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 Reculer pour mieux sauter, ou pas ... [Lynn Dae & Wriir] [Terminé]

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Sam 30 Avr 2016, 22:40

Reculer pour mieux sauter, sauter pour mieux frauder

Le temps était clair, aucun nuage à l’horizon, alors que j’arrivais aux portes de cette ville qui m’était inconnue. Je débarquais comme n’importe quel autre vivant du bateau qui m’avait emmené jusqu’au port, directement la ville : Cael. De ce que j’avais pu entendre d’elle, on ne tarissait pas d’éloges, au point de la considérer comme sacrée. L’architecture était pour le moins originale, avec sa succession de murs de plus en plus étroits. Dès que l’occasion s’était présentée, je regagnais la terre ferme, préférant poursuivre ma route sur mes deux jambes que le bord d’un navire.

Si la ville des Magiciens ne manquait pas de ce charme propre à toute construction façonnée par le pouvoir, le but de ma visite n’avait rien de touristique. Je n’allais pas flâner ici et là au milieu des étals vendant bibelots et autres gadgets en tout genre, mais parce que n’ayant pas de cibles particulières à faire se suicider, j’avais regardé dans la liste donnée par la hiérarchie, et le seul sur Caelum était ce bougre qui faisait du trafic en sous-main. Pourquoi Caelum plutôt qu’une autre ville ? L’Ultimage y faisait une réception dans une bonne semaine, et je comptais bien m’y rendre pour jauger un peu cette race alliée à Sympan. Nemesis des Sorciers, je voulais surtout savoir s’ils étaient en mesure de se défendre, de porter une offensive, et non d’attendre une attaque pour riposter, afin de sauvegarder leur conscience. Nos ennemis n’auraient pas les mêmes égards à notre encontre.

Le trouver ne fut pas une mince affaire, mais à force de laisser traîner une oreille, caché dans les ombres fidèles, je réussis enfin à localiser sa cachette. Son trafic n’avait rien de foncièrement maléfique, mais ils escroquaient ses clients, leur refourguant de la vieille marchandise en les faisant passer pour des objets magiques, et je me doutais qu’il usait d’illusion pour tromper ses clients d’un soir. Ca ne justifiait pas d’un mort, mais …. Hé bien, c’était tombé sur lui, c’est la vie ! Et la mort donc ..

Je m’étais fait passer pour un client, cherchant un objet bien spécifique, ce qui me permettait d’en apprendre plus sur lui. Où il habitait par exemple – quelle chance pour moi de voyager dans les ombres, à l’abri de sa paranoïa assez critique – ses connaissances, ses habitudes, qui il appréciait et qui il évitait, je me surprenais à découvrir à quel point en l’espace de quelques jours, on pouvait autant apprendre sur une personne.

Toujours est-il que l’heure était venue pour moi de me rendre dans son « magasin », juste avant la fermeture, histoire qu’aucun client ne vienne nous importuner.

- Bonjour Gyrard. J’ai une mauvaise nouvelle pour toi je le crains.

- Euh… pardon ?...

Je lui barrais la porte, et mis à part la fenêtre, il n’existait aucune sortie, en tout cas pour qu’il soit assez rapide d’emprunter et me semer.

- Oui Gyrard, les gens qui m’emploient n’aiment pas trop que tu empiètes sur leur terrain de prédilection, si tu vois ce que je veux dire. Tu n’es pas assez discret à leurs yeux, et ça nuit à leurs affaires. Ils ne veulent pas que les autorités se mettent à fouiner.

- Je…. Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

- Oh bien sûr que si, tu le sais très bien.

Je me mis à lui donner le détail précis de ses dernières journées, les noms de ses amis, de sa femme aussi, sans compter son petit garçon, si jeune, si vulnérable, et je le voyais se liquéfier sur place, transpirant au point que sa chemise collait désormais sur sa peau.

- Je ne te conseille bien évidemment pas de m’attaquer, car si je ne reviens pas avec ce que je veux, il risque d’y avoir un incendie dans une petite maison au bout d’une ruelle. Je suis sûr que tu vois de quelle maison il s'agit. Celle avec une porte orangée.

J’haussais les épaules, comme si rien de cela ne dépendait de moi.

- Ceux qui m’emploient font preuve d'une grande mansuétude, et t’offrent une rédemption, à toi de choisir laquelle. Soit tu me donnes tout ton or, mais le temps que tu réunisses tout, il sera trop tard pour sauver ta famille malheureusement. Cependant, tu auras la vie sauve, et tu auras évidemment compris la leçon j’en suis sûr. Soit tu décides d’aller sauver ta famille, et je réduirai en cendres ton magasin, et toutes tes affaires, toutes tes magouilles avec. Ta famille sera sauve, du moins si tu cours assez vite. Le temps presse. Ah oui une dernière chose, tu ne peux pas passer par la porte, mais comme ton commerce n’est qu’au premier étage, je suis sûr que sauter par la fenêtre ne devrait pas te poser de problèmes. Tu pourrais même gagner un temps précieux.

L’homme était complètement perdu, mais ne mit pas longtemps avant de se décider. Il ouvra le battant et sans même regarder, sauta par la fenêtre pour aller rejoindre au plus vite sa famille.

J’entendis le choc du corps contre le sol, et je marchais lentement dans le commerce pour regarder par la lucarne. Avais-je omis d’indiquer que sous couvert d’une délicate brume d’ombre, ici et là des tessons de bouteilles bien aiguisées jonchaient le sol, en contrebas de la fenêtre. Ce que je pouvais être tête en l’air parfois.

Je le regardais se vider de son sang, rampant vers la direction de sa maison. Sa famille vivrait, j’agissais seul et je n’allais pas faire de victimes collatérales inutilement. Gyrard finit par ramper une dernière fois, avant de s’immobiliser, pour toujours. Son âme alors logée dans sa gorge, se libéra. Il était devenu une Ombre à présent.

Je n’allais pas m’attarder dans le coin. Je devais quitter l’endroit au plus vite.
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Lun 02 Mai 2016, 18:23

Cael ! La ville magique. La ville rose. La ville de l'égalité, de la justice et de l'équilibre. Tout le monde y est égaux en droit et surtout en bien. Le peuple est heureux et bienveillant car personne ne jalouse son voisin et chacun se satisfait de ce qu'il a. L'homme est bon par nature. Enlevez-lui les injustices d'une civilisation trop élitiste et vous ferez ressortir le meilleur de sa population. Ah ah ! Mais qui peut bien gober ces c*nn*ries ? Partout où les hommes sont égaux, le bonheur n'existera jamais. Comparer son bonheur avec celui de son prochain est la seule approximation dont on dispose pour le mesurer. C'est le fardeau de l'homme. Pas de riche, pas de pauvre ? Quel intérêt de vivre dans une telle médiocrité ? Ce n'est pas la nature de l'homme ça, non. Ou plutôt, pour ne pas se fâcher avec les disciples de Rousseau, ce n'est pas la nature de tous les hommes. Aussi, certains n'hésitent pas à contourner la loi pour rendre leur quotidien moins fade. Et malheureusement, tout le monde sait qu'il ne faut qu'un seul ver pour gâter la pomme entière...

Une petite silhouette enveloppée dans un cape brune, le tout ficelé par une grosse écharpe bordeaux, glissait sur les pavés impeccablement droits de la chaussée. Le soleil rougeâtre du crépuscule dardait des lances orangées entre les arêtes des bâtiments. La silhouette les esquivait toutes par de petites foulées, soucieuse de rester dans l'ombre et ne pas attirer l'attention. D'ailleurs, elle fit si bien qu'elle disparut irrémédiablement, ne laissant que des ombres et des formes fugaces pour jalonner ses pas.

Le mirage finit par s'engouffrer dans une petite boutique dans une rue transverse qui vendait toute sorte de bric-à-brac soi-disant magique et autres antiquités. Curieuse, l'ombre se mit à flâner entre les articles au nez et à la barbe du vendeur, jusqu'à s'aventurer dans l'arrière boutique, derrière le comptoir où elle se mit à farfouiller dans les bacs de grigris sans se soucier du raffut provoqué.

-LYNN, beugla le bonhomme, sans lever le nez de son livre de compte.

La jeune magicienne leva son invisibilité, révélant un brin de jeune fille un peu candide et pouponne. Elle n'était pas vraiment belle, manquant sensiblement de la grâce et du charme spécieux qui animait les grandes dames. Guère élancée, un peu souillonne, elle avait plus de la voleuse féline et farouche, que de la noble fleur attendant de se faire butiner. Cependant, Lynn était plutôt mignonne avec ses grand yeux d'argent et ses pommettes safranées. Elle disposait d'un regard pur et sans artifice, assorti d'un petit sourire mutin à faire fondre les plus endurcis. C'était d'ailleurs sur le commerçant, un certain Gyrard, qu'elle braquait cet arme de destruction massive sans doute dans l'espoir de garder toutes les breloques qu'elle venait d'enfiler à ses poignets.

-Oh, s'il te plait, souffla-t-elle d'une petite voix mi-langoureuse, mi-infantile. Tu ne les vendras jamais de toute façon.

Mais l'homme ne se laissa pas manipuler si facilement, trop habitué au numéro de la petite voleuse. D'un regard qui se voulait perçant et autoritaire, il contraignit Lynn à rendre son butin, ou du moins, celui qu'elle n'avait pas déjà enfourné dans ses poches.

-Qu'est ce que tu fais là ? Demanda-t-il.

-Je viens récupérer un peu de la cargaison bien sûr. Pour quelle autre raison voudrais-tu que je vienn.... Oh ! s'exclama-t-elle en se plaquant la bouche comme si elle venait de commettre une faute de tact. Oh, mon dieu ! Tu as cru que je venais pour te voir, c'est ça ? Oh, je suis tellement désolé que tu éprouves ce genre de sentiment. Et moi qui te broie ton petit cœur comme...

Lynn dut interrompre son monologue dans un ricanement ironique pour esquiver un coup de bâton du commerçant excédé. L'homme l'invita ensuite à aller se faire... quoi ?... selon un vocabulaire grossier mais imagé, puis lui confia la clé de sa réserve. C'était là le seul but de sa visite. Lynn venait récupérer une part de ses narcotiques, de production maison, qu'elle stockait là afin de les vendre en petite quantité. Le commerçant se chargeait de cacher le stock et percevait un pourcentage. Ainsi, tout le monde est content.

En revenant de la cache, Lynn dut rester dans l'arrière boutique car un client venait d'entrer. Il s'en suivit une conversation dont la magicienne ne loupa aucun mot. Ce type, qui n'était décidemment pas un client, cherchait à impressionner le commerçant. Et même si pendant un moment, elle se demandait ce qu'il attendait pour l'envoyer chier, il fallait bien reconnaitre qu'il avait bien monté son coup. Et oui, c'est ça le problème lorsque l'on a des attaches, le milieu du crime devient tout de suite beaucoup plus périlleux. Au bout d'un moment, le commerçant se mit à paniquer et céda aux menaces en se défenestrant. Au lieu du bruit sourd d'un gros tas se vautrant sur le trottoir se fut des éclats de verre et un gargouillis d'agonie qui retentit.

Après un moment d'hésitation, Lynn se rua jusqu'à la lucarne, passant devant l'assassin sans y faire attention. Elle poussa alors un petite exclamation et se plaqua les deux mains sur la bouche en voyant le cadavre.

-Oh non ! Non, non, non ! Fit-elle en agitant frénétiquement des mains.

Apparemment sous le choc, la voleuse reprit vite ses esprits en avisant que l'Ombre, une fois son forfait accompli, entreprit de se retirer. Elle envoya donc une vague de télékinésie qui saccagea la magasin. Les étagères s'écroulèrent les unes sur les autres, provoquant une réaction en chaine en déversant d'innombrables quantités de verroterie sur le sol et bloquant la porte d'entrée.

-Toi, tu restes là ! Tonna-t-elle d'une voix impérieuse qui n'avait plus grand chose à voir avec une gamine effarouchée.

Lynn se concentra alors sur sa magie et entreprit de hisser le corps de Gyrard par la lucarne dont il était tombé afin de ne pas affoler un hypothétique passant. Cependant, il y avait encore cette mare de sang et les tessons de verres souillés. Quel travail de sagouin ! Lynn pouvait ressusciter le marchand mais franchement ça n'en valait pas la peine. Rien n'empêchait l'intrus de le tuer à nouveau puis de la tuer, elle, lorsqu'elle serait trop affaiblie suite à un tel sortilège.

Lynn repoussa une mèche cendreuse qui venait lui chatouiller le menton et darda un regard furieux sur l'intrus. Sa frimousse se plissait tant qu'on s'entendait à voir se craqueler la porcelaine dont elle semblait composée.

-Qui es-tu ? Qui est l'employeur dont tu parlais ? Le questionna-t-elle. Le Gros-Tom ? Beladone ? C'est le Marquis ? C'est son territoire ici et Gyrard a toujours payé le pizzo. Si tu viens d'une autre bande, tu regretteras de l'avoir défié.

La magicienne n'y était pas du tout, mais elle ne pouvait pas deviner qu'il s'agissait ici d'un "suicide" par une ombre un peu inventive qui avait des façons de faire bien roublardes. Ceci étant dit, Lynn s'inquiétait surtout pour son stock. Si la police découvrait la mort du commerçant, elle mènerait l'enquête en fouillant le magasin de fond en comble. Sa cachette était compromise. Tout ça à cause de cet homme.

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Lun 02 Mai 2016, 19:44

Ma tâche était accomplie. Je n'y prenais pas l'once d'un plaisir, ni même d'une satisfaction, mais ce qui devait être fait, par la force des choses l'était. Je connaissais à peine ce Gyrard, et j'oublierai son vivant pour peut-être le croiser comme Ombre, pour son nouveau destin, un chemin de tourmente et de désespoir.

Je m'étais toujours demandé comment notre race pouvait rester aussi soudée, en sachant que l'on nous apprenait qu'en tant qu'Ombre ou même Grand Faucheur, nous tuions des gens pour qu'ils nous rejoignent. Comment un suicidé ne voulait pas se venger de l'Ombre qui l'avait tuée, en avait-elle seulement les moyens ?

L'heure n'était pas aux monologues existentielles, je devais quitter les lieux avant qu'un corps mutilé au milieu d'une ruelle n'attire l'attention. Comme la réception à Caelum avait lieu demain, je n'avais pas de raison de me téléporter jusqu'au Temple, aussi allais-je prendre les moyens "conventionnels" pour se déplacer.

Ce que je n'avais pris en compte, c'est qu'entre un mort vivant, et un vivant désormais mort, il y avait une tierce personne cachée qui ne tarda pas à se révéler avec toute la discrétion et délicatesse dues à la situation. Un brin de jeune femme se rua vers la fenêtre, tandis que je passais mon étonnement pour me demander comment j'allais gérer cela. La laisserais-je se lamenter sur le bord de la fenêtre, allais-je devoir trouver une explication plus improvisée que mon plan avec Gyrard.
J'optais pour la première solution quand je fus stoppé autant par une explosion magique qui ne tarda à détruire tout ce qui était fragile dans l'établissement, mais la voilà qui me sommait de m'arrêter sur le champ. J'obtempérais, tentant tant bien que mal d'éviter les objets - je me pris d'avoir un livre sur le coin de la tête, loin d'être agréable - mais pour jauger un peu plus celle qui prenait ce ton impératif.

Dans ce genre de situations, il valait mieux garder le silence, car la personne en colère n'aurait pas la patience d'en savoir plus sur moi, avant d'en dire plus sur elle. Je fis mouche, car je compris vite qu'elle était de mèche avec les combines de Gyrard, peut-être un membre de sa bande dont je ne savais pour le coup rien. Je m'étais focalisé sur sa famille, c'était souvent la corde sensible quand il fallait faire faire des actes inconsidérés aux gens. J'attendis donc qu'elle déverse son flot de haine sur moi, penchant un peu la tête comme si je ne comprenais pas tout ce qu'elle me disait. Pour être tout à fait honnête, c'était le cas, Gros-Tom, Belladone, le Marquis ?.. Quels étaient ces sobriquets ridicules ?..

- Hein ?... fut ma première réponse, laissant cependant une idée assez claire sur mon incapacité à répondre aux hypothèses qu'elles lançaient. Je réalisais ensuite que si elle avait entendu toute ma conversation avec Gyrard, elle me prenait sûrement pour un membre d'une bande rivale, évidemment ... Par contre, les noms qu'elle m'avait mentionnés, je n'avais aucune idée de qui il s'agissait.

- Hmmm .... Belladone, mon employeur c'est Belladone, aussi peu convaincant que convaincu par ce que je venais de dire.

J'haussais les épaules, regrettant finalement de ne pas m'être téléporté, ni d'avoir changé de visage. Il fallait que je sois plus méfiant à l'avenir, pour éviter ce genre de .... désagréments chronophages.

- Je n'ai rien contre toi, les autres membres de votre bande, à toi ou à Gyrard, juste à feu ce commerçant. N'allons pas aggraver la situation en rajoutant un corps à celui déjà dans la ruelle non ? Je sais que tu n'es ni de sa famille, ni sa maîtresse, c'est donc strictement professionnel. Vu l'état dans lequel tu as mis son commerce à l'instant, le peu qu'il restait à sa famille pour se remettre, tu l'as saccagé.

Je me massais le menton, réfléchissant à la situation actuelle, avant de me masser instinctivement la tête à cause du choc que je venais de recevoir.

- Si on peut dire que j'ai détruit son avenir, tu as détruit celui de sa famille, faisant un signe de la main de tout ce qui était cassé et au sol. Je ne vais pas te blâmer pour cela, car cela m'importe peu, et ce qui est fait est fait. La question à se poser à présent, c'est ce que tu comptes faire.

Je me mis à compter sur les doigts, énumérant les possibilités :

- Premièrement, tu me laisses partir, et de toi à moi, ce serait la plus sage et la plus rapide des décisions. Deuxièmement, tu estimes que le sort de Gyrard mérite vengeance, et tu risques ta vie pour que j'aille le rejoindre parmi les morts : très mauvaise idée, et le plus froid de nous deux n'est pas celui auquel tu penses. Troisièmement, tu me dis ce que tu attends de moi, qu'on en finisse une bonne fois pour toute, sachant que si tu te remets à hurler comme tu viens de le faire, en plus des voisins, les autorités de la ville seront ravies de nous interroger toi et moi, avec la mort d'un roublard en bas de son commerce.

Je la fixais, l'air imperturbable, attendant sa réponse que j'espérais prompte.

- Alors, mademoiselle dont j'ignore le nom, quel choix ?

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Mar 03 Mai 2016, 19:07

Interloqué. C'est ainsi qu'elle qualifierait l'assassin qui s'était fait prendre sur le fait. On se serait plutôt attendu à de l'inquiétude, de la méfiance, voir même de la peur de la part de quelqu'un qui se fait prendre à visage découvert en flagrant délit de meurtre. Lynn s'attendait d'ailleurs à ce qu'il lui saute dessus à tout moment dans l'espoir de supprimer son témoignage potentiel. La magicienne était prête ; sa magie bleue lui électrisant le bout des doigts tant elle voulait jaillir.

Toutefois, l'agresseur était d'un calme à tout épreuve, ou du moins ne se sentait-il pas menacé que ce soit par Lynn ou par la justice. A vrai dire, seules les "remontrances" de la voleuse semblaient l'incommoder et il faisait tout pour la faire taire, jusqu'à opiner à toutes ses questions fermées. Lynn ne croyait pas un seul instant qu'il était un homme de main de la maquerelle qui se faisait appeler Beladone. Elle aurait tout aussi bien pu lui dire "Vermicelle" ou "Pot-au-feu" que son interlocuteur se serait empressé de confirmer qu'il bossait pour lui.

Lynn ignorait les menaces de l'ombre tandis que son regard devenait distrait. L'ancienne Ultimage gardait cette fâcheuse arrogance qui lui laissait croire qu'elle était toujours aussi puissante que jadis. Elle n'avait peur de personne, mais n'était pas pour autant agressive. Son choix était donc déjà scellé alors que le jeune homme énonçait ses alternatives. Hors de question qu'elle le laisse partir aussi facilement, mais elle ne pouvait pas non plus l'attaquer sans raison. Le tout était donc de savoir ce que ce fieffé menteur et assassin pouvait bien faire pour elle. Et dire qu'il l'accusait d'avoir ruiné la famille du commerçant. Mais hé ! C'est elle la victime dans l'histoire, il faudrait voir à ne pas l'oublier.

- Beladone la vendeuse de plaisir, hein ? Si tu vends tes charmes au même prix que ta lame, fais-moi signe, beau gosse, déclara la voleuse d'une voix espiègle. Mais sinon, il se trouve que j'ai quelques affaires ici et je ne voudrais pas que la garde les trouve. Et tu vas m'aider à les déplacer !

Un index levé, elle plissa les yeux d'un air soupçonneux comme pour lui intimer l'ordre de ne pas bouger puis s'esquiva prestement dans l'arrière boutique. Elle revint bien vite, trop préoccupée par le fait que le jeune homme puisse en profiter pour lui fausser compagnie. Ses bras étaient chargé de cartons qu'elle rapatria prestement. Un peu trop car son pied buta contre une marche traitresse, déséquilibrant un carton qui parti à la renverse, déversant une flopée de petits cristaux aussi grands qu'un pouce. Presque translucides avec une légère teinte jaunâtre, ils exsudaient une légère odeur d'anis.

Lynn se dépêcha de ramasser les pertes et fourra un carton dans les bras de l'assassin. C'était un pur produit de la transmutation magique. Tandis que certains développaient ce don pour faire de magnifiques œuvres artisanales, Lynn le gâchait en produisant d'odieuses molécules sous forme cristallines pour un effet narcotique aussi récréatif que dangereux. Bah ! Il incombe à quiconque de choisir la façon dont il veut mourir. Lynn ne faisait que leur offrir un choix alternatif à la vieillesse et la maladie.

- Aller, hop, hop, hop ! S'agita-t-elle. Il faut que tu nous sortes de là avant que la garde arrive. Je parie que tu sais voler ! Tu ressembles à un déchu.

Persuadée de ce qu'elle avançait et persuadée aussi que l'ombre lui devait bien un service après avoir ruiné son trafic, Lynn fit mine de s'élancer vers la lucarne, pensant qu'il allait déployer ses ailes et l'emporter loin de ce quartier avec sa précieuse cargaison.

Mais avant, Lynn se retourna vers lui et plongea son regard nacré dans le sien. Auparavant colérique, le visage de la jeune fille s'éclaira comme une fleur qui éclot, déployant ses lèvres comme autant de pétales rosées. Un sourire radieux et des yeux rieurs face à une situation plus cocasse que désespérée. Parfois, elle pouvait se montrer tempétueuse mais elle ne faisait alors que masquer l'excitation du moment. C'est lorsqu'on a peur que l'on se sent vivant, et on est vivant lorsqu'on craint la mort. Lynn avait peur. Lynn était vivante. Quelle magnifique journée que celle-là !

- Je m'appelle Lynn ! Déclara-t-elle toute guillerette, éblouissant l'ombre avec le sourire le pur et le plus vrai qu'il était donné de contempler.

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Mar 03 Mai 2016, 20:24

- En fait, j'ai dit Belladone comme j'aurai pu dire .... j'ai déjà oublié le nom des autres que tu as énoncés. Je ne pense pas être un beau gosse pour vendre mes charmes.

Moi et les femmes hein, j'aurai sûrement été, dans une vie antérieure - une vie tout court en fait - le bon ami, celui dont on demande conseil alors qu'il n'était déjà pas foutu de se conseiller lui, le décalé de service qui faisait rire, la plupart du temps à son insu.

- Mais je te signale que je ne serais pas bien cher, vu que je n'ai pas la moindre lame sur moi. Je lui souris, même si je venais de révéler être désarmé. Tant qu'elle ignorait qu'aucune de ses armes n'allait m'infliger le moindre dégât létal, je gardais l'avantage.  T'aider à déplacer des affaires, rien que ça ?... J'ai une tête de porteur moi ?

Je n'avais même pas terminé ma phrase qu'elle était déjà partie dans la réserve, non sans m'avoir lancé un regard qui m'interdisait de m'enfuir durant ce laps de temps. Je n'avais pas l'intention de partir pour être honnête. Mon boulot une fois terminé, était ennuyeux à mourir, car un mort ne parlait pas, et je n'aimais pas spécialement discuter avec les Ombres que je venais de créer. Une question de respect pour le "suicidé", ou pour ne pas trop en rajouter à mon esprit tourmenté. Or j'avais face à moi une tempête ambulante qui remuait plus en une minute que moi en une heure. Elle m'amusait oui, sous ses airs menaçants.

D'autant plus amusé qu'elle pensait que je savais voler.

- Moi, un déchu ? Je me regardais, cherchant un indice qui lui ferait penser cela. Non, je ne sais pas voler, je te rappelle que j'allais emprunter les escaliers. Comme toute personne qui a deux jambes en fait .... Et il y a quoi dans ce carton ?...
Ces cristaux là, ils sentent bizarres.


Je reniflais à nouveau, confirmant l'odeur bizarre qui s'en dégageait. Une drogue j'en étais sûr, facile à transporter, et si ces cristaux se trouvaient ici, ça n'était sûrement pas des sucreries... Je détachais mon regard du carton, avisant que la demoiselle s'était déjà engagée vers la lucarne. Ouvrant un peu plus les yeux, je la hélais :

- Hé !! Non mais tu veux rejoindre ton ami là, je t'ai dit que je ne savais pas voler, donc à moins de te servir de son corps comme matelas, tu vas dire bonjour au sol, et au verre qui se trouve juste au dessus. Deux "accidents" dans la même journée, au même endroit, de la même façon, ça fera vraiment, vraiment louche là ....

Elle s'appelait Lynn, en tout cas, elle me disait s'appeler comme ça.

- Avec tous ces surnoms, rien ne me dit que c'est ton vrai nom. J'en invente un également pour la forme ? Là tu vas me répondre que c'est ton vrai nom, sauf que tu sais comme moi que tu ne pourras jamais le prouver. Bref !!

Je donnais toujours mon vrai nom quand je rencontrais quelqu'un. Sauf que je rencontrais rarement quelqu'un après avoir fait se suicider un autre sous ses yeux.... Autant garder le silence pour le moment.

- Alors, "Lynn", qu'est ce qu'un bout de femme comme toi fait dans un trou pareil. Nous sommes dans la ville des magiciens, censés être bons, justes et intègres, et je vois plus de malfrats en une semaine que de gens honnêtes. Tu gagnes ta vie avec "ça", ou c'est juste un loisir pour tuer le temps ?

Je me dirigeais vers l'escalier, ne m'arrêtant pas cette fois, et me demandant toujours pourquoi je continuais de porter ce carton. Les escaliers en bois grinçaient sous mes pas, et j'allais passer l'encadrement de la porte du rez-de-chaussée quand j'entendis un cri surgir de la rue. Oh, visiblement, le cadavre n'était pas resté inaperçu bien longtemps. Je me retournais pour voir que Lynn me suivait, elle aussi chargée d'un carton bien rempli.

- Nous n'avons plus trop le choix maintenant. Je continuais d'avancer, sentant l'air frais et ombragé de la ruelle. J'avisais la femme qui avait fait tomber son sac de courses sous l'effet de surprise, effaré par la scène sanglante qui se dressait devant elle. Voilà la crieuse donc. Je fis mine d'être surpris autant qu'elle par ce spectacle.

- Mais que s'est-il passé ici ?!! Je regardais autour du corps, puis la fenêtre ouverte. Ne .... ne me dites pas qu'il a sauté d'aussi haut ?! Un si honnête homme, c'est terrible. Je fixais ensuite la femme, la secouant verbalement pour la faire déguerpir. Allez appeler les autorités, je reste ici pour surveiller le corps de ce malheureux ! Dépêchez vous je vous prie !!

La femme ne se fit pas prier, convaincue que c'était la meilleure solution pour se donner bonne conscience et partir de cette scène morbide. Une fois hors de vue, je regardais Lynn et lui demandais-je.

- Bon, elle pourra toujours faire notre description, mais nous avons toujours notre liberté de mouvement. Tu as un chez toi, pour tout ce fatras ?... Je ne vais pas porter cela toute la journée je te préviens. Ma gentillesse me tuera.

Enfin, façon de parler ....

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Jeu 05 Mai 2016, 18:07

Déception... Il ne sait pas voler... Lynn avait été pourtant sûr de son coup. La vérité c'est qu'elle était bien incapable de deviner la race d'une personne si elle ne faisait pas partie de celles qui sont foncièrement maléfiques. Devant son erreur, elle dut alors se résoudra à marcher.

Oui, oui, on a compris. La magicienne n'était pas non plus sotte au point de se jeter par la fenêtre en espérant qu'on la rattrape au vol. Et en parlant de sot, elle se demandait encore pourquoi l'assassin avait fait tout un cinéma avec la famille menacé et l'ultimatum tout ça pour pousser Gyrard dans un piège grossier à la vue de tous. Si la justice statuait sur un suicide, c'est que les magistrats sont des Jean-Foutre de la plus belle espèce. Franchement, autant lui trancher la gorge proprement à ce compte-là. Ca aurait été plus rapide et plus simple. La raison pour laquelle le jeune homme avait agi ainsi restait mystérieuse.

La magicienne leva un sourcil interloqué alors que l'Ombre exprimait ses doutes quant au fait qu'elle lui avait peut-être donné un faux nom. Et pourtant, Lynn n'avait pas menti. C'est que son prénom n'avait pas grande valeur s'il n'était pas accompagné de son nom de famille qui pouvait vaguement la rattachée à une Ultimage disparue depuis des siècles. Cependant, l'Ombre la mettait au défi qu'elle ne pourrait jamais prouver ses allégations. Oh, le prouver probablement pas, mais le bassiner avec son babillage incessant jusqu'à ce qu'il ait oublié ses doutes, ça, elle pouvait le faire. De plus, cela lui donnait un sujet de discussion alors qu'ils se frayaient un chemin pour sortir de la boutique. Et puis, elle esquivait aussi la question embarrassante concernant le contenu des cartons. Question qu'elle avait éludée d'un rapide : "Collection de cailloux...".

- Si j'avais voulu m'inventer un surnom j'en aurais pris un avec un peu plus de classe, commença la jeune fille sur le ton de la conversation alors qu'elle enjambait une mare de sang. Mais je n'aime pas beaucoup les surnoms vulgaires comme Cul-d'Rat ou Lève-Verge. J'en aurais pris un joli et mignon. Pas un nom de fleur parce que c'est ce qu'utilise les prostituées. Je prendrais plutôt un nom d'infusion comme Camomille ou Bergamote. T'en dis quoi ? Tu préfères m'appeler Camomille ou Bergamote ?

La question de la magicienne fut interrompue par un cri que cette dernière reprit aussitôt sur une note plus aigue. Une passante venait de découvrir le corps. Devant le manque de sang-froid de la voleuse, c'est l'Ombre qui exécuta un parfait numéro de théâtre. Tout en alimentant la panique ambiante, il se déchargeait de toute responsabilité, prenant les choses en main et envoyant même paitre la témoin. Enfin débarrassé de la gêneuse, le comédien s'enquit de l'endroit où il pourrait déposer son fardeau.

- Suis-moi, La traviata, lui intima-t-elle en roucoulant un petit rire.

Lynn prit les devant et s'en alla par une venelle pour s'éloigner le plus possible du lieu du crime. Pendant un moment, il n'y eut plus que le balancement régulier de l'écharpe auburn qui battait la mesure sur le dos de la jeune femme. Les bras chargé de son propre carton, elle veillait à éviter les grands axes et prenait les plus grandes précautions avant de s'engager sur une nouvelle voie. La cape oscillait en rythme elle aussi, passant d'une hanche à une autre dans un roulis qui n'en finissait pas. Finalement, on arrivait à bon port dans un quartier industriel qui sentait fort le détergent. Lynn contourna un grand bâtiment de pierre et de verre jauni qui devait servir à stocker des sels de bains et autres cosmétiques. Puis, elle libéra une échelle fixée au mur qui montait jusqu'au toit où une ouverture dans la charpente était visible.

La magicienne lâcha le carton et celui-ci, au lieu de s'écraser par terre, se mit à léviter à côté d'elle. Elle délivra également l'Ombre de son fardeau, libérant leurs mains pour se hisser sur les barreaux de métal rouillé. Lynn l'invita bien évidement à franchir sa "porte d'entrée" et montra l'exemple en grimpant le mur aux lambris moisis. Une fois arrivé en haut, l'ouverture n'était qu'un pan de mur effondré qui donnait accès à une parcelle sous les toits et que Lynn avait aménagé à la manière d'une chambre de pacha. En effet, le sol était jonché de coussins plus ou moins en bon état et ce n'était qu'une fois empilé qu'ils faisaient office de "meubles" de rangement où étaient disposés les affaires de Lynn.

La jeune femme posa les cartons dans un coin , puis après avoir attrapé l'un des cristaux, se jeta sur un tas de coussins pour montrer l'exemple à son invité. Elle glissa le cristal dans une pipe de verre et en alluma le foyer. Ce n'est qu'une fois que Lynn eu prit une grande inspiration de la fumée anisée qu'elle concéda à fixer ses deux mires opalines sur son déménageur.

- Tu ne m'as toujours pas dit ton nom, rappela-t-elle. Invente en un si jamais, sinon c'est moi qui le fait et ça risque de ne pas te plaire.

Elle reprit une autre bouffée et remplit un pot avec une liqueur bleue avant de le pousser vers lui. Sans doute l'équivalent du "verre de l'hospitalité" pour la voleuse.

- Dis-moi pourquoi tu as tué ce pauvre garçon aussi, pendant que tu y es. C'est le genre de sujet de conversation que j'affectionne particulièrement.

Et non ! Elle n'allait pas le remercié pour avoir porté ses affaires. C'était quand même la moindre des choses.

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Jeu 05 Mai 2016, 19:44

La menace la plus immédiate était désormais en train de s'éloigner à grandes enjambées, alors que la passante bifurquait dans une ruelle perpendiculaire à celle où nous nous trouvions, en quête d'un garde ou d'une quelconque autorité sur laquelle elle se déchargerait de sa découverte.

Je voyais l'esprit du malheureux sauteur Gyrard, enfin, devais-je dire la future Ombre qui aurait un destin peu enviable. Cette ruelle n'avait rien d'accueillante, il lui faudrait une forte volonté avant de réussir à se détacher de son cadavre et errer sur les terres du Yin et du Yang.

Je ramenais mon esprit sur la seule vivante restante de la ru e, alors qu'elle avait éludé ma question sur le contenu du carton comme moi sur mon prénom. Une collection de cailloux, avec autant de cailloux plus ou moins identiques, je ne sais quel collectionneur irait perdre son temps pour "ça", et en prendrait aussi peu soin.

- Cul d'rat, Lève Verge ?

Je la regardais, immobile, clignant les yeux d'un air dubitatif. Ce genre de regard d'incompréhension totale de ce que pouvait baragouiner la personne en face de soi.

- De quoi tu m'parles là ?... Pourquoi des noms de fleurs ? Elle délirait ma parole, elle avait pris un coup sur la tête quand elle a fait sa manifestation magique lumière et sons dans le commerce de Gyrard pour m'arrêter ? Laisse tomber, Lynn, Marguerite ou Tête de clou, ça ne change pas grand chose.

Nous nous dirigions vers la traviata, qui, forcément, ne me disait absolument rien. Je ne la pensais pas assez bête pour me conduire auprès des autorités, car elle devait s'imaginer que je connaissais comme ma poche la ville. De toute façon, j'avais toujours la possibilité de me téléporter en cas d'extrême nécessité. Au lieu de cela, nous errions parmi les petites artères secondaires, à l'abri du plus de regards possibles, et même quand nous étions plus qu'éloignés de la mort de ce pauvre Gyrard, nous n'avions emprunté aucune voie principale. Cela confirmait le contenu suspect que nous portions jusqu'à présent.

Je marchais quelques pas derrière elle, jaugeant sa stature, son allure, des petits détails qui m'auraient échappé quand je l'ai aperçue à l'étage. Sa tenue était plus pratique qu'esthétique, une sorte de patchwork de différents vêtements trouvés ici et là et dont le seul point commun était celle qui la portait. Cela tranchait avec la mienne classico-classique, depuis que je devais porter de vrais vêtements au lieu de ceux que j'utilisais grâce à mon illusion d'Edel. J'avais pris une simple chemise sombre, pas assez teinte pour être qualifiée de noire, et un banal pantalon qui me laissait un minimum de liberté de mouvement. C'est à ce moment là que j'appris qu'il fallait porter un caleçon par dessous, alors que la vendeuse avait poussé un cri de surprise. Bon ... pour ce que ça servait, je n'étais pas censé deviner après tout.

Quand je vis l'échelle murale descendre, j'allais en toute logique poser la question évidente du "comment monter avec des bras chargés", mais elle semblait savoir ce qu'elle faisait, et fit magiquement léviter nos cartons pour nous permettre de monter sans la moindre difficulté.

- Intéressant comme magie, ça ne sert pas qu'à foutre le bazar dans le commerce d'honnêtes gens apparemment. Je souriais légèrement, sentant qu'elle avait du caractère et donc faisant croître mon envie de tester ses limites, de la taquiner.

Le bâtiment semblait ancien et abandonné, la preuve en était rien qu'en mirant la porte d'entrée. Enfin, la lucarne d'entrée .... le trou d'entrée même .... L'endroit, l'état et la forme du bâtiment ne laissait en rien prétendre à un immeuble d'habitation, et je doutais qu'il s'agissait pour Lynn d'un repère pour y stocker ses petites affaires, et avoir un point de chute pour ses magouilles.

- Tu ne m'emmènes pas chez l'un de tes concurrents pour avoir une récompense à cause de Gyrard j'espère. Maintenant que nous avons partagé tant de choses, je n'aimerai pas que tout cela se termine mal. Je gardais un ton amusé, mais cette hypothèse n'avait rien d'incongrue.

Si elle faisait affaire avec Gyrard, elle n'était peut-être pas seule, et quand je pistais le commerçant, j'avais pu remarquer qu'il y avait des observateurs dans certaines ruelles, pour prévenir d'éventuelles représailles de la part des autorités. Le voyage dans les ombres me fut plus qu'utile, mais à l'heure actuelle, j'étais sous forme humanoïde, et Lynn s'était peut-être bien fait voir de ses comparses pour qu'une charmante réception nous attende en haut de cette échelle.

Apparemment, les seuls à nous accueillir se trouvaient être des coussins usagés et autres affaires comme les vêtements de la demoiselle et autres bibelots. Tandis qu'elle allait ranger dans un coin ses deux cartons volants, je soulevais le couvercle d'une caisse en bois, pris d'une curiosité nonchalante.

Quand elle s'assit sur sa pile de coussins, il en fit de même avec l'autre face à elle, la regardant s'allumer une pipe avec l'un des cristaux.

- Tu détruis aussi négligemment ta collection de cailloux en la fumant ? Étrange ça. Elle savait que je savais, et je n'étais pas dupe désormais sur l'origine et la fonction de ces petites roches. Je lui souris comme pour officialiser cette connaissance commune.

Quand elle me proposa ce liquide inconnu de tout ce que j'avais pu voir auparavant, je la fixais tout en saisissant le verre.

- Tu n'as pas mis de poisons, ou une autre mixture secrète qui me .... et donc nous causerait du tort n'est ce pas ? Je n'aime pas trop sentir des douleurs d'estomac ou ne plus réussir à respirer après m'être désaltéré, ça me met de mauvaise humeur. Mais je vais te faire confiance sur ce coup, en espérant que tu as confiance en tes capacités si tu as tenté le coup.

Levant le verre en sa direction comme pour trinquer seul, je bus une gorgée, le goût était étrange, la texture aussi, et ça ne devait sûrement pas se servir dans les tavernes honnêtes des grandes ou petites villes. Vu mon inexpérience en la matière, aucune idée s'il y avait une drogue ou pas dedans. Je le saurai probablement dans les minutes qui allaient suivre. Je lui rendis le pot plus de la moitié rempli, et le lui tendit, observant sa réaction. Il ne serait guère étonnant qu'elle puisse être immunisée à toute forme de poisons, mais je voulais voir quelle serait sa réaction.

- Quant à mon prénom, je m'appelle Coquelicot. Je marquais un temps de silence, le visage fermé et sérieux, et plusieurs secondes s'écoulèrent avant que je ne reprenne la parole, le ton bien plus amusé. Wriir, je m'appelle Wriir.

Je détaillais la pièce à vivre où Lynn nous avait emmenés, à la recherche de choses insolites qui pourraient piquer ma curiosité. Savoir si une personne était ordonnée ou bordélique, la façon de se vêtir, de marcher, de parler, pouvaient parler se révéler fort utile quand il s'agissait de cerner cette personne. A moins que cette dernière jouait un rôle, et faussait la donne.

- Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler par contre. Je n'ai pas tué cette personne, elle s'est jetée par la fenêtre. Je n'ai pas usé de magie comme tu l'as fait après coup, je n'ai pas usé de force, ni même ne l'ai poussé alors qu'il ouvrait la lucarne. C'est comme si je t'accusais de ce même meurtre. Je laissais à nouveau quelques secondes s'écouler, histoire qu'elle se fasse sa propre réflexion. Bah oui repris-je, si tu étais présente lors que ce "pauvre garçon" comme tu dis s'est défenestré, tu n'as rien, tu l'as laissé mourir. Si tu penses que je suis le coupable, vous auriez pu être à deux contre moi, et je serai peut-être celui qui colorerait le sol de mon sang à cet instant. Tu trinquerais avec ce cher Gyrard de la bonne leçon que vous m'avez donnée. Vous étiez proches tous les deux sinon ?

Je m'étirais un peu, les coussins qui ne payaient pas de mine n'étaient pas si inconfortables que ça.

- Bon, maintenant que nous sommes confortablement installés entre fleurs, qu'attends-tu de moi ? Tu sais que je ne fais partie d'aucune des bandes de voyous de cette ville, et tu te doutes bien que je ne vais crier sous tous les toits ce qui est arrivé à l'homme mort dans la ruelle. Veux-tu une compensation pour la perte de ton commerce, acheter mon silence pour t'avoir vue là bas, ou au contraire me faire chanter pour ce que toi tu as vu ? Autant mettre tout de suite les pieds dans le plat, on pourra parler de sujets plus légers ensuite qu'en dis-tu ?...


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Ven 06 Mai 2016, 19:38

Lynn ne répondait pas au jeune homme. Que ce soit au moment où il soupçonnait un guet-apens ou bien lorsqu'il se méfiait de la boisson de bienvenue. Seul un sourire énigmatique répondait à sa méfiance, bien que Lynn eut tout de même la grâce de lui glisser quelques paroles rassurantes afin qui puisse boire en toute sérénité.

- Les coquelicots sont jolis mais ils tâchent lorsqu'on les écrasent. Je m'en garderai bien, Wriir.

Lynn attrapa la chope à moitié vide et en but le reste. Elle n'était pas une sorcière. Le poison ne faisait pas parti de ses méthodes. D'ailleurs, de méthodes pour tuer, elle n'en avait guère car ce n'est pas dans la nature des magiciens. Ils sont un peu plus vicieux... ou malin ? La nuance est faible mais elle dépend du point de vue.

- Tu es sûr que c'est Wriir ton vrai nom, et pas coquelicot ? C'est un gond mal huilé qui t'a nommé ainsi ?

L'humeur de Lynn s'était légèrement dégradé devant la langue de bois de l'assassin. Très bien, il ne voulait rien lui dire mais ce n'était pas pour autant qu'il devait l'abreuver de sornettes. Elle l'avait entendu parler avec Gyrard avant qu'il ne le tue. C'est lui qui l'avait poussé à sortir par la fenêtre à coup de menace. De plus, les tessons de verre brisés ne s'étaient pas placés dessous tous seuls. Surtout que pour tuer un homme de la corpulence de Gyrard, il en avait fallut un bon paquet et des acérés disposés à la manière de pics. Rien à voir avec les cadavres d'alcool laissés par des fêtards turbulents

Comme tout le monde, la magicienne détestait qu'on la prenne pour une idiote. Son nez se retroussa légèrement mais ne laissa pas d'autre indice sur l'étendu de sa colère. Elle inspira plutôt une autre bouffée de narcotique qui lui détendit légèrement les traits. Wriir s'enquit ensuite de ce qu'il pouvait faire de plus, et Lynn l'observa d'un air interdit. A vrai dire, elle n'attendait plus rien de lui. Il l'avait déjà aidé à évacuer sa marchandise alors qu'il aurait très bien pu s'échapper avec et ce n'est donc que par correction que Lynn l'avait invité chez elle. Cependant, si l'Ombre se pensait encore redevable ce n'est pas elle qui allait le contredire.

-Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpide, cita Lynn. Ca veut dire que je peux difficilement obtenir réparation pour les tords que tu as causé sachant que mon commerce n'est pas très... légal. Alors tu pourrais au moins me faire la grâce de me dire pourquoi ce gars-là - avec qui je n'ai aucune affinité non professionnelle - est mort, m'obligeant à chercher une nouvelle planque. Je suis magicienne. Je suis de nature curieuse.

Lynn s'enfonça dans ses coussins avec un sourire satisfait, lui révélant pour la première fois à quelle race elle appartenait. Peut-être qu'effectivement Wriir disait la vérité quand il affirmait ne pas appartenir à une bande. Il n'avait pas vraiment les manières grossières des bandits et n'avait même pas pris le contenu de la caisse du magasin en s'en allant. Un manque de présence d'esprit évident pour un voleur !... ... M... m*rde ! Elle aussi avait oublié !

Lynn tiqua ensuite sur le dernier point levé par le jeune homme. Il voulait aborder des sujets plus légers avec elle ? La jeune fille étant une fervente assidue de l'école des bourrins, et sachant qu'elle en côtoyait en permanence, elle ne voyait pas vraiment trente-six mille sujets de discussion légers entre un homme et une femme.

-Oh ! Et si tu veux flirter, je ne suis pas vraiment d'humeur, l'informa-t-elle. J'ai horreur que ma journée soit gâchée par des impondérables, et en plus tu es un baratineur.

Lynn prit la pause, fronçant légèrement les sourcils pour prendre un air ténébreux tout en posant une main d'actrice sur sa poitrine. Elle se mit ensuite à imiter la voix de l'Ombre en sur-jouant avec excès.

-"Il est passé par la fenêtre tout seul", "toi aussi tu es coupable", "j'ai menacé de cramer sa maison mais noooon, je n'ai pas provoqué sa mort". "Mon nom c'est Wriir et ça se prononce comme le cri d'un chat qui se coince la queue dans une porte". A d'autres !

Elle se laissa de nouveau tomber sur ses coussins, soufflant violemment dans sa pipe pour lâcher une étoupe rageuse.

-Wriir... Pfft !

Elle roula des yeux comme pour exprimer son scepticisme et se mit à mâchouiller le bec de sa pipe en libérant sporadiquement des nuages orageux.
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Ven 06 Mai 2016, 21:01

La demoiselle n'hésita pas à terminer le contenu de la boisson qu'elle m'avait proposée, et je décidais qu'elle ne l'avait pas empoisonnée plutôt qu'en être immunisée. Je préférais cette version, car simuler une mort quand on l'était déjà était d'un ennui ... mortel....

Visiblement revigorée par son breuvage, Lynn balança des attaques gratuites sur mon prénom. Bien grand lui en fasse, je n'avais aucune estime pour celui-ci, bien qu'elle l'ignorât. Je la laissais le comparer à un gond de porte, puis un peu plus tard le cri d'un chat à qui on écrase la queue. En guise de réponse, je ris.

- A défaut d'avoir du bon sens, c'est toujours une bonne chose d'avoir de l'imagination. Mon prénom est ridicule oui, mais c'est le mien. Si ça te permet de passer tes nerfs et faire mine d'être agréable, je t'en prie, continue. Ce n'est pas comme si Lynn avait un quelconque charme à la voix n'est ce pas ?

Je ne savais pas ce que je faisais là, en ce moment même. Lynn était un témoin gênant, même si je ne savais pas ce qu'elle avait vraiment vu et/ou entendu. Pourtant je l'avais aidé à transporter sa marchandise suspecte, pénétré chez elle ou dans son repaire, c'était difficile à dire, et nous dissertions sur la laideur de mon prénom, alors qu'elle embrayait à présent sur le côté peu légal de son commerce.

- Tu es peut-être de nature curieuse, mais vu le charmant caractère qui te colle à la peau, si j'avais la bêtise de dire la vérité, celle que tu aimerais entendre, tu penserais sans aucun doute "oh mais qu'il est stupide de me révéler son plan alors qu'on ne se connaît même pas ! J'ai déjà vu des assassins dans ma vie, mais des crétins comme lui, jamais !!" Je me trompe ? J'ai évoqué plusieurs hypothèses à Gyrard, il a fait son choix, en son âme et conscience. Aussi je le répète, je ne l'ai pas tué. Tout dans la vie est une question de choix, il y a des bons comme des mauvais. Si je te demande de sauter par la fenêtre, là maintenant tout de suite, le ferais-tu ?...

Je me contentais de hausser les épaules, techniquement si je l'avais tué, il ne serait pas devenu Ombre, aussi avais-je la conscience tranquille. Si dans pareil cas, j'avais une quelconque conscience d'ailleurs. Un peu comme Lynn, je m'affalais dans le tas de coussins qui me servait de siège, tentant d'y trouver un confort somme toute relatif. Je m'égarais dans les volutes de fumée qu'elle crachait par intermittence.

- Là où tu me surprends par contre, c'est que je n'aurai pensé que tu étais une magicienne. Je les imaginais intègres, honnêtes, droits. Comme quoi, on peut se tromper quand on tombe sur une exception.

Je la fixais un instant, et si elle me disait la vérité - ce qui pouvait coller à la façon dont elle avait usé de magie un peu plus tôt dans la journée - je n'aurai jamais imaginé qu'elle puisse appartenir à cette race. Je me demandais ce que j'allais bien pouvoir rencontrer à la réception prévue par leur Reine...

Je ne pus m'empêcher de marquer ma surprise alors qu'en plus de m'affubler désormais de baratineur, elle pensait que je flirtais avec elle. Pour couronner le tout, elle se lança dans une imitation que je pensais être de moi, résumant à l'excès la semaine de travail monstre que j'avais dû préparer pour réussir mon coup. Ne m'attendant pas du tout à cela, je ne savais même pas quelle émotion me caractérisait le plus en cet instant : rire, colère, hostilité, indifférence ?

- Ah bah ça, tu ne manques pas de culot ! Déjà, depuis quand tu t'imagines que je flirte avec toi ? Qui emmène un type qu'elle prend pour un assassin chez elle ou dans son repaire, seule ? Qu'elle invite dans son simili salon à trinquer comme deux amis qui ne s'étaient pas revus depuis belle lurette ? Ça ne ferait pas de toi dans ce cas une fille facile si tu ramènes des inconnus dans un lieu familier et tranquille ?

Bah m*rde alors, c'était la meilleure ça, flirter avec elle, je n'y croyais pas. Je me redressais d'ailleurs sur le coussin-pé - je n'avais pas d'autres noms pour un canapé fait que de coussins - car je ne trouvais plus du tout la situation confortable à présent.

- Quand j'ai demandé ce que tu attendais de moi, c'est que je trouvais la situation tellement surréaliste de m'inviter ici que je pensais que tu avais quelque chose derrière la tête. Quant aux sujets légers, à moins que le seul que tu connaisses soit la drague ou le sexe, c'était pour éviter de disserter pendant des heures sur un type qui était mort, qui est toujours mort, et qui restera mort. Si ça te rassure de te dire que je suis l'assassin, je ne peux pas te contraindre à penser le contraire. En partant de cette hypothèse, si tu veux savoir pourquoi je l'ai tué lui, je n'en ai aucune à te donner. C'est tombé sur lui, point. Tu aurais préféré que ça tombe sur toi peut-être ?...

Ça aurait très bien pu être le cas. Je mirais sa boule lumineuse, logée dans son cou fragile caché par sa longue écharpe. Aucun vêtement ne pouvait dissimuler ce qui représentait son âme. Si je le voulais, je pourrais tellement la harceler, jour et nuit, inlassablement, qu'elle finirait tôt ou tard par mettre fin à ses jours. L'idée commençait même à germer dans mon esprit si elle continuait à me prendre de haut comme ça. Elle me faisait presque penser à mon geôlier, à me prendre avec ce ton de suffisance pour me rappeler que je n'étais rien, absolument rien.

- Je te laisse toi et ta mauvaise période ruminer sur votre sort ou pas ?

Je n'allais pas la forcer à me supporter, pas plus que me contraindre à perdre mon temps ici.

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Mer 18 Mai 2016, 18:26

Oh, oh ! Elle avait peut-être été un peu loin cette fois car Wriir commençait vraiment à s'énerver. Tant qu'il n'en venait pas au main, Lynn se contentait de l'écouter sans s'interrompre tout en tirant sur le bec de sa pipe. C'était avec un vif intérêt qu'elle attendait qu'il vide son sac, sans pourtant montrer le moindre signe de colère. En fait, ce que disait l'ombre, elle en avait déjà parfaitement conscience. Bien entendu que la magicienne n'avait pas un brin de jugeote. Il faut être complètement stupide pour inviter un assassin chez soi. Le type pouvait toujours revenir ensuite pour lui ouvrir la gorge dans son sommeil, mais ça, elle ne le réaliserait que plus tard. Mais en ce qui concerne le qualificatif de "fille facile":

-Je préfère le terme "allumeuse", marmonna-t-elle d'un ton contrarié, mais pas assez fort pour l'interrompre.

Qu'on se le dise, Lynn était une petite peste qui s'amusait en choquant les autres et en les faisant sortir de leurs gonds. La colère permettait de purger une personne de tous  ses artifices afin de révéler sa vraie personnalité, puis prendre les choses avec plus de recul une fois le calme revenu. C'était donc cela que Lynn escomptait en laissant Wriir exploser, afin de le laisser s'ouvrir puisque visiblement il ne comptait pas le faire de bon grés, mais c'était tout le contraire qui était en train d'arriver.

De l'avis de Lynn, c'était sans doute ses accusations de flirt intempestifs qui avaient fait déborder le vase. Une estocade verbale chargée de second degré qui l'avait plus scandalisé qu'amusé. Si seulement elle en savait plus sur Wriir, son approche aurait peut-être été plus adaptée. En effet, faire de l'humour avec une ombre c'est un peu comme déclamer des poèmes à un ogre. Cette race était trop tourmentée pour le jeu des taquineries.

-Je suis désolé, je ne voulais pas me disputer, concéda Lynn qui avait troquée son air bravache pour un ton contrit. Je ne suis pas très douée pour me faire des amis. La faute à la drogue. Hé hé. J'arrêterai un jour... quand j'en aurais plus.

Avec une grimace, Lynn éteignit son narcotique puant et le rangea dans un coin avant de s'approcher de Wriir avec une main tendu, espérant que le jeune homme l'attrape pour une poignée de main solennelle.

-Merci de m'avoir aidé à transporter mes affaires. Je te souhaite bonne fortune dans tes aventures.

Lynn lui décocha un large sourire accompagné d'un clin d'œil espiègle. Aujourd'hui, elle avait perdu un partenaire mais au moins avait-elle fait une rencontre des plus singulières.

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Reculer pour mieux sauter, ou pas ... [Lynn Dae & Wriir] [Terminé]

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