fort. Il était sur le chemin qui menait à la dépression. Mais jamais il ne s'était connu comme ça, alors pourquoi maintenant ? Est-ce la solitude qui l'avait amené à se rendre compte que sa vie ne valait rien ? Ou est-ce juste un manque de mégalomanie qu'il aimait tant jouer auprès de ses convives ?

Il sursauta. Surpris.
Elle était là, Eärhyë. Pourquoi l'avait-il retrouvé ? Ils avaient conclu de se retrouver auprès de la forêt, et pourtant... C'était ici le lieu de rendez-vous ?! Comme pour cacher ce qui le tourmentait, Mirra se leva d'un air rassuré, puis décocha à Eärhyë un regard malicieux qui lui collait parfaitement à la peau. Elle était en train de se moquer de lui, mais il en avait totalement l'habitude. C'était même un petit jeu qu'ils avaient appris à faire ensemble, comme pour cacher véritablement les sentiments de l'un et de l'autre. Cependant, chacun savait quand quelque chose n'allait pas.

- Malheureusement, je préfère réfléchir que de n'avoir rien dans le crâne. Puis, c'est vrai que t'es une chasseuse, sans rien dans la cervelle !
(Ce qui voulait simplement dire : Hey hey hey, tu m'as manqué petite teigne !)

Il reprit le cours de son activité, à arpenter le ciel en quête d'une glorieuse réponse. S'il cherchait, peut-être qu'il trouverait sans problème ce pour quoi il est fait. Mais le fait de revoir son amie lui rappela qu'actuellement, il était là pour la protéger. Certes, elle était plus forte, mais il était sûr et certain que ses agissements allaient l'aider à mieux se contrôler à l'avenir. Il était là pour essayer de stabiliser ses sentiments, même si lui-même avait du mal à le faire. De toute façon, il lui suffisait juste de faire semblant.
Plus aucune pensée.
Plus aucune.
Le regard vide, son corps bougea tout seul, l’étreignant dans ses bras comme pour signifier le bonheur de son retour. La vérité, c'est qu'il n'en pouvait plus. Il était trop instable pour vraiment faire face à ce qu'il devait arriver. Il recherchait la stabilité qu'il avait vu faire naître en Eärhyë de par sa simple présence. Mais où était-elle ?
Un flot de confusions le prit. Il ne savait plus qui il était. Etait-ce lui l'animal, ou bien l'animal même était plus humain qu'un seul de ses atomes à lui ? Comment être sûr d'être promis à un avenir alors qu'il incarnait une faiblesse physique énorme ?

- J'en peux plus.

Il se mit à trembler.
Toujours seul.
Non.

-500 mots.

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Ven 22 Avr 2016, 22:27





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Oui, chacun savait quand quelque chose n'allait pas bien... Sans que leur relation ne soit plus qu'une tenace amitié - Eärhyë était bien trop éprise de liberté pour penser à s'attacher à quelqu'un, encore plus si cette idylle engendrait la perdre de son plus cher ami - elle n'en était pas moins fusionnelle. Après tout, ils se connaissaient depuis presque toujours, avaient traversé tous les obstacles de leur courte vie ensemble, grandissant avec cette certitude salutaire et salvatrice de se savoir épaulé au moindre problème. Or, à ce moment précis, alors que la jeune femme, trop heureuse de le retrouver enfin, s'entêtait à le taquiner, la mélancolie criait sa détresse sur le visage de Mirra.
Eärhyë se mordit l'intérieur de la joue devant ce qu'elle considérait une erreur de jugement, avant de sourire en essuyant la boutade, une réaction qui lui coûta un effort de sincérité...


Dis-donc, tu as fait mieux en matière de taquinerie ! Cette platitude est presque indigne de toi... et moi, par la même occasion !

Mais l'esprit de Mirra semblait déjà dissipé dans un ailleurs inaccessible, même pour une intime comme elle. Elle fut témoin de son regard scrutant le ciel, à la recherche de réponses auprès de sa Déesse tant aimée, bien que la Lune n'est pas encore revendiquée ses droits sur leur modeste contrée. Un pincement de jalousie plissa le coeur de la jeune Belua, elle qui n'appréciait pas le voir replier sur lui-même, en quête d'une réponse d'une divinité qui ne s'impliquait que trop rarement dans leur vie alors qu'elle, Eärhyë, était là pour l'épauler...
La jeune femme se fustigea intérieurement. De quel droit jugeait-elle son ami en détresse, alors qu'elle se sentait, se savait incapable de lui venir en aide. Elle était douée quand il s'agissait de remonter le moral par l'emploi d'un humour bien sombre, le meilleur selon elle, mais se ramollir en quelque pitié compatissante et paroles réconfortantes était loin d'être un exercice aisé pour elle, malgré ce lien étroit avec Mirra, malgré toutes ces années à ses côtés...
Détourner l'attention, c'était peut-être bien le seul choix qui s'offrait à elle pour détendre l'atmosphère. Elle se prêtait à ses pensées lorsque Mirra l'enroula dans ses bras en quête d'affection. Sauvage de nature, la Belua avait du mal à s'abandonner à des étreintes occasionnelles, voire même à un simple touché, une simple caresse de l'index ou baiser sur la joue en guise de salut. Ce n'était pas une jeune femme compliquée mais elle avait ses habitudes, un mode de vie qui lui correspondait parfaitement - et correspondait à la bête tapie en elle dans le même temps !

La déclaration qui s'ensuivit coupa le souffle de la jeune femme. Elle cessa toute pensée égocentrique et égoïste pour se focaliser sur les paroles de Mirra. Trois mots - quatre selon les gens qui comptent l'apostrophe comme un mot tierce ou non - qui suffirent à la faire pâlir plus que d'ordinaire et lui volèrent toute envie de le détourner de ses sombres pensées. Enfin... Eärhyë contenait en elle un élan de brutalité, avec cette envie de lui hurler "
mais reprends-toi, bon sang !". Canaliser son impulsivité avait toujours été un travail quotidien, et bien loin d'être une évidence...
Alors quitte à ne pas être trop violente, elle fit un pas en arrière afin de plonger un regard à la fois consterné et sévère dans celui de son ami.


Bon, c'est quoi le problème au juste ? T'es parti en forme, le sourire aux lèvres, prêt à en découdre avec tes origines, et tu me reviens le coeur au bord des lèvres, me donnant par la même occasion l'envie de gerber !

Voilà, elle ne pouvait pas faire plus soft que cela. Et encore, cela avait dû lui demander un effort surhumain, pire encore que le sourire au tout début, avant que les problèmes ne se corsent.
Elle inspira profondément, signe manifeste qu'elle cherchait à conditionner ses nerfs, avant de poursuivre.


Que s'est-il passé pendant ces deux jours ? Tu as rencontré une bête affreuse qui t'a fait fuir en battant de l'aile ? Tentative désespérée pour le dérider vaguement... Elle reprit son sérieux en moins de temps qu'il faut pour l'écrire. Ou bien as-tu obtenu de mauvaises réponses à tes énigmes ?

Elle ponctua sa phrase en lui effleurant l'épaule, signe qu'elle était là et qu'il pouvait se confier à elle sans hésitation : jamais ne trahirait-elle sa confiance, encore moins se moquerait-elle de lui.

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Sam 23 Avr 2016, 13:57





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Tourbillon de confusions.
Divagations.
Eternelle plainte.
Voici ce qui définissait l'état de Mirra. Il ne semblait plus savoir où il était. Malgré l'aide d'Eärhyë pour tenter de le calmer, il n'était plus qu'une fourmi parmi une meute de loups. Son corps se décomposa, se déchira lorsque la nuit tombait. Ses ailes attachées virevoltaient autour d'eux. Il était en train de se transformer. Sous les coups de la fatigue, de l'émotions qu'il n'avait pas su taire après son voyage décevant. Il aurait voulu trouver une réponse contraire.

Je ne suis qu'un Bélua, un être capable de se transformer en son animal Totem, mais bien trop faible pour se contrôler, bien trop faible pour me défendre. Ces mots résonnèrent dans son désespoir. Sa faiblesse l'avait tiré d'un profond sommeil. Il ne vivait pas pour vivre, il vivait pour protéger. Mais un jour, il savait que tout allait changer. Il ne voulait plus être celui qu'on protégeait des autres. Cependant, comment aider les autres à se protéger d'eux-même si même lui n'était pas capable d'en faire ainsi ?
Son corps se déchirait à l'appel de la Nature. Poussant un cri de souffrance, ses mains n'étaient alors plus que des griffes, des pattes... Il commençait à voir le monde autrement, à travers un animal sage d'une blancheur surnaturelle. Ses pensées allaient pour son amie, qui ne pouvait faire autrement que de regarder la scène.

Amie ou ennemie ? Ses pensées n'étaient plus claires. Il était désormais une chouette qui se méfiait du monde. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait, mais ses transformations n'avaient jamais lieu en public. Qu'aurait-il pu faire de toute façon ? Il n'était pas encore apte à contrôler un tel pouvoir.

Ses yeux regardaient Eärhyë, elle avait grandi. Non. C'est lui qui avait rétréci. Il sentait la lourdeur de son corps lorsqu'il battait de ses ailes, dont une toujours atrophiée par un passé lointain. Cependant, ce souvenir si dur à porter, agissait encore sur lui comme un songe hostile prêt à attaquer sans la moindre pitié. Il s'accrocha sur l'épaule de sa protégée, il ne la reconnaissait plus, mais au fond de lui quelque chose lui disait qu'il pouvait lui faire confiance. Sûrement les liens qui les unissaient lors de leur état humain.

Il parlait, comme une chouette communiquait avec ses semblables. Sa voix n'était plus qu'un rêve, communiquant avec ses souvenirs. Il n'avait pas oublié son état d'humain. Tout n'était cependant qu'un songe. Ses yeux lui montraient un monde terne, rempli d'un mélange sauvage et désordonné. Il observait chaque chose, chaque mouvement, chaque être. Se reconnaissait-il dans l'un d'eux ?
Des larmes.
Perdues dans des origines incomprises.
Eärhyë. Avait-il dit dans son esprit, cherchant un moyen de lui parler. Il la reconnaissait. Son amie de toujours, la source de cette aile douloureuse. La source de son envie protecteur. Pourquoi protéger quelqu'un ? Pourquoi chercher l'approbation de quelqu'un ? Il la dévisageait, ne comprenant pas pourquoi ses pensées étaient tournées dans ce flot obscur. Mais si le monde est détruit, il n'y a plus rien à protéger, et ainsi, je serai libre ? Il se méprenait sur ses véritables convictions. Il n'en voulait aucunement à sa protégée. Il voulait être sûr de ne plus rien devoir à qui que ce soit.
Des pensées perdues.
Dans un monde inconnu.

Il arrivait à se détacher du lot. Même s'il n'était pas très intelligent, il savait qu'il avait moyen de sortir de ce cycle éphémère qu'est la vie.
Eärhyë, pourquoi vit-on ? Disait-il, perdu dans un rêve à faible porté.

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Sam 23 Avr 2016, 21:55





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Le silence est d'or, la parole est d'argent.
Voilà bien un dicton qui incarnait parfaitement la personnalité de Mirra. Avez-vous remarqué la flopée de questions... bon, d'accord, les deux questions que la jeune femme lui avait posé ? Et, surtout, l'absence honteuse et totale de réponse à toutes ces interrogations ? Alors Eärhyë le scrutait scrupuleusement sans en tirer aucun remords, désireuse de mettre des mots sur l'état dépressif de son ami. Certes, elle respectait son désir de vouloir garder le silence mais redoutait d'interpréter comme tel un profond désarroi, qui entraînerait Mirra plus bas encore que le gouffre le plus enfouis...

Elle accueillit sa transformation en chouette comme un coup à l'estomac pour deux raisons évidentes.
La première était manifestement dûe à son aile blessée, rappel insidieux à son encontre. Elle n'était et ne serait peut-être jamais que le réceptacle d'une bête sauvage prête à tout, même à blesser une tête connue si le lynx ressentait le besoin de se protéger comme cela avait été le cas dans leur jeune enfance...
La seconde raison était directement liée au mal être et à la mélancolie de Mirra. Soit il s'était transformé de manière délibérée - marquant un détour conséquent dans leur condition de réceptacle - afin de fuir le trop plein de questions ou pour se donner le temps de réfléchir, ce qui revenait tout à fait à la même chose pour Eärhyë... Soit le bouleversement que subissait le jeune Belua était si puissant qu'il avait déclenché une métamorphose imprévue. Dans une hypothèse comme dans l'autre, la situation allait de mal en pis et la jeune femme se haïssait de ne pas savoir comment l'aider.

Un gémissement de douleur s'échappa de ses lèvres, interrompant le cours de ses pensées lorsque la chouette se posa sur son épaule, enfonçant de manière involontaire ses serres dans sa chair. La bête tapit en elle ouvrit un oeil indolent, et la jeune femme serra les poings pour résister à cette dernière. Ils n'étaient plus des enfants, ils avaient grandi, accroissant ainsi la maîtrise de leur volonté.
Une goutte de sueur perla néanmoins sur son front. Si Mirra combattait doute et souffrance, la Belua affrontait quant à elle ses propres démons, par crainte que le danger n'apparaisse encore...
Mirra est trop anéanti, plongé dans l'abattement... Si le lynx émerge, il ne s'envolera pas à temps et perdra plus qu'une aile... Son ami savait pourtant qu'il valait mieux éviter tout contact, encore plus sous sa forme animale...
Éperdue, la jeune femme releva la tête vers la forêt environnante et eut le temps d'apercevoir entre les troncs une forme blanche couvertes d'arabesques bleue... Le Renard ! Il m'a suivie jusqu'ici... Il découla de cette pensée une paix rassérénée et Eärhyë respira un peu mieux. La bête referma son oeil pour recouvrer la chaleur d'un rêve paisible.

Le danger n'avait effleuré la surface sur l'espace de quelques secondes seulement, mais c'était suffisant pour que Mirra, s'il n'était pas totalement perdu dans le méandre de ses pensées, se rende compte de son trouble. Tournant son visage froid vers lui, elle s'efforça de lui caresser le plumage dans une volonté de l'apaiser et lui faire savoir sa présence, son soutien. Elle ne savait pas encore comment elle ferait pour lui faire entendre raison, mais c'était son rôle à elle, et à personne d'autre, de lui faire retrouver le goût de vivre.
Une idée germa alors dans son esprit, suscitant une légère crispation du palpitant... Cela engendrerait probablement une séparation, enfin un éloignement de courte durée entre les deux amis, mais peut-être était-ce nécessaire pour que Mirra prenne conscience de la beauté du monde. Qu'il prenne conscience également qu'il n'était pas le seul à subir un tel fardeau, elle à part. Mais pour lui faire entendre son projet, elle devait d'abord lui faire quitter les "limbes" pour le ramener sur le chemin périlleux de la raison.

La Belua plongea son regard glacé dans celui, doré, de son ami en quête d'une présence lointaine. Ou bien pour saisir dans un espoir fou le fil de ses secrètes pensées. Naturellement, elle n'y parvient pas, mais elle finit par hocher la tête comme si elle comprenait la cause de sa détresse.


Mirra, je sais que c'est difficile mais il ne faut pas baisser les bras. Nous avons à deux toutes ces années, ce n'est pas le moment de flanché, à l'aube de notre majorité, alors que le monde nous ouvre les bras...

Voilà, elle insufflait progressivement l'idée comme on plante une graine dans un pot fêlé - parce qu'un pot fêlé est toujours viable, du moment qu'il a une raison d'exister.

Et puis, hého, tu vois pas quelle piètre protecteur tu fais ? A m'inquiéter de la sorte, je vais avoir des cheveux blancs avant l'heure et c'est mauvais pour mon karma.

De son apparence, elle n'en avait rien à moudre. Mais son insolence revenait toujours au galop comme le bâton dans la gueule d'un chien. C'était dans sa nature, et ce n'est pas à dix-neufs ans qu'elle pourrait modifier cela.
Elle renouvela encore un caresse dans le plumage blanchâtre, prenant conscience pour la première fois de sa magnifique couleur.
Lynx des neiges et chouette blanche... Nous étions faits pour êtes proches amis. Cette pensée étira ses lèvres en un sourire incrédule mais franc, le peut-être son plus beau sourire. Inconsciemment, elle espérait ce que souffle de vie, ce léger masque de bonheur serait une invitation suffisante pour faire revenir Mirra auprès des siens. Car elle ne savait pas où ses pensées le conduisaient, une chose était certaine, ce n'était pas sa place et elle comptait bien le ramener sur le droit chemin, à coup de remous bien trempés et de séismes emplumés s'il le fallait !

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Dim 24 Avr 2016, 12:37





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Flot de pensées, incompréhensions, mélanges sordides d'effets incongrus.
Mirra ne pensait pas forcément à mal. Il était juste enseveli par une situation infâme. Il se trouvait trop faible et c'était pour cela qu'il perdit le contrôle de son corps. Eärhyë tentait tout de même de l'aider,  de lui faire comprendre qu'il allait sur la mauvaise route. Ses mots le touchaient droit au cœur.
En effet, le monde, tel qu'il était, s'offrait à eux. Tant de choses à découvrir, tant de choses à parcourir. Mais comment faire lorsque sa propre faiblesse pouvait resurgir à n'importe quel moment ?

Il se souvint alors, de son voyage, de cette randonnée dans la forêt non loin du Rocher. Il était tombé nez à nez avec une chouette blanche, tout comme lui. Il avait détesté la regarder, mais pourtant il en restait admiratif. Un animal majestueux, rempli d'une sagesse et de compétences que même lui n'avait pas encore réussit à atteindre. Etait-il trop jeune pour l'instant ? Ou découvrir le monde était son seul choix pour atteindre cette force ? La chouette lui avait parlé, le méprisant, le narguant. Jamais tu ne seras pareil que moi. Tu es trop laid, tu es trop faible et personne ne t'acceptera. C'était faux pour Mirra. Son amie l'avait accepté, l'avait toujours épaulé. L'un et l'autre s'aidaient tant qu'ils le pouvaient. Le monde arriverait à les séparer pour quelques aventures que chacun conterait.

Son esprit se déroula, se changea. Divines pensées pour un piètre indice.
Il savait quoi faire. Mais avait-il peur de se retrouver seul ?
Seul. Toujours seul.
NON ! Son corps de chouette se mit à convulser, son esprit à s'éclairer. Il vola et se posa délicatement au sol. Tantôt son corps convulsait, tantôt l'image d'un homme apparaissait. Il redevenait lui, il redevenait serein et intègre. Ses pattes s'étaient changées en pied, ses ailes se rétractèrent et ses bras poussèrent. Voilà à quoi ressemblait sa transformation, voilà pourquoi il détestait tant devenir chouette puis redevenir humain.
Il était nu.
Et par mesure de circonstances il rigolait face à Eärhyë, une main devant sa partie intime. Tout le monde le regardait d'ailleurs, chacun rigolant de son état pitoyable. Et pourtant il avait un sourire fier qui lui allait tant. Ses yeux avaient repris cet air si calculateur. Il n'était plus emmêlé dans un avenir incertain, il était maintenant enseveli par un présent. Pendant qu'il cherchait des vêtements qu'il avait préparé pour une telle circonstance, il regardait la Lune, puis Eärhyë.

- Si tu avais tant envie de gerber que ça, j'espère que cette seconde vision ne t'a pas trop donné la nausée. Puis c'est comme ça que l'on traite un animal aussi majestueux que moi ? P'tite teigne sans cervelle !

Il avait rit, il était de nouveau lui-même et il recommença à regarder la Lune. Phoebe. C'est ma race qui a pour principe de te vénérer. Et bien je te vénérerai à ma façon.De plus, les paroles d'Eärhyë l'avaient vraiment touché. Il voulait découvrir ce monde, mais pour l'instant il ne pouvait pas y arriver seul. Il devait d'abord se contrôler, et ne devait plus inquiéter sa protégée pour rien.
Douce pensée.
Pour un baisé lunaire.
Il s'observa avec attention. La dernière fois qu'il s'était transformé, des ailes de chouette lui étaient apparues dans le dos, et il voulait s'assurer que rien d'autre n'avait pousser. Ce serait un comble si j'avais un bec sur le pif. Il se retourna et sourit à son amie. Le Bélua qu'il était revenait d'entre les morts.

- Parfois t'arrives à penser quand même ! Tu m'impressionnes. Mais tu as raison sur ce point. Nous avons un monde à parcourir et pleins de facettes de notre existence à découvrir.

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Dim 24 Avr 2016, 17:46





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Eärhyë était bien loin de se douter du combat qui faisait rage au sein de son ami. Comment aurait-elle pu ? Extérieurement, il conservait un calme olympien, ses yeux restant de marbre malgré les pensées confuses qu'il ne devait pas manquer avoir...
Ses muscles se délièrent de soulagement lorsque les serres quittèrent leur perchoir. La rafale d'images qui succéda alors plongea la Belua dans une perplexité grandissante, doublée d'une inquiétude toute aussi exponentielle. Oui, Mirra luttait contre sa nature en ce moment même, bataillait contre des pensées incohérentes et un comportement flirtant avec le règne animal. Et elle, pauvre jeune écervelée, ne pouvait strictement rien effectuer pour l'aider, redoutant d'aggraver la situation... Et puis qu'aurait-elle pu réellement faire ? Le toucher alors qu'il tentait de revenir à lui, au vrai lui, équivaudrait à lui rendre le combat plus acharné encore - elle savait ô combien leur esprit Totem haïssait une intervention humaine.
Alors elle se contentait d'observer, le coeur serré. Espérant...

L'état du Bélua finit par se stabiliser et le soulagement de la jeune femme fut palpable, alors qu'une longue expiration accueillait le retour à la vie de son ami. Les taquineries qui lui envoya à la figure, à peine remis, compléta son apaisement.


Boh, tu sais, je n'ai pas eu le temps de voir grand chose d'intéressant...

Un sourire taquin flottait sur ses lèvres. Qu'il évoque sa nudité ou ses transformations successives, elle était accoutumée à la vision de ses scènes, étant donné qu'ils passaient le plus clair de leur temps ensemble. Ne contrôlant rien, ils avaient fini par prendre l'habitude de se voir dans leur plus simple appareil, chose qui avait laissé Eärhyë indifférent. Or, plus le temps avait passé, plus elle s'était sentie mal à l'aise, agacée qu'il assiste à son retour en humaine - avec deux bras seulement, il est difficile de cacher tous les détails...

Majestueux... et inoffensif ! avait-elle poursuivi néanmoins, le reflet de la Lune naissante créant des pépites de lumière dans ses pupilles pâles.

Elle était heureuse de le voir revenu dans un état approximativement normal. Certes, il était humain, mais on ne la lui faisait pas, il gardait une sorte de léger malaise, presque transparent mais pourtant là. Elle ne releva pourtant pas et préféra passer à autre chose. Qu'elle soit dans le vrai ou non, il devrait achever ses démons de lui-même, et il savait qu'il pourrait compter sur elle en cas de besoin d'extérioriser la chose.
Pour l'heure, elle se concentra davantage sur le plaisir que ces dernières paroles suscita en elle. L'idée d'un voyage avait germé en elle sur un coup de tête, aussi rapidement qu'un vampire sortant les crocs - oui, bon, les crocs caractérisent plutôt les loups-garou, et alors ? Bref, qu'il ait entendu sa proposition d'errer sur les chemins du monde, avec ou sans elle, fut une agréable surprise qu'elle s'empressa de développer. Enfin... elle s'empressa presque....


Attention, viel emplumé.. Si toi tu peux plus ou moins voler, j'ai personnellement quelques griffes en réserve ! Et puis... Ose dire que je n'ai jamais eu de bonnes idées avant celle-ci ! Et puis, un voyage nous permettait sûrement d'acquérir de l'expérience, rencontrer d'autres races...

Eärhyë adorait toujours rencontrer et palabrer longuement avec les voyageurs, égarés ou non. C'était toujours l'occasion d'apprendre les nouvelles du monde mais également les petites spécificités propres à chaque race. C'était probablement de ces tête-à-tête qu'était né son envie de voyager.

Et puis...

Beaucoup de "Et puis".
Ce qu'elle ne réussit pas à formuler concernait l'éventualité où elle apprendrait, au hasard d'un indice ou d'une aventure, quelques renseignements sur ses parents. En grandissant, ses espoirs de les revoir un jour s'étaient amoindris pour finalement s'étouffer. Mais inconsciemment, elle rêvait d'en savoir un peu plus. Le problème étant qu'elle ne savait pas encore comment elle se comporterait si elle tombait nez à nez devant eux : une accolade et on oublie tout ? Ou bien les brutaliserait-elle pour se venger de l'avoir abandonnée comme un vulgaire vêtement usagé ?
La bête laissa échapper un ronronnement et Eärhyë chassa ses pensées de son esprit, désireuse de garder le contrôle encore un petit peu Elle devrait probablement délier la part animale bridée plus tard, dans la nuit, afin d'éviter d'être trop à fleur de peau le lendemain...


Mais... Il ne faut pas s'attaquer à l'inconnu sans être préparés. Nous ne savons même pas où aller ! Ce serait s'engager dans un tas d'ennuis...

Elle ne se reconnut pas en prononçant de telles fadaises. Où était passée la belle impulsivité dont elle aimait faire preuve à tout instant ?

Oublie ce que je viens de dire. On part quand ?

A la base, sa proposition n'avait été qu'employer pour tirer Mirra de ses pensées. Mais la jeune Belua se laissa déborder par un enthousiasme non feint, oubliant totalement la tension qu'ils venaient de traverser. Les vieux sages appelleraient sûrement cet effet l'insouciance de la jeunesse.
Mais ils n'étaient que deux, dans leur bulle, et les yeux d'Eärhyë pétillèrent de délice à la simple idée de prendre la route, les cheveux déliés offerts au Vent de la Liberté.

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Lun 25 Avr 2016, 15:33





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Ils étaient là, ensemble, leur discours avait pris une toute autre proportion. Mirra n'avait que faire de ses soucis et voyager était pour lui un des seuls moyens d'anéantir ses tourments. Certes il était encore faible dû à la journée, à sa transformation, mais une toute autre flamme brillait dans ses yeux.
Voyage vers un terrain inconnu.
Prouesse.
Expérience et choix.

Il s'était retourné vers son amie. Incapable de dire comment voyager, il n'y connaissait rien, ses souvenirs étaient simplement liés à leur ville et au Rocher au Clair de Lune. Je fais le bon choix. Il marqua un temps d'arrêt, réfléchissant soigneusement aux paroles qu'il allait employer. Découvrir un monde rempli de mystères, joies d'affronter milles épreuves, tristesses d'une séparation. C'était ses maîtres mots, mais il savait déjà qu'un jour ou l'autre leur destin allait se séparer, mais que leur voie était tout autant destiné à se retrouver. Alors que faire ? Comment se retourner ? Partir de ce lieu où il était né ? Cependant il se riva sur un coin secret de son esprit. Il utilisait très peu cette manoeuvre, celle-ci lui permettant de se déconnecter du monde pour remplir parfaitement le liquide de ses pensées. Il devait trouver une solution pour parer à ce problème qui allait les mener vers un terrain inconnu.
Entourage.
Perte et désillusion.
Il l'avait. Il portait en lui une réponse qu'il avait longtemps cherché. Depuis sa plus tendre enfance il avait cherché un moyen de se sentir vivant, un moyen de détruire ce vice qui aboyait sans cesse des infâmes calomnies. Il sourit à la Lune. Phoebe, nous ne nous reverrons plus avant un moment dans ce lieu, l'aventure est pour moi source de désirs et de forces. Il sourit à Eärhyë, bien conscient de son rôle à venir, confiant son dernier soupir à ce lieu rempli de ses semblables. Quelle misère pour lui. Quelle idiotie l'avait-il amené à penser de lui-même de la sorte ?

- Je ne connais aucun endroit, aucun passage vers ces terres inconnues. Mais bon, tant que ta petite cervelle et ton air déconfit nous aident pour l'aventure, je suis paré à toute éventualité. Attention toutefois à ne pas me mordre p'tite débile ! En plus, c'est un piaf qui te le dit !

Toujours aussi ironique, toujours aussi taquin, il savait comment caresser le sens du poil de sa protégée. Il pouvait même lui faire dire ce qu'il voulait afin de plus en rire. Chacun était lié et quand bien même leur séparation puisse être difficile, ils avaient en eux le fil rouge de la destinée.
Quand ?
Comment ?
Où ?
Traverser une forêt était facile, mais il ne savait pas non plus par où commencer. Un désordre élitiste s'enroula dans sa tête. Il était sûr et certain que tout se passerait bien. Son analyse était parfaite. Chacune de ses pensées étaient vouées à ne laisser aucune erreur. Chacune d'elles se listaient dans un ordre précis d'idées : Eviter le combat, parlementer, apprendre, manipuler si besoin, choisir de sages décisions. Comment ne pas être excité par de telles possibilités ? Comment ne pas succomber à l'envie presque diabolique de choisir avec qui sa personnalité s'allierait ? Dans tous les cas et pour le moment, leur voyage se ferait sûrement côte à côte puis ensuite se défaire pour que chacun apprenne à se faire soi-même confiance. Et donc en profiter pour que chacun apprenne à se contrôler à la perfection afin qu'ensuite leur rencontre se fasse sans accroche. De plus, l'envie de la croiser en chouette n'était pas forcément une mauvaise idée, surtout pour tâcher ses vêtements avec ses besoins naturels.

Je rirai ce jour, ce jour où nous pourrons narrer nos aventures. Il n'avait pas osé dire cette phrase, simplement parce-qu'il aimait la voir se tourmenter lorsque celle-ci voyait très clairement que quelque chose se tramait. Une chose tout du moins était certain, c'est que leur aventure allait les changer à jamais et qu'il ne devait en aucun cas perdre de leur amitié.

- Et si jamais nous changions en bien et en mal, accepterais-tu tout de même de rester proche comme on est ? Pour sûr, l'heure est surtout au présent, et nous devons bien commencer quelque part.


Distinction éphémère.
Amitié lié.
Repère des ombres et lumière du bien. Que choisir ?

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Lun 25 Avr 2016, 22:26





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La jeune Belua pouvait suivre les pensées de son ami au travers de sa figure, en particulier ses yeux. Oh bien sûr, elle ne savait pas Précisément ce qui se déroulait sous cette petite tête de piaf, mais les émotions que les courbes d'un visage devenaient de véritables traîtresses en la matière, dévoilant la dernière tranchée d'intimité propre à un être : la liberté de penser.
Si Eärhyë avait lancé cette proposition sur un coup de tête - je sais, c'est déjà dit et répété, mais c'est pour être sûre que vous avez intégré ! - elle n'en avait pas moins craint la réaction de Mirra. Après tout, outre la notion de voyage, il fallait surtout appréhender l'idée d'une séparation, chose peu banale entre deux amis de longue date. Presque depuis leur naissance, après tout. Eärhyë était célèbre - ou pas - pour sa quête perpétuelle de liberté, éternelle éprise de ce murmure tant prometteur et alléchant. Mais ce n'était pas forcément le cas de son ami, et il aurait très bien pu accepter la nouvelle avec difficulté, plus de colère et de hargne.
Alors c'est avec plaisir qu'elle fut témoin des émotions successives dans les yeux de Mirra. Certes intervinrent d'abord la crainte et le doute. La peur de la perdre ? Probable. Après tout, Eärhyë partageait l'appréhension de s'éloigner de son meilleur ami, il ne fallait pas la croire insensible à ce point... Après cela, la joie des promesses de l'aventure rembarra tout le reste, chassant les derniers vestiges de la tension qu'ils venaient de traverser, finissant de rassurer la jeune femme aux yeux cristallins en ce début de nuit.

Elle accueillit les boutades comme elle le fit de coutume, avec une légère moue boudeuse, que vient gâcher un sourire en coin plus qu'amusé. Pourquoi fallait-il que l'amusement dépasse l'agacement avec ce bout-en-train de première ?


Si tu n'y connais rien, je te rappelle à ton bon souvenir qu'il en va de même pour moi. Je veux bien t'aider une première fois, mais il ne faudra pas toujours compter sur mon soutien et ma présence très... sécuritaire.

Un sourire carnassier à la limite du sadisme ponctua sa phrase, splendide rappel du coup de crocs lors de leur première transformation en duo. Oui, elle n'aimait pas forcément y repenser, mais l'humour noir allégeait toujours les moeurs selon elle.

Ta cervelle de moineau devrait s'en souvenir, que tu ne sois pas surpris dans un proche avenir.

A croire qu'elle ne pensait plus qu'à cela, partir, rencontrer les obstacles et faire de sa vie quelque chose de plus épique que de flâner sur un Rocher, aussi magnifique et important soit-il.
La jeune Belua leva les yeux vers les étoiles miroitantes. Elle devenait bien trop cynique ces derniers temps lorsqu'elle pensait à la voûte céleste. A leur déesse Phoebe. Cela ne lui ressemblait pas, elle qui appréciait à sa juste valeur l'onirisme des astres si parfaits, si purs...
Il ne faudra pas que je me perde en chemin, que j'oublie mes origines. C'est tout de même ce qui fait ce que je suis... Un grognement bestial s'échappa du fin fond de sa gorge, comme pour signifier l'approbation d'une entité jamais lointaine.
Alors que la jeune femme s'apprêtait à lutter une fois de plus contre sa vraie nature, les paroles de son ami lui administra une bonne dose de stupeur au point d'en avoir le souffle coupé, avec cette fameuse impression qu'on venait de lui admonester un soufflet magistral.


Que... Quoi ?

Là, on peut dire que l'impulsivité était partie en séjour. On ne pouvait d'ailleurs pas dire que c'était de sa faute ! Comment pouvait-on, devait-on réagir à une telle interrogation ? Le bien, le mal, n'était-ce pas deux concepts trop abstraits pour être soupesés à la légère et choisis avec insignifiance sur un coup de tête ? le visage d'Eärhyë se rembrunit rien qu'en y pensant.

Tu sais, je ne suis pas un modèle de prudence, je ne t'apprends rien. Mais là, pour le coup, je n'ai pas envie d'y réfléchir.

Comment exprimer ce qu'elle pensait en ce moment même ? Elle n'était pas non plus un modèle en matière d'expression de soi. Pffff, pourquoi rien n'était jamais simple avec elle ?

Ecoute... Tu te poses trop de questions. Nous contrôlons déjà à peine notre part animale, tu vois les pro Sympan nous accueillir alors qu'on... que je peux les croquer à tout moment, dans un simple manque de contrôle, chose qui arrive une fois tous les deux jours ?

Son visage s'assombrit dans cette prise de conscience. C'est vrai, c'était elle la plus dangereuse des deux. Au pire des cas, Mirra se métamorphosait en chouette, mais il ne représentait pas une menace directe. En revanche, chercher à maîtriser un lynx à fleur de peau, sauvage et impulsif. Ce serait une autre paire de manches... Je suis la plus dangereuse... Un coup d'oeil sur l'aile atrophiée de Mirra le lui aurait confirmé.
Soupirant, elle chercha à retrouver l'allégresse qu'elle avait connu y'a de cela quelques instants à peine.


Je peux néanmoins te dire que j'aimerais éviter de perdre un ami comme toi. Alors tu vas éviter de faire des choix débiles sans moi ou bien tu devras subir le courroux suprême du lynx en chaleur !

Elle n'avait pas osé dire cela ? Eh bien, il fallait croire que si... C'était surtout pour éviter de tomber dans le niaivrisme mielleux dégoulinant. Peu importe, le mal était fait, et le sourire espiègle qu'elle affichait suffisait à apporter la preuve de sa fierté.

Tu saisis l'idée ou il faudra te faire un dessin, vieille chouette ?

Ou comment clore le sujet avec brio !

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Mar 26 Avr 2016, 11:32

Mon corps était devenu une seconde peau avec le temps, une habitude pour passer inaperçu, à l'image du vestige que son passé de vivant avait été. Nous étions Secret, nous étions Mort et Vie à la fois, mais nous étions surtout Brume qui errait pour semer le malheur ou instiller la joie, sans que personne ne nous remarque. Jusqu'à présent, et encore aujourd'hui, je n'avais que la facette sombre de notre race. Tuer, faire se tuer plutôt pour grossir nos rangs, et perpétuer dans l'ombre le cycle perpétuel de la vie.

Pourtant, depuis que j'avais effleuré ce livre, depuis que j'avais enfin posé des mots sur ce que je pensais depuis ma transformation, mon état s'était inversé.  J'étais désormais chair, j'étais désormais sang, mon esprit commandait mon corps avec tous les sentiments, les sensations que j'étais censé connaître, mais oublié depuis lors.

Je sentais le vent s'engouffrer dans mes cheveux, sans avoir la désagréable sensation que tout ceci n'était qu'une illusion, un simulacre pour me faire croire ce qui n'était pas.
Il y a peu encore, pour une raison aussi inconnue qu'instinctive, je m'étais arrêté dans une taverne et m'était empiffré jusqu'à sentir mon estomac à deux doigts d'exploser, alors que je jubilais les larmes aux yeux de souffrir de cette satiété et des délices gastronomiques. Pourquoi avait-il fallu que je meure pour goûter à cela ?...
J'avais aussi oublié qu'il fallait payer pour profiter de quelque chose, et je sentis la douleur des coups que l'on me donnait, moi, le vagabond sans le sou qui profitait des honnêtes gens.
Je sentis la lame déchirer mes chairs derrière une bâtisse abandonnée, pensant commettre leur odieux crime sans que personne ne s'intéresse à moi. La douleur était vive, mais le létal n'avait aucune emprise sur moi. Elle m'avait déjà emporté il y a longtemps. Je les laissais partir, avant de me transformer en brume et ressentir tout le poids de ma détresse, tout ce qui me faisait détester ce que j'étais depuis mon ultime saut.

J'avais alors décidé de me ressourcer vers ce qui m'apparaissait toujours comme un havre de nature : les forêts. Certaines étaient idylliques, d'autres hostiles, mais il m'importait peu de savoir les intentions qui les animaient, car elles valaient toujours mieux que toutes ces personnes qui croisaient ma route.
Le hasard me fit tomber sur une vaste étendue boisée sur le Continent dit Naturel. De prime abord, la forêt était accueillante, saine, riche.

J'appréciais errer sans raison particulière au milieu des arbres, de la faune et la flore locales, surprenant au détour d'un bosquet un couple d'écureuils se bagarrant pour un gland, ou découvrir adossé à un tronc centenaire les bourgeons d'une fleur naissante. Levant les yeux au ciel alors qu'un espace dégagé entre différents arbres me laissait l'opportunité d'admirer le ciel, j'aperçus deux êtres dont les boules lumineuses scintillaient faiblement au niveau de leur cou. Je ne me faisais guère d'illusions quant au fait d'être seul dans pareil endroit, mais une fois n'était pas coutume, je voulais savoir si ces êtres étaient des intrus ou si la forêt les avait acceptés également.

Je réfléchissais à devoir me transformer en Ombre pour mieux les espionner et en apprendre sur eux, mais le cœur n'y était pas. Quand j'y avais été contraint après l'épisode de l'auberge, c'est comme si toute la peine du monde s'était accumulée en une seconde sur mes épaules, me narguant sur l'insignifiance de ma pathétique existence.

Tant pis pour la discrétion, même si pour l'occasion je modifiais un peu mon apparence tant que je n'en saurai pas un peu plus sur ce duo. Tout en marchant dans leur direction, je me plaisais à faire bouger les branches par mon simple pouvoir, réajustant certaines, déplaçant d'autres pour éviter d'avoir à me baisser, c'était certes aussi puéril que présomptueux, mais ça me faisait me sentir vivant. Après avoir étudié différentes manières d'aborder ces inconnus et n'ayant pas pour l'instant d'êtres à tuer, je décidai une approche franche et directe. Sous ma forme humanoïde, je n'étais pas réputé pour être d'une discrétion légendaire, et me faire repérer par eux alors que je tentais de cacher ma présence aurait été pire que mieux.

Ils devaient probablement m'avoir repéré à présent, mais aucune intention hostile d'où j'étais ne se fit sentir. Pas de flèche planté dans le cœur, pas de magie tombant du ciel pour me désintégrer, bref, rien d'inutile qu'ils auraient pu tenter contre moi. Tant mieux ! Je ne voulais pas prendre d'avance sur mon quota de morts.

Alors que deux arbres de taille moyenne donnaient l'impression de s'écarter à mon passage avant de reprendre ce qui leur était dû depuis qu'ils étaient graines, je levais la main en guise de salut universel. En général, ça se passait plutôt bien à cette étape là. C'est quand la discussion s'instaurait que les choses se gâtaient.

- Vous n'étiez pas en train de vous avouer votre amour j'espère, sinon je poursuis ma route.

Souvent un homme et une femme, dans pareil endroit, en profitaient pour copuler à l'abri des regards. Au moins je balayais toute gêne de leur part s'ils ne voulaient pas de ma présence.

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Jeu 28 Avr 2016, 16:28





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Tu saisis l'idée ou il faudra te faire un dessin, vieille chouette ?

Ou comment clore le sujet avec brio !
Oui, parce que la petite Belua, pour novice qu'elle soit dans sa maîtrise, interprétait tout de même parfaitement bien le tressaillement de la Bête en elle. Un léger feulement, revenu d'entre les limbes, dans le fond de son poitrail. La Bête n'avait non pas ouvert un oeil mais bien les deux et remuait les oreilles comme un chaton qui souhaiterait acérer son ouïe. Et dans les rares moments où le félin agissait ainsi, c'est que quelque événement imprévu approchait. Eärhyë jeta quelques coups d'oeil discrets, en serrant les poings dans son désir de contrôler sa part animale, ne souhaitant pas inquiéter inutilement son ami. Et puis, Mirra ne pourrait rien faire grand chose si un danger survenait, ça serait à elle de défendre, comme l'équipe avait pu le faire par le passé.
Toujours dans sa volonté de ne pas inquiéter inutilement, elle reposa ses prunelles sur le gringalet installé à côté d'elle, silencieux depuis sa dernière réplique.


Eh bien ? Ta cervelle de moineau ne sait pas quoi répondre ou bien t'ai-je cloué le bec ?

Ahah, moineau, bec, le lexique était sélectionné avec soin pour le taquiner dans toute la splendeur de ses railleries. Pourtant, si le ton malicieux était là, ses yeux restèrent de marbre, froids, étreints et gelés dans une gangue d'inquiétude grandissante. La Bête ne s'apaisait pas, c'était mauvais signe. Mauvais signe pour Mirra, mauvais signe pour ce qui allait survenir, quoique cela puisse bien être. Car si la jeune femme était capable d'affirmer une chose, cette dernière concernait sa prochaine perte de contrôle. Et ça, c'était vraiment pas bon pour ceux qui l'entouraient.
Le frétillement de la Bête s'accroissait inexorablement et la jeune femme désespérait de poser le regard sur l'ombre d'un pelage blanc jouant avec celle de la lisière. Présence rassurante, et intrigante par la même occasion, qui apaiserait ses craintes. Mais qui n'était pas là...

Et soudain... Alors que la Bête se redressait, prête à imploser - ou exploser - quelques arbres s'écartèrent pour laisser place à une forme vaguement humanoïde... Difficile à deviner dans le lointain. Une chose était sûre, l'individu venait à leur rencontre et, si elle ne le montrait pas encore en quelques gestes hostiles, ce n'était pas du goût d'Eärhyë, qui subissait encore et toujours le poids de ce qu'elle reconnaissait comme son fléau.


Regarde.

Un murmure guttural, caverneux. Un signe de tête hâché en direction du nouveau venu. Des frissons parcouraient ses épaules. Pitié gros félin, sois sociable pour une fois... Mais la prière fut bien sûr vaine. Pourquoi cela changerait-il, de toute façon ? Elle n'avait aucune chance, frêle jeune fille versus le félin aguerri...

Mirra... J'vais pas tenir...

Elle coula vers lui un regard qui se métamorphosait déjà, les pupilles se teintant d'une aura féline. Une goutte de sueur perlait sur son front, preuve de son combat aux forces inégales. Inquiète et amer, sa seule pensée, paradoxale, alla pour la pousse de poils qui adviendrait forcément. Drôle d'idée de penser à cela maintenant...

Eärhyë vit bien le signe de main mis en évidence, manifestation de paix. Mais voilà, le félin avait bien trop longtemps été bridé. Il étouffait. Il voulait respirer l'air pur par lui-même et cette rencontre impromptue lui offrait le prétexte adéquat pour s'échapper de sa prison éphémère.
La question... On pourrait même avancer la taquinerie, si on connaissait l'homme qui se tenait devant eux, aurait amusé la jeune femme par son impertinence et son manque total de tact. Du moins si elle était encore femme... Elle venait de perdre le don de la voix pour gagner celui, plus réducteur, du rugissement. Son visage s'allongeait à vue d'oeil pour prendre les proéminences des traits d'un lynx, sa peau blanchissait encore et encore, se recouvrant par la même occasion d'un pelage doux et soyeux, l'ensemble flirtant allègrement avec les couleurs à peine nuancées de la neige. Si elle avait été assise auparavant, elle était à présent à quatre pattes et aucun inconnu n'aurait su dire qu'une femme s'était tenue là quelques secondes auparavant. Et pourtant...

... Pourtant le lynx n'attaquait pas. Il était là, bien présent, prêt à en découdre au moindre faux pas mais Eärhyë, son esprit tout du moins, luttait toujours et l'interdisait d'attaquer en premier.

Le lynx planta son regard acéré dans les yeux du nouveau venu comme pour le jauger avant de se tourner vers Mirra, comme s'il lui insufflait l'ordre de détromper la phrase erronée. Puis il s'éloigna de quelques pas avant de se coucher nonchalamment, attentive à ce qui allait se passer ensuite, son ouïe percevant le moindre son émis ou proféré.

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Jeu 28 Avr 2016, 18:59





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Mirra était pensif. Le désir de partir était grand, comme une goutte d'eau brillant d'un éclat de saveurs inconnus. Ses pensées étaient résolues, prêtes à partir dans un doux et sinueux rêve qui orne un profond objectif. Il était évasif, changeant d'humeurs ça et là, il ne savait quoi répondre aux taquineries de son amie qui essayait de le faire reprendre pied pour faire face à la réalité du présent. Pourtant, dans sa tête, il était déjà parti, voyageait déjà sur une longue route menant à un destin inconnu.
Douce chaleur
Volage inconnu
Destin imprévisible

Reviendrais-je un jour ? Mirra n'était vraiment plus sûr de puiser sa force dans ses origines. Il se contentait simplement d'être vivant, et vivre avec un songe était pour lui la plus belle merveille. Il se demandait ensuite ce que lui apporterait son voyage. Qu'allait-il découvrir ? Qu'allait-il choisir ? Un ouragan se déchaînait dans sa tête, des pensées notamment sur sa vie. Il était désireux et incertain à la fois. Il ne voulait pas perdre une seconde mais se refusait à ce destin. Il avait peur. Il refusait quelque peu qu'il puisse partir un jour, mais c'était là quelque chose de fort. Ce choix, SON choix, c'était de ne plus faire parti de ce village. Il n'avait qu'à dire à ses parents que son pèlerinage lui avait donné goût à l'aventure, même si ce n'était pas le cas.

Soudain, il entendit une voix, quelqu'un qui ne connaissait pas, et étant trop préoccupé par ses pensées il ne l'avait pas remarqué. Sa phrase bien cinglante lui fit changé totalement d'humeur, il était quelque peu sur ses gardes mais ne percevaient aucun danger de la personne qui les avait accostés. De plus, il avait l'air ridicule avec son signe quelque peu mal placé. Il n'a pas l'air d'être habitué aux contacts... Mais ce n'était pas cela qui inquiétait Mirra. Sa protégée avait eu besoin de lui et il était préoccupé sur lui-même qu'il avait laissé son caractère protecteur aux oubliettes pour une fraction de seconde. Ses paroles l'avaient touchées profondément, et il stressa comme jamais il n'avait stressé auparavant.

- Calme-toi Eärhyë ! avait-il dit d'une voix calme et pleine de soutien.

C'était trop tard.
Beaucoup trop tard.
Quel idiot. Il avait été égoïste jusqu'au bout et pourtant, pourtant... Il culpabilisait de ce qu'il avait infligé à son amie. Tandis qu'il contemplait sa protégée se transformer en son animal, ce lynx majestueux mais si irrésistiblement sauvage, il se rappela alors de la première fois que sa transformation avait eu lieu. La peur, un certain dégoût et la sécheresse de sentiments l'avaient gagnés. Ce n'était pas d'elle qu'il était dégoûté, mais de ce souvenir si abrupt dans ses pensées. Il était marqué au fer rouge, et il avait peur. Peur que cette fois-ci, Eärhyë le dévore. Qu'elle laisse ce côté sauvage prendre totalement sa force pour détruire son entourage. Mais étrangement, ce n'était pas le cas.
Il la vit.
Enfin.

Elle avait réussi ce que jamais il n'arriverait de lui-même. Et ce n'était que maintenant qu'il remarquait enfin que quelque chose avait changé en elle. Elle avait rencontré. Sinon jamais elle n'aurait pu prendre un certain contrôle sur sa forme bestiale. Et il était ravi de voir que sa protégée le considère malgré sa forme. Il regarda le nouvel homologue, il ne savait pas si il avait pris maintenant garde, dans tous les cas il devait l'avertir afin qu'il ne s'en prenne pas à elle. Même si les deux forces étaient différentes entre elle et lui, il se devait de rester son protecteur, de quelle manière que ce soit.

- Je vous en prie, faites attention. Actuellement elle est sauvage et je ne peux pas connaître sa prochaine décision. J'espère que vous ne serez pas hostile envers nous.

Il avait parlé comme il aurait parlé à n'importe qui, mais il devait tout de même l'avertir de ce probable danger qui se profilait sur cette scène. Il ne pouvait pas contenir la nature sauvage de son amie, mais il pouvait lui parler pour la rassurer. Ou même, il pouvait utiliser ce quelque chose qui lui donnait la nausée quand il pensait à l'utiliser sur son amie. Mais c'est avec des yeux pleins d'espoirs qu'il s'en remettait à la confiance d'Eärhyë en lui et en l'espérance qu'il avait de cet homme à être pacifique envers eux.
Tragédie de la vie.
Imprévue du quotidien.
Protection du frère.


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Jeu 28 Avr 2016, 21:43

Même si là n'était pas mon but premier, si j'avais voulu impressionner en faisant s'écarter la végétation qui barrait le chemin naturel que j'empruntais, à côté de ce que je venais de voir, ça ne valait rien du tout.

J'avais pu apprendre, lors du Conseil des Chefs, qu'il existait une race de changeforme, capable de se transformer en animal. Il y aurait un lien, un rapport entre le caractère de la bête en question, et son pendant humanoïde. Je trouvais l'idée en plus d'être intéressante, particulièrement amusante. Pour autant lors de ce Conseil, il s'était passé beaucoup de choses et pas grand chose à la fois, mais aucune transformation à l'horizon.

Était-ce mon signe de la main qui avait déclenché cela, arrivais-je simplement au mauvais endroit au mauvais moment, voulaient-ils avoir leur moment intime sous forme animale, toujours est-il que la femme du duo devant moi se mit à évoluer en une bête éminemment plus poilue que son homologue humaine.
Ainsi, voilà ce qu'était un Bélua. Il fallait bien une première fois à tout, et tomber sur un félin aussi majestueux, j'aurai pu tomber pire. Je n'osais imaginer quelle aurait été ma réaction si quelqu'un face à moi se transformait en bousier. Tadam, crains ma fureur vile faquin !! Je me mis à rire tout seul alors que l'humeur n'était pas du tout, mais alors du tout au calembour face à moi.

Je croisais le regard de celle devenu lynx, et le feulement qui l'accompagnait, même sans être un expert, n'incitait pas à la boutade. Pour sûr, j'étais devenue une potentielle proie, une cible à chasser si je ne répondais aux critères du pacte de non-agression. Cependant, je ne reçus aucune visite de griffes acérées qui aurait été la suite logique de cette inspection visuelle. Au contraire, après un regard vers son compagnon encore bipède - si tant que ce soit un Bélua également en passant - l'animal se posa d'un air faussement nonchalant. Un félin n'était jamais nonchalant. Toujours sur ses gardes, toujours prêt à en découdre, avec ou sans fourberie.

Je penchais la tête sur le côté, jaugeant à mon tour qui j'avais face à moi, avant de me faire une réflexion à voix haute.

- Pour s'avouer son amour entre un homme et un lynx, ça va être tout de suite plus compliqué, c'est sûr.

Je repris ma marche lente en leur direction, écoutant cependant les paroles de l'homme me mettant en garde sur l'éventuelle sauvagerie de sa compagne de route. J'avais également retenu leurs noms, Mirra, et Eärhyë. Moi qui pensais être le seul à avoir un nom bizarre ...
En guise de réponse à Mirra, je secouais un peu la tête avant de prendre la parole :

- Oh, ne vous inquiétez pas pour moi, je ne crains absolument rien. Cela dit, ce serait dommage qu'elle m'attaque je vous l'accorde.

J'arrivais à leur hauteur, m'asseyant en tailleur histoire de ne pas prendre de haut le lynx couché.

- Bel animal en tout cas. Je n'avais jamais vu de Bélua se transformer. D'ailleurs, c'est l'animal qui se transforme en humanoïde, ou l'inverse ?

En voilà une question qu'elle est bonne ! Comme ça si je venais à rencontrer d'autres Béluas dans le futur, j'aurai de quoi tenir une discussion sur leur race.

- Votre race m'intrigue en fait, il y aurait autant de clans que d'animaux. Si on se réfère aux lois de la Nature, comme les proies font face aux prédateurs, je veux dire, un Bélua se transformant en renard peut tuer un Bélua se transformant en lapin ?

Je me rendais compte que je posais beaucoup de questions, alors même que j'étais l'intrus des trois. Plusieurs fois j'avais entendu dans les relations adultérines, qu'à trois, il y en a un de trop !! Si seulement je savais ce qu'adultérine voulait dire .... Je me notais mentalement de demander à une Ombre quand je rentrerai au Temple.

- Vous êtes sûr que je ne dérange pas hein ?... Et ho, j'oubliais, non, je n'ai pas d'intention hostile à votre encontre. Si l'idée vous venait de tester vos griffes dans mes entrailles, là par contre, je vous conseille de vous dire tout ce que vous avez à vous dire avant.

Je fis un sourire un peu forcé, je n'arrivais décidément, même après tout ce temps, à simuler ce sentiment positif qui m'était interdit.

- Sinon, vous faites quoi dans ce coin, ça a l'air sympa ici je trouve. Première fois que je viens ici ...
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Ven 29 Avr 2016, 22:20





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Une petite bulle de conscience luttait dans le cerveau restructuré du lynx. Eärhyë ne savait pas encore déterminer la raison pour laquelle elle conservait un semblant de maîtrise sur le félin. Une chose était néanmoins certaine, ce contrôle requérait une attention de chaque instant et elle s'obligeait à ne pas lâcher prise, quitte à ressortir de cette expérience avec une migraine, voire un évanouissement de longue durée.
Si bien que ce fut non pas seulement le lynx qui grogna à la réponse de Mirra mais les deux entités réunies dans ce même corps. Sauvage, sauvage, il en avait de bonne lui ! Qu'il se charge de brider de l'intérieur une bestiole grosse d'une dizaine de kilos sans les mains, à la seule force de sa volonté, et on verrait s'il s'en sortirait mieux qu'elle ! Quant à l'hostilité, que l'inconnu ose bouger un orteil de façon malsaine et il risquait de voir sa tête ondoyer dans les airs en un magnifique vol plané. Encore que, le terme de "voir" serait un bien grand mot vu qu'il ne pourrait plus l'usage de ses yeux...

L'agacement du lynx se traduisit par un feulement rageur. Pour qui se prenait-il le rôle du parfait et surtout stupide Cupidon, simplement parce qu'il a vu deux personnes de sexes opposés bavasser tranquillement dans un lieu mythique ?
Eärhyë serra métaphoriquement les fesses. En temps ordinaire, elle aurait été amusée plus qu'autre chose par un tel comportement. Mais le lynx ne se laissait pas brider aussi facilement et tentait par tous les moyens d'insuffler colère et mépris à son réceptacle, cela dans le seul but d'obtenir son bain de sang.

La seconde tirade suscita de la part du félin un reniflement dédaigneux repris par un grondement plus malsain. Se plaisait-il à incarner la folie ? La présomption ? Les deux conjugués suggéreraient un dénouement dévastateur mais surtout la promesse d'un lâcher prise. Il en faudrait peu pour que le lynx réagisse en faisant plus qu'un symbolique "miaou" comme il se plaisait à opérer en ce moment même. Enfin, cela n'était qu'une figure de style pour signifier que le félin gardait un comportement jusqu'à maintenant irréprochable.

Et voilà qu'il se permettait de poser des questions sur leur condition de Belua... Était-cela de la simple curiosité mal placée ou un prétexte pour se moquer de leur condition de réceptacle ? Se doutait-il de la difficulté à supporter ce fardeau, de la douleur infinie qu'engendrait la métamorphose, de l'emprise de l'esprit Totem sur eux ?
Sans le félin, je ne suis rien. A cause de lui, je ne suis rien... Éternelle remise en question du concept de vie.

Eärhyë ne sut pour quelle raison mais l'instinct animal perçut le filon d'un danger dans les dernières paroles de l'inconnu, comme s'il leur cachait quelque chose de crucial. La jeune Belua, dans un dernier effort de contrôle avant de lâcher irrémédiablement prise, se demanda si ce n'était pas à cause de cette impression de menace que la Bête n'attaquait pas. Après tout, c'était une hypothèse plausible, même probable...

La Bête prit alors le dessus, diluant la conscience de la jeune femme sans un espoir de retour avant la prochaine métamorphose. Ses yeux acérés et durs, nonchalants et pourtant scrutateurs, se posèrent sur l'étrange duo qui venait de se former sous ses yeux ou presque, vu que l'inconnu s'était porté à leur rencontre lorsqu'elle était retenue prisonnière. Oui, elle flairait le danger et s'interrogeait encore sur le degré de la menace, intense ou dérisoire ?
Réagissant comme si le risque était insignifiant, le lynx détourna son regard pour scruter la lisière de la forêt, laissant à l'homme pâle et familier le soin de se dépêtrer. Son attention n'en était pas moins toujours présente, mais il cherchait dans le même une quelconque trace du Renard, les souvenirs de cette étrange rencontre marquant fraîchement encore sa mémoire. Curiosité et soif d'apprendre, voilà ce qui motivait ses intentions.

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