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 Une éternité au fil de l'eau [Cassiopée & Wriir]

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Mer 05 Aoû 2015, 13:33

S'il rendait tout plus morose, plus gris, ce pouvoir des ombres restait cependant bien pratique. Certes, j'avais acquis, sans trop savoir où ni comment, le pouvoir de me téléporter vers une destination lointaine, mais je ne faisais que frustrer un peu plus ma curiosité de découvrir le monde. Aussi, le voyage accéléré via les ombres restait une alternative respectable pour se rendre efficacement d'un point A vers un point B.

Ma destination cette fois-ci se trouvait dans un coin du continent que je ne pense pas avoir déjà visité auparavant. Mon Ombre supérieure m'avait assigné de me rendre à Avalon, la cité des déchus, et d'accomplir ma tâche ingrate. Il n'avait pas évoqué une notion d'urgence, aussi n'allais-je pas me ruer vers cette cité pour aller faire se suicider des vivants. Je souffrais déjà assez intérieurement de mon état pour aller courir m'infliger cela.

Les paysages défilaient, et contrastaient terriblement avec ce que j'avais déjà pu voir sur le Continent Dévasté. Ici, la Nature était forte, puissante, omniprésente, majestueuse. Les fleurs se mêlaient aux arbres, et de façon générale, le végétal cohabitait avec harmonie avec l'animal. Un équilibre qui s'autorégulait de lui-même.

Je pris la peine de ralentir, alors qu'au loin sur la ligne d'horizon, poignaient les premiers signes de la cité d'Avalon. Au milieu des herbes hautes, je reprenais forme humanoïde, mes vêtements toujours simples et pratiques, mon nouveau bâton dans le dos. Je ne ressentais pas de danger particulier, même si au demeurant, une force dormante dominait cet endroit, et je n'avais pas pour intention de réveiller cette puissante qui ne dormait que d'un œil.

Je me surpris à m'arrêter pour tourner sur soi-même et contempler cet environnement presque onirique. Je pouvais aisément sentir les flagrances des fleurs qui attiraient les insectes à se poser sur elles et propager leur pollen au gré du vent, tout comme le vent bruissant au travers des branches plusieurs fois centenaires des arbres dont l'envergure ferait peur au plus téméraire bûcheron.

D'un pas flâneur, je repris ma marche désormais lente, longeant le cours d'une rivière. Si la vie grouillait un peu partout, il y régnait en même un silence salvateur, une quiétude qui s'instillait dans l'âme et l'esprit du voyageur. J'aurai tant aimé visiter cet endroit de mon vivant, pour en apprécier toute sa saveur. A défaut, je profitais de ce calme ambiant, bien loin de ces villes saturées de bruit et d'odeurs malsaines.

La rivière bifurqua sur la droite, et je suivis ce bras d'eau qui débouchait en partie, à une centaine de pas environ, vers une petite baie protégée. L'eau y semblait, pour autant que ce soit possible, plus claire encore et une plage où luttaient sable, végétation et rochers pour la meilleure place bordait cette eau limpide. Sans trop savoir pourquoi, je me laissais porter vers cet endroit, mû peut-être par un besoin inconscient de reposer un peu l'âme que je n'avais pourtant plus.

J'étais malgré cela du mauvais côté de la rive, et j'allais devoir traverser la rivière pour m'échouer sur la baie. Je me mis donc à la recherche du meilleur endroit pour le traverser, l'eau m'arrivant à première vue jusqu'à la taille à certains endroits. Si je ne craignais pas la noyade, je ne voulais me faire emporter par un courant traître et devoir arpenter le chemin inverse.

Je finis par opter par une diagonale qui me ferait arriver plus ou moins sur le côté de la baie, sans trop m'enfoncer dans l'eau. Je laissais l'élément liquide de la vie m'immerger et entreprit ma traversée. Je veillais bien à regarder là où je mettais les pieds, risquant de peu de glisser sur un rocher amusé de jouer ce mauvais tour à ceux qui le piétinaient.

A mi-chemin environ, je relevais la tête vers mon étape improvisée, et aperçut la présence d'une femme se dirigeant vers le bord. De là où je me trouvais, sauf à tourner la tête dans ma direction, je n'entrais pas dans son champ de vision. J'étais un peu déçu de cette intrusion dans mon havre de fausse paix, et hésitait désormais à rebrousser chemin.

Je pris le parti d'attendre un peu, et avec un peu de chance, elle n'était là que pour quelques instants et finirait par partir. Au lieu de cela, elle commença à se dévêtir, et tel la roche de toute à l'heure, je me pétrifiais à chaque seconde. Car c'était une femme, et je devais bien l'admettre, je n'en avais vu qu'habillées.

Oh certes, j'ai bien idée des différences morphologiques entre un homme et une femme, où généralement le premier est plus charpenté alors que la deuxième compense par une poitrine plus généreuse. Pour le reste, l'homme était selon moi plus fort, la femme plus agile de ses mains pour les travaux de précision. Il y avait des exceptions, j'en étais la preuve, n'étant pas spécialement carré ni musclé, et pas plus agile que ça non plus. Mais je ne m'étais pas préparé à ce spectacle.

Vêtement par vêtement, la voilà qui dévoilait en toute innocence son physique, jusqu'à se retrouver dans son plus simple appareil. Je découvris alors, avec un étonnement non dissimulé, l'absence d'entrejambe tel que je me l'imaginais. Elle n'avait pas ce que j'avais moi, et ce fut comme un choc. Plein de questions aussi futiles qu'inappropriées se bousculaient dans mon esprit, et je ne pouvais détacher mon regard de ce portrait vivant, de cette sculpture véritable et .... belle par sa simplicité.

Elle se lavait à présent, laissant le frisson de l'eau recouvrir sa peau d'une délicate chair de poule. Oui, je la dévorais du regard, moi, au milieu d'une rivière dont j'ignorais jusqu'à son nom, d'un regard empli du curiosité et de découverte. Je n'avais pas la pudeur de la laisser faire ses ablutions seule et dans l'intimité, non, j'emplissais toutes ces lacunes de mon vivant et que je découvrais dans mon nouvel état.

Sans même m'en rendre compte, je m'avançais vers elle, les yeux rivés sur son corps dévêtu. Je devais être à une vingtaine de mètres environ quand mon pied glissa, et je ne pus cette fois conserver mon équilibre. Je m'étalais dans un fracas d'éclaboussures, et me relevais péniblement, la tête et le cou seulement hors de l'eau, complètement trempé et désorienté.

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Mer 05 Aoû 2015, 17:55


 
   
 

L’inconvénient avec le fait de partir à l'aventure avec peu de sous en poche comme je l'ai fais, c'est que même si l'on pouvait dormir à la belle étoile, observer le ciel dans toute sa splendeur, découvrir la faune environnante et vivre de ce que l'on aurait pu trouver ou chasser comme des fruits, boire à des sources d'eaux potables … Mais il y avait une chose que je ne pouvais pas supporter, c'était de rester … et bien disons le simplement : sale. En vérité, je passais mes journées parfois sous une chaleur étouffante, me faisant transpirer à grosses gouttes. Quelques fois une averse venait laver ma peau mais je sentais toujours sur moi ces résidus de boues ou d'herbes sécher. Parfois la chance me souriait et une bonne âme accepter de me prêter un peu d'eau histoire de faire ma toilette. D'autres fois non … aujourd'hui c'était ce qui c'était passé. Je n'avais trouvé aucun individu capable de me venir en aide … je pouvais les comprendre, je devais avoir une mime affreuse et n'inspirait pas tellement confiance. Cela faisait plusieurs jours que je dormais peu, j'étais réveillée sans cesse par des bruits étranges, et le peu d'heure de sommeil qui m'était accordée ne servait qu'à compléter la tableau de ma nuit d'enfer. Je ne faisais que cauchemars sur cauchemars. Il n'avait ni queue ni tête, et même si je doutais d'y trouver un sens, lorsque j'émergeais, épuisée et en sueur, j'avais ce sentiment d'avoir manqué quelque chose, d'être à deux doigts de trouver quelque chose. Comme une mauvaise impression qui vous suit sans relâche, mais dont vous ne comprenez pas l'existence. Ce jour là, j'avais toujours ce poids sur les épaules, mais comme tous les jours, je préférais l'ignorer, j'avais beaucoup plus urgent à faire. Je regardais l'état de ma peau, plus bronzé qu'à son habitude, plus sale également. Mes mains n'avaient pas l'air d'être les mains d'une femme, mes cheveux étaient attachée afin de limiter les dégâts, mais je pouvais sentir quelques mèches frapper ma peau au rythme de mes pas. Le plus idiot dans tout ça, c'est que je voulais me faire croire … à moi même, que j'avais besoin de plonger dans l'eau glacée d'un fleuve, d'une rivière, juste pour laver mon corps de tous ses jours passés dehors … mais ce n'était pas la seule raison, ce n'était pas la vraie raison. J'avais besoin de ça pour me rassurer, me rassurer sur le fait d'être vivante et qu'il ne m'était rien arrivée depuis le début de mes cauchemars. J'avais ce besoin de sentir le picotement de l'eau glacée glisser ma peau, me donner la chair de poule. J'étais vraiment dans une mauvaise période …

Il me fallut plusieurs minutes, voir peut être même une bonne heure avant de trouver quelque chose d'intéressant. Je ne connaissais pas les lieux, depuis que j'étais partie de chez moi, j'avais visité des contrées et des lieux que je n'aurais jamais pensé voir de ma vie, mais il me restait encore beaucoup à découvrir. J'aurais très bien pu demander mon chemin, mais je souhaitais vivre mon aventure comme je l'entendais. Je voulais me tromper, rebrousser chemin, faire demi-tour pour finalement revenir sur mes pas. C'était la vie, la vraie, se tromper mais ne jamais baisser les bras. Et je l'entendis bien avant de la voir, le bruit de l'eau s'écoulant d'une rivière. Au départ ce n'était qu'un bref et rapide clapotis mais plus j'avançais plus les gémissements de l'eau se firent plus calme et harmonieux. Alors que j'esquivais une énième branche avec mon bras, j'arrivais sur une sorte de petite plage. L'endroit était magnifique, à mes yeux. L'eau était bien plus clair qu'il m'en avait été donné de voir. La végétation se faisait une place au milieu de ce cadre, elle se frayait un chemin parmi les rochers, parmi les troncs imposants et créer une ambiance particulière. J'avais l'impression d'avoir changer complètement de décor, d'être passer d'un monde à un monde en à peine quelque seconde. Je m'approchais de l'eau et s'en même m'en rendre compte, je me glissais dans l'eau. Elle était fraîche, je sentais des gouttes d'eau longer les courbes de mon corps et venir s’écraser sur la surface en un petit pop. Je me laissais tomber dans l'eau, non pas sans une certaine grâce, un peu comme à la manière d'un animal, lourd et disgracieux. Je laissais mes cheveux flotter quelques secondes avant de me redresser péniblement. J'avançais lentement dans l'eau, faisant attention à ne pas clisser sur une pierre, je m'arrêtais une fois l'eau à la limite de mon nombril.

« Oh ça fait du bien »


Je pris de l'eau en coupe et en versant sur mes bras, je frottais mon ventre et le reste de mon corps, j'étais perdue dans mes pensées. Je ne faisais pas attention à ce qui m'entourait, je me croyais seule sur cette plage. Je fus tirer de ma rêverie par un bruit sourd. Je levais la tête rapidement, pour découvrir l'endroit du délit. Là au milieu de cette étendue d'eau se trouvait un homme, seul le haut de sa tête perçait à travers l'eau. Un homme ? Que faisait-il là ? Comment avait-il atterrit là ? Il était évident qu'il m'observait, nous n'étions que deux, moi nue, la preuve en était mes vêtements déposés sur un rocher, et il ne pouvait pas prétexter le manque de place pour nager ou je ne sais quoi. Je l'observais quelques secondes avant de laisser un large sourire traverser mon visage. Je n'avais jamais eu de problème avec la nudité. Je n'étais pas une experte en ses termes … je n'avais jamais connu d'homme pas en ce sens là en tout cas, mais je me fichais que l'on puisse voir mon corps tel qu'il était. Après tout j'étais née nue, je n'avais pas tellement changée … enfin presque. J'avançais encore de quelques pas, l'eau montant de plus en plus haut jusqu'à cacher ma poitrine, je ne faisais pas ma pudique … non j'allais aller le rejoindre. Sur un ton, je l’espérais drôle, j'entamais la conversation tout en avançant vers lui.

« Tu sais, si tu voulais la jouer discret c'est un peu raté ! T'as gâché le clou du spectacle, encore quelques minutes et je sortais complètement nue de l'eau, là tu aurais pu me voir dans mon intégralité ! Du grand art, je t'assure ! »


Je fis de grands gestes avec les bras, remuant l'eau autour de nous, comme pour mimer la scène. Je m'étais approchais suffisamment pour pouvoir voir le voir plus en détail. Il était encore habillé, et semblait comme … perdu, ou déboussolé. Je me suis mise à tourner autour de lui, j'arborais un sourire éclatant, je riais de mes propres blagues. C'était bien la première fois que quelqu'un semblait intéressé par moi, et ça me faisait rire. Au village, je n'avais que peu, voir pas d'ami du tout, et les hommes ne faisaient pas exception. J'étais la petite pestiférée finalement. Et même si j'aurais pu ou même du être choqué par ce jeune homme qui m'avait regardé pendant ma toilette, je préférais prendre ça à la légère.

« Alors, monsieur je regarde les filles se laver, tu t'appelles comment ? Moi c'est Cassiopée, mais appelle moi Cassie, c'est plus court et … en faite c'est juste plus court, mais surtout pas Cassou, je déteste ça. »


On pouvait très clairement deviner les formes de mon corps à travers l'eau, et même si je n'avais pas un corps parfait, il me semblait correct, et je n'en avais pas honte, voilà pourquoi je semblais si alaise. Je stoppais mes rondes autour de lui, et me laisser couler quelques secondes afin de mouiller de nouveau mes cheveux.

« Mais peut être que tu voulais prendre un bain ? En général, on le fait sans vêtement, mais c'est peut être une coutume comme une autre … tu veux que je te laisse la place ? »

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Mer 05 Aoû 2015, 19:52

blupbulululup Voilà à quoi devait se résoudre toute ma splendeur en cet instant. Un peu comme lors de mon combat contre les sirènes sur le bateau, j'avais été captivé sans le moindre charme cette fois, vers cette créature dénudée surgie de nulle part. Et si tant est que ce spectacle puisse être le trophée d'une parade virile, j'avais échoué avant même de commencer.

Les fesses dans l'eau, comme presque tout le reste du corps d'ailleurs, je reprenais ma contenance au fur et à mesure que mes yeux rejetaient l'eau indésirable et que ma vue se réajuste à la scène.

L'autre effet de ma chute fut le boucan qui l'accompagnait, et bien que je n'avais pas voulu me dissimuler au regard de qui que ce soit, je m'étais révélé à celle qui avait su capter mon attention. Frottant instinctivement mes yeux avec ma main pourtant trempé - et dont le résultat laissait de ce fait à désirer - j'entendis la voix féminine qui accompagnait le physique. Me relevant à moitié sur mes jambes à la prise non assurée, j'essayais de formuler une réponse honnête et cohérente à sa première réflexion.

-  A dire vrai, je vous ai vue entièrement nue, et .... c'était ... stupéfiant !

Stupéfiant, le mot était-il le plus approprié, je ne saurais dire, mais c'était le seul qui me soit venu à l'esprit et qui correspondait le plus à la réaction que cela m'avait généré quelques minutes auparavant. Oui, stupéfiant de découvrir l'anatomie féminine là où je m'y attendais le moins. Encore qu'il n'y avait rien d'illogique à trouver des gens nus dans une rivière. Mais là où mon souhait premier avait été de laisser le temps filer et laisser mon esprit tourmenté errer, le phénomène inverse s'était produit. J'avais l'esprit encore plus embrumé de questions qu'auparavant !

Toujours est-il que la demoiselle face à moi, tournait autour de moi, et je ne sus dire si elle se moquait de moi ou pas. Elle riait, semblait me taquiner, ou se moquer de mon état actuel, mais je ne pouvais pas l'en blâmer. Je venais de me ramasser magistralement dans la rivière, et s'il m'en avait été donné l'occasion de mon vivant, nul doute que j'aurai ri également de ce petit malheur aquatique.  Elle était proche de moi à présent, et l'eau claire, ajouté au fait que ses grands gestes la faisait sortir de l'eau, ne cachait pas grand chose de son corps. Je la suivais du regard, tournant, tordant même la tête pour qu'elle ne quitte pas mon champ de vision, et se présenta tout en me renvoyant la pareille. A la façon qu'elle avait de se présenter, elle ne semblait pas prendre mal la petite déconvenue voyeuriste dont je m'étais rendu coupable. Aussi lui répondis-je honnêtement.

- Je m'appelle Wriir, et je n'ai pas de surnom, donc Wriir en fait .... J'haussais les épaules, ayant inventé mon propre prénom après tout, je ne pouvais pas m'auto-surnommer, je n'étais pas égotiste à ce point. J'espère que je ne vous ai pas dérangée, ni choquée alors que je vous ai nue. Je sais que certaines personnes n'apprécient pas cela du tout. Ce n'était pas mon intention première, j'avais vu cette baie de là bas pointant du doigt derrière moi, et je comptais m'y rendre pour .... passer le temps au calme.

Je la vis alors piquer l'espace d'un instant dans l'eau, pour s'immerger complètement et ressortir, sa longue chevelure lui collant à la peau désormais.

- Elle a l'air bonne apparemment. La sensation de l'eau quand on était vêtu n'était pas agréable par contre, difficile de se délecter de l'instant même comme Ombre. Et pourquoi vous ne voulez pas qu'on vous surnomme Cassou, un mauvais souvenir ? Ça ressemble trop à casse-cou ?

Je me relevais à présent, l'eau coulant d'un peu partout de mes habits, laissant un "sproutch" dégoulinant à chacun de mes mouvements. Le temps était heureusement clément et ensoleillé, ça n'aura pas de mal à sécher une fois dehors, mais attendant qu'elle me congédie, ou me laisse en plan pour reprendre sa toilette, elle me posa une question qui ne manqua pas de m'étonner.

- Prendre un bain ?... Je me regardais de haut en bas, l'air un peu ridicule vu les circonstances, avant de croiser de nouveau le regard de mon interlocutrice. Euh, ce n'était pas mon but premier, mais je ne voudrais pas gâcher le vôtre en tout cas. Maintenant que vous m'y faites penser, autant faire sécher mes habits, et en profiter pour me laver également. Si vous voulez, je peux aller m'éloigner pour que je ne puisse pas vous voir nue, je comprendrais tout à fait, et je m'en excuse encore. Ou bien ....

Je n'aimais pas cette situation, je sentais avoir fauté, comme pris en flagrant délit pour n'avoir été là qu'au mauvais endroit, au mauvais moment. Et de cette situation, je me sentais comme redevable, aussi futile la dette que j'avais contractée était.

- Ou bien repris-je, peut-être souhaitez-vous en réparation du fait que je vous ai vue nue, que je me mette nu à mon tour, pour être .... comment dit-on déjà .... quitte ?.... Mais je ne sais pas si cela se fait, de prendre un bain avec un inconnu.

Cela me semblait un bon compromis, et je lui laissais par ailleurs le choix, pour éviter toute nouvelle erreur de jugement ou d'action.

Je me dirigeais en tout cas tant bien que mal vers la baie, l'eau y devenant de moins en moins profonde à chaque pas. Selon qu'elle accepte ou non ma proposition, j'y sécherai mes vêtements, ou continuerait ma route sur la terre ferme jusqu'à trouver ce coin éloigné. Je tendais l'oreille dans l'attente de sa réponse, quand quelque chose me frappa l'esprit, alors que je me retournais subitement vers elle.

- Vous avez des yeux comme les miens ...

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Jeu 06 Aoû 2015, 00:58


 
   
 

Je m'amusais comme une petite folle je devais bien l'avouer, j'avais l'impression d'avoir Ezékiel en face de moi. Naïve, parfois maladroit mais tellement gentil. Je voyais un peu de mon petit frère d'adoption en Wriir, et cela me faisait bizarre … Après tout je l'avais quitté sans un mot, et sans une explication pour partir à la découverte du monde et me faire un nom, devenir quelqu'un, quelqu'un d'important. Perdue dans mes pensées, je ne vis pas mon nouveau compagnon sortir quasiment de l'eau, et trop absorbée par mes réflexions, je n'avais cessé de mon côté mon petit spectacle, je tournais dans l'eau, frapper mes mains à plats contre la surface, balayais l'eau avec mes jambes créant ainsi de petites vagues qui vinrent s'écraser sur le sable. Et puis ses paroles, me sautèrent au visage, je remarquais alors seulement ce qui aurait du me sauter aux yeux plus tôt. Il avait les yeux vairons comme moi, pas de la même couleur bien évidemment, mais deux yeux de couleurs différentes. De mon côté, la différence n'était pas flagrante, seul les rayons du soleil permettait de voir une très légère nuance. Un noir, l'autre marron. Je m'avançais de quelques pas, difficilement, car l'eau m'empêchait de me déplacer comme je l'aurais souhaité. Je finis par sortir de l'eau et pris ma robe entre mes mains, il fallait absolument qu'elle prenne un bain également. Je retournais dans l'eau, dans la plus complète des nudité. Je passais juste à côté de Wriir et le bousculait gentiment tout en rigolant.

« Allez Wriir, vient dans l'eau et on discutera de tout ce que tu veux»

Je m'élançais dans l'eau en riant aux éclats. Toute ma vie, je n'avais connu que des Orishas, mais même si ces yeux semblaient indiqué qu'il en était un, je n'avais pas cet impression que je pouvais ressentir lorsque j'étais en contact des miens, il y avait quelque chose d'étrange, de bizarre, mais je ne savais pas quoi. L'eau commençait à se rafraîchir au fur et à mesure que le soleil décliné sa course, mais je m'en fichais. L'eau m’apaisait. L'impression qui pesait sur mes épaules, et qui me tordait le ventre semblait perdre de sa vigueur dans l'eau ou étais-ce du à la présence du jeune homme a mes côtés ? Après tout, je ne connaissais que très peu le sexe masculin, étais-je intimidé ou quelque chose comme ça ? … Non c'était pas possible, je n'avais jamais été de ce genre de fille timide, au grand damne de beaucoup de monde. Alors que je m'aventurais dans les profondeurs de la rivière, je sentis quelque chose venir frôler mon pieds droit. Je laissais échapper, le plus pitoyable de tout les cris d'horreurs.

« Put** ! »

Je ne savais pas ce que je m'étais imaginée. Attaquée par une bête sauvage, prête à me dévorer … mais du fait de la clarté de l'eau, je vis le responsable de tout ceci, un petit poisson simplement venu voir qu'elle était cet intrus qu'était mon pied. Je devais vraiment avoir l'air maligne.

« Ouais Casse cou … pas tellement à ce que tu peux voir. Effrayé par un petit poisson … y avait pas pire. »

Je ne préférais pas tenter le diable, et je revins rapidement vers le bord du rivage, afin de m'asseoir dans le sable, laissant mes pieds tremper. Je n'avais définitivement aucune gène quand à ma nudité. Moins courage que tout à l'heure, je soufflais plus que je ne parlais …

« Je te propose quelque chose … pour être quitte, tu vas te laver et moi … et bien je regarde. Après tout c'est normal. Ça s'appelle aussi une vengeance. Mais oh … ne t'inquiète pas, je suis gentille, je pourrais demander au poisson qui vient de m'attaquer d'en faire de même avec toi … mais dans ma grande bonté je ne ferais rien. Tu peux te baigner tranquillement Wriir. »

Je m'étalais de tout mon long, sur le sable chauffé par le soleil, j'étendis mes jambes, posais mes bras sous ma tête, et fermais les yeux. Je me laissais bercer par les faibles mouvements de l'eau, je jouais un rôle ... J'attendais le moment parfait pour pouvoir m'amuser avec lui. Même si j'étais sur les nerfs, il me faisait tellement penser à Ezékiel que je ne pouvais pas m'empêchait de l'embêter. Nous ne nous connaissions pas mais c'était ce qui était le plus drôle. Nous n'avions aucun préjugés l'un pour l'autre. Aucune habitude, et nous ne reverrions peut être jamais … je pouvais donc m'amuser un peu … J'attendis qu'il entre dans l'eau, j'enchaînais sur une la conversation presque sérieuse pour détourner son attention de ma vraie motivation.

« Tu sais tu me sembles familier et en même temps étranger. C'est assez bizarre et perturbent. Qu'est ce que tu es au juste ? Pas un humain, mais quoi ?»

J'ouvris un œil discrètement, pour vérifier ou il se trouvait. Je me levais aussi doucement que possible, en essayant de faire le moins de bruit possible. Je me glissais dans l'eau, et suivit Wriir afin de lui envoyer de l'eau. Il était déjà mouillé mais peu importait … seul le geste comptait. Je devais avoir l'air d'une vraie petite fille.

« Allez passons au chose sérieuse. On se pose une question chacun, et si on ne veut pas ou ne peut pas répondre l'autre à le droit de donner une sorte de gage … Partant ? »

Je tapais dans mes mains comme une enfant, et recommençait mon petit jeu. Je nageais en cercle, tout en chantonnant une comptine que ma mère me chantait lorsque j'étais enfant. Je m'amusais vraiment comme une folle, à voir maintenant si Wriir serait partant pour me suivre dans ma folie.

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Jeu 06 Aoû 2015, 09:17

Quelle étrange rencontre que celle que je vivais en cet instant. En temps normal, un coin désert était ... désert .... En temps normal, les femmes conservaient une certaine intimité légitime sur certaines parties de leur anatomie, et si je n'avais pas compris pourquoi jusqu'à présent, je saisissais mieux à présent : Elle n'avait rien entre leurs jambes. Ce devait être embarrassant, humiliant peut-être ? aussi se gardaient-elles de l'exhiber.

Était-ce le fruit du hasard, un caprice du destin, une rencontre déterminante ? Je ne saurais dire. Même si la différence n'était pas aussi évidente chez elle que chez moi, j'avais remarqué cette différence de teinte dans l'iris de chaque œil. Elle devait appartenir au même peuple que moi de mon vivant, celles et ceux qui se font appeler Orishas. Elle ne me connaissait pas, et elle se comportait pourtant comme une insouciante en confiance de revoir une vieille connaissance d'enfance, de cette relation où presque tout a été partagé, de la plus haute confidence d'enfant à la dernière bêtise cachée.

Toujours dans son plus simple appareil, elle me suggéra de venir dans l'eau, aussi conformément à ce que je m'étais fixé, je me conformais à son souhait, et entreprit de me déshabiller à mon tour. Mes vêtements étaient gorgés d'eau sableuse, une petite cure de séchage intensif sur les rochers ne leur feraient pas de mal.

Je la voyais détendue, amusée par la situation, complètement détachée de tout danger, et je l'enviais. J'enviais cette vie, et je rêvais de ne pas voir logée dans sa gorge, cette boule lumineuse qui représentait son être, son âme. Je finissais d'enlever le bas quand j'entendis un cri provenant de Cassiopée. Mon regard se porta immédiatement vers elle, la voyant se débattre quelque peu face à un ennemi invisible. Je me dirigeais vers elle quand elle me dévoila la nature de son prédateur. Un petit poisson curieux.

- Oh .... Effectivement, il y a pire comme ennemi en ce bas monde. Vous auriez été moins ... entière avec un pied en moins, et je ne suis pas certain être assez fort pour pouvoir vous porter jusqu'à la prochaine ville.

Je ne le savais pas, mais je devais travailler mon humour, et cesser cette manie de tout prendre au premier degré. Mais le concept même d'humour m'était pratiquement inconnu, ayant été plus souvent l'objet des moqueries, que l'auteur d'un fou rire communicatif. On ne m'en avait pas laissé l'opportunité.

Petit poisson ou pas, toujours est-il que son courage à braver l'eau de la rivière s'était nettement dilué avec le courant. Elle préféra s'asseoir au bord de l'eau, faisant trempette et laissant les rayons du soleil la sécher et la réchauffer. Nu à mon tour, les seules chevilles immergées, je ne pouvais m'empêcher de l'observer sans la moindre retenue, presque subjugué par son anatomie similaire et pourtant si différente de la mienne. Je ne savais pas si l'avenir me permettrait de détailler aussi facilement la nudité chez une vivante, aussi je profitais de l'instant pour essayer de comprendre comment fonctionnait "la femme" ...

Elle m'avait proposé de me laver et à son tour, se contenterait de m'espionner officiellement. Finalement, j'étais content de ma proposition qui semblait lui convenir, et effacer l'ardoise entre nous. Je lui tournais le dos et m'enfonçait dans l'eau jusqu'aux genoux, me baissant pour prendre l'eau dans mes mains en coupe, et me laver la nuque pourtant déjà mouillée. Réflexe de vivant, quand mon geôlier m'accordait un bain hebdomadaire dans l'eau croupie des fondations. Sans trop me rendre de la vue que j'offrais à Cassiopée, je continuais ma toilette, m'enfonçant petit à petit jusqu'à ce qu'elle me demande qui j'étais.

Je me retournais, sans plus de pudeur qu'elle n'en avait à mon égard, et me grattait machinalement les cheveux pourtant ébouriffés.

- Je ne pense pas que nous nous soyons déjà rencontrés, ou il y a très très longtemps, peut-être .... Je marquais un temps de silence, me perdant dans des pensées qui m'échappaient, avant de reprendre. Je ne suis pas un humain non, mais j'ai eu une enfance disons .... très difficile. Je suppose que je dois appartenir à la même race que vous, non ? lui montrant de mon index et majeur mes yeux, puis les siens.

Je ne sais pas pourquoi je lui avouais cela, même si je ne voyais pas non plus quel avantage en ma défaveur elle pourrait en tirer. Il était très vraisemblable qu'après cette journée, nous ne nous reverrions jamais, aussi tout cela n'avait que peu d'importance. Je repris ma toilette, lui tournant de nouveau le dos, et n'entendit pas son approche sournoise, et reçut une gerbe d'eau. Je me retournais pour découvrir l'auteur, aucun petit poisson n'en étant capable, pour tomber nez à nez avec Cassiopée, amusé de m'avoir surpris. Elle me proposait un jeu de devinettes, de questions / réponses où le perdant était à la merci de l'amusement de l'autre. Je réfléchissais tout en essayant de comprendre pourquoi elle m'avait éclaboussé. Apparemment, il devait également s'agir d'un jeu, de mouiller l'autre même si celui-ci était déjà trempé. Tous ces concepts m'étaient étrangers, alors qu'ils semblaient si naturels pour elle. Je décidais alors de lui rendre la pareille, en la surprenant à mon tour.

D'une enjambée dans l'eau, je fus suffisamment à distance pour l'attraper par la taille, et la soulever assez pour que ses pieds se détachent du sol. Je comptais simplement l'envoyer de l'autre côté, où l'eau était plus profonde, et réduisant à néant son séchage solaire, mais faisant déjà le pont avec mes jambes écartées à presque quatre-vingt-dix degrés, la soulever me fit perdre mon centre de gravité, et nous voilà en train de tomber, elle au dessus de moi, et moi dans une communion douloureuse avec le sol rocailleux de la rivière. M'aidant des bras, je fis sortir ma tête de l'eau, découvrant celle de Cassiopée bien plus proche, tout comme son corps, que les convenances ne le permettaient.

- Désolé ...? Sinon ... d'accord pour votre jeu, vous commencez si ça ne vous dérange pas, je n'y ai jamais joué auparavant ...

J'étais gêné qu'elle se retrouve, contre son gré et par ma faute, si proche de moi, collée même, touchant ce qui n'était pas censé être touché même si l'eau anesthésiait un peu le tout, et redoutait quelque peu sa réaction. Peut-être qu'en détournant l'attention et en la focalisant sur sa proposition de jeu, j'éviterais son courroux. J'aurai pu en rester là, mais ma curiosité légendairement stupide avait repris le dessus, et je lui murmurais, d'un ton sans l'once d'un soupçon dénué de toute luxure

- Ca n'est pas bizarre, de ne rien avoir entre les jambes ?... Ca doit être ennuyeux pour ....

Je ne terminais pas ma phrase. Oui, j'aurai probablement dû me contenter de ne parler que de son jeu. Probablement ...

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Jeu 06 Aoû 2015, 18:45


 
   
 

Moi qui avait cru le prendre par surprise, c'était finalement lui qui avait eu le dernier mot, de nous deux. J'avais pensé que lui lancer de l'eau nous aurait conduit dans une bataille effrénée. Nous opposants l'un à l'autre, ne pouvant prendre de répit de peur d'être aspergé d'eau par l'autre. Je n'étais pas gênée … enfin d'accord un peu, beaucoup même. Je n'y connaissais rien en homme, et … Wriir en était un. Le côté comique de la chose, c'était qu'il ne semblait pas plus alaise, ni plus en confiance que moi. Il ne paraissait pas rougir de cette situation, alors que de mon côté je contrôlais tant bien que mal les rougeurs qui se formaient aux creux de mes joues. Sur le coup, je m'imaginais déjà partir au quart de tour, et lui foutre ma main dans la gu**** … seulement il n'était pas comme ces hommes que j'avais déjà croisé. J'avais eu l'occasion de voir bon nombre de femmes et d'hommes se courir après. Ils se courtisaient et passaient à autre chose l'heure d'après. Il y avait entre eux, une tactique de séduction, mais ici ce n'était pas le cas. Nous n'étions que deux jeunes gens qui avaient malencontreusement étaient touché par ma malchance divine. Je tentais de reprendre une certaine contenance, peu de gens avaient été aussi près qu'il venait de l'être et d'une certaine manière c'était … perturbent. Pourtant je ne laissais rien voir de mon trouble, je me laissais porter par l'eau, tout en battant des pieds et des bras pour ne pas me laisser couler, le visage tournait vers le soleil comme pour tenter de dissimuler mon visage. Car je restais après tout une femme, et même si lorsqu'il m'avait vu nue, je n'avais pas réagis plus que ça, je ne pouvais pas être insensible à ce point. Vite il fallait que je change de sujet, que je parle d'autre chose avant de dire une autre bêtise.

« Tu veux parler de ce que toi tu as entre les jambes ? Tu n'as jamais vu de femme nue Wriir ? »

J'adoptais un ton taquin, et rieur. Bonne façon de détourner l'attention, me moquer gentiment de sa personne. Rien de mieux que plaisanter. Et puis, je préférais largement ce sujet … à autre chose à vrai dire, il m'offrait des possibilités, des voix de sorties sans même s'en rendre compte et je lui en étais reconnaissant.

« Petit cours de sexualité. Non nous n'avons pas de … enfin tu vois ce que je veux dire. Mais pour faire pipi et tout le reste on a tout ce qui faut ou il faut. C'est gênant et en même amusant de voir que tu es novice en la matière. En même temps tu me diras, mais bon je suis pas mieux … euh … oublie ce que je viens de dire, d'accord ? »

Et voilà, encore une fois mon impulsivité me jouait de mauvais tour. J'avançais sur des charbons ardents, je commençais à parler de chose dont je ne savais pas grand chose. Je venais même d'avouer à ce parfait inconnu, ou plutôt non, à mon nouvel ami que je n'étais ni plus ni moins que v... non mieux fallait ne pas prononcer ce mot ! Je pouvais toujours prétendre le contraire tant que je n'y mettais pas les mots. Je pris une petite voix, comme celle d'une enfant pour à nouveau tenter de détourner l'attention de ma pathétique mise en avant … Ma pauvre Cassie … les malheurs ne sont jamais bien loin.

« Wriir, tu sais qu'il faut un homme et une femme pour faire des bébés ? Et bien les deux doivent pouvoir … comment dire ça ? … s'emboîter ? Oui on peut dire ça ! Donc ça explique que je n'ai pas ça ... »

Je me retournais pour lui faire face et désignais à travers l'eau, le bas de son corps. Je ne baissais pas les yeux. Car même si l'eau aurait été moins trouble, je n'aurais pas pu le regarder en détail, puis de nouveau dans les yeux… je préférais donc fixer mon regard sur le sien. Ses yeux étaient particulièrement intéressant, ils ne ressemblaient à aucun autre. Car si son corps n'était pas aussi bien bâti que certain Orishas de mon village, il n'en restait pas moins très avantageux malgré tout. J'observais du coin de l'oeil, le rocher ou j'avais posé ma robe et je me dirigeais aussi rapidement que possible vers elle. Je ne restais pas hors de l'eau, très longtemps. J'y replongeais presque aussitôt avec le bout de tissu entre les mains, que je commençais à frictionner afin d'y enlever les résidus. Pendant que je m'activais sur ma robe, je me rappelais le but de tout ceci. Le jeu. Oui je souhaitais en apprendre plus sur lui, mais pour cela je devais aussi lui parler de nous, des Orishas. Car il ne semblait pas en savoir beaucoup, autant essayer d'en connaître la raison.

« Tutoie moi au faite… c'est perturbent de te voir me vouvoyer. J'ai l'impression d'être une vieille femme et puis … on est plus à ça près ! »


Je lui souriais, alors qu'avec une de mes mains je nous désignais, d'abord lui puis moi … dans l'espoir de lui faire comprendre que les bonnes manières n'étaient plus de rigueur après tout ce qui venait de se passer.

« Enfin bon, revenons en au jeu. Ma première question … hum … pourquoi tu ne sais pas qui tu es ? Je veux dire, je sais que je suis une Orisha, un peu comme je sais que je suis une femme. Mais toi … on dirait que .. que tu n'en n'es pas sur, pourquoi ? Tu penses être autre chose ? Quelque chose d'autre ? J'y connais pas grand chose hein, mais tu as peut être perdu la mémoire ou un truc comme ça ? Oui je sais, c'est beaucoup de question pour une seule. » Je rigolais de ma propre bêtise et toussait quelques secondes pour donner un effet théâtrale à la reformulation de ma question. « Qui es-tu Wriir ? »

Cette question, était vague et en même temps elle me semblait précise. Je voulais savoir qui il était. Mais il devait d'abord savoir qui il était lui même. Oui nous avions des yeux particuliers tous les deux, mais était-ce une spécificité de notre race ? Je connaissais les grandes lignes de notre histoire, et pas les détails, je connaissais certaines race de notre monde … mais peut être que nous n'étions pas les seuls. Existait-il des peuples comme nous ? Rha, c'était à moi de lui poser une question, et pourtant tout un tas d'interrogation venait frapper à la porte de mon esprit. Je chassais toutes ses mauvaises idées pour me concentrer sur la personne devant moi. Mes cheveux me collaient à la peau, le soleil les avait en grande partie déjà séché, et je ne supportais pas cet effet … je tentais de les attacher négligemment afin de les faire sécher entièrement, et de ne pas être gêné par une parure de cheveux. J'essorai ma robe et la jetais sur le rivage en espérant pouvoir la retrouver dénue de toute trace d'eau … en revanche, il n'était pas impossible que je fusse embêter par les grains de sable qui viendraient se coller à moi et me gratter.

« Si tu ne veux pas répondre à ma question, j'ai le droit de te donner un gage, que tu es obligé de faire ! Donc réfléchis bien »

Je lui tirais la langue, tout en lui envoyant de l'eau dans la figure.

« Par contre, il me semble que tu as déjà posé ta question … ou alors je te laisse une nouvelle chance … je ne sais pas si je dois être gentille ou bien … méchante … ça dépendra de ce que tu choisiras de faire. »

Cette journée, semblait bien s'annoncer. Je m'amusais comme une enfant et je m'étais faite un ami. Du moins c'est ce qu'il était dans ma tête. Moi et ma manie de croire que tout le monde est mon ami après seulement quelques minutes de conversation. La vie d’exclue n'était vraiment pas une vie facile.

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Jeu 06 Aoû 2015, 20:21

Si je ressentais les émotions comme n'importe quel vivant, nul doute que je me serai liquéfié sur place, et me serait assimilé à la rivière pour disparaître à jamais. Moi, l'esclave, celui qui n'a rien appris mis à part ce qu'il avait entendu ici et là, glanant la moindre esquisse de début de commencement d'information, pour s'auto-éduquer, se retrouvait corps à corps avec une jeune femme nue. Je me sentais ridicule, bas, faible, la honte se mêlant à celle que je devais lui procurer.

Elle avait voulu simplement s'amuser avec de l'eau, et voilà où nous en étions arrivés. A cela, ma dernière question, à peine avait-elle franchi mes lèvres, suscita la moquerie de ma comparse aquatique. Oui, tu avais visé juste, ce n'était pas comme si je l'avais voulu. Je marquais un temps de silence, cherchant des mots restant coincés au travers de ma gorge. Je me contentais d'opiner à sa première question, cela suffisait de toute façon, que dire d'autre ? Quant à la deuxième, je secouais la tête négativement.

- Ridicule n'est ce pas ?.. Je suppose que vous êtes en droit de te moquer, ça ne doit pas arriver souvent qu'un homme de mon âge n'ait jamais vu la moindre femme nue de sa vie, et soit surpris de voir ce qu'il a vu.

J'avais entendu un dicton disant que le ridicule ne tuait pas. Je n'en savais rien, et je n'étais pas concerné par cet adage, ayant déjà franchi cette étape. Toujours est-il qu'elle s'employa à m'expliquer le principe de reproduction chez les êtres vivants. Même si avant cela, je crus comprendre son sous entendu sur sa propre inexpérience ? J'haussais un sourcil, la détaillant attentivement.

- Quand je vous regarde, j'ai pourtant l'impression que vous avez tout pour plaire aux hommes non ? En tout cas, vous n'avez pas l'air gêné de me voir nu, si ?... Si c'est le cas, je peux aller me rhabiller, j'ai assez fait de bêtises pour la journée je crois.

Je réfléchissais ensuite à ses paroles. Oui, je me doutais qu'il fallait un homme et une femme pour se reproduire. La Nature n'aurait pas fait de distinction de la sorte sans qu'il n'y ait une utilité. Et puis seules les femmes pouvaient engendrer la vie, les hommes devaient donc avoir leur propre utilité à ce processus. Elle me parlait de s'emboîter, or je ne voyais guère comment cela était possible, en regardant alternativement nos deux attributs. Il y avait sûrement un truc que j'avais loupé, mais je conservais mon air dubitatif sans poser une question qui générerait assurément une autre moquerie de sa part.

- Ce doit être douloureux je suppose. Mais je comprends mieux à présent ces cris dans la chambre d'à côté quand j'avait été forcé de dormir dans une auberge. Une femme criait alors qu'elle était rentré avec un homme dans sa chambre, et quand j'ai prévenu l'aubergiste, il a simplement ri aux éclats. En fait, ils se reproduisaient. Dire que j'ai failli les déranger pour demander ce qu'il se passait. J'aurai eu l'air fin tiens ...

Logique, maintenant que cette pièce du puzzle apparaissait. Je regardais Cassiopée s'éloigner pour prendre sa robe. J'avais dû finalement l'embarrasser, et elle préférait se vêtir devant moi pour la suite des événements. Finalement je me trompais, elle s'employa à nettoyer sa robe piquetée de sable.

- Oh, si vous .... tu veux, je n'ai pas trop l'habitude de tutoyer, je vouvoie par réflexe. Je vais faire un effort. C'était un coup à prendre, avec le temps ça finirait par devenir naturel.

Suite à cela, je fus inondé - pour rester dans le thème - de questions par Cassiopée. Ce que j'étais l'intriguait, et je ne pouvais la blâmer d'être curieuse comme je l'étais à toute heure de la journée. J'allais devoir peser mes mots pour ne pas dévoiler mon secret. Toutes ces questions finirent par être résumées en une seule : "Qui es-tu Wriir ?"

Mort eus-je envie de lui dire. Mais ça n'était pas possible, ce secret n'était que l'une des facettes de mon cerveau. Cassiopée était belle à mes yeux, non pas du regard des vivants qui ne voyait que le physique, les courbes de ses formes, son rire enchanteur. Non, son âme était belle, et ce même si sa forme ne différait pas de celle d'une autre. Quand viendrait son heure, serais-je celui qui ira la recueillir ? Serais-je là pour la rassurer, la faire quitter ce monde entourée ? Ou est-ce que ce moment finira dans l'oubli des souvenirs, bribe de réminiscence qui s'étiolera avec le temps ? J'avais l'éternité pour le savoir, pas elle. Je finis par reprendre mes esprits, et lui répondit du mieux que je pus, avec toute la franchise qu'il m'était permis d'avoir à son égard.

- Je suis Wriir, mais je ne suis pas Wriir. C'est un nom que je me suis donné.Un sourire triste s'invita sur mon visage. Je n'ai pas perdu la mémoire, je n'ai juste pas eu l'occasion d'avoir des souvenirs. J'ai été enlevé dès mon plus jeune âge, et j'ai servi d'esclave, de jouet, d'objet, de sujet de moquerie. Voilà pourquoi je suis ce que je suis, que je sais si peu de choses sur ce qui semble si évident pour tout le monde. Je me raccroche à ce que je vois, j'entends, je vis pour me forger une nouvelle existence, plus riche que celle où j'étais asservi. Je suis un Orisha, ou peut-être pas. Pour le moment, ça n'a malheureusement aucune importance.

Je la regardais droit dans les yeux, c'était tout ce que je pouvais lui dire de véridique, de Vrai. Le reste ne la ferait que fuir, où l'incrédulité se mêlerait à la peur. Je ne savais d'ailleurs pas ce qui se passait pour ceux connaissant notre Secret. Et je ne voulais pas qu'il lui soit fait du mal par ma faute.

- Cela a-t-il répondu à ta question, ou ai-je droit à un gage ?... Je ne savais pas trop dans ce jeu à quoi devait espérer celui qui posait la question, aussi attendais-je sa sentence.

Elle souligna le fait que je lui avais déjà posé plusieurs questions, et qu'en conséquence j'avais utilisé mon tour. Enfin, cela dépendait de son bon vouloir, de sa gentillesse ou méchanceté du moment. Je l'imaginais mal méchante, mais je m'étais trompé tant de fois sur la nature des gens que j'avais rencontrés.

- Si tu m'autorises à te poser une question, alors la voici : Pourrais-tu me rechanter ce que tu fredonnais tout à l'heure dans l'eau ? Elle avait l'air de te rendre heureuse quand tu la chantais, alors j'ai envie de l'entendre de nouveau. Et puis, j'avoue ne pas trop savoir quel gage je pourrai te forcer à faire, je suis presque sûr que je vais encore faire pire que mieux.

Je ne saurais dire pourquoi, mais cette chanson avait un sens qui m'était caché, masqué par un brouillard épais que je pensais impossible à dissiper. Et pourtant, là bas, au fin fond de l'horizon, une lueur que je n'avais pas vu auparavant.

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Ven 07 Aoû 2015, 00:22

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Je le regardais dans les yeux, attentivement, je ne savais pas pourquoi, j'avais cette impression de mal aise, ce n'était pas celui qui me collait à la peau depuis quelques jours … non c'était autre chose. De bien plus fort, de plus terrible et ça ne venait pas de moi. Cela venait de Wriir ? Comment en être sur ? Comment savoir, je pouvais lui poser la question. Mais qu'aurais-je pu lui demander ? Moi et ma paranoïa, je ne voulais pas passer pour une folle face au seul ami que j'avais pu me faire. Un petit rire s'échappa de ma gorge, j'espérais qu'il ne paraisse pas dédaigneux ou moqueur mais il me faisait rire, sans s'en rendre compte, un peu comme Ezékiel. Il se ressemblait dans de beaucoup de domaine et je ressentis un léger pincement au cœur de penser à lui à cet instant. Il semblait tellement maladroit et fragile mais cela ajouté un certain charme à son physique. Oui nous étions deux étrangers, un peu fou, se baignant ensemble nus, sans se connaître, mais je me sentais bien avec lui. Il m'apaise d'une certaine manière, il calmait la tempête qui avait lieu en moi. Je ne pouvais m'empêcher de sourire, et je m'approchais de lui, pour n'être plus qu'à quelques centimètres de lui. Nos deux corps se balançant en rythme pour rester émergé.

« Tu ne devrais pas avoir honte Wriir, de ne jamais avoir vu une femme dans son plus simple appareil. Je suis ce qu'on pourrait appeler une novice en la matière. Les orishas sont aussi connus pour leur liberté … et bien … comment dire, sexuel. Ce n'est pas mon cas, il y a toujours des exceptions. Tu devrais au contraire être fier de tout ce que tu peux apprendre. Tu as tellement de chose à découvrir, tellement de choses à voir. Tu imagines toutes les surprises qui t'attendent ? Le monde est à toi. Peut importe ce que tu as vécu, tu peux tout reconstruire. »


Je sortis mes bras de la rivière, lançant quelques gerbes d'eaux sur Wriir ce qui me fit rire, afin de montrer tout ce qui nous entouraient. Je ne connaissais pas son histoire, je ne pouvais peut être même pas imaginer tout ce qu'il avait pu vivre, mais il y avait une chose dont j'étais sûre … c'était que tant qu'il serait en ma compagnie, je ferais tout pour le faire sourire et aimer la vie. Parce que même si il y avait des moments de doutes, de peines, et de souffrances, elle valait la peine d'être vécu non ?

« Et puis c'est quoi cette phrase ? Comment ça pour le moment ça n'a pas d'importance ? Bien sur que ça a de l'importance. Tu es un Orisha, tu es libre maintenant. Sois en fier. Allez bombe le torse et hurle à plein poumon que tu es libre. Ce n'est ni un gage, ni une question. C'est un ordre de moi, pour te faire pardonner de m'avoir regarder. »

Je lui tirais la langue, et me rapprochait encore un peu plus près afin de saisir ses mains pour le forcer à bouger, à se mouvoir. Je devais vraiment avoir l'air d'une folle, à agir comme ça. Je commençais à comprendre pourquoi les gens n'étaient pas spécialement à l'aise en ma compagnie.

« Tu sais ce qu'on va faire ? On va s'inventer des histoires, des trucs qu'on aurait aimé vivre, ou qu'on voudrait vivre ! Des bons souvenirs quoi ! En plus de notre petit jeu, on va se rajouter un petit défi. Et t'as pas le droit de refuser ! »

Je me mis à réfléchir, j'avais posé la première question, je devais donc raconter un premier rêve, une histoire. Je lâchais les mains de Wriir, et me mit à décrire des cercles avec mes doigts sur la surface de l'eau. Ce simple mouvement m'hypnotisait et m’emmenait ailleurs. Dans d'autres contrées, dans d'autres lieux, avec d'autres personnes. Avoir cette idée, n'était peut être pas la meilleure que j'ai eu … mais je pensais que l'on pourrait rire de ça, et surtout se donner des objectifs à atteindre. Je devais l'encourager à me parler, à me raconter ce qu'il désirait, et si cela devait commencer par le fait que je raconte mes petits secrets alors je le ferais. Les amis étaient fait pour ça après tout.

« Je voudrais être une grande Orisha. Pas dans le sens propre du terme bien sur, non. Je voudrais que l'on connaisse mon nom. Un jour, je serais face à l'Orishala et il me regardera et il … il sera fier de moi. Comme le seront mes parents. Ce sera un grand jour pour moi, on me verra partout, tout le monde me reconnaîtra et se retournera lorsque je passerai. Parce que aujourd'hui, les gens se retourne juste parce que je marche pied nus et que je ressemble à une sauvageonne … mais là non ... ce sera pour ce que j'ai fais, pour ce que j'ai accompli. Un beau rêve, bien loin d'être réalisable, mais pas impossible. »

Pendant tout mon monologue, je n'avais cessé de faire clisser mes doigts sur l'eau fraîche de la rivière, malgré la chaleur provoquait par les rayons du soleil, je sentis un frisson me parcourir. Était-ce du au fait que cela faisait un moment que nous étions dans l'eau, ou bien à ce que je venais de dire ? J'aurais pu dire que je commençais à avoir froid, mais je me serais mentis à moi même. Prononcer ces mots … avaient toujours une signification particulière, les dire c'étaient les rendre réels.

« Je sais pas si tu as remarqué, mais j'ai subtilement tenté de changer de sujet pour ne pas répondre à ta question … tu veux vraiment me voir chanter ? C'était rien … juste une chanson que mon père me chantait le soir lorsqu'on regardait les étoiles. C'était un piètre chanteur, contrairement à ma mère, mais je crois que j'ai hérité de mon père à ce niveau là. »


Je me mis à chantonner un air au hasard, qui n'avait ni queue ni tête, qui ne devait même pas exister. J'inventais parole après parole, pour lui prouver à quel point les notes sortaient de ma bouche s'en se mettre d'accord sur le ton à adopter, j'exagérais lourdement la chose mais bon … tout était bon pour ne pas chanter ? Je faisais ma princesse, miner les gestes d'une vraie femme sachant ce qu'elle fait, les yeux fermer comme plonger dans la chanson, je jouais la comédie. Je me faisais moi même honte, mais pourtant je ne pouvais pas m'arrêter, peut importe qu'il me voyait ainsi. Car après tout, j'étais libre de faire ce qu'il me plaisait, et aujourd'hui j'en profitais au maximum. J'ouvris les yeux, pour observer Wriir, je ne savais pas pourquoi mais je sentis à nouveau le rouge me monter aux joues, alors qu'il y a à peine quelques secondes je frissonnais, voilà que j'avais soudainement chaud … saleté d'hormone va ! Je tournais précipitamment la tête face au soleil pour me servir une nouvelle fois de lui comme excuse. Pourquoi j'étais comme ça, pourquoi j'agissais comme ça ? Je ressemblais à toute ses minettes en ch**** … non Cassie ne t'aventure pas sur ce terrain. J'étais dans une mauvaise période et tout cela finirait par passer comme d'habitude. Je me passais de l'eau sur le visage et lui chantonner presque en chuchotant la comptine.

« Cassie, jolie, le monde t'attends ;
Cassie, jolie, surtout prends ton temps ;
On t'aime plus que nos propres vies ;
N'oublie jamais que tu es envie ;
Cassie, jolie ... »


Je devais avoir l'air d'une idiote, mais je sentis une larme puis une deuxième glisser le long de ma joue. Je l'essuyais rapidement du revers de la main pour reprendre de la constance.

« Allez j'ai répondu à ta pseudo question, maintenant tu dois raconter un rêve, ou une histoire, t'inventer quelque chose qui te plaît, qui te donne envie de sourire. Et après tu hurleras que tu es libre, pour que tout le monde t'entende. Je veux que ce qui t'ont prit ton enfance l'entende du bout du monde. »


Je mis mes mains en coupes, pour prendre de l'eau et la fit couler sur le haut de sa tête. Ses cheveux avaient déjà commencer à sécher. Je rigolais de ma propre blague.

« Tu avais raison tout à l'heure, elle est très bonne. »

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Ven 07 Aoû 2015, 10:21

Je la sentais proche de moi, alors que je l'avais imité dans la posture que j'avais prise dans l'eau. J'étais sur le dos, me laissant flotter au gré des faibles courants qui déclinaient progressivement, et s'échouaient sur la baie. Proche physiquement, et d'une certaine manière, en phase avec ce que j'aurais été, si j'avais continué de vivre.

Elle l'ignorait bien évidemment, mais ses paroles me transpercèrent de toute part, me submergeant d'une vague de douleur, de celle qui vous noue les tripes jusqu'à empêcher de respirer. Je savais bien qu'elle ne voulait pas à mal, ce serait même l'inverse. Après lui avoir révélé la partie officielle de mon passé, j'avais dû susciter de l'empathie, de la compassion, de la pitié même peut-être à son égard, et elle cherchait les mots qui me réconforteraient. J'aurai aimé lui dire, yeux dans les yeux, à cette inconnue, que non, mon temps était révolu, que d'une certaine manière je ne verrai jamais la beauté du monde et l'émerveillement qu'il suscite, je ne connaîtrai jamais l'amour, le plaisir, l'envie, la joie même tout simplement. Oh des découvertes, des surprises, mon chemin en sera jonché. Je n'aurai juste jamais la capacité de les apprécier à leur juste valeur.

Je tournais la tête pour lui répondre, mais elle me fit grâce sans le vouloir d'avoir à le faire. Je reçus une gerbe d'eau avant de me montrer où nous étions à l'heure actuelle. Je suivis du regard ses bras, et je me fis une raison sur cette tranche temporelle, devant la considérer comme une pause dans mon quotidien funeste. Comment aurait-elle réagi si elle savait que je me rendais à Avalon pour pousser des gens au suicide. Elle ne serait déjà plus là pour que je puisse le vérifier. Qui donc aimerait la compagnie d'une Ombre après tout ?...

- Je suis un Orisha oui, l'énonçant presque pour m'auto-convaincre de ce que j'étais, et non de ce que j'aurai dû être. Je me redressais un peu dans une position moitié assise moitié debout, afin de mieux regarder, admirer même mon interlocutrice. C'est alors qu'elle me demanda de laisser libre cours à mes talents de crieur pour hurler à la face du monde ce que j'étais, qui j'étais. Non, elle ne me le demanda pas, elle me l'ordonna. Mon corps se crispa, et alors qu'elle me saisissait les mains pour me faire bouger, j'eus pour seule réaction de me saisir d'elle pour l'enlacer, la serrer fort, très fort contre moi, ne laissant aucun espace entre nos deux corps. De longues secondes s'égrenèrent avant que je ne prenne la parole, dans un murmure, un soupir même.

- Je te demanderai une chose Cassiopée. Quel qu'en soit la raison, ne me donne jamais d'ordres, tu veux bien ?...

Je restais collé à elle, une main sur sa nuque, sous sa longue chevelure détrempée, l'autre en bas du dos, à la commissure naissante de son fessier, immobile comme dans une communion silencieuse. J'ignorais pourquoi j'avais agi ainsi, si ce n'est que l'enlacer m'avait paru être la réaction la plus pacifique à ce qu'elle venait de me dire. J'avais la quasi certitude qu'il s'agissait plus d'une formulation hasardeuse qu'un réel rapport de force, mais j'étais prêt à beaucoup de choses si on me laissait toujours ce libre arbitre qu'il me restait en de rares occasions. J'avais trop souffert d'avoir été bridé jusqu'à ma façon de penser durant ma captivité. Et même quand je croyais m'en être réchappé, mon destin fut encore pire, et éternel à présent.

Nous nous séparâmes, n'ayant pour seule attache que nos mains liées, et finîmes par changer de sujet, et Cassiopée me proposa un défi cette fois. Faire preuve d'imagination. Évoquer nos souhaits les plus chers, rêver, tout simplement. Et pour donner contenance à ce qu'elle venait de proposer, elle commença tout en me lâchant les mains. Je l'écoutais religieusement, essayant à travers ses mots de mieux la cerner, mieux la comprendre. Nous étions des écorchés vifs, de ceux qui doivent lutter pour vivre, survivre. Elle avait cependant l'avantage d'être toujours en vie, et là où je ne cherchais que le bonheur, les plaisirs simples, elle partait du principe qu'elle les vivrait, et avait besoin de plus : la reconnaissance de ses pairs.

- Je te suggère de viser plus haut encore non ? D'être cet ... Orishala dis-tu ? Ainsi tu auras gagné la plus belle revanche sur la vie. Et quand je te rendrai visite dans ton palais, je pourrai dire à ton assemblée respectueuse : "Vous savez quoi, je l'ai vue nue, moi, et plus encore !!", même si le plus encore est un peu exagéré, ça rajoutera du mystère comme ça. Car je ne suis pas persuadé qu'à ce moment-là, tu auras encore le temps de te baigner nue avec un presque plus inconnu. Je lui fis un sourire qui se voulait plus convaincant que les premiers qui m'avaient été donné de feindre depuis ma non-existence. Je le voulais le plus sincère possible, mais si aucune joie ne me traversait le corps en cet instant. Et puis, j'aime bien ton style actuel moi, ce côté pieds nus, et tout le reste aussi. Pas étonnant que tout le monde se retourne. J'ai remarqué quand tu marches que tu roulais un peu des fesses.

J'avais entendu ça à Sceptelinôst, et l'expression avait fait rire. Même si tout le monde était habillé cela dit, l'expression devait rester approprié même sans vêtements, du moins je l'espérais.

A mon tour de lui lancer une gerbe d'eau, mouillant la partie immergée et séchée par le soleil de son corps. Vînt le moment où elle se remémora ma question, et visiblement l'idée de subir l'un de mes gages, dont je n'avais strictement aucune idée de la teneur de ce genre de "punition", n'était pas dans ses plans. Aussi, malgré les précautions d'usage sur ses prétendus piètres talents de cantatrice, elle prit une inspiration et se mit à chanter, avec comme seul accompagnement le clapotis de l'eau sur nos deux corps. Je la fixais intensément, ne voulant pas rater la moindre miette de ce petit havre de paix fredonné par elle. Les paroles n'étaient pas évoluées, et le timbre hésitant, mais peu m'importait. Elle chantait avec son cœur, avec sa mémoire, et tout ce qui gravitait autour.

Quand elle eut terminé, je ne pus m'empêcher de lui donner mon sentiment.

- Tu as très bien chanté car tu as chanté non pas avec ta voix, mais avec ceci. Je posais la paume de ma main au niveau de son cœur, avant de la regarder de nouveau. J'étais bien plus sensible à ce genre de prestations qu'aux performances techniques et sans âme.

Ce fut à mon tour ensuite d'avoir à raconter un souhait, un rêve ou une histoire. Je n'étais pas très bon dans cet exercice, mais je me résolus à faire un effort par respect pour elle. Elle s'était livrée sans ambages, je pouvais bien lui rendre la pareille. Cet exercice me prit pourtant quelques minutes avant que le premier mot ne sorte de ma bouche.

- J'aimerai revenir dans le passé, ne pas être cet enfant qui n'avait rien demandé à personne. Même si ça me dégoûte ensuite de penser cela, je rêve égoïstement qu'un autre ait pris ma place, et que je vive une vie normale, entouré de mon sang, laissant mes parents faire face à des problèmes d'adulte, me laissant à mon insouciance d'enfant. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je ne m'imagine jamais dans le futur. Chaque jour a sa peine, et je laisse une rivière me donner de très agréables rencontres, comme je peux un autre jour maudire tout ce qui m'entoure. Hmmm.... ça ne donne pas trop envie de sourire ça non ?

C'était une question rhétorique, je me rendais compte que ce n'était pas le but du défi. Il fallait positiver, parler de rêves et non de regrets. L'exercice en temps normal n'était déjà pas très facile, mais quand aucun sentiment positif n'habitait mon corps, ce défi relevait de l'impossible. Je baissais les yeux, me perdant dans les reflets de l'eau.

- Je suis déprimant en fait. Ou alors je n'ai aucune imagination. J'ai beau réfléchir, rien ne me vient à l'esprit dans l'immédiat. Je pense que plus beau, plus intelligent et plus expérimenté, ça fait un trop cliché non ? Plus vivant surtout, plus vivant seulement. Ce n'était pas un rêve, même pas un fantasme, juste un vœu impossible à réaliser.

Je la regardais de nouveau droit dans les yeux, mes cheveux gouttant de la coupe d'eau qu'elle me fit tomber sur le sommet du crâne. Je m'approchais d'elle, lentement, et nos joues n'étaient distantes que de quelques centimètres à peine. Je lui dis d'une voix assurée, mais douce.

- Je suis libre. Je laissais quelques secondes s'écouler pour appuyer un peu plus la force de ces trois mots. Je ne tiens pas à ce que celui qui m'a tout pris le sache. En cet instant, tu es la seule qui mérite de le savoir.


Je m'écartais ensuite d'elle.

- Tu ne m'as pas posé de question, je ne peux pas t'en poser une à mon tour. A moins qu'avant cela, tu ne veuilles me donner un gage, pour n'avoir ni su crier, ni su te raconter quelque chose de réellement joyeux ?

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Ven 07 Aoû 2015, 14:59


 
   
 

Je m'étais attendue à tout sauf à ça … ce câlin si soudain, n'était pas désagréable, loin de là même. Mais je ne pensais pas que ma question susciterait cet engouement de sa part. J'avais posé une bonne question, ou une mauvaise justement. Je ne savais plus sur quels pieds danser … Parfois j'étais maladroite au point de ne pas me rendre compte du mal que je pouvais causer aux autres, je parlais vite et pour ne dire que des bêtises. Les gens m'aimaient, mais de loin, je ne voulais pas que se soit le cas avec Wriir. Il avait en quelque sorte égayé ma journée après tout. Grâce à lui, j'avais pu échapper à mes problèmes. Car même si depuis que j'étais partie, j'avais écarté les ennuis, il avait bien finir par me retomber sur la figure. Je passais d'imprévu en imprévu, d'ennuis à ennuis … et puis un jour ou l'autre je finirais par tomber sur Ezékiel. Je vivais au jour le jour, mais il y en aurait bien un … qui serait pire que les autres, m’emmenant au fin fond de la tristesse. Je restais bloquée quelques secondes, les bras ballant le long du corps, s'en trop savoir quoi faire. Devais-je l'enlacer à mon tour, le repousser. Je ne connaissais pas tous ses élans d'affection, mon père était plus du genre timide, ma mère était quand à elle bien trop démonstrative et Ezékiel et bien … c'était Ezékiel. Alors que là, c'était Wriir. Quand pour d'autres, ses gestes auraient pu paraître déplacer, ou impoli, de sa part cela me semblait respectueux et appréciable. Il était tellement gentil, et innocent dans sa façon d'être et de parler, comment aurais-je pu lui en vouloir. Et puis encore une fois, je n'allais pas jouer ma prude alors que nous étions tous les deux dans une position bien étrange quelques secondes plutot … nous étions nus comme des vers … J'enroulais mes bras autour de lui, et me retrouver coller peau contre peau, évidemment la chaleur de mes jours … ne voulait pas me quitter, mais je m'en moquais, je ne savais pas pourquoi mais je me doutais avoir fait ou dit quelque chose qu'il ne fallait pas … encore une fois. Ce câlin était en quelque sorte, une façon de lui prouver ma bonne foi, de lui montrer que j'étais là quoi qu'il arrive. Je remontais une de mes mains dans ses cheveux pour les ébouriffer et lui sourit avant d'ajouter d'une voix douce et calme, une première pour moi.

« Plus d'ordre, promis. »

Je le gardais dans mes bras, pendant un moment avant que nous nous lâchions mutuellement. Cet élan d'affection était nouveau pour moi, je n'avais jamais été très … tactile. Mais je me rendis compte que finalement de temps en temps cela, ne faisait de mal à personne. Justement, c'était assez plaisant et réconfortant. On se sentait soutenu, apprécié, voir même protégé. Bon le seul point négatif, était que comme je n'avais pas l'habitude des hommes, des câlins et autres trucs que j'aurais du connaître pendant ma jeunesse, je me sentais gênée. Pas de cette gêne qui vous paralyse et vous horrifie, non celle qui est douce et qui vous donne chaud. Vite il fallait que je me détourne de lui, que je change de sujet, que j'agisse. D'ordinaire, c'était ma spécialité alors aujourd'hui je devais en jouer plus que de raison. J'étais passée quasiment pro dans le détournement de sujet, merci toutes ses années de dur labeur !

« Orishala ? Moi ? Non impossible. Je veux aider notre peuple, mais pas comme ça. Je ne me sens pas assez responsable, ni même assez mature pour ce genre de chose. Tu me vois parler de politique, d'économie, et de tous ses trucs barbants ? Et puis, pour le moment le chef actuel n'a pas l'air si mal que ça … enfin je suppose., pour ce que j'en sais.»

Je me mis à réfléchir. C'est vrai que je savais peu de chose sur notre chef, je ne m'y connaissais pas à assez pour m'intéresser à toutes les choses qui concerné notre gouvernement, pour le moment cela me passait complètement au dessus de la tête et … je m'en fichais. La seule chose que je savais, c'était que mes parents ne s'en plaignaient pas, ils disaient toujours que cela aurait pu être pire. Je les avais longtemps écouté, et finalement cette idée, non plutôt cette impression, était restée. Nous aurions pu connaître une vie bien pire que celle que nous vivions actuellement. Il y avait toujours des discriminations c'est vrai, mais beaucoup moins qu'avant. Même si il y avait encore du chemin à faire, des efforts avaient été fourni, et ce n'était pas négligeable.

« Je me vois plutôt, comme une genre de … de conseillère, ouais. Mais pour tout ce qui concerne les batailles. Je veux de l'action, remplir des papiers, ou je sais pas quoi, c'est pas pour moi. Avoir une vie bien rangée, bien calme, non … je veux de l'action, je veux me battre, me prendre des coups, en donner. Avoir des cicatrices, même si j'en ai déjà pas mal … mais ça fait tout mon charme pas vrai ? »


Je suivis du bout des doigts les quelques cicatrices qui barraient ma peau. Celle au bras que je m'étais faite à l'auberge avec Asche, une autre plus ancienne au niveau de la clavicule, une petite qui allait de mon petit doigt jusqu'à la limite de mon poignet droit. Une vraie sauvage, toujours prête à se battre. Je touchais par instinct, mes côtes. Lorsque j'avais défendu Ezékiel, je me souviens avoir eu une ou deux côtés cassées … ma mère avait piqué la plus grosse crise de sa vie … nous avions passé un sale quart d'heure, à hurler de douleur, et à pleurer aussi … Si on passait la main à ce niveau, on pouvait sentir comme une bosse, caractéristique de ce jour mémorable.  

« Par contre tu es un mauvais menteur Wriir. Les gens ne se retournent pas pour me regarder, mais pour me dévisager, c'est une grande différence … ils se demandent qui est celle folle, et si je vais leur sauter dessus pour les manger. Une vraie sauvage, je te dis. Mais ça me dérange pas … je suis différente et c'est pas plus mal, être unique … ouais j'aime bien. »

Je lui donnais une petite tape sur l'épaule, par  rapport à la dernière remarque qu'il venait de faire concernant ma façon de marcher … non je ne roulais pas des f.... non ce n'était pas possible, absolument faux, je ne savais même pas comment faire, je ne devais peut être même pas marcher comme une femme … J'essayais de paraître offusquée, ou même outrée mais je ne parvins pas à dissimuler un sourire très longtemps. Il n'était pas possible de lui en vouloir, et puis surtout, je prenais ça avoir humour.

« Et mais attends … ça veut dire que tu as maté mes fesses ? Tu caches bien ton jeu, en faite mon cher Wriir. Je vais devoir faire attention ou tu mets les yeux maintenant … »

Je lui tirais la langue et me dirigeait progressait lentement vers la place. Je ne pouvais pas rester une minute de plus dans l'eau, j'allais finir pas être totalement frippée … je sentais ma peau presque gorgée d'eau, ce qui était impossible … mais lorsque j'arrivais finalement sur le sable, et que j'observais mon corps, il avait retrouvé sa couleur d'origine. Un petit effet bronzé, du à mes nombreuses heures passées au soleil, ce que j'allais encore une fois faire. Car maintenant il était temps de sécher. Je ne voulais pas ressembler à une vieille femme toute plissée. J'étais encore jeune après tout …

« Bon, tu as été très mauvais … pour inventer quelque chose de joyeux … donc tu as un gage … qu'est ce que je pourrais bien te faire faire ... »

Je fis mine réfléchir, mais je l'observais discrètement du coin de l’œil. En à peine quelques minutes il m'avait touché. Et de bien des manières différentes. Au niveau du cœur, il avait sûrement du sentir ce dernier battre à tout rompre. Après tout je n'étais qu'une faible femme, en présence d'un homme qui était en plus d'être charmant et gentil, assez mignon. Et puis cette façon d'avoir chuchoter à mon oreille, qu'il était libre … Je n'entendis plus rien d'autre que mon cœur pulsait à tout va. Je tentais de reprendre mon calme, mais la tache n'était pas chose aisé … je me faisais presque pitié … à être ainsi, j'avais l'impression de n'être ni plus ni moins qu'une vulgaire adolescente à qui on accorde trop d'importance. Je pensais … non j'étais sûre de pas mériter autant d'attention de sa part … j'étais beaucoup trop impulsive, beaucoup trop bagarreuse, j'avais un bon fond, mais je prenais souvent les mauvaises décisions. La preuve en était, l'épisode de l'auberge, ou encore les trois garçons qui m'avaient battu alors que j’aidai mon ami. Oui je l'avais sauvé mais à quel prix ? Des bleus, des côtes cassés ? Et des ennemis … mais c'était ce que je voulais non ? Sauver des gens, quitte à en mourir ? Oui mais c'était là que se posait le problème justement à quoi bon m'attacher plus que nécessaire, si finalement je risque de mourir pour les autres. Des amis, oui, mais ni plus ni moins que ça. Je ne pouvais pas m'attacher à des gens à qui je pourrais faire du mal … je me battais pour qu'il ne souffre pas, je ne voulais donc pas être la cause de leur souffrance.

« Bon alors qu'est ce que tu vas pouvoir faire … je sais ! Le gage … va être de faire le plus château de sable du monde entier. Trop enfantin ? Hey mais je suis encore une enfant … dans ma tête. Faire des châteaux de sables, c'est primordial, il faut l'avoir fait au moins une fois dans sa vie … en plus ça nous permettra de sécher comme des petits insectes et voilà ! »

J'étais en train de virer marteau … j'avais eu une autre idée de gage, mais pour une fois, j'avais réfléchis avant d'agir. Il semblait parfois malheureux et triste, je ne voulais remuer le couteau dans la plaie, en plus demandant de parler ou de faire quelque chose qui pourrait lui faire de la peine, ou lui rappeler de mauvais souvenirs. Je voulais lui montrer que j'étais quelqu'un de facile à vivre, que ne se prenait pas la tête et qui surtout voulait l'aider à oublier, ne serait-ce que pendant un temps indéterminé, les aspects de sa vie qui le rendait si triste. Je m'installais confortablement sur le sable je surélevais mes genoux, et posait ma tête dessus, je tapotais la place à côté de moi, avant d'enrouler mes bras autour de mes jambes. Il avait y avoir du soleil, celui décliné petit à petit, et le fait de sortir de l'eau m'avait donné quelques frissons.

« J'ai froid, on va se réchauffer mutuellement. Pauvre moi, forcé de m'asseoir à côté d'un homme … qui plus est, un Wriir ... »

Je lui lançais un nouveau clin d’œil, et attrapé un peu de sable entre mes doigts pour le laisser s'écouler lentement et finir sa course sur le sol.

« Au faite, pourquoi est ce que tu me regardais tout à l'heure ? »

La question que j'aurais du poser depuis le début, venait enfin de franchir mes lèvres, j'avais un peu peur de la réponse, et si depuis le début, je l'avais mal jugé, et si c'était un monstre qui allait me dévorer … ou pire ? Et si tout ce côté innocent, n'était qu'un jeu ? Et si … avec des si, je pourrais refaire le monde … Arrête donc de paniquer Cassiopée, tu n'es plus une enfant. Tu sais te battre à présent, mais tu n'auras pas à le faire contre lui.

« Wriir, c'est pas ma question pour le jeu … mais j'en ai une autre … on est ami ? »

Je le regardais dans les yeux, même si les gens que j'aimais pourrait en souffrir, je ne pouvais pas rester seule. Pas maintenant que je savais ce que c'était que s'amuser ensemble.

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Ven 07 Aoû 2015, 17:30

Qui était-elle, qui était cette inconnue dont je me sentais plus proche que n'importe qui d'autre auparavant.

Était-ce parce qu'elle était Orisha comme je l'avais été, et qui faisait resurgir en moi des liens, des réflexes, des souvenirs si enfouis que je les avais même oubliés de mon vivant ?

Était-ce cette rivière enchanteresse, aux pouvoirs magiques dissimulées dans ses eaux limpides, qui faisaient se rapprocher les individus et oublier leurs soucis le temps d'un instant ?

Je n'avais pas la réponse à cette réponse, et peu m'importait. Je profitais autant que faire se peut de ces moments intimes passés avec Cassiopée, avant, à n'en point douter, que nos chemins ne se séparent et que je reprenne mon fardeau de suicidé. Je laissais mon instinct, souvent désastreux, prendre les commandes, et je laissais libre cours à ce me passait par la tête à l'instant T. Pour le moment, malgré quelques situations gênantes, surtout pour elle à n'en point douter, nous étions toujours en train de discuter et apprendre à nous connaître.

Elle comprit mon message quant à ne plus me donner d'ordres, et je sentais sa chaleur se diffusait en moi, alors que nous étions enlacés de très près. Cette sensation était étrange, loin d'être désagréable, et si nouvelle pour moi. Personne ne m'avait jamais pris dans ses bras, encore moins d'aussi près et d'aussi dénudé. Elle m'avait enlacé à son tour, preuve que mon geste ne l'avait pas rebuté, et qu'elle m'acceptait tel que j'étais, avec ma maladresse et tout ce qui allait avec.

Visiblement, elle ne voulait pas diriger, mais être entourée d'une aura de respect, que seul un poste à responsabilité pouvait conférer. Un bras armé, un conseiller, une femme de l'ombre qui conseille et agit pour le compte de son souverain. Ce qui me surprit plus, c'était le domaine d'action que choisirait Cassiopée. La guerre, les combats, la mort en fin de compte. Si elle poursuivait dans cette voie, je pourrai être amené à la voir plus vite que prévu. Quel dommage, je ne tenais pas spécialement à voir son corps inerte, ensanglanté, probablement fière d'avoir accompli son devoir, mais terriblement froide ....

- Essaye de rester en vie hein, si tu pars dans la voie du combat. La Mort n'est pas belle à voir, et les combats sont rarement comme ceux que l'on décrit dans les contes et légendes. J'ai quelques connaissances pour détendre les articulations, dénouer les nœuds des muscles tendus, pas de ramener à la vie. Tu feras attention d'accord ?

Le temps passait lentement, même si la courbe de l'astre solaire descendait de plus en plus. Nous abordions la deuxième partie de l'après midi à première vue, et la luminosité déclinait désormais vers les tons orangés voire ocres. Je la voyais passer du bout des doigts les différentes marques d'un passé qui n'a pas dû être facile tous les jours. Des coups ici et là témoignaient de jours houleux, de bagarres en tout genre, et je ne souhaitais pas interrompre cet instant en prenant la parole. Alors qu'elle terminait, elle m'affubla de mauvais menteur. Comme elle avait raison, le mensonge n'était pas ma spécialité, au contraire. Seul le Secret de notre race était relativement facile à garder, alors que nous n'étions même pas censés exister aux yeux des vivants, à part quelques rares "privilégiés".

- Tu ne m'as pas l'air sauvage, enfin, ce n'est pas l'impression que tu m'as donné quand je t'ai aperçue alors que je traversais la rivière. Tu n'as pas essayé de me manger en tout cas, c'est déjà un bon point ! Je ne dois pas être très comestible de toute façon. Être différente, c'est bien oui, mais une part de nous, je crois, doit rester suffisamment neutre pour être accepté. A quoi cela sert-il d'être unique, si cela rime avec seul ?...

Je ne savais pas où allait nous mener cette réflexion, mais je pensais qu'il fallait cultiver sa différence sans en faire un obstacle pour se sociabiliser. Je voulais savoir ce qu'en pensait Cassiopée, peut-être avait-elle un avis bien différent du mien.

Elle réalisa ensuite que je ne me cachais pas pour l'avoir détaillée sous plus ou moins toutes les coutures. Non pas mû par un plaisir pervers et voyeuriste, mais parce que je souhaitais voir, savoir, connaître, comprendre. Mais était-ce moral, convenable d'agir ainsi ? Visiblement, pas vraiment.

- Oh, je ne devais pas ? Je .... je n'y connais rien dans tout cela sur ce qui convient de faire ou ne pas faire. Je t'ai vue nue, je t'ai regardée. Quand tu es retournée faire sécher tes habits, je t'ai regardé de derrière en effet. Désolé si cela t'a mise mal à l'aise. Tu n'as regardé que mon visage toi, même quand je me lavais ? Si tu veux, je ferai la même chose. N'hésite pas à me dire si je commets encore des bourdes, ça risque d'arriver souvent. Et de toi à moi, je ne sais pas vraiment ce que ça signifie, rouler des fesses....

J'haussais les épaules comme signe de mon impuissance à tenter de faire des traits d'esprit dont je ne comprenais même pas le sens. En tout cas elle s'éloigna, désireuse peut-être de couper court à la discussion, ou profiter des derniers rayons du soleil pour se sécher naturellement. N'ayant plus aucun intérêt à rester dans l'eau, je la suivais à quelques mètres de distance, veillant au besoin à ne pas regarder des parties d'anatomie interdite. Pourtant, alors qu'elle m'énonçait le gage qui me semblait impossible à réaliser, sa façon de s'asseoir me dévoilait encore son anatomie intime, que je veuille regarder ou non. Je ne comprenais plus grand chose à la situation, et sautait sur l'occasion qu'elle me donnait en tapotant le sol près d'elle pour m'y asseoir à mon tour.

Je regardais le sable à moitié mouillé, et tentait d'imaginer comment faire un château avec ce matériau, et m'employait, désastreusement, d'accumuler le sable pour en faire un monticule difforme. Le seul château que j'avais eu l'occasion d'arpenter était celui de ma captivité, et je ne tenais pas à cet instant lui rendre cet honneur, fût-il aussi éphémère qu'en sable. Tout en essayant de parfaire mon échec en oeuvre potable, je tournais la tête vers Cassiopée pour lui demander :

- Je n'ai pas froid pour ma part. Comment veux-tu que je te réchauffe. J'ai rencontré quelqu'un qui savait maîtriser le feu, ça aurait été utile pour le coup. Je fais ce que je peux pour ton château, d'ici qu'il devienne le plus grand du monde, tu as plusieurs décennies devant toi ?

Revenant un instant sur ce monticule sableux, je fus surpris par sa question. Pourquoi me posait-elle cette question maintenant, après que je l'ai vue de la sorte pendant tout ce temps ? Fronçant un peu les sourcils alors je tournais ma tête vers elle, je lui répondis en toute honnêteté.

- Comme je te l'ai dit tout à l'heure, j'avais juste décidé de m'arrêter quelques instants sur cette plage, pensant qu'elle était inoccupée. J'étais au milieu de la rivière quand je t'ai vu arriver, et au lieu de rebrousser chemin, j'ai attendu pour voir si tu allais rester ou pas, et c'est là que je t'ai vue te déshabiller. Je ne trouve pas d'autres mots que ceux utilisés tout à l'heure, mais c'était un spectacle stupéfiant. C'était la première fois que j'assistais à cela, je t'ai trouvée très belle, très naturelle. Tu penses que je te veux du mal, ou plus que ce que tu m'as offert ? Je ne te veux aucun mal, crois moi. Et puis rassure toi, en combat singulier, tu dois être plus douée au combat que moi.

Je ne saurais dire si sa question m'avait déçu ou pas, mais pouvais-je lui en vouloir. Les convenances et la pudeur variaient selon les individus, et en temps normal, elle n'aurait peut-être jamais permis qu'on pose son regard sur son corps nu. J'étais le fautif dans l'histoire, elle n'avait rien demandé après tout.

Ami... Ami, ce mot résonnait bizarrement dans mon esprit. Je n'en avais jamais eu, et je doutais fort que ma condition d'Ombre m'autorise à en avoir. Pourtant elle me fixait, et l'espérance qu'elle avait mise dans cette question me toucha. Je lui pris la main pour la poser entre mes deux paumes sablonnées, et lui rendit son regard.

- Je n'ai jamais eu d'amis Cassiopée, pas un seul aussi loin que je m'en souvienne. Le lien le plus fort que j'ai, est avec un animal, pour te donner une idée. Aussi, ce serait un honneur de devenir ton ami, si tu le veux aussi. Si tu juges digne de l'être un pauvre type qui te regarde nue au milieu d'une rivière bien sûr.

Je lui adressais un sourire hésitant, avant de détourner mon regard. Finalement, ce château de sable était un bon prétexte pour faire mine d'être absorbé à la tâche.

- Je ne sais pas ce que l'avenir nous réservera, demain, dans un mois, dans dix ans. Autant profiter de l'instant présent, et faire ce dont on a envie, non ?

Je regardais mon oeuvre éphémère, et grimaçait de honte. Ce château ne pourrait même pas tenir un siège de fourmis si elles avaient décidé de l'attaquer.

- C'est le mieux que je puisse faire du haut de ma grande connaissance en architecture ! Pas sûr qu'il soit habitable par contre. Si je suis tes règles du jeu, ta question était de savoir pourquoi je t'avais regardé tout à l'heure, donc c'est à moi de t'en poser une.

Je réfléchis à ce que je pouvais bien lui poser.

- Tu as déjà aimé quelqu'un, et si oui, qu'est ce que ça fait ?...

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Ven 07 Aoû 2015, 23:04


 
   
 


Pourquoi est ce que j'aimais me battre déjà ? Parce que mes parents avaient fait ça pratiquement toute leur vie ? D'une manière différente certes, mais ils avaient fait évoluer les choses que se soient à petites ou grandes échelles, encore maintenant. Seulement je n'étais pas comme eux, alors qu'ils utilisaient la parole comme arme, je me servais de mes poings pour faire entendre raison. Je n'étais pas la petite femme fragile qu'on aurait voulu que je sois. Une femme qui parle et qui agit ensuite. Seulement ce n'était pas moi. J'avais besoin d'action, je rêvais d'aventure, et mourir pour une cause juste ne m'effrayait. Je n'avais pas peur que l'on me batte parce que j'aidais un vieillard se faisant malmené. Je me fichais de prendre des coups à la place d'un autre, et je me moquais encore plus de toutes ses cicatrices qui marquaient mon corps à présent. J'avais ce besoin intense, presque primitive de régler mes soucis en me battant. J'étais libre, je possédais une liberté absolu presque. Je ne voulais pas, et je n'étais pas dépendante du chemin que mes parents pensaient avoir déjà tracé pour moi. Oui j'allais en souffrir, il allait en souffrir, mais dans notre monde, je n'étais pas la plus à plaindre, bien au contraire. Bon nombres de mes frères et sœurs, souffraient en ce moment, alors que moi je profitais de la vie … Je pris une voix, je l’espérais, douce et chaleureuse pour tenter d’apaiser ses craintes, car s'en étaient.

« Je suis comme ça Wriir … n'aie pas peur pour moi. Si je dois mourir, ce sera parce que je ferais ce que je dois faire, qui me semble juste. »


Je pouvais comprendre ce qu'il ressentait à mon égard car bon nombre de fois, petite, j'avais eu peur de pas voir revenir mes parents de leurs expéditions. J'étais effrayée, paniquée même de ne plus jamais apercevoir leur visage, leur sourire, de plus entendre leur voix. Mais le sentiment qui prédominait tous les autres, était celui de la fierté, pour ce qu'ils étaient, pour moi mais aussi pour les autres. Et puis c'étaient grâce à eux que j'étais celle que j'étais aujourd'hui. C'était eux qui m'avaient enseigné les valeurs qui guidaient ma vie, comme la liberté, l'indulgence, le respect, la gentillesse. Maintenant que j'avais grandi, à mes yeux ils n'agissaient plus … ils n'étaient plus utiles pour ce que je pensais être juste. A mes yeux, ils étaient uniques et cela faisait parti de leur force. Enfant, je voulais à mon tour être unique, cette pensée m'avait suivi durant ma croissance. Être différente représentait pour moi une forme de liberté … différente, mais tout aussi vrai.

« Je suis une Orisha, je veux être libre de tout mouvement, de toute pensée. En étant unique, je suis libre d'agir comme il me plaît de le faire. Personne ne peut  me juger, ils ne peuvent parler de quelque chose qui ne connaisse pas ou qu'ils ne comprennent pas. Ils sont limité par leur connaissances. Tu penses que c'est bête, de vouloir une liberté totale et sans limite ? »

Je rigolais de ma propre pensée, je pouvais passer pour étrange, bizarre, mais je possédais le plus beau de tous les cadeaux que la vie pouvait me faire : la liberté. J'étais perdue dans mes pensées, mais le frisson qui parcourut ma peau, ne me laissa pas indifférente. J'espérais que ma robe soit séché rapidement, car je ne pourrais rester indéfiniment comme ça. Je sentis les poils sur mes bras, se dresser en même temps que la chair de poule gagnait mon corps. Je serrais encore plus fort mes bras autour de mes genoux, pour tenter de me réchauffer. Mais rien ni faisait, soit je restais ainsi, soit je trouvais une activité qui réchaufferait mon corps. Le choix était vite fait. Je me redressais rapidement, lâchais mes cheveux, pour couvrir mes épaules et le haut de ma poitrine.

« Pas besoin de feu, je vais bouger pour éviter de devenir un glaçon. Ca serait dommage, tu n'aurais plus personne pour te tenir compagnie, ou même pour t'offrir un spectacle tel que celui que je t'offre en ce moment. Mais tu as de la chance que se soit moi, c'est vrai, je ne suis pas sûre qu'une autre femme aurait apprécié d'être ainsi observé. N'oublie jamais ça, les femmes ont souvent mauvais caractère, et souvent pour aucune raison. »

J'observais son château de sable, de ma position, je le dominais en étant débout, mais je devais avoir l'air d'un petit animal mouillé et grelottant. Je me dirigeais vers ma robe, que je déposais sur le rocher après l'avoir secoué pour enlever un maximum de grain de sable collés dessus. Le tissu sous mes mains me paraissait rêche et vraiment désagréable. Je regrettait de l'avoir laissé traîné sur le sol, et dans le sable, j'allais le payer plus tard. Je retournais auprès de mon camarade en trottinant pour échauffer mes muscles. Il avait vraiment un château des plus désastreux que j'ai jamais vu, mais c'était en plus d'être drôle, mignon je me rassis à côté de lui, épaule contre épaule et lui montrait comment faire un tour.

« Tu vois, tu prends le sable et tu le modèles comme ça ... »


Alors que je tentais de faire quelque chose de convenable, j'observais son château et ma pseudo tour, et je me mis à partir dans un fou rire incontrôlable. Je pensais pouvoir faire quelque chose de plus … de plus présentable, mais c'était tout sauf le cas. Ma tour ne ressemblait à rien, elle ne tenait même pas droit, une partie c'était déjà cassé la figure. J'avais lancé ce gage, parce que je ne voulais pas avouer celui qui m'était venu à l'esprit la première fois … mais c'était une véritable catastrophe.

« Bon passons, on est nul à ce petit jeu ! »

Alors que j'étais toujours posé contre à son épaule, je posais ma tête contre son épaule pour m'installer un peu confortablement. Était-ce grâce à lui, ou à ce lieu, mais je me sentais bien. Ma tête me semblait vide de tous problèmes pour au moins une journée. Les rayons du soleil caressaient ma peau, et je laissais mes yeux se fermer tout seul, quelques secondes, qui me parurent être des heures, pour profiter de cette instant de bonheur éphémère, certes, mais tellement plaisant. Lorsque je battis des paupières pour m'adapter à la forte luminosité. Je n'avais pas changé de position, mais s'en m'en rendre compte j'avais saisi le bras de Wriir pour le serrer contre ma poitrine tel une peluche.

« Pardon. J'étais tellement bien. »

J'avais beau m'excuser, je ne lâchais cependant pas son bras et le serrer même encore plus fort contre moi. Sa chaleur corporelle était une bien meilleure façon de me réchauffer que de faire de l'exercice. Je repensais alors à sa question. Est ce que j'avais déjà aimé quelqu'un ? Je songeais à ma famille … mais cela ne comptait pas. Je pensais à Ezékiel, mais je ne l'avais jamais vu que comme un ami. Mon seul amis depuis plusieurs années. Nous nous étions sauvé, aidé, amusé, et aimé, mais d'une manière plus fraternel qu'autre chose. Je n'avais jamais été attiré par les hommes qui peuplaient mon village, ou même des hommes que j'avais pu croiser durant mon périple ou durant ma jeunesse. Je devais être de ces rares femmes qui ne tiennent pas à avoir un homme dans leur vie. Pourtant il était chose courante que les Orishas soient assez libéré au niveau sexuel. Je faisais exception à la règle, et Wriir aussi, par la même occasion. Nous n'étions que simples spectateurs du corps humain, nous le découvrions au travers du corps de l'autre. De son côté, Wriir n'avait jamais vu celui d'une femme, pour ma part, j'avais déjà vu celui d'un homme. Souvent par mégarde, je m'étais retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Ce que je savais venais de ce qu'on m'avait raconté, ou de ce que j'avais découvert moi même.

« Tu sais … je m'y connais pas en amour … je n'intéressais pas les hommes, ni avant, ni maintenant. Je suis du genre à les battre plutôt qu'à les embrasser. Mais quand on aime, je pense que  … quand tu es à côté de la personne que tu aimes, tu te sens bizarre, comme chaud mais à l'intérieur de toi … tu as envie de faire plaisir à cette personne, la réconforter, être là pour elle, et surtout la voir sourire. L'amour doit être fort et inconditionnel. Il ne doit te priver de rien, mais au contraire tout te donner sans rien attendre en retour. »

Je pris la main du bras que je gardais tout contre moi, pour le poser juste au dessus de la poitrine, au niveau du cœur. Je voulais qu'il sente les battements de mon cœur.

« Quand tu es avec la personne que tu aimes, tu sens ton cœur s'emballait. Tes joues sont rouges et chaudes, et tu ne peux pas t'empêcher de bégayer. Enfin … c'est de cette manière, que j'imagine l'amour. »

Je lâchais sa main, et déposer un baiser sur sa joue. Je ne savais pas pourquoi. Peut être pour le remercier de tout ce qu'il avait fait pour moi, s'en même s'en être aperçu. Je le remerciais de cette journée passait en sa compagnie. Il avait nettoyé mon esprit de toutes ses mauvaises pensées, et j'espérais avoir pu jouer le même rôle pour lui.

« Merci, Wriir, d'être là. On est ami, alors profitons de cette journée. Alors ma question ... pourquoi tu as choisi le prénom de Wriir, ça veut dire quelque chose de spécial ? »

Je reposais ma joue contre son épaule, enroulais mes bras autour de son bras et me serrais contre lui. Observant le soleil, la surface de l'eau, c'était un cadre magnifique, j'étais chanceuse d'avoir trouvé cet endroit et surtout d'y avoir rencontré quelqu'un comme Wriir.

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Sam 08 Aoû 2015, 00:16

Vu mon âge, du moins celui où j'ai quitté le monde des vivants, je ne pouvais pas me targuer de faire preuve d'une grande sagesse. Ma captivité m'avait d'ailleurs privé de bon nombre d'expériences nécessaires à la compréhension de ce qui m'entourait. Aussi, étais-je sûrement le moins bien placé pour dispenser des conseils à autrui. Le seul avantage que j'avais peut-être était ce regard si décalé de la réalité, qui donnait une autre perspective que celle dont on avait l'habitude d'avoir.

Quand j'entendais Cassiopée défendre avec conviction ses principes, je ne pouvais pas l'en blâmer. Il était toujours préférable de vivre avec un but, qu'errer sans objectif dans la vie. Mais dans son cas, j'avais l'impression que ses convictions l'aveuglaient presque de toutes les autres choses, de la plus banale à la plus importante.

- Cassiopée, tu as pu remarquer à quel point ce monde m'est totalement étranger. Pourtant, en t'écoutant tu ne donnes pas l'impression d'avoir peur de la mort, si elle venait à arriver alors que tu défends tes principes. Laisse moi te dire ceci : crains là. Non pas de cette peur qui t'empêche de bouger, d'agir, mais cette crainte qui te fait réfléchir un tant soit peu avant d'agir, et qui te permet de rester en vie, ou en un seul morceau. Pourquoi ? Tu pourras ainsi sauver bien plus de personnes tant que tu seras en vie, qu'une fois morte et enterrée.

Je répugnais aussi à l'idée de la savoir morte, elle, cette inconnue d'il y a quelques heures encore, et dont on avait partagé bien plus j'en étais sûr, que bon nombre de relations amicales de longue date.

Ses convictions étaient fortes, pas le moindre doute là dessus. Comme moi, elle chérissait la liberté, mais à un stade encore supérieur au mien. J'avais tout perdu, elle n'avait rien à perdre, là était notre différence. Je secouais légèrement la tête de négation alors qu'elle m'interrogeait sur la notion de liberté totale.

- La liberté totale n'existe à mon sens que tu ne rencontres personne. Car plus tu seras entourée de monde, plus ta liberté risquera d'entrer en conflit avec celle d'un autre. Peux-tu blâmer celui qui estime avoir la liberté totale de frapper quelqu'un de plus faible que lui, sans restriction, sans raison ? Tu vas t'opposer à lui, et donc à sa liberté. Tu le prives de ce que tu prônes, parce que ta notion de liberté diffère de la sienne. Je pense que la notion de liberté doit être dépendante de celles du respect et du libre arbitre. "Ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'il te fasse".

Je la regardais toujours fixement, ne pouvant me détacher de ce regard bicolore et qui d'une certaine manière me laisser pénétrer son âme.

- Tu mérites quelqu'un qui puisse te combler, quoi que tu en penses. Une personne qui te comprenne, te soutienne, t'épaule, mais te tempère aussi. Utilise tes forces pour défendre tes idéaux, mais ne donne pas à la Mort une raison de t'enlever à ce monde sans que tu aies goûté à ce que le destin t'a réservé. Fuis la solitude, elle n'est pas bonne compagne, crois moi.

Je me surprenais à tenir pareils propos. Vu mon rang au sein des Ombres, nous étions peu surveillés, et tant que nous remplissions régulièrement notre funeste travail, nous n'étions pas ennuyés outre mesure. De plus, rien ne m'interdisait de redonner l'espoir à quelqu'un, au lieu de le pousser à commettre l'acte interdit. Même si l'idée de voir Cassiopée rejoindre les rangs des Ombres, et passer l'éternité avec elle m'avait effleuré, je n'aurai pas été pire ordure en lui infligeant cela.

Visiblement, le froid commençait à percer les défenses de mon interlocutrice, et elle se releva pour se réchauffer par le mouvement. Elle piétinait sur elle-même, mais le résultat ne semblait guère probant. Je ne ressentais pas du tout l'effet du froid, insensible à tout ce qu'un être vivant pouvait craindre des éléments. Tournant ma tête dans sa direction, l'axe de mon regard tombait nez à nez avec son entrejambe, à peine à une trentaine de centimètres de mon visage.

- Je veux bien faire attention à ce que je dois regarder Cassiopée, mais avoue que tu me tentes à regarder là où il ne faut pas non ?

La situation était assez comique en soi, deux novices à la découverte de l'autre. Elle revint avec sa robe, mais contrairement à ce que je pensais, ne la mit pas sur elle, mais sur un rocher, la secouant pour en enlever le sable tenace. Elle se colla alors contre moi, et m'expliqua comment faire un château digne de ce nom. Je la laissais faire, regardant comment elle s'y prenait pour apprendre la prochaine fois que je serai amené à en faire un - même si je doutais que cela arrive un jour à dire vrai - . Haussant un sourcil, je finis par me demander si elle était plus douée que moi, et à entendre son fou rire, je compris que non. Elle était belle quand elle était heureuse, et je préférais la voir ainsi que quand elle me parlait de mort au combat.

Sa tour dégringolant plus vite que mon château-tas, elle finit par abdiquer et se lova contre mon épaule. Je la regardais faire, ne sachant pas trop comment réagir à cela, et décidai de rester immobile, la laissant s'installer de la façon qu'elle jugerait être la meilleure pour elle. Elle me saisit alors le bras, l'enveloppant des siens en le serrant.

Finalement, bien que nous étions deux, je laissais vagabonder mon esprit dans cet havre de repos. Mes tourments ne cessaient jamais vraiment, mais en cet instant, ils semblaient plus enfouis, plus sourds. Ils n'en reprendraient que de plus belle après, mais c'était sans importance. L'important, c'était que Cassiopée se sente bien.

- Ne t'excuse pas, je t'offre mon corps temporairement pour ton confort, je ne suis pas frileux, je ne sais pas si je suis confortable par contre.

Elle finit par se confier sur son passé, suite à ma question. Je voulais savoir ce que ça faisait d'être amoureux, de ce sentiment que j'entendais ici et là mais toujours de façon différente. Certains en parlaient comme un plaisir charnel, d'autres comme une communion de l'esprit et de l'âme, d'autres encore comme un centre d'intérêt commun plus fort que le reste, mais je voulais connaître sa version de l'amour. Passant ma main libre sous sa chevelure, je démêlais ses cheveux du sable qu'ils contenaient, tout en caressant sa nuque. Je l'écoutais silencieusement, ne voulant sous aucun prétexte l'interrompre, et briser ce qu'elle avait sur le cœur.

L'amour influait sur le physique, il accélérait les battements du cœur, faisait faire des choses insensées, te fait te dépasser pour celui ou celle que tu aimes. Je comprenais mieux maintenant les regards qu'il m'avait été permis de capter, entre deux êtres amoureux. Une compréhension silencieuse, une complicité, une complémentarité. Elle posa ma main sur son cœur, là où elle se trouvait quelques dizaines de minutes encore. Je me concentrais sur le rythme, que je trouvais anormalement élevé compte tenu de notre absence d'effort physique. Je la regardais un instant, cherchant à comprendre la raison, alors qu'elle me décrivait les caractéristiques de ce qu'elle avait en ce moment même !! Le cœur qui s'emballait, les joues rougies ! Non, ce n'était pas possible, et je balayais cette idée saugrenue de la tête.

Elle me déposa alors un baiser sur la joue, et j'en restais coi. Jamais on ne m'avait embrassé de la sorte, même si ça n'était que la joue. Une telle marque d'affection me laissait sans voix. En temps normal, tout cela m'aurait laissé insensible, mais mes réactions du temps où j'étais encore vivant réagirent à ma place, et je sentis le rouge aux joues monter.

- Oh .... on ne m'avait jamais embrassé .... Je touchais doucement du bout des doigts l'endroit où ses lèvres s'étaient posées quelques secondes auparavant, et je n'en revenais toujours pas de ce qui venait de se passer. Merci Cassiopée, merci ... Et merci de m'avoir donné ta vision de l'amour, tu évites au gage d'avoir à faire une tour de château digne de ce nom !

Elle me remercia à son tour, d'avoir été là en cet instant, où le temps semblait s'être figé pour laisser de côté nos soucis respectifs. Si seulement elle avait conscience de ce qu'elle m'offrait, elle comprendrait que c'était à moi de la remercier, et non l'inverse. Jamais je ne pourrai lui dire qui j'étais réellement, ce que j'étais réellement. La Mort peut être douce, ne disait-on pas ? En cet instant, je voulais n'être que Wriir d'avant mon suicide, un être vivant banal, qui ne comptait pas sa chance d'être tombée sur une femme comme elle. Je méritais bien ce bref instant de paix !!

- Pendant que je t'explique l'origine de mon nom, laisse moi passer derrière toi, ça m'évitera d'être à côté de toi quand tu connaîtras d'où il vient. Je pense que tu ne connaîtras jamais quelque chose de plus ridicule que ce que je vais m'apprêter à te dire.

Me détachant de son étreinte, je passais derrière elle, passant mes jambes de chaque côté d'elle, et rabattant sa chevelure vers l'avant, me laissant son dos nu à disposition.

- Mon geôlier ne m'a pas donné de nom. J'étais ... "l'esclave". A quoi bon donner un nom à un objet après tout. C'était ce qu'il devait sûrement penser en me regardant.

Tout en me lançant dans mes explications, je posais mes paumes de chaque côté de sa colonne, cherchant du pouce les endroits sensibles innervés. Je finis par les trouver, et y apposait une pression en bas de la nuque tout en opérant un léger mouvement circulaire. C'était finalement bien plus facile à faire sur quelqu'un d'autre que quand j'étais dans ma cellule. Si elle était constituée comme moi, elle devrait vite sentir ses muscles se détendre, et une vague de bien-être affluer en elle.

- Pendant longtemps, je n'avais moi-même pas l'utilité de me donner un nom. Je ne pouvais parler à personne, je ne voyais personne. Puis j'ai fait une rencontre inattendue.

Mes doigts entouraient à présent son cou, mes pouces étant remontés jusqu'à la naissance de sa chevelure, pour ensuite les éloigner jusqu'aux épaules. Je sentais les nœuds sur chacune d'entre elles, et j'imaginais bien ce qu'elle devait vivre chaque jour pour être tendue de la sorte.

- Cette rencontre, ce fut une fouine, tu sais, l'animal. Tu te demandes bien où je vais en venir n'est ce pas ? C'est là que le ridicule intervient.

Je descendais le long de ses bras, avant bras et mains, me collant contre son dos pour y parvenir, avant de faire le chemin inverse, mes mains entourant ses membres pour les délier de toute cette tension accumulée.

- C'était mon seul rayon de soleil pour ainsi dire, la seule présence qui me permettait de continuer à me battre. Et je ne sais pas si tu as déjà entendu une fouine crier, hé bien "Wriir" est ce qui y ressemble le plus. Et avant que tu ne me regardes d'un air incrédule, je t'assure que mon nom vient de là. Tu peux éclater de rire si tu veux maintenant, je ne t'en voudrais pas.

Je terminais mon massage par le dos, descendant le long de sa colonne vertébrale, m'arrêtant juste au dessus de la naissance de ses fesses, n'osant pas braver la limite qu'elle m'avait laissé sous entendre tout à l'heure.

- J'espère que ça t'a plu, l'explication comme le massage, je suis resté sage sur les endroits à masser j'espère. A force de prendre des coups, je sais où il faut agir pour que ce soit efficace, mais certains endroits sont assez ... hé bien, c'est ce que tu me reprochais de regarder on va dire. Je peux m'occuper aussi de tes jambes si elles sont lourdes.

J'attendais sa réponse avant d'obtempérer ou pas. Il fallait déjà qu'elle ait apprécié le premier massage, et surtout qu'elle me fasse confiance pour la suite. En attendant, c'était à mon tour de lui poser une question.

- Si on te donnait l'occasion de réaliser un souhait, n'importe lequel, là tout de suite, qu'aimerais-tu avoir pour qu'il devienne réalité ?

2189 mots.
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Sam 08 Aoû 2015, 18:19


 
   
 

Je ne répondis pas à ses paroles sur le fait de faire attention lors de mes batailles. Il était vrai que parfois je prenais des risques inconsidérés, j'étais imprudente, et dangereuse pour moi même, … ce qui me valait de me retrouver encore plus empêtrée que je ne l'étais déjà. Je savais que je finirais par perdre la vie à vouloir jouer les sauveuses, les héroïnes. Mais je pouvais pas faire autrement. Je comprenais son point de vue, et je savais au fond de moi qu'il avait en parti raison … voir complètement raison. Mais comment modérer mes actions ? Comment faire pour être attentive aux malheurs des autres, les aider et ne pas encourir de trop gros risques ? Attendre trop longtemps c'était laissé les autres souffrir plus longtemps. Je ne pouvais pas espérer pouvoir sauver le monde entier de ses blessures, et de ses failles et penser être à l'abri du moindre petit danger. Nos ancêtres avaient accomplis des taches bien plus ardus que les miennes, et ils étaient mort en héros, pour sauver notre peuple. Peut être étaient-ils jeune, peut être avaient-ils une famille, une vie, mais leur devoir était passé avant tout le reste. Moi aussi j'étais jeune et je ne voulais pas laisser mes parents perdre leur fille unique. Seulement mon devoir, et ma volonté prédominaient le bon sens, et la sécurité. Ceci expliquait aussi mon impulsivité, et ma ténacité à ne pas abandonner. J'étais une guerrière, qu'on le veuille ou non, qu'on le pense ou non, et je serais reconnue en tant que telle. On aurait pu penser que j'étais têtue, voir idiote de croire à idéologie pareil, mais tel était ma vie. Elle avait été construite ainsi, et je ne pouvais changer quelque chose d'ancré. Je comprenais les avis, j'acceptais tout … ou presque. Les critiques que l'on me faisait devait être constructive et non gratuite, et je savais que Wriir ne faisait pas cela pour me blesser mais plus pour m'aider. J'avais une vision de la vie que l'on aurait pu qualifier d'étriquer. Il me fallait ouvrir les yeux sur le monde, et sur ses possibilités. Moi qui me croyait libre de toute pensée, je découvrais que j'en avais oublié une partie. Pouvais-je être libre, totalement et sans limite, sans empiéter sur la liberté des autres ? Ma notion de liberté se réduisait à ce que j'en avais appris, à ce que j'avais vu. Je nous voyais comme les être libres, qui avaient mérité ce terme et ses propriétés … mais je n'avais jamais songé aux autres, pas de cette manière en tout cas. A cet instant, je sentis les traits de mon visage se serrer, mes mâchoires se crisper, et mon estomac se tordre. Pour la première fois, on m'ouvrait les yeux. On m'apprenait quelque chose. Dans un murmure, je répétais sa phrase, comme si la dire la rendait plus réelle, et plus compréhensible.

«  Ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'il te fasse. »


J'avais été d'un égoïsme sans nom … sans m'en rendre compte, je faisais du mal aux autres d'une certaine manière … ou j'avais pu leur en faire. Est ce que j'étais meilleure que les autres ? Sur certains points peut être, mais il y avait des choses dont je ne devais pas être fière. Je ne pouvais pas penser conseiller notre chef, l'aider, l'épauler, ou même simplement jouer un rôle pour les Orishas, si je ne comprenais pas cette phrase dans toute sa splendeur. Oui j'étais libre, mais à quel prix ? Cette phrase tournait en boucle dans ma tête, encore et encore, j'essayais de reprendre une certaine constance et je crois y être arrivé. Il me fallait plaisanter, pour changer de sujet, seulement ce n'était qu'une façade, cette simple phrase tournerait encore et encore dans ma tête, cette nuit lorsque je tenterai de m'endormir. Absorbé par mes pensées, je ne me rendis compte de la vue que j'offrais au jeune Wriir, que lorsqu'il me le fit remarquer. Je n'étais pas pudique, le corps humain était une des plus belles créations, je ne devais donc pas avoir honte de ce j'étais, ni de comment j'étais. Mais il y avait quelque chose d'assez … perturbent à offrir un tel spectacle. Je retins le petit rire qui tenant de franchir mes lèvres, je ne pouvais clairement pas jouer ma timide dans un moment comme celui-ci. Je donnais une tape sur la tête de Wriir, et capter son regard.

« Regarde avec un peu plus de discrétion la prochaine fois, mon petit Wriir. Et puis tu m'offres le même spectacle à ce que sache. »

Je jetais un coup d’œil vers le bas de son corps, affichant un petit sourire narquois sur le visage. Il me voyait le regarder dans son intégralité pour la première fois. Après tout j'étais une femme, il n'y avait pas de mal à regarder un corps nu lorsqu'il vous était présenté, si ? Pourquoi me priver de quelque chose que l'on m'offrait ? Bon d'accord, il n'était pas vraiment conscient, ou il ne savait pas que ces choses ne se faisaient en général pas … mais, d'une certaine manière, il était consentant, je ne pouvais que l'admirer et profiter de ces quelques instants de nudité masculine.

« Et puis, est ce qu'on peut parler de la taille … parce que là quand même ... »

je laissais ma phrase en suspens … je laissais planer le doute, sur ce que je pensais réellement, et tirait la langue en signe de moquerie, mais c'était un trait d'humour gentilé. Je ne l'insultais en aucune manière, je me jouais simplement de lui, en toute amitié.

« Je rigole … ou peut être pas. »

Alors que j'étais déjà revenue me mettre près de lui, il vint se poster derrière moi. Ok là, je ne pus clairement pas m'empêcher de rougir comme une tomate. Je sentais un feu intérieur me consumer, m'engloutir de ses flammes. Je pouvais sentir sa peau contre la mienne, ses mains passer sur mes bras, sur mes avants bras, je n'arrivais pas à rester concentré plus de quelques secondes. Mes yeux se fermèrent tout seul, je profitais de son massage. Mes muscles se détendaient un à un, ses doigts me donnaient la chair de poule, et le soleil complété ce petit tableau, en échauffant encore plus mon visage. S'en m'en rendre compte, je me collais encore plus à lui, pour lui permettre d'atteindre le bout de mes mains. Je ne préférais même pas songer à quelles parties de nos corps étaient en contact, mon cerveau était déconnecté de la réalité. J'écoutais son histoire d'une oreille distraite, je tentais de garder la main sur la réalité … d'écouter, d'enregistrer tout ce qu'il me racontait. Les seuls mots qui réussirent à franchir mes lèvres, furent des « hum ». était-ce de plaisir, du fait de son massage, ou pour acquiescer à tout ce qui me disait. Je n'en étais moi même pas très sur. Mes lèvres étaient entrouvertes, mon souffle rapide. Avoir les yeux clos, me permettait de ressentir plus de chose … que je ne saurais expliqué. Et même si la tache se révéla ardu, je parvins à comprendre tous les mots qui sortirent de sa bouche. L'origine de son nom, une partie de ce qu'il avait vécu. Et même si à cet instant, je me sentais en paix, et totalement détendu. Une partie de moi même, ne pouvait s'empêcher de penser à celui qui se trouvait derrière moi, petit. Qu'avait-il donc vécu ? Avait-il souffert la martyre ? Avait-il pensé à se donner la mort pour abréger sa peine ? Comment était-il sorti de tout cela ? J'étais peiné d'entendre ses mots. Ainsi lorsque son massage et son discours fut fini, j'essuyais rapidement du bout des doigts, une larme coulant le long de ma joue. Je restais dans la même position pour ne pas lui laisser voir mes larmes. Je ne voulais pas être faible devant lui, je voulais être forte. Et être forte signifiait que je ne devais pas pleurer.

« Je suis désolée Wriir … Pas que tu es rencontré ton ami ou que ton nom vienne de son cri … non désolée que tu es vécu ça, cet esclavage … Ou est elle à présent ? Elle n'est pas avec toi ? »

je penchais la tête en avant, et laissait mes cheveux venir cacher une partie de mon visage. Je jouais avec quelques mèches avant de continuer.

« Et puis c'est un beau prénom. Mes parents m'ont appelé Cassiopée parce le prénom de ma mère est Cassandre, ils ont voulu perpétré la tradition ou je ne sais quel bêtise et … voilà Cassiopée est née. Pas très originale comme histoire. J'adore mon prénom, mais il ne me correspond pas tellement. Quand tu l'entends, tu te dis, waouh la femme qui le porte doit être magnifique, élégante, d'une douceur absolu… et quand tu me vois … et bien tout perd de son sens. Je pense que mes parents espéraient avoir une petite poupée, ou quelque chose dans ce genre là … mais c'est pas ce qui est sorti. Je sais pas ce que tu as vécu, et je veux pas le savoir … sauf si tu as envie de me le raconter bien sur … mais je suis contente d'une chose à propos de ton histoire … c'est qu'au moins on a eu la possibilité de se rencontrer. C'est déjà pas mal. »

Une ombre passa sur mon visage, je sentis le soleil perdre de sa vigueur, et de sa clarté, quelques nuages venaient gâcher le moment. Ils n'étaient pas annonciateur de pluie, ou d'orages, mais ils faisaient baisser de quelques degré la température. Je me levais non sans essayer de cacher la vue de son fessier, à Wriir, à l'aide de mes mains.

« Ne regarde pas, hein. »

Je saisis ma robe et la passait en vitesse pour couvrir mon corps nue depuis … un moment déjà. Elle avait eu le temps de sécher, mais malgré mes efforts je sentais toujours du sable me coller à la peau et s'infiltrer dans les plis de mon habit. Je me saisis des affaires de Wriir et lui les amenait.

« Je te raconte pas ce qui risque de se passer, si des gens nous trouve ici. Deux jeunes nues, sur la plage, le tableau est vite tracé. »


Je lui lançais un énième clin d’œil, j'étais vraiment d'humeur taquine aujourd'hui, et lui chuchotait quelques mots, ma bouche se collant presque sur son oreille. Quelques une de ses méches vinrent me chatouiller le visage au passage.

« On aura d'autres occasion de se voir nu … j'en suis certaine. »

Je posais mes mains sur son torse et le poussait afin de le faire tomber dans le sable. Je rigolais de ma propre plaisanterie et affichait un sourire innocent. Je lui laisser le temps de se rhabiller, et en l'attendant, je me dirigeais vers la rivière pour laisser mes pieds y tremper. J'adorais cette sensation, et je ne m'en lassais jamais. Je passais mes mains dans mes cheveux pour tenter de les démêler et songer à sa question, ainsi qu'à celle que j'allais bien pouvoir lui poser. Un souhait, la maintenant ? Un seul ? Comment choisir ? Même si ce n'était qu'un jeu, je prenais cela très au sérieux.

« Ta question est vachement compliqué … je devrais dire … que je souhaiterai être une grande guerrière reconnue, que j'ai sauvé des gens à n'en plus savoir le nombre … mais en même temps … là tout de suite … je pense que j'aimerai beaucoup être chez moi, ne serait-ce que pour quelques heures. Pour manger avec mes parents, regarder les étoiles avec mon père, laisser ma mère me parlait des hommes … et puis aller me promener en forêt avec Ezékiel. Il me manque beaucoup. Il est un peu comme un petit frère … il me comprend, m'accepte comme je suis … il est un peu comme toi en faite. Vous vous ressemblez beaucoup, pas physiquement mais dans votre manière d'être. C'est un humain, et il est celui qui a égayé ma vie en quelque sorte ... Même si je pense qu'il doit être très en colère en ce moment. Je suis partie sans lui, et sans lui dire au revoir. Hum … je suis égoïste finalement.»

J'essayais de garder le sourire, mais parler d'eux … me faisait souffrir. J'avais voulu jouer la grande, partir à l'aventure mais ils me manquaient, tous les jours … j'espérais pouvoir les rendre fier de moi, même si je leur avais menti.

« Et toi Wriir, qu'est ce que tu voudrais là tout de suite, maintenant ? »


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Sam 08 Aoû 2015, 20:26

J'espérais ne pas avoir lassé, ennuyé voire même vexé Cassiopée avec mes théories sur la liberté alors que j'en avais été privé toute ma vie, et même dans la mort. Je n'étais pas un donneur de leçons, loin s'en faut, mais j'avais l'intime conviction que le chemin qu'elle arpentait comportait plus de risques que de résultats, et que si son rêve était d'influer sur l'avenir de notre .... de sa race, alors elle devait mieux jauger et analyser les priorités pour le bien commun.

Je l'entendis répéter ma phrase sur la liberté propre en opposition à celle d'autrui, et m'attendait à une réponse de sa part, mais non, ce fut les seuls mots qu'elle prononça à ce sujet. Autant ne pas insister dans ce cas.

Au lieu de cela, se levant et m'exhibant presque ses parties intimes devant le visage, j'eus pour seule réponse à mon honnêteté une tape sur l'arrière du crâne, me forçant à basculer la tête en arrière pour la regarder dans les yeux.

- Je t'offre le même spectacle ? Je me suis assis là où tu m'as demandé d'être. Je n'ai pas souvenir avoir été aussi proche de toi debout quand tu étais assise, si ?... Et quoi donc la taille ? Je regardais dans la même direction que le regard de Cassiopée, et ne voyait pas où elle voulait en venir. Y'a un problème avec la taille, je ne comprends pas...

Si j'étais totalement inexpérimenté à propos de l'anatomie féminine, je n'avais pour point de comparaison chez les hommes que mon propre corps. Autant dire aucun. A en juger par le regard amusé, et la langue tirée de Cassiopée, je ne devais pas rentrer dans les standards classiques des mâles. Je n'étais plus à ça près d'un autre côté.

Finalement, je n'étais pas mécontent de passer derrière elle, et avoir eu l'idée de la masser. Cela m'évitait de lui donner la vue sur ce problème de taille qui me laissait perplexe, et aussi éviter son regard qui ne tarderait pas à se charger d'incrédulité, et de rire ou de pitié une fois qu'elle aurait entendu mon histoire sur mon nom.

Je m'appliquais en tout cas à raconter du mieux que je pus l'origine de "Wriir", mais également de dénouer ses muscles qui semblaient figés dans la pierre depuis des temps immémoriaux. Bien qu'elle s'estimait sauvage, sa peau n'en restait pas moins assez douce, assez féminine en comparaison de la mienne. J'avais grâce à l'illusion d'Edel enlevé le trou béant qui m'avait fait sortir les entrailles, mais je n'avais que peu modifié le reste. Comme si je voulais qu'un vestige authentique de mon passé subsiste. En fin de compte, je ne vieillirai jamais à présent.

- Tu ne détends jamais toi n'est ce pas ? Quand j'étais retenu captif, j'ai été obligé de me "soigner" par mes propres moyens, quand je retournais dans ma cellule dans la nuit. Si j'étais trop endolori au petit matin, le calvaire était encore pire. Au moins je sais me servir de mes dix doigts pour ça !! J'espère que je te fais de l'effet en tout cas, je te trouve bien silencieuse tout à coup.

Alors que mon massage s'achevait, elle s'excusa de ce qui m'était arrivé par le passé. Je l'enlaçais par derrière, alors qu'elle m'interrogeais sur mon animal.

- Oh, la fouine ? Non, elle n'est pas avec moi cette fois-ci. Elle est assez autonome. Si nous avons l'occasion de nous revoir après cette journée, je te la présenterai. Mais c'est une peureuse à toute épreuve, c'est la spécialiste pour déguerpir à toute vitesse..

La fouine ne pouvait pas voyager dans les Ombres comme moi, aussi elle m'attendait non loin du Royaume, qui ne l'inspirait guère, mais qui était par défaut mon chez moi. Elle ne craignait pas grand chose, en tout cas pas plus qu'ailleurs dans ce monde.

- Un beau prénom, Wriir ? Ne sois pas trop gentille avec moi Cassiopée, ton prénom a le mérite de l'être. Il s'agit juste pour moi de la transcription du cri que la fouine faisait quand elle voulait attirer mon attention. Rien de plus, j'avoue que j'aurai dû être plus imaginatif à ce moment-là, mais c'est comme tout, on finit par s'y habituer.

Je l'écoutais me raconter l'origine du sien, mais je ne connaissais malheureusement pas l'étymologie, les légendes, les traditions liées à certains prénoms. Aussi le lien entre Cassandre et Cassiopée m'était totalement inconnu.

- Pourquoi te dénigres-tu ainsi ? Je ne suis certes pas le mieux placé pour fixer des règles sur ce qu'une femme doit être ou pas, mais à mes yeux, tu es magnifique, élégante et d'une douceur infinie. Et je ne dis pas cela pour te faire plaisir. Depuis que nous nous sommes rencontrés, tu aurais pu être désagréable, méchante, violente devant un inconnu qui te regardait alors que tu te lavais. Tu n'en as rien fait. Tu as cherché à me connaître, même ton gage était plus gentil que tu ne l'aurais fait si cela avait été une autre personne que moi. Pour rien au monde je ne te remplacerai par quelqu'un d'autre en cet instant.

Visiblement, elle se contenta des parties que j'avais de mon propre chef massé, et sans réponse de sa part, je jugeais bon d'en arrêter là. Les heures passant, le soleil déclinant, elle alla chercher sa robe et mes affaires, se levant avec pour la première fois, une certaine pudeur sur son anatomie.

- D'accord, je ne regarde pas. Je baissais mon visage, fixant un point imaginaire vers le sable, en attendant qu'elle soit dans une tenue qu'elle jugera plus décente.

- A moins que ce ne soit interdit, je t'avouerai que je m'en fiche un peu de ce que pourraient penser des personnes venant ici, et nous voyant ainsi. Je serai plus embêté par contre si cela te gênait qu'ils te voient nue. Je les ferai partir, du moins j'essaierai.

Ce qu'elle me murmura me surprit, sans que je ne sache vraiment s'il y avait un sous entendu caché. Son regard, son attitude tendaient à le laisser croire, mais je ne savais jamais trop quoi penser dès qu'on sortait des sentiers battus. Et en l'espèce, nous étions dans une vraie jungle d'incompréhension.

- Je me forcerai à te fixer droit dans les yeux dans ce cas, promis. La voir les mains sur les fesses pour ne pas me donner ce spectacle ne devait pas être forcément des plus agréables pour elle pour se déplacer.

Je me fis tomber à la renverse alors qu'elle riait de ce qu'elle venait de dire. Ah ! Elle plaisantait, je me disais bien ! Et pour confirmer cela, elle me tendit mes habits, me laissant m'habiller alors qu'elle se dirigeait de nouveau vers la rivière.

Je m'exécutais, me vêtant complètement avant d'aller la rejoindre, et l'imiter en trempant mes pieds dans l'eau.

- N'attrape pas froid, ça va vite se refroidir je crois.

Je l'écoutais alors me raconter son vœu, et lui adressai un sourire alors qu'elle jugea ma question compliquée. Après tout, personne n'avait indiqué dans les règles que les questions devaient être simples non ? Elle avait beau eu partir, dans des circonstances que j'ignorais cependant, elle n'en restait pas moins nostalgique de ses proches, de sa famille. Le timbre de sa voix s'emplissait de regret, de tristesse, et je regrettais d'avoir posé cette question. J'avais pensé bien faire en jouant sur le côté voeu à exaucer, mais je n'avais finalement fait resurgir que de la mélancolie chez elle.

- Tu n'es pas égoïste, même si tu aurais pu laisser un petit message explicatif. Tu as fait des choix, et tu les assumes. N'oublie pas qu'il n'est jamais trop tard pour réparer nos erreurs, ou expliquer nos choix. Je suis sûr que tu le reverras, cet Ezekiel, et après quelques minutes de reproches, vous allez tomber chacun dans les bras de l'autre. Enfin, j'imagine bien la scène ainsi en tout cas.

Quelle ironie du sort, en entendant le prénom de son meilleur ami. Il s'agissait aussi de l'une des deux divinités que les Ombres vénéraient. Était-ce une coïncidence, un coup du sort, une douce ironie qui me frappait en plein visage, comme pour me rappeler ma condition actuelle. Y penser ne changerait rien à la donne, et puis, cet Ezékiel n'était de toute façon pas là pour me hanter un peu plus l'esprit.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me rende la pareille, et me pose finalement la même question que moi. Contrairement, ce n'était pas tant la réponse à trouver qui était compliquée, mais l'impossibilité d'avoir à le dire. Je voulais vivre, tout simplement, avec mes forces et mes faiblesses, mais surtout avec un corps et un cœur réel, où ma peine pourrait se mêler à une véritable joie, où je saurais apprécier des plaisirs éphémères comme celui que nous vivions en cet instant. Oui, vivre, mon rêve pouvait se résumer en ce seul verbe.

Errant dans mes pensées, le silence commençait à durer, et je dus un peu contraint et forcé prendre la parole pour donner une réponse passable.

- Je n'ai pas d'aussi grandes ambitions que toi Cassiopée, je le crains. Maintenant, en cet instant, j'aimerai que cette journée se ne termine jamais, que nos soucis, nos peurs, nos problèmes ne puissent jamais franchir cette rivière, et que nous puissions nous laisser aller à tout ce dont on a envie, sans craindre un retour de bâton.

Je ne mentais pas en lui disant cela, je le pensais vraiment. C'était impossible, et bientôt cette bulle de quiétude finirait par éclater. Contrairement à ce qu'elle pensait, même sur un ton amusant, je n'étais pas certain que nous nous revoyions un jour, nus de surcroît. J'avais beau eu la voir sous presque toutes les coutures, ça me manquerait d'une certaine manière. Elle avait été la première, finalement.

- Tu ne fais pas preuve d'une grande imagination côté question, si tu piques les miennes ! La fatigue commence à te ramollir l'esprit ma chère Cassiopée ? A moins que mon massage a brisé tes défenses et que tu es molle comme ta tour de château ?
Je me demande si ça ne vaudrait pas un gage ça .... Qu'en dis la chef des règles, hmm ?


Je lui souriais de nouveau, lui donnant un petit coup d'épaule contre la sienne. Je m'allongeais ensuite à même le sol, regardant l'immensité du ciel au dessus de ma tête, laissant pour un temps la vie aquatique troubler les eaux de la rivière.

- Sans faire les rabats-joie, je crains que nos chemins, demain, se sépareront. Tu crois qu'on se reverra Cassiopée ? Enfin ... peu importe, que ce soit le cas ou pas, profitons au maximum de cette fin de journée tu veux bien ?...

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Une éternité au fil de l'eau [Cassiopée & Wriir]

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