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 [Sirènes] - La chasse des Gælyan

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Mer 30 Mar 2016, 11:33


La chasse des Gælyan


Aujourd'hui le parlement se fit à huit clos. Aucun spectateur, et le tout dirigé en Valærian. Un des politiques se leva de son siège, pour exposer la situation que l'Empereur connaissait déjà en réalité « Mesdames, messieurs, comme certains le savent les Gælyan ont décidé de s'en prendre à nous. Avec la guerre contre les sorciers, la vérité sur notre existence a fini d'éclater au grand jour. Nous ne sommes mystiques pour personne. De ce fait, plusieurs escadrons de bipèdes ont décidé de venir envahir notre océan, détruire les villages coraux, et menacer la sécurité intégrale de notre peuple. » Il fit un légère pause le temps de reprendre « Récemment, ils ont décidé de s'en prendre à nos richesses, et de faire de nous des otages de luxe. Plusieurs disparitions ont été signalées, et autant de meurtres. Pour le moment, personne ne s'est encore attaqué au coeur de la cité, mais ses environs pâtissent déjà. Bien qu'il est mauvais de s'y fier, certaines rumeurs se répandent. Ces Gælyan ont été vu près du temple d'Ailydis, cherchant à voler la gemme. » Dans l'assemblée, chez les élus, des hoquets d'effrois se firent entendre, suivit de chuchotements. Une femme demanda alors « Que font-ils des otages ? », « Des trophées. » Le monde se tût lorsque l'Abyssum ouvrit sa bouche aux lèvres divines « Nous sommes devenu les monstres à chasser et à décapiter, pour être accrocher aux murs ou servit en pâture. Ils nous assoiffent, et se serve de nos écailles pour leur richesse personnelle. » Le ton glacial et l'apparence éternellement implacable du monarque, jeta un froid dans sur Cæremiel. Faisant un signe de tête au type encore debout, celui-ci se rassit en silence, sans même faire crier sa chaise « Reanna, à la tête de l'Ot'Phylès Cala'Tiare, a envoyé, sur mes ordres, des vigies surveiller les points stratégiques près des villages, comme autour de la cité mère. Nous avons remarqué que plusieurs races se prêtaient à ce petit jeu, et qu'il était devenu de coutume, que de ramener une sirène sur la terre ferme. » Un homme se leva, tapant du point sur la table, insultant les étrangers et proclamant la guerre ouverte. Nastaé leva doucement sa main, apaisant ses ardeurs « Nous allons faire mieux que les battre, nous allons les déchoir. Quiconque entrera dans l'Océan, se verra détruit. Mon armée oeuvrera pour les villages coraux, et nous recruterons pour aller mettre un terme à leurs frasques, autour du temple d'Ailydis. », « Y a-t-il un moyen d'arrêter ces massacres ? », « Il faut leur rendre la pareille ! L'Empereur a raison, ne jouons pas les passifs. Nous avons gagné une guerre, nous pouvons en gagner une seconde. » Les Parlementaires étaient particulièrement belliqueux. Le peuple respirait la confiance en lui, et l'assurance de la victoire. L'Abyssum se tût, préférant rester méfiant.
Les terrestres étaient nombreux, mais ils avaient la stupidité de venir les attaquer sur leur territoire. L'Océan était leur père et Ailydis leur mère, et jamais ils ne laisseraient quiconque les éradiquer.

Dans la cité, et par delà la civilisation, le mot se répandit. On cherchait des bras, des vigiles, pour un travail de sécurité autour du temple. Tout le monde fut informé que les Gælyan étaient devenus les ennemis publics numéro un, et ceux de la cité n'osaient plus sortir de chez eux, de peur de se faire dévorer. Le peuple immergé était remonté. Tous avaient suivis, en plus, des rumeurs de plus en plus sordides et malsaines, et malgré la clairvoyance de certains, d'autres se laissaient corrompre par la désinformation. Les villages coraux se virent infestés par des gardes royaux, et si certains répudiaient cela, d'autres acceptaient cette bienveillance avec honneur et humilité.

Pour chaque volontaire, un ordre de mission simple était remis : chasser les Gælyan aux abords du temple. La méthode préconisée était aussi simple que morbide : les démembrer suffirait, de manière à ce que les morceaux de corps remontent à la surface. Que quiconque vogue ou survole l'Océan, se rende compte de la menace. C'était un signal. Le signal de ne pas défier les Ondins, le signal qui annonçait dorénavant la mort.


Gains


900 mots - 1 point de spécialité

1 200 mots - L'écaille d'Ailydis : Pour votre service, Ailydis viendra faire pousser une écaille blanche et nacrée sur votre queue. Cette petite écaille disparate, vous aidera à tromper l'ennemi. En effet, tout Gælyan qui vous croisera sur terre, ne soupçonnera pas (à moins de le lui dire franchement) que vous êtes une Sirène [dépend de l'intelligence des deux protagonistes]. Ils ne montreront aucun signe d'hostilité, vous traitant presque comme un allié d'emblée (si vous n'êtes pas vous-même hostile). Ceux possédant leur fragment d'Océan se verront (s'ils le souhaitent) attribuer une maison dans un quartier de leur choix de la cité (sauf le quartier riche) [merci de préciser le quartier en spoiler ^^]

Pour 450 mots de + (dans les deux cas) : 1 point de spécialité au choix


Récapitulatifs des gains


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Lun 11 Avr 2016, 20:57

La nuit était sombre et l’air frais. Nissa était accroupie entre des buissons et observait, d’aussi près qu’elle le pouvait, mais en restant à bonne distance, les activités nocturnes du petit village qui bordait l’océan. La lune n’était pas complètement pleine mais l’absence de nuages dans le ciel lui apportait une fabuleuse visibilité. Elle c’était bien couverte afin qu’aucune goutte provoquée par la rosée et l’humidité n’entre en contact avec sa peau. Elle adorait être sous sa forme sirénique mais, il y avait certains moments où cette capacité à se transformer dès qu’une goutte d’eau la touchait s’avérait très dérangeante et handicapante, lorsqu’elle se trouvait en présence de Gælyan ou encore lorsqu’elle était en mission. Tout comme c’était le cas en ce moment. La jeune femme n’avait pas été très présente dans les océans dernièrement, s’impliquant énormément dans la guerre opposant les anges aux démons, dans le camp de ces derniers, afin de les aider à éliminer les protecteurs des humains et par la suite, eux. Tant qu’ils n’attaquaient pas l’océan, elle voyait chez eux un potentiel de destruction qui pourrait décimer toutes les races de bipèdes, protégeant ainsi son cher océan et sa race.  Elle oeuvrait constamment dans l’intérêt e sa race. Néanmoins, elle appartenait à l’Ot’Phylès Cala’Tiare, l’armée ondine qui possédait des unités partout, qu’elles soient terrestres ou marines. L’ondine n’avait pas encore réellement d’affectation précise sur l’une ou l’autre de ces deux unités, et cela lui convenait. Elle était polyvalente, et portait un amour inconditionnel pour l’océan : lorsqu’elle y avait des missions, elle était redoutable, mais elle se trouvait beaucoup plus utile sur la terre, ou les choses se passaient de manière très différente : il fallait être capable de s’adapter à tous les obstacles rencontrés, et les défis rencontrés, jusqu’à présent, étaient toujours stimulants.


Elle sortait d’un conflit dans un petit village d’Orisha lorsqu’elle avait reçu la missive de Reanna, la Néris de son Ot’Phylès. Elle l’envoyait en mission d’observation d’un village à côté de l’océan qu’elle soupçonnait de pratiquer le trafic d’ondins. La sirène avait changé de cap à la minute même où ses yeux s’étaient posés sur la signature de cette dernière. Cela faisait déjà 3jours qu’elle était en poste, et pour le moment, rien d’inquiétant ne c’était encore déroulé dans ce village. Ils semblaient vivre simplement, allaient pêcher lorsqu’ils le devaient, mais contrairement avec ce qu’elle avait déjà pu voir, ce n’était pas de manière abusive. Malgré l’ennui qui commençait à se montrer, elle faisait des rapports réguliers à Reanna qui lui demandait de rester en poste. Le lendemain matin, cinq hommes partirent pour la mer. Proportionnellement à la population du village, ils ne partaient jamais à autant. Cela lui mis la puce à l’oreille, et elle resta à observer le village toute la journée, en scrutant la mer. Cette dernière s’écoula sans incidents notoires et les marins ne revinrent que le soir. Ils hissèrent leur barque sur la plage, et en sortirent tous les cinq. L’un des hommes s’attarda dans le bateau, saisit une personne sous les bras et la passa à un de ses collègues, puis il souleva la queue de cette dernière. Ce n’était qu’une adolescente d’une douzaine d’années. Elle avait vécu la même chose enfant. L’intuition de Reanna avait été la bonne. Le sang de la sirène ne fit qu’un tour. Cette dernière ne lui avait pas donné de directives si elle rencontrait ce cas. Elle lui envoya rapidement un rapport, l’informant tout de même de son intention, puis se dirigea vers la plage d’un pas décidé. La nuit tombait. Elle ne leur laissa aucune chance pour se justifier ou leur donner l’occasion de se repentir. Elle sortit son katana et les trancha, sans en laisser un vivant sur la plage. Elle saisit la jeune fille et chanta pour la rassurer « Je suis une sirène moi aussi. Je ne les laisserai pas te faire du mal. Retournons à la cité engloutie. » Elle lui sourit et apaisa ses craintes. Elle savait dans quel état elle pouvait être. D’un geste de la main, elle invita l’océan à étendre assez une infime partie de lui pour récupérer cette dernière et la ramener dans l’eau. Elle se déshabilla puis entra dans l’eau à sa suite, nageant avec elle jusqu’à la cité engloutie et la ramenant jusqu’au domicile de ses parents. Elle rejoint ensuite le site principal de l’Ot’Phylès. Sur le chemin, elle sentit l’ambiance pesante qui était dans l’air. L’allégresse habituelle avait laissé place à de la peur, de la méfiance et de la vigilance. Tous ces sentiments étaient généraux puisqu’elle en était affectée à cause de son pouvoir du contrôle des émotions. Que c’était-il passé pendant son absence ?  Elle entra dans le bâtiment et on lui expliqua la situation, ainsi que la nouvelle politique à appliquer dans l’océan entier. On lui affecta, aussitôt, la nouvelle mission de protéger le temple contre tous les bipèdes qui pouvaient s’en approcher. Elle devait démembrer tous ceux qui tenteraient de s’introduire dans le temple. Ne pouvait-elle pas le faire sur ceux qu’elle croisait en route aussi ? Non, elle ne s’en donnerait pas le droit, mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait.


 Elle sortit de là satisfaite et se dirigea immédiatement vers le temple de l’Aether de l’océan : son adorée Ailydis. Enfin les Gælyan avaient été invités à partir de sa maison. Ce n’était pas leur place. Ils avaient bien assez des terres du Yin et du Yang pour venir coloniser l’océan des ondins. Eux n’avaient que ce dernier comme maison, et ils se devaient de le protéger de tout. Les ondins avaient été trop gentils avec le monde extérieur lorsque leur existence avait été dévoilée. Son peuple se comportait enfin normalement. Elle avait été toujours hostile à cette invasion de bipèdes dans la capitale, ou même dans les cités bulles qui parsemaient l’océan, mais elle avait respecté les choix du parlement ainsi que de l’Abyssum, jamais elle n’irait à l’encontre de leurs décisions. C’était son amie Arwen, membre de l’Ot’Phylès Prismée qui n’allait pas être heureuse : son travail allait s’avérer beaucoup plus dangereux désormais. Maintenant qu’elle avait, pour ainsi dire carte blanche, pour purifier l’océan, elle allait s’en donner à cœur joie.


Elle passa devant des temples magnifiques dans les quartiers riches, mais continua son chemin vers les ruines. Si ces premiers honoraient l’Aether et faisaient offices de nids à curieux, le plus ancien, ce qu’elle définissait comme le vrai, où elle se sentait en connexion avec Ailydis, se trouvait dans les ruines. La plus vieille représentation de la déesse y était placée, avec à sa tête, une gemme qui éclairait les ruines : la lumière symbole d’espoir dans le noir des bâtiments en morceaux. A son arrivée, la sirène remarqua que beaucoup de volontaires étaient présents. Néanmoins elle franchit la ligne de ces derniers et alla rejoindre le rang plus serré de son Ot’Phylès qui gardait le temple au plus près. Si certains étaient positionnés à l’intérieur, veillant directement sur le lieu de culte et la gemme, Nissa resta à l’extérieur. L’inconvénient ici était que les bipèdes pouvaient très bien se mélangés aux ondins car ils étaient tous dotés de leurs deux jambes. Sa vigilance n’en était que plus accrue. Elle déploya son pouvoir de contrôle des émotions aussi loin qu’elle le put afin d’essayer d’en intercepter des négatives qui pourraient dévoiler des intrus et des individus aux intentions malhonnêtes. C’était très compliqué de faire le tri dans toutes celles qu’elle analysait puisque tous les ondins présents étaient en colère et assoiffés de sang. Quels imbéciles seraient assez fous pour tenter de s’introduire dans le temple avec une telle panoplie de guerriers armés jusqu’aux dents, et dont seuls leur voix était une arme des plus mortelles ? Une patrouille commençait à être rassemblée sur le côté afin de faire des rondes régulières aux alentours du temple. Ils n’étaient pas à l’abris qu’ils tentent de passer par le sol ou cherchent à se regrouper plus loin afin de mieux leur tomber dessus, car ils étaient à découverts et tous rassemblés : un mur de défense infranchissable, mais des cibles faciles pour une attaque. Nissa demanda à faire partie de ce peloton. Si l’inactivité convenait à certains soldats, elle préférait être active si elle le pouvait. Son supérieur présent autorisa son changement de poste.



La patrouille était composée d’une dizaine d’ondins : des militaires de l’Ot’Phylès CalaTiare. On n’aurait pas donné cette mission à des civils volontaires. Il valait mieux les laisser devant le temple, les sens aux aguets. Elle s’enfonça dans les ruines. Ceux qui étaient capables de sentir ou de détecter des choses anormales au-delà de leur vision furent ordonnés de le faire. Il fut plus facile à Nissa de faire la part des choses dans les émotions qu’elle captait désormais autour d’elle. Au bout d’une dizaine de minutes de marche, elle sentit des émotions qui ne lui étaient pas familières, qui détonnaient de celles composantes l’ensemble du groupe et qui commençaient à lui être connues. « Nous ne sommes pas seuls. Nous approchons d’un groupe de quatre je dirai. » Son estimation était faite par les émotions hostiles principales différentes qu’elle détectait. Ils n’étaient pas les seuls à les avoir sentis, le groupe dissident aussi. Un tremblement de terre les secoua et les mit tous à terre, suivi d’un éboulement de pierres provenant des ruines aux alentours. La sirène roula sur le côté et évita de se faire aplatir par ces dernières. Elle se releva d’un bond, constatant que deux de ses compagnons n’avaient pas eu la même chance qu’elle. Sans se consulter, ils se mirent tous à chanter. Des cris violents furent émis de derrière les rochers et ils s’y dirigèrent tous, en continuant de chanter, insufflant de la douleur dans leur douce mélodie. Les idiots n’avaient pas eu le temps de se boucher les oreilles, trop surpris par la présence des ondins dans ces espaces éloignés du temple. Ils les trouvèrent, se tordant de douleur au sol. Ils n’eurent simplement qu’à les achever. Conforme aux ordres, ils démembrèrent les corps avec joie et les ramenèrent au temple afin d’en informer leurs supérieurs. Deux ondins furent désignés pour amener les restes à la surface, afin de les rendre visible pour tous ceux qui s’aventureraient désormais dans l’océan. Nissa faisait partie de cette petite expédition, et elle regarda les morceaux s’élever à la surface en s’imaginant déjà les réactions de ceux qui les verraient. 


Mots: 1728
Gains : L'écaille d'Ailydis + 1 point de magie pour Nissa s'il te plaît :)
Quartier pour maison:

Merci pour ce LDR génial !  (:009:)
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Mer 13 Avr 2016, 17:54

L’après-midi était bien entamée, le soleil tapait fort sur la plage de sable fin. Nous étions assises près des flots depuis quelques heures, silencieuses, le regard perdu dans l’infini de la mer.

« Tu fais ça souvent ? » me questionna Lyaam sans décrocher ses yeux de l’horizon.

« Ca quoi ? »

« T’asseoir comme ça et perdre ton temps à admirer la vue, alors qu’il y a pleins de choses que nous pourrions faire ? ».

A ses mots, elle saisi un cailloux et le jeta dans l’eau d’un air lasse. Lyaam était une adolescente très active, et il était vrai que j’étais étonnée qu’elle ai mis autant de temps à se plaindre de notre inaction.

« Tu n’apprécies pas te reposer un peu ? »

Rapprochant mes genoux contre ma poitrine, je tournais la tête de façon à la regarder directement. Sa tignasse violine me cachait la vue de ses yeux, mais je n’avais pas besoin de les observer pour me faire une idée de son état d’esprit actuel.
Jetant un nouveau cailloux dans l’eau, elle répondit.

« Non. J’ai l’impression de perdre mon temps ».

Sa réponse était sèche et n’appelait aucune réplique de ma part. Je me tue, fixant à nouveau l’horizon.
Quelques instants s’écoulèrent pendant lesquels aucune complainte ne venait gâcher le moment. Tandis que nous profitions tranquillement de la paix du lieu, un cri résonna sur la plage. Un cri de femme apeuré. La tête de Lyaam tourna instinctivement vers la source du bruit, la localisant avec une aisance déconcertante. Une demi seconde plus tard, elle était jonchée sur ses deux pieds prête à partir. Je la suivais sans rien dire. Les lamentations redoublèrent à l’instar des foulées de la Bélua. Je poursuivais un halo violet sans me demander si nous suivions le bon chemin.
Au loin, deux personnes tranchaient la couleur bleutée du ciel. Une femme pleurait, anéantie sur le corps déchiqueté de son enfant. J’attrapais Lyaam par le bras, la retenant vers moi.

« Attends. On ne peut pas imposer notre présence comme ça, elle n’a peut être pas envie de nous avoir sur le dos ».

D’un coup sec du bras, elle se dégagea de mon emprise et fonça droit sur le cadavre. Exaspérée par son manque de tact et de savoir vivre, je la suivais légèrement en retrait.

« Que s’est-il passé ? » demanda la Bélua à la femme.

Je m’étais approchée aussi près du corps que Lyaam et je pouvais voir toutes les blessures du garçon. Il devait avoir huit ans tout au plus. Son corps était littéralement en lambeaux. Son visage était lacéré, mais moins que le reste de son être. Il était trempé et couvert d’algues. Sans doute avait-il péri dans les eaux et avait été remonté après quelques heures. Son torse présentait des grosses traces dans la chair, s’apparentant aisément à des griffes. Les plaies étaient profondes et semblaient avoir été faites de façon très aléatoire, comme si une horde avait fondu sur lui. La mère sanglotait trop fort pour répondre à ma camarade, mais une hypothèse se dessinait dans mon esprit. Il y avait des traces de canines énormes qui ornaient ses membres, comme celles que peuvent faire un vampire. Sauf que les vampires n’attaquaient pas de cette façon et encore moins en groupe. Et la seule espèce s’apparentant à un vampire était une horde de sirènes sous leur forme la plus cruelle. Ce pauvre enfant avait été sauvagement exécuté.
Envahie par un sentiment d’empathie et par un malaise étouffant, je posais ma main sur l’épaule de la femme.

« Dites-nous ce qui s’est produit » dis-je d’une voix bienveillante.

Elle renflait, crachait, pleurait, suffoquait. De longues secondes s’écoulèrent encore avant qu’elle ne puisse articuler une réponse audible. Au prix d’un gros effort, elle y parvient.

« Je ne sais pas. Il était avec son père… »

« Et il est où son père ? » demanda Lyaam très maladroitement.

« J’en sais rien. Il l’avait rejoint hier pour passer quelques jours avec lui. Il habite dans la Cité Engloutie ».

Mes soupçons se confirmaient. C’était bien des sirènes qui avaient fait le coup, et le père de cet enfant courraient surement un grand danger.

« Personne ne vous a dit qu’il fallait éviter de se rendre dans ce lieu en ce moment ? » lui demandais-je d’une voix légèrement tintée de reproches.

« Si, mais son père n’écoute jamais ce qu’on lui dit ».

Ses sanglots redoublèrent. Lui poser plus de questions ne servait à rien, elle état déjà dans un état assez pitoyable.

« Lyaam aides là à creuser une tombe » lui chuchotais-je à l’oreille. « Moi je vais aller chercher son mari ».

Les yeux de la femme se posèrent sur moi, m’intimant un remerciement silencieux alors que Lyaam rigolait à moitié.

« Et comment comptes-tu t’y rendre ? Dis-moi ! »

Lyaam ignorait toujours que j’étais une sirène, mais vu ce qui venait de se produire, ce n’était pas le bon moment pour lui en parler .

« J’ai un pouvoir pour respirer sous l’eau ».

Elle ne posa aucune autre question. La femme quant à elle me donna une photo de son mari ainsi que le lieu où il logeait.

« Tu m’attends là, je serais de retour avant le couché du soleil ».

J’attendais que les deux femmes se tournent pour plonger dans l’eau, restant à la surface. Je feignais de nager à la force de mes bras, prenant soin de laisser ma queue dans l’eau pour ne pas trahir ma condition. Une fois à distance raisonnable, je plongeais dans les abymes. Je connaissais le chemin par cœur pour arriver à la Cité Engloutie, je nageais le plus vite que je pouvais, réalisant que la guerre prenait une ampleur qui me désolait. A mesure que je m’approchais de la ville, les cadavres flottants ou coulant se multipliaient. Hommes, femmes, enfants, aucune discrimination n’était faite, hormis le fait qu’ils n’appartenaient pas à la race ondine.
Je croisais quelques sirènes en chemin, mais aucune ne se montrait hostile à mon égard, pensant sans doute que j’étais en chasse moi aussi.
J’arrivais aux abords de la ville lorsque j’entendis des cris. Beaucoup de Gælyan hurlaient, se faisant chasser de chez eux. Il y avait tellement d’ondines dans les parages que je ne pouvais risquer de me repérer et traquer. Il fallait que je m’incruste dans leur équipe, chassant à leur côtés, ou alors agir en catimini.
J’optais alors pour une autre solution. Je m’approchais d’une d’entre elles, la photo à la main.

« Sais-tu où je peux trouver cet horrible Gælyan ? Il est lié à un meurtre dans ma famille ».

Je feignais la race et la tristesse, désireuse d’obtenir l’exclusive chasse de cet humain.

« Sans certitude, je pense qu’il s’agit du type qui habite la dernière demeure là bas à droite » me répondit-elle en désignant un habitat à quelques mètres.

« Ca ira, je ferais avec. Merci ma sœur ».

Je fonçais droit dans la direction qu’elle m’avait indiquée, espérant qu’il n’était pas trop tard. Il y avait des débris d’humains qui flottaient de partout, des bras, des jambes et même une tête. Le spectacle me répugnait, je préférais me concentrer sur ma destination.
Son logis était sans dessus dessous, tous les meubles étaient renversés voir même détruits. Il n’y avait plus la moindre lumière sous cette bâtisse, et je devais me fier à mes instincts de chasseuse pour localiser le corps de l’homme. Il respirait, j’entendais son cœur battre faiblement. Mais il était aussi en sale état. Une rapide exploration tactile de son corps m’indiquait des lacérations à chaque membres et quelques unes au niveau de l’abdomen. Il se débattait, il avait peur de moi.

« Calmez-vous. Je viens vous ramener auprès de votre femme ».


« Yoth ? » me demanda t-il. Sans doute était-ce le prénom de son fils.

« Je ne sais pas » mentis-je. Je ne désirais pas qu’il se laisse mourir ici et que sa femme souffre la perte de toute sa famille. « Vous pouvez respirer sous l’eau ? Comment faites vous les trajets entre ici et en haut ? »

Il hocha la tête pour toute réponse. Cela allait me faciliter le travail. Je passais son bras sous mon épaule et le forçais à se relever. Il ne fallait pas rester ici.
Sur le retour, les cadavres s’étaient multipliés, et cette fois dans l’enceinte même de la ville. Les dégâts étaient sans précédents, comment allions-nous jamais faire la paix avec les peuples vivant sur terre ?
Je pressais la cadence, saisissant enfant dans mes bras dont les parents étaient morts, puis je franchis la protection de la Cité Engloutie. Je nageais de toutes mes forces pendant que l’enfant semblait s’étouffer. Il s’agitait, se débattait, et l’homme que je tenais de l’autre main me ralentissait.

Heureusement, les rayons du soleil commençait à traverser les eaux, nous nous rapprochions de la surface.
D'un seul bond, nous percions l'épaisse couche d'eau, offrant au bambin la possibilité de respirer. Il toussait, crachait ses poumons, mais il était en vie.
Une fois sur la plage, le magicien tituba sur le sable, s'écroulant devant la tombe improvisée de son enfant. Sa femme pleurait toujours, mais semblait soulagée de le retrouver. Elle observait le bébé dans mes bras, les yeux pleins de larmes.

"T'as ramené un bébé ?" se moqua Lyaam.

"Ses parents sont morts ..." bredouillais-je, réalisant que j'avais un enfant dans les pattes si je ne pouvais pas le replacer.

Les yeux de la femme se posèrent sur lui, et elle tendit les bras vers lui.

"Je veux bien en prendre soin ... Si vous le voulez bien".


Elle porta l'enfant à sa poitrine et pleura de plus belle. Je signifiais à Lyaam en silence qu'il nous fallait partir et laisser cette famille faire son deuil. Elle récupéra son sac, leur tapotait gentiment sur le dos puis s'éloignait lentement d'eux.

"Je vous remercie pour mon mari" gémissais la femme en s'agrippant à mes vêtements. D'une poignée de main, je la remerciais de recueillir l'orphelin.

"Portez-vous bien, et surtout restez à l'écart des océans tant que les conflits ne seront pas réglés".


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Mar 19 Avr 2016, 12:57


La blonde se réveillait à peine de sa sieste que sa mère entra en trombe dans le salon. Visiblement préoccupée, elle faisait les cent pas dans la pièce, attendant de trouver la bonne formulation. Le parlement s'était réuni, et elle avait fini par apprendre, en même temps que les autres _ ce qui la mettait dans une rage folle, elle qui aimait toujours avoir une longueur d'avance sur les gens des environs _, que des volontaires étaient recrutés pour mener une chasse. S'en charger elle-même ne s'envisageait pas, même si elle rêvait de s'échapper de cet endroit où elle passait toutes ses journées pour gouverner sa famille et s'occuper de travaux qui ne l'intéressaient qu'à moitié. Une promesse d'action qui la mettait en ébullition, et qu'elle se devait de réserver à sa fille, à contrecœur. « La réunion a eu lieu il y a quelques jours et une mesure a été prise. Ils cherchent des volontaires pour faire partir les Gælyan de nos terres. » Pour quiconque connaissait parfaitement Ræva, il n'était pas difficile de comprendre ses intentions. Son langage voilé n'empêchait pas les membres de son clan de deviner ce qu'elle désirait véritablement. La Sirène, à demi ensommeillée, se releva brusquement en dégageant les draps de soie crème. La tête lui tourna, et elle porta une main à ses tempes pour se ressaisir. « Ce sera fait. » Sans rien ajouter, elle se dirigea vers sa chambre pour récupérer le nécessaire à son expédition.

Le frisson de l'aventure lui parcourait l'échine. Impatiente de se lancer dans la chasse, elle ne songeait pas un seul instant aux dangers qui l'attendaient dehors. Tout ce qui comptait pour elle, c'était de se précipiter vers leurs ennemis, d'en défaire quelques-uns _ avec un peu de chance _, et de revenir victorieuse pour ne décevoir aucun de ses congénères. La réussite n'était pas une option. Enthousiaste à la perspective de se battre _ après tout, n'était-elle pas la digne fille de sa mère ? _, il ne lui fallut que quelques minutes pour se munir de ce dont elle avait besoin, empruntant au passage une arme dans la réserve familiale. Lorsqu'elle revint finalement dans le salon pour le grand départ, quelqu'un d'autre l'attendait en compagnie de  Ræva. « Ta cousine Leana t'accompagne. Faites attention, vous deux. » Si les Maelosthène appréciaient particulièrement de s'essayer à la rhétorique avec les inconnus ou les invités, en famille, la concision était maîtresse de tout. Jamais de paroles inutiles, comme certains d'entre eux disaient. Surprise que personne d'autre ne se soit porté volontaire pour une pareille mission, elle haussa les épaules avec indifférence et s'engagea la première à l'extérieur de la maison. Pendant plusieurs heures, les Ondines restèrent côte à côte sans échanger le moindre mot. Une certaine rancoeur flottait dans l'air. Lava, en tant qu'héritière principale de la famille, n'était pas des plus appréciées par ses semblables qui voyaient en elle une rivale indétrônable, et elle ne les affectionnait pas plus parce qu'ils ne voyaient rien d'autre en elle qu'une future fonction. Cependant, certaines circonstances exigeaient une coopération exemplaire.

Ouvrant l'oeil, elles parvinrent sans difficulté jusqu'aux abords du temple d'Aylidis, lieu phare de leur peuple. Des rumeurs courraient dans tout Mynayiænis à propos de la présence des immondes créatures aux alentours de cet endroit sacré. Et naturellement, les Sirènes s'étaient dirigées ici d'un commun accord. Le danger les attendait sans le moindre doute, mais elles se devaient de faire le mieux possible, et avant tout, penser à la gloire familiale. « Fais attention. Ils ne sont pas loin. » Le silence qui régnait autour d'elles n'avait rien de rassurant. À dire vrai, cela les incitait plutôt à la méfiance qu'à la détente, , et elles progressèrent dos à dos pour assurer un minimum de sécurité. La logique aurait voulu que la majorité des combats se déroule dans les environs, et pourtant, il semblait qu'il n'y avait pas âme qui vive. Les doigts légèrement tremblants, la blonde s'efforçait de garder son calme pour ne pas perdre la face devant sa cousine. Leur différence d'expérience ne jouait pas en sa faveur, et à bien des égards, elle admirait Leana. Une admiration qu'elle ne pourrait jamais avouer ni assumer et qu'il lui fallait à tout prix cacher, sans quoi sa légitimité serait remise en cause. Le fardeau qui pesait sur ses épaules lui apparut brusquement, et c'était comme si ses fragiles omoplates s'affaissaient sous une pression invisible. Personne autour d'elle n'accepterait un échec, à moins qu'elle ne revienne morte. Combien de responsabilités allait-elle devoir assumer lorsqu'elle serait en âge de reprendre les rênes de la famille ? Ses pensées dérivèrent vers un avenir qui n'existait pas encore. Une seconde d'inattention qui faillit bien leur être fatale.

Les monstres passèrent à l'attaque, et d'un mouvement commun, s'assurèrent de les séparer. La seconde suivante, Lava ne voyait plus Leana, et une créature terrifiante lui faisait face, munie d'un trident sans doute volé. Prise dans un tourbillon d'eau destiné à la piéger et qui la protégea heureusement des attaques, elle parvint difficilement à en sortir. Dès que sa tête émergea, elle reçut un coup de poing en pleine mâchoire qui la précipita à l'écart de sa cousine qu'elle venait de repérer. Aux prises avec deux  Gælyan, elle s'en sortait plus ou moins bien et ne semblait pas être en péril immédiat. Malgré la situation désastreuse, la blonde se révéla incapable de réagir. Complètement sonnée par le coup qu'elle venait de recevoir, elle tentait simplement de se débattre pour ne pas se laisser entraîner par son adversaire. Où voulait-il l'emmener ? Par miracle, elle parvint à donner un coup à son assaillant, suffisamment bien placé pour qu'il la lâche quelques instants. En profitant pour s'éloigner de l'odieuse créature, elle s'arrêta pour reprendre son souffle. Haletante, elle finit par dégainer le couteau qu'elle avait pris dans l'armurerie et le plaça devant elle, les mains tremblantes. Jamais on ne l'avait préparée à des circonstances pareilles, et les dessins qu'elle avait vus dans les livres à propos des Gælyan ne correspondaient en rien à la réalité, et leur monstruosité ne tenait pas à leur apparence.

Prenant son courage à deux mains, la blonde plongea sur le côté pour tenter de le pourfendre au niveau du coeur. Sans aucune difficulté, il s'écarta en riant aux éclats. « Alors, gamine, c'est tout ce dont tu es capable ? » D'un geste brusque et si rapide qu'elle ne le vit même pas, il saisit son bras et le mordit à pleines dents. Elle hurla d'un cri à faire trembler l'océan. Cependant, à part la réponse affolée de Leana, rien ne lui répondit, sinon le ricanement caractéristique du Gælyan. Cruel. C'est alors qu'une idée vint à la Sirène. Profitant de la proximité imprévue entre eux, elle fit appel à sa magie. Les contours de son ennemi se mirent à onduler étrangement, et signe qu'il était prisonnier de l'illusion, et il la relâcha doucement. L'air ahuri, il se débattait avec un adversaire invisible que l'Ondine s'efforçait de rendre le plus effrayant possible afin de le distraire assez longtemps. Cela dit, le Gælyan ne semblait pas avoir peur outre mesure et se contentait de se battre pour ce qu'il croyait être sa vie. Satisfaite de son piège, le coeur battant, Lava s'approcha suffisamment de lui pour s'assurer qu'il soit à portée de la petite épée. La lame plongea dans le ventre de sa victime qui écarquilla les yeux en basculant dans le monde réel. Lava s'acharnait à fouiller la chair comme pour se venger de la morsure et effacer au passage une pareille vision de son esprit. Ce n'était qu'un cauchemar, un cauchemar sanglant, et les prunelles déjà vides du monstre continuaient à la fixer. Le parfum du sang se répandait autour d'elle.

Soudain, quelqu'un la saisit par l'épaule pour la faire reculer. Prête à tuer n'importe quel ennemi, la blonde se retourna en levant l'arme, une lueur meurtrière dans le regard. Leana. Entourée d'autres Sirènes probablement alertées par leurs cris. La jeune femme tenait à la main deux têtes démembrées. Se retournant sans hésiter, Lava observa le corps de l'homme qui sombrait. Le mutiler n'avait servi à rien d'autre qu'à apaiser sa colère, et elle en avait oublié le plus important : lui arracher la tête. Épuisée, elle se sentit basculer en arrière. Ce fut Leana qui la retint avec un sourire réconfortant. La blonde vit l'une des Ondines nager jusqu'au cadavre et le démembrer sans plus de cérémonie. Contrariée de voir son trophée dérobé, elle eut la surprise de voir ce dernier apparaître entre ses mains. « Je crois que ceci t'appartient. » Alors, elle comprit. La cruauté de Lava dans la mise à mort du Gælyan leur avait fait plaisir. Avec un sourire mauvais, elle accepta le présent. Il fallait jouer son rôle jusqu'au bout, et oublier la douleur de son bras blessé. Leana s'approcha d'elle sans se précipiter et adressa une légère révérence aux autres Ondines pour les saluer. « Maintenant que vous êtes là, nous allons rentrer. Certaines blessures doivent être guéries. Merci pour votre aide, et qu'Aylidis vous bénisse. » La fatigue perclusait chacun des muscles de la blonde, et pourtant, elle refusa que sa cousine la porte, et cette dernière se contenta de l'aider à marcher. Appuyée sur l'épaule de Leana, Lava jeta un œil à la tête de l'homme qu'elle tenait toujours entre ses doigts.
Quel qu'en soit le prix, elle restait une Maelosthène.

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Ven 29 Avr 2016, 22:02

Les jours qui avaient suivi les festivités au cœur de Caelum avaient été difficiles pour Næ. Blessé à cause de ce qu'il s'était passé, son bras gauche était, depuis, immobile, fixé à un linge qui le maintenait le temps qu'il puisse trouver quelqu'un pour le soigner. Cependant, la blessure physique n'était rien en comparaison de la colère qui hantait son esprit. Comment pouvait-elle un seul instant préférer un bipède à sa compagnie ? Il avait du mal à s'en remettre et, à vrai dire, si Lhyæræ ne semblait pas avoir toute sa tête, il l'aurait traité de folle. Il fallait qu'il agisse pour qu'elle ne puisse plus jamais le revoir. Il avait donc contacté la tutrice de la jeune femme, espérant que, peut-être, elle lui interdirait tout contact avec la surface. Le plan était plutôt simple : l'Ondine serait obligée de rester sous les eaux et, lorsqu'un certain temps se serait  écoulé, le temps pour lui d'éliminer le gêneur, il reviendrait pour la libérer de ses chaînes, sans rien lui avouer de ce qu'il s'était passé. Le temps aidant, elle finirait par l'oublier totalement. Il n'avait pas trouvé mieux pour le moment. Il savait parfaitement que si Myæsha décidait de l'enchaîner chez elle, Lhyæ lui en voudrait. Néanmoins, il ne pouvait cautionner qu'un bipède puisse se permettre de plonger son cœur dans un état niaiseux. Elle ferait des erreurs, il n'était pas bon pour elle et il finirait par la faire souffrir, pour la simple et bonne raison que ceux de son espèce – ceux de la surface – étaient ainsi. Il devait le tuer, pour le bien de sa protégée.

Puis, il y eut quelques événements qui ne firent qu'accentuer les sentiments négatifs de Næ. Quand il apprit que les habitants des terres avaient décidé d'attaquer l'Océan, en particulier le temple de sa Déesse, son sang ne fit qu'un tour. Certes, son peuple avait causé des dommages irréparables mais, au delà de tout ceci, l'ancienne reine des abysses y était pour beaucoup plus que les siens. L'homme n'était pas non plus dans le déni. La plupart des Ondins approuvaient les actes de Vanille, lui de la même façon. Cela faisait des siècles que les bipèdes se pensaient supérieurs et qu'ils naviguaient sur un Océan qui appartenait à son peuple sans se soucier de l'avis des Sirènes. Les Hommes étaient cupides, pensaient que tout leur appartenait et bien que Næ aime beaucoup se rendre sur la terre ferme, il pensait aussi qu'éradiquer une bonne partie de la population serait une bonne idée. Sa haine n'avait fait que s'amplifier en voyant agir cet homme qui l'avait pris par surprise, d'une façon fourbe. La première fois qu'ils s'étaient rencontrés, même s'il lui avait enlevé Lhyæræ, il l'avait fait avec honneur. A présent, il savait qu'il devait se méfier et que tous les coups étaient permis. Il ne lui laisserait aucune chance de l'emporter contre lui. Néanmoins, dans les jours à venir, ce ne serait pas ce Wriir qu'il attaquerait et réduirait en charpie mais plutôt plusieurs de ses semblables. Næ avait été appelé pour protéger le temple d'Ailydis de ceux qui pensaient pouvoir l'attaquer impunément. Les Hommes étaient fous de penser un seul instant pouvoir remporter une bataille sous l'Océan. Ils n'avaient aucune emprise sur les eaux et les Ondins connaissaient leurs cités bien mieux qu'ils ne le pourraient jamais. Ce serait un véritable carnage et il entendait bien faire en sorte de l'accentuer. Tout le ressentiment qu'il nourrissait contre cet unique homme, il allait s'en servir pour trancher les membres de ceux qui venaient les importuner. Même avec un bras en moins, il restait fort et, au sein des abysses, sa puissance était bien supérieure à celle qu'il pouvait avoir sur la terre ferme.

« Tu vois, lorsqu'ils sont arrivés, les autres Ondins et moi-même les attendions. Ils ont eu l'air surpris, leur mine semblable à celle d'un axolotl. On a vraiment tout fait pour tous les tuer et, plus que cela, nous avons suivi les directives à la lettre. Découper les membres de ces bipèdes insolents a été plutôt aisé. Ils n'étaient pas si bien préparés et puis, lorsque l'on est sous les eaux, entourés d'individus maîtrisant le liquide nécessaire à toute vie, l'on ne peut espérer gagner quoi que ce soit ; à moins d'être totalement fou. ». « C'est tellement bien Næ ! Je suis sûr qu'un jour tu arriveras à avoir une bonne place dans notre hiérarchie ! Il faudra me prendre comme second ! » fit l'adolescent d'un air fasciné, tout en plaisantant pour la dernière partie. « J'ai hâte de grandir davantage et de pouvoir exterminer des bipèdes aussi ! Mais je veux aller sur terre quand même avant pour apprendre à les connaître, comme toi ! ». « Il n'y a pas grand chose à connaître. Ce sont des sauvages, des chiens affamés de conquêtes. Ils veulent s'approprier nos femmes mais la vérité c'est qu'aucun d'eux ne les méritent. ». « Tu dis ça à cause de Wriir ? ». Il y eut un petit silence. « Myæsha en parlait l'autre fois et pis j'ai entendu. ». « Oui, je dis ça à cause de lui mais pas que. De toute façon, le problème sera vite réglé. Je vais faire en sorte de me lier à Lhyæ d'une façon ou d'une autre. Si ça ne suffit pas, je le tuerai. ». Il avait appris que Myæsha avait laissé repartir l'Ondine à la surface et, à vrai dire, s'il ne pouvait pas la terrer sous l'Océan, il trouverait un autre moyen de la détourner de lui. S'il pouvait faire jouer la loi à son avantage, il le ferait. Il devait simplement se renseigner, savoir s'il possédait une quelconque autorité sur la Sirène puisqu'il subvenait à tous ses besoins. Il devait y réfléchir, faire en sorte d'éliminer l'autre discrètement tout en gagnant l'intérêt de la Sirène. « Il ne mérite pas de vivre de toute façon. ». « Tu as raison Liænel, aucun d'eux ou presque ne mérite de vivre. ».

999 mots. 1 point de charisme pour Lhyæræ s'il te plaît Nastachou <3
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Sam 30 Avr 2016, 23:06


La vengeance dans la peau...



Tout avait commencé par une image, un son, une voix... « Maman est morte Calli' ! M-O-R-T-E ! Quand vas-tu l'accepter ? » Le ton était monté d'un coup, alors que la jeune ondine, de nouveau en proie à une angoisse démesurée, avait appelée sa génitrice à l'aide, à la suite d'un cauchemar. Il était trois heures du matin. Sa sœur était à bout de nerf, et ne supportait plus d'entendre sa cadette gémir et se prostrée dans son lit toute la journée, tantôt à pleurer, tantôt à hurler de douleur et de désespoir. La nuit n'était pas mieux... La bataille sur la plage leur avait à toutes deux laissé une marque indélébile dans l'âme, mais l'esprit déjà fragile de Callirhoé semblait s'être éparpillé aux quatre coins de l'Océan. Tremblante, elle gémissait en tendant les bras devant elle, comme si il y avait quelqu'un, là, prêt à la saisir, à la rassurer, à la réconforter. Illusion. Cyræ, dans un élan de colère, se jeta sur la couverture et attrapa les bras de la plus jeune, les lui maintenant fermement au dessus de sa tête. Le corps de Calli' se cambra, en proie à de violents spasme, tandis que Cy' s'acharnait à la maintenir immobile. Après plusieurs minutes de combat insensé, le corps de l'ondine retomba sur le matelas, alors que des larmes coulaient à flot sur ses maigres joues. Elle n'avait rien mangé depuis plusieurs jours, et son corps également s'épuisait. Cyræ craignait le pire, de la voir mourir, mais finit aussi par se demander si ce ne serait pas pour le mieux. Elle était seule, leur père était absent depuis et refusait tout contact, et s'occuper de sa petite sœur malade était éreintant... Elle était seule, mais libre. Libre de l'abandonner, comme ses parents l'avaient fait avant elle. Pourquoi se retenir ? Par amour ? Non... Par responsabilité... La sirène savait qu'elle ne serait jamais en paix avec elle-même si elle n'avait même pas la décence de s'occuper d'une faible d'esprit. Elle était élitiste, oui, mais pas au point de condamner un propre membre de sa famille. Après délibération, la gifle partit, cinglante, violente, brutale, pour venir s'écraser par deux fois sur le visage de Callirhoé. Elle se tut soudainement, encore sous le choc, alors que ses yeux imploraient d'obtenir des explications, dans un «pourquoi» qui n'avait pas besoin d'être prononcé. « Tu ne peux pas rester comme ça Calli'. Maman ne nous a pas sauvé pour qu'on finisse par se laisser mourir à la maison. Elle voulait que l'on vive, tu comprends ça ? » Lentement, les mots de son aînée l’atteignirent, alors que sa tête se penchait de haut en bas. Faiblement, ses lèvres s’entrouvrirent pour prononcer ses premiers mots réfléchit depuis le décès de sa mère. « Vivre... pour... maman... » « C'est ça. Tu dois vivre. Lève-toi maintenant. » Et c'est ainsi que Callirhoé naquit de ses cendres.

Quelques temps après la fin de la guerre, de nouveaux événements secouèrent la communauté des Ondins, comme si ce peuple avait perdu à jamais sa tranquillité...  Les deux sœurs avaient repris le court de leur vie, sans pour autant avoir obtenu de nouvelle de leur père. Lui aussi avait du mourir quelque part, à sa façon... Mais il n'y avait personne pour pleurer la disparition d'un homme qui s'était toujours montré si égoïste avec autrui. Chaque jours, Callirhoé s’entraînait à la maîtrise de ses pouvoirs, et elle avait gagné en confiance et en maturité. Il lui arrivait cependant encore d'avoir des cauchemars redondants et d'être victime d'illusions, mais elle allait globalement bien mieux. Quant à Cyræ, la sirène avait prit les choses en main avec dignité : elle travaillait, œuvrait au bon maintient de la maison, s'exerçait à l'art du maniement des armes. De temps à autre, la méduse repensait à sa courte vie à la surface, à Melody, qui lui avait tant appris, mais elle ne ressentait toujours pas le besoin d'y retourner. Peut-être un jour... qui sait. « Calli' ? Tu as vu ça ? » Cyræ venait tout juste de revenir du marché, quand tout excitée, elle posa un prospectus sur la table de la salle à manger. « Ils recherchent des gardes pour le temple d'Aydis ! » « Oh ! Pourquoi ça ? Encore des intrus ? » L'aînée avait tout fait pour éviter que sa fragile petite soeur ne soit au courant des sombres nouvelles qui circulent dans la ville. Savoir que des hommes de la surface en avaient après leurs vies, que tout le peuple ondin était menacé, chez lui, alors qu'à ses yeux, sa maison était son dernier refuge ? Non... La folie aurait tôt fait de reprendre le contrôle de son esprit, et ce n'était vraiment pas le moment. « Des voleurs, à ce qui paraît. Ça te dirait de m'accompagner ? Tes talents de guérisseuse pourraient nous être utiles ! » « Tu.. tu m'as vu ? » « Bien sûre ! Qu'est-ce que tu crois ? Que je ne fais pas attention à ma petite soeur chérie ? J'ai bien vu ce que tu as fait à cette gamine, l'autre jour, qui s'était écorchée les genoux devant chez nous. » « Et... Tu n'es pas fâchée ? Papa... » « L'aurait été, oui. Mais dieu merci, il n'est plus là. Tu n'as plus à te cacher, tu sais ? » Un pâle sourire éclaira son visage, encore timide. Toute sa vie n'avait été faite que de sombres secrets, d'abandon et de fuite, et elle avait encore du mal à se défaire de ses vieilles habitudes. Voyant bien le malaise de la jeune fille, Cyræ se permit d'insister, histoire de revenir au sujet initial. « Alors, tu en es ? »

Sous l'insistance et les encouragements de sa sœur, la Melicerte accepta. Elle n'avait pas vraiment mit les pieds en dehors de son quartier depuis sas convalescence, mais accompagnée Cyræ, elle s'était toujours sentie plus forte. Et puis, le monde était si vaste qu'il aurait été dommage de se cantonner à un coin de rue, n'est-ce pas ? Une fois sur place, la fratrie se rendit compte que le nombre de volontaire était relativement conséquent et elles eurent même le plaisir d'y croiser quelques connaissances. Mais la plus âgée des deux se rendit bien vite compte que le sujet des débats qui les animaient tous risquaient de compromettre son objectif de sauvegarder l'innocence de sa fragile assistante, et elle décida de s'éloigner et de se poster à l'entrée d'une petite ruelle, un peu en amont du temple. Callirhoé tremblait ou sursautait par moment, visiblement pas tout à fait à l'aise dans cet endroit sombre. Souhaitant que la mission se passe au mieux, la plus âgée décida de détendre un peu l'atmosphère. « Respire Calli' ! Ce n'est qu'une mission de surveillance ! Les grands méchants ne vont pas nous tomber dessus au premier carrefours ! » La jeune femme sourit, tout en s'adossant à un mur. Elle commença à jouer avec ses fioles d'eau, tout en parlant de tout et de rien. Les heures défilèrent sans que rien de particulier ne soit à signaler. Il y avait bien eu un peu de boucan plus loin, mais le reste de l'équipe semblait avoir prit les choses en main si rapidement qu'elles n'eurent pas le temps d'intervenir. Au fur et à mesure que la luminosité décroissait, les yeux de Calli' se fermaient... « Fatiguée ? » Mais soudain, celle-ci se redressa, aussi droite que la justice, et tendit un doigt par dessus l'épaule de Cyræ en direction du fond de la ruelle, sans un mot. Se retournant brusquement, l'arme à la main, la guerrière se tenait sur ses gardes. Trois hommes en tenue de cuir, poignards et filets en main, approchaient prudemment, riant sombrement. Callirhoé était paralysée, alors que des souvenirs de la plage lui revinrent en mémoire. Toute la scène lui semblait surréaliste, comme lointaine, au ralentit, comme si elle la voyait au travers d'un voile flou.

Deux, trois, quatre, cinq... il lui fallut cinq minutes pour réagir, peut-être une de trop. Ouvrant l'une de ses fioles, elle usa de sa magie pour envoyer l'eau mortelle dans la tête de son ennemie, et la forçait à rester en place malgré les mouvements de l'homme. Une rage insoupçonnée monta en elle. Tuer. Il fallait les tuer, tous, qu'ils meurent ! Mais ses faibles pouvoirs n'eurent que de piètre résultats, et elle se retrouva vite acculée, épuisée, tandis qu'un des hommes qui avait échappé au assauts de Cyræ venait de la saisir à la gorge. Son haleine empestait, et son regard la  glaça jusqu'à ses arêtes. Elle voulait le repousser, qu'il disparaisse ! Mais pourquoi était-elle si faible ? « Jolie morceau... J'verrais bien ta tête dans mon salon... » Elle ne comprenait pas, tout était soudain si confus dans son esprit ! Les Voix aussi, plus puissantes, se mirent à parler. Trop. S'en était beaucoup trop. Comme une bête à l'agonie, un cri puissant, sauvage, remonta de ses entrailles, et amplifié par sa magie, raisonna contre les murs de la ruelle. L'homme recula, plaqua ses deux mains contre ses oreilles, alors que déjà, du sang coulait de ses orifices. A bout de souffle, face contre terre, sur le point de s’évanouir, Callirhoé eut juste le temps de voir Cyræ réduire en miette les malfrats. Elle observa toute la scène, l'interrogatoire, les mots échangés. Sombres mots, terribles mots. Ils étaient là pour le temple mais pas seulement. Puis méthodiquement, sa soeur découpa les corps en grossiers morceaux, sans jamais cesser de parler. Elle tentait d'expliquer, d'adoucir la vérité, mais pas la moitié de ce qu'elle racontait ne parvenait jusqu'à l'esprit de Callirhoé. Ce monde était décidément bien hideux..., se disait-elle. Et Calli' ne voulait plus qu'on lui mente, ne voulait plus qu'on l'épargne. Elle avait le goût du sang sur les lèvres et le désir de meurtre et de vengeance dans son coeur. Oh oui, elle allait devenir plus forte. Et elle les tuerait tous. Un jour.

1718 mots
+ 2 en Charisme pour Callirhoé nastae

Merci pour ce LDC ! nastae
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[Sirènes] - La chasse des Gælyan

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