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 Un mauvais tour de main [ PV Wriir ][Terminé]

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Jeu 01 Oct 2015, 09:10

Qu'allais-je faire à présent ? Je ne savais pas où ma cible se trouvait, et l'endroit m'était quelque peu inconnu, ce même si j'avais eu l'occasion d'arpenter les ruelles décadentes de Sceptelinôst. J'écoutais en attendant Mirage, m'expliquer le pourquoi du comment de son état, avec ses mots à elle. Je n'y comprenais pas un traître mot. Se figer en cas d'épuisement extrême ou de fortes émotions, admettons, mais s'il manque des étoiles aussi ?!!

Je fronçais les sourcils, dubitatif, la laissant terminer, quelque peu rassuré sur son état physique - mais quid du mental ?... - alors qu'elle m'assurait qu'elle n'encourait aucun risque.

- Pas besoin d'être désolée, je n'ai pas l'impression que ce soit quelque chose que vous maîtrisez, et puis, personne n'est parfait !

J'étais bien mal placé pour aller appuyer là où ça faisait mal quand on savait mon passé, mon présent, et le futur qui m'attendait.

Quand le banjee me confirma que le poignard aux teintes carmines appartenait à sa maîtresse, je le lui tendis à cette dernière, me disant que le sang pourrait peut-être l'aider dans sa magie. Je ne connaissais rien d'elle, mais à la manière des chiens reniflant un objet pour pister une proie, peut-être tapais-je dans le vrai.

- Aléatoire ou pas, c'est tout ce dont nous avons pour le moment.

Je la laissais tranquille, ne sachant pas si elle avait besoin de se concentrer, d'incanter, d'être seule, bref, me taire pour songer aussi aux futurs événements. Quelques mots furent prononcés et dont le sens m'échappa, avant que le silence ne s'installe paisiblement pendant de longues secondes, alors que j'engageais la discussion mentalement avec l'animal.

- Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? Vous faites un duo quelque peu atypique il faut bien l'admettre.

Une aveugle et une créature se mouvant dans les ombres, c'était le moins qu'on puisse dire. Mirage se remit à bouger, laissant tomber le couteau précédemment confié, et relatant ce qu'elle avait pu voir. Les détails me surprirent, et me laissais imaginer le potentiel magique dont elle disposait. Je m'entraînais, pour les besoins de ma profession, à localiser des objets dans un premier temps ayant appartenu à des personnes que je devais convaincre de se donner la mort. Était-ce le sang recouvert sur la lame, toujours est-il qu'elle réussissait à compter le nombre de personnes, déterminer la ville, et même plus précisément qu'il se trouvait dans un sous-sol. Il s'agissait même de démons !... Nous n'étions pas tombés sur des enfants de chœur malheureusement, et à entendre Mirage, "ils savaient que nous savions" désormais.

- Je suggère que nous ne restions pas trop longtemps ici. Si Jérémyah a réussi à se téléporter là-bas, ou y a été aidé, l'inverse est peut-être tout aussi vrai. Et je ne tiens pas spécialement à me retrouver entouré de démons.

Je réfléchissais à ce qu'elle venait de dire. Ca ne collait pas avec les informations que j'avais, après que le banjee détailla un peu plus la situation.

- Ce qui est étonnant, c'est que les démons ne sont pas réputés pour faire preuve de pitié. Vu l'échec retentissant de Jérémyah, à deux reprises, et qui a déployé des moyens considérables pour vous chasser, il aurait été épargné, et même "promu" par un regain de puissance ? C'était la première fois que vous le rencontriez quand vous avez tenté de le détrousser, ou se cache-t-il autre chose que je devrai savoir ? Non pas que l'idée d'un groupe de démons à mes trousses soit problématique, mais .... tant qu'à faire, autant éviter, ou à tout le moins comprendre. Parce que j'avoue que "vieux poursuivants à nous", ça sous entend quoi concrètement ?

Je ramassais le couteau piqueté de sable collé ici et là, me dirigeant vers l'étendue d'eau à quelques mètres de nos pieds, pour en nettoyer la lame tout en réorganisant mes idées. Je devais faire preuve de la neutralité la plus absolue, c'était l'une de nos règles fondamentales, mais mon impact sur ce qui régentait le monde était comparable à ce grain de sable qui se détachait et chutait au fond de l'eau : dérisoire. Le problème entre Mirage et ce groupe de démons m'importait peu, mais je n'allais pas non plus me laisser faire si j'étais face à une menace hostile. Que se passerait-il si durant le combat, quelqu'un mourrait, et qu'un Passeur me voyait en mauvaise posture ? M'aiderait-il, resterait-il en retrait ? Je n'étais même pas certain qu'il daigne me sortir de ce mauvais pas. Toujours compter sur soi-même, et uniquement sur soi-même. C'était une règle que "je" m'étais fixé depuis mon enlèvement.

Je regardais un instant le banjee, qui m'avait lancé un avertissement.

- Pour mon bien, ne jamais parler de vous ?... Bah, à qui pourrais-je parler de cela de toute façon, nos péripéties ne doivent guère intéresser grand monde.

Me relevant après avoir fouetté l'air du couteau pour le sécher un minimum, je le fis pivoter dans ma main pour poser le manche contre la paume de celle de Mirage. C'était le sien après tout.

- Au final, quel est le programme de cette fin de nuit ? Échappée sauvage chacun de notre côté, ou un plan désespéré à proposer ?

926 mots

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Mer 07 Oct 2015, 21:31


Siran attendait, tout comme Wriir que la blanche ait fini de jouer de ses dons pour répondre à leurs interrogations et même si partager une discussion avec le brun restait quelque peu perturbant, il répondit sans gêne cette fois.

- " Je veille sur elle depuis sa naissance. Son père est un vieil ami à qui je dois beaucoup. " Autant dire, depuis toujours aux yeux de Mirari. D'aussi loin qu'elle se souvienne, le banjee avait toujours veillé sur elle avec beaucoup de soin et s'il était resté discret toute son enfance et son adolescence pour ne pas entraver le rôle de ses parents, depuis plusieurs années avant la dissolution de la troupe de voleurs, ils s'étaient rapprochés. La jeune fille prenant en indépendance et en témérité, seul Siran pouvait en permanence l'accompagner et la protéger... Il jouait le rôle du tonton sympa et protecteur en quelques sortes.

Le destrier aussi était un peu étonné de la précision avec laquelle sa protégée put leur décrire l'endroit où se trouvait Jérémyah, il était rare qu'elle obtienne davantage qu'une direction générale, au delà du sang, il pensait que sa crise devait avoir débloqué quelque chose en elle, peut être seulement pour quelques instants mais suffisamment longtemps pour que son potentiel soit exploité à son maximum... Mais sans maîtrise, et vu la délicatesse légendaire de la jeune femme, le fait qu'elle se soit fait repérer n'était pas étonnant si on prenait le temps d'y réfléchir quelques instants et un soupire agita la lourde cage thoracique de l'animal.

L'étrange couple acquiesçait d'un même mouvement de tête alors que la jeune femme montait sur le dos de son compagnon de route, profitant de sa chaleur et de sa force pour suivre les conseils de Wriir, commençant à l'éloigner du foyer mourant. Le banjee répondait encore à la place de Mirari, sans doute le plus à même de comprendre le mode de réflexion de la rehla et des démons qui les poursuivait.

- " Ce n'est pas un démon lui même, et ses commanditaires savent que... nous savons nous défendre nous dirons. Si nous le tuons, ils évalueront notre puissance et puniront Jérémyah d'une pierre deux coups. S'il parvient à nous mettre en défaut, ils ne tarderont pas à le rejoindre pour capturer Mirari. C'est elle qu'ils veulent... et vivante. Nous ne sommes qu'accessoires dans cette histoire. "

Il hésitait à lui en confier davantage mais après ce qu'ils venaient de traverser ensembles et les risques qu'ils lui faisaient courir, il pouvait bien lui lâcher quelques informations supplémentaires afin d'éclairer sa lanterne.

- " Son père est un démon très recherché mais... Insaisissable dans son genre, c'est pour cette raison que différents groupes sont informés de notre voyage et ont des informateurs avec notre description un peu partout. C'est pour ça que tu ferais bien de ne jamais parler de cette nuit à qui que ce soit. Ils ne sont pas forcément tous démons, surtout pas les guetteurs... Ils soudoient tous les petites escrocs que l'on pourrait être amené à croiser... On ne reste jamais très longtemps au même endroit et on évite les grandes villes en général. Mais comme tu l'as sans doute constaté, nous avions faim... "

Il ne révélait pas qu'ils s'étaient rendu au rendez vous bi annuel du plan de survie fixé par le père de la jeune fille, il ne disait pas qu'il ne s'y était pas montré et que cela avait profondément blessé sa protégée en plus de l'inquiéter outre mesure... Lui comme elle commençaient à se douter que le démon qui lui servait de père ne se manifestait pas car il craignait qu'on ne la capture pour le contraindre à se montrer, pire encore, à obéir à des ordres qu'il se refusait depuis longtemps à recevoir des hautes sphères démoniaques.

Contre l'encolure de Siran, Mirari se reposait, yeux clos, profitant au mieux de la chaleur de son ami mais sentant sa lame à nouveau en sa possession, elle la rangeait immédiatement et avec soin comme on le lui avait apprit. Alors qu'ils continuaient à s'éloigner après avoir passé la crête des dunes qui entouraient la plage où ils avaient manqué tuer Jérémyah, elle ne semblait pas décidée à répondre, toujours un peu perturbée par la débauche de pouvoir dont elle avait été la proie.

- " Je pense qu'il faut se trouver un endroit où se reposer ET surveiller les environs. Cela mettra quelques heures avant qu'ils ne le renvoient à nos trousses mais Mirari a besoin de repos. De dormir pour de vrai. Et puis... Cela nous laisse l'occasion d'être sur notre terrain de prédilection sur un terrain couvert comme une grange, ou ... Cet abri à bateaux là bas... "

Bien entendu, il parlait des ombres, trouvant une complicité toute masculine à partager ce pouvoir avec Wriir, une sorte d'émulation et de symbiose naturelle. L'abri qu'il désignait était ouvert sur tout un flanc, dévoilant quelques coquilles entassées à l'envers et de nombreux filets et outils de pêche... Ils seraient protégés du vent mais pourraient profiter de l'ombre opaque du couvert du toit jusqu'au milieu de la matinée.

885 mots

- "
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Jeu 08 Oct 2015, 18:14

Après le rituel de localisation à demi-teinte, car chaque camp savait désormais où était l'autre à cet instant, nous marchâmes le banjee portant Mirage, et moi, pour nous éloigner de l'endroit de la capture. L'animal parlait au lieu et place de sa maîtresse, qui restait silencieuse désormais, visiblement éprouvée par la succession d'événements récents. Il était désormais bien plus bavard, et moins grognon que lors de notre surprise mutuelle de se comprendre lui et moi, et expliqua un peu plus en détail le passé tumultueux de Mirage.

Enfin, Mirage, pas tout à fait, car maladresse verbale du bandjee, il semblerait que le vrai nom de la demoiselle soit Mirari, et non Mirage. Je ne lui fit pas remarquer cette inattention, mais gardais précieusement cette information pour moi.

En tout cas, la théorie de l'animal semblait tenir la route, les démons décidant d'utiliser pour le meilleur ou pour le pire Jeremyah comme cobaye à puissance et s'adapter derrière en fonction du résultat. Je n'ai pas eu la chance de côtoyer les démons, mais leur réputation les précédait, et il valait mieux ne pas trop les titiller et les avoir sur le dos. C'est qu'ils avaient la rancune tenace quand tout ne se déroulait pas selon leurs envies !!

Ce qui me surprit par contre, c'était l'ascendance de Mirari. Un père démon, rien de moins ? Elle n'avait pas l'air d'être une démone elle-même, à moins que comme lui, elle utilisait une illusion pour masquer sa véritable apparence. Pourquoi se rendre aveugle dans ce cas ?

- Une vie de fuite, sans attache, vivant au jour le jour, si j'ai bien compris. Beaucoup d'inconvénients, mais quelques avantages quand même. Le pire dans tout cela, c'est de fuir à cause d'un autre. Subir les conséquences du fait d'autrui c'est assez éprouvant au quotidien...

Ils semblaient en tout cas au courant que les démons avaient un réseau assez étendu pour glaner des informations, et ce par l'intermédiaire de non démons. Information bonne à prendre, pour les prochaines villes que je visiterais.

- Je ne suis pas un grand bavard de façon générale, et comme je l'ai dit tout à l'heure, je n'irai pas crier sur les toits quelque chose dont tout le monde se fiche, à part peut-être ces guetteurs. Pas d'inquiétude à avoir de ce côté-là de mon côté.

Devant vivre en permanence avec le Secret au dessus de ma tête, savoir me taire était tout un art chez moi, presque une gageure.

Je jetais un regard vers les deux, m'attardant un instant sur Mirari qui semblait exténuée. Affalée contre l'encolure du bandjee, elle donnait l'impression de pouvoir s'endormir n'importe quand n'importe où en cet instant. Alors que l'animal terminait sa phrase, je balayais l'horizon encore sombre du regard à la recherche de l'abri en question. Je finis par apercevoir à quelques centaines de mètres l'abri à bateaux, à première vue abandonné, à voir l'état de la barque à moitié coulée qui flottait tant bien que mal sur la berge.

- Si elle a effectivement besoin de se reposer, à défaut de pouvoir aller loin, autant ne pas être visible au premier coup d'œil. On ne pourra pas trop s'attarder, s'ils décident effectivement de nous pourchasser à brève échéance. Si nous nous faisons encercler là-dedans, nos chances d'en sortir sont quasi nulles.

Enfin, leurs chances plutôt, j'étais à part dans cette équation et ils l'ignoraient. Une Ombre était comme son nom l'indiquait, une ombre sur ces terres, impalpable et détachée de tout.

Une fois l'intérieur, l'entretien général laissant à désirer confirma l'abandon et la décrépitude de cet abri. La porte fermait mal, l'air sentait le renfermé et seules les araignées y avaient trouvé leur compte. Il n'y avait qu'à voir ma chevelure tapissée de toiles pour s'en rendre compte.

- De l'aide pour installer Mirage par terre, à moins qu'elle ne préfère se reposer sur toi ?

Je ne savais pas si cette dernière voulait réellement dormir, me laissant seul à discuter avec le bandjee, ou si par reposer elle entendait plutôt souffler un bon coup histoire de récupérer. Je me mis à parler mentalement à Siran, par réflexe.

- Mirage ne ressemble pas trop à l'idée que je me fais d'un démon, or tu m'as dit que son père l'était ? J'ai encore beaucoup à apprendre sur les peuplades qui foulent ces terres, et c'est la première fois que je rencontre quelqu'un comme elle.

Je n'allais pas lui poser la question brutalement : "Qui est-elle", je laissais ouverte une question au bon gré du banjee de me répondre ou pas. Je la regardais de nouveau, l'air songeur. Le destin était étrange, pour décider de la mort de puissants et de laisser en vie les plus faibles, de tuer des innocents et garder vivantes les pires ordures. Une aveugle était en vie, allant où elle voulait quand elle le pouvait, alors que j'étais mort, après avoir été enfermé contre mon gré sans que je ne puisse avoir mon mot à dire.

- Vous venez d'où à l'origine ? Je veux dire, vos pas vous ont mené loin de chez vous, ou vous êtes toujours plus ou moins resté sur le même continent, voire la même région ? J'ai toujours été curieux de savoir les origines, je ne sais pas d'où je viens moi.

939 mots.
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Jeu 08 Oct 2015, 22:57


Siran secouait doucement la tête, ce n'était pas fuir par la faute de Shax qui était compliqué mais de le voir fuir sa fille et son ami pour les protéger et se protéger lui-même. Car il aurait été ralenti dans sa fuite, parce qu'il n'aurait pu protéger sa progéniture dans de telles conditions... Et Mirari qui lui courait après sans faille dans sa motivation, soutenue par le banjee en toutes choses qu'elle entreprenait, il aurait juste aimé qu'elle pense à se poser et à se reconstruire une vie, bien à elle, à eux.

- " A vrai dire, il y a peu d'avantages dans notre situation, moi je m'y suis fait mais elle est jeune, ne pas pouvoir se lier, avoir été privée de sa famille et de ses amis, c'est pas simple, surtout qu'elle continue de chercher son père et à fuir ces démons... "

Inutile de parler du décès de sa mère, l'épreuve avait été des plus difficiles à surmonter et il doutait même qu'elle ait pu réellement faire son deuil mais ils n'en parlaient jamais entre eux, accord tacite car si elle n'avait pas eu l'occasion de lui dire adieu c'était aussi de sa faute à lui, parce qu'il l'avait protégé d'un acte inconsidéré mais elle aurait été en droit de le lui reprocher.

La jeune fille n'en parlait absolument jamais et lorsqu'elle le ferait, il redoutait que ce fut une crise majeur dans sa vie de femme... Il espérait seulement que ça attendrait qu'elle ait trouvé l'équilibre et la force nécessaire pour se reconstruire et gérer ses dons avant que cela n'arrive, qu'elle se soit accomplie en tant qu'elle même et pas en tant que fille de Shax, c'est tout ce qu'il pouvait lui souhaiter de meilleur.

L'abri à bateaux se dressait désormais devant eux et il était en bien piètre état mais ce serait suffisant pour que la blanche puisse se reposer. Il fallait reconnaître que la soirée n'avait pas été de tout repos et que les derniers ne l'avaient pas moins été d'ailleurs. Une vie d'errance était un privilège de libertés pour certains, mais pour un être fragile comme Mirari, ce n'était pas un luxe mais un vrai calvaire bien qu'elle soit toujours à même d'apprécier l'atmosphère des villes, la douceur d'une plaine ou la fraîcheur d'un ruisseau, il n'y avait aucun confort pour elle qui refusait catégoriquement de se séparer de lui, même quand elle avait de quoi se payer l'auberge alors le confort d'un tas de filets ne l’incommoderait pas.

- " Nous avons toujours une porte de sortie tant qu'une ombre nous couvre... " Il ne savait plus où il avait entendu ça mais c'était une vérité que Wriir était l'un des plus à même de comprendre.

Même en tant que femme, Mirari redressait à peine la tête en sentant une toile se coller à elle avec sa petite occupante, se contentant de la déloger d'un geste las. D'un mouvement, elle descendait du dos de son ami et trouvait, juste derrière elle, ce qu'il avait repéré comme ce qui pourrait être un nid confortable et s'y laissait tomber avec soupire.

- " Non, tu vois, toujours un peu de force pour se trouver un coin confortable où dormir, madame tient à son petit confort. " C'était loin d'être le cas mais le ton était amusé alors qu'il s'allongeait aux côté de la plus jeune pour lui faire profiter de sa chaleur plus élevée que celle des humains. Elle murmurait un " Merci vous deux. " à peine audible en fermant les yeux, déjà à demi assoupie. Il la laissait s'endormir, ce qui ne prit que quelques instants avant de répondre à Wriir, dissimulant son étonnement quant à l'utilisation du mot peuplade, comme s'il ne venait pas d'ici... Peut être que l'étrange sentiment qu'il lui inspirait était justifié après tout... Mais il avait bien suffisamment prouvé sa valeur et sa bonne volonté.

- " Elle ne l'est pas, on ne sait d'ailleurs pas ce qu'elle est. C'est son père qui est démon, même sa mère n'en est pas une. Il l'a trouvé pendant qu'il dévalisait la cave d'un bordel. Elle venait de voir le jour, c'est sa femme qui a tenu à l'adopter, c'était un joli couple mais ils ne pouvaient pas avoir d'enfants... Alors même une petite aveugle était un vrai cadeau des dieux pour eux. Mais tu sais, la plupart des démons possèdent une apparence humaine... "

Il passait sous silence sa curiosité naissante envers les origines du brun, répondant d'abord à ses questions pour lui permettre de plus facilement lui répondre par la suite.

- " Le continent dévasté, d'ici à vrai dire. On avait un camp dans l'une des forêts voisine.. Un camp de parias des différentes races, un havre de paix si tu veux mon opinion. Mais c'était pas l'avis de tout le monde tu t'en doute! " Il y eut un silence désabusé, ironique avant qu'il ne reprenne. " D'où pourrait-on venir avec une telle apparence à part d'ici ? On a beaucoup voyagé mais nous revenons parfois ici... On la connaît bien. Mais à défaut de savoir d'où tu viens, qu'est ce que tu es, et depuis quand es-tu ici ? Tu semble si ignorant des choses de ce monde... Au point d'avoir besoin de mes sciences... "

Il était réellement curieux de la nature de leur compagnon d'une nuit, cette essence étrange qui l'avait mit mal à l'aise au début ne le dérangeait plus maintenant mais l'intriguait au plus haut point. Ils avaient encore quelques heures au mieux devant eux, autant prendre le temps de se découvrir puisqu'ils ne seraient sans doute pas amenés à se revoir....
1012 mots
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Sam 10 Oct 2015, 10:04

A sa façon, le passé de Mirari avait bien des points communs avec le mien. Si la différence majeure était qu'elle n'avait jamais été enfermée contre son gré et ce durant presque toute son existence, elle avait été privée d'une certaine manière de sa liberté, en devant fuir jusqu'à sa propre famille. Heureusement, elle était accompagnée, et j'avais l'intime conviction que si elle n'avait pas été tuée, elle aurait fini par rejoindre le rang des Ombres. La vraie solitude, et le désespoir était l'essence même de notre race secrète.

- Je comprends oui, quel qu'elle soit, on a qu'une famille après tout, vouloir la retrouver est un sentiment normal. Je ne savais si la mienne était vivante, et si j'avais vraiment envie de la retrouver après ce que j'avais vécu, et ce que j'étais désormais. Rien ne serait plus comme avant, et côtoyer les liens du sang sans ressentir la moindre joie serait sûrement plus douloureux encore.

Je regardais la demoiselle chercher son bonheur dans un nid douillet improvisé - plus improvisé que douillet d'ailleurs - arrivant à faire abstraction de tout ce que nous avions vécu et étions en train de vivre, pour aller se blottir contre le flanc de son compagnon et vite sombrer dans le sommeil. Quelques minutes suffirent pour entendre sa respiration lente et régulière, signe d'un départ vers les songes qui ne trompait pas. Nous étions plus libres de parler désormais, car j'avais pu remarquer que le banjee était assez peu prolixe quand il s'agissait de sa maîtresse. Il m'expliqua que tout père démon, elle n'en était pas une, et que sa nature même était inconnue, ce qui ne manqua de me surprendre avec ce nouveau point commun. Aussi les Ombres ne seraient pas les seules races mystérieuses de ce monde ? Restait à savoir l'utilité de celle de Mirari. Je compris mieux alors qu'il continuait son explication. Son père démon n'était pas le vrai, mais juste un adoptant.

- Je te crois concernant les démons, j'ai sûrement dû en rencontrer sans savoir qu'ils en étaient. Je ne savais pas qu'il existait des camps comme ceux que tu décris. Même si, en y réfléchissant, ça n'a rien d'illogique. Les originaux, les marginaux, les parias comme tu dis, doivent se serrer les coudes entre eux parce que personne ne le fera à leur place. Rien de tel que la solidarité dans ces moments-là pour ne pas être l'objet de la bêtise d'autrui. Vous étiez nombreux, et nomades je suppose ? Et pourquoi ça ne plaisait pas à tout le monde ? Vous n'aviez pas décidé de rester tranquilles à l'abri des regards laisse moi deviner hmm ?

A chacun de mes voyages, j'avais rencontré le meilleur comme le pire, ce qui donnerait presque foi en son prochain, comme le pur produit de la décadence et de la lie humaine. Ce duo par exemple, je ne savais pas trop où les classer. Bien loin des décadents certes, mais je doutais fort qu'ils soient des parangons de vertus. Il n'y avait qu'à voir leurs activités de vol, et les ennuis dans lesquels ils se fourraient, pour comprendre qu'ils s'affranchissaient des règles qui ne leur convenaient pas. Bah, ce n'est pas comme si j'agissait de la même façon après tout.

Quand il finit par s'intéresser à moi, je devais bien lui rendre la pareille, et me montrer honnête autant que faire se peut sur mon passé. Je n'étais pas de sa surprise si je pouvais m'exprimer ainsi. Mes propos enfantins contrastaient nettement avec mon physique adulte, ma logique inexpérimentée avec la manière que j'avais de discuter. Je m'accordais cependant quelques instants avant de répondre, me laissant le temps de la réflexion.

- J'ai été capturé, enlevé alors que je n'avais que trois, quatre ans peut-être, je ne le sais même pas. Je n'ai aucun souvenir de ces années, mais celles qui suivirent furent marqués comme le fer rouge sur la peau. Pendant plus d'une vingtaine d'années, je n'ai pour ainsi dire rien connu du monde extérieur, à part peut-être quelques bribes ici et là mais qui ne m'inspiraient guère. De ce que j'ai cru comprendre, je serai un Orisha, mais ne me demande pas ce qu'est un Orisha, ses valeurs, son chef, je n'en ai pas la moindre idée.

J'haussais les épaules, tout ceci n'avait au demeurant aucune importance.

- J'ai dû me forger ma propre éducation - non-éducation d'ailleurs pour le moment - et au fil de mes rencontres, j'en apprends un peu plus sur ce qui se passe, ce qui m'entoure, ce qui se trame ici et là. Voilà pourquoi mes questions peuvent te paraître naïves, ou incongrues. J'évite juste d'évoquer mon passé pour ne pas générer de pitié, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Cela répond-t-il à tes doutes, ou j'ai fait pire que mieux ?

Je laissais errer mon regard vers Mirari, qui semblait dormir à cet instant. Mais à cause de son infirmité, peut-être faisait-elle semblant. Ce que j'avais dit n'avait rien de secret, et c'est la vérité fut-elle tronquée de ma véritable identité.

- Où comptez-vous vous rendre une fois que les choses ici se seront calmées ? S'il y a certes toujours une ombre qui nous couvre, il y a aussi bien des choses terrifiantes qui peuvent s'y dissimuler. Et nous les Ombres, les vraies, dominions de notre linceul toutes ces vies éphémères.

954 mots.
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Lun 12 Oct 2015, 23:19


Rester tranquilles ? Eux ? Siran riait intérieurement mais de manière à ce que Wriir entende son amusement. Il avait employé le mot parias, ce n'était pas pour rien.

- " On était des voleurs parce que nous n'avions pas le choix, personne ne nous aurait fait confiance pour un quelconque travail et aucune volonté à nous abaisser à d'autres activités ou à œuvrer pour d'autres. Alors on prenait ce qui nous était nécessaire, parfois aussi pour donner une leçon à ceux qui le méritaient. Je ne te dis pas qu'il n'y a pas eu quelques altercations... Mais on y a survécut jusqu'à devoir partir. A cause de ceux-là même qui ont envoyé Jeremyah à nos trousses visiblement."

Quand Wriir lui confiait enfin son passé, le banjee, comme l'ombre avant lui, se doutait qu'il ne lui révélait pas tout mais à sa manière, lui aussi n'avait pas tout dit et il n'y avait aucune raison d'insister davantage pour obtenir plus de détails. Ce qu'il lui révélait semblait déjà bien assez douloureux comme ça sans lui demander de tout lui révéler, chacun avait et se devait de garder certains secrets pour lui. Le banjee comprenait fort bien cela. Il hésitait tout de fois à demander comment il était arrivé à sortir de l'ombre pour découvrir le monde mais il se retint de justesse de se laisser aller à sa curiosité.

- " Je te rassure, tes explications ont réussit à faire accepter tes questions. Et au final, tu n'en sais pas beaucoup moins que nous même. Simplement, on a du affronter les autres depuis si longtemps que leur nature nous est familière mais leur hiérarchie, us et coutumes nous sont tout aussi étrangères qu'à toi. "

Il suivit le regard du brun sur sa protégé et son regard s'adoucit. Les ombres hein ? A croire qu'ils y étaient tous destinés au final.

- " Nous cherchons son père, alors nous irons où les traces nous mènerons mais ne crains pas les ombres pour nous. On y est habitué, elle peut être plus que moi d'ailleurs. Avec une telle fragilité, ne pas craindre l'obscurité est une force que peu ont en leur possession. Mets n'importe qui en dehors de ceux qui manient les ombres face à Mirari dans la nuit la plus complète et ne crois moi qu'il n'y a qu'elle qui en ressortirait saine d'esprit. "

Il fallait admettre que la nature n'avait pas été tendre avec la jeune rehla mais sa volonté avait sut surmonté tous les affronts qu'elle lui avait fait subir pour devenir plus forte et plus endurante que la moyenne. Sa volonté aurait forcé l'admiration de nombre de guerriers et c'est ce qui la poussait chaque jour à avancer à la recherche de son père. Elle craignait encore leurs poursuivants, de mettre en danger ses proches ou ceux qui l'avaient été à la manière de sa mère par le passé mais il ne doutait pas qu'un autre drame ne la pousse à perdre ses derniers vestiges de crainte et de pitié.

Le banjee la savait capable de suivre les traces de son père, elle en prenait le chemin, il en était sûr même lorsqu'il la voyait blottie contre son flan comme une enfant. Ses parents et la vie auprès des voleurs lui avaient donné de solides bases de caractère et une éthique très éloignés des lois des hommes mais bien plus proche de la justice naturelle qui officiait en ce monde. Jamais il n'aurait vu Shax ou Mirari se contraindre à faire quelque chose qui leur aurait semblé aller contre leur conviction, c'est ce qui l'avait poussé, lui en tant que banjee, à se lier à cette famille hors normes.

- " Il y a des gens dont la force n'est pas visible contrairement à Jérémyah, tu fais partie de ceux là au même titre qu'elle. "

C'était un compliment, il n'y avait rien de plus dangereux qu'un adversaire dont on ignorait ou sous estimait les capacités... Le regard incandescant du banjee se posait sur Wriir à nouveau.

- " Je doute que tu craigne grand chose, mais prends nos mises en garde au sérieux. Ils sont capables de beaucoup de choses et surtout de s'associer à tous types de gens pour arriver à leurs fins... "

Il reportait son regard sur l'une des fentes du bois laissant entrevoir l'extérieur qui semblait calme, il espérait que cela dure encore quelques temps pour que la jeune fille puisse se reposer et reprendre la route dans les meilleures conditions possibles pour elle.

- " Tu n'es pas obligé de rester si tu as une route à reprendre. Nous saurons nous sortir de cette situation, ce n'est pas la pire que nous ayons du affronter. "

Il était vrai que le soutien du brun ne lui était pas désagréable et qu'il lui devait bien de jouer les appâts pour retrouver Jérémyah et lui permettre d'en venir à ses fins en lui ôtant la vie. Ce ne serait qu'un poursuivant de moins à leurs trousses et nul doute que Mirari serait d'avis à régler cette histoire, au moins temporairement.
878 mots.
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Sam 17 Oct 2015, 18:47

Je l'écoutais parler de leur passé, des voleurs, même si à l'entendre son groupe estimait être des voleurs vertueux, à voler les riches, uniquement par nécessité, et jamais plus qu'il n'en fallait. Des parangons de vertus !! Plus sérieusement, ils devaient, pour des raisons de conscience, ou parce qu'ils en étaient intimement convaincus ?, croire qu'ils n'étaient pas si mauvais que cela, qu'ils n'étaient des marginaux qu'à cause des autres.

- Que vous soyez des persécutés, ou les pires ordures qui soient, je ne juge pas. Quand on est en phase avec sa conscience et ses principes, qui sont les autres pour poser un jugement sur ce que nous sommes finalement ?...

Je fronçais les sourcils alors qu'il "acceptait" mes explications et justifiait mes questions. Je lui ai dit ce que j'entendais lui dire, ni plus ni moins, peu importait si cela lui convenait. Nous étions dans la même galère, et aller fendiller notre alliance fragile et temporaire n'était pas la meilleure solution pour le moment. Aussi ravalais-je ce que j'aurai dit en temps normal, dès lors que ses doutes sur mon identité l'avait satisfait.

- Concernant la force et la faiblesse des individus, j'ai effectivement appris que l'apparence était bien souvent trompeuse. Toi et Mirage en êtes la preuve. Qui penserait qu'une aveugle puisse survivre dans pareil monde, quand des guerriers héroïques tombent au combat ?... Sommes-nous les jouets d'une entité supérieure et capricieuse, ou tout ne se joue que sur un coup du sort, le saurons-nous un jour ?...

J'assurais un peu plus mon assise en me redressant, prêtant l'oreille à l'extérieur au cas où un bruit suspect se révélerait à nous. Rien qui vienne briser le silence nocturne. Peut-être avaient-ils abandonné pour le moment, et prépareraient leur prochain coup avec plus de méticulosité. Ce n'était pas pour me déplaire, même si j'avais loupé l'occasion de ma non-vie avec Jérémyah. Il se montrerait prudent comme une tique sur un chien, et ne serait pas facile à déloger. Je me concentrais de nouveau sur les propos du banjee.

- Rassure toi si tant est que tu veuilles l'être. Comme tout à chacun, je ne suis pas infaillible, ni dénué de peur. Mais selon, chaque jour a sa peine, et Jérémyah n'est qu'une épine dans mon pied. Le roncier dont il est issu ne m'intéresse pas. Le manque de fidélité des créatures maléfiques me sert pleinement en l'état. Après l'échec cuisant que Jérémyah vient de subir, il ne doit plus avoir leur confiance, et a été relégué à un simple pion sacrifiable. Et c'est exactement ce que j'attends de lui.

Je concluais mes propos par un sourire entendu, avant de poser mon regard sur l'endormie. Elle avait la vie devant elle, pas moi, et c'était probablement pour cela que j'étais bien plus détaché sur la situation qu'eux deux. Ils connaissaient leurs forces et leurs propres faiblesses, tandis que moi, je savais qu'en fin de compte, je n'avais pas grand chose à perdre. Pas de vie, pas d'âme, pas de rédemption à obtenir, juste le temps qui passe et qui verrait flétrir tout ce qui m'entoure.

La situation, ainsi que l'endroit où nous nous trouvions, étaient précaires, et le banjee en avait tout autant conscience que moi. Je n'allais pas être celui qui allait réveiller Mirage, son expérience de localisation semblait l'avoir épuisée.

- Quel âge a Mirage d'ailleurs, je n'arrive pas à me faire une idée en la regardant, questionnais-je le banjee, alors qu'un fracas, à l'endroit où nous nous trouvions il y a une heure, vient ponctuer un flash lumineux brisant l'espace d'un moment l'obscurité ambiante. Je sursautais avant d'épier la scène à travers une fente de la cabane, et n'aperçut rien d'intéressant, la lumière ayant disparu aussi rapidement qu'elle n'était apparue.

- Ça ne sent pas bon ça, réveille Mirage si elle ne l'est pas encore. Moins qui pensais que nous allions encore avoir un peu de temps devant nous, c'est loupé. Il faut fuir pour le moment, et analyser les forces ennemies avant d'agir. Partez devant, je vous rejoins. Direction plein nord, allez !

Nous n'avions pas le temps de discuter, aussi avais-je pris l'initiative et le commandement. J'ouvris la porte du cabanon, et me dirigeais discrètement vers l'élément perturbateur, jetant un regard vers mes deux compagnons qui partaient dans la direction opposée. Une fois hors de leur vue, je me laissais fondre dans les ombres, et avançait dans cette noirceur si familière.

Je m'attendais à une escouade plus fournie que la première, mais j'avais faux sur toute la ligne, seul un individu se dressait d'un air hautain proche de notre premier campement. Son regard était presque incandescent, et son allure déformée par une rage qui devait le consumer de l'intérieur. Pourtant, il s'agissait bien de lui : Jérémyah, transformé, évolué, dérangeant dans sa difformité.

Mon instinct me poussait à ne plus trop me montrer confiant pour me battre à la loyale, ou à un contre un. Peut-être disposait-il d'une magie que je ne saurai contrer, tout Ombre que j'étais.

Je me dirigeais à grande vitesse vers le nord, pour rejoindre les deux qui m'accompagnaient. J'avais repris forme plusieurs dizaines de mètres auparavant, et les hélèrent en sifflant pour qu'ils s'arrêtent.

- C'est Jérémyah, et ce n'est pas beau à voir. Je ne pense pas que notre dernière rencontre lui ait plu ... S'il ne veut pas notre mort, alors je n'y comprends plus rien.

Un hurlement inhumain au loin ne manqua pas de confirmer mes propos ....

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Sam 17 Oct 2015, 22:47


Le banjee eut à peine le temps de répondre à Wriir qu'elle aurait vingt ans d'ici quelques semaines, elle avait eut la chance d'être adoptée le jour de sa naissance, l'heure même de celle ci à vrai dire... C'était déjà cela de prit mais en dehors de leur abri de fortune, le bruit d'une explosion l'interrompait. Il laissait au brun le loisir de se renseigner sur ce qui venait de se passer mais sa mémoire auditive le renseignait assez bien sur ce qui venait de se produire. Le même son que lorsque Jérémyah s'était "éclipsé" de sa propre mise à mort...

Ce qu'il avait deviné fut confirmé par l'Ombre et un soupire s'extirpa de la poitrine de l'animal qui posait son regard sur la blanche, ronchonnant dans son sommeil mais sans se réveiller malgré le bruit. Inutile de perdre du temps à se montrer délicat pour la réveiller, il n'en avait plus le loisir. Il fourrait son museau dans le cou de la jeune fille et soufflait fort contre celui ci, la faisant sursauter et se redresser, un peu hébétée par son sommeil écourté.

- " On doit partir très vite, monte. "

- " Et Wriir ? "

- " T'en fais pas pour lui, il nous rejoint. "

La blanche acquiesçait encore trop embrumée par son sommeil pour réellement opposer de résistance. Elle grimpait sur le dos de son ami qui se redressait et sortait discrètement de leur abri non sans un regard à Wriir et un dernier avertissement.

- " Si tu ne nous rejoins pas, nous ne ferons pas demi tour. "

Ils étaient ainsi, il n'y avait pas de réelles mauvaises intentions, quoique ça dépendait de l'humeur de Mirari, mais surtout, ils agissaient pour leur survie et dans le but de retrouver Shax, ce n'était pas en charpie qu'ils y parviendrait. Assez loin pour ne pas être aperçut de leur agresseur, le banjee préféra économiser sa magie et partir au galop, qui ferait également le plus grand bien à Mirari pour la dégrisée, pour s'éloigner de la plage dans la direction indiquée par le brun.

Lorsqu'il les rejoignait, la blanche était parfaitement réveillée, immobile tout comme son banjee à l'approche du brun qui venait avec des nouvelles, des bonnes, du moins l'espéraient ils tous deux.

Ils l'écoutaient mais le son, inarticulé, semblant provenir des entrailles d'une bête féroce leur tira un profond frisson, les renseignant bien mieux sur la situation que la description que leur en faisait l'ombre...

- " Nous avons peu d'options... "

- " Nous partons. "

- " Siran ! On peut pas se permettre de laisser un tel ennemi derrière nous ! "

Le banjee savait qu'elle avait raison dans le fond, mais dans la forme, ils étaient tous deux trop faibles pour se mesurer à lui et si même Wriir semblait impressionné, il devait partagé son opinion sur le sujet. Mais la blanche ne l'entendait pas de cette oreille.

- " Je peux encore servir d'appât, il se méfiera mais vous pourrez utiliser les ombres pour le retenir ! Il ne pourra pas les esquiver si nous ne tardons pas... "

L'aube se laissait deviner à l'horizon mais la jeune femme avait raison, les ombres étaient encore des plus sombres et allongées, commençant seulement à régresser malgré la luminosité grandissant lentement. Il soupirait et tournait son regard vers Wriir, si il le souhaitait, ils s'acquitteraient ensembles de cette sale besogne mais sans son aide, il ne s'y risquerait pas.

Cependant, ce n'est pas comme si Jérémyah leur laissait le choix ou le temps de la réfléxion. Guidé par on ne sait quel miracle, la silhouette difforme de leur agresseur se dirigeait vers eux en courant, les poussant à prendre une décision très rapidement car s'il était plutôt lent lors de leur dernière rencontre, il en était autrement à l'heure actuelle... Il était évident qu'il avait gagné en force et en magie mais peut être aussi des pouvoirs qu'ils ne possédait pas jusque là... Comment aurait-il fait pour les trouver et tenter de les rejoindre si vite sinon ? Les deux anciens voleurs n'eurent aucun mal à imaginer les derniers dons qu'auraient pu lui octroyer les démons avant de le lancer à leur poursuite en le motivant dans son esprit de vengeance... Se rendait-il compte que si ce n'est pas eux qui le tuaient, il ne survivrait pas à de telles modifications et efforts physiques ?

Mirari descendait du dos de Siran, ne lui laissant plus le choix, elle avançait vers Jérémyah. C'était elle la cible principale après tout et surtout, la moins à même de se défendre....
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Mar 20 Oct 2015, 19:58

Le temps était compté, et cette fois-ci, aucune possibilité d'imaginer un plan pour tromper notre ennemi, ou tirer avantage du terrain. Le Jérémyah avait été transformé en monstre, par je ne savais quelle magie, et rien ne le dévierait de son retour ici. Il réclamait vengeance, il réclamait du sang, il respirait la mort à plein nez.

Aucune stratégie, mais aucune pour lui non plus, à le voir courir dans notre direction comme s'il était pourchassé par la Mort elle-même. A la différence près que la mort était devant lui, tout aveuglé qu'il était par sa mission. Deux solutions s'offraient à nous : la fuite ou le combat. Je pouvais disparaître dans les ombres, et le banjee galoper suffisamment vite pour que Jérémyah ne puisse les rattraper. Cela étant, dopé comme il était de nouveaux pouvoirs, peut-être était-il capable de détecter le non visible, ou de courir plus vite qu'un animal comme Siran.

Le combat quant à lui restait incertain, mais la seule hypothèse viable face à une menace aussi pressée d'en découdre. Alors que Mirage se proposa de servir de nouveau d'appât, je secouais la tête négativement. Effectivement, ce plan n'avait aucune chance de fonctionner.

- Nous ne sommes plus au stade de l'appât, nous ne sommes que des cibles à abattre. Si vous allez devant pour le ralentir, il ne fera que vous séparer la tête du corps avant même que vous ne tentiez de le raisonner. Restons groupés en ne nous séparant que de quelques pas.

Je ne voyais pas trop comment nous allions pouvoir nous défaire de ce genre d'ennemi. Je craignais que Mirage comme moi, avions des pouvoirs essentiellement défensifs, à moins qu'elle ne gardait une dernière carte dans sa manche. Si je ne craignais pour ma part pas grand chose normalement, ce n'était pas avec ma force de mouche que je risquais de le blesser. Ce qui me faisait enrager le plus, était que pour nous en sortir nous allions vraisemblablement devoir le tuer, et non me permettre de le faire se suicider. En soi, le fait de ne pas le revoir comme un de ma race n'était pas pour me déplaire, mais je n'aimais pas l'échec.

De surcroît, comme la précédente fois, j'étais accompagné, et je ne pouvais me transformer dans cet état de brume caractéristique des Ombres. Garder mon apparence physique était une priorité, car si Mirage était aveugle, ce n'était pas le cas de son compagnon.

Toutes ces secondes qui s’égrainaient faisaient se rapprocher Jérémyah de notre position. Il sortit de son dos une lame courbe, acérée à souhait, l'enserrant de sa poigne de fer comme si sa vie en dépendait.

- Bordel.... murmurais-je pour moi-même, n'ayant aucun plan même désespéré qui me venait en tête. Jérémyah lui, en avait un, et alors qu'il se mettait à brandir son arme vers Mirage, Siran s'avançait déjà pour s'interposer, ou trouver une parade à cette attaque. Les quelques mètres qui me séparaient m'empêchaient toute action de sauvetage, et je craignais le pire quand Jérémyah pivota le buste et fit siffler sa lame tranchante horizontalement ... dans ma direction. Le pensant bête et poussif, j'escomptais un coup primaire sur la cible la plus proche. Qu'il fasse preuve de sournoiserie, dans ce moment précis, m'étonna, et je restais impuissant alors que sa lame me trancha net le cou, et ne rencontra aucune résistance. Je vis son sourire haineux s'étirer alors qu'il achevait son geste, pour se transformer rapidement en incompréhension alors que ma tête était toujours solidement attachée au reste de mon corps.

Je reculais vivement, pour éviter d'être touché et créer une multitude de questions que je ne tenais à répondre, alors que Jérémyah s'était tourné dans ma direction, laissant son flanc à découvert pour mes deux compagnons. Allaient-ils profiter pour s'écarter à leur tour, ou frapper en risquant un contre attaque qui pouvait s'avérer dévastatrice. Pour ce faire, je devais focaliser l'attention du géant.

- Pfiou, t'as beau être plus musclé qu'avant mon gros, tu ne sais toujours pas viser. T'as juste dû me couper un ou deux cheveux, à peine ! Tu comptes tenter ta chance de nouveau, ou tu abandonnes tout de suite ?

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Ven 23 Oct 2015, 01:43


Les paroles de Wriir furent approuvées par Siran, ayant déjà eut à faire à ce genre de type enragé aux côtés de Shax, il n'y avait pas de réflexion à part celle qui le mènerait à ôter la vie... La blanche n'aurait aucune chance en se jetant en avant vers lui.

Il arrivait et le banjee ne put que s'interposait en voyant l'attaque imminente en direction de la jeune femme mais ... Non, il ne ressentit pas la brûlure de la lame qu'il aurait pourtant due la recevoir sur l'épaule et le flanc vu sa position et la trajectoire que prenait l'arme mais non... Le colosse s'était tourné vers Wriir...

Siran bloquait, interloqué... Le brun aurait du être coupé en deux. Lui avait vu, et il savait qu'il ne se trompait pas mais ils avaient un avantage qui ne se représenterait peut être pas... Sauf que Mirari n'ayant rien vu de la scène fut plus rapide que lui à réagir, toute son énergie était vouée à son sort de localisation, axé sur Jérémyah, vu sa masse, ça ne rendait les choses que plus simples et l'adrénaline l'aidait beaucoup... D'un mouvement souple, elle se glissait contre le colosse, enfonçant le plus profondément possible l'une de ses lames sous les côtes de la difformité qui leur faisait face. Comme son père le lui avait apprit.

Ne se contentant pas de cet simple attaque et profitant encore de la lenteur du monstre, elle glissait jusque dans son dos, tout comme sa lame. Mais les deux furent balayées d'un puissant revers de la part de leur assaillant. Il était pourtant profondément blessé, normalement suffisamment pour succomber en quelques minutes sans pouvoir interrompre l’hémorragie provoquée par la blessure... Normalement. Mais c'était tout comme s'il ne sentait pas la douleur, encore moins les flots de sang se déversant à ses pieds, preuve qu'elle avait pourtant bien touché le foie et ses artères...

Voyant Jérémyah littéralement balayer sa protégée et se tournait vers elle, ramassant la lame de la blanche en plus de la sienne et s'approchant d'elle, sans doute dans l'optique de la clouer au sol et de garder une arme à disposition en cas de riposte, il se jetait vers lui, le bousculant de tout son poids associé à la force de ses puissantes jambes. Il encaissait le choc mais se surprit à seulement le faire vaciller, il y avait mit toute sa puissance pourtant ! Désormais, le monstre se tournait vers lui et il n'eut que le temps de disparaître dans les ombres pour esquiver le mouvement ample de la lame qu'il destinait à son encolure découverte.

Derrière lui, la blanche disparaissait à son tour, happée par Siran dans sa propre ombre portée. Lorsque Jérémyah se tournait pour chercher ses adversaires, il ne trouvait que Wriir et se dirigeait vers lui, menaçant comme jamais, grondant comme un animal sauvage privé de ses proies, il allait passer toute sa colère sur le brun à qui il avait du tant de souffrance, au point d'abandonner son âme afin d'avoir la possibilité de se venger de ce monstre, ce tortionnaire...

- " J'sais qu't'es pas normal toi... Pas plus que les deux autres mais... Maintenant t'es seul. "

C'était sans compter la rehla se dressant désormais derrière lui, silencieuse, encore portée par les ombres de Siran dont les yeux rougeoyaient dans l'obscurité, sur sa poitrine, créée par le levé du jour dans le dos du colosse. Il ne le savait pas mais il était déjà mort...

Mirari était... Etrangement, calme. Concentrée. Sa voix à l'intonation plus basse qu'habituellement s'élevait, méprisante.

- " Tu es pitoyable. TU es seul... Tu as tout abandonné pour... Rien ? Ta vie n'a été que dérisoire en ce monde... La quitter est le meilleur choix qui s'offre à toi... Tu le sais... Tu es déjà mort à l'intérieur, la seule chose qui te tient est cette magie qui n'est même pas la tienne... Abrège tes souffrances... "

Le spleen était une arme puissante, trop pour être utilisée à la légère mais la blanche méprisait les faibles, les vrais, ceux qui ne trouvaient pas en eux même les ressources nécessaires pour se relever ou admettre leur défaite... Siran n'aimait pas cette magie qui le mettait extrêmement mal à l'aise, effrayant son instinct qu'il devait réprimer à grand peine pour seconder au mieux l'aveugle...

Le regard de Jérémyah se vidait peu à peu, son bras retombait à mesure que les paroles de la rehla atteignaient son esprit affaiblit de plein fouet... Ne restait qu'à le finir et d'un geste de la main, elle en fit une invitation à leur compagnon nocturne. Elle l'avait privé de sa proie, il était normal qu'elle la lui offre à nouveau.

Et à vrai dire, le Spleen lui demandait tellement de concentration, de puissance et surtout de vigilance pour ne pas se laisser emporter par ses effets, elle était ravie de le lui céder... Même si les séquelles étaient définitives, elle n'avait pas été jusqu'au point de le pousser directement au suicide, elle lui avait simplement ôté toute volonté de vivre, tout instinct de survie, le laissant apathique face à Wriir.
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Lun 26 Oct 2015, 23:26

La vie bien souvent ne tenait qu'à un fil, la mort ne s'encombrait pas de tout cela. Le fil du rasoir aurait dû mettre fin à ma vie, sauf que je m'en étais chargé bien avant qu'un rustre abruti comme lui s'arroge le droit de le faire. Je n'avais aucun idée si le banjee avait vu la scène, ou si la masse magiquement sur-développée de Jérémyah l'avait cachée, mais que je le veuille ou non, son coup m'avait autant surpris qu'il ne l'était du résultat.

Quoi qu'il en soit, Mirage elle ne tardait pas à contre attaquer, notre ennemi commun ayant eu la bêtise d'exposer son flanc à mes deux alliés du moment. Le poignard qu'elle tenait dans ses mains alla s'enfoncer profondément dans le haut de son ventre, ne se contentant pas de la retirer, ou même de pivoter son poignet pour que la plaie ne puisse pas se refermer, non, elle l'élargit en ouvrant grand son flanc jusqu'à la naissance du dos. Il fallait une force considérable pour trancher aussi nettement un corps aussi musclé, et je me sentais bien incapable d'en faire de même.

Pourtant, Jérémyah semblait comme immunisé à la douleur, ripostant en envoyant valdinguer Mirage, et à peine sourciller alors que le banjee le chargeait. Étonnant comme la magie pouvait transformer un être, et le rendre aussi insensible à la douleur qu'esclave de ses pulsions.

Quand je croisais son regard, je sus que le deuxième round était venu. Je me préparais à esquiver, volontairement ou instinctivement, sa prochaine attaque, alors qu'il me parlait de solitude. J'en aurai ri si seulement je connaissais cette émotion, la solitude avait été toute ma vie, et désormais toute ma mort. Pensait-il me faire peur, que mes alliés aient fui ou non ? Le fou ... la solitude était ma plus précieuse alliée.

J'allais lui répondre une phrase sèchement décochée, quand Mirage resurgit des ombres et prit la parole. La scène qui se déroulait alors devant moi était aussi surréaliste à mes yeux que ma tête encore attachée sur mes épaules pour les leurs, enfin, ceux du banjee. Jérémyah au fur et à mesure que Mirage parlait, semblait perdre toute motivation, toute envie propre à finir le travail qu'il comptait réaliser. Ses traits se détendirent, non pas sous le coup d'une once de compassion, ou d'une pensée agréable, mais une profonde dépression qui lui sapait toute volonté. J'écarquillais un peu plus les yeux alors que Jérémyah baissait son bras, laissant pendre son arme contre son flanc ensanglanté. Quel était donc cette magie, pouvant décimer un guerrier aussi furieux de toute sa hargne.

Mirage me fit alors un geste entendu, comme une offre à terminer le travail qu'elle avait quasi accompli seule. Je m'avançais vers Jérémyah, secouant la main devant son regard perdu ailleurs. Jetant un coup d’œil vers mes deux alliés, puis vers le poignard de la brute, j'haussais les épaules, et soulevait le solide bras en le pliant, pour le tenir par le coude, alors que la lame du poignard tenait sur la gorge de son propriétaire, un point de sang grossissant sur sa pointe.

- Le monde est décidément étrange, pour qu'on en soit arrivé là .... me dis-je à voix haute, simple réflexion personnelle quand je voyais cette alternance de proie à chasseur entre les deux camps, et la fin tragique de notre ennemi.

Lentement, j'appuyais sur le coude vers la gorge de Jérémyah, le poignard après une certaine résistance, finissant de s'enfoncer jusqu'à la garde dans sa gorge, lui laissant échapper quelques borborygmes qui avaient réussi à remonter jusqu'aux bouillons carmins jaillissant de la plaie. Il finit par tomber comme une masse, et en voyant son cadavre colorant le sable de son nectar souillé de vie, je ne regrettais pas qu'il ne rejoigne pas les miens. Je ne voulais pas de lui comme Frère, pas après l'avoir vu tomber aussi bas.

Son âme vivotait désormais juste au dessus de son cou, et je savais être le seul à la voir. Un Passeur viendrait tôt ou tard la chercher, et faire son office.

- Bien, celui-là ne devrait plus nous poser de problèmes désormais, c'est assez navrant de finir ainsi je trouve. Le ton de ma voix était neutre, presque dénuée de toute émotion. Non, complètement dénuée de toute émotion, le fait que je lui ai administré une mort assez dégradante ne me faisait ni chaud ni froid. Je regardais de nouveau mes compagnons, l'air songeur... Je suppose que nos chemins se séparent ici. Nous ferions mieux de nous oublier mutuellement, je doute que ce qui a pu être vu ici mérite d'être su par d'autres. Nous avons tous nos pouvoirs, nos capacités, nos secrets. Je pense que le silence est dès lors de mise.

Le jour reprenait ses droits sur la nuit, et l'astre lumineux faisait s'élargir les ombres environnantes. Jetant un dernier regard vers la scène sanglante, j'époussetais aussi instinctivement qu'inutilement ma tenue illusoire, avant de reprendre ma route. Leur tournant le dos, sans me retourner, je levais la main.

- Adieu, ou à une prochaine fois. Que le sang ne coule plus à flots si nous venions à nous rencontrer de nouveau.

Ce monde était effectivement bien étrange ...


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Lun 02 Nov 2015, 12:31


La jeune femme s'éloignait de Jérémyah, guidée par son compagnon quand Wriir décidait d'achever le colosse, avec toujours cette même distante froideur. Un calme s'assimilant presque à de la douceur, certes dédaigneuse, mais cette délicatesse dans le meurtre, déjà bien entamé par la blanche, épatait Siran, à la fois plein d'admiration et de ce frisson de crainte viscéral qu'il avait à plusieurs reprises ressenti à son égard. Wriir était quelqu'un de surprenant, agréable quand on l'avait en allié et des plus efficace même dans une situation qui pouvait paraître inextricable au premier abord. Le banjee espérait simplement ne jamais l'avoir en tant qu'adversaire, reconnaissant sa valeur et sa force tant qu'un étonnant sentiment amical.

Mirari semblait plus en retrait, encore en train de lutter avec le spleen qu'elle avait employé, comme un clown sortit de sa boîte et qui refusait d'y rentrer à nouveau... Menaçant de l'emporter avec lui dans le dénuement total d'espoir. Quand elle parvint à faire taire ce pouvoir efficace mais non moins encombrant, elle acquiesçait aux paroles du brun.

- " Il a choisi les mauvais alliées... Je suis contente que tu es été des nôtres d'ailleurs, merci de ton aide. "
Le banjee la poussait légèrement, histoire d'éviter de la voir patauger dans le sang de celui dont ils venaient de prendre la vie. Il en profitait pour saisir la lame de son bec et de le rendre à la jeune qui l'essuya avant d le ranger à sa place, bien dissimulé dans sa ceinture épaisse. Il n'y avait plus rien à faire ici et il valait mieux vite quitter les lieux, les yeux des employeurs de Jérémyah sans doute braqués, à travers un quelconque sort, sur la fin de leur immonde création et sur eux, jugeant de leurs actes autant que de la menace qu'ils pouvaient et représentaient sûrement désormais.

- " S'oublier sera compliqué, au moins pour nous si je peux m'exprimer pour Siran, mais bien entendu, cette nuit sera passée sous silence. "

- " Et certains secrets également... "

L'aveugle ne demandait pas plus d'explication, les deux êtres sombres semblant partager bien plus que les ombres, nul doutes qu'ils avaient du profiter du don de Wriir à pouvoir converser avec Siran pour en apprendre plus l'un de l'autre et se lier plus étroitement que n'avait pu le faire la rehla. Ca ne la dérangeait pas, attisant seulement sa curiosité mais même s'ils partageaient toutes leurs aventures, l'un comme l'autre respectaient la barrière des pensées, ressentis et émotions de l'autre. En perpétuelle cohabitation, les deux compagnons avaient comprit depuis longtemps qu'il leur fallait préserver leurs jardins secrets.... Sans compter que l'un et l'autre étaient de véritables inadaptés sentimentaux, incapables de consoler avec tendresse, usant seulement de leur réalisme et d'un certain instinct de survie nécessitant parfois des choix drastiques et les justifiant, bien plus que des sursauts d'une justice qu'ils ne reconnaissaient pas comme la leur.

- " J'espère que nous serons dans une autre situation d'ici là. Prends garde à toi, nous nous sentirions dans l'obligation de e venger s'il venait à t'arriver quelque chose par notre faute. "

Avec les heures écoulées, Mirari et surtout ses vêtements étaient secs et d'une invitation inaudible, le banjee l'invitait à rejoindre son dos pour reprendre leur route. Ils étaient loin, très loin encore d'atteindre le but qu'ils s'étaient fixés mais cette nuit avait été en quelques sorte, un point de départ, un avertissement et une preuve de leur motivation toute renouvelée.

Siran lançait un dernier regard au dos de Wriir s'éloignant avant de se mettre en marche, bizarrement rendu guilleret par cette rencontre, curieux personnage mais dont il se sentait très proche malgré certains de ses secrets qui paraissaient effrayants pour les non initiés comme eux...

- " Bonne route. "
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Un mauvais tour de main [ PV Wriir ][Terminé]

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