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 Lieu de septembre / octobre - Portes-Ouvertes à Basphel

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Ven 31 Oct 2014, 23:12

Les ressors dorées de ce matin apportaient à ce ciel, dont le bleu ne lui avait jamais paru aussi infini que par la grâce de ces îles suspendues, une chaleur radieuse, pendant qu’ils patientaient le calme départ de cet étonnant dirigeable dont les teintes neutres se moulaient à merveille avec l’ambiance générale. L’agitation croissait un peu autour d’elle, sans être trop forte au vu de la matinée naissante. Elle-même semblait avoir encore les esprits un peu embrumés, un sommeil ayant étrangement du mal à la délester, fut-ce à tel point la première fois qu’Elias en gardait de lourdes paupières. Ironiquement, elle s’attarda à se dire que ce fut peut-être parce que les choses allaient.. d’un ‘bien’ d’une telle douceur. « Il y a tant à voir tu verras. » Un petit sourire amusé transperça son regard lointain. Ed paraissait vouer une telle adoration à cette école, ça lui ressemblait tellement peu, lui qui aimait accorder un tel détachement à un peu tout et n’importe quoi. Peut-être une certaine fierté vouée à ce qui nous a formé ? Il était vrai que de Déchu collectionnait les péchés dans la plus belle définition de son âme. Elle douta qu’en une journée elle put voir toutes les splendeurs qu’il lui attachait, et n’avait malheureusement pas plus de temps à pouvoir y accorder – même s’il fallait désormais avouer que sa curiosité avait nettement été piquée. Le remous voltigeant du transport vivifia l’ombre mordorée de sa chevelure et l’éclat piqué de son regard azuré qui se perdait enfin en plongé sur les spectaculaires façades offertes à l’aube.

« Je suppose qu’on se sépare là ? » S’enquit la jeune femme, encore escortée du jeune commandant mais dont le regard bien vacant lui exprimait déjà la suite naturelle des choses. « Oui, je te retrouve à la fin de la journée ? N’oublie pas de rejoindre la directrice. » Elias ne fit que brièvement acquiescer, que sa silhouette s’était déjà moulue parmi toutes celles qui avaient débarqué avec empressement. Probablement avait-il des affaires personnelles à régler, ou seulement une vie dont – à vrai dire – elle se moquait suffisamment pour ne pas regretter son absence, quand bien même elle apprécia avoir décidé de l’y accompagner. Après tout, était-elle curieuse. Rapidement, parmi les petits groupes qui se formaient, les voix emmêlés dont sa tête, encore peu encline à être parfaitement réveillée mais assez fière pour ne pas se faire dépasser, chercha à en comprendre l’organisation. Les nouveaux étudiants étaient si facilement discernables de par leur jeunesse, un amour de sourire embauma ses lèvres comme son ouï repéra par hasard celle qu’il lui fallait ainsi donc approcher. Elle n’avait pas imaginé qu’on les laisserait se promener à leur convenance en effet mais.. un tel suivi démangeait un peu sa nature indépendante, une visite autoguidée dont elle comptait tout de même bien profiter.

« Bienvenue à Basphel ! »
La voix claire, mais aux intonations sèches, lui apprit l’arrière-goût immédiat de ce grade bien défini, sans l’offenser. Diriger une école ne devait pas être une partie de plaisir, notamment discrètement les bordures lactescences des orbes alors qu’elle permettait à tous les plus curieux qu’elle de se mettre plus en avant, préférant au discours et aux premières désignations une propre discrète observation. Le lieu revêtait un espace définitivement accueillant, elle s’y sentait bien, ou son esprit avait-il décidé de tout apaiser dernièrement ? Quelque part, avait-elle été assez septique par cette histoire d’école permise à chaque race, un idéalisme un peu trop exacerbé pour qu’il put survivre longtemps dans la mentalité de ce monde. « La visite vous plaît ? » L’interrompit une voix chantante, à l’accentuation si belle, délicate et polie qu’Elias en fut muette avant même de découvrir le charme infinie de celle qui venait de l’interroger. « Elle vient à peine de commencer, alors j’imagine… » Se prit-elle néanmoins à réagir, poursuivant les mèches raffinées d’un brun satiné qui coulait par l’encoche d’une broche perlée de nacre sur des épaules à moitié dénudées par une robe au riche et ample tissu dont les couleurs vives mais terriblement harmonieusement rehaussait un teint ambré qui ne pouvait laisser personne indifférent. « Vous êtes une professeur ? » « Non ! » Rafraîchit sa bouche éclose sur deux pétales rouge sang, dépliant un sourire exquis. « Je suis l’orine d’un professeur qui y officie, je m’appelle Vae-Lynn. » Et elle s’étalait avec une aisance qui, au de-là de la bienséance, gagnait les naturels des affres de la sensualité tendrement provocante, et certainement pas par un vouloir inconscient.

L’enchaînement de la conversation lui parut moins inintéressant, peut-être parce que l’orine dégageait une odeur fleurie par sa présence qui mettait immédiatement à l’aise, où chaque mot invitait une réponse instinctive de la part de son interlocuteur. Douce, mais clairement pas innocente, généreuse, mais certainement pas charitable. Leurs paroles s’interrompirent lorsqu’une bande d’enfants les traversèrent sans la moindre précaution, bousculant des membres de leur petit groupe qui en râlèrent sans ménagement. Quelques mots secs de la directrice retentirent sans que cela n’eut plus de résultat qu’une déferlante de rires amusés, suivis par le grondement de quelques visiteurs .. dont les possessions avaient subis un rapt dès plus embêtant dans le cadre de cette journée. « Ce ne sont que des enfants, nous allons nous en occuper. Ne vous en faites pas. » Le minimum usé avec la salive d’un ton économisé mais respectueux, cette femme savait tenir son établissement. « Peut-être pourrions-nous l’aider ? Je n’ai rien de mieux à faire de toute façon ! » Le pétillement des pupilles de Vae-Lynn laissèrent pantoise quelques secondes l’ange, évidemment .. elle n’avait pourtant pas la moindre intention de refuser.

« N’avez-vous pas été à l’école ? » Continua-t-elle sur le ton parfait de la conversation qui était le sien, incessant et pourtant si fluide qu’il n’aurait pas été dit à Elias qu’elles avaient enchaînées depuis le début. « Si, bien sûr … mais cela était différent. » Malgré tout, à travers les quelques couloirs que les deux jeunes femmes traversées désormais en solitaire, agrémentés par quelques passages d’étudiants aux âges tout à fait diverses, l’orine n’avait pas encore réussi à accéder aux plus mystérieuses parties de son être. Et c’était à s’en réjouir car l’ange aurait sérieusement commencé à s’inquiéter de cette étonnante influence qu’avait la beauté, ou la souplesse du charisme, de cet être féminin. « Vous venez de loin alors ? » La gorge rieuse et sucré, et pourtant d’une telle maturité, arrivait si bien à contourner les indiscrétions que sa tête blonde se contenta d’acquiescer, ce qui satisfit si bien Vae-Lynn qu’elle en aurait presque ajouté quelque chose. Si seulement, elle n’avait pas encore à peu près assez de discernement. « Les enfants ont un jeu favori pour échapper à nos surveillants, et cela se passe .. à la bibliothèque. » « La bibliothèque ? » « Oui, ils utilisent un sort leur permettant de s’enfermer dans des livres ! Une sorte de cache-cache bien dissimulée vu que ceux qui leur courent après n’ont généralement pas le talent de savoir de quels livres protecteurs il s’agit. Et bien souvent, lorsqu’un enseignant plus aguerri intervient, les chenapans ont réussi à filer. » Et cela sans que cela ne parut grandement l’agacer, mais n’était-elle sûrement pas affectée à l’école, d’après ce qu’elle avait compris. Décidant d’enfin subsister l’étrange beauté de l’orine à ça vu pour ces monceaux de livres chargés par des étagères qui, bien qu’entretenues, paraissaient avoir soutenues bien des années déjà, Elias ne put empêcher un souvenir bien cocasse arranger un sourire sur ses lèvres ténues. Au moins, ces livres-là ne risquaient pas de devenir de vraies pipelettes ! « Comment allons-nous faire pour les retrouver ? » S’enquit-elle, effeuillant de la pulpe de ses doigts quelques titres d’ouvrages. Il était inutile de préciser que ses pensées vagabondaient déjà vers les possibilités que cet endroit pouvaient receler pour ses recherches… « Depuis quand cet endroit existe-t-il ? » « Basphel ? Depuis l’Ere de la tyrannie. » « L’Ere de la tyrannie… » Son murmure engorgé dans ses souvenirs disparus quelques instants des tours imprenables de ces îles, capturés par une mémoire bien déliquescente. « Kassä ? » « L’histoire n’est pas ma matière de prédilection, mais oui il me semble. » Seulement la mémoire de l’ange n’allait pas plus loin, massant douloureusement les fibres tendus de son front pour rediriger sa main sur sa poitrine où sa noire maladie s’était accru le temps de son vague malaise. Comme à chaque fois qu’elle réalisait la difficulté qu’il lui fallait pour reconstituer ses souvenirs, sans que cela ne fut jamais étonnant.

« Venez. » L’enjoignit Vae-Lynn, d’un arc de bras délicat où fleurissait la nudité de son épaule et de son poignet élégamment arqué. Ce ne fut qu’une fois rejointe que l’orine sortit enfin d’une de ses immenses manches un.. poudrier, aux grains tout à fait semblable à ceux qu’on pouvaient appliquer sur les joues, mais particulièrement plus fin et plus défini. Son souffle léger s’abattit dessus, enfouissant une quantité de poudre dans l’atmosphère qui parut rapidement attiré à différents points de la bibliothèque. Lorsque les grains se stabilisèrent enfin dans un scintillement léger mais incroyablement visible au milieu des ouvrages anciens, Elias comprit assez aisément. « Ce sont les livres où ils se sont réfugiés, c’est ça ? » « Tout à fait. Je vais vous apprendre le sort pour y plonger. Il n’est pas compliqué, ne vous en faites pas, si même de si jeunes êtres arrivent à le maîtriser. » La magie n’était pas tout à fait son fort, mise à part les quelques transformations qu’elle effectuait régulièrement, sa magie blanche, et les sens qu’elle n’était presque sûre de ne pouvoir contrôler avec perfection que chez celui qui l’y avait envouté, ses dons demeuraient particulièrement limités. Mais ce n’était pas comme si elle allait l’avouer de vive voix. « Bien sûr… » Sa vague hésitation n’avait pas non plus tenté de tout dissimuler, ouvrant un sourire parfait sur les lèvres amusées de Vae-Lynn, dont la pose intuitive permit de présager son plaisir malicieux d’instruire l’ignorant.

Le premier passage fut particulièrement éreintant, sans réellement l’être. Ce n’était ni une fatigue psychique, ni une fatigue physique .. autre chose, autre part, dans son corps. Ses doigts profondément serrés dans l’épaule du gamin boudeur qu’elle ramenait défaillir presque lorsque les étalages de la bibliothèque les entourèrent presque – mais Vae-Lynn eut tôt fait vite d’un seul regard complice dans ses agissements de le dissuader d’en faire plus. Cette orine avait une attitude tout bonnement extraordinaire, constata l’ange alors que son souffle se reprenait doucement. « Vous pourrez continuer ? » Ce n’était pas à discussion, elle n’était pas aussi fragile. S’approchant du suivant, une bordure reliée dont les inscriptions présageaient de magnifiques paysages, à peine son index et son majeur l’eurent effleurés que son corps se dégagea en fine particules blanches pour s’engouffrer dans le livre. Réaliser qu’elle n’était pas dans le monde réel avait quelque chose de grisant… et d’effrayant. Les Terres Arides, avant .. Enfin, à la façon dont l’auteur les avait imaginées. Ainsi donc, un livre ne rendait pas la réalité si elle n’avait pas été bien écrite. Cependant .. associé à la vitalité des livres de la Forteresse par exemple, ce don pouvait avoir des propriétés fascinantes .. Ou alors, dans la bibliothèque de l’Antre. Mais.. elle n’était pas tout à fait là pour ça. Avisant sur le côté l’enfant qui se cachait bien mal derrière un roche encore brillant de verdure si mal encastré que s’en était trop idéal, elle aspira un bon coup pour se prémunir d’une patience pourtant encore naturelle.

Tous les faire sortir dura bien jusqu’à la bonne moitié de l’après-midi, infligeant une fatigue d’énergie magique, comme si le reste des fonctions de son corps continuait de bien fonctionner. « Je suis sûre que la directrice sera ravie de votre aide ! » Vae-Lynn semblait particulièrement l’être en tout cas, si bien que l’ange ne pouvait s’empêcher de se demander si cela ne cachait pas quelque chose de plus. Tout de même… Mais la belle orine était parfaitement impénétrable, et Elias dut se contenter de la raccompagner, aux côtés des étudiants rebelles, jusqu’au bureau de la téméraire dirigeante. « Pour quelles raisons avez-vous bien pu décidé de venir ici ? » « Faire grâce à un ami. » Vae-Lynn s’éclipsa quelques secondes le temps de remettre les enfants dont la directrice se chargerait de récupérer le larcin pour les rendre à qui de droit. « Vous n’avez donc pas l’intention de revenir ! » Reprit-elle, de retour, aussi aisément qu’avait pu commencer leur conversation. La jeune femme ne sut que répondre, pourquoi reviendrait-elle effectivement ? Sa liste de choses à accomplir avant de rentrer demeurait encore impressionnante et penser à des détails pareils .. ne lui venait pas à l’esprit.

« Elias, tu as rencontré Vae-Lynn Meficio. » La neutralité si absolue d’Ed la réveilla, rappelant à sa bonne mémoire qu’ils devaient se retrouver pour la fin de la journée. L’orine lui offrit un long sourire aussi amical que taquin, se reflétant en la parfaite mimique boudeuse du jeune commandant. Elias imaginait sans peine la complicité agaçante qui devait les lier, sans qu’ils ne furent spécialement proches. Même promotion peut-être ? « Vous avez étudié ensemble ? » « Vae-Lynn est l’orine d’Alphonse Medgar, un très vieux professeur. » « Et ? » S’étonna-t-elle, ne liant toujours pas le rapport. « Les orines .. paraissent liées à la longévité de leur maître. » Compléta-t-il simplement. Autrement dit, Vae-Lynn, fraîche, se targuait de bien autant de mystères qu’elle n’en avait donné l’impression. « Sur ce, je vous laisse. » S’inclina-t-elle respectueusement, dans la dernière arabesque d'un sensuel sourire.

« Tu as passé une bonne journée ? » Elias arqua un sourcil, dubitative, presque encore inadaptée à la relation incomplète et pourtant présente qu'ils entretenaient, n'acquiesçant que silencieusement à l'intonation quand elle permit à ces murs suspendus de contempler la vue de son dos. Le monde était décidément bien plus vaste que n'en avait gardé son imagination.

2352 mots

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Lieu de septembre / octobre - Portes-Ouvertes à Basphel

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