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 La Culpabilité par la Peur [PV Milady ♥]

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Sam 11 Avr 2015, 17:13

S'enfuir.. s'enfuir.. L'Elfe venait de s'enfuir en courant de Drosera, prise d'une panique certaine, suivie de près par la petite morte vivante qui elle, marchait tranquillement en compagnie de sa congénère. « On s'en va déjà, vous êtes vraiment pas drôles les filles ! ». Elle, se délectait du massacre qui se déroulait dans la ville juste derrière eux et l'espace d'un instant, elle se demanda pourquoi elle n'y retournait pas avec sa jeune amie pour commencer ce qu'elles avaient entrepris. Elle se contenta de hausser les épaules, renvoyant sa longue chevelure immaculée dans son dos. « On va encore s'faire chier, je le sens. ». Et avant qu'ils ne purent s'en apercevoir, Drosera venait de disparaître derrière eux dans un nuage de fumée épais, et la forêt respirait à nouveau. La blonde des bois s'apaisa légèrement, sans pour autant baisser sa garde. Elles n'étaient pas sorties, encore, et le danger pouvait les frapper à n'importe quel moment. Ainsi, elle vérifiait continuellement que personne ne les suivait d'un coup d'oeil rapide, veillait à écouter soigneusement chaque bruissement de feuille qui, à sa grande surprise, ne vint jamais jusqu'à elle. La forêt se murait dans un silence surprenant, et pas même le vent ne semblait pouvoir la déranger. Seulement, elle, allait le briser, serrant la main de sa jeune amie dans la sienne. « Je suis désolée de t'avoir emportée ici. ».

Et quand bien même sa jeune amie lui eut demandé ce qu'elle voulait faire et approuvé ses propos, elle s'en voulait terriblement. Elle jeta un bref regard en arrière, soupirant. « J'espère que ça va aller. Je n'aurais peut-être pas du partir. ». Elle baissa un peu plus sa capuche sur sa tête, laissant planer une ombre sur son visage entre l'embarras et la culpabilité. La voix aigue de la petite fille vint briser sa solitude, sa bulle qui prenait forme autour d'elle pour l'isoler à nouveau. « Arrête de faire la tronche ! Les Alfars ne t'ont jamais aimé, tu les as jamais aimé non plus, bah de toute façon j'ai envie de te dire personne ne les aime, alors t'as pas à t'en vouloir, sans compter que c'est dans leur ville que c'est le bordel ! ». La rage monta dans le coeur de l'être sylvestre, qui s'arrêta brutalement avant de se retourner mécaniquement, lançant un regard noir à sa compagne. « Et quand Earudien brûlait, si personne, si aucun peuple n'était venu nous aider, nous sauver, tu ne serais plus de ce monde depuis bien longtemps et moi de même. ». Elle ne l'insultait pas, ne faisait que ramener les faits, mais sa voix était cassante, presque agressive pour une jeune femme aussi paisible et diplomatique qu'elle. Se retournant vers Milady, elle retrouva un semblant d'apaisement. « Excuse-moi. Je suis un peu secouée par tous ces événements. C'était prévisible qu'il arrive quelque chose dans cette ville. ». Elle se reprit. « Je ne dis pas que les Alfars sont de mauvaises personnes. ». Elle ne se serait jamais permis de juger qui que ce soit.

« Mais s'ils n'ont jamais organisé de fêtes et qu'ils décident d'accueillir des étrangers chez eux, ce n'est pas pour boire le thé, et c'est relativement évident. ». La jeune Elfe n'appréciait pas le fait d'être ainsi touchée par quelques préjugés, et s'en débarrassait aisément, mais cette fois, ils s'étaient malheureusement confirmés. Sa gorge se serra quand ses pensées divergèrent vers Kohei qui, même après tout ce temps, se montrait toujours aussi stupide et dénué d'intérêt. Comment avait-elle pu croire tomber sous son charme ? Elle ne niait pas l'avoir aimé un jour, avoir vécu une romance loin de l'idylle que l'on s'imaginerait, mais ne pouvait plus accepter son comportement qui, au jour d'aujourd'hui, la dégoûtait profondément. Un des doigts de la jeune femme vint caresser le dos de la main de sa jeune amie, la gratifiant d'un maigre sourire se voulant malgré tout plus chaleureux qu'il ne l'était véritablement. Elle la revoyait en tant que Sorcière, ce n'était pas la première fois. L'alter-égo de sa jeune amie la transformait complètement, la poussant dans des accès de rage qu'on ne lui connaissait que très peu, et malgré ses récentes apparitions, Mircella ne perdait pas espoir. Elle voyait Milady comme elle l'avait toujours vue. Et leur rencontre à la tour inconnue ne disparaîtrait jamais de sa mémoire. « Je suis heureuse de t'avoir rencontrée, Milady. ». Une phrase, une seule, un rassemblement de mots assemblés au hasard, qui signifiait pourtant tant de choses pour elle.

Depuis son apparition dans sa vie, la jeune femme avait grandi, avait ouvert ses yeux à de nouveaux horizons, de nouveaux paysages. Et même si un mystère planait constamment autour d'elle, elle ne tarderait pas à gratter la surface petit à petit pour découvrir son vrai visage, qu'elle aimerait encore plus, à n'en point douter. Et elle s'arrêta, à nouveau, se posant sur le premier rocher venu, se permettant une petite pause. « Est-ce que tu vas mieux ? ». L'absence de magie la tuerait. Ces mots tournaient dans sa tête, sans qu'elle n'arrive à comprendre, mais elle n'osait pas demander. Elle ne voulait pas la brusquer, avant tout. S'il s'agissait de quelque chose qu'elle désirait garder pour elle ou qu'elle ne pouvait divulguer, alors l'être sylvestre n'insisterait pas, comprenant parfaitement ce choix. Elle-même ne pouvait parler de tout ce qui concernait les Elfes. Elle en savait trop. Beaucoup trop, même, pour que ce soit raisonnable qu'elle s'exprime à ce sujet sans déborder. Passant une main dans sa longue chevelure dorée, elle l'attacha d'un geste gracieux en une queue de cheval descendant tout le long de son dos. Elle se débarrassa ainsi de sa capuche, estimant qu'ainsi éloignée de la Cité des Alfars, elle ne craignait plus de se faire poignarder dans le dos plus que les autres. Elle avait été folle de venir à cette fête. Complètement cinglée. Mais elle avait réussi à en ressortir indemne et plus important… Son regard vira vers la Belle aux cheveux noirs.
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Mar 14 Avr 2015, 14:26

La fuite. Étais-ce quelque chose de particulièrement lâche, comme beaucoup de guerriers se plaisaient à dire ? Pas pour moi, pas quand la fuite servait à sauver des vies. Si les peuples n’avaient pas à un moment donné cessé le combat contre les Rideres, les pertes auraient été beaucoup plus grandes qu’elle ne l’ont été… Ainsi, je culpabilisais, certes, de laisser autant de pauvres âmes perdues à récolter derrière moi, mais de partir de Drosera afin de mettre Mircella, Julia et Melody à l’abri, certainement pas. Et je songeais qu’il en était très certainement de même pour la grande elfe. Et même si sa compagne Dullahan déplorait notre départ - et que je comprenais parfaitement la raison de son mécontentement -, à mon sens, nous avions prit la meilleure décision possible. « C’est vrai ! Vous abusez ! Vous n’aviez qu’à partir sans nous et nous laisser nous amuser ! Et peut être que Julia en a pas la tête, mais on est adultes et responsables, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué. » Je souris à la remarque de ma petite sœur, qui était à priori prononcée avec toute la bonne volonté du monde, mais je ne pu m’empêcher de répliquer. « Pardonne-moi de te contredire, ma chère sœur, vous êtes effectivement bien adultes, mais pour ce qui est de la responsabilité, permet moi d’en douter ! » Et comme il fallait s’y attendre, elle s'offusqua, chose que je ne laissa pas dégénérer d’avantage, en la coupant net dans ses contres arguments. « Drosera est en proie à une panique sans nom, un chaos monstrueux, les morts jonchent les pavés et les alfars sont réputés pour leur capacités militaires. Ils ne laisseront repartir personne une fois le calme revenue. Tous les vivants seront appréhendés, interrogés, voir tués. Vous êtes toutes les deux mortes, mais souhaitiez-vous vraiment rester jusqu’à la fin de ce drame ? » Je laissais ensuite le silence s’installer, espérant que mes paroles ne ressortiraient pas de leurs oreilles de têtues comme elles y sont entrés.

Et cette fois-ci, ce fut Mircella qui brisa notre silence. Elle s’en voulait, culpabilisait… Comme je connaissais bien cette sensation de ne pas avoir fait ce qu’il fallait. J’allais lui répondre afin de la rassurer, mais Julia fut plus rapide que moi, évoquant des faits qui parlaient d’eux-mêmes… Mais peut-être oubliait-elle un peut trop vite que l’elfe ici présente avait un jour probablement aimé l’un d’entre eux. En revanche, je ne m’attendais pas à ce que Mimi perde ainsi son sang froid. Je n’avais nullement connaissance des évènements qui avaient secoués la Cité des Elfes, mais je pouvais aisément imaginer au combien il était épouvantable que les flammes s’en soient emparé, ne fusse qu’en partie. Fort heureusement, sa sérénité la repris, et je pus enfin lui parler, droit dans les yeux, avec toute la sincérité dont je pouvais faire preuve. « Tu n’as rien à te reprocher, Mimi. Nous ne pouvions rien faire et rester aurait probablement eut des conséquences dramatiques. Penses aux elfes. Nous avons pratiquement la même puissance, et j’imagine que ta fonction au sein de ta race est loin d’être faible. Tu crois que les alfars n’auraient pas trouvé là une occasion de vous déclarer la guerre, à te trouver dans leur cité alors qu’elle est à sang ? En fuyant Drosera, tu a fuis les catastrophes qui pouvaient en découler, et ce n’est certainement pas une mauvaise chose. » Et je lui souris, d’une expression qui se voulait douce et rassurante, tout en espérant que mes paroles seraient l’atteindre.

Et sa simple réponse me suffit, malgré la gêne que j’avais pu lire un instant dans ces yeux. « Moi aussi je suis heureuse de t’avoir rencontrée, mais aussi d’être ton amie. Nous avons toutes les deux nos propres histoires, et nos propres problèmes… Celui de cette sorcière qui m’habite est peut-être le plus urgent à régler… Mais je sens que ensemble, nous arriverons à devenir celle que nous aspirons à être. » Je m’attendais à ce que Julia ou Melody - et peut-être même les deux à l’unisson - se mettent à rire devant nos échanges qui étaient en tous points différents des leurs, mais je n’en avais cure. Elles avaient déjà tissés un lien particulier et bien à elle, nous n’avions pas à rougir d’en faire de même. Je l’avais compris en devenant Passeuse, mais pouvoir compter sur quelqu’un, qui pouvait nous comprendre au point de respecter nos secrets… était un trésor bien plus précieux que toutes les richesses de ce monde. Un trésor que nous devions choyer et préserver de tout vol et destruction.

« Oui, merci. Ne t’inquiète pas pour moi ! Je suis peut-être extrêmement dépendante de la présence de magie, mais en dehors de cela, il n’y a rien qui peut m’atteindre. Je sais que tu te poses sûrement des questions concernant cet fait… Savais-tu que les Génies sont des êtres entièrement faits de magie ? Et que sans elle, ils finissent en poussière ? Et bien… disons qu’ils ne sont pas les seuls à qui cela peut arriver. Mais malheureusement, je suis tenue au Secret... et je ne peux rien te dévoiler que tu ne découvre seule. » Je voulais lui parler, lui révéler ce que j’étais ! Cela me brûlait la langue, et le désir de lui donner d’autres indices bouillaient en moi. Je découvrais au fur et à mesure que je souhaitais qu’elle découvre l’Ombre en moi, que je puisse parler librement de mon rôle avec elle. Et cela me faisait mal de devoir lui faire autant de cachotteries… D’autant plus que j'apercevais du coin de l’oeil le regard réprobateur de Melody, qui en disait long sur ce qu’elle pensait de ce que j’étais entrain de faire… Mais quelque chose en moi se fichait de cela… J’avais confiance en Mircella, et nos lois ne disaient-elles pas que le Secret n’était connu que d’une poignée de gens de confiances ? Alors je me mettais à espérer. A espérer que sa curiosité soit aussi forte que la mienne, et qu’elle finisse par deviner ce que je suis.

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Sam 18 Avr 2015, 13:34

La main de la petite Dullahan glissa dans celle de sa congénère, laissant échapper un long et grave soupir, audible évidemment pour sa maîtresse. « J'te jure, elle et les elfes, c'est toute une histoire, pis en même temps si on avait pas été là haut a la base.. ». Elle s'arrêta, adressant un sourire radieux à Melody. « Fin moi j'me plains pas, on s'est bien marrées toutes les deux remarque ! Et ca faisait longtemps que je n'avais pas pu mettre une raclée à un quelconque Alfar ! ». Depuis la rupture entre Kohei et sa jeune amie, elle ne pouvait plus voir ce peuple en peinture, les considérant comme une pure erreur de la nature. Elle, ne cherchait pas à voir plus loin que le bout de son nez. Ainsi, l'être Sylvestre pouvait la considérer comme sans discernement que cela ne l'atteindrait pas. Après plusieurs siècles de vie, ce n'était plus une mince remarque qui pouvait la faire sourciller. Elle vivait comme elle l'entendait, et quand ses pensées virèrent sur sa nouvelle demeure à Avalon, elle ne put s'empêcher d'esquisser un maigre sourire à nouveau. Elle construisait une nouvelle vie, se faisait de nouveaux amis, s'engageait dans de longues péripéties qui ne concernaient.. qu'Elle. Car depuis voilà deux bonnes années maintenant, peut-être plus, peut-être moins, elle se coltinait la blonde des bois de par le contrat qui les liait. Cependant, au fur et à mesure que leur relation avançait, elle le sentait faiblir. Certes, elle y serait toujours accrochée, mais cette rencontre avec Melody signifiait pour elle l'annoncement d'une grande dépendance à laquelle elle ne tournerait certainement pas le dos. C'était un renouveau qui lui ouvrait grand les bras et qu'elle aurait été sotte de refuser. Alors, elle serra un peu plus la main de sa jeune amie, sans pour autant la broyer comme elle l'eut tant fait avec d'autres. Elle portait très haut sa congénère dans son coeur, et ce n'était pas un maigre exploit que de se faire apprécier par cette dernière. Observant la forêt des murmures, elle se permit d'à nouveau engager la conversation. « On est jamais venues ici. Sans doute parce que y'a Drosera à côté, fin bon tu m'diras pour se déplacer jusqu'à une fête Alfar faut déjà être bien suicidaire à la base. Mais c'est joli, j'aime bien. ». L'atmosphère était lourde, pesante, désagréable pour la plupart. Mais elle, appréciait cet endroit plus que quiconque en l'instant présent.

Rien à se reprocher.. Un faible sourire naquit sur le visage de l'Elfe alors qu'elle relevait doucement la tête, se montrant dans toute sa beauté à sa jeune amie, dans sa clarté qui faisait d'elle un être si simple et pourtant si complexe. A l'air naïf mais à l'intelligence sans pareille. Elle lisait dans le regard de Milady une volonté de la faire aller de l'avant, sans pour autant pouvoir la suivre sur ce chemin tortueux. Et pendant quelques secondes, elle ressentit l'envie de l'étreindre dans ses bras, chose qu'elle ne se permettait que très peu. « Tu as raison. ». Mircella se reprenait petit à petit en main, retrouvant son assurance disparue pour quelques temps, serrant ses mains qui, il y a quelques secondes à peine, tremblaient. « Je ne sais pas si je fais ce qu'il faut pour mon Peuple, et rien ne peut me l'assurer. Seul le temps nous le dira, après tout. Mais les Alfars, bien qu'ils soient nos opposés, ne sont pas toujours des monstres assoiffés de sang, et de ceux que j'ai rencontrés, mis à part un, je n'ai rien à en redire. ». Elle détestait toujours autant les préjugés, mais malgré elle, malgré toutes ces belles paroles, ils venaient de se réaliser sous ses yeux et elle ne pouvait que contempler son incompétence à se sortir de tels ennuis. La blonde n'avait l'intention de déclarer la Guerre à personne. Alors bien sûr, elle s'allierait à d'autres peuples et ne resterait pas là les bras battants alors que des Hommes tombent sous ses yeux, mais ne soutenait pas l'idée de remettre les Elfes dans une situation catastrophique. Ils avaient tant vécu, tant souffert, et elle ne voulait plus revoir le désespoir dans les yeux de ceux qu'elle aimait, quand bien même elle les eut fui pendant tellement d’années.

Et la vision de sa jeune amie en Sorcière lui revint en milles. Elle la revoyait, à moitié tortionnaire, perdue dans sa propre démence, folle d'envie de ravager tout ce qui se trouverait sur son passage. Et si cela aurait du la rendre triste, ou tout du moins lui faire perdre son sourire, il ne fit que s'élargir. « Il semblerait que je sois sur le chemin de beaucoup dont la vie est déchirée en deux. Toi par une Sorcière. Mon peuple entier par une maladie. Un alfar par sa double personnalité. ». Une lueur brillait dans ses yeux, non pas d'un scientisme maladif, mais d'une pointe d'amusement n'ayant rien de malsain. « Cependant, comme j'ai trépassé ma propre maladie, je suis certaine qu'un jour, tous trouveront le repos, toi y compris. Ce n'est peut-être pas le moment, ce n'est peut-être pas maintenant, mais tu es une jeune femme forte, j'ai eu l'occasion de le voir à plusieurs reprises. ». Et peut-être que tout simplement, cette Sorcière n'était pas qu'un mauvais côté de sa personne, mais un autre accomplissement d'elle-même. Mais elle se garda bien de le dire, de peur de lui causer du tort. Cependant, elle voyait en son Autre une toute nouvelle manière de voir les choses, tout comme elle l'eut vu dans son propre double maléfique. A la seule différence qu'elle ne connaissait pas le mal et la douleur avant de le rencontrer, ils étaient les Mêmes. Et elle regrettait de ne pouvoir aider Milady dans son affranchissement, mais il s'agissait d'une épreuve personnelle. Alors elle apporterait tout le soutien nécessaire à son épanouissement, mais ne pourrait décemment aller plus loin, pour des raisons tout aussi simples. Elle plissa les yeux à son annonce. Les Génies, ce peuple de légende.. « J'ai connu la Reine des Génies après tout. ». Elle fit une pause après cette brève déclaration. « Mais elle ne m'avait rien dit de tel. Les peuples ont chacun de drôles de manières de mourir. ». Elle ne souriait pas. Parler de présage funeste tout en affichant une mine réjouie n'était pas de son ressort. « Les Elfes finissent en Arbre, pour te donner un exemple. Les fées retournent dans leurs Fleurs. ». La nature était bien faite, après tout.

Tenue au Secret… Cela ne faisait qu'attiser son envie de savoir. De savoir, encore et encore, de comprendre, et tout à coup un éclair la parcourut, et elle se retourna vers la Dullahan. Cette dernière lui lança un profond regard de nonchalance, la poussant à se retourner à nouveau. Une idée venait de naître dans l'esprit de l'Elfe. Elle se souvenait avec un certain discernement que la petite n'eut pas vu les nombres flotter au dessus de la tête de sa jeune amie. Elle ne vivait donc plus, car les pouvoirs de Julia s'avéraient être des plus puissants et ne pouvaient se tromper. Elle avait prédit que Lumi, en sautant de la falaise, ne mourrait pas. Et elle avait eu raison. Mais était-ce vraiment possible qu'elle ait raison à ce point et une fois de plus ? La Mort pouvait-elle… nous poursuivre à ce point ? Elle serra les poings, puis se détendit. Elle ne devait pas l'attaquer avec de telles questions, ni la forcer à se soumettre à son jugement ou à ses questions. « Je crois savoir. Mais je ne pense pas qu'il serait bon d'en parler maintenant. ». Elle baissa doucement les yeux avant de les relever, un nouveau sourire chaleureux venant éclairer son visage. Ce peuple devait rester mystérieux à ses yeux, et même si elle parvenait à assembler toutes les pièces du puzzle, elle les tairait à tout jamais. Puis elle sentit une ombre passer dans la forêt, puis une autre. Pendant un bref instant, elle ne s'en fit pas, et décida de reprendre leur marche, contenant sa curiosité folle. « Est-ce que tu es déjà venue dans cette Forêt ? J'en ai entendu beaucoup de... ». Elle fit une pause, observant les alentours. « Mal. ». Et elle soupira. « Mais pour l'instant, mis à part son silence presque dérangeant, elle ne me préoccupe pas plus que cela. » La blonde des bois n'était pas sotte, elle devinait que quelque chose se tramait, mais ne pouvait affirmer de quoi il s'agissait. Elle se contentait de poursuivre, cherchant à instaurer une conversation qui ne se voulait pas des plus banales, mais dont les sous entendus ne faisaient pas rage pour autant. « Dis moi Milady.. ». Elle fit une pause, légèrement hésitante sur la question qu'elle allait poser, se demandant s'il ne s'agissait pas d'une intrusion trop forte dans sa vie privée. Et, afin que ce ne soit pas trop brusque, elle décida de se retourner la question. « As-tu eu une enfance heureuse ? Tout du moins ce que t'en dit ton journal. ». Son regard sembla se perdre vers l'horizon. « J'ai fui ma propre famille. Non pas parce que je me sentais mal à leurs côtés. Non. Par pur et simple égoïsme, par goût de l'aventure. Qui m'aura coûté une bien belle rencontre. ». Elle fit un mouvement de tête vers la petite aux longs cheveux blancs derrière elle. « J'ai vécu les deux destructions d'Earudien. Je n'ai rien pu faire pour la toute première, j'étais bien trop jeune et inexpérimentée. Pour la deuxième, j'étais présente sur le Champ de Bataille et je me souviens avoir vu ma vie défiler. ». La vie pouvait être si précieuse, et ce n'était pas elle qui l'apprendrait à sa jeune amie..
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Mer 22 Avr 2015, 14:10

Et Melody répondit à ce geste affectif sans même s'en rendre compte. C'était maintenant flagrant à mes yeux, il était en train de naître un sentiment puissant entre les deux Dullahans, même si je n'étais pas encore capable de le discerner. « Moi c'est plutôt les démons mon truc…  Et j'y pense, tu n'aurais pas laissé ton cavalier derrière ? » Son ton était moqueur, mais je ne me préoccupais que peu de ce qu'elles avaient à échanger. Après tout, les filles avaient probablement passée une bonne partie de cette catastrophe à frapper le premier humanoïde qui se trouvait à leurs portées… «  M'enfin, c'est pas mon problème ! Et t'as raison, on s'est éclatée, et c'est tout ce qui compte ! Ça faisait un bail que je n'avais pas pu taper de riches. Hum… Et au fait, notre petit défis ? Vingt-sept maudis pour moi ! Sans compter ceux qui sont morts. Et toi ? » Ma sœur dans toute sa splendeur, elle qui prenait grand plaisir à faire souffrir tous ceux qui l'approchait. Et j'avais même l'impression que ses pouvoirs devenaient peu à peu aussi puissants que les miens, s'en était effrayant… Savoir qu'elle avait tué ne me dérangeait plus, tout comme cela ne semblait pas attiré les foudres de Mircella sur Julia – après tout, nous ne pouvions pas lutter contre leur nature – mais ce n'est pas pour autant que j'en ressentais pas une certaine responsabilité… J'espérais sincèrement qu'un beau jour, la plus jeune des Eternam ne suive pas notre voie et se découvre un avenir un peu plus lumineux que celui de Romulus et moi-même… Et ce vœu silencieux, je savais pertinemment que quelqu'un finirait par l'exhausser… ou le détruire… Car le destin de ma sœur n'était pas entre mes mains, ni entre les siennes. De Bagaya ou Meredith… qui parviendra à la sauver ou la pervertir ?  Je n'avais malheureusement plus mon mot à dire… Et cela me désespérait…

Mais fort heureusement, j'avais désormais Mircella à mes côtés. Pour combien de temps encore ? Je l'ignorais, mais je souhaitais de tout mon cœur que nos chemins ne se séparent pas avant longtemps. Je relevais l'information que m'offrait sur un plateau Julia… et ne pu m'empêcher de sourire tristement en constatant que Melody semblait se fondre parfaitement dans le décors… Je connaissais cette Forêt, mon arrière-arrière grand mère m'en avait un jour parlé… Il paraîtrait qu'elle est maudite, que beaucoup de phénomènes étranges s'y produisent… J'en dédisais qu'il était dans notre intérêt de ne pas trop s'attarder dans cette zone. Mais je me gardais bien d'en faire part pour le moment aux filles, redoutant une probable vague de protestation qui s'élèvera forcément des bouches des deux mortes-vivantes. Peut-être se sentaient-elles chez elles, mais pas moi, car je craignais pour Mircella. Les Alfars sont à la nature dangereuse ce que les Elfes sont à celle merveilleuse. « T'façon, y a pas pire que les démons ! Moi j'connais Aëran, et peut-être qu'il m'aime pas mais c'est pas un méchant. Enfin, on a juste prit un verre, une fois. Pis Mili' connaît aussi ton ex. »  Je déglutie, à cette annonce, dont j'aurais volontiers pu me passer. Mimi ne devait pas être à l'aise sur ce sujet, et j'aurais préféré ne pas avoir à en parler… Mais maintenant que l'abcès était percé… Je me devais de lui donner quelques explications. « Disons que nous nous sommes un jour retrouvés dans un livre de contes, à la bibliothèque des Parchemins du Temps. Et il m'a aidé à nous sortir de là, rien de plus. »  Je lui souris faiblement, cherchant un moyen de dévier la conversation sur un sujet un peu moins clivant. « Mais je ne l'ai pas assez côtoyer pour pouvoir porter un quelconque jugement de valeur sur sa personne. »  Ne trouvant que dire, je laissais le silence s'installer, alors que le vent semblait s'élever dans la forêt, slalomant à travers les arbres, agitant les feuilles des buissons. Et pourtant, l'atmosphère y était si lourde…

« Sache dans tous les cas que je suis heureuse que tu sois sur mon chemin et que j'imagine que ce doit être la même chose pour tous ceux que tu as pu un jour aider. » Et je ne pu m'empêcher d'éprouver une nouvelle fois une profonde gêne lorsqu'elle fit mention de ma force. Recevoir des compliments n'était pas dans mes habitudes, et que répondre à cela quand aucun plaisir n'en découle ? Être une Ombre, c'est un peu n'être capable que de voir la chope à moitié vide… Je fus également quelque peu surprise par l'annonce de mon amie. Je ne connaissais que très peu les elfes, hormis pour le grand lien qu'ils possèdent avec la nature. Apprendre qu'ils étaient malades avait un attrait tout particulier pour moi, car comme pour tout ce que j'ignorais, cela éveillait en moi un désir d'assouvir ma curiosité bien féroce. C'était mon fléau. « J'ignorais que ton peuple souffrait d'un mal particulier ! Sous quelle forme apparaît-il ? » La question m'avait échappée, je ne pouvais résister contre ce désir ardent d'acquérir des connaissances. Comme si cela faisait partit de mon sang. Et je regrettais systématiquement le fait de ne pas être parvenu à me contrôler, même si les conséquences qui en découlaient n'en étaient pas forcément mauvaises. Souffrir, toujours souffrir, n'être capable que de se donner une illusion de bien-être. Beaucoup d'Ombres finissaient dégoûtés de ce pouvoir et préféraient encore éprouver des douleurs infinies plutôt que de se mentir par un puissant sortilège. Quand à moi… je me contentais d'accepter celle que je suis, ce qui n'était déjà en sois pas si mal que cela.

« La Reine des Génies dis-tu ? Je ne la connais que de réputation. Sora, si je ne m'abuse… Il est vrai que ce peuple est l'un des plus secrets qui existe sur nos terres. »  Mais peut-être aurais-je un jour l'occasion de la croiser, et de lui parler. Un génie avait-il des pouvoirs assez suffisant pour nous offrir, à nous, peuple maudit, la possibilité de ressentir à nouveau ? Je l'ignorais, mais cela valait la peine d'être réfléchit. Quand à ce que venais de m'énoncer l'elfe… Je le savais bien entendue déjà… et en profitais pour lui offrir un nouvel indice. « Et les humains doivent être sortis d'Utopia, sous peine d'être transformés en zombie. »  Elle était intelligente… Je le savais… Peut-être même bien plus intelligente que moi… Mircella devait comprendre. Par elle-même. Ainsi, notre amitié ne sera pas basée sur un immense Secret. Oh, je n'étais pas assez aveuglée par mes désirs d'amitié pour être capable de lui dévoiler tout le Cycle de réincarnation des âmes, ça non… Mais au moins, pour ne pas avoir à lui cacher ma véritable nature, mon lien avec la Mort et les Âmes… même si elle ne mettrait pas forcément de nom sur ma race. Ma confiance en elle était totale, et j'étais prête à défier nos Lois pour elle. Juste pour elle. Une seule personne ne pouvait pas créer de problèmes, non ? Tous le peuple des Chamans savaient pour nous… alors pourquoi pas elle ? Il me faudra en discuter avec un Gardien… Peut-être Kirie, qui était la plus apte à comprendre mes rêves de normalité…

Mes yeux s'illuminèrent lorsqu'elle me déclara penser savoir. Pourtant, je dus me contenir, car elle avait probablement raison, nous ne pouvions pas parler d'un sujet aussi grave et important n'importe où. Il me faudra l'inviter à notre maison familiale. Prochainement. Il le fallait. J'acquiesçais alors, tentant de garder une expression sérieuse. « Tu as raison, mais sache que de savoir que tu as une idée de ce que je suis compte énormément à mes yeux. Peut-être n'imagine-tu même pas à quel point ! »  Je lui souris, faisant fit de cette fausse émotion de joie que je m'étais crée. Je devais lui transmettre ce bonheur que toute personne ressentirait en cet instant. Nous cherchons tous sur terre quelqu'un capable de nous comprendre, et cette personne devient très vite la plus importante à nos yeux. Et vint le moment de révéler à toutes ce que je savais du lieu dans lequel nous nous trouvions. « Malheureusement, oui, et je commence à croire que nous aurions mieux fait de ne pas y aller. Nous sommes dans la Forêt des Murmures. Je ne la connais que de théorie, car mon ancêtre m'en a parlé, mais il semblerait que beaucoup de phénomènes étranges s'y produisent… »  Et comme il fallait s'y attendre, Melody réagit au quart de tour. « Roh tu vas pas recommencer avec les histoires de mamie ! C'est que des arbres ici ! Et moi aussi je m'y sens bien ! Détend toi un peu ! »  Je grimaçais à l'entendre, mais intérieurement rassurée qu'elle ne prête pas encore assez de poids aux paroles de notre arrière arrière grand mère.

Pourtant, lorsque Mircella me questionna sur mon enfance, je ne pu m'empêcher de perdre mon expression faciale, me perdant instantanément dans de vieux souvenirs. Je l'écoutais silencieusement me parler de son propre passé, à fuir son cocoon familial en quête d'aventure. Elle ressemblait beaucoup à la jeune Melody, en cela. « Ce n'est pas de la lâcheté que de vouloir découvrir le monde. Pour certains peuples, c'est même naturel. Comme chez les Ondins par exemple. Et c'est assez drôle que de voir que tu me fais penser à Melody au même âge ! Elle n'arrêtais pas de fuguer pour découvrir le monde qui l'entourait, pendant que je travaillais mes leçons, enfermée dans notre cage dorée »  Je fis une pause, me préparant peut-être à lui révéler un point important de celle que je suis… « Et pour répondre à ta question… Mon enfance semblait être très heureuse, bien que dépourvue d'amour parentale, élevés par notre nourrice. Nous vivions dans une grande propriété du Quartier Résidentiel, sur le Continent du Matin Calme. Avant notre… changement, à Melody et moi, aucune magie ne circulait en nous, mais aucune anti-magie ne composait non plus notre aura. De ce que je pensais, petite, nos parents adoptifs nous protégeaient et nous empêchaient de sortir à cause de cela. Mais maintenant… j'avoue ne plus trop savoir quoi en penser… Quant à nos véritables parents… As-tu déjà entendue parler de la famille Eternam ? »  Au temps de Bagaya, nous étions bien plus célèbres que maintenant, quoi que ma récente victoire ait aidé à redorer le blason de notre Maison… Mais peut-être que certains êtres avaient encore des souvenirs de cette famille maudite, condamnée à pencher toujours d'un côté puis de l'autre de la balance… Avais-je raison de parler ce cela à Mircella ? Je ne le savais guère, mais peut-importe les risques que je pouvais prendre, j'avais confiance en elle.

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Mar 28 Avr 2015, 10:24

La morte fixait sa congénère, un large sourire sur le visage, le déformant ridiculement au passage. Avoir laissé son cavalier derrière… Oh, c'est vrai qu'à y penser, Darren devait toujours être de la fête. Il ne s'était probablement pas évanoui dans la nature, mais elle mentirait en disant qu'elle s'en préoccupait véritablement. Cet homme n'était qu'un rébus de son passé, une erreur de sa vie qu'elle souhaitait enfouir au plus profond d'elle-même pour que jamais elle ne ressorte. « J'l'aime pas ce mec. Il m'as trompée – pas au sens que tu crois – et il aurait mieux fait de rester a croupir dans sa tombe dégueulasse. Il était bien mieux sous terre, j'l'y renverrais bien volontiers tu peux me croire ! ». Julia aurait presque pu paraître énervée de devoir parler de ce qu'elle ne considérait pas même comme humain. Il n'était qu'une ordure, un déchet dans sa vie. Et si elle lui avait accordé une Danse, ce n'était que dans un autre but. Avoir l'air innocente, faire mine de s'amuser pour ensuite écorcher vif. Les hommes pouvaient être si naïfs, si faibles et elle si manipulatrice. Elle s'amusait à créer des espoirs pour les détruire la seconde d'après, et la fréquenter n'était jamais de bonne augure, sauf pour Melody. « Ca fait du bien de pouvoir tabasser de l'Alfar de temps en temps, ça m'avait manqué. Le dernier c'était l'autre abruti après tout ! ». Puis vint la question de leur petit pari, et à l'annonce de son nombre de maudits, la petite fut certes surprise, mais ne perdit pas pied. « Beaucoup trop sont morts de mon côté. A croire que je les maudissais et qu'ils mourraient la seconde d'après. Je pense que le fait d'avoir maudit la p'tite fée t'as sauvée. Vingt-six de mon côté. ». Elle avait perdu, mais cela lui importait peu. Après tout, ce n'était qu'entre elles, et elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce que Melody allait bien vouloir lui extorquer comme information.

A l'évocation de son ancien amour, l'Elfe ne put que soupirer. Milady le connaissait bel et bien, mais visiblement sa version Sorcière n'avait pas daigné le préciser. Pourquoi le faire, par ailleurs ? Elle ne se souciait que d'elle-même après tout, s'opposant en tout point à la Véritable. Elle revoyait son double maléfique à son tour, puis l'effaçait de sa mémoire rapidement. Il était toujours là, le serait toujours, ne mourrait jamais. Mais elle ferait avec, tout simplement. Car aucune autre possibilité ne se présentait devant elle. La jeune femme n'avait pas assez côtoyé Kohei pour poser un jugement de valeur sur ce dernier, et cette idée la fit sourire doucement. Elle appréciait le fait que pour une fois, quelqu'un qu'elle fréquentait ne faisait pas l'idiotie de juger sur une seule action, une seule rencontre. Elle-même eut rencontré l'Alfar plusieurs fois avant de daigner avoir son avis sur ce dernier. Et ce n'était pas une parole divine, grand bien lui fasse. Certains devaient l'apprécier, d'autres le détester, et elle restait neutre, n'influençant personne. Cependant, elle se tourna vers la belle aux cheveux noirs, désirant lui expliquer son point de vue. « Tu n'as pas à te justifier de l'avoir un jour rencontré. Je ne suis pas rancunière envers lui, et je ne le suis envers personne. Surtout pas envers quelqu'un qui n'a rien à voir avec cette histoire. ». Une esquisse de sourire prit forme sur son visage. « Que tu l'apprécies ou que ce ne soit pas le cas, je n'ai pas à m'en mêler. Je n'ai plus rien à voir avec lui à présent, il est un souvenir, et jamais je ne me permettrais de parler de lui que ce soit en bien ou en mal. ». Elle le respectait, mine de rien. Après l'avoir remis à sa place, balancé dans un coin d'un bateau, hurlé dessus, elle le respectait et refusait de lui créer une quelconque réputation.

Et la conversation se poursuivait, la brisant à chaque fois un peu plus, l'enfonçant doucement dans les ténèbres. Et pourtant, elle s'efforçait de remonter dans une lumière caractéristique, qu'elle seule pouvait produire. Jamais elle ne se serait laissée abattre. Son peuple était frappé d'un mal particulier, et maintenant qu'elle avait commencé à en parler, elle ne pouvait plus se taire. Et craignait-elle vraiment de le confier à la jeune femme ? Après tout ce qu'elles avaient vécu ensemble ? Non. Cela n'avait pas de sens. « Nous sommes frappés par une puissante maladie psychologique, à partir d'un certain moment. La mienne est arrivée bien plus vite que je ne le pensais. ». Sa voix ne se teintait pas de tristesse, mais d'une conviction, d'une détermination certaine. Elle saurait sauver les autres. Elle n'en doutait absolument pas. Elle avait réussi, alors pourquoi pas tout le monde ? « Un double maléfique apparaît à nos côtés. Je ne pense pas qu'on puisse le comparer à une double personnalité ou à la sorcière qui te possède. Ce n'est pas véritablement la même chose. ». Elle sourit, doucement, le coeur lourd. « Pendant longtemps, nous restons naïfs. Ca peut te paraître dingue, mais nous ne voyons le mal nulle part. Il est là pour quelque chose. Pour nous apprendre ce qu'est la souffrance, la douleur. Pour nous faire grandir. ». Son regard s'assombrit lentement. « Certains n'y survivent pas et se laissent entraîner dans le désespoir. La plupart s'en sortent, bien sûr, mais je ne peux pas oublier ceux qui s'y perdent. ».

La mort, la mort.. Tout ce qui concernait la mort tournait visiblement autour de la jeune femme. D'abord elle vivait avec une Dullahan, ensuite elle en rencontrait une autre et elles finissaient par s'entendre à merveille. Lumi avait fini par presque se suicider, Darren était revenu à la vie, et maintenant.. Maintenant Milady s'avérait être de ce camp également ? Elle fronça les sourcils. Cela ne la gênait pas que tout autour d'elle soit morbide, sinistre, bien qu'elle était une fée de lumière. Chaque ombre a besoin de sa lueur après tout. Mais la curiosité la gagnait de plus en plus, et après un léger temps, une nouvelle idée lui vint en tête. Serait-ce possible que son peuple soit lié de manière plus intime aux esprits ? Elle-même pouvait discuter avec eux, mais ils ne lui livraient aucun secret. La mort était silencieuse et ne confiait jamais rien. Pourtant, elle sentait cette atmosphère comme l'essence même de sa jeune amie, sans pouvoir poser un nom dessus. Etait-ce si important que cela ? Ses paroles lui revinrent en milles, notamment à la tour inconnue, à Drosera il y a a peine quelques instants… Elle s'était sentie.. Vivante à ce moment là. Elle s'en souvenait. Pourrais-ce être plus qu'une expression ? Cela aurait été trop bête. C'était trop singulier pour être ordinaire. « Je comprends ». Une phrase, deux mots si insignifiants qui voulaient pourtant dire tant de choses. Elle comprenait tout et rien à la fois.

La forêt des murmures ne lui inspirait rien de bon, mais pouvait-elle vraiment dire qu'elle se sentait mal dans un cocon de nature ? Pour une Elfe, cela aurait été le comble. Cependant, elle n'entendait plus la nature lui chuchoter de douces paroles. Elle se murait dans un silence profond, effrayant. « Je n'entends pas les Arbres. Aucun d'eux ne souhaite me parler. C'est comme s'ils étaient... ». Elle fit une pause d'à peine quelques secondes, semblant chercher ses mots, avant de reprendre. « Morts. ». S'approchant doucement d'un chêne, elle parcourut son écorce d'une main douce et chaleureuse. Elle était terriblement froide, ferme, ne laissant transparaître aucun sentiment, aucune émotion qu'il aurait pu lui envoyer. Elle sentait son coeur battre mais lentement, si lentement qu'elle aurait pu au premier abord le croire mort. Cependant, il vivait. « Je ne connais que trop peu cet endroit pour donner mon avis dessus. Mais malgré tout, je dois te dire que je ne me sens pas très très bien ici. Les Arbres sont trop silencieux, et j'ai l'impression d'avoir perdu mon habilité à les comprendre. ». Un sourire apparut sur sa mine redevenue radieuse après cette affirmation. « Mais je suis sûre que ce n'est qu'une impression. C'est tout bonnement impossible. ». Tentait-elle de se rassurer elle-même avec de belles paroles ? Sans doute.

Mircella analysa chacune des paroles de sa jeune amie, les laissant flotter dans son esprit afin de mieux les comprendre, n'en perdre aucune miette. Elle refusait d'admettre que la fuite était lâche, pourtant, elle l'était. La blonde des bois était partie sans dire un mot, sans même dire merci pour tout ce qu'ils avaient fait pour elle. Elle n'avait vu que son propre bonheur, que ses propres envies, son propre plaisir. Jamais elle n'avait pensé aux autres dans sa fuite. Et elle s'en voulait d'avoir pu être si égoïste, si faible. Avant de devenir ce qu'elles étaient, Milady et sa sœur ne possédaient aucune magie. A cette affirmation, l'idée des humains vint directement germer dans l'esprit de la jeune femme, mais elle fut bien vite balayée. Peut-être s'apparentait-elle à une race qui possédait bel et bien de la magie mais ne savait la contrôler ? Elle eut une pensée pour la petite Magicienne qu'elle eut rencontré plusieurs mois auparavant, qui faisait parti de ce peuple à laquelle la Magie était indispensable et qui, pourtant, ne parvenait même pas à sortir ne serait-ce qu'une étincelle de magie de ses maigres doigts. Tout pouvait arriver, mais certaines choses étaient dans les gênes, tout simplement. Comme la haine des Elementaux envers les Sorciers. Comme l'amour des Elfes pour la Nature. Tout était si simple, et pourtant si compliqué. La famille Eternam… A bien y réfléchir, ce nom lui disait quelque chose. Elle ne sut si elle l'avait lu dans un livre parmi tant d'autres ou si elle en avait rencontré un avant, mais elle le connaissait définitivement. Son cerveau se mit à carburer de plus en plus vite, cherchant dans les tréfonds de sa tête ou elle avait bien pu le voir ou l'entendre. Et enfin, elle comprit. Il lui semblait bien qu'elle avait lu quelque part un récit sur cette fameuse famille mais quant aux détails… « Je lis un peu tout ce qui me passe sous la main, sans te mentir. Ce nom ne m'est pas inconnu, mais je ne saurais te dire ce que le récit disait à son propos.. ». Elle paraissait gênée de le lui apprendre. De lui dire qu'elle les connaissait, mais qu'aucun détail ne lui venait clairement en tête, malgré ses capacités de mémorisation les plus étonnantes. « Je suis désolée de ne pas pouvoir te dire ce que je connais. Ca ne me revient pas, c'est assez étrange, mais je crois savoir que dans  le temps, une centaine d'années en arrière peut-être, au moins, c'était une famille relativement connue. ». Elle sembla hésiter. « J'étais un peu trop jeune pour comprendre à ce moment. Et je ne sortais pas assez souvent pour rencontrer d'autres personnes que ma propre famille. ».

Et soudain, des pleurs retentirent dans toute la forêt, se répétant sans cesse, venant les agresser, les harceler. Julia fut la première à réagir. « Non mais c'est quoi ça! Il va la fermer le gosse qui chiale ou comment ça se passe ? ». Elle sortit son cimeterre, un large sourire sur le visage. « Si il continue je vous jure que je vais l'attraper et l'égorger vite fait. Je déteste les enfants. ». Il était drôle de la voir sous sa forme de petite dire qu'elle avait en horreur les garnements. C'était si.. risible, si ridicule, et pourtant si sérieux. Les cris s'amplifièrent, jusqu'à ce qu'une jeune femme recouverte de sang apparaisse dans leur champ de vision, juste devant le sentier qu'elles empruntaient depuis qu'elles eurent quitté la cité des Alfars. Elle ne bougeait plus, fixait le sol, puis ses mains, complètement terrifiée. « Je l'ai tuée ! Je l'ai tuée ! ». Mircella eut le mouvement de réflexe et de protection de faire reculer sa jeune amie. Elle pourrait arrêter l'inconnue de loin, en bloquant ses jambes avec des lianes, ce qu'elle fit non sans grande difficulté malgré le silence que lui opposait la Nature. Et tandis qu'elle la tenait, elle se retourna vers sa jeune amie. « Sois prudente.. ». Car je n'aimerais pas que tu meures.
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Mer 20 Mai 2015, 14:33

Alors que nous continuons notre prudente progression au cœur de cette forêt malfaisante, le petit shimi que j'avais envoyé au centre du carnage de Drosera était revenue de sa mission. Timide, délicatement, je l'avais sentis apparaître dans mon ombre, grimper le long de mon bras et s'asseoir à cheval sur ce dernier, que j'avais placé à l'instar des grands fauconniers, horizontal. Il me fixait de ses petits yeux violets et penchait sa tête de droite à gauche, avant de tendre ce que l'on pouvait appeler un bras jusqu'à mon front, le traversant ensuite pour se fondre en moi. Ce lien que notre peuple avait développé avec ces créatures était très étrange, et je devais avouer que je ne connaissais absolument rien de leurs origines. Était-ils nés des ténèbres ? Les Aether les avaient-ils créés dans le seul but de nous assister dans notre tâche divine ? Toutes les hypothèses étaient valables mais je ne pouvais malheureusement les vérifier. Un mystère de plus à ajouter à notre monde… Mais quoi qu'il en soit, bien que je ne pouvais dire avec précision à quelle espèce les shimis appartenaient, je ne pouvais nier cette étrange prédisposition qui nous permettait de communiquer les uns avec les autres. Par ce geste innocent, semblable à celui d'un enfant, le petit être noire me communiquait directement dans mon esprit toutes ses émotions, mais aussi tout ce qu'il avait pu voir à la Cité des Alfars. Beaucoup de morts étaient à déplorés, et même des gens d'une certaine importance. J'allais devoir retourner sur place une fois que Mircella sera hors danger, ce n'était désormais plus une option. La petite créature, une fois sa mission remplie, redescendit rapidement et avec une agilité surprenante de son piédestal, et disparus à nouveau à travers les ombres de la forêt. Je ne savais si je me devais de transmettre les informations que j'avais en ma possession à la Haute Elfe, mais encore une fois, Melody ne me laissa pas vraiment l'occasion de prendre une décision réfléchit. « Bon bah crache le morceau ! On a raté quoi là bas ? Va falloir que t'y retourne ? » Je me retournais dans sa direction, lui lançant un regard noir avant de me décider à lui répondre. « Les décès sont nombreux et les dégâts immenses. L'extinction de la magie a fait bon nombre de ravage, surtout parmi les génies présents ainsi que les miens. Quant à ta question, oui, je vais devoir y retourner. » Je me tournais ensuite vers Mircella, lui offrant un sourire qui se voulait rassurant. Elle qui culpabilisait de notre départ précipité, ce n'était pas le moment de la perturber d'avantage. « Mais rassure-toi, aucune de tes connaissances n'a succombé. Et nous n'aurions rien pu faire pour les aider. Les alfars sont un peuple puissant, ils sauront se relever après ce coup bas, j'en suis certaine. Pourtant, je ne peux m'empêcher de me demander qui sont ces gens assez puissants pour les mettre à genoux… » Et notre discutions repris son cours.

Alors que je continuais à offrir à Mircella bon nombre d'indices qui, je l'espère, l'amèneront à deviner que la légende des Ombres n'en était pas qu'une, je jetais de temps à autre des regards vers le duo maléfique des deux Dullahans. « Bah t'façon, les hommes ne sont bon qu'à servir de pion. Tant mieux si tu l'aime pas » Apprendre que sa haine envers les êtres de sexe opposé n'avait toujours pas faiblit depuis tout ce temps ne me surprenait pas tant que cela. En revanche, que ceux-ci soient passés d'ennemi numéro un à abattre à celui d'outil, était bien plus intéressant. Car si Melody n'avait plus le goût du sang aussi prononcé mais se servait un peu plus de son intelligence signifiait à mes yeux qu'elle avait effectué le premier pas vers la rédemption. Bien que cette petite marche montée soit bien dérisoire en comparaison avec le chemin qui lui restait encore à parcourir. « Moi aussi ça m'a fait du bien ! J'avais l'impression d'avoir rouillé depuis la Tour Inconnue ! » Apparemment, les deux demoiselles s'étaient lancées un pari audacieux et macabre, dont le vainqueur était ma sœur. Curieuse, je laissais mon attention se reporter à ses paroles, alors qu'elle annonçait sa demande après de Julia. « Hum, laisse-moi réfléchir à ta sentence… Je sais ! T'étais là quand les Rideres nous ont envahit ? Bah la prochaine fois qu'on se tape un truc comme ça, j'veux que tu sois avec moi ! La fin du monde, c'est classe, avec toi, ce sera d'enfer ! » Et elle éclata de rire, alors que de mon côté, je blêmissais. Comment pouvait-on espérer qu'une catastrophe puisse secouer notre monde ? Je les laissais ensuite à leurs rêves de folie destructrice, qui me ramenait en mémoire de bien sombres évènements que j'aurais préféré effacer depuis longtemps.

Vint ensuite les paroles échangées à propos de Kohei, l'alfar qui fut un jour l'amant de l'elfe. C'était une relation plutôt singulière que celle-ci, bien que je ne pouvais me permettre d'émettre le moindre jugement. Imaginer un seul instant que parce que deux être étaient de races ennemis, ces derniers ne pouvaient pas s'entendre était dérisoire… sauf dans le cas des anges et des démons, bien entendue, puisque leurs natures respectives étaient bien trop éloignés l'une de l'autre. Je me rappelais même des paroles de Romulus, absolument offusqué que l'une de ses adversaires sorcière puisse avoir pour amour un orisha. Et je n'osais même pas demander à Bagaya si il lui était arrivé d'échanger une parole agréable avec un élémental… Le monde était tant divisé, en castes, avec des règles… Mais à quoi bon vouloir le changer si celui-ci continuait à tourner rond ? « Je te remercie. Je n'ai peut-être rien à voir avec cette histoire, mais je suis bien placé pour savoir que réveiller le passé est parfois bien douloureux. » Comme à chaque fois que j'avais le malheur de relire les passages de mon journal intime, comme à chaque fois que je revoyais le visage de mon ancien mari découvrant mon corps mort, dans notre cuisine… Et je tentais de lui renvoyer un sourire aussi amicale que celui qu'elle m'offrait, bien que je sentais en elle poindre de la tristesse. Le passé, soit l'on désire l'oublier, soit l'on désire le retrouver, et parfois même, certains rêvent de le changer… mais rares sont les personnes qui choisissent de l'accepter dans son intégralité.

Et notre échange se poursuivit, alors que je sentais autour de moi une présence familière, qui n'était pas uniquement du aux nombres impressionnant de shimi qui avaient décidée de nous accompagner durant notre périple. La question de la maladie des elfes me passionnait tant elle m'était encore inconnue. La notion de double maléfique me faisait échos à ma situation, mais ouvrait aussi mon regard sur les races que l'on jugeait naturellement bénéfique. A l'instar des faes capables de sombrer dans une folie meurtrière si par malheur leur jardin était détruit, à l'instar des anges qui pouvaient se retrouver déchus si jamais ces derniers succombaient à leurs péchés, les elfes pouvaient mourir de désespoir si ceux-ci ne parvenaient pas à surmonter la découverte des horreurs du monde. Soudain, le simple fait d'être une bonne personne m'apparaissait comme quelque chose de particulièrement honorable et difficile. Le mal était à chaque coin de rue et il semblait prêt à s'attaquer aux être les plus pures… C'était à la fois effrayant et fascinant ! « Pardonne-moi de t'interroger sur ces points mais… Personne n'a découvert de remède ? De moyen de vous soulager dans cette épreuve ? Si les Aether ont décidés que vous deviez la subir, c'est qu'elle doit être nécessaire… mais laisser dépérir les plus faibles d'entre vous et ne rien faire ? Finissent-ils tous par mourir ? » Je ne pouvais m'empêcher de trouver leur sort peu envieux, et mes pensées divaguèrent vers tous ces êtres qui perdaient la raison. Il n'y avait rien pour eu, aucun endroit où leur offrir un toit, les mettre en sécurité, les aider à surmonter leurs problèmes. Il fallait que quelqu'un agisse, crée un asile de paix pour ceux que la sérénité a quitté… Et c'est à ce moment qu'une petite voix dans ma tête me souffla ces douces paroles… Ce quelqu'un, pourquoi ne serait-il tout simplement pas moi ?

Et notre discussion reprit à propos du lieu même dans lequel nous nous trouvions. Que Mircella me révèle qu'elle n'entendait plus les arbres me perturba et je laissais un petit instant ma magie s'échapper de mes mains… Je m'étais attendue à ce qu'elle disparaisse, qu'elle soit aspirée par les végétaux… mais rien. De petites boules lumineuses semblaient flotter, résidus de ce que j'avais créé. « Eh ! L'Elfe ! Tu sais que j'ai vu les Yggdrasils moi ? Je les ai même sauvés ! Depuis, la nature, elle m'aime bien je crois. » Je me retournais d'un geste rapide vers ma sœur, les yeux écarquillés de stupeur. Quand diable avait-elle fait cela ?! Et surtout, pourquoi l'annoncer maintenant ? Par pure esprit de compétition ? Uniquement dans le but de déstabiliser Mircella qui souffrait dors et déjà du silence de ces arbres ? J'allais lui poser des questions, lui demander des explications, mais le destin devait prendre un malin plaisir à toujours faire en sorte qu'elle en vienne à me couper la parole. « Tout ça pour dire que t'es pas très maline, hein… Tu sais où on est ? A côté de Drosera. Et tu sais ce qui fait que l'autre courge te ressemble à part ses oreilles ? Son lien avec la nature. La dangereuse, celle qui te pique, te fait mal et t'envahit. Pas étonnant que t'arrive pas à parler avec ces arbres ! Ils puent la magie alfar ! » Et elle explosa d'un rire sinistre avant de faire mine de sentir une fleure de ronce fanée et de la souffler aux quatre vents. Avait-elle bluffé ? Ou par hasard, aurait-elle vu juste ? Car si les alfars étaient maîtres des lieux, alors Mircella était peut-être encore bien plus en danger ici qu'elle ne l'était là bas… Mais cette fois-ci, je me gardais de tout commentaire, laissant au temps le choix de décider de l'importance des aveux de ma sœur.

Et l'on en vint finalement à parler de ma famille. Je me serais sentie très bête sur l'elfe m'avait annoncée ne jamais avoir entendue du tout parler des Eternam, mais une certaine forme de contentement montait en moi à l'idée d'avoir l'honneur de lui en apprendre un peu plus sur ce nom que je ne portais que depuis les évènements qui ont encadrés le retour de Sympan. « Ne t'en fait pas ! Le simple fait que tu l'as reconnue me rassure ! La renommée de notre famille s'est éteinte lorsque mon arrière arrière grand mère s'est retrouvée enfermée dans un livre de contes. » Mes paroles avaient beau avoir quelque chose de singulier, j'étais on ne peut plus sérieuse, et m'empressait  de continuer mon récit. Vivre dans le secret était parfois très douloureux au quotidien et le simple fait de pouvoir révéler à un être qui m'était de plus en plus proche une information que je pouvais sans aucun soucis rendre public allégeait un peu ma souffrance quotidienne. « Les Eternam sont une vieille famille composée principalement de sorciers et de magiciens, et nous sommes frappés de bon nombre de malédictions. Par exemple, mon frère, Romulus, a vu dans son enfance chaque personne à qui il tenait périr. Et tout Eternam qui nait sorcier ou magicien est condamné à devenir tout à tour maléfique et bénéfique, était dans une instabilité encore plus grande que les autres membres de ces deux races. » La tentation de me lancer dans un grand exposé me tiraillait intérieurement, mais je réalisais bien vite que lui parler de tous les Eternam me prendrait bien plusieurs heures. Alors je finis par choisir la voie la plus simple qui s'offrait à moi. « Nous sommes nombreux, et si notre histoire t'intéresse, n'hésite pas à venir me rendre visite au manoir ! C'est également un hôtel et un laboratoire de recherche, bien que la deuxième activité soit quelque peu… secrète. Je te présenterais à l'occasion notre ancêtre et tu pourras même avoir un accès privilégié à notre bibliothèque, toi qui aime lire ! » J'étais enjouée à l'idée de la recevoir dans notre demeure, du moins étais-ce que mon illusion d'Edel me permettait de montrer.

Mais c'est alors que l'élément perturbateur se montra enfin à nous. Des pleurs, atroces, retentirent tout autour de nous, puissants, déchirants, et je crus à un moment que Julia allait en devenir totalement folle. Nous ne mimes pas longtemps à trouver l'origine de ses cris, à moins que ce ne soit l'origine qui soit d'elle même venue à notre rencontre… Mircella était sur le qui vive, Julia se retenait de frapper l'intéressé et quant à moi, je restait immobile, incapable de prendre une décision. C'était une femme, qui continuait à répéter inlassablement les mêmes phrases, fixant ses mains, Quelque chose n'allait pas avec elle. Son âme n'était pas visible… C'était… Mais Melody réagit plus rapidement que moi, s'approchant d'elle d'un pas franc et ce malgré les mises en garde de Mircella. « Toi, t'es pas vivante… » Et sans raison, elle lui asséna une violente gifle sur la joue… et son reflet disparus aussitôt. Quelque chose clochait définitivement avec cet endroit. Et il y avait une odeur si… étrange… si… envoûtante… dans les airs… Et avant même que je ne puisse comprendre que nous venions tous de respirer les effluves d'une plante toxique, je voyais devant moi Melody s'évanouir. Puis ce fut mon tour. Et à mon réveil, je me retrouvais dans un endroit tout autre. Seule. Face à une pierre tombale gravés des mots "ci-git celle qui fut froidement assassiné". C'était mon écriture. Et le nom de Mircella était écrit juste en dessous. Je l'avais tué. Alors, un long cris d'agonie s'éleva dans toute la Forêt des Murmures, tandis-que je sombrais à nouveau dans un désespoir sans fond.

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Lun 01 Juin 2015, 17:51

La Haute Elfe observa le petit être noir revenir vers sa maîtresse, sans un bruit, sans un seul son, ne laissant transparaître que la confiance qu'il avait en la jeune femme. Mircella ignorait l'origine de ces bestioles, et l'idée de ne pas le savoir, juste envisager que quelque chose lui échappait la mettait dans des états presque ravageurs qu'elle contenait tant bien que mal, ne désirant pas passer pour une démente. Sa soif de savoir, son envie de connaissance se devait d'être cachée pour le bien de tous, y compris le sien bien entendu. Elle n'était pas de ceux qui s'affichent ou qui se vantent, et détestait tout particulièrement qu'on la voit comme quelqu'un qui cacherait son intelligence derrière une modestie irraisonnée. Ce n'était pas ça. Elle pensait simplement que cela ne regardait personne à part elle, et son propre subconscient. Tout se passait à l'intérieur de son crâne, de sa petite tête de linotte qui se voyait secouée de toutes parts dés lors qu'un nouvel obstacle se dressait sur son chemin. Il disparut ensuite en entrant littéralement dans le corps de sa jeune amie, se fondant en elle, lui transmettant sans doute ce qu'il avait vu, ce qui s'était passé et ce qui influencerait sans doute le futur. La blonde des bois n'aurait su si elle désirait véritablement savoir ce qui était arrivé, ce que Kohei par exemple était devenu. Elle l'avait fortement réprimandé avant de quitter les lieux et espérait que, malgré sa manière d'être toujours borné, il saurait faire bon usage de ses conseils. Qu'il n'agirait pas en sombre idiot et saurait se sortir du pétrin dans lequel il s'était lui-même embourbé. Car elle ne viendrait pas à son secours, non. Quand bien même elle se trouvait profondément altruiste et pleine de bonne volonté, elle ne songeait pas à aider ceux qui un jour lui eurent tourné le dos. Mircella était d'une gentillesse à toute épreuve et d'une patience inégalable, mais elle était loin d'être naïve.

Et avant qu'elle n'eut le temps de lui poser une question que le petit être disparut à nouveau dans les bois, comme s'il retournait chez lui, sautillant sur ses petits pieds faits de ténèbres. Un sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme, comme si cet élan de candeur la rassurait, lui réchauffait le coeur. Un coeur si froid, si dur, qui depuis si longtemps n'avait pas pu battre de tout son élan, bloqué par de trop nombreux événements qui la poussaient sans cesse vers le précipice sans jamais qu'elle ne s'y jette, trouvant une lueur d'espoir dans la personne qu'était Milady. « Je t'en prie, ne t'en fais pas trop pour moi. Je ne me fais guère de soucis pour les Alfars, ils sont un peuple.. ». Elle ne trouva pas les mots tout de suite, puis poursuivit. « Intéressant. ». C'était le terme le plus approprié. Ils n'étaient pas puissants, ou tout du moins elle n'aurait su le dire, ne les ayant vu au combat que pour déchirer son peuple, sans pour autant attraper une haine viscérale envers ces derniers. La curiosité la gagnait petit à petit, mais elle la chassa. C'était une curiosité malsaine, qu'elle n'aurait jamais su satisfaire. Et tout simplement, cela ne se faisait pas de son point de vue.

« J'l'ai aimé, fut un jour. Je devais être sacrément bourrée. ». Elle mentait comme elle respirait, n'assumant sans doute pas le fait d'avoir un jour éprouvé de tels sentiments qu'elle considérait à présent comme proprement inutiles et complètement faux. C'était futile de s'encombrer d'un homme, d'un amour qui nous quittera, qui disparaîtra. L'amitié, elle, subsistait dés lors qu'elle se trouvait vraie, et elle y croyait. Elle se vautrerait sans doute encore une fois sur le sol au premier échec, mais peut-on dire que cela la dérangeait encore ? Pas vraiment. « Toi, rouiller ? Tu plaisantes. Je ne te vois pas perdre quoi que ce soit en si peu de temps. Et même si des siècles et des siècles passaient, je n'aurais pas douté de toi ». Elles se faisaient intimement confiance, sans se le dire, sans même avoir besoin de se le dire. Quant à la demande que fit Melody, elle fut légèrement déçue. « Moi qui te pensais beaucoup plus sadique que ça à mon égard, je dois t'avouer que je suis un peu.. mitigée. Mais c'est pas pour ça que je vais refuser, je peux pas vraiment en plus, mais si tu me l'avais demandé juste comme ça j'aurais dit oui, c'est dommage d'avoir gaspillé un pari ! ». Puis elle parut plus joyeuse qu'elle ne l'eut jamais été. Elle qui avait du se trimballer la compagnie désagréable de l'alfar tout le long allait pouvoir s'amuser dés lors qu'une nouvelle catastrophe surgirait. Souvent, un désastre était de mauvaise augure, mais il y a des gens qui veulent juste voir le monde brûler, et elle en faisait parti. Elle ne s'en cachait pas, le montrait partout ou elle allait, car elle haïssait ce monde, cet univers et les gens qui le peuplent. Elle leva les yeux vers Mircella, croisant discrètement les doigts pour qu'elle survive. Car à vrai dire, elle ignorait ce qui se passerait si elle venait à mourir. C'était elle qui avait récupéré sa tête. Et si elle mourrait, alors leur contrat s'annulerait, et qui sait si la Morte survivrait. La Dullahan n'avait aucun état d'âme à faire souffrir ceux qui se mettaient en travers de son chemin, les balayant d'un revers de manche sans s'en préoccuper. Rien ni personne ne l'arrêterait. Et si Melody se mêlait à la fête, alors cela n'en serait que plus profitable.

A l'évocation d'un quelconque remède, Mircella ne put retenir un très léger rire. Milady, parfois, pouvait faire preuve d'une innocence effrayante. Elle prit une grande inspiration. « C'est une épreuve que nous devons tous subir, et elle est essentielle à notre apprentissage du monde. Certains n'y survivent pas, c'est vrai. Mais je ne saurais les trouver lâche, car le mal nous hante nuit et jour. Et je ne compte plus le nombre de malentendus créés à cause de la présence de ce double, prenant possession de ma bouche, en faisant sortir des insanités. ». Maintenant, elle s'en amusait. « Aujourd'hui je ne dirais pas que j'en ris, mais cela fait parti du passé. La plupart d'entre nous réussissent à s'en sortir. ». Puis elle releva les yeux, plongeant son regard émeraude dans le sien. « Aucun remède ne peut exister, car ce malheur n'existe que dans nos esprits. La plus grande des magies ne saurait nous soigner. ». Elle eut une pensée pour Ezechyel, ainsi qu'un pincement au coeur en se souvenant des paroles prononcées à son égard par son double, par celui qu'il ne maîtrisait pas et qui faisait ressurgir les instincts les plus primaires de l'être humain. Puis un sourire naquit sur son visage. « Mais nous ne sommes pas seuls dans cette épreuve. Mis à part ceux qui désirent s'exiler de leur peuple, chacun trouve chaussure à son pied et celui qui a fait trépasser son double peut soutenir celui qui n'a pas réussi. Il est rare que nous laissions un des nôtres sombrer dans le désespoir. ». Elle poussa un léger soupir. « Mais encore faudrait-il que nous sachions lesquels sont en proie à un mal-être si béant que celui-ci.. ». Puis elle serra les poings. Elle les sauverait. Tous autant qu'ils étaient. N'en laisserait aucun de côté. Elle croyait en ses semblables, et eux croyaient en elle. Tout reposait sur cette confiance que personne n'aurait su briser. Pas même les Aetheris.

Puis à la remarque de Melody qui saisissait tous les prétextes pour se faire entendre, la blonde des bois ne put s'empêcher de rire encore une fois. « Et c'est parce que cette nature est maléfique que je ne pourrais pas entendre ses cris ? ». Elle se tourna vers cette dernière, la défiant presque du regard. « Les arbres parlent tous. La différence ici seraient que beaucoup pourraient mentir, ou chercher justement à me faire tourner en bourrique. » Mais il y avait un silence complet, presque religieux. « Ne parle pas de choses que tu ne connais pas, à moins de prendre plaisir à te tromper. ». Puis elle se tourna une nouvelle fois vers sa jeune amie, ignorant promptement la réaction de la seconde Dullahan. Julia, elle, posa une main sur l'épaule de sa congénère. « T'énerves pas contre elle va. Elle en vaut pas la peine, cela dit j'ai jamais réussi à lui faire avoir tort sur tout ce qui concerne sa race et son lien avec la nature. Cette nana c'est une encyclopédie vivante, et j'ai jamais pu lui rabattre son clapet. ». C'était une véritable douleur pour la petite teigne qu'était Julia de ne pouvoir avoir raison sur quoi que ce soit. Sans compter qu'à présent elle vivait à Earudien, donc complètement entourée d'elfes tous plus.. Snobs? Non. Prétentieux ? Elle aurait plutôt dit, conscients de leur savoir, et ne cherchant pas à s'en cacher. La nature se taisait. Elle ne parlait pas, ne désirait tout simplement pas se confier à l'être pacifique qu'était la jeune femme et pourtant, parmi ses nombreuses balades sur les terres du yin et du yang, la forêt des murmures avait déjà chuchoté quelques mots à ses oreilles sans même tenter de se jouer d'elle ou de ses sens.

Les malédictions de la famille Eternam.. Cela sonnait presque comme le nom d'un livre tant leur dynastie semblait frappée d'un mal incurable. Elle observa la jeune femme de haut en bas, repensant à celui qu'elle disait être son mari, au calvaire que lui faisait vivre sa petite sœur au jour le jour, et sans la prendre en pitié, ne pouvait s'empêcher de se mettre à sa place et de prendre un peu de sa souffrance sur elle. « La limite entre magicien et sorcier est frêle, peut-être simplement transgressée. Je ne saurais vous comparer aux anges qui se doivent de ne pas sombrer dans le pêché afin de garder la blancheur de leurs ailes. ». Elle se redressa, confiante ne ses paroles. « Cependant, je suis persuadée que même si le sort s'acharne, vous ne apitoyez pas sur vous-même. Il n'y à qu'a te regarder, Milady. ». Et elle se mit à sourire, une fois de plus, incroyablement enthousiaste sur des choses qui de l'ordinaire, ne pouvaient susciter une telle réaction de la part de n'importe qui. « Et même si les sorciers sont en partie responsable de la destruction successive de mon peuple, de la mort d'un de nos souverains, je ne porte dans mon coeur aucune rancune à leur égard. Tous ne sont pas coupables, et je ne mets personne dans le même panier. J'aime me faire mon propre avis sur une personne et ne pas chercher à sombrer dans les préjugés. ». Et si elle avait su l'origine de celle à laquelle elle parlait en ce moment même.. « Je ne manquerais pas de venir vous rendre visite à votre Manoir, si tout du moins je trouve le chemin qui peut m'y mener. ». Le dernier manoir qu'elle eut visité, et le seul par ailleurs, était celui du Vampire, du Colosse aujourd'hui disparu. Elle n'éprouva aucune nostalgie quand son souvenir remonta dans son esprit, se contentant de le refouler. Elle ne le considérait plus comme.. important. « J'aimerais pouvoir te proposer en retour l'accès à la bibliothèque d'Earudien, et tu penses bien que cela m'attriste de ne pas pouvoir me lancer dans une telle entreprise. ». Elle baissa les yeux vers le sol, donnant un léger coup dans un caillou. « Je n'ai pas les pouvoirs nécessaires, et elle ne peut être ouverte que par un Haut Elfe. C'est ainsi que nous gardons le savoir en lieu sûr. ». Et malgré toutes les destructions, toutes les attaques, elle avait survécu et se tenait toujours debout. La connaissance n'a donc aucune limite.

Puis des pleurs se mirent à retentir. D'abord faibles, ils ne tardèrent pas à s'amplifier jusqu'à casser les oreilles sensibles de la blonde des bois qui n'eut d'autre solution que de les boucher comme elle le pouvait. La Dullahan elle, commençait à n'en plus pouvoir et se retenait d'hurler des injures, observant autour d'elle, cherchant la présence de nombres au-dessus de la tête du premier inconnu venu, car il viendrait à mourir si il lui tombait sous la main. « Je te jure.. Je vais t'massacrer et tu vas avoir une raison de chouiner ! ». Mais avant qu'elle n'ait le temps de se rapprocher pour l'attraper par le col pour la pulvériser sur le sol comme une vulgaire punaise, elle sombra, envahie par un parfum qui manqua de l'étouffer au passage. Et quand elle se réveilla, elle ne trouva aucune trace de sa compagne. « Melo ! Hé, Melo ! Si tu fais ça pour rire sérieux, c'pas drôle ! ». Aucune réponse. Elle releva la tête difficilement, massant ses tempes, avant de tomber sur une tombe. Celle de son amie. Mais au lieu de céder à la panique, elle se mit à rire. « Vous pensez pas m'avoir comme ça quand même. Qui irait mettre une tombe à quelqu'un qui est déjà mort ? ». Elle ne s'en préoccupait pas, ou refusait d'y croire, refusait de l'admettre. Melody ne pouvait pas être morte. « Je vais mettre la main sur celui qui essaye de me faire tourner en bourrique et lui montrer de quel bois j'me chauffe ! ». Puis elle partit en courant, laissant le sang illusoire qui coulait de ses mains s'écouler et créer d'immenses traces sur le sol. Au moins, si on la cherchait, on la trouverait.

Mircella, de son côté, ne tarda pas à quitter les bras de Morphée qu'elle eut rejoint, pour une fois, non pas de sa propre volonté. Elle poussa sur ses bras pour se relever, et la première chose qu'elle entendit fut le cri strident de Milady. Alors, sans se préoccuper de l'environnement dans lequel elle se trouvait, elle s'empressa de crier à son tour pour la trouver. « Milady ! Milady je t'en prie réponds-moi ! ». Personne ne lui répondait. Elle était, vraisemblablement, seule face à elle-même. Puis bientôt, la vision de ses mains ensanglantée vint la frapper, et elle ne put s'empêcher de les essuyer sur la première pierre venue, terrorisée. Que venait-elle de faire.. Qu'était-elle seulement capable de faire ? Elle se retourna violemment, et ne put que saisir le nom gravé sur la tombe de Milady. C'était impossible. Elle était faite de magie. Elle ne pouvait pas saigner. Ou.. le pouvait-elle ? La forêt lui jouait-elle des tours ? Elle chercha à appeler les arbres à sa rescousse, à lui communiquer l'endroit ou elle pouvait bien se trouver si elle était encore vivante. Car elle n'osait pas l'imaginer morte. C'était.. impossible. Elle l'entendit enfin quelques murmures, à peine perceptibles. Mais juste le fait que la forêt lui réponde signifiait que la réponse à sa question était loin d'être évidente, et un simple « Elle est morte » aurait été suffisant pour qu'elle sombre dans le désarroi le plus profond. Elle se mit à marcher, lentement, prenant sa faux près d'elle, prête à se défendre en cas de problème. L'ennemi pouvait venir de partout, mais sans doute viendrait-il également d'elle-même, de ses peurs qui la hantaient constamment. Elle les vaincrait. Pour la retrouver. Car elles ne s'étaient pas enfuies de Drosera pour finir en charpie ici. Personne ne les aurait, elles arriveraient à fuir l'emprise de celui qui jouait avec leurs nerfs. Pour être ensemble, une nouvelle fois, et peut-être ne jamais se quitter.
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Ven 08 Avr 2016, 14:23

La tombe de mon amie, ma seule amie... Tout mon esprit n'était qu'un tourbillon de pensées et de souvenirs contradictoires, tout mon être n'était que désespoir. Je hurlais si fort que je le pouvais, me balançant mécaniquement d'avant en arrière, tenant entre mes mains ce que je voyais être une mèche de ses cheveux. Je voulais à ce instant plus que tout disparaître. Je ne voulais pas comprendre, il n'y avait rien à comprendre. Mircella était morte et j'étais la seule fautive. Il fallait que moi aussi, ma vie soit anéantie ! La douleur était insupportable ! Je n'avais jamais rien ressentit de tel depuis la décapitation de ma propre sœur... Pas une deuxième fois... Je ne m'en relèverais pas... Mes cris cessèrent d'eux même, je ne pensais plus à rien. A rien d'autre qu'à m'éliminer de ce monde qui ne méritais pas ma présence. Les yeux vagues, la solutions m'apparut très net. Il n'y avait qu'Utopia pour me détruire à jamais. Ce serait une mort lente, douloureuse, tout ce que je méritais pour la faute impardonnable que j'avais commise. Lentement, je me relevais, prête à m'engager sur le chemin de ma perte... Mais c'était sans compter sur cette autre moi. Sans que je puisse réagir, je vis la Couronne des Sorciers se lever au dessus de ma tête. Sans que je n'ai le temps de comprendre, je redevenais mortelle, le cœur battant, mais totalement contrôlée par une autre... « Si tu crois que je vais te laisser crever... Imbécile... » Je ne répondis pas, je n'en avais pas la force... Et c'est alors que de lui-même, mon corps se déplaça.

───────────────────────────────────────────────────────────

De la hauteur ! Il me fallait prendre de la hauteur et retrouver Julia ! Elle ne pouvait pas être morte, c'était impossible ! J'avais brisé sa tombe fictive, j'avais creusé le sol meuble de mes ongles sans que la terre ne veuille s'ouvrir devant moi. Quelqu'un se jouait de nous, testait nos aptitudes, il ne pouvait en être autrement ! Je cherchais la moitié de mon âme avec l'énergie du désespoir, m'épuisant à la course, perdant toute notion d'espace et de temps. Cela ne servait à rien. Alors je décidais de m'envoler. Que ces arbres étaient hauts tout à coup ! Ou peut être que j'avais réduis de taille ? Rien n'avait de logique ici, et ça m'énervait passablement. Finalement, après un temps qui m'a parut interminable, j'atteignis la cime des arbres. Et soudain, tout semblait beaucoup plus claire ! Le sol n'était pas si loin, la forêt pas si grande. Mais ce qui me fit mal n'était pas de reconnaître ma stupidité à m'être faite piéger ainsi dans une illusion. Non.. Ce qui brisa quelque chose en moi fut de voir Julia s'éloigner de la forêt... Elle m'abandonnait ? Elle se fichait de ce qui m'était arrivée ? Elle ne me cherchait même pas ? J'avais la rage qui soudain bouillonnait en moi, et je serrais furieusement des mains et des dents à m'en faire saigner. Elle n'avait pas le droit de m'abandonner comme ça ! Et si il y avait une explication logique, je voulais la connaître ! Furibonde, je décidais d'aller voir la seule personne qui pourrait m'expliquer ça. Tata. Direction Avalon, la citée des Déchus...

───────────────────────────────────────────────────────────

Tout n'avait été qu'une illusion. « Je mets fin à mon règne ! » De nouveau Ombre, j'observais les alentours sans pour autant reconnaître quoi que ce soit. J'avais perdu la trace de Melody, Mircella était totalement introuvable et je ne jugeais pas le fait de retrouver Julia comme une bonne idée. Je me sentais totalement inutile, incapable de pouvoir rivaliser avec la nature féroce de la Forêt. Il m'avait été si difficile de me débarrasser de ces illusions, et sans l'aide de Mili'So et de la Couronne Noire, je serais probablement encore entrain de courir de long en large à travers bois, appelant des fantômes qui se riaient de moi, sombrant peu à peu dans la folie du désespoir... Étais-je à ce point si faible qu'il me faille faire confiance à celle qui jusqu'ici n'a eu de dessin que de prendre ma place ? Je l'entendais encore au fond de mon esprit se moquer de moi, et je savais parfaitement que si elle l'avait voulu, mon corps serait encore entre ses mains. Je soupirais face à mon incompétence... Méritais-je de gouverner un peuple quand je n'étais même pas capable de protéger ma seule amie et ma propre famille ? Il me fallait méditer, réfléchir, encore... Quoi qu'il en soit, je me sentais parfaitement inutile ici... J'étais persuadée que l'elfe était bien plus apte à s'en sortir que moi, et m'inquiéter pour ma petite sœur aurait été particulièrement comique... Alors je tournais lentement des talons et me laissais absorber par les ténèbres, devenant une Ombre parmi les ombres, sans me retourner.

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La Culpabilité par la Peur [PV Milady ♥]

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