Erza faisait une sorte de grimace. La venue d'une autre femme n'avait pas aidé à arranger les choses de son côté, et, de loin on aurait dit une enfant boudeuse. Fixant Eerah comme s'il s'agissait d'un traître de la pire espèce, elle n'avait rien dit par rapport à ses explications. Célébrer les couples ? Est-ce que ça voulait dire qu'ils étaient un couple ? Ou est-ce que ça voulait dire qu'il l'avait traîné dans une soirée bon chic bon genre pour qu'elle bénisse de sa sainte hache les unions qui se formeraient sous leurs yeux ébahis ? Ça restait à voir. Elle le soupçonnait d'avoir des idées derrière la tête, même si elle ne savait pas quoi exactement. « Moooouais. » finit-elle par articuler en haussant les épaules. Tant qu'il y avait de l'alcool, après tout, elle n'allait pas se plaindre. Par contre, ce qu'ils devaient faire la fit froncer les sourcils. Inscrire des gages surs des papiers ? C'était sérieux ? « Ha ha ! » fit-elle avant de se mettre à ricaner. Ça se voyait qu'ils ne la connaissaient pas ici. Prenant le crayon lié à son parchemin elle mit sa main de façon à ce que le Déchu ne puisse pas lire ce qu'elle écrivait. « Ouais, je préfère être prudente maintenant que tu peux voir. D'ailleurs c'est bizarre... ». Avant elle pouvait se gratter où elle voulait, quand elle voulait sans qu'il ne s'en aperçoive. Elle pouvait même être poilue comme un gorille, il ne pouvait pas le remarquer. A présent, ça lui semblait légèrement compliqué, pas que les poils la dérangent, après tout, les femmes Réprouvées avaient d'autres choses à faire que de passer des heures à s'étaler de la farine de fève trempée dans de l'eau partout pour s'arracher les poils, mais juste que bon... c'était différent. « Copie pas sur moi. » dit-elle simplement en écrivant des âneries sur son papier dans le style de Frapper l'autre bien fort, y en a qui aime la violence ou Mettez vous à quatre pattes et demandez à l'autre de vous grimper dessus, après tout, les femmes aiment bien les hommes solides. Bref, il n'y avait rien de bien glorieux à copier, surtout que le reste était étonnement le contraire de ce qu'on pouvait attendre de la bienséance.

L'attention d'Erza se tourna vers une « chose », au sol, sous la table, qui tenait fermement la chaussure d'Eerah. Intrigué par le garçon en question, elle se demanda si elle ne l'avait pas déjà vu auparavant. Encore une fois, elle pensa que ça devait être quelqu'un qui lui devait un coup à boire, ou quelque chose dans le style. « Hé là dessous. Dégage sinon je t'embroche. » fit-elle avec un sourire, pour éviter d'alarmer la garde. D'un autre côté, elle disait plus ça pour qu'il lâche son « partenaire » qu'autre chose. Elle n'avait pas l'intention de se faire remarquer dans ce genre de cérémonie, surtout qu'elle savait parfaitement que sa mère en était friande et que si elle se trouvait quelque part, elle aurait la main lourde sur la punition. Finalement, le petit problème fut réglé par d'autres armes que les siennes, et heureusement.

La Réprouvée reporta son attention vers l'une des femmes qui organisait le bal et qui appelait celle à qui elle devait péter les dents un jour. « Tu crois que son prénom c'est Matasif ? » fit Erza à Eerah, avant d'obtenir la réponse à sa question de la bouche de la concernée. Fixant Mancinia danser, elle fit la moue. « Ça te plaît ? C'est ça que t'aime chez les femmes ? ». Elle savait bien qu'il allait voir des prostituées. Certes, elle n'était pas certaine qu'il les payait, c'était le Roi après tout, mais quand même. S'adossant d'un mouvement désinvolte à son siège, elle se resservit de l'alcool et but le contenu cul sec. Renfrognée, elle regarda la table un moment avant de demander : « Alors, pourquoi on est là ? Tu veux m'apprendre à être une femme respectable en regardant toute les dindes de ce monde dans leurs jolies robes, anxieuses de savoir si elles sont les plus belles pour aller danser avec de preux chevaliers, tout aussi plats les uns que les autres ? Tu avais peur de t'ennuyer tout seul et tu avais besoin de moi pour faire bonne figure ? Quoi que, ça, je n'y crois pas trop, je ne suis pas vraiment de celles que l'on aime avoir près de soi quand on veut passer pour un homme respectable. Ou alors tu veux me demander en mariage ? Je te préviens, je dirai non, simplement pour me venger de la dernière fois. D'ailleurs, peut-être que je suis enceinte, je ne sais pas... ».

790 mots

Qu'est ce que j'ai encore fait comme bêtise ? J'espère sincèrement que c'était pas quelqu'un d'important Ah ! On vient m'aider … Oh non non non … Me dites pas que c'était à un souverain que j'étais en train de tâter le pied ?! Par les Aetheri j'accumule les gaffes ! C'est étonnant que je ne sois pas déjà mort depuis tout ce temps ! Mais bon, c'est bon, il faut plus trop que j'y pense. Me concentrer sur la bonne chaussure qu'on m'a remis dans les mains!

Merci madame .. Et je m'excuse pour ce qui vient de se passer.

B. Ne surtout pas reperdre la chaussure. Bien la garder dans mes mains comme si c'était un bébé fragile ou un objet précieux. En plus, apparemment, je n'ai plus à chercher, elle vient directement de me mettre devant la propriétaire de la chausse. C'est parfait. Il faut maintenant que je la lui rende du coup. Et sans faire de bêtises, de faux mouvements, d'idioties ni rien du genre.

Tenez Madame. Il me semble que ceci vous appartient. Je suis désolé d'avoir mis un peu de temps avant de vous rendre votre chaussure mais j'ai eu quelques petits … soucis. Mais maintenant c'est bon. Au fait, loi, c'est Toble … Enfin, je veux dire, je m'appelle Toble. Et je crois que cela va bientôt être à nous de nous présenter devant tout le monde …

Voila, comme ça. Tenter de bien parler, de bien être pour ne pas paraître ridicule une nouvelle fois. Je le suis déjà assez souvent comme ça, pas la peine donc d'en rajouter. Et on va peut être aussi éviter de dire à la dame que j'ai perdu pendant quelques secondes sa chaussure et que des gens du coup on peut être taper dedans. Je ne sais pas si elle tenait beaucoup à son affaire mais on va éviter de lui raconter mes gaffes. Oh, de la danse …. Ca fait longtemps que j'en ai pas fait. Ca serait vraiment chouette si on devait en faire à un moment ou à autre . Ca au moins, je sais que je sais faire et que je n'y suis pas nul, contrairement à beaucoup d'autres choses. Bien écouter pour la suite des festivités. Ok d'accord, on va devoir se présenter devant tout le monde … Si on veut, pourquoi pas. Je trouve cela un peu bête de le faire devant tout le monde alors que c'est surtout avec son partenaire qu'on devrait le faire mais pas grave … Et après, faut réaliser des défis ou poser des questions qui sont sur le papier …. Euh d'accord … très bien … Et j'fais comment pour lire moi ? Bon, j'pense que du coup, j'vais devoir demander à ma compagne pour ce soir. Aller, avant ça, je me présente.

Bonjour … Je m'appelle Toble Rone … Je suis un chaman et j'ai quatorze ans!

Et maintenant, demander à ma partenaire ce qu'il y a de marqué … Wahou mais c'est quoi ses trucs ? …. Décrire mon partenaire idéal ? Mais j'en ai aucune idée moi …. Réfléchir et se creuser un peu les méninges.

Mon partenaire idéal … Enfin, ma partenaire idéale …. Quelqu'un qui croit en moi bien plus que moi-même, qui me retrouverait là où je l'attendrais le moins et qui saurait me tirer le sourire dans n'importe quelle situation …. Quant à ma plus grande peur …. Elle s'appelle Marilyne … Même si je suis sûr que ce n'est pas son vrai nom.

Et maintenant, faire un discours élogieux. Comment faire quand je connais à peine la personne ? Qu'est ce que je sais d'elle ? Hummm … [/b]

Chère partenaire. Nous venons à peine de passer quelques minutes ensemble et cependant, je peux déjà louer votre courage d'être venu aujourd'hui ici, à la vue de tous pour tenter de trouver quelqu'un qui puisse peut être partager votre vie. Je ne peux juger de votre beauté par ma vue mais cela ne m'empêche de savourer votre parfum comme une fragrance exquise, quelque chose de doux et d'en même temps sauvage …

Oula … J'suis peut être allé un peu loin là …

748 mots
Post 3

Le visage de Violette se figea un instant lorsque la jeune femme sentit la main de Venezio sur sa cheville, geste précédé d'un petit commentaire de l'homme. Il tira sur sa prise, geste qui la cala rapidement contre la table. Penchant légèrement la tête sur le côté, mi-étonnée mi-ravie de l'audace qui était sienne, elle finit par pincer ses lèvres avant de sourire, le regardant comme elle l'aurait fait avec une proie trop résistante. Elle était de plus en plus comblée des initiatives qu'il prenait, comme si leur différence d'âge n'était plus un problème. Il la surprenait et elle aimait ça, même si tout ceci devenait dangereux. Les doigts de l'homme sur sa peau, en dessous de la table, glissant sur son mollet, la rendait fébrile. La position n'était pas des plus confortables mais le jeu en valait la chandelle. L'Humaine le regardait, essayant de ne pas montrer l'effet qu'il lui faisait. Il ne perdait rien pour attendre et, pourtant, dans cette position, elle ne pouvait rien faire. Elle trouverait de quoi l'émoustiller. En attendant, elle lui obéit, prenant la plume pour écrire ses volontés. « Oh ce serait trop facile si je te disais ce que j'ai écrit. Je veux bien mais à une condition... qu'on les réalise... ». Elle savait parfaitement que les défis et questions qu'ils devaient trouver étaient pour les célibataires mais, après tout, ils pouvaient également se prêter au jeu tous les deux. Ils ne se connaissaient pas si bien que cela en réalité. Ils avaient très peu parler d'eux de façon approfondie, de leur histoire. Oh bien sûr, elle savait qu'il avait eu une femme dans sa vie, qu'il était père et qu'une horrible pintade lui courrait encore après, mais le reste était comme inconnue, non évoquée. Elle écrivit ce qu'il lui disait, souriant à son commentaire, essayant de tenir bon devant ses caresses. Lorsqu'il changea de sujet, ses lèvres s'étirèrent davantage. « Tu crois encore que j'ai une amie ici ? » demanda-t-elle avant de rire doucement. « Je voulais simplement t'attirer mine de rien. Je n'étais pas sûre que tu aimerais ce genre de soirée alors... j'ai voulu mettre toutes les chances de mon côté. ». Elle se pinça la lèvre, faisant ensuite une petite moue, comme si elle avait fait quelque chose de mal. « Tu vas me punir pour t'avoir menti ? » demanda-t-elle alors avant de jeter un coup d’œil vers l'homme dont il était question. Elle l'avait déjà vu par le passé. Il faisait partie de ces souverains qui étaient au pouvoir depuis bien longtemps et qui le resteraient sans doute jusqu'à leur mort. Quoi que, elle n'en savait rien dans le fond. « Le Roi des Orishas si je ne me trompe pas. On dit que sa force n'a d'égale que le nombre de femmes qu'il met dans son lit. ».

Violette aurait bien continué à murmurer ce qu'elle savait sur l'homme mais les festivités reprenaient de plus belle. A présent que chaque homme avait inséré le pied des demoiselles dans la bonne chaussure, une autre étape allait être franchie. Une dénommée Mancinia fut appelée sur la scène et elle entama une danse propre au peuple des Humains. Violette sourit. Dire qu'au début de son ascension, nulle coutume n'existait hormis celle de la survie. Utopia se développait chaque jour davantage et les Humains pouvaient prospérer. Elle aurait aimé rencontrer le Roi mais c'était trop risqué, bien qu'elle sache qu'il était ici, ayant entendu des bruits dans la salle le concernant. Elle soupira, regardant la danse, plongée dans ses réflexions, appréciant les caresses mais se disant qu'elle aurait aimé rester auprès des siens. La jeune femme ne savait que penser. Peut-être était-ce mieux ainsi. Elle attrapa son verre et trempa ses lèvres dedans. « Tu connais ce genre de danse ? » demanda-t-elle alors, en repliant la jambe pour échapper à son emprise. Elle se leva, tourna doucement autour de Venezio avant d'imiter le style de Mancinia, bien que de façon plus simple, y ajoutant néanmoins un peu de piquant. Doucement, elle fit glisser ses mains sur les épaules de son partenaire assis, remontant le long de sa nuque pour passer ses doigts dans son cuir chevelu. Derrière lui, elle se baissa doucement pour lui murmurer quelques mots à l'oreille. « J'aime bien danser mais c'est loin d'être mon activité préférée à deux... ». Elle rit, déposant furtivement un baiser dans son cou avant de s'éloigner un peu.

741 mots

Mitsuko était restée muette devant les remarques de la Démone qui semblait mener le groupe. A vrai dire, elle ne pensait guère avoir à lui répondre. Les actes qui seraient les siens répondraient bien mieux que les mots qui auraient pu sortir d'entre ses lèvres. L'on ne pouvait pas attendre d'une femme qui avait régné sur le mal, dans un monde où la neutralité n'existait pas, d'acquiescer et de faire la conversation avec n'importe qui, dans n'importe quelle situation. Certes, elle avait perdu sa puissance d'antan mais une chose était certaine : elle ne jouait pour personne si ce n'était pour elle, elle n'entrait en compétition que lorsqu'elle le décidait et adressait la parole qu'à ceux à qui il lui plaisait de l'adresser. Son monde, ses règles, et bien que son comportement ne tienne qu'en grande partie de son orgueil, elle doutait sincèrement pouvoir encore mourir. Elle était morte une fois, dévorée par sa propre fille, monstrueuse, le jour même de sa naissance. Seulement, il l'avait ramené, ce n'était guère pour rien. Aussi, lorsqu'un homme qu'elle considérait comme le dernier des insectes grouillant sur l'asphalte s'adressa à elle d'une voix un peu trop présomptueuse à son goût, elle amena sa main en dessous de son visage, vérifiant sa manucure en faisant mine de l'ignorer totalement. Oh bien sûr, il ne s'arrêta pas là, cela aurait été trop beau. Non, monsieur voulut faire le coq devant ses petits camarades. Elle le fixa, semblant légèrement ennuyée. N'était-ce pas ce... Zane quelque chose ? Elle avait au moins la décence de se tenir au courant. Bien que la royauté d'une seule race lui paraisse chose plate et sans intérêt, la politique, en revanche, l'émoustillait, tout comme les grands événements qui s'offraient au monde jour après jour. Quand il eut finis son numéro, elle passa l'un de ses doigts sur sa tenue, venant cueillir un peu de sang qui n'avait pas encore eu le temps de s'imprégner. Portant son doigt à ses lèvres, elle sortit doucement sa langue, venant goûter le nectar âpre avant de fermer son ombrelle et de s'envoler pour suivre le groupe. Pour le moment, elle restait.

Une fois qu'ils furent arrivés sur les lieux où devraient se dérouler les massacres, la jeune femme grimaça. Elle détestait particulièrement le don si unique des Humains et regrettait que Ludwig n'ait pas su régler le problème définitivement pendant son règne. Mitsuko ne se battait pas, du moins, pas en usant de ses poings. Elle le pouvait, bien entendu, mais ses méthodes étaient quelques peu différentes. La chasse n'était intéressante que si elle se faisait dans un lieu lugubre et en tête à tête. Il s'agissait ici que d'un champ de bataille des plus banales qui n'éveillait pas son intérêt. Elle rangea donc ses ailes et entreprit de se perdre dans la masse, longeant les murs des habitations en toute discrétion. Le blanc de ses vêtements l'aidait à passer relativement inaperçue. Tuer simplement était si... ennuyant. Non, ce qu'elle préférait, c'était choisir une proie, l'attraper, l'attacher et s'amuser avec, ou bien, sans l'attraper, la terroriser jusqu'à ce que la folie  s'empare de l'esprit de sa victime. Simplement trancher un cou était une banalité indigne d'elle. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle laissait ces bassesses à ses domestiques la plupart du temps, sauf quand la colère l'étreignait et qu'elle ne pouvait plus contrôler sa rage. Quant à sa stratégie principale, qui laissait penser au monde qu'elle était luxurieuse, n'était-ce pas le meilleur moyen de cacher ses véritables armes et, surtout, ses véritables désirs ? Elle sourit en entendant les cris qui s'élevaient ici et là. Une mélodie digne des plus grands opéras selon elle, bien qu'il manquait quelques pleurs d'enfants pour parfaire les aigus.

Seulement, bien entendu, un léger élément perturbateur vint mettre un terme au plaisir de son ouïe, la percutant de plein fouet. Par terre, elle plissa les yeux en reconnaissant l'insecte. Il était comme une sorte d'abeille, agaçant à souhait, tournant autour d'elle comme s'il désirait la butiner. Elle serra les dents à sa réplique, fermant un instant les yeux avant de se redresser, sortant d'entre ses seins une fiole de la Luxure en Flacon qu'elle ouvrit en prenant son temps, s'en renversant sur le buste pour ensuite en imbiber son ombrelle. Ouvrant ses ailes, elle se glissa entre Zane et l'Ange, plaçant l'ombrelle juste sous le nez de ce dernier. Les Humains avaient beau être d'agaçants rabat-joies, à une telle distance, il ne ferait aucun doute que l'effet de l'huile serait opérant. Profitant du trouble produit chez l'emplumé, elle pressa la canne de l'ombrelle, une épée s'enfonçant à la perfection entre les deux yeux de son adversaire. Elle aimait tellement cacher son arme de prédilection dans des objets semblants communs. En temps normal, elle utilisait une canne, mais puisque le Démon qui avait osé pénétré ses terres avait un si beau tatouage, elle n'avait pu s'empêcher de changer de support pour l'occasion. L'avantage était également qu'elle était ainsi protégée du sang. La Dame Rouge se retourna, plongeant ses yeux dans ceux de Zane. « Je n'aime guère aller aussi vite en temps normal mais il me semblait, d'un point de vue extérieur, bien sûr, que vous n'arriveriez pas à pénétrer sa chair en quelque endroit que ce fut et que ce serait plutôt vous qui subiriez l'ardeur de cet être. » Elle fit mine de réfléchir. « Cependant, avec le recul, je me refuse de douter que vous auriez probablement aimé cela. Je vous présente donc mes plus plates excuses, chéri. ». Décidant à l'unanimité de son être qu'elle n'avait plus rien à faire ici, elle récupéra son épée, à présent défaite de l'ombrelle et ouvrit ses ailes, s'envolant pour reprendre sa partie de cache-cache. Elle entra dans une demeure prise au hasard, espérant qu'un heureux propriétaire pourrait satisfaire ses envies de mort lente et douloureuse. Ce n'était pas la quantité qui comptait, mais bien la qualité.

986 mots

— Pouvez-vous m'attendre un instant ? demanda Sebastian à sa cavalière. Il avait trouvé sa chaussure et la lui avait enfilé avec toute la délicatesse dont un soldat était capable. Ce qui le préoccupait, en revanche, était une toute autre chose. Il avait beau chercher, regarder ici et là, aucune trace d'Alaster. Il n'avait pas pu décider de rentrer sans l'avertir de sa décision. Traîner un paresseux jusqu'ici relevait du miracle et il le connaissait trop bien pour savoir qu'il serait pris de flemme à l'idée de faire le chemin inverse. D'où sa question : où était-il ? Aussi, une fois que le guerrier reçut l'approbation de sa partenaire, il s'éloigna un peu, continuant ses recherches. Après quelques minutes, son œil capta une forme étrange sous l'une des nappes. S'en approchant, il se fit la réflexion que cela ressemblait à un pied, collé contre le tissu. Le colérique soupira, se demandant si son ami ne se moquait pas de lui. Était-il déjà retombé dans les bras de l'Æther du sommeil ? Comptait-il les Wëltpuffs sous la table alors que la femme de ses rêves l'attendait peut-être quelque part dans cette salle ? En soulevant la nappe, il eut la confirmation que oui. Sebastian leva les yeux au ciel avant d'avancer sa main vers le visage du paresseux, pinçant les narines de celui-ci avec son pouce et son index. Le réveil ne fut pas long à se faire. Alaster faillit se cogner la tête en se redressant, fixant de ses yeux encore endormis la silhouette de son ami.
— Tu es vraiment incorrigible, fit le blond avant d'aider le brun à se relever. S'avançant vers l'estrade en le traînant à moitié, il prit une chaussure qu'il lui mit dans les mains avant de trouver la femme à qui elle appartenait. Le poussant un peu, il le mit devant cette dernière et lui tapota l'épaule avant de le laisser là. Alaster gonfla ses joues un instant avant de tendre l'objet à la personne. Il n'avait pas entendu les règles puisqu'il dormait à ce moment là mais se doutait qu'ils étaient à présent une équipe. Il avait du mal à émerger et tout lui semblait encore un peu flou. La danse qui s'en suivit lui sembla tout droit sortie d'un rêve et il y serait bien allé. Sa cavalière le guida plus que lui ne le fit. Elle dut comprendre quel était son péché puisque, elle aussi, était une Déchue. Il ne lui dit rien, ne lui demandant même pas son nom et attendit d'être sur la scène pour parler vraiment.
— Je m'appelle Pétra, j'ai vingt quatre ans et je suis actuellement en voyage. J'ai vécu à Avalon durant de longues années et découvrir le monde me semble profitable pour la suite de mon parcours, fit-elle avant de faire un geste de la main vers Alaster pour qu'il se prête à l'exercice à son tour. Il y eut une sorte de petit silence, le temps que l'homme se décide à s'exécuter. En réalité, il était toujours en train de réfléchir au sens de la blague qu'avait fait une dénommée Nissa. Le crustacé le plus léger de la mer : la palourde. Pourquoi donc ? Il passa une main dans ses cheveux, finissant par hausser les épaules en se disant qu'il y avait des blagues incompréhensibles en ce monde.
— Alaster, Déchu, je ne sais plus vraiment pour mon âge. Voilà tout ce qui sortit de ses lèvres, à une vitesse plutôt impressionnante dans son cas. Mais les festivités ne s'arrêtaient pas là. Pétra s'occupa d'ouvrir les petites feuilles de papier et lut les défis à haute voix, répondant aux questions avant de laisser son partenaire faire de même.
— Continuer à élever mes Wëltpuffs ce sera déjà bien. Quel homme ambitieux et socialement adapté ! Et non je n'aime pas spécialement me battre. J'évite de le faire, c'est fatiguant. Sebastian ne pouvait qu'acquiescer à cette dernière tirade puisque le Déchu préférait laisser ses camarades se faire défoncer avant d'envisager de participer lui aussi à la bataille. Quand il engageait le combat, c'était que les autres avaient perdu, ou qu'ils étaient sur le point de perdre. Et, malgré ses bonnes intentions, ce n'était pas parce qu'il se joignait au groupe que la finalité était différente. Sans plus attendre, il prit la femme dans ses bras, profitant de son épaule confortable pour essayer de grappiller quelques secondes de sommeil. Elle lui fit comprendre que ce n'était pas le moment par un léger petit mouvement et ils descendirent de sur la scène. Cette journée était bien trop fatigante au goût de l'homme. Il espérait que la prochaine épreuve consisterait à rester assis sur une chaise.

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