Neah serrait les dents dans un sourire, son coeur palpitait d'impatience et ses mains intenables ne pouvaient que s'ouvrir et se refermer sur le manche de son fauchard. Parfois, son pied tapait sur sol dans un rythme régulier qui irritait les autres combattants, mais ils n'osaient pas trop lui faire de remarque : il ressemblait à un fou empressé de se rendre sur le front et de combattre les Démons. Une hâte que l'Ange avait du mal à contenir. Mais qu'est-ce qu'il lui était arrivé ? Qu'était-il advenu de cet homme si innocent et bon de nature ? Pourquoi un tel empressement ? Il ne saurait le dire lui-même. Le monde était ainsi fait : sanglant et égoïste. Vivre en dehors des murs protecteurs de sa cité altière lui avait balancé cette simple vérité au visage. Ou plutôt, Mancinia l'avait mis devant les faits. Elle était aussi égoïste et meurtrière que les autres, mais elle le faisait par nécessité de survie. Lukiel avait raison : sans les Démons, l'Humaine aurait eu une vie qui ne l'aurait pas contrainte à être ce qu'elle est actuellement. Son coeur se serra au souvenir de la ravissante brune. Égoïste et meurtrière, sans doute, mais incroyablement intelligente et à l'esprit paisible en des temps moins sombres. Pour leurs actes anciens ou récents, les Démons paieraient. Neah s'en faisait le serment ! Et il ferait en sorte de demander ce qu'il avait à demander à Mancinia lorsque tout ceci serait terminé !

Soufflant l'air de ses poumons pour reprendre contenance, l'Ange savait que tous ne partageait pas son point de vue, ou de celui de ses nouveaux camarades, mais ils finiraient bien par comprendre qu'ils n'étaient pas dans le tort : ils devaient faire comprendre aux Démons que l'équilibre était fragile et que s'ils n'étaient pas capable de le respecter, ils seraient eux-mêmes exterminer. Était-ce si difficile à comprendre ? Était-ce si aberrant ? Pourquoi refuser de voir l'évidence quand elle vous pend au nez ? A commencer par ses parents : ils avaient été contre son départ. Ils avaient été résolument contre l'investissement que leur fils fournissait envers les combattants angéliques ; ce sont des Extrémistes, tu n'es pas ainsi ! Tu n'es pas un soldat, tu n'as rien à faire sur le front ! Ces paroles ne l'avaient pas atteint comme ç'aurait été le cas il n'y pas si longtemps. C'était surtout Neah qui ne les comprenait guère. En quoi n'avait-il pas sa place ici ? Il était fier de défendre les siens ! Depuis les portes de la Citadelle Blanche à l'expédition de Lukiel, de sa rencontre inopiné avec le Héros de l'île à la promesse que Mancinia lui avait faite : c'était de ça qu'il était constitué et rien ne changerait plus. Ils allaient tous guerroyer ensemble dans un but commun, l'appel aux armes ayant pris de l'ampleur ces derniers temps, au point que tous les soldats aptes ayant été enrôlés !

Cette atmosphère instable qui avait pris à nouveau possession du monde n'avait été étouffé qu'un temps, durant cette accalmie que quelques-uns essayaient de maintenir à flot, mais qui n'avait pas résisté. Il était dans la nature des êtres maléfiques de détruire l'équilibre fragile, aimant sans vergogne franchir les limites. Les Démons avaient assiégés Bouton d'Or, mais les Reprouvés avaient repoussés ces demeurés. Comment se sentaient-ils ? Frustrés ? Enragés ? Les dégâts qu'ils avaient faits le laissaient croire. Eux, un peuple puissant ? Laissez-le rire. En ce lieu, les soldats se rassemblaient en ce début de campagne qui s'apprêtait certainement à laisser son emprunte dans l'Histoire. C'était la cohue dans tous les recoins, chacun veillait à ce que tout soit en ordre avant le départ des soldats et autres volontaires. Désormais, les Anges avaient choisis de s'attaquer aux Démons sans attendre : la guerre tant attendue venait de démarrer ! Cette querelle immense qui déchirait le coeur des terres du Yin et du Yang atteignait son sommet. Neah était conscient que du sang coulerait, mais ce serait surtout celui de ses ennemis. Ce serait là une véritable immersion dans le monde sanglant de la guerre, loin de la bataille ayant secoué la Citadelle Blanche des mois auparavant et où l'Ange était encore tremblant de peur à l'idée d'avoir tué un être démoniaque.

Ce combat-là avait littéralement changé son existence, il y avait ôté la vie à un être vivant alors qu'il ne l'avait jamais prise à quiconque. Mais est-ce que la vie des Démons valait celles d'autres races ? Non. En aucun cas. Ils étaient un véritable fléau sur ce monde et il était juste de vouloir y mettre un terme. Neah se redressa en levant son regard vers le ciel. Est-ce qu'elle voyait le même de là où elle était, sur l'autre front ? Les Démons étaient inconscients du piège qui se refermait inexorablement sur eux. La Justice était avec eux. Drejtësi était la protectrice des Humains, elle ne laisserait certainement pas Utopia être détruite par des engeances absurdes ! Désormais, les Démons allaient payer le fait d'exister. Neah ferait en sorte de mettre Mancinia à l'abri de ce genre d'individus méprisables...C'était son devoir d'Ange Gardien.

Post I | 857 mots

L’heure fatidique approchait de plus en plus, l’assaut allait bientôt être lancé dans le camp des Démons ainsi que de leurs alliés, et l’excitation du mercenaire montait croissante jusqu’à atteindre son paroxysme. La guerre était sur eux désormais, nul ne pouvait y réchapper, n’y même l’ignorer, et chacun avait choisit de quel côté il désirait se ranger, que ce soit du côté des Anges ou au contraire celui des Démons bien que d’autres avaient préférer s’enfuir le plus loin possible des conflits. Mais cela il en était hors de question pour le guerrier, sa place ne pouvait être que sur le champs de bataille et nulle part ailleurs. Pour rien au monde il ne manquerait un tel événement qui allait être gravé à jamais dans le cours de l’histoire. L’affrontement silencieux qui se déroulait entre les deux peuples prenait maintenant forme, Anges et Démons allaient enfin pouvoir régler cet éternel conflit qui les opposaient depuis la nuit des temps.
Kain inspira profondément, commençant à se préparer pour le départ imminent de l’armée démoniaque. Ayant rejoint les rangs de ses derniers, l’Elémental se sentait bien plus proche de ceux-ci. Libres, ils pouvaient faire tous ce qu’ils désiraient, contrairement aux Anges avec toutes leurs règles à respecter et ses péchés à ne pas commettre au risque de devenir un Déchu. Non, vraiment, rejoindre les Démons était le meilleurs choix pour lui. D’ailleurs, le mercenaire doutait fortement de pouvoir être accepté parmi les Emplumés, que ce soit par son comportement ou son caractère. Au moins pour cela, leurs opposants s’en fichaient bien, ce qui convenait très bien à Kain qui allait pouvoir s’en donner à cœur joie sur le champ de bataille.
Attachant les lanières de son armure, le fils du feu finissait alors les derniers préparatifs en vérifiant et fixant les parties restantes de son équipement, tandis que l’une de ses connaissances s’approcha de lui. Un Tentateur qu’il avait rencontré lors de l’assaut précèdent des Démons sur les Terres d’Émeraudes, et grâce auquel il se trouvait ici en ce moment même. Car rejoindre le camp démoniaque était chose peu aisé, ceux-ci ayant une fâcheuse tendance à tuer tous ceux n’appartenant pas à leur race. Enfin son camarade lui demanda s’il était prêt à se mettre en route pour Utopia, la cible qu’ils s’apprêtaient à attaquer. Kain avait déjà fait un tour à la citée des Humains pour un bal, en compagnie d’Alyska, il n’y a pas si longtemps de cela. La décision du seigneur des péchés le surprit quelque peu, pensant qu’ils allaient se diriger directement vers la Citadelle Blanche, mais le guerrier s’en fichait bien au final temps qu’il pouvait combattre. De plus s’ils pouvaient éliminer cette satanée anti-magie propre aux Humains, ce n’était pas plus mal tout compte fait.
Fixant la dernière partie de son armure, le mercenaire se leva brusquement, et de toute sa hauteur, en un cliquetis de métal tout en accrochant son immense épée sur son dos dans un même geste. Fixant son regard de braise sur le Tentateur à ses côtés, l’Elémental s’adressa à ce dernier en quelques mots.

Allons-y !


La troupe était en marche, formant une masse noire et compact en contraste avec les plaines verdoyantes des Terres d’Émeraude, tout en laissant derrière elle une terre totalement labourée par les pas des combattants démoniaques et nourris du sang des imprudents croisant leur chemin.
La route était encore longue, la patiente du mercenaire fut mise à rude épreuve, mais inexorablement, ils se rapprocheraient d’Utopia et mèneraient le siège de cette dernière. Soudain, quelques cris commencèrent à retentir dans les rangs des Démons tout en pointant le ciel du doigt. Intrigué, Kain leva la tête, comme la majeure partie des personnes présentes autour de lui. Un rictus illumina alors son visage, la vue des silhouettes blanches s’approchant de leur position fit bouillir son sang, tout en réveillant en lui ses instincts de guerrier. Posant une main sur le manche de son épée, le fils du feu commença à accélérer le pas en se frayant un passage parmi les nombreux combattants, avec pour seul envie celle de rejoindre le front en première ligne.
La horde démoniaque et l’armée angélique allaient inexorablement se rencontrer, en plein sur Stenfek, ce qui n’allait clairement pas arranger l’un ou l’autre des deux camps. Mais peu importait ce détail, car Kain commençait déjà à exulter sa joie à l’approche du combat imminent.

Debout et anxieux pour ses camarades, Zéphiel regardait le ciel avec une question qui lui brûlait le bout des lèvres : pourquoi maintenant alors que tous les peuples se déchiraient pour savoir qui régnerait là haut, plus haut que chacun d'entre eux. Serrant son poing le plus fort qu'il pouvait, un vent frais passa au dessus de sa tête et celle de beaucoup d'autre. Il faisait partit d'un petit bataillon qui se tenait prêt pour répondre aux ordres de Kahel, leur Élu. Inspirant lentement pour détendre son esprit et laisser sa magie affluer dans tout son être, le blond écouta sagement avant de rallier les cris d'enthousiasme de la foule suite à sa première intervention. La deuxième eut moins d'impact et pourtant pas un seul des anges ici présent, il en était persuadé, n'avait omit d'écouter leur Élu.

Puis, les plumes voletèrent et les anges volèrent à la suite de Kahel. Sa vitesse était impressionnante et pourtant, motivé par ses paroles, la volonté d'éradiquer leur ennemi de toujours et celle de protéger les innocents, ils suivaient son rythme sans broncher, bien au contraire, certains auraient même voulu aller encore plus vite au risque de se fatiguer avant le combat.
Observant autour de lui, Zéphiel aperçu quelques uns de leurs alliés dans les rangs qui usaient soit de magie soit de créature magique pour voler dans leur rang et ne pas les perdre.
Seconde après seconde, la distance entre leur terre et le terrain de leur affrontement s'agrandissait. Une chance finalement que les démons ne décident pas de venir une nouvelle fois sur leur sol, il aurait moins de soucis pour les siens, car ceux qui étaient à ses côtés étaient tous de valeureux combattants ou volontaires. Pas un seul n'était là par pur hasard dans leur rang.

La terre fut en vue et les démons semblaient encore loin, pourtant, les mots de l'Élu retentirent une fois encore. Stenfek serait le théâtre de leur guerre.

Il avait encore changé, pas seulement dans son accoutrement, toujours simple sans protection car il n'en n'avait pas la force, mais surtout dans sa mentalité envers les démons. Il n'était pas en colère contre eux, se serait leur donner un avantage sur lui pour le corrompre, il éprouvait de la pitié et peut-être même un peu de tristesse quant à leur condition et leur ambition.
Saisissant sa lance qu'il avait emmené cette fois-ci dans ses deux mains, l'ange se posa sur un toit quelques brèves secondes pour comprendre ce qui se tramait tout autour de lui. L'ombre aux ailes noires était impressionnante et leur péché empestait jusqu'ici. Faisant une moue un peu dégoûté, Zéphiel décida d'oeuvrer en premier lieu pour un petit repérage des troupes ennemis et, levant ses yeux sur Kahel qui s'occupera certainement de son côté du Seigneur adverse, il envoya une petite prière muette pour ses amis qui feraient leur possible au sein de la Citadelle si jamais il se passait quoi que se soit.
Gardant ses ailes immaculées aux extrémités dorées déployées, le blond reprit son envole et se faufila entre les ruelles, survolant les réprouvés, les familles en difficulté, cherchant à fuir. En son fort intérieur, les laisser ainsi lui brisait l'âme, mais s'il ne se battait pas contre les démons, les pertes seraient encore plus important que s'il faisait du cas par cas.
Sans dépasser son Souverain, Zéphiel se rapprocha assez sans gêner ses coéquipiers puis pris autant de hauteur qu'il le pu pour surplomber la scène. Ils étaient nombreux, au moins autant qu'eux pour le moment. Il y avait de tout, comme dans leur armée, mais les anges avaient cet avantage, du moins le croyait-il, qu'ils avaient des spécialistes dans la guérison.
Dans ses mains, sa magie commençait à se voir, sans doute l'adrénaline malgré lui qui se manifestait. Souriant, Zéphiel inspira et écouta le souffle du vent avant de retourner dans les rangs et d'encourager d'un petit signe de tête ceux qui se trouvaient alors à ses côtés. Il avait pu, par l'aura qu'il dégageait, trouver la cible qu'il chercherait à évincer à tout prix pour affaiblir les rangs ennemis. Un démon élégant, mais avant de le tuer, il faudra l'atteindre et rien ne lui promettait que se serait chose aisé.

Rp Spécial |
La guerre n’admet pas d’excuse
« Le jour où ils partirent au front »

Sur un point surélevé, sur lequel nous pouvions avoir une vue d’ensemble sur la Citadelle et ses jardins, nous attendions patiemment que les troupes angéliques approchent. Nos visages, tournés vers la séparation que dessinait l’horizon entre le Ciel et la Terre, se laissaient docilement caresser par le souffle du vent qui s’élevait dans le firmament et qui ébouriffait nos cheveux en les apportant devant nos yeux, comme un rideau qui, dès cet instant, nous cacha l’éblouissant Soleil qui brillait au-dessus de nos têtes. Je le pris tout de suite comme un signe de l’imminent affrontement que nous allions bientôt livrer. L’appel fut plus rapide que nous nous y étions attendus. Karlhaven nous avait rassemblé tous ensemble en urgence, affirmant que l’Élu avait enfin choisis de lever une offensive contre les assauts des Démons. Ces êtres exaspérants en auraient bientôt fini avec leurs excès et leurs attaques constantes contre l’humanité.

« Capitaine… » S’exclama soudainement Lyoons en se tournant vers Karlhaven, ce dernier ne lâchant point la Citadelle des yeux, comme un veilleur dans sa tour, qui surveillerait les mouvements de l’horizon.

Le bleuâtre de son regard balayait l’île immense, cherchant on ne savait trop quoi dans son éclat luminescent. Ou bien méditait-il sur la guerre à venir? Sur les ordres qu’il allait bientôt devoir nous donner? Sur les vies potentielles que nous devrions perdre pour gagner cette guerre? Nous avions beau le fixer de tous nos regards, aussi attentifs et scrutateurs que celui des vautours, ses pensées nous étaient complétement voilées; ses craintes nous étaient inaccessibles; ses espérances ne nous étaient pas partagées. Pourtant, la blancheur qui rayonnait autour de lui, comme un halo de douceur, parvenait à repousser nos propres angoisses et nos propres frayeurs face à la bataille qui allait s’en suivre. Il y avait chez notre Capitaine une aura des plus paisibles et sécuritaires, douces mais également autoritaires, qui nous obligeait, sans grand effort, à le respecter comme un sujet devant son Roi. Il était si naturel, rien d’être bien exceptionnel, mais il avait du cœur et une tête sur ses épaules pour ne pas s’éparpiller dans tous les sens. Et c’est de cela que nous l’admirions tous, fascinés par la prudence et les raisonnements rationnels qu’il déployait pour justifier chacun de ses choix et de ses actes. Il ne regrettait rien, mais nous savions tous, pour l’avoir accompagné si longtemps sur les routes de l’aventure, que des fragments de regrets persistaient en son âme de justicier, car tout héros qu’il soit nourrit certains regrets, porte sur son dos certaines erreurs que même les aléas du temps ne sauraient faire oublier; seule la Force de leur esprit leur permettant de progresser et, finalement, de s’accomplir comme celui qu’ils sont devenus.

« Karlhaven, les Anges ont commencé à bouger… » Nous apprit alors Primevère, notre Œil Perçant, qui, de ses yeux aussi affutés que ceux d’un oiseau de proie, défiait littéralement les notions de mesures et de longueur pour voir bien au-delà de l’œil ordinaire.

Et, comme un seul homme, nous levâmes les yeux vers le ciel, là où des centaines d’Anges venaient de prendre leur envol en direction de la guerre. À ma grande surprise, je reconnus un visage à travers les centaines qui se succédaient. Entre tous, elle était la plus reconnaissable et la plus reconnue de tout le royaume angélique. L’Élu! Pensais-je en suivant des yeux la progression des guerriers. Leurs ailes étaient d’un blanc pur et laiteux, aussi immaculées que la neige qui couvrait les sommets vierges des montagnes de l’Eldelweiss. Fasciné par la grandeur de cette armée, par la prestance de notre Roi, qui menait ses hommes avec une main de fer, comme un véritable chef militaire, je ne perçus pas tout de suite l’agitation qui prit, soudainement, l’ensemble de notre petit groupe. En me retournant, je compris tout de suite ce qui se passait: Karlhaven venait de déployer ses ailes et, d’emblée, le reste de notre groupe l’imita presque instantanément, prêts à prendre notre envol pour rejoindre nos compagnons qui partaient au front.

« Allons-y. Le Mal que propagent les Démons arrive à sa fin. Nous les arrêterons, coûte que coûte. »

Il nous jeta un regard bref avant de tendre ses ailes et de se propulser dans les airs. Aussitôt, nous le suivîmes dans sa lancée, rejoignant les rangs de nos camarades, l’arme au poing, le regard reluisant. Nos cœurs battaient à tout rompre, bienheureux de pouvoir enfin servir à la cause, de pouvoir annihiler toute menace de la part de ces êtres démoniaques. Notre heure sonnait enfin. L’heure de détruire à tout jamais le Mal de ces Terres et de les renvoyer, lui et ses misérables serviteurs, en Enfer.

Du coin de l’œil, j’aperçus mon frère voler à mes côtés et, comme s’il avait senti mon attention tourné vers lui, il se mit à me regarder, attendant que je m’explique. Et je n’eus qu’un hochement grave de la tête à lui offrir, qu’il me rendit avec la même solennité.

« Toujours ensemble, dans la paix comme dans la guerre, mon frère?

- Oui, toujours. »

Alors, nous entendîmes la voix du Souverain, l’alerte faisant bien rapidement le tour des rangs. Nos regards, à mes camarades et à moi, se tournèrent dès lors vers le territoire qui nous faisait face.

Les voilà… Cette pensée, j’en étais certain, avait traversé l’ensemble des esprits de notre petit groupe. Je les regardais tous une dernière fois avant de baisser mon altitude. Karlhaven, l’Incorruptible; Isméralda et ses yeux de fauve; Greydan et ses lances; Primevère, notre Œil Perçant; Lyoons et sa lourde épée; Chromwell l’Imperturbable… Il manquait Vaence, notre petit aide-soignant, Anton le Fantôme ainsi qu’Iseult au Cœur d’Or, tous les trois restés auprès des innocents qui avaient fui la Citadelle pour apporter leur aide. Mais même absents, ils étaient avec nous. Leurs pensées nous accompagnaient, vibrant des mêmes désirs, bataillant pour le même but: éradiquer les instigateurs de tant de souffrance et de maux sur ces Terres.

Et les voilà.

Ils étaient là.


☯ 1 010 mots | 1 post

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Déjà quelques jours depuis cette nuit mouvementée, sa plaie avait guérie à merveille. Les talents de l'aubergiste en guérison était surprenant et l'Orisha n'allait pas s'en plaindre. Payant largement son dû pour la chambre et les soins, bien que plusieurs lui avait offert la gratuité en échange de son aide apporté. Il avait refusé, ayant bien apprécié cette nuit de défoulement, un véritable remède en soi pour expier le méchant qui sommeille au fond de l'esprit. Plutôt ironique n'est-ce pas de vaincre le mal par le mal... Les rumeurs de conflit encore plus violent se répandaient comme une trainées de poudre au vent, les anges allaient mené l'assaut ni plus ni moins contre les démons pour faire cesser plus longuement leur oppression.

Ethan prit autant de renseignements que possible et fit route pour la Citadelle des Anges d'où le glas serait sonné pour annoncer le mouvement vers le point de contact, le lieux où la mort serait bien présente dans les heures à venir. Bon orateur, il parvint à être reconduit sans trop de délai sur l'île que représente la cité des Anges, recevant les indications pour l'emplacement d'un bataillon qui sous peu serait appelé à s'envoler. L'Orisha arrivant juste à temps pour entendre le discours de l'un deux qui surplombait le groupe, ses grandes ailes battant lentement l'air pour rester sur place et profiter de cette position dominante pour exprimer son discours.

Les ordres étaient clairs, la méthode d'approche, les possibilités de rencontre au-dessus de l'eau puis sur le continent. Ethan redoutait la première version, sachant qu'il n'y serait d'aucune utilité, n'ayant pas d'ailes pour se mouvoir avec aisance. Sa lévitation ne pouvant tenir des heures, combattre en plus serait une excellente façon d'épuiser ses forces magiques. L'homme cria sa satisfaction en coeur avec les Anges, sa joie de trucider à nouveau des démons. L'envol fut annoncé et l'homme gardait un doute énorme de sa capacité de vol à long terme. Il interpella deux mâles de forte stature.
- Dites, vous voulez bien me soulever jusqu'à temps d'avoir passé les barrières ? Je vous aide de ma lévitation et ensuite vous me poser sur l'eau. C'est bon ?
- Sur l'eau ? Tu vas te nager ?
- Non encore mieux. Faites moi confiance.
- C'est toi qui voit.
- Merci !

Ethan se sentit soulever, se faisant plus léger grâce à sa capacité de léviter pour ne pas épuiser ses porteurs qui comme demandé lui firent poser les pieds sur la surface bleutée. L'eau se fit calme et l'Orisha leur envoya la main pour les remercier, le voyant flotter littéralement.
- Allez je vous suit !
Il se mit à courir comme un fou, véritable débile qui poussait son agilité et sa puissance motrice au maximum pour parvenir à suivre le rythme des ailes. Certes il s'épuiserait mais il appréciait tellement le contact de l 'eau que ça le revigorait. Levant les yeux, au loin un nuage sombre, les démons qui avançaient en masse droit devant. Ethan avait sur lui l'ombre des Anges, nuage protecteur au-dessus de sa tête.

Atteignant le continent, la cité approchant de plus en plus. «M*rdre, le croisement va être pile au-dessus !» Le résultat était évident, les Démons et les Anges allaient se rencontre au-dessus de Stenfek. Les Réprouvés allaient se mettre de la partie en prime pour défendre leur territoire, trois peuples se déclarant une guerre sans merci pour celui qui osait envahir dans le but d'éradiquer. Les défenseurs avaient cette même mentalité que de faire disparaître à jamais cette race maudite source de péchés. Ethan maintenant aux portes de la ville, on le laissa passer, grimpant sur les toits pour rejoindre les hauteurs et s'approcher du combat, se maudissant de ne pas avoir une arme à distance pour affaiblir l'ennemi. Il ne manquait plus qu'à attendre les ordres de Kahel, en profitant pour reprendre son souffle et un peu d'énergie.