Il avait tant marché, il avait passé tant de temps loin de ses origines que cette fois-ci il y était revenu.
Oh, il ne pouvait pas dire que maintenant, ses parents ne lui manquaient plus, c'était totalement faux. Il pensait très souvent à eux. Et ce qu'il désirait par dessus tout c'était de les rendre les plus fiers possible. Il s'y employait du mieux qu'il le pouvait, travaillait ses points faibles avec ardeurs et ses forces avec d'autant plus de volonté qu'il désirait être capable de protéger le monde entier.
Il avait eu l'envie et le besoin d'aller se recueillir près d'eux, de leur parler de ses rencontres avec deux élémentals, une ange, un réprouvé et une déchue. Zéphiel avait besoin de se confier à eux tout en les questionnant sur ce qu'il devait faire maintenant. Etait-ce une bonne idée de leur faire confiance à tous ?
Il n'avait toujours pas trouvé de démon à qui poser toutes ses questions. Mais il ne désespérait pas en trouver un et savoir si son coeur se serrerait encore ou bien s'il pourrait s'en défendre si celui-ci l'attaquait de toutes ses forces.

Marchant paisiblement, avec à ses côtés son amie et gardienne, Neige, la louve blanche géante,  le petit ange entrait dans le cimetière en fin de journée. Il n'y croisa personne jusqu'à arriver devant la tombe de ses parents.
D'un sens, il en était ravit, comme ça personne ne lui poserait de question sur sa louve, d'un autre, pour tous les morts ici, il en était un peu triste et désolé.

Posant une rose rouge, pour leur affirmer son affection pour eux, Zéphiel s'assit en tailleur et ferma lentement les yeux.
Neige se coucha à ses côtés, venant mucher sa tête entre son torse et ses jambes, aux aguets si jamais il se produisait quelque chose. Elle attendit sagement qu'il eu fini son recueillement.

Il inspira, faiblement, puis posa une main sur la tête de sa compagne.

- Père, mère, je ne sais si vous m'entendez ou si votre âme est déjà en paix, pourtant, j'avais besoin de venir vous voir ce soir. Vous savez, j'ai rencontré déjà au court de ces derniers mois des gens formidables. Je suis allé sur plus d'un territoire dont je n'avais même pas connaissance en me laissant transporter par les navires marchands.

Un sourire éclaira son visage, il se mis à caresser Neige doucement tout en ouvrant ses yeux, les levant vers le ciel à peine visible, caché par bien des nuages.

- Un ange, une déchue et un réprouvé formidable. Il nous ai arrivé plein d'aventure, dont une que je n'oublierais jamais à la rivière éternité. J'ai vraiment fait un bout de chemin formidable, et je compte les revoir prochainement. J'ai aussi croisé le chemin d'un élémental d'eau. Il était étrange mais pas mauvais, je le sens en plus fort intérieur…

Il continua pendant quelques minutes encore puis s'arrêta, attendant peut-être un signe quelconque.
Un vent vint s'engouffrer dans ses cheveux qu'il retint grâce à son autre main, celle qui ne caressait pas la tête de sa louve.
Un sourire orna son visage et il médita alors.

Neige releva son museau tout en posant ses iris jaunes sur son maître. Elle fit un grognement de contentement puis se retira doucement de l'étreinte amicale. S'étirant de tout son long, elle s'éloigna un peu et s'ébroua.
La louve fit un tour du propriétaire rapidement. Après s'être assuré que tout était en ordre et sécurisé, elle revint auprès de son ami qui n'avait pas bougé d'un centimètre. Peut-être avait continué de parler à ses parents, peut-être était-il simplement en recueillement.
Elle n'osa pas le déranger et resta à veiller sur lui, cette fois bien debout sur ses pattes, observant toutes les tombes et toutes les ombres.

Un bruit de pas lui fit tendre l'oreille. Un ennemi ? Non, ses sens ne détectaient aucune animosité. Aussi resta-t-elle près de Zéphiel sans bouger.
L'ange n'avait pas ses ailes visibles, il ne voulait pas que les mauvais esprits veuille se venger sur lui de leur mécontentement.

Il fini par se relever lentement, allant prendre de l'eau avec le petit arrosoir qu'il avait laissé lors de sa dernière visite, puis vint abreuver la plante en terre qui poussait doucement.
A genou devant la tombe, il nettoya aussi le plus possible la stèle pour bien faire briller les noms de ses parents « Dimrost et Elyana Alouheïo ».

Zéphiel fini par reposer en douceur l'arrosoir sur le côté de la stèle avec un sourire triste affiché sur son visage. Qu'il aimerait pouvoir de nouveau les serrer dans ses bras, leur dire que maintenant il était en mesure de les protéger de n'importe quel ennemi, qu'il était vivant !
Un soupire de déception passa la mince barrière de ses lèvres alors qu'une voix coupa la quiétude du cimetière.

Neige se retourna la première mais ne grogna pas. Elle reconnu en la jeune femme la présence qu'elle avait décelé plus tôt. Avec curiosité, l'animal s'approcha lentement, remuant la queue et les oreilles bien droite pour que la dame n'ai pas peur d'elle.
Son maître et ami se tourna à son tour pour voir à qui appartenait une si belle voix. Il offrit un sourire serein lorsqu'il vit la silhouette se dessiner sous les faibles rayons de la lune montante. Laissant sa compagne approcher cette dame, il engagea l'explication :

- Bonsoir. Je vous présente Neige, mon amie et gardienne. Elle n'a pas voulu me laisser seul dans le cimetière, me mettant en garde d'éventuels esprits vengeurs ou mécontents. Mais ne vous inquiétez pas, si vous ne lui voulez aucun mal, elle ne vous en fera pas non plus. Elle est très sensible aux intentions des personnes. Quant à moi, je me nomme Zéphiel.

Il inclina légèrement la tête en signe de respect à la demoiselle puis Neige arrivée toute proche d'elle descendit sa tête le plus possible pour la passer sous la main de Callidora et se laisser caresser tout en cherchant à connaître ses véritables intentions envers elle et son maître.

Un autre bruit attira son attention, trop lointain pour des oreilles humaines. Pour le moment ça ne représentait aucun danger, aussi mis à part un furtif mouvement d'oreille, la louve ne laissa rien paraître quant à ce qui semblait se tramer dans le cimetière.

Zéphiel ne pensait vraisemblablement pas avoir le plaisir de faire une rencontre dans un lieu de ce genre. D'ailleurs, la plupart du temps quand il vient se recueillir sur la tombe de ses parents c'est pour être un peu seul avec eux et non pour y chercher des nouvelles âmes à protéger.
Sans qu'il ne comprenne d'où il provenait, un frisson le saisit et il enserra ses bras de ses propres main. Un vent plus frai s'engouffra entre eux trois.

Zéphiel admira  enfin la beauté de Callidora sous la lueur que ce vent dégagea. Des cheveux souples et d'une couleur chaleureuse, des yeux dorées, légèrement semblable à ceux de sa compagne d'aventures. Il la trouvait bien faite, très belle et avec un certain charme naturel.
Neige avait levé ses yeux sur la dame et apprécié ce qu'elle voyait à l'intérieur: des milliers d'étoiles.

L'ange entreprit de poser une question alors que cela ne faisait que quelques longues secondes qu'il avait terminé de se présenter.

- Je vais peut-être paraître indiscret mais, que fait une charmante dame comme vous dans un cimetière comme celui-ci ?

Lui, elle pouvait bien le lui demander il expliquerait tout simplement qu'il était venu se recueillir auprès de ses parents de leur parler de ce qu'il avait fait depuis la dernière fois. Il n'était pas homme à mentir ou à se cacher de ses actions. Même si parfois il était méfiant, là il n'avait aucun doute que cette femme ne lui voulait pas de mal puisque sa louve était allée d'elle même vers elle à chercher son contact. Il lui semblait également qu'elle se plaisait à rester à ses côtés. Aucun doute, s'il lui arrivait quelque chose, la louve la protégerait sans hésiter une seule seconde.
Cette dernière entendit les bruits se rapprocher encore, toujours trop loin pour une oreille humaine, mais elle tourna son museau et grogna un peu, sur ses gardes. Elle lança par télépathie pour son ami :

- Protège la belle dame, reste avec elle, je vais voir ce qu'il se passe…

Zéphiel ne lui laissa pas le temps de terminer qu'il leva très faiblement une main et la secoua négativement. Il voulait la garder près d'eux. Certes, l'ange avait sa lance dans son dos, saurait s'en servir, mais il n'était pas assez rompu au combat pour défendre correctement Callidora si c'était vraiment dangereux.
L'ange avait confiance en lui, en sa louve aussi, mais il ne voulait pas risquer de faillir. Il détacha sa lance lentement de son dos et expliqua :

- Neige a sentit que quelque chose approchait et visiblement pas amical… Restez sur vos gardes on ne sait jamais…

Une ombre se profilait au loin, se détachant à peine de la pénombre du cimetière. Mais… elle n'était pas seule cette ombre.

Callidora n'était donc que de passage ici pour trouver un peu de quiétude. Vrai qu'un cimetière est souvent un endroit paisible, encore plus en fin de journée voir la nuit. La lance au clair, l'ange posa ses yeux sur son amie puis sa nouvelle camarade du jour et expliqua d'une voix posée :

- Je lui ai sauvé la vie le jour où nous nous sommes rencontrés. C'était sur l'Edelweiss enneigée. Depuis elle me suit et c'est plus souvent à elle que je dois la vie maintenant.

Regardant devant eux au loin, il eu du mal à discerner ce qui allait arriver, mais restait serein. Lame tendue vers le noir du chemin, il commença à appercevoir une ombre approcher. Serrant un peu plus ses mains sur le bois de son arme, il jeta un coup d'oeil à ses côtés. Callidora s'était mise à son tour près de lui et attendait de voir elle aussi ce qui pouvait troubler la paix dans le cimetière.

Un peu plus, la louve grogna et montra tous ses crocs, elle fit quelques pas et vint se mettre devant les deux être humains. Ses iris jaunes fixaient intensément le nécromancien. Il puait la mort et la louve s'en méfiait comme de la peste. Ce qui le suivait l'inquiétait et ses poiles se hérissèrent. Adoptant une position d'attaque, Neige laissa pourtant le fuyard arriver jusque devant eux.

Quand Zéphiel écouta la petite question de Callidora, il hocha lentement la tête.

- Non, les mauvais esprits frappent directement et se font entendre après, du moins, c'est ce qu'on m'a raconté. Et… ils sont rarement aussi nombreux.

En voyant toutes les ombres qui poursuivaient ce drôle d'individu qui tomba devant eux en les suppliants de l'aider, une main chaude tomba dans la sienne et partit aussitôt. Un sourire se posta sur son visage détendu. Il savait que la peur faisait faire quelques actes que parfois on regrettait, mais quand on demandait du soutien, il n'y avait pas de honte à avoir. Il repris :

- Je ne sais pas pourquoi toutes ces créatures sont derrières vous, mais je ne laisserais pas la quiétude du cimetière être troublée. Ne croyez pas vous en tirer à si bon compte, cependant, monsieur le releveur des morts.

Tendant une main qu'il libéra de sa lance vers l'individu pour l'aider à se relever. Il ne fit qu'un petit signe à la louve pour qu'elle bondisse et commence un premier carnage dans les premières lignes du groupe des zombis. Il plaça rapidement le nécromancien derrière lui et en faisant un rapide tour d'horizon sur leur situation, et en s'assurant qu'on ne les entours pas.
Rassuré, Zéphiel en appela à sa magie pour faire lever un vent autour de son arme alors que les mort-vivants approchaient. Il n'avait pas beaucoup de force et était inquiet quant à sa capacité de protéger la Rehla d'autant plus qu'ils étaient sacrément nombreux. Comment pouvait-on lever une telle armée et ne pas savoir la diriger.

Inquiet quant à leur chance de réussite, Zéphiel fit quelques pas en avant encore, comme un signe qu'il les protégerait coûte que coûte. Un premier ennemi se détacha du lot et fonçait sur eux. Non seulement ils étaient nombreux, mais plus rapide que ce qu'il aurait cru.
Neige faisait son travail d'éclaircissement avec brio. Son pelage blanc devenait noir à chaque fois qu'elle en tuait un, le sang maculant son blanc parfait.
L'ange serra son arme et vint asséner un coup franc sur le zombi qui, contre toute attente se releva après avoir eu le bras sectionné. Pestant contre son manque d'habileté, il réitéra son attaque et cette fois, la tête roula contre le sol et le corps sembla inanimé.

- Qu'est-ce qui a bien pu vous passer par la tête pour croire contrôler une si puissante armée ?! La folie perdra les hommes.

Alors qu'il pestait contre le trouble fête, une inquiétude la gagna un peu plus. Et si la tombe de ses parents était brisée ? Que leur arriverait-il ?
Hurlant un cri de colère qui ne lui ressemblait pas, il perturba sa compagne de bataille qui se fit repousser des premières lignes et atterrit lourdement aux pieds de son maître. Elle était épuisée, mais avait fait correctement sa besogne. Son corps se soulevait trop rapidement au rythme de sa respiration et des palpitations de son coeur. Zéphiel la regarda et lui ordonna par ce simple fait de rester en arrière et de protéger Callidora et l'autre type.
L'ange inspira lentement puis déploya ses ailes et les étendit le plus possible pour cacher ses compagnons à la vue de l'armée de zombi. Le courage ancré dans son esprit, il marcha vers eux...

Sa lance décrivait des cercles aussi impressionnant que peut dangereux. Il n'était pas assez fort physiquement pour être en mesure d'inquiéter un quelconque ennemi au corps à corps, mais il était assez vif pour se défendre et sa magie l'aider là où sa force lui faisait défaut. Bravant sa peur de ses nouveaux ennemis, Zéphiel inspira longuement avant de trancher une nouvelle tête.
Une chance qu'ils n'arrivaient pas tous en même temps, sinon voilà bien longtemps qu'il aurait rejoint les rangs des zombis.

Neige gardait un œil sur Callidora et le nécromancien, lorsqu'elle vue que celui-ci fut entouré d'une sorte d'aura de feu, ses iris se plantèrent sur la femme. D'abord intriguée, elle fut ensuite heureuse et soulagé de la chance qu'ils avaient d'avoir cette femme magicienne du feu à leur côté. La puissance du feu et du vent, elle souffla à son ami de toujours, rien que pour lui, car sa puissance télépathique était trop faible pour s'adresser à quelqu'un d'autre que celui à qui elle devait tout :

- Combinez vos magie, toi et la femme, ton vent embrasera ses flammes plus que jamais, et je crois bien que les zombies n'apprécieront pas. Je me charge d'empêcher le puant de la mort de se sauver et de le protéger si jamais les zombies venaient à s'approcher trop près de lui.

La louve hurla un peu comme pour assurer sa pensée vers son ange.

Ce dernier fut étrangement déstabilise et ne du sa survit qu'à un arrosoir qui envoya au loin un zombies bien trop proche. Tournant son regard plein de remerciement à Callidora, il se remit en position d'attaque et vint faire le clair devant lui avant d'entendre les mots de sa camarade de bataille.

- Si c'est là toute l'armée qui nous fait face alors unissons nous pouvoirs. Ma louve se charge du nécromancien. J'userais du pouvoir du vent pour sublimer vos flammes.

Avoua-t-il dans un sourire qui laissait présager une plus grande chance de réussir que d'échouer dans leur volonté de ne pas laisser passer cette armée, quels qu'en soit les conséquences pour eux. L'ange remarqua bien la dague briller faiblement dans les mains fines de sa compagne du soir. Il avait ce besoin incessant de vouloir protéger ces personnes qu'il rencontrait, quelque soit les difficultés qu'il rencontrait. C'était plus fort que lui, il fallait les défendre, les empêcher d'aller au devant de dangers qu'ils ne pourraient pas surmonter seul, même si lui-même n'en n'était pas capable. Alors sans la laisser s'approcher d'avantage de leurs ennemis, il revint pointer sa lance vers eux, décapitant l'un de leurs ennemis en passant et manquant de se faire mordre, recula vivement.
Sa lance revint décrire une courbe devant lui mais elle ne finit pas son travail et resta figer dans la gorge de ce mort-vivant, il ne pu la reprendre au risque de se faire agripper par les autres. Revenant proche de Callidora pour la défendre et attendre qu'elle soit prête, il lui adressa encore :

- Dès que vous êtes prête, faites-moi signe et j’embrasserai le feu d'un vent porteur. A nous deux, on pourra le diriger et ne pas risquer de brûler autre chose que ces mots qui marchent.

Ses cheveux voletèrent sous un vent réconfortant alors qu'il laissait paraître à sa main les prémices de la création d'une petite brise. Il ne pouvait pas se permettre de tenter une mini tornade ou une grande bourrasque au risque de ne pouvoir contrôler son pouvoir. Il n'était pas aussi inconscient que l'homme qui les a mis dans cette situation. Abaissant ses ailes, il les garda visible malgré tout, comme si ça pouvait lui apporter plus de sérénité et de confiance en lui.
Lentement, des fils de vent entouraient son bras, prêt à être déchaîner.

Neige grogna après le nécromancien, montrant les crocs s'il avait la folle idée de partir et de s'enfuir loin de ce combat qu'il avait malgré lui déclenché. Elle n'était pas foncièrement méchante, et très fatiguée pour l'heure, mais elle avait une stature impressionnante et qui faisait force de dissuasion lorsque c'était nécessaire. Quand elle vit qu'il ne tenterait rien de stupide, c'est tout près de lui que la louve vint s'allonger sans quitter une seule seconde des yeux cet homme suspect et tout en restant attentive aux deux combattants s'il advenait qu'ils ai besoin d'une aide quelconque. Et même si cet être qui puait la mort venait à se sauver, la louve des neiges, avec son flaire, saurait le retrouver sans encombre.

Il resta patient comme il savait le faire, laissant le vent se répandre dans la moindre de ses veines, pour le sentir, pour le diriger du mieux qu'il le pourrait et ainsi ne prendre aucun risque au vue de la végétation environnante.
Quand il la vit faire, il resta muet et impressionné. Trois lieux différents pour sa magie, près du nécromancien, entre les zombis pour éclairer la zone, et devant lui pour lui permettre d'enflammer tout ce beau monde. La flamme devant lui vacilla, il tourna les yeux vers Callidora et fut une seconde inquiet, puis il la vit de nouveau prête à tout faire tomber en cendre.
Engageant son vent dans un vœu muet, il adressa une petite prière à son élément de prédilection pour se donner force et courage et commença à brûler les zombis des premiers rangs.

Neige abandonna l'homme en noire et vint croquer dans les bras du mort vivant aux pieds de la dame de feu. Elle grogna et hurla même un peu, puis poussa du bout du museau l Rehla à se rapprocher de l'ange. Ainsi la louve était certaine qu'ils pourraient se protéger mutuellement, et que ni l'un ni l'autre ne serait trop en danger si son maître maîtrisait le feu avec son vent aussi bien qu'il commençait à le faire.

Cependant, les premiers zombis atteint par les flammes se mirent à courir dans tous les sens, risquant d'embraser le cimetière dans leur course folle pour éteindre le feu qui les brûlait.

- NEIGE !

Cria l'ange comme un message qu'elle comprit aussitôt.
La louve quitta les deux compagnons de bataille et se mit à courir pour rediriger les zombis dans le groupe. Elle jouait au chien de berger, et fit sans cesse le tour du groupe, veillant bien à rassembler la troupe visible pour qu'elle se consume.

En voyant les efforts de sa compagne, Zéphiel se détendit lentement et maîtrisa mieux son vent qui emportait les flammes sur les morts-vivants. Il n'eut pas le temps de tous les embraser qu'il entendit un bruit glauque dans son dos.

- Lâche tes flammes, celles qui brûle sur les zombis seront suffisantes pour que je continue la propagation, dis-moi plutôt qu'on est pas encerclé…

La fin de sa phrase n'était ni une question, ni une demande de se faire rassurer, mais ce qu'il craignait arriva.
Les zombis étaient vraiment tous là, le problème était que certain, comme celui qui avait agrippé la chevilles de Callidora, était enfoui dans le sol et commençait seulement à remonter vers eux. L'ange ne s'était même pas rendu compte que sur le moment il venait de tutoyer sa compagne de combat, alors que depuis le début il l'avait vouvoyer. Il venait de lui donner un peu de sa confiance, un peu de son respect.

Le bruit qu'avait entendu Zéphiel était un mort-vivant qui venait se s'approcher de trop près du nécromancien et se faire brûler par les flammes qui le protégeait tout comme l'empêchait de partir.
L'ange garda son calme et pourtant il savait qu'il ne pouvait plus rien faire. Enfin, si, protéger la Rehla si ça devait urgent avec un bouclier de vent contre lequel il était certain que les zombis se casseraient les dents, mais il ne pourrait que les repousser et non les tuer, et il était impensable de chercher à les brûler au risque d'embraser le cimetière. Ceux qui sortaient du sol étaient bien trop éparpillés pour être ainsi contenu.

L'ange continua son manège avec le gros groupe devant eux, Neige les gardait en cercle bien serré et petit à petit ils tombèrent et ne restait d'eux que leur cendre encore chaude. Il aidait sa compagne au pelage blanc avec son vent pour contenir le feu avec son vent de temps en temps en créant un bouclier sur un arbre ou sur une pierre pour bloquer les zombis et que le feu reste condensé.
Une goutte de sueur perla sur son front, il arrivait à la limite de sa magie déjà.
Tournant les yeux sur Callidora, il l'implora de faire très attention à elle et de ne pas s'épuiser pour rien. Il ne le cachait pas, il avait peur pour son amie.

D'abord rassuré qu'elle détende sa magie, il acquiesça d'un signe de tête lorsqu'elle lui dit de prendre garde à lui et qu'il l'entendit courir. Pas un seul instant il ne se doutait que la Rehla irait voir le mage de la mort et pourtant il avait étrangement confiance en elle, comme s'il sentait qu'elle ne voulait pas lui faire de mal, car ils avaient tout intérêt à unir leurs forces et non pas se battre les uns contre les autres pour le moment. Après, allié ou ennemi, il aviserait.
Un zombie s'échappa du groupe et Neige, trop fatiguée à garder la fin de la troupe réunie, après avoir couru sans cesse pour éviter les dommages collatéraux, ne su que le regarder gesticuler dans tous les sens le feu à la tête. L'ange en appela au vent froid de l'hiver et clama en direction du zombi :

- Borée* !!

Son vent se fit plus tranchant et frai et souffla la flamme qui, très minime, dévorait la chaire du mort vivant. Ainsi, le cimetière était hors de danger, il faudrait juste tuer ce zombi.

Peu après Callidora se trouva de nouveau à ses côtés, il sentait sa chaleur proche de lui et ça le rassurait. Pourtant un zombi s'attacha à sa cheville gauche. Laissant Neige finir de garder la troupe des morts rassemblée pour que les derniers finissent en cendre, il tapa de son pied libre la tête du malheureux mort pour se dégager tant bien que mal. A force, le zombi le lâcha et il pu plus facilement le repousser loin de lui à défaut de savoir lui écraser la tête.
Satisfait et rassuré de voir Neige finir le travail malgré sa fatigue, il se retourna vers sa compagne et vit qu'elle abaissait la protection autour du nécromancien. Etonné il allait intervenir mais il se détendit en voyant Callidora prête à agir s'il y avait le moindre problème. Attrapant de petits cailloux au sol près d'eux, il en gardant quelques uns dans une main et en prit juste un dans l'autre, prêt à la jeter sur un mort trop curieux.

La louve revint proche des deux humains et s'allongea aux pieds de son maître, épuisée mais attentive.
Zéphiel lança son petit caillou sans trop de force mais insuffla son vent derrière pour qu'elle percute avec justesse et force la tête d'un zombi et le laisse écroulé au sol. Il protégea ainsi leurs arrières Et pourtant son genou trembla, sa main tout autant et le vent ne suivit pas son deuxième lancé. Serrant les dents, il fallait trouver une solution et vite.
Sa lance ! Il fallait retrouver sa lance. Un ordre muet à sa louve, cette dernier puisa dans ses dernières forces, se leva, aiguisa son flaire et se faufila entre les ombres.

Le cri du leveur de morts le fit frémir. Il détourna les yeux de leurs cibles sortants du sol pour les poser sur sa camarade et l'homme au loin assommé visiblement. L'explication de la Rehla lui suffit.

- C'était la meilleure chose à faire alors. Ainsi on n'aura plus de mauvaises surprises, même s'il en reste pas mal.

Il se raidit un peu pour masquer la faiblesse de son corps pour être l'appui dont la jeune femme pouvait disposer si elle en avait besoin. Il voulait être sa force, le bâton avec lequel on trouvait la force de se relever. Il voulait être un ange protecteur.
Déployant ses ailes et laissant son aura attirer vers lui les zombis, il vit son ombre blanche arriver et attrapa sa lance. Quand la femme chancela, son corps et sa main la rattrapa.

- Fais lui confiance, elle te protégera et te mènera en sécurité. Quant à moi, je vais gagner du temps.

Neige grogna, visiblement contre l'idée de son maître, mais elle connaissait son entêtement à protéger ceux qui en avait besoin. Il vit les flammes autour du nécromancien vaciller. Il se fichait bien de lui, il pouvait bien mourir par les êtres qu'il avait invoqué, ça ne lui ferait rien.
Zéphiel insista auprès de Callidora pour qu'elle reste avec Neige, allant jusqu'à la supplier de monter sur le dos de sa fidèle amie puis s'éloigna, déployant ses ailes au maximum et se fit bien voir des zombis. Il s'en défendait avec sa lance, les gardant un minimum a distance, tout en laissant les deux dames à l'abri en cherchant un endroit un peu plus éclairé.
Jurant contre son manque d'endurance, il trébucha contre une tombe brisée, perdit l'équilibre et mis sa lance en protection, dans l'espoir de se retenir, mais une main griffue l'attrapa avant par la cheville. Il cacha ses ailes, il ne voulait pas risquer de les voir briser ou entailler.
L'ange percuta lourdement le sol.

NB : *Borée : en grecque ancien appelé le Vent du Nord, incarne le souffle froid de l'hiver.
820 mots

L'étreinte à sa cheville le fit souffrir, plus encore que la main enserrée, c'était les griffes qui venaient meurtrir sa peau. Réprimant un cri entre ses lèvres, autant de surprise que de douleur, sa tête tombant lourdement contre le sol. Sonné, la lance avait retrouvé le sol et roulait jusqu'aux pattes de l'amie blanche. Neige grogna. Voyant la femme droite et qui retrouvait consistance après l'avoir soutenue du mieux qu'elle le pouvait, son regard suffit à lui donner raison. Elle bondit sauvagement, malgré sa fatigue apparente. Ses crocs claquèrent encore et encore jusqu'à ce que le cadavre marchant s'éloigne de son maître.
Doucement, elle vint passer son museau sur les doigts de la main de l'ange.

- Aller mon maître, relève toi, ne laisse pas la femme de feu toute seule, elle est aussi fatiguée que toi et moi, allons courage petit prince de l'air.

Pour lui, puisqu'elle ne savait que lui parlé par télépathie, Neige le fit doucement reprendre ses esprits.
Zéphiel entendit les cris glauques des créatures de la mort, entendit le cri de sa louve et sentit sa chaleur dans sa main puis ses paroles dans sa tête. Ouvrant difficilement les yeux, il opina très faiblement et agrippa les poiles de son amie qui le tira pour le redresser. Voyant la foule de mort qui était encore présente, il chercha sur le sol son arme et la saisit, ne voulant pas être un poids.
La voix de Callidora lui donna un peu de baume au coeur. Il ne doutait que la belle dame savait se battre, il fallait pouvoir se défendre ou se faire aider dans un monde comme le leur, aussi croyait-il en elle.
Ses yeux passèrent en revu la scène, les cadavres, le nécromancien, son amie et la Rehla. Un sourire passa furtivement sur ses lèvres et il se releva d'un coup d'aile, venant de sa lance bloquer la mâchoire d'un zombi qui voulait goûter à la chair de la louve. Zéphiel relâcha vivement son arme quand le zombi commença à se débattre pour ne pas être envoyer dans les airs. Il avait connaissance de ses limites et les avait atteinte depuis bien longtemps.
La lance trouva sa fin sur le sol encore une fois, mais le zombi devant lui trouva une autre cible.

Une ombre parmi les ombres, voilà ce qui semblait dérouter leurs adversaires. Profitant de ce temps donner pour reprendre un peu de consistance, il vint s'appuyer contre sa douce amie qui lui jeta un regard tendre et lumineux. Ils étaient donc sauvé par la providence, ou les dieux avaient-ils jugés qu'ils devaient vivre et leur avait envoyé une aide impromptu ?
Relâchant toute sa tension, ses yeux s'habituèrent faiblement à la forme qui décimait avec une aisance étonnante les rangs ennemis. Callidora, Neige et lui avaient déjà fait une bonne partie du travail, mais ce qu'il restait, l'ange savait que sans cet homme, ils n'auraient pas pu réussir.

Leur sauveur du moment s'approcha de Callidora et la serra contre lui. Rassuré, Zéphiel les observa une seconde avant de sentir sa tête le tourner incroyablement. Puis il perçu les paroles de cet homme et s'inclina, mais faiblement, à son tour avant de lui répondre :

- Je lui dois tout autant la vie. Merci à vous surtout.

Il était sincère, et bien sa voix avait du mal à se faire entendre du à sa faiblesse, il n'en restait pas moins que son timbre était amical. Zéphiel le regarda quitter rapidement la scène et su que ses pas le mènerait à l'entrée du cimetière.
Puis la voix de la jeune femme raisonna de nouveau. Il ne comprenait pas pourquoi elle s'excusait pour lui, il n'avait pas était irrévérencieux, au contraire, et ils leur devait la vie. Offrant un sourire sincère à Callidora, l'ange sourit.

- Pas de soucis pour ton ami. Une chance qu'il soit arrivé à ce moment là.

Il fit un petit signe de tête à Neige lorsqu'il vit la main tendue vers elle. La louve observa longuement la main de la Rehla avant d'approcher son museau et de le passer sous cette main, comme si elle acceptait le contact et considérait la jeune femme comme une alliée, sinon une amie.

- Un bon repos, un bon bain et un bon repas, je crois qu'on a en tous besoin.

Venant passer une main sur le dos de la louve et son pelage qui était plus noir et rouge que blanc suite à la poussière et au sang séché, Zéphiel posa ses yeux verts dans ceux de sa compagne du jour. Il saisit l'arrosoir et remercia pour ceci brièvement sa jeune amie avant de répondre à sa dernière phrase.

- Le plaisir serait partagé, mais pour ça, je laisse toujours le destin et les dieux en décider. Ils sont toujours de meilleurs juges. Allons pour une bonne nuit de repos, je me charge du nécromancien.

Sitôt dit, sitôt fait. Il se détourna légèrement de Callidora et s'approcha du pauvre idiot assommé. Le tirant de là où il se trouvait à bout de bras avec grand peine, Neige vint l'aider et se baissa le plus possible. Dans un effort commun, le releveur des morts fut sur le dos de la louve. Zéphiel se retourna et adressa un signe de main à la Rehla et à son compagnon maintenant bien plus loin qu'il ne pouvait plus voir.

- Merci pour tout…

Murmura l'ange au vent avant de partir à son tour du cimetière. Avec sa compagne, ils posèrent l'homme près d'un hôpital puis prirent la direction de la plage où l'eau leur fit le plus grand bien. Neige s'ébroua après puis regarda l'ange fatiguée. Elle n'était pas en meilleur état que lui, mais elle sentait qu'il était au bord de l'épuisement. Parcourant la côte, les deux amis trouvèrent le port et embarquèrent discrètement à bord. Ils ne savaient pas où le bateau les mènerait, mais ils avaient confiance en leur destin.