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 Panique au Cimetière [PV Lucrezia ♥]

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Lun 02 Fév 2015, 16:41



Cold War - Triumph by the sword, Soul in the sky

Shi n’arrêtait pas de se plaindre. Elle ne voulait vraiment pas suivre Kohei. Elle ne savait même pas pourquoi ils se dirigeaient en ville. L’alfar semblait pourtant sûr de lui. Il agissait avec la petite fée avec des pincettes depuis le volcan ardent. Il se sentait visiblement… limite triste de la voir dans cet état. Kohei avait détruit quelque chose d’essentiel dans la relation qu’ils entretenaient depuis leur rencontre… Et c’était la confiance… Mais ce n’était pas de sa faute ! Mais cela, il le croyait de moins en moins. De plus en plus, le versatile croyait c’était dans son inconscient que tout cela se jouait, il croyait que c’était un élément tapis au fond de lui qui le poussait à agir de la sorte… Et il espérait que le déclic responsable d’une prise de conscience aurait lieu un jour ou l’autre.

Kohei ne disait plus rien à Shi à propos de ce qu’il s’était passé. Des justifications, des excuses ou de simples bonnes intentions, il croyait que tout cela ne serait que des plus déplacé. Kohei ne savait où donner de la tête, il ne savait quoi faire pour arranger les choses, et il restait bloqué. Tout comme Shi… La petite fée non plus ne savait pas quoi faire. Une part d’elle voulait que tout redevienne comme avant, alors que l’autre voulait juste se barrer dans l’espoir de vivre sa vie seule. Et tandis qu’ils marchaient dans un silence glacial, elle se décida à le briser. « Tout ce que je veux moi, c’est avoir quelqu’un qui ne me voit pas comme de la bouffe. » Mais ce furent des paroles aussi glaciales que le silence de tantôt, voire même plus. L’alfar ne répondit pas. Ce que pensait Shi commençait sérieusement à l’agacer. Et contrairement à l’agacement habituel qu’il éprouvait avec la fée, celui-ci avait était provoqué par la tristesse qu’elle avait engendré. Il se sentait blessé. Shi était sa petite fée, sa petite sœur, pas une proie. Jamais de la vie.

La petite brune pensait à toutes les petites rencontres qu’elle avait eu l’occasion de faire. Et toute les personnes avec qui elle avait connu un échange un tant soit peu consistant ne l’avaient prise que pour une simple proie. Aëran… Lokys… Il n’y avait que Mircella et Julia avec qui elle s’entendait vraiment vraiment bien. Mais cet abrutit d’alfar avait foutu cette si belle relation en l’air. Et puis Luka… Cela faisait tant de temps qu’elle ne l’avait pas vu… Il était le seul homme à lui apporter tant d’attention. C’était à se demander si ce n’était pas lui qui était le plus soucieux d’elle. Elle voulut pleurer à cette pensée. Le bleuté lui manquait tellement… Quand pouvait-elle le revoir ? Elle se languissait de ce manque. Mais avec Kohei, qui, une fois encore n’avait rien fait de bien, cette relation aussi risquait de se dégrader. Mais sérieusement, qu’est-ce qui lui prenait ? Il était assez associable, certes, mais de là à en avoir un don pour se rendre détestable, c’était exagéré.

Et Kohei lui cachait encore le but de cette « promenade ». Il lui cachait encore le futur grand plaisir qu’elle éprouverait. Tout ce qu’il voulait, c’était de nouveau la voir sourire. Et ce, même si ce n’était pas lui qui le lui apporterait. Cette idée le rendait maussade. Mais il passerait outre. Ils finirent par arriver dans les lieux. L’auberge n’était plus très loin. Ils allaient arriver à cette bonne vieille auberge, qui cachait de bien heureux souvenirs. Et cachait était bien le mot, car ces souvenirs mêmes n’avaient pas été entièrement dévoilés à ceux que ça concernait, à notre plus grand amusement. Le blond posa pied au sol, une dernière fois. Ce fut l’arrêt complet. Il contempla le bâtiment, le visage vide. Vide d’une expression. Mais ce n’était qu’une façade qui cachait ce qu’il se passait réellement dans sa tête. Il se sentait si triste, et le temps même qu’il faisait convenait à cette émotion. Il faisait gris. Sans pour autant pleuvoir, sans pour autant laisser au soleil un trou pour propager ses rayons entre les nuages. C’était l’entre deux.

Shi regarda aussi l’auberge, interrogée. Qu’est-ce que c’était que cette drôle d’intention ? « Mais qu’est-ce que t’es venu faire là toi ? » Elle vociférait ces paroles sur un sale ton, mais ce qu’elle voulait, c’était juste cacher les émotions qui la submergeaient. Voilà qu’elle pensait à Luka, voilà qu’on la menait dans un de ses souvenirs avec lui. L’alfar coulait-il l’achever ? « Ca suffit, je m’en vais. » Déclara-t-elle le ton oscillant. Shi était vraiment mal depuis un certain temps. Elle se sentait toujours triste, comme si sa vie ne la menait nulle part. Et Kohei en découvrait l’empathie, et il haïssait ce sentiment. « Non ! Attends Shi ! Ne t’en vas pas… J’ai besoin que tu restes quelques instants, reste un peu ! Tu verras bien ! Je t’ai pas emmenée ici pour rien. » Mais à quoi pouvait-il bien penser ? Pourquoi la retenait-il ainsi ? Elle n’avait pas que cela à faire… Subir les caprices de ce stupide versatile qui n’avait d’yeux que pour le meurtre. Mais elle se prêta à l’attente, simplement par curiosité.

Kohei faisait les cent pas. Ils attendaient Luka depuis plus d’une heure maintenant. Enfin, par « ils », j’entends bien que seul Kohei était au courant de ce qu’il attendait. Fallait-il dire aussi, que les deux hommes ne s’étaient pas vraiment donnés de moment dans la journée pour se voir, et que Kohei devait surement être le plus proche du lieu de rendez-vous. Il n’avait pas osé emmener Art. Celui-ci croyait d’ailleurs que la fée et lui étaient seulement partis se promener, et avec un peu de mal chance, il se pointerait au mauvais moment. L’alfar préférait éviter une bien malencontreuse rencontre entre son meilleur ami et le spectre. Il voulait que ça se passe bien. Pas causer une tension. Mais la question lui revenait. Qu’allait-il dire ? « Bonjour Luka, tu vas bien ? » Mais non, pas ça, c’était bien trop formel. « Tu as fait bon voyage ? » Mais c’était encore pire ! « Tu sais, je suis terriblement désolé de ce qu’il s’est passé la dernière fois… ! » Haa… Mais ce n’était pas bon… Et pourquoi ne pas l’aborder avec un « Luka ! » … Et zut… Cette fois, il avait pensé tout haut. Dhi le regarda avec de gros yeux. Sérieusement, il avait vraiment un problème mental. Ou alors il cachait de sales pensées nostalgiques. « Euh… Désolé… » S’escusa-t-il avec des mimiques bien trop douteuses. Il n’attendait que ça, que le bleuté vienne. Mais il ne le voulait pas en même temps, ayant le trac que mal lui parler, ou simplement, de détruire leur relation aussi, comme il semblait voué à le faire avec tout le monde visiblement…

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Lun 02 Fév 2015, 16:42


Plus que deux jours. L'heure du rendez-vous approchait. À la bonne heure. La lune regorgeait de lait pur, et sa coupe se remplissait peu à peu. Elle était presque pleine, aussi bien ici qu'ailleurs. Cette lune se reflétait elle aussi sur les yeux saphir de l'alfar, sauf qu'à la surface de ces derniers sa couleur n'avait rien d'immaculée, des nuages de brume l'envahissant. Il était un être sombre, lugubre à l'intérieur. Heiko le bouffait de l'intérieur, et ce sans forcément le vouloir. Il prenait le dessus sur sa nature candide, plus ingénue, et l'autre n'y voyait que du feu. Kohei était incapable de le freiner, et en tant que 'Luka' elle avait eu l'occasion d'y assister de près.. De voir du coin de l'oeil ce déchaînement de soi, cette perte de conscience totale pour s'abandonner à un stade plus langoureux, moins prise de tête. C'était un choix au final. S'il avait voulu l'empêcher de prendre le dessus, il l'aurait pu, à ses risques et périls, tant bien que mal même si cela venait à lui coûter bien cher.. Lucrezia était consciente de tout cela. Elle l'avait compris dès leur première véritable entrevue. Hélas, elle avait tout de même choisi de l'accepter. Elle croyait réellement qu'elle serait l'exception à la règle, qu'elle serait celle à bafouer ( tout comme Shi ) les lois de son monde et de sa démarche, mais finalement.. Elle était une fois de plus trop naïve.

Plus qu'un jour. Le soleil, haut dans le ciel, le zénith du midi, éclairait les pas de la jeune femme, et de son animal à la langue venimeuse. Elle marchait, à coeur perdu, contre son gré. Elle avait accepté de lui rendre visite, mais elle ignorait maintenant comment lui faire face. Ils s'étaient vraiment quittés sur de mauvaises bases, et réparer le verre écorché n'avait rien de simple, au contraire. Tout était bien trop fragile pour qu'elle puisse se permettre un faux geste, quel qu'il soit.. Mais qu'il en soit ainsi. Elle n'avait pas l'intention de fuir. Elle était des plus fatalistes désormais. Elle verrait bien une fois sur place. Son voyage s'était enclenché, et désormais elle ne pourrait qu'aller de l'avant. Shi était finalement celle qui lui manquait le plus.. Elle ignorait ce qu'elle avait bien pu traverser ces derniers mois, seule, et livrée à elle-même en ce qui concernait l'alfar. C'était bien son plus grand mal, celui qui était le plus à même de la blesser.. Elle avait un mauvais pressentiment, et essayait de l'expliquer par autre chose que son propre mal être. Elle n'aurait pas pu être plus juste..

Jour zéro. Le temps était venu. Elle ne tremblait pas, et sa décision était définitive. Le voyage avait été quelque peu agité de nuit ( ayant rencontré bon nombre d'ivrognes pour le moins.. repoussants ), mais son arrivée, tôt le matin, présageait une bonne continuation pour la suite. Une heure tout au plus aurait suffit pour atteindre le point de rendez-vous. S'arrêtant à cette auberge, elle prit le temps de prendre un bain, et de revêtir des vêtements qu'elle avait garder pour de telles situations. Une première manche boutonnée, l'autre ne tarda pas à se faire. Un nœud pour la tenir fermée, des bottes hautes pour enserrer le pantalon large au corps. Un gilet assez élégant pour couronner le tout, et voilà, le tour était joué. Coiffant sa tignasse violine dont les bouts se teignaient progressivement d'un bleu éclatant, se raccourcissant au passage, il se vit de nouveau endosser le rôle de 'Luka' car l'homme avait encore à le reconquérir, à lui faire comprendre que la confiance pouvait s'instaurer entre eux, et que ce 'secret' n'avait plus à en être un.

Sa route s'acheva ainsi. Il les aperçut au loin, sans mal. Elle les observa de loin quelques instants. Consciente de ne pas avoir été repérée, sachant pertinemment qu'aucun des deux n'avait perçu son arrivée, elle resta là, les yeux rivés sur les deux silhouettes. « Pourquoi tu t'es arrêtée ? Tu n'y vas pas finalement ? Ah ça non. On a pas fait tout ce chemin pour qu'au final.. » « Ce n'est pas ça, Venom. Juste.. » Elle les détaillait d'un œil minutieux, cherchant le détail intrus dans un tableau mensonger. Quelque chose n'allait pas.. et elle le sentait mieux que personne. Peut-être ne comprenait-elle les circonstances dans lesquelles ce malaise s'était battis, mais elle semblait plus lucide que ceux à l'avoir subi. Une distance notable, remarquable s'était installée entre eux, davantage que les quelques mètres qui les séparaient actuellement. Comment en étaient-ils arrivés à là.. ? C'était exaspérant. « Tu n'as pas à hurler mon nom avant même que je n'arrive.. Si tu voulais lui faire une surprise, je pense que c'est raté » dit-il en ricanant, ayant feint une aise totale. Il était plus inquiet par Shi et son maître que par ses troubles personnels, et l'heure n'était pas à l'égoïsme. Elle tendit une main vers la petite créature qui pour une fois ne trônait pas sur l'épaule du jeune blond. « Tu ne veux plus de moi ma mignonne ? Viens ici. Tu m'as manqué » Et il lui ouvrit alors grand les bras, caressant ses petites joues, épongeant ses perles, ses chaudes larmes, tout en la rassurant de paroles douces, mielleuses.

Il fallait, cependant, battre le fer pendant qu'il est encore chaud. Le loup géant n'hésite pas à faire son entrée en scène, n'ayant pu croiser la route du jeune homme qu'une seule fois, tout au plus. « Salut bonhomme. Je sais pas si tu te rappelles de moi. C'est Venom. Encore ravi. S'vous plaît madame, m'sieur, allez vous aimer ailleurs, c'est un peu trop à mes yeux. » Il lui fit alors une sorte de révérence. Il était bien élevé, et n'avait par ailleurs aucun autre moyen de lui prêter ses respects. « T'es bien impoli, dis moi. C'est bon. Je viens de la retrouver après un long moment. Ce n'est pas un luxe que de passer un temps de qualité à deux. » Il sourit à l'intention de la jeune femme, et ricana pour ce qui en était de l'alfar. Elle essayait de le mettre à l'aise, bien que ce ne soit pas aussi simple. « Tient.. J'ai faim moi. Shi, tu ne veux pas m'accompagner au restaurant au bout de la rue ? J'ai ouï dire qu'ils servaient un plat du jour à croquer, et bon.. Une maigre collation ne serait pas de tout refus. Il faut nous préparer aux aventures de la journée. Avec vous, c'est impossible que rien ne se produise… » Et la main de la petite dans la sienne, il prit les devants. Le loup noir poussa un souffle lourd, avant de regarder l'alfar d'un air ironique. « Je pense que je vais changer d'apparence.. C'est ça le mal avec votre monde. Les animaux vous les traitez comme du bétail, et encore. On a aucun droit. Tu viens, ou tu te dépêches de les rejoindre ? Les deux sont bons, perso » Effectivement, cela lui était bien égal. Lucrezia attendait de voir, non loin, ce qu'il choisirait. Avec lui ou sans lui, il avait la ferme intention de connaître toutes les facettes de ce malaise, et ce n'étaient pas les défenses du jeune homme qui allaient le priver de satisfaire cette inquiétude et curiosité..

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Lun 02 Fév 2015, 16:43


« Luka !! » Hurla Shi à son tour, à plein poumon, le visage ensoleillé, un visage à qui on avait rendu toute sa joie originelle. Elle lui fonça dessus. Mais qu’est-ce qu’il racontait ? Bien sûr qu’elle voulait de lui ! Des larmes vinrent lui piquer les yeux. Elle n’avait plus aucun contrôle sur elles, et pleurait si fort de bonheur qu’elle pourrait en mourir heureuse. Elle se tourna vers Kohei, dont elle avait enfin comprit le manège, et lui sourit, sans toutefois en penser plus. Kohei ne lui avait été qu’un moyen sur ce point, un moyen de revoir Luka, et elle en oublia l’espace de ce sourire, la peine qu’elle éprouvait à propos de l’alfar.

Kohei aussi réagit. C’était Luka après tout. Et avec Luka, ses émotions ressortaient sans aucun obstacle. Il était si heureux de le revoir, mais ne savait toujours pas comment l’aborder. Enfin, ça, c’était dans la théorique. En réalité, l’émotion avait pris le dessus, et sans pouvoir contrôler ses cordes vocales, il lança à l’égard de Luka, tout en le rejoignant : « Luka ! Tu nous as tellement manqué ! » Il l’observa longuement, souriant. C’était cette chaleur-là qui l’avait manqué. Celle d’un cher ami qui parvenait à effacer le ciel grisâtre en un environnement de couleur chaudes et agréables. C’était vrai ce qu’il disait. Même s’ils ne s’étaient pas quittés en bon terme, ça lui faisait un bien fou de le revoir.

Une voix le rappela cependant à la réalité, c’était celle du loup qui accompagnait Luka, Venom. Oui, Kohei se souvenait bel et bien de lui. Et d’ailleurs, la seule fois où ils s’étaient vus était à cet endroit précis. « Oui, j-« Ouiii ! Je me souviens de toi Venom ! Comment ça va ? Hurla-t-elle à en couper la parole à l’alfar, la voix tremblante de ses pleurs de joie. Elle était si excitée qu’elle hurlait tout ce qu’elle pensait et qu’elle pensait de manière démesurée. La petite fée était au paroxysme du bienêtre. Rien ne pouvait mieux tomber que cette rencontre pour lui faire oublier le mal qu’elle éprouvait depuis peu. « Mais !! Pourquoi Venoooom je suis si heureeeeeuse ! » Et si familière. Mais cette convivialité ajoutait encore de la chaleur à son âme. Puis la petite fille rit à la proposition du bleuté. Manger n’était pas de refus ! « Tu penses tout de suite aux aventures ! C’est vrai que c’est toujours comme ça quand on est ensemble ! Qu’est-ce que ça va être aujourd’hui ? Des morts-vivants ? » Elle éclata de rire, plaisantant de la manière la plus naturelle au monde.

L’alfar continua de regarder le loup, espérant simplement arriver à enfin en placer une. Quelque part, ça l’amusait, et lui procurait un grand plaisir de voir Shi si heureuse que sa présence en surplombait la sienne, mais lui aussi les émotions le prenaient. « Tout le monde ne vous traite pas comme du bétail. Regarde simplement Luka ! » Il fit une pause, avant de répondre à son invitation. « Bien sûr que je suis ! Tu m’as l’air en forme toi aussi ! » Fit-il quelque peu maladroitement. Il avait simplement envie d’engager la conversation. Ils entamèrent alors la petite route séparant l’auberge du restaurant, route lors de laquelle Kohei sentit son cœur se serrer. Il ignorait bien comment engager une conversation correcte avec le vampire, et il n’avait déjà pas beaucoup parlé jusque maintenant. Mais c’est surtout qu’il continuait à penser à Shi. Il ne voulait vraiment pas que son malaise avec elle ne se voit. Il se sentait mal à cette idée. Le blond voulait simplement que cette histoire s’arrange. Même s’il se sentait complétement fautif dans ce qui était arrivé à Shi, en réalité, ce n’était pas de sa faute. Mais il continuait de croire le contraire. Après tout, c’était de ses mains que… Bref. Il se sortit de force de ses pensées, ce n’était certainement pas le moment de se faire des soucis. Et puis de toute façon, il n’était pas du genre à courir après les gens pour se faire pardonner, mais il était peut-être temps qu’il s’y mette, et qu’il s’explique enfin avec Shi, parce qu’après tout, elle n’en savait pas beaucoup plus.

Ils arrivèrent à ce fameux restaurant, l’envie de casser la croute les ayant grandement incités à s’installer. Shi elle-même était la plus excitée par les événements, et s’amusait à entraîner tout le monde de manière à arriver plus rapidement au but. La petite fée s’installa sur l’épaule du vampire qu’elle appréciait tant. Kohei, lui, ne fit qu’observer Luka, une certaine gêne se lisant dans son regard, qu’il s’efforçait pourtant à cacher. Il ne savait comment aborder le sujet, mais il fallait qu’il le fasse, ce n’était pas à Luka, victime de l’histoire, de s’embêter avec tout cela. Il prit alors son courage à deux mains, et démarra, même si c’était le plus vaguement possible. « Je suis désolé pour la dernière fois. » Le ton calme, sans tremblement ou hésitation. Il reprit. « A ce moment-là, si j’ai été poussé à réagir comme je l’ai fait, c’était sur un coup de tête. Je ne voulais pas ne pas prendre en compte tes sentiments, et j’ai passé mes nerfs sur Art plutôt qu’en agissant normalement. » Il regarda ensuite Shi, à qui il avait aussi fait du mal, malgré-lui cette fois-ci. « Je comprends pas comment tu pouvais être à ce moment-là. Comment tu pouvais être mal. Parce que je n’ai sans doute jamais vécu quelque chose d’aussi horrible que toi, à ce que j’ai pu entrevoir. Ça m’a en quelque sorte frustré. Et je voyais en Art quelqu’un sur qui je pouvais corriger ça, surement… Même si c’était totalement inconscient au début. Et j’ai réussi mon coup on dirait, avec des conséquences pourtant désastreuses. Mais je ne comprends toujours pas tes sentiments, et je trouve ça injuste de ma part. J’ai agis sur un coup de tête, à ma guise, alors que tu en as souffert. » Shi lui coupa la parole du regard. Un regard dur et froid. Elle n’arrivait même pas à croire l’alfar. « Et moi dans tout ça ? T’aurais aussi agis sur un coup de tête ? »

Elle avait dit les mots de trop. En cet instant, Kohei ne savait plus comment gérer la situation. Shi avait lancé un nouveau sujet sur le tapis, alors que Kohei préférait l’éviter. Les deux étaient importants dans son cas. Mais pour Shi et Luka, ce n’était pas la même chose. Il ne voulait pas en ignorer un au profit de l’autre. Il les regarda un a un, incapable de répondre. Mais il le fit tout de même. « Je sais même pas comment je pourrais te répondre Shi. La vérité à l’air d’une simple excuse complètement stupide, alors je n’ose pas te la dire. Je fais tout pour te rendre la confiance que tu me plaçais, pour te rendre ton sourire. Mais j’y arrive pas. Alors je vais te le dire. » Il fit une pause. « C’est vraiment les pouvoirs de cette démone qui me faisaient agir. Mais ça, tu le sais déjà. J’ai eu peur. J’ai cru que c’était mes propres instincts qui resurgissaient, et qui me forçaient à agir comme ça. Mais jamais un jour te faire du mal pourrait me traverser l’esprit. Son pouvoir n’a pas fait ressorti mes instincts. C’est ce qu’elle nous a fait croire. Elle me contrôlait. Sans rien de plus. » Il se tu. Ce n’était pas à Shi qu’il devait parler. Il n’avait pas organisé une rencontre avec Luka pour le laisser de côté et arranger ses problèmes avec Shi qu’il voyait tous les jours. Et de plus, il ne voulait pas embêter Luka en le mêlant à ses histoires.
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Lun 02 Fév 2015, 16:44


« Du calme petite. Tu risques de nous faire une crise à ce rythme là.. » Le loup plaisantait peut-être, mais il n'était pas si loin de la vérité finalement. La petite fée resplendissait de joie, et sur son visage les pleurs ne cessaient de couler. Certes, mais des larmes de bonheur n'étaient jamais de trop, et cette béatitude jamais à exclure. Voyant disparaître l'ombre qui planait au dessus d'elle, cette gêne qui les liait tous deux, la belle fut heureuse de son arrivée émancipée, et de son intervention d'autant plus embarrassante. Sa voix de princesse en détresse, de petit être inoffensif, redoublait les envies de la jeune femme de la garder sous son aile, de la priver de tous les maux qui chercheraient à l'atteindre. Était-ce son instinct maternel qui s'affirmait maintenant qu'elle se voyait sous une apparence féminine ? Elle n'avait pas moyen de savoir, ni la raison derrière un tel élan de protection, ni ce qui avait provoqué ce détachement chez l'alfar, mais elle ne tarderait pas à la découvrir compte tenu de sa ténacité et de son sens de l'observation outrageusement développé. Kohei s'approcha de la vampire à son tour, lui adressant un sourire qu'elle lui rendit, tout de même tendre, et des paroles pleines de sentiments. Elle avait beau être fâchée, ces retrouvailles n'étaient pas de tout refus, et lui permettaient même de changer d'airs un moment. « Vous aussi.. » La voix bruyante de la petite fée ébranla le silence religieux qui les entourait.

« J'te remercie pour l'inquiétude, mais ça va. Tranquille. Toi tu m'as l'air de te porter comme un charme » Et comment. Dans ses traits, on discernait l'innocence qui lui était propre, toute l'influence d'une jeunesse intérieure quasi éternelle. Elle ne grandirait jamais, ou tout du moins pas assez pour devenir une autre qu'elle. Elle allait cependant bien trop vite pour les esprits âgés, fatigués des deux voyageurs, Lucrezia et Venom en somme, qui ne refusaient pas une petite pause dans leur cavalcade journalière. Shi reprit la parole, Venom s'en trouva abasourdi, clignant une dizaine fois des yeux, incrédule en parallèle. « Manquait plus que ça tu sais.. D'abord des bandits, ensuite des tortionnaires, des pilleurs d'oeuvres d'art.. Maintenant, on passe direct aux morts-vivants ? Vous y allez pas de main morte hein.. J'arrive pas vraiment à suivre votre logique » Des rires, stridents, éclatèrent suite à ces paroles, tandis que le loup restait d'un sérieux impressionnant, considérablement touché par les paroles de la petite fée. 'Il manquait plus que ça' avait-il répété sans cesse dans son antre intérieur, et étrangement il le savait.. Tout ce qui par y passait, à travers son sixième sens.. finissait toujours par arriver tôt ou tard. Il ne put qu'espérer que cette fois sa chance y ferait exception..

« Bien sûr que Lu..ka n'était pas compris dans le lot, patate » Il secoua la tête, tout en ricanant, plutôt content de son humour déplacé. Il n'avait pas envie de trop réfléchir, et simplement de se reposer en se moquant de la petite pair. Lui faisant un signe de la tête, il lui somma de le suivre. L'auberge était encore toute proche, et la chambre leur ayant été réservée plus spacieuse que la normale. Des bouquets de fleurs parsemaient le lit de la vampire, et ses arômes en avaient emprunt toute la pièce, jusqu'aux habits de la jeune femme qui sentaient particulièrement la rose ce jour-là. Cachant les plis d'une robe dans un armoire de fortune, il se vit prendre forme humaine, ses membres courts poilus prenant alors de la longueur, et sa pilosité diminuant considérablement. Une longue chevelure noire qu'il noua d'un simple ruban, un bout de tissu sombre large à souhait duquel dépassaient tout juste ses tatouages, et quelques cicatrices que le temps avait laissé saillantes. Se tournant vers l'alfar tout en boutonnant le bas de pantalon, il ferma les yeux, de nouveau sérieux. « Tu tombes à pic, c'est le cas de le dire. Je cherchais justement une façon de remonter le moral de Luka, tu m'as bien servi sur ce coup. » Venom qui se prononce, en plus pour montrer sa gratitude à quelqu'un.. c'était du jamais vu, ni plus ni moins. Hélas, il savait l'état dans lequel serait sa maîtresse si jamais elle était restée, seule, entre les quatre murs du palais à l'architecture orisha, et il ne pouvait le supporter. « Et d'ailleurs mon gars.. La petite boule d'énergie qui t'accompagne.. comment tu en es venu à te la coltiner ? Elle est très gentille, tout ça, mais elle n'est pas trop à ton image je trouve. Tu me diras.. c'est aussi ce qui attire souvent les opposés.. » ajouta-t-il de manière assez détachée, finissant de bâcler les derniers préparatifs, et achevant les derniers bouquets duquel jaillissaient quelques tiges mal coupées, et des pétales abîmés. C'était juste.. histoire de lancer la conversation.



De retour au restaurant, une fois tous rassemblés, Shi se permit un certain apaisement. Elle n'avait cessé de brailler depuis quelques dizaines de minutes ( essayant de bouger ces mous du ciboulot de se rendre à la boutique et s'y installer ) presque à s'en épuiser. La jeune femme avait commandé le plat du jour comme convenu, et s'était assise à une table suffisamment grande. Sur l'épaule de Lucrezia, elle admirait d'une certaine façon les maux qui traversaient, aussi clairs que du cristal, le visage blême de son maître. Elle n'était pas plus méchante que d'habitude, pas plus impitoyable, mais l'empathie à son égard semblait s'être considérablement apaisée, et elle se battait dorénavant plus pour son propre bonheur qu'il ne sciait à son comportement d'autrefois. C'était tout à son honneur, au vu des événements récents.. D'un air détaché, elle le vit commencer sa longue tirade. « C'est pas assez » fit la vampire du tac au tac, presque sans réfléchir. Elle l'attendait. Ce petit mot d'excuse, cette petite locution toute faite qui faisait passer des sentiments sincères pour une complète banalité.. Le ton était calme, mais Lucrezia ne l'était aucunement. Elle était aigre, attendait presque de pouvoir sortir tous ces beaux discours qu'elle avait répété, préparé pendant ces derniers mois d'absence, et de silence radio. Elle lâcha un long soupir en plein milieu de son discours. « Si seulement un 'désolé' pouvait tout résoudre.. Il n'y aurait plus de guerres, plus de meurtres, plus de chaos dans le monde, Kohei.. » Il l'avait pris de haut.. C'était pas possible autrement. Il devait savoir lui-même que ses excuses étaient, excusez l'expression, totalement bidon, et qu'il n'irait nulle part avec ces dernières.. Et s'il s'attendait véritablement à se faire pardonner, c'est qu'il était plus sot et lent d'esprit qu'il ne l'avait laissé à penser lors de toutes leurs rencontres.. Shi était du côté de Lucrezia. L'alfar, lui, était seul. Complètement seul.

Un premier indice fendit l'air comme une lame qui s'abat. La petite était effectivement sans pitié, sans miséricorde pour ce coeur qui souffrait peut-être, comparé au sien qui saignait beaucoup plus. Kohei semblait désorienté, mais à aucun moment la belle dame ne sentit en lui un sentiment fort le submerger, malgré les paroles blessantes que lui avait adressé la petite poupée.. Quelque chose de grave avait dû se produire, et bien qu'elle le sache repenti, honteux de ses actes, ça ne semblait pas aller au-delà à première vue.. Tristement. « Pour ma part, si je puis me permettre de vous interrompre, j'ai beaucoup de mal à te le pardonner, et au vu de tes aveux, j'ai maintenant peine à me dire que je me suis vexé pour au final n'entendre que de pareilles excuses quant à cette affaire.. C'est trop gros de ta part, et le lien entre mes sentiments et cette frustration dont Art a soi-disant réussi à te libérer, j'ai encore à le trouver.. Je sais bien que tu n'as aucunement conscience de mes sentiments, surtout lorsqu'ils te concernent. Tu ne cherches même pas à les comprendre, à te mettre à ma place. Tu n'y as même pas songé, avoue. Même après coup. Tu n'es pas seulement injuste.. tu es égoïste comme pas permis en ce moment » Elle non plus ne le ménageait pas. Clairement. Elle ne cherchait pas à le meurtrir, à le mutiler.. mais il fallait que quelqu'un endosse la responsabilité : celle de le sortir des ténèbres, celle de lui ouvrir les yeux dont l'obscurité était immense, aveuglante. Il n'en était pas conscient, et de là.. venait toutes les inquiétudes, tous les problèmes de l'élitiste.. Il lui fallait se connaître lui-même, le monde, les autres. En outre, ne pas rester dans sa bulle, et ça.. il ne s'y était encore jamais sérieusement essayé. « Tu te protèges d'un mur qui ne voit que toi, qui ne protège que toi, et souvent tu en viens à oublier les autres. À force de les garder extérieurs, de les résoudre à une vie de réclusion hors de ta bulle, normal que tu n'aie pas pu t'épanouir dans un meilleur contexte, déjà plus rayonnant.. Pour l'histoire de Art.. laisse tomber. J'ai perdu toute envie d'en parler. Je m'étais juste dit.. ce jour-là, que j'aurais aimé te voir inquiet pour moi, te voir me défendre après ce que j'avais traversé par sa faute. Qui aurait dit que ce serait tout l'inverse à se produire.. » Exaspérée, elle soupira. Rien de plus. Elle ne pleurait pas, n'arborait pas d'expression particulièrement peinée. Elle avait eu des mois entiers pour s'y faire après tout.

Concernant Shi, elle trouva tout de même qu'elle avait son mot à dire, et attendit donc la fin du service ( chacun maintenant muni de ses couvercles et d'une assiette aux effluves fumantes ) pour se prononcer à ce sujet. Elle caressait lentement la tête de petite linotte, sachant pertinemment qu'elle avait grandi. « Shi.. tu sais que sur ce point il est sérieux. Tu sais qu'il tient à toi. Il est insensible, peut-être ; il ne te comprend pas, peut-être ; il est maladroit, et nous fait vivre des galères sans pareille.. Mais, il peut pas vivre sans toi ma chérie. J'ignore s'il a vraiment été manipulé par cette 'démone' mais je sais qu'il doit sûrement le regretter quoiqu'il en soit. Ses regrets sont la seule chose dont je puis être sûre de l'existence. Il a besoin de toi à ses côtés, et jusqu'à ce qu'il parvienne à éliminer ou coexister avec Heiko, il te faudra être patiente ma belle » Il embrassa son front, la caressant sous le menton les secondes d'après. Sa crinière d'ébène y était aussi passée. Lucrezia voulait la rassurer, même si sa géhenne, à elle, ne se voyait pas apaisée. Son mari l'attendait à son retour, et si jamais elle pourrait pleurer dans ses bras. Voilà tout.

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Lun 02 Fév 2015, 16:45


L’alfar suivait le loup dans la chambre qui leur avait donc était assignée, et constata ainsi, quelques temps plus tard, la transformation à laquelle le loup eut le droit. Ne l’ayant vu qu’une fois dans toute sa vie, il ne trouva pas ce changement plus étrange que cela. Il faut dire aussi, que l’alfar n’avait certainement pas eu l’occasion de voir beaucoup le loup. Et il était fort probable que tout au long de leur dîner, le temps qu’il le voit en tant qu’humain dépassât largement celui où il l’aurait vu en tant que loup. Pourtant, ce fut un autre élément qui l’interloqua, ce qui l’empêcha totalement de réagir à la transformation de Venom. C’était toutes ces fleurs. Le blond ne comprenait pas du tout d’où elles pouvaient bien provenir… Et dans un élan de curiosité, il prit la parole. « Toutes ces fleurs… Pourquoi il y en a autant ? » Il ne put s’empêcher de poser la question. Ses sens avaient été suffisamment interpellés. Où qu’il pouvait poser ses yeux, c’était un arc-en-ciel de couleurs qui s’offrait à lui. Son odorat, qu’il avait eu le temps d’affuter étant jeune, (au nombre d’entrainement à la composition de parfum qu’il avait reçu) lui permettait de déterminer le très grand nombre de différentes fleurs qui parcouraient la chambre. Tout le monde en était capable, bien sûr, mais dans le cas de l’alfar, ce qu’il faisait surtout, c’était décomposer les senteurs pour y retrouver les différentes fleurs qu’il y avait. Toutes ces plantes n’avaient rien à voir avec les différents végétaux aux couleurs ternes, morts ou vénéneux qu’il avait l’habitude de voir par chez lui.

« Tu es très élégant dans ce vêtement ! Fit-il la remarque, pouvant enfin observer un Venom prêt. « Vraiment ? J’ai eu plutôt peur que ma présence ait l’effet inverse… Kohei avait si craint pour sa relation avec Luka, qu’il en avait oublié tout ce que celui-ci pouvait éprouver même de positif à l’égard de l’alfar.

Ses oreilles s’hérissèrent. Shi ? Une petite boule lumineuse ? C’était étrange d’entendre quelqu’un la surnommer ainsi. Le blond ignorait s’il devait bien le prendre ou non, et se retint donc de s’attarder sur ce détail qu’il ne trouvait finalement pas si anodin. « Shi …? » Evidemment Shi ! Quelle question idiote. Il la posait juste parce qu’il était déstabilisé. « He bien… C’est pas une rencontre si compliquée que ça en soit… C’était au tout début de mon voyage, je venais de passer plusieurs jours à errer par-ci par-là, non loin de la forêt des murmures. Et j’ai été témoins d’une attaque un peu étrange. Au début je ne comprenais pas ce que c’était, en vérité, c’était la première fois que je voyais ça. Ils devaient vraiment être très pauvres pour aller jusqu’à s’attaquer à des petites fées. Je les ais aidés, c’était la seule chose qui m’avait traversé l’esprit, et je ne sais pas encore bien pourquoi j’ai fait ça… Peut-être l’ennui du début de voyage ? Après ça, elle m’a suivi partout, et même si je la repoussais au départ, inconsciemment j’ai fini par beaucoup l’aimer moi aussi. » He ben… Cette histoire devait vraiment beaucoup lui tenir à cœur pour qu’il en parle comme ça aussi spontanément, et avec tant de détail. En temps normal, il aurait juste dit « je l’ai sauvé d’une attaque et depuis elle me suit. » Mais c’était Shi après tout. C’était normal qu’il prenne plaisir à en parler.


La façon que Kohei avait de cacher à longueur de temps ses sentiments finirait certainement par le perdre, totalement. Personne n’était de son côté, et c’était bien normal. Même s’il ne l’avait pas cherché, c’était bien fait pour lui. Une malchance monstre planait autour de lui depuis plusieurs jours, plusieurs mois. Comme si on l’avait totalement maudit. L’alfar ne savait pas comment il pouvait arranger les choses. Surement qu’il ne le pouvait pas. Il n’était certainement pas le genre de garçon qu’on pardonnait facilement, pour son innocence. Puisqu’il n’en avait aucune. Chacun de ses actes, il en était maître. Alors se cacher derrière des excuses, c’était pour lui, ne pas s’assumer. Bien sûr qu’il désirait se faire pardonner, tout au fond de lui ; mais Kohei savait aussi qu’il ne le méritait pas. Et même pas du tout. Le blond pensait de plus en plus qu’il avait réellement un sale karma. Ce n’était pas possible de faire autant de bêtises non préméditées. Mais il ne fallait pas qu’il le pense. C’était juste de sa faute. Et pourtant, il n’y arrivait pas. Il croyait sincèrement que tous les événements présents étaient le fruit d’une force supérieur qui riait de son malheur. Qui lui rendait le mal qu’il avait causé au centuple. Il ne sut quoi répondre au vampire. L’alfar réfléchissait tellement, et prenait tellement de temps, qu’au final, il n’avait rien dit du tout. Il fit pourtant un effort monumental pour ne pas se mettre à jeter son regard partout autour de lui. Il ne voulait pas qu’on le voit déstabilisé. Kohei cachait encore ses sentiments. C’était stupide.

Mais dire que Kohei était égoïste, ça, il n’y avait vraiment jamais songé. Si, si. Il avait pensé à Luka. Mais pas spontanément. Pas après coup. Mais plutôt à chaque fois qu’il voyait le sourire d’Art. Il se sentait mal à l’aise face à ces accusations. Tout au fond de son inconscient, il s’était efforcé à ne pas culpabiliser suite à ce qu’il avait pu faire à son propre ami. Alors égoïste… Oui, il l’était, et il ne s’en était jamais mieux rendu compte que maintenant. Et avec la malchance fourbe qui lui collait à la peau, Kohei était presque sûr que malgré tout ce qu’il essayerait de faire pour apaiser les tensions, se faire pardonner par de réels actes, il ne ferait qu’enfoncer le couteau sur la plaie. Mais l’alfar refusait d’abandonner. Il savait à quel point il faisait du mal à Luka, et de ressentir les émotions que laissaient traverser ses paroles, il sentit un pincement au cœur. Là, oui. Il culpabilisait. Complètement. Il baissa les yeux. L’alfar ne voulait pas se montrer faible. Il avait bien horreur de ça. Mais il savait que dans le cas présent, l’humilité s’imposait. Il n’avait rien à dire. Rien pour que les événements puissent connaître une évolution positive. Mais tout pour faire l’inverse. Alors il se contenta de gouter, pensant de toutes ses forces qu’il voulait protéger Luka, bien qu’il se savait plus faible. Et s'en brûla la langue.

Une chose était sûre, les paroles du vampire avaient le don d’adoucir le cœur durcit de la fée. Shi avait toujours sa rengaine envers Kohei. Elle avait eu si peur de son regard éteint, différent de d’habitude, même étranger à Heiko. Au fond d’elle, elle savait qu’il avait été manipulé. Mais elle lui reprochait inconsciemment, et peut-être même violemment, sa faiblesse. Shi se savait importante aux yeux du jeune homme, mais se sentait moins en sécurité qu’au début de leur « aventure ». Son visage s’adoucit à son tour. Elle se sentait prête à pleurer. Mais se reteint. Elle se rapprocha de l’alfar, lui tendant sa petite main. Elle ne dit pas un mot, afficha simplement un regard fort. Et lui, il comprit. Il savait ce que cela voulait dire. Et le signifia par un hochement de tête. Puis il regarda Luka, à son tour, et lui parla. « J’y veillerais. Il leur répondait, à tous les deux. Il veillerait à changer ce défaut qu’il avait. Puisqu’il ne l’acceptait pas. D’aucune façon. « Le mal est fait. Je ne peux plus retourner en arrière. Mais je ne veux pas te voir mal Luka. Et peut-être que la aussi c’est par égoïsme. Je n’aime pas savoir les personnes que j’aime mal. Et le moment venu, je ferais en sorte de te rendre ta patience comme il se doit. Elle ne sera pas veine. »

Dans tous les cas, il les invita à se relever. Non pas qu’il voulait se dépêcher ou quoi qu’il fut, mais il avait cru comprendre que des affaires attendaient le vampire, et il comptait bien l’assister. Ils s’en allèrent donc, sur une fin de discussion assez stressante pour le garçon, et ce dirigèrent vers le cimetière. Shi resta sur l’épaule du vampire, qu’elle continuait d’observer, heureuse de le retrouver enfin. Elle comme Kohei avaient cependant sentit un changement chez lui. Comme si une sorte de mensonge planait autour de lui. Enfin, ça c’était surtout Kohei qui le ressentait. Mais difficile de mettre la main dessus.
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Lun 02 Fév 2015, 16:46


« C'est.. délicat. Luka sera beaucoup plus à même de te répondre. Tu lui poseras la question à notre retour » Venom avait détourné le regard, essayant de fuir la curiosité du jeune homme. L'alfar n'était aucunement la seule raison de leur venue jusqu'aux orées du cimetière. Non. La véritable, celle qui les avait poussé à accepter cette entrevue, était, outre la petite fée, bien plus dramatique, sensible, pénible, que toute explication plausible aux milliers de fleurs présentes en ces lieux. S'affairant à la tâche, étant à court de sujets de conversation, il soupira, enfilant la pièce de tissu, le dernier bout de son vêtement. « C'est.. compliqué tu le sais. Je voulais en tout cas le faire changer un peu d'air, car en ce moment c'est pas la joie. Donc dans un sens, ça tombe bien que tu l'ais contacté maintenant. Dans un autre, il est pas à l'abri des problèmes au contraire. Ce n'est pas si mal de parler à quelqu'un d'autre que moi, maintenant que Kyle s'absente de plus en plus.. Ça finira bien par être positif. Du moins je l'espère » Cette phrase plus tôt.. était sortie à son insu. Il avait laissé ses pensées affluer, se porter sur la petite ombre de tristesse qui léchait les murs de la chambre, une solitude dénigrante qui était restée, et il avait éventuellement perdu de vue les sentiments contradictoires du vampire. Il était vexé, blessé, et revoir l'alfar était, comme celui-ci semblait le comprendre, particulièrement ardu, pour ne pas dire invraisemblable. Que la conversation de portât sur Shi, l'arrangea sur bien des sens, et il se contenta de l'écouter, rangeant, achevant les derniers préparatifs. « Attaque, pauvres, petites fées ? Esclavage ? Et tu les a aidé par pur égoïsme quoi.. Faut dire que des fois l'hasard fait bien les choses. Et dit pas ça comme si tu t'en f*utais. J'suis sûr que t'étais bien content d'avoir quelqu'un à tes côtés, grand asocial que tu fais » Et il devait se considérer assez chanceux d'avoir entendu l'alfar débiter autre chose qu'excuses et paroles évasives, s'étant attardé pour une fois sur son récit et pas seulement sur l'essentiel. Kohei était aux yeux de l'animal un être étrange, dépourvu de tout sens commun.. À croire que le loup lui-même s'adaptait davantage à la société de l'époque et à ses exigences, chose qui semblait étrangère pour le blondinet. Il se coupait du monde, s'entêtait à garder cette impassibilité et nonchalance que beaucoup lui reprochaient. Il était en gros un 'paumé de la vie', selon Venom.



Ce discours.. il lui avait été dédié, adressé au petit bout de femme pour lui rendre un sourire égaré, une joie longuement révolue, dont l'alfar était la seule cause. Le pardon s'immisçait en son être, elle ne pouvait s'y résoudre. Lucrezia l'avait prise par les sentiments, et de ce fait, elle en était venue à reconnaître tout ce qu'elle savait déjà mais que l'aveuglement d'une trop grande rancune l'avait empêché d'assimiler. Elle était contente au final, car elle non plus ne se réjouissait pas de ces altercations dans leur petit couple de longue date. Shi retenait ses larmes, mais cette petite main, ce petit geste quasi insignifiant, ce petit pas en avant qu'elle donnait, hésitante, prenait tout son sens, inscrit dans la peur de cet inconnu. Lucrezia, hélas, n'était pas si douce, si complaisante, si libre de laisser aller cette fixation. « Mais qui me dit que tu ne vas pas recommencer ? Comment savoir que cette confiance dont je te fais don ne sera pas de nouveau trahie par tes actes insensés ou ton indifférence maladive dont tu n'es pas conscient ? Je veux bien que tu me dises de ne pas ressasser le passé, de te laisser corriger tes erreurs.. mais pour ça faudrait encore que tu fasses preuve d'exemplarité, et d'honnêteté. Ne cache pas tes sentiments. Je préfère encore me faire blesser par eux, plutôt que par une succession d'événements hors contrôle » L'affaire était close. Ce n'était plus la peine de s'étaler sur le sujet. Elle l'avait prévenu. Il devait la reconquérir, la remettre sur les rails, en confiance. Elle évaluerait ses efforts en s'y basant, et le pardon s'en suivrait éventuellement. C'était une étape à franchir, une horde d'obstacles à affronter s'il voulait réellement retrouver cette complicité et amitié de confident qu'ils entretenaient jadis..

Arrivée devant la porte du restaurant, pleinement satisfaite du met délicieux dégusté, ils se mirent à marcher. Sortant de sa besace magique et sans fond quelques bouquets de fleurs dont elle était rassurée de voir le merveilleux état, elle les prit entre ses bras frêles. Il était grandiose, des couleurs de toutes nuances se mêlant amoureusement pour montrer toute l'étendue des sentiments de celui à l'avoir composé. Shi se vit chuter pour se perdre entre les tiges, les larges feuillages et centaines de pétales respirant la fraîcheur, jusqu'à en éternuer tout le pollen envahissant.  Lucrezia, surprise, se tourna vers l'elfe noir quand celui-ci vint la questionner sur la provenance de ce bouquet, de ces fleurs éparpillées dans sa chambre. Elle mordit sa lèvre inférieure, quoique qu'elle savait ce questionnement inévitable, forcé. Elle lâcha un souffle lourd, de souffrance, sans pour autant essayer d'éviter le sujet. « C'est simple. Je suis venue rendre visite à quelqu'un » Arrivée à l'entrée du cimetière, elle laissa cette affirmation planer, résonner de sa voix grave aux accords aigus de son être androgyne, laissant sous entendre que cette visite n'était pas faite d'une joie de coeur, par épanouissement personnel, mais bien par peine, et par douleur envers cet être qui reposait là, dorénavant. « Ils ne nous ont quitté que très récemment. Il y a encore quelques jours j'aurais pu sentir leurs petits corps chauds, leur vive conscience, leur innocence fleurissante, leurs rires stridents. Mais maintenant il est trop tard. Le mal les a privé d'une vie de pauvreté, mais aussi d'une de bonheur qu'ils auraient grandement mérité. Il m'a privé de leur présence chaleureuse. Mais la vengeance n'y peut rien. Elle ne va pas me les rendre, ne va pas apaiser ma souffrance. La mort de ces bandits ne saurait que leur faire goûter la même géhenne que leurs pauvres victimes. Ils ont été châtiés, mais cela ne saurait suffire.. Je n'ai pu supporter ce qu'on leur a infligé à ces petits. Surtout elle, Issya. Sept ans. Des longs cheveux d'un violet aux tons très sombres, mais des yeux d'un gris brillant. Très intelligente et curieuse, elle était de loin ma préférée. Elle m'adorait, et c'était bien réciproque.. Mais bien sûr, les plus innocents sont toujours ceux à nous quitter les premiers, ceux à périr avant l'heure, sans avoir quoique ce soit à se reprocher. » Une pointe de nostalgie, d'exaspération, de terreur se mêlaient au ton de sa voix, au fur et à mesure qu'elle s'attardait sur le malheur qui les avait frappé.

Son regard perdu dans les yeux mauve de la petite fée, la regardant avec une attention profonde, les larmes ne coulèrent pas. Elle ne pouvait plus les pleurer. Elle n'en avait plus le droit à partir du moment où elle avait infligé à ces agresseurs les mêmes maux qu'ils l'avaient fait à leur tour. S'engouffrant dans le territoire défunt, piétinant la terre molle de l'au-delà, sans merci, la vampire menait la cadence, cherchant du regard le petit nom de l'orpheline sur les pierres tombales d'ores et déjà recouvertes d'un musc verdâtre, d'une résine dégoûtante. « C'était un petit groupe d'orphelins. Ils erraient dans les rues, qu'il fasse nuit ou jour. Jamais ils n'avaient eu la chance d'appartenir à un foyer réglé, aimant, éduqué, et j'étais pour eux leur 'seul salut'. Ça me plaisait. J'aimais partager avec eux tout ce que je possédais, leur apprendre aussi bien quelques éthiques leur étant nécessaires comme la lecture ou l'écriture, mais aussi les rudiments de la lame, sans oublier des règles de la société des rues qui risquaient de leur être bénéfiques. Ils étaient d'une gentillesse rare, au vu de leurs origines, et de tout ce qu'ils devaient traverser au quotidien.. Ou peut-être étais-ce finalement pour ça qu'ils ne voulaient infliger aux autres ce qu'ils étaient forcés d'accepter.. Tristement, d'étranges rumeurs circulaient depuis peu. Sur la présence de quelques brigands en ville, des marchands d'esclaves pour la plupart. Je m'absentai.. je n'aurais pas dû. J'ai signé leur arrêt de mort, tandis que je pensais leur rendre service, les aider. Kyle n'a pas échappé à cette erreur grossière, bien que je n'ai eu vent que du plus gros de cette histoire.. Il s'en est sorti. Eux, n'ont pas eu autant de chance, car ils n'avaient personne sur qui compter. Ils n'étaient rien de plus que des cibles faciles maintenant que leur seul protecteur avait quitté la ville. Je n'avais pas pour habitude de prendre sous mon aile tout chien errant ou tout être sans abris, mais ceci amena cela, sans vouloir m'attarder là dessus. En tout cas, le temps s'échappait entre mes doigts, tout comme le liquide pourpre de son petit corps. Je suis arrivé trop tard. C'était affreux… » Elle laissa enfin libre course à une larme vagabonde, une rebelle qu'aucune autre ne suivit. «  J'espère que tu reposes enfin en paix ma jolie » dit-elle en caressant sa tombe, l'aspergeant d'une eau purifiante pour y déposer la bataille de fleurs magnifiques qu'elle avait amené.

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Sam 28 Fév 2015, 17:58



Venom n’avait pas eu tort. Oui, Kohei avait été bien content. Il avait toujours été seul, et jamais personne n’avait su lui donner un semblant d’affection avant que la fée ne vienne lui coller à la peau. Et même de le penser avec ces mots, ça lui paraissait tout étrange. Il avait découvert quelque chose au moins. Quelque chose qui lui plaisait réellement. C’était bien normal même, qu’il eut finit par s’attacher aussi facilement à elle. Maintenant, il voyait les relations d’une manière tellement différente… Si au début il les voyait de façon purement négative et qu’il n’y comprenait rien, à présent il avait soif d’en découvrir chaque facette, même si elles se montraient parfois cruelles et destructrices. C’étaient comme cela les relations. Elles ne pouvaient pas avoir que de bons côtés. Et c’était comme cela qu’il vivait depuis quelques années humaines maintenant. Et il le devait notamment à Luka. C’était l’une des personnes qu’il avait rencontré dès ses débuts. L’une des première fois où on l’avait ne serait-ce qu’un peu secoué.

Mais Kohei ne faisait que penser. Et ce n’était pas le moment de repenser aux paroles de Venom. Parce qu’actuellement, il parlait avec Luka. Et actuellement, cette discussion lui donnait énormément à réflexion. Lui qui pensait avoir cessé de cacher ces sentiments auprès de Luka, il venait plutôt de se rendre compte qu’il n’avait fait que les premiers pas. Luka avait raison. A cause de cela, l’alfar créait trop de problèmes. Trop de malentendus. Et trop de situations problématiques. Et il avait eu le temps d’en expérimenter bien trop. Kohei écoutait Luka, sans l’interrompre, et la réflexion qui le prenait l’empêchait de trouver la réponse à ce problème. Il voulait simplement de nouveau avoir la confiance de Luka… Mais il se réconforta tout de même dans l’idée qu’il n’était possible de trahir la confiance que d’un ami. Luka était réellement son ami. Il le savait au plus profond de lui-même, et c’est pour cela que Kohei allait tout faire pour changer. Il ne voulait pas être comme cela. Il ne voulait pas continuer de vivre tel qu’il avait été élevé. Il vivait bien mieux maintenant, et il était temps de changer en conséquence. Il ne voulait pas être une autre personne, bien entendu. Mais l’alfar voulait s’affirmer. Et il le faisait déjà ! Mais ce n’était pas suffisant. Il observait Shi qui semblait en cet instant faire tous les efforts du monde. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour faire disparaître le malaise. Mais ce n’était pas aussi simple. Certes Luka lui avait permis d’adoucir son cœur, mais la fée ne pouvait pas s’apaiser directement. Il lui faudrait du temps… Mais tout irait mieux.

L’alfar se tourna de nouveau face au vampire. Il fallait bien lui répondre. Il l’observait, et le visage qu’il affichait en regardant son ami n’était jamais vide. L’émotion qu’il éprouvait restait encore incertaine, il était difficile de dire s’il se sentait réellement bien. Mais ce genre de situation pouvait difficilement être agréable. Il passa alors au-dessus de ses sentiments, et il réagit. « Tu ne peux rien savoir, c’est vrai. Moi non plus. On n’est jamais sûr de ce qu’il pourrait encore se passer. Alors on ne pourra jamais être sûr que mes efforts porteront leurs fruits, et il n’y a que le temps qui pourra nous le montrer. » Shi voulu y ajouter sa petite remarque, qu’elle trouvait très pertinente : « Kohei veut toujours bien faire, c’est sûr. Mais il sait pas le faire. La preuve… Mais il apprend généralement de ses erreurs, et je doute qu’il recommence encore indéfiniment. Il fera toujours des bêtises, mais au bout d’un moment il deviendra quelqu’un de bien, et droit. Parce que pour le moment… Quelqu’un de bien… Je vois pas du tout qui le voit comme ça encore. » Elle voulait le taquiner en quelques sortes. Mais elle disait tout de même cela avec toute sa sincérité.


~


Une fois levés, Kohei se rappela soudainement des fleurs qu’il avait vues tantôt, grâce à l’apparition de ce nouveau bouquet. Il crut un instant faire le lien entre leur présence et le but de Luka en ces lieux, et naturellement, il reposa la question directement au vampire, comme il en avait été convenu suite à sa conversation avec Venom. Mais la réponse fut vague. Kohei n’avait toujours pas la moindre idée de qui pouvait être cette fameuse personne à qui il devait rendre visite. Et surtout avec des fleurs !

Mais le chemin les menait lentement vers les lieux gris, froid et silencieux du cimetière, au grand étonnement de Kohei. Un fait tragique avait dû arriver à Luka. Il avait très certainement perdu un proche... Et L'alfar se sentit bizarre à cette supposition. Puis les explications du vampire suivirent lors de lesquelles Kohei fixait les cimetières de tous ces enfants concernés. Il fixait les lieux, sans réellement lui prêter attention. Il scrutait plutôt le vide, pensif. Il était touché par le récit de Luka. Il s'imaginait la mort tragique qu'ils avaient dû subir. Et à cette pensée se mêlait une étrange nostalgie qui semblait ne sortir de nulle part. Des souvenirs remontaient jusqu'aux abords de sa conscience, sans parvenir à la franchir, et laissant pour seul souvenir concret à Kohei le sentiment de frustration et de tristesse qu'il avait éprouvé. Il s'agenouilla alors un instant, fermait les yeux, dans un triste silence. Il lui fallut un long moment pour cesser de leur adresser une pensée. Il se demandait pourquoi il ressentait tout ceci. Surement parce qu'ils avaient été si jeunes. Qu'ils n'avaient rien pu vivre. La vie n'avait aucun sens clairement définit. Personne ne savait vraiment ce qu'elle avait à offrir que l'on puisse emporter dans la tombe... Mais quitte à sortir du néant, il valait mieux le faire pour éprouver le plus grand nombre possible de chose. En profiter. Plutôt que mourir avant d'avoir saisi l'opportunité de jouer de la vie. C'était la vie qui s'était joué d'eux. « Qu'ils reposent dans la paix. Ils n'avaient pas à mourir aussi jeunes. Ils n'avaient rien faits. » Alors que des tas d'autres, si.

Shi se sentit affreusement mal pour tous ces enfants. Elle ne pouvait résolument jamais laisser quelqu'un mourir. Et ils parlaient de morts. Ils parlaient d'enfant que Shi n'avait jamais pu voir, jamais aider, jamais soigné. Elle observait Luka pour lequel ses yeux lui piquèrent. La petite fée ressentait sa douleur, elle voyait ce qu'il éprouvait. Elle voyait qu'il s'en voulait. Mais elle n'osa pas se montrer, aller auprès de lui. Elle sentait qu'il retenait tous mauvais sentiments. Et Shi savait que l'affection avait le don de libérer des larmes. Elle respecta ce choix. Mais il était si triste, si solitaire, que de choisir cette voie. Pleurer était bon pour l'âme. C'était un rejet de tout le mal qu'on pouvait refouler. La petite fille voulait rassurer le vampire. Elle voulait qu'il aille mieux. Alors dans un élan d'égoïsme par rapport aux principes du bleuté, elle s'enfouit dans ces vêtements, et essaya de lui apporter le peu de chaleur que son petit corps pouvait proférer. « Oh ! Luka ! » Elle fit ce qu'elle put. Elle était voulait le libérer de ses peines qu'elle commença à croire plus difficiles à supporter pour elle que le vampire. Shi pleurait silencieusement cachée dans les vêtements de son grand ami. Elle ne pouvait résolument pas supporter la mort de tant d'enfants. Elle s'éloigna, piqua une fleur du bouquet. Elle virevolta à travers le cimetière à la recherche de la tombe de l'enfant que Luka cherchait précisément. « Elle est là.» déclara-t-elle le ton plat et monotone, sans aucun enthousiasme. Shi ne savait même pas si sa voix avait porté. Puis elle déposa la fleur qui apporta des couleurs à ce fond malheureusement terne.

La suite du récit arriva. Elle n'osa pas l'écouter. Elle n'avait pas envie de fondre en larme, ni de plonger dans une profonde tristesse pour une histoire qu’elle n’avait pas vécu. C'est vrai... Elle était seulement dans le cimetière. C'est tout. La petite fée ne connaissait cette histoire qu'au travers de la voix de Luka. Mais il y avait le reste aussi. Son ton. Le choix de ses mots. Son esprit agité. Mais le pire. Le pire pour la petite. C'était sans doute de savoir qu'elle se trouvait juste au-dessus d'un de ces corps sans vie. Et en écoutant Luka, au nom de Kyle elle n'avait pu s'empêcher de mêler sa tristesse à une pointe de colère. Elle et lui, ce n'était pas le grand amour. Et de son point de vue purement subjectif, la petite fille ne put s'empêcher de se poser cette question : « Mais qu’est-ce qu’il faisait cet idiot ? Il s’est enfuis en les laissant ou bien ? » ce qu'il avait pu faire alors qu'il avait été témoin. Pourquoi n'avait-il pas agit ? La frustrassions s'ajouta aux sentiments négatif qu'elle éprouvait.

Kohei s'approcha d'elle, la prit dans sa main. Il ne regarda pas Shi, par respect. Pour qu'elle n'est pas les yeux de Kohei posés sur elle tandis qu'elle pleurait. Il ne comprenait pas. Comment on avait pu tuer ces enfants. De simples brigands ? L'innocence de ces enfants n’avait pu les sauver. Et parallèlement, il pensa que Shi, elle avait pu être sauvée contrairement à ces enfants. Elle n'avait pas vécu ce cas en leur compagnie, mais en avait tout de même subit un similaire… Il regarda la tombe. « Vis en pensant à eux. Vis pour eux, pour qu'ils n'aient pas eu une vie vaine. Ne t'inquiète pas, Shi... Une mort est toujours difficile à surmonter, c’est sûr. Mais quand tu y parviens, et que tu ne les oublies pas, ils continueront à être de ce monde.» Il ne disait pas seulement cela pour Shi. Bien sûr. C'était même surtout pour Luka. Il se trouvait mal placé pour proférer de tels conseils, mais il faisait cela dans le but d'apaiser les peines. Il en éprouvait lui aussi, et il comptait lui-même appliquer ce qu'il disait. Il voulait se montrer fort, parler positivement, mis en réalité il sentit un vide autour de lui. Provoqué par ces corps sans vie. Il se sentit vide lui-même. Il ne voulait pas laisser une ambiance aussi plombée. Mais que faire, si lui-même était touché ? Il se releva, et observa le reste du cimetière, toujours aussi pensif.

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Sam 28 Fév 2015, 23:42


L'alfar devenait insupportable pour les nerfs de la vampire dont les fils emmêlés, tressés, semblaient s'effiler, s'affiner, de plus en plus, au au fil des années, et surtout au fil de leurs rencontres. Sa patience atteignait ses limites faut croire, et le jeune homme était tout sauf apte à faire pencher la balance en sa faveur. Ses paroles étaient froides, dénuées de sentiments. Quoiqu'elle le lui fit remarquer plusieurs fois, cela n'arrangeait en rien les choses, car il ne s'en rendait point compte lui-même. Son éducation d'héritier était à refaire depuis son commencement, car un héritier n'est qu'un pantin, un esclave maître d'une panoplie de tant d'autres, devant satisfaire les envies de tous, hormis les siennes de toute évidence. Kohei devait souffrir pour le bien d'une famille, devenir un simple mannequin dont le seul but serait la prospérité et l'essor de sa famille. Ainsi étaient bâties les moeurs des plus grands, de ses parents ambitieux ne valant pas mieux dans la vie, comme dans la mort.

Tout ce que l'homme avait bien pu se répéter, en permanence, dans son coeur, dans son esprit, ne transparaissait en rien dans ses faits et gestes. Et la bleue - quoique sensée et tolérante en général - semblait avoir du mal à digérer cette indifférence outre laquelle elle n'arrivait pas toujours à déceler la réalité, car trop profonde ou trop enfouie dans une double personnalité outrageusement antagonique. Souvent, elle préférait converser avec cette autre facette de lui-même. Leurs rapports étaient simples, directs, sans entourloupes. Rien ne les départageait dans leur façon de s'adresser l'un à l'autre. Cette dernière, aux sourires carnassiers, et pas toujours de très bon conseil, était plus à même d'agir, de réagir, plutôt que l'alfar devenu bien niais, bien innocent, et surtout trop étranger pour qu'elle puisse - à l'instar du bon vieux temps - outrepasser toutes les difficultés. Mais sur son visage, l'on ne vit qu'un rictus momentané le déformer, avant d'être définitivement remplacé par un sourire de politesses, aigre et apathique. « Tu ne changeras donc jamais.. Donne moi déjà une bonne raison d'espérer quoique ce soit de ta part, et nous pourrons en parler ensuite » Son ton était glacial, et ses paroles tranchantes. Elle ne se souciait plus de le blesser, vu la plaie qu'il lui avait infligé sans merci, pitié ni rancune. L'homme n'avait rien de ce caractère futé qui peut voir à travers tout déguisement et tout piège même habilement dressé, mais il ne fallait pas être un génie incollable pour sortir un 'je veux retrouver cette confiance perdue' ou encore 'je veux te comprendre, et que tu me comprennes, ne plus jamais te blesser de la sorte'. Il ne fallait pas être sorcier pour deviner de telles paroles, et c'est uniquement par sa bêtise qu'il ne les prononçait. L'intonation de la petite fée, aussi moqueuse que convaincante, portait à croire que l'homme apprenait réellement de ses erreurs. Or, Lucrezia était, néanmoins, certaine du contraire. « Tu sais Shi.. Parfois, cela a justement l'effet contraire » Et elle continua, silencieuse, ne les laissant placer mot. Avec Shi, elle avait prit un ton plus doux, plus impuissant qu'elle ne l'aurait fait à l'égard de Kohei, mais la finalité était la même. Elle était exaspérée par la tournure qu'avaient pris les événements, et voyant l'agacement ( à son sujet ) monter en elle, la jeune femme ne pouvait que s'en vouloir, elle et la Providence pour le tour déloyal qu'elle leur avait joué. Toute concordance était-elle donc devenue.. impossible ?

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La vampiresse admira longuement la pierre tombale, là, dressée à son hommage. Le sourire de la petite lui revint continuellement en mémoire, mais ses yeux restaient aussi arides que le désert lui-même, éteintes, disparues dans le néant de ses tracas et cette envie de vengeance qui, une fois de plus, n'apporta avec elle que le vide, et une sensation brève, éphémère, de justice. L'alfar leur prêta ses respects, une pensée profonde, et elle ne pouvait lui en demander plus. Ses paroles ne firent davantage que de l'insupporter, comme si elles insinuaient la plus cruelle des suggestions, par un ton détaché qui plus est. Elle plissa les yeux, préférant se concentrer sur le petit être qui venait de se loger au creux de sa poitrine, faisant preuve d'une émotion débordante dont elle pouvait sentir tous les accros, la dimension submergeante de ces derniers. Ses larmes étaient délicieuses, et son silence des plus aimables. Son empathie était le plus grand cadeau d'adieu qu'elle aurait pu leur dédier. Elle chercha, toutefois, à déposer sur la tombe de la belle Issya une fleur en son hommage, la cherchant par un envol frénétique, avant de chercher refuge entre les doigts massifs, si l'on considère sa taille réduite.

À son retour, la bleutée fit son affaire de répondre à cette question, qui n'en était peut-être pas une. « Kyle était.. dans une situation encore plus délicate à ce qu'on m'a dit.. Il était l'objet principale de ce convoi, celui qu'on allait vendre au prix fort. Il était sous une surveillance assez importante, et Venom a dû intervenir pour empêcher une vie d'esclavage éternel et de tortures répétées qui auraient fini par l'aveugler, avant qu'il ne se donne la mort. Ce cas de figure est courant pour tous ceux vendus dans ce genre de.. marchés. Mais pour que Kyle s'en sorte, ils ont tous deux dû faire un choix. Les gardes étaient trop nombreux, et leur chance de s'échapper avec un tout un carrosse, étaient minces. Les enfants furent plus tard exécutés, car trop frêles et incompatibles avec les travaux qu'on exigeait d'eux. Là bas, on les sacrifie comme du bétail. Aucune différence » fit la belle, d'un ton qui insinuait, et portait plus de sens qu'elle ne voudrait le croire. Ces paroles étaient surtout destinées à Kohei, essayant ainsi de lui faire comprendre toute l'amertume qui la possédait, semblable à celle d'une mère lorsque d'une injustice périt son enfant, le fruit de son sang et de sa chair, et qu'on lui dit d'oublier, car c'est trop douloureux, et que de toute manière, il continuera de vivre dans son corps. C'était peine perdue en somme, et plus mal vu qu'autre chose. Surtout, que ces petits anges n'étaient morts et enterrés, que depuis deux, trois lunes, à peine.

Elle tourna la tête, détaillant le ciel et chacune de ses étoiles, essayant d'effacer tout souvenir de ces crapules, du sang qui avait taché ses habits, après que ces enflures n'aient souillé le corps de ces enfants de la même manière. Les yeux rivés, noyés dans ceux de Shi, son doigt sur sa petite joue, elle sourit. « Il n'y était pour rien, Shi. Pas de quoi lui en vouloir » Ses mots s'arrêtaient là. Elle fit mine de ne pas entendre le commentaire du jeune homme, car d'après ce dernier elle devait oublier leur peine, cette même qui la dévorait depuis quelques jours, et contrairement à ce que l'on pourrait croire, la jeune femme se plaisait à se la remémorer. Elle savait devoir dépasser ce stade tôt ou tard, mais pour l'instant, elle comptait battre le fer tant qu'il est encore chaud, tant qu'entre ses doigts ces sentiments sont encore palpables, pour marquer en lettres d'or sur son coeur, leurs noms, leurs visages, et le témoignage de leur douleur. Cette souffrance était nécessaire, et elle ne chercha simplement pas à instruire l'homme ce concernant. Elle sourit simplement, laissant un calme plat s'installer entre les trois sujets.

La mort ne choisit pas de vaine victime. Il n'y a que son bourreau qui sème l'injustice. C'était bien connu.

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Ven 13 Mar 2015, 14:28



Shi comprenait que pour Kyle tout n’avait pas dû être simple. Mais elle avait été aveuglée par son propre vécu, et son ressentiment envers lui. Elle ne le voyait pas d’un très bon œil et forcément, cela l’avait influencée dans son jugement. Tout ce que Shi aurait voulu, c’est qu’il en soit autrement. Que personne n’aurait eu à mourir. C’était terriblement stupide comme situation. Ils étaient morts comme une simple marchandise, et la fée ne le supporta pas.

Kohei, lui, de son côté, écouta les paroles de Luka. Il les buvait sec, comme si on l’y forçait. Le vampire semblait vraiment avoir perdu toute confiance en l’alfar et celui-ci semblait coincé dans cette situation et s’y enfoncer encore plus sans y comprendre lui-même pourquoi. Avait-il une morale si étrange qu’elle en était immorale ? Ou s’était-il mal fait comprendre ? Il ne savait pas quoi y faire, et ne pouvait pas changer du tout au tout. Il pensa qu’il était ce genre de personne qu’il était difficile de supporter de par leur égoïsme, et même s’il essayait de changer ceci, de s’intéresser au sort des autres, il n’y arriverait pas. Pourtant, la mort de ces enfants ne le laissait pas indifférent. Kohei se sentait vraiment mal pour eux. Alors peut-être n’était-il pas aussi insensible qu’il ne le laissait malgré lui paraître. Mais la réaction de Luka montrait l’inverse.




L’alfar resta immobile un long moment. Le silence pesait sur tout ce petit monde. Kohei attendait simplement Luka. Il le laissait prendre son temps. Et lui-même n’avait pas envie de s’en aller maintenant. Il n’avait pas envie de laisser ces enfants seuls. Plus rien en pourrait leur arriver maintenant. Mais les savoir accompagnés apporteraient une sorte de chaleur. Il s’assit, face à une des tombes de ses enfants. Un étrange bruit suivit les quelques longues minutes qui passèrent ensuite. Kohei l’ignora à première abord, rejetant la faute sur le vent. Mais il se fit de plus en plus insistant. Le bruit de la terre qui bouge sous une étrange pression. L’alfar se releva d’un coup, alerté par la nature étrange de ce son. Ses oreilles s’étaient hérissées, et ce genre de sentiment n’annonçait jamais rien de bon. Il s’avança, lentement vers l’origine de cette étrangeté.

Une voix. Un craquement. Une pierre tombale renversée. Kohei écarquilla des yeux et se recula d’un pas. Il était choqué par ce qu’il était en train d’observer. Une main aux allures cadavérique venait de traverser la terre, renversant la pierre de la tombe d’où elle était issue. Cela n’avait aucun sens. Il venait d’une tombe ! Et se mouvait. Ce n’était pas comme s’il avait été enterré vivant ! Car au vu du bras qui sortait lentement de terre, ce corps était mort depuis un long moment déjà. Et il bougeait seul. Quelqu’un contrôlait ces cadavres ? Pourtant, à sa grande stupéfaction, lorsque Kohei s’était surprit à faire bouger lui-même les morts, il ne les avait jamais fait bouger en donnant l’illusion aussi forte qu’ils bougeaient d’eux même.

« Eloignez-vous ! » S’écria-t-il, sans céder à la panique, ou tout du moins, il essaya. Il lâcha le revenant des yeux un instant, et il observa deux corps supplémentaires sortants de terre. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Des cadavres qui se réveillaient ?! Il fallait agir. L’alfar ne savait pas comment, mais il fallait vraiment agir. Il tenta de les faire retourner sous terre, mais à part les immobiliser un instant après y avoir employé toute sa force, il n’était pas capable de mieux. De toute façon, rien ne semblait les arrêter dans sa course, et à présent, ils étaient quatre à se réveiller. Leur voix lui fit froid dans le dos. Elles étaient enrouées au possible, vomissantes, et par-dessus tout, ils étaient dénués d’une quelconque parole. Ils gémissaient, tout simplement, ce qui renforça encore plus l’impression que Kohei avait d’avoir à faire à des revenant pas très sympathiques. Et si on les faisait bouger, ce n’était généralement pas pour une bonne raison. Cependant, l’alfar se ressaisit, jugeant qu’il n’était pas bon de réagir en de tels préjugés. Il attendit un instant, un instant suffisant pour voir Shi le rejoindre et le tirer en arrière. « Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu les attends pour leur souhaiter la bienvenue ou quoi ?! Tu te rends pas compte qu’ils sont pas là en bons visiteurs ? » Suite à quoi l’un d’eux tenta de les attaquer, dans la suite logique des chose.

Et tout ceci se passait au plus grand hasard lors de leur visite au cimetière. Evidemment. Etait-ce encore sa malchance ? Décidément, le sort ne voulait plus le lâcher. Kohei crut même un instant que c’était de sa faute si tout ceci arrivait, et s’il mettait aussi Luka dans cette situation. C’était stupide de se dire ceci à premier abord. Et pourtant, ce n’était pas tout à fait à exclure, s’il savait réellement ce qui lui arrivait. Il s’éloigna des tombes, se retrouvant au milieu du sentier, et observait ainsi mieux la scène. « Luka ! Tout va bien ? » Lança-t-il au loin ne le retrouvant pas tout de suite du regard. « Il est là ! » Fit Shi en le rejoignant.

Les choses allaient beaucoup trop vite pour que Kohei puisse bien comprendre ce qu’il se passait. Réagir correctement était la chose la plus difficile à faire. Se retrouver au milieu d’un cimetière lors du réveil de ses morts n’avait vraiment rien de commun, et pour cause, la situation en était encore plus compliquée. Kohei essaya tout ce qu’il avait. Il tentait de les ralentir grâce au plantes mortes qui se trouvaient sur le chemin, si peu nombreuses étaient-elle, et forcément, cela ne marchait pas du tout. Il fouilla alors dans sa besaces, avec peine à cause de la pression, et en sortit sa pierre élémentale. Il voulut geler les corps, et cela semblait à peu très fonctionner, jusqu’à ce qu’il s’épuise à force de l’utiliser. Il ne parvenait qu’à les bloquer un instant sur place, mais leur force qui semblait surhumaine se défaisait avec une facilité déconcertante de leur lien fait de ces cristaux d’eau. Kohei laissa donc tomber cette lutte de magie inutile. Il s’empara alors de sa lame dont le noir s’en retrouva renforcé par ses flammes glaçantes. Le blond s’élança alors sur eux la balayant de part et d’autre dans l’espoir de les éloigner, jusqu’à ce qu’un cri à en déchirer l’atmosphère elle-même et coupant ainsi l’alfar dans son élan.

Ce cri se rapprochait de plus en plus du groupe, et semblait décrire une telle peur que tous avaient bien comprit qu’il ne s’agissait pas d’un de ces corps sans vie. Et ces cris, ne cessant pas, traduisait la peur incontrôlée de quelqu’un qui se retrouvait sans doute dans la même situation. Il était enfin visible, de loin. Et au grand étonnement de l’alfar, il était poursuivi pas une horde de ces morts. Comme si le problème était venu… De lui. « Mais qu’est-ce que ça veut diiiiiiiiire !! A l’aiiiiide ! A laiiiide ! » Et comme si ce n’était pas suffisant, il se retrouva face au groupe, et se précipita vers eux. Et Shi, dans un cri de stupeur se recula quelque peu en hurlant à ce nouvel arrivant de ne pas se rapprocher. Mais en voyant en elle et les autres une sorte de salut, une sorte d’aide qu’il recherchait si désespérément, il fit fi des craintes de la petite fée et vain se réfugier dans le dos du vampire, alors qu’ils attendirent la horde de revenants.
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Dim 15 Mar 2015, 15:43


Le silence se fit, s'installa envers et contre la volonté de tous, n'ayant de compte à rendre à personne. L'alfar ne semblait rien avoir à rétorquer aux paroles de la jeune vampire, et cette dernière s'en trouva soulagée dans un sens. Incapable de partir, psalmodiant quelques chants, leur adressant quelques mots qu'elle avait appris par coeur, elle laissa le temps s'écouler à travers ce corps qui ne vieillissait pas, sur cette éternelle jeunesse qui lui était promise, et qui était le remède de beaucoup de maux, mais aussi la source d'une panoplie d'autres plus viscéraux, plus ignobles. Elle le laissa prendre sa revanche sur les petits corps fragiles gisant à quelques pieds sous terre, ces entités dont il ne tarderait pas à virer la chair, à exposer les ossements, à putréfier la bonne odeur qui s'en dégageait, jadis. Le temps était égoïste, car immuable et sans retour. Personne ne pouvait le dompter convenablement, et combien en souffraient ? Il en avait fait sa victime, et il ne l'avait épargné que très peu. Voyant que l'homme ne la quittait pas, qu'il restait à ses côtés malgré l'attente interminable, ses lèvres se déformèrent, et elle se dit que finalement.. peut-être y trouverait-elle un brin de lumière restant dans ces ténèbres proclamés. Prenant place devant les tombes, assis, il scrutait le vide. Devant ces mêmes tombes, debout, Lucrezia joignait ses mains. Le respect et l'attention étaient au rendez-vous pour ces deux êtres, jusqu'à ce que des bruits étranges, insolites, ne viennent châtier les oreilles de la jeune femme, avant celles de tout autre être dans les parages. Venom s'ensuivit, bien qu'il l'eut détecté, ce phénomène curieux, et ce dès leur entrée dans le cimetière. Certes, ce dernier respirait les exhalaisons nauséabondes, puait les tissus décomposés et le sang coagulé, mais autre chose s'approchait, autre que le lugubre froid mordant de la mort pour inciter les vivants à joindre le royaume des morts, de ces autres reposant déjà en ces lieux.

La terre bougeait, et ce ne fut question que d'un maigre aperçu, que d'une seconde, pour qu'elle réalisa l'effroyable vérité, et l'alfar qui s'avançait déjà pour trouver l'origine de la chose. La révélation se fit d'elle-même aux yeux de tous. Les cadavres reprenaient un semblant de contrôle sur le monde des vivants. Ils revenaient de parmi les morts pour hanter ceux dont la chair vivait, bougeait encore, ceux dont le sang coulait inexorablement dans les veines pulpeuses. Ils enviaient cette vivacité à leurs semblables qui aujourd'hui ne l'étaient plus. Retournement de situation, vil caprice du destin. Eux ils étaient morts, et les autres encore aptes, à même de vivre une existence paisible, sans encombrements ; encore capables en somme de ressentir les émotions, de les vivre, les explorer. Comment ne pas plaindre ceux dont la vie s'était achevée ? Certes, qu'est-ce que la douleur d'un condamné à mort, comparée à celle d'un condamné à vivre, mais les choses n'étaient pas si simples, si facilement expéditives. Car ceux à mourir, avaient aussi leurs regrets, et leurs peines. Ils s'étaient confrontés à cette dernière horreur qu'est de voir la lame de la faucheuse sur votre cou, et savoir, en simultané, que vous ne pouvez y échapper. C'était normal que de vouloir se venger, mais le phénomène n'était pas normal, et Lucrezia le savait. L'existence de la nécromancie n'était pour elle aucunement surprenante.

Une main, dépourvue de chair - ou du moins peu lui en restait - sortit de sous le mélange hétérogène d'argile, sable, matière minérale et organique. Elle s'acharnait à terrasser le bout de terre - litière comme humus - qui la retenait prisonnière, s'agitant en l'air comme l'aurait fait la queue d'un serpent qui s'apprête à attaquer sa proie, immobile. Ses ossements étaient visibles, et les odeurs fétides, répulsives, attestaient aussi de l'état avancée de sa décomposition. Bientôt, d'autres n'ayant décidément pas autant de mal, sortirent de leur lit de mort, pour redécouvrir le plaisir d'un regard, d'une brise humide, d'un rayon de soleil qui accélérait encore plus le processus de putréfaction. Leur voix.. était tout aussi révoltante que leur regard vide ( si de globes oculaires ils étaient encore pourvus ), et leur lenteur exceptionnelle. Ils n'avaient déjà plus rien d'humains, privés du don de la parole, de la raison morale, de la vie et la pensée, toutes choses qui auraient fait d'eux autre fois des hommes à part entière.

Se regroupant sous les conseils de l'alfar, elle vit les revenants se freiner quelques instants, avant de reprendre leur marche, qui s'avérait déjà lente, et comprit - au vu de l'effort énorme que le jeune homme semblait exercer, qu'il essayait de contrer le contrôle d'un autre. Elle ricana intérieurement, s'apercevant qu'elle ne savait véritablement rien de cet homme, après s'en être séparée si longuement. La surprise fut cependant de courte durée, quand elle le vit échouer, et qu'elle comprit que décidément, ce n'était pas là leur meilleure option, ni la meilleure façon de s'en sortir. Shi n'avait pas pris aussi longtemps que l'alfar pour comprendre l'urgence qui les accablait, le danger imminent qui leur toquait à la porte. Un premier vint les chercher de sa dentition pourrie, pestilentielle, tombant en morceaux, alors que son corps se trouvait déjà en lambeaux. La vampire évita de justesse la morsure, tandis que Kohei se trouvait déjà plus loin, visiblement perdu dans ses pensées. Réalisant son absence, il l'appela, et Shi l'avertit de son excellente santé dans la seconde, pour ne pas l'inquiéter. Et c'est alors qu'elle vit l'homme tenter le tout pour le tout pour éloigner les corps, les immobiliser l'espace d'un espace, recourant ainsi à ses maigres aptitudes magiques, dans l'espoir de les sauver, de les protéger, de préserver le souffle de vie qui habitait encore ses deux amis. Lucrezia sourit, les bras croisés, sans pour autant cacher cette once de sympathie, mêlée à de la compassion à son égard. Elle savait que sa croissance était notable, qu'elle avait évolué d'autant plus vite depuis sa rencontre avec le jeune homme, que ce dernier lui était inférieur en ces termes. Finissant par choisir la force brute, plutôt qu'une plus subtile qu'il ne contrôlait manifestement pas, il produisait de bien meilleurs résultats, et la jeune femme crut l'espace d'un instant ne pas avoir à intervenir. Cherchant - par la même occasion - des yeux le responsable du phénomène, elle fut surprise que ceux-ci ne furent pas les premiers à détecter autre présence méphitique que ces monstres, mais bien ses oreilles et leur ouïe surdéveloppée, qu'il était impossible de duper.

Une voix de mâle s'approchait, courant à folle allure, vers leur groupe improvisé, comme possédée, venue d'un autre monde. Il hurlait, à s'en arracher les poumons s'il fallait, pris d'une peur qui l'aveuglait, et qu'il pouvait calmer par ce biais, sachant que quelqu'un était susceptible de l'entendre s'il atteignait de tels décibels. Haletante, essoufflée, elle semblait fatiguée, à n'en plus pouvoir, à bout de forces - pour ce qui en était de son corps plutôt frêle que musclé, retenu en plus par des pans de robe le gênant dans sa course. Les accords plutôt aigus que graves, résonant dans sa voix, ainsi que les froissements de tissu tout proches, étaient suffisants pour que Lucrezia en ai autant déduit. Et la femme n'eut aucunement besoin de le voir, d'apercevoir à l'horizon sa maigre silhouette pour comprendre d'où lui venait un tel effarement. Elle avait soupiré de lassitude bien avant, s'était préparée à entrer en scène tout aussi instantanément. L'homme parvint à sa hauteur, comme une bête acculée cherchant refuge désespérément derrière le dos d'un prédateur, espérant pouvoir en échapper un autre qu'il juge plus effroyable, de plus grande valeur. Pauvre fou, il ne savait rien. Eusse été un autre de son engeance, il serait déjà mort à l'heure qu'il est, mais pour son plus grand plaisir, la vampire ne faisait pas preuve d'autant de petitesse.

Tournant son regard vers lui, elle soupira simplement. « Tu peux m'expliquer ça ? » L'homme cligna quelques fois des yeux, frénétiquement, comme perdu, désespéré, par ce qu'il pouvait bien leur dire pour les convaincre de l'aider. « Hum.. » Il voyait bien dans les yeux du vampire que ce dernier n'était pas n'importe qui, ou décélant tout bonnement en lui cette puissance qui lui était caractéristique. La belle, exaspérée, sans temps à perdre, répéta sa question, même si la réponse à cette dernière lui avait déjà été révélée. « Tu peux m'expliquer ce que ces morts-vivants font là ? » , « Peu importe Luka.. Fait le partir ! » fit la petite fée, se cachant derrière son dos. Terrifiée visiblement, par l'homme dont le visage semblait à moitié dissimulé par sa capuche, à moitié criblé de cicatrices, elle voulait juste le voir disparaître, s'éloigner de son 'protégé'. « Allons, Shi. Laisse le parler. J'attends qu'il le fasse » , « Et bien.. Comment dire.. Simple expérience qui a raté ? » Le fusant du regard, la vampire lui fit comprendre que mentir n'était pas une option, mais un acte auquel une sentence s'exigeait. Kohei continuait, non loin, de se battre contre la nouvelle vague de resurgis, ressuscités, mais dans sa direction, quelques uns se précipitaient. Levant un bras dans leur direction, les criblant de flèches de feu noir, elle les fit tomber à terre, se tordre parmi les flammes brûlantes dans la combustion ne cesserait tant que leur cible en poussière ne s'était pas fondu. L'homme, figé sur place, ne fit pas long feu dans son entreprise, dans ses dernières défenses. « Je vous jure que je m'entraînais simplement à la nécromancie non loin !! Et je ne sais pas trop pourquoi, j'ai m*rdé, j'ai perdu le contrôle du sort ou quelque chose du genre.. Et pis me voilà !! Ils essaient tous de me tuer.. S'il vous plaît aidez-moi !! » , « Pourquoi le devrions-nous seulement ? Il nous suffit de prendre le large, et te laisser là à leur merci. Ils ne voudront pas de nous si leur 'maître' se trouve parmi eux » , « Pourquoi croyez-vous qu'ils vous attaqué pour commencer ?? » Luka freina ses élans, s'attendant à ce qu'il continue. « Ils ne vont plus se contenter que de moi.. J'ai vraiment perdu le contrôle.. C'est pour ça qu'ils vous ont sauté au cou à la première occasion ! Vous voyez ? Il n'y a vraiment pas d'autre moyen. Il faut que vous m'aidiez ! » s'exclama-t-il d'un air triomphant. « Je ne parles pas par soucis de ma sécurité, mais contre autant d'adversaires, insensibles à la douleur qui plus est, aucun d'entre eux n'est à l'abri du danger, ni des blessures. On risque tous notre peau ici. » Il s'adaptait au type de langage employé par le sorcier, essayant de mieux se familiariser avec sa petite tête de moineau. « Ne serait-il pas plus simple, plus aisé pour nous de simplement te tuer ? Ainsi le flot de magie qui les anime, devrait cesser.. » L'autre frémit à cette pensée, reculant de quelques pas avant de rencontrer un trou d'arbre qui l'empêcha d'aller plus loin. Shi dans la petite poche de chemisier, semblait trembler, et il espéra simplement que ce ne furent pas ses mots à inspirer une telle crainte. Il bondit alors vers l'alfar, incendiant de flammes noirs ceux dans un périmètre de plus ou moins trois mètres, avant de s'approcher de son oreille.  « Fait sortir Heiko. Ce sera plus simple s'il s'en charge lui, et je saurais le garder sous contrôle si jamais il disjoncte de trop. Il faut les annihiler au plus vite » Brandissant son épée, elle en découpa trois du fil de sa lame, bien que ses flammes auraient pu tous les tuer d'un coup. Quelque chose semblait la retenir, et elle comprendrait bien assez tôt de quoi il s'agissait...

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Lun 16 Mar 2015, 13:05


« Laisser Heiko prendre le dessus »… Et ce serait plus facile. C’était bien vrai. Mais Kohei n’appréciait pas trop de laisser les pulsions de son autre lui prendre délibérément le dessus sur sa conscience, simplement pour aller plus vite. Mais en l’occurrence, les gens contre qui il se battait n’étaient véritablement pas vivants. Ils étaient déjà morts. La vie les avait quittés, et ces enveloppes vides ne bougeaient pas grâce à une âme qui essayait de les habiter. Alors… Il n’y avait pas vraiment de mal à laisser un être doué de démence se déchaîner si aucun mal n’était réellement fait. De plus, Heiko n’était pas sourd. Et le seul fait que l’on puisse solliciter sa présence avait attisé son désir de faire surface. Un sourire s’esquissa alors. Il était là. Prêt à s’amuser. La seconde entité déchaîna alors sa violence sur sa lame, et découpa la chaire fragile et en décomposition des morts, tentant alors de repousser l’ennemi.

Il semblait ne vouloir cesser l’attaque, et remerciait Luka de lui permettre avec moins de danger de foncer dans le tas. Cependant, le cœur de l’action ne se trouvait guère à cet endroit. On en était même loin. Heiko le comprit bien, en voyant le jeune homme arriver, et comprit avec joie que son rôle serait de retenir la masse tandis que les explications suivraient. Il ne pourrait les écouter, devant prêter toute son attention à la horde dont il n’arriverait pas à s’occuper éternellement.

Les lamentations du jeune homme semblèrent interloquer la petite fae. Elle ne les justifiait pas, bien au contraire, dépitée par la stupidité de celui qui avait alors l’air d’un sorcier. Shi s’était réfugiée dans les plis des vêtements du vampire, par reflexe, mais celle-ci resta pensive. Elle n’avait aucunement envie de finir dévorée par des êtres indépendants de la vie elle-même, mais se refusait à laisser quelqu’un dans la peine. Shi haïssait cela. Elle haïssait abandonner quelqu’un derrière elle. Alors elle observa Luka un instant, dont les paroles lui firent mal. Elle s’envola pour se retrouver face à lui, ignorant à présent le réel danger. « Tu veux partir d’ici ? Mais si tu le laisse… Il va peut-être mourir… » Shi disait cela alors qu’un instant plus tôt, elle n’avait pu supporter l’idée que l’homme se rapprochât d’eux emmenant ainsi les revenant vers eux. Mais c’était par panique. Le courage ne l’habitait certainement pas en permanence, mais sachant que la horde poursuivrait le jeune sorcier jusqu’à ce qu’il les rejoigne l’attrista. Et après avoir pris du recul, la petite fille s’en voulu. « T’es sacrément stupide toi. Comment tu t’es fourré dans cette situation sérieusement ? » s’exclamait-elle, lui montrant sa colère à travers ses sourcils qu’elle fronçait. Mais elle ne voulut pas l’abandonner. Y’a aucun moyen pour que tu puisses te sortir de là … ? » Fit-elle, plus calmement. Puis Shi se retourna vers Luka, les yeux illuminés d’une détermination, et les sourcils toujours aussi froncés. « Je comprends que ses idioties ne te donne pas envie de l’aider, mais il risque de mourir, et je veux pas que la mort de cet idiot cause autant de peine à un de ses proches que ta mort ne pourrait m’en causer. » Déclara-t-elle, démontrant à quel point elle attachait une grande importance à la morale, être bénéfique qu’elle était. « Je… Je comprendrais que tu nous laisses, mais j’ai pas envie que tu partes, Luka. » Et puis de toute façon, ils semblaient totalement cernés. Il était impossible pour eux de s’échapper aussi facilement. Kohei avait beau tenter de les éloigner, il tentait l’impossible compte tenu du fait qu’ils étaient au beau milieu d’un cimetière, et que des morts à faire revenir, il y en avait à la pelle.

Le jeune sorcier posa ses yeux à terre, avalant les brimades que l’on lui faisait. C’était tout ce qu’il pouvait faire. Non, c’était ce qu’il croyait pouvoir faire. Et sa peur parla encore. « S’il vous plait… Aidez-moi, j’ai pas envie de mourir… » Il continuait ses supplications qui auraient pu en énerver plus d’un. Même Shi. « Je viens de te dire que j’allais t’aider, alors arrête de te plaindre parce que tu me fait perdre ma motivation. » Les yeux du sorcier s’illuminèrent, mais se fit de courte durée. Un mort le surprit par derrière, ce qui le rappela à l’ordre, à la situation difficile à laquelle il faisait face. « Suivez-moi alors ! » Cria-t-il dans la précipitation. Sans manquer d’un soupir, Shi le suivit, faisant ainsi signe à Luka et Kohei d’en faire de même. Ce dernier calma alors ses ardeurs, laissant l’autre lui prendre le dessus, étant plus à même de cesser l’affrontement.

Ils traversèrent alors le cimetière jusqu’à se retrouver un peu plus éloignés des tombes, histoire de ne pas se faire surprendre encore par l’arrivée de nouveau morts. Kohei ne dit mot. Ce n’était pas le moment de chercher le pourquoi du comment, et il songea alors en la possibilité qu’il était en lien avec l’origine de ce réveil soudain. Le jeune homme reprit son souffle l’air de vouloir faire quelque chose de précis sans que sa respiration ne lui permette. « Je… Je m’appelle Belrum… » Articula-t-il entre deux souffles. Il observa un à un les personnes se trouvant face à lui, hébété. Il hésitait sur la suite de ses actes, ce qui attisa l’impatience de la fae qui le regarda avec insistance. Le jeune homme, dans un déclic se mit soudainement à fouiller sa besace avec une précipitation telle qu’il avait du mal à récupérer avec précision ce qu’il cherchait.

Un vieux grimoire tomba avoir au sol dans un bruit sourd, et le visage du dit Belrum se figea dans une honte après quoi il se jeta dessus murmures des phrases incompréhensibles. Il le feuilleta avec une vitesse surprenante qui cachait mal sa non-maîtrise de l’ouvrage. « C’est… » Commença-t-il alors que sa recherche ne lui permettait pas de prêter la moindre attention à ce que faisaient ses cordes vocales. « C’est mon père qui… » Il se coupait encore la parole tandis qu’il tournait les pages dans un autre sens. « Qui a écrit des choses importantes sur la nécromancie pour m’aider à… Il ravala sa salive, mais Shi ne lui laissa pas reprendre. « Rho Mais je m’en fiche de tes histoires ! Grouille de trouver c que tu cherches, ils arrivent ! » Hurla-t-elle. Shi ne supportait plus l’attente, et le stresse que cela lui rapportait. Finalement, une réaction de la part du sorcier la rassura quelque peu. « Ha ! » Ses yeux s’illuminèrent un instant avant de retomber dans les ténèbres. « Non en fait… » Il lut encore quelques instants après quoi il sembla tomber dans le désespoir total. « Noon ! Nooon ! Pourquoi ? L’alfar aussi commença à perdre patience. Il soupira, lui qui s’était pourtant tu tout le reste du temps, mais les choses pressaient tellement, qu’il n’y avait plus de place pour la tolérance. « Ca suffit. Si on ne bouge pas de là ou qu’on ne fait rien, ce livre ne pourra pas nous aider. » Kohei se dirigea alors vers les revenant dont l’avancée se faisait aussi lente que possible. Il laissait alors son autre lui se déchaîner, et les fi reculer encore et encore grâce à ses flamme noire. L’on l’entendait ricaner de loin, comme si tout était normal. Il ne fit qu’échanger un dernier regard avec le sorcier, comme si son message se voulait clair. « Dépêche-toi de trouver une solution. » Car il était loin d’avoir le désir de rester en ces lieux indéfiniment.

De là où ils étaient, Shi ne voyait plus son compagnon, et entendait simplement les bruits de la lame de l’Alfar, et ses rires incontrôlés. Elle avait vraiment peur pour lui, sachant sa dextérité encore à travailler. Le sorcier la regarda un instant avec quelques mots pour accompagner son regard. « I-Il va bien ? Je crois qu’il est- » Mais là c’en était trop pour la petite fille. « Mais tais-toi à la fin ! T’occupe pas de lui ! Si tu te grouille pas de les renvoyer de là où ils viennent, là il ira vraiment mal ! » Puis elle échangea un regard avec Luka, en qui elle espérait de l’aide. Shi espérait que le vampire aille prêter main-forte à Kohei, sachant à quel point il était puissant. Et le sorcier, stressé par la remarque de Shi tenta d’utiliser sa propre magie pour freiner le désastre, mais il n’avait vraiment aucune maître de sa magie, Belrum était si paniqué qu’il ne parvenait pas à concentrer son attention sur ses pouvoirs.
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Mar 17 Mar 2015, 09:55

La belle fae avait tout d'un être de son peuple, pleine de ce resplendissant éclat intègre et chaleureux. Ce dernier ne vacillait pas, et ce malgré la malice qui l'entourait. C'était louable, il fallait le reconnaître. Ayant connu la souffrance, mais ne s'en voyant pas ternie, elle pouvait faire preuve de gentillesse, tout en étant assez espiègle et malicieuse par moments. Elle savait que ses paroles avaient dû la blesser, et ce n'était pas pour rien qu'elle avait crut bon s'éloigner, et prendre d'autre chemins à ceux qu'on leur avait tracé. L'homme était d'une impertinence et d'une inutilité hors pair, et il fallait avouer que c'était bien l'un des deux qui l'incitaient le plus à l'abandonner là.. À la merci de ces moments. Il restait encore à définir lequel, mais vu la futilité de la manœuvre, lui non plus ne s'y était pas accroché de bonne foi. Il va caresser sa petite chevelure, l'ébouriffer pour lui faire prendre des airs de désordre, de tornade ambulante. Par sa douceur, elle parvenait à le rendre tendre, mielleux. Elle ne pouvait décidément.. rien lui refuser. Et c'est ainsi, qu'il se résigna définitivement à ne pas laisser derrière lui cette énergumène, cette pauvre silhouette d'homme qui n'avait même pas pleinement conscience de la galère dans laquelle il se trouvait, et dans laquelle ils étaient mêlés désormais..

Après les menaces, vinrent les plaintes, voire les prières. « Ferme là…. » Il les suppliait comme une bête égarée qui tente de retrouver son chemin, et qui essaierait, par ses yeux doux, de charmer le coeur du prédateur et croire ainsi mieux s'en sortir.. Il paraissait sincère néanmoins, et n'ayant esquissé à leur égard une once même de violence – à laquelle il aurait pu recourir au lieu de compter sur les paroles de la petite fée pour convaincre l'assistance de son droit de vie ou de mort – Luka pouvait bien arranger ça. Et ce fut pour la grande surprise générale, que celui-ci s'exclama, leur donnant même des ordres qu'ils ne purent comprendre de suite.. Les incitant à le suivre, ce ne fut que pour trouver à l'arrivée ce concentré de doute et hésitation, s'en trouver franchement exalté par ses agissements, qu'ils trouvaient, à force, agaçant à souhait. La prudence était de mise, et il leur fallait surveiller leurs arrières, s'ils ne voulaient pas qu'ils les surprennent, les prennent au dépourvu. Le silence se fit pendant quelques minutes, et Lucrezia dut bien se retenir pour empêcher un point de venir s'écraser contre un des pommettes du jeune homme. Venom quant à lui se retenait de lui mordre une cuisse, ou juste de lâcher un 'on s'en f*ut' pas très discret. Il était un minable sorcier, venait à entacher l'image acerbe et répugnante d'une race que tous les conflits concernent, qui dans tous ces derniers semble trouver un rôle dans ce qui est de nuire au monde, et elle ne pouvait croire que cette espèce de.. poltron dont même le nom avait du mal à quitter ses lèvres. Dès qu'il le fit, la vampire s'efforça de l'oublier, mais pour son plus grand désarroi, une fois celui-ci arrivé à son cerveau, jamais plus il ne partirait, jamais plus elle ne pourrait oublier quoique ce soit, dont cette rencontre fortuite dont elle n'avait que faire.. « Mais tu vas accoucher au final ? J'en ai marre de vous voir.. bouler comme des imbéciles, au lieu d'agir et de juste les exterminer ces bestioles » L'animal s'était montré discret jusque là, mais visiblement sa patience atteignait la porte de ses limites.

L'apparition du grimoire en surprit plus d'un, mais l'utilisation qu'il en fit, cette recherche effrénée à laquelle il s'affairait tout en s'entêtant à continuer leurs échanges, reprit les flots de l'énervement. Il n'arrivait au final au bout d'aucun de ses projets, aucune de ses entreprises, et ça avait le mérite de taper dans les nerfs de plusieurs, notamment le loup enragé. Pour lui, le sorcier n'était rien d'autre qu'un attardé pour qui le don de la parole n'était que provisoire, et manifestement précaire, un homme dont il ne fallait pas disposer, mais avec qui il voulait avoir le moins de rapports possibles. Croyant dur comme fer à cette faible déduction, il fut presque tenté de se tourner vers la petite fée et la joindre à sa réflexion, à cette sorte de mouvement de pitié envers ce curieux personnage, quasi bipolaire, qui sérieusement n'avait rien à son avantage. « Mais qu'est-ce qui t'arrive bon sang ??  » Il déchira de sa mâchoire puissant l'un des corps sans vie, avant de porter un regard vers l'alfar. « Et toi !!! Arrête de compter toujours sur ton double ! ET il snobe le monde en plus ! » L'assistance elle-même était en proie à ce stress pesant, palpable, et ces attentes qu'ils avaient peur de ne jamais voir exaucées. L'impatience et la frustration de Shi s'appliquaient à tous les autres également, et elle s'occupait simplement de vociférer ce qu'ils gardaient tous un peu près caché, sous contrôle. Luka sentit son regard compatissant, pédant, cherchant en lui la consolation dans le désespoir, et il ne pouvait ignorer un tel appel. Cette succession d'évènements l'insupportait, c'était le cas de le dire, mais il fallait bien s'en délivrer, et pour ça, il était prêt à tout.

« Cherche une barrière magique dans ton grimoire » , « Quoi.. ? » , « Mais fait ce que je te dis ! Pour une fois.. » rétorqua la jeune femme, décidément à bout. L'autre s'empressa de réaliser les vœux de la déesse, qui à cet instant n'avait que l'apparence d'un jeune homme androgyne au charme très étrange. « Oui, m'sieur !! » Feuilletant encore plus rapidement que plus tôt les pages poussiéreuses des manuscrits, de ces pages imbibées d'un encre noir et dans lequel son paternel avait exposé toute l'étendue de ses recherches que son fils utilisait à mauvais escient ou tout du moins très maladroitement, il n'y avait pas de doute, il semblait toucher au but ! Son regard s'intensifiait, posé sur les bouts de papyrus, avant de crier une sorte d'Eureka difficile à réprimer. La vampire sourit, voyant que pour une fois l'échec s'annonçait plutôt distant, et que la réussite leur souriait peut-être. « Dépêches-toi et commence à réciter la formule. » Prenant une posture droite, sur ses gardes maintenant que l'homme faisait preuve d'une autorité notable, il s'exécuta, laissant sa voix hésitante perdre tout de ce trait de caractère, devenir extrêmement claire par la facilité extrême de cette formule, s'agissait de celle qu'il connaissait le mieux. Il avait une certaine assurance dans ses actes, et ça se lisait sur son visage. Lucrezia avait bondit, pour sa part, sur le petit alfar qui se battait non loin, qui se déchaînait, véhiculant à travers sa lame, cette rage qui l'habitait continuellement, et à laquelle Heiko semblait faire constamment face, à la place de Kohei. L'attrapant par le col, sans agencer son confort ou faire attention à ses moindres envies, elle le traîna de force de retour jusqu'au petit groupe, le faisant choir sur le sol en terre battue. « Voilà. On ne bouge plus » Sachant ses flammes d'un tout autre niveau comparées à celle du jeune homme, elle sut que son tour était venu de se prononcer. D'où la barrière qu'elle avait quémandé à l'homme de mettre en place. Son contrôle pouvait lui échapper. Ils n'étaient jamais à l'abris d'une catastrophe, et il ne voulait pas risquer d'en rencontrer. Son bonheur était sa priorité, et elle faisait tout pour le protéger, le préserver. Et peu importe les horreurs qu'il fallait commettre pour y parvenir.. Là, il n'était vraisemblablement question que d'une horde de morts-vivants, donc il n'avait pas à s'en faire pour les mœurs, ni les valeurs morales, et ça pouvait bien le soulager. Prenant place devant la bulle, elle emmagasina des jets de flamme dans ses poings, rien de très apparent, ni de très folichon, mais dont la portée était certaine, et la force tout autant. Les laissant s'approcher au maximum avant de tout lâcher, elle attendit de les avoir tout juste à portée pour les envoyer valser, les valdinguer comme bon lui semblait. Elle avait la puissance pour, il n'était pas là le soucis. Et ça semblait particulièrement bien marcher. Les flammes consummaient leur cible, et ce jusqu'à l'extinction. Elles ne laissaient que des cendres de ces dernières, parmi lesquelles quelques ossements demeuraient intactes parfois. C'était pratique, et ça marchait bien. Tout semblait aller pour le mieux.

« I..ssya ? » Le nom fatidique, prononcé. Ses yeux rivés devant lui, il semblait hypnotisé, perdu dans ses pensées. En vrai, il n'en était rien. C'était bien plus grave, bien plus écorchant. Cela n'avait rien de si paisible pour le petit homme. Ses flammes avaient cessé toute activité, à part pour les bêtes déjà prises de cette géhenne insensible et singulière. La petite fille.. Ses yeux étaient vides, bien que n'ayant encore rien perdu de leur couleur grisâtre. Tout éclat s'était perdu cependant.. La vie ne les habitait plus, et la curiosité innommable qui la prenait de tout temps, à répéter 'je suis curieuse' encore et encore, n'avait plus rien d'attachant, d'envoûtant pour lui.. Elle était au premier rang, de tout temps cela avait été ainsi. Dans cette occasion aussi, elle ne faillit pas. Dans ses longues tresses – dont la chevelure avait déjà perdu en consistance - on trouvait quelques pétales d'un blanc sablé, terreux, que la couleur violette ne contrastait plus tellement.. Elle était pétrifiée, car elle ne pouvait la tuer. Mais tant qu'elle ne la tuerait pas.. impossible d'annihiler leur avancée, car ils continueraient d'affluer. « P't*in.. Le karma s'acharne décidément contre toi Luka.. Elle est tellement... » La jeune femme n'aurait pu mieux dire, et ses yeux rivés sur le petit corps, elle vait cette illusion de l'avoir retrouvé.. Hélas, elle savait pertinemment que c'était faux.. mais les illusions sont, justement, belles à vivre, mais mauvaises pour la santé.. « Je m'en occupe.. Chargez-vous du reste, et faites en sorte qu'il crée une formule capable de faire cesser ce massacre » Ses paroles étaient des ordres, et ils devaient y obéir. S'ils étaient un tant soit peu conscients, et qu'ils réalisaient un minimum de sa douleur, ils ne lui diraient rien, et le laisseraient faire à sa guise.

Ils mettaient enfin terme à cette histoire.. et Luka voulait être celui à achever la construction en apportant cette dernière petite pierre à l'édifice.. Même s'il fallait les sacrifier de nouveau, au moins cette fois, il pourrait proprement s'excuser.

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Jeu 19 Mar 2015, 09:37


Venom perdait autant sa patience que Shi, voir même plus. Il n’était plus capable de retenir ses gonds, et Shi le comprenait plus que quiconque. Le sorcier avait le don d’irriter tout le monde. Il ne servait vraiment à rien, si ce n’était qu’à avoir causé tous ces ennuis. Cependant, le loup reprochait aussi à Kohei de dépendre de ses penchants. C’était bien vrai. Mais il s’agissait de lui-même. Et dans un sens, cela voulait dire qu’il dépendait de lui-même. Et si tel était le cas, il était indépendant. Heiko… Il l’appelait pour aller plus vite. Et rien que cette formulation était irritante. Cet être, prenant du plaisir dans la bataille ne pouvait être que des plus productif. Venom avait de ce fait parfaitement raison. Il n’y avait pas de sens à utiliser ses penchants ainsi. Et même cette seconde part de lui n’appréciait d’être ainsi utilisée. Mais l’appel de la bataille et du sang se montrait plus forte, et il laissait sa morale de côté pour satisfaire ce besoin. L’alfar trouvait cette façon de faire stupide, et immoral dans l’absolu. Mais lui et la morale… C’est d’une guerre où l’on recherchait désespérément un point d’entente, au point de passer des journées entière à réfléchir à ce sujet. Mais il fallait tout de même faire quelque chose contre ces bêtes sans vie, et laisser tomber la réflexion, tant les événements demandaient une clairvoyance rapide et précise. Mais quelque chose le retint bien vite. Il s’agissait de Luka qui le ramenait au reste du groupe. Kohei se calma d’ailleurs très rapidement, souriant, comme il lui était rarement permit. Kohei comprenait bien pourquoi Luka agissait ainsi, et cela lui fit plaisir, lui réchauffait le cœur en quelque sorte, même si il se refusait de laisser le vampire se battre seul. Ne t’inquiète pas, Luka. Mais ne commet pas de folies. »

Une sorte de respect envers le bleuté était né en lui depuis longtemps. A force de le voir, il avait fini par voir en lui un modèle à suivre. L’être vampirique était bien plus puissant que lui. Kohei n’était pas aveugle, il le savait bien. C’était simplement un sentiment qu’il éprouvait tout au fond de lui. Mais le vampire ne bougeait pas. Il restait figé sur place, dans l’incompréhension totale de ceux qui se trouvaient dans son dos. L’alfar se releva d’un coup, dans une stupeur qu’il ne contrôlait pas. Qu’avait-il en tête ? Il ne bougeait pas, et tous les ennemis s’approchaient de lui, dans leur lenteur caractéristique quoique dangereuse. L’alfar jugea qu’il valait mieux intervenir, mais quelque chose le reteint par la cheville. Une main surgissait du sol. Vraiment, la malchance avait mal choisi son moment pour intervenir. Vraiment mal. Mais c’était là, le principe même de cet acharnement du sort. Quel sens aurait-il à tomber à point nommé ? Kohei se dégagea, le plus rapidement possible, et s’éloigna du nouvel ennemi qui faisait surface.

Mais aux paroles de Luka, il semblait qu’il avait repris du poil de la bête, il avait repris cette ardeur qui lui avait manqué l’espace de ces quelques dangereuse secondes. Mais… Cela n’avait rien de bien joyeux. Kohei regardait le petit être qui se dressait devant Luka. Ce petit être qui était donc celui dont il avait parlé, celui pour qui le vampire était venu en ces lieux. Le sort ne s’attaquait certainement pas qu’à Kohei, et en l’occurrence, il frappait bien plus fort son proche ami. Mais les morts étaient si nombreux à présent, que simplement laisser Luka s’en occuper seul serait d’un suicidaire. Kohei voulu lui prêter main forte, laissant ainsi à Luka le rôle d’arrêter celle qu’il avait autrefois chérit, comprenant ce qui le poussait à agir ainsi, et respectant proprement ce choix. « Fais de ton mieux, Luka, et cette fois, je ne resterais pas en arrière, je ferais tout ce que je peux pour te couvrir. » Puis il lui tourna le dos, s’occupant de ceux qui approchaient le reste du groupe, dans l’espoir que le sorcier les ferait s’échapper à cette terrible destinée rapidement, et que Luka arriverait à faire preuve de toute la force physique et psychologique dont il avait besoin. Mais l’alfar n’en doutait pas. Il n’en douterait même jamais. Si Luka venait à faiblir, alors qu’est-ce que lui pourrait faire ? Une clameur l’ôta de ses pensées.

Une clameur suffisamment grave pour qu’elle appartienne à un homme. Kohei se retourna, et eu l’occasion d’observer le sorcier qui tentait de se battre contre l’un d’entre eux qui s’était bien trop rapproché. Le blond voulu l’y aider, mais d’autres venaient l’assaillir, et il dû s’occuper plutôt de leur cas, ignorant Belrum dans sa bataille contre un seul de ces ennemis. Maintenant, ces morts étaient bien trop nombreux. Combien en résidaient-ils dans ce cimetière ? Bien trop. Et si Kohei se retournait pour n’en occuper qu’un et un seul, tous les autres risquaient de s’approcher encore et encore, jusqu’à ce que l’étau ne finisse par se resserrer jusqu’au point de non-retour. Un choc se produisit, et en un instant, l’alfar était à terre, observant de ces yeux quelque chose qu’il ne comprenait pas. Il était par terre. Et un revenant était là pour le maintenir au sol. Kohei ne bougeait plus, croyant le reconnaitre. Il observa Belrum du coin de l’œil, qui arborait un faciès plein de détermination, et des bras tendus, comme si… Il venait de le pousser sur lui. Comme s’il venait de pousser sur lui celui dont le sorcier s’occupait seul. C’était un moyen clair et efficace de se débarrasser d’un ennemi. Le refourguer à un autre. L’alfar voulu se mettre en colère, il voulut s’attaquer à cet idiot, mais il avait une urgence bien plus grave à gérer : ce mort à la force surhumaine qui manquait de le dévorer. Mais Kohei venait de perdre son arme, il l’avait fait tomber au loin sur le coup de la surprise, et il n’arrivait pas à atteindre sa pierre dans sa besace, couché sur elle qu’il était.

C’était tellement stupide. Tellement irréel. Il n’avait vraiment pas de chance. Il luttait contre l’ennemi d’une main, cherchait à atteindre son sac de l’autre, mais sa force seule ne suffisait pas. Il tentait de le geler, ou le projeter avec ses flammes, mais rien n’y fit. Cet être cadavérique ne bougeait pas, il s’accrochait, et sa force était bien plus puissante que celle des flammes noires. C’était stupide. Rien de tout cela ne pouvait être aussi ironique, tout ce jouait à si peu de chose… Tout se jouait sur les évènements qui avaient conduit à l’alfar à ne pouvoir se battre. Il pensait que c’était impossible. Qu’il y avait forcément un moyen, que tout ne pouvait pas finir simplement comme ça… Il tentait de prendre le contrôle du corps de ce cadavre, mais à part l’immobiliser un instant, il n’arrivait à pas grand-chose. Il gardait au mieux son sang-froid, mais son cœur battait la chamade, il n’y pouvait rien. Il n’osait appeler le vampire, lui qui était occupé à des choses bien plus importantes, et craignait que Shi ne tente quelque chose, alors qu’elle risquait surtout de se blesser. Mais la chance tourna. Une chance inespérée. C’était même surprenant qu’il puisse en parler ainsi, lui qui était frappé par l’infortune. On venait de projeter l’être en décomposition plus loin.

Avait surgit de nulle part un… Alfar. C’était vraiment étrange. Il semblait avoir été là depuis un long moment, mais ni Kohei, ni Shi ne l’avaient remarqué, et qui sait en ce qui concernait Luka, Venom et le sorcier. Il venait d’entrer en scène, aussi rapidement que discrètement, et venait d’ôter à Kohei une épine du pied fatale. Seul le sorcier semblait l’avoir vu arriver, car il avait disparu rapidement. Cet être arborant un visage terne, sérieux, venait d’user de sa force et de son agilité pour entre en scène d’une manière quasi irréelle pour en disparaître de nouveau. L’alfar se releva bien vite. Belrum ne comprenait pas bien ce qu’il venait d’arriver. Pour lui non plus ça n’avait pas de sens. Kohei se tourna vers Luka, qu’il voyait pourtant toujours occupé, mais jugea qu’il pouvait difficilement ne pas être la source de ce sauvetage. « Merci Luka… Je suis désolé de t’avoir gêné ! » Mais le vampire était sur la négative. Alors… Comment cela avait-il pu être possible ? Puis, le sorcier, comme obnubilé par cette étrange opportunité s’écria d’un coup : « Hum. C’est pas très sympathique de remercier ton copain alors que c’est moi qui t’ai aidé. » Mais il ne bénéficia que d’un regard froid et sceptique de la part du blond, qui témoigna de toute la rengaine qu’il éprouvait. « C’est bon… Je regrette de te l’avoir poussé dessus, c’est pour ça que je voulais me racheter… » Mais cette blague sonna juste de mauvais gout au longues oreilles de l’Alfar. Il lui somma alors simplement de se dépêcher, et repartit se battre, tandis que Belrum continuait de réciter des incantations pour jeter quelques sort et se créer un espace où il pouvait mieux réfléchir, et mieux parvenir à reprendre le contrôle de son sort incontrôlable qui avait été trop loin.
1528 mots ~
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Ven 20 Mar 2015, 15:37

La jeune femme eut un sourire ironique au vu de son petit commentaire. Décidément l'alfar ne devait pas avoir bien conscience du trouble intérieur qu'elle traversait.. Sinon, jamais il n'aurait prodigué des paroles si légères, si vides de sens.. Mais finalement.. c'était peut-être ce côté insouciant auquel elle avait à la fois tant reproché.. mais qui pourtant, bien que très rarement, méritait certains remerciements, ou encore quelques excuses. Il était resté le même, elle était la seule à avoir changé. L'homme avait toujours été d'une insouciance alarmante, et elle ne pouvait le lui reprocher, car il n'avait pas vécu de la même manière, ni été élevé aux manières vampires, comme il avait pu être le cas de son côté. Il avait de bonnes intentions, il fallait se l'avouer, et en dépit de cette piteuse atmosphère qui de lui émanait, elle put lui rendre un petit sourire. La bataille s'annonça au loin, tandis que la sienne s'éternisait. Non pas car il se voyait dans le pétrin, ni même car il hésitait profondément à achever la faible et minable créature à la chair molle et puante, mais bien.. car elle le souhaitait. Elle désirait voir, rien que quelques instants encore, ce petit visage, cette petite bouche qui de tout temps avait prononcé amoureusement son nom, ces petits yeux brillants dont, comme dit précédemment, l'éclat avait disparu. Elle savait que revenir dans le temps n'était aucunement envisageable, et que jouer avec ce dernier n'était que pure sottise, ineptie, déraison. Le maître du temps dont il avait fait la rencontre par le passé, le lui avait bien fait comprendre, et par plus d'un moyen, et l'on aurait pu dire qu'il avait su marquer au fer rouge dans sa mémoire les terribles effets secondaires de ces pratiques.

Lucrezia l'observait tendrement. Mais les choses devaient cesser.. Il était trop tard. Plus personne ne pouvait les sauver, oeuvrer pour leur salut. Elle ne se reprochait rien, n'en voulait à quiconque. Nul n'avait à porter cette responsabilité, outre la mémoire des mémoires qu'elle gardait déjà sur ses fines épaules. Elle s'approcha du monstre dénaturé ( détérioré par le passage du temps dans la tombe et la terre qu'on y avait déposé ), et avant qu'elle n'ait pu le mordre ( risque auquel la jeune femme était prête à s'exposer ), elle vint poser sa petite main sur son coeur. Constatant, comme il fallait s'y attendre, que le coeur n'avait plus rien d'humain, et que ce dernier ne battait d'ores et déjà plus, la vampire la consuma par son feu purificateur, laissant ses cendres s'en aller aux bonheurs du vent, vers d'autres contrées, la laissant visiter ce monde cruel dont elle avait tant rêvé, et qui pourtant l'avait trahi, poignardé dans le dos, en traître. Admirant les flots poudreux, cendreux, s'enfuir aux quatre coins, elle fut seulement interpelée par une petite voix qui lui sembla familière, et qui put le sortir de sa rêverie intime. Le danger était imminent, mais la jeune femme prit quelques secondes à réaliser à quel point il était palpable, jusqu'à quel degré il fallait s'en débarrasser au plus vite. Et contrairement à l'alfar, elle n'aurait eu de scrupules ni d'empêchement susceptibles de la garder en échec, de l'empêcher de lui couper un bras sur le champ.. La traîtrise.. il n'y avait presque rien d'aussi haïssable que cette expérience, que ces événements qu'il fallait subir, mais surtout.. ceux qui s'y prêtaient, jusqu'à le prendre pour devise, pour moyen de vie.

« ATTENTION ! » Tous se surprirent à courir dans sa direction. Certes, ils n'avaient peut-être rien d'une famille unie, mais en aucun cas ils n'auraient pu assister à la mort de cet allié, de cet être si problématique, et pourtant assez attachant, qu'ils avaient tous côtoyé. Ils ne pouvaient rester de marbre, mais aucun ne semblait prêt d'y arriver à temps. La mâchoire prit de l'avance, et la chair molle qu'elle souhaitait dévorer était juste en dessous, incapable de faire un mouvement sans que le monstre ne la lui rende.. Le péril n'était pas le même.. Ils furent à nouveau surpris, mais d'être arrivés trop tard.. et de voir que l'homme n'y avait pas succombé. Une ombre semblait l'avoir arraché à la mort, à la faucille irréprochable qui pourtant cette fois avait faillit à sa tâche, et manqué de voler l'âme de sa victime. Le temps ne leur permis, hélas, de l'approcher, mais ils le voyaient en bonne santé, et il fallait dire que c'était le principal. Lucrezia, de par l'adrénaline du moment, ne fit pas mine des remerciements du jeune homme, n'ayant de son côté rien fait dont il pourrait vouloir la remercier. Plus une once d'agacement n'habitait la jeune femme, maintenant qu'elle s'était imaginée le perdre, maintenant qu'elle avait aperçu la peine que cela lui aurait causé. Elle n'en voulait plus de cette impuissance, de cet éloignement à ses principes, mais dû se résigner à rester au loin. Elle n'avait de toute manière.. aucune idée de ce qu'elle pourrait bien lui dire, vu le nombre de choses qu'il ignorait, n'ayant prit aucunement partie à sa vie les derniers mois..

« Il est grand, et il sait s'occuper de lui.. Plus ou moins. Il va mieux en tout cas, donc arrête de rêvasser » fit la bête, une main entre les dents, se dépêchant de la recracher, tandis que quelques lierres, épaisses, retenaient le reste du corps. « Je croyais que tu tenais mes arrières ? » L'animal ne répondit pas, sachant ces paroles rien de plus qu'un signe inouï de confiance, et d'une prise de conscience chez la vampire. Ils s'agitaient dans tous les sens, mais on les sentait faiblir, et peut-être étaient-ce les psalmodies que chantait le sorcier à avoir de tels effets sur leurs corps putrides.. Quoiqu'il en fut, Lulu ne pouvait supporter plus longtemps cette joute interminable, cet échange inlassable de coups et de flammes noires sans que jamais ils n'aient vu le bout de ces êtres sans vie. C'en était trop, simplement, et la jeune femme comptait bien mettre un terme à cette altercation pure de folie et parfaitement insensée. « Je te laisse te charger de la suite… Je ne peux lui laisser le soin de tout entreprendre seul.. Nous serions encore là à l'aube.. » Le loup ricana, car il n'y avait plus rien à faire dans une telle situation. Il fallait serrer les dents, et supporter, aussi dur que cela puisse être, ou s'avérer à l'avenir, lorsque la fatigue commencerait à immobiliser leurs bras et jambes, les faire traîner en longueur.. « T'inquiète » Et elle se précipita alors sur l'homme retourné à l'arrière, loin des combats, où un calme bien trop conséquent régnait..

« Du nouveau ? » , « Je n'ai.. rien pu trouver.. Les sorciers ne prévoient pas des sorts dans le cas échéant, si jamais un des leurs se verrait inefficace.. » Son père n'était pas une exception. Le grimoire ne semblait les aider en rien, et il avait été bien courageux de s'en apercevoir enfin. « Qu'envisages-tu d'autre ? » Il répondit à cette question par un silence. La jeune femme s'impatienta. « Ne me dis pas.. que tu n'as rien prévu d'autre tout de même ? » L'homme blêmit, et la jeune femme sut avoir frappé en plein dans le mille. Son sang ne fit qu'un tour. « Tu les vois eux ? J'y étais il y a quelques secondes à peine, et je peux te dire qu'ils risquent leur vie pour une galère que tu as été le seul à commencer.. Tu veux que je te fasse payer pour tout ce qu'un chacun dut endurer sur ce champ de bataille ? Si non, tu as intérêt à trouver une solution rapidement » Au moins, il était sûr et certain que par ces mots qu'il ne mâchait pas, l'homme risquait de bien le comprendre, et c'était l'effet recherché ici justement. L'homme balbutia quelques dires dans sa barbe inexistante, avant de reprendre. « Mais il n'y a plus rien que je puisse pour eux ! Ma magie n'a plus assez de puissance pour les contrôler.. et les forcer à retourner dans leur sommeil. Il faut attendre à ce qu'ils cessent de bouger d'eux-mêmes ! Ils sont déjà bien affaiblis.. C'est la meilleure option » , « Celle de t'achever en est une aussi » , L'air de dire qu'il leur suffisait que de s'y prendre, et la chose serait réglée. « Je croyais que nous étions déjà passés sur ce sujet ? » L'absence de Shi le fit hésiter, et il réalisa que la seule raison pour laquelle la vampire lui avait laissé la vie sauve, était justement pour le bien de la petite et tendre. Il le vit dégainer son épée, et malgré les larmes et les plaintes, il ne fuyait. Bien qu'en vrai ce fusse été car ses jambes n'avaient plus la force de soutenir tout son poids, Lulu ne l'interpréta pas ainsi, et fut soulagée, au moment de l'abattre, qu'à sa lame il n'ait pas essayé d'échapper. Toujours aussi lâche, toujours aussi inutile. Mais elle n'allait pas se salir les mains, ce soir, elle n'y trouvait aucunement son compte. Le bout du manche du katana vint s'écraser contre son ventre, le faisant cracher quelques postillons et bouts de salive qui teintèrent le sol. Il ferma les yeux dans un mouvement presque uniforme avec celui de l'arrêt des combats.. Tombé dans le coma, plongé dans un état second et alternatif, il prendrait quelques minutes à reprendre conscience, mais il irait bien, et les zombies avaient cessé tout mouvement pour reprendre leur état de poussière. « J'ai mal au crâne.. » , « Normal, je t'ai assommé » Et l'homme le regarda ainsi dans le blanc de yeux, essayant de comprendre quelle façade de cet être ( androgyne en apparence ) était la vraie.. Laquelle il fallait croire, de laquelle se méfier.. Ses yeux se perdirent sur son visage, oubliant quelques instants tout ce qui trouvait aux alentours.

Spoiler:
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Ven 20 Mar 2015, 20:59



Il y en avait trop, mais vraiment trop. C’était incroyablement ingérable. Tellement ingérable, que Kohei ne savait plus comment s’en sortir. Ils allaient sans doute tous y passer. Mais il fronça des sourcils. Si leur seule chance de s’en sortir c’était prêter de l’optimisme à ce sorcier histoire d’avoir encore la force d’avancer, il le ferait. Au moins, jusqu’à la fin, il se sera donné à fond. Mais penser cette dernière phrase, c’était déjà faire preuve de pessimisme. Il fallait se ressaisir, et les repousser encore et encore, jusqu’à ce que tout se termine enfin. Et du coin de l’œil, Kohei aperçut le vampire s’éloigner plus loin, et comprit qu’il venait d’en finir avec sa bataille psychique. Cet être était vraiment fort. Kohei n’en connaissait pas de tel. Il sourit, éprouvant un profond soulagement. Kohei l’espérait fort, Luka se sentirait vite mieux. Cette mésaventure aura été horrible pour le garçon à la jeunesse éternelle, et cela touchait réellement Kohei. Il avait eu si peur de le laisser se battre seul, mais tout avait eu l’air de se passer sans trop d’encombre. Un soupir de soulagement sortit de sa bouche, tandis qu’il continuait de retenir les revenants. Puis, tout d’un coup, comme par un miracle inespéré, tout cessa. Tout venait de finir. Il enfonça sa lame dans la poitrine d’un d’eux, et, alors que ce coup n’aurait dû ne rien avoir de bien puissant et conséquent, il s’écroula au sol, tout comme les autres. Tous le suivirent, et les yeux écarquillés du blond se tournèrent instinctivement vers Luka, et le sorcier.

Il y avait une marée de cadavres jonchés au sol. Ils étaient tous là, en dehors de leurs tombes, réellement inertes. Kohei regardait alors le ciel, et laissait tomber sa lame, les azurs pleins de fatigue. Il venait de cesser le combat, et avait eu la chance d’échapper aux possibles morsures de ses ennemis. Tout venait de finir, à son grand soulagement. Il fit un rapide tour d’horizon, inquiété de la santé des autres, Mais tout allait bien. Et visiblement, le sorcier venait d’être assommé. Rapide, mais efficace. Shi se précipita vers son compagnon, pleine de joie, et tira Kohei vers les autres, aussi pressée que jamais. « C’est fini ! Enfin fini ! Tu as vu ça Kohei ! » Alors ils retrouvèrent le loup et le vampire qu’il faut dire, les avaient bien manqués. Parce que les événements les avaient poussé à agir de sorte à ne pouvoir s’entretenir dans un moment plein de calme. « Qu’est-ce que tu disais à propos des morts vivants, Shi ? » L’expression de celle-ci se figea. Elle se souvenait ! Et elle aurait pu très bien en rire, si cette situation n’avait pas manqué de tous les tuer. Mais elle rit tout de même. D’un rire extrêmement nerveux. « Quel… Sale karma … ! » S’exclamait-elle entre deux rires. Et sérieusement, elle songea qu’elle pouvait peut-être être à l’origine de toute la malchance qui encerclait Kohei. Et dans ce cas, de la malchance qui entourait aussi ceux à côté de qui elle était. « Désolée ! Désolée ! Vraiment désolée ! » Répéta-t-elle sans que Kohei ne comprenne ce qu’elle pouvait bien jacasser à première vue. Il la fit revenir vers lui, avec un sourire plus content que jamais qu’elle n’ait rien.

« Luka rien de cassé ? » Il avait vraiment besoin de s’enquérir de la santé de son ami. Mais cette question ne s’intéressait pas seulement à sa santé physique, mais surtout à celle qui était bien psychologique. « Pour tout te dire, je n’avais pas très envie de te laisser te battre seul. Mais je comprenais que si j’intervenais dans ton combat, ça n’aurait aucun sens. Ce n’était pas le mien… » Puis, presque instantanément après cela, le sorcier se réveilla de son sommeil forcé. « Hey, Kohei, tu devrais prendre exemple. Luka ne tue pas quand ce n’est pas nécessaire. » Elle disait cela sérieusement, même si ce n’était une vérité qui ne concernait que Heiko. Elle voulait simplement le faire réagir en employant les mots, car ce gamin qu’était Kohei avait besoin de se réveiller. De plus, dans ce cas présent, l’on parlait du sujet sérieux, et du crime ultime qu’était le meurtre. Mais Shi le savait, elle ne pouvait pas changer l’essence de cet être dément. Il était né pour tuer, et l’obliger à renier le meurtre revenait à… le tuer, justement. Et Kohei sans Heiko… Qui sait ce que ça pourrait donner. Et bien sûr, ceci rendrait malheureuse la petite fae. C’était comme si elle perdait un de ses proches… Elle avait connu Kohei tout comme elle avait connu Heiko, alors, forcément, elle les voyait presque comme deux personnes bien distinctes. Et même si l’être dément devenait de plus en plus sanguinaire, et de plus en plus amoral, et même si il vivait de plus en plus dans un monde différent de son opposé, elle l’aimait, comme dès ses débuts. C’était un être maléfique qui s’était attiré l’affection du petit être bénéfique.

Elle se secoua la tête. Ses pensées s’égaraient. Shi s’éloigna vers Luka pour qui elle était à la fois heureuse et attristée. Il venait de subir une épreuve douloureuse, et même si son compagnon lui, venait d’échapper à la mort, psychologiquement il avait l’air bien entier. Enfin, c’est ce qu’elle crut, mais lui, il se posait une multitude de questions. Mais là, elle était avec le vampire, et voulait le réconforter comme elle le pouvait, n’aillant tout de même pas l’envi de lui faire songer à ces fâcheux événements. Elle voulait le faire penser à autre chose, et pour cela, elle se montrait presque collante, et essayait de le faire rire par de multiples manières.

Mais il fallait aussi s’occuper du sorcier. Il était là, ils étaient tous là mais ils n’allaient pas y rester éternellement. Et puis… Tous ces corps… il fallait les enterrer. Et même si leurs âmes devaient déjà avoir trouvé le repos, et une nouvelle vie pour certains, on ne pouvait décemment pas les laisser trainer par terre par dizaines en plein dans un cimetière. Il était vrai qu'il en restait beaucoup moins qu'à l'origine, la plupart ayant fini en cendre. Mais comment reconnaitre les tombes des restants ? He bien… Il semblait qu’il fallait faire avec. Mais le premier réflexe de l’alfar fut de rechercher le corps de la jeune fille. Il la prit alors dans les bras en y prêtant une attention particulière, et de loin, n’osant pas approcher cette vue attristante du vampire, il lui faisait comme signe de l’enterrer par lui-même. C’est à lui que revenait cet honneur, c’était évident. Mais c’était aussi un bien triste honneur… Dans tous les cas, il partait ensuite rechercher d’autre corps qu’il voulut enterrer proprement, bien qu’il n’avait aucun moyen de trouver leurs tombes respectives. Kohei tentait par la mémoire d’enterrer aux bons endroits des corps qu’il avait pu explicitement voir surgir du sol, mais seuls deux ou trois eurent cette chance. Et tandis que le blond continuait d’en enterrer – au hasard malheureusement – il observa Shi, qu’il incitait du regard à détourner les yeux. Cette vision qu’elle devait avoir était bien horrifique, et il voulut le lui épargner.

Kohei n’utilisait pas son pouvoir. Celui qu’il avait acquis récemment et qui lui permettait un contrôle sur ces corps défunt. Il le trouva ignoble en ce contexte, et il voulait rendre hommage à toutes ces enveloppes le plus proprement possible. Alors il les enterrait un à un, et prenait un maximum de temps. C’était la moindre des choses. Mais c’était ce sorcier qui devait s’en occuper avec le plus de soins. Kohei l’espéra. « Est-ce que tu t’entrainais à la nécromancie ? » Il lui demandait avec des yeux froids. Et il lui répondit sans peur de représailles par la positive. Il assumait, et ne fuyait pas le jugement. C’était un sorcier après tout. Même si l’entraînement c’était important, manipuler des cadavres de la sorte était résolument amoral. Même Kohei n’avait jamais cherché à parfaire sa maîtrise de cette manière.

Il se releva vers Luka et un instant il lui échangea un regard. C’était sans doute un événement de plus qui devait se produire, car chacune de leurs rencontres étaient marquées par ce genre « d’imprévus ». Il lui sourit, espérant que leur prochaine rencontre irait dans le meilleur des mondes. Et Kohei changerait. Il se montrerait plus vivant, plus humain. Car Luka était son meilleur ami, et il ne lui voulait que du bien. Il n’évoluait pas au même rythme que lui, et se devait de corriger ce problème. Cela prendrait du temps, mais Kohei reviendrait meilleur. Il le fallait, car il ne pourrait pas assumer de voir le vampire comme l’un des êtres qui lui était le plus chère, autrement.

1444 mots

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Panique au Cimetière [PV Lucrezia ♥]

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