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 Un mauvais tour de main [ PV Wriir ][Terminé]

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Jeu 13 Aoû 2015, 12:58


Elle n'avait pas eu le choix que de se rendre en ville, le ventre creux depuis plus de 24h, il était plus que temps qu'elle se procure de quoi manger et le moyen le plus rapide était sans le moindre doute de détrousser un imprudent et d'aller faire quelques... courses. C'était la première fois depuis très longtemps dans cette cité des vices, elle y était née, abandonnée dès le premier jour mais elle ne regrettait pas du tout la famille que le destin lui avait offert. Mais ça l'avait quelques peu chamboulée quand même de découvrir l'ambiance de cette ville où bizarrement, elle parvenait à passer inaperçue.

Montée sur Siran, bien couverte de sa cape longue et de sa capuche, au final, elle ne dépareilait pas de nombre de malfrats de passages bien que la bandjee attirent quelques regards envieux. La jeune fille perchée sur son dos lui demanda de les diriger à la lisière de ce qu'on aurait pu considérer comme le centre ville et la banlieue, il y avait du monde mais beaucoup moins qu'au coeur de la ville. Ca lui convenait mieux pour "travailler". A l'abri d'une ruelle sombre, elle demanda à Siran de se dissimuler et de l'avertir à l'arrivée du prochain passant. Il avait un véritable don pour repérer LA bonne personne, juste assez fière pour montrer qu'elle était à l'aise, juste assez prudent pour montrer qu'il avait des valeurs sur lui. Cela ne prit pas longtemps avant qu'un homme ne se présente à l'angle. Ses pas résonnaient sur le sol, la démarche hautaine et assurée qui la renseigna sur son arrivée imminente.

La jeune fille balança sa capuche dans son dos et sortit de la ruelle, percutant l'homme qui arrivait à sa gauche. Parfois, le fait d'être aveugle pouvait s'avérer être un avantage. Une main se refermait sur son avant bras alors qu'elle feignait le déséquilibre, la retenant avec une certaine promiscuité qu'elle mit à profit pour glisser sa main libre à la taille de celui qu'elle avait bousculé.

- " Excusez-moi ! Je suis confuse ! Je ne vous ai pas fait de mal ? "

Son regard ivoirien tourné vers l'homme en face d'elle, la jeune fille n'eut aucun mal à deviner son trouble alors qu'il fixait sans doute son visage aux vues des quelques secondes qu'il mit à lui répondre, d'une voix mal assurée.;

- " Non... Non mais tu ferais bien de faire attention ! " Il y eut un blanc sans qu'il ne relâche son bras, comme s'il jugeait, sans la moindre gêne, si la jeune fille valait le coup d'être croquée ou tout autre acte plus ou moins agréable, pour lui, bien entendu. Mirari profitait de cette absence pour finir de lui faire les poches de sa main libre, commençant à feindre la crainte d'être ainsi jaugée.

- " Où tu compte aller dans ton état ? Elle est dangereuse cette ville pour une fille comme toi, à moins que tu sois la p*tain de quelqu'un ? "

La jeune fille lui répondit par un sourire bien trop assuré et le fit lâché d'une jolie estiflade du fil de l'une de ses armes sur sa main conquérante.

- " Je ne suis à personne... "

Elle reculait dans la ruelle sans se départir de son sourire et sentit le bec de Siran se refermer sur sa cape, la tirant d'un coup sec en arrière, dans l'ombre avec lui, usant de son pouvoir pour les dissimuler.

Il leur fallut attendre de longues minutes où le détroussé enragea contre la ruelle désormais vide à ses yeux avant qu'il ne s'éloigne pour relâcher le pouvoir du bandjee. Un " Oh la petite p*te, elle m'a tout volé ! " étouffé par la distance fit glousser la blanche et Siran ne manqua de lui communiquer son hilarité.

Par la suite, les deux compagnons allèrent acheter de quoi se nourrir et plutôt que de s'enfermer dans une auberge crasseuse, ce qui, en plus, aurait consommé une bonne partie de ses gains de la soirée, ils préférrent sortir de la ville, longeant ses abords sableux jusqu'à trouver une petite crique qui parut tout à fait convenir à Siran puisqu'il s'y vautra comme un phoque. Mirari s'appliqua à leur faire un petit feu afin de faire cuire sa viande, déposant le mélange de viandes séchées et de graminés sur un linge pour son bandjee. " C'est de la bouffe de roi que tu m'as trouvé ! " c'était sa manière à lui de la remercier et elle lui répondit d'un sourire éclairé par le feu crépitant.

- " Siran, je vais me baigner, préviens moi quand la viande est cuite. "

" Oui princesse, vas te prélasser. "
cette pensée ne l'empêcha pas de continuer à dévorer sa ration, amusant son amie par sa voracité. Celle-ci profita d'un jeune arbre n'ayant pas eu le temps d grandir, brûlé par le sel, dont elle avait senti la griffure à son passage pour déposer sa cape, ainsi que ses vêtements et ses armes, comptant entièrement sur Siran pour l'avertir en cas d'intrusion. A vrai dire, ils étaient tous deux épuisés depuis longtemps et un moment de détente ne serait pas de trop. Se fiant au bruit des vagues qui semblait couvrir tout le reste, elle entra lentement dans l'eau jusqu'à la taille, se sentant si loin du monde d'un coup ! Au dessus d'elle, le chant des étoiles se mêlait au ressac. Ses paupières se fermèrent alors qu'elle souriait à la lune, ravie de ce moment de paix. Siran l'observait de loin, ressentant le bien être de sa jeune protégée de la plage où il était allongé. Il jeta un regard à la viande en train de cuir et ôta celle ci du feu en saisissant la branche sur laquelle elle était piquée de son bec pour la planter dans le sable à ses côtés.  Autant qu'elle se détende avant de manger. Doucement, le bandjee commençait à somnoler sur le sable, bercé par le feu qui bruissait à ses côtés.

Ils étaient tous deux très loin de se douter que l'homme grâce à qui ils avaient pu si bien manger était dans une rage folle, vexé de s'être fait avoir, d'autant plus par une gamine aveugle. Il avait ameuté ses connaissances pour ratisser la ville à sa recherche mais autant dire que cela prit un très long moment sans pour autant apporter de résultat. Loin de décolérer, il envoya quelques un de ses "amis" explorer le centre ville alors qu'avec deux d'entre eux, il se décidait à faire le tour de la cité sur les ports et les plages alentours, trop déterminé à ne pas la laisser s'en sortir ainsi. Il maugréait sans cesse, se persuadant que la jeune fille n'était pas aveugle, peut être même que ce n'était pas réellement une jeune fille ... Ils inspectaient tout les recoins, lassant ceux qui l'accompagnaient quand l'un d'eux, sur le point de renoncer, aperçu la lueur d'un feu, encore à une bonne demi heure de marche derrière des rochers qui semblaient abriter une petite plage.
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Jeu 13 Aoû 2015, 20:36

Je n'avais pas oublié ma promesse, il y avait déjà plusieurs mois. Pas l'une de ces promesses faite à quelqu'un, non, une que je voulais tenir moi.

Ils avaient tenté de me duper, de me frapper, de me délester de mes biens par la force. Tromperie, trahison, non, cet événement qui aujourd'hui me paraîtrait sûrement banal et puéril, m'avait marqué plus que de raison. Je leur avais fait un marché, un marché de dupes à dire vrai. Comme le disait l'adage, l'arroseur avait été arrosé, et leur méconnaissance de qui j'étais, de ce que j'étais, avait été ma plus grande force. J'avais renversé la donne, et j'avais fait en sorte que l'un d'entre eux se donne la mort. La femme était morte, suicidée en se pendant dans le taudis qui lui servait d'abri.

Mais au fond de moi, je voulais aussi la mort de l'homme, le cogneur, l'abruti fini. Je voulais qu'il connaisse mes tourments, ce fardeau qui pèserait sur lui jusqu'aux confins de l'éternité. La souffrance psychologique, en retour de la souffrance physique qu'il distribuait à tout va.

Mes pas me menèrent jusqu'à Sceptelinôst, et les odeurs rances où la fange se vautrait dans la boue ne m'avait absolument pas manqué. Tout n'était que décadence, sous un vernis craquelant de règles que tout le monde connaissait pour mieux les contourner. Au fil des mois qui passèrent, j'avais quelque peu oublié son visage, mais pas son pouvoir. Celui de masque sa vraie carrure, ou au contraire, de la développer temporairement de manière impressionnante.

J'avais le temps devant moi, l'éternité même, et je menais mon enquête. Je pris soin à changer quelques traits basiques sur mon visage, ayant réalisé que je pouvais plus facilement me rendre différent de qui j'étais de mon vivant. Il avait fallu que je me suicide pour découvrir le potentiel que j'avais. C'en était affligeant ...

Après plusieurs jours, et nuits d'ailleurs, de recherche, j'entendis parler de lui, de ce "type qui trompait les gens et les détrousser avec de la magie". Je fis mine d'être éméché - car vu mes talents d'orateur, il n'y avait que dans ce faux état que je pouvais paraître convainquant - pour proposer à ceux qui en parlaient de vouloir le rencontrer et lui proposer une mission lucrative. Les types louches mais pas bêtes, me donnèrent le nom de l'auberge où il traînait habituellement, non sans m'être libéré de quelques pièces avant que la mémoire ne leur revienne.

Aussi je fis de nouveau preuve de patience. Une nuit passa, et aucune trace de lui. Une deuxième, et je commençais à me demander si on ne s'était fichu de moi. Mais cela finit par payer, quand je vis ma cible entrer en furie dans la taverne. Je le suivis sous couvert des ombres, et l'entendit crier à ses connaissances qu'il avait volé par une petite sal*pe de p*tain de conn*sse de gamine qui se faisait passer pour une aveugle. Quelques rires fusèrent, et après quelques coups de poings savamment distribués, le silence se fit et il eut toute l'attention des piliers de bar.

Une battue urbaine allait avoir lieu, et la proie allait connaître une fin lente, douloureuse et .... indécente dirons nous.

Je pestais car à seule contre une vingtaine, cette fille n'allait pas faire un pli. J'écoutais soigneusement la description pour le moins originale et atypique qu'il fit de celle-ci, et je me disais que tant qu'à le faire enrager jusqu'au bout, autant que je retrouve cette demoiselle avant lui et qu'elle puisse s'échapper de la horde de pourceaux qui s'était mise à sa recherche. Malgré la rareté du physique, je n'eus pas plus de chance que les malandrins, et décidai, à distance suffisante et dans les ombres, de suivre ma proie : Jérémyah de son prénom.

Après avoir ratissé en long, en large et en travers, le chef et deux de ses sbires décidèrent d'aller fouiner dans les environs proches de la ville, au cas où ....
C'était une aubaine pour moi, ils s'éloignaient de la ville, et donc de la populace, même s'ils restaient trois et que la tâche s'annonçait ardue. L'un d'entre eux s'exclama qu'au loin là bas, près de l'eau, quelqu'un avait été assez bête pour faire un feu alors que la nuit tombait. Les trois loustics accélèrent le pas, et ne tarderaient pas à être sur place d'ici quelques dizaines de minutes.

Me déplaçant d'ombre en ombre que l'heure actuelle me donnait généreusement, je les dépassais et prit rapidement de l'avance sur eux. Une dizaine de minutes plus tard, j'arrivais devant une petite plage, où un animal que je n'avais jamais vu auparavant, mais qui ressemblait à certains égards à un cheval, restait non loin du foyer d'où émanaient de la viande grillée. Il n'y avait personne d'autre, et je m'apprêtais à revenir sur mes pas et ne pas perdre la trace de Jérémyah quand un mouvement me fit m'arrêter. Une femme, l'eau jusqu'à la taille, avait la tête penchée en arrière, le visage vers le ciel. Même si la distance restait raisonnable, son physique était trop ressemblant et atypique à celui décrit par ma proie que ce fut rapidement une certitude sur l'identité de cette jeune femme. Je me laissais couler dans les ombres jusqu'en contrebas, et reprit une forme humanoïde une fois à quelques dizaines de mètres de l'animal. Je le vis retourner de sa gueule la viande qui grillait sur un morceau de bois, ce ne qui manqua pas de m'étonner, et alors que je m'approchais encore, je sursautais de surprise en entendant qu'on me parlait.

- Ce serait bien qu'elle se dépêche, faut pas autant de temps pour se laver ...

Je tournais sur moi-même pour trouver l'auteur, mais réalisait que ce n'était pas mes oreilles qui avaient entendu, aussi bizarre cela puisse-t-il paraître, mais directement mon cerveau. Je n'aurai su décrire cette sensation, mais il n'y avait pas eu de ... "son".

Je me concentrais un instant, avant de répondre mentalement.

- Qui parle ? posais-je tout simplement.

La tête de la bête se retourna vers moi, et me fixa intensément, ne sachant pas détailler son expression animale comme de la surprise, de l'hostilité, ou de l'amusement. Je doutais à voir la couleur de ses pupilles qu'il soit un gros boute-en-train.

- Comment fais-tu cela ?...

- Je ne sais pas, comme toi je dirai ?... Logique imparable. Quoiqu'il en soit, ton amie, celle qui se baigne ... A croire que j'ai le chic pour tomber sur des femmes nues qui se baignent, ce n'était pas possible pensais-je l'espace d'une seconde, avant de reprendre... oui donc celle qui se baigne là-bas, qu'elle a des ennuis qui vont lui tomber dessus, si elle a volé un gros type baraqué. Il arrive. Dans très peu de temps. Tu peux lui parler à elle aussi, ou dois-je la prévenir ? Je ne suis pas certain qu'elle apprécie qu'un homme vienne la déranger à ce moment-là. Oui, deux Cassiopée, je doutais que ça puisse exister ...

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Ven 14 Aoû 2015, 20:46

Siran lançait des regards réguliers à sa protégée bien qu'il soit bien fatigué et commençant sérieusement à s'impatienter. La jeune fille était à nouveau dans son monde, mais quel besoin avait-elle de faire ça à une dizaine de mètres dans la mer? Sérieusement, plus vulnérable, il ne voyait pas et il refusait de s'assoupir avant qu'elle ne soit à nouveau à ses côtés. Et puis elle n'avait pas mangé et il était plus que temps qu'elle profite de son repas et d'un peu de repos...

" Ce serait bien qu'elle se dépêche, faut pas autant de temps pour se laver ... "

Mais la jeune fille ne semblait se soucier de rien lorsqu'elle écoutait le chant des étoiles. Avec le ressac des vagues, il n'en était que plus beau ! Ce qu'elle percevait était tellement plus profond, intense que ce qui l'entourait. C'était plus complet, comme si tout et elle ne faisait qu'un, c'était quelque chose qu'elle ne tentait même pas d'expliquer, il fallait le vivre pour le comprendre, c'était si prenant ! Rien n'était comparable à ça. Elle déconnectait de tout ce qui l'entourait jusqu'à son propre corps, le moindre inconfort, la faim, la fatigue, le froid, la douleur, il fallait que ça devienne insoutenable pour qu'elle se décolle de cet opéra. Chaque fois différent mais toujours merveilleux comme depuis son plus jeune âge. A l'époque, sa famille avait cru à une lubie d'enfant pleine d'imagination, comme ceux qui avaient des amis imaginaires... Même quand elle passait ses nuits dehors le nez en l'air, sa famille ne faisait que sourire, la couvant d'un regard attendri et le premier levé se chargeait de la remettre au lit... Pas de jugement, pas dans une troupe de voleurs tous de races différentes aux passés inavouables et aux habitudes étranges.

Siran lui par contre se crispait soudainement en "entendant" une voix... Même avec le lien qu'il avait noué avec Mirari, celle-ci ne parvenait pas à lui répondre autrement qu'en parlant à haute voix. Il lui répondait, espérant détourner son attention de la jeune fille jusqu'à ce qu'il lui parle directement d'elle. Le bandjee posa un regard inquiet sur la Rehla, tourna un nouveau regard vers l'intrus avant de se relever. De son bec, il récupérait la cape de son amie et se dirigeait vers les flots, surveillant du coin de l'oeil le brun.

" Je ne sais pas qui tu es mais je présume que si tu nous avertis c'est que toi aussi tu as un litige envers lui, tu ferais bien de ne pas traîner dans les parages toi non plus. " Il était froid, presque vexé qu'un autre que sa petite Mirage puisse lui parler ainsi.

" Mirari, bouges toi! Ton porte monnaie de tout à l'heure arrive, visiblement, c'était pas le bon mec à qui faire les poches. " La jeune fille sursautait et se tournait vers le bandjee sombre qui était resté à la limite des vagues s'échouant sur le sable. Il gratta le sol de son pied pour se signaler à l'aveugle qui quittait la mer et la voûte étoilée à regret.

- " Comment tu sais ça? Tu l'as vu? "

Elle tendait les mains vers lui et sentit le tissus de sa cape sous ses doigts. Excellente idée, sortie de sa fascination, elle sentait le froid l'agresser assez méchamment. Elle s'enroulait dedans avec un plaisir à peine dissimulé, peu affolée malgré l'annonce de son ami. " Un ami commun, semble-t-il, m'a averti. Tu ferais bien de mieux fermer ta cap d'ailleurs. Et de te presser un peu. " L'expression du visage de Mirari se referma instantanément, Siran semblait méfiant et c'était communicatif. Cependant, il ne l'informa de ses capacités pour "communiquer", lui même assez frustré, il n'osait imaginer la réaction de sa jeune amie.

Posant sa main sur le cou du bandjee, celui - ci le ramena auprès du feu, de ses affaires et de l'inconnu. Mirari ne prit même pas la peine de lui adresser la parole dans l'immédiat, se rhabillant le plus rapidement possible alors que Siran la dissimulait aux yeux de Wriir. " Un seul geste déplacé et je t'emplafonne... ". Il avait parlé de manière à être entendu d'eux deux et Mirari eut un demi sourire, le bandjee pouvait être d'un charisme impressionnant quand il ne jouait pas à l'imbécile. Habillée très rapidement, elle saisit sa viande tendue par l'animal.

- " Qui es-tu ? " Oui, elle ne s'inquiétait guère, filer à l'anglaise était devenu un art dans lequel ils excellaient avec Siran.

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Sam 15 Aoû 2015, 00:32

Généralement, mon pouvoir ne se manifestait pas de la sorte. Et en aucune manière aussi précisément. Avec la fouine par exemple, nous échangions - enfin elle échangeait surtout - par des mots simples, sans la moindre phrase construite. Son intelligence semblait plus limitée que cette créature dont je ne reconnaissais pas l'espèce. Ça ressemblait à un cheval, mais je n'aurai pas tenté d'y mettre les fesses pour grimper sur lui. il y a quelque chose en lui de dérangeant, d'hybride, difficile à cerner.

Toujours est-il que je discutais par la pensée avec un animal, comme je discuterais normalement avec tout autre être humain "classique".

Alors que je lui demandais s'il fallait prévenir la raison indirecte de ma présence ici, il s'éloigna, cape dans son ... bec ? non sans me surveiller de temps à autre, comme si j'allais préparer un mauvais coup. Inquiétude bien mal placée, si j'avais voulu me débarrasser de maîtresse / amie / compagne de route ou je ne sais quoi d'autre, j'aurai pu aisément la cueillir directement là où elle se baignait, profitant de l'effet de surprise. En tout cas, le ton même mental n'avait rien d'avenant, et je me demandais si je n'aurai pas dû rester spectateur et les laisser se démerder, pour ensuite terminer le travail pour lequel j'étais retourné ici. Mauvaise analyse de la situation pensais-je, avant de patienter près du feu, le temps que les deux comparses reviennent. Je répondis laconiquement à la créature :

- Si j'allais voulu fuir ce danger, je n'aurai pas pris la peine de m'arrêter pour vous prévenir.

Je fis mine de me réchauffer en approchant mes mains du foyer, me gardant bien de jeter un œil en direction des deux, sachant pertinemment dans quelle tenue la demoiselle était ! J'avais de l'expérience désormais en la matière ! Et s'ils leur prenaient l'envie de déguerpir, grand bien leur en fasse, je n'irai pas courir derrière, ils étaient la cible de ma cible tout simplement.

Finalement, ils se rapprochèrent, et dans un silence pesant, la demoiselle finit de se rhabiller. J'en avais cure, tout comme l'avertissement hostile de l'animal.

- Tu ferais mieux d'arrêter de me considérer comme un ennemi alors que j'ai pris la peine de vous prévenir. Sinon, je pourrai très bien le devenir. Je ne vous veux aucun mal, d'accord ? lui répondis-je toujours mentalement, contrairement à lui cette fois.

Je ne m'étais pas caché, je n'avais montré aucun signe d'hostilité, alors il allait se calmer à la fin le bestiau ! Pour autant, je ne bougeais, ne voulant pas mettre de l'huile sur le feu, ni effectivement me prendre un coup qui ... hmmm, certes, ne me ferait rien, mais bon, question de principe.

Le temps pressait, et chaque minute rapprochait le trio de l'endroit. La demoiselle finit par s'adresser à moi, et je pris cela comme le signal pour enfin la détailler. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'à côté de l'animal, elle était bien plus originale, et atypique encore. Si sa frêle constitution ne laissait pas transparaître une notion immédiate de danger, son teint blanchâtre ne le rendait que plus ... insolite. Le mot ne lui rendait pas justice, mais dans l'immédiat, ce fut une surprise de rencontrer un individu avec pareil physique.

- Qui je suis n'a pas grande importance, si ?... Comme je ne sais pas non plus qui vous êtes. La seule chose à savoir est que trois individus, dont le détroussé, arrivent à vive allure vers ce feu pas très discret. A peu de choses près, ils arriveront dans une dizaine de minutes à présent. Deux choix s'offrent à vous : vous vous enfuyez, et je pense que vous y arriverez facilement, ou nous trouvons un temps record pour les piéger de nouveau. Le type que vous avez volé a quelques talents de magie en lui. Il arrive à module son physique, passant d'un maigrelet à un colosse. Ses coups n'ont rien d'illusoire par contre. Pourquoi l'avez-vous volé ?...

Il était étonnant qu'une aveugle ait pu réussir à s'enfuir de ce type, à moins qu'il n'ait mis un certain temps avant de se rendre compte du vol. Mais il était très en colère, aussi ne devait-il pas s'agir d'un vol à la tire discret sans le moindre contact. Il y avait dû avoir un échange. Cette femme devait avoir une capacité pour "voir", ou pour s'enfuir rapidement, car pour avoir goûté aux poings du type, un seul bien placé la mettrait à terre comme une crêpe dans une assiette.

- Sachez qu'il en a fait un cas personnel. Il serait assez stupide pour vous chercher tant qu'il ne vous a pas retrouvé. Autant dire qu'il vous faudra bannir Sceptelinôst et ses environs si vous vous enfuyez. Il a l'air d'avoir des contacts ici et là, et vous ne passez pas inaperçue, c'est le moins qu'on puisse dire. Votre décision alors ? Je suis seul contre trois, ou trois contre trois ?

Mon ton était calme, j'avais toujours de quoi m'enfuir si j'en venais à devoir me battre contre ces types. J'avais toute la vie et plus encore devant moi pour faire en sorte qu'il souffre éternellement. Cependant, je ne voyais pas, à part pour faire l'appât, comment ce duo allait pouvoir m'aider dans mon entreprise.

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Mar 18 Aoû 2015, 01:17

Le bandjee renaclait à la réponse du brun mais n'en dit pas plus, le surveillant tout de même, il n'aimait pas la manière dont il avait pu s'approcher sans qu'il ne le voit, sans qu'il ne le sente ! Il était vexé, et surtout, il ne comprenait guère l’intérêt qu'il avait à les avertir, même s'il considérait celui qu'ils avaient détroussés comme son ennemi, chaque bonne action attendait récompense. Et Siran aurait bien aimé savoir ce qui avait motivé cette bonne action à l'égard de leur étrange duo. Il laissait néanmoins sa compagne de route mener la discussion, elle savait assez bien s'y prendre et protéger ses propres intérêts. Sans compter qu'il ne comprenait pas toujours les motivations de la jeune fille dans l'immédiat de ses choix mais en voyait très clairement les avantages à long termes.

La jeune fille était très attentive aux informations que lui fournissait le nouveau venu, notant intérieurement tous les "agréables" détails de la personnalité de l'homme à qui elle s'en était prit. Mémorisant facilement tout ce qu'elle entendait, elle grignotait sa viande tout en l'écoutant, les yeux dans le vide puis redressa le visage, se tournant vers Siran, attendant son avis. " Je me trompe ou tu n'as guère envie de fuir ? " Un sourire lui répondit et le bandjee se permit un profond soupire. Mirari avait prit en assurance depuis le début de leur pénible périple mais de là à se frotter à trois hommes dont un maîtrisant une telle magie ? La blanche se tournait vers Wriir pour répondre à sa question avec un léger sourire moqueur, plus pour elle même que pour lui d'ailleurs.

- " Pour manger, quelle question. " Mirari avait répondu comme si c'était une évidence, elle finissait d'ailleurs la viande qu'elle avait en main comme pour prouver ses dires. Quel métier pouvait espérer exercer une aveugle dans ce monde ? Surtout quand toute son éducation reposait sur l'art du vol, sous toutes ses formes. De l'escroquerie au cambriolage au vol à la tire.

Après un temps de réflexion durant lequel elle en était venu à la même conclusion que Wriir : fuir et se faire traquer ou se débarrasser définitivement de cet homme. Hors de question de cumuler les poursuivants pour Mirari et le regard aveugle mais déterminé qu'elle tourna vers Siran était sans équivoque. Le bandjee inclina la tête, il avait comprit et se soumettait à sa décision. Il mettrait toutes ses capacités au service de la jeune fille. " Je suis avec toi Mirari. " Il tournait ses yeux ardents vers le brun et s'adressa à lui, toujours mentalement, bien incapable de prononcer le moindre mot.

- " Puisque tu as commencé, continue à la protéger toi aussi. "

La rehla se tournait à nouveau vers Wriir et à son tour, s'adressant à lui.

- " Nous serons trois. Siran me guidera... " Le bandjee l'interrompit pour lui donner une information essentielle. " Mirari, il... parle avec moi, par l'esprit. " La jeune fille resta interdite quelques secondes avant d’acquiescer. Ce serait un avantage ce soir bien que cette annonce l'attriste. Siran et elle, c'était comme un grand frère et sa petite sœur, bien plus que ce que les gens pouvaient s'imaginer en réalité et jamais elle n'était parvenue à se faire entendre de lui autrement que par la parole mais il ne fallait pas se laisser gagner par l'émotion. Pour l'heure, il leur fallait un plan.

- " Je ferais l'appât, il n'a pas vu Siran lors... de notre première rencontre. Il restera dans les ombres et me guidera. Il n'interviendra que pour couper le chemin des deux autres. Je ne sais quel est ton pouvoir à toi, mais je me doute que si tu étais prêt à les affronter seuls, tu dois être puissant. Dissimule toi, jusqu'à ce qu'on ait mit ses "amis" à terre. Tu pourras te venger à ta guise. Ce sera mon remerciement pour nous avoir avertis. "

Et puis ainsi, ils pourraient s'éclipser pendant que leur étrange bienfaiteur s'occupait de l'autre abrutit. Bien entendu, elle prévoyait de rester dans les parages pour s'assurer qu'il finissait bien celui qui s'était lancé à sa poursuite. Non pas qu'elle nie son utilité et son aide, mais il n'était pas nécessaire de prendre des risques inutiles. Il se pourrait très bien que tout ceci ne soit qu'une manoeuvre pour les mettre en confiance alors qu'il jouait de pair avec leurs assaillants.

Sans même attendre que Wriir ne confirme ou n'infirme ses dires, elle s'asseyait tranquillement sur le sable en face du feu, Siran laissant glisser son museau sur son épaule comme une caresse, commençant déjà à se fondre dans les ombres, y fondant son corps avec facilité. La force de l'expérience. Il savait très bien que la jeune fille le savait fatigué, ça avait d'ailleurs du fortement jouer dans son choix d'affronter le volé plutôt que de fuir. Fuite qui ne les aurait pas mené loin vu leur état d'épuisement. Tout comme le choix qu'elle avait fait de laisser le brun s'occuper de lui personnellement et de se charger des deux autres qu'elle espérait sans doute moins coriaces.

- " Son nom est Mirage, on ne sait jamais... " Le bandjee devait concilier entre son envie de protéger la jeune fille et la réussite de son plan. Raison pour laquelle il ne donnait que le nom qu'elle s'était elle-même attribuée pour ne pas donner le vrai, celui qui aurait pu mettre ceux qui avaient traqués son père sur sa piste.
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Mar 18 Aoû 2015, 19:52

Je les observais, alors que nous discutions de la meilleure démarche à adopter pour nous défaire d'un ennemi commun. Je devais me rendre utile, comme j'avais une utilité de les avoir à proximité. Toute leur attention était focalisée sur la mystérieuse aveugle, et je comptais bien en profiter.

Oui je les observais alors que je parlais, et je les vis, à plusieurs reprises, se regarder sans un mot. Je n'entendis pas la créature parler, et pourtant, tout semblait laisser croire qu'ils se consultaient à huis clos, à l'abri de mes oreilles indiscrètes. Je ne pouvais pas leur reprocher de se forger une opinion sur moi, un inconnu surgissant de nulle part pour proposer son aide sans en expliquer la raison. J'aurai fait la même chose, et je devais prendre en compte le fait qu'ils me fassent faux bond à un moment crucial, me laissant aux prises avec ces trois types. Si leur seule magie consistait à accroître, ou dissimuler leur force physique, ce ne serait pas dérangeant, mais je n'apprécierai pas pour autant cette défection.

Quand elle m'expliqua la raison du vol, je compris mieux sa situation. Ce devait être une nomade, dont le physique devait plus inspirer la crainte que l'accueil chaleureux. Aussi volait-elle pour subvenir à ses besoins. Mais comment faisait-elle pour dérober à autrui ce que des voyants n'arriveraient même pas à faire ? Sauf si elle avait le pouvoir de modifier son apparence, pour simuler un handicap qui n'existait pas.

Je reçus un nouveau message mental de la créature, et je tournais la tête un instant vers elle. Il semblait inquiet pour sa compagne, pour me rappeler que je devais continuer à la protéger.

- C'est ton rôle, pas le mien. Pour autant, faisons en sorte de neutraliser les 2 moutons qui suivent notre ennemi commun. Je m'occuperai de ce dernier ensuite seul. Par neutraliser, j'entends par tous les moyens possibles, létaux ou non.

Cela avait au moins le mérite d'être clair, je ne connaissais pas le potentiel, ni les limites de mes alliés d'un soir. Autant leur signifier de suite que je n'en avais pas.
La demoiselle signifia qu'elle ferait l'appât, et j'approuvais ce plan qui était somme toute le plus logique. Par contre, je ne pus cacher mon étonnement quand elle évoqua les ombres tout en la guidant. Il ne s'agissait pas des ombres que l'on rencontrait pour tout objet dès qu'il y avait une source de lumière, mais bien du pouvoir associé à elles. Ce qui me fit confirmer cette idée était la précision qu'elle eut à l'égard de son compagnon. Comment Jérémyah, aussi butor soit-il aurait pu ne pas apercevoir pareil animal à côté d'elle ?... Impossible.

Ainsi donc, les Ombres n'étaient pas les seules à contrôler, et se mouvoir dans les ... ombres. Je n'eus même pas le temps de répondre que le voilà en train de disparaître dans l'ombre laissé par sa maîtresse. Je le voyais toujours, enfin, je le ressentais comme forme diffuse et non plus comme la créature de chair et de sang, et ce fut une sensation désagréable, de me dire que même des animaux pouvaient faire ce que les Ombres faisaient à longueur de temps. Comme si ce don, ce pouvoir, était entaché d'une certaine facilité à l'acquérir. J'étais déçu oui.

Je restais un instant visuellement seul avec Mirage, ainsi que me le fit savoir l'animal, et je pris enfin la parole.

- Je ne serai pas loin, au niveau des rochers, assez proche de l'endroit où tu t'es baignée. Je me surpris à la tutoyer, peut-être à force d'être le seul à vouvoyer les gens quand je n'avais que des "tu" à tout va en réponse. Et je ne suis pas spécialement puissant non, je ne suis guère musclé, et contrairement à lui, je ne peux pas accroître ma force pour devenir un colosse. Ça ne veut pas dire qu'on est dépourvus n'est ce pas ? Si tu as réussi à le voler au nez et à la barbe en étant aveugle, je pense qu'on doit suffisamment avoir de tours dans nos sacs pour nous occuper d'eux. J'y vais, ils vont arriver d'une minute à l'autre désormais.

A peine eus-je le temps de me glisser derrière le gros rocher échoué près de l'eau, que j'aperçus en hauteur, par le chemin que j'avais emprunté un peu auparavant, trois silhouettes courbées, avançant à pas feutrés. Si tu voulais un effet de surprise, tu en auras un l'ami, mais celui auquel tu crois. Le sable permettait de marcher quasi silencieusement, dès lors qu'on ne courait pas. De plus, ils devaient se sentir en excès de confiance, à voir leur proie, seule alors qu'ils sont trois, bénéficiant de l'effet de surprise et du handicap de leur cible.

Je serrais mon bâton que je décrochais de mon dos, et attendit que les trois cibles avancent, et que je ne me retrouve plus dans leur champ de vision. Le compagnon de Mirage devait la prévenir, et saurait la défendre en cas d'attaque sans sommation grâce à l'effet de surprise, d'ici à ce que j'arrive en renfort. Mais je doutais qu'ils agissent ainsi, et à les entendre au loin, ce fut exactement ce que j'avais prévu.

- Hé hé hé, mais qui voilà. Ce ne serait pas la ptite p*te qui m'a volé et qui croyait s'en tirer à bon compte. Mes amis et moi, on va s'occuper de toi, tu prendras ptêt même du plaisir qui sait. Enfin, la suite sera plus douloureuse.

Je ne pus m'empêcher de grimacer, les rires gras des sous fifres finissant de briser le silence de l'endroit, alors que je contournais le rocher et arrivait par derrière, à plus de soixante pas du feu. L'un d'eux avait un poignard au clair, les deux autres dont Jérémyah se sentaient trop en confiance pour être menacé par une frêle aveugle.

J'avançais dans ma forme humanoïde, calmement, silencieusement. Je parlais mentalement à la bandjee.

- Demande à Mirage de gagner du temps, pour que je puisse m'approcher de vous le plus possible avant d'être repéré. Quand ce sera le cas, attaque l'un des deux, je m'occuperai de l'autre. Si Mirage a des pouvoirs, qu'elle n'hésite pas, mais surtout, qu'elle ne tue pas Jérémyah.

Je n'étais pas un grand combattant, et au mieux je pourrais assommer un type sans réussir à le tuer avec mon bâton. Mais côté défense, je ne craignais rien, et c'est confiant que je continuais à m'avancer vers le feu crépitant.

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Mer 19 Aoû 2015, 01:32


Que Wriir réponde à haute voix à Siran fut assez révélateur de ce qu'avait demandé le bandjee à l'inconnu. Si la blanche avait pu, elle aurait lancé un regard noir à son ami, elle n'avait aucun besoin de la protection d'un inconnu qui certes avait le même but commun que le leur mais dont elle se méfiait tout autant que de celui qui les avait prit en chasse. Elle secoua la tête, ce n'était guère le moment d'engueuler son ami bien que ce ne fut pas l'envie qui manque. C'était un affront et même si elle était certaine que ça partait d'une bonne intention, ça ne lui plaisait pas.

Ca ne l'empêchait pas de reprendre l'explication de son plan. Il était important de ne pas se laisser bêtement surprendre alors que le brun avait prit le temps de les avertir. Il lui indiquait le lieu où il se cacherait assez précisément à vrai dire, du moins suffisamment pour qu'elle n'ait pas trop de mal à situer l'endroit bien qu'il lui paraisse assez éloigné du feu mais elle décidait de lui accorder un minimum de confiance, au moins jusqu'à ce qu'ils aient mit l'homme qui les cherchaient en pièces.

La suite de son discours étira un joli sourire sur les lèvres de la blanche. Au moins, il ne la voyait pas comme une petite chose fragile et sans défense bien qu'elle soit loin d'égaler un combattant, elle savait se défaire de pas mal de ses agresseurs, même sans l'aide de Siran. Son père avait fait un point d'honneur à lui apprendre à se défendre, un minimum, malgré les craintes de sa mère. Elle ne savait que trop bien que lorsque l'on brandissait une arme, c'était que l'on acceptait de tuer ou d'être tué. Mirari avait accepté cette idée mais ne s'en maudissait pas. Si sa mère avait tenté de l'éduquer comme une fille et avec plus de mesure, son père était démon, et en l'absence de sa femme, il n'avait pas hésité à lui enseigner que le mal était partout et qu'il fallait tout autant savoir le donner que le recevoir pour y survivre.

Ce soir, il était temps de prouver que ce qu'il lui avait enseigné avait été utile. Après s'être installée, il ne fallut pas une minute pour que leurs poursuivants ne se dressent sur la dune derrière elle. Mirari ne bronchait pas, elle s'attendait à des noms d'oiseaux, peut être même à laisser passer quelques coups afin de les laisser approcher, voir de les mettre en confiance. Quel homme resterait sur ses gardes devant une aveugle d'un si petit gabarit ? Surtout qu'à ce qu'elle avait laissé voir à l'autre brute, sa seule capacité était de fuir... Il ne se doutait ni de l'existence de Siran, ni de son pouvoir des ombres. Il fallait attendre le dernier moment pour le leur révéler sinon leur petit avantage serait réduit à rien.

Elle les laissait approcher sans même se retourner, entendant les mots insultants et présages de mauvais actes à son encontre. La jeune fille était bizarrement en colère, pleine de rage. Peut être parce qu'elle n'avait plus aucune envie de fuir... Et que celui-ci paierait pour les précédents. Ou peut être que le caractère de son père l'avait davantage marqué que ce que tout le monde avait pu imaginer. Toujours était-il que la rehla se redressait toujours dos à eux, pour lui répondre.

- " Je doute y prendre le moindre plaisir, un seul contact avec toi m'a suffit pour savoir qu'entre ton odeur corporelle et ta mauvaise haleine, je ne saurais JAMAIS apprécier ta présence. "

Siran captait le message de Wriir, observant la scène avec attention, ne quittant pas Mirari du regard, il lui faisait passer le message et confirmait au brun que ça avait été fait.

La blanche jouait de son regard aveugle vers ces hommes, allant jusqu'à avancer vers eux avec lenteur. Il n'aurait pas fallut les effrayer les pauvres petits.

- "Ceci dit, peut être as-tu d'autres richesses à m'offrir ? " Son sourire avait un petit quelque chose de malsain quand elle s'approchait un peu plus prêt de Jeremyah, glissant une main sur son flanc, l'autre sous sa cape, déjà munie de l'une de ses lames. Peut être était il surprit, ou bien simplement en train de réfléchir au traitement à lui infliger... Il saisissait la main qui le touchait et avant d'avoir pu saisir l'autre, la jeune femme lui infligeait une longue estiflade sur le visage, entamant l'une de ses paupières. Elle tenta de reculer immédiatement après mais c'était sans compter sur la poigne de l'autre imbécile. La baffe qui suivit la renvoya à la lisière du feu, déjà à demi assommée bien que l'autre n'eut pas utilisé ses facultés, il était rancunier le bougre!

Siran faisait un énorme effort pour se contenir, encore un peu et il aurait saboté tout leur plan pour aller venger Mirari, mais elle lui en aurait voulu. D'ailleurs elle commençait déjà à se reprendre ses esprits et à se redresser sur ses coudes. Son poignard tombé au sol lors du coup qu'elle avait prit semblait la laisser désarmée mais le bandjee voyait le coup venir. Jeremyah marchait sur elle, dépassant la lame au sol, au bruit, la jeune fille le savait proche, suffisamment en tous cas. Elle tirait d'un coup sec sur la fine corde qui la reliait à son arme, entamant profondément l'arrière du genou de son agresseur dans le vif mouvement. D'un autre mouvement, elle ramenait la lame à elle alors que l'homme se vautrait sur le sol avec un cri de rage plus que de douleur. Derrière lui, ses compagnons s'approchaient subitement, s'étant fait surprendre par l'attaque de la jeune fille.

Ils l'aidèrent à se relever tandis qu'elle en faisait autant et reculait davantage encore, retrouvant une proximité avec Siran. Si les deux autres se jetaient sur elle en même temps, elle aurait du mal à se défendre cette fois. Mais la fierté de Jeremyah semblait se réveiller et même blessé, il revenait vers elle alors qu'un bleu commençait déjà à se former sur la joue de la blanche.

- " Je vais te crever sale petite enflure ! Et je vais prendre mon temps... Bloquez lui le passage vous deux ! "

Les deux hommes s’exécutèrent, chacun d'un côté de Mirari, le feu lui bloquant la retraite d'un côté, son agresseur et la dune de l'autre. " Mi, j'ai l'ombre des deux. " Elle avait comprit et laissait Jeremyah approcher sans mot dire, l'entendant traîner la jambe blessée dans le sable et alors qu'il ne se trouvait plus qu'à un mètre d'elle, elle cria.

- " Gauche ! " L'homme à sa gauche fut soudainement happé par l'obscurité dans un cri de surprise, celui de droite reçu le second couteau dissimulé jusqu'ici à dans la large ceinture de la blanche en pleine gorge. Pur coup de chance, elle avait simplement espéré le faire reculer mais au bruit du gargouillis qu'elle entendait, il serait bientôt mort.

- " Espèce de monstre.. "

- " Tu n'as encore rien vu. "
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Jeu 20 Aoû 2015, 09:48

Ils avaient verrouillé leur cible, s'étaient focalisé sur un seul objectif, un unique but : Elle. Trop confiants en leur capacités, en leur surnombre, dans l'effet de surprise qu'ils venaient de réduire à néant par leurs fanfaronnades. Pourquoi ne pas l'attraper, puis seulement après lui faire un discours salace empreint d'une simili morale sur un crime qui ne restera pas impunie ?

Non, ils avaient permis, indépendamment de l'alerte que j'avais donné peu de temps avant, de lui laisser toute liberté de mouvement. Je la vis se lever presque calmement alors que ses agresseurs approchaient, mais la vue de l'un d'euxme cacha le reste. J'entendis à peine sa réponse, plus fragile et aiguë que les voix rustres des bandits.

Je marchais de biais, un peu comme un crabe le ferait, sorte de pas chassés vers l'avant, bâton serré dans les mains. Je sentais bizarrement la magie pulser en lui, sans trop savoir pourquoi ni comment, ne l'ayant jamais utilisé comme arme auparavant. Il restait juste à espérer qu'il ne déclenche pas une explosion au contact, histoire de ne pas exterminer quatre personnes et un animal en une fois.

Le bois sec alimentant le feu crépita soudainement, faisant jaillir une gerbe d'étincelles aussi vivaces qu'éphémères. Était-ce le point de départ des réelles hostilités, je n'aurai su dire, toujours est-il que le timing était parfait. Au lieu de reculer et se mettre en position défensive, elle prit les devants, et de là où j'étais, je ne pus qu'apercevoir Jérémyah se tenir le visage avant de propulser Mirage au sol en la poussant violemment.

J'accélérais le pas, sentant les événements dégénérer. Je vis un mouvement au sol faire lever le sable, et comprit qu'une lame était rattachée à un fil, et revenait voir sa propriétaire. Si la blessure ne devait pas être profonde, elle avait eu le mérite de surprendre son adversaire détroussé. Il n'y avait pas eu de round d'observation, et les hostilités avaient été déclarées sans sommation. Chacun reculait, pour différentes raisons, et je sentais l'animal piaffer d'impatience quant à intervenir dans cette danse mortelle. Un nouvel assaut allait être donné, mû par l'orgueil et la rage, et je me trouvais encore à plus de vingt pas du groupe.

Quand Mirage cria "Gauche", il ne me fallut pas plus de quelques secondes pour comprendre le rôle de la bandjee. Il neutralisa dans les ombres l'un des sous fifres, tandis que Mirage porter un coup d'estoc avec son poignard sur celui de droite, qui s'effondra peu de temps après avoir reculé de quelques pas. Quand je disais qu'il fallait se méfier des apparences, je ne m'étais pas trompé. J'en étais même venu à me dire que ma présence était totalement inutile, mais sauf si l'animal avait le pouvoir de tuer dans les ombres le deuxième larron, il finirait par devoir le relâcher, et il fallait continuer dans l'effet de surprise renversé pour conserver notre avantage stratégique.

Je me mis alors à courir vers le groupe, et plus précisément à l'endroit où le comparse survivant avait été happé. Juste avant de prendre un dernier élan, je criais un "Relâche-le, maintenant !", espérant qu'il comprenne où je voulais en venir.

Et ce fut le cas. Je projetais mon bâton dans le vide, jusqu'au moment où un corps se rematérialisa devant moi, enfin plutôt devant le bâton, qui alla se fracasser contre la tête du malheureux, lui éclatant la joue et l'assommant net. Du moins je l'espérais, je ne tenais pas plus que cela à tuer un faible d'esprit qui faisait les mauvais choix.

Entretemps, Jérémyah s'était saisi du poignet de Mirage, et était passé derrière elle, passant son avant bras au dessus de sa gorge, comme un bouclier humain, ou un otage pour négocier, difficile à dire.

Je me retournais alors vers lui, tête baissée, réaffirmant la prise sur mon bâton, et lui dit d'une voix très calme.

- Je te l'avais dit, Jérémyah. Même si je ne connaissais pas encore ton nom à l'époque, je t'avais dit que je reviendrai. Tôt ou tard, dussé-je passer l'éternité pour le faire. Mais tu ne m'as pas donné cette peine, tu es aussi discret qu'un troupeau de buffles dans une maison de poupée.

- Fais gaffe p'tit c*n ! J'ai ta p*tasse avec moi ! T'es qui d'abord ? J'ai jamais vu ta tête d'empaffé avant !

Je relevais la tête, le fixant de mes yeux dépareillés. Le visage de Jérémyah devint blême, les souvenirs resurgissant comme le sang imbibant le tissu après une blessure létale.

- Ne t'en fais pas, je me souviens de nous pour deux. Tu as simulé avec une femme que tu étais esclavagiste, pour forcer des gens comme moi à lui venir en aide. Tu m'as tabassé, insulté, tu as voulu me dépouiller, et tu reproches à cette femme que tu tiens de t'avoir dérobé comme un débutant ? Ce n'est pas ma p*tasse, je ne la connaissais même pas il y a une heure à peine.

Jérémyah tenta une manœuvre presque désespérée, amplifiant un peu plus encore sa musculature, pour se donner contenance et confiance. Son corps en devenait presque difforme tant il était musclé, sa tenue s'arrachant aux jointures désormais à l'étroit.

- Tu as deux solutions à présent. Soit tu décides de la tuer, et si tu y arrives, je dirai même, si tu la blesses un peu plus encore, je te prie de croire que la créature qui se dissimule à ta vue sera dans une colère telle que je ne vais pas chercher à me mettre en travers de son chemin pendant qu'elle te réduira en bouillie. Il n'y a qu'à voir ce dont elle est capable en voyant le malheureux type qui a eu l'idée stupide de te suivre ici. Ou alors ... je ne détachais pas mon regard du sien, comme pour lui ancrer au plus profond de sa cervelle primaire les conséquences de son choix. Ou alors... tu la relâches, tu lui fous la paix, et nous discuterons de notre précédent marché. Tu m'as dupé la dernière fois, et .... je ne suis pas content...

Il hésitait, et malgré la fraîcheur de la nuit, la tension était palpable, au point de le faire transpirer à grosses gouttes. Sa démonstration de force n'avait eu, sur moi en tout cas, aucun effet car c'était inefficace sur moi. Mirage à défaut de le voir, devait le sentir, à moins que son compagnon ne le lui décrive. Je ne savais pas si elle allait agir, si elle avait encore un pouvoir à disposition. Dans la négative, la décision revenait à Jérémyah. Pour le pire, ou pire encore ....

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Ven 21 Aoû 2015, 01:39

Mirari entendait les pas précipités de Wriir dans le sable, venant vers elle. Un allié de plus ne ferait pas de mal bien que jusque là, ils se soient plutôt bien défendus avec Siran mais elle n'avait plus qu'une arme sur elle.. L'une de ses lames était fichée dans la gorge d'un des compagnons de Jeremyah et impossible de la ramener à elle via le fil qui les reliait sans l'arracher, trop profondément ancrée ou elle avait rencontré un os... mais toujours était-il que sans un appui solide, elle ne la récupérerait pas...

Brusquement et alors qu'elle se concentrait sur leur agresseur, elle perçut un message de Siran " Je ne pourrais pas le retenir encore longtemps..." Ce n'était pas comme avec Mirari, l'homme se débattait pour se mettre hors de l'emprise des ombres et il en avait une certaine maîtrise par la force de l'expérience, cependant, il n'avait jamais cherché à développer ce pouvoir à part sur la durée... Plus longtemps il tenait dans l'ombre "accompagné" de quelqu'un et plus il pouvait aider la rehla. Et pour l'heure c'était son seul but, tenir la promesse qu'il avait faite au père de la jeune fille.

Le bandjee fut quelque peu soulagé d'entendre Wriir arriver, l'homme avait comprit ce qu'il avait fait? Son arrivée mystérieuse lui revint en mémoire, se pourrait-il qu'en plus de pouvoir communiquer avec lui par l'esprit, il fut aussi capable de maîtriser les ombres? Ce n'était pas le moment de lui poser la question surtout qu'il venait le libérer de l'effort conséquent qu'il fournissait pour maintenir l'autre homme dans les ombres. Siran attendit qu'il soit suffisamment proche, pour être certain que l'homme prendrait le coup de bâton que Wriir était prêt à abattre. Ca ne manqua pas et le coup fut violent, tellement que le pauvre bougre avait à peine retrouvé la lumière du feu qu'il revenait à l'ombre de l'inconscience. Siran se serait fichu de lui si, à la faveur de l'inattention qu'il avait lui même provoqué en s'adressant à Mirari, Jeremyah n'avait pas attrapé sa protégée.

Il restait dans l'ombre, seul ce n'était plus un réel effort, canalisant difficilement sa fureur, il continuait à se cacher mais l'envie de massacrer leur adversaire devait être presque palpable. Lui comme Mirari suivaient l'échange entre Wriir et  l'autre abrutit sans mot dire, encaissant les insultes non sans une grimace de mépris. Sa main glissait lentement jusqu'à son deuxime couteau, il ne fallait pas qu'elle alerte Jeremyah par son mouvement alors que Wriir lui offrait une superbe diversion. Elle s'était fait bêtement surprendre et il était certain qu'elle puisse compter sur son compagnon de route, peut être même sur Wriir pour se défaire de lui mais ils hésiteraient à bouger tant qu'elle serait coincée. Du moins Siran hésiterait.

Dans son dos et sur sa gorge, elle sentit le corps de son agresseur changer, grossir sous l'effet d'une musculature qui n'était pas si présente un peu plus tôt. C'était à peine si il ne l'étouffait pas, sur la pointe des pieds pour pouvoir respirer, la jeune fille avait enfin la main sur son couteau restant lorsque Wriir évoqua Siran. Le bandjee jouait de son apparence et de la maîtrise des ombres pour impressionner voir effrayer leurs adversaires, autant dire que le brun flattait son ami mais elle doutait qu'il soit en mesure d'apprécier tant il semblait énervé à travers le lien qu'ils partageaient...

Dans son dos, elle sentait le coeur affolé de Jeremyah battre dans sa poitrine et quelques frissons le parcourir. Il envoyait des regards perdus à ses acolytes dans un piètre état et reculait, retenant toujours la blanche. Peut être trop habitué à son propre manque de parole, il doutait fort qu'on lui laisse la vie sauve une fois que celle ci ne lui servirait plus de bouclier humain...

- " Vas te faire voir ! Je vais partir avec elle et... et je vous la renverrais une fois à l'abris... A condition que vous ne me suiviez pas ! "

La jeune fille notait non sans une certaine satisfaction que sa voix était tremblante et profitant de la panique montante de Jeremyah, elle plantait profondément sa lame dans l'avant bras qui la retenait, traversant l'épaisse musculature et en sectionnant quelques éléments fonctionnels du dit bras.

Il y eu un cri de douleur et la pression sur sa gorge se desserra suffisamment pour qu'elle puisse s'y soustraire d'une rotation et elle recula précipitamment de plusieurs pas, se retrouvant plus ou moins à la hauteur de  Wriir. Par le lien, elle sentait presque Siran jubiler à la voir se libérer ainsi, il n'y avait pas plus grande fierté pour lui de la voir grandir et sortir de ses bons principes... A l'image du père de Mirari, il était ravi chaque fois qu'elle se montrait plus dure, plus froide, le monde l'était, elle se devait de l'être également et même si les principes inculqués par sa mère étaient bons en soit, ils n'étaient pas applicable lorsqu'une jeune fille aveugle se baladait avec un bandjee, seule sur les routes. Il allait la féliciter, lui dire que son père aurait été fier d'elle et s'assurer de sa santé quand il vit Jeremyah reculer...

Il se glissait derrière la propre ombre de leur agresseur pour apparaitre derrière lui, plus impressionnant que jamais alors qu'il se dressait de toutes sa hauteur pour abattre ses pattes avant sur l'homme qui eut à peine le temps de se protéger de ses bras. Sa musculature aussi impressionnante que risible lui ôtait beaucoup de moilité et le bandjee n'eut aucun mal à le jeter à terre avant de se mettre rapidement hors de portée pour rejoindre son amie et leur allié d'un soir.

De son museau, il caressait la joue marquée de Mirari qui lui fit un joli sourire rassurant, elle allait bien. " Tu as été impressionnante petite... " Elle ne l'avait pas été par rapport à d'autres mais simplement par rapport à ce qu'elle s'était autorisé jusqu'à ce soir, en quelques mois, elle avait beaucoup grandit et il était fier d'elle, nul doute que si son père l'avait vu, il l'aurait été tout autant.

La blanche se tournait à demi vers Wriir avec un sourire alors que Jeremyah se redressait à peine du coup assommant de Siran.

- " Je pense qu'il t'appartient de faire de lui ce que tu veux, je te remercie de nous avoir avertis... "
Elle restait méfiante à son égard mais il s'agissait de remerciements sincères et sans lui, cette soirée se serait sans doute déroulée bien différemment, aussi elle restait à ses côtés, tout comme Siran, en cas de besoin.
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Lun 24 Aoû 2015, 18:34

Il y avait du bon, et du moins bon, dans leur plan improvisé en l'espace de quelques minutes.

Le positif était que les deux larrons étaient désormais hors d'état de nuire, dont l'un d'eux définitivement. Une consœur Ombre ne tarderait d'ailleurs pas à venir pour faire le rituel visant à emmener l'âme du défunt, tel que je ne l'avais vu que trop souvent à présent. Peut-être qu'un jour, je serais cette Ombre qui regarderait les récents suicidés accomplir ma basse besogne, alors que j'aurai connaissance de tout ce qui arrive après la mort d'un être vivant.

Toujours est-il que le moment n'était pas à la rêvasserie, car il n'y avait pas que du positif justement. Mirage était prise à la gorge par notre cible commune. Certes, si je ne l'avais pas prévenue, elle serait retrouvée je pense dans une situation bien plus périlleuse et ce même avec le pouvoir de la bandjee. Pour autant, si notre "camp" pouvait s'en sortir sans trop de casse, autant joindre l'utile à l'agréable.

Jérémyah paniquait de ce retournement de situation, à trois contre une, il se retrouvait à un contre trois, dont l'un invisible, et un autre qu'il avait déjà rencontré et contre qui il s'était fait battre. Plus encore, la cible facile s'était révélée plus coriace, tuant l'un de ses hommes et le blessant à plusieurs endroits. Rien n'allait comme prévu, et il n'avait qu'elle comme otage pour se sortir de ce mauvais pas.

Il proposait un marché, un marché de dupes pour changer, comme si j'étais assez stupide pour le laisser regagner son fief rempli d'autres larbins, et qu'il nous rende par dessus le marché Mirage intacte et en un seul morceau. Il recula de quelques pas comme pour nous convaincre que c'était la seule solution à envisager, mais Mirage ne l'entendait pas de cette oreille-là, alors qu'elle plantait son poignard profondément dans le bras de son ravisseur. Ne cherchant rien d'autre que la fuite, elle réussit à se défaire de l'emprise de Jérémyah et s'approcher de moi et son compagnon animal.

En parlant de fuyard, en voici un autre qui prit le parti de s'éloigner sans demander son reste, mais sans compter également sur Siran qui se fondit derrière lui et le projeta au sol, le laissant soumis et sans défense face à notre jugement.

Je ramassais lentement le poignard désormais inutile de celui qui accompagnait malheureusement ma cible, et écoutait ce que Mirage me disait.

- Disons que nous avions un intérêt commun. Vous de survivre, et moi de bénéficier de votre présence pour tendre un piège à celui qui me glissait entre les doigts depuis trop longtemps.

Je m'avançais ensuite vers Jérémyah, assis désormais sur ses fesses, tentant de se relever péniblement. A divers endroits, le sang s'écoulait selon un rythme différent, et plusieurs taches souillaient désormais le sable illuminé par le feu. Je comptais prendre la parole, quand je pris plutôt la décision de me retourner vers mes camarades d'un soir.

- Vous pouvez rester si cela vous chante, mais ne craignez rien, il ne posera plus de problèmes. Selon ce qu'il décidera, la nuit sera longue et douloureuse, ou courte et .... douloureuse également. C'est à vous de voir, terminais-je en haussant les épaules, avant de m'approcher de nouveau vers Jérémyah.

- Qu'est c'tu fous là !! Laisse moi tranquille, j'recommencerai plus, j'te promets !

- Hmm mmh ... Évidemment que je vais te croire. Que tu fasses amende honorable ou pas, je ne suis pas là pour te juger. Tu as vécu ta vie comme tu l'entendais, par obligation, ou par plaisir, peu m'importe en toute honnêteté. Mais ton heure est venue, voilà tout.

Je le disais d'un ton détaché, dénué de plaisir, ou de malice. Un fait, neutre, implacable, futile presque face à l'immensité de tout ce qui nous entourait.

Je ne savais pas ce que Mirage et son animal décideraient, même si dans l'absolu, je ne tenais pas forcément à avoir de spectateurs de ce que je comptais faire. Cela ne me ferait pas reculer, mais je trouvais le suicide comme un acte intimiste, personnel, et ce même s'il était forcé par les tortures que je comptais lui administrer. J'avais appris en effet que si le sujet était décidé à vouloir se mourir, peu importait que le geste provienne de sa main ou d'un tiers. Son intention primait, et uniquement elle.

Je le sentais désespéré, acculé, et souvent ces moments-là étaient les plus dangereux. Et j'eus raison, car il se redressa subitement, mû par l'énergie du désespoir, et plongea vers mon ventre pour me renverser avec lui. Pestant sur moi-même de n'avoir pas pu anticiper plus tôt cette éventualité, je n'eus pas le temps d'esquiver complètement son attaque, et ne put faire qu'un pas sur le côté, sa main traversant mon corps, le laissant de nouveau se rétamer sur le sol, n'ayant trouvé aucune prise à attraper.

- Je te l'ai dit Jérémyah, j'ai moi aussi mes tours de magie, et ta force décuplée ne te sert à rien contre moi. Tu ne fais que frapper une de mes illusions, alors que moi ...

J'avais menti sur la nature de ma magie, au cas où Mirage et la bandjee étaient toujours là, ou m'espionneraient d'un peu plus loin. Je donnais à mon tour un coup de pied dans l'estomac de la brute, bien réel, et qui fit mouche, prouvant que j'étais bel et bien "concret".

- La nuit va être longue je crois ...

Il cria. Il supplia. Il saigna. Il m'injuria. Mais tout ceci ne me touchait pas, ne m'effleurait même pas à dire vrai. Tout n'était question que de temps avant qu'il ne s'abandonne à la seule solution que je lui offrais. Car je n'allais pas le tuer, sans qu'il m'ait clairement, définitivement, irrémédiablement dit de le faire, de me troquer sa vie pour arrêter de souffrir.
Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il allait entrer dans un monde où la souffrance serait son quotidien. La cerise sur le gâteau.

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Sam 05 Sep 2015, 23:26

Siran se mettait entre sa protégée et Wriir alors qu'il ramassait le poignard, juste au cas ou. Car il était d'une neutralité froide qu'il avait bien du mal à cerner. Le bandjee était habitué aux démons, à la haine brûlante ou glaciale, aux anges tempérés mais honnêtes (pour la plupart), à presque toutes les races à vrai dire, c'est ce qui avait fait la célébrité de leur troupe de voleurs, sa mixité, la disparité de ceux qui la composaient, chacuns mettant ses dons aux services des autres pour que tous puissent survivre. A la base, ils étaient tous des solitaires, des parias pour leur propre race, des recherchés, des oubliés, des disparus qui ne voulaient pas reparaître... Mais aucun d'entre eux ne montraient cet espèce de détachement morbide, presque malsain. Il y avait quelque chose de mort en cet être qui les avait aidé et si son intelligence rare s'en méfiait, ce n'était rien en comparaison de son instinct animal.

Jamais il n'avais connu ça auparavant et cet être lui insipirait méfiance et un certain malaise. Pour rien au monde il ne l'aurait laissé approcher Mirari. Depuis que le lien s'était établit entre elle et lui, il sentait que la jeune fille était... Sensible, pas de l'ordre des sentiments frivoles des jeunettes de son âge mais de quelque chose de plus profond, particulièrement lorsqu'elle se laissait glisser dans la contemplation des étoiles qu'elle ne pouvait voir. Comme si sa propre existence, son être tout entier n'avait plus la moindre importance, il ressentait toujours un tel abandon, presque une rupture de leur lien lorsqu'elle s'exilait hors de leur monde, ça l'effrayait. La petite semblait toujours prête à disparaître et à céder sa place à d'autres dans l'univers dans des instants pareils et la proximité avec Wriir ne lui inspirait réellement rien de bon, comme si il avait pu pousser sa protégée à quitter ce monde définitivement, avec un moindre effort. Et pourtant, la blanche faisait preuve d'une exceptionnelle combativité mais le bandjee sentait qu'avec pareille personne à ses côtés, la jeune fille risquait à tous moments de se perdre définitivement. " Viens, partons, il faut que tu te repose. " Plus tôt ils se seraient éloignés et plus tôt il serait à l'aise et consentirait à relâcher sa garde.

- " Je... Siran... Je... " Le bandjee tournait la tête vers elle, surprit de l'entendre avec une petite voix perdue. Mauvais signe. Ça lui était arrivé à quelques rares reprises sans qu'aucun d'eux deux ne puissent l'expliquer d'une quelconque manière. Une sorte d'absence mais consciente. Comme si elle était prisonnière d'une vision derrière ses iris opaques et pourtant à chacun de ses réveils, aucun souvenir de ce qui avait pu généré un tel état. Les seuls points communs étaient une extrême fatigue, une émotion forte et une nuit en plein air...

Siran écoutait d'une oreille tendue ce que disaient les deux autres mais il partageait son attention avec la rehla qui s'ignorait. Il tentait de pousser la jeune fille du museau mais à part un tressaillement, aucune réaction, les yeux grands ouverts, la blanche était on ne peut plus statique et si le bandjee la poussait davantage, il était sûr qu'elle tomberait à la manière d'une planche de bois. Il en vint à espérer qu'elle n'entende pas ce qui se disait, ni ce qui se faisait, même en s'endurcissant, ce n'était pas un spectacle pour la jeune fille même s'il ne s'agissait que d'une ambiance sonore... peu ragoutante.

L'idée vint à l'animal de traiter Wriir de menteur lorsqu'il évoqua son pouvoir à leur agresseur mais il se retint, se souvenant juste à temps que l'autre aurait pu l'entendre. Ne pouvant rien faire de plus pour Mirage, il posa son regard aguerri sur la scène de torture tant physique de mentale que le brun infligeait à Jeremyah... Il le méritait et le bandjee sombre n'était pas réputé pour sa pitié mais le spectacle n'était pas agréable pour autant. A plusieurs reprises un frisson parcourut la peau d’ébène avant qu'il ne reporte son attention sur la blanche alors que Jeremyah expirait dans une supplique gargouillante. Siran hésitait mais sa constitution physique le poussait à faire un pas vers Wriir et lui adressa la parole. Même lui évitait de fixer son regard sur le cadavre à ses pieds, il était plus que doué dans son domaine. Ce qui expliquait peut être ce sentiment de mort émanant de lui. Ou bien c'était autre chose mais pour l'heure, il ne cherchait pas plus loin, déjà bien assez contrarié d'avoir à lui demander quoique ce soit de plus.

- " J'ai besoin de ton aide, une dernière fois si tu nous l'accorde. " Sans attendre sa réponse, il indiquait d'un ample signe de tête la blanche tétanisée. " Elle doit se reposer, aide-moi seulement à la mettre sur mon dos. Je vais l'amener à l'écart de ces cadavres pour l'allonger." Il était inquiet à vrai dire. Tant du malaise de la jeune fille que de demander son aide à Wriir, c'était lui demander d'approcher la blanche dans un état dont il ne connaissait ni les raisons ni les conséquences. Ce qui s'avérait bien plus dangereux que ce qu'il n'aurait bien voulu se permettre.

Nouveau tressaillement de la rehla, sa respiration accéléra tout en restant régulière, le nez levé vers le ciel, le bandjee se surprit à craindre pour elle, mais c'était assez habituel, mais surtout à la craindre elle. Shax l'avait adopté sans savoir ce qu'elle était, si elle avait des pouvoirs qu'elle ne pouvait contrôler faute d'apprentissage ? Si elle se mettait ou les mettait en danger ? Ce n'était déjà pas rare qu'ils se retrouvent dans des situations plus que complexes.

Pour la rehla, le monde extérieur et intérieur se mêlaient en un seul, plus complèxe et riche, comme si sa crise la poussait à la suite de ce qu'elle aurait pu normalement sentir ou voir ou entendre, comme une perception accrue et plus étendue de ce qui l'entourait... Sans parler des murmures, mêlés, dont elle ne saisissait que quelques bribes sans les comprendre. Malgré tout, elle tentait de tout mémoriser, comme le lui avait conseillé Siran après sa dernière crise. Essayer de tout graver dans sa mémoir pour comprendre une fois la transe passée... Les sons qui l'entouraient ne voulaient plus rien dire, dissociés de sa compréhension pourtant si intuitive pour l'aveugle. Il y avait une immense frustration dans tout ça. Consciente et à la fois ailleurs, paralysée dans un univers qu'elle n'avait fait qu'effleurer jusque là.
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Dim 13 Sep 2015, 13:59

Je n'aimais pas ... provoquer la mort d'autrui, c'était un fait indéniable. Je savais ce qui attendait le futur suicidé, les tourments qu'il allait endurer, et je ne comprenais toujours pas les entités supérieures qui semblaient nous manipuler prenaient un malin plaisir à démultiplier à accomplir ce qu'ils jugeaient comme blasphématoire au point de nous maudire à une non-vie emplie de sentiments neutres ou négatifs. Mais si je devais être tout à fait honnête avec moi-même, ce dégoût avait parfois un doux sentiment de revanche, de petite satisfaction personnelle où cette mort volontaire, qu'elle soit comme en cet instant fortement incitée, soit saupoudrée d'une teinte de justice où les pourris aussi, ont droit à leur déchéance.

Je jetais un regard presque désabusé sur cette lame désormais carmine, le manche poisseux non par ma sueur mais bien par ce liquide de vie qui recouvrait cet instrument de mort. Je n'avais pas entendu mes alliés d'un soir quitter l'endroit comme je les y avais invités, et je me fichais au final s'ils étaient restés pour m'épauler jusqu'au bout de ma tâche, ou s'ils voulaient bien s'assurer que j'allais tenir parole, et faire d'une pierre deux coups en éliminant définitivement une menace commune. Oui, cela ne changeait en rien mon plan de départ.

Je regardais Jérémyah haleter comme un pourceau, ses forces décroissant au fil du temps qui s'écoulait inexorablement. Il semblait accompagner le destin du feu de plage dont les crépitements avaient de plus en plus de mal à percer le silence nocturne, alors que l'obscurité reprenait inlassablement ses droits quand le combustible venait à manquer. Je voyais dans son regard qu'il ne voyait aucune alternative, aucun échappatoire à ce qui allait lui arriver, aussi ne comprenais-je pas pourquoi il continuait à lutter contre l'inéluctable. Les chances que ma mission échoue étaient minces, mais existaient quand même. Par fierté, par superstition
ou je ne sais quelle autre raison, certains individus refusaient quand on leur forçait la main, de donner cette satisfaction à son agresseur, et mourraient, sans s'être tués. Une nuance que je ne pouvais me permettre d'accepter.

Finalement, avoir des témoins étaient fâcheux, car je ne pouvais pas énoncer tout le panel d'"armes" que j'avais en possession. Je n'étais pas un guerrier né, mais un .... hé bien, un survivant mort. Originale association de ces deux mots quand j'y repense. Aussi, j'étais adaptable, patient, déterminé, pour briser l'ultime défense de celui qui devait mourir pour grossir nos rangs. Pour le moment, cette boule de lumière était toujours logée dans son cou, mais avant que le soleil ne se lève, elle s'en échapperait, que ce soit pour un destin que je ne connaîtrais pas, ou pour s'enfoncer dans les vraies ombres, et pas celles qu'il pensait côtoyer par ses mauvaises actions.

Je touchais au but, je le sentais, quand je fus troublé dans mon face à face par la voix animale de la bandjee. Je fis claquer ma langue d'avoir été dérangé, avant de me tourner pour voir de quoi il s'agissait.

J'écarquillais les yeux de surprise, alors que je voyais Mirage figée, pierre immuable à l'équilibre pourtant si précaire. Ma première idée fut que nous n'avions pas prévu un quatrième adversaire, et qu'il s'en était pris à elle pendant que nous avions le dos tourné. Mais la bandjee, si tant est qu'il puisse l'être, ne semblait pas affolé comme en réaction d'une attaque sournoise, seulement une inquiétude pesante à voir sa maîtresse pétrifiée de la sorte. C'était bien la première fois que je voyais ce phénomène là, à l'inverse de l'animal. Il semblait savoir ce qu'il faisait, mais je ne comprenais pas en quoi l'éloigner un peu de là où nous étions allait changer quoi que ce soit. Elle était aveugle, ce n'était pas la vue du sang qui aurait pu la tétaniser. Et sans même connaître son passé, je doutais fort qu'elle avait vécu dans un univers propre et sans danger, pour être dans pareil état de choc au premier cri de pitié ou de douleur.

- Que lui arrive-t-il ?... Je rangeais mon poignard encore ensanglanté à la ceinture, m'approchant de la demoiselle sans défense. Je me sentais bien inutile, à part pour faire le porteur jusqu'au dos de l'animal comme ce dernier me l'avait demandé. Pourquoi ne bouge-t-elle plus, est-elle blessée ?

Je tournais autour d'elle pour voir une potentielle blessure physique, sans succès. Rien qui ne trahisse en tout cas la raison de son état actuel.

- Il faudrait peut-être la plonger dans l'eau, ça le ferait réveiller, ou réagir en tout cas, non ? Je me positionnais sur son flanc, posant un bras derrière son dos, et l'autre juste sous les fesses, la faisant basculer pour la prendre dans mes bras façon princesse atypique sauvée par son prince qui l'était tout autant.

- Baisse toi un peu, je ne saurais pas la faire grimper sur ton dos sinon. Elle n'était pas lourde certes, mais je n'étais pas fort non plus. Je t'accompagne jusqu'à l'endroit éloigné où tu voulais te rendre, avant de retourner à ma tâche. Je ne lui laissais pas le choix, et ce contretemps était minime. Une pointe d'inquiétude se dessinait sur mon visage, pour une raison que j'ignorais. D'une certaine façon, elle était originale, atypique, comme moi, et peut-être était-ce cela qui tissait un filament de compassion pour son état de santé.

Je laissais faire son compagnon, et l'aidait dans ce qu'il ne savait pas faire et moi oui. Avoir des mains préhensiles, ça avait son avantage tout de même.

J'allais lui demander une ultime fois s'il avait encore besoin de moi, quand j'entendis une petite explosion sèche, cinglante et puissante dans mon dos. Je me retournais tout aussi soudainement, pour apercevoir un nuage de fumée blanche à l'endroit même où j'avais laissé mon prisonnier. Désormais, je n'avais pour seule compagne que des grains de sable retombant paresseusement sur ses congénères, certains immaculés, d'autres encore rougis par le sang que j'avais coulé quelques minutes auparavant. Ma proie, mon objectif, ma cible, avait disparu...

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Lun 14 Sep 2015, 15:51


Siran était surprit par la réaction de Wriir qui s'avérait peut être bien plus attentionnée que ce à quoi il s'était attendu de la part d'un tueur de sang froid. Cependant, il ne pouvait nier être soulagé de ce comportement inattendu et de cette aide qu'il espérait à peine malgré sa demande. L'autre avait délaissé sa proie sans trop tiquer malgré un léger agacement mais qui disparut assez vite pour laisser place à une inquiétude à peine dissimulée. Plus que de l'aider, il cherchait à comprendre et subitement, le brun remontait grandement dans l'estime de Siran. Il sortait de son étonnement pour répondre à l'ombre en se pliant à ses requêtes sans broncher, pour le bien de sa protégé toujours aussi inerte.

- " C'est une sorte de crise... Elle est éveillée mais pas consciente de ce qui l'entoure, c'est tout ce que je sais... Elle se bat pour s'extirper de là mais c'est de pire en pire à chaque fois que ça lui arrive. "

Le banjee retint l'idée de la plonger dans l'eau, peut être est ce que ça pourrait l'aider à reprendre conscience et à se séparer de ce qui la bloquait dans son "monde"... Il s'inclina pour faciliter la tâche de Wriir qui avait saisit sa protégée comme il aurait aimé pouvoir le faire. Il la voyait comme une poupée de chiffon dans les bras du jeune homme, non plus comme une sorte de statue de chairs figées. Ses yeux restaient grands ouverts semblaient observer un autre monde fixement, la rendant effrayante et inquiétant encore un peu plus son compagnon de route. Ca semblait un peu différent cette fois, elle luttait encore plus fort, peut être avec une vague conscience que la situation était l'une des pires pour faire une crise ? Toujours était il que les petits spasmes qui secouaient son corps en disaient long sur son combat intérieur et la sentir sur son dos lui donna une idée de la violence de ses réactions. A ce rythme là, son corps se blesserait lui-même...

- " Ton idée est bonne, enlève sa cape et ses bottes et aide moi seulement à la faire descendre une fois que nous serons dans l'eau... "

Il avançait dans la baie une fois sa protégée soulagée de ses atours encombrants pour une baignade, les mains de la jeune fille traînant paresseusement à la surface tout comme le bas de ses jambes ne lui tirant que des frissons de froid. Mais au moins, ils avaient une réaction. Avec l'aide de Wriir, ils la glissèrent à l'eau en l'appuyant au dos du banjee. Il y eut une sorte de soupire de douleur au bout de quelques secondes mais pas d'autres réactions... jusqu'à l'explosion qui fit sursauter tant Siran que Mirari. Elle se crispait brutalement avant de retrouver conscience et de boire la tasse. Le banjee la repêchait en la retenant par une des lanières de son haut à l'aide de son bec et la tirait vers le haut pour qu'elle retrouve pieds et l'air libre. Ce qu'elle fit. Non sans cracher ce qu'elle avait malencontreusement avalé en se réveillant. Une toux bruyante et visiblement douloureuse l’agitant quelques minutes avant qu'elle ne récupère complètement, appuyée à Siran pour le plus grand bonheur du banjee qui l'entendait reprendre son souffle, sentait son coeur se calmer peu à peu... Il passait son bec contre les cheveux devenus presque translucides avec l'eau. " Ca va gamine ? "

Un hochement de tête lui répondit bien qu'il ne soit pas difficile de comprendre que la jeune femme était encore bien retournée, perplexe aussi sur ce qui s'était produit, cette fois, elle avait saisit quelques bribes, quelques chants. Mais il aurait fallut bien plus de temps pour qu'elle puisse y réfléchir et faire le tri. Mais l'eau froide la distrayait grandement. Le banjee lui accordait encore un peu de temps pour se remettre et tournait la tête vers Wriir.

- " Désolé pour ta proie... mais je ne savais pas qu'il pouvait ... disparaître... Ni qu'il serait en état pour le faire. " Il pensait que Wriir non plus vu son expression et ce qu'il leur avait confié à propos de Jeremyah. Siran se décidait à ramener Mirari sur le rivage, la laissant récupérer sa cape et s'y pelotonner alors qu'il allait voir les cadavres des deux autres et l'absence du principal concerné. Aucune autre traces que le sang sur le sable, il s'était littéralement volatilisé et le banjee ne comprenait pas comment un être aussi bien renseigné que Wriir aurait pu laissé passer pareille information alors il envisageait très probablement que celui ci soit à la solde d'un être très puissant qui l'avait rappelé à lui... Ou l'avait simplement fait disparaître de la manière la plus propre qu'il ait jamais vu.

- " Si ça se trouve, ce n'est pas lui mais un commanditaire ... Il n'y a aucune trace. "

Mirari les rejoignait en grelottant et posait la main sur l'encolure de Siran.

- " Tu veux que je cherche aussi ? S'il est mort, je ne le sentirais pas... "

Ce pouvait être un bon moyen d'être surs de ce qui lui été arrivé. Simple, rapide, sans risques du moins en apparence mais le banjee hésitait, l'épuiser n'était certainement pas une bonne idée mais ils devaient bien ça à Wriir... Et si l'autre se retapait et se lançait à leur poursuite, ce serait des plus désagréable.
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Sam 19 Sep 2015, 18:55

J'étais pris dans un dilemme intérieur, une simili introversion, rapide et futile, de ce qui avait amené à tout cela. J'avais délaissé mon objectif premier pour venir en aide à une parfaite inconnue.

Pourquoi ?... Pourquoi avais-je fait cela ?... Était-ce un réflexe passé, un élan de compassion devant un individu en détresse ?... Comme pour provoquer ce que je n'avais jamais pu obtenir de mon vivant ?... Peut-être s'agissait-il d'un repos dans cette mascarade sanglante, où même ma condition de mort ne supportait pas ce que mon bras éthéré faussement matérialisé faisait subir à un être vivant, aussi pourri celui-là fut-il.

Quoi qu'il en soit, ce bruit puissant et clair me fit réaliser qu'il ne fallait jamais baisser sa garde jusqu'à ce que l'objectif soit définitivement rempli. Je laissais mon esprit vagabonder alors que mon regard fixait un point imaginaire au sol, à l'endroit même où ma cible était, gisante et presque suppliante, il y a un instant encore. Je ne savais pas comment il avait réussi pareil prodige, et pourquoi ne l'avait-il pas fait avant. Soit l'aide venait de l'extérieur, et nous pourrions être amenés à changer de nouveau du statut chasseur à celui de proie, ou ce qu'il a utilisé nécessitait un temps de préparation, ou d'incantation avant de produire effet.
Tant que j'avais les yeux rivés sur lui, il était pieds et poings liés.

Bien souvent j'avais entendu que l'on apprenait de ses erreurs, et j'en avais commis une belle. A cause de la présence de Mirage et la bandjee, je n'avais rien révélé de ma véritable nature, aussi le Secret était toujours bien gardé. Ceci étant, s'ils n'avaient pas été là, je n'aurai pas été dérangé, et il serait déjà en train de refroidir, et son esprit hurler de tourment. Cercle sans fin duquel il ne valait mieux pas s'attarder, alors que la bandjee se remit à me parler par la pensée.

Secouant un peu la tête, me remettant les idées en place, je pivotais vers les deux comparses, hochant négativement la tête alors qu'il s'excusait.

- Je n'étais pas au courant non plus, et je ne peux que m'en prendre à moi-même s'il s'est échappé. Que ce soit dans une heure ou dans une année, je finirai par l'avoir. Vu son état, à moins de disposer d'une magie de soin ultra puissante ce dont je doute, il ne sera pas sur pied avant un bon moment. L'un d'entre vous avait déjà vu ce genre de .... magie ?

Je me grattais le menton, geste bien superficiel quand on savait qu'il ne s'agissait d'une illusion puissante de notre race. En balayant de manière circulaire de plus en plus largement à partir de l'endroit où il se trouvait, aucune trace de sang ne s'en éloignait. A moins qu'il ne s'agisse d'une magie masquant toute présence physique, il fallait éliminer l'invisibilité de l'équation. Il restait la téléportation, mais elle devait être différente de celle que j'avais acquise en me rendant dans ce musée, dont on m'a appris quelque temps plus tard sa destruction.

- Je ne sais pas s'il avait au dessus de lui un chef, je n'étais pas là pour ses affaires de toute façon. Il ne reste qu'à espérer pour vous qu'il ne fasse pas partie d'une organisation assez puissante pour vous traquer indéfiniment.

Je jetais un dernier regard vers le foyer désormais presque éteint, laissant les étoiles et autres astres de nuit devenir la principale et faible source de lumière. Je ne m'inquiétais pas pour moi, je n'avais plus à le faire de toute façon. Mon destin était scellé, et aucun être vivant sur cette terre ne pouvait y faire quoi que ce soit.

Quand Mirage prit la parole, je me mis à la fixer un instant, la détaillant pour m'assurer autant de son état que de sa santé mentale. Je ne devais pas oublier, aussi invraisemblable cette hypothèse puisse-t-elle être, que l'état de catatonie de Mirage est arrivé au moment même où Jérémyah a pu s'échapper. Hmmm, je devais arrêter de délirer, s'ils avaient voulu me tendre un piège, sans même connaître mon existence, ils s'y seraient pris autrement.

- Vous pouvez toujours essayer, ça ne coûte rien après tout. Mais bizarrement, j'ai la nette impression que le résultat ne va pas nous plaire.

Je ne savais pas comment elle allait s'y prendre, quel genre de magie lui permettait de détecter quelqu'un qui avait disparu. J'avais tant à découvrir, sur tout, tout le temps.

- Par contre il va falloir que vous m'expliquiez ce qui vous est arrivé, et surtout pourquoi. Si on nous retombe dessus par surprise, j'aimerai autant savoir si je peux compter sur vous, ou si au contraire faire en sorte de vous garder en vie.

Je sentais quelque chose au niveau de mon flanc, et réalisais qu'il s'agissait toujours du couteau qui un instant encore était tiède du sang de la brute. Une brute qui avait quand même réussi à nous filer entre les doigts. Je me suis fait berner comme un débutant. Je le pris par le manche, et le tendit vers Mirage.

- C'était l'un de vos couteaux ? Je ne sais pas en tout cas si le sang qui est dessus peut vous aider à le chercher ?

C'était peut-être une magie liée au sang, ou qui se trouvait facilitée en contact d'un vêtement ou de quelque chose appartenant à ce qu'on voulait chercher. Et vu le sang qui recouvrait presque entièrement la lame, elle avait de quoi faire si elle le souhaitait !

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Mer 23 Sep 2015, 18:18


Cette étrange capacité qu'il avait à entendre Siran la perturbait toujours mais étrangement, beaucoup moins depuis qu'elle avait saisit qu'à cause de sa crise et de l'aide qu'il avait du apporter au banjee, le brun avait perdu sa prise... Dans tous les cas, les destrier sombre était bien plus à même de répondre qu'elle, encore un peu confuse et frigorifiée, sans parler de son âge dont il ne parlait jamais mais qu'elle avait réussi à estimer, avec le temps, à plus du double du sien.

- " Jamais encore... " Il était aussi perplexe que les deux bipèdes à vrai dire et un peu inquiet pour la suite des événements. Il était d'ailleurs assez d'accord avec Wriir sur le fait que la réponse au sort de localisation de la jeune fille risquait fort de ne pas être agréable mais il valait mieux s'en assurer. Cependant, sa réflexion sur sa protégée valut au brun un regard incendiaire du banjee. La blanche en savait autant qu'eux deux réunis !  Ceci dit, elle tentait tout de même de répondre, comprenant les inquiétudes de leur bon samaritain et estimant qu'ils leurs devaient bien ça.

- " Ça n'arrive que la nuit et lorsque je suis épuisée ou soumise à de fortes émotions, s'il manque les étoiles ou un état nerveux adéquate, il n'y aucun risque... Et il ne semble pas y avoir de danger pour les autres lors de ses crises. Je ne sais pas à quoi c'est lié, je suis désolée... " Difficile d'en dire davantage, elle même ignorant les tenants et les aboutissants de ces absences bien que cette fois, elle ait réussi à percevoir quelques bribes mais qu'elle était encore incapable de comprendre, trop perturbée encore pour les analyser convenablement.

Au moins avait-elle était honnête avec le jeune homme sur ce qu'elle savait et lorsqu'il parla de couteau, c'est Siran qui vérifia s'il s'agissait bien d'un des siens.

- " Oui c'est à elle..."

La blanche tendit la main pour le reprendre en soufflant un remerciement à Wriir mais surtout, elle se questionnait elle-même sur l'utilité du sang sur la lame pour son sort de localisation... C'était davantage de l'esprit que du physique dont il dépendait du moins, de l'esprit à la recherche du physique, ça ne marchait uniquement si elle savait précisément ce qu'elle cherchait alors peut être qu'en affinant ce qu'elle avait perçut de Jeremyah avec la notion "le possesseur de ce sang" parviendrait-elle à un résultat plus précis et satisfaisant ?

- " Je vais essayer mais je ne vous promets rien, c'est très aléatoire... "

Le banjee acquiesçait, connaissant fort bien les aléas de ce don mais aussi son utilité lorsqu'il venait à être efficace et il laissait la blanche s'asseoir et l'accompagnait pour la réchauffer. En moins d'une minute, elle baragouinait quelques mots incompréhensibles, appris par sa mère bien des années en arrière. Les deux mains sur l'arme et les yeux clos, la jeune fille sentit assez nettement Jeremyah, encore vivant mais très faible... Dans la ville qu'ils avaient quitté plus tôt dans la soirée. En plein coeur de celle ci d'ailleurs, sous terre, dans l'ombre mais pas seul, il y avait une dizaine d'autres personnes avec lui, quelques êtres qu'il lui semblait connaître mais sans en être certaine, mais surtout une en particulier qui se cachait de sa vision... Et qui finit par l'éjecter assez violemment de sa propre vision, comme s'il avait sentit qu'elle était là, même uniquement par l'esprit, donnant une toute nouvelle dimension à ce don assez particulier. Ainsi, lorsqu'elle "voyait", elle pouvait être vue également...

Elle secouait la tête, ayant lâché le couteau sous le coup, la jeune fille rouvrait les yeux vers Wriir.

- " Effectivement, il est en vie et pas seul. Le soucis, c'est que je me suis fait repérer, on m'a "vue". "

Siran se tendait immédiatement, peut être... La blanche avec son air soucieux semblait entrevoir la même menace que lui. Les deux amis se relevaient dans le même  mouvement, sachant qu'il fallait repartir au plus tôt.

- " Ils vont le retaper, lui donner plus que les pouvoirs que tu lui a connu et le remettre en chasse. Je crois que ce sont de vieux poursuivants à nous. Navrée de te mêler à ça... " Elle était des plus sincère en lui présentant ses excuses, le mêlant à une histoire qui la rattrapait sans cesse.

Siran se sentit obligé de précise de quelle nature était la menace, certes, le brun avait prouvé sa valeur et ses capacités aussi étranges soient-elles mais il ne savait pas jusqu'où celles-ci allaient et encore moins si le jeune homme pourrait se défendre alors autant le prévenir et le préparer quelque peu, pou son propre bien.

- " Ce sont des démons, il y a plusieurs groupes qui ont tous notre description visiblement et il n'est pas impensables que Jeremyah ait été envoyé en repérage pour confirmer notre présence... Pou ton bien, ne parle jamais de nous à qui que ce soit." Mirari esquissait une grimace en baissant la tête, ils lui pourriraient la vie jusqu'au bout.
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Un mauvais tour de main [ PV Wriir ][Terminé]

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