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 Le compte à rebours (PV Cassiopée)

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Dim 04 Oct 2015, 13:44

Ils étaient arrivés par bateau, trop épuisés de leur précédente aventure et avait trouvé une auberge plus loin, tranquille, où ils avaient passé une nuit de repos bien mérité. Puis ils avaient décidés de repartir une fois encore car il y avait un lieu que l'ange voulait absolument revoir, un lieu où il avait entendu des rumeurs qui l'intriguait.
Un blond en blanc, un brun en noir, deux parfaits opposés qui faisait se retourner plus d'un marin ou d'un passant, revenait pour trouver un navire en partance pour le continent naturel. Ils y étaient souvent, mais de temps à autre revenait ici pour que l'ange prenne des nouvelles de son peuple. Dans ces cas, il laissait pour un jour ou une demie-journée son ami et retournait par les airs à la citadelle blanche.

Deux yeux verts scrutaient les nombreux vaisseaux rangés parfaitement où grouillait une foule impressionnante, pour décharger les marchandises, en charger, pour laisser débarquer les passagers et embarquer certains autres. Fascinait par tant d'animation, Zéphiel saisit son compagnon par le bras un instant en observant la mer s'agitait faiblement au grès du vent.

- Quelque chose te tracasse mon ange ?

Deux rubis, flamboyant comme jamais, une attention toute particulière pour sa chose précieuse. Quand il lui avait saisit le bras il s'était d'abord tendu, prêt à en découdre avec n'importe qui, puis en l'ayant observé une seconde se demandait ce qui se passait dans sa petite tête.
Zéphiel sourit distraitement tout en lui répondant sur un ton évasif.

- Oui, quelque chose au loin, comme une ombre. Elle traîne sur l'horizon, j'ai peur qu'un bateau ai un soucis.
- Tu imagine des choses, et quand bien même, ce n'est pas notre problème, tu voulais retourner au continent naturel.
- Je sais, je voulais aller au rocher… mais, j'ai un…
-… mauvais pressentiment, hm ?
- Oui.

Méphisto avait coupé son compagnon, il le connaissait parfaitement, bien que ça ne fasse pas si longtemps que cela qu'ils voyageaient ensemble du moins, au yeux de la vie d'un immortel. Regardant à son tour l'horizon, il vit l'ombre dont parlait son ange et serra les dents. Encore une fois ils se mettraient en danger pour sauver la vie d'innocents. Il commençait à en avoir sa claque, ne pourraient-ils pas pour une fois tuer quelqu'un ? Ne pouvait-il pas assouvir sa soif de sang une fois de temps en temps ?
Baissant son regard, Zéphiel le tira vers le bord de la route du port où un homme dans une petite barque criait et gesticulait sans s'arrêter pour se faire remarquer. Plusieurs personnes vinrent, attirer par le bruit et de plus en plus, car la foule attire la foule. L'ange et le démon observèrent l'homme rapidement. Il était dans un piètre état, trempé et semblait au bord de l'épuisement.
Le démon regarda tous les protagonistes et sourit, amusé par l'air désolé de la plupart des personnes qui écoutaient. Lui s'en fichait, il suivrait ce que lui dirait son ange quoi qu'il puisse advenir, même s'il devait sauter dans la gueule d'un monstre pour être sûr de le tuer, il lui faisait aveuglément confiance.

L'ange relâcha le bras de son ami et sans se soucier des autres, s'approcha un peu plus de l'homme pour entendre ce qu'il avait à dire.

- S'il vous plaît… oh s'il vous plaît ! Aidez-moi !! Mon bateau a heurter un rocher ! Ma femme et mes enfants sont encore à bord ! Je n'ai rien pu faire, je vous en supplie, il sont coincés !! Aidez-moi !! Sauvez-les !! Je vous en supplie… ma famille…

Après avoir crié le plus possible sur un air désemparé, l'homme termina dans un sanglot qui le faisait hoqueter et secouait son corps de spasmes.
Définitivement touché par la situation, l'ange fit un pas en avant de la foule et posa un regard bienveillant sur l'homme tout en observant du coin de l'oeil une jeune femme qui l'avait interpellé, sans s'expliquer pourquoi.

- Nous vous aiderons, nous les sauverons.

En disant cela, le regard du marin se releva, brillant, rouge de larme. Et à la suite de ses mains, Méphisto fit un pas, restant dans l'ombre de son ange, mais montrant qu'ils étaient deux. Bien sûr, le but du démon était tout autre. Sauver des vies lui importait peu, mais protéger Zéphiel était son envie alors il le suivait.

- Seuls… vous n'y arriverez pas… et… et … et le bateau coule… ciel faites vite…

Ses larmes redoublèrent alors que l'ange serra son poing, déterminé.


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Dim 04 Oct 2015, 19:28


 
   
 

Je ne sais pas ce qui m'avait poussé à retourner sur le continent du matin calme. L'envie pur et simple, un sentiment de nostalgie peut être ? Je ne savais pas, et pour tout dire je m'en fichais un peu. Je suivais, je me laissais porter. En vérité je suivais plutôt l'itinéraire des navires. Il me suffisait parfois d'en prendre un et je me laissais guider. L'endroit n'avait que peu d'importance, ce qui en avait, c'était ce que je comptais y faire. Le monde était si vaste, les terres toutes plus différentes les unes que les autres. Il existait un grand nombre de races, de cultures, d'histoire et pourtant les problèmes restaient les même. Les pleurs, les cris, les corps, le sang … voleurs, brigands, personne n'échappait à ce cercle vicieux. Et j'étais là pour tenter d'apporter un peu de respect, un peu de liberté à ceux qui le désirait. Je représentais avec fierté qui j'étais, ce que j'étais. Une jeune Orisha libre comme l'air, intrépide, courageuse parfois, irréfléchie le plus souvent. Depuis le temps que j'étais partie de chez moi, je mettais rendue compte de plusieurs choses. La première, ma liberté s'arrêtait là ou commençait celle des autres. Deuxièmement, réfléchir avant d'agir. Il me restait encore pas mal de boulot sur sur la seconde option. J'avais tendance à foncer tête baisser dans la bataille, sans voir les risques que j'encourais, et ceux que je faisais prendre à mon entourage. Je me croyais intouchable, et vaillante, alors que je n'étais ni plus ni moins qu'irresponsable.

Ces derniers temps, il m'arrivait souvent de rêvasser. En effet, cela devait bien faire une bonne heure que je faisais le tour du port, totalement absorbée par mes pensées. Lorsque je repris pied avec la réalité, mon regard fut d'abord attiré par une petite auberge non loin de moi. Il ne me fallut pas longtemps pour la reconnaître. Un fin sourire vint se poser sur mes lèvres. « Comme on se retrouve » C'était ici que la grande … Cassiopée Atlan, avait fait ses premiers pas. Pas les plus glorieux, je vous l'accorde, mais j'avais fais la connaissance de Asche, et même si nous n'étions pas sorti de cette histoire sans quelques bleus et coupures, je gardais de ce jour un bon souvenir. La devanture de l'établissement semblait avoir subi quelques changements par ci par là. Les fenêtres ne laissaient plus voir ce qui se passait dans l'auberge. Et même sans avoir à poser un pied à l'intérieur, rien que le fais de m'approcher de la porte d'entrée suffit à faire remonter certaines odeurs, celle de la transpiration particulièrement forte dans un endroit comme celui-ci, mélangé à celle de l'alcool, et de la nourriture. Alors que j'avais pratiquement le nez collé à la porte, cette dernière s'ouvrit rapidement et je ne pus éviter le coup. « Aïe ! » On put clairement entendre le bruit de l'os se briser, ainsi que la multitude de jurons qui quittèrent ma bouche en quelques secondes à peine. L'homme, qui n'avait finalement rien fait de mal, vint à mon secours. Mains sur le nez, je pouvais sentir le sang couler entre mes doigts et se reprendre sur le sol. Génial, il ne me manquait plus que ça. Le vieil homme, à en juger par ses cheveux blancs et sa longue barbe, s'excusa un bon nombre de fois, cherchant un moyen de se rattraper. Et même si l'envie de l'envoyer balader me démangeais, je savais qu'il n'était en rien responsable de tout ceci, et lui répondis avec une voix quelques peu modifiée ... « Non, ne vous inquiétez pas, ce n'est rien … enfin si, mais tout est de ma faute. Vous en faites pas » Je tentais un sourire dans sa direction, mais le simple fait de tendre les muscles de mes joues résonna dans mon nez et m'arracha une grimace. Je pouvais sentir le goût du sang dans ma bouche, et sans vraiment chercher à cacher mon geste, je crachais le liquide rougeâtre sur le sol. « Si, si, jeune fille, pardonnez moi. Nous devrions aller voir un médecin pour votre nez, je m'en voudrais énormément de vous avoir abîmé. » Alors que j'allais lui répondre, mon attention fut attirer par un attroupement près de la berge. Le monde attirant le monde, il m'était impossible de savoir ce qui se tramait là bas. Un pas, puis un deuxième, et voilà que je m'approchais de plus en plus de l'attroupement. Je pus entendre l'homme dernière moi m'appelait, en vain. «  Mademoiselle, revenez, votre nez ! » Je n'avais que faire de mon nez à cet instant, poussais par une forte curiosité, je me frayais un chemin parmi la foule. Je l'entendis bien avant de le voir, l'homme cherchant de l'aide. Je ne perçus que des brides de ce qu'il racontait, mais ce que je compris suffit à me convaincre. Je m'avançais alors, bras le long du corps, le nez toujours ensanglanté, vers le centre.

« Seuls… vous n'y arriverez pas… et… et … et le bateau coule… ciel faites vite… » Pousser par mon héroïsme, je suppose, j'intervins. M'adressant à la fois à l'homme, et aux deux personnes qui semblaient prête à lui venir en aide également. « Ils se seront pas seuls. Ne vous inquiétez pas, nous vous ramènerons votre famille. » Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais la forte impression que tout le monde m'observait et pas suite à mon intervention. Je fis claquer mes mains sur le côté afin d'enlever le sang, et m'approchais d'eux. L'un paraissait en retrait, plus sombre que le premier, je décidais donc de parler à ce dernier. « Un petit coup de main ? Il faut se dépêcher. On doit trouver un moyen de se rendre là bas, et surtout un moyen de les ramener, sain et sauf. Un bateau. » Ah, Cassiopée, le tact et la capacité à s'imposer …
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Dim 04 Oct 2015, 23:54

Méphisto observa l'homme, ses vêtements, ses cheveux, son regard surtout et la sueur qui couler mêler à l'eau salée. Il posa une main sur l'épaule de Zéphiel, puis fit un léger signe de tête vers la demoiselle qui venait d'intervenir à son tour pour aider le pauvre malheureux. Les yeux de feu croisèrent ceux de la belle dame.
Au loin, la nature semblait être contre eux, un amoncellement de cumulus noir se dessiner droit devant, non loin du bateau échoué. Ce qu'avait dit la demoiselle était fort juste, il leur fallait un moyen de ramener tout ce beau monde sain et sauf, et même si les deux hommes savaient voler, avec une tempête, ça en devenait impossible, malgré la magie de l'ange. Optant pour la sécurité, il fit reculer derrière lui Zéphiel et s'adressa la demoiselle au nez ensanglanté.

- C'est juste. Mais qui oserait nous prêter un bateau sans être sûr de revenir vivant ?

Le démon toisa tous les protagonistes et bon nombre d'entre eux chuchotaient, baissaient les yeux ou encore s'éloignaient furtivement. D'un petit sourire satisfait, il s'adressa à l'homme apeuré, désespéré.

- Toi le marin de bas étage, ta barque, elle peut contenir combien de personne ?
- Je euh… quatre ou cinq si les personnes sont légères et petites. Mais… mais vous n'y pensez pas ?
- Tais-toi, ça me va, on te la prend…

Méphisto avait vite fait le calcul, l'un d'entre eux prendrait le risque de rester sur le bateau ou de partir par la mer ou les airs. Il ne donna pas le monopole de la parole à son ange et vint même planter ses yeux rouges dans les siens pour lui intimer le silence.

- Je sais, je sais…

Murmura-t-il à son égard avant de se retourner vers la dame qui avait pris les devant.

- Demoiselle, je suppose que vous savez dans quoi vous vous embarquez… La tempête, une fois qu'on sera sur le bateau, risque de battre son plein. Non seulement ça, mais il va falloir débloquer le lieu où nos petits camarades se trouve, tenter par tous les diables de ne pas sombrer nous-même, et ramer vers le port sans chavirer. Vous êtes sûr de vouloir nous accompagner sachant cela ?

Il lui adressa un sourire moqueur puis s'approcha de l'embarcation de fortune dans laquelle était revenue le pauvre homme. Il était fou de croire qu'elle pourrait contenir quatre personne ou même cinq, au mieux on y mettait trois personne. S'ils le pouvaient, ils feraient plusieurs voyages. Le démon porta un regard mauvais envers le marin puis serra son poing.

- En route, moi c'est Méphisto.

Il ne chercha pas à être galant et se précipita vers la petite barque, prenant les rames.

Zéphiel aurait voulu s'interposé, mais le regard noir de son ami l'en avait dissuadé, aussi était resté en retrait. Pour une fois que le démon voulait faire quelque chose, ou peut-être était-ce le fait qu'une dame soit plus prompt à proposer une solution qui le mette dans tous ses états et lui donne envie de montrer ce qu'il sait faire. Un petit sourire amusé se fit percevoir au coin de ses lèvres avant qu'il ne s'approche de la jeune femme.

- Moi c'est Zéphiel et si je puis me permettre…

Il leva très lentement sa main qui scintilla d'un vert pâle, faible et la douleur du nez de l'Orisha disparu.

- Ca sera mieux comme ça, autant partir en pleine forme, on ne sait pas ce qui va se passer.

Sa voix était cent fois plus douce et délicate que le démon. Elle invitait à la confiance et non à la haine. Il l'invita à aller prendre place à la suite du démon dans la barque du père de famille inquiet. L'ange se tourna vers le pauvre homme et une dernière fois le rassura.

- Nous vous les ramènerons vivant, je vous le promet, les dieux m'en sont témoins.

Il n'avait jamais été aussi sérieux. Il savait ce que représentait une famille, il savait ce que pouvait être le malheur de perdre l'un d'eux. Observant la mer qui commençait à se déchaîner, à s'assombrir de plus en plus, il pria fortement en levant les yeux au ciel. Aujourd'hui plus que jamais il avait besoin de leur clémence, même si ce n'était pas pour sa vie, au moins pour la vie de cette famille.
Sa magie était prête à être relaché et lorsqu'ils seraient tous les trois dans la barque, le démon ramerait de toutes ses forces sous le regard d'une foule étonnée, inquiète de les voir réussir dans leur mission.
L'homme regardait ses sauveurs partir au devant du danger puis, s'adressant à la foule, implora qu'on prépare de quoi accueillir leur retour. Il croyait l'ange lorsque celui-ci lui avait promis devant les dieux que sa famille lui reviendrait. Alors il ferait tout pour les remercier et peut-être même, s'ils trouvaient quelque chose sur son bateau qu'ils voulaient, le leur donnerait-il.

- Méphisto…
- Je sais…

Les deux hommes regardèrent la mer, les vagues, et le navire dans le rocher. Il faudra trouver le moyen d'attacher la barque et d'être sûr de la retrouver pour ramener la famille saine et sauve.

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Mar 06 Oct 2015, 18:41


 
   
 

J'observais les deux hommes, un par un. Ils étaient différents à bien des égards. Alors que le premier semblait lumineux, calme, d'un blanc presque éclatant, le second m’apparaissait plus sombre, plus calculateur, et peut être même plus sournois ? Seulement avais-je vraiment le droit de les juger ? Ne disait-on pas de se méfier des apparences ? Après tout, je ressemblais à une vraie petite sauvageonne tout droit sorti du fin fond de son village, alors que dans mon cas, nous étions assez loin de la vérité. Après tout, je ressemblais à une vraie petite sauvageonne tout droit sorti du fin fond de son village, alors que dans mon cas, nous étions assez loin de la vérité. Assez fière de mon résonnement, je ne pus m'empêcher d'arborer un sourire qui, dans mon esprit me semblait des plus niais. La situation n'était clairement pas à la fête, et je me retrouvais à sourire ... Parfois, je me demandais vraiment si je possédais un cœur. Enfin, peut-être que d'un point de vue extérieur, ce petit rictus pouvait porter à confusion. L'angoisse, la peur, ou alors l'excitation, tout était imaginable et possible à la fois. Mais, finalement peu m'importait la façon dont on me voyait seul compté le résultat, non ? Le sauvetage de la femme, et des enfants de l'homme dont on venait clairement de dérober le bateau n'était-il pas plus important que le regard des autres sur moi ? C'est complètement perdu que je me rendis compte de ce que l'ange accomplissait sur moi, il soignait ma blessure. À dire vrai, à cet instant, mon nez ne faisait pas partie de mes priorités, mais bon, je ne pouvais pas nier qu'il était plus que jouissif de pouvoir respirer à nouveau normalement et surtout de ne plus sentir cette vive douleur si particulière aux fractures. Évidemment, encore une fois, emportée par mon instinct, par ma fougue, ou par ma stupidité, seul l'avenir nous le dirait, je n'avais pas pris le temps de me soigner. Et fort heureusement le jeune homme aux cheveux clairs avait bien plus de jugeote que moi. Un faible murmure parvint seulement à quitter mes lèvres. Trouble, voilà ce que je ressentais. Je ne connaissais que peu de gens capable de se montrer aussi gentil qu'avait pu l'être Chez moi, on m'appréciait, de loin, des inconnus dans la rue auraient-ils eut se geste envers moi ? J'en doutais fort. Depuis que j'avais quitté ma maison, ma famille, j'avais connu bons nombres d'horreurs, mais je connaissais tout autant de bons moments. Et puis tout pris fin. Tout mon petit cinéma prit fin. Je revins dans le moment présent. Avant de monter dans la barque qui allait nous servir de moyen de transport pour l'allée et je l’espérais pour le retour, je revins face au marin. M'accroupissant face à lui, je déchirais un bout de tissu de ma robe et lui tendis.

Suite à ce simple geste, je me remis debout et je vins m'installer aussi confortablement que cela était possible de l'être dans notre navire de fortune. Alors que Méphisto s'attelait à ramer, je me relevais afin de m'approcher de l'arrière de la barque. Je me mis à crier suffisamment fort pour me faire entendre par les personnes alentours et surtout entendre du marin. « Monsieur ! Arrêtez de pleurer. On vous les ramènera. Je n'ai pas fait tout ce chemin pour reculer face à une petite tempête de rien du tout. On fera ce qui est en notre pouvoir pour vous les ramenez ici sain et sauf. Et puis regardez mes deux camarades, ils inspirent confiance. D'accord, l'un plus que l'autre, mais je suis là pour calmer le jeu ! » Je me laissais retomber sur le rebord de la barque, et passais une main dans l'eau afin de nettoyer tout le sang sur mon visage et sur mes bras. Je savais que l'heure n'était plus à la rigolade. Des vies étaient en jeu, on ne pouvait pas se permettre de perdre du temps. Je ne pouvais pas me permettre de commettre des erreurs, des gens dépendaient de moi, ils étaient de ma responsabilité. C'était à la fois euphorisant et très effrayant. Je fis craquer mes doigts un par un, avant de porter mon regard sur l'horizon puis sur le bateau qui de prime abord ne semblait avoir aucun problème.

Seulement, plus nous nous approchions de l'embarcation, plus je remarquais avec horreur l'étendue des dégâts. Le bateau était complètement encastré dans un rocher, l'eau commençait à s'infiltrer de part en part et vu que la chance semblait être de notre côté, je ne parvins pas à voir les passagers. Je compris donc rapidement qu'en plus du temps incertain, de l'eau particulièrement agitée et houleuse, et du navire coulant nous risquions de rencontrer plus de difficultés que prévus. Comme une impression de déjà vu, le ciel s'assombrit. D'abord, une ombre, puis une deuxième. Inquiète à l'idée de ce qui pouvait nous attendre, j'observais scrupuleusement le ciel. L'orage, la tempête, elle ne cessait de prendre de l'ampleur, toujours plus sombre, toujours plus oppressante. Nous étions ballottés par les flots, la pluie commença à tomber, de l'eau s'engouffra dans la barque. Seulement, il y avait bien plus important. Mais malgré tout ça, l'homme aux cheveux noirs accompagnant Zéphiel parvint à nous approcher suffisamment près du bateau. Sans prendre le temps de réfléchir, d'élaborer un plan, je me jetais sur la coque du navire. Battu par l'océan, presque emporté par sa force, je dus lutter pour parvenir jusqu'au pont. Encore une idée brillante de ma part. Je me retournais légèrement afin de m'adresser aux deux hommes, le bruit du vent, et des éléments se déchaînant devait couvrir en grande partie ma voix, je dus donc forcer quelque peu dessus. « Il faut trouver la femme et les enfants ! Mais ils nous faut une corde ou quelque chose pour attacher la barque. On ne pourra pas la garder à proximité sinon ! » La pluie devint plus forte, le bateau commençait sérieusement à tanguer, le bois craquait sous mes pas. La situation devenait de plus en plus critique. « Je sais que se séparer n'est peut-être pas la meilleure idée qui soit, mais on couvrira un plus grand espace, et on doit se dépêcher. » Me protégeant les yeux avec les mains, je me mis en marche. Malgré la situation, je ne pus empêcher un léger trait d'humour. « Tu vois Méphisto, je brave la tempête ! » A nous de jouer !
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Mer 07 Oct 2015, 18:28

L'homme regarda la barque partir au loin et agita le morceau de tissus qu'il avait reçu, tout en braillant haut et fort sur le port à qui voudrait bien l'entendre, de l'aider à trouver vêtements secs et chauds ainsi que de l'eau et un peu de nourriture pour l'équipe de sauvetage et sa famille.

Méphisto ramait de toutes ses forces pour aller contre la mer en colère, et parfois, un vent faisait progresser la barque, doux mais porteur. L'ange avait gardé les yeux clos tout le long, confiant leur destination et leur vie à ce démon, à son ami. Ses mains tenaient la barque, pour ne pas chavirer et pour de temps à autre soulager les muscles du démon.
Zéphiel ouvrit les yeux lorsqu'un échange de parole reprit. Il vit la jeune femme sauter agilement et monter sur le pont avec aisance malgré la dureté des éléments en présences. Se relevant dans la barque en essayant de garder son équilibre par tous les moyens, l'ange balaya rapidement la scène avant de voir les voiles déchirées. L'idée fusa dans sa tête, mais il redoutait de laisser seul le démon dans l'embarcation à lutter contre la marée.

- Les voilures !!

Cria fortement Zéphiel. Il était impensable par ce temps de voler avec ses plumes, aussi il posa ses yeux dans ceux de feu et d'un petit signe de tête, l'ange sauta à son tour, sur le rocher proche, attrapa le bois du bateau et se hissa comme il le pu jusqu'au pont.

- Méphisto garde la barque proche du bateau autant qu'il le pourra, il faut prendre le cordage de la voile.


Le vent soufflait fort et pourtant, il n'eut pas la nécessité de hausser la voix pour se faire entendre, sa magie, son élément apporta à sa destinataire son message. Sans la quitter des yeux, il observa le mat glissant par la pluie.

- Si tu me fais confiance, grimpe je t'assure la sécurité avec mon élément et t'aiderais à ne pas trop subir la tempête le temps de la montée…

Zéphiel demandait rarement à ce qu'un autre prenne les risques à sa place, et pourtant, il savait aussi ce qui était le plus judicieux à faire pour augmenter leur chance de réussite.

- Une fois qu'on a la corde, on se séparera, tu as raison, on ira plus vite. Par contre, as-tu de quoi couper la corde ?


L'ange ne regardait pas en arrière, ni même plus loin que là où se trouvait l'Orisha. Il avait trop peur de s'inquiéter pour le démon, trop peur de percevoir au travers de cette tempête le cri désespéré des enfants et de leur mère. Serrant sa main sur sa tunique, ses yeux brillèrent d'une volonté qu'il n'avait jamais montré, de celle qui vous fait soulever des montagnes lorsque la vie de personnes importantes sont en jeux.

Dans la barque, le démon tentait tant bien que mal à rester proche du bateau. Mais ses muscles ne le supporterait pas très longtemps encore et il le savait bien. Criant un bon coup pour se donner courage sous les mots amusés de la jeune femme, il afficha une mine de vainqueur et un sourire déforma ses traits.

- Magnez vous là haut !! J'ai pas que ça à faire !

Hurla-t-il sur le ton d'un ordre.
L'ange entendit la voix de son compagnon, mais sans le vouloir, il entendit aussi le cri d'un enfant qui trouva sa fin étouffé par l'eau. A eux non plus il ne leur restait pas beaucoup de temps. Ses yeux supplièrent Cassiopée alors que son vent venait faire bouclier autour de la jeune femme contre la tempête. La pluie tombait autour mais plus sur elle, et le seul vent qu'elle sentait était léger et chaud. Bien sûr, il ne tiendrait pas des heures ainsi, mais le temps de son escalade et de sa descente, il s'en sentait capable. Si jamais ses pieds glissaient, son vent deviendrait porteur et la repousserait contre le mat. Jamais il ne baisserait sa magie tant qu'elle ne serait pas en sécurité.

Joignant ses mains l'une à l'autre comme une prière, il marmonna quelques mots, trop faiblement pour se faire entendre, et adressa un vœu à son élément de prédilection avant de prier les dieux de protéger sa jeune camarade. Zéphiel lui faisait confiance et sans lui dire, ses yeux lui montrèrent.

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Ven 09 Oct 2015, 23:31


 
   

Le temps pressait, je devais me dépêcher, des vies étaient en jeu. On ne pouvait pas se permettre de perdre une seconde plus. Nous avions besoin de Méphisto plus que jamais. Nous n'arriverions jamais à ramener trois personnes, une femme et deux enfants, en étant que deux. Nous ne serions pas assez rapides, ni même assez forts pour ça. J'observais attentivement le mat que je devais grimper afin de me saisir de la corde, et sortie un de mes couteaux avant de le ranger pour le montrer à mon jeune ami comme signe. Même si les lames étaient quelque peu émoussées, la corde ne résisterai malgré tout pas longtemps face à elles. Ce n'était donc mes outils en mauvais état qui m'inquiétait, non, c'était le fait que je devais monter ainsi en pleine tempête même protégée par la magie. Je me pensais assez courageuse, mais il aurait été bien sot de ne pas avoir peur dans un moment comme celui-ci, quand des vies dépendaient de vos aptitudes. Je fis donc abstraction de mes doutes et de mes craintes pour faire totalement confiance à mon compagnon et à ses dons. Je pris une grande respiration, et après un signe de tête dans sa direction, je m'approchais du mat et commençais mon ascension. Je rencontrais beaucoup de difficulté à grimper. Je n'étais plus touchée par la pluie certes, et le vent n'avait plus vraiment d'effet sur moi. Cependant, je ne pouvais pas ignorer le mat devenu glissant à cause de la pluie, ni le manque d'appui, et surtout pas le mouvement incessant du bateau emporté peu à peu par les eaux qui me faisait pencher d'un côté puis de l'autre. Je ne cessais de glisser, de perdre pied. Je ne comptais plus le nombre de fois, ou un de mes pieds glissait et ou je pouvais sentir tout mon corps partir vers l'arrière. D'instinct, mes yeux se fermaient, et mon cœur s'arrêtait de battre, attendant certainement la chute à venir. Heureusement pour moi, elle ne vint jamais. Un ange veillait sur moi après tout. Puis une idée germa petit à petit dans mon esprit. Elles n'étaient plus aussi rares qu'avant, et si d'ordinaire, elles ne tombaient jamais au bon moment, aujourd'hui faisait partie des exceptions. Je sortis mes deux couteaux de ma sacoche. Il y avait beaucoup de différences entre ce que je m'étais imaginé possible de faire et ce que je faisais vraiment. Je devais sortir les lames ensemble tout en essayant de monter, ou plus exactement essayé de ne pas glisser. Puis une fois le geste réalisé, j'en plantai un solidement dans le bois. Mes jambes fermement ancrées, je me servis du deuxième canif pour m'aider à monter. Je répétais ainsi le geste une bonne dizaine fois, non sans difficulté, jusqu'à parvenir au niveau des voiles. Malgré quelques soucis, la tâche se révéla bien moins compliquée grâce à Zéphiel et ma pseudo bonne idée.

Me retrouvant alors assez haut pour avoir accès au cordage, je laissais planter une des lames, mis l'autre dans ma bouche pour la coincer entre mes dents, elle n'allait pas tarder à me servir alors autant l'avoir à porté de main. Je vins me poster sur la nouvelle poutre, mon équilibre ne tenait qu'à un fil. Je m'adressais alors à mes deux comparses, qui j'espérais aller m'entendre, tout en avançant aussi rapidement qu'il m'était possible de le faire, poignard en main. « Encore quelques minutes. Tenez bon, tous les deux ! » Là ou j'aurais de coutume ajouté une petite pique, une petite blague, à l'intention de Méphisto, je n'en trouva ici pas l'utilité. Peut-être étais-je trop concentrée, ou trop anxieuse pour avoir le besoin, ou même l'envie de rire ? Je pouvais sentir mon cœur battre de plus en plus fort, je pouvais entendre chaque nouvelle pulsation, mon sang s'échauffer et ma poitrine se soulever au rythme des vagues qui faisaient tanguer le navire. Je ne cessais de fixer l'objet de mon désir. Je savais très bien que si j'avais le malheur de regarder, ne serait-ce qu'une seconde l'horizon et l'océan déchaîné, je perdrais alors immédiatement pied. Il ne me fallut pas très longtemps pour couper les cordes, me servir d'un bout suffisamment grand pour nous permettre d'attacher la barque, le temps de nos recherches. La descente fut beaucoup plus rapide, mais pas moins douloureuse. Afin de ne pas perdre plus de temps, et une fois accrochée à nouveau au mat, couteaux rangés, corde entourée autour de mon corps, je me laissais glisser. Mes mains ainsi que mes pieds frottèrent contre le bois, je dus me planter une bonne dizaine d'écharpe, mais la douleur ne se faisait pour le moment pas sentir, un effet de l'adrénaline. De plus arrivée en bas, je me réceptionnai très mal. Je n'entendis pas l'os craquer au niveau de ma cheville, mais après tout la tempête faisait rage autour de nous.

M'approchant de Zéphiel, en essayant tant bien que mal de cacher ma souffrance, je lui tendis une partie de la corde pour qu'il puisse la lancer à son compagnon. Pendant ce temps-là, je m’affairais à l'attacher aussi bien que possible. Alors que nous finissions ceci, un nouveau cri se fit entendre, suivit d'un deuxième, puis plus rien. Je ne savais pas ce qui était le plus inquiétant les cris en eux même, ou le fait de ne justement plus rien entendre du tout. D'un regard, nous nous mîmes en marche. Prenant chacun une direction. Nous devions fouiller le navire et les trouver rapidement. Je regardais dans chaque caisse, derrière chaque porte. Malheureusement, il n'y avait rien de mon côté. Les pleurs d'un enfant se firent alors entendre, mais d’où provenaient-ils ? De la cale ?


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Sam 10 Oct 2015, 21:48

De la force, de la foi, un soupçon de coeur et beaucoup de courage. L'ange redoubla de vigilance lorsque Cassiopée commença son ascension du mât. Les yeux rivés sur la belle femme, il renforça son vent, repoussant les assauts de la nature, retenant l'orisha lorsqu'elle manquait de tomber, la soutenant lorsqu'elle semblait peiner à avancer.
Pas une seule fois l'ange n'avait douter d'elle, de sa capacité à réussir l'entreprise qu'il lui avait confié avec beaucoup de respect. Sa magie virevolta longuement, entourant sans la quitter l'amie jusqu'à ce qu'elle repose un pied sur le sol, un pied rouge de sang, un pied douloureux. Mais la fatigue dans les yeux de Zéphiel lui avait empêché de voir ce détails et c'est par la volonté seule de son esprit qu'il restait debout pour l'instant, prêt à partir, à demander à son corps de continuer, de se surpasser, pour sauver ces vies.

Le démon avait regardé Cassiopée lorsqu'elle s'était retrouver sur le mat. Il l'avait presque trouvé impressionnante et pourtant, autre chose le préoccupait, si elle pouvait ainsi rester sans se faire souffler, un autre commençait à faire ce qu'il ne fallait pas. Ils auraient besoin de sa magie de vent pour la suite si chacun souhaitait rentrer en un seul morceau.

L'ange laissa le soin à son ami de nouer la corde à la barque. Il le savait capable de faire des miracles dans les nœuds. Jetant un regard par dessus son épaule, lorsqu'il perçu son ombre, son esprit fut soulagé.

Méphisto avait bien réceptionné l'objet de tous les dangers et avait fait ce qu'il fallait pour s'assurer le chemin du retour. Il gravit après la distance qui le séparer du bateau tout en laissant ses yeux rouges balayer le pont. Peu de dégâts visibles, c'était bien inquiétant.

- L'eau doit s'infiltrer, si vous voulez les sauver c'est le moment de jouer les héros. Quant à toi demoiselle, c'est pas si mal.

Faisant un signe de tête avant qu'elle ne s'éloigne, si elle n'avait pas entendu, ce n'était plus son problème. Passant furtivement près de l'ange, le démon posa une main sur son épaule et la serra le plus fort possible, à la limite de faire grincer les articulations.

- Tu me… fais mal.
- Réveilles-toi, tu me fais honte. Si tu veux que je te tue, continue, et je te dévore sur place. Oublie pas qui tu es.
- Certainement pas… ta chose…
- Mais là tu n'es rien, et si tu veux encore que je reste à tes côtés, intéresse moi.
- Je…

Zéphiel ferma ses yeux, ressentant la douleur de son épaule jusqu'à la moindre de ses veines, puis dégagea vivement la main contre sa peau. Ses yeux retrouvèrent leur force. Le démon eu un sourire satisfait et vorace. Son âme serait exquise le jour où elle lui appartiendrait. Il pourrait en profiter, lui faire connaître mille tourment et s'en délecter. Il pourrait le faire aller contre son peuple et… Ses yeux vert lui appartiendrait.

- Retrouve les, montre moi ce que tu sais faire mon ange !!


Il laissa un rire diabolique passer outre ses lèvres, et lorsque Zéphiel se mit en route, il se laissa tomber sur le bois du navire, le souffle court et les bras tremblants. Jamais le démon n'avait du autant forcer pour garder un cap. Serrant les dents, il espérait pouvoir se reposer assez, que la femme et l'ange trouve la famille, et partir le plus vite possible, avant de perdre connaissance à cause d'un surmenage.

- J'ignore encore lequel de nous deux se brisera le premier…

Souffla-t-il en s'allongeant sur le pont, observant le mât tanguer au rythme effréné de la mer qui répondait aux caprices de dame nature. Il n'y avait pas plus beau spectacle que la désolation des éléments, mais il n'y trouvait aucune joie, trop épuisé.

Zéphiel se hâta, autant qu'il le pouvait encore, allant à l'opposé de l'orisha pour retrouver la trace des enfants et de la mère. Poussant une porte qui donna sur quelques marches, il les emprunta, se tenant contre le bois, contre le mur dès lors que le navire bougeait de trop par l'appel de la mer. Ecoutant le bruit de la houle, du vent, il perçu un cri étouffé, faible, un cri d'agonie.
Il poussa une porte, puis une autre et une lui fut impossible à ouvrir. Regardant partout, les planches s'entrecroisaient, brisées, entières, meurtrières ou juste dérangeantes. L'ange inspira doucement puis tira de son dos une flèche et la planta dans la porte. Lorsqu'il la retira, de l'eau coula du trou laissé. La voix sembla provenir de l'intérieur, mais il ne sentait qu'un corps, qu'une chaleur.

- Tenez bon ! Je vais vous sortir de là.

Oui, mais par quel miracle ? Il observa, si l'eau rentrait ici, il risquait de se noyer, et il était piètre nageur. Pourtant… Il devait le faire.

- Eloignez-vous de la porte, si vous m'entendez.

Il invoqua son élément, créant une lame de vent brute et frappa la porte à plusieurs reprise. Sa magie devenait plus faible à mesure qu'il frappait, mais il ne cessa pas pour autant. Bravant sa faiblesse, Zéphiel finit par arriver à bout de ce qui semblait bloquer la porte et celle-ci s'ouvrit en grand, laissant l'eau s'engouffrait à une vitesse vertigineuse. Il attrapa la main au vol. La femme, la mère donc, se noyait visiblement.
L'air !
L'ange força encore, son coeur battait de plus en plus fort, ses muscles avaient de plus en plus mal et son esprit faiblissait. Une petite bulle d'air se forma autour de la bouche de la femme, englobant son nez par la même occasion. Elle reprenait un peu de couleur à pouvoir respirer. En la tenant contre lui, lui offrant par la même un peu de chaleur après cette aventure dans l'eau glacé de la mer en furie, il nagea vers l'escalier avec grand peine. Quand il parvint à son niveau, impossible d'ouvrir la porte, elle s'était refermée.
Sans perdre confiance, sans paniquer, l'ange chercha une solution. S'il ouvrait cette porte, la navire se ferait rapidement engloutir, mais s'il ne sortait pas de là, ils mourraient tous les deux.

Une lueur verte les entoura. Il ne savait pas changer quelqu'un en vent, il savait le faire pour lui. Mais il croyait en son élément. Sa magie frappa la porte, une fois, deux fois, sans grand succès. Une troisième fois, sa tête le tourna et sa prise contre la femme se faisait moins forte.
Un cri du coeur, le vent porta la voix muette par l'eau jusqu'aux oreilles les plus proches. Le vent traversa les éléments et se fraya un chemin jusqu'au coeur du démon.

D'un bon, il se releva, se laissant guider par il ne savait trop quoi jusqu'à une porte. Serrant son épée, assouplissant rapidement ses poignets, il savait qu'il aurait grand peine à ramer après ceci, mais peut importait. S'il le voulait, il fallait qu'il signe avant de mourir.
Un coup d'épée, un autre. Et en résonance, le vent frappait de l'autre côté. La porte s'ouvrit, et un filet d'eau commença à se propager sur le pont.

L'ange se fit relever, il toussa, cracha un peu agenouillé sur le pont, alors que la femme à ses côtés était assise et remerciait le ciel d'être encore en vie. Elle se prit soudain à dire :

- Mes enfants ?!
- Une amie… doit s'en charger…
- Ils étaient à l'autre bout du navire !
- Elle… y est…

Essoufflé, épuisé, l'un comme l'autre se regardaient. L'ange angoissait pour Cassiopée.

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Mar 20 Oct 2015, 22:19


Ma cheville me faisait souffrir le mathyr. Je pouvais sentir le sang pulser plus abondamment que jamais dans mes veines, ainsi qu'une forte chaleur se rependre dans toute la partie inférieure de mon corps. Mon attitude à toujours vouloir à toujours en faire trop, à ne pas faire attention, quitte à me blesser, me ramenait parfois sur la terre ferme, parfois non… Pour me montrer que parfois la sécurité des uns dépendait de celle des autres. Serais-je suffisamment efficace tout en étant blessée ? Ne serais-je pas un poids pour mes compagnons de route ? Serais-je capable de sauver ces vies que nous étions venus chercher ici ? Alors que je continuais mes recherches, alors que mon esprit tendait à vouloir me faire la morale pour mes erreurs, mon attention se porta rapidement sur tout autre chose. Ce ne fut d'abord qu'une forme difforme, cachée dans un coin, à l'abri de la tempête. Mais plus je m'approchais, et plus je pouvais me rendre compte de ce dont il s'agissait réellement. Protégé par des planches de bois et par quelques caisses posées négligeament ici et là, je vis deux petits êtres serrés l'un contre l'autre, cherchant à s'aider, à s'abriter de tout. Du froid, de l'eau, et pourquoi pas d'autres choses. Je m'approchais doucement d'eux, pour ne pas les effrayer plus encore. Une fois à leur hauteur, je me mis à déplacer quelques planches, afin de pouvoir me frayer un chemin jusqu'à eux. Les pauvres enfants devaient être apeurés, angoissés, et je n'imaginais pas leurs réactions en voyant une femme trempée jusqu'aux os, portant encore quelques traces de sang sur sa peau et ses vêtements. D'une voix douce et calme, je m'adressais à l'un deux, celui qui me semblait plus vieux et plus protecteur. Je n'étais pas assez proche d'eux pour entrer dans leur espace personnel, mais je n'étais pas trop loin en cas de pépin. « Hey. » Le premier, un garçon d'une douzaine d'années, tourna sa tête dans ma direction. Ses yeux étaient remplis de larmes, il était prêt à fondre en larmes à la moindre secousse, mais semblait malgré tout se retenir, espérant certainement paraitre fort aux yeux de son petit frère. Je vis ses mains se resserraient sur les vêtements de son jeune frère, et sa mâchoire se tendre. Je pouvais comprendre sa réaction. Il n'était pas rare de voir des bateaux pillés alors même qu'ils coulaient. Je posais mes genoux sur le sol légèrement humide, et mes mains à plats sur le sol. Je savais qu'il fallait faire vite, mais autant les ramener entier et surtout avec leurs aides. « Hey, les petits gars, je m'appelle Cassiopée. Je vais vous sortir de là, ok ? Vous allez devoir me faire confiance, vous êtes d'accord ? Je vais dégager les caisses. Ne vous inquiétez pas, ok ? Une fois que ça sera fait, vous allez venir vers moi, et on va aller retrouver votre maman et partir d'ici. Vous êtes prêt ? »

Alors que je m'attendais à une réponse positive de leur part, le plus petit leva la tête vers son frère comme pour obtenir son approbation, seulement ce n'est pas ce que j'obtins du plus grand. Il me regarda avec méfiance. Alors que j'allais une fois de plus m'adresser à eux, le bruit du tonnerre se fit entendre, plus fort, plus menaçant qu'avant. Le bateau bateau tangua au rythme des vagues. On pouvait entendre le fracas de l'eau se jetant sur la coque, ou du moins, ce qu'il en restait, du navire. L'endroit où je me trouvais commencer à prendre plus en plus l'eau, et même si je ne savais pas où étaient Zéphiel et Méphisto, je me doutais qu'ils fussent capable de s'aider et surtout de trouver la maman des deux petits monstres qui ne semblaient pas décidé à bouger. Dans l'urgence, et surtout voulant garder mon équilibre, je m'appuyais sur les caisses et en fis tomber quelques-unes. Seulement ce ne pouvait clairement pas être dû à ma force. Posant mon regard au loin, je pus voir l'arrière du bateau se redresser. L'embarcation était tout simplement en train de couler, et nous avec, par la même occasion ! « Bon, écoutez. On n'a pas tellement le choix, soit vous me faites confiance, soit on va tous y rester. Même si vous convaincre que je suis là pour vous aider est important, on a plus le temps. Alors vous allez venir vers moi, je vais vous tendre la main et on va sortir de ce bateau en vitesse avant de rejoindre les profondeurs. Je vous promets de vous faire aucun mal. Mais si vous vous êtes protégés jusqu'à maintenant, continuez. » L'eau commença à toucher mes doigts de pied, puis le début de ma cheville. Elle était glacée et je ne donnais pas cher de notre peau, si nous devions finir dedans corps entier. Je tendis la main vers les deux petits garçons.  L'eau commença à toucher mes doigts de pied, puis le début de ma cheville. Son frère suivit la marche, et en quelques secondes à peine, je me retrouvais avec les deux petits bonhommes de chaque côté de mon corps.

Le plus petit m'observa attentivement, posa sa main sur ma joue et me répondit très sérieusement. « Faîtes attention. Ou vous nous le paierez. » Je laissais passer sa frêle mise en garde, et saisis un de leur bras. Il aurait été plus gentil, certainement, de les prendre par la main, mais je voulais être sûre de pouvoir les soutenir au cas où leurs forces les quitteraient. Je ne tenais pas à en perdre un, voir les deux, alors que nous étions à deux doigts de nous en sortir. Le retour se fit de plus difficile que l'allée, il était de plus en plus compliqué d'avancer, qui plus est surtout en ayant deux petits gars sous la main. Je les maintenais devant moi et me servais de mes jambes pour nous faire avancer tous les trois. Seulement, je souffrais toujours et le plancher était glissant, et alors que nous n'étions plus qu'à quelques mètres de là où j'avais quitté mes deux compagnons plutôt, je sentis ma cheville lâcher. Dans un élan de je ne sais quoi, je donnais une forte impulsion aux deux garçons pour les faire atterrir plus haut, tandis que je ne pouvais de mon côté pas retenir mon corps de tomber et de rencontrer rapidement le sol. Je m'accrochais à un bord de la cabine non loin de moi. Et voilà que je retrouvais pendu presque à l'horizontale, ne me retenant plus qu'à la force de mes bras, qui à ce moment ne devait pas valoir grand chose. Je tentais de calmer mon souffle et regardais dans la direction de Zéphiel, Méphisto et la famille du marin. Au moins, ils étaient en sécurité, ce qui n'était pas mon cas, mais je devais m'en sortir. Je devais me prouver que j'étais capable d'accomplir des bonnes choses. Je pris une grande respiration, et essayais de me hisser. « Allez Cassiopée. On sait que t'as pas de chance, mais quand même… Bouge-toi ! Bouge-toi ! » Pour me donner du courage, ou pour ne pas montrer mon désarroi, je m'adressais à tous, en essayant d'être drôle... Drôle d'idée surtout. « J'arrive. Pas de problème. C'était prévu, c'est normal. » Bravo ma grande. Il me fallut bons nombres d'effort pour me hisser jusqu'à eux, mais j'y parvins tout de même. Ma force, une aide extérieure ? Qui sait.

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Mar 20 Oct 2015, 23:19

Le démon regarda la scène d'un œil agacé, s'ils ne se dépêchaient pas, ils sombreraient tous. Hors de question, l'ange lui appartiendrait, il serait son prisonnier éternel, quoi que ça lui coûtera !
Ses yeux se posèrent sur la femme inquiète pour sa progéniture. Il sourit et avança, laissant l'ange et la pauvrette sur place, allant là où s'était sans doute dirigé Cassiopée. Sa main se plaça devant ses yeux pour se protéger de la pluie puis une main se posa sur son épaule. Se retournant, les flammes tombèrent dans le calme de la nature et il clos les yeux lentement, sourire aux lèvres.

- Toi, vraiment, quand il s'agit de sauver des vies…
- Silence, je voudrais savoir si tout va bien.
- Mes bébés… comment vont mes bébés !!!

Zéphiel vint saisir la main de la femme plus qu'inquiète pour la rassurer, Sa magie ferait son œuvre, mais la tempête se fit soudain plus violente et les éclairs frappèrent. La femme ne se calma pas et l'ange perdait son temps et sa magie à vouloir à tout prix la calmer. Il aurait besoin de s'entraîner ou de réussir à calmer son propre coeur pour détendre les autres. Avant il y arrivait pourtant si bien.

- Tu t'es surmené, ton corps ne suis plus, arrête toi.
- La vie d'enfants sont en jeu, jamais je ne renoncerais à sauver notre avenir !

Sa détermination frappa de plein fouet le démon et la femme posa ses yeux sur lui, étonné de tant de dévouement. Le regard de l'ange brilla, comme si sa magie en lui ne demandait qu'à sortir. Il s'éloigna du démon et de la mère de famille avant de voir la porte et le bateau commencer à pencher. Deux petites têtes, mais juste deux.
Des yeux ronds et inquiets, il plongea ses yeux dans l'obscurité et ses mains se tendirent vers l'orisha qui semblait suspendu dans le vide. Le vent passa sous ses pieds, l'aida à se redresser et à revenir, mais il ne fit pas que cela. Autour de ses mains, des filaments vert pâles se formaient à mesure qu'il remontait Cassiopée vers eux. Quand il saisit sa main, sa magie afflua en elle pour la soigner.

Une perle de sueur, rapidement englobé dans l'eau ruisselant sur tout son corps, glissa de sa tempe.

Les enfants avaient esquivés les deux hommes et s'étaient jetés dans les bras de leur mère. Pourtant, lorsque la jeune femme sortit de son piège d'eau glacé, le plus petit sourit et fit un petit signe de la tête. Elle avait réussit, ce qu'elle avait dit, après tout non ?

- Oh merci, merci mille fois de m'avoir ramené mes enfants.
- On est pas sortit de l'auberge madame, faut quitte le navire maintenant et…

La foudre frappa avant qu'il n'ai eu le temps de finir sa phrase. La corde qui avait servit d'attache à la barque flamba, un autre s'écrasa sur la barque en elle même et le feu s'embrasa de plus belle.

- Un feu sous une pluie diluvienne, n'est-ce pas un prodige de la nature ?

L'ange n'avait pas calmé sa magie, mais à ce rythme, il s'épuiserait bien trop vite.

Méphisto n'avait aucune idée de ce qu'ils allaient pouvoir faire pour partir de là. Prendre les airs seraient tellement dangereux et épuisant. A eux deux, ils ne pourraient pas porter la mère, Cassiopée, et les enfants. Deux adultes, c'était bien trop pour une seule personne, et prendre un enfant et un adulte, dans leur état, était tout bonnement inconcevable et suicidaire. Mais rester sans rien faire n'était pas plus constructif, d'autant que le bateau ne voulait vraiment pas rester en place.

- On part par la voie des airs, c'est notre seule option.
- C'est du suicide à l'état pur ! Tu as vue ton état ? Tu as vue le mien !! On va tous y passer si on fais ça.
- On fait deux aller et retour.
- Ha oui, et ceux qui restent, tu penses vraiment qu'ils arriveront à survivre en nous attendant, c'est impossible.
- Méphisto ! Si on doit y rester, autant essayer de survivre. Et si je dois tous vous porter à la force du vent, quitte à y laisser toutes mes plumes, je le ferais !
- Ta magie n'est pas…

Une main fendit l'air et la joue du démon rougit vivement, laissant apparaître la trace des cinq doigts de l'ange. C'était la première fois que Zéphiel levait la main sur le démon pour le remettre en place, mais il n'y avait pas une seconde à perdre.

- Chacun un enfant, chacun un adulte, on va survivre…


Sa magie, après son action contre Méphisto, se calme d'elle-même, comme si sa tension s'était apaisée à remettre le démon à sa place. Les yeux vert se tournèrent vers Cassiopée et le plus grand des enfants.

- Fais-moi confiance, encore une fois.


Demanda-t-il plus doucement alors qu'il déploya deux ailes de plumes blanches.

Sans broncher davantage, Méphisto serra le poing, ferma les yeux, et à la suite de l'ange, déploya deux ailes d'un noir corbeau, sans plumes.
884 mots

plouf:
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Sam 24 Oct 2015, 16:22


 
   
 

Assister à telle scène n'était pas donné à tout le monde. Mais j'avais été une de ces spectatrices. Un ange remettant un démon à sa place, avait-on déjà vu ça auparavant ? N'existait-il pas d'ailleurs une sorte de petite guerre entre ces deux espèces ? Je ne m'y connaissais pas assez pour en être certaine, mais à ce que j'avais pu apprendre au cours de mon périple, il n'était pas étonnant de voir certaines races se haïr, quitte à en venir aux mains. Pourquoi pas les anges et les démons ? L'un n'allait pas s'en l'autre, ils étaient si différents et pourtant si proches à la fois. Alors que j'observais tout ce petit monde, tout en reprenant mon souffle, je ne pus m'empêcher de remarquer l'état de Zéphiel. Il était clair qu'il m'était venu en aide un bon nombre de fois aujourd'hui, et pas qu'à moi d'ailleurs. Il devait être épuisé, pourtant, il ne laissait rien paraître aux yeux de tous. On pouvait lire la détermination dans son regard, la mère des deux enfants en fut bien étonnée d'ailleurs. Car, sur qui pouvait-on vraiment compter de nos jours ? En qui pouvait-on vraiment avoir confiance ces derniers temps ? Les gens étaient parfois si cruels entre eux qu'on ne savait plus sur quels pieds danser. La preuve, les deux garçons avaient eu beaucoup de mal à me faire confiance alors même que je risquais ma vie pour les sauver. Perdue dans mes pensées, je vins m'appuyer sur une caisse, celle-ci n'ayant pas encore été envoyé à la mer, je teintais de garder l'équilibre. Mon esprit était embrumé, mes jambes me donnaient l'impression de marcher sur du verre, et bons nombres d'anciennes cicatrices me faisaient de nouveau souffrir. Pourtant, je ne quittais pas des yeux la scène qui se jouait devant moi. Et dés lors que notre barque de fortune c'était mise à prendre feu, nous devions trouver une autre solution de sortie. Et il était difficile de croire en trouver trente-six, nous n'avions pas tellement le choix. Fort heureusement pour la mère, ses deux enfants, et moi-même, nous avions parmi nous, deux personnes ayant la capacité de voler. Malheureusement pour eux, ils leurs faudraient voler sous la tempête, tout en ayant une personne avec eux. Mon regard se posa alors plus précisément sur Zéphiel, puis sur Méphisto. L'un comme l'autre me paraissaient fatigués. Comment tiendraient-ils ? Ils ne pourraient pas faire deux aller-retour. C'était tout bonnement impossible, pas dans un moment comme celui-ci, pas comme ça.

Laissant mon appui de fortune de côté, je m'approchais suffisamment près des deux jeunes hommes pour ne pas être entendu par la famille. « Zéphiel, je te fais confiance… Mais …. » Alors que je pensais pouvoir, lui faire entendre raison, je vis son regard. La fin de ma phrase mourra entre mes lèvres, et ne parvint pas à sortir. Je devais lui faire confiance. Après tout, n'avait-il pas été là quand j'en avais eu besoin ? J'avais mis plusieurs fois ma vie entre ses mains, une fois de plus ou de moins, ne ferait pas la différence. Dans un profond soupir, je m'approchais des deux enfants tout en désignant les deux êtres ailés. « Allez, en route, les petits gars. » Alors que les deux petits eurent du mal à partir, ne voulant pas une fois de plus être éloigné de leur mère, je soufflais quelques mots d'encouragements à l'ange et au démon. Je ne savais pas si mon message avait été clair ou non, encore, fallait-il qu'ils sachent lire sur mes lèvres, mais je ne me voyais clairement pas leur souhaiter bonne chance. Il y avait dans cette phrase comme un soupçon de doute que je ne tenais pas à donner aux autres, il aurait été facile de le dire autrement seulement mieux valait ne pas tenter le diable... Les larmes ne se firent pas attendre, les cris non plus, et il fallut un moment avant qu'ils ne décollent. Et en à peine quelques secondes nous nous retrouvâmes seules sur le pont en lambeau. La mère de famille et moi cherchâmes alors du regard les enfants ainsi que mes deux compagnons de sauvetages, malheureusement la tempête était bien trop forte. Qu'ils nous étaient impossibles de voir à plus de dix mètres. Alors que le navire tangua une nouvelle fois, que le bruit de l'océan se fracassant sur la coque se fit plus fort, l'avant du bateau encastré sur une énorme rocher se détacha du reste de l'embarcation et la jeune femme qui m'accompagnait parti en avant. Je me jetais presque sur elle pour la rattraper de justesse, c'est alors que des hurlements se firent entendre. Je ne pouvais pas quitter des yeux celle dont la vie tenait entre mes mains pour voir d'où venaient ces bruits. Je ne savais donc pas si nous étions attaquées par quelques bêtes que se soient, ou si des créatures étaient à la poursuite de nos amis. Un éclair puis un autre balaya le ciel, complétant le tableau d'horreur. L'orage ne semblait pas décidé à s'arrêter. Je pouvais voir le ciel s'illuminer alors même que je me trouvais dos à lui, mais je ne voyais rien d'autre, je ne savais rien d'autre. Je ne savais pas ce qui se passer, mais il était évident que nos camarades devaient rencontrer quelques problèmes, bien pires que les nôtres.

Un autre hurlement plus strident cette fois se fit entendre, combiné à ceux de ma compagne. Je dus planter fermement mes pieds dans le sol, je la tenais par les deux mains, mais son corps semblait comme attirer vers l'océan. Des larmes bordaient le coin de ses yeux, mais je ne lâchai pas prise. Je la ramenai alors vers moi de toutes mes forces. Et nous nous éloignâmes le plus possible du trou béant qui se trouvait à présent à nos pieds. Le bateau sombrait et il ne nous restait plus beaucoup de temps. L'eau continuait de s'infiltrer et la mère des deux enfants n'avaient cessé de trembler depuis leur départ. Je m'approchais d'elle pour tenter de la rassurer quand mon regard fut attiré vers le ciel. Une plume. Je devais trouver un moyen de nous ramener sur la terre ferme. Qu'advientrait il de nous s'ils ne revenaient pas ? « On ne peut pas rester ici. On n'a pas une minute à perdre ! » « Mais l'homme aux ailes blanches à dis qu'ils reviendraient… Ils vont revenir nous chercher… Ils vont revenir. Vous avez confiance en eux, non ? Non ? » « Bien sûr que j'ai confiance en eux ! Seulement, nous ne sommes pas des femmes sans défense, incapable de s'en sortir ! Maintenant, on va bouger et ils nous rejoindront ! On doit leur faciliter la tâche d'accord ? » Elle ne répondit rien. « D'accord ?! » Un signe de tête. Attendez-nous, on vous rejoint à mi-chemin...

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Dim 25 Oct 2015, 00:04

Le démon jura intérieurement, jamais il ne serait assez endurant pour faire le chemin deux fois, il le savait, il avait trop donné en ramant jusqu'au bateau et en tenant la barque à proximité malgré la tempête pour pouvoir l'attacher ensuite. Il observa Zéphiel du coin de l'oeil et le laissa mener l'opération puisque monsieur semblait avoir plein d'énergie à revendre alors qu'il le savait, il était au bord de l'épuisement complet.

L'ange attendait patiemment, canalisant sa magie le plus possible pour pouvoir l'utiliser en cas d'extrême urgence, même si la situation en elle même était hautement délicate. Les émeraudes se figèrent sur les enfants qui eurent du mal à quitter les bras réconfortants et connus de leur mère, et pourtant il le fallait. Le premier vol serait délicat. Il faudrait tâter le terrain, garder des forces pour le suivant, prendre garde aux mauvais vents.
Ses lèvres bougèrent lentement mais aucun son ne sortit, pourtant, les mots étaient pour le démon et celui-ci avait ses flammes figés sur ses lèvres. Il voulu protester mais devant tant de courage fut un peu interdit. Ravalant sa fierté, il le laisserait aller au devant des dangers s'il le voulait vraiment. Après tout, ça le dissuaderait peut-être dans sa mission et le ferait sombrer petit à petit. L'idée l'allécha et lorsque les enfants se furent calmés, chacun des deux hommes les prirent dans leurs bras.
Ce fut Zéphiel qui chercha à les rassurer et à rassurer les jeunes femmes.

- Doucement les enfants, on va vous amener à votre père. Mesdames, restées en vie, nous revenons vite !

Puis sans un dernier regard, ils prirent leur envole, doucement pour ne pas brutaliser les jeunes êtres blottit contre eux. Celui qui montra le plus de mal à résister aux courants violent fut le démon. Sa faiblesse était trop importante. Plusieurs fois il manquait de laisser tomber l'enfant, et la chute fut retenue par la magie de l'ange.

- Méphisto, ressaisis-toi je t'en prie. Si j'use ma magie maintenant, jamais je ne pourrais les ramener toutes les deux.

Les yeux de la nature furent implorant, mais le démon était trop faible. Serrant les dents, il décala l'enfant qu'il avait contre lui sur sa hanche gauche, puis vint saisir le second contre lui sur sa hanche droite.

- Tenez-vous bien les enfants, ça va aller.

Aucun des deux petits hommes n'osa bouger ou regarder, ils étaient apeurés et blottit contre le torse de l'ange dont l'aura les rassurait malgré eux.
Méphisto fut choqué mais ne chercha pas à retenir l'enfant contre lui. Ca le soulageait, il pourrait voler plus librement et moins forcer sur ses muscles. D'un regard muet vers l'ange, il le remerciait sans le faire.
Le tonnerre grondait fort et les éclairs sillonnèrent plus d'une fois le ciel, manquant par moment de frapper les deux volants. Mais avec la pression de l'air, il parvenait à déjouer la place où tomberait la foudre et à s'en éloigner assez pour ne pas ressembler à du poisson grillé. Ils firent des détours pour voler en sécurité et ça mit un certain temps, trop long au goût de l'être angélique. Lorsque leurs pieds touchèrent le sol, le père des enfants courra vers eux, venant les serrer dans ses bras et posa une question muette à l'ange.

- On y retourne, notre jeune amie est encore avec votre épouse.


Méphisto, lorsque ses pieds touchèrent le sol, s'effondra. Il n'en pouvait plus, son souffle était court et il sentait que ses muscles étaient à la limite de la tétanie. Inquiet quant à son sort, Zéphiel ne pouvait pourtant pas rester là. Elles étaient en danger et…

- Le bateau prend feu !!!!

Hurla un passant en le pointant du doigt.

Son coeur manqua un battement, puis une plume tomba sur le sol du port et il était partit à vive allure, bravant une nouvelle fois la tempête. Il avait déjà trop usé sa magie, mais à puiser dans ses dernières ressources, dans ce genre de situation, il savait qu'il pouvait faire des miracles et aussi progresser pour tendre un peu plus vers son but, son rêve.

En pleine mer, il observa le bateau ravagé par les flammes. Si elles étaient à son bord, elles étaient mortes carbonisées, si elles étaient à l'eau, elles avaient une chance d'être en vie malgré le froid de celle-ci.
Ses yeux changèrent, brillèrent et une fumée verte entoura lentement le corps de l'ange. Petit à petit, le vent se leva tout autour de lui, épargnant à son corps la froideur de la pluie, le protégeant des dangers de l'orage. Petit à petit, sous ses pieds, l'eau s'écarta faiblement. Son vent traversa toute la surface de l'eau jusqu'au maximum de l'étendue de sa perception. Il continua, cherchant rapidement les deux jeunes femmes. Une chaleur, une deuxième. Il les avait retrouvé.

Une bulle d'air chaud vint entourer les deux jeunes femmes lentement, les sortant de l'eau, séchant leur corps et leurs vêtements. Au risque d'en mourir d'épuisement, l'ange les ramènerait ainsi sur la terre ferme.
Plusieurs fois il lutta pour ne pas sombrer dans l'inconscience. Sa magie ne protégeait que les deux femmes, et lorsque le port fut tout prêt, son corps, son esprit, sa magie lui dirent : stop.
Il avait réussit à les déposer sur le port, mais lui encore un peu loin, tomba dans l'eau inconscient.

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Sam 28 Nov 2015, 23:24


 
   

Savoir comment, c’était impossible, ni la mère de famille, ni moi ne pouvions dire ou le feu avait pris sa source. La seule chose dont nous étions sûr et certaine, c’était que nous étions dans de sales draps. A peine l’avais-je aidé à retourner sur le bateau que ce dernier avait pris feu, d’un coup et surtout rapidement. D’un côté comme de l’autre, nous fûmes rapidement pris dans la tempête aussi bien celle qui faisait rage autour de nous, le vent, la pluie, l’orage mais également celle sur le navire. Les flammes vinrent rapidement manger le bout de nos pieds, la chaleur nous monta à la tête. On pouvait sentir l’odeur si particulière et caractéristique du bois en train de bruler. Heureusement il ne restait plus que nous deux sur l’embarcation, les enfants n’auraient pas supporté cette situation aussi longtemps que nous. Je jetais un coup d’œil à droite puis à gauche afin de nous trouver une issue de secours. Nous nous étions rapidement retrouvées prise au piège. Pour dire toute la vérité, nous avions été surprise et il ne fallut pas longtemps pour qu’une grande partie du bateau soit enflammée. Un problème de plus à ajouter à la liste, une liste déjà bien longue.  Je m’étais d’abord dit que ce n’était pas possible et puis résigné nous avons sauté. Je saisis la main de la jeune mère de famille, et la traînait de force à l’eau. Il n’y avait pas d’autre moyen. Malgré une pluie torrentielle, les flammes ne mouraient pas, bien au contraire. De toute manière, nous étions déjà prêtes à sauter à la mer, alors à quoi bon réfléchir trop longtemps ? Nous quittions un énorme problème pour un autre, peut-être pire ? Non, équivalent ! L’océan était déchaîné. A peine avions nous touché la surface de l’océan, que la jeune femme s’accrocha totalement à moi. Elle passa ses jambes autour de ma taille, et ses bras autour de mon cou. J’eus beaucoup de mal à garder la tête hors de l’eau. Je bus plusieurs fois la tasse, et failli m’étouffer à de nombreuses reprises. Le courant était extrêmement fort, il nous entraîna vers la coque du navire. Je devais à la fois tenir la dame dans mes bras, nous tenir éloigner des flammes et des bouts de bois tombant à la l’eau, mais lutter également contre la pluie, contre les vagues qui tentaient de nous engloutir.

Je ne savais pas combien de temps je pourrais tenir, mais je devais croire en Zéphiel et en Méphisto. Ils viendraient nous chercher. Il nous l’avait promis. Je devais tenir encore un peu, encore quelques secondes … Je ne sais pas combien de temps, mais je perdis pieds avec la réalité. Ce fut la gifle de la femme dans mes bras qui me ramena à la réalité. « Réveillez-vous ! Ne me laissez pas toute seule ! » Ma tête tournait, je ne sentais presque plus mes jambes, et encore moins mes bras. Je savais que je ne pouvais pas lui en vouloir, mais j’eus envie de lui hurler de m’aider un peu. Seulement, je ne pouvais pas. Ce n’était pas moi. Je voulais aider les gens, j’avais cette envie, ce besoin d’être utile. « Ne vous inquiétez pas, ça va allez … » Nous avions beaucoup de mal à comprendre, beaucoup de mal à rester stable. Je tentais de nous éloigner du lieu du drame, cependant à peine avions-nous fais une brasse que l’eau nous ramenez vers l’épave. Un éclair, puis un deuxième, suivit par le tonnerre brisèrent une nouvelle fois le silence, celui que j’imposais, tentant tant bien que mal de garder le cap vers le rivage.

Heureusement pour nous, au bout de quelques secondes, peut-être même quelques minutes, Zéphiel arriva à notre secours. Nous étions gelées, fatiguées également. L’eau était froide, elle finissait même par nous brûler la peau. Il était très difficile de voir à plus de deux mètres, et pourtant il nous trouva. Je ne savais pas comment, et je m’en fichais à vrai dire. Il nous sorti de l’eau. Mes muscles étaient lourds, mon souffle court, ma vue se troublait par moment. Nager, ou plutôt tenir dans une telle tempête se révélait bien plus difficile que prévu. Encore une fois, par un tour de magie signé l’ange, nous nous retrouvâmes dans une bulle, bien au chaud, mes cheveux ne me collèrent plus à la peau en à peine quelques secondes. Nous pouvions, la jeune femme et moi reprendre des forces. Cependant mon regard ne cessait de se tourner vers mon nouvel ami, Zéphiel. Je voyais bien l’épuisement sur son visage. Mais pas que. Alors que nous nous retrouvâmes sur le port en peu de temps qu’il en faut pour dire ouf, un bruit sourd et inattendu attira mon attention. Ce n’était pas l’orage, et encore moins le navire coulant totalement … Il s’agissait de l’homme aux cheveux aussi pur que ses ailes venaient de tomber à l’eau. Beaucoup de monde se mirent à crier, mais peu se précipiter à son secours. « Il faut l’aider, vite, quelqu’un ! » Il s’agissait de l’homme qui venait se retrouver sa femme, et dont les enfants ne cessaient d’embrasser leur mère. Je me jetais alors une nouvelle fois à l’eau. Mes jambes étaient lourdes, mais il avait donné beaucoup de sa personne, ses forces ne le tenaient plus, il était arrivé au bout de sa limite. Méphisto était dans un état bien pire que le mien, je ne pouvais donc pas compter sur lui. Ni une ni deux, pas le temps de réfléchir. Son corps commençait déjà à couler, je dus forcer sur mes bras pour plonger et l’atteindre. J’eus beaucoup de mal à remonter. Les vagues nous maintenaient sous l’eau. Ses yeux étaient clos, et je rencontrais un problème à garder les miens ouverts. Je donnais tout ce qu’il me restait, pousser aussi fort qu’il était possible de le faire sur mes jambes, tenait Zéphiel d’un bras pour nager avec le second. Une fois à la surface, j’appelais à l’aide. « Oh ! Aidez-nous ! » J’étais à bout de souffle. Nous étions ballonnés de tous les côtés. Mais finalement plusieurs mains se tendirent vers nous. « PUTIN ! » Seulement je n’arrivais pas à les attraper. « Tient bon, petit ange, ton ami a encore besoin de toi je crois ! » Hommes, femmes, nous aidèrent à sortir de là. Une fois sur la terre ferme, je fis écarter la foule, ouvris la bouche de Zéphiel et appuyait fortement sur sa poitrine pour faire sortir l’eau de sa gorge. J’apposais mes mains sur son torse, et me concentrait. « J’en suis capable, j’en suis capable. Vas-y ma belle. » Il m’était arrivé de me soigner, mais soigner la fatigue ? Non, ce n’était pas que ça, c’était un tout. Réveille-toi Zéphiel, j’ai encore besoin de toi.


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Dim 06 Déc 2015, 18:04

Les passants ne réagirent pas, le marin était trop inquiet quant à sa femme et ses enfants pour se soucier de leurs sauveurs et le démon avait été trop présomptueux, pourtant, son bras se tendit dans le vide devant lui alors que son corps était étalé sur le sol pavé du port. Il luttait autant qu'il lui était possible de le faire. Jamais il ne le dirait assez, cet ange là, c'était sa proie et personne ne le lui prendrait, pas même la mort.
Dans un rugissement il se redressa lorsqu'il observa Cassiopée plonger. Encore un effort et il réussit à faire bouger son corps endolorit par l'effort. Son bras se tendit vers le bord, vers l'eau et il saisit la main de la jeune femme lorsqu'elle réapparu, l'ange contre elle, récupéré par quelques hommes et femmes qui eurent l'intelligence de réagir. La main manqua de glisser par toute cette eau, mais il tira, puisa dans sa force démoniaque et avec l'aide d'une autre personne la remonta sur la terre ferme. Mais l'ange était inconscient.
Assit sur le sol, le Démon observait entre l'inquiétude que sa proie lui file entre les doigts et la fascination qu'il éprouvait envers la bonté de l'Orisha qu'ils ne connaissaient qu'à peine et qui avait risqué sa vie en replongeant dans l'eau houleuse. Un sourire moqueur passa sur ses lèvres avant qu'il ne se détende. Il ne mourrait pas si facilement, il en était persuadé.

*****

C'était noir, froid, et lors de la chute, il avait sentit son corps s'engourdir et son esprit s'envoler ailleurs.
Le froid, il se revoyait dans les montagnes de l'Edelweiss alors qu'il n'était qu'un jeune ange, se faire bêtement piéger et se trouver face à la mort. Des crocs puissants avaient surgit pour le tirer de là. Il sentit quelque chose de chaud contre lui, mais il ne su pas revenir.
Le blond espérait, se battait. Il refusait de mourir contre ces hommes, il refusait de mourir dans l'eau comme ça. Il avait sauver la louve blanche, Neige, ils avaient fait beaucoup de chemin ensemble, elle lui avait souvent permis de manger lorsqu'il avait faim, de fuir lorsque c'était trop dangereux et finalement, de devenir assez fort pour trouver ses amis, pour retrouver son démon.
Un vent frais, le souffle de la louve contre son corps, allongé dans une forêt, un soir.
Deux yeux jaunes qui l'appelaient, qui lui demandait de revenir. Deux yeux perdus, deux yeux implorant.

Une vague chaude envahit son corps et ses poumons, il toussa et pencha son corps sur le côté, laissant l'eau s'évacuer avec douleur. La main sur son coeur par réflexe, il vint la tendre et tomba contre la poitrine de Cassiopée.
Ouvrant ses yeux sous la sensation de sa main, il la retira rapidement et une teinte rosée de gêne paru sur son visage alors qu'il se sentait soulagé. Si elle était là, la femme du marin devait aussi l'être. Dans l'angle de sa vision, il voyait l'ombre du démon serein qui attendait de recouvrer un peu plus de force pour se lever et lui faire probablement un sermon.

- Merci… Merci de m'avoir sauvé.

Une voix encore faible, comme s'il peinait à retrouver son souffle, Zéphiel parlait pour balayer sa gêne plus tôt présente. Jamais il n'avait mis la main sur la poitrine d'une femme, jamais il n'avait embrassé personne non plus. Les premières qu'il avait touché était suite à une chute et était celles d'un élémental du nom de Raphaël, et les suivantes, il l'apprendrait probablement, étaient celle de la belle Orisha qui venait de lui sauver la vie.
Restant sur le sol pour récupérer, il la regarda de haut en bas, autant qu'il le pouvait pour évaluer les blessures qu'elle aurait pu avoir. Hormis une immense fatigue, comme chacun d'entre eux ici, il n'y avait rien d'alarmant.

- Je suis aussi heureux… de te voir saine et sauve. La famille est au complet ?


En posant la question, le marin, dans ses bras le plus âgé des enfants, et sa femme avec le plus jeune, avancèrent vers le trio qui les avait réunit. Même si le bateau été une lourde perte pour le commerce, tout le monde était vivant, et c'est ce qui semblait compter le plus dans leurs yeux à tous.

*****

Le démon se redressa lentement et étira chacun de ses muscles avant de croiser les bras contre son buste, observant la scène sans rien dire. Il avait ouvert les yeux, parlé, alors il allait bien c'était tout ce qui lui importait de savoir. Mais au fond de lui, quelque chose venait de changer encore une fois. Plus que tout, il le prendrait et il trouverait un moyen de se défaire de son pacte avec son frère de démon.

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Dim 24 Jan 2016, 21:15

Je ne savais pas comment, ni même depuis combien de temps cela avait duré, mais le fait est, que j’avais réussi. Il était vrai que je sentais mes forces augmentaient de jour en jour, mais je ne me serais jamais cru capable de réaliser une chose pareille. Les événements m’avaient amené à aider Zéphiel, quitte à en risquer ma vie. Il aurait été facile de lâcher l’affaire, d’abandonner à bien des reprises, mais je me satisfaisais à aider les autres. Je n’étais pas attirée par la mort, la souffrance et la désolation, ce que je recherchais été bien plus profond que ça. Il était si ardu de choisir le bon chemin, il n’était pas rare de se tromper, ou même d’échouer. Comment pouvait-on être certain alors d’avoir fait le bon choix ? On ne pouvait jamais en être vraiment sure, pourtant à cet instant je le sus. Ce fut bref, rapide et pourtant c’était bien là. Je le sentais au plus profond de moi, j’avais fait ce qu’il fallait. N’étais-ce pas ce qu’on attendait de moi après tout ? Non. On n’attendait rien de moi, et c’était bien le problème. On ne me connaissait pas encore assez pour espérer quelque chose de ma part. Toute cette suite d’événement m’avait amené jusqu’ici, sur ce port, à ce moment précis. A moi maintenant de prendre mon destin en main.

Perdu dans mes pensées, j’étais complètement déconnecté du monde qui m’entourait. Les gens passaient à côté de moi, venant saluer la bravoure du jeune Ange. Il n’était pas rare qu’on me bouscule mais à vrai dire peu m’importait. La fatigue l’emportait sur tout le reste. Je n’étais pas encore assez forte. Des points noirs vinrent danser devant mes yeux. Mon souffle se fit plus rapide, et ma respiration saccadée. Cependant je tentais de ne rien laisser paraître. Mon regard, quoi qu’un peu flou, était posé sur Zéphiel. Il m’inspirait. Il était fort, courageux, sympathique, apprécié des gens. Il pouvait compter sur Méphisto. Mais moi qui avais-je pour me soutenir ? Pour me remonter à la surface en qu’à de problème ? La dure réalité me ramena sur terre. Je n’avais rien, ni personne à qui me confier. Pas une épaule sur laquelle pleurer, ou simplement me reposer. Ce besoin d’être entouré faisait partie de ma nature, j’aimais croire qu’il m’était facile de me faire des amis. Mais avais-je de vrai ami ? Les bruits de pas, les gens qui parlaient entre eux, ceux qui s’embrassaient de joie, ne me parvinrent plus. J’étais obnubilée par l’être aux cheveux blonds. En réalité il était pour l’instant mon petit point d’encrage pendant que je me perdais dans les méandres de l’esprit.

« Merci infiniment… Je ne sais pas comment vous remercier, vous et vos amis. Ma famille est saine et sauve, c’est ce qui compte. Je ne sais pas ce qu’il serait advenu de nous si vous n’aviez pas été là. »

Qui était cet homme ? A qui parlait-il ? Mon regard se décala légèrement pour tomber sur le marin. Je le voyais d’un œil nouveau. Un homme qui avait failli tout perdre. Son commerce, comme sa famille. Il ne criait pas, ne pleurait pas, pas pour son bateau. Non il semblait plus heureux que jamais de serrer ses proches. Pourquoi n’étais-ce pas moi ? J’avais une famille après tout ? Des êtres qui m’aimaient pour ce que j’étais et qui ne me jugeraient jamais, alors pourquoi les avoir fuis ? J’avais souhaité m’éloigner d’eux, vivre ma propre vie. C’était ce que je faisais et pourtant … Peu à peu je reviens parmi les autres. Un mince sourire vit le jour sur mon visage. J’étais à la fois ici et ailleurs. Une fois tout ceci fini, il me fallait retourner chez moi, coute que coute. Cela devait bien faire cinq minutes que j’étais à terre, les fesses posées à même le sol, les pieds crasseux, le souffle court. J’étais dans un état lamentable, mais cela n’avait que peu d’importance dans une telle situation. Je me remis debout, non sans une certaine difficulté et vint me poster devant l’ange. Je lui tendis une main tremblante, et quelque peu pâle comparait à d’habitude.

« Pas besoin de me remercier, surtout après tout ce que tu as fait pour moi, et pour cette famille. Je n’y serais jamais arrivée seule, heureusement que vous étiez là, Méphisto et toi. Vous formez une sacrée équipe. »

Mes doigts étaient sales, et je ne savais pas s’il aurait l’envie de se saisir de ma main, mais je restais à attendre. Afin de me redonner une image, à la fois forte et sure de moi, je me lançais dans un trait d’humour. Je me voilais la face mais chaque chose en son temps.

« Hey, ne me laisse pas attendre comme ça. Je t’ai laissé me tripoter petit ange. Accepte au moins ma main. »

Rigoler, faire le pitre, voilà ce qui me représentait assez depuis quelques temps. L’humour était une qualité à part entière, et je pouvais au moins me venter d’en avoir à revendre. Je ne pus m’empêcher de regarder en direction de son compagnon, cherchant sans doute à voir si ce dernier était choqué, ou exaspéré par mes paroles. Tout autour de nous, la foule se fit moins pressante, moins pesante. L’attraction de la journée était finie, et les personnes restantes étaient ici pour apporter leur soutien à la famille. Pour leur donner, à manger, à boire, voir des couvertures pour couvrir les enfants frigorifiés.  

« Qu’avez-vous donc prévu après une épreuve pareille ? Je risque de vous manquer, je sais bien, mais bon … » L’humour, toujours.



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Dim 07 Fév 2016, 21:14


Le démon fit un pas, chancelant, puis un deuxième un peu plus sûr, jusqu'à pouvoir se rapprocher avec suffisamment d'assurance pour observer du coin de l'oeil, méfiant, la famille sauve, et plus attentivement l'Orisha et l'ange. Qu'est-ce qu'une femme comme elle venait faire entre lui et son ange, sa propriété !
Serrant le poing après avoir détendu ses bras, un geste le calma davantage qu'il n'aurait cru, et l'énerva intérieurement tout autant. Lui, pourquoi à ce point là il avait ce besoin de le voir lui appartenir ? Sans doute parce qu'il avait cette sainte horreur de la dette de sa vie à son égard. La chaleur qui l'envahit lui fit fermer les yeux.

- On y va.

Claqua-t-il froidement tout en leur tournant le dos, évinçant les attitudes et paroles des curieux tout autour.

*****

Zéphiel écouta la foule, se laissa porter par leur voix pendant de longues secondes, inspira enfin à plein poumon l'air ambiant, nauséabond pourtant, mêlant la sueur, l'embrun marin, l'alcool et autres odeurs en tout genre. Serrant ce qui lui servait de vêtement et qui était trempé, son attention fut capturé par la famille du marin qui venait remercier encore et encore la petite équipe d'avoir risquée leur vie pour eux. Un petit sourire traversa son visage pâle puis une voix le ramena sur la terre ferme, une voix féminine, une voix qui l'avait sauvé de la noyade.
La main tendue vers lui, il mit un temps avant de bien la discerner, l'esprit encore un peu dans le vague, mais lors de sa seconde intervention, elle lui fit remarquer qu'elle n'aimait pas trop attendre là, et qu'il pouvait bien prendre sa main après lui avoir touché la poitrine.
Le rose lui parvint de nouveau aux joues mais il saisit avec douceur la main tendue et se releva grâce à elle. Un peu fragile sur son équilibre, l'approche de son contraire le fit frémir et il chercha à lancer sa magie pour contenir sa fureur envers les autres, en vain, plus rien ne semblait vouloir répondre. Il lui faudrait du temps, beaucoup de temps pour recouvrer son essence magique, une fois de plus, il avait été trop loin, présumant de ses forces quitte à en mourir, alors qu'il ne voulait pas mourir, il avait tant de chose à faire encore.
Lâchant tout doucement la main de Cassiopée, le blond effleura vivement le poing serré du démon, du bout des doigts, comme une promesse d'accalmies et pu sentir la tension maléfique s'évanouir un peu, juste assez pour lui permettre de se concentrer de nouveau sur la belle Orisha tout en écoutant les mots sec de Méphisto.

La foule se dissipa lentement et la phrase tomba, ce qu'ils allaient faire ? Probablement rien, Zéphiel partirait à la Citadelle pour se reposer et Méphisto laisserait libre court à sa colère, sans doute. D'un sourire en s'approchant un peu plus d'elle, l'ange vint lui saisir les deux mains et répondre.

- Tu me manqueras sans doute, j'aurais aimé faire plus ample connaissance dans une situation moins, risquée… quant à nous, nous reposer je présume… et ensuite… seul le vent saurait te répondre. Il est souvent celui qui me guide vers mes nouveaux périples et nouvelles rencontres. Et souvent celui qui me sauve lorsque je me sens perdu.

Levant rapidement les yeux, il les reporta dans ceux de l'Orisha.

- Ca peut sans doute te paraître étrange mais, c'est comme ça que je vois mon futur, porté par le vent, et si je dois être entouré de mes amis, j'espère que le vent les porta tout autant pour les protéger. Et toi, que comptes-tu faire ? Puis-je te proposer une nuit dans une auberge proche avant de nous séparer, un bon repas et un bon repos avant de repartir et suivre notre voie ?


Il était sincère, et sa voix, bien que fragile et faible, laissait transparaître sa bienveillance.

*****

De son côté, Méphisto haussa les épaules et pointa du bout de la main l'auberge la plus proche. Sans les attendre, il se hâta vers cette dernière et y demanda deux chambre et deux repas avant de reprendre sa route. Il n'avait pas envie de traîner avec cette femme, et il n'avait pas envie de voir l'ange en sa compagnie non plus. S'aérer serait sûrement mieux. Un dernier regard vers le blond, il lui sourit amusé puis déploya ses ailes et s'envola aussi vite qu'il le pu quelques pattés de maisons plus loin puis se laissa choir sur le sol, tapant ce dernier de ses mains.

- Plus fort, il faut que je sois plus fort… et après…

Un regard, meurtrier, des flammes sanglantes, naquirent alors dans ses yeux.

- Tu seras à moi.


Fermant les yeux, il laissa son esprit s'éloigner et reposa son corps.



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