Le combat avait rapidement fait rage dans les souterrains, le bruit de la lutte résonnait sur les parois. Le regard de l'orisha se posant sur ses adversaires qu'il rejoignait, percevant sans mal la nature des démons alors que l'entourage derrière lui resplendissait amenait la lumière angélique. Ethan se savait entre deux feux, aidant autant qu'il put ses alliés afin d'essayer de mettre un terme à cette situation, à cette guerre qui faisait rage au coeur de la cité des réprouvés. Agile, il combattait comme il pouvait, essayant d'éviter les blessures tout en causant le plus de dégâts possible. Le nombre de protagonistes était pourtant réduit mais semblait sans fin, ni d'un côté ni de l'autre les combattants devenait des morts ou des blessés graves. Certes plusieurs eurent des lésions, coup de lames perdues ou mal évitées, Ethan avait eu beau jouer de ses talents mais il fut surpris par une un objet contondant dans son mollet. Lui arrachant un cri de douleur qui fit écho dans les tunnels, se retournant d'instinct dans un élan de rage pour trancher la tête du démon qui avait osé.

Genou au sol, essoufflé, l'orisha tentait de se faire un garrot pour stopper l'hémorragie, regardant sans cesse autour de lui pour ne pas subir un nouvel assaut qui lui serait fatal dans ce moment de faiblesse. Soudain du bruit, beaucoup de bruit, de lourd pas en approche, Ethan cherchait partout dans la faible clarté mais ne voyait que des ailes. Ne pouvant distinguer si c'était bon ou mauvais pour lui, une impression que tout était mélangé. Alors qu'il terminait de serrer son bandage, il entendit un bruit sourd et tout devint noir, s'écrasant contre le sol sans la moindre retenue outre celle d'être déjà à genou plutôt que debout.

Une vive lueur l'ébloui lorsqu'il ouvrit les yeux, ouvrant et fermant à plusieurs reprises pour s'habituer. Tout était trop blanc, trop propre, il ne pouvait être encore dans les sous-sols. Essayant de se redresser, il eut aussitôt des vertiges, le forçant à rester allonger, tournant plutôt la tête lentement pour regarder les alentours. Une série de lits, des patients de diverses races, soit des gens ayant été coincé par la guerre soudaine ou bien des personnes comme lui qui était venu à la rescousse. Du moins tel était la supposition qu'il pouvait en tirer pour le moment. Repliant sa jambe qu'il savait amoché, relevant la tête pour voir, il fut soulager de voir un bandage propre et l'absence de sang à quelconque endroit. Ethan avait été soigné et la guérison semblait en bonne voie malgré l'élancement dans sa jambe qu'il allongea de nouveau pour ne pas forcer ses muscles tout de suite.

Voyant une femme aux longs cheveux d'ébène vêtue d'un sarreau blanc passer, il fit signe de la main. Heureusement pour lui, elle perçu son faible mouvement et s'arrêta à son chevet.
- Que puis-je pour vous ?
- Où sommes-nous ?
- Dans le centre de soins de Stenfek.
- Que c'est-il passé ?
Elle ouvrit le dossier de l'orisha posé sur la table à côté du lit, en fit une brève lecture et le déposa.
- Trouvé dans les souterrains, assommé parmi de nombreux autres pour stopper le conflit. Vous êtes chanceux de ne pas avoir des ailes noires je dirais.
- Merci... dites-moi, quand pourrais-je partir ? Je n'aime pas particulièrement resté au lit, une mauvaise impression de restriction.
- Votre plaie est refermé, seulement la marche est permise mais à petites doses.
- Je garde mes armes à ma ceinture donc.
- Vous avez bien compris messire orisha.
Elle fouilla dans la poche de sa longue blouse blanche et lui tendit un sachet d'herbes.
- Infusion une fois par jour, pour prévenir l'infection.
- Merci.
La femme lui attrapant le bras pour l'aider à s'asseoir sur le lit, veillant à ce qu'il arrive à se tenir droit puis l'aidant à descendre les jambes et mettre pieds au sol. Ethan grimaça aussitôt lorsqu'il appliqua une pression.
- Je vais marcher de travers mais j'y arriverai... je crois.
L'orgueil prenant un peu le dessus, se dirigeant lentement vers la sortie, laissant ainsi son lit à une personne qui serait plus amoché que lui. Ne sachant pas vraiment où se rendre ni quoi faire en cet instant, se disant que prendre le chemin de la maison sur un cheval était sa meilleure solution.

Résumé:

Neah était complètement désorienté sous l'effet de son sort, ce dernier aspirant le peu de magie qui lui restait. La fatigue, la chaleur accablante ou le manque d'air étaient des combinaisons détonantes au beau milieu d'une bataille qui durait depuis plusieurs heures. Sans parler que les quelques secondes à réagir ne faisaient qu'accentuer la fournaise dans laquelle ils se trouvaient tous. Le danger devenait de plus en plus grand que les flammes magiques dévoraient tout, des pans entiers de maison s'écroulant sur les combattants des différents camps. Et eux, au coeur de ce tumulte, n'étaient pas épargnés. C'est après avoir dévié la lame que tout semblait s'enchaîner et se suspendre en même temps. C'était un sentiment étrange et soudain que tous devaient vivre à des degrés divers. L'Ange vit son camarade chanceler après quelques pas et il ne le rattrapa qu'à la dernière seconde, avec le peu de force qu'il lui restait. Tombant avec lui au sol, mais amortissant tout de même sa chute tout en laissant la personne dans son dos choir sans émoi. Il n'avait pas de temps pour ce dernier, peut-être lorsque celui qu'il tenait dans les mains serait plus réactant. Pendant un instant, le guerrier le cru mort d'une blessure invisible, mais ce n'était pas le cas. Seulement, son regard était perdu dans le vague...

— Hey ! Reprend-toi !

Neah secoua Isley pour qu'il reste en sa compagnie, hésitant à lui coller une bonne claque pour le ramener sur terre. Pourtant, il dit clairement que son compagnon était en état de choc. Lui qui était si vaillant, qu'avait-il subi pour devenir aussi aphasique ? Regardant à droite à gauche, il comprit que les Jumeaux avaient été séparés et si...Et si l'autre était... ? Non. Ce n'était...Une goutte s'écrasa dans ses cheveux roux. Froide. Rafraichissante. Relevant son regard vers le ciel avec surprise, l'Ange accueillit la pluie salvatrice qui calmait les ardeurs de l'incendie au fil des minutes, ne laissant qu'une fumée âcre dominée les sinistres environnants. Pourtant, lui-même faiblissait. Une magie noire insidieuse les rendaient tous malades sans qu'ils en aient conscience, affaiblissant leurs forces amoindries à cause des combats incessants. Aucun des deux camps ne voulait abandonner. Parmi cette équipe de secouristes, quelqu'un lui ordonna fermement d'aller au centre de soin pour enlever toute la mauvaise magie qui se perdait dans son corps. Isiode était sorti des décombres encore fumants et en prenant son Jumeau par le bras pour le redresser, il n'hésita pas un instant à l'amener près de lui pour s'assurer que tout irait bien. Ça devait aller bien, c'était obligé.

— Ne t'en fais pas. Ton frère est vivant. Tout ira bien, tu verras !

Même s'il était optimiste, Neah n'était pas idiot au point de croire que des paroles ou ses envies changeraient quoi que ce soit à cette situation. Venir dans la ville n'avait pas été l'idée de l'année et il craignait qu'un piège ne se referme sur eux sans qu'ils ne s'en aperçoivent. Traînant des pieds avec difficulté en essayant de soutenir son camarade, quelqu'un vint l'aider tant il ne semblait plus être capable de rien et, franchement, ce n'était pas de refus. Il suivait le mouvement, gardant la cadence avec difficulté, mais avant même de parvenir dans ce campement de soins, une voix vrilla dans son esprit et manquait de le désarçonner pour de bon. C'était celle de l'Élu des Cieux qui prévenait des manoeuvres de l'adversaire. Lequel ? Aucune importance, ils étaient tous des ennemis. Les Démons, comme les Réprouvés, qui ne savaient pas rester à leur place. Ces derniers avaient causé autant de dégâts que les deux rivaux éternels. Ça ne pouvait pas continuer, Neah ne pouvait pas laisser les autres combattre à sa place et à ce en quoi il croyait. Faisant demi-tour à peine arrivé, il se refusait de rester là à attendre le décompte des victimes de sa patrie.

— Il faut...Il faut que j'y retourne.

Pourtant, l'Ange ne savait plus faire un pas devant l'autre et s'effondra à genoux. Tapant rageusement son poing dans la terre humide, furieux face à son impuissance.

— Vous avez besoin de soins. Venez, combattre dans votre état ne ferait que vous mettre en danger !

Neah était pourtant un guerrier, pas un malade. Bien que protestant, il essayait de se convaincre que mourir n'était pas la décision la plus intéressante qui soit...

Post V | 723 mots

Ils étaient passés à la vitesse supérieure. Tous sans exception. Le train de la Grande Guerre ébréchait son dernier voyage jusqu’au terminus, les plus fins le comprendraient au plus tôt. Qu’importe qu’il soit encerclé ou encore estropié à divers degrés, il se sentait la force de poursuivre tant que les Démons n’auraient pas décroché la victoire. L’une de ses collègues était venue lui prêter main-forte, se servant des cieux pour aller ôter les lances des soldats qui lui refusaient le passage. Un sourire béat prenant trace sur son visage, il plongea tête la première entre les lames affilées, profitant de la distraction de la femme pour en abattre le plus possible au moyen de ses poings. Plus que jamais satisfait, il se sentait comblé d’avoir endurci son mental en vue de ce jour. Quelques opérations dissuasives parvinrent à le blesser ici et là, mais rien qui ne puisse réellement l’immobiliser. Au bout d’un certain nombre de tentatives frôlant l’acharnement, le groupe des protecteurs décida finalement de renoncer à son homicide. Bon calcul. Ils avaient fini par comprendre qu’il ne décèderait pas avant d’en avoir définitivement terminé avec son œuvre. Libéré de ces derniers, il tourna vivement le visage pour voir ses frères et sœurs se faire prendre par des filets adaptés pour l’événement. Les Démons n’étaient pas les seuls mirés par cet affront, puisque les Anges furent aussi capturés en grand nombre, semant ainsi la panique générale dans toutes les ligues. Cela ne pouvait signifier qu’une chose ; que les Réprouvés étaient passés à l’étape supérieure.

À présent, ils ne désiraient qu’un seul et unique dénouement : leur survie. Les animaux acculés étant les plus intrépide, c’est maintenant que tout allait se jouer. Si les deux camps opposés étaient bel et bien dans le même bateau, cela n’augurait aucun changement de bord pour la suite. Les Anges restaient leurs cibles principales. En revanche, le Démon ne pouvait pas laisser les siens dans l’embarras, c’est pourquoi il se détourna légèrement de son objectif premier. D’un mouvement ample des ailes, il s’éleva à mi-hauteur pour s’adresser à sa compatriote. « Merci du coup de pouce. Je vais aller aider les nôtres. Tu peux me suivre si tu le souhaites, sinon arraches le plus de vies à ces pauvres emplumés. » Par le biais de quelques battements supplémentaires, il rejoignit les captifs, drainés par ce filet remarquable. Dès lors à proximité, Zane libéra une puissante vague noire, non pas en plein sur la foule d’individus, mais directement sur le sol. En procédant ainsi, il souleva un épais tapis de poussière, se relevant au-delà des hauteurs. Profitant de cet cécité pour passer à l’action, le nuage se déforma grossièrement, après quoi des cornes en giclèrent, suivies de son front qui percuta de plein fouet l’un des nombreux bourreaux pour lui faire lâcher prise. Puisant dans sa réserve pour faire éclabousser sa puissance comme celle d’un volcan qui passait de l’émission de magma à l’explosion, il tira férocement sur les liens pour les arracher, permettant ainsi la libération de plusieurs membres de sa tribu.

Ceux-ci le remercièrent d’être venu les secourir. « Pas le temps pour le bavardage. Rendez-vous utile et libérez les autres prisonniers en vous démarquant des cibles. » Ils étaient boiteux, mais ce n’était pas son problème. Certains d’entre eux avaient le don de panser les plaies et de ressouder les os. Dans tous les cas, ça ne sentait pas très bon compte tenu de l’empiétement de l’armée ennemie qui avançait doucement pour tous les brider. Puisqu’ils ne lésinaient pas sur les moyens, autant libérer ses propres atouts. Tel l’Aether des poulpes qui jadis semait la terreur d’un millier de ses tentacules pour punir les infidèles, Zane se posta près des guerriers formés en cercle pour laisser sa douce toison créer un accès. Plus acerbe que les serpents et plus téméraire qu’une anguille, la forme reptilienne de ses cheveux s’embobina autour des mollets de ces messieurs, les déséquilibrant sans délai quand il les appela à rentrer dans sa tanière. Les évadés s’engouffrèrent dans cette ultime ouverture, rejoignant l’autre côté du terrain pour aider à combattre les guerriers restants. Épris dans son occupation de bien faire, c’est lui qui se retrouva rapidement être au pied du mur en étant investi par une meute d’utilisateurs de filament. Dans l’impossibilité de se retirer avant que les fils ne l’assaillent, il expulsa le sang de son corps en fauchant l’air avec son bras. Le liquide coagula pour former une grande quantité d’armes meurtrières voués à emporter la vie de quelques réprouvés.

Rp Spécial |
La guerre n’admet pas d’excuse
« Le jour où ils partirent au front »

Je marchais lentement, faiblement, ma respiration se coinçant, ma vision se troublant. Je voyais à peine ce qui se passait devant moi: il n’y avait plus de morts, plus de sang, plus de guerre et tout ce qui persistait dans ma pupille, c’était la danse du brasier et celle de mon frère qui se défendait corps et âme contre ces deux Réprouvés. Je voulais l’appeler, mais la fumée s’épaissit à l’intérieur de mes poumons, me bloquant toute respiration. Je suffoquais et des points noirs se mirent à crépiter sous mes paupières. Marcher… Marcher… C’était tout ce dont mon corps pouvait. Mais il lâchait, il flanchait, sous mon poids et celui du garçon que je traînais. Je ne voulais pas le lâcher et encore moins l’abandonner dans cette fournaise, même si son absence m’aurait peut-être facilité la vie. Peu importe. Je ne pouvais pas le laisser tomber de la sorte. Il comptait sur moi. Alors je marchais… Je marchais… Dans l’espoir de pouvoir rejoindre Isiode. Mais après l’avoir rejoint, que ferions-nous? Nous étions pris dans cet étau de feu, dans ces assauts ennemis, et mon frère se trouvait coincé entre les deux, bataillant avec ses dernières forces pour vaincre. Cependant, il faiblissait, très rapidement, l’air mêlée de suie et de cendres se propageant jusqu’à lui, évidemment. Au cœur de ces hurlements et du craquement de bois, j’entendis alors son cri. Un cri de douleur qui me perfora les tympans tant il me fit mal. Mon sang se glaça instantanément. J’écarquillais les yeux avec effroi, tendant une main tremblante et faible dans sa direction supposée, mon regard s’embrouillant de plus en plus, au point que de simples formes et contours indistincts soient perçus par mes yeux.

À cet instant précis, mes jambes atteignirent leur limite: elles me lâchèrent, dégringolèrent, se brisèrent sous le poids de ma faiblesse. Je n’avais plus la force de conserver ma prise sur le garçon que je m’étais promis de faire sortir de cet Enfer, mes bras faiblissant tout simplement, le laissant tomber comme une pierre à mes pieds. De mon côté, je chutais, mais j’en avais à peine conscience. Mon esprit était tellement englué dans cette fumée… Et Isiode… Bon sang, Isiode… J’étais même trop faible pour savoir si mon frère allait bien. Alors tomber dans les pommes maintenant? Ce serait dix fois pire que de l’inquiétude, car l’ignorance me rendrait complètement fou.

Ma vie, en ce moment, ne valait absolument rien comparativement à celle de mon frère. Je me fichais bien de perdre la mienne, mais pas celle d’Isiode. Isiode devait vivre. Moi, si je mourrais aujourd’hui, alors cela voudrait simplement dire que mon heure était venue. Alors je ne voulais pas qu’il risque sa vie pour moi. Je ne voulais pas savoir qu’il m’avait sauvé en se sacrifiant. Je ne voulais pas… faire du mal à mon frère… Mais qu’est-ce que tu chantes là, Isley? Je ne voulais pas faire de mal à mon frère, mais mourir ne serait-ce pas lui causer encore plus de tort? Je veux vivre… Je veux vivre! Déesse, je vous en prie! Aidez-moi! Je ne veux laisser tomber personne!

Dans le brouillard, j’entendis une voix… Une voix pressante suivie d’une secousse. D’une secousse que l’on imposait à mon corps. De mon corps duquel je ressentais, petit à petit, de nouveau des sensations. Puis, il eut comme un drôle de contact. Un contact froid, liquide, qui me fit légèrement frissonner. De l’eau? De la pluie? Qu’est-ce qui se passait par tous les Dieux?

C’est alors que l’on m’attrapa brusquement le bras. Je ne résistais pas, ne sachant véritablement si j’avais à faire à des ennemis ou à des alliés. Mais lorsque l’on m’étreignit soudainement, je suis tout de suite que cela n’était pas du fait d’un adversaire. L’odeur était familière, la poigne était certaine et l’inquiétude qui coulait de ce geste était authentique. I…siode? La Déesse aurait-elle entendu mes prières? Sans même lui donner une chance de me rattraper, je m’effondrais dans ses bras, soulagé et extrêmement fatigué. Je gardais les yeux fermés, le souffle irrité et saccadé. Je vivais. Je vivais. Et même la guerre, à ce moment, n’avait autant d’importance que le fait de savoir mon frère à mes côtés, près de moi, me soutenant comme le pilier qui m’avait toujours empêché de tomber.

J’entendais vaguement des voix dans mon entourage. Celle de mon frère s’imposait par son importance dans mon esprit, mais l’autre, de qui pouvait-il s’agir au juste?

« J’ai foi en lui, ne t’en fais pas… »

Isiode me porta un drôle de regard avant fixer son interlocuteur pour lui demander s’il ne pourrait pas s’occuper de moi le temps qu’il aide l’équipe de secours à sortir d’autres victimes des décombres. Une fois le transfert fait, mon jumeau gratifia notre confrère d’un franc sourire, lui adressant ainsi la plus grande des reconnaissances qu’il lui ressentait à présent.

« Neah… Merci. Merci pour mon frère. Je ne l’oublierai jamais. »

Sous la garde du rouquin et des autres aidants, je serais entre de bonnes mains devait-il penser.


Voir Isley en si mauvais état m’avait horrifié. Il était ce qu’il me restait de plus cher et de plus précieux en ce monde. C’est pourquoi je me devais de le protéger. D’absolument tout. Je ne combattais, je ne respirais que dans ce but: le Bien de mon peuple importait, bien évidemment, mais le Bien de mon frère primait sur tout. Que je l’ai laissé entre les bonnes mains de Neah donnait donc de nombreux indices sur le degré de confiance que je portais à l’Ange Gardien. Je le savais faible et épuisé, comme nous tous sur ce champ de bataille, mais je lui faisais confiance, suffisamment confiance pour qu’il veille sur la vie de mon frère.

Tout près de moi, je fus surpris d’entendre une soudaine quinte de toux déchirer la gorge d’un survivant. Sans attendre, je me baissais vers le blessé. C’était un jeune garçon…

« Je me charge de lui », m’entendis-je énoncer avant de soulever l’adolescent pour l’aider à s’appuyer.

Mais ce simple mouvement me tira une grimace terrible, suivit d’un halètement lourd et souffrant. Ma jambe et ma hanche gauche… J’avais gardé de fâcheuses séquelles suite à l’effondrement du bâtiment. Cela dit, je ne pouvais pas laisser ce mal me ronger et me ralentir: je tenais encore debout, tremblant et instable, c’est vrai, mais je tenais encore debout et ramener le jeune au centre de soin était ma priorité à présent. Je traversais la zone ravagée, détruite, immolée d’un pas prudent mais affreusement lent. On me vint rapidement en soutien et, grâce à mon allié, nous amenâmes le garçon jusqu’à un soignant, qui s’occupa de lui presque aussitôt. Partout, l’on pouvait voir des corps, du sang, mais en maître résonnait les gémissements; mais en maître la tension nous dominait.

Pour ma part, je me fis également examiner pour mes blessures, le traitement prenant du temps, mais ce n’était pas sans fin. Après quoi, je parvins à me remettre plus ou moins debout, tanguant moins sur mes deux jambes suite à l’opération magique. Le soignant me demanda de ne pas essayer de combattre et je le lui ai promis en toute sincérité. Je n’étais pas fou et m’engager dans une nouvelle bataille n’aiderait en rien mon peuple, mon frère, mais surtout moi-même. Je pris une première inspiration, testant mon équilibre quelques secondes avant de me diriger vers un groupe de secouristes qui s’approchait du centre. Je voulais aider au mieux et faire la navette entre les Anges qui ramenaient des blessés et le centre de soin ne me dérangeait pas. C’était peut-être la seule chose que je pouvais me permettre de faire sous de telles conditions


☯ 1 574 mots | 5 post
Du coup, Isiode va aider les Anges en jouant la navette entre les secouristes qui arrivent avec des blessés et le centre de soins tandis qu’Isley est pris en charge par le centre de soins ~

Edit:

Il n'avait même pas fait quelques pas qu'une autre infirmière fonçait vers lui, lui expliquant qu'il ne pouvait partir dans cet état, que de retourner se battre serait pour lui synonyme de mise à mort par la lame ou par le feu. D'une façon ou d'une autre, si il tenait absolument à se rendre utile, l'évacuation serait sa meilleure option. Ethan c'était arrêté pour écouter les dires, regardant autour de lui les blessés dans la salle, se disant que trop nombreuses seraient les pertes si ces gens n'avait pas d'aide. L'orisha demanda à avoir une canne pour mieux se supporter et alléger l'effort sur sa jambe. Suivant les indications de l'infirmière pour rejoindre le groupe en charge du départ. Celui qui semblait coordonner le tout se retournant vers lui.
- Je viens pour aider à sortir tout ces gens d'ici.
- Parfait ! Prenez autant d'homme que possible et vider moi l'aile B. Tous en mesure de se déplacer ou presque, bien que lentement pour certains. Des chevaux avec de long chariots attendent dehors, ils ont ordre de quitter dès qu'il y a trente personnes à bord. Pas un de plus, sans quoi les bêtes ne tiendrait pas la route.
- Compris !

Prenant appui sur sa canne, l'orisha allait le plus vite possible malgré son handicap, s'aidant de sa capacité à voler pour à peine effleurer le sol et réduire au possible sa douleur. À chaque enjambé qu'il faisait, il pointait du doigts ceux disponible pour qu'ils le suive vers l'aile dont il doit s'occuper de l'évacuation. Une fois à l'intérieur de la première salle, il s'arrêta et claqua des mains.
- Écoutez moi ! Nous devons tous vous évacuer, il est dangereux de rester ici. Pour être franc on ne donne pas cher de votre peau si vous rester à Stenfek ! Que tout ceux en mesure de marcher par eux-mêmes se dirige vers la sortie derrière moi puis filer vers les chariots qui attendent dehors.
Sans plus attendre, plusieurs se levèrent ou s'aidèrent entre eux pour avancer pour évacuer les lieux, permettant de voir ceux qui avaient besoin d'aide. Ethan se tournant vers ceux qu'il avait amené pour aider.
- Ils sont quinze a avoir besoin, tout autant d'entre vous s'en occupe. Il y en a combien de ces salles au fait ?
- Six !
- Merci ! Vu que tu sembles connaître l'endroit, tu fais le tour des cinq autres et dit exactement ce que je viens d'annoncer. Plus vite ceux qui peuvent se déplacer sont dehors et plus vite ont connais l'ampleur du boulot à accomplir.
Le garçon quitta au pas de course, l'attendant donner les consignes avec une fois forte et calme à la fois. L'orisha ne pouvait qu'être fier de son choix. Tout autour d'eux, les quinze se voyaient prit en charge. Les uns quittant en chaise roulante, d'autres dans les bras ou sur le dos des volontaires ou simplement en appui sur eux. Le grand marcheur était impressionné de voir autant d'entraide, les effets de la guerre...

- Les autres suivez moi !
Toutes les portes étaient ouvertes, une sortie existante entre chaque salle vers l'extérieur, ce qui était plus que parfait pour une évacuation rapide. Flottant tel un esprit à quelques centimètres du sol, il donnait ses consignes, suggérant les méthodes de transport selon les blessés. Parfois forcé d'être deux voir trois pour emporter une seule personne, une jambe ou deux manquante, des malades plus imposant. Les volontaires couraient littéralement entre les chariots et le bâtiment, arrivant toujours le plus vite possible pour s'attaquer au suivant. D'autres se joignaient à l'évacuation, voyant ce qui se passe dans l'unité de soins. Des infirmiers et infirmière voyant qu'ils n'aurait de toute façon plus rien à faire dans l'établissement vinrent aider à leur tour. S'assurant qu'au moins quelques-uns d'entre eux embarque avec chaque chariot, une trousse de soins dans les mains en cas de besoins.

Ethan était fier du résultat, fier de cette cohésion établi en un temps record, voyant les derniers patient quitter les six salles qui lui avait été annoncé. Espérant que c'était bien le cas, n'entendant que le bruit de la bataille qui fait rage dehors, tout lui semblait si loin et si près à la fois. Il se rendit à l'un des chariots, attendant de voir si il pouvait lui aussi y monter, qu'aucune autre aide était nécessaire. Après tout il était lui-même un blessé de cette guerre.

Trop de convivialité l’avait évasivement entraîné à sa perte. Il devait cesser de lever le bouclier pour ceux qui n'en avaient pas les moyens. D’autant plus qu’un Démon qui était incapable de se défendre ou se sortir du pétrin par lui-même était vain au combat. C’était la loi du plus fort qui l'emportait au sein de leurs sociétés, et c’est celle-ci qui les engagerait à la réussite. Zane s’était fait accabler par les applicateurs de toiles, mais c’était loin d’être suffisant pour réprimer sa colère. Sa crise de nerfs se raffinait en un outil aussi incontournable que sa magie, si ce n'est plus. Il la canalisait en son for intérieur et l’évacuait telle une bombe qui se déchainait pour délivrer tous ses fragments. Personne ne l’enfermerait. Personne ne viendrait à bout de son instinct combattif si facilement. Ils allaient devoir multiplier les essais en reconsidérant leurs lignes de conduite, sans quoi ils se feraient broyer très prochainement. Soulevant son énorme corps en ballonnant ses muscles, la bête qui se cachait derrière l’homme saccagea les entraves qui le rivaient sur place. Ses yeux étaient corrodés par le rouge igné des flammes, ce qui mit en relief l’acte de sa libération. À partir de maintenant, il se battrait seul, quitte à rester l’unique rescapé parmi les ténèbres. En conséquence des derniers efforts qu’il avait fournis, il expectora une gerbe de sang de sa paume. Sans s’inquiéter des nouveaux ravages qu’il avait récoltés, il repartit directement vers les combats qui faisaient rage. Se fondant au travers de toutes les troupes qui se mettaient sur son trajet, il casa plusieurs revers dans la mâchoire de ses ennemis, se précipitant vers un point qu’il s’était promis de rejoindre.

Il ne fixait plus que ce point imaginaire, se jetant comme une boule de bowling qui emboutissait les quilles avec une violence son nom. Ses poings trouvaient constamment refuge soit dans le visage de ses ennemis, soit plus profondément encore dans leurs côtes. Le dernier coup qu’il porta carambola si fort sa cible qu’elle se fracassa sans ménagement contre un amas immaculé des joueurs. Le feu se propageait si rapidement que Zane manqua de se faire néantiser par des débris qui tombaient à intervalles rapprochés, assombrissant parfois les corps des plus imprévoyants qui ne prêtaient pas attention à l’environnement. Bientôt, le seigneur les encouragea en promettant une prime à ceux qui viendraient à bout du chef ennemi. Mais l’argent ne captivait guère le personnage qui préférait s’en occuper essentiellement, car ce dernier était plus fort que ses semblables. En le mettant à genoux, il était d’autant plus assuré de parvenir à gagner le respect des autres. Il ne pouvait passer à côté d’une telle aubaine. En desservant auprès d’une victime, le manipulateur lui déracina l’arme qu’il tenait toujours fermement dans sa dextre. Il s’agissait d’une lourde lance dont la lame à double tranchant faisait deux fois la largeur de ses mains. Il était temps de retrouver la trace du leader. En le mettant hors service, Zane garantirait la fin de la volonté adverse. Sans quelqu’un d’assez stoïque pour les superviser, ils n’auraient d’autres choix que de fuir ou de se soumettre. Le souci concernant les Réprouvés devrait être résolu plus tard. Hurlant à s’en dissoudre les poumons, il s’adressa à un escadron allié après s’être débarrassé d’un perturbateur en lui arrachant sèchement le bras d’un essor aussi appliqué que vigoureux provenant de son arme. « Vous ! Aidez-moi à charger pour que je puisse passer au travers de ces boucliers. Si nous rejoignons le centre, je pourrais me dresser contre leur chef. Peu importe ce qui arrivera ensuite. L’un de nous deux devra périr. » Et c’était vrai.

Qu’il soit au niveau ou pas pour braver le pilier concurrent, il fallait oser quelques oblations pour faire osciller la balance d’un seul côté. Grondant son cri de guerre une énième fois, il braqua son index vers l’issue qui lui semblait la plus accessible. Lorsque les quatre Démons se projetèrent vers eux en agitant leurs épieux, il suivit le mouvement. Au dernier moment, il sauta par-dessus les épaules de ses camarades. Ses jambes portées vers l’avant, il embarrassa une grande puissance sur les épaisses plaques, enfonçant par la même occasion l’extrémité du métal dans le torse adverse. Exécutant une roulade sur le côté, deux flèches vinrent se planter au niveau de ses omoplates, compromettant incomplètement ses entreprises les plus anodines. Attrapant une des branches à pleine main, il arracha celle-ci de sa peau puis la jeta férocement par terre. Il anticipa ensuite en tournoyant le bas de son corps pour asséner un violent coup de pied dans la tête de son agresseur. Trois flèches vinrent de nouveau se ficher dans ses flancs. Malgré les écarts de sa démarche maladroite ainsi que le sang qui ruisselait sur l’un de ses yeux – réduisant ainsi de moitié son angle de vue —, il réussit à retrouver la trace de cet homme. Se maintenant grâce à la tige de métal de sa lance, il décourba son dos pour faire bonne figure, la jactance se lisant sur son visage. « Tu es fini, Kahel. » L’assurance qu’il réaffirmait malgré ses hématomes imposait le respect. Tirant avantage d’une immense bourrasque qui soufflait en ce sens, Zane profita de ce tremplin pour se faire évincer jusqu’à lui, son minois baissé de telle façon que ses cornes démoniaques visaient ses points vitaux.

899 mots

Rp Spécial |
La guerre n’admet pas d’excuse
« Le jour où ils partirent au front »

Le feu, le sang, la guerre, les cris, les pleurs… Je percevais presque tout cela alors que la fumée qui avait trouvé refuge au fond de ma gorge ne me brûlait plus à chaque inspiration. Lorsque j’ouvris les yeux, le soignant qui se trouvait à mon chevet paraissait complètement paniqué, nerveux, ses doigts trépignant avec impatience sur ses cuisses.

« Que… Qu’est-ce qui se passe? » Bredouillais-je d’une voix rauque, les stigmates de ma dernière mésaventure persistants malgré les soins que l’on m’avait apporté.

D’une voix empressée, il m’indiqua que le centre de soin n’en avait plus pour bien longtemps et qu’il fallait faire vite pour quitter les lieux qui, selon lui, se dirigeaient tout droit à la perdition. Je fis mine de me lever, tremblant encore sur mes deux jambes alors qu’autour de moi, c’était la frénésie, la panique totale. La peur coulait des visages comme une fontaine engluée par la boue et la vase. Je déglutis, cherchant mes armes du regard avant de trouver Immortel, ma faux à lame bleue, ainsi que Providence, toujours sagement rangé dans son fourreau, à proximité de ma couche. D’un geste rapide, j’attachais ma faux dans mon dos ainsi que mon épée à ma ceinture, l’angoisse et la précipitation tout autour de moi me forçait presque à me joindre à la foule en effroi. Je ne saisissais pas grand-chose à la situation, venant tout juste de me réveiller après mon aventure dans cette prison de flammes. Une toux monta dans ma gorge, que je relâchais douloureusement.

« Isley! » Me cria soudainement une voix parmi la zizanie environnante.

Je me retournais et vis mon frère jumeau qui se dirigeait dans ma direction, boitant légèrement de son côté gauche.

« Nous devons fuir d’ici au plus vite! Les Démons s’attaquent au bouclier de l’Élu des Cieux! » M’apprit-il en écarquillant les yeux.

Au fond de ses yeux, il me semblait y voir un voile sombre, presque obscur et rapidement, il secoua la tête, comme pour effacer toute trace de ses pensées. Puis, en me tournant le dos, il me fit signe de le suivre. Il fallait passer au travers les Démons qui s’attaquaient au bouclier avant d’être pris en étau. Je ne savais pas si j’avais repris suffisamment de force pour combattre, mais mon frère, malgré son boitillement, chargea un premier adversaire. Je lui prêtais aussitôt main forte, sentant mes muscles crier à chaque mouvement, mais je n’avais pas le choix. Il fallait que je combatte jusqu’à la mort s’il le fallait.

À nous deux et avec l’aide de quelques autres blessés qui s’étaient joints à nous, nous parvînmes à nous frayer un chemin pour nous éloigner du centre de soin, à présent déserté. Dehors, c’était l’Enfer. Des incendies montaient jusqu’au ciel, des Anges et des Démons tombaient du ciel, comme une pluie torrentielle de cadavres et les Réprouvés, de plus en plus enragés à la vue de leur cité complètement démolie par leurs pires ennemis, redoublaient de violence et d’ardeur dans leurs assauts, assassinant sous nos yeux autant des alliées que des adversaires.

En duo avec mon frère, dos à dos, nous tentâmes d’éloigner le plus possible les ennemis qui se mettaient sur notre chemin. Quelques-uns se blessaient sous les fils acérés de nos lames; peu mourraient à cause de nos armes, mais nous parvenions néanmoins à tenir à distance la menace qui nous entourait et qui se resserrait autour de nous, comme un poing qui, petit à petit, s’apprêtait à nous étouffer.

« Attention! » Me signala fortement Isiode en se plaçant sur ma droite, parant ainsi le coup furieux d’un Démon à l’haleine putride, qu’il repoussa sèchement en expirant bruyamment.

Sans attendre, je me jetais sur notre attaquant et, Providence à la main, j’effectuais une rapide rotation de mon poignet pour lui opposer le tranchant de mon épée, qu’il bloqua adroitement avec sa propre masse pour me renvoyer la force de mon attaque. Je reculais de plusieurs pas, déséquilibré, et le Démon chargea, profitant de ma garde qui venait d’être percée. Il balança son arme au-dessus de ma tête, dans l’optique de me fracasser le crâne sous sa massue, mais à peine eussé-je senti l’impact, Isiode attrapa sa chance et sauta sur l’ennemi, lui pénétrant profondément son épée dans le corps. Le coup perdit en puissance et en précision et je me sortis de cette offensive avec une vilaine plaie au-dessus de mon sourcil. Projeté néanmoins par l’assaut, je tombais au sol, lâchant mon arme par la même occasion. Mais je n’eus pas le temps de songer à quoi que ce soit: Isiode me prit sauvagement par le bras pour m’inciter à me relever et dans le même mouvement, il attrapa mon épée qu’il plaça dans le creux de ma main.

« Ne la perds plus! »

J’hochais de la tête, conscient que l’épée d’un soldat était le bien le plus précieux que celui-ci puisse avoir.

Nous continuâmes d’avancer au cœur de la guerre, à travers les cadavres et le sang qui jonchaient le sol. C’est alors que nous aperçûmes une représentante des Cornus se faire assaillir par un ennemi à son espèce – peu importe que cela s’agisse d’un Ange ou d’un Réprouvé, il fallait exterminer cette sale race. Sans attendre, nous bifurquâmes dans la direction de la Démone, lançant les premiers assauts alors que cette dernière regardait en direction de l’archer qui l’avait en joue.


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Coucou Eléa C’est toi que les Jumeaux attaquent xD

Cette impression que le nombre de combattants Anges diminuait sur le terrain ne quittait pas l'esprit de Neah et un souffle froid ne cessait de lui dire que ce n'était pas bon signe. Entre ceux tombé sous les coups, les pièges retors ou l'incendie ayant dévoré un pan entier de Stenfek. On ne pouvait pas dire que les siens s'en sortaient bien que leurs ennemis et là se trouvait sa seule consolation : les Démons devaient avoir subi autant de pertes qu'eux-mêmes, si ce n'était plus. Son esprit était encore embrouillé sous l'effet de la fumée noire et on l'obligeait à rester dans une zone particulière, où une magie curative aérienne lui dégageait les voies respiratoires. Inutile de dire que les effets étaient plaisants, mais le soldat demeurait fébrile à l'idée de rester assis là, à attendre que tout se passe. Il y avait des gens, là, dehors, qui avait besoin d'être secourus et il était condamné à rester ici. Ça le rendait fou, il avait besoin de cogner sur quelqu'un pour se calmer, mais le garçon se contentait de faire les cent pas. Un Démon ou un Réprouvé, peu lui importait. Ils méritaient tous de crever dans la boue. Ce n'était que Justice pour toutes ces morts affreuses et inutiles des dernières semaines ! Sa tête lui faisait mal, elle tournait et il avait l'impression de perdre pied quand une main s'abattit avec force sur son épaule, l'obligeant à relever la tête vers la personne concernée.

— Va te rasseoir et tout de suite ! Tu rends nerveux une partie de mes patients !

Neah était tellement éberlué qu'il ne sut rien répondre. Elle-même avait oublié ses vouvoiements sous l'effet d'un arrivage de plus en plus conséquent. La guérisseuse qui l'avait emmenée à l'écart pour l'obliger à s'asseoir et le soigner courait dans tous les sens. C'était son champ de bataille bien à elle. L'Ange essayait de faire le vide dans son esprit, reprendre un peu de force pour mieux retourner combattre n'était pas une si mauvaise idée. Et plus la magie sombre dégagerait de son corps, mieux il pourrait réfléchir et utiliser ses sens si on avait besoin de lui. Le soldat se promit que quiconque demanderait verrait sa main lever dans la seconde qui suit, mais rien ne vint. Et sa fébrilité revint jusqu'à ce qu'un homme débarque près du lieu où ils étaient, l'armure recouverte de sang avec des plaques métalliques manquantes.

— Il faut qu'on évacue ! dit-il entre deux respirations. La situation devient ingérable à l'extérieur !
— Mais...Certains patients ne peuvent pas se déplacer !
— Nous n'avons pas le choix ! Il faut d'abord évacuer ceux qui savent marcher d'eux-mêmes et aider ceux qui ne peuvent pas. Du moins, autant que les personnes valides peuvent le faire !
— Et...Et les autres ? se décomposa la jeune femme.
— On fera ce qu'on pourra mais...

Mais il n'était pas exclus qu'on les abandonne, n'est-ce pas ? Un éclat de scandale traversa le regard de la guérisseuse, mais elle ne sut redire quoi que ce soit. Après tout, ce n'était pas de gaieté de coeur qu'on laissait des personnes derrière. C'était la guerre. Étrangement, il ne savait pas pourquoi, mais ce lieu avait été bien épargné alors qu'il incarnait le buffet gratuit que tout Démons rêveraient d'engloutir. Ce n'était pas bon signe et la suite ne pouvait que lui donner raison. Neah se mit debout, mais ses pas ne chancelaient plus. Il n'était pas question de s'enfuir, ce ne serait pas digne de lui. S'il ne pouvait protéger quelqu'un de plus faible, comment pourrait-il devenir quelqu'un qui protégerait son Humaine ?

— Attends ! Tu dois... !
— Je reste là. Je peux encore me battre et retenir quelques Démons. Une personne de sauvée avec mon sacrifice et il ne sera pas vain !

Comme une vibration sur les abords du bouclier où se regroupait de nombreuses engeances, toutes fermement décider à en découdre et à rougir la terre du sang de leurs ennemis. Certains furent prit de panique et s'enfuirent sans demander leurs restes. Neah claqua sa langue contre son palais, agacé. Avait-il d'autre choix que de combattre pour protéger le plus grand nombre ?

— Allez-y !

Cet endroit était désormais un piège. Un lieu où se déroulerait une lente et terrible agonie si on ne faisait rien pour contenir cet amas ténébreux qui les regardait avec des sourires déformés...

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