Les trois Réprouvés se trouvaient maintenant face à lieu, et deux d’entre eux commençaient déjà à se déplacer à droite et à gauche afin d’encercler le mercenaire. En garde, ce dernier recula d’un bond, tout en créant une boule de feu entre ses dents qu’il cracha aussitôt contre ses ennemis. Cela les surprit, mais de part leurs réflexes, ils réussirent sans grande difficulté à se défendre face à cette première attaque. Le combat était désormais lancé entre les quatre hommes. Les coups s’enchainèrent, attaques, parades et défenses, mais aucun des deux camps ne semblaient réellement prendre l’avantage sur l’autre, Kain tenant bon malgré l’infériorité numérique. Mais les trois guerriers commençaient peu à peu à s’organiser afin de contrer les mouvements de l’Elémental, réussissant ainsi à lui infligeant divers petites blessures, peu significative pour le colosse, mais ces dernières commençaient à s’accumuler dangereusement. Fort heureusement, le contrôle qu’il avait sur son sang empêchait se dernier de s’écouler, allant même jusqu’à créer des sortes de lianes avec ce même dernière, chacune d’entres elles s’échappant de ses plaies et s’agitant follement à l’approche des ses ennemis, gênant, voire même foutant ceux-ci dès qu’ils approchaient de trop près. Un soupçon d’horreur passa alors sur dans les yeux des trois Réprouvés. Devant eux se dressait un Kain ensanglanté, duquel s’échappait un nombre conséquent de bras fait de sang, tel des milliers de tentacules prêts à s’agripper et à déchirer le moindre de ses adversaires. Le tout lui donnant l’allure d’un Démon tout droit sortit de l’Enfer, mais il en fallait, hélas, bien plus pour effrayer les trois vétérans, qui reprirent immédiatement leurs assauts incessants.
L’affrontement continua pendant un long moment encore et malgré ses blessures, le mercenaire semblait infatigable, ce qui agaçait fortement ses ennemis à première vue. Au contraire de l’Elémental qui esquissa un large sourire. Repoussant alors aussi loin que possible les trois guerriers, le fils du feu sortit soudain un étrange objet, à la lueur violacé, de sa besace, ce dernier battant à l’image d’un cœur. Pressant alors l’artefact entre ses doigts, celui-ci s’arrêta soudainement de battre tandis que de son côté, Kain prit une grande inspiration, se nourrissant littéralement de l’énergie du cœur qui vint le revigorer entièrement. Un soupir de pure satisfaction s’échappa d’entre les lèvres du mercenaire, tout en savourant la réaction de ses ennemis, un mélange de peur et d’une certaine nervosité. Et le sourire qui naquit sur le visage de l’Elémental ne manqua pas de les déstabiliser encore plus.

Que le spectacle continu !

Sans hésitation, Kain fonça sur ses opposants, lame en avant, prêts à en découdre une bonne fois pour toute avec ces derniers. Mais un craquement sonore venant du sol vint soudainement interrompre les actions des deux camps.

Le sol trembla férocement, s’ouvrant en deux, et déstabilisant les rois Réprouvés avant de les envoyer à terre. Kain chuta lui aussi, mais grâce à son élan il fit une roulade qui lui permit de se stabiliser. De plus, l’Elémental se mit à créer un sol sous ses pieds, lui évitant ainsi d’atténuer les effets du séisme qui semblait prendre Stenfek toute entière. Continuant alors de courir, il profita de la situation et attaqua l’un des Réprouvés à terre. Ce dernier grimaça, alors que son bouclier se leva au dessus de sa tête. D’un cri, le mercenaire lança toute ses force contre la défense de son adversaire. Le choc fut terrible, le bouclier ne céda pas, mais l’onde se répercuta dans les bras des deux combattants, et un craquement sinistre se fit alors entendre. La surprise fut totale pour Kain, s’attendant à ce que sa lame déchire en deux son ennemis, mais celui-ci avait résisté à son attaque d’une façon incroyable. Par ailleurs, un rire se fit entendre, venant de l’homme au bouclier.

Héhé… Impressionnant, je n’aurait pas cru que…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que son bouclier chuta lourdement à terre, son bras ne pouvant plus le tenir, car les os de celui-ci se trouvaient être littéralement en miette. Son rire continua, ponctuer par une sévère quinte de toux. Kain le considéra durant un instant, avant de l’achever sans plus de cérémonie, il avait été un bon adversaire. Le mercenaire jeta ensuite un œil tout autour de lui, mais il ne trouva aucune trace des deux autres Réprouvés. Peut-être s’étaient-ils enfuis ou bien le chaos provoqué par les secousses les avaient-ils séparés de lui. Aucun importance, car le temps commençait à se gâter dangereusement, tandis que de nombreux combattants, précédemment dans les airs, se posèrent un peu partout sur le champs de bataille.
Kain resta donc sur ses gardes, avançant à travers la citée dévasté tout en jetant de fréquent coup d’œil dans le ciel.

Post III:

Spoiler:

Rp Spécial |
La guerre n’admet pas d’excuse
« Le jour où ils partirent au front »

Ce léger relâchement de ma vigilance, cependant, eut tôt fait d’intéresser le Démon contre qui je bataillais et, rapidement, il m’envoya une nouvelle valse de coups, jetant son épée sur mes flancs pour me déstabiliser. Je parais, j’esquivais du mieux que mon corps me le permettait, mais je fus obligé, suite à un enchaînement des plus imprévisibles, sauter dans les airs pour m’éviter, de ce fait, tout danger. Cependant, en y regardant de plus près, le Démon ne paraissait pas le moins du monde dérangé par ma brusque fuite, et ce que j’aperçus sur son visage m’alarma aussitôt. D’un coup d’ailes puissant, je m’élevais encore plus dans les airs, à temps, heureusement, pour éviter un projectile qui me frôla la plante des pieds. À ce constat, mon sang se glaça et le Démon, lui, ricana d’en bas.

« Tsk! Presque! »

Je pivotais sur moi-même, cherchant du regard l’acolyte de l’être démoniaque, mais dans toute cette foule, au milieu de tous ces combats, je distinguais à peine mes propres camarades de mes adversaires. C’était un véritable chaos. Tout à coup, je sentis une flèche passer entre mon épaule et ma nuque pour filer tout droit devant moi, le projectile s’ancrant avec précision dans la tête d’un Démon. Vivement, je me retournais et vis notre Œil Perçant baisser son arc, les lèvres pincées. Le ciel, au-dessus de sa tête, commençait à devenir de plus en plus menaçant et lourd…

« On surveille vos arrières! Fais attention, Isley! »

Durant les premières secondes, je ne dis rien, hochant simplement de la tête dans sa direction avant de porter mon regard vers mon ennemi. Je m’étais fait avoir comme un bleu. Sans Primevère, j’aurais, sans aucun doute, été transpercé par cette lance des ténèbres. En croisant mon regard, le Cornu sourit d’un air suffisant, tendant ses mains vers moi comme s’il désirait m’enlacer dans ses bras.

« Viens, emplumé, que je t’éventre! »

Me suis-je tant ramolli? Pensais-je en serrant les poings. Mais, sans me faire prier, j’atterris devant le Démon, redressant mon arme pour lui renvoyer une parade, qu’il bloqua d’un coup particulièrement adroit. Face à mon audace, le Cornu sourit encore plus, et je ne pus m’empêcher de serrer les dents, tendant mon bras armé une nouvelle fois dans sa direction. Notre affrontement dura ainsi, pendant plusieurs minutes, alors que nous nous blessions mutuellement, que nous tentions de faucher soit un bras, soit la tête de notre adversaire. J’expirais une nouvelle bouffée d’air en reculant de quelques pas; mon ennemi en fit autant, sa main glissant doucement sur la blessure qu’il avait à l’épaule.

« Pas trop mal… »

Son rictus fut complètement terrible lorsque mes jambes se mirent à trembler avec violence et que je perdis l’équilibre, me stabilisant uniquement par la grâce de mon épée, que je plantais au sol pour ne pas choir au sol.

« Mais c’est insuffisant… »

La blessure à mon flanc me mordait la chair, c’était brûlant. Le Démon me laissa entrevoir ses horribles canines avant qu’il ne se jette sur moi, crocs sortis, épée tendue, prêt à me donner le coup de grâce. Juste ciel! Redresse-toi sinon, tu es fini!

Et je finis par me relever, mon épée devant moi, mais il était trop tard pour parer le coup qui s’approchait, filait, me menaçait… Je levais mon bras en geste désespéré, mais soudainement, un coup de vent, trop puissant pour être naturel, s’éleva et balaya quelques gouttes de sueur qui coulaient le long de mon visage en plus du Démon qui me menaçait. Surpris, je me retournais en direction d’un Ange, aux cheveux dorés comme le blé, qui s’avançait vers moi et qui voulut s’informer de ma condition. Les mots me manquèrent quand je l’aperçu, mais je finis par croasser, d’une voix encore abasourdie par cette aide inattendue – et qui arrivait à point:

« M-Merci… »

Déesse! Est-ce vous qui l’avez envoyé? Songeais-je en regardant mon allié se positionner à mes côtés, le Démon qu’il venait de repousser revenant à la charge, cette fois-ci, accompagné d’un homologue tout aussi friand d’arracher quelques plumes aux Anges que nous étions. Je n’attendis pas une seconde de plus, me mettant en garde, les jambes légèrement écartées pour une meilleure stabilité. De nouveau, l’Ange parla et je lui répondis d’un bref signe de la tête, lui coulant un regard à la dérobée. Je n’allais pas me faire avoir une seconde fois par cette misérable engeance. Le cri du blond, alors, résonna à travers les rangs et j’eus un petit sourire en coin à l’intention des Démons. Cela dit, au moment même où je redressais mon arme pour leur faire face, la terre se mit à trembler. Brusquement. Violemment. Brutalement. Des crevasses se mirent à fendre le sol, à zébrer sa surface de dangereuses fosses qui engloutirent bien rapidement – et bien profondément – les malchanceux qui se trouvaient dans leur sillage; qui amenaient la destruction et l’effondrement des bâtiments qui tombaient, dès lors, comme des mouches. Et le vent! S’il avait toujours été puissant en raison de la topographie du terrain, soufflait comme à l’approche d’une terrible tempête désormais. Les éléments se déchaînaient et un nouveau tremblement de terre engendra une puissante secousse dans l’ensemble de la zone. Ni une ni deux, je fonçais dans la bataille, mes armes s’entrechoquant avec violence contre la lame des Démons. Je me savais bien entourer par mes frères, bien surveillez par Isiode, dans les airs. Et puis, cette guerre, nous devions la gagner. Nous ne pouvions laisser ces atrocités à cornes nous mener dans leur danse. Je me battais avec l’adrénaline, avec la force des convictions, avec les Vertus au fond de ma poitrine, battant au même rythme que mon cœur affolé. Je poussais une grande exclamation, alors, levant mon arme et, parvenant à percer la défense de mon adversaire, je lui tranchais la gorge, l’immondice se tenant le cou à deux mains, voulant refouler le sang qui s’échappait. Je lui souris, tournant mon épée avant de la lui planter dans le ventre, son sang m’aspergeant de fines gouttelettes sombres.

« Que la Terre soit purifiée de tes Pêchés. »

Je relevais la tête, écoutant l’hécatombe se déchaîner autour de moi. Non loin, j’étais en mesure de distinguer les silhouettes d’Isméralda et de Chromwell, leur armure tâchée du sang noir des Cornus. Pas de Lyoons ou de Karlhaven en vue. Mais je ne m’en faisais pas pour eux. Ils devaient parfaitement bien se débrouiller.

Je me retournais alors vers le blond, regardant s’il avait terminé son combat: si non, je serais prêt à lui offrir mon aide; si oui, je venais de remarquer un Démon dans le ciel, qu’il me ferait plaisir de faire tomber comme une oiseau sur lequel nous venions de lancer une pierre.


☯ 1 136 mots | 3 post
Oui, Zane est le moineau ♥

Neah sentit un poids en moins sur ses épaules : cette bataille lui faisait moins peur que les premières escarmouches qu'il avait vécu ces derniers mois. Était-il mieux préparé ? Avait-il plus confiance en ses capacités ? Ou bien était-ce autre chose ? Qu'importe, ce combat était différent de celui vécu à la Citadelle Blanche. Il y avait tout autant de surprise à se battre au-dessus de Stenfek que de subir un assaut démoniaque sur le territoire des Anges, mais les Réprouvés étant roublards, ils n'hésiteraient sans doute pas à tuer quelques Anges en faisant croire à une erreur. Et ça, il en était persuadé. A lui de faire attention et défendre chèrement sa vie. Bien que l'Ange et son ami essayaient de repousser leurs adversaires s'étant cloués au sol, ils devaient aussi éviter un autre point important : la chute des corps. Alliés ou ennemis, ceux-ci incarnaient de véritables projectiles meurtriers pour quiconque s'en prenait un sur la tête. Pour assurer un peu mieux sa sécurité, Neah choisi d'ériger autour de lui un espace de protection, mais qui faisait décroitre sa magie et qu'il s'essoufflait bien plus vite. Un Démon surgit sur son flanc droit et abattit son arme sans attendre le moindre signe que son adversaire l'avait aperçu. Cette dernière fût déviée par la dague que Neah tenait dans sa main, essayant de tenir éloignée la meurtrière de son cou.

Ce devait durer une minute tout au plus, avant qu'une autre lame ne se joigne à la partie. Celle de Gilgamesh qui perfora le thorax du Démon qui eut un sursaut avant d'expirer. C'était le but. Neah servait d'appât pour que son camarade puisse abattre le plus de personnages. C'était ça l'astuce. Bien que cela commençait à l'ennuyer de ne pas combattre et de faire ses preuves. Il était plus fort qu'avant, mais le guerrier voulait savoir à quel point. A cet instant, la terre se mis à trembler si fort que Neah se demandait ce que les Démons pouvaient bien faire pour les malmenés à ce point, avant de prendre conscience que c'était les Réprouvés qui étaient la cause de ce mal. Et puis, l'Ange ressentit au fond de ses tripes que la pression de l'air ambiant diminuait et que les vents s'enroulaient dans l'amas nuageux au-dessus d'eux, cisaillant l'énergie employée pour former cette tornade par des éclats lumineux qui frappaient aléatoirement ceux en plein vol. Que se passait-il au-dessus d'eux ? Dans la ville qui semblait en proie à un chaos de plus en plus grand ? Il n'eut pas le temps de se poser plus de questions que l'attroupement de Démons autour d'eux s'agrandissait. Si Neah voulait se mettre en avant, c'était l'occasion. Surgissant dans un éclat lumineux devant lui, un nouvel adversaire le toisait d'un sourire narquois et l'Ange se contentait de le défié du regard.

— Alors, Petit, que fais-tu loin de chez toi ? Ne regrettes-tu pas de t'être éloigné de ta puante lumière ?
— Je n'avais aucune raison de ne pas venir, ce n'est pas comme si vous étiez si impressionnant.

Le Démon tiqua sous sa remarque, mais n'en demeura pas surpris.

— Je vois que les emplumés sont toujours aussi présomptueux !

Ils se dévisagèrent un instant.

— Assez bavardé !

Sans attendre un instant de plus, son adversaire prit de l'élan avec sa lance noire dans la main, fonçant dans sa direction avec une agilité impressionnante. Neah comprit d'instinct et saisit son fauchard à deux mains pour avoir une chance de parer le coup sur son côté gauche, évitant une blessure mortelle. Profitant de l'orientation de sa lame pour que le fer érafle la joue du Démon, créant une estafilade sur cette dernière qui le mit encore plus en rogne. A croire que cela les stimulaient tout deux. Se dégageant, l'engeance l'invectiva avant de prendre de la hauteur et de lui décocher son pied en pleine tête. Le coup propulsa l'Ange dans la poussière, complètement sonné en sentant du sang lui couler de la bouche. Sans lui laissé de répit, la créature démoniaque lui catapulta une épée prise sur un cadavre en direction de sa tête que Neah parvint à dévié de justesse avec sa magie protectrice.

— Tu es trop lent !

Sautant derrière lui tout en esquivant l'attaque de l'Ange, le Démon choisi de le finir à main nue. Si Neah esquiva un coup de poing, il n'esquiva pas un nouvel assaut de la jambe de son adversaire en plein estomac, lui coupant net la respiration et l'envoyant à nouveau au sol. Faisant une acrobatie aérienne, l'engeance revint vers lui pour lui donner le coup de grâce et visa sa tête. Bien qu'il essaye d'esquiver le plus gros de l'impact, son corps dégusta durement. Pris dans un halo blanc de douleur, il sut que quelqu'un qu'il aimait subissait ça aussi. D'un regain d'énergie, il lui saisit le mollet de son ennemi avec ses mains.

— Je suis lent, articula Neah. Mais j'ai réussi à te choper. Et ça parce que je n'ai pas peur d'encaisser...

Y mettant toute ses forces, il souleva le pied du Démon qui fût déstabilisé sous la surprise. Il serrait si fort qu'il lui craqua le mollet. Lui faisant goûter à la poussière avant de se mettre à sa hauteur en rampant pour lui planter sa dague dans la bouche.

— Et quand je tiens, je ne lâche plus !

Post III | 890 mots

Quel drôle de tradition que de sectionner une mèche à leurs ennemis ! Certains rebelles avaient des lubies incroyablement fantaisistes qui en disaient long sur leurs détresses psychologiques. S’il souhaitait tant que ça repartir avec un souvenir de sa part, alors il le lui cédait avec ravissement. En pleine guerre, il avait bien d’autres morosités que de se préoccuper de son aspect, à commencer par la suppression des anges et de leurs acolytes. Il avait quitté Nissa prématurément, car elle avait décidé de rejoindre la ville. Il trouvait que c’était une mauvaise idée, puisque se priver de liberté était justement ce que devaient désirer les réprouvés. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait basculé dans les cieux, conscient qu’il avait bien plus de chances de s’en sortir là-haut que de rester constamment ancré sur le sol. Trop de public se battait encore sur terre ferme, d’où l’impossibilité d’être à l’aise. Cela étant, maintenant qu’il se trouvait dans les mêlées aériennes, ça n’était pas bien mieux. Les uns comme les autres dégénéraient dans des attaques de plus en plus virulentes, à tel point qu’il lui fallait parfois échapper à des bombes vivantes, métissées d’anges et de démons. Les corps valsaient dans tous les sens. Parfois délicat à esquiver, il s’en prenait certains de plein fouet avant de s’en débarrasser précipitamment pour se dispenser de rallier à nouveau le sol.

Les créatures imparfaites représentées par leurs ailes bigarrées se mettaient plus que jamais dans l’action pour les mettre hors d’état de nuire. Repliant ses ailes sur lui-même, ses membres rachitiques se firent subitement transpercer par une demi-douzaine de flèches qu’il débusqua d’un furieux battement. D’autres essayèrent de l’immobiliser en venant lui gripper les bras tandis que l’un d’entre eux réapparut crescendo devant lui, s’étant manifestement servi d’un sort d’invisibilité pour se mouvoir en toute retenue jusqu’à lui. Ce dernier entreprit immédiatement de lui attribuer une succession de coups de poing dans la sangle abdominale, s’agitant d’une soudaine crise de nerfs en élevant la voix. Outre le fait de heurter ses tympans, sa voix avait quelque chose de particulièrement irritant. Contractant ses muscles à son degré le plus vigoureux, il endura plus ou moins les déferlements répétés de la défectuosité. Ce n’est qu’après des assauts désespérés qu’il changea de secteur pour le frapper en plein visage en fluctuant entre des crochets du droit et des gauches salvatrices qui avaient au moins pour répercussion de lui couper les lèvres. Le sang qui s’en échappait ne pouvait être utilisé à de bonnes fins. En revanche, la sueur qui recouvrait ses bras lui permettait à présent de se défaire plus aisément de la prise. Tractant d’un seul coup sur ses avant-bras, il reprit possession de ses membres. En conséquence, il en profita pour marquer férocement une bosse à son opposant par l’intermédiaire d’un coup de tête et ainsi l’expédier à l’un de ses associés. Concernant les deux autres, il étendit ses bras pour enserrer les pans de leurs vêtements entre ses doigts et les faire se buter l’un contre l’autre avant de leur asséner un autre coup de massue en unissant ses deux dextres ensemble.

Relâchant un soupir de dernière seconde, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il donnait de son âme pour se défaire de la domination des insoumis. Le fait est que la situation empirait de plus en plus, autant pour le camp des malfaisants que pour les autres. Brandissant son arme en l’air, il hurla un cri passionné pour inciter les troupes à se surpasser, mais à l’inverse d’une belle surprise, c’est la semelle d’une bottine qui s’écrasa sur son torse sans qu’il ne puisse se soustraire à la pulsation. Son corps divisa l’air de toute part comme un projectile qui avait été largué par la toute-puissance du Saint-Esprit. D’un ricochet significatif, il s’écrasa massivement au sol avant de voir son corps rouler sur quelques mètres supplémentaires. En isolant les quelques débris qui avaient enseveli son corps, il constata l’apparition d’une seconde plaie à hauteur de ses vertèbres. Alors qu’il décourba l’échine, il discerna la présence d’un ange à proximité. Dans l’intention d’en découdre avec ce dernier, il lui jeta un couteau mais se fit toutefois intercepter par une brigade de réprouvés qui l’encerclèrent avec des armes d’hast pointées sur lui. Appliquant brièvement sa main sur sa nouvelle plaie, il se demandait comment il allait pouvoir se débattre en étant aussi isolé. Les flammes qui consumaient les édifices grésillaient derrière son dos. Jetant un œil discret, il ne lui manquait plus qu’une circonstance opportune pour se mettre en lieu sûr.

763 mots

Spoiler:

Se déplaçant à travers la ville en ruine, Kain était à la recherche du moindre d’adversaire passant à sa portée, et si possible aussi puissant que les trois Réprouvés qu’il venait d’affronter avant l’immense tremblement de terre qui avait fracturé la citée en deux. D’ailleurs c’était une véritable hécatombe ici bas. Des débris de toutes tailles jonchaient les rues, rendant les déplacements quelque peu compliqués pour ceux se trouvant au sol. Certains pouvaient bien flotter dans les airs ou voler afin de rendre tout cela plus simple, mais c’était s’exposer à un grand danger, bien plus que sur la terre ferme. Levant la tête vers le ciel, le mercenaire vit les innombrable Réprouvés qui déployaient la totalité de leurs forces dans la bataille afin de défaire les deux camps, à savoir les Anges et les Démons. Hurlant toute leur rage à la face des deux races qui osaient marcher sur leur citée comme si celle-ci n’avait pas la moindre importance pour eux. Ils allaient apparemment comprendre qu’on ne se servait pas de Stenfek comme d’un terrain de jeu. Des éclairs résonnèrent, grondant à l’image des cris des Réprouvés, et vint ensuite une pluie de corps qui, du ciel, vinrent s’écraser violement sur le sol. Alliés ou ennemis, ils ne faisaient absolument aucune différence, tous n’étaient que des cibles à abattre pour les Sang-mêlés. C’était l’une des raison pour lesquels certains préféraient encore rester sur terre, plutôt que de se risquer dans les airs. Mais peu importait pour l’Élémental, car ce dernier n’avait aucun objet ou pouvoir lui permettant de voler. Et d’en bas, Kain voyait l’effroyable carnage qui fut provoqué et si cela continuait ainsi, les Réprouvés allaient bientôt pouvoir reprendre Stenfek des mains des troupes angélique ainsi que celle démoniaque. Ils étaient en très bonne voie pour en tout cas.
Dans le ciel, les choses tournaient en faveurs des mi-anges mi démons, et ces derniers commençaient aussi à faire pression sur les troupes à terre. Kain voyait des Réprouvés encercler certains combattants des deux camps, ceux-ci ne se doutant de rien, avant de les achever lorsqu’ils étaient au plus faibles de leur forme. La tactique était redoutable et Anges comme Démons commençaient peu à peu à essuyer une déroute totale de la part des Réprouvés, et cela ne laissait présager rien de bon pour ceux qui restait à trainer dans le coin. Le guerrier continua donc d’avancer à travers les allées totalement détruites, tentant de se frayer un chemin à travers les nombreux décombre. Soudain un corps vint s’abattre juste à ses pieds, révélant un Démon totalement démembré, et au visage figé dans un rictus de souffrance. Kain dégagea ce dernier d’un simple mouvement, le faisant voler un peu plus loin parmi les décombres.

L’avancée fut des plus laborieuse et le mercenaire n’en voyait pas le bout. Peut-être tournait-il en rond depuis des heures déjà, ou était-ce là un piège créé par ses ennemis afin de l’empêcher de s’enfuir. Tout était possible dans la situation actuelle. Mais il n’eut, hélas, pas le temps d’y réfléchir plus longtemps, car un groupe de Réprouvés apparut au dessus d’une montagne de gravât, ce dressant alors face à l’Élémental.

En voilà un. Tuons le !

Un juron s’échappa du mercenaire alors qu’il se mit en garde pour affronter ces nouveaux adversaires. Il n’était pas question de mourir ici, alors Kain se déchaina autant qu’il put afin d’occire le plus rapidement possible ses ennemis. Les coups s’échangèrent, brutaux et sans pitié jusqu’à ce qu’une violente explosion ne vienne projeter tous les combattants au loin, séparant chacun d’entres eux. Glissant et roulant sur plusieurs mètres, Kain se releva pourtant sans trop de mal, et pour cause, il se vit être au cœur d’un incendie. Fils du feu, les flammes ne lui faisaient absolument rien, au contraire elle le soignait même. Il rigola un instant, s’amusant de la situation dans laquelle il était. Tranquillement, il commença à se déplacer parmi les flammes, comme si celles-ci n’existaient pas pour lui. Au moins, ici, il n’avait aucun risque de se faire attaquer par qui que ce soit. Mais voilà qu’une quinte de toux le prit d’un coup et l’odeur qui lui parvenait parfois ne lui indiquait rien de très sain. Kain devait s’éloigner d’ici et si possible quitter cette immense bourbier dans lequel les Réprouvés venaient de les plonger, Anges comme Démons, tous autant qu’ils étaient.

Spoiler:

Neah respirait à grand-coup, sans prendre conscience que son bras tremblait en tenant sa dague figé dans la bouche monstrueuse du Démon qu'il venait d'achever dans ce combat qui avait été bien plus éprouvant que prévu pour le combattant. Restant à terre au-dessus de la dépouille durant un moment, l'Ange ne reprit contenance que pour mettre sa main sur le faciès hideux de son ennemi pour extraire son arme, non sans une grimace de dégoût. Se redressant pour se remettre dans l'échauffourée ambiante, le guerrier reprit son fauchard qui lui avait échappé des mains et qui traînait quelques mètres plus loin. C'est sans y prendre garde que son combat l'avait conduit aux abords de la ville, dans un endroit à la fois bruyant, mais dénué d'ennemis dans l'immédiat. Il avait même l'impression de se retrouver seul au milieu du champ de ruines qu'était en train de devenir Stenfek. Il n'aimait pas cette ambiance et encore moins être seul alors qu'une escouade adversaire pouvait lui tomber dessus à tout instant, sans parler qu'il avait été séparé de Gilgamesh et que la situation ne pourrait qu'aller en s'empirant s'il restait seul et hagard dans un tel endroit, attendant que la Mort ne lui tombe dessus. Neah savait qu'il devait rester en mouvement et éviter tout risque inutile, mais en temps de guerre, il n'y avait aucune sécurité et encore moins de garanties quant à la survie du combattant.

Reprenant son chemin, l'Ange prit conscience que sa gorge était sèche, mais pas seulement d'en avoir trop fait. Quelque chose le dérangeait dans l'air ambiant, ce n'était plus tant la pression au-dessus de lui devenue une tempête zébrée d'éclairs et qui obstruait ce qu'il se passait dans les airs, mais un trouble au niveau de la respiration. Le combattant se concentra pour essayer de reconnaître la chose irritante qui se rependait dans sa gorge de manière insidieuse. C'est alors qu'il reconnut une odeur de de brûlé, y compris la désagréable impression qu'elle provenait d'une chair meurtrie. Prenant conscience que les combats avaient déclenché un incendie, ce dernier devait se rependre dans une partie de la ville en raison de la folie sanguinaire qui s'était emparés de chacun. Ce dernier n'était pas loin de sa position actuelle et l'idéal était sans doute de prendre la fuite, retrouver un air pur et des camarades pour poursuivre l'affrontement. Il n'avait pas envie qu'une partie des Anges soit tenu en respect au sein de Stenfek et mit en déroute, ou tuer, par des ordures Réprouvés. Mais qui sait ? Avec un peu de chance, les flammes les consumeraient tous. Ce ne serait qu'un sort mérité. Bien que Neah ne pouvait décemment pas laissés ses véritables compagnons périr. Résolument, il devait faire route vers le danger pour voir si l'un d'entre eux avait besoin d'aide.

Au bout d'une dizaine de mètres, sa vision baissait alors que la fumée se rependait dans un coin de la ruelle. Ce n'était pas une bonne idée de poursuivre dans cette direction, il n'avait d'ailleurs pour seule compagnie que des cadavres et il n'avait pas envie d'en devenir un. Toussant sous l'emprise des émanations, Neah mit sa main devant sa bouche et rebroussa chemin lorsqu'il entendit quelqu'un crier à plein poumon. Se retournant, il regardait la ruelle à sa droite, l'endroit d'où venait l'appel au secours. Que devait-il faire ? Il n'était pas certain que ce soit un allié et n'avait guère envie de trop s'attarder alors que les flammes semblaient plus proches encore. Bon. Qui ne risque rien n'a rien. Prenant cette direction avec précaution tout en pressant le pas, il vit au loin quelqu'un s'agripper sur le dos de quelqu'un qu'il ne comprenne exactement le pourquoi du comment. Très bien, puisque c'était ainsi, il n'avait plus rien à faire ici. Pourtant, son regard se porta sur un Démon qui saisit quelque chose sans s'avouer vaincu.

— Attention !

Neah eut à peine le temps de se mettre devant lui que son bouclier déporta la lame vers la droite pour se mettre dans un morceau de bois en train de noircir. Elle avait été lancée avec une telle précision que l'Ange en demeurait pantois. Pourquoi avait-il fait ça d'ailleurs ? Son corps avait réagi d'instinct. Le voici dans une position plus que délicate.

Post IV | 710 mots

Rp Spécial |
La guerre n’admet pas d’excuse
« Le jour où ils partirent au front »

J’attendais la réponse du blond, mais seul un cri me répondit – un parmi tant d’autres direz-vous – attira mon attention et je mirais aussitôt mes pupilles à l’emplacement de l’Ange blond… qui venait de disparaître, emporté par l’Air et le vent, abandonnant dans son sillage le cadavre sanguinolent du second Démon qui mourut dans un dernier cri d’agonie. Durant quelques secondes, je fixais le Cornu sans vie avant de sourire. Que la Terre soit purifiée de tes Pêchées, prêchais-je à nouveau avant de me jeter, corps et âme, au cœur de la bataille. Si les Démons nous offraient une résistance des plus exaspérantes dans les combats, lorsque les Réprouvés s’engagèrent avec plus de force, de sauvagerie, de désespoir et de violence dans la bataille, je ne pus m’empêcher de trouver la situation encore plus énervante. Il en pleuvait de partout, comme une averse dérangeante que l’on se dépêchait de fuir pour ne pas finir complètement détrempé. Cela dit, cette analogie avait cette différence avec la réalité que nous ne pouvions fuir ce déluge qui nous tombait dessus. Elle nous attaquait par tous les bords et par tous les côtés. Et si ce n’était que de ce ça…

La terre s’ouvrait sous nos pas, engloutissant les plus imprudents qui ne portaient attention au danger qui serpentait sous leurs pieds; les bâtiments s’effondraient comme des châteaux de cartes tout autour de nous, causant mort et désolation sous ses décombres; et comme si la guerre ne suffisait pas à rendre ce paysage plus délabré qu’il ne l’avait jamais été, il fallait que la Nature vienne y mettre son grain de sel, nous emmenant des vents de tempête et des nuages de cauchemars dans le ciel. Bientôt, ce fut des explosions de feu qui se mirent à jaillir des entrelacs des décombres et des édifices encore miraculeusement debout. Les flammes crépitaient et les langues de feu hurlaient. À moins que ce soit les malheureux qui se soient pris dans les crocs incendiaires du brasier qui poussaient pareils cris? Je n’en savais rien et je ne m’arrêterais pas le temps d’une seconde pour le vérifier par moi-même. La guerre était la guerre, et que la Terre se fende en deux si les puissances en action le souhaitaient, que les Démons et les Réprouvés nous tombent dessus comme une nuée de mouches indésirables ne m’importaient plus vraiment, et seul comptait la préservation de mon espèce: elle seule comptait désormais, dans ces flammes et ce sang et ces armes. Je voyais mes compagnons se battre avec acharnement, coupant, tranchant, annihilant toute menace pour la préservation de leur vie en tuant l’existence de ces misérables.

Dans le ciel, mes semblables se joignaient à la guerre tout en bas: Primevère, Greydan et mon frère n’attendirent plus longtemps pour joindre leurs lames aux nôtres et à présent, dos à dos avec mon jumeau, je luttais violemment non pas contre des envahisseurs, mais contre des oppresseurs; non pas contre de misérables métisses, mais contre des révoltés. Il fallait enclencher la purge pour le Bien et la Pureté de nos Terres.

« Tu bouges mal ton côté droit on dirait, souleva Isiode en éloignant d’un coup d’estoc un Réprouvé un peu trop agité.

- J’ai été blessé », avouais-je sans demi-mesure, gardant à l’œil un mouvement sur ma droite qui me parut tout de suite menaçant.

Vivement, mon frère apparut sur ce flanc, tranchant les mains d’un guerrier démoniaque avant de le repousser d’un coup de pied au ventre, la bête titubant vers l’arrière, ses bras décharnés échappant une mare de sang dans son sillage, alors que je me plaçais de manière à protéger les arrières de mon frère contre ce Réprouvé. Isiode se redressa doucement, fit tournoyer son épée dans sa main avant de se positionner à nouveau derrière moi.

« Bien. Tu sais que tu me donnes du souci? »

Je poussais un léger grognement comme réponse, parant le coup du Réprouvé noyé par la Colère et le désespoir. Il brandissant son cimeterre de tout bord et de tout côté, comme si, aveuglé par la fureur qui chauffait son sang, il ne voyait plus que des têtes à faire tomber.

M’ancrant au sol, concentrant mon poids sur ma jambe arrière, je menais tout de suite l’assaut contre le métis, dans un combat acharné et sanglant. Là où il me promettait de me faire tomber dans « cette mare remplie des cadavres des miens », selon ses propres termes, je tentais de mon côté de me concentrer sur son corps, sur ses failles qui m’apparaissaient à chacun de ses mouvements pour mieux le blesser. Cependant, malgré l’état dans lequel il se trouvait, le Réprouvé se défendait sacrément bien, bougeant et gesticulant de façon à ce j’anticipe à peine ses actions. C’était frustrant, mais je tenais bon.

Obnubilés par le combat que nous livrions, ne voyant plus que les pas et les feintes de notre adversaire, le Réprouvé et moi ne perçûmes pas tout de suite dans quel guêpier nous venions de mettre les pieds. Quand les premiers craquements se firent attendre; quand le bâtiment juste derrière nous s’effondra sous l’assaut des flammes, nous redressâmes en même temps la tête vers l’édifice et, instinctivement, nous voulûmes fuir, nous échapper, nous éloigner le plus vite possible des flammes. Mais notre réaction s’enchaîna trop lentement et en moins de temps qu’il en fallait pour esquisser ne serait-ce qu’un mouvement, nous fûmes entourés par les flammes et un feu des plus sauvages et violents. Tout de suite, je voulus sortir de cette fournaise, mais il n’y avait que des cendres qui m’entouraient, des flammes, de la chaleur, de la fumée et encore des flammes à perte de vue, à perte de vue, qui m’engloutissaient, me dévoraient, m’aveuglaient, me brûlaient, et je n’avais même pas la force de crier sous les attaques de braises qui me touchaient la peau et marquaient celle-ci d’une vive douleur brûlante. Je n’avais même pas de souffle pour appeler de l’aide: mes poumons restaient bloqués, étouffés par la pression de la chaleur et de la fumée qui s’infiltraient sournoisement dans mes voies respiratoires. Les hurlements du Réprouvé envahissaient mes oreilles et bientôt, je ne perçus que sa voix diminuant, ses cris faiblissant et les rires du feu. Je me traînais de peine et de misère dans le brasier, ne sachant où aller, déboussolé par la fumée, pris en étau, comme un lièvre effrayé, par le danger que représentaient les flammes.

Je commençais à avoir de la difficulté à respirer, mon souffle n’étant plus qu’un mince filet d’oxygène dans cette atmosphère envahi par la toxicité de l’air. Ma faux me servant d’appui, j’enfonçais de plus en plus fortement le pli de mon coude sur mon visage pour m’empêcher de respirer cette aire nauséabonde, mais si l’homme avait ses barrières, ses limites, l’air, c’était autre chose. Immatérielle, si fine et si petite qu’elle pouvait s’infiltrer partout même aux endroits les plus étanches. Il faut que je sorte de là… Pensais-je en entendant les cris des guerriers, non loin, j’en étais certain, mais qui me paraissaient pourtant si éloignés en même temps. Il faut que nous gagnions cette guerre…

Et c’est à cet instant que je faillis choir au sol. Si je crus au début que c’était à cause de la faiblesse de plus en plus significative de mon corps, je compris rapidement que ce n’était pas le cas quand je sentis avec plus de netteté les bras et les jambes qui m’entouraient la poitrine et la taille. Et des phrases chevrotantes, douloureuses et profondément terrifiées parvinrent à mes oreilles. Je me retournais lentement, distinguant vaguement le visage d’un jeune garçon qui s’accrochait fermement à mon dos. J’écarquillais les yeux. Un Réprouvé? Non… Il n’est pas comme eux. Peu importe. Il fallait que l’on sorte de là au plus vite.

« Je… Je vais essayer… » Soufflais-je avant de tousser violemment, trouvant néanmoins la force nécessaire pour agripper fermement le garçon que je sentais faiblir dans mon dos.

S’évanouissait-il? Par tous les Dieux!

« Accroche-toi… »

La vie de cet enfant en dépendait. Je redressais la tête, cherchant une sortie quelque part dans les flammes. Je songeais à prendre mon envol, mais je n’avais décemment plus de force pour voler, combattre les éléments tout en tenant ce garçon. La situation paraissait désespérée. Mes jambes commençaient à trembler sous mon poids. Aurais-je seulement la force de continuer? D’une seconde à l’autre, j’avais l’impression que mon esprit allait céder, que j’allais nous échapper et nous laisser tomber dans cette gueule de flammes. Quand, tout à coup, un cri familier m’interpella.

« Isley! »

Mon nom… Quelqu’un criait mon nom. Et je sus immédiatement de qu’il s’agissait.

« Isley! »

Je me retournais vivement en direction de la voix, distinguant une silhouette au-delà des flammes, qui s’agitait, une épée dans les airs, coincé entre des ailes bicolores et les ailes de feu. Mon sang se glaça lorsque je constatais qu’il s’agissait de mon frère contre deux Réprouvés particulièrement farouches qui tentaient de le faire tomber dans les flammes. Mon corps réagit de lui-même: lentement, à pas lents et traînants, je me dirigeais vers mon frère qui m’appelait, qui m’appelait. Isiode! Isiode! Avais-je envie de hurler à son intention, mais ma gorge me faisait tellement souffrir qu’un seul râle parvint à traverser la barrière de mes lèvres. Serrant plus fortement ma prise sur le garçon, je lui jetais un regard par-dessus mon épaule, espérant qu’il gardait un semblant de conscience, parce que seul, je n’arriverais pas à nous sortir tous les deux de cette fournaise infernale.


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Désolé Zane, je veux pas mourir. Pas tout de suite du moins ;)