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 Lieu de septembre / octobre - Portes-Ouvertes à Basphel

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
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◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Lun 01 Sep 2014, 11:52

Portes-Ouvertes à Basphel

Lieu de septembre / octobre - Portes-Ouvertes à Basphel VNzhys

Comme chaque année, le moment est venu pour Basphel d’ouvrir ses portes au grand public. Une journée entière, chacun pourra prendre le dirigeable au départ des Terres d’Émeraudes, afin de se rendre sur l’île volante où trône l’université. Les plus débrouillards useront de leurs propres ailes, et nul doute que les plus aisés trouveront un griffon qui les transportera jusqu’à la ville-école. Là-bas vous attends un comité d’accueil prestigieux ; Avril d’Ovipa, la directrice de l’institut, sera là pour accueillir les nouveaux élèves, les anciens étudiants, et les simples visiteurs désireux de se renseigner sur cette cité dans les cieux. Plusieurs enseignants seront également présents, afin de présenter leur matière ou les diverses installations disponibles sur le site. Dans cet objectif, plusieurs « activités » seront mises en place.

Pour les anciens, ceux pour qui Basphel fut un jour une maison et un lieu de vie, le professeur Adam Tulipe aura la charge de leur faire profiter d’une courte expérience. L’espace de quelques heures, il plongera ceux qui le souhaitent dans une illusion issue d’un souvenir, le meilleur moment passé à l’université. Ce sera alors l’occasion de revivre ces instants trop vite envolés, et de passer une dernière journée dans la peau d’un adolescent. Tâchez quand même de ne pas trop vous perdre ; certains rêves ont parfois des accents de réalité.

En ce qui concerne les nouveaux élèves, tous ceux qui sont en passe d’être inscrits à l’école, c’est une journée d’initiation et d’intégration, pendant laquelle on leur fera découvrir ce qui deviendra bientôt leur nouveau « chez-soi ». C’est Giuseppe Pelivini qui mènera le groupe, et qui guidera les enfants à l’intérieur de l’université, depuis les plus hautes tours jusqu’aux salles plus sombres, dans les étages inférieurs. Connaissant le caractère du personnage, il faut espérer qu’il ne jugera pas « amusant » de les escorter dans des endroits à l’utilité pédagogique plus discutable.

Enfin, pour les simples visiteurs, curieux de découvrir cet endroit emblématique de l’éducation interraciale, c’est avec la Directrice elle-même que la visite se déroulera. Encore faudrait-il que tout se déroule bien. Mais une bande de fauteurs de troubles, issus du Département du Charbon, a visiblement décidé de les faire tourner en bourrique. À peine arrivés, plusieurs bourses avaient déjà disparues, et les invités ont rapidement eu le plaisir d’admirer les postérieurs des gredins, à défaut de voir leurs visages, cachés derrière des masques de porcelaine. Lady d’Ovipa n’est pas du genre à se laisser faire, et encore moins devant des invités. Et tout aveugle qu’elle puisse être, elle n’a pas besoin de ses yeux pour s’occuper d’eux. Cependant, quiconque jugerais bon de l’aider à en finir plus vite ne pourrait être que récompensé.
Explications

Donc, il vous faudra d'abord vous rendre sur Basphel, qui, pour rappel, est une Île Volante. Vous pouvez au choix prendre le dirigeable (qui ne passera qu'une fois, attention à ne pas le rater), ou vous débrouiller pour y arriver. Une fois là-bas, selon la raison de votre présence, si vous êtes un nouvel élève, un ancien étudiant ou un simple visiteur (ou nouveau professeur), vous allez être redirigés dans plusieurs groupes. Les anciens vont revivre un des meilleurs moments qu'ils ont passé à Basphel étant jeunes, vous devez donc jouer votre personnage lorsqu'il étudiait à l'université, à un âge situé entre onze et dix-huit ans. Si vous êtes un nouvel élève, vous allez être pris en charge par un professeur moyennement sympathique, un peu excentrique, mais assez attachant ; le bougre doit vous faire visiter Basphel, mais il se peut qu'il vous mène par erreur dans une pièce secrète, qui contiendra tout ce que vous pouvez imaginer. Enfin, si vous êtes un visiteur ou un professeur, vous accompagnez la Directrice, et vous allez devoir l'aider à attraper une bande de jeunes fauteurs de troubles. C'est une femme indépendante et inflexible, il faudra peut-être agir seul de votre côté, car il y a peu de chance qu'elle accepte de vous laisser l'aider. En revanche, si vous réussissez, vous aurez sa reconnaissance.
Nombre de mots : 1 200 mots minimum

Gains
Gain de participation (en plus des autres gains)
  • Un Béret de Basphel, portant l'écusson du Département de votre choix : Vous l'aviez peut-être égaré, à moins qu'on vienne de vous le donner, mais en tout cas, c'est fait, vous avez votre propre Béret de Basphel ! Plus personne ne pourra vous accuser de ne jamais y avoir étudié.
Gains pour 1200 mots
  • Le Lance-Pierre de la Destinée : Cette arme fantastique ne vous sera surement d'aucune utilité contre un quelconque ennemi ; l'élastique magique qui faisait autrefois sa puissance est aujourd'hui en poussière. Mais ne soyez pas triste ! Il vous permet, rien qu'en visant quelqu'un avec, de l'envelopper d'une illusion dans laquelle une voix mystérieuse murmure sans cesse "Derrière-toi !" à l'oreille de la victime. Pratique pour faire tourner quelqu'un en bourrique ! Mais ne vous faites pas remarquer : Certaines personnes n'ont aucun sens de l'humour.
  • Pour 450 mots de plus (1650 mots au total), un point de spécialité au choix.
Gains pour 1200 mots
  • L'Escapade selon Jane Eyre : Ce pouvoir, non offensif, vous permet d'entrer - littéralement - et de sortir à volonté de n'importe quel livre. Vous en devenez alors un personnage à part entière : En basculant dans le monde onirique, vous entrez dans un nouvel univers, avec ses propres règles, et vous subirez les effets du scénario. Idéal pour se cacher, mais néanmoins très dangereux, car si le livre disparait, vous aussi. Choisissez bien votre ouvrage avant d'y pénétrer ! Les aventures d'un Démon Chasseur de Baleines sont plus périlleuses que celles d'une jeune Ange en goguette...
  • Pour 450 mots de plus (1650 mots au total), un point de spécialité au choix.
Récapitulatif des Gains


[OK] Mircella / L'Escapade selon Jane Eyre et un point d'intelligence
[OK] Cemilia / Lance-Pierre de la Destinée et un point de charisme
[OK] Vanille / Un Béret de Basphel, portant l'écusson du Département de votre choix : l'Acier - Le Lance-Pierre de la Destinée - Un point d'agilité
[NON] Mitsuko I et Elizabeth / Le béret de Basphel pour Elizabeth : Acier - L'escapade selon Jane Eyre pour Elizabeth / 1 point d'intelligence pour Mitsuko I
[OK] Eerah / Un Béret de Basphel, portant l'écusson de l'Acier - L'Escapade selon Jane Eyre - Un point de Magie
[OK] Keith (Wrath) / 2 points d'agi + L'escapade selon Jane
OK - Lokys
OK - Emivia
OK - Ethan
OK - Leto
OK - Takias
OK - Younes
OK - Milady
OK - Heavenly
OK - Elias
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Jeu 04 Sep 2014, 20:53

« Non, non et non ! Je ne veux pas aller dans une école ! » Julia hurlait, pour changer alors que l'elfe tentait manifestement de la raisonner. « Tu dois bien apprendre les bases un jour, Julia, tu ne veux pas que je t'apprenne alors quelqu'un d'autre doit le faire ! ». La Dullahan croisa les bras. « Parce que tu me crois moins intelligente que toi ? J'peux savoir d'où tu sors ça ? Si ça se trouve j'ai juste pas envie de te montrer que je suis un génie ! ». Mircella lâcha un soupir avant de caresser les cheveux de la petite fille. « Bien sûr.. ». Elle désespérait quelque peu de la voir refuser une quelconque éducation, et se tourna vers l'ange. « Tu ne veux pas aller y faire un tour ? Tu pourrais te faire des amies là-haut, et tu aurais autre chose à faire que supporter Julia toute la journée à la maison.. ».

Héliana ne semblait pas franchement emballée et pourtant, elle acquiesça, au grand dam de la morte-vivante. « Tu m'as trahie, tête de noeud ! Tu me le paieras, crois-moi ! ». Puis le groupe se mit en route, rythmé par le petit sifflotement de la rouquine, ponctué d'insultes de la gamine aux cheveux blancs. Chaque année, Basphel ouvrait ses portes et chaque année, elle tentait de convaincre ses deux petites chéries d'y aller. Elle n'avait pas eu la chance de s'y installer étant jeune, sur-protégée par ses parents alors elle désirait leur donner cette chance. Elle voulait leur apprendre les choses de la vie et les regarder grandir dans le bonheur, dans l'intégrité. Elle n'avait pas envie de reproduire les erreurs du passé, elle n'avait pas envie qu'elles finissent malheureuse comme elle. Malheureusement pour elle d'ailleurs, les gamines n'acceptaient jamais mais peut-être allaient-elles changer d'avis en visitant un peu l'école..

Pendant tout le voyage, la gamine ne se priva pas de râler. « De toute façon, si j'avais voulu apprendre des choses, tu penses pas que je t'aurais déjà embêtée ? Je préfère être avec toi qu'avec des inconnus, des vieux qui s'pensent intelligents juste parce qu'ils ont un titre donné après avoir passé des heures et des heures à écrire des trucs nuls. Ça se trouve, y'en a qui l'ont volés, qui le méritent même pas ! Comment tu peux savoir qu'ils ne vont pas se foutre de moi ? Ils vont p'tête me raconter des débilités, me faire croire des choses qui sont fausses et me retourner le cerveau ! ». L'elfe hésitait franchement à répondre à toutes ces questions.

Si elle continuait la conversation, elle allait alimenter la haine de la petite fille et lui permettre de développer ses arguments tous plus ridicules les uns que les autres. Mais avec la jeune femme, on échappait jamais à l'éducation, et si elle ne parvenait pas à la faire intégrer à l'école, elle se montrerait encore plus tenace et autoritaire avec cette dernière. Elle avait donc plutôt intérêt à se bouger les fesses, mais ça, elle ne le savait sans doute pas..

Arrivée près de l'université, Mircella s'arrêta pour tendre les bras à Julia afin qu'elle s'accroche à son cou. Cette dernière éclata de rire. « Oh, on doit voler pour y aller ? Quel dommage, je crois que je viens d'attraper le vertige en une demi-seconde ! ». Le même coup, à chaque fois. L'elfe l'attrapa alors sans lui laisser le choix et s'envola d'un coup, suivie de près par l'ange qui virevoltait dans les airs. Ils arrivèrent alors devant l'université et passèrent le portail. Il y avait beaucoup de gens, beaucoup d'enfants, et la jeune femme fut obligée de tenir fermement la morte-vivante pour qu'elle ne s'enfuie pas en courant. Elle dut alors laisser sa colère de côté pour pénétrer dans l'énorme bâtiment : elle tenait un tant soit peu à son intégrité et il était hors de question d'avoir la honte devant autant de personnes..

Bien vite, des groupes se formèrent. Ainsi, les élèves rencontraient leurs professeurs, les anciens élèves traînaient dans les couloirs et se remémoraient sans doute leurs souvenirs d'adolescents et les simples visiteurs – qui, croyez-le ou non, étaient tout de même pas mal nombreux – furent redirigés vers la Directrice afin de visiter les lieux et de se familiariser avec le fonctionnement de l'école. Il fallait la connaître avant de s'y inscrire, et une visite préalable aidait sans doute les enfants. Ils savaient où aller, quoi faire. Ils ne se retrouvaient pas perdus dans l'établissement, ils étaient encadrés et surveillés comme il le fallait. L'elfe adressa ses politesses au corps enseignant qu'elle connaissait à peine et se précipita de nouveau pour rejoindre le groupe, soucieuse de perdre les deux enfants dans la foule.

La visite commença alors un calme plus où moins respecté par les différents visiteurs avec lesquels Mircella n'osait pas créer de liens. Elle n'était pas franchement à l'aise en public et elle craignait que la petite fille aux cheveux blancs ne s'agite dans tous les sens d'un instant à l'autre. Car Julia n'oubliait jamais d'être insupportable et elle parlait manifestement trop fort en se pensant discrète. « C'est vieillot ici, j'aime pas.. En plus ils ont pas l'air gentils du tout. Le professeur il avait l'air trop bizarre et..- » Mircella plaça sa main devant la bouche de la petite fille, saoulée. « Tais-toi et écoute. ». Elle n'y arriverait jamais. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle se dépense, qu'elle montre au monde de quoi elle était capable. Mais bientôt elle eut une raison pour être surexcitée dans les couloirs de l'école.

Des plaintes se firent alors entendre dans le groupe. « Je ne trouve plus ma bourse ! ». Puis une autre, plus puissante et plus insistante. « Au voleur ! Que quelqu'un fasse quelque chose ! Ils se moquent de nous ! ». L'elfe redressa la tête vers l'origine des cris et ce qu'elle vit ne lui plut pas du tout, alors que la Dullahan hurlait de rire. « Ils ont une sacrée audace ! Je les envie, j'aimerais bien être comme ça, même si j'oserais jamais montrer mes fesses ! ». En effet, le groupe eut le privilège d'admirer le postérieur de jeunes étudiants, courant dans les couloirs, des pièces pleins les poches, s'amusant manifestement de leur blague de très mauvais goût. La morte-vivante était la seule à rire de la situation, et elle attira bien vite les regards quand elle se mit à courir après les voleurs. « Revenez ! Moi aussi j'veux m'amuser avec vous ! Vous avez l'air de vous éclater ! ». S'amuser..

La jeune femme frappa sa propre tête avec sa main, désespérée par l'attitude de la petite fille qu'elle aimait tant, et présenta ses excuses à la directrice ainsi qu'au groupe. « Je vais récupérer votre argent et m'occuper d'eux. Ce ne sera pas bien long. » Ensuite, elle ne leur laissa pas le temps de répondre et s'envola afin d'aller plus vite, suivie de l'ange qui n'avait pas l'air plus surprise que ça. Mais avec le temps, on s'y faisait. Elle n'était jamais surprise de rien. Elle souriait parfois, elle riait rarement. Elle n'était pas malheureuse, elle n'était juste pas habituée à fréquenter les autres. Combien de temps avait-elle pu passer dans cette tour, avant que l'elfe ne vienne la secourir ?

Il fut difficile de les retrouver : elle ne connaissait pas les lieux et ne possédait pas de plans pour se diriger dans l'université. De plus, elle ne tenait pas franchement à se faire remarquer ou à renverser des choses, alors elle se devait de contrôler ses ardeurs, ses envies. Elle qui aimait tant virevolter dans les airs se retrouvait presque au sol pour courir après de petits malins se croyant intelligent. Franchement, elle n'avait jamais trouvé d'intérêt à voler les gens. Ils avaient la chance d'être dans une université pour apprendre des choses et y foutaient le bordel..

Elle détestait les garnements insupportables et elle en supportait tous les jours avec une joie incommensurable. Ce n'était pas la première fois que quelqu'un la trouvait complètement tordue, ne vous en faites pas, vous pouvez le penser sans aucun problème. Au détour d'un couloir, elle s'abaissa lentement pour ramasser un ruban sur le sol : celui qu'elle avait placée elle-même soigneusement dans les cheveux de Julia le matin même.. Elle était manifestement passée par là, mais reste à savoir si elle avait réussi à suivre les autres enfants ou si elle errait simplement sans aucun but. Et elle aurait tout aussi bien pu lâcher cette indice pour brouiller les pistes.

L'elfe serra les poings. Cette gamine était si imprévisible, mais elle n'allait pas laisser les choses telles qu'elles étaient. C'était impossible. Elle avait des responsabilités d'adulte et elle ne pouvait pas les mettre de côté. S'engageant dans le couloir, elle finit par entendre un cri de rage. Un cri de rage qu'elle pouvait reconnaître entre milles. Celui de la petite fille. Et elle les retrouva. « Alors comme ça on rigole plus ? Dés que y'a quelqu'un qui essaye de s'intégrer vous la virez ? ». Elle souriait, debout devant les malfaiteurs au sol. « Vous ne voulez pas jouer avec moi ? ». Le sourire carnassier et vengeur de la morte-vivante s'élargissait alors petit à petit, tandis qu'elle savourait sa victoire.

Mircella s'approcha alors, poussant doucement la gamine derrière elle. « Rendez ce que vous avez volé. ». Si elle pensait qu'ils lui riraient au nez, ils n'hésitèrent pas à rendre les bourses et à s'enfuir en courant, sans pour autant donner leurs identités. Elles retournèrent auprès du groupe sans trop se poser de questions et rendirent l'argent, avant de présenter leurs respects à la directrice. Elles n'allaient pas rester indéfiniment dans l'école après tout. La jeune femme posa alors son regard sur la gamine. « Tu.. Tu leur as fait quoi pour qu'ils aient peur comme ça ? ». La Dullahan éclata de rire. « Oh, rien. Mais je ne suis pas encore prête à aller à l'école.. ».


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Jeu 04 Sep 2014, 21:47

Cemilia se tenait au sommet de la Montagne de l’Edelweiss Enneigé. Elle pouvait voir l’immensité du monde, elle, minuscule grain de sable balayé par les courants invisibles qui animaient le monde.
Cemilia se tenait au sommet de la Montagne. Les souvenirs, encore récents, de sa première expérience en ces lieux de glace et de minéral, lui revinrent en tête en une bourrasque.
Ash. La guerre.
La Liberté.
En ce jour, le ciel était d’un bleu limpide, exempt du moindre nuage. L’air rare au sommet du mont était empreint d’une pureté qui emplissait les poumons de l’orisha d’une géniale vitalité.
Le regard de Cemilia, jusque-là perdu dans l’infinité du paysage, se concentra soudain sur un point unique, quelque part entre terre et ciel. La jeune femme venait de remarquer des points noirs flottant littéralement dans les cieux, interpellant son attention de par leur présence aussi incongrue qu’inexplicable. En plissant les yeux, Cemilia, grâce à sa vision d’aigle héréditaire, parvint à distinguer avec peine la nature de ces points – et elle hoqueta de surprise lorsqu’elle saisit à quoi elle avait affaire.
Des îles. Dérivant doucement au gré du vent, à des centaines de mètres au-dessus du sol.
La surprise de Cemilia s’effaça bien vite pour laisser place à une curiosité aiguë. La vague réminiscence d’un lointain souvenir refit surface à son esprit, mettant un nom, tout à fait significatif, sur ces apparitions célestes : les Îles Suspendues, qui voguaient à quelques kilomètres de la Montagne de l’Edelweiss Enneigé.
Brisant un long moment d’immobilité totale, Cemilia se mit soudain en mouvement, et dévala la pente raide de la montagne, aussi agile qu’un écureuil. Le désir irrationnel de se rendre dans l’instant sur l’une de ces îles lui dictait quoi faire, et elle se mit à cavaler dans la nature sauvage du massif, sa longue chevelure flamboyante voletant dans son dos comme un drapeau agité sous le vent.

Une grimace vint étirer les traits de Cemilia, alors qu’elle avait les yeux rivés sur une feuille un peu froissée. Son regard se leva vers son interlocuteur, un homme au dos voûté et aux dents de travers, et surtout l’air peu aimable.
-Aussi cher ? plaida la jeune femme à son intention.
L’homme tendit une main pleine d’attentes vers elle, intraitable. Cemilia hésita une fraction de secondes, ses prunelles voyageant de la feuille à la main toujours tendue. Puis, en un grognement, elle sortit une bourse de sa besace et la posa dans le creux de la paume de l’homme. Celui-ci  la soupesa d’un air satisfait, puis indiqua d’un mouvement de la tête un enclos bâti dans son dos.
-Choisissez-en un, lança-t-il à l’orisha sans la regarder. Ils vont tous à Basphel, aujourd’hui.
Cemilia s’approcha de l’enclos. Entre les barrières de bois se tenait une quinzaine de bêtes extraordinaires, au corps de quadrupède et couvert de fourrure, et au bec de rapace aiguisé luisant au milieu de leur tête. Sans parler de leur paire d’ailes, grande chacune comme la jeune femme si elle tendait les bras.
Des griffons.
-Basphel ? releva-t-elle d’un air distrait, sans détacher son regard des nobles bêtes.
L’un des griffons leva la tête et la contempla à son tour d’un air indifférent.
-Ouais, l’école interraciale, répliqua l’éleveur dans le lointain. Vous en avez sûrement déjà entendu parler… Tout le monde connaît Basphel.
En effet, Cemilia était presque sûre d’avoir déjà entendu ce nom, sinistre rappel à un passé commun à ses parents. Basphel, l’école centenaire, Basphel, l’école dont les élèves cohabitaient en paix, malgré leurs différences fondamentales.
Était-ce là une opportunité inespérée de poser un pied en son enceinte ?
Sans plus attendre, Cemilia pointa un doigt vers le griffon qui l’avait observée autant qu’elle l’avait dévoré du regard, et lança :
-Je prends celui-là.
L’éleveur s’approcha à pas lourds, pénétra dans l’enclos et en ressortit aussitôt après en compagnie de la bête. Cemilia fit quelques pas vers le griffon, tentant de lui témoigner autant de respect dont elle était capable, puis finit par l’enfourcher, sans qu’il ne trahisse le moindre signe d’émotion.
Son maître observa la jeune femme un instant, puis lâcha :
-Vous avez de la chance, il a l’air de bien vous aimer.
Cemilia haussa les épaules. L’éleveur s’approcha de sa bête et lui donna une tape vigoureuse sur l’arrière-train, qui fit aussitôt s’activer le griffon. Il se mit à courir droit vers le précipice, déployant ses larges ailes au passage. Cemilia, ballottée dans tous les sens sur son dos, s’accrocha aussi bien qu’elle put.
Soudain, le sol céda sous les pattes du griffon ; le vide s’ouvrit sous eux, et la jeune femme fut prise d’un vertige lorsqu’elle vit la distance effroyablement grande qui la séparait du sol.
Mais le griffon était sûr de lui, et l’orisha ne tarda pas à oublier le danger pour ouvrir grand les yeux, fascinée par cette expérience unique.
Plus que lorsqu’elle s’était jetée du haut du toit d’un immeuble, plus que lorsqu’elle décrivait ces éphémères paraboles dans les airs à l’aide de Rae, elle volait.
Véritablement.
Lentement, enivrée par le vent qui s’engouffrait à toute allure dans ses cheveux, Cemilia se redressa, libérant la poigne de ses mains autour du cou du griffon. Se retenant uniquement par ses jambes, la jeune femme écarta les bras et ferma les yeux. Extatique, elle resta une minute, une heure, une vie entière ainsi, emplissant son être de la sensation magnifique de Liberté qu’elle éprouvait en cet instant.
Elle était Libre. Elle était Orisha.

Près d’une heure plus tard, Cemilia, arrivée sur l’abrupte île de Basphel, se trouvait dans les locaux de l’université éponyme. Perdue dans la masse d’un groupe d’inconnus, elle écoutait d’une oreille distraite le discours d’une dénommée Lady d’Ovipa, qui se trouvait être la directrice aveugle de l’école. Pour la journée de portes-ouvertes, elle avait entrepris de mener elle-même la visite des lieux pour les visiteurs anonymes tels que Cemilia, et louait à présent de sa voix naturellement autoritaire les nombreuses vertus de son établissement.
Cemilia, elle, était plus occupée à se dévisser le cou pour admirer l’établissement en question. Savant enchevêtrement de poutres apparentes, de croisées d’ogive et de colonnes richement sculptées, le bâtiment s’élevait ainsi à plusieurs centaines de mètres au-dessus de la tête des invités. Le maître-mot ici était grandeur, dans tous les sens du terme. L’orisha avait eu l’occasion de voir, dès son arrivée, la présence de quelques élèves curieux de voir les nouveaux arrivants, et qui ralentissaient la cadence de leurs pas le temps de passer devant le groupe d’inconnus. Parmi eux, Cemilia avait identifié des anges comme des démons, des élémentals et des béluas, ainsi que toute une tripotée d’autres races.
Impossible. Extraordinairement impossible.
Si Basphel n’avait pas existé, Cemilia aurait été convaincue qu’une cohabitation interraciale était inconcevable. Or, elle avait la preuve du contraire sous les yeux, illustrée par d’innocents écoliers venus passer huit ans de leur vie entre ces murs.
Des écoliers pas si innocents que ça par ailleurs, car la jeune femme ne tarda pas à aviser un groupe d’entre eux, à moitié dissimulés par une massive colonne de pierre, qui observaient les visiteurs en étouffant des rires gredins. Cemilia eut un sourire amusé, puis son attention fut éconduite par Lady d’Ovipa qui faisait signe à ses invités de la suivre dans le dédale de son école. Le groupe lui emboîta le pas en un bel ensemble, et l’orisha reprit son observation fascinée des intérieurs de Basphel là où elle s’était arrêtée.

Il y eut un bruit de verre brisé, qui fit sursauter tout le monde. Le bourdonnement continu de la voix de Lady d’Ovipa s’interrompit brusquement, et on put entendre des pouffements provenant d’une salle de classe adjacente au couloir.
-Ce sont sûrement des élèves du Département du Charbon, lança la Directrice après quelques instants de silence. Ils aiment jouer des facéties au premier venu.
En effet, peu de temps après, la visite de l’université fut une nouvelle fois troublée par une ribambelle d’individus qui fit soudain irruption dans le couloir, affublé de masques de porcelaine aux têtes grimaçantes… et le postérieur totalement à découvert. Ils passèrent en courant devant les invités surpris, en hululant comme des chouettes, avant de disparaître un peu plus loin, pas peu fiers de leur mauvais tour. La situation était si grotesque que Cemilia éclata de rire, mais tout le monde n’appréciait pas la plaisanterie dans la même mesure ; le rouge monta bien vite aux joues de Lady d’Ovipa, qui siffla entre ses dents :
-Je vous prie d’excuser le comportement inadmissible de ces élèves. Je m’en vais de ce pas régler leur compte.
Cemilia s’apprêtait à se proposer pour lui apporter une quelconque aide – après tout, la femme était aveugle – mais elle avait déjà disparu au tournant du couloir, laissant la sa troupe d’invités déboussolés.
L’orisha resta un instant indécise, puis elle se lança sur les traces des jeunes fauteurs de trouble et de la directrice. Au moment où elle empruntait le même coude du couloir, elle aperçut du coin de l’œil se compagnons de visite constater non sans panique la disparition soudaine de leurs bourses. Cemilia ne doutait pas que tous ces méfaits soient du fait des mêmes chenapans – et peut-être même ceux qu’elle avait aperçus dans le hall plus tôt dans la journée.
La jeune femme n’eut aucun mal à retrouver la trace de deux d’entre eux, largués par leurs camarades qui s’étaient éparpillés dans l’établissement à l’échéance de leur fuite. Les deux jeunes hommes – puisqu’ils étaient de sexe masculin, au vu de leur voix et de leur carrure – se mirent à courir dès qu’ils s’aperçurent qu’ils étaient suivis, mais Cemilia avait plus d’entraînement qu’eux et les rattrapa sans mal. Elle sentit la panique s’emparer de ses victimes, et elle ne put retenir un sourire face à la détresse des deux gredins lorsqu’ils comprirent que leur chance avait tourné.
-Halte là, lança l’orisha avec un calme qui se voulait rassurant.
Malgré tout, elle plaqua les deux élèves contre un mur à l’aide du fourreau de l’une de ses épées. Elle vit la pomme d’Adam de l’un trembler dans sa gorge, tandis que l’autre se couvrait de sueur.
-Je ne vous veux aucun mal, assura Cemilia, d’un ton toujours aussi tranquille. En revanche, il se pourrait que votre directrice vous passe un savon, après ce que vous avez fait…
Un rire démentit la gravité de ses propos.
-Entre nous, ajouta-t-elle en baissant la voix, j’ai trouvé votre mauvais tour plutôt amusant… Ceci dit, je ne serai pas mécontente de retrouver mon argent. Il m’est plutôt utile, dans ce bas monde…
Ce disant, elle tendit la main, pareillement que l’éleveur de griffons de tantôt, qui lui avait taxé si cher ses services.
Les deux fauteurs de troubles semblèrent hésiter un instant, tentés par l’air sympathique de Cemilia, mais l’un d’eux, dans un sursaut de fierté, vitupéra :
-Je pourrais te vider de ton sang, si je voulais. Je suis un vampire, figure-toi.
Il avança le menton d’un air de défi.
Cemilia se redressa quelque peu. Elle souriait toujours, mais son ton avait quelque chose de cassant lorsqu’elle rétorqua :
-Pas de ça avec moi, jeune homme. Même si je ne doute pas de ta redoutable puissance – un soupçon d’ironie s’enchâssa dans le propos –, sache que j’ai plus d’expérience que toi en ce qui concerne mise à mort et longue agonie.
Elle fit mine de réfléchir, puis ajouta avec un brin de malice :
-De plus, il se trouve que j’ai déjà eu l’occasion d’avoir affaire à des vampires… Et pas de la moindre manière, étant donné que l’un d’eux est lié à moi par le Lien du Destin.
Elle s’interrompit une nouvelle fois et se pencha vers le jeune homme avec un air de confidence.
-Tu connais le Lien du Destin ? Un petit truc à nous, les Orishas… Très pratique dans le domaine de la romance.
Elle s’écarta à nouveau et se mit à rire. À cet instant, elle sentit la pression quitter les muscles de ses deux prisonniers, et elle sut qu’elle avait gagné.
Celui qui n’avait pas encore parlé farfouilla dans ses poches, et en sortit nombre de bourses plus ou moins rebondies.
-Tenez, souffla-t-il en les donnant à Cemilia. On vous promet qu’elles sont pleines. Mais par pitié, ne nous dénoncez pas à la directrice...
La jeune femme saisit l’inquiétude des jeunes gens et promit :
-Je serai muette comme une tombe. En tout cas, je vous remercie de votre honnêteté.
Puis elle les libéra du fourreau de son épée, et ils filèrent sans demander leur reste. L’orisha sourit en les regardant disparaître de son champ de vision.
Ces deux petits écoliers pas très sages lui étaient bien plus sympathiques que les apparences austères des lieux.

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Mar 16 Sep 2014, 12:29


« Bonjour, professeur. » - « Heureux de vous revoir, Yeul. » - « Maître Pharaun, vous nous aviez manqué. » - « Oh, vous êtes enseignante ? Quel est votre matière, professeur ? Mon fils va entrer en première année et je ... » Une jeune femme déambulait tranquillement à travers les couloirs de Basphel. Grande, mince, elle avait une allure incomparable et une silhouette prestigieuse. Ses longs cheveux noirs étaient remontés en une coiffure serrée et élégante qui mettait en valeur ses yeux bleus et clairs ainsi que son teint de porcelaire. Vêtue d'une robe aux couleurs pastels, on ne pouvait aisément deviner devant la douce et gracieuse demoiselle tout de rose pâle qu'elle était professeur d'Arts martiaux et tenait un Dojo à Basphel, où elle intervenait au gré de ses humeurs changeantes. La belle Yeul était une personne énigmatique. Malgré ses airs de grande rêveuse, son petit côté artiste et con caractère bien trempé, elle était appréciée et plus que douée dans son domaine. « Professeur ! J'ai hâte de reprendre vos cours pour ma quatrième année. » Elle sourit. Cela faisait quelques temps déjà qu'elle intervenait de façon ponctuelle ou non dans l'école au grand renom.  Nul ne pouvait se douter que les mensonges teintaient le moindre de ses mot, le plus petit de ses pas. Yeul Pharaun n'était qu'un mythe, qu'une illusion, qu'une fable fabriquée de toutes pièces par une femme à l'esprit corrompu et dont les idées décalées feraient frémir même les plus grands. Qu'il y avait-il de pire qu'une femme comme elle ? Elle n'était pas folle, loin de là. Son comportement n'était dément qu'aux yeux des autres dont les moeurs étaient plus douces. Elle était un monstre, une bête au visage d'ange, le mal derrière le beau. Jamais elle n'avait décidé de faire le mal. Elle était née ainsi et évoluait dans les ténèbres, ce petit univers d'ombres sans lumière. Quelle ironie. Vanille détestait les enfants. A vrai dire, elle n'appréciait personne. Être entourée de ceux qu'elle jugeait impurs lui déplaisait au plus haut point. Cependant, elle faisait des efforts incomensurables afin d'atteindre ses objectifs. Pour Basphel, elle était devenue Yeul Pharaun. Amusée ou agacée, elle contemplait parfois ceux ou celles qu'elle avait envoyé en ces lieux. Certains étudiaient, comme Caelys qu'elle avait obligé à reprendre le cursus qu'elle avait déjà commencé dans l'autre monde, d'autres enseignaient aussi comme Nausicaa qui avait signé pour un temps partiel. Khaeleesi n'était pas le genre de femme à laisser des libertés. Manipulatrice et calculatrice, elle dirigeait son petit monde du bout des doigts. Pourtant, autrefois, elle n'avait été qu'une enfant. Elle avait elle-même étudié à Basphel, il y a bien longtemps.

Vanille sourit. Doucement, elle fit courrir ses doigts sur le vieux bois des meubles, pensive. Cela faisait des siècles et des siècles qu'elle avait été édutiante en ces lieux. Âgée de plus de huit cents ans, ces moments ne dataient pas d'hier. Elle s'en souvenait néanmoins parfaitement. Pourtant loin de vivre dans le passé, la Dame des Abysses ferma les yeux et se laissa emporter par la vague de ses souvenirs. « Mademoiselle Deslyce ! » s'écria un enseignant. Une adorable jeune fille aux longs cheveux céruléens recula de quelques pas, avant de planter ses grands yeux rouge comme le sang dans ceux de l'autre. « Oui ? » L'innocence en sa représentation la plus pure. Un corps inanimé s'effondra peu de temps ensuite. Il soupira. « Mademoiselle Deslyce, loin de moi l'idée de vous réfreiner dans la recherche de vos dons et du développement de vos pouvoirs. Seulement, veillez à ne pas tester le tout sur vos camarades. » Il insista tout particulièrement sur les derniers mots. « Le Chant des vôtres a des effets qui ne sont pas à prendre à la légère ! » Une infirmière arriva pour s'occuper du jeune homme, un brin sonné. « Soyez dans mon bureau à la fin des cours. Vous devenez habituée aux retenues. » La Sirène sourit. S'il savait tout ce qu'elle envisageait de faire. Elle ne calmait ses ardeurs que par sagesse. Elle voulait terminer ses études, brillament. Elle était en très bonne voie, malgré son attitude un peu dérangeante d'après certains. « Mademoiselle ! Peut-être pourriez-vous me renseigner ? Je suis à la recherche du bureau de la directrice. » Vanille tourna les talons pour faire face à son nouvel interlocteur. Il était grand, mince et souriant, avec un style inimitable. « Hum hum. » L'altruisme et l'aide ne faisaient guère parti de ses habitudes. L'Ondine reprit sa route. L'homme la suivit. « Hey ! Il faut vraiment que j'aille voir la directrice ! Je suis le Professeur. » - « Le Professeur qui ? » - « Juste le Professeur. » - « Ce n'est pas normal. » - « Parce que vous l'êtes, vous peut-être ?  » Vanille s'arrêta pour le dévisager. « Est-ce que je vous connais ? » Il sourit. « Hum. Voilà qui est embétant. Je ne pensais pas que vous feriez si vite le rapprochement. Ce n'est pas l'heure. Alors je me dois de manipuler cette fabuleuse mémoire pour... » Il avait la main levé, près à la poser sur la joue de la jeune fille. « Ne vous avisez pas de me toucher. » Il rit. « Ma chère, si vous saviez. »

Vanille rouvrit les yeux. Si elle avait été sous sa véritable apparence, ses grands yeux verts auraient jeté des éclairs et son adorable visage angélique se serait tordu en une charmante moue contrariée. A défaut, Yeul Pharaun glissa ses doigts dans les quelques mèches sombres et libres de sa coiffure, les lèvres légèrement pincées. Le Professeur. Ce Mage fou la poursuivait donc depuis son plus jeune âge. il venait de donner un nouveau sens au mot obsession. Sans compter qu'encore une fois, il démontrait sa puissance. Il avait réussit à faire oublier un souvenir à une femme à la mémoire absolue. La prochaine fois qu'il oserait se montrer devant elle, ils auraient une petite conversation.

« Tu devrais rentrer. » Le ton était plein de reproches. Vanille, perchée dans les hauteurs de l'architecture de Basphel, balançait ses pieds nus dans le vide. Les longues boucles océanes de sa chevelure ondulait le long de sa peau. De petits goutelettes coulaient des mèches céruléennes pour dégringoler de ses bras jusqu'au sol. Elle souriait, encore trempée. Doucement, elle baissa ses grands yeux sanglants. « Blanche. Je commençai tout juste à souffrir de ton absence. » Blonde aux yeux de sang, la seconde des jumelles Deslyce était bien différente de sa soeur. L'une était le jour, le soleil et l'amer, l'autre était la nuit, la lune et le sucré. Blanche portait d'ailleurs une petite jupe plissée et un chemiser sombre, tandis que Vanille revetissait une courte robe immaculée, presque transparente à cause de l'eau. « Ce n'est pas sérieux. »- « Que veux-tu, Blanche ? » L'intéressée avait les lèvres pincées. « Juste un peu de décence de ta part. » Vanille sourit davantage. « Devrais-je agir comme toi ? Véritable petit rat reclus dans les bibliothéques à toute heure ? » - « Tu aurais au moins une chance de .. » - « Tu ne supportes pas que je réussisse mieux que toi, même à Basphel. Grandis un peu. » Blanche devint rouge. « C'est toi que je ne supporte pas. Je sais ce que tu es. Un jour, je ... » - « Oui ? Tu ? » Vanille sauta. Elegante et féline, elle fut en un instant près de sa soeur. Elle fit glisser ses doigts sur ses joues et se pencha à son oreille pour lui souffler : « A l'inverse des tiens, mes mots nesont pas à prendreà la légère. Alors écoute moi bien, monstre, un jour ...  » Elle rit tout bas. « Un jour je te dévorerai. » La sirène s'écarta. « File donc avec tes amis ivoire. Profite de chaque instant. Je ne serai jamais bien loin.» C'était une promesse, celle que les erreurs passées seraient annihiler. Blanche, les mains tremblantes de rage, répliqua tout en voyant sa jumelle s'éloigner : « Peut-être que tu inverses les rôles. Je ne te lâcherai pas, Vanille. Tu es trop ... dangereuse pour ça. » Vanille ne l'écoutait plus. Absylin, un peu plus âgée que ses soeurs, attendait la plus jeune, les bras croisés. « Quelle idée as-tu derrière la tête ? » - « Aby, tu es celle que je déteste le moins alors de grâce, tais toi. »

Vanille sourit. Elle avait vécu tant de choses entre les quatre murs de Basphel. C'était à la fois drôle et étrange. Les quelques instants qu'elle s'était remémorée était d'une banalité candide. D'autres moments s'étaient déroulés dans la prestigieuse école. Ceux là ne se racontaient pas. Ces choses là ne se disaient pas. Le reste était un secret. Chez certaines personnes, le mal était ancré aussi profondemment que le naturel d'un battement du coeur. Ces gens ne devenaient pas mauvais. Ils l'étaient dès leur premier souffle. Ainsi, même l'adorable poupée de onze ans qui franchissait les portes de Basphel pour la première fois n'était pas une innocente. Vanille, derrire sa frimousse d'ange, a toujours été ainsi, une personne profondemment malveillante dont les talents de manipulatrice s'étaient réveillés tôt. Ils avaient été bien des élèves et des professeurs à croire ses mensonge, à faire ce qu'elle désirait, certes dans une moindre mesure par rapport à ce qu'elle était capable de faire aujourd'hui mais tout de même. Vanille tourna les talons, continuant son chemin à travers les couloirs de  l'école. Elle avait encore beaucoup à faire en tant que Yeul Pharaun. Ce n'était qu'un début. « Vous êtes Yeul Pharaun ? Bonjour, je suis une nouvelle enseignante, je viens d'arriver. Je me nomme Nausicaa Deslyce. » - « Enchantée de faire votre connaissance.» Elle se serrèrent la main dans un sourire. Nausicaa était vraiment une idiote.

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Sam 20 Sep 2014, 12:46

« Est-ce bien nécessaire ? ». Aria fixa un instant Elyzabeth avant que sa main vienne rapidement se saisir de la gorge de la sorcière. Elle avança son visage près du sien. « Après l'échec que fut votre existence, aucune gloire, aucun mérite si ce n'est celui d'avoir réussi vos examens dans cette école, cette question me semble dénuée de tout intérêt. Pensez-vous réellement que je vous demanderai d'y retourner si je ne pensais pas que la chose vous serez bénéfique ? ». Elle marqua une pause, desserrant l'emprise de ses doigts sur la jeune femme blonde. « Vous ressemblez à ces individus idiots au possible qui attendent que tout se passe en leur faveur. Mais sachez, ma chère, que rien de tout ceci ne se produira. Si vous ne saisissez pas et ne croquez pas la pomme, elle ne viendra pas d'elle-même vous nourrir. ». Elle la lâcha, la sorcière portant sa propre main à sa gorge afin de se la masser. Elle aurait pu partir du manoir Taiji, quitter cette femme qui pouvait sembler tortionnaire au possible, mais elle n'en ferait rien. Elle devait simplement prendre conscience qu'elle avait raison en un sens. Basphel l'avait instruite, certes, mais à sa sortie de l'établissement, elle avait entrepris des choses dont elle ne se souvenait plus, des choses qui avaient fait peur aux sorciers eux-mêmes et qui l'avaient conduite à être enfermée dans la Prison de sa propre race. Perdue dans le flot de ses souvenirs inaccessibles, elle savait qu'ils ne tarderaient pourtant pas à revenir la hanter bien vite. Libérée de ses chaînes, elle ne subissait plus l'effet de la potion qu'ils lui donnaient chaque jour. Aussi, si elle n'avait pas marqué l'histoire, elle se doutait qu'elle avait été à l'origine de découvertes qui dépassaient sans doute de loin ce qui existait alors. Il devait y avoir quelque chose à Basphel, une thèse, un écrit de sa main, une publication. Peut-être découvrirait-elle ce qu'elle cherchait là bas. Rattrapant la démone dans les couloirs du manoir, elle finit par demander. « Et vous, pourquoi y allez-vous ? ». Aria sourit, ravie de voir que sa protégée avait décidé de faire preuve d'un minimum de jugeote. Elle ne lui avait pas dit pourquoi elle se rendait à l'école, mais puisqu'elle le lui demandait. « Je compte enseigner de temps en temps là bas. ». « Vous ? ». La question était sortie des lèvres d'Elizabeth sans qu'elle ne réfléchisse avant de la prononcer. Aria s'arrêta, se tournant vers celle-ci. « L'enseignement est une façon comme une autre de... manipuler les foules. Le monde n'est que représentations, que points de vue. Un jour l'on dira blanc foncé, un autre gris clair. Quelle différence au fond, si ce n'est la manière d'interpréter ? ». Elle sourit. « Et puis, mon jeune protégé, Mickey, étudiera dans l'école. Je veux garder un œil sur lui, même si quelqu'un d'autre s'en chargera pour moi en mon absence. ». « Qui cela ? ». « Vous êtes trop curieuse, Elyzabeth. Cela vous perdra si vous ne retrouvez pas la puissance nécessaire pour palier à vos interrogations. A présent, suivez-moi. ».

Le voyage fut assez long, tout simplement parce que la première des Taiji souhaitait que la huitième découvre un peu plus le monde, le monde tel qu'il était aujourd'hui, différent d'hier. Aussi, elle lui expliqua, petit à petit, ce que chaque race était devenue, ce qu'elle savait. Certaines informations lui semblaient floues mais certains peuples n'étaient plus que des mirages lointains. Oublier pour mieux redécouvrir s'appliquait sans doute ici. Une fois aux Terres d’émeraude, auprès plusieurs séjours dans des auberges appartenant à plusieurs peuples, les deux femmes ne tardèrent pas à apercevoir leur moyen de locomotion. Deux griffons. Il était impensable de voyager avec les autres, surtout pour un futur professeur. « Une fois à Basphel, nous nous séparerons. Vous devrez fouler de nouveau le sol de ce qui fut votre lieu de vie pendant huit années. Je pense que c'est ici que vous retrouverez ce que vous avez perdu. Une fois que vous serez prête, vous pourrez reprendre votre vie où vous l'avez laissé. ». Et si elle ne retrouvait pas ses souvenirs ? La question vint à Elizabeth mais elle ne la posa pas, tout simplement parce que son ancêtre risquait encore de se montrer violente avec elle. Au lieu de cela, elle demanda quelque chose autre, une chose qui l'interrogeait depuis un certain temps déjà. « Aria ? Quel est votre péché ? ». Les activités de la démone lui faisait penser qu'il s'agissait de la luxure ou de la colère. Néanmoins, elle avait remarqué quelques incohérences dans son comportement. Elle organisait souvent des orgies mais s’éclipsait la plupart du temps. Elle se montrait souvent violente mais ne laissait pas la colère prendre le dessus sur un comportement qu'elle jugeait comme rationnel. L'un dans l'autre, elle se demandait ce qu'il en était véritablement. Aria finit par rire devant la mine de sa descendante, sans pour autant lui donner la réponse. Elle monta sur le griffon, lui faisant signe d'en faire de même, tout en lui faisant comprendre qu'elles se retrouveraient plus tard.

Elizabeth errait dans l'une des bibliothèques de Basphel. Elle y allait souvent à l'époque, lisant sans cesse, trouvant dans les livres le nécessaire à son élévation en tant que sorcière. Bien entendu, beaucoup d'individus de sa race ne comprenait pas la nécessité d'une telle éducation, dans un édifice où se trouvaient rassemblés énormément d'individus n'appartenant pas à sa race. Pourtant, c'était bien elle qui en avait fait la demande, petite. Elle avait envie de comprendre autrui. Pourquoi ? Sans doute pour mieux anéantir les autres peuples. Elle soupira, ses doigts glissant de livre en livre. A l'époque de son inscription ici, elle avait bien plus de puissance qu'actuellement. S'en était navrant mais puisqu'elle revenait de la mort, elle pouvait s'estimer heureuse d'être vivante aujourd'hui. Une deuxième chance, c'était ce qu'Aria pensait. Le doigt de la sorcière finit par rencontrer un vide sur l'étagère. Son attention entra en éveil et ce fut comme une révélation. Ce jour là, dans un passé lointain, elle avait trouvé ce mystérieux livre. Et à peine ouvert, son corps entier avait été plongé dedans, disparaissant de la salle, disparaissant de Basphel pour baigner dans l'univers du conte qu'elle avait eu l'audace d'ouvrir.

Il n'y avait pas de soleil, juste cette impression de clarté qui se renforça lorsqu'un homme lui demanda doucement : « Ma Reine, quels sont vos ordres ? ». Elizabeth avait alors regardé ses vêtements, prenant conscience de sa position hiérarchique dans l'univers dans lequel elle se trouvait. Où exactement ? Elle n'en avait aucune idée. « A propos de... ? ». Le soldat la fixa un moment avant de continuer, l'air déconfit. « Vous semblez avoir de plus en plus d'absences ces derniers temps. Êtes vous sûre que vous allez bien ? ». Il n'attendit pas la réponse, continuant, reprenant du début. « Des hommes semblent s'amuser à chasser le bétail de vos terres. Nous nous interrogions auparavant sur la possibilité de les tuer ou de les enfermer dans vos cachots. Leur chef est très bon en son domaine, il pourrait nous servir si vous réussissiez à lui faire entendre raison... ». Elle devait agir et vite, réfléchir afin de ne pas se faire démasquer. Elle ne comprenait pas ce monde ni le rôle qu'elle incarnait. Ses cheveux blonds lui laissaient présager qu'elle n'avait pas changé de physionomie. Pourtant, le soldat n'en semblait pas troublé. « Tuez les tous. Sauf le chef. Je le veux devant mon trône avant la tombée de la nuit. ». « Bien. ».

L'on forçait l'homme à courber l'échine, un homme brun, les cheveux longs, sales. « Ploie devant moi, chasseur. Qui t'as autorisé à tuer ainsi le bétail de mon royaume ? Les fruits de ton labeur aux champs ne sont-ils donc pas suffisants ? Trouves-tu les impôts trop élevés à ton goût ? ». Elle laissa un instant s'écouler avant de reprendre, plus fortement, donnant un ordre qui résonna dans tous l'édifice. « Répond ! ». Il releva la tête vers elle, son regard se fixant sur son visage. « Peut-être souhaitais-je simplement vous approcher ? ». Il n'avait pas peur, cela se voyait dans son regard. Il ne semblait pas être un paysan non plus, ses manières étant trop nobles malgré la crasse qui entourait son corps. Elizabeth réfléchit. « Qu'on lui fasse prendre un bain. Je le recevrais par la suite dans mes appartements, seule. ».

Elle l'attendait, très peu vêtue, un simple tissu d'un noir transparent sur lequel des dessins couraient ici et là, cachant les éléments intimes de son anatomie. Il entra, son accoutrement seul le rendant désirable, tout comme ses yeux. On lui avait coupé les cheveux et il semblait être un tout autre homme. Elizabeth commençait à comprendre le fonctionnement de cet univers, bien qu'elle n'en délimite pas les conséquences de ses actes. Suivait-elle un parcours déjà prévu à l'avance où était-elle en train de changer le conte de base ? « J'en était sûre. Vous n'êtes pas qu'un vulgaire paysan... Que voulez-vous ? ». Il s'approcha. Elle comprenait qu'elle ne contrôlait pas le conte, du moins, pas les autres personnages de ce dernier. Sa position lui permettait de prendre des décisions, qui changeaient sans doute des choses, mais comment le savoir ? Il y avait tellement de livres sur ces terres... Il s'approcha. « Vous. ». Il l'embrassa, d'abord doucement puis avec une passion dévorante. Elle n'était pas omnisciente, ne comprenant pas qui était cet homme, pourquoi il l'embrassait ainsi, ce qu'il voulait réellement. Les souvenirs déjà s'effaçaient. Elle se remémora juste une chose, une réplique qu'elle lui avait donné un jour, au creux de ses bras. « Dans le futur, une femme viendra. Ses cheveux seront noirs comme les jais, ses lèvres rouges comme le sang... Il te faudra la tuer, voler son cœur et me le rapporter, où que je me trouve. ». Pourquoi lui avait-elle dit cela alors ? Elle l'ignorait à présent.


Les contes, elle n'avait pas dû les parcourir qu'une fois. Pourtant, ce qu'elle avait fait contre sa race ne lui revenait toujours pas en mémoire. Elle était liée aux livres, à leur histoire, mais comment savoir jusqu'où son édifice littéraire était allé ?

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

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Eerah
Mar 23 Sep 2014, 01:03


Les bras croisés dans le dos, Eerah se tenait à quelques centimètres de la vitre de la nacelle. Le Dirigeable était une invention fantastique, fille d’un esprit fertile et d’un brin de magie ; avec quelques centaines de petits ballons remplis de gaz des marais, on avait réussi à faire grimper le métal dans les cieux, avec grâce et vitesse. Il adorait ce mode de transport. Ça n’avait rien à voir avec le vol à nu, mais c’était une expérience formidable. Son seul regret était de ne pas pouvoir constater avec ses pupilles l’ampleur du vaisseau céleste. Le fuselage allongé de l’engin était à même de cacher le soleil, et de remplir plusieurs fois la salle de bal du Manoir Taiji ; la cabine n’était qu’une tâche sombre sur le béhémoth immaculé que représentait la structure qui emprisonnait toutes les poches de gaz. En vérité, on pouvait caser prêt d’une cinquantaine de personne à l’intérieur de celle-ci, sans compter le personnel minimum : Un pilote, deux ingénieurs préposés à la surveillance des quelques indicateurs de météorologie gracieusement prêtés par l’Université de Magie, et un technicien assigné à la maintenance du système de propulsion. Un autre lieu et un autre temps, on aurait jugé qu’entasser autant de monde dans une carcasse métallique à la merci des intempéries avait tout du supplice plutôt que de l’entracte agréable, mais dans ce cas, avec une si belle machinerie, c’était tout simplement un luxe que de pouvoir se pencher de son siège et imaginer, loin, en bas, qu’on vous observait avec envie. Le voyage durait un peu moins de deux heures à l’aller, bien moins au retour, une fois libéré de sa charge, il n’avait plus qu’à se laisser emporter par les vents et la gravité. Eerah ne vit pas le temps passer ; il était déjà rendu à Basphel, alors qu’il songeait encore à cet instant de flottement qui suivait le décollage. Une demoiselle lui proposa son bras sans le reconnaitre, et il déclina son offre avec un sourire. Il connaissait les lieux.

Gracile, il dévala deux à deux les marches en bois de la cabine, et posa les pieds sur le ponton d’embarquement de la cité volante. Il n’y avait plus remis les pieds depuis un certain temps, mais ce n’était pas le genre d’années qu’on oubliait de sitôt. Rien n’avait bougé, il le savait, et ses yeux ne l’avaient pas encore trahi quand il l’avait découvert la première fois, il avait pu observer et apprécier. De là où il se trouvait, on voyait tout, comme une étrange fresque sur laquelle le peintre aurait voulu tout placer de peur de manquer quelque chose. L’embarcadère s’avançait plus avant, dans les quartiers bas, qui eux-mêmes s’étendaient comme un collier sur toute la largeur de l’immense caverne ; et immense était un bien faible mot pour décrire l’ampleur de la faille qui fendait en deux l’île flottante. D’une falaise à l’autre, il n’y avait pas moins d’une demi-douzaine de kilomètres, tapissés d’habitations serrées, amassées autour de ce qui faisait la réputation de ce rocher volant : l’École. Une tour, une bâtisse si grande qu’elle projetait son ombre d’un bout à l’autre de la vallée comme une horloge titanesque. Un assemblement de donjons et de couloirs tortueux, d’extensions greffées comme par magie sur l’axe principal sans que l’on imagine une minute qu’ils puissent tenir ainsi plus longtemps. C’était un bouquet complexe mélangeant des fleurs architecturales aux origines variées et incertaines, décorées par endroit de filets discrets s’élevant dans les cieux, s’élevant des cheminées comme la preuve que ce château dans le ciel était bel et bien habité, occupé par certains des plus grands esprit que le continent ai jamais porté. C’était un labyrinthe aux méandres si profondes, aux dimensions si démesurées qu’on hésitait à y entrer de peur de ne plus en réchapper, ce qui était loin d’être si irrationnel que ça, quand on y pensait. Basphel, l’université, ce n’était pas moins d’une trentaine d’étages en surface, et au moins autant en deçà. D’aucun n’avaient pas peur de prétendre que ce qu’on voyait n’était qu’un vague euphémisme de l’immensité de la chose : on avait beaucoup de mal à se situer par rapport à la structure une fois à l’intérieur, et on avait ainsi vent d’histoires de couloirs bien plus longs, de pièces bien trop grandes pour être physiquement viables avec la taille de l’édifice.

Et dire qu’il avait vécu sept ans dans ces murs. Il se souvenait des lieux, il se souvenait même des personnes. Et il se souvenait de choses qu’il pensait oblitérées. Les planches moulues grincèrent sous son poids alors qu’il prenait la direction de la ville avec assurance. Il avait été bon élève. Pas le plus fêtard, pas le plus sérieux, mais bon élève. Il avait gardé contact avec quelques amis, et plusieurs professeurs avaient pu prétendre à ce statut après quelques années. Et bien sûr, il y avait… « Avril, très chère ! ». La Directrice de l’institut, Avril d’Ovipa, la sœur de Berenzel, se tenait là, elle venait de saluer les derniers arrivants. Elle reconnut instantanément la voix du Dædalus ; à défaut de pouvoir se remémorer ses traits. Elle aussi, était aveugle, depuis sa naissance. Elle haussa un sourcil amusé, et l’attendit de pied ferme, les mains croisées dans le dos, aussi droite et immuable qu’à son habitude. C’était amusant comme ils se forçaient l’un l’autre à conserver une gestuelle étudiée, alors que personne n’était là pour l’observer ou en déduire quoi que ce soit. Ils vivaient d’odeurs et de sons, de sensations et de goûts, et pourtant, peut-être par peur de perdre ce qui faisait d’eux des êtres sociables, ils s’attardaient encore sur ce genre de détails. Ils se serrèrent la main, et le Déchu lui entama le pas sur le chemin de l’école. « Eerah, c’est un plaisir. Ces derniers temps, j’en venais presque à regretter la vieille époque, quand il fallait encore faire pleurer cette pimbèche de Banija Lockwood pour lui faire avouer où vous vous étiez enfui. ». « Vous auriez pu essayer de me chercher, quand même ; la pauvre m’aura fait un cirque pas possible. J’ai dû l’éconduire quelques jours après. ». « Et me priver du plaisir d’entendre les couinements d’une Lockwood ? Pour rien au monde. Je vous ai par ailleurs évité la peine d’attendre quelques années de plus pour vous rendre compte de sa stupidité. ». Eerah fit mine de s’offusquer. « J’en était pleinement conscient ! ». L’autre pouffa en silence. « C’est cela, oui. Vous êtes ici pour les portes-ouvertes ? ». « J’ose espérer que les portes me seront toujours ouvertes ! Dieu m’en garde, c’est vous que je suis venu voir. Le hasard aura voulu que la moitié du continent s’entiche de la même idée. ». Avril redoubla d’hilarité, sans décroiser les mains. « Toujours aussi charmeur, à ce que je vois. ». « Toujours, n’en déplaise à votre mari. ». Elle se contracta et perdit le sourire ; lui le sentit et se tut. Il n’était pas passé depuis trop longtemps, visiblement.

Après quelques secondes, la Directrice finit par lâcher, d’un ton étal : « Anton est mort. Il a perdu la vie sur les contreforts de la Citadelle Blanche. ». Eerah laissa passer un instant. « Toutes mes condoléances. J’en suis navré. ». « Ne le soyez pas. C’est son irrationnelle soif de vengeance qui l’aura mené à sa perte. Et rien de ce qui est irrationnelle ne saurais vivre bien longtemps. ». Ça, il l’avait suffisamment côtoyé pour en faire sa devise. Elle avait raison, bien sûr. Mais il partageait tout de même son chagrin. Ils se comprenaient bien, elle et lui ; ils poursuivirent la route en silence, quelques minutes durant. Finalement, ce fut un éclat de voix un peu plus loin qui retint l’attention de la Déchue. Elle grommela : « Qu’est-ce que c’est, encore… Je crains de devoir repousser notre discussion. Retrouvons nous dans mon bureau, vous voulez bien ? ». L’aveugle acquiesça. « À plus tard, alors. ». « Et, Eerah ? ». « Oui ? ». « La couronne vous sied bien. ». Un large sourire éclaira les traits du Déchu tandis que la Directrice s’éloignait à pas mesurés. Il ne doutait pas une seconde qu’elle avait eu vent de ses exactions ; sa réaction était à la hauteur de ses attentes. Guilleret, il alla bon train vers la bibliothèque.

Il lui fallut pas moins de vingt minute pour atteindre le sanctuaire de son adolescence ; la grande bibliothèque de Basphel, une pièce à nulle autre pareille, l’illustration parfaite de la grandiloquence qui habitait l’endroit. Des centaines d’étagères, couvertes d’ouvrages poussiéreux, oubliés, ou usés par des décennies de paumes en quête de savoir. Tant de choses s’étaient passées ici ; moins liées aux livres qu’elles n’auraient dues l’être. Dès sa première année, il avait su trouver ici un refuge et un lieu de détente. Songeur, Eerah effleura le dos d’un ouvrage de science. Il y avait même fait des rêves éveillés, vécu des moments troublants. Au premier étage de la pièce, il tira une chaise contre la rambarde, et s’y assit en écoutant le murmure des pages tournées. Un jour, il s’était arrêté au même endroit. À l’époque, il découvrait les affres de la toxicomanie ; c’était un jeu et un passe-temps, qui aurait pu lui reprocher ? Il s’était donc assis, avait tiré un livre, un conte pour enfant. Le titre, étrangement, lui échappait à présent. Il ne se souvenait que d’une chose : Ce jour-là, il n’avait pas lu le roman. Il était entré dans le roman. Perdu dans ses pensées, il lui arrivait d’imaginer que ce ne fut pas une hallucination liée aux stupéfiants. Le Déchu avait chu, dans un précipice qui semblait sans fond, à la poursuite d’un rongeur immaculé. Il avait pris le thé avec des fous, s’était joué de reines et de soldats de sang ; tout ceci n’avait aucun sens, il le savait. C’était tout au plus de la fiction, tout au moins le rêve d’un homme drogué. Distraitement, il prit le livre dont il était question ; « Alice ». Un conte. Un conte qui commençait avec un lapin blanc. Eerah fronça les sourcils, et haussa les épaules. Un rêve. Il se leva et parti vers le bureau de la Directrice. Ils avaient beaucoup à se dire.

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Lieu de septembre / octobre - Portes-Ouvertes à Basphel GqzDWY

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Jeu 02 Oct 2014, 12:16

« Papaaaa ! » Je me précipitai dans le salon, dans notre super nouveau salon, pour atterrir directement sur les genoux de papa. Je l'entendis souffler, accuser le coup, alors que je me redressai. Il n'aimait pas quand je faisais ça, mais il ne se mettait plus en colère. Du moins, beaucoup moins qu'avant. La dernière fois qu'il fut en colère, c'était quand j'avais fais... Bêtise. J'avais cassé la corde d'Eamon. Mais j'avais pas fais exprès ! Je le jure ! J'étais venu, et je voulais jouer aussi à la harpe. Et mes ongles ont cassé une corde ! J'avais jamais vu Eamon comme ça. Il parlait jamais et là, il était tout furieux. Je détestais ça, j'avais peur, et quand papa était arrivé, c'était pire. Mais je ne me fis pas frapper. Ni frapper, ni maltraiter au contraire. Pour me 'punir' il m'avait forcé à venir en ville avec lui pour trouver un monsieur, prêt à réparer la corde.
Alors papa ne criait plus. Du moins plus trop. Et quand je me jetai sur lui, il me réprimandait, sans rien faire d'autre, à part m'écouter.
Je trouvais papa vieux. Non pas vieux... Vieux vieux. Mais vieux. Je le trouvais calme et sage. Mais pas sage de poli et bien éduqué, sage de réfléchis.
J'aime mon papa. J'aime mon papa, comme un fils aimerait le sien. Mes bras passèrent autour de son cou et je lui fis un calin, demandant une affection particulière. Il lisait, assit à la table du salon. Il n'avait rien dis, et moi j'étais bien.
J'étais bien bien...


Keith était un vampire, tout ce qu'il y avait de plus normal, mis à part son décalage avec l'élégance de sa race. Il avait des espèce de tatouages noirs indescriptibles, qui parsemaient son corps. Il ne mettait jamais de chemise, s'habillait parfois à peine, n'étant pas au courant de la nudité, sa tignasse était en permanence ébouriffée, ses crocs en permanence dehors, et il avait un collier avec un cristal bleu, autour du cou. Le reste de ses habits étaient communs. Pour lui, c'était de l'utilitaire, car c'était le Déchu qui l'habillait. Ce vampire était similaire à un chien, ou à un enfant. Toujours fourrer dans les pattes de 'son père', a quémander de l'affection, comme un chien, et à se laisser dorloter, comme un bébé. Alyss n'aimait pas vraiment ça. Non par jalousie, mais parce qu'il était persuadé que Keith serait, toute sa vie, un pleutre.
Lorsque sa masse d'un bon mètre soixante quinze, tomba sur les cuisses de Wrath se dernier grogna. Le vampire le calina, et pour le Déchu, c'était normal. Normal de voir cet être si spontané, faire des choses n'ayant aucune logique entre elles.
Mais enfin, il parla, se décalant « J'ai rencontré quelqu'un. » L'homme leva les yeux et le regarda. Il allait partir ? Le quitter ? Vivre sa vie et avoir des enfants ? Enfer et damnation... « Une fille, dans la rue, cherchait l'école de Mégido. Mais en fait dans cette ville, on apprend pas trop... Elle est destinée aux orishas, et même si on veut bien apprendre quelques bases, elle, elle les avait déjà. Alors elle m'a parlé d'une autre école, elle m'a dit qu'en sortant de là, on serait super intelligent. Plus que toi ! » Wrath se mit à rire « Allons, allons... Il y a des gens beaucoup plus intelligents que moi mon garçon. Et donc, tu voudrais aller dans cette école ? », « Oui ! », « Y a-t-il un âge restrictif ou non ? », « Euh... Je sais pas... Regarde. » Il sortit de sa poche en vélin que lui avait donné la bonne femme. Une sorte de publicité, peinte à peu d'exemplaires « Basphel, l'école de l'avenir. Hum... Les gens ont l'air jeune tu sais... », « Je verrai là-bas ! », « Tu peux la visiter mon grand, regarde. Tu es sur que tu veux y aller seul ? Demande à Alyss... », « Non ! Non vraiment, je ne veux personne. »

J'étais grand et fort et je n'avais besoin de personne ! En plus la femme m'avait dis que si je voulais y aller, elle m'attendrait à la porte Est de la ville, ce soir. On irait ensemble, et je prouverai à papa que j'étais capable, que j'étais quelqu'un de bien ! J'aimerai apprendre, étudier, savoir pleins de choses pour l'épater, et pour qu'il soit fier de moi ! Que je ne sois plus le boulet intrépide qu'Alyss adorait martyriser. J'en avais marre de cette condition, car je ne vivais que pour lui ! Que pour Wrath, et jamais je ne voudrai le quitter ! Jamais je ne voudrai faire de lui quelqu'un qui s'éloignerait de moi !
Alors je partis. Enfin je me mis en route, trouvant la porte Est de Mégido pour voir une fille, aux cheveux oranges fluos et aux yeux tout aussi chatoyants. Elle était silencieuse, calme. Lorsqu'elle m'avait parlé, elle m'avait fait pensé à Eamon mais pourtant je n'avais pas ris. Eamon me faisait de la peine... Il était quelqu'un de constamment seul, et Alyss m'avait dit qu'il allait, avec papa, essayer de trouver une solution. Je ne savais pas exactement ce qu'il lui était arrivé. J'aimais juste savoir qu'il était encore plus nul et inutile que moi car comme ça, ce serait lui qui partirait en premier, que papa abandonnerait en premier. Et non moi.
Entendant un bruit connu je levais la tête. Gaëlle était là, juste au dessus. Elle se posa sur mon épaule, toute contente. J'adorais Gaëlle, c'était ma chouette, en plus d'être celle de papa. Elle m'aimait autant que lui. Elle se sentait autant en sécurité dans mes bras, que dans ceux de papa. Elle n'aimait pas Alyss, et surement moins Eamon. Frottant ma tête contre la sienne, je compris que c'était lui qui l'avait envoyé pour m'aider.
Pour m'aider à m'en sortir et à voyager.


La démone aux côtés du vampire, regarder ce sobriquet câliner une chouette. Quel gros naze. Elle détestait ce genre d'attention mielleuse. Elle n'aimait que le sang et la torture. Normal pour une démone, non ? Cependant, elle était bien plus maligne que ce nigauds, et si elle ne lui avait rien dit d'autre sur elle, c'était bien pour qu'il la suive la yeux fermés. Une fois arrivé à l'école de basphel, elle se servirait de lui comme faire valoir, et ce sera tout bénéf' pour elle. Car cette femme, avait quelque chose à récupérer là-bas « Hé. Keith, c'est ça ? On va marcher toute la nuit, mais je te préviens, t'as pas intérêt de me bouffer, c'est clair ? » Le vampire la regarda et hocha la tête « Oui. » En fait, il n'était pas vraiment rassuré d'être avec elle, mais il se disait que tan qu'il ne la frappait pas, ça allait.

Le lendemain, ils arrivèrent à l'école. Grande batisse batit a flanc de falaise. Le genre d'édifice particulièrement dangereux « Je me régale déjà de pousser quelqu'un par dessus la barrière... L'Orishala doit en voir des morts tomber de là-haut... Ahaha. » Dieu, que cette femme était machiavélique ! Keith ne dit rien, la regardant peu rassurer avant de la suivre. Elle s'enfonça dans la bâtisse, avant que quelqu'un ne l'arrête « Bonjour, vous êtes là pour... ? », « La visite. Je dois rencontrer un ancien professeur, et ami à moi. Nous devons nous rejoindre pour la visite, mais je ne sais pas où elle débute. », « suivez-moi... » La femme lui passa devant pour ressortir et les emmener dans un renfort du bâtiment, là où un groupe attendait déjà « j'espère que vous retrouverez rapidement votre ami. Bonne visite ! » Dès qu'elle fut partit, la démone bougea « Hé ! Mais... Et la visite ? », « La ferme ! j'en ai rien à faire de cette école de dégénérés, j'ai juste un truc à récupérer, alors dégage de mes pattes, j'ai plus besoin de toi ! » Keith resta figé devant elle, alors qu'elle lui tournait le dos pour partir. Son monde s'écroulait, lui qui était heureux d'être ici avec quelqu'un finalement, il se sentit perdu et bien seul tout à coup. Baissant les yeux vers le sol, il fit la triste mine, s'éloignant dans un coin plus isolé.
La démone, elle, ne se laissa pas abattre. Elle filait entre les couloirs, voulant atteindre une pièce en particulier, une chambre. Elle avait déjà étudié ici, et avant de partir, elle n'avait pas eu le temps de finir de ramasser ses affaires. Des affaires qu'elle avait planqué, sous la bonne vieille latte du parquet.
Alors que son côté, le vampire s'apprêtait à partir, elle, elle remonta toute l'école en courant, en se faisant poursuivre par un type qui l'avait prit en flagrant délit de récupération de son propre béret de l'école.
Se filant dans les bras de Keith, fonçant tout droit, ils basculèrent tous les deux de la barrière de sécurité. Le vampire sentit son estomac dans sa gorge, et il n'eut même pas le temps de dire quoi que ce soit. D'un coup, sa tête cru exploser, car la chute libre s'arrêta d'un coup. La démone avait prit sa forme ignoble de femme impure, et avait déployé ses ailes rachitiques pour voler et planer jusque dans la lande fraiche, au delà des montagnes. Elle tenait le vampire par la peau, saignant son dos pour le tenir contre elle. Lorsqu'elle fut prêt du sol, elle le lâcha sans s'occuper de son état, et alors qu'il s'écrasa sur le sol, elle se posa presque gracieusement « Merci débile, et à la prochaine ahahah » Courant rapidement, elle disparut dans la forêt.

Le Vampire rentra affaibli chez lui. Wrath s'était inquiété, n'ayant plus de nouvelles depuis deux jours. Gaëlle l'avait aidé, enfin avait aidé Kei à rester debout malgré ses blessures, et lorsqu'il passa le pas de la porte à Mégido il s'écroula sur le sol. Le Déchu s'occupa de lui. Lui faisant prendre un bain, nettoyant et bandant ses plaies après, il le fit dormir, au chaud dans son propre lit. Il savait que son odeur rassurait l'enfant, et il n'avait pas la moindre idée d'à quel point.
Il dormit un long moment. Wrath était sur une chaise, la tête baissée, dormant à côté de lui. Lorsque Keith bougea, le Déchu se réveilla « Kei ! Alyss, Kei est réveillé ! » Le génie fut là en trois secondes, alors que Wrath prit la main de son fils « Que s'est-il passé... ? », « P... Papa...? » Keith se mit à pleurer en criant, se jetant dans les bras du déchu qui le serra contre lui « On m'a trahis papa... Trahis... »

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Dim 05 Oct 2014, 20:26

L’écho rieur du passé rappelle à une réalité oubliée. Perdue entre ciel et terre, l’école flottante assaillie par les vents accusait une perpétuelle impression de chute au gré des cumulus doux qui la caressaient de toute part. Une immense cour vide crânait de sa prestance réimposée par la brume naissance du soir. Des lanternes se balançaient le long de ses murs, mais toute âme conviée ici s’était sans doute déjà réfugiée autour du banquet des festivités.
Une main calleuse léchait de la paume le grain froid du mur, au gré d’un pas cadencé, résonnant sourdement dans le couloir muet. Les grandes baies vitrées apportaient les dernières lueurs flamboyantes du crépuscule mais bientôt, l’obscurité des deux lunes aurait complètement avalé les hautes bâtisses. Au gré des galeries, des cascades de souvenir déferlaient dans son esprit. Oh bien sûr, le décor changeait chaque décennie, voire plus souvent selon les humeurs de ses habitants, mais la structure n’avait jamais cessé d’être la même, solidement posée sur ce bout de terre flottant, tortueuse et pleine de secrets… En voilà un, justement. Insérant la pointe de ses griffes le long d’un interstice entre deux dalles, un rictus ponctua sa satisfaction tandis qu’un déclic se faisait entendre, puis à portée d’homme, une plaie béante, juste assez large pour s’y engouffrer sans trop se contorsionner, se déchira à même la pierre. Lokys s’introduisit dans l’un des nombreux passages dissimulés au cœur des murs dont il avait pu apprendre l’existence au cours de ses années ici. Il entendit derrière lui le mugissement rauque de la pierre se refermer, et progressa lentement dans l’obscurité mate du conduit. Ses mains se posaient tour à tour sur le sol soyeux des toiles et cadavres arachnéen. L’acoustique du lieu contrastait avec les ronflements ventaux du dehors, et l’agitation inlassable de toute l’école en ce début de soirée.
Bientôt, le tuyau prit un coude, et déboucha sur une alcôve plus grande où il fut permis au mètre 98 de Lokys de se tenir plutôt à l’aise.
« Enfin seul... » La pièce n’avait pas bougé. Comme si personne ne l’avait visitée depuis des années. Retrouvant le moelleux d’un sofa défoncé, l’homme se laissa tomber, soudain pris d’une fatigue morale sans précédent. Enterré entre les murs de sa seconde maison, celle qui l’avait vu grandir, aidé à s’épanouir, et où il ne s’était jamais senti aussi vivant, il respirait enfin à la quiétude de la solitude, après toutes ces années de lutte pour la survie, de vengeance inaboutie, de cycle de guerres et de paix. Personne, pour l’entendre ni l’observer, l’assaillir ni le juger. Seul avec lui-même, un lui-même retrouvé, reconstruit, peut-être plus abattu qu’il ne l’avait jamais été... Sur un soupir profond, ses paupières allaient pour se fermer sur un court sommeil lorsque...

« Ah, tu es venu… cette année aussi ? » La voix feutrée, à peine audible, aurait aussi bien pu ne pas exister. « J’espérais que tu viendrais. Je ne t’ai pas vu de la journée… » Lokys se blâma de la surprise qui le fit sursauter. Bien sûr, il n’aurait pu le déceler tant que l’homme ne l’aurait pas voulu. Redressant la tête pour apercevoir la silhouette distinguée de l’intrus, il sourit paisiblement et répondit, du calme arrogant qui le caractérisait si bien. « Auriez-vous perdu la mémoire, professeur ? » Dans la pénombre, où seuls deux scintillements trahissaient sa présence, l’adressé sourit à son tour. « Non bien sûr... » Nul était besoin de le préciser. Il ne s’était pas attendu à voir apparaître le colosse avant la nuit, et c’était bien là la raison de sa venue dans le sous-terrain. « Je pensais cet endroit oublié de tous, vous l’aviez donc découvert aussi ? » Le Professeur pouffa et ralluma sa torche en s’avançant vers le sofa afin de s’y poser à son tour, plus noblement que son ancien élève. « Tu me vexes, Lokys. Ai-je l’air si pincé que tu ne m’imagines pas explorer les secrets les plus enfouis de notre vieille école ? » Mais il n’obtint de réponse que l’énigmatique sourire du vampire, celui qu’il connaissait si bien, qu’il adorait et détestait à la fois. Le jeune Etain avait passé autant de temps à étudier ici qu’à forger cette expression, charmeuse certes, pour ne pas mettre mal à l’aise son entourage, mais terriblement mystérieuse, si bien qu’il était impossible de deviner la moindre de ses pensées rien qu’en le regardant. Une moue déçue passa sur le faciès vacillant à la lueur des flammes de l’érudit. « Tu viens chaque année mais ne daigne pas rencontrer tes anciens comparses. Ils me demandent des nouvelles parfois, je ne crois pas qu’ils s’offusqueraient de ton nouvel état tu sa- » « Leur avis me passe éperdument au-dessus de la tête. Tout comme leur destin, et les niaiseries de leur vie. Je n’ai rien à dire à personne, pas même à vous. » Cassant dans son ton, le vampire n’avait pas même daigné son regard d’argent liquide à l’homme qui s’était attendu à cette réponse. Les Etain étaient après tout bien connu pour arborer le masque de la complaisance lorsqu’il y avait une contrepartie... et il n’était bien entendu plus d’aucune utilité pour le prédateur.
« Soit... Enfin puisque tu es là... » L’homme se leva et étendit la main vers Lokys. « J’ai offert la même chose à tous les anciens venus me rendre visite aujourd’hui, il serait donc injuste que tu n’y aies pas droit. Allonge-toi ! » Ce sourire... Le vampire prit une seconde pour simplement le contempler. Son ancien professeur avait le don de vous sourire d’une manière que vous rendiez instantanément les armes, vous laissant aller à lui remettre votre vie entre les mains, lui faire la plus infinie confiance quant à la suite... « Bien... » Et cela fonctionnait à chaque fois. Le strige s’étendit lentement sur le meuble confortable, laissant son regard gris perle se perdre sur les reliefs grossiers du plafond, puis en quelques secondes, bercés par la voix inintelligible du maître, il s’endormit paisiblement.

~¤~


« Je vais y réfléchir... » Adossé contre un mur, une jambe relevée, deux orbes pluie observaient sans la voir la main tendue vers eux, qui tenait une lettre parfumée au jasmin et au lys blanc. Tremblante sous le timbre traînant qui venait de sceller la sentence, la jeune fille se recula, se soustrayant au regard enchanteur du dévolu de ses sentiments, et acquiesça silencieusement avant de s’éloigner. Lorsqu’elle eut tourné à l’angle d’un mur en résistant au désir de se retourner, un sourire triomphant s’étira doucement sur le faciès du grand brun. « C’est la sixième ce mois-ci. » Une main se posa soudain sur son épaule saillante. Un jeune homme jovial fixa le ténébreux d’un an son cadet avec un sourire jusqu’aux oreilles. « Quelle popularité ! Tu vas accepter ? »
Se dégageant de la poigne de son camarade, Lokys commença à partir vers la cour, laissant le blond le suivre jusqu’aux abords froids d’une porte à arc brisé. « Elles me dégoûtent. Toutes. Avec leur sentimentalisme nauséabond... » « Aïe, tu es dur... » Un malaise certain s’était installé sur le visage lumineux de son... ami ? Mais lui-même n’avait jamais vraiment su si l’Etain le considérait ainsi. Son œil bleu continua de le fixer, impressionné par la capacité qu’il avait à déballer tant de jugements sans perdre une once de son olympienne assurance. « Mais le bal est ce soir, si tu ne te décides pas, toutes les plus convoitées seront déjà prises ! ... Oh, à moins que tu n’aies déjà choisi ta cavalière ? » A ces mots, le grand ténébreux s’arrêta sur la route qui menait aux salles de cours et qui traversait le jardin, qu’aujourd’hui, un épais manteau de neige recourait, et se prêtait merveilleusement aux notes glaciales du timbre de l’élève. « Dis-moi, Rodam. Quel est le meilleur moyen de réduire à néant les rêves et les ambitions d’une personne ? » Clouant sur place son binôme, le jeune sorcier avala les derniers mètres qui le séparaient du bâtiment des cours afin d’assister au dernier de la journée.

Les lignes de textes s’enchaînaient, illisibles par leur petitesse, sur le grand tableau noir derrière l’acariâtre silhouette du vieux professeur de droit interracial. Rien de ce qui se disait dans les piles de livres poussiéreux qui s’entassaient dans cette classe n’était inconnu au jeune sorcier, dont le commerce familial traitait avec tellement de race qu’il avait très tôt été initié aux enjeux diplomatiques que cela requerrait. Néanmoins, sa plume de paon glissait avec avidité sur le papier, son attention focalisée à l’écriture de chacune des lentes paroles du rabougri, tandis que flottant juste à côté de sa tempe, un livre s’offrait tout ouvert à son regard.
La cloche sonna la fin de la journée. Une effervescence comme jamais avait pris tous les couloirs de l’école. Ce soir, le bal en l’honneur des nouveaux diplômés étaient donnés.
« Bon, je vais me préparer... On se voit ce soir ? J’ai hâte de voir qui sera à ton bras ! » Le blond disparut dans la foulée des Etain qui rejoignaient avec enthousiasme leurs quartiers, mais Lokys traîna à ranger ses dernières affaires. « Puis-je vous aider, M. von Darkenvy ? » Le grincement de la bouche putride du professeur électrisa les oreilles et les narines du jeune homme qui venait de se planter devant lui. « Professeur Soulmann, avez-vous pu étudier... la demande que je vous ai transmise ? » Un horrible sourire vint soudain enjouer la mine croulante du professeur principal. « Oh oui. Votre mère m’a laissée entendre qu’elle ne voyait pas d’un très bon œil que vous cherchiez à vous dispenser de vos devoirs familiaux... J’ai le regret de vous informer que nous ne pouvons vous garder contre sa volonté, tant que vous êtes mineurs... » Un grand froid engourdit soudain tout le corps du sorcier. Les muscles striés de sa mâchoire se serrèrent pour l’empêcher d’hurler, mais ses prunelles avaient déjà pris la teinte furieuse de l’acier, fusillant son professeur avec une ire sans nom... Il se sentait trahi dans les tréfonds de son âme. Dire qu'il avait cru cet ahuri et ses promesses paternalistes de professeur principal... Du vent, de la pisse d'ogre dans les cordes d'un orgue qu'il avait envie de lui faire ravaler... Il aurait du anticiper ce coup-bas. L'espoir l'avait-il tant aveuglé ? Il aurait dû être rôdé. Sa mère allait lui faire passer le pire moment de sa vie. Ne jamais baisser sa garde, jamais accorder sa confiance... tel aura été le dernier enseignement de cet établissement. « Bien... » Se contenta-t-il de dire. « Tenez... » La main osseuse du vieil homme lui tendit un carnet de velours rouge sang, où s’inscrivait en lettres d’or son nom. « Vos notes sont excellentes, M. von Darkenvy, comme toujours. Nul doute que vous ferez la fierté de votre famille à votre retour. Et si vous avez toujours le désir de travailler ici, faites-nous parvenir votre demande ! » « Merci, Professeur. Puis-je disposer ? » Empressé, amer. La glace s’était changée en feu. Le sorcier n’avait qu’une envie, se soustraire à cet ignoble personnage... Il sentait se briser en lui les fragments du possible avenir qu’il avait envisagé. Retourner chez lui impliquait qu’il ne reverrait sans doute plus ces murs. Jamais elle ne l’y autoriserait. Le ténébreux sentit poindre une acidité lacrymale dans sa gorge qu’il ravala bien vite... Il ne trahirait pas plus sa détresse face à celui qui se plaisait tant à l’initier. « Bien sûr... et oh, amusez-vous bien pour votre dernière soirée ici, M. von Darkenvy... »

Mais le claquement rageur de la porte ne trompa personne.

Les couleurs des tableaux s’enchaînèrent trop vite pour qu’il ne les distingue parmi l’humidité chaude qui était née à la lisière de ses yeux. Déjouant chaque détour par les raccourcis secrets qu’il connaissait, et parcourait sans doute pour la dernière fois, il ne mit pas longtemps à rejoindre sa destination.
« Lokys, que fais-tu l... hmm... » Derrière son bureau, le magicien à la chevelure charbonneuse et à la barbe naissante perdit sa surprise dans les deux lèvres blafardes qui venaient de lui arracher les mots. Rattrapant la fougue de son jeune amant entre ses bras, sa plume et le papier sur lequel il était en train d’écrire en tombèrent. Leur bouche se libérèrent enfin. « Lokys... » Jamais le professeur n’avait vu le jeune homme aussi... désemparé. Celui se redressa lentement pour se retourner et s’apprêter à partir, mais l’autre l’interrompit. « Tu te jettes sur moi les larmes aux yeux comme un affamé et t’en vas sans même te satisfaire ? Ca ne te ressemble pas... » Se retournant brièvement, le sorcier tenta de sourire... en vain. « Dis-moi ce qui ne va pas... »
Et se laissant rattraper par une chaise de pupitre, le grand brun calma ses émotions d’un soupir. « Je vais devoir y retourner... » « Bien sûr... Tu as fini l’école. Tu as eu ton diplôme, tu devrais être heureux, non ? » La voix brisée du professeur le trahit lui-même, redonnant quelque peu le sourire au jeune élève. « Ca a l’air de vous peiner...  » Se moqua le ténébreux. Le professeur se leva alors pour s’approcher. Malgré leur différence d’âge d’une bonne quinzaine d’année, l’homme se faisait dépasser par son disciple d’un tête, mais celui-ci assis le laissa s’installer à califourchon sur lui, enlaçant de ses bras ses jeunes muscles encore inabouti. « Tu es pâle. On dirait un vampire, mais pas du type charmant... » Lokys à son tour porta nonchalamment ses mains sur le corps de son amant. «  Allons-nous nous revoir ? Vais-je te manquer ? » Un pouffement arrogant répondit à ce chant d’espoir. « Probablement pas, Professeur. Mais j’ai eu beaucoup de bon temps avec vous... » Ses lèvres rieuses vinrent cueillir une nouvelle fois la stupeur blessée de l’homme. « Oui... un vrai vampire...suçant les émotions à même la surface de la peau. » Se laissant butiner le cou, le professeur avala à son tour ses larmes, puis d’un coup, prit la tête de Lokys dans ses mains pour le forcer à le regarder. « Pars avec moi. » « Plaît-il ? » « Je sais ce que tu vis au jour le jour chez toi. Si l’école ne t’accueille pas, moi je le ferai. Après ce soir, nous ne serons plus élève et professeur, mais bien deux hommes libres de leurs choix. Alors... » S’interrompant soudain à la vue du sardonisme incarné, le professeur sut qu’il n’y avait plus rien à en tirer. « Félicitations... pour ton diplôme... »

L’homme libéra les genoux du sorcier de son poids avant de s’en retourner douloureusement vers son bureau. « Tu devrais aller te préparer... la cérémonie ne pas tarder. »
Le bruit confiants des pas s’éloignant rythma les sanglots silencieux du délaissé...

De rires et des sourires, de fierté et de liberté. Qu’espéraient-ils tous ? Ils ne ressortaient d’ici que plus aliénés, plus formatés à rentrer dans une société qui avait déjà prévu pour eux leur route en fonction de ses besoins... Lokys était proprement dégoûté. L’amertume ne l’avait plus quitté. Tout cela avait été vain... Il avait passé ici les meilleures années de sa vie, avait brillé par son excellence, pour retourner aux marais, dans les ténèbres de ce qu’un jour, allait devenir son empire... Ses rêves et ambitions étaient bel et bien brisées...
Une coiffe fut posée sur sa chevelure resplendissante par celui-là même qui quelques heures auparavant lui remettait son bulletin sans tâche. Ne daignant pas courber sa haute stature, il força l’homme à ridiculement se contorsionner pour ceindre son front de la couronne de l’aliénation.
« Lokys von Darkenvy, fier représentant de l’Etain... » La suite du discours s’embourba dans les ressacs de colère et de tristesse qu’il ne pouvait laisser choir face au faciès sévère de sa mère. Au premier rang, assise comme si le siège eut été fait de piques, elle le toisait sans sourciller, d’un regard plein de douloureuses promesses pour l’été qui s’annonçait. Le grand ténébreux quitta l’estrade et dirigea son pas stagnant vers la chaise libre à côté de la grande dame. Sa mère lui ressemblait beaucoup. Une chevelure d’ébène à en faire pâlir de jalousie la nuit-même, un maintien altier, deux iris argentés luisant d’une énigmatique impassibilité. Sa robe de riche facture lui donnait la nausée, rappelant l’importance futile que donnait cette emblème de noblesse à l’apparence et au paraître. A mi-chemin cependant, le jeune homme fit demi-tour alors que son camarade blond montait sur le bois craquelant de la scène. Sans lui accorder un regard, le ténébreux sortit de la pièce...

On ne le revit que bien plus tard, alors que tous quittaient enfin les soubresauts de l’île flottante.
« Te voilà enfin, mon fils ! » Levant son regard du sol pour rencontrer un bref instant l’irascibilité de l’hautaine femme, Lokys s’attrapa le bras gauche comme s’il eut été blessé. « Nous pouvons y aller, Mère. » Les deux nobles et leur suite s’en allèrent vers le dirigeable qui attendait que tous soient montés pour rejoindre la terre ferme. Avant de monter, foulant une dernière fois le sol de sa chère école, le jeune sorcier se tourna vers ses fenêtres qui peu à peu s’éteignaient. « Où as-tu mis ta coiffe de diplômé ? » « Ah ça ? Je l’ai égarée... Pardonnez ma négligence. » Sur un dernier sourire forcé, le fils se laissa entraîner par le portier qui ferma derrière lui, laissant la masse immense du bâtiment de transport s’éloigner dans la nuit...

~¤~

« Vous n’êtes bel et bien qu’un monstre aux dehors d’homme, n’est-ce pas ? » « Haha... ça nous fait quelque chose en commun, en plus de la passion pour les dissections... » Le professeur tendit un index franc vers le visage de Lokys et cueillit à même sa tempe une larme de sang. « Pourquoi... » « Pourquoi ce souvenir-ci ? Il me semble en effet que ton passage à l’école recèle biens d’autres moments plus... élogieux, dira-t-on. » Lokys se redressa de la couche poussiéreuse, puis étira de tout son long ses membres galvaudés par le sommeil. Il ne s’était pas senti aussi mal depuis longtemps... « Tiens... » « Qu’est-ce que c’est... ? » Demanda-t-il machinalement sans prendre l’objet qui lui était tendu, mais il l’avait déjà reconnu. « Il est mort... tu sais. » Oui, il le savait. Il était le seul à pouvoir ouvrir la boîte aux lettres de son domaine, et lorsqu’il parvenait à échapper à la vigilance des vampires, il allait parfois lire le courrier que l’on continuait d’envoyer à sa famille. Un jour... La lettre de cet homme lui était parvenue. Mourant, il semble que ses dernières pensées aient été pour l’élève qu’il avait tant aimé. « Il m’a remis ton béret quand il a pris sa retraite. » « Vous saviez ? » « Plus ou moins... » L’homme sourit énigmatiquement au vampire... qui comprit mieux ce que ses interlocuteurs avaient d'ordinaire à subir... « Allons, il y a toujours eu un clair contraste entre ce qui m’intéresse et ce qui a de l’importance pour moi... Je me contrefichais de votre relation, aussi interdite fut-elle. Mais je dois avouer que ça m’a surpris d’apprendre que tu n’avais pas brûlé ta coiffe. » Un rire léger agita le ténébreux qui détourna le regard. « Cet homme... a compté pour toi, n’est-ce pas ? Je n’irai pas jusqu’à dire que tu l’aimais... il faudrait déjà que tu en sois capable, mais... » « Croyez ce que vous voulez, Professeur. Vos grands airs de M. Je-sais-tout m’agacent, et je pense que je vais y aller. Vous pouvez garder cette vieillerie... brûlez-la si ça vous chante ! »
Se levant d’un bond, Lokys commença à s’avancer vers la sortie du passage secret. « Il a aussi laissé un mot avec la coiffe... » Le vampire se retourna de trois-quarts afin d’observer l’homme qui revenait vers lui. « Et... cet objet. J’avoue l'avoir étudié sous toutes ses coutures, je n'ai jamais compris à quoi il pouvait bien servir. Tu es sûr que tu ne souhaites pas les emporter ? »
Une longue minute s’écoula entre la fin des paroles de cet imbuvable omniscient et la main vigoureuse du buveur de sang qui empoignait le tout de ce qui lui était tendu. Sous le regard tendre du professeur, l’ancien élève ne tarda pas à disparaître dans les profondeurs des murs afin de retrouver l’air libre de l’extérieur.

Les quelque cent mètres le séparant de sa monture ailée, Lokys plongea la main dans la coiffe qui avait un jour effleuré son front pour y pécher un parchemin jauni par les années. Son attention s’accrocha ensuite au second objet que le professeur lui avait rendu, et l’ombre d’un sourire enfantin passa sur son visage. Il se souvenait très bien de l’artéfact. Autrefois muni d’une corde, cet objet était le résultat d’un projet d’étude pour le cours de son maître d’art... et amant. Le vampire avait toujours démontré un talent exceptionnel pour l’art, et son professeur avait exposé pendant longtemps le lance-pierre dans sa classe en guise de modèle pour ses élèves... ou bien était-ce en preuve muette de l’amour qu’il portait à son créateur ? Quoi qu’il en soit, sorcier, Lokys avait utilisé le peu de don qu’il avait pour l’enchanter d’une espièglerie malsaine qu’on lui connaissait bien... et à présent, il était de nouveau entre ses mains.
« Allecrym ! » Appela-t-il promptement, le bout de ses bottes arrivés à la lisière du néant. Soudain, une immense masse battit des ailes face à lui, se mettant à portée pour le laisser la chevaucher avec aisance. « Ramène-nous chez nous... » Pour l’énième fois, il quittait à jamais les lieux bravaches de l’école... jusqu’à sa prochaine visite. Le reflet de la dragonne passa un instant sur la vitre d’où une ombre l’observait partir, un sourire confiant aux lèvres. Oui, ce souvenir avait sans doute été le meilleur hommage qu’il aurait pu rendre à son ancien collègue...

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Mar 14 Oct 2014, 23:43

Basphel


Emivia n’avait jamais eu le loisir d’aller à l’école et pour cause, toute son enfance, elle la passa dans une petite ferme isolée, ne voyant que très peu d’autres enfants. Son adolescence fut quelque peu mouvementée. Personne ne lui parla d’ailleurs de scolarité. Ce ne fut que beaucoup plus tard qu’elle entendit parler de Basphel. Il paraissait que, là bas, se situait la plus grande école interraciale des terres du Yin et du Yang. La demoiselle haussa donc un sourcil lorsque Ryan arriva en trompe en criant.
- Emi ! Il y a les portes ouvertes de Basphel ! Je peux y aller ?
- Tu veux aller la visiter ?
- Hmm. Et y étudier une année s’ils veulent bien de moi.
- On peut toujours s’y rendre. Je serais curieuse de voir ce qu’ils peuvent apprendre aux jeunes.
La jeune femme avait surtout envie de savoir si les plus jeunes sorciers envoyés là bas étudiaient correctement. Viendrait bien un jour où elle mettrait au monde un petit être. De plus, à voir l’engouement de Ryan sur le sujet, cela faisait une raison de plus. Le jeune vampire aurait il vraiment de quoi apprendre en ce lieu plutôt qu’auprès d’elle ? Que pouvaient ils leurs enseigner de si important? S’infiltrer dans un endroit pareil afin d’en tourner quelques uns vers le Mal suprême était aussi des plus tentant.

La brunette prit le temps de se faire un brin de toilettes, remplir son sac avec le strict minimum pour le voyage qui ne serait pas bien long vu qu’elle partait de son havre de paix situé quelque part sur la plage de sable fin. Hiei et Poupi seraient aussi de la partie. L’adolescent fit de même, du moins pour le sac car la toilette fut des plus rapides. Il était un peu surexcité par cette nouvelle aventure et il lui tardait de voir ce que pouvait être une école.
- On y va ?
- Deux minutes…
Ryan faisait les cents pas devant la porte de la chambre de la demoiselle.
- C’est bon ? T’es prête ?
- Si tu continues…
La porte s’ouvrit et Emivia le fusilla du regard. En retour, elle reçut un sourire satisfait. Le garçon fit mine de ne pas faire attention aux yeux de cette dernière qui regardèrent le plafond une fraction de seconde avant de regarder droit devant. Il partit le premier, presque en courant et dévala les marches pour ensuite emprunter le long couloir vers la sortie.  Emivia appela ses deux compagnons à quatre pattes. Située sur une des îles suspendues, il était hors de question pour elle d’emprunter un dirigeable et de se mélanger à quelques vermines que ce soit. Un petit baiser à son chéri, à qui elle susurra quelques mots doux en plus de l’indication du lieu où elle se rendait puis elle passa son pendentif autour du cou. Il était hors de question que quelqu’un la voit sortir d’ici sous une autre apparence qu’en Sakura. Prenant la route tranquillement, elle avait donné rendez vous à Ryan dans une petite auberge dans laquelle elle reprit apparence normale avant de quitter la chambre en furtif à l’aide de son don d’invisibilité. Elle était devenue prévoyante, suspicieuse voir un brin parano. L’impression d’être espionnée, surveillée constamment, la tenaillait sans cesse. Après plusieurs regards alentours, elle redevint visible de tous et rejoignit le petit vampire impatient.

Hiei prit forme majestueuse et les conduisit sans attendre à leur destination. A peine fut il posé qu’une femme vint les accueillir. Emivia l’observa de la tête. La Directrice n’eut pas le temps de finir les présentations que plusieurs de ces hôtes se plaignirent d’un vol de bourses. Emivia fit un léger sourire en coin. Ses petites pièces avaient aussi disparu et elle put admirer les fessiers des renégats. « Je vais vous apprendre la politesse, les morveux… »
- Hey ! Mon pognon !
Une main ferme empoigna Ryan. Ce dernier croisa alors le regard de la sorcière. Etrangement, ses yeux pétillaient d’une malice perverse, d’une joie malsaine.
- Suis-moi sans attirer l'attention.
Le jeune homme opina du chef. Il connaissait bien celle qu’il considérait comme sa grande sœur. Elle avait une idée en tête, et certainement pas des plus plaisantes. On pouvait apercevoir Poupi un peu plus loin, sur le chemin. Ce dernier faisait mine d’effectuer sa toilette quotidienne et ronronnait. Apercevant sa maitresse, il miaula. Le duo put alors entendre des murmures.
- Tu penses qu’ils nous ont vus ?
- Tais-toi, ils vont nous entendre !

Visiblement, les petits malfrats étaient cachés dans une petite pièce. Emivia donna un grand coup de pied dans la porte d’entrée et fit ressortir toute sa colère, toute sa noirceur. D’une voix sombre, cruelle, froide, dénuée de tout bon sentiment, elle lança.
- Qui a osé toucher à mes affaires ?
Les gredins se mirent à trembler et la plupart pointèrent du doigt l’un d’entre eux. Une jeune fille tenta une sortie et fut stoppée net par Ryan qui la cloua au mur avec force.
- Tu bouges encore et j’te bouffe.
Le jeune garçon en faute se leva en esquissant un sourire, sortant la bourse de sa poche avant de la lancer dans les airs et la rattraper à plusieurs reprises.
- J’ai votre bien… Mais vous me donnez quoi pour que je vous le rende ?
Emivia éclata d’un rire noir puis au moment où plus aucun son ne sortit de sa bouche, le renégat poussa un cri de douleur, se plia en deux et lâcha le petit sac d’argent. Par télékinésie, la sorcière le récupéra. Elle venait d’user de son Impera Dolor à faible dose, infligeant une douloureuse punition à l’importun.
- La prochaine petit c*n, choisis mieux ta cible…

Elle fit alors volte face, sortit de la pièce et commença à s’éloigner lentement tandis qu’elle vit apparaitre au loin, la Directrice en personne. Ryan, d’instinct, relâcha sa prisonnière sans pour autant la laisser s’échapper.
- Oh vous voilà. Madame, Monsieur. Merci infiniment d’avoir mis la main sur ces petits perturbateurs. Ils seront punis sévèrement pour leurs actes.
- J’espère bien.
- Vous avez toute ma reconnaissance pour ce que vous venez de faire. Merci beaucoup.
- Fait plaiz…
Emivia regarda alors son jeune ami vampire et lui fit un petit signe de tête. Celui-ci fit un mouvement négatif de la sienne avant de rejoindre la brunette et lui murmurer à l’oreille.
- Non, j’ai changé d’avis…
- Soit. Rentrons dans ce cas, j’en ai assez vu ici je pense.

Effectivement, elle était plutôt satisfaite de ce qu’elle avait vu. Ces petits garnements rejoindraient très certainement le camp obscur à leurs sorties, une excellente chose. Cependant, ce qu’elle n’avait pas prévu, ce fut ce jeune garçon aux allures désinvoltes qui se pointa avec son sourire détestable une nouvelle fois. Il se plaça pile devant elle.
- Tu devrais t’ôter de mon chemin, microbe, si tu ne veux pas que je t’écrase.
- Tenez Madame. Pour me faire pardonner. Je… Je savez pas…
Il tendait un béret, un béret à l’écusson du Charbon. La demoiselle fit une drôle de tête en observant le présent mais le garçon insista.
- Prenez-le s’il vous plait. J’suis comme vous. Et un jour, je deviendrai aussi fort, voir plus fort encore que vous.
Cet enfant était vraiment fascinant et la sorcière finit par s’approcher, prendre le bien et venir lui chuchoter à l’oreille.
- Suis toujours la voie des ombres et je te promets, une fois sorti de cette école, que je ferais de toi mon apprenti.
L’enfant fit un grand sourire machiavélique, enchainant d’un vigoureux hochement de tête dans l’affirmative. Emivia se redressa lentement et fit un léger sourire avant d’ajouter.
- Mais ceci reste entre nous… Ce sera notre petit secret.
Le bambin repartit alors en sautillant vers son groupe, n’en ayant plus rien à cirer de se faire passer un savon pour l’énorme mauvaise action qu’il avait commis. La demoiselle, quand à elle, pouvait alors regagner les siens plus que satisfaite. La petite graine deviendrait grande, et avec elle, le Mal grandirait un peu plus encore. Une joie que la nouvelle génération s’avérait prometteuse.

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Mer 15 Oct 2014, 05:05



Paysage aux allures tropicale, ciel sans nuage, seuls tout les deux. Profitant pleinement du soleil qui était de retour sur les terres du Yin et du Yang, bien installé sur la terrasse de leur demeure à flanc de montagne sur leur île. Petit paradis secret devenu leur résidence depuis la destruction du manoir de Mégido qui avait été reconstruit depuis mais qui servait presque exclusivement à Maléna, Ryan et Cie. Le couple quant à lui ne pouvait qu'y savourer ce moment de détente après des mois tumultueux, où tout ce qu'ils connaissait avait presque été anéanti en totalité. Enfin du temps et un endroit où ils pouvaient se retrouver sans craindre le regard des autres, vivre leur passion sans limite. Mais il était naïf d'oublier que la réalité n'allait pas les rattraper tôt ou tard.

Une brève missive livrée par un petit félin, destiné à la demoiselle qui améliorait le tan de son teint en tenue d'Eve. Elle ouvrit les yeux, ouvrit le pli et échappa un soupir. Nul besoin de parler, il avait compris qu'elle devait quitter. «Fait attention à toi.» Une simple pensée qu'elle avait répondu d'un hochement de la tête, allant se vêtir puis lui volant un baiser avant de s'envoler à dos de dragon. Au moins ils avaient de nouveau ce contact, ce lien pour savoir que l'autre se porte bien, ou pas, lorsque séparé. Enfilant à son tour une tenue, il posa les mains sur la garde du balcon, regardant la mer au loin. Ethan ne pouvait rester à rien faire à attendre son retour qui pouvait prendre plusieurs jours, décidant de partir à l'aventure et découvrir une région inexplorée. Non pas vierge de toute visite mais bien inconnu de l'orisha, après tout le monde est vaste et il était loin d'en avoir fait le tour. Il avait entendu parler d'un événement à Basphel, une institutions situés dans les îles suspendues. Non pas qu'il voulait retourner sur les bancs de classe mais bien par curiosité de connaître cet endroit dévoué à l'éducation.

Peu de temps plus tard, il était sur le dos de Tempête avec Faely en direction des montagnes de l'Edelweiss afin d'atteindre l'île suspendue. Périple sans soucis, un soleil radieux, que demander de plus pour profiter du voyage. Mettant pied au sol, il laissa son compagnon ailé reprendre son envol et aller se dégourdir dans les environs tandis que Faely et lui allait prendre part à la visite guidé. Suite à quelques questions à la table d'accueil, le duo fut dirigé vers l'un des trois groupes qui se formait, l'un pour les nouveaux élèves, l'autre pour les anciens et finalement le dernier, pour ceux comme eux, qui venait pour connaître l'endroit. Apprenant du même coup que la Directrice en personne serait le guide. Une certaine surprise s'affichait sur la plupart des membres du groupe, tous ne sachant pas sa cécité alors qu'elle se déplace à merveille parmi la foule.

Sans attendre ce fut le départ annoncé d'un signe de la main et Madame d'Ovipa prit la parole une fois certaine d'être assez loin pour offrir son discours seulement à ceux qui sont là pour ça.
- Bonjour à tous et bienvenue à Blasphel, mon institution. Je vais vous montrer les différents départements dans lequel sont sépa...
Nul temps de terminer sa phrase ni son mot qu'un groupe de jeune passant à la course entre les visiteurs. Aussitôt des cris fusent de toute part «Au voleur ! »« Mon argent !»« Ma bourse ! » Fiers de leurs méfaits, les jeunes aux visages couvert de masques de porcelaines se réunissent sur une même ligne pour se retourner et montrer sans gènes leurs fesses à une foule rapidement offusqués avant de remonter les pantalons et filer en courant. Passant de chaque côté de la Directrice pour la provoquer mais l'un d'eux se prit les pieds dans une jambe qui apparu soudainement devant lui, celle d'Ethan. Roulant sur le sol pour s'arrêter face contre terre, le masque loin de sa porté, légèrement étourdit. Mais il n'y est pas resté longtemps, Lady d'Ovipa l'agrippant par le col pour le relever et le tenir face à elle.
- Toi et tes amis font payer cher cette offense.
- Tu vois même pas ont est qui pauvre folle !
- C'est ce que tu penses... Charbon ...
Le jeune resta stupéfait, son visage devint blême alors qu'elle venait de citer exactement le département dont il faisait partit. Quelques minutes plus tard, deux membre du personnel de sécurité vinrent l'appréhender. Déjà un qui aurait à répondre de ses actes devant le comité de discipline.
- Navré de ce contre-temps, ces voyous se pensent plus fins que moi mais je compte bien m'assurer que les six autres qui ont participé à ce dérangement reçoivent les conséquences de leurs gestes. Excusez-moi un instant.
Elle se dirigea vers la foule, demandant à un des employés de prendre en note tout ce qui a été volé et à qui, le tout sera rendu dès que les gredins seront appréhendé. Revenant ensuite à son groupe afin d'entreprendre la visite, dirigeant toutefois vers un tout autre bâtiment que celui initialement prévu, suivant la trace des fugitifs tout en accomplissant sa tâche.

Ethan regardait autour de lui, ne voyant plus Faely, affichant alors un sourire en coin, se disant qu'elle avait dû suivre les jeunes. La voyant revenir à ses côté peu de temps plus tard, elle lui fit signe de la suivre et l'Orisha s'éclipsa du groupe sans attendre.  La Sinn's le guidant dans une série de couloirs et de portes, plus ils avançaient et plus du bruit se faisait entendre. De véritables festivités semblait se dérouler dans un des local. Il songea alors à s'amuser avec eux, fouillant dans ses poches pour trouver de quoi écrire ainsi que son stylo bien spécial. Prenant place devant la porte de la pièce sur une chaise trouvée non loin, il se mit à griffonner avec un sourire en coin. Faely lisait par-dessus son épaule et si elle avait été vivante, ses éclats de rires aurait assurément ameuté tout le monde.

De l'autre côté de la porte, la fête fit place au silence puis alors qu'un cratère dégageant une vive chaleur se formait au centre de la pièce. Cris de peur, de panique, d'effroi puis soudain le bruit d'une vague qui s'écrase contre la rive mais il s'agissait d'une trombe d'eau qui venait d'arroser absolument tout ce qui s'y trouvait avant de couler vers l'orifice pour ne laisser aucune trace. La porte s'ouvrit alors, six jeunes au visage déconfit sortant pas à pas, totalement trempés de la tête aux pieds.
- Et bien messieurs, cette petite représailles vous a telle plu ?
- T'es quoi toi ?
- "Qui" serait déjà plus convenable et je suis celui qui déteste être dérangé.
- Casse-toi où c'est notre vengeance que tu vas détester.
Ethan se mit à rire aux éclats et se leva, les dépassant tous sans exception d'au moins trente  centimètres, ses pieds quittant le sol grâce à la lévitation. Se rapprochant d'eux, ils reculèrent pas à pas jusqu'à retourner dans la pièce où tout était redevenu normal, sans la moindre trace de ce qui c'était passé. Il fonça alors brusquement vers eux, plusieurs échappant un cri avant de tomber sur le dos dans la cohue pour s'éloigner de l'Orisha qui se remit à marcher. Celui-ci les salua et ferma la porte. Au bout du couloir venait d'apparaître la Directrice avec le groupe de visiteurs, marchant sans empressement jusqu'à lui avant de s'arrêter.

- Vous aviez prit de l'avance jeune homme.
- Oui du bruit venait de cet endroit, ma curiosité m’y a mené.
- Et que causait cela ?
- Les six qui ont perturbés l'accueil.
- Voilà qui me réjouis !

April d'Ovila entrant sans délai après avoir remercié l'Orisha qui attendait avec le groupe dont il s'était éloignée. De nouveaux responsable de sécurité la rejoignit alors qu'elle imposait son sermon avant de sortir.
- Merci de votre aide.
- Fait plaisir.
Gardant silence pour écouter leur guide qui reprit la marche et la visite, tout le groupe revenant un moment plus tard au point de départ. Tandis que le groupe se dissipait, la Directrice posa une main sur l'épaule de l'Orisha tout en tendant l'autre, s'y trouvant un béret de Basphel avec le symbole de l'Acier.
- Oh merci ! Voilà une chose à laquelle je ne m'attendais pas.
Il eut pour réponse un sourire puis elle retourna à ses occupations, après tout un petit groupe de gredins nécessitait son attention. Ethan quand à lui suivit avec Faely le chemin menant à l'escalier pour se rendre dans les hauteurs de l'île et y retrouver Tempête qui avait reprit sa forme féline pour s'amuser à courir partout dans l'attente de son maître. Profitant d'être tranquille, il se mit le béret sur la tête, le plaçant du mieux qu'il pensait.
- Alors Faely, j'ai l'air de l'élève modèle ?
La Sinn's se mit à rire sans pouvoir s'arrêter même le gros minet avait enfin de se rouler sur le dos les pattes en l'air.
- C'est bon j'ai compris, je fais plutôt le parfait imbécile avec ce truc.
Il se mit à rire lui aussi, prenant un faux air hautain et offusqué. Puis il fit signe à son pégase de reprendre cette forme ailé afin de pouvoir rentrer. Sans l'animal, disons que la marche était un peu haute pour retourner sur le plancher des vaches. Peu de temps après, ils avaient prit leur envol, faisant quelques escales ici et là pour admirer le paysage mais surtout ce trouver un endroit pour manger car Ethan avait faim après cette journée de déplacement. Le petit déjeuner avec sa compagne était rendu plus que dans les talons.

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Lun 20 Oct 2014, 20:40

" Ah… Basphel. " Un flot grandissant de nostalgie envahit son être sur l'instant.

Reposer les pieds au port céleste des terres d'émeraude la rajeunit, et pas qu'un peu. Combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'elle n'était plus revenue ? Le temps était une notion tellement difficile à cerner des fois. Thémis avait beaucoup de souvenirs à la cité-école, notamment pour y avoir été élève du département de l'Étain puis professeur de Droit.

Il avait été étrange de constater, pour les autres personnes traînait en cet endroit, d'avoir affaire à une Mord'th. Les nombreux regards l'avaient dénudée du début à la fin, autant du côté des enfants que des adultes. Sa chevelure blanche comme neige et son tatouage dans la nuque la faisaient paraître étrange à leurs yeux. Pourtant, il y avait de quoi s'émerveiller avec les autres êtres errants de Basphel. De l'ensemble des races majoritaires en passant par quelques minoritaires comme elle, sans parler des autres qu'on ne pouvait clairement pas comprendre, ce fut un lieu fortement cosmopolite et elle espérait qu'il le soit toujours depuis le temps. De ce côté-là, son espérance se transformait même en certitude lorsqu'elle apprit que l'école organisait des portes ouvertes. Une occasion qu'elle ne pouvait absolument pas raté maintenant qu'elle avait repris une vie saine. Ainsi donc, elle expliqua à Léto son intention de laisser le "jeune homme" tranquille durant quelques temps, ce à quoi "il" comprit parfaitement et la laissa vagabonder où le vent souhaitait l'emporter.

" Nous allons bientôt décoller ! " Annonça un responsable du dirigeable.

Ne préférant pas être laissée derrière pour des broutilles, Thémis s'hâta pour se retrouver à l'intérieur de la machine volante. Les plus courageux usaient d'un griffon, ce dont elle se sentait incapable car elle n'avait pas l'esprit aventurier, ni suicidaire. Elle était une femme normale, qui en a vu des vertes et des pas mûres depuis peu mais le monde était ainsi. Elle s'était toujours dit qu'elle était plus en sécurité au sein des murs de l'université, malgré le fait qu'il soit placé sur une île volante. Quoi de plus étonnant de la part des déchus, dirons-nous ?

Fort heureusement, la Mord'th n'avait pas le vertige, elle se demandait même comment ceux qui étaient dans ce cas-ci pouvaient s'en sortir pour étudier à Basphel en toute sérénité. Il suffisait qu'un jour ces îles volantes ne sont plus volantes justement pour créer la panique. Mais bon, à l'époque, Thémis s'embarrassait davantage de questions plus existentielles que se demander combien de temps durait la chute avant le contact avec la terre. Ce fut d'ailleurs son caractère plutôt songeur qui lui attira l'attention de ses professeurs les plus érudits et le mépris des cancres de l'école. Toutes ces têtes, elle se demandait si elle allait finir par les recroiser…

Mieux vaut tard que jamais, car le dirigeable finit par atterrir au bout de deux heures, comme d'habitude en somme. Ça, ça n'avait vraiment pas changé. Oh, elle ne s'en plaignit nullement pas, bien au contraire : c'était comme avant ! Elle allait forcément se répéter cette formule des centaines de fois durant son séjour. Rien que d'arpenter de nouveau l'école lui donna l'impression d'être revenu quelques années auparavant, avant que les sombres heures pour les mord'th ne viennent l'accabler. A la base, la Mère l'avait envoyé ici pour tester les enseignements de l'école, pour voir s'ils conviendraient à l'une des leurs. Bien évidemment, elle reçut autant l'apprentissage de ses pairs que ceux de Basphel, Thémis était toujours destinée à devenir une mord'th à part entière. Au final, ce fut tellement édifiant pour elle qu'elle conclut avec fierté ses deux cursus en parallèle et finit même par enseigner à temps partiel le droit dans l'école. Le personnel s'était convaincu qu'avoir une mord'th pour cette matière serait plus instructif pour les jeunes et ils firent bien ; c'était un peu comme des vacances ces périodes-là, quand elle ne devait pas participer activement à sa propre communauté.

Bref, c'était à l'époque où elle était encore toute jeune. A présent… les jeunes de la veille ont bien grandi. Elle reconnut certaines têtes, d'autres pas du tout mais un nom étant prononcé soudainement lui permit d'identifier quiconque. On l'a reconnu aussi, la plupart proférant de nouveau son surnom de "Blanche", pas très recherché mais il ne fallait pas trop en demander à des jeunes bambins. Le plus drôle étant de constater que la majorité de ceux qui en usaient ne se rappelaient même pas de son véritable prénom. Un véritable comble…

" Je suis fort aise d'avoir fait fi de vos présentations lorsque vous en aviez l'occasion. " Son franc-parler tellement caractéristique permit à l'ensemble des dubitatifs de se faire une idée définitive de son identité.

En réalité, la plupart des personnes qui l'abordèrent n'étaient pas vraiment des gens que Thémis ne chérissait pas le passé. Ce n'est pas qu'elle n'eut jamais d'amis à l'époque – au contraire, elle faisait partie malgré elle parmi les groupies stéréotypées – mais de là à parler de véritable ami, il y avait un fossé entre eux et Léto. Ce dernier avait eu au moins la décence de bien s'occuper d'elle, de la sauver de sa misérable descente aux enfers. Alors qu'elle arpentait, seule, les terres du Yin et du Yang depuis la déchéance des Mord'th, aucun de Basphel ne vint à son secours. Donc oui, elle était moins enthousiaste à l'idée de revoir les anciennes têtes, contrairement aux autres. Mais ce n'est pas comme si elle n'avait pas de bons souvenirs ici.

Et justement, quelqu'un en particulier allait se charger de lui faire revivre ceux-ci. On dirigea effectivement les anciens étudiants de Basphel vers un individu qu'elle avait toujours apprécié lors de sa vie d'écolière. Si la majorité de ses amies bavaient pour les plus beaux et les plus jeunes professeurs, c'était le génie Adam Tulipe qui la faisait rêver, littéralement. Ce n'était pas totalement une attirance liée à ses pulsions de puberté, mais plus comme un idéal à vouloir atteindre dans sa vie. Bon, le fait qu'il soit un génie laissait de la marge entre eux et, même à l'heure actuelle, elle était encore loin du compte, mais qu'est-ce qu'elle l'adorait cet homme, tandis que d'autres se contentaient de flemmarder lors de ses cours.

" La petite Thémis est devenue grande. Plus ou moins. Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de la blanche, heureuse de constater qu'il était demeuré fidèle à lui-même.
- C'est le moment pour moi de vous avouer que vous étiez mon professeur favori.
- Je ne le suis plus depuis ? Isaac de Lunen aura fini par ravir votre attention ? Elle en rit.
- Au temps pour moi : vous l'êtes toujours, vraiment.
- J'en suis touché. Il se mit à sourire à son tour. Vous ne vous en êtes pas trop mal sortie finalement, c'est un grand soulagement. Un brin de nostalgie vous a poussé à remettre les pieds ici, n'est-ce pas ?
- Exactement. Et parce que j'en avais le temps. Simplement vous revoir a fini par rassasier ma mélancolie. Le sourire d'Adam s'accentua à ce compliment.
- C'est flatteur. Je me vois dans l'obligation de vous remercier, à la manière d'un génie de mon état, bien évidemment ! " Et elle lui en fut fort reconnaissante.

A l'instar des autres anciens de Basphel, l'enseignant d'Art du Rêve plongea la Mord'th au creux d'un souvenir d'antan, le plus agréable, mais c'était un détail qu'elle devait encore comprendre. Ainsi donc, elle reprit son apparence d'antan : sa petite taille fluette et ses bouclettes de neige. Sur le coup, elle était uniquement spectatrice de l'action, à travers les yeux de son moi du passé.

C'était le crépuscule, un filet de sang coulait depuis la commissure de ses lèvres. L'une de ses camarades l'aida à se nettoyer tandis que l'autre se tenait droite, sévère, la réprimandant encore une fois d'être trop faible face aux persécuteurs. Ce n'était pas sa faute si les départements tels que le Charbon et l'Obsidienne cherchaient des noises à n'importe qui. Thémis avouait pourtant détester davantage ceux qui se croient "justes", sous prétexte de se donner une bonne image alors que leur propre justice est bancale. Au moins, les premiers avaient l'audace de braver leur propre chemin, il s'avère seulement qu'elle avait la malchance ou la stupidité de s'y trouver. Ses amies étaient des battantes contrairement à elle, voilà pourquoi les bagarres s'attiraient davantage de leur côté. Elle n'avait jamais pu se détourner d'elles, car d'une part il est difficile de s'intégrer dans un autre groupe quand on est encore de la jeune génération – même lorsqu'on est assignée parmi les malléables de l'Étain – et d'autre part, parce qu'elles restaient ses camarades, et qu'elles daignaient la protéger sans rien demander en retour.

Il faut cependant noter que l'une était plus directe que l'autre, et qu'une phrase de sa part du style "Tu devrais prendre des cours d'auto-défense" fut suffisant pour rebuter la Mord'th et la faire bouder loin d'elles. Et toute boudeuse qu'elle était, lorsque quelque chose n'allait pas, c'était la bibliothèque son refuge. D'habitude, là où elle se calait et à l'heure où elle le faisait, personne ne la voyait, on ne la dérangea jamais. Eh bien, il fallut que cette fois quelqu'un ose l'aborder alors qu'elle faisait encore la moue, faisant mine d'être plongée dans un livre qui, a vu d'œil, n'était pas à sa portée au vu de la complexité du sujet.

" Tu aimes beaucoup cet endroit. Affirma l'intruse, une femme qui était son professeur de… Elle n'arrivait pas à s'en rappeler elle-même, en plus son visage était flou, comme si le souvenir était altéré.
- C'est mieux que nulle part ailleurs. Grommela la jeune fille, visiblement éreintée d'être encore une fois dérangée.
- Pour toi sûrement, mais qu'en est-il de tes camarades ? L'adulte s'assied à côté d'elle, attendant patiemment une réponse, un sourire omniprésent et chaleureux. Thémis mit du temps à accepter de poser son bouquin pour nourrir la conversation.
- Elles préfèrent prolonger leurs sessions de sport. Selon elles, les membres de l'Étain doivent pouvoir s'instruire uniquement en cours et parfaire leur maîtrise du corps le reste de la journée. La blanche fronça les sourcils. Je n'aime pas le sport, ça ne sert à rien dans la vie. A quoi bon se muscler si on est incapable de vivre en société ? N'est-ce pas justement la propriété de l'Étain de pouvoir s'adapter ?
- N'est-ce pas justement ce que tu es en train de faire ? Les yeux verdoyants de la Mord'th s'agrandirent, l'air interrogateur. Tu dis que cela ne sert à rien d'entraîner son corps, pourtant tu épuises ta tête lorsque tu lis un livre. L'expression de l'enseignante se mua en sarcasme. Et te connaissant, tu aiguises plutôt bien ta langue de jour en jour. L'élève secoua la tête.
- Ce n'est pas pareil… On ne peut pas faire mal avec sa langue.
- Les mots sont des armes plus dangereuses que la douleur physique. Vivre en société consiste justement à se servir correctement de sa langue, afin de se défendre et attaquer. Tu peux voir le jeu social comme un combat. Elle porta sa main sur l'épaule de la petiote. Crois en tes capacités, Thémis. Face à une situation difficile, utilises tes atouts à toi, pas uniquement celles des autres. Et si c'est insurmontable, tu as le droit de déclarer forfait, mais pas de te laisser choir sans comprendre pourquoi tu as échoué. "

Tant de vérités découlaient de ses dires, ce fut l'une des rares fois où Thémis n'avait rien à redire lorsqu'elle avait les cartes en mains. Depuis ce jour, elle fut plus un obstacle pour les autres qu'une simple proie, et ses camarades apprécièrent son changement psychologique : passant d'une simple élève instruire à une étudiante déterminée et infaillible, tant qu'on ne lève pas le poing contre elle pour démontrer qu'on a tort. Car au final, c'était un peu ça la justice : régler les conflits avec ses cordes vocales, afin d'éviter les débordements.

Le souvenir s'arrêta sur cette note, une bien belle philosophie que Thémis avait fini par oublier avec le temps car elle s'était totalement ancrée en elle, au point qu'elle ne se souvint même pas du visage de sa bienfaitrice. Adam remarqua rapidement l'éclairement soudain de la justicière, ce qui le rendit satisfait de son stratagème réalisé sur la plupart des anciens de l'école.

" Il faut que j'aille à la rencontre d'Avril d'Ovipa. Déclara-t-elle, le ton presque trop décisif pour ne pas cacher une certaine joie de retrouver ses marques. Je pense qu'offrir de nouveau du mien ne déplaira point à Basphel. " Jadis, elle était une enseignante à temps partiel, à présent elle laissera se rétrograder en tant qu'intervenante ponctuelle ; le principal étant qu'elle puisse tisser de nouveau ses liens avec son passé.


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By Jil ♪
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Mer 22 Oct 2014, 02:05


Le ballon flottait doucement dans les airs tandis que Takias observait avec un sourire son ancienne école s'approcher lentement: Basphel, lieu de ses premières amitiés et de ses premières bêtises. C'était là qu'elle avait entre autre appris à se battre, que ce soit pendant les cours ou dans les couloirs après s'être faite insultée par un idiot de la Craie ou de l'Ivoire. Elle avait bu aussi là bas pour la première fois, avec des élèves plus vieux mais guère plus matures de ce côté ci. Basphel était toute l'enfance de la jeune Elémentale, les bons moments, comme les mauvais, elle les avait passé là bas. Elle se souvenait après le massacre de sa famille que Loki l'avait recueilli et lui avais appris la base du maniement du Feu et du Métal pendant une année. Puis l'Esprit du Métal l'avait inscrite dans l'école prestigieuse. Elle se souvenait encore parfaitement de la cérémonie d'entrée, lorsqu'elle avait plongé les mains dans l'eau et que cette dernière s'était agitée. On lui avait dit que son département était celui du Charbon et le nom lui avait tout de suite plu. Par ailleurs, cette caste lui correspondait à merveille, elle s'était épanouie dans la brutalité et la franche fraternité qui régnait dans les membres du Charbon. Elle avait trouvé des destins semblables aux siens, des enfants qui avaient tout autant souffert qu'elle et qui était digne de son amitié. Des personnes qui pouvaient la comprendre et qui étaient tout autant rejetées qu'elle l'avait été. Le ballon prit un courant d'air plus rapide et tandis que plusieurs passagers poussaient un petit cri suite au changement brusque du vent, Takias ne cilla pas: elle connaissait cet itinéraire par coeur, bien qu'elle prenait plus facilement un Griffon que les ballons. Ils arrivèrent finalement sur le terrain d'atterrissage et l'Impératrice du Tout fut heureuse de se poser sur la grande Ile Suspendue. Basphel était comme dans ses souvenirs: grande et majestueuse. Elle abandonna le guide et les visiteurs pour tracer son propre chemin, ça ne serait pas à elle qu'on apprendrait où aller ici. Elle suivit le sentier jusqu'aux entrées du bâtiment. Il était écrit dans la lettre, que les anciens élèves pouvaient rejoindre le professeur Adam Tulipe, enseignant de... de... ça c'était une bonne question! Takias se souvenait parfaitement du personnage et même de ses cours mais serait tout bonnement incapable d'expliciter le contenu de ceux-ci. Elle savait qu'ils étaient intéressants, quoique parfois un peu soporifiques mais il y avait pire. Quoi qu'il en soit elle était décidée à aller le retrouver, car il y avait apparemment une expérience prévue avec le Génie et comme toutes les expériences du rêve et des illusions qu'elle avait faite durant sa scolarité l'avait passionnée, elle était prête à reprendre l'uniforme pour cette journée. Elle suivit donc le chemin dont elle se souvenait et qui menait à la salle de cour du professeur Tulipe. Une salle de cour étrange et fascinante qui l'avait marqué dès qu'elle y avait mis les pieds. Le peu d'objet lévitaient et la pesanteur y était comme modifiée. La jeune Elémentale espérait que rien n'avait changé. Elle n'eut guère de mal à se repérer: plusieurs autres personnes semblaient aller au même endroit et elle ne fut pas surprise de retrouver le professeur Tulipe et son air absent devant la salle de cours. Son visage changea alors d'expression en l'apercevant. Un fin sourire aux lèvres, Takias s'approcha de lui:

"Professeur Tulipe, vos cours m'ont manqué!"

La voix calme et légère du Génie emplit l'atmosphère:

"Comme c'est intéressant de voir l'évolution des élèves, si j'avais su que la petite rebelle que tu étais deviendrait Impératrice du Tout!"


La fille du Feu lui serra la main et répondit:

"Ah, ce sont des choses qui arrivent, la sagesse, la politique et tout le reste. Mais dites moi, la lettre que j'ai reçu mentionne une activité que vous avez préparé... je vous avoue que vous avez piqué ma curiosité et que j'ai hâte de voir de quoi il retourne..."

Il sourit à son tour en invitant son ancienne élève à entrer:

"Toujours aussi patiente dis-moi..."


Takias aurait voulu répondre quelque chose, mais à peine fut-elle entrée dans la salle fabuleuse que tout s'évapora.

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"Allez Takias vas-y!! Montre à ces trouillards d'Obsidienne ce que le Charbon peut faire!!!"

Le cri regonfla le courage de l'adolescente malgré la fatigue. Elle souleva encore une fois son épée et l'abattit avec force sur son adversaire. Ses grands yeux rouges ne quittaient pas des yeux son adversaire et des longues mèches noires s'échappaient de sa tresse et se collaient à son visage. Les cris fusaient de toutes parts sur les bancs de pierre autour d'eux. Le tournoi de combat rapproché des différents départements de troisième année touchait à sa fin puisque la finale était en train de se jouer entre Takias et un élève de l'Obsidienne. Il durait depuis une dizaine de minute déjà et les deux partis étaient épuisés. Le garçon para le coup d'épée sans grande conviction mais cela suffit à dévier l'arme. Le brouhaha de la foule d'élève de troisième année était assourdissant mais les deux combattants y étaient habitués. Les élèves d'Obsidienne criait mais ça n'était rien comparé à l'excitation et aux hurlements presque animaliers du Charbon. Le garçon chargea à son tour d'un coup de hache rapide. Takias réussit à parer.

"Allez, c'est bientôt fini!!! Tu n'as qu'à le désarmer!! Enerve-toi!!"

Mais la jeune fille n'avait plus assez d'énergie pour s'énerver. Le soleil tapait contre son uniforme d'entrainement et les cuirs de protection rendaient la chaleur quasi insoutenable pour les deux partis. L'adolescent en face la regarda d'un air cynique:

"Tu n'es qu'une délinquante pour qui on a eu pitié, tu n'as pas ta place ici et je vais te le montrer!"

Le coup de hache animé d'une rage peu commune arracha son épée à Takias. Elle sentit la lourde arme glisser entre ses doigts engourdis et elle entendit les cris de déception et de colère de ses camarades. Le doute s'insinua en elle comme un serpent: il avait peut-être raison, peut-être que sa place n'était pas ici. Peut-être que c'était uniquement de la pitié que Loki avait eu en la recueillant et qu'elle ne valait rien. Peut-être que le département du Charbon ne regroupait que des délinquants pour qui personne n'avait d'estime...

"TAKIAS BATS-TOI BORDEL!!!"

"Ne l'écoute pas, il dit ça pour te déconcentrer!!"

"Pense à tout ce que tu as vécu, bats-toi!"

Elle reconnut la voix de son meilleur ami. Et elle sentit peu à peu une énergie nouvelle s'insuffler en elle. Son adversaire la railla en lui portant ce qu'il pensait être le coup fatal:

"Tu n'es qu'une erreur d'un Sorcier, un monstre créé par erreur!"

Le mot Sorcier était certainement celui qu'il fallait bannir de tout vocabulaire à utiliser avec Takias. Des flammes dans ses yeux tourbillonnèrent et ses poings s'enflammèrent instinctivement. Elle para le coup de hache en renforçant le métal de sa manchette qui s'enroula autour de ses bras et de son poing. Elle se rua avec une vigueur renouvelé sur l'élève de l'Obsidienne et lança un premier coup de poing métallique dans le ventre du garçon. Un second vint s'écraser sur sa mâchoire. Elle plaqua sa main droite de métal d'un côté du poignet de l'Orisha et son main gauche de l'autre côté. Elle fit pression sur les deux à un intervalle de quelques centimètres entre les deux paumes de main, brisant net le poignet du combattant. La lourde hache retomba sur le sol mais l'adolescent se releva à son tour. Avec un poignet cassé il réussit à utiliser son pied pour se dégager. L'Elémentale reçut le coup sur la tempe et manqua de perdre connaissance. Les cris redoublaient dans les tribunes, elle entendait ses camarades taper comme des fous sur les pierres et dans leurs mains pour l'encourager. Elle pouvait le faire. Elle repartit encore une fois à l'assaut et bondit comme une boule de feu. Elle joignit ses mains en courant et l'acier de ses bras se décrocha pour former deux piques qu'elle tenta de projeter sans grand succès. Son contrôle du métal n'était pas encore parfait. L'Orisha attaqua à son tour d'un coup de poing dans le thorax de la jeune fille. Le peu d'air de ses poumons fut expulsé violemment et elle tomba à genou. Dans un dernier geste désespéré elle envoya une boule de feu. L'Orisha l'évita mais chuta à son tour. C'était maintenant ou jamais: Takias attira à elle son épée et puisa dans ses dernière forces pour s'élever au dessus du garçon désarmé. La pointe de son arme glissa sous le menton de l'élève: elle avait gagné. Les hurlements et cris de victoire du Charbon fut ponctué de quelques éclairs et autres dérèglements magiques. Ils se jetèrent tous par dessus les balustrades pourtant hautes pour se ruer vers leur camarade. C'était cela que Takias avait aimé dans le département du Charbon: la cohésion et la force de groupe. Sans les encouragements de ses camarades, le combat se serait arrêté dès lors qu'elle était désarmé. Grâce à eux, la petite Elémentale avait réussi à retourner la situation et à battre un département "d'excellence" qui détenait la coupe de combat depuis bien trop longtemps d'ailleurs.

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Takias se retrouva devant la salle du professeur Tulipe. Elle toucha son épaule et son torse comme si une douleur allait apparaître. Mais non, elle n'avait pas combattu, pas aujourd'hui. Le professeur Génie lui offrit un grand sourire énigmatique:

"Eh bien? Ce fut plaisant?"

Elle laissa quelques instant le silence durer avant de répondre:

"Plus que vous ne pourrez l'imaginer, merci mille fois professeur!"

Elle le salua une nouvelle fois et repartit de sa démarche rapide dans les couloirs de Basphel. Chaque recoin l'amenait à se souvenir de telle ou telle bagarre et de telle ou telle anecdote. Mais le plus important était ce qu'elle venait de vivre, ou plutôt de revivre. Elle avait pris une décision, là, tout de suite. Et elle avait besoin de voir... BOUM

"Pardonnez moi je pensais à autre chose et... Maître d'Ovipa! C'est ... c'est bon de vous revoir!"

La directrice de Basphel sourit au son de la voix de l'Elémentale:

"Takias! L'une de nos petites têtes brûlées du Charbon! Vous revenez de chez Tulipe, non? Alors? J'avais bien dit dans la lettre que ce serait une expérience peu commune, n'est ce pas?"

La jeune femme sourit. Elle adorait Avril d'Ovipa, elle avait été son Maître favori dans l'art de manier les Eléments et elle tenait d'elle plusieurs techniques de combat.

"Peu commune? C'est le cas de le dire! A ce propos Maître, revivre un certain moment m'a décidé à.. à faire quelque chose pour Basphel. Maître, si vous recherchez toujours, comme on me l'a indiqué un Maître d'Armes, je suis celle qu'il vous faut! Je saurais comprendre et aider mieux que quiconque les élèves du Charbon comme les autres et je les rendrais experts dans l'art de manier les armes. Je suis attachée aux traditions et aux valeurs de Basphel et malgré mes impératifs, je veux servir cet établissement comme beaucoup d'autres. "

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Mer 22 Oct 2014, 18:51

Younes était enfin à Basphel.

Les jours qui avaient suivi avaient été chargés pour l'agriculteur et cela en raison d'une idée qui avait germé dans son esprit doucement mais sûrement. Tout avait commencé dans son champ. Cette idée lui était venue, de celle que certains individus plus âgés avaient à un moment de leur vie : la transmission. Souvent, après cette idée, venait l'envie d'avoir des enfants, de fonder quelque chose, de donner un peu de soi. Seulement, dans son cas, cela avait été différent puisque de cette idée était née l'envie d'enseigner. Il avait donc décidé de se porter volontaire dans une association bénéfique du nom de Protecteurs du bonheur puis d'essayer de trouver un travail rémunéré au sein de Basphel. La vieille réprouvée qui l'hébergeait lui en avait parlé et même si elle n'était pas convaincue par un enseignement répondant à une valeur de mixité, elle voulait le meilleur pour l'orine qu'elle et son mari avait accueilli en leur maison. Le jeune homme avait donc fait toutes les démarches nécessaires afin de faire partie de l'équipe enseignante de l'école. Il n'était pas convaincu d'y arriver car il savait cet établissement très sélectif et il n'avait aucun bagage, aucun diplôme. Il n'avait que ces dix sept années passer à Maëlith, suivant les apprentissages de son peuple et seulement de celui-ci. Il avait beaucoup de lacunes et en était conscient.

- "Ce ne sont pas tes faiblesses qui comptent mais bien tes forces" lui avait dit la réprouvée avant qu'il n'envoie les document. Peut-être avait-elle raison mais, sincèrement, il n'en savait rien. C'était une façon de penser propre à la race de Bouton d'Or. Mais, d'un côté, les réprouvés étaient tous des battants, des survivants, des individus que le sort n'avait jamais épargné à cause de leur appartenance à la fois, à la race des démons et à celle des anges. Ils ne pouvaient qu'aller de l'avant, aller vers l'avant.

- "Et puis, ce n'est pas comme si tu demandais à enseigner les mathématiques ou l'histoire. Tu demandes le titre de professeur d'un domaine que tu connais sur le bout des doigts.". Elle prit ses mains, lui souriant tendrement. Elles étaient un peu rugueuses à cause des nombreux mois qu'il avait passé ici à travailler la terre, à se servir des outils. Certains peuples optaient pour une production magique, mais en ce lieu, l'on préférait garder en tête le labeur du travail. La force et la détermination étaient nécessaires pour réellement apprécier de voir les plants apparaître, pousser, s'épanouir. Et à la fin des récoltes, la joie était toujours au rendez-vous.

- "S'ils te croient incapables d'enseigner la botanique ou l'agriculture, crois moi, j'irai moi-même leur mettre mon pied au derrière.".Younes rit. Elle avait toujours les mots qu'il fallait pour lui remonter le moral. Doucement, il approcha la vieille femme de lui pour l'enlacer. Malgré son âge avancé, elle restait forte et vigoureuse, elle travaillait encore les champs, même si c'était de plus en plus dur pour elle. Normalement, les réprouvés étaient comme les anges ou les démons, ils ne vieillissaient qu'à un certain point, comme si leur croissance devait s'arrêter là où leur beauté était la plus grande. Mais elle et son mari avait fait le choix de vieillir, un choix lié à leur magie. Un jour, ils mourraient, car cela faisait partie de leur philosophie. On n'appréciait la vie que lorsque l'on était certain qu'elle aurait une fin.

- "Je te suis reconnaissant mais je doute que ce soit bien vu d'aller violenter la directrice de Basphel. Tu lui feras une lettre de mécontentement.". Younes parlait maintenant presque couramment réprouvé. Il n'avait pas un accent terrible mais cela avait le don d'amuser les individus à qui il parlait. L'effort était apprécié.

- "Je ne ferai rien du tout. Cette femme aurait tord de ne pas t'accorder ta chance. Elle perdrait un excellent professeur, j'en suis sûre. Maintenant lâche moi, je ne voudrais pas que l'on croit que je m'affaiblis avec le temps.". Elle plaisantait, bien entendu, même si elle avait bien du mal à accepter les marques d'affection de l'orine. Ce n'était pas courant ce genre de situations, d'amour envers les réprouvés émanant d'un individu d'une autre race.

Younes avait donc fini par envoyer sa candidature et, avec grand étonnement, avait reçu une réponse suite à laquelle s'était déroulé un entretien qu'il avait réussi. Bien sûr, à son retour à Bouton d'Or, sa famille de substitution lui avait organisé une fête durant laquelle il s'était énivré pour la première fois de son existence. Il n'aimait pas boire à n'en plus pouvoir, préférant garder un corps et un esprit sains, mais pour l'occasion, il s'était laissé aller. Son Zul'Dov s'en était retrouvé complètement mélangé, ce qui avait provoqué l'hilarité générale. Il n'était pas réprouvé mais il vivait au rythme de leur coutume, il faisait partie du village, comme une pièce ajoutée qui avait fini par se fondre dans le décor. Maintenant qu'il avait un emploi, il pourrait aider un peu plus sa famille, acheter plus de graines, peut-être même se procurer des plantes rares qui améneraient à l'économie réprouvée quelque chose. Il n'en oubliait pourtant pas sa race d'origine. Il se sentait entre deux mondes qui n'étaient pas en conflit, qu'il acceptait, au contraire, comme une richesse.

Aujourd'hui, il était à Basphel, près de la directrice en personne et entouré d'autres professeurs qui attendaient, tout comme lui, le jour où ils pourraient enseigner. Ce jour arriverait, il n'en doutait pas. D'un naturel ni discret ni provocateur, il attendait simplement que les choses se passent, n'osant pas déranger les gens mais tout de même prêt à accueillir toute conversation amenée par autrui. Seulement, contre toute attente, un événement imprévu se produisit. Des étudiants semblaient, apparemment, prendre un mâlin plaisir à se faire remarquer de façon peu convenable. La directrice voulut se charger de l'affaire mais l'orine se dit que, peut-être, elle aurait besoin d'aide. Il avait l'habitude des individus comme elle. Peut-être avait-il tord mais elle lui semblait indépendante, peu encline à recevoir de l'aide, tout comme l'avaient été les réprouvés chez qui il vivait au tout début. Il prit donc le parti d'aller chercher les fauteurs de trouble de son côté, ayant un avantage considérable : ils ne le connaissaient pas encore.

Se baladant parmi les visiteurs en prenant une mine intéressée par l'architecture des bâtiments, il mit sa bourse en évidence. Après tout, un bon pêcheur devait avoir l'art de fabriquer de bons apâts. Et il ne tarda pas à faire mouche, l'une de ses grandes mains s'abbattant sur le poignet d'un adolescent au masque de porcelaine qu'il ne retira pourtant pas, se contentant de bien le tenir.

- "Bonjour, je m'appelle Younes, professeur d'agriculture et de botanique. Enchanté.". Puis il rit, sans être moqueur, simplement amusé par la situation.

- "Je ne voulais pas que l'on commence ainsi les présentations mais puisque vous avez enfreins le règlement, je vais de ce pas vous conduire devant la directrice.". Les choses étaient ainsi, même si cela le peinait un peu. Néanmoins, il fallait apprendre à ces jeunes esprits à bien se tenir en communauté, afin que la cohésion du groupe ne s'en trouve pas ébranlée. Bien sûr, l'orine savait qu'il existait des rivalités entre les différentes maisons, mais il n'en mesurait pas encore tous les aspects. Il était nouveau et prendrait conscience des choses petit à petit.

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Mer 29 Oct 2014, 17:03

Assis à même le sol devant un feu de bois noirs aux flammes vertes, une jeune enfant – qui n’en était plus une depuis fort longtemps – regardait avec une grande attention quelque chose, immobile dans un vieux fauteuil de cuirs tanné par les années de dur service. Mais cette chose n’était pas si figée dans le temps que cela, et après une quinte de toux affreuse qui aurait pu décrocher les poumons de n’importe qui, une vieille femme au regard illuminé se tourna vers l’Ombre, Milady. Elle tenait entre ses mains un très vieux livre, dont ses doigts tremblotants et tachés de petits points sombres étaient les seuls autorisés à en parcourir les pages. Ouvrant alors au hasard le livre à un chapitre, elle s’éclaircit à nouveau bruyamment la gorge et reposa convenablement son vieux châle miteux sur ses genoux calleux. Au même moment, l’on aurait pu surprendre une lueur d’intérêt mais également d’inquiétude dans le regard de la jeune fille aux cheveux d’ébène, bien qu’elle reprit rapidement une expression qu’elle espérait neutre. Alors l’ancienne commença enfin à lire. « Il était une fois, dans une contrée fort lointaine, une jeune fille au mœurs bien en avance sur son époque qui aimait beaucoup les garçons de très petite taille… » Mais Milady avait déjà entendue cette histoire-là la veille, et ne pouvait décemment pas souffler – ou plutôt hurler – à l’oreille de son illustre ancêtre que celle-ci était quelque peu sénile… Ainsi, elle se risqua pour une réaction quelque peu plus diplomatique et peut-être un peu plus intéressante également. « Mamie, tu ne voudrais pas me raconter une de tes histoires à toi ? Tu ne parles jamais de tes aventures ! » L’Ombre chercha rapidement du regard dans la pièce une quelconque piste afin de diriger la vieille femme dans son récit, mais il était assez difficile de ce décider tant le salon regorgeait de petits bibelots tous plus étranges et inhabituels les uns que les autres. Finalement, ce fut les reflets des flammes sur un écusson qui attira son œil plus que tous les autres trésors de la pièce. « Tiens, par exemple, ce béret, il n’appartiendrait pas à l’université de Basphel ? » L’ancêtre se gratta quelques secondes son cuir chevelu qu’elle était entrain de dégarnir par la même occasion avant de refermer sèchement son grimoire de contes, puis se pencha avec une infinie lenteur sur le côté afin d’attraper la fameuse coiffe. Elle n’aimait pourtant pas être interrompue, mais appréciait cette curiosité forte chez sa petite fille et était ravie de pouvoir l’assouvir tout en se remémorant le bon vieux temps. « Ah ! Pas bête la mioche ! Mais ce n’est pas tout à fait ça. En fait, j’ai emprunté celui-ci à un garnement. Tout une histoire ma petite ! Tu es prête à l’entendre ? » Et puisqu’elles avaient toutes deux l’éternité devant elles, Milady accepta volontiers, ravie de ne pas entendre une nouvelles fois les folles aventures de cette dévergondée à la peau pâle comme un cadavre gelé.

Ma fois, je ne sais plus bien à quand cela remonte, ni pourquoi exactement je me suis rendue là bas. M’enfin ! La curiosité de la Famille Eternam n’est plus à prouver ma petite, tu es là encore pour y faire honneur, et au moins tu sers à quelque chose ! Mais soit, passons. Je trainais donc ma pauvre vieille carcasse sur les Terres Émeraudes, à la recherche de quelques plantes, quand j’ai vu une sorte de gros ballons qui descendait au sol. Penses-tu, j’ai été fichtrement intriguée par ce truc et m’y suis rendue aussi vite que mes fichues guiboles le voulaient bien ! Et figure toi que c’était… un dirigeable ! Et oui ma petite soupe aux verrues plantaires ! Un beau dirigeable ! Et à ton avis, qu’est-ce qu’une sorcière comme moi a bien pu faire en découvrant cela ? Monter dedans pardi ! Bon, c’est vrai que je ne savais pas vraiment où il allait. J’avais bien l’impression que quelqu’un m’avait dit quelque chose, mais avec tout ce monde, pas moyen de sortir à temps mon sonotone ! M’enfin dans tous les cas, je n’étais pas déçus de mon choix, quand j’ai découvert où nous nous rendions. Basphel… Une sorte d’école interraciale… Très bonne initiative si tu veux savoir mon avis – et même si tu ne veux pas - . J’ai toujours été d’avis qu’y envoyer des jeunes futurs sorciers serait intéressent, même juste pour voir leur évolution… Mais bon, ce n’est pas une vieille peau comme moi qu’on va écouter ! Mais… où en étais-je moi, déjà ?

* Milady se retint d’intervenir, de peu de dévier à nouveau sa grand-mère sur un autre chemin, et se contenta d’attendre patiemment en la regardant se torturer les nombreuses rides de son front. * Ah oui ! C’est bien ça ! Donc après être montée dans cette nacelle portée par un gros ballon, je suis arrivée à cette fameuse université, que je n’avais jamais eu la joie de visiter et ce malgré mon grand âge… Oh, tu t’imagine bien que j’ai tout de suite commencé à laisser fureter mon regard un peu partout, mais on ne m’a pas vraiment laissé l’occasion de partir seule en exploration… A peine débarqué que tous les simples visiteurs, donc tous les gens comme moi qui n’avaient pas de mioche à inscrire ou bien qui n’avaient pas étudiés là-bas furent rassemblés. Et là, et bien si je me souviens correctement de la chose, il me semble que ce fut la directrice en personne qui nous fit le grand honneur de nous faire une petite visite guider. Bien entendue, j’ai tout de suite vivement protestée ! Mes pauvres jambes ne sont pas faites pour caracoler ! M’enfin, la curiosité est plus forte que tout, et j’ai suivis le groupe !

* L’Ombre la regarda avec des yeux ahuris, ayant beaucoup de mal à imaginer que sa mamie ait pu suivre qui que ce soit tel un mouton… Cela n’allait absolument pas avec l’image de femme au fort caractère qu’elle avait d’elle ! * Bah ne me regarde pas avec cette tête de poiscaille ma pauvre petite moule avariée ! Quand t’es quelque part que tu connais pas, et avec autant de monde, c’est bien plus intéressent et constructif de suivre la marche pour obtenir des informations ! Ah la jeunesse… Ce n’est plus ce que c’était… Vous m’exaspérez ! Mais bref, là n’était pas tout l’intérêt de la chose… Figure toi qu’il y a des élèves bien indisciplinés dans cette école ! On avait à peine commencé à avancer que certains c’était mit à crier au vol… Et paf ! Des ptits avec des masques blancs détalaient comme des lapins ! Roh… Tu aurais du voir la tête de la directrice quand elle a compris ce qui venait de se passer ! Pas qu’elle y ai vu grand chose mais les gens se sont plains comme des gamins à qui tu viendrait de chopper le bonbec ! Hoho ! Et je riais ! Ça me rappelait ma jeunesse et toutes les sacriponneries que j’ai pu faire !

* La demoiselle regardait son ancêtre avec une certaine crainte, se doutant que les farces dont elle parlait devaient être bien plus… graves… qu’un simple vol, qu’elle s’imagina être de bourses… Mais montrer son inquiétude aurait été la plus grave de ses erreurs, et depuis qu’elle connaissait cette sorcière, sa nature d’Ombre qui l’empêchait de ressentir la moindre émotion se montrait plutôt utile… *  Mais après coup, entendre tous ces pleurnichards avait finit par m’agacer. Et je peux te dire que ceux qui m’ont énervés dans ma longue vie ne sont que très rarement dans leur état premier à l’heure qu’il est ! Lady d’Ovipa, c’est comme ça que s’appelait la directrice, était partit à la recherche des voyous, en bonne femme quelle m’avait semblé être. Et malgré mon corps, j’étais partit à sa suite, frappant énergiquement de ma canne à chacun de mes pas, histoire que l’on s’écarte de mon passage. Mais malheureusement, la dame allait bien trop vite pour mes pauvres petits panards ! Oh… Et mon souffle non plus n’était pas dans un jour de fête… Mais une Eternam n’en démord jamais ! Je ne pouvais pas cavaler partout ? Tant pis ! Je m’étais décidée à visiter chacune des salles, jusqu’au lendemain si il le fallait ! Et c’est ce que j’ai fais. Mais je ne sais par quel jeu d’Aether, les gosses n’étaient pas si loin que ça et je n’ai pas mit plus de deux heures à les retrouver. Je les avais repérés, de leurs petits rires cristallins qui vous donne envie de leur arracher les cordes vocales…

* En s’imaginant la scène, car elle savait sa mamie parfaitement capable de s’amuser d’une telle horreur, l’Ombre ne put s’empêcher de détourner les yeux un moment, elle pour qui les enfants étaient parmi les êtres les plus sacrés de ce monde. Par chance, la vieille ne lui donna pas plus longtemps l’occasion de laisser son imagination fertile courir et enchaîna rapidement son récit. * Rah je regrette tant ma force d’antan ! Dis toi que les retrouver ne fut pas la fin de mes ennuis… Encore fallait-il les arrêter ! Et je me doutais que ce n’était pas en leur donnant des coups de canne que l’affaire serait dans le sac ! De plus, je n’avais encore retrouvé que très peu de magie, et je trouvais cela bien dommage de la gâcher pour récupérer des biens dont je me fichais amplement ! Ah mais je ne t’ai pas dit ! Tu dois surement te demander pourquoi j’aurais aider la directrice non ? M’enfin, réfléchis un peu pauvre gourde ! Ne t’ais-je pas déjà dit qu’il fallait toujours rendre service à plus puissant que toi ? Irrécupérable… Heureusement que ta sœur, elle, a bien retenue cette leçon-là… Tu devrais prendre un peu exemple sur elle !  Mais j’en étais où moi déjà…

* Milady avait finit par accepter qu’encore une fois, elle n’était pas à la hauteur d’un membre de sa famille, mais cela ne voulait pas dire qu’elle n’en souffrait plus, au contraire… La tête basse, elle n’écouta même pas la fin du récit de son illustre ancêtre, et disparut simplement de la pièce dans un nuage de fumée sombre, comme un fantôme. Ce que la sénile femme qui n’avait plus toute sa tête ne remarqua que le lendemain… Et pour le fin mot de toute cette histoire… * Ah ! Voilà ! Après ça, j’ai décidé que le plus simple serait de crier à pleins poumons, tout en gardant la porte fermée par ma canne… Le reste, je ne m’en souviens pu bien… Quand au béret, je l’ai trouvé qui trainait dans un coin, il m’a plu alors je l’ai simplement emporté ! Une bien ennuyeuse histoire, en fait…

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Ven 31 Oct 2014, 03:22

- Mesdames et Messieurs, veuillez je vous pries bien rester sur la ligne de droite et attendre votre passage de contrôle dans le dirigeable. Nous vous rappelons qu'il est interdit de doubler et que les personnes handicapés sont prioritaires. Merci de votre compréhension.

Les sourcils de la belle vampire, c'étaient légèrement foncés lorsque l'annonce venait d'être transmise. En ce jour où le temps était resplendissant et où son ombrelle avait une très grande utilité, Heavenly était restée quelque peu éloignée de la foule, observant la scène qui se déroulait devant elle, dans une expression dès plus neutre. Pourtant bien qu'elle cachait parfaitement ses émotions, la jeune était assez contrariée. En ce merveilleux jour où elle avait prit une petite journée de congé dans tout le boulot qui l'attendait, elle présentait déjà que sa journée n'allait être pas de tout repos. Était ce une habitude ou un pressentiment ? Elle ne serait que dire à vrai dire. Mais tout ce qu'elle savait c'était qu'elle allait devoir se débrouiller autrement pour atteindre cette île flottante où se trouvait Basphel, l'institut privé d'élite. Car effectivement, si pour certaines personnes ayant la capacité de voler, ou ayant un moyen de transport à leurs dispositions. Ce n'était pour eux, guerre difficile d'y accéder. Mais pour les personnes n'ayant ni plume dans le dos, ni bête à plume à leurs dispositions, c'était une autre affaire. Et pour ses personnes là, l'unique moyens pour eux d'y arriver était de prendre l'immense dirigeable. A la base, c'était ce que la belle vampire voulait faire. Mais voyant la monstrueuse queue qui s'étendait de minute en minute. Heavenly n'avait plus très envie et sentait sa motivation disparaître.

Il fallait dire qu'il était assez rare pour la jeune femme de se permettre de prendre un jour de repos. Ce temps lui était précieux comme un trésor. Et l'entourage qui la connaissait savait qu'elle avait une sainte horreur de perdre son temps. Ce qui était bien ironique venant d'une créature dotait de l'immortalité. Mais voilà, l'université de Basphel, était un endroit qu'elle avait toujours rêvait de visiter.  Pas pour s'imaginer se mettre dans la peau d'une étudiante ou encore par amour de la connaissance. Non juste parce qu'elle aimait apprécier les bonnes choses, tel que l'art et l’architectures. C'était dans l'ordre des choses de se cultiver et de se servir de ses connaissances afin de les puiser dans de longue discutions interminables. Bien sur elle aurait pu user de sa magie de téléportation pour y être directement. Mais la distance et la magie qu'elle aurait puisée, aurait été bien trop énorme et trop fatiguant pour elle.  Alors qu'elle qu'apprêtait à rebrousser chemin, quelque chose avait soudainement captiver son regard qui c'était alors aussitôt illuminé par intérêt. A quelque pas de toute cette agitation, un homme restait en retrait en compagnie d'une monture ailé. Il s'agissait d'un grand faucon à la taille de Bélial, la monture quelque peu indiscipliné d'Aradan, le réprouvé qu'elle avait rencontrée par deux fois. L'homme qui semblait désintéressait par ce qui se passait autour, était en train de préparer son compagnon. Voilà une opportunité dont Heavenly voyait. Une opportunité qu'elle qu'elle avait aussitôt saisie sans la moindre hésitation.


- En voilà un joli compagnon que vous avez là fit elle de sa voix mielleuse en s'approchant de l'homme.

Son regard légèrement blasé c'était alors levé vers elle avant de s'écarquiller devant la beauté surréaliste qui se trouvait devant lui. L'effet qu'elle avait sur les êtres ne l'étonnait pas vraiment. Elle avait parfaitement consciente que son aura et de son charisme indéniable et elle savait parfaitement user à sa guise. D'ailleurs n'était pas maître des apparences ? Comme si il avait perdu sa langue, c'était à peine si il arrivait à avaler sa salive. Faisant comme si de rien n'était, Heavenly c'était rapprochée de l'animal qui s'est laissée docilement caresser. Peut être lui aussi charmé par la succube qu'elle était.

- Etes vous son maître ? demanda t'elle avec douceur

- Oui...Euh non...Enfin oui enfin je... bafouilla le jeune homme

Tout en pouffant légèrement de rire avant de se noyer son regard dans les siennes, la belle vampire fit

- Des compagnons alors. Je vois, vous en avez de la chance. En plus d'être beau, j'imagine qu'il vous est bien utile. Qu'est ce que j'aurai aimée avoir moi aussi un faucon tel que lui. Cela m'aurait évité de faire la monstrueuse queue là bas soupira t'elle

- Vous allez à Basphel ? demanda l'homme

Hochant la tête avec un petit sourire sur ses lèvres. Ce dernier avait rapidement regarder son faucon avant de regarder la jeune femme et de rougir de plus belle. Tout en ce grattant les cheveux ce dernier fit

- Si vous le voulez Darch et moi on peux vous y amener.

Et le tour était joué. Voilà comment Heavenly avait tranquillement manipulait cet homme pour obtenir ce qu'elle voulait. Montant sur la monture et s'accrochant au jeune homme, la jeune femme avait de ce fait gagnée un temps fou et une fois arrivait à destination, cette dernière avait remerciée le jeune homme avant de le quitter sans chercher à lui laisser quoi que ce soit en contre partie. Marchant jusqu'à l'entrée de l'académie, des personnes déjà présents, étaient rassembler en masse devant le portail grand ouvert. Elle pouvait rapidement distinguée les groupes tel que les anciens qui parlaient du bon vieux temps se remémorant les histoires du passés. D'autres personnes plus jeunes essayant de s'intégrer aux anciens afin de se faire une idée de se qui pourrait les attendre. Et d'autres comme elle, qui semblaient particulièrement intéressés aux programmes de la journée. Se dirigeant vers la file de simple visiteur, l'université en elle même était bien majestueux de l'extérieur que surement de l'intérieur.

- Allons approchez approchez. Soyez les bienvenues, je me nomme Avril d’Ovipa, doyenne de cette institue. Que tous les visiteurs venus pour visiter notre prestigieuse académie me suivent. La visite ne va pas tarder à débuter.

Suivant tranquillement les personnes, elle sentit alors quelqu'un la bousculer dans la masse de gens. C'est alors que levant son regard, ses yeux c'étaient légèrement foncés en apercevant des têtes masqués du balcons qui se tenait au dessus de la façade auquel ils étaient tous regroupés. Sortant alors de leurs poches des petits ballons d'eau avant de les jetés sur eux, Heavenly avait légèrement inclinés son ombrelle vers le devant afin de se protéger de l'artillerie. Hélas pour les personnes à ses côtés, si certains avaient eut la chance d'esquiver; pour d'autre ce ne n'étaient point le cas.  Tromper jusqu'au os, certains avaient poussait des cris mais ce n'était pas terminer. Les balançant ensuite de la farine par dessus, avant d'éclater de rire, Avril semblait quand à elle complètement scandalisé devant les petits farceurs.

- Vous....Comment osez vous ?!!! Descendez immédiatement !!!! hurla la bonne femme

Tournant le dos avant avant de baisser leurs pantalons, voilà que le spectacle devenait totalement ridicule. En guise de bienvenu, non seulement ils avaient droit à un accueil digne d'une mascarade mais en plus, ils avaient la vue sur leurs petits postérieurs. C'était du joli...Mais il était vrai que cela avait légèrement fait sourire la jeune femme.  Les jeunes de nos jours n'avaient décidément plus aucuns respects. Mais bon ce n'était pas ses affaires...Du moins c'était ce qu'elle pensait jusqu'à ce qu'elle vit des mains d'un de ces chenapans sa bourse....Non seulement il y avait sa bourse, mais en plus de cela....Ils en avaient pleins d'autres !

- Hé mais c'est ma bourse ! Cria une femme

- C'est la mienne aussi ! cria un homme

Quand avaient ils fait cela ? Ce rappelant de la bousculade un peu plus tôt. Perdant son sourire...Rectification...Cela ne l'amusait en faite pas du tout. Les mioches !!!  Alors que la directrice en rogne avaient commençait à les poursuivre. Elle devait avouée que cette bonne femme faisait peur. Non seulement elle courait très très vite mais en plus son air menaçant et sévère, n'annonçait rien de bon. Sauf que voilà, Heavenly n'était pas le genre de femme à se laisser faire non. Elle devait admettre, elle c'était fait avoir en beauté ! Mais si cela c'était produit une fois, cela ne sera pas deux fois. Ils allaient très vite comprendre ce que c'était que de se confronté à une vampire comme elle. Se téléportant, alors que la petite bande était en train de courir en riant, Heavenly était apparu devant eux. Stoppant net avant de la regarder légèrement stupéfaits. Sans doute l'effet de sa beauté y était pour quelque chose, mais très vite ces derniers entendaient de loin le cries de la directrice qui, les ramenaient rapidement à la réalité.  Tout en faisant pencher son ombrelle légèrement en arrière cette dernière avait tendu sa main gauche avant de murmurer

- Ma bourse...

- Cause toujours fit une des personnes masqué

Se mettant à courir et de séparer en deux groupes afin de la contourner et la déstabiliser. La belle vampire avait poussée un soupire. Qu'avait elle dit, son pressentiment se révélait une fois encore juste. Tout en usant de sa magie du contrôle de vent, vu la hauteur auquel cette île flottante était. Il était inutile pour la jeune femme d'user de la météo pour invoquer le vent, le temps était parfait. Provoquant une rafale afin de les ralentir, bientôt chaque pas pour eux étaient en vains. Sans bouger, cette dernière avait légèrement cligner du regard avant qu'un bourrasque souffla les projetant tous en arrière.  Se retrouvant au sol leurs fesses par terre, ces derniers tiraient une grimaces,, leurs masques ayant étaient emporté par le vent, leurs visages étaient maintenant à découverts. Tout en poussant de petits paroles incompréhensible certains avaient commencer à lever leurs tête avant de tirer une sale tête. Il était vrai cet instant elle aurait presque dis que leurs visages étaient aussi blanc que le sien...Peut être même légèrement bien plus. Car effectivement, juste devant eux se trouvait....Cette chère directrice. Et vu son visage, ils y en avaient qui allaient sans doute passer un sale quart d'heures. Tout en le menottant d'un lien magique cette dernière hurla

- Lieben, Phantohive, Spencer, Heiford, Fannel, Enalorya, Lorzia  vous êtes une honte pour cette académie !!!! VOUS ETES PUNIS !!! Dans mon bureau tout de suite !!!!! hurla t'elle avant de se tourner vers un surveillant Vous là bas veuillez à remettre toutes les bourses aux visiteurs et trouvez quelqu'un pour continuer la visite. Quand à vous mademoiselle, je vous remercie pour votre aide.

Sur ses simples paroles stricte bien que reconnaissant mais très expéditives, cette dernière tira les oreilles de l'un avant de le traîner et de forcer les autres à la suivre. Effrayant....Une chose était certaine, elle était assez heureuse d'avoir passait l'âge de ne plus étudier. Rah les jeunes !

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Lieu de septembre / octobre - Portes-Ouvertes à Basphel

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