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 Le Temple d'Ailydis [Niveau III]

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Mer 09 Mar 2016, 16:14


« Elle est magnifique. » murmura la jeune Kaguya, émerveillée par la splendeur fragile et délicate de la Perle aux teintes pâles que son amie portait dorénavant comme un pendentif, autour du cou. Jézabel eut un léger sourire. Elle ne pouvait nier sa satisfaction et sa fierté, face à l’offrande récente des Mers et des Océans, qui lui avait confié un fragment, une étape primordiale et décisive dans la vie d’une Sirène, qui signait ses débuts dans l’existence politique et influente de la Cité Engloutie. Doucement, la fille des eaux secoua ses longs cheveux clairs. « Ne m’attends pas pour dîner. Je ne serai pas là de la journée. » Pour une fois, la Bélua ne s’en inquiéta pas. Au contraire, elle semblait trépigner. « Le Parlement t’a confié une mission ? » - « Oui et je compte la mener à bien dans les plus brefs délais. » Le Panda s’apprêtait à répondre mais elle fut coupée par le rire sec et moqueur de Loukas, qui dévisageait les deux jeunes femmes, planté un peu plus loin dans l’encadrement de la porte. « Félicitations, petite. On dirait bien que tu commences à être quelqu’un. » Jézabel ne prit pas la peine de rétorquer quoi que ce soit, préférant articuler tout bas : « Prends garde à toi, Sorcier. Je ne tolère ta présence dans ma demeure que par bonté. » Kaguya recula d’un pas. Elle n’aimait pas se mêler aux histoires de ses deux-là, qui entretenaient une relation malsaine et étrange qui la mettait mal à l’aise. « Que penserait ton peuple, s’il savait que tu acceptes un ennemi à tes côtés ? » - « Il préféra croire n’importe lequel de mes mensonges plutôt que le moindre mot qui pourrait bien franchir tes lèvres. » Elle s’était levée pour aller dans sa chambre et se changer. Le Mage Noir fit un pas sur le côté pour l’empêcher de passer. « Fais attention, petite Sirène. N’oublie pas qui je suis. » Elle sourit, insolente. « Regarde où ton obsession t’a menée. » Il lui agrippa la gorge et la plaqua contre le mur du couloir, d’un geste brusque et violent. L’un contre l’autre, les visages proches, les lèvres se frôlaient presque, dans une rage passionnée. Ils se dévisagèrent longuement, sous les yeux d’une Kaguya désemparée et muette. Puis il finit par la lâcher, s’en retournant dans ses appartements, tandis que Jézabel alla dans les siens, comme si rien ne s’était passé. Elle se prépara avec soin. Tout devait être parfait.  

« Le phénomène s’éternise, ainsi donc. » souffla Jézabel, pensive. D’un pas lent et éthéré, elle marchait aux côtés d’une Prêtresse du Culte d’Ailydis. « Oui. » répondit-elle, la mine sombre. « Les rangs du Temple s’éclaircissent à force d’exclusion, autant chez les postulantes, les novices, que mes sœurs. » Le cas était préoccupant. Le Parlement avait envoyé la jeune Seirèn, afin de tirer cette affaire au clair. « Vous ne croyez donc ni à la fatalité ni au hasard. » - « En réalité, ce genre de choses est assez peu courante. Les membres de notre Ordre sont dévoués à leur cause. Les aspirantes savent ce qu’elles veulent. Lorsque la foi atteint son paroxysme, les besoins des sensations éphémères qui porteraient préjudice à la cause n’ont pas le moindre intérêt. » - « Je comprends. Avez-vous la moindre piste ? Le plus petit indice ? Une idée ou une intuition ? Qui pourrait en vouloir aux Prêtresses de l’Aether de la Cité Engloutie au point de s’en prendre à ses fidèles de cette façon ? » - « Je … J’avoue ne pas réellement savoir. J’ai vaguement envisagé la possibilité de représailles religieuses. Toutefois, le Temple de Phoebe a été très vite rayé de la liste des suspects. Il nous a apporté soutien et appuie. Il craint d’être pris pour cible, après nous, et puisque la virginité n’est pas une condition d’entrée chez lui, il s’inquiète de la façon dont ses membres pourraient être écartés. J’ai aussi songé aux adeptes à moitié fou d’un autre Dieu, qui chercherait à s’implanter dans la région. Je n’ai pas trouvé grand-chose à ce sujet. » - « Je vois. Pourriez-vous me donner les noms de quelques exclues ? J’aimerai les rencontrer, discuter avec elles. » La vieille Ondine acquiesça. Elle alla attraper un morceau de parchemin pour griffonner les identités des filles qu’elle avait en tête. « Prenez garde. Je doute que vous soyez bien reçue. Les familles se sentent déshonorées. »  Souvent, les grandes lignées de la Cité Engloutie avaient plusieurs enfants et en vouaient au moins un à la Diplomatie, un à l’Armée et un à la Religion. Leurs plans avaient été gâchés. L’honneur et la fierté des enfants des eaux en étaient blessés. « Ne vous en faites pas. Je saurai trouver les mots. Merci. » Il n’y avait que peu de traces à suivre. Tout naturellement, Jézabel choisit de débuter par les témoignages des femmes qui avaient dû partir du Temple. Elle était curieuse d’entendre ce qu’elle aurait à dire.

Jézabel buvait une coupe de vin à la terrasse d’un petit salon, près de la place de Symbor. Songeuse et un brin perplexe, elle se remémorait les confidences des exclues. Toutes avaient tenus un discours nébuleux et imprécis. Elles ne se souvenaient pas de grand-chose et peinaient à mettre des mots sur ce qu’il s’était passé. Elles ne parvenaient même pas à dresser un portrait de l’homme avec qui elles avaient passé la nuit. Quelque chose était à l’œuvre, une magie noire ou de puissantes drogues, et plongeait les jeunes femmes dans des états seconds. Aucune d’entre elles ne paraissaient réellement troublées ou confuses. « J’ai été traité comme une véritable déesse. » avait même dit l’une. « Hum. » marmonna Jézabel, agacée par l’énigme. Pourtant, l’esquisse d’une idée commençait à se tracer dans son esprit. Elle n’était pas certaine de partir sur une bonne piste. Elle avait envie d’essayer, de croire en elle. De toute manière, elle n’avait rien à perdre, tant les indices étaient maigres et ne menaient à rien. Elle prit donc la décision de s’intéresser à l’étrange déclaration d’une des Ondines. « Traité comme une Déesse » avait-elle dit. Si ce n’était pas une coïncidence ? Serait-il possible que le coupable ne soit pas armé de mauvaises intentions mais que sa démence l’ait poussé dans des extrêmes incontrôlables ? Se pouvait-il qu’il soit un fidèle tellement acharné, tellement dévoué à Ailydis, qu’il lui porte un amour sans limite ni raison ? Il verrait dans les Prêtresses et les novices de son Aether adoré un fragment de cette femme inatteignable et intouchable, un fragment dont il pouvait s’emparer. C’était en concordance avec les dires des jeunes Ondines, qui s’étaient senties choyées, adulées et ne regrettaient pas. Cela ne résolvait rien, néanmoins. Jézabel n’avait pas davantage d’informations sur cet homme, qu’elle soupçonnait d’être à l’origine du phénomène. Elle n’avait pas vraiment le choix. Sous un nom d’emprunt, elle allait se faire passer pour une nouvelle recrue du Temple d’Ailydis, avec le consentement de l’Ot’Phylès Rely’érès. Elle ne prit pas la peine de prévenir Kaguya ou Loukas de ses intentions. L’infiltration débuta rapidement et les jours s’enchaînèrent, avec de nouvelles exclusions au sein du Culte de l’Aether des Mers. Jézabel s’impatientait. Le fautif était discret et redoutable. Elle ne perdait pas espoir. Elle allait l’attraper. Elle le devait.

Quelques phrases, tout juste susurrées dans la langue des mers et des océans. Des mots tendres, emprunts de magie, comme s’ils en étaient eux-mêmes faits, mélange d’hypnose et de persuasion. Une toute jeune femme était tombée dans les bras d’un homme, qui lentement, laissait courir ses lèvres sur sa gorge, en glissant les mains sous sa tunique. Il n’en fallait pas davantage à Jézabel qui – depuis quelques jours – avait feint l’amitié avec une Sirène, qui venait de rejoindre les Ordres et était de loin la plus belle des nouvelles arrivées. Elle avait été certaine qu’il ne pourrait pas résister et ce n’était pas trompée. Sans ménagement, Jézabel sortit de sa cachette. L’homme releva un regard surpris sur elle. Il ne s’attendait pas à être interrompu. A ses yeux, on devinait aisément sa folie. Il n’était pas sain d’esprit. Il restait cependant un danger pour la Cité Engloutie. D’un geste, Jézabel créa une petite explosion à ses pieds. Il lâcha la religieuse, étonné, et recula d’un pas. Les explosions s’enchaînaient et Jézabel appelait d’une voix forte les Soldats de la Cité Engloutie qui, attirés par le fracas et les cris, ne tardèrent pas à arriver et à neutraliser l’individu. Il finit dans les cachots de la prison, à attendre son procès. Tout était terminé. Les rangs du Temple d’Ailydis ne s’amenuisaient plus. Le coupable avait bien été arrêté. Jézabel tachait de ne pas le montrer mais elle était plutôt satisfaite. La mission lui avait pris quelques jours mais cela en avait valu la peine. Elle avait réussi. Le Parlement allait être comblé. Elle pouvait prétendre à l’entrée dans un Ot’Phylès. Son choix était déjà fait. Elle se dirigea vers la villa du clan qu’elle aspirait rejoindre, afin de plaider sa cause.

« Lady Jézabel Deslyce. Nous avons été surpris de vous recevoir. D’autant que je me souvienne, aucun membre de votre précieuse lignée n’a jamais voulu intégrer les rangs d’Anésidora. » Clan de l’ombre et d’un travail parfois ingrat, il regroupait des érudits, des grands esprits, des comptables et des philosophes, qui veillaient à la trésorerie, aux archives de la Bibliothèque, et passaient leur temps à réfléchir à des solutions, à discuter et à débattre. « Je vous assure ne pas m’être trompée. Ma décision a été murement réfléchie. » Dans un couloir, elle discutait avec un membre de la fratrie. L’entretien venait de s’achever et les décideurs s’accordaient sur la réponse qu’ils allaient lui donner. Son nom risquait de jouer en sa faveur, au même titre qu’il pouvait amener certains à douter. La Cité Engloutie était une sphère de diplomatie, de complots et de manipulations. Il était fort à parier qu’ils allaient s’interroger sur les bonnes intentions de la postulante, arguant qu’une Deslyce n’avait jamais voulu intégrer Anésidora et que cette volonté dissimulait forcément des desseins plus sombres, voire même une prévisible trahison. Jézabel avait fait de son mieux pour les convaincre de son honnêteté. Elle désirait réellement travailler au sein des archives, plonger le nez dans les comptes. Cela lui laisserait le temps de peaufiner ses connaissances pour des activités annexes, qu’elle comptait bien exercer dans les mois à venir. Surtout, il s’agissait d’une position de force souvent insoupçonnée. Les membres de cet Ot’Phylès était puissant. Ils étaient aussi assez intelligents pour ne pas le crier sur tous les toits. « La décision a été prise. » Jézabel retourna dans le salon, pour qu’on lui annonce un refus ou une acceptation.

« Jézabel ! J’étais folle d’inquiétude ? Est-ce que tout va bien ? Où étais-tu passée ? Pourquoi n’as-tu rien dis ? Raconte-moi tout ! » Kaguya n’avait pas laissé à la Sirène le temps de franchir le seuil de sa porte. Elle l’avait déjà assailli de questions. L’intéressée réagissait à peine. Elle ne répondit pas. Elle souriait.

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