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 [LDC - Ombres] Équilibre en Péril !

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Lun 06 Juil 2015, 18:43


 
Équilibre en péril

 

 
Au Royaume des Ombres
 

Le Royaume fut probablement le premier lieu atteint par les violents séismes qui secouaient tout le Continent Dévasté, puisque ce dernier se trouve sous terre, et les Ombres ne savaient déjà plus où donner de la tête. Entre les quelques rares visiteurs égarés devenus en l'espace de quelques heures des sujets de tensions entre les différents partis soutenant ou non l'ouverture de la Grande Porte aux étrangers, les Listes d'Âmes à récolter s’allongeant sans cesse et les pans de quartiers entiers qui s'étaient écroulés en quelques secondes, le temps n'était pas au repos parmi les rangs des Ombres. D'ailleurs, tous s'inquiétaient de ne toujours pas avoir eu de directives de la part de leur nouveau souverain, mystérieux et dont nul n'avait encore pu voir le visage. En réalité, Milady s'était retrouvée rapidement dépassée par les évènements et bataillait contre le temps pour rattraper le retard qui était le siens. « Encore deux cents âmes en pleine mer... Je ne vais jamais avoir assez de monde pour toutes les récupérer... Agnus ? Où en est-on du sablier ? » Le Gardien du Sceau de la Trahison, le seul à connaître le visage du nouvel Esprit de la Mort, marcha droit vers une étagère de la bibliothèque de la jeune femme, et actionna un levier pour déplacer ce dernier. Derrière se trouvait un étrange sablier accroché verticalement au mur, et l'on pouvait significativement déceler un déséquilibre entre sa partie basse, comportant du sable noir, et sa partie haute, avec du sable blanc. « Hum... C'est assez critique. L'Équilibre est en train de se rompre. Nous devons agir au plus vite. » L'Ombre souveraine reposa sa plume d'oie noire et soupira longuement, posant son front dans le creux de ses mains. Elle était encore trop peu expérimentée dans l'exercice de ces fonctions, mais comprenait parfaitement la gravité des enjeux en cours. « Très bien... Je vais m'exprimer publiquement. » Agnus Dei souleva un sourcil, interloqué, et observa la jeune femme revêtir l'apparence de la mort.

Une fois ceci-fait, elle s'envola accompagné du Gardien et se plaça au dessus de la Citée principale, de telle sorte que tous purent la voir, peut importe où ses derniers se plaçaient. Elle utilisa ensuite son pouvoir d'illusion afin d'amplifier sa voix, et donna pour la première fois ses ordres publiquement. « Mes Frères ! Mes Sœurs ! Écoutez moi ! L'heure est grave ! Il nous faut nous organiser. Que les trois-quart de nos forces se rendent immédiatement à la surface et dans l'Océan. Séparez-vous en deux groupes. L'un ramènera le plus d'âmes possibles, l'autre s'empressera une fois le jugement de la Rivière fait de remplacer ces dernières dans le ventre des mères. Exceptionnellement, je veux également que certains d'entre vous protège celle qui portent la vie en elle et s'assure qu'il ne leur arrive rien. » Elle fit une halte, s'assurant que tous s'étaient arrêtés pour s'intéresser à ses propos. « Quant à ceux restant parmi nous, il nous faut nous occuper les vivants parmi nous. Faites votre propre justice, après tout, ces derniers sont sur nos terres. Tâchez de remettre en état vos Quartiers et vos Ateliers, mais ce n'est pas notre priorité. Merci à tous, je compte sur vous. Les Shimis seront également vos allier dans l'exercice de vos différentes fonction, n'hésitez pas à vous reposer sur eux. »

Puis elle repartit en direction du Château, et retourna à ses activités premières. Tant de noms s'ajoutaient aux précédents qu'elle avait l'impression d'assister indirectement à l'extinction de toute une race. Elle revêtit son apparence habituelle et se retourna vers le Gardien. « Faites-leur parvenir les liste... Oh... Et... Agnus... En ais-je fait trop ? » L'Esprit de l'Ombre était toujours emplit de doutes. Elle craignait terriblement de ne pas être à la hauteur des attentes d'Ezechyel, de disparaître dans l'oubli, de ne pas avoir pu servir sa race. Mais l'expression qu'arborait son second la rassura quelque peu. « Vous avez fait au mieux, ma Reine. » Elle soupira, se rassit à son bureau, et recommença à compter, partager, décider de ce qu'il y avait de mieux à faire. Milady avait confiance en son peuple, et savait que ces attentes seraient respectés et les missions pleinement accomplies. Car seule, elle n'était rien.

 
Explications

Ici, plusieurs choix de mission s'offrent à vous, mais elles vous sont accessibles peut-importe votre niveau, tant que vous faites intervenir dans vos écrits un PNJ adéquat. Les Gardiens du Sceau ne sont jouables qu'après autorisation de ma part par MP.

Vous avez majoritairement tous été présents lors du discours de l'Esprit de la Mort ou bien quelqu'un vous en aura rapporté l'essence. Personne ne peut soupçonner que Milady se cache derrière son apparence !

Au Royaume des Ombres :

Les sous-sols n'étant pas épargnés par les tremblements, une partie d'Umbrae, la Cité des Ombres, ainsi que du village du Faux-Semblant, s'est écroulés. le Château et le Temple sont quant à eux intactes mais vous ne pouvez pas aller au Château pour autant. Les quelques membres d'autres races présents se sont donc retrouvés bloqués sous les décombres et il faut les secourir au plus vite... ou bien récupérer leur âme [PNJ ou Joueur Niveau IV] et ramener leur corps dans l'Antre des Damnés le cas échéant. Il faut aussi remettre en état les bâtiments et maisons au plus vite et s'assurer que personne ne puisse plus pénétrer dans le Royaume tant que les secousses ne cessent pas.

Tous les PNJ du Royaume sont jouables.

Sur tout le Continent Dévasté et l'Océan :

Groupe n°1 : De nouvelles listes vous sont parvenu, et elle son relativement conséquentes. Ils vous faudra donc récupéré les âmes des morts [PNJ ou Joueur Niveau IV] sur le continent mais aussi en pleine mer. Il y a également bon nombre de marins bloqués sur des navires et encerclés par les monstres marins qui sont devenu aptes à être poussé au Suicide, ne vous gênez pas pour le faire. Vous avez également l'ordre de ramener au Royaume tout Fantôme pouvant quitter son lieu de mort.

Groupe n°2 : Afin de garantir l'Équilibre délicat entre le nombre de vivants et de morts, il faut s'assurer que toutes les mères actuellement enceinte ne perde leur rejeton. Vous allez donc, pour une fois, être chargé de protéger ces mamans et de vous assurer qu'il ne leur arrive rien. La deuxième partie de votre mission consiste à placer les âmes [PNJ ou Joueur Niveau IV] que l'on vous envoie depuis le temple dans le ventre de femmes aptes à enfanter.

Missions particulières : Si vous souhaitez une mission particulière en lien avec votre background, contactez-moi par MP directement.

Seuls les Ombres et compagnons Ombres peuvent participer à ce LDC, qui se terminera le 09 Août à minuit.


 
Gains

 Gain de participation : Une Obole (dont l'utilité vous sera prochainement expliqué)
 
Pour 1200 mots : Un compagnon Shimi qui sera à votre service [Faire la Fiche]
 
Pour 450 mots de plus - Soit 1650 mots au total : + 1 Points de spécialité au choix OU le contrôle des ombres pour votre compagnon Shimi.
 
Pour 1800 mots : Souvenirs du Défunt : Vous permet de revivre le plus beau souvenir d'une personne venant de mourir ainsi que de ressentir les émotions qui y sont liés. Attention, provoque une forte déprime après utilisation.
 
Pour 450 mots de plus - Soit 2250 mots au total : + 1 Points de spécialité au choix.

 
Récapitulatif des Gains

  - Personnage | Fiche | Gains
  - Personnage | Fiche | Gains
  - Personnage | Fiche | Gains

Qu'est-ce qu'un Shimi ?
[LDC - Ombres] Équilibre en Péril !  Shimi_10

Race : Shimi
Cette petite créature, d'une trentaine de centimètres de haut maximum, est entièrement fait d'ombre et possède deux yeux de couleurs variés, mais toujours brillants. Elle est trouvable sur toutes les terres du Yin et du Yang, dans l'ombre de n'importe quel objet ou être inanimé. Très timide, elle ne se montrera à vous que si vous faites preuve d'une grande gentillesse et patience, mais vous sera d'une fidélité à toute épreuve si vous parvenez à l'apprivoiser et vous aidera dans vos tâches quotidiennes. Son comportement naturel est un mélange d'animal et d'enfant, à la fois joueuse, craintive et curieuse. Attention, elles ne supportent pas de rester trop longtemps exposés à la lumière, et étant un être magique, peuvent être détruits par l'anti-magie. Elles ne se nourrissent pas, ne dorment pas, ne parlent pas - mais comprend parfaitement le langage commun- et vivent dans le plus grand secret... Un peu comme vous, en somme... Et ne sont-ils donc pas fait pour être vos meilleurs amis ?
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Dim 19 Juil 2015, 16:18

Il était difficile de savoir depuis combien de temps ce chaos ambiant régnait. Des heures, des jours, des semaines ? Au Royaume, le temps s'écoulait différemment, élément futile dans un monde d'éternité. Les dégâts eux, étaient bien réels, et j'avais pensé que tous morts que nous étions, nous aurions été épargnés. La Nature, ou les forces en jeu qui se déchaînaient, en avaient décidé autrement, et ne faisaient pas d'exception sur ce nettoyage par la destruction.

Les bâtisses perdaient des pans complets qui allaient s'effondrer au milieu des Ombres et des quelques visiteurs qui n'avaient pas eu la bonne intuition de visiter notre village au moment où tout avait commencé. Certains étaient indemnes, d'autres légèrement blessé, alors que plusieurs vivants agonisaient, où nous autres Ombres de bas étages nous "battions", contraints par notre malédiction, à abréger leurs souffrances en les incitant à se laisser mourir.

Même si la force n'avait que peu d'importance pour notre race, il y en avait plus prédisposé à la reconstruction que d'autres, et je n'en faisais pas partie. Était-ce pour cette raison, ou une autre que j'ignorais, toujours est-il qu'on me donna une mission, que je fis lire par un Passeur, qui dans son habit humanoïde, me regarda un instant.

- Tu dois te rattacher à un Passeur pour une mission de sauvetage.

Je pensais immédiatement à celle que j'avais dû faire il y a peu en compagnie de Milady, et me demandais encore quelle vieille aigrie j'allais devoir secourir contre son gré. Pour autant, je ne pris pas la parole, de sorte que le Passeur reprit la parole après un certain temps.

- Je dois, hmmm, nous devons protéger les vivants, plus précisément celles qui vont donner la vie sous peu. La situation est telle que l'équilibre Mort - Vie est menacé, et sans nouvelles naissances à venir, cet Équilibre pourrait voler en éclats.

Je le regardais un instant, perplexe quant à l'attribution de cette mission. Moi, sauver des femmes enceintes ? Je ne comprenais pas, je devais à bien des égards être le dernier à qui on devait assigner ce genre de missions. Je n'avais aucun état d'âme, aucune compassion pour ce événement. Jetant un bref regard vers ce qui m'entourait, je fixais de nouveau mon supérieur.

- Je ne pense pas être celui qu'il faut pour ce genre de missions, et je ....

- Je ne pense pas que tu aies ton mot à dire vu la situation, viens et cessons de perdre du temps.

La bouche encore ouverte, je me retrouvais comme un imbécile à m'être fait moucher comme un bienheureux qui venait de dire une bêtise, alors que le Passeur s'éloignait déjà, sans même jeter un regard en arrière, la discussion étant assurément close à ses yeux. Et en toute logique, je me retrouvais à le suivre dans les Ombres qui ne manquaient pas dans ce chaos.

Je pensais que nous allions aussitôt retourner à la surface, à la recherche de ces porteuses de vie. Pourtant, le Passeur emprunta un chemin qui m'était inconnu sans pour autant être secret. Il faut dire que je visitais rarement notre Royaume, encore trop affecté par tout ce qu'il représentait : ma mort, mon échec, ma punition.

Nous nous éloignions de la Cité, laissant le Château derrière nous. L'allure du Passeur était assurée, rapide, déterminée. Perplexe mais silencieux, je le suivis à deux pas derrière lui, et nous finissons par déboucher devant une cavité imposante, donnant dans une grotte à la profondeur insondable, alors que mon supérieur s'y engouffrait sans s'arrêter. Un peu intimidé je dois l'avouer, quelques secondes passèrent avant que je ne lui emboîte le pas, et ce que je vis me coupa le souffle, pour autant que j'en ai un.

Une bâtisse magistrale, imposante, nous écrasant par sa splendeur se dressait devant moi. Le contraste des deux uniques couleurs, les opposées blanc et noir, n'accentuait que plus le relief de ce bâtiment. Le Passeur avait un peu ralenti l'allure, et lança quelques mots dans ma direction :

- J'ose à croire que tu sois déjà venu ici, mais sache que tu te trouves à l'entrée du temple d'Edel et Ezechyel, les Aetheri de la Vie et de la Mort. Je dois me rendre à un endroit dont tu n'as pas accès. Attends moi ici, je reviens. Profite en pour rendre honneur à Edel et Ezechyel.

D'un appendice ombreux, il me montra la représentation d'une colombe et d'un corbeau, probablement un symbolisme de ces divinités. Je me tournais vers ceux-ci alors que le Passeur disparaissait de mon champ de vision. Je tournais sur moi-même, me reprochant de n'avoir eu la curiosité de visiter un peu plus notre Royaume. Là où je pensais n'y trouver que ruines, déprime et noirceur, il y avait des endroits qui méritaient de l'estime et de la déférence à défaut d'émerveillement et de bonheur architectural. Ces sentiments nous étaient interdits après tout.

Je ne savais pas ce que le Passeur était parti faire, mais je me doutais que cela avait un rapport avec notre mission. Ne pas m'informer pour autant n'était pas logique si je devais l'aider dans sa tâche. Il ne me connaissait, ne devait avoir qu'une confiance des plus relatives à mon égard, mais nous étions de la même race maudite, aussi, même contraints et forcés, nous étions amenés à collaborer.

Je repensais à ce discours de notre Chef Suprême, celui se faisant appeler l'Esprit de la Mort. Le ton avait été assez impératif pour nous faire comprendre de la gravité de la situation. Si les Ombres supérieures avaient vite cerné le problème et s'organisaient en conséquence, les nouvelles Ombres comme moi étions un peu désemparées, même si les listes affluaient et que notre petit monde s'affairaient en conséquence. Il était vraiment impératif que je sois capable de lire le plus rapidement possible. Je ne m'en trouvais que plus ridicule à présent.

Arpentant les pièces principales du temple, j'errais en silence, respectueux de l'endroit, mais déconnecté de la Foi qu'il fallait y témoigner. N'étaient-ce pas ces dieux qui nous avaient maudits de la sorte, nous privant de tout sentiment positif tout en clamant notre mission indispensable ? Non, je n'étais pas prêt à leur témoigner ma sympathie, ma confiance, et leur confier de mon plein gré mon existence. Alors que j'allais me retourner, je perçus deux petites orbes faiblement lumineuses me fixer avec insistance. Restant immobile quelques instants, la curiosité finit par l'emporter et je m'en approchais, pour y trouver, masqué par les ombres, une petite créature à peine plus haute que mon avant-bras, assise à me fixer de son regard sans paupières. Elle - ou il ?? - devait se sentir en sécurité ici pour ne pas fuir en ma présence, et tout en elle renforçait ce côté inoffensif.

- Salut. lui dis-je en guise d'introduction, m'asseyant en forme humanoïde à un mètre d'elle, pour me mettre à sa hauteur.

Aucune réponse de sa part, et je me demandais si elle comprenait le langage commun, ou si elle savait parler. Sans trop savoir pourquoi, je lui tendis la main, paume vers le haut, l'invitant à se manifester d'une manière ou d'une autre. Aucune réaction après plusieurs minutes passées, la scène semblant figée dans ce lieu éternel. Je n'allais pas me risquer à sourire, tant les précédentes tentatives auprès de mes rencontres vivantes s'étaient avérées catastrophiques. Aussi, n'ayant rien de mieux à faire en attendant le retour du Passeur, je gardais ma paume tendue vers cette créature, qui continuait quant à elle à me fixer, penchant parfois la tête d'un côté ou de l'autre.

Le Passeur finit par revenir, et me découvrit assis face au petit être d'ombre.

- Je vois que tu as rencontré un Shimi. Ne t'attends pas à ce qu'il te parle, ou te suive, ils sont très timides et craintifs. Maintenant, si tu as fini de t'amuser, nous devons aller porter secours à ces femmes pour conserver l'Équilibre.

"Fini de m'amuser", alors que j'en étais réduit à devoir l'attendre sagement et sans un mot d'explication. Je décidais de ne pas relever la pique, et m'éloignais non sans avoir adressé un salut de la main à ce Shimi. Suivant à regret le Passeur, nous finîmes par quitter le Royaume des Ombres.

Jamais le Continent Dévasté n'avait aussi bien porté son nom, et même l'intemporalité caractérisant notre monde mort en avait subi les conséquences. Nous parcourûmes les terres à l'abri des regards, notre forme brumeuse passant inaperçue au milieu de tant de désolation. Le Passeur que je suivais n'était pas très bavard, et je ne m'en plaignais pas. Je ressentais au plus profond de moi cette sensation déplaisante de l'esclave suivant docilement son maître sans piper mot, à la différence que mes chaînes étaient ici invisibles. Finalement, vivant ou mort, suicidé ou pas, je n'avais guère évolué dans ma condition. Peut-être était-ce là notre vraie malédiction, l'immobilisme pour l'éternité.

Après plusieurs heures à traverser le continent, nous parvînmes enfin à notre lieu de destination. Je ne connaissais pas cette ville, mais si elle avait connu son heure de gloire et splendeur, ce n'était plus le cas à présent. Presque la totalité des bâtiments étaient partiellement ou totalement détruits, et amas de poussières se disputaient le terrain avec des foyers dormants d'incendie, répandant une fumée suffocante et noire à quiconque s'y trouvait.

Au fracas des pierres et charpentes s'écroulant sur les pavés, des cris de peur, de douleur brisaient le silence pesant d'une cité où la mort rôdait à chaque coin de rue. Nous n'étions pas seuls le Passeur et moi, car un autre duo composé de la même façon que la nôtre, arriva sur les lieux, et les Passeurs décidèrent de couper la ville en deux pour quadriller le secteur.

- Il y a plusieurs dizaines de milliers d'habitants ici, et les femmes enceintes par dizaines. Nous avons deux missions. Récolter les âmes des mourants pour les insuffler dans celles de femmes avant qu'elles deviennent enceintes. L'autre sera de protéger celles qui le sont déjà pour ne pas creuser plus encore le déséquilibre Vie - Mort. Pour la récolte des âmes, je m'en occupe, mais tu peux regarder comment je fais. En silence ... Avec le temps, tu seras un jour amené à faire ce que je compte faire aujourd'hui.

Comme il réclamait le silence, je me contentais d'opiner, alors que nous nous dirigions en forme brumeuse à l'intérieur d'une bâtisse effondrée où des râles d'agonie étaient à peine audibles de l'extérieur. A peine arrivés que l'un d'eux succomba à ses blessures, écrasé par une pierre qui devait bien faire 2 à 3 fois son poids. Le Passeur s'agenouilla près de lui, et posa sa main non loin de la gorge du mourant, alors que cette boule lumineuse caractéristique des vivants se mettaient à vivoter dans une enveloppe charnelle désormais inutile. J'observais attentivement le déroulé du "rituel", alors que le Passeur se concentrait sur cette boule lumineuse qui ne cherchait qu'à s'échapper, sans trop savoir où aller.

- Le processus n'est pas des plus compliqués, une fois que tu as acquis la puissance, et l'expérience nécessaire pour .... comment dire .... apprivoiser l'âme d'un mort. Il faut la guider, lui faire prendre le chemin que tu auras décidé, et comme la rassurer que tu es le meilleur endroit où elle peut se réfugier à présent.

Si dans un pur absolu abstrait, je comprenais le cheminement de sa pensée, je ne voyais absolument pas comment on pouvait guider une âme, sans même lui parler, si tant est que parler à une âme soit cohérent en soi. Dans les minutes qui suivirent, plusieurs personnes emprisonnées dans le bâtiment où nous nous trouvions périrent de leurs blessures diverses et variées, cherchant le réconfort que ni le Passeur ni moi-même ne pouvions leur donner. A le voir faire, mon supérieur semblait pragmatique, efficace, peu enclin à perdre du temps pour des choses futiles. J'appréciais cet état d'esprit. Je ne sus dire s'il lisait dans mes pensées, mais il se tourna vers moi et prit la parole :

- Une femme enceinte est bloquée à l'étage d'un immeuble non loin d'où nous sommes. Protège-la et fais la sortir d'ici.

Je me remis en forme brumeuse, et sonda les environs à la recherche de cette femme en danger. Je finis par la trouver, et m'engouffrai dans l'escalier en flammes qui bloquait l'accès menant au premier étage. Des cris m'arrivèrent aux oreilles, et traversant les flammes, je parvins dans une chambre où une femme était couchée sur un lit, tachée de suie, tenant son ventre de ses mains.

Le temps de reprendre forme humaine, je m'approchais d'elle et alors qu'elle m'aperçut, elle se contenta de répéter, encore et encore :

- Sauvez mon enfant, sauvez mon enfant, sauvez mon enfant, je vous en conjure, sauvez mon enfant.

Je cherchais dans la pièce une autre vie, avant de pester contre moi-même et réaliser qu'elle parlait de son enfant à naître.

Un nouveau cri déchirant sortit de sa bouche, et de l'eau coula de son entrejambe. J'haussais les sourcils, totalement désemparé par ce qui arrivait, cherchant des réponses dans le regard de la femme.

- Il vient, aidez moi qui que vous soyez, aidez moi à sauver mon enfant.

Si seulement elle savait ce que j'étais, me demanderait-elle toujours de l'aide ?... Je me remémorais les paroles de l'Esprit de la Mort, puis celle du Passeur, aussi prenais-je mon courage à deux mains pour ne pas fuir cet endroit dont je n'avais pas ma place.

- Euh ... Que dois-je faire ?

Alors elle m'expliqua ce que je ne saurai décrire, hurla en poussant, alors que je voyais sortir d'un endroit que je n'avais jamais vu auparavant, cet être de chair et de sang, une étincelle lumineuse logée dans la gorge, sortir progressivement d'un lieu inviolable, à un bâtiment en ruine. J'aidais comme je pus, tempérant mon inexpérience avec une volonté réelle d'accomplir ma mission, jusqu'à ce qu'enfin, l'enfant naquit, sale et poisseux, finissant dans mes mains comme un artefact légendaire qui se briserait au premier faux mouvement. Alors que j'allais le rendre à sa mère, celle-ci ne bougea pas, ne bougea plus ....

Mon supérieur arriva à ce moment-là, me voyant l'enfant en main puis tournant son regard vers la défunte mère. Un mini équilibre s'était créé en cet instant, une mort pour une vie. L'âme de la mère fut récoltée, et l'enfant, emmitouflé dans des couvertures, fut protégé des flammes.

Je regardais cet enfant pleurant à chaudes larmes son triste et déjà funeste destin. Une vague de douleur psychique m'envahit, je croyais presque me reconnaître dans ce bébé.

- Au moins l'enfant est sauvé. Nous le confierons au premier vivant que nous croiserons.

- Il n'a même pas de nom ...

- Nous ne sommes pas là pour cela, nous avons plus important à faire que trouver des noms à des enfants. Continuons.

Alors nous avons continué, à récolter pour lui, à sauver pour moi, mais je n'arrivais pas à détacher de mon esprit cette image du nouveau né que j'avais sorti du ventre de sa mère, pour l'abandonner aussitôt à un inconnu. Je ne ressentais pas la fatigue, et pourtant j'étais comme épuisé, exténué par ce que je faisais, jusqu'à ce que nous terminions le secteur qui nous avait été attribué. Nous revînmes alors dans notre Royaume, sans que je ne prononce le moindre mot. Et c'est toujours silencieux que je quittais mon Passeur, appelé par ailleurs pour une autre mission.

Sans trop savoir comment ni pourquoi, c'est en sortant de ma torpeur que je me retrouvais dans la salle principale du temple, assis les jambes croisées. Dans ma main, se trouvait le Shimi que j'avais quitté quelques temps auparavant. Toujours silencieux, il me fixait, d'un air différent cette fois. Comme s'il comprenait ma peine, ma douleur, et me témoignait son muet soutien.

- Si tu veux m'aider, permets moi de te donner un nom avant tout. Je m'appelle pour ma part Wriir. A moins que tu ne me donnes ton nom dans l'immédiat, je vais t'appeler ... Jishin. Ça te va ?...

Évidemment, il ne répondit pas, aussi pris-je son silence pour une acceptation tacite.  Ses prunelles bleu ciel me fixèrent un instant, et alors que je me fondis dans les ombres, il en fit de même. J'avais besoin de solitude, mais je n'étais pas mécontent que Jishin soit là. Histoire de la partager avec quelqu'un.

2914 mots.

Récompenses:
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 19 Juil 2015, 18:30

Comme il semblerait que ce soit dans ses habitudes, Latone avait cru bon de faire une petite pause au beau milieu de la mer, sur le pont d'un navire qui passait par là. A mi-chemin entre le continent du Matin Calme et celui Naturel, la fusion s'était dissipée en plein envol, exténuée par le voyage beaucoup trop ambitieux de la tarée, ainsi que sa recherche vaine du Kraken dans cette vaste océan déchaînée. Un petit peu plus et Léto serait tout simplement morte, dévorée par de la poiscaille aux yeux jaunis qui se seront fait un festin de son cadavre bien garni et inconscient. Bref, tout ça pour dire que la blonde s'était réveillée dans un lit, dans une cabine, sur un bateau rempli de bons samaritains. Car oui, cette fois ce n'était pas des pirates qui l'emmenaient à Nériona, mais plutôt de pauvres réfugiés qui tentent de rallier un continent moins austère. Cela, Léto l'avait compris dès le moment où elle était montée toute seule sur le pont pour les voir se battre contre des ondines dotées de pupilles dorées.

Tout semblait être lié avec ces récentes catastrophes, Oberon l'avait compris depuis longtemps que quelqu'un ou quelque chose était derrière ces attaques, et Léto avait fini par le comprendre en sauvant les loups de mer de ces étranges femmes drôlement agressives. A vrai dire, elle ne connaissait pas les ondins, mais ces yeux jaunes lui rappelaient que trop les monstres qui avaient pris d'assaut le Port. Elle ne passa donc pas par quatre chemin pour réagir : elle balança sa lame pour écarter la menace autant que possible, les propriétaires du bateau la laissèrent faire, une paire de bras en plus ne se refusait certainement pas dans une telle situation. Les vagues finirent par s'estomper au bout d'un moment, bien que les véritables remous de l'océan demeurent présents. La pluie torrentielle lui lacérait le crâne alors qu'un des marins s'approcha d'elle, lui criant dessus pour mieux se faire entendre dans ce vacarme aquatique.

" Qui êtes-vous ?! Léto rengaina son arme, prit appui de justesse sur la rambarde. Elle peinait à bien voir le visage de son interlocuteur, avec toute cette pluie et cette obscurité.
- Léto Sùlfr ! Où sommes-nous ?!
- Au beau milieu de l'océan, ma jolie, ou l'Enfer selon certains ! Il se tourna vers ses collègues qui s'hâtaient à la tâche pour maintenir les voiles, le cap. Vous êtes tombée du ciel, sur le pont ! On vous a recueillie en attendant de savoir ce que vous vouliez ! C'était Latone, aurait-elle pu se contenter de répondre, mais il ne risquait pas bien de comprendre.
- Désolée, je ne me souviens pas très bien… Elle fixa l'horizon, ou du moins ce qu'elle pouvait en distinguer. Où allons-nous ?!
- Continent Naturel, espérons-le ! Léto eut une vive pensée pour son amant, peut-être pourrait-elle rallier Drosera pour mieux comprendre la situation. Allez à la cale, vous risquez de passer par-dessus bord ! Y'a du monde en bas ! " Elle ne se fit pas prier.

Sa main alla se plaquer sur son front, ses doigts se mêlèrent un peu aux tresses rebelles. Un mal de crâne s'abattait sur sa tête tandis qu'elle descendit rejoindre son refuge. Latone était bien agitée ces derniers temps, elle risquait de prendre le contrôle à tout moment. Était-ce à cause du maléfice de la statue ? Sûrement, cela avait commencé par là, mais il n'y avait pas de statue ici, du moins elle l'espérait. Léto fit en sorte d'ignorer cette tare, c'était mieux à faire pour qu'elle garde l'ensemble de ses moyens.

A la cale, il y avait plusieurs rescapés, cherchant forcément à rallier des terres plus accueillantes. La chamane ignorait si le continent Naturel était sûr, mais elle pouvait bien faire confiance aux marins ; de toute façon, elle n'avait nulle part où aller. Sa présence sembla gonfler un peu la confiance des réfugiés, après tout elle devait être l'une des rares guerrières présentes. Un petit garçon lui fit les yeux ronds, surtout accaparé par la taille immense de son épée. Léto le fixa quelques secondes sans trop comprendre, avant de lui ébouriffer les cheveux, lui arrachant un petit rire. Elle souriait, mais son mal demeurait présent. Elle alla s'assoir dans un coin avec des orishas, elle refusa poliment leur verre et colla l'arrière de son crâne contre le bois. La bateau tanguait énormément, cela ne l'atteignit pas plus que ça avec sa carrure, mais cela n'aida pas non plus à corriger son mal de tête. Pourtant, elle n'avait jamais eu le mal de mer… Léto remarqua alors qu'Oberon était là, à la fixer méchamment. Lui aussi, il ressentait le réveil pénible de l'esprit parasite. Elle détourna son regard, ce n'était pas son expression méfiante qui allait la rassurer.

Au bout de quelques heures, la majorité des civils purent trouver un sommeil assez instable. Léto était l'une des rares à rester éveillée, à guetter le moindre signe d'hostilité, ici bas ou là-haut. Mais surtout, elle se refusait de dormir, car sinon Latone en profitera… Elle cligna des yeux, c'était une épreuve plus qu'éprouvante. De tel sorte que la blonde se décida de se lever pour s'isoler, ne voulant point déranger le reste de l'assemblée avec son propre mal. Dans cette petite pièce, elle plaquait sa main contre le mur, haletait fortement, l'envie de vomir au bout des lèvres. Oberon resta planté là, les bras croisés, jusqu'au moment où les ennuis semblaient pointer le bout de leur nez.

" Elle arrive. Il ne pouvait que le savoir, vu qu'à chaque fois il se sentait plus faible et comme aspiré en direction de Léto ; quant à elle, elle le ressentait depuis tout à l'heure.
- Je sais… Grommela-t-elle, il fallait qu'elle sorte sur le pont, afin de ne pas blesser les innocents.
- Tu te rappelles de la "solution" ? Elle le fixa, elle s'en souvenait maintenant.
- C'est une bonne idée ? S'enquit-elle, inquiète des retombés qu'il avait évoqués par le passé.
- C'est une très mauvaise idée, mais une idée quand même. Avait-elle vraiment le choix au final ? Parfois, il faut savoir plonger la tête en avant, et la chamane en était une experte.
- D'accord… Je vais le faire… " La couronne de la mort apparut dans sa main, elle l'enfila sans plus attendre.

Son mal de crâne n'aura jamais été aussi puissant auparavant, mais au moins elle ressentait la présence de Latone s'estomper petit à petit. Quoi de plus normal, Léto n'était plus chamane pour l'heure, mais une ombre pour la toute première fois. Comme l'ancien propriétaire de la couronne s'y était attendu, il découvrit la grande femme sous une forme brumeuse, certes assez proche de la silhouette baraquée de Léto, mais ses traits étaient masqués par cet amas de fumée noire un chouïa instable. L'ombre analysa sa nouvelle forme, quelque peu troublée par ce changement radical, même si les émotions neutres assaillaient son visage. Elle semblait incapable de prouver quoique ce soit d'autre que de la tristesse, du remord, de la fatigue… En vérité, Léto se sentait beaucoup plus mal ainsi, couronnée par les morts, qu'être en communion avec les défunts. Ses yeux vairons, dont les teintes étaient ternies par les ténèbres qui la cernaient, se braquèrent sur une intruse, une dame aux longs cheveux noirs, les ombres qui l'environnaient semblaient décrire les ailes d'une chauve-souris. La dame avait le teint cadavérique, ses yeux masqués dans le noir. Oberon tiqua à sa voix, reconnaissable entre mille.

" Félicitations Fantôme, vous êtes la nouvelle porteuse de la couronne. Votre compagnon ici présent était plus digne d'en être le propriétaire, sachez-le. En tant que Passeuse, je ne peux tolérer qu'une médiatrice souille cet artefact de notre peuple. Léto se surprit d'être aussi peu accablée par les dires acerbes de l'ombre, son corps restait relativement calme, même si la souffrance lui brûlait les tripes.
- Je n'avais pas l'impression d'être mieux accueilli. Souffla l'esprit élémental, l'ombre n'eut aucune considération pour sa remarque.
- Vous allez devoir faire vos preuves, l'heure est grave : l'équilibre du cycle est en péril, l'Esprit de la Mort nous a ordonné certaines recommandations que nous devront satisfaire à la lettre près. Cela devrait vous préoccuper, étant donné que vous adorez flirter avec les morts, vous autres chamans. Toujours aussi neutre, Léto se contenta de croiser les bras – ou du moins ce qui était censé être des bras – froide et infaillible. Je vais être garante de vous, remplissez votre part du marché et je ne vous embêterai plus avec cette histoire de couronne. L'ombre se déplaça, vers la sortie. Il y a une femme enceinte sur ce navire, un homme possédé par la jalousie veut assassiner l'enfant. Trouvez la future mère et occupez-vous de son potentiel meurtrier. La dame disparut dans un souffle, la nouvelle ombre était toujours accaparée à tenter de retrouver une forme convenable, mais cela semblait peine perdue.
- C'est normal que j'aie envie de me charcuter les veines avec les dents et de me faire lécher les plaies par un rat qui porte la peste ? Demanda-t-elle le plus sérieusement possible à Oberon, qui eut du mal à cacher son étonnement.
- C'est… un des effets secondaires, je suppose. Il prit une pause avant de revenir sur sa mission. Tu dois obéir, je ne pense pas te l'apprendre. Sauf qu'avec cette forme, tu risques de faire paniquer les passagers. Il va falloir être furtif.
- Je ferai mon possible. " Et elle sortit de la pièce, l'esprit serein en façade mais toujours aussi souffrant.

Avec la couronne faite de phalanges enfilée et disparue, Léto préférait avant tout s'habituer à ses nouveaux pouvoirs. En tant qu'ancien porteur, Oberon lui avait un résumé garni de détails pour qu'elle s'habitue le jour où elle devra se confronter à cette occasion. Elle n'avait, évidemment, plus trop les noms en tête, mais leurs capacités demeuraient ancrées dans son esprit. Puis, elle commençait déjà à percevoir ce dont elle était capable en tant qu'ombre. Pour commencer, la mortelle clairvoyance lui assaillit la rétine, lui confirmant qu'effectivement une naissance allait poindre le bout de son nez sur ce bateau, ainsi qu'une mort imminente. Provoquée par elle-même à l'encontre de l'assaillant ou ce dernier qui s'en prendrait à la femme enceinte ? La blonde l'ignorait, mais cette vision lui donnait déjà quelques indices sur l'emplacement de sa cible.

Léto était loin d'être une personne discrète, mais se fondre dans les ombres lui semblait si naturel. L'esprit d'Ezechyel commençait à prendre le pas sur celui de Latone qui semblait complètement renflouer à ce stade. Le fantôme ne savait pas si c'était une bonne chose ou non, mais au moins la tarée demeurait endormie, et vu la situation c'était nécessaire. Elle traversa les longs couloirs de la coque, se nourrissant peu à peu des ténèbres, froids mais étrangement réconfortants dans un sens, comme s'ils étaient ses seuls amis. Elle entendit le cliquetis du fer et se fondit instantanément dans les ombres. Un homme se précipita sur son chemin sans la remarquer, des clés à la main pour rejoindre une cabine et visiblement s'y enfermer. La peur régnait en cet endroit et Léto n'en avait jamais été aussi empathique qu'à l'époque où elle était encore orisha.

Elle s'extirpa de sa cachette et remarqua que sa forme ombreuse prenait peu à peu de consistance. Elle ne contrôlait pas cet aspect, il faut dire qu'à son niveau elle devrait déjà en être capable, mais étant donné que c'était sa première transformation, il fallait bien un début à tout… Elle rabattit sa capuche sur sa tête, ce serait peut-être plus discret au cas où un autre la surprenne. L'ombre erra ainsi là-dessous, le tonnerre masquait les traces de son trajet. Elle jeta un œil dans chaque cabine, brisa l'intimité de tout être pour trouver la jeune femme à leur insu. C'est enfin qu'elle reconnut alors la nouvelle pièce et y découvrit la future mère, couchée sur ses draps, haletante, enfouie dans ses rêves. Une proie facile pour une âme victime d'adultère, sans doute. Léto entra dans la pièce et se tint juste à côté du lit, elle veilla à ce que sa protégée ne soit pas troublée dans son sommeil. La poignée de la porte tourna enfin, l'ombre se retourna vers l'assassin armé d'un poignard. Elle le reconnut : l'homme qui l'avait abordé sur le pont.

" Q-Qu'êtes-vous ?! S'effraya le marin, il faisait face à une silhouette tout droit née des ténèbres après tout.
- Laissez cette femme et son enfant en paix. La voix de Léto était forte et affûtée comme une lame.
- C-C'est à moi de vous dire ça ! Myriel ! Elle eut le réflexe de lever la main en direction de son adversaire, un torrent de tourment noya son esprit, tandis qu'il tenait des deux mains son crâne prêt à craquer.
- Il y a des ennemis bien plus importants que la jalousie. Je la protégerai, quoiqu'il advienne. Partez. " C'était davantage des supplices que des ordres, car Léto ne pouvait pas encore se résoudre à pousser cet homme au suicide, pas encore.

Fort heureusement, l'illusion d'Edel semblait avoir fonctionné et le marin partit pour ne plus jamais revenir, du moins elle l'espérait. L'ombre se tourna vers la jeune femme, qui continuait de souffrir silencieusement dans son voyage onirique. La passeuse apparut à elle, lui fit signe de sortir de la pièce pour la suivre dans des ténèbres plus confortables. Là-bas, Léto dut se soumettre de nouveau au jugement de sa supérieure.

" Beau travail, petit fantôme. Tu n'as pas encore la carrure d'une Grande Faucheuse, mais au moins le problème est réglé.
- Tu t'en lasseras très vite. Lui chuchota Oberon, déjà incommodé par la présence de l'ombre qui l'avait accompagné lors de ses nombreuses transformations.
- Je m'occupe de placer une âme dans le ventre de cette maman, tu n'es pas apte à le faire. Mais avant de partir… Elle sortit une obole de sa poche et la lui donna.
- Qu'est-ce que c'est ? Toute reconnaissance ou curiosité était tâchées par sa neutralité à l'extrême.
- Tu le sauras bien assez tôt. N'oublie cependant jamais qu'en ce jour, tu as accepté d'être des nôtres, chaque fois que tu enfileras cette couronne.
- Je ne l'oublierai jamais. Elle tenait à ses serments et il lui serait difficile de porter préjudice à celui-ci. La passeuse disparut de nouveau, Léto ne tarda pas à enfin se libérer de ce calvaire, elle ne pouvait plus le supporter. Je mets fin à mon règne. " Et comme attendu, une puissante envie de vomir l'affecta en recouvrant sa forme originelle, avant que l'inconscience ne soit profitable à l'esprit qui guettait depuis tout à l'heure ; celui-ci reprit son envol vers la contrée visée.


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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

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Aaliah Z'Odra
Ven 07 Aoû 2015, 23:36



Aaliah n’aimait pas spécialement la paperasse, particulièrement lorsque cette dernière prenait comme habitude de s’entasser à une vitesse élevée. Elle n’avait pas assez de main et plus assez de patience pour courir auprès des Ombres inférieures pour leur tendre les listes par paquet. D’autant plus que celles-ci soupiraient plus que d’ordinaire devant cette masse de travail. En cause, le chaos qui régnait sur les Terres du Yin et du Yang… Aaliah aurait cru que se terrer un instant parmi les siens lui aurait permis de souffler un peu et d’éviter de se retrouver à bord d’un bateau ou d’un village en proie des vagues. Cependant, peu importe l’endroit où elle prenait ses quartiers, le chaos savait venir frapper à sa porte pour se rappeler à elle. Fuir ne servait à rien et râler ne valait guère pas plus. Pour venir à bout des listes conséquentes, l’Esprit de la Mort fit son apparition afin de donner ses ordres pour couvrir tous les dégâts subis par le royaume et protéger l’équilibre. Aaliah l’écouta d’une oreille attentive, même si sa voix sonnait étrangement à ses tympans. Ce n’était pas le premier changement d’Esprit qu’elle rencontrait, mais elle ne s’y faisait pas à tous ces changements. La Gardienne avait l’impression de stagner dans sa vie d’errance, mais n’avait pas dans l’immédiat une autre vision d’avenir que de faire ce qu’elle faisait le mieux : obéir à sa hiérarchie. Elle interpella donc plusieurs Ombres et sans leur donner véritablement le choix, les pria  de la suivre. Il fallait récupérer l’âme des morts en mer. Cela ne ravissait pas la jeune femme, mais il lui faudrait retourner à bord de navire pour s’occuper des marins condamnés. Du boulot en perspective et de longues heures épuisantes, mais elle préférait nettement subir le chaos des vagues que de courir après des fantômes qui lui rappellerait un peu trop l’épisode des cochons que sa fillette avait souhaité sauver. L’échelle des pires instants de sa vie comportait décidément de bien nombreux échelons et le destin semblait encore vouloir lui en rajouter.

Suivi des Ombres à qui elle avait ordonné de l’accompagner, elle les dirigea à bord du navire pour rejoindre les marins perdus. Son ton glacial et son visage de marbre empêchèrent les jeunes recrues de discuter leur mission reçue. De plus, l’ordre faisait écho à ceux de l’Esprit de la Mort, il aurait été vain de les refuser. Même si certains ne purent s’empêcher d’envier un brin ceux restés sur le continent dévasté. Au moins, ces derniers n’avaient pas la Gardienne du Sceau sur le dos. Il était de notoriété publique que son humeur devenait de plus en plus maussade et irritable, mais si l’Ombre n’avait jamais été un exemple de bonne humeur. Ils la saluèrent toutefois poliment, lui assurant de mener à bien la mission qu’elle venait de leur confier. Aaliah savait qu’elle pouvait leur faire confiance pour cela, ils avaient bien trop peur de sa colère s’ils ne la réussissaient guère malgré les difficultés de leur tâche. En effet, la mission de la récolte des âmes en mer étaient périlleuse puisqu’il fallait rejoindre les marins bloqués sur leur navire. Même si les Ombres ne craignaient pas la mort, il n’était pas toujours évident de se retrouver dans des situations instables. Et puis, pousser des gens au suicide était le fardeau des Ombres. Ce n’était pas un jeu amusant en soi et il fallait un mentalement d’acier pour supporter toutes cette peine et cette souffrance. Une raison pour laquelle Aaliah userait de son pouvoir d’illusion pour s’assurer de la concentration de ses jeunes recrues. Par nature, les Ombres étaient déjà déprimés, et il ne faudrait pas qu’avec ses suicides en masse l’une d’entre elle décidât de se jeter à l’eau. Elle ne risquerait pas la mort par noyade, mais Aaliah n’avait pas spécialement envie d’aller à la pêche à l’Ombre.

Aussi, elle donnait diverses directives pour s’assurer que chacun respectât son rôle une fois à bord des navires. Les plus douées pour convaincre les gens seraient assigné au suicide des marins, les autres auraient en charge la protection de ces dernières. Même si elles n’étaient faite que de brume, rare étaient celles qui appréciaient de se faire transpercer par un tentacule, surtout lorsqu’elles conversaient avec un futur déprimé. Puis, il fallait aussi protéger au moins un navire pour s’assurer de pouvoir revenir sur le continent dévasté le pied à sec. Aaliah appréciait moyennent la nage, et encore moins sur de longue distance. Les autres Ombres étaient du même avis. Aucune n’avait envie d’apprendre les mouvements adéquats pour avancer dans l’eau.

Lorsque le navire quitta le port, il ne fallut guère longtemps pour que des monstres cherchassent à les faire chavirer à leur tour. Aaliah usa de son contrôle du vent pour faire souffler des tempêtes et créer de violente vagues capables de les tenir à une distance respectable. Le rituel était simple. Leur navire accostait celui des marins et les Ombres montaient à bord pour s’exécuter leur tâche. Elles s’approchaient des marins en peine et leur donnait la force de franchir le dernier pas. Certains sautèrent par-dessus bord, préférant se noyer entre les créatures que finirent sous leurs tentacules, d’autre optèrent pour une méthode plus sanglante en se tranchant les veines. L’un des marins opta même pour une mort peu banal sur un navire en allant se pendre au grand mât. Son cadavre flotta au vent, visible de n’importe quel navire. Puis, il finit par disparaître dans les flots, emporté par le bateau qui sombra au fond de l’océan. Nul doute que certains fragment de ce dernier finirait pas être rejeter sur la plage et avec lui, le fantôme du pauvre marin. Comme tant d’autre avant lui, il errera quelque temps en regardant l’horizon où il a fait le triste choix de s’ôter la vie, se condamnant à une peine éternel.

Rien que d’y penser, l’Ombre fut prise de pensées négatives et dû se ressaisir pour intensifier son illusion afin de soulager les autres ombres qui se remémorait comme elle son passage dans cette autre vie. Si l’on pouvait la nommer ainsi… Il y avait d’autre marin qui attendaient que les Ombres prissent leur destin en main. Les Ombres répétèrent donc les mêmes gestes, non sans une certaines amertumes. Heureusement, les créatures et leurs vils tentacules étaient là pour casser la monotonie de leur acte. Il était difficile de savoir où ces derniers frapperaient et il fallait parfois quitter le navire plus vite que prévu pour ne pas sombrer avec. A ses côtés, Aaliah était assistée par une très jeune recrue aussi peu doué pour le suicide que pour combattre des tentacules. Cependant, elle était très érudite et maniait la plume avait rapidité. A chaque marin qui perdait la vie, elle rayait son nom avait une précision incroyable. Cela permettait à la Gardiennne du Sceau de se concentrer sur sa magie sans se soucier des listes. Elle savait que l’Ombre à ses côtés n’omettrait aucun nom. C’était une personne rigoureuse que rien ne semblait pourvoir déconcentrer de sa tâche, pas même la colère des vagues qui chahutaient le navire sur lequel elles se trouvaient. Aaliah pouvait entendre le grincement de sa plume sur le parchemin qui conservait toujours cet inlassable rythme, comme le balancier d’une horloge. Un son qui la rassurait autant qu’il l’effrayait. Chaque griffe faite sur le papier signifiait un marin en moins et donc, la progression dans leur interminable mission. Cependant, leur nombre de fois où elle entendit ce son était effrayant et montrait là l’ampleur que prenait le chaos des Terres du Yin et du Yang. Une fois encore, le nombre de mort serait affolant et des familles devraient apprendre à se reconstruire avec des membres en moins.

Puis, vint enfin la phrase tant attendu de la bouche de la jeune Ombre. Le dernier nom sur la dernière liste donnée venait d’être barré. Elles avaient donc terminé leur mission. Du moins, pour le moment. Nul doute que d’autres listes viendront encore s’ajouter, mais Aaliah ferait en sorte d’être loin du royaume des abimes pour ne pas devoir retourner sur l’océan de sitôt. Elle fit signe aux Ombres de remonter à bord du navire et s’éloigna le plus rapidement possible des créatures. Malgré ses attaques répétitives à coup de tempête et l’utilisation de son bouclier magique, le navire avait subi des lacérations ci et là et prenait l’eau par endroit. Heureusement, la coque était assez solide pour tenir le choc et rejoindre la terre ferme, pas forcément plus rassurante que l’océan.

Arrivée sur le sol, elle y retrouva le second groupe accompagné des fantômes que l’Esprit de la mort avait demandé de guider. Les Ombres avaient bien avancé dans leur mission, puisqu’elle regroupait apparemment les derniers fantômes capables de rejoindre le royaume des abimes, les autres devraient encore attendre, ce qui ne les enchantait guère. Et avec tous ses tremblements de terres et ses navires échoués, ce n’était pas ce qui manquait dans les environs. Il était même permis de ce demandé si les ombres avaient effectivement bien mener leur mission. Leur lamentation s’entendait de loin et d’autre ne comprenait pas beaucoup certains pouvait aussi aisément quitter la plage et pas eux. Les Ombres n’avaient guère le temps d’expliquer à tous les diverses raisons de cela. Ou plutôt, elles ne voulaient pas prendre le temps de le faire. A l’intérieur du royaume, d’autre mission les attendaient encore, plus urgente. Toutefois, Aaliah fit un tour d’horizon avec d’autre ombre pour s’assurer de n’oublier aucun fantôme capable de se déplacer. Son rang rassurait le groupe qui préférait rentrer définitivement sous ses ordres une fois qu’elle aurait estimé qu’elles n’avaient plus rien à faire en ce lieu. La Gardienne marmonnait quelque mot, si elle savait parfois donner des ordres avec facilité, elle n’appréciait peu que tout un groupe s’en remettait à sa seule décision. Si elle oubliait un fantôme, sûr qu’elle en serait tenue pour responsable. Elle ouvrit donc les deux yeux et en croisa deux autres intenses cachés dans l’ombre d’un buisson. Intrigué, elle s’y approcha et distingua une étrange créature. Comme il ne s’agissait pas d’un fantôme, l’Ombre s’en détourna rapidement.

Lorsque la Gardienne assura que  les derniers fantômes capables de se déplacer avait été réuni, le groupe se mit en marche pour retrouver leur chez eux. Le chemin du retour fut rapide. Traversant les ombres, elles se retrouvèrent au cœur de leur nouvelle cité. Délaissant les ombres qui avaient désormais accompli leur mission, Aaliah s’enquit sur l’état des autres missions données par l’Esprit de la Mort. Elle avait parlé de femmes enceintes à protéger et de survivant à aider. Cependant, elle ne put faire un pas de plus qu’elle sentit une chose d’accrocher à sa cheville. L’étrange créature du buisson l’avait suivi.



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