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 La Marche Terne : Broön [Quête - Solo]

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Latone
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Latone
Sam 16 Mai 2015, 00:58

La Marche Terne : Broön [Quête - Solo] 671302Marcheterneusageunique

Léto prit une grande inspiration : les prochaines semaines seront aussi palpitantes qu'éprouvantes. Elle était tout de même relativement stressée, même si elle masquait cette anxiété par un maigre sourire. Les personnes du groupe, auquel elle était affiliée, avaient beau être sympathiques, ils restaient assez discrets, tout le contraire de la jeune chamane. Cette dernière restait optimiste quant au comportement des autres groupes : son maître restait sympathique malgré sa sévère lassitude, il ne devait pas traîner que des hommes froids avec lui. La blonde patientait donc ainsi, à l'arrière d'une charrette, les pieds se balançant dans le vent. Elle les vit alors, les autres groupes s'unir au leur.

Parmi eux, il y avait bien sûr Tlaalee-Aan, son maître, qui lui fit un signe de patienter ; apparemment, il avait quelques détails à régler avec les autres avant de s'occuper d'elle. Elle hocha de la tête et chercha du regard d'autres têtes connus. Thémis apparut enfin, aussi lumineuse que d'habitude, slalomant entre les tueurs d'esclavagistes pour rejoindre le plus rapidement possible la chamane. Il fut aisé à cette dernière de comprendre que la mord'th était irritée par cette agitation, sans compter le fait d'avoir passé quelques temps avec des étrangers. Elle se tint droite en présence de son amie, pas un sourire, que du reproche imbibé dans le regard.

" J'ose espérer que tu es satisfait des prémices de cette "glorieuse" aventure. La chamane se retint de rire, elle était si mignonne quand elle cachait son agacement de cette manière.
- Je n'ai pas de raison d'être déçue, j'ai même très hâte ! " Il était de plus en plus difficile d'imiter une voix virile depuis sa transformation, elle ne pouvait que croiser les doigts que la mord'th ne s'en rende pas compte.

Thémis fronça les sourcils, elle n'était toujours pas convaincue que ce soit une bonne idée, cette expédition. Depuis le début, elle ne voyait pas d'un bon œil le maître de Léto, sans parler de son groupe un poil trop anarchique à son goût, mais elle avait tout de même insisté pour l'accompagner, pour s'assurer de sa survie, selon ses propres mots. La blonde ne pouvait pas s'y opposer, elle appréciait même d'avoir une amie à ses côtés dans cette terrible épreuve. Et encore, ce n'était pas l'unique soutien qu'elle avait à portée de main : lorsqu'elle remarqua sa présence, Léto salua de la main une femme, un peu plus jeune qu'elle, portant un bébé dans ses bras. Thémis ne connaissait pas cette personne et s'empressa bien de le faire savoir indirectement.

" N'est-ce pas dangereux d'amener des enfants ? J'ai remarqué qu'il y en avait plusieurs dans mon groupe. Léto mit du temps à se détacher de la vue de cette femme avant de répliquer à la mord'th, toujours souriante.
- Tlaalee-Aan m'a expliqué qu'on voyagera en caravane, les Marcheurs se servent de cette caravane marchande en guise de couverture pour passer inaperçu dans les territoires annexés. Il m'a dit que c'était sans danger normalement : il y a des éclaireurs autour et seuls les combattants s'approchent des campements ennemis.
- "Normalement". " Releva la mord'th, aucunement convaincue par le discours du chaman.
- Il ne lui arrivera rien. " Assura-t-elle en regardant la femme avec le bébé.

La justicière hésitait à lui demander si elle parlait de la jeune magicienne ou de l'enfant, dans tous les cas elle ne rebondit pas dessus. Léto ne désirait pas non plus se lancer dans une joute verbale avec la blanche : elle perdrait inévitablement. De toute façon, elle ne pouvait faire que confiance à l'homme qui désirait la voir parmi eux, ce groupe de libérateurs d'esclave et de pourfendeurs de maîtres. Après, il était vrai qu'elle ignorait encore beaucoup de détails quant à cette "Marche Terne", comme ils l'appelaient, à l'instar du nom de leur groupe. A cette pensée, Tlaalee-Aan s'approcha d'elle, la saluant par une poignée de main, il semblait ravi.

" Content de t'avoir parmi nous, Léto Sùlfr. Il s'inclina légèrement à l'attention de la mord'th. Vous aussi, Dame Thémis. Elle soupira et leva les yeux au ciel.
- La notion du privé semble nous échapper peu à peu. Le borgne fit fi de cette remarque et s'en retourna à Léto.
- La Marche sera longue, je ne doute pas que tu la surmonteras haut la main, mais les autres doivent quand même te voir à l'œuvre.
- N'est-ce pas vous le chef de cette organisation ?
- Il n'y a pas de chef, seulement des volontaires. On planifie tous ensemble l'itinéraire ; si quelqu'un a quelque chose à dire, il a le droit d'être entendu.
- Mais pas nécessairement d'être approuvé.
- Uniquement dans le cas de Léto, et du vôtre par extension. Il croisa les bras, la chamane n'aimait pas quand il faisait ça : cela voulait souvent dire qu'il était contrarié. Préparez-vous, nous partirons dans une heure. Vous pouvez regarder la route planifiée, si ça vous chante. Thémis prit le bras de la blonde.
- Léto, il serait judicieux d'au moins y jeter un œil. " La concerné approuva, c'était surtout pour la rassurer à vrai dire.

Les Marcheurs ont prévu de commencer ici, à la forêt aux mille clochettes, aux abords d'Earudien, et de s'arrêter au Port du continent du Matin Calme, là où la chamane pourra prendre un navire pour rentrer chez elle ou les accompagner jusqu'à leur base, selon son bon vouloir et celui du groupe. Pour ce qui est de la route en elle-même, on passera notamment par les montagnes de l'edelweiss enneigé, ce qui démontrait la rudesse de l'expédition. Son maître lui assurait qu'il n'y aura qu'un seul réseau d'esclavagistes à démanteler, et c'était à la lisière nord des montagnes qu'il se trouvait. Le reste de la route ne sera qu'une simple patrouille, malgré tout nécessaire car ils suspectent des ennemis dans certaines régions. Dans tous les cas, le véritable test démarrera sous peu, car il n'avait qu'à traverser la forêt pour atteindre les montagnes… Léto était surtout pensive à l'idée qu'elle va revenir au continent du Matin Calme, retrouver le foyer familial. C'était le meilleur moment pour leur annoncer les dernières nouvelles en face, via une lettre ce serait moins bien passé.

Après avoir réglé les derniers détails, Léto laissa ses collègues pour retrouver Thémis, qui l'avait laissée regarder les cartes en privé. Mais elle remarqua alors la présence d'un esprit. C'était une elfe, relativement jeune, rousse et pas très grande. Cela la peina de savoir qu'une personne de son âge environ était morte, même si elle aurait pu se dire que les elfes vivaient vieux… Enfin bref, cette elfe, elle l'avait déjà aperçu plus tôt dans la journée, et la curiosité lui dicta d'aller lui parler pour savoir ce qui la tracassait. En s'approchant, Léto vit que l'elfe semblait être ravie de la voir venir à elle, ce qui la conforta dans son idée de l'aider.

" Vous êtes un chaman, n'est-ce pas ? J'ai une requête à vous faire part, c'est important.
- Bien sûr, je vous écoute. Elle sourit, contrairement à l'elfe qui s'assombrit.
- Mon cousin est mort du Kurbus. Son esprit erre dans les souterrains où il a rendu l'âme et il refuse de sortir. Il est… troublé, il n'arrive pas à accepter sa mort, ni ce qu'il a appris avant elle. Je vous en prie, parlez-lui. Il ne veut plus me voir alors il faut que ce soit quelqu'un d'autre qui y aille.
- J'ai encore un peu de temps, je veux bien vous aider. Montrez-moi où c'est.
- Ah, il est en pleine communion. Elle reconnut cette voix, Thémis s'approchait effectivement, en compagnie d'un géant au sourire macabre. Léto n'avait jamais vu quelqu'un de plus grande qu'elle, même si l'écart était minime. Léto, je te présente Galick, tu as ouïe dire de lui par le passé.
- On dirait une femme. Dommage. La mord'th lui lança un regard noir, ce à quoi il ricana. Il parait qu'on t'appelle Brise-Tympans, alors je vais m'y tenir. Elle courba un sourcil, même si la situation l'amusa.
- Eh bien, enchantée, Galick !
- Excusez-moi… "

La blonde se rappela soudainement de l'elfe et s'empressa d'expliquer brièvement aux autres qu'elle devait un esprit avant de rejoindre la troupe ; Thémis et Galick décidèrent de la suivre, au cas où, surtout le berserker en fait, pour une raison qui échappait à la mord'th. Le trio se fit donc guider par l'esprit elfique jusqu'à une maisonnette salement endommagée, on pouvait rentrer par le mur vu l'écartement des planches délabrées. Même les deux perches du groupe durent enjamber les énormes racines imbriquées entre les pièces. L'elfe leur désigna une trappe, informant la chamane qu'il se trouvait là-dessous et donc que son rôle s'arrêtait ici. Sans en rajouter davantage, elle s'éclipsa sans crier gare, trop apeurée de connaître la réaction du défunt. Au point où ils en étaient, Léto n'en fit pas un plat et se risqua à descendre.

La pièce était sombre, on n'y voyait plus rien. Elle dut sortir son fragment brillant pour éclairer, découvrant par la même occasion une grande table au centre, remplie à ras-bord de documents et d'un crâne. Et dans le coin droit, par terre et le dos au mur, un cadavre. Il était légèrement décomposé, ses vêtements en pièces, des marques métalliques rouillées serpentaient son corps, ses cheveux grisés masquaient son visage, sa main était serrée sur une couronne de phalanges… Et pourtant, même sous son pire jour, il était reconnaissable, et cela peina le berserker de voir ce petit gars finir ainsi, loin du monde, dans les ténèbres. Sans cette rencontre fortuite, Galick ne l'aurait même pas retrouvé, et ne se doutait même pas qu'il avait déjà rendu l'âme.

" Oberon… Soupira-t-il entre ses dents, Thémis ouvrit d'abord la bouche pour réagir mais se tut lorsqu'elle comprit instantanément l'identité du défunt. Elle baissa les yeux, n'osant pas affronter la tristesse du géant.
- Je suis désolée, Galick… " Celui-ci apprécia l'attention, même si cela ne lui rendra pas son Oreilles-Coupantes.

Alors qu'ils se recueillaient en mémoire du mort, ils remarquèrent au bout d'un temps que Léto ne s'était jamais présenté devant le corps. La lueur de son fragment doré était, effectivement, trop faible à cette distance : elle fixait l'angle opposé, longuement, sans rien dire, sans bouger. Thémis fut interloqué par ce soudain comportement, elle venait juste de comprendre qu'elle était entrée en contact avec l'esprit du mort, ou du moins qu'elle l'observait. Galick suivit la mord'th, se plaçant en arrière de la chamane qui le regardait, l'esprit hantant ces lieux. Il brillait, encore plus intensément que son fragment d'or. Tout l'opposé de son corps, il semblait être libéré de sa carcasse maudite. Léto avait brièvement entendu parler de sa maladie, son empathie pour lui l'aidait à comprendre son ressenti sur la fin de son existence matérielle, et surtout à comprendre pourquoi il tournait le dos à son propre corps. Elle décida de ne pas le déranger, pas tant qu'il se retournera de son propre chef en sa direction, sauf que cette attente dura une éternité, elle brisa alors son serment.

" Je m'appelle Léto Sùlfr, et toi ? L'esprit ne répondit pas de suite, même si un léger mouvement de sa tête lui faisait comprendre qu'il l'avait entendu.
- Curaçao Mohr. Un silence longuet, Galick s'impatientait et voulait comprendre ce qui se passe, Thémis le retenait tant bien que mal sans rien dire. Je hais ces noms. Je suis Oberon.
- Cela ne sert à rien de rester ici, Oberon. Le géant s'excita tout d'un coup, poussant la chamane.
- Oreilles-Coupantes ?! Il est là ?! L'esprit se retourna enfin, il était encore plus lumineux de face.
- Galick ? Il fronça soudainement des sourcils. Il ne peut pas m'entendre, pourquoi vous et pas lui ?
- Je suis un chaman, je peux voir et parler aux esprits. L'esprit se tut, il connaissait ce peuple. Constater qu'une de ses meilleures connaissances avait vu son corps pourri le dégoûtait.
- Dites-lui de sortir, il n'a rien à faire ici, et vous non plus. Elle retransmit pour le groupe.
- Toujours aussi borné, même après avoir clamsé. Tu ne m'as même pas prévenu en plus, tu savais que ton heure était proche, pas vrai ?! Oberon serra des poings, il était si rare qu'il ait envie de frapper le berserker. Allez, sors de là, ça sert à rien que tu te morfondes sur ton cadavre, tu savais que ça viendrait de toute façon.
- La ferme ! Léto mit sa main sur l'épaule du géant, lui faisant comprendre que l'esprit n'était pas prêt de l'écouter. Pour une fois, Galick se laissa convaincre, il n'avait jamais vu Oberon crier sur quelqu'un… et cela l'attrista. Je suis mort, c'est tout ce qu'il y a à dire et il n'y a plus rien à faire. Vous pouvez tous crever, je m'en fiche royalement. J'ai essayé de survivre, j'ai essayé de trouver des réponses, et j'ai réussi. Il s'approcha de la table, fixant le crâne de sa mère biologique. Et tout ça pour quoi ? Pour apprendre des c*nn*ries, que je ne peux même plus résoudre. Il mima un geste d'étranglement. Si j'avais mes mains sur son cou, je serrerai si fort et si longuement… La blonde hésita à rentrer dans son jeu : cet esprit était définitivement instable, mais si c'était l'unique moyen de l'aider, et si son maître affirmait que les enveloppes lumineuses étaient destinées à les accompagner, alors soit, il sera sienne.
- Si tu as des choses à accomplir, je peux t'aider. Deviens mon esprit-compagnon. Il se retourna vers elle, l'air hébété.
- Moi, le compagnon d'un chaman ? Il n'est pas question que je me lie à vous pour l'éternité !
- Je le jure, je t'aiderai à finir ce que tu as commencé. Elle regarda le berserker avant de continuer son petit discours argumentaire. Je ne connais pas Galick, mais si Thémis l'aime, c'est qu'il est quelqu'un de bien. Les deux concernés ouvrirent grand les yeux, Thémis ne cacha en plus pas ses couleurs.
- C-C'est peut-être un p—
- Et si tu es un ami de Galick, alors toi aussi tu es quelqu'un de bien.
- Je n'ai jamais entendu une logique aussi ridicule…
- Tout ça pour dire que ce qui t'es arrivé, tu ne le mérites pas, et je sens qu'on peut faire de grandes choses si nous fusionnons. Je t'en prie, sans esprit-compagnon je suis faible, et toi sans chaman tu es condamné à errer pour toujours ici bas. Laisse-moi t'aider ! "

Oberon n'était toujours pas convaincu par les mots-mêmes de la chamane. Par contre, maintenant qu'il faisait trotter l'offre un peu plus dans sa caboche, il commençait à entrevoir les possibilités qu'engendrerait une telle collaboration. Il fixa le crâne maternel, puis les notes et enfin Galick. L'élémental ne l'avait jamais vu comme ça et cela l'irritait qu'un type aussi sauvage soit autant chagriné par cette perte. Pour laisser évacuer un peu ce désagrément, il se risqua à s'approcher de son cadavre, l'homme qu'il était jadis. Oberon resta longtemps face à cette vision des plus désespérantes, sans qu'on n'ose le déranger. Ainsi, il put faire son deuil.

" Je vais le regretter… Il se retourna vers la femme qui allait l'enchaîner par-delà la mort à ses périples. Fusionnons. " Une lueur bleutée envahit la pièce, symbole de leur union et de l'espoir naissant.


2567 mots ~



By Jil ♪
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