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 La Racine du Mal [Romulus PV Lumi]

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Jeu 12 Juin 2014, 01:29

La conscience est une forme de connaissance. Celui qui est conscient, c'est celui qui sait ce qui est tel qu'il est. Au sens le plus strict, on peut dire que la conscience, c'est simplement savoir ce que l'on est physiquement et ce qui nous entoure à une distance raisonnable mais aussi savoir qu'au-delà il y a encore, même si l'on ne sait pas quoi. Finalement, l'expression "avoir conscience" est obsolète. Tous le monde pense être "conscient" avant de réaliser qu'une part de la réalité proche nous échappait. De même que nul ne peut juger de la conscience d'autrui, Même en lisant dans ces pensées car certaines sensations sont instinctives et ne demandent pas à être traduites dans l'esprit. Nous ne pouvons donc que tenter d'atteindre l'état de conscience le plus parfait, comme pour toutes Vérités...



"Après l'effort, le réconfort !"
Cette phrase sortait généralement de la bouche des petits bûcherons, fermiers et autres artisans de petits village après une dure journée de labeur, le soir arrivant et la fumée d'une bonne cuisine s'échappant des fenêtres de la maison familiale. En tous cas, c'était comme ça que c'était raconté dans les histoires et contes. La vérité était tout autre... Quoiqu'il en soit, cette phrase sortait cette fois tous droit de ma pensée. J'étais exténué. Plusieurs semaines à m'allier avec l'intégralité des Terres du Yin et du Yang pour repousser la fin du monde. Je ne croyais pas le faire un jour. Et pourtant... J'avais ainsi travaillé avec ce monde qui me semble généralement d'un inintérêt total. Mais tant qu'Ecem guidait mes pas, rien ne tous cela n'était tout à fait incohérent.
Et je revoyais dans ma tête les différents événements se succéder, debout sur le pont du bateau qui avait quitté depuis plusieurs jours maintenant Sceptelinôst. Il fallait vraiment que je change d'air. Et je savais exactement où me rendre pour cela. Bien sûr, l'idée première avait été de me rendre à Prison mais au bout d'à peine vingt-quatre heures, il me parut évident que c'était une mauvaise idée. Tout d'abord parce que je n'avais aucune idée de ce qu'était devenu Prison. J'avais bien envoyé un courrier à Emivia, mon unique contact de confiance au sein de ma propre race, mais je devais lui laisser le temps de me répondre ! J'attendais aussi, bien entendu, le courrier de cette adorable Mizu. Mais envers et contre tous, mon plus gros problème était que j'avais été totalement traumatisé. J'ignorais jusqu'alors à quel point certaines vérités étaient difficile à digérer et mon cerveau n'arrivait pas encore à faire le tri entre les émotions et diverses pensées en vrac qui me traversaient des que des bribes de ces événements me revenaient en tête. La décision à prendre m'avait parue évidente. Il me fallait vivre autre chose. Une nouvelle expérience, plus calme néanmoins, qui me permettrait d'atténuer la force de l'idée et de pouvoir enfin l'aborder sereinement.
Ma résolution était simple : j'allais me rendre au Continent du Matin Calme. Mais pas de manière hasardeuse car s'il y avait ben un endroit que j'appréciais particulièrement en ces terres, c'était le Jardin du Savoir. Sanctuaire de la connaissance, il était aussi l'endroit le plus calme. Il fallait être en mesure de se maîtriser pour s'y promener en toute tranquillité. Les esprits un peu trop excité s'y sentaient vite mal à l'aise. Ainsi, peu de monde n'avait le calme qui s'imposait pour le visiter avec béatitude et ceux qui en étaient capable se faisaient si petits et muets - au moins d'admiration - qu'on s'y sentait généralement seul. Loin des livres qui, bien que beaucoup plus efficaces pour acquérir des savoirs, demandaient aussi beaucoup plus de concentration, ce lieu offrait sa connaissance sans restriction et, finalement, seul notre propre esprit et notre propre logique avait tendance à faire barrière à celle-ci. Ainsi, on ne savait vraiment ce qu'on cherchait ni ce que l'on allait apprendre mais on ressortait toujours plus savant qu'en entrant.
À mon côté, Yshäel était nerveux. La dernière fois que nous avions emprunté un bateau, il avait faillit finir broyé avec celui-ci contre la jetée. Mais je n'avais pas l'intention de reproduire notre péripétie de la dernière fois ! Non, je me contenterais durant ce voyage de l'argent que j'avis déjà et de celui que je trouverais en chemin mais je ne comptais pas m'enrichir considérablement. Par ailleurs, cette vie commençait à me lasser. Je commençais à songer à un moyen de vendre des services pour gagner mon argent de manière plus propre... Mais il me fallait pour cela mettre en avant une de mes qualité première et faire quelque chose qui me convienne ! Hors de question d'exercer un métier ridicule comme... bûcheron... Non vraiment, il me fallait trouver quelque chose de plus élégant.
Le quai s'approchait et je savais ce que je voulais... Et les ombres n'auraient hélas pas un morceau à se mettre sous la dent lorsque j'en aurais fini. Rentrant à l'intérieur de la cale, j'y attendais patiemment le capitaine. Docile, Yshä me suivit tout en lâchant un de ces grognements aigus caractéristiques des Thêors. Et le maître du navire fini par venir. Il voulait son dû bien sûr. Il m'avait transporté et attendait d'être payé. Ces hommes étaient tous des êtres malhonnêtes qui ne savait offrir leurs services. Tous se payait et coûtait en ce bas monde. Personne n'arriverait à me faire croire le contraire et certainement pas ces histoire abracadabrantes selon lesquelles il suffisait de demander à un pêcheur qui se rendait en même temps que vous à votre destination et il vous offrait le voyage. Je n'avais vu une chose pareil et je ne le verrai probablement jamais.

- Nous voilà arrivés à Port ! J'espère que le voyage vous aura été agréable. Comme convenu je...

Si je voulais que l'effet soit réussit, je devais intervenir maintenant. Pendant qu'il parlait, j'avais commencé à déployer avec discrétion Lux in Tenebris. Dans l'ombre de la cale, et bien que l'intensité de mon pouvoir était assez élevée, il ne vit pas ma métamorphose physique, contrepartie de mon sort. Finalement, je l'avais coupé dans sa phrase pour m'exclamer :

- Capitaine ? Vous allez bien ? Je vous sens un peu pâle ? Vous fatiguez ?

L'homme, inconscient d'être en train de se prendre mon sortilège de plein fouet, se sentait sans nul doute exténué. Sur lui tait en train de retomber le poids de la vie, que la volonté naturelle des hommes effaçait en temps normal.

- Non... s'exclama-t-il difficilement. Enfin... Oui... Je fatigue...

Je m'accroupissais alors, fixant ses yeux des miens avec un regard dur avant de m'exclamer :

- Vous avez quelque chose à vous reprocher, je le vois dans vos yeux... Vous avez une famille capitaine. Vous avez des gens qui comptent sur vous. Qu'avez-vous faits... ! m'exclamai-je avec dureté, comme si je l'accusais, comme si je savais de quoi il s'agissait.

Cet homme était un véritable livre ouvert. Rien qu'en observant ses yeux, on découvrait un nombre de choses incroyable. Il n'était pas difficile de faire des suppositions large pour toucher dans le mile.

- Non ! lança-t-il soudain. Je... Je ne voulais pas ! C'était un accident ! Elle l'aimait... Je n'ai pas osé lui dire ce qui était arrivé !

Encore une fois, je déduisais de ce qu'il disait, tentant d'en dire le moins pour ne pas le perturber en lui disant des choses incohérentes par rapport à ce à quoi il faisait référence.

- Et pourtant ! Elle a le droit de savoir ! Vous n'avez pas le droit de le lui cacher !

- Mais elle sera si triste ! Je ne peux pas... Je n'y arriverais pas !

Je m'approchais à présent de son oreille chuchotant avec cet effet, dans le noir, qui donnait l'impression que ce n'était pas moi qui lui parlait mais sa conscience.

- Il existe un moyen d'échapper à tous cela. Elle vous accueillera à bras ouvert et vous serez libéré de cette culpabilité. Vous n'aurez plus à vivre avec tant de choix douloureux...

Le capitaine, sans dire un mot partit. Il remonta les escalier de la cale. Je l'entais marcher lentement sur le pont. Les marins l'observaient certainement, mais il ne se doutaient encore de rien. Mais mon plus grand soucis était qu'il ne souffre pas. Bien sûr, il devait mourir pour que je puisse vivre mais en aucun cas souffrir était de la partie. Déchaînant on pouvoir dans toute sa puissance, je le sentit me déchirer les veines par à-coups électriques violents. C'était un des dons des Sorciers. Ils étaient capable de rendre la mort douce. En effet, notre pouvoir offrait le désespoir, mais sa particularité résidait dans le fait que plus un homme est en proie à ce sentiment, plus la mort semble la porte de sortie la plus lumineuse. Les peurs liées à celle-ci s'effacent et son approche emplis le cœur de grâce.
Soudain, j'entendis un plouf sonore. Je continuais à faire s'exercer mon sort, sachant à quel point il risquait d'être atroce pour l'homme qu'il se réveille soudain et qu'il se sente s'étouffer dans l'eau et mourir sans pouvoir rien y faire. Et, finalement, mon pouvoir s'estompa de lui-même. Le capitaine ayant trouvé la mort, ma magie n'avait plus de cible.
La mort sous l'influence de ce sort n'avait rien à voir avec un suicide. En effet, sans mon intervention, il est possible que jamais l'idée de se suicider n'aurait effleuré l'homme. Il était tout à fait possible qu'il m'ait parlé d'un marin apprécié par sa fille qui s'était simplement cassé le bras ! Rien qui ne pèse en culpabilité au point de chercher le suicide ! C'était mon pouvoir qui l'avait influencé dans ce sens. Cela ne faisait ni chaud ni froid. Tant qu'il n'avait pas souffert, sa vie valait largement la mienne à mon avis. Bien sûr, c'était purement égoïste, mais le monde entier n'était qu'un ramassis d'égoïste ! Pourquoi aurais-je dû me comporter autrement ? Il m'arrive pourtant d'être altruiste, mais ce n'est tout de même pas ce qui m'est le plus habituel.
Sortant soudain de la cale à mon tour, je me mis à jouer un jeu pour que tous soupçons soient écartés de mon compte. Je commençais par me frotter la tête tout en jetant des regards qui se voulaient affolés autour de moi avant de lancer :

- Le capitaine ! Où est-il ?

- Il a sauté ! s'affola un des marins avant de commencer à se déshabillé dans l'idée de plonger pour le récupérer.

Je m'écriai alors, ce qui n'était pas faux en soi :

- Arrêtez-le ! Il va sauter à son tour ! Il n'arrivera jamais à récupérer le Capitaine, il va se noyer à son tour !

Un autre des marins, plus lucide, se précipita et encercla le premier de ses bras pour l'empêcher de bouger. Il appela de l'aide et d'autres marins qui avaient fini par reprendre leurs esprits se précipitèrent pour l'aider. Finalement, il parvinrent à le convaincre qu'il était mort et qu'il n'y avait plus rien à faire. L'homme pleurait, visiblement. Je n'en étais nullement touché. Au contraire. C'était une épreuve par laquelle il fallait passer à un moment ou un autre et le plus tôt était le mieux, histoire de n'être de moins en moins traumatisé au fil du temps... Tout comme moi...
Enfin, le marin qui, visiblement, devait être le second du capitaine s'approcha de moi, méfiant. Je lui offris la mine la plus désolé que j'étais capable de produire, qui était franchement réussie avant de m'exclamer :

- Je suis désolé. J'aurais dû appeler de l'aide plus tôt...

- Que s'est-il passé exactement ? me coupa-t-il alors que j'allais répondre à la question.

- C'est allé si vite ! Il semblait bien durant notre voyage ! Mais visiblement il était dans une période de dépression active qu'il masquait. Il est venu me voir et je l'ai trouvé moins vivace. Je lui demandé ce qui n'allait pas et il m'a parlé d'une histoire d'accident avec quelqu'un que visiblement sa fille... Ou sa femme - je n'ai pas bien compris - aimait particulièrement... Et puis il a craqué ! Il ma lâché ce qu'il avait sur le cœur, visiblement le fait que je fus un étranger l'aidait à tous dire. Et puis c'était déballé, comme ça, en vrac, je ne me rappelle de rien ! Et puis il m'a fait ses adieux et j'ai compris. J'ai tenté de l'arrêter et de le raisonner, mais il m'a assommé. Quand j'ai repris mes esprit je suis remonté et... La suite vous la connaissez...

Je me mis à me masser le front encore une fois histoire que le tout ait l'air plus réaliste. Cela sembla convaincre le second qui posa finalement une main sur mon épaule et me dit doucement :

- Vous n'avez pas à vous en faire, ce n'est pas de votre faute.

- Vous... Vous permettez que je m'en aille... C'est... Assez traumatisant. Je suis désolé de vous laisser comme ça, mais j'avoue avoir du mal à tenir le choc là et être sur le lieu de l'accident ne m'aide pas beaucoup... lui annonçai-je finalement, mon jeu d'acteur étant excellent, comme d'habitude.

- Bien sûr, m'affirma-t-il finalement, je comprends. Allez-y, je ne vous retiens pas.

Je ne demandai pas mon reste et, faisant un signe à Yshäel, nous quittâmes le bateau sans attendre. J'étais aidé. J'avais eu la bonne idée, comme toujours quand je me rendais au Continent du Matin calme, de mettre les élégantes tenues que je nous étais fait faites la dernière fois à moi et Yshäel. Ainsi, le Thêor était décoré de sa magnifique armure incrustée et moi de mon haut en lin noir brodé, mon pantalon droit de la même couleur et de mon grand manteau de cuir. Ainsi, les parties squelettiques de l'animal n'était pas visibles et donc il semblait bien moins effrayant qu'à son habitude. C'est ainsi que nous arrivâmes devant le Jardin du Savoir.
Avant même que j'aperçoive l'entrée, je me souvins qu'il n'était pas ouvert la nuit après deux heure du matin ! Étrangement, cela ne m'empêcha pas de continuer à m'en approcher, découvrant avec surprise qu'en cette nuit de pleine lune, les grilles étaient ouvertes !
Instinctivement, je me tournais vers le Thêor et lui lançait :

- Qu'est-ce que t'en dis, Yshä ? On entre ?

Il ne se fit pas prier et, tout en lançant un gargouillement joyeux, il m'exprima sa curiosité en prenant les devants. Je le suivais avec un éclat de rire. Quelle que fut la raison de cette inhabituelle ouverture du Jardin, c'était forcément un mystère qui m'intéresserait.


Coucou :
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Mer 23 Juil 2014, 21:50

Suite aux derniers événements dont avait été victime le monde j'avais eu l’occasion d'explorer bons nombres d'endroits que je ne connaissais que de nom. Cependant je n'avais pu profiter de ces découvertes, la majorité du temps occupée à chercher une solution aux troubles du monde ou, plus simplement, occupée à essayer de les résoudre. C'est pendant les rares jours que j'avais eu pour me reposer que j'avais découvert le jardin du savoir. Néanmoins ce qui m'avais pousser à aller explorer les jardins du savoir ne m'avait pas réellement permis d'en profiter et je n'avais découvert qu'une infime partie des merveilles qui poussaient au milieu de ces jardins. Cependant maintenant que les troubles de nôtre monde étaient passés je n'avais aucune raison de me priver d'une nouvelle visite.

Quand le bateau que j'avais pris pour rejoindre le continent du matin calme appareilla dans le port la nuit était déjà tombée depuis quelques heures. Regardant un instant les marins s'affairer à préparer le bateau pour la journée du lendemain je me mis à déambuler au hasard dans les rues du port. J'aurais du me mettre à la recherche d'une taverne ou passer la nuit en prévision du lendemain mais je savais que cela n'allez pas servir à grand chose. Les voyages m’empêchaient bien souvent de fermer l’œil la nuit. Ils se terminaient donc presque tous de la même manière. Je marchais quelques temps en essayant de trouver le sommeil et quand c'était le cas je me mettais à la recherche d'une taverne pour y passer le nuit.

Perdue dans mes pensée je ne faisais pas attention à ou mes pas me guidaient et je ne prêtais aucune attention à ce qui m'entourais. Si bien que quand comme à son habitude Sheva vint se poser sur mon épaule je ne pus m’empêcher de sursauter. Quand je vis la source de ma peur je ne pus m’empêcher de rigoler doucement et tout en le caressant distraitement je fis vagabonder mon regard autour de moi. Sans m'en être rendus compte j'avais quittée la ville et j'avais commencée à me diriger vers le jardin. Restant un instant sur place à me demander ce que je devais faire je pris finalement la décision de me rendre au jardin. Il y avait de forte chance qu'il ne soit pas accessible au public à cette heure si tardive mais je ne risquais rien à aller voir.

Il me fallut plusieurs minutes avant d'apercevoir les abords du jardin. Je crus de loin distinguer une silhouette pénétrer à l'intérieur mais ne pouvant être sure de moi je pris la décision de continuer à avancer. Quelques secondes plus tard je me tenais devant la grille en fer marquant l'entrée des jardins. Contre toute attente et contrairement à ce qui était écrit à côté elle était grande ouverte, et semblait nous inciter à pénétrer dans les jardins afin de les voir d'un œil différent de celui que nous pouvions avoir la journée. Je ne me fis pas prier et accepta cette invitation avec joie.

La fois ou j'étais venue dans ces jardins je n'avais pus en profiter autant que je le voulais mais là que je les avaient pour moi toute seule j'allais en profiter pleinement. Je déambulais dans les jardins, regardant d'un œil nouveau toutes ces plantes. Sous la clartés de la lune certaines prenaient des teintes qui semblaient irréelle et je dus à de nombreuse reprise m’arrêter afin de les regarder plus en détail.

Je ne prêtais pas attention à ce qui m'entourais, trop concentrée à découvrir ce que je prenais pour les secret du jardin si bien que quand j’entendis le bruit de pas venant de dans mon dos je sursautai et me retournant précipitamment je me retrouvas nez à nez avec un homme entièrement habillé de noir. Il était accompagné d'une étrange créature se tenant à quatre pattes et habillée d'une armure finement ouvragée. La surprise que je pouvais lire sur le visage de l'homme me rassura quelques peut. Au moins il n'était pas un veilleur venus pour me dire de partir. Reprenant soudainement mes esprits je secoua  faiblement la tête et souriant et plaçant mes yeux dans les siens dit « Bonsoir. À voir votre tenue vous ne devez pas être un jardinier travaillant dans ce jardin. Je suppose donc que comme moi vous avez décidé de profiter de l'ouverture exceptionnelle du jardin cette nuit pour vous offrir une petite ballade au clair de lune n'est-ce pas ? Et peut être aussi découvrir pourquoi le jardin est ouvert non ? »
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Ven 25 Juil 2014, 00:26

Le Jardin du Savoir était un véritable Temple dédié à la connaissance. Tout en ce lieu était là, comme inspiré par Ecem lui-même, pour mettre sur la voie ceux qui méritaient de découvrir la vérité. Les allées s'étendaient sans cohérence. Nul ne pouvait savoir quel chemin valait mieux qu'un autre. Alors, Yshäel et moi vaquions sans logique en ce lieu mystérieux. Un coup à droite, un coup à gauche.

Mais finalement, en ouvrant bien les yeux et en faisant à attention à l'inexplicable, je découvris comme une sorte de fléchage. Comme si quelqu'un aux intentions bénéfiques à mon égard était passé avant moi et avait entretenu des recoins du Jardin dans la volonté de me guider. Des fleurs aux pétales sombres dont la magie qui s'en échappait entrait en résonance avec la nature profonde de ma magie de nécromancien sans que le doute ne soit possible quant à la réalisation d'un tel phénomène.

Sans hésiter, je suivis ces fleurs. Les chemins s'enfoncèrent en des mondes aux allures sombres et où des arbres semblaient ployer sous le poids de la vie et de l'existence. Des ronces grimpaient sur certains et on pouvait voir les fluides vitaux de ceux-ci se faire pomper par ces parasites malsains. C'était ainsi que le monde était et le Jardin voulait me montrer une vérité que je comprenais. Car seule celle que je pouvais comprendre m'était accessible en ce lieu. Ce que je ne pouvais appréhender me restait fermé. C'était ainsi que le Jardin dissimulait son savoir infini aux yeux de ses visiteurs. Mais au delà de la connaissance pure et dure, au delà même de la connaissance qui se transmet, ce lieu possédait aussi une connaissance qu'il se réservait, comme la connaissance du futur ou des connaissances qui dépassent notre monde. Car le savoir ne s'arrête pas à la réalité. Aucune limite ne s'impose à lui.

C'est ainsi qu'au détour d'un gros arbre se présenta Une immense fleur. Dans toute sa simplicité, elle semblait éructer des phéromones aux propriétés étranges. Et lorsque, par mégarde, j'aspirai ces vapeurs, j'entendis les voix résonner dans ma tête : la voix des morts.

Cette plante m'invitait. Impossible de comprendre ce qu'elle voulait me voir faire, mais elle était là pour moi et je me devais de comprendre ce que le Jardin attendait de moi !

Par réflexe, je fis barrage aux voix dans ma tête. Elle ne cessaient de me perturber depuis que j'avais appris à manipuler les morts et je savais à présent les réduire au silence pour ne pas sombrer dans cette folie atroce dont m'avait souvent parlé mon maître de l'ancien temps... Puis, je me mis à fermer les yeux et rassemblant tout mon corps, joignant mes mains, je me mis à adresser une prière à l'Aether Ecem, Dieu de la Vérité, afin qu'il me guide et m'inspire pour découvrir les secrets qui s'offraient à moi.

- Seigneur Ecem, Grandeur de notre monde, maître des secrets et détenteur de la Vérité, commençai-je à psalmodier, daigne baisser les yeux vers ton humble serviteur et dans ta lumière le guider afin que je puisse m'approcher de ton art et découvrir une infime partie de la Vérité qui nous est inhérente. Accepte, en pardon de mon orgueil révélateur de ma nature imparfaite, que je travaille pour toi à la mise en évidence de la vérité qui s'est dissimulée en ce Jardin, troublant celle qui l'habite en dehors du temps. Pour toi, je lèverais le voile de l'incertitude et m'assurerais qu'elle éclate au grand jour ou qu'elle disparaisse à jamais.

Soudain inspiré, je pressentis sans pouvoir nullement l'expliquer ce qu'il me restait à faire. Alors, je libérai mon mur mental et abattis moi-même toutes mes défenses. Et la voix des morts surgit alors, plus forte que jamais. Tous ces murmures des esprits qui désiraient retourner au monde duquel ils avaient été rejeté au moment où leur corps n'avait plus su les y retenir. Elles se mirent à hurler et, pour la première fois, leurs paroles furent ordonnées :

- Son essence est ton salut ! hurlaient-elles d'une seule voix. Son essence est ton salut !

Ce bourdonnement était insupportable. Tout me poussait vers ce qu'il restait à faire. Me saisissant de ma dague, je m'approchai de l'énorme fleur et en attrapai la tige. Ma lame fila, directe et sûre, et le long pied de la plante fut rompu en deux, séparant ainsi les racines des pétales. Et les voix se turent. Un instant, je soupirais de soulagement et l'immense sérénité et solitude qui m'envahit alors me laissa pendant près de trois minutes dans l'incapacité totale de bouger. Enfin, je repris conscience du moment présent et constatai que le morceau de tige auquel était encore relié la fleur était resté dans ma main. Je vis alors un reste de latex être absorbé par la peau de mon corps et compris que durant l'instant où j'avais perdu mes moyens, la sève de la fleur s'était écoulée de la tige sur ma main et avait traversé ma peau pour venir investir mon corps. Une énergie prodigieuse m'envahit alors, comme un électro-choc qui me laissait sans voix.

Et ma vision sembla perdre sa capacité à distinguer les couleurs correctement.

L'air ambiant, habituellement incolore, sembla se révéler à moi sous la forme d'un nuage gazeux verdâtre semblable à celui qui s'était auparavant échappé de la fleur. Autour de moi, je sentais la mort imprégner le sol par endroit. Je savais. Je savais où se trouvaient les corps de ceux qui avaient par le passé tenté de violer les secrets défendus de ce Jardin. Ils s'offraient à moi. Non pas pour que je les interroges mais bien pour que je les utilise à mon bon vouloir. Et la voix des morts ne me parlerait pas. Car en ce jour et grâce à la substance que m'avait offert ce haut lieu de connaissances, j'avais poussé mon pouvoir à son paroxysme. Ce serait l'espace d'une nuit, une seule, et même s'il était maintenant plus puissant que jamais, ce laps de temps serait trop court pour que je puisse comprendre ce qu'était la toute puissance de Necromencia. Pour cela, il m'aurait fallut de longs mois. Mais si le futur me réservait des surprises, le Jardin m'avait offert le moyen de contrer ces pirouettes du destin et Ecem m'avait donné le pouvoir de m'emparer de ce cadeau. Je ne devais pas le décevoir. J'avais promis, je devais tenir ma promesse.

Emplis de ces nouvelles connaissances que je ne comprenais pourtant pas, je repris la marche, dans la contemplation de mon nouveau pouvoir, et j'en oubliai jusqu'à la présence d'Yshäel à mes côtés. Mais bien vite, les effets les plus impressionnants s'estompèrent. Le pic de puissance qui s'était proposé à moi et que même le plus puissant des Nécromanciens ne pouvait atteindre s'écroula. À présent, je détenais le potentiel magique, mais j'ignorais comment le faire re-surgir. Mais j'étais confiant. Le moment venu, je saurai user correctement de ce pouvoir.

Reprenant conscience de l'instant immédiat, je laissai mes pensées vagabonder et offrait une caresse affectueuse, bien que je ne comprenais pas le sens d'un tel mot, à Yshäel. Quand soudain, une jeune femme apparut devant nous, au bout du chemin. Intrigué par la présence de quelqu'un d'autre et obligé par mon serment, je me forçai à avancer pour découvrir si cette mystérieuse inconnue avait à voir avec le mystère qui entourait ces lieux en cette nuit de pleine lune.

Hélas pour moi, une grande déception m'envahit dès que je perçu l'anti-magie qui émanait d'elle. Elle fut surprise par mon arrivée et m'adressa la parole dès qu'elle eut retrouvé son calme. J'appris qu'elle était elle aussi entrée par hasard, profitant de l'ouverture exceptionnelle du Jardin. Bon... Je ne pouvais délaisser une personne qui faisait preuve d'une telle curiosité. Qui sait, peut-être agissait-elle pour le compte d'Ecem sans le savoir... De plus, elle semblait avenante. Peut-être arriverai-je à me servir d'elle par le suite.

Jetant un coup d'œil à ma tenue, par réflexe après qu'elle eut fait une remarque à ce propos, je me sentis soudain à l'aise dans un rôle d'élégance. Ainsi, j'effectuai une légère révérence avant d'entrer dans la peau du galant.

- Bonsoir, lançai-je avec un sourire qui ne dissimulait en rien ma nature maléfique avérée. Je suis Romulus Eternam, Sorcier de race. Vous n'avez à priori rien à craindre de moi, je ne suis pas venu dans le but d'égorger qui que ce soit sans raison. Et oui, il est vrai que je viens découvrir des secrets dont celui qui est la cause de cette perturbation dans le fonctionnement normal de ce Jardin. Mais c'est une agréable soirée que nous avons là ! Accepteriez-vous de profiter avec moi de ce Jardin aux couleurs extraordinaires de nuit en ma compagnie ? Ce ne sera que l'espace d'un soir, mais il n'est pas interdit de se faire plaisir en bonne compagnie de temps à autre, même s'il s'agit de celle d'un Sorcier!

Et tout en disant cela, je tendis le coude, lui proposant ainsi de passer son bras en dessous du miens comme de vrais aristocrates. Oui vraiment, le rôle de l'élégance m'allait à merveille...
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Ven 25 Juil 2014, 23:06

Bien que je ne m’attendais pas à une réaction hostile de sa part son comportement me laissa sans voix quelques secondes. Tout d’abord il criait haut et fort appartenir aux peuple des sorciers mais en plus de cela il se comportait avec une attitude aristocratique que je n’avais vu que chez une minorité de personne. Je ne pus m’empêcher de lâcher un petit rire à sa déclaration et après avoir rapidement regardé ma propre tenue je pris la décision de prendre le bras qu’il me tendait. Je n’avais pas prévues de vagabonder dans un jardin en pleine nuit aussi étais-je habiller de la fine robe de dentelle que je portais presque à chaque fois que je voyageais. Certes elle n’était pas faite pour ce genre de marche mais dans le rôle qu’il me proposait elle avait parfaitement sa place. Alors que nous nous mettions à marcher je fis rapidement vagabonder mon regard sur lui songeuse. Quand il m’avait dit être un sorcier l’envie de lui dire de partir et de ne pas se présenter devant moi avait été forte mais, comme à mon habitude, la curiosité avait été plus forte et j’avais décidé d’écouter ce qu’il avait à me dire. Grand bien m’en avais fait puisqu’il ne semblait, pour l’instant tout du moins, pas doté de sentiment vindicatif à mon égard ou à l’égard de quoi que se soit dans ce jardin. Depuis les dix ans que j’avais passé avec hadanell j’avais tendance à me montrer distante et haineuse avec les sorciers et j’avais beau savoir ce comportement puéril et inutile je ne parvenais pas à m’en débarrasser. Cependant ce soir pour la premières fois j’avais réussis à changer un petit peu de manière d’être et même si son comportement futur aller me montrer assez vite si j’avais fait le bon choix pour l’instant je ne pouvais pas dire être déçue.

Nous marchions depuis quelques minutes déjà nous arrêtant à certaines reprises afin de regarder plus en détail certaines plantes, souvent à ma demande d’ailleurs, quand je pris conscience de ne pas m’être présentée. Lâchant momentanément son bras je fis un pas en arrière et afin de rester dans le rôle que nous nous étions donnés je fis une légère révérence « Excusez mon indécence j’ai oubliée de me présenter. Je me nomme Lumi. Vous avez du vous en rendre compte à rester ainsi à mon contact, je suis une humaine. J’en profite d’ailleurs pour vous dire que vous n’avez pas à hésiter à me dire si mon contact vous dérange. Je ne pense pas vous avoir privé entièrement de votre magie durant le temps ou nous étions ensemble mais le simple fait de sentir sa magie s’affaiblir ne dois pas être très agréable n’est-ce pas ? » Concluant ma phrase par un légers sourire je me retournai vers le jardin.

Je n’avais que très vaguement conscience de la véritable taille de ce jardin mais je me doutais que nos pas ne nous avez fait découvrir qu’une infime partie. Oubliant un instant sa présence je me rendis dans une petite clairière à proximité du lieu ou nous nous étions arrêtés. Une fois arrivée je tendis les bras et fermant les yeux je me mis à respirer profondément, profitant au maximum du calme et de la sérénité de cette nuit. Je m’étais déjà fait la réflexion lors de ma première venue dans ces jardins mais ils avaient un effet reposant incroyable. De plus j’avais le sentiment que si je prenais le temps de réfléchir dans ce lieux alors certaines des questions que je me posais sans parvenir à trouver de réponse pourrait enfin en trouver une. Mais je n’étais pas la pour ça. Pas aujourd’hui en tout cas. Rouvrant les yeux je le vis arriver dans la clairière à son tour. Faisant vagabonder mon regard dans la zone je pus distinguer plusieurs nouveaux chemins potentiels. Portant de nouveaux mon attention sur lui je lui demandai ce qu’il voulait faire. « Bien pour ma par je ne suis venue en ce lieu qu’une fois au par avant et je n’ai pu en profiter pleinement. Aussi je vous laisserez choisir la direction que vous souhaitez nous faire prendre à partir de maintenant. Je pense de toute façon que quel que soit l’endroit ou nous nous rendons ce jardin parviendras à me surprendre je vais donc me fier à votre instinct pour que se soit le cas. »
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Lun 28 Juil 2014, 23:22

La jeune humaine prit mon bras avec une délicatesse toute appréciable et je n'hésitai pas à commencer à marcher d'un pas lent et mesuré, faisant attention à garder un rythme soutenu afin de ne pas tomber dans l'ennui tout en prévenant la précipitation qui aurait créé un stress inutile. L'élégance ne s'improvise pas ! C'est quelque chose qui coule dans le sang car cela n'a rien de facile. Il faut de l'attention. Tout repose sur celle que l'on porte aux autres puisqu'il s'agit d'être le plus agréable à son partenaire qui le rend bien, généralement. Par ailleurs, cela n'a rien d'une gentillesse ! Non ! Au contraire ! C'est là toute la magie de l'élégance ! Il se peut que vous soyez d'un acide et agressif au possible, mais tout en restant agréable. Au lieu de taper, vous frottez. Ça met plus de temps, mais à la fin, ça fait plus mal et plus longtemps...

Nous avions à peine commencé à marcher que déjà je tournai la tête vers elle. Je vis qu'elle m'observait, avec un air vague, perdue dans des pensées. De mon côté, j'étudiai son attitude.

Elle était bien habillée ! De jolies dentelles ornaient sa robe, comme il était habituel d'en voir sur les dames de la haute société. Bien sûr, il était évident qu'il ne s'agissait pas d'une œuvre d'un couturier spécialisé dans la production de vêtements de nobles, mais c'était tout de même approprié à la situation. Moi non plus, par ailleurs, je n'avais pas pu faire faire mes vêtements par un maître de la couture. Cela n'avait pas d'importance. Le moment venu, je le pourrai. Il n'était pas encore temps...

Elle avait des allures de dame, c'était certain. Et agréable, en fait ! Je n'avais pas l'habitude de la compagnie des femmes... Des hommes non plus, d'ailleurs... Mais les femmes étaient souvent plus étonnantes tandis que les hommes avaient tendance à suivre quelques archétypes classiques de personnalité. À moins que ce ne fut parce que j'en étais moi-même un et que donc je les comprenais mieux... Et elle était ravissante. Bien sûr, le mot ravissant s'utilise d'habitude lorsqu'on aime. Moi, je ne pouvais dire que j'aimais puisque je n'étais pas, à mon grand soulagement, atteint de cette maladie incurable et mortelle qu'était l'amour. Alors il fallait comprendre que tous les mots qui se rapportaient à une quelconque forme d'amour, chez moi, se rapportaient plutôt à de l'appréciation. Cette femme avait une tenue et un habillage que j'appréciais, voilà tout.

Soudain, elle s'arrêta et, d'un léger clignement d'yeux avant de tourner la tête, mobilisant tout son corps pour rejeter à mon égard toute l'attention qu'elle éprouvait tout en restant discrète, elle me signifia qu'elle désirait que l'on s'approche d'une fleur en particulier qui l'intéressait. Je compris ces messages discrets et un sourire vague, faux mais habituel, naquit sur mon visage tandis que j'appréciais cette finesse si inhérente à l'élégance. D'un pas, je mobilisai l'énergie de mon corps, comme portant ma partenaire, donnant rythme et envie dans ce mouvement, rendant ce léger contre-temps semblable à une expédition compliquée et fascinante alors qu'il ne s'agissait que de s'approcher de quelques pas d'une petite fleur.

Le monde est brutal est agressif. Bien que j'eus su que c'était la simple vérité, j'aimai voir cette jeune femme, douce et délicate, se pencher vers cette toute petite création de la nature, là pour équilibrer le monde selon la Vérité d'Ecem face aux plantes gigantesques qui se taillaient la part du lion dans le règne végétal. Vraiment, je commençai à ne pas regretter mon choix d'avoir accepté la compagnie de l'humaine. Elle se releva et me proposa de repartir sans un mot, simplement en reprenant mon bras et en prenant un élan. Je fus parcouru de la même énergie avec un rythme une peu plus rapide et notre marche reprit dans une sorte d'unisson délicieux.

Lorsque je levai les yeux au ciel, je vis les étoiles et me souvins que je devais avant tout tenir ma promesse auprès de l'Aether de la Vérité et que je ne devais pas hésiter à délaisser cette jeune femme s'il me l'ordonnait. Un sourire satisfait passa rapidement sur mon visage, naissant de ma sensation de maîtrise de la situation. Je me fichais de ce qui pouvait arriver à cette humaine. Simplement si je pouvais lui éviter des problèmes, probablement que je le ferai...

Soudain, elle s'arrêta, avec ce temps de latence entre la marche et l'arrêt complet, durant lequel elle ralentit imperceptiblement, de mise dans le milieu de l'élégance. Je m'arrêtai presque en même temps, tout naturellement, et elle recula d'un pas. Elle se pencha quelque peu en avant et se releva, dans une discrète révérence différente de celle que l'on peut faire aux premiers abords d'une personne mais qui signifiait quand même un moment de présentation, selon les codes de la politesse les plus compliqués. Et elle se présenta effectivement.

Je lui offrit un sourire entendu avant de répondre :

- Vous savez, après les événements qui ont bouleversé nos terres ces derniers temps, voir simplement mes pouvoirs diminuer revient presque à un soulagement ! Lumi vous dîtes ? C'est un prénom assez hors du commun pour une humaine, non ? J'aurais dis sans vous voir qu'il s'agissait de celui d'une fée... Je dois dire, par ailleurs, que vous avez en matière de délicatesse rien à envier à celles-ci !

Simple compliment de politesse mais qui devait faire son effet et lui être agréable, j'imaginais...

Il était vrai que je ne me sentais plus aussi lésé auprès d'humains qu'auparavant depuis les incidents de ces derniers mois. Mais au delà de cela, il y avait aussi le fait que l'anti-magie réagissait avec la magie et que le résultat n'était pas tout à fait identique à lorsqu'elle était simplement annihilée. Je ne perdais pas ma magie, simplement mes pouvoirs perdaient en puissance. Mais j'étais toujours en mesure de les exécuter et c'était en soi plus intéressant et rassurant pour moi.

Elle repartit avec une forme d'absence qui lui fit oublier visiblement ma présence. Mais, toujours piégée dans notre jeu, elle le rejoignit une clairière avec une sorte de légèreté qui restait dans l'idée de la femme délicate et élégante. Elle se mit à respirer l'air et à apprécier la nature autour d'elle. Bien sûr, je n'étais pas étonné d'un tel comportement. Je savais dès le début qu'elle n'avait pas conscience de la réalité de ce monde. La nature était la base de toute chose. Hélas, il suffisait de l'étudier plus en détail pour saisir clairement sur quelle sorte de base notre monde s'établissait... Les lions ne faisaient pas de pitié quant à la gazelle blessée. Les écureuils ne venaient pas prêter main-forte aux cerfs lorsque le loup chassait... Bien sûr, certains auraient dit que la poule prenait soin de ses petits. À cela je répondais simplement que cette partie de l'instinct était aussi tournée vers un but égoïste : celui de faire perdurer la race.

Mais il était inutile de faire quelconque remarque à ce sujet. Cette jeune femme n'était pas prête à entendre la vérité et moi-même avait mit du temps avant de l'être... Tant pis. Encore une ignorante. Peut-être valait-il mieux pour elle qu'elle ne sache jamais... Certaines personnes ne supportaient pas la vérité.

Je la rejoignis d'un pas léger. Elle se tourna alors vers moi pour m'annoncer en souriant qu'elle ignorait où nous pouvions nous diriger et que donc elle me faisait entièrement confiance quant à notre destination et le chemin pour y arriver.

Je n'eus pas le temps de répondre.

Devant nous se présenta soudain un être humanoïde marchant lentement. Et je reconnus immédiatement à quoi nous avions à faire.

- Dame Lumi, m'exclamai-je d'un air grave, notre promenade de santé va prendre fin ici, ce qui n'empêche pas que nous restions ensemble pour la soirée... Voici venir notre premier indice pour découvrir ce qui se trame en ce lieu : un zombie !

Un Nécromancien savait reconnaître un mort-vivant quand il en voyait un ! C'était la base de notre pouvoir. Personne ne pouvait nous duper à ce sujet... Et sous ses airs de Jardinier, ce mort-vivant venait de gagner en vivacité depuis qu'il avait sentit la chair fraîche !

Les zombies étaient en quelque sortes les pires ennemis et en même temps les meilleurs que pouvait affronter un nécromancien. En effet, nous savions tout de ces créatures, leurs points forts, leurs points faibles... C'était un avantage, mais un inconvénient aussi car vaincre un zombie n'était pas chose aisé et c'est parce que nous le savions plus que quiconque que nous détestions les affronter. Il était alors temps que je réveille ce pouvoir que j'avais acquis grâce au Jardin. Je savais qu'il me serait utile en cet instant : c'était une certitude. Mais comment...

Grand connaisseur de la magie, je savais qu'il s'agissait parfois pour éveiller un pouvoir inconnu de provoquer un choc émotionnel en lien. Quel choc émotionnel pouvait bien m'aider à éveiller mon pouvoir ? L'utiliser se révélait une manière comme une autre, mais il me fallait une cible et... Je n'en avais pas...

Si ! Il y en avait une ! Mais quelle drôle d'idée j'avais là... Je savais que c'était possible mais presque impossible de manipuler un cadavre déjà investi par une âme ou une magie. Était-ce vraiment une bonne idée ? « Tu n'as pas le choix !me dis-je alors. C'est ça ou rien...  »

Je me mis à projeter mon pouvoir sur le zombie en m'exclamant :

- NECROMENCIA !

Alors, je sentis mon deuxième moi s'incarner pour venir partager mon âme mais au même moment je sentis une force essayer de me repousser. Mais mon sort avait frappé le zombie et je le sentais, un peu comme un homme agrippant un autre pour mieux le projeter ! Il me tenait et en même temps essayait de me rejeter. J'étais complètement tiraillé. Je ne tins pas plus de quelques dizaines de secondes mais j'eus l'impression qu'on me balançait du haut d'une falaise pendant des heures et des heures ! Finalement, ce fut moi qui, par réflexe, projetai Lux in Tenebris sur lui, le perturbant et laissant ainsi mon esprit me revenir. Je vis la réalité se rétablir autour de moi et je vacillais. L'instant d'après, je sentis le pouvoir monter en moi. Un afflux de puissance identique à celui que j'avais ressentis après que la plante ait déversé en moi sa sève.

Je ne perdis pas de temps. Sentant autour de moi les cadavres enterrés six pieds sous terres, je choisis un homme costaud et, élevant les mains, m'exclamai pour la seconde fois :

- Necromencia !

Se hissant hors de terre avec une force vertigineuse, ma marionnette finit par retrouver la surface et se dressa entre nous et le zombie, prête à m'aider à le vaincre. Il fallait le brûler. C'était tous ce qui pouvait débarrasser la face du monde de cette abomination.

C'était incroyable. Le pouvoir de la fleur du Jardin ne semblait même pas retenu par l'anti-magie de la jeune Lumi. Mon sombre moi s'élança et je vis le cadavre se heurter au zombie, le retenant violemment avec ses bras. Mais comme tous morts-vivants, le zombie était lui aussi capable d'user d'une force sans commune mesure ! Le combat était donc acharné entre deux créature de forces égale.

Soudain, mon regard se posa sur l'humaine... Il était temps de l'étudier un peu ! En temps normal, quand je me battais, j'étais capable de déployer une intelligence très efficace et j'usais de celle-ci pour inclure les éventuels personnes secondaires qui m'entouraient dans une équation à variables afin de ne pas être surpris mais de leur laisser leur place. Ici, j'allais me faire variable et la laisser se débrouiller. Il était temps qu'elle me montre ce qu'elle savait faire et qu'elle déchaîne en situation de crise la personnalité la plus profonde qu'elle pourrait présenter alors.

Jouant le jeu comme j'avais su le faire jusqu'à présent dans le rôle du galant, prenant ici celui du combattant en situation compliquée, je pris un air très concentré, signifiant que j'arrivais à peine à retenir la créature grâce à la mienne. Probablement qu'elle comprendrait qu'il fallait m'aider...

C'était à elle de jouer, à présent...
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Mar 29 Juil 2014, 12:51

J'attendais patiemment de savoir ou il comptait nous emmener ensuite quand je vis son regard se figer sur un point derrière moi. Je fit volte face afin de voir ce qui était à l'origine de cette réaction et quand mon regard se posa sur le jardinier se traînant lentement vers nous je ne compris pas immédiatement. Cependant dans le même temps la voix de Romulus parvint jusqu'à moi. Il m'expliqua alors que devant nous se tenait un zombie. Immobile je regardais ce cadavre mobile avancer de plus en plus vite vers nous. Ce n'était pas la peur qui me privait du mouvement mais la curiosité. J'avais à une ou deux reprise entendus parler de ces abominations ayant transcendée la mort sur ordre d'un être supérieur mais jamais je n'avais pu en voir un. Toute trace d'élégance avait déserté mon regard et c'était avec une curiosité médical que je le regardais.

J'entendis Romulus crier quelques chose dans mon dos, sûrement un sort dans le but d’arrêter, ou au moins freiner, la progression de notre invité. L'effet fut presque celui voulut, le zombie ralentissant très légèrement sa marche. Cependant l'énergie demandée devait être trop lourde et après une petite dizaine de seconde le zombie repris sa marche forcée vers nous. Néanmoins ce combat me fit prendre conscience de plusieurs choses. Tout à l'heure j'avais tenue Romulus un bon moment par le bras ce qui aurait du le priver presque totalement de sa magie et pourtant il m'avait dit qu'il ne l'avait que sentis faiblir. Cet élément rajouté au fait qu'il avait pensé réussir à arrêter le zombie voulait dire qu'il avait probablement une puissance magique non négligeable. Et pourtant quelque chose l'avait empêcher de reprendre le contrôle. Cette entité, quelle quel soit, était donc sûrement plus puissante que lui pour parvenir à cela. Si un combat s'engageait contre elle j'étais incapable de dire qui en sortirait vainqueur.

Regardant toujours attentivement le zombie, à présent seulement séparé de nous par environ cinq mètres, je fut de nouveau surprise par les pouvoir de mon acolyte de fortune. Il venait de faire sortir du sol un deuxième zombie qui c'était empressé de se jeter sur le jardinier. Les deux monstres tentait de vaincre l'autre, usant de leur force brut afin de passer, cependant elle semblait être identique si bien qu'aucun des deux ne parvenait à prendre l'avantage. Regardant toujours le combat d'un œil curieux je réfléchissais à une solution. Un coup d’œil vers Romulus m'appris qu'il attendait que se soit moi qui décide de la finalité de ce combat. Qu'il pose tous ses espoirs sur moi me gênais légèrement. Je ne connaissais pour ainsi dire rien aux zombies mais de ce que je savais trancher la gorge de ce dernier n'allait pas régler le problème. Quel dommage, la situation aurait été tellement plus simple ainsi. J'étudiais la situation et les solutions qu'il pouvait y avoir aussi vite que je pouvais quand soudain une idée me vint. Je ne savais certes pas comment ôter la vie à un tel monstre mais son corps devait être régis pas les même règles que le nôtres.

Sortant ma dague je fit quelques pas et, me plaçant dans le dos du zombie, je coupai d'un seul geste les tendons de ses genoux. L'effet ne se fit pas attendre et, bien que tentant toujours de me dévorer il s’écroula au sol. « Peut tu s'il te plaît demander à ton zombie de le retenir encore un instant ? Je vais aussi couper les tendons au niveaux des poignets. S'il ne peut plus utiliser ses mains pour ramper sur le sol on aura juste à faire attention à sa tête. » Ma demande trouva vite réponse et de nouveau le zombie fut immobilisé sous le poids de l'autre. J'opérai une incision sur chaque poignet de la créature, la privant de l'usage de ses mains et après lui avoir jeté un dernier regard je portai de nouveau mon attention sur Romulus. Une foule de question se bousculait dans ma tête. Prenant quelques secondes pour faire le tris et ne garder que celles utiles pour la suite de notre enquête je me décidai à les lui poser. « je ne connais pas grand chose aux zombies pourrait-tu me donner quelques informations qui serait susceptible de m'être utile si nous en côtoyons d'autres cette nuit. Comment les tuer par exemple serait une bonne chose à savoir puisque je ne pense pas que nous pourrons tous les arrêter comme nous avons arrêté celui la. » Mon regard se posa sur la créature qu'il avait sortir du sol quelques instants plus tôt. De nouveau je fut prise de cette curiosité dont j'avais fait preuve lors de l'arrivé du premier zombie. Regardants un instant la créature qu'il avait fait sortir du sol je portai de nouveau mon regard sur lui. « au fait combien de temps va-t-il rester avec nous ? Comme je le disais si nous sommes amené à en combattre d'autres il serait préférable qu'il soit avec nous lors des rencontres qui ne manqueront sûrement pas venir. »
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Mar 12 Aoû 2014, 23:43

Lumi comprit immédiatement ce que j'attendais d'elle. Je le vis dans ses yeux. Pourtant, elle eut un moment d'hésitation qui trouverait plus tard son explication. Finalement, elle avança avec la précision et la rapidité du félin jusqu'au dos du zombie. Mais bien que son déplacement ait été rapide, elle ne fit en revanche preuve d'aucune discrétion. Ainsi, arrivée dans son dos, elle subit les assauts furieux de la tête du mort, tandis que ma marionnette tentait désespérément de le retenir. Elle parvint malgré tout à lui trancher les tendons. Le monstre défiant la mort s'écroula complètement, privé de sa stabilité. Je fis avancer mon propre mort-vivant et je m'assurai en même temps qu'elle me le demandait qu'il ne bouge pas. Peu de temps après, tout en s'assurant que je tenais bon, elle lui trancha les poignets. Il s'écroula...

Le problème avec les tendons c'est que leur rôle n'est pas de transmettre l'énergie mais simplement de soutenir le membre auquel ils sont rattachés... En d'autre termes : le zombie n'avait plus la possibilité de tenir son corps debout avec ses chevilles et il était incapable de résister à la gravité avec ses poignets mais ses quatre membres étaient encore en mouvement et rien de tous cela l'empêchait de ramper au sol. Néanmoins, on ne pouvait nier que la tâche était soudainement devenue plus simple.

Elle ne sembla pas le remarquer et il fallut que je fasse asseoir mon sombre moi sur le cadavre ambulant pour qu'il cesse de se traîner inexorablement vers l'imprudente. Elle commençait déjà à me poser des questions sans réaliser que le travail n'était pas fini.

Elle se battait avec efficacité et savait faire fonctionner son intelligence. Cependant, elle n'était pas capable de se projeter avec efficacité dans le futur et d'envisager les différentes possibilités de ses choix. Ainsi, elle n'avait pas réussi à stopper le zombie et celui-ci l'aurait méchamment amochée si je n'avais pas fait attention pour deux. Ceci prit en compte, je savais à quoi m'en tenir. Je pouvais compter sur son ingéniosité, mais pas sur le long terme.

Je me saisi de ma dague, sous mon manteau, et attrapait la nuque du zombie. D'un coup sec, je lui tranchait la tête et à l'instant où celle-ci se décolla du corps de l'abomination, le mort-vivant cessa de vivre et retrouva la mort.

Mon sombre moi se leva. Contrairement à un zombie primaire, il n'avait d'un cadavre vivant que l'apparence. J'étais capable de lui offrir des mouvements fluides et précis, grâce à mon niveau assez élevé de magie. Ainsi, ma marionnette se posta à mes côtés, les bras croisés. On pouvait lire sur son visage la même expression que sur le mien, à l'exception qu'il lui manquait un œil, résultat de la décomposition partielle dont il avait été victime.

Prudent, je jetai quelques coups d'œil aux alentours. Visiblement, pas d'autres zombie n'accompagnaient celui-ci. Cependant, il ne fallait pas pour autant rejeter l'hypothèse que d'autres se trouvent dans ce jardin. En quelques instants, ce qui était jusqu'alors le sanctuaire de la paix et du savoir était devenu une sorte de décor de théâtre dissimulant failles et chaos. Ce jardin avait jusqu'alors présenté la face admirable du monde selon Ecem : stable, emplit de toutes Vérités. Mais en ce moment, quelque chose semblait le perturber. Comme si une erreur s'était glissé dans la Vérité... Et lorsque la Vérité devient imparfaite, c'est l'effondrement.

Sortant un mouchoir de ma poche, je commençai à essuyer mes mains des différents liquides physiologiques qui avaient inondé mes mains lorsque le cou du cadavre s'était ouvert. Je relevai en même temps la tête vers la jeune humaine et lui jetai un regard vide. Cependant, je lui répondais avec une voix calme et sereine exprimant la justesse de sa curiosité.

- Les zombies, sont des morts qui ont été ramenés à la vie. Une puissante magie, garant de leur mouvement dans notre monde, a investit leur corps. L'important est que cette magie est rattachée au mort, pas au cadavre. Si le mort n'est plus, la magie quitte ce corps et celui-ci retrouve son immobilisme normal. Ce qui défini le cadavre comme étant un mort ou un simple tas de chair n'est pas de notre ressort et j'ignore si certains Nécromanciens détienne la vérité à ce propos. Alors nous nous contentons de garder en tête qu'il faut détruire le corps. Mais certaines méthodes moins radicales existent pourtant. Celle qui nous sera la plus accessible, pour l'heure, est de leur trancher la tête.

Mais ses questions ne s'arrêtèrent pas. Quelle curiosité ! J'appréciais, c'était indéniable.

- Mon cadavre nous suivra aussi longtemps que je le désirerai, répondis-je avec un sourire rassurant.

Sauf que c'était un cas exceptionnel lié aux étranges propriétés de la sève qui m'avait investie. Mais il était inutile de lui indiquer une telle chose... Elle n'avait pas besoin de le savoir !

J'ignorais par où continuer et je n'eus pas besoin de me poser la question car un homme survint soudain, sortant de quelques buissons qui bordaient la clairière. Il avait des habits de Jardinier. Mais au vu de sa vivacité, je savais qu'il ne s'agissait pas là d'un zombie. Relevant la tête, il me fixa, comme si, d'instinct, il savait que je dirigeais notre petit duo. L'instant suivant, il s'exclama avec mauvaise humeur :

- Que faites-vous là ? Vous n'avez rien à faire en ce lieu !

Il n'avait pas encore vu que le corps qui était à mon côté n'était pas vivant car il était caché par l'ombre d'un arbre. M'avançant calmement vers lui, je répondis en plantant mes yeux dans les siens pour ne laisser aucun doute filtrer de mon regard.

- Le Jardin était ouvert, nous sommes entré...

- Bien évidemment que le jardin est ouvert, répondit-il en levant un bras dans un geste rageur ample. Le Jardin n'est pas dans son état normal, vous pensez bien qu'il n'est donc pas en mesure de fonctionner correctement !

- Vous ne niez donc pas qu'il se passe quelque chose ici...

- Ce ne sont pas vos affaires ! Le Jardin indique bien qu'il n'est pas autorisé aux visiteurs la nuit alors allez-vous en !

C'est à ce moment que je décidais de faire sortir mon sombre moi de l'ombre pour le révéler à la lumière. Le Jardinier le vit et ses yeux s'écarquillèrent. Il eut tout d'abord un mouvement de recul puisque son instinct de survie était ce qu'il avait de plus rapide en lui, avant de se soucier de nous.

- Attention ! parvint-il seulement à lancer.

Prenant plaisir à le voir trembler, je m'exclamai alors avec un sourire qui ne cachait en rien mon autorité :

- Non... Je crois que vous faites erreur.

Une démonstration valait mieux que tous les monologues du monde pour l'impressionner. La manipulation était un de mes jeux favoris...

Je fis avancer mon sombre moi au devant de mon véritable moi. Le zombie se posta selon mes volontés et alors je levai les mains, les doigts écartés en araignées, dans la position d'un véritable marionnettiste. Je n'avais nullement besoin de cela pour ordonner à mon mort-vivant, mais le message qui filtrait ainsi était relativement clair. Cependant, il ne s'arrêtait pas là...

Mon sombre moi relâcha ses muscles, ne laissant fonctionner que ceux qui servaient à l'équilibre du corps. Le cou de mon cadavre ambulant était tordu de sorte que sa tête pendait en avant. Ses bras étaient ballant, le long du corps et son dos était voûté. Je levai un doigt et mon sombre moi leva un bras. Sa main pendouillait encore comme si, à lui aussi, on avait sectionné les tendons du poignet. Lentement, je levai un doigt de l'autre main et mon sombre moi leva l'autre bras. Finalement, je fis pianoter grotesquement mes doigts dans le vide, au hasard, et le corps mort soulevé par magie se mit en marche avec des jambes très raides vers le vieux jardinier.

L'effet était parfaitement réussi. Il leva une arme qui se révéla être un simple râteau de jardinage. Mais je laissai retomber mes mains après à peine trois pas de ma marionnette et elle s'arrêta aussitôt.

- C'est vous qui... ? demanda alors le vieil homme, terrorisé, d'une voix tremblante et faible comparée à la façon dont il nous avait presque invectivé précédemment.

- Non, m'exclamai-je alors gravement. Mais comme vous pouvez le voir, je m'y connais. Pourriez-vous à présent m'expliquer ce qu'il se passe ici et me diriger vers le centre névralgique de toute cette perturbation ?

Mais l'homme semblait avoir perdu l'usage de la parole. Son regard restait fixé avec horreur sur l'armoire à glace que j'avais fais levé par magie. Avec un soupir, je fis faire à mon sombre moi demi-tour et il alla se placer sous l'ombre d'un arbre, au fond de la clairière.


- Ça va mieux maintenant ? Êtes-vous prêt à répondre à mes questions ?

Le vieillard secoua la tête, comme s'il sortait d'un rêve ou d'une hallucination, et lança, encore un peu perturbé :

- Oui oui...

- OH ! me mis-je à hurler soudainement histoire de le sortir de sa torpeur. Regardez-moi !

Toujours incapable de réagir de manière censée, il me fixa, obéissant comme un chien, et retrouva son calme en observant mon visage bien plus normal, et donc rassurant, que l'horreur que je lui avais présenté. Alors, il se mit à parler :

- Il y a à peine quelques heures, un gros tremblement de terre à eu lieu. Moi et les autres jardiniers nous sommes précipité d'instinct pour aller voir de quoi il s'agissait. Nous avons à peine eut le temps de voir l'énorme faille qui s'était ouverte que déjà une épaisse brume s'en échappait, rendant le jardin invisible. Et alors d'abominables créatures comme celle que vous semblez manipuler...

- Des zombies, le coupai-je.

- Pardon ? lança-t-il, perturbé.

- Ces « créatures » sont des Zombies. Ce sont des membres d'une race certes mineur mais bien réelle et ils ont une véritable existence... Vous ne pouvez pas nier comme vous le faites leur appartenance à ce monde et leur conscience.

- Mais...

- Il n'y a pas de mais. Continuez.

Il semblait de plus en plus dérangé par mes remarque et ma façon d'être... Mais je ne pouvais le laisser bafouer l'existence, même s'il s'agissait de la race la moins appréciée en ce monde. L'existence est la preuve de vérité la plus solide qui soit. Un grand philosophe Chaman avait un jour dit : « Je pense donc je suis. ». Si l'on niait l'existence, on acceptait le fait que peut-être tout ce qui nous entourait n'était que mensonge... À quoi servait-il de vivre dans le mensonge ?

Peu envieux de me tenir tête, le vieux jardinier poursuivit comme je lui avais demandé.

- Des Zombies nous sont tombés dessus. J'ignore ce que sont devenus les autres, mais pour ma part j'ai filé aussi vite que possible. Si vous voulez aller voir, la faille se trouve de ce côté, indiqua-t-il en pointant une des sorties de la clairière avec son doigt. Il vous suffira de continuer jusqu'au chêne d'or. Au-delà, le brouillard est si épais que vous donner quelconque indication ne vous servirait à rien...

Tournant calmement la tête vers Lumi, je lui offrit un sourire aussi ravissant que faux avant de lui lancer :

- Prête ? Ils nous faut nous y rendre si nous voulons découvrir ce qu'il se passe ! Mais si vous avez besoin d'un moment, nous ne sommes pas vraiment pressés. Prenez votre temps !

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Jeu 14 Aoû 2014, 01:18

Le zombie venait à peine d'être immobiliser par le monstre de Romulus que celui-ci s'approcha et d'un mouvement sec, sans une once d'hésitation, lui trancha la gorge, décollant la tête du reste du cadavre et le faisant retrouver l'état de mort qu'il avait vraisemblablement quitter sous l'influence de quelqu'un qu'autre. Une fois cela fait il fit se relever son funeste compagnon et ce n'est qu'une fois qu'il eut inspecté les environs il répondit à mes questions. J'apprit donc quelques informations sur les zombies et comment ils fonctionnaient ainsi que le moyen de les terrasser. Il était évident que leur trancher la tête était une méthode radicale et sûrement la seule que nous avions à portée cependant si nous devions à chaque fois avoir recours au même stratagème pour y arriver la tâche allait être ardu. Et il fallait espérer que nous ne tomberions pas sur plusieurs zombies en même temps. Après quelques secondes il répondit à ma seconde question m'informant que la cadavre qu'il avait lui-même invoqué resterait avec nous jusqu'à ce qu'il ordonne de retourner à la terre.

Alors que je me demandais la direction que notre exploration allait prendre une voix se fit entendre dans mon dos. Tout en me retournant je pus constater qu'elle provenait d'un jardinier qui lui ne semblait pas avoir subi la métamorphose en zombie. J'eus à peine le temps d'ouvrir la bouche pour lui répondre que Romulus m'avait devancée. Bien qu'il lui parlait d'une voix calme le jardinier ne voulait pas se calmer. Après quelques secondes, et sûrement lassé de cette discussion qui ne menait à rien, il fit sortir son cadavre de l'ombre de l'arbre où il l'avait caché. Il joua quelques secondes en mimant un marionnettiste funeste. J'avais bien vu qu'il n'avait pas besoin de faire ça pour contrôler sa marionnette mais le jardinier ne semblait pas le savoir de toute évidence. Je rigolai intérieurement devant ce spectacle, me retenant tant bien que mal afin de ne pas gâcher l'effet qu'il avait désiré. Après quelques secondes il laissa le pantin redevenir inerte et adressa de nouveau la parole à notre interlocuteur. Cependant cette petite démonstration semblait l'avoir bouleversé et il ne parvint pas à répondre aux questions qui lui étaient posées.

Voir Romulus essayer d'obtenir des réponses de ce pauvre jardinier qui semblait autant apeuré par ce qu'il venait de voir que ce qu'il avait vécu un petit peu plus tôt me tira de nouveau un petit sourire. Décidant que je risquais uniquement de les gêner si je restais ici je fit quelques pas en arrière et m'assis sur un rocher présent à proximité et attendis patiemment la fin de leur discussion. Bien que cela fut dur Romulus parvint à obtenir les réponses qu'il voulait de la part du vieil homme. Une fois cela fait il se retourna vers moi et tout en me souriant il me demanda si j'étais prête à le suivre afin de découvrir la cause de toute l'agitation qui avait lieu dans ce jardin. N'ayant pas besoin de préparation supplémentaire je descendis de mon rocher et me plaçai devant lui un fin sourire sur les lèvres. « je suis prête nous pouvons entamer nos recherche quand vous le voulez. »

Sans attendre sa réponse je partie dans la direction que nous avez indiquée le jardinier et me mis à réfléchir à ce qu'il venait de nous dire. À par dire qu'une faille c'était ouverte et qu'une étrange brume en était sortie les informations étaient plutôt maigres. Je fis quelques pas afin de m'éloigner de la clairière et du jardinier et attendis tranquillement que Romulus me rejoigne. J'avais toujours mon petit sourire sur les lèvres alors que je lui adressais la parole. « Votre petit manège pour faire comprendre certaines chose à ce jardinier, bien qu'inutile, était plutôt drôle. Je ne vous connais que depuis quelques minutes mais vous parvenez déjà à me surprendre en me montrant vos talents de comédiens. » Mes yeux était fiché dans les siens, je me moquais ouvertement de lui et je ne faisais rien pour le cacher. Je laissai quelques secondes s'écouler avant de faire demi tour et regarder devant nous. « J'ignore totalement ce qui nous attends un petit peu plus loin mais peut-être avez-vous une idée ? À par nous expliquer qu'un mystérieux brouillard a recouvert la zone et qu'il est sortis d'une faille qui c'est soudainement ouverte nous n'avons pas beaucoup d'informations. » Tournant de nouveau la tête dans sa direction mon regard alla retrouver sa place dans le sien. Je ne pensais pas qu'il avait de réponse à m'offrir mais peut-être avait-il des pistes que nous pourrions suivre. Et s'il avait des pistes il avait sûrement une petite idée des dangers potentiel pouvant nous attendre plus loin. Quel que soit la chose présente la-bas je ne pouvais croire qu'elle se défendrait uniquement avec des zombies.
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Mer 27 Aoû 2014, 19:06

La jeune humaine dévoilait une insouciance à toute épreuves. Sorcier, Zombies, danger... Rien ne l'effrayait, visiblement. Il devait y avoir une raison à cela, bien sûr. Quoiqu'il en soit, elle ne perdit pas un instant et bien qu'habillée comme une dame, elle avait décidément le mental d'une jeune fille. Mais je ne me formalisai pas. Je ne m'étais pas attendu à une présence plus exceptionnelle en acceptant de lui tenir compagnie...

Seulement voilà. Avec l'insouciance venait l'insolence...

Elle s'était levée et avait prit les devants. Finalement, elle plantait aussi bien le Jardinier que moi. Je ne me démontai pas pour autant et, d'un léger geste de la tête, je saluai le vieil homme avant de suivre tranquillement l'humaine, mon mort-vivant sur les talons. Je ne vis pas mais imaginai très bien la tête ahurie et perturbée que devait afficher l'homme en voyant passer devant lui le minuscule cortège que nous formions, moi et mon sombre moi...

Tranquillement, je rattrapai Lumi, qui avait acceptée de m'attendre. Mais lorsque je fus à sa hauteur, elle ne reprit pas immédiatement la marche. Elle me regarda avec un léger sourire avant de me faire un désagréable commentaire sur mon échange un peu particulier avec le Jardinier.

- Je ne vous connais que depuis quelques minutes mais vous parvenez déjà à me surprendre en me montrant vos talents de comédien... avait-elle dit mots pour mots.

Un moment, j'envisageai de la tuer... Mais après un soupir d'exaspération, je me rendis compte qu'elle n'en valait pas la peine. Il était en quelque sorte ridicule qu'un être aussi insignifiant puisse m'atteindre. Non. Son jugement, ses idées, sa vie... Rien de tout cela n'avait d'importance à mes yeux... Rien de tout cela ne sortait de l'ordinaire et l'ordinaire n'avait pas d'importance à mes yeux...

La regardant vaguement, je lançai calmement, tout à fait désintéressé par mes propres propos :

- Oui... De mon côté, j'ai bien aimé votre rôle... Mais j'ai du mal à le définir... Vous n'aviez pas beaucoup de répliques, il m'a semblé...

Sans perdre plus de temps avec ces bêtises, je pris les devants. Il nous fallait trouver la faille... C'est ce moment que Lumi choisit pour faire preuve de bon sens. Luttant un moment contre son insouciance, elle se permit de se demander ce qu'elle allait trouver dans la brume. Intrigué par ce revirement de comportement, je tournai la tête pour l'observer et mon regard vint se ficher dans le sien presque involontairement... Et ce que j'y lu fut... Étrange...

Elle avait un regard intelligent. D'une grande beauté. On y lisait en même temps le désir et la volonté. Le tout se mélangé dans un sentiment d'être. Elle ne voulait visiblement qu'une chose : ne pas être ignorée. Elle voulait poser sa patte, marquer le lieu et le moment par sa présence... C'était à la fois un sentiment assez commun, et en même temps très rare car il était pour moi le début de quelque chose d'intéressant. J'eus soudain l'impression de sentir un rien inexplicable s'éveiller en moi... Elle avait piqué à vif mon attention. Mais au même moment, je me rendis compte qu'elle était en train de regarder au travers de ma porte. Jamais un échange de regard comme celui dont nous étions les victimes n'était à sens unique. Si je voyais au plus profond d'elle, elle était aussi en train de pénétrer mon âme en passant par la porte principale...

Je détournai la tête aussitôt. Mais ma vision de cette jeune humaine venait de changer sans que je ne sache vraiment dans quel sens... J'étais... Intéressé.

- Détrompez-vous, dame Lumi. On en apprend beaucoup plus de ce qu'a pu nous dire ce vieillard qu'on ne pourrait le croire aux premiers abords. Par exemple, nous savons à présent qu'il existe un événement source de toute cette perturbation : une faille. À partir de cela, on peut d'ores et déjà commencer à formuler des hypothèses. Les premières concernent la cause de cette faille. Il n'y en a que deux à retenir : soit cette faille est créée de manière tout à fait naturelle, soit il s'agit d'un être vivant qui est le chef d'orchestre de tout cela... Alors Lumi, dites-moi, si vous pouviez choisir, que préféreriez-vous ?

En soi, la réponse n'avait pas vraiment d'importance... Mais cela créait de la discutions et j'avais envie d'en apprendre un peu plus sur la jeune humaine.

Mais nous avions déjà dépassé le chêne d'Or quand elle eut fini de me répondre. La brume s'épaissit en à peine quelques enjambées et bientôt, nous n'y vîmes plus au delà d'un mètre autour de nous...

- Prenez garde aux illusions, lâchai-je soudain, d'un air sombre.
Inquiet et aux aguets, je ne parvenais plus à questionner Lumi. Nous marchâmes en silence pendant à peine dix minutes quand elle s'exclama soudain à mon côté :

- Romulus... Nous marchons depuis des mois... Il nous faut sortir ou nous mourrons de faim !

Instinctivement, avant même d'avoir compris le sens de la phrase de mon interlocutrice, je tournai la tête vers elle. Je vis alors avec frayeur que la jeune Lumi fraîche qui m'accompagnait avait été remplacée par une Lumi cadavérique. On voyait ses os se dessiner sous sa peau, ainsi que ses tendons. Elle semblait voûtée, comme épuisée par une marche infinie.

Levant les mains, encore interloqué, je constatai ce qui m'avait semblé une évidence : j'étais exactement dans le même état. Je ne m'étais observé dans un tel état de faiblesse qu'une fois... Les souvenirs me revenaient et je me souvins des sensations. Soudain, celles-ci passèrent de l'état d'effets placebo à la réalité pure et dure. Mon ventre se mit à me brûler et je me pliais en deux, ne savant que trop bien que cela était lié à mes sucs gastriques qui broyaient dans le vide depuis des dizaines de jours.

Instinctivement, je portais mes mains aux endroits symbolisant mes deux organes vitaux : la tête et la poitrine. La seconde suivante, mon cœur se mit à me faire l'effet d'une lame qui y entrait et en sortait à chaque battement, exprimant ainsi l'effort qu'il éprouvait à aspirer et chasser le sang malgré le manque d'énergie. J'eus au même instant la tête qui se mit à tourner, signe évident du manque de sucres pour alimenter mon cerveau.

Ce n'est qu'au bout de quelques dizaines de secondes qui m'apparurent comme une éternité que je me rendis compte que je me mettais à stresser et que cela était inutile pour ma survie.

Une seule évidence s'imposait à moi : j'étais sous l'emprise d'une illusion. Il me fallait commencer par déterminer laquelle. Où se trouvait le vrai et où se trouvait le faux. Mais avant cela, je devais assurer la sécurité. Car même en temps de crise comme celui-là, la situation pouvait s'aggraver.

- Lumi ! m'exclamai-je avec une voix caverneuse et faible. Si vous m'entendez, si vous allez bien, je vous demande de ne surtout pas vous approcher de moi et de continuer à rester vigilante face à un éventuel danger extérieur. Ne me touchez sous aucun prétexte !

Pour sortir d'une illusion, il s'agit de parvenir à se persuader soi-même d'où est le vrai et d'où est le faux. Hélas, trop de gens avaient tendance à confondre illusions et rêves. Dans les rêves, il s'agit toujours de l'esprit. Le corps lui n'est pas affecté et donc chacun peut vérifier qu'il est dans un rêve en s'assurant qu'il ne ressent pas la douleur ou les contacts liés à la réalité. Pour les illusions, ce n'est pas toujours vrai. Parfois, les illusions prennent possession de l'intégralité du cerveau et sont donc en mesure de faire ressentir des choses qui ne sont pas vraies. Si la malheureuse Lumi pensait un seul instant pourvoir m'aider en me touchant, elle risquerait d'être transportée dans l'illusion, qui se modifierait probablement pour que nous soyons tout deux confrontés à une peur commune.

J'avais peur. Vraiment. Car la Lumi que j'avais en face de moi pouvait tout à fait être la vraie. Je voyais seulement deux types d'illusions possible pour le cas auquel j'étais confronté. La première, plutôt humble, se serait contentée de me faire voir et ressentir l'état de faiblesse le plus effrayant pour moi. Mais dans ce cas, la réalité est que nous nous portons tout à fait bien... Dans le second cas, cependant, la situation est critique. L'illusion se serait alors amusée à déformer le temps, faisant passer plusieurs semaines en à peine quelques minutes. Dans ce cas, l'état dans lequel nous sommes est véritable... Et nous sommes en grand danger.

Celui qui était responsable de cette illusion avait-il l'intention de nous éloigner en nous faisant peur, ou espérait-il carrément nous éliminer ? Les réponses aux deux questions étaient liées.

Soudain, je ressentis un immense soulagement. En effet, dans un coin de ma tête, j'eus les réminiscences de mon sombre moi. Il était toujours là. Il me suffisait de faire avancer mon zombie. Il n'était pas doué d'intelligence et ne pouvait donc pas être affecté par les illusions. Si nous pouvions encore nous sortir de cette situation, alors la Lumi que j'avais devant moi n'était pas la véritable Lumi. Il suffisait que mon sombre moi tente de la toucher. S'il la traversait, alors l'illusion serait brisée.

Lentement je le mis en marche. J'entendais Lumi me demander ce qui n'allait pas et pourquoi je ne me mettais pas en marche vers la sortie. Elle semblait de plus inquiète de ma non-réaction. Mais j'étais concentré. Elle ne devait pas remarquer mon sombre moi s'approchant derrière elle, sinon, en tant qu'illusion, elle risquerait de tenter de se défendre, peut-être même parviendrait-elle à briser mon lien avec ma marionnette...

Plus que quelques pas... J'étais si proche...

« Seigneur Ecem, pensai-je, prenez pitié de votre serviteur et daignez épargner sa vie afin qu'il accomplisse sa promesse...
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Jeu 28 Aoû 2014, 14:21

Je n'avais volontairement rien dit durant sa discussion avec le jardinier afin de voir les informations qu'il pouvait récupérer de lui-même. Il ne semblait pas bête loin de là mais je préférais vérifier par moi-même l'étendue de ses connaissances et son sens de la déduction. Cela m'éviterait une potentielle désillusion plus tard, même si je ne pensais pas qu'elle viendrait. J'avais déjà commencé à tâter le terrain en le provocant de manière grossière et sa réponse avait été suffisante pour que je me fasse un premier avis. Il ne me restait plus qu'à lui demander ce qu'il pensait des informations du jardinier pour être en grande partie fixée sur ses capacités. Alors qu'il avait commencé à marcher devant moi il se tut à l'entente de ma question et se retournant lentement il vint placer son regard dans le mien. Instantanément j'eus l'impression de lire à travers lui. J'avais l'impression de ressentir ce qu'il pensait de moi. Et ce que je sentis eut pour effet de me tirer un faible sourire. Je m'étais doutée de la faible importance que j'avais à ses yeux mais rendre compte directement était quand même désagréable. Il sembla se rendre compte en même temps que moi que si je pouvais voir en lui alors il pouvait voir en moi et inversement.

Détournant le regard il me fit par de ses hypothèses avant de me retourner la question en me demandant ce que moi je préférais. Je devais bien admettre que si à ce moment il y avait une chose que j'aurais préférée sa aurait été de ne pas être au même endroit qu'un sorcier me prenant pour un jouet et a quelques minutes de marche d'une faille venue de on ne sait ou et pouvant amener n'importe où. Néanmoins je pris le temps de réfléchir à sa question avant d'y répondre. Je savais pour quoi il me prenait mais ça ne me coûtait rien d'essayer de lui montrer que je n'étais pas une moins que rien. Quel que soit le résultat il ne pouvait qu'améliorer la situation actuelle de toute façon.

« Et bien pour reprendre vos propres mots en fonction de l'hypothèse que nous choisissons il va y avoir plusieurs solutions. Si la faille et d'origine naturelle alors il n'y a rien d'autre à prendre en compte. Elle est arrivée la et c'est tout ce qui compte. Cependant dans notre cas on peut être presque sûr qu'elle n'est pas la de cette manière. Les raisons qui nous pousses à dire sa sont très simple. La faille à créée des zombies et de la brume recouvre la zone ou elle est présente. Et aux dernières nouvelles il n'y a pas de source d'eau chaude sur le continent du matin calme. Nous arrivons donc à la deuxième solution. Un être vivant l'ayant créée. Si cette solution est vrai, et c'est sûrement le cas, alors la situation est plus épineuse. Tout d'abord je ne sais pas si la faille et le seul produit de sa magie ou si le jardin a bénéficié d'autres changement. En fonction de cela la situation est différente. S'il y a d'autre chose dans le jardin alors la faille n'est peut-être pas notre principal problème. Afin que nous ne nous écartions pas de la situation initialle je vais prendre en compte le fait que la faille et la seule symbolisation de sa magie. Nous savons que pour la protéger il a utilisé de la brume et a transformé les jardiniers en zombie. Tout cela prouve qu'il souhaite vraiment protéger ce lieu. Je vous retourne donc la question. Que pensez-vous qu'il y ait vraiment au fond de cette faille. »

Quand j'eus finis de parler nous avions dépassé le chêne d'or depuis quelque temps déjà et il ne nous fallut pas longtemps pour finir plongé dans la brume. Nous marchions à quelques mètres de distance et quand j'entendis sa voix me dire de me méfier des illusions. Je le savais prêt de moi et pourtant il semblait distant, comme derrière un mur. M'arrêtant un instant je me mis à le chercher du regard avant de parvenir à le trouver à travers la brume. Il était un petit peu devant moi et semblait parler à quelqu'un. Me rapprochant de lui je pus constater que la frayeur commençait à se dessiner sur son visage. J'étais à côté de lui, hésitante quand à ce que je devais faire. Je ne voulais pas prendre le risque de le toucher sous peine de voir son état empirer ou au risque de tomber dans le même état que lui, ce qui pouvait être pire. Après quelques secondes d'hésitation je l'entendis me dire de ne pas le toucher qu'elle que soit la situation. Sa voix n'était pas normale mais il semblait en train de vivre une épreuve qu'il ne pouvait que passer seul. Prenant mon mal en patience je fis un pas en arrière afin d'éviter tout contact malencontreux avec lui quand je vis son double se mettre à marcher. Il semblait marcher sans réel but cependant je savais qu'il n'agissait que sous ses ordres et qu'il état loin d'agir sans aucune raison.

Alors qu'il ne se passa que quelques secondes entre l'avancée de sa marionnette et son réveil je crus que plusieurs heures c'était écoulée. J'avais regardé, anxieuse, le monstre avancé vers on point invisible avant de le voir s’arrêter. Soupirant de soulagement quand je le vis relever les yeux je me retins une nouvelle fois de le toucher. Il n'était peut-être pas sortis d'affaire et il y avait de grande chance qu'il n'apprécie pas mon contact. Alors que j'ouvrais la bouche pour lui demander ce qu'il c'était passé je sentis une présence dans mon dos. Me retournant je ne pus m’empêcher de penser qu'une illusion me faisait face quand je le vis mais tous mes doutes s'évaporèrent quand je le sentis poser sa main sur mon épaule. « Ainsi on se retrouve jeune fille. Je ne pensais pas vous voir dans un lieu si mal fréquenté. » Il avait prononcé ces mots en regardant Romulus. « Tout du moins il y a quelques temps c'est ainsi que vous auriez nommé tout lieu comportant la présence d'au moins un sorcier. Votre vision de notre peuple aurait-elle changé ? » Je l'écoutais sans savoir quoi faire. Ses gestes, ses mots, son odeur tout mon être me criait que j'avais affaire au vrai Hadanell et pourtant je ne voulais pas l'avouer. Je ne voulais pas concevoir le fait qu'il pouvait être la à me torturer une énième fois. Tout d'un coup tout devint clair. Romulus m'avait dit de me méfier des illusion et il n'y avait presque aucun doute possible sur le fait qu'il ait été victime de l'une d'elle. C'était maintenant à mon tour de parvenir à m'en échapper, qu'elle que soit la solution utilisée. Ouvrant la bouche afin de lui demander à mon tour de ne pas le toucher je ne parvins pas à prononcer le moindre son.

La main d'Hadanell c'était refermée sur mon coup me privant d'air et il me regardait de ses yeux aveugles un air amusé sur le visage. « Tu peut essayer de te persuader autant que tu veut que tu est dans un illusion rien ne te sauveras de ce qui t'attend. Ton pauvre amis et bien trop faible pour te venir en aide. Il a réussit à s'en tirer très bien pour lui. Il a juste gagné quelques minutes de répit. Toi par contre tu va t'éteindre ici et maintenant. » Je sentais l'air quitter mes poumons. J'avais beau savoir que se que je vivais n'étais pas réel je ne trouvais aucun moyen de briser ce rêve. Utilisant les dernières bribe de conscience qu'il me restait je cherchais en vain une solution. Soudainement elle s'imposa à moi. Utilisant les peu de souffle qu'il me restait je dit d'un voix faible à Romulus. « Dit à ton double de me tirer en arrière. J'ai... J'ai besoin d'aide...Vite. » Dans le même temps les ténèbres qui avait commencée à m'entourer finirent leur travail et je fermai les yeux, priant pour qu'il me vienne en aide.
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Sam 30 Aoû 2014, 16:47

Je vis les mains de mon cadavre ambulant s'abattre sur les épaules de la Lumi cadavérique et, à mon grand soulagement, lui passer au travers. Alors, l'image s'évanouit, emporté comme de la fumée par le vent. Levant mes mains, je constatai avec un soupir de satisfaction qu'elles étaient redevenues normales. Ainsi, celui qui jouait avec nous n'avait pas dans l'intention de nous tuer mais seulement de nous faire fuir.

Mais quand je tournai la tête vers la véritable Lumi, je compris qu'il avait décidé aussi d'être un peu plus radical avec elle. Elle semblait totalement terrorisée par ce qu'elle voyait. En quelques instant, elle passa de la terreur à la suffocation. Elle porta rapidement ses mains à son cou et je vis sa cage thoracique se bloquer sous son corsage. Bien sûr, une illusion ne peut pas tuer directement. Mais tant que l'esprit croit aux sensations qu'il éprouve, le corps suit. Lumi subissait visiblement un étranglement. Tout était possible. Elle pouvait être en train de se faire serrer la gorge par quelqu'un, ou une plante. Mais elle pouvait aussi se faire serrer la gorge par de la magie ! Je n'y pouvait alors rien. Car il restait cohérent, même si je la déplaçait, qu'elle continue à suffoquer, dans ce cas précis. Et tant qu'elle croira qu'elle étouffe, ses poumons n'aspireront plus d'air, suivant l'esprit, persuadé que c'est tout bonnement impossible dans sa situation.

C'est alors que je l'entendis me dire dans un souffle de la tirer en arrière. Elle savait mieux que moi la cause de son étouffement. Si elle me demandait une telle chose, c'était que l'origine était physique, ou tout du moins c'était ce que l'illusion lui faisait croire. Je pouvais donc faire quelque chose pour elle. Et, curieusement, j'avais envie effectivement de lui venir en aide. Plusieurs souvenirs me venaient à l'esprit à ce moment. Tout d'abord ce magicien, qui m'avait prouvé durant la guerre du Royaume des Morts que tout homme, même s'il est rattaché à sa race, peut-être raisonnable. Puis, mon lamentable échec me revint lui aussi en tête. Cet homme que je n'avais pas su sauver. Je ne voulais pas que cette femme dont l'avenir semblait prometteur meurt. Pas sous mes yeux alors que je pouvais intervenir. Non. Sur le champ de bataille, je m'étais accroché à une chimère, tentant de sauver ce qui était perdu. Aujourd'hui, on m'offrait de sauver ce qui le pouvait encore. Je devais me saisir de l'occasion afin de m'absoudre, de me laver de ce qui semblait un pêcher à mes seuls yeux, je le savais, mais qui me traumatisait encore.

Mon sombre moi prit un instant d'élan avant de mettre en marche ses jambes. Alors, le zombie fit ce que nul mort-vivant n'est normalement capable de faire par lui-même : il se mit à courir. Arrivant aux côtés de Lumi en à peine quelques dixièmes de secondes, il la saisit par les épaules et la tira en arrière. Mais elle n'était pas encore tirée d'affaire, je le savais. En effet, et même si elle avait ainsi sauvé sa propre vie, elle avait en quelque sorte prévenu l'illusion de ce qui allait se passer et celle-ci avait du s'adapter pour que le cerveau de Lumi intègre son mouvement vers l'arrière de manière logique et reste ainsi bloqué dans le fantasme cauchemardesque.

Il me fallait agir vite. J'avais remarqué qu'Yshäel ne nous suivait plus depuis un moment. Il avait sa liberté et je ne l'en avais jusqu'alors jamais privé. Mais à présent, il allait pouvoir m'aider et, fort heureusement, je gardai toujours une fiole de son sang sur moi. Je la trouvai rapidement dans une de mes poches et en versait quelques gouttes au sol avant de m'exclamer.

- Vite Yshä ! Traverse le temps et l'espace et viens rejoindre ton maître !

Le sol s'ouvrit en deux et, des entrailles de la terre, une patte squelettique sortit, s'agrippant aux bords avant d'user de cet appui pour faire sortir le reste du corps du Thêor. Je le fixai alors. Il fallait que je le protège contre les illusions.

- Yshä ! Regarde-moi.

Obéissant, il me fixa avec attention et son intérêt pour la situation s'en trouva accentué du fait qu'il sentit mon inquiétude.

- Je veux que tu aies confiance en moi. Je suis là et je reste là, c'est compris ? Quoiqu'il arrive, je veux que tu restes là. N'oublie pas que je suis là.

Certes, il n'était pas certain qu'il m'ait compris. Mais plus que les mot, il y avait les intentions qui allaient derrière. Je n'arrivais pas bien à expliquer ce qui nous liait, tous les deux, mais c'était fort et tant que je restais lucide, je pouvais faire fonctionner ce sentiment entre nous deux pour le protéger. À présent, il me fallait trouver un moyen de ramener la réalité à Lumi, et non l'inverse, comme trop de gens avait tendance à croire dans ce genre de situations. Comment pouvais-je m'y prendre...

Lumi devait se concentrer sur le vrai pour oublier l'illusion. Ainsi, et malgré elle, si elle arrivait à faire abstraction l'espace d'un instant du faux, elle arriverait à capter cette infime et incompréhensible différence entre la vérité et le mensonge. Et la réalité la ramènerait à elle en s'imposant comme supérieure à l'illusion.

Comment distraire son attention vers du concret... ?

Un coup d'œil vers la jeune humaine me permit de trouver la réponse. Elle avait peur, elle était même terrorisée. Il fallait lui faire encore plus peur. Si j'arrivai à lui faire encore plus peur que ce qu'elle voyait, elle se concentrerait sur ça. Pas forcément longtemps, mais suffisamment pour briser l'illusion.

Rapidement, je touchai Yshäel, l'emplissant du mieux que je pouvais, malgré l'anti-magie que dégageait la jeune femme, de Lux in Tenebris, tout en lui retirant son armure élégante, qui n'était pas du tout appropriée pour faire peur. Puis, je le fixai en levant le doigt vers Lumi avec un regard ferme.

- Yshäel ! Attaque-la !

L'animal ne se le fit pas répéter deux fois et bien qu'il ne fut pas particulièrement fait pour le combat, il n'hésita pas un instant. Lentement, faisant rouler ses muscles sous sa peau et provoquant des cliquetis aux niveau des os monstrueux qui sortaient de sa colonne vertébrale, il s'approcha de la jeune femme.

De mon côté, je me concentrait sur Necromentia. Rapidement, je parvins à éveiller le pouvoir de la sève qui avait investit mon corps et les cadavres, cachés dans le sol, se révélèrent à moi. Aussi énergiquement que je le pouvais, je fis ramper deux d'entre eux, les plus décomposés de tous, lâchant dans le même temps mon emprise sur mon zombie premier car il m'était encore difficile de maîtriser plus de deux morts en même temps, même si, avec le pouvoir de la plante, j'avais l'énergie magique nécessaire.

Yshäel se campa sur ses pattes arrières, tentant de se dresser du mieux qu'il pouvait. Comme tout animal, il commençait avant tout par intimider son adversaire et c'était sur cela que je comptais. Rajouté à cela, mon pouvoir de Lux in Tenebris l'entourait d'une fumée noire dense qui le rendait encore plus menaçant. Bien sûr, l'illusion pouvait aller jusqu'à perturber son cerveau au point qu'elle ne voit pas le Thêor, mais plus ce dernier mobiliserait de sens en elle, à lui tout seul, et plus il serait difficile pour cette maudite magie de faire barrage dans son esprit. Ainsi, Yshäel se mit à pousser des sifflements rageurs.

Je pensais activement, comptant combien de sens étaient potentiellement en action pour percevoir Yshäel.

 « La vue. »

L'animal était juste devant elle. Même si elle ne le voyait pas, ses yeux étaient nécessairement rivés sur lui.

« L'Ouïe »

Les sifflements d'Yshäel, caractéristiques à sa race, étaient assourdissant.

« L'instinct de survie...  »

Certains nient que cela est un sens. Pourtant, lorsqu'on est menacé, on le sent, c'est plus fort que nous.

Soudain, Yshäel balança un coup de patte et lui griffa la joue. Il n'avait pas une longue allonge alors il n'avait pas réussit à enfoncer ses griffes profondément dans sa joue. Néanmoins, on distinguait clairement trois traces rouges sur son visage.

 « Le toucher. »

C'est à ce moment que j'ordonnai à mes sombres moi de sortir de terre. Ils étaient arrivés sous elle. La vision de ces cadavres en décomposition s'extirpant de terre à quelques mètres d'elle devait achever de la terroriser.

- Yshäel ! Ça suffit, merci.

Le pauvre ne comprenait pas. Mais, confiant aveuglément, il obéit et recula, non sans garder un œil attentif sur la jeune humaine.

Je l'avais vu réagir, j'en étais sûr. Elle avait vu Yshäel, avait sentit sa patte la blesser et elle avait eut peur des cadavres sortant de terre. Alors, l'angoisse s'estompa de son visage et tandis que mes cadavres s'éloignaient sur mon ordre, je m'approchai d'elle. Lui posant doucement la main sur l'épaule, je la secouai très légèrement.

- Je suis sincèrement désolé. Votre illusion semblait extrêmement violente, il me fallait vous aider. Je n'ai pas vu pour vous sortir de là d'autres moyen que celui de vous faire encore plus peur que ce qui vous terrorisait déjà.

Je me surprenais moi-même... J'étais... Compatissant... Je ne savais même pas que je pouvais l'être.

- Vous avez peut-être besoin d'un peu de temps. Calmez-vous et respirez. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, demandez moi.

Fouillant dans mes poches, je trouvai un mouvoir de soie noir et l'utilisai pour essuyer le sang qui coulait légèrement de sa joue.

- Vous... Je peux vous demander ce que vous avez vu ?

:(GOMMETTE): :
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Mer 10 Sep 2014, 20:06

Je n'avais presque plus conscience de ce qui m'entourait et alors que je commençais à fermer les yeux je sentis le zombie de Romulus me tirer en arrière. Les chances que cela suffise à me faire revenir à moi était faibles mais si je pouvais avoir un petit surplus d'air alors il fallait essayer. Alors que partais en arrière je sentis les doigts d'Hadanell se desserrer autour de ma gorge. Chancelante je le regardais sans pouvoir agir. Son sourire malsain était toujours présent sur ses lèvres. Il resta un instant debout devant moi sans rien faire comme s'il attendait de voir ce qui allait se passer maintenant. De nouveau il prit la parole de sa voix sans sentiment. « Pense tu qu'avoir réussis à éviter mon premier assaut te donner une chance de t'en tirer. Tu sais très bien comment ça va se finir donc arrête de te débattre. Ce seras plus simple pour nous deux. » Je ne parvenais pas à bouger. De tout temps sa présence m'avait mise à l'aise mais le voir dans cet état et avoir subis cette agression de sa part me terrorisais et me tétanisais. J'étais obligée de croire en Romulus et de prier pour qu'il décide de me venir en aide. Le fait qu'il ait accepté de m'aider avec son pantin me prouvait que s'il le décidait me venir en aide n'était pas un problème mais ce que j'avais vu dans ses yeux un petit peu plus tôt ne me confortait pas dans cette idée.

Il était toujours la ne bougeant pas puis, après quelques secondes il leva la main. Restant immobile je ne compris pas immédiatement ce qu'il fait puis après quelques secondes j'eus ma réponse. Malgré l'anti-magie qui coulait dans mes veines il était en train d'utiliser la magie pour faire cesser de battre mon cœur. Plier en deux par la douleur haletais, cherchant en vain de l'air et un moyen de me soustraire de cette torture. Un faible bruit à mes côté me fit relevé un œil. Il y avait quelque chose j'en étais sûre mais je ne parvenais pas à voir quoi.

Soudainement je sens quelque chose couler sur ma joue et une pointe de douleur pointe à cet endroit. Dans le même temps l'odeur si caractéristique de la décomposition parvint à moi et baissant les yeux une nouvelle fois je pus voir l’œuvre de Romulus. Deux cadavres dans un état de décomposition plus qu'avancé émergeant du sol. Concentré sur cette abominable vision j'oubliai instantanément tout le reste et lentement la réalité repris sa place. Le contact de sa main sur mon épaule me fit sursauté mais très vite je la trouvais réconfortante. L'écoutant d'une oreille distraite je repensais à ce que j'avais vu. Dire que j'avais voulu retrouvé cet homme pour lui ôter la vie. Si j'étais à ce point impuissante devant une illusion je préférais ne pas imaginer ce qui se passerait si j'étais devant le vrai. Tout en m'essuyant la joue Romulus me demanda ce que j'avais vu. J'aurais aimé ne pas avoir à le lui dire mais je ne pouvais pas le laisser sans réponse alors qu'il venait de me sauver la vie.

Respirant calmement je pris quelques secondes avant de répondre. Quand se fut le cas se fut avec une voix légèrement tremblante bien que j'essayais de faire en sorte que se ne soit pas le cas. « J'aimerais pouvoir vous répondre que cela ne vous regarde pas mais le fait est que vous m'avez sauvé et que je vous suis redevable. Je vais donc répondre à votre question. Tout d'abord il y a quelque chose à savoir afin de comprendre l'illusion dont j'ai été victime et pour cela je dois vous raconter un petit peu mon passé. Mes parents ont été tué il y a dix ans par un sorcier qui ma ensuite élevé durant une dizaine d'année. Le jour ou j'ai appris ce qu'il avait fait j’aie voulu le tuer sans jamais oser tenter de passer à l'acte. Quand il m'a rendus ma liberté j'ai passé quelques jours sans savoir quoi faire puis je me suis mise à parcourir le monde dans le but de le retrouver et de me venger. C'est lui que j'ai vu aujourd'hui et je n'ai pas besoin de vous expliquer je pense ce qui c'est passé. » Soupirant je fis quelques pas pour m'asseoir sur un tronc d'arbre présent à proximité. Après quelques secondes je repris « Enfaîte pour tout vous dire vous avez de la chance d'une certaine manière. Quand j'ai été libre d'agir par moi même les sorciers était pour moi une race à éradiquer. Cependant il y a quelques temps l'un de vous ma fait changer d'avis sur vous et c'est pour cette raison que je suis la avec toi. Si je ne l'avais pas rencontrée j'aurais sûrement tournée les talons et fait demis-tour à peine les mots ''je suis un sorcier'' sortis de ta bouche. Mais je pense que cela n'a pas d'importance pour toi. Je ne suis qu'une humaine je ne dois pas avoir une grande valeur à t'es yeux non ? »

Je ne pus m’empêcher de rire à cette réflexion. La vision d'une personne sur le monde pouvait vraiment changer à cause d'un détail. Reportant mon regard sur lui je restai un instant sans rien dire souriant tristement. De nouveau j'attendis un petit peu puis je repris la parole, détournant les yeux. « Merci de m'être venus en aide. L’issue de cette illusion aurait funèbre si tu ne l'avais pas fait. » Sans rien dire mon regard quitta le sol et vint se placer dans le sien attendant une réaction de sa part.
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Ven 12 Sep 2014, 23:48

Ainsi elle avait été torturé par un de mes confrères. Cela n'expliquait rien du tout, curieusement. Mais ses conclusions au sujet de notre races étaient toutes fausses.

Plus important que cela : elle m'avait tutoyé. Non pas que cela me mette mal à l'aise, mais il y avait un sens derrière ce changement d'attitude vis-à-vis de moi. Au-delà d'une simple redevance, il semblait que mon agissement à son encontre dans le but de lui sauver la vie l'avait... Touchée...

Comment devais-je le prendre ? En quelque sorte, j'avais le pouvoir sur cette fragile créature qui accordait de l'importance aux intentions apparentes des autres. D'autre part, elle m'accordait sa confiance. Du moins, c'était comme ça que je le traduisais. Les seules personnes que je tutoyais étaient pour moi celles à qui j'accordais le peu de confiance qu'un Sorcier pouvait accorder à autrui. J'imaginais aisément qu'il en allait de même pour elle, bien que ce genre de relations me fût encore un peut trop exceptionnelles pour que je fusse en mesure de bien les comprendre.

Et moi ? Qu'en était-il ? Il me suffisait de la réprimander en lui disant que je n'étais son ami pour qu'elle cesse sur le champ. Mais avais-je véritablement envie de garder mes distances à ce point...

Je me relevai, m'éloignant un instant en rangeant le mouchoir de soie dans ma poche. Finalement je lui tournai le dos avant de répondre d'un ton calme et emplis de ce qui aurait pu ressembler à des excuses :

- Détrompes-toi. Je considère la plupart des gens autour de moi comme des idiots, des moins que rien. Tous sont enfermés dans leurs rêves, leurs fantasmes. Les anges croient en un monde ou la bonté et l'altruisme subsistent pour écraser toutes formes de vices. Les démons croient pouvoir acquérir le pouvoir suprême et plonger inconsidérément ce même monde dans l'anarchie totale. Ni l'un ni l'autre n'ont raison. Faut-il être neutre face à ce combat perpétuel entre le bien et le mal, me diras-tu. Non. Les gens ordinaires, ceux qui ne se préoccupent pas de savoir si l'un ou l'autre ont raison sont tout aussi absurdes. Ils s'enferment dans des rêves, des buts tels que devenir le plus grand écrivain, le plus grand marchand d'arme... Ils sont bloqués par leur bêtise et développent des caractères abrutis tels que la témérité ou la timidité, l'amour ou la vengeance... Tous cela n'a aucun sens. Il n'existe qu'une chose en ce monde qui ait du sens : la Vérité. Celui qui la cherche, celui qui est capable de faire au plus souvent abstraction de son filtre intérieur pour accepter celle-ci telle qu'elle se présente est un homme sage. Rares sont ceux qui la cherche vraiment. Pourtant, il existe un type de personne qui naissent avec une pré-disposition naturelle pour cette voie de vie aussi sage que gratifiante : ceux qui sont pourvu de la curiosité.

Je m'interrompis un instant pour faire volte-face et regarder Lumi. Mes mains vinrent se croiser dans mon dos et je l'observai avec une sorte de fascination.

- Alors oui. À l'origine, je t'ai prise pour une moins que rien. Tout au plus un objet que je serais en mesure d'utiliser pour servir mes propres fins, puisque c'est ainsi que je considère les autres. Mais j'ai découvert quelque chose en toi. Au risque de te décevoir, tu n'es pas naturellement curieuse. Du moins, ce n'est pas l'impression que tu m'as donnée. Mais tu en as le potentiel. Tu m'a semblé perdue, cherchant ton destin, cherchant à exister, à prendre place dans un monde que tu ne comprenais pas. T'es explications concernant ton passé confirme ce qu'il m'avait semblé comprendre. Tu as passé l'essentielle de ton existence - dix ans quand une jeune femme comme toi en as autour de vingt, c'est énorme - enfermée au fond de je ne sais quel trou à rat, surveillée et peut-être même martyrisée comme un vulgaire cobaye par un Sorcier. Le monde ne te reconnaît pas puisque les seules personnes pour qui tu avais de l'importance on été tuées par ce fameux ravisseur. Tu n'as ta place nul part. Tu n'as rien appris qui te mette en valeur, piégée au fond de ta prison. Aujourd'hui, tu te retrouves face au monde monstrueusement gigantesque et plein des possibilités innombrables qu'il propose et tu ne sais pas par où commencer. Tu as nécessairement ce potentiel de curiosité en toi. Et il commence à peine à s'éveiller.

Un moment, je laissais mon discours en suspens. Levant les yeux, je contemplais le ciel obscur qui parvenait à se faire remarquer malgré la brume épaisse. Puis, je revins à Lumi.

- Je suis intéressé.

Écartant les bras, je m'exclamai :

- Pourquoi ? Qu'est-ce qui me pousse à m'intéresser à toi ? Je ne tiens pas particulièrement à aider les autres. Ce n'est pas dans mon intérêt. Pourtant, je m'intéresse à ceux qui, comme toi, débutent dans cette voie de réflexion qui fait vivre, à l'inverse de ceux qui pensent vivre et qui ne le font pas... Ce ne sera peut-être que l'espace d'un soir, mais je poursuis à présent l'espoir de t'apprendre à arpenter ce long et gratifiant chemin du mieux que je le pourrai. Si tu me laisses t'atteindre, tu me quitteras ce soir avec de solides bases pour avancer.

Je m'accroupis de nouveau, m'approchant un peu trop près de son visage avant de la fixer avec un regard sévère.

- Apprends d'un Sorcier cette première leçon de vérité. Les Sorciers ne sont pas des monstres dénués de sens moral et cherchant à faire souffrir le monde, tout comme les humains ne sont pas tous des créatures dont la valeur ne suffit pas à contre-balancer le poids de leur anti-magie sur les autres races. Il ne faut pas chercher à exterminer notre race plus qu'il ne faut chercher à exterminer la votre. L'un dans l'autre, nous faisons partie d'un grand équilibre et les événements récents nous ont prouvé que le déséquilibre engendre la mort de notre monde et que la mort d'une race engendre le déséquilibre, même s'il s'agit de Dieux. Nous venons tous de Sympan, le Dieu du tout, et si sa disparition a entraîné la mort inéluctable des terres du Yin et du Yang, l'extinction d'une des races entraînera tout autant la fin. Par ailleurs, les Sorciers sont des êtres méfiants. Car la vérité t'apprendra que la mort nous attend à chaque coin de rue et les Sorciers se prémunissent plus que quiconque de cela. Ils se méfient même de leurs pairs. Ainsi, et s'il en va de sa survie, un Sorcier n'hésitera pas à te tuer voire à te torturer, tout comme les lions se battent entre eux pour leurs territoires et donc leur survie. Ne fait pas confiance à un Sorcier. Ce serait une folie dont tu ne te relèverais pas.

Me redressant, je fixai de nouveau les cieux en continuant :

- Ma seconde leçon est la suivante : la vérité est à notre porté. Elle est infinie et il nous faudrait une vie éternelle pour tout découvrir, mais elle s'offre tout de même à nous. Il suffit de savoir observer et de comprendre ce que l'on voit. La Vérité demande donc de l'intelligence et de l'observation. L'illusion qui m'a attaquée me demandait de fuir. Je ne pense pas que celui qui se cache derrière tout cela cherchait à nous tuer. Il cherche simplement à nous éloigner. Ainsi, je ne t'ai pas vraiment sauvé la vie... J'ai simplement agit pour notre intérêt commun. Si je n'avais rien fais, tu te serais évanouie par manque d'air et il t'aurait renvoyée à la sortie du Jardin, d'une manière ou d'une autre...

Abaissant la tête vers elle, je lui offris un nouveau sourire formidablement bien imité avant de lui tendre la main.

- On continue ?

Elle la saisit et se leva. Mais au même instant, un vrombissement léger se fit entendre tout autour de nous. Impossible de déterminer de quoi il s'agissait puisque le brume nous masquait le paysage qui nous entourait au-delà de quelques dizaines de centimètres... Finalement, nous vîmes la plante grimpante qui avançait telle une maladie contagieuse vers nous, au sol. Instinctivement, je saisi le bras de Lumi. Il ne s'agissait pas qu'elle fasse une folie en tentant d'avancer malgré tout. Mais au moment ou ma main se referma sur elle, je sentis soudainement mon énergie se vider. La magie s'était éveillée toute seule et avait déplacé tout ce qu'elle pouvait mobiliser malgré l'anti-magie de l'humaine. Et pour mon plus grand étonnement, c'était Post-mortem qui s'était enfin manifesté. Depuis que j'étais parvenu à libérer cette puissance en moi, je n'avais pas réussi à l'utiliser consciemment. Aujourd'hui, ce pouvoir touchait Lumi en dehors de ma volonté, la tuant sur le coup. J'étais un moment abasourdi. Je l'avais tuée... Enfin. Artificiellement, bien sûr. Mais j'ignorais comment lui rendre la vie ! Comment lever le sort !

Me penchant au dessus de son corps inerte, je pris le temps de palper son cou. Pas de doute. Elle était bien morte, il s'agissait bien de post-mortem ! D'ailleurs, je sentais ma magie qui me revenait, se libérant des chaînes que l'anti-magie de Lumi produisait et qui était à présent inexistante.

Mais autour de nous, la plante continuait son avancée inexorable. Un sourire naquit sur mon visage. En pleine possession de mes moyen, ce n'était sûrement pas une plante grimpante qui allait m'arrêter.

M'approchant, je tendis le bras. Sans surprise, le vis la plante commencer à me l’agripper, croissant dessus pour commencer à recouvrir mon corps. Mais avant qu'elle eût dépassé mon coude, je me concentrai et envoyait une décharge de Lux in Tenebris. Je créai aisément une maladie excessivement mortelle et, puisque cette plante était capable de croître à vue d'œil, la contamination fut aussi rapide et l'immense réseau végétal se mit à faner. Les feuilles étaient déjà complètement séchée quand je traversai les restes de la plante, Lumi dans les bras.

Je mis dix minutes à trouver un endroit convenable. Yshäel était repartit, comprenant que je ne désirais pas le retenir plus longtemps.

Mon soulagement fut immense lorsque, en posant la jeune humaine à terre, je vis sa poitrine se soulever et je sentis l'anti-magie emplir l'espace autour de moi comme un filet autour d'un banc de poissons. Elle ouvrit les yeux et se redressa rapidement. Aussitôt, je me penchai vers elle et posait une main sur son dos pour l'aider à tenir assise.

- Ça va ? Je suis désolé. Il s'agit d'un pouvoir que je ne contrôle pas. Je n'avais pas l'intention de te faire de mal.
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Sam 13 Sep 2014, 13:47

Assise devant lui j'attendais patiemment de voir sa réaction. Je ne m'attendais pas à une effusion de larme ou quoi que se soit dans le genre, j'étais même préparée à ce qu'il ne dise rien et tourne les talons me disant que cela était du passé et que nous devions avancer. Cependant ce ne fut pas le cas et quand il pris la parole je fut incapable de dire quoi que se soit. Notant tout d'abord qu'il venait de me tutoyer je me rendis compte que c'était moi qui l'avait fait la première quand j'avais entrepris de lui raconter mon histoire. Ce détail n'avait pas une grande importance mais pour que j'ai réussi à tutoyer aussi facilement un sorcier il y avait un problème. Et je pouvais dire ce que je voulais ce problème je le connaissais et ce n'en était pas un. C'était à cause, ou grâce, à elle que j'avais réussi à faire cela. Me re-concentrant sur lui j'écoutais d'une oreille attentive ce qu'il me disait sans chercher à interrompre. J'ignorais si sa vision des choses était la bonne ou non néanmoins, il était vrai qu'elle était intéressante. Après m'avoir parlé des personnes curieuse il fit demi tour et rangea le mouchoir avec le quelle il m'avait essuyé la joue dans sa poche. Dans le même temps il croisa ses mains derrière lui et se mit à me regarder. Je savais ce qu'il allait me dire maintenant. Ou au moins le sujet qu'il allait aborder. Il allait très probablement me parler plus en détail des gens qu'il qualifiait de curieux et me donner son avis sur moi. Et bizarrement j'avais vraiment envie de savoir comment il me considérait. Je savais que je pouvais être curieuse dans certaine situation mais étais-ce la même curiosité dont il parlait. Je n'en savais rien et à ce moment précis j'étais vraiment curieuse face à sa réponse.

Contre toute attente il continuas son monologue en me disant de quelle manière il m'avait perçus au début. Cela n'était pas vraiment une surprise néanmoins l'entendre de sa bouche était en soit rassurant. Au moins je ne m'étais pas trompée et je savais maintenant à quoi m'attendre. Néanmoins s'il m'avait vu comme un simple outil au début ce n'était de toute évidence plus le cas maintenant et durant un court instant je me pris à me demander si je ne pouvais pas me permettre de lui faire confiance. Ses mots bien que parfois dur étaient malgré tout vrai et je devait bien avouer qu'il avait touché un point sensible. J'avais déjà exploré le monde avec Hadanell mais je n'avais rien vu. Je n'avais vu que des endroit intéressante lui ce qui m'avait amené à ne pas en connaître d'autres et même sur ces endroits la je ne savais pas grand chose. En sois il avait raison. Je ne connaissais rien du monde qui m'entourait. Pensant à cela je ne fit pas attention à ce qu'il faisait cependant sa phrase me laissa une nouvelle fois sans voix. Je l'intéressais ? Alors que quelques instants au par avant je n'étais rien de plus pour lui un simple regard et une petite confession avait suffit pour changer sa manière de me voir. Et il était près à m'aider à arpenter ce qu'il jugeait la seule voix viable. Un sourire vint étirer mes lèvres. Lors de notre première rencontre Elle m'avait déjà proposé de me faire découvrir le chemin de la sorcellerie. Sa proposition à lui était différente mais qu'elle que soir la personne il était presque impossible d'entreprendre d'expliquer quelques chose à quelqu'un en laissant de côté ses sentiments raciaux. Et il ne faisait sûrement pas exception à la règle. De toute évidence j'étais destinée à ne pouvoir m’éloigner de la voix de la sorcellerie.

Sans attendre une quelconque réponse de ma part il s’accroupit afin de se mettre à ma hauteur et entrepris de me donner ce qu'il appelait sa première leçons. Toujours silencieuse je l'écoutais sans rien dire. J'aurais étais bête de refuser une aide afin de m'aider à m'améliorer, quelle que soit cette aide. Ne pas faire confiance à un sorcier... je savais déjà tout cela cependant je devais bien avouer que quand j'avais été avec Elle j'avais oublié cette règle d'or que je m’étais moi-même fixée quelques années plus tôt. Tout en se relevant il me tira de mes pensée en me donnant tout de suite un deuxième conseil et à peine sa phrase fini il me sourit en me demandant si nous pouvions continuer. Sans rien dire je pris la main qu'il me tendait afin de m'aider à me relever.

J'étais à peine debout qu'un bruit sourd se fit entendre. Dans un même geste nous nous parcoururent les environs du regard afin de voir sa source. Après quelques secondes la réponse apparu littéralement devant nous. Une plante grimpante progressait vers nous lentement en semblant ronger le sol. Soudainement je le sentis me saisir le bras. Je ne compris pas immédiatement le sens de se geste mais à peine m'eut-il touché que je sentis quelques chose se produire. Sans rien pouvoir faire je m'écroulais sombrant dans les ténèbres. Après ce que je pris pour une fraction j'ouvris les yeux. Me relevant d'un coup sec je pris un instant pour regarder les alentours. La plantes était morte et Romulus se tenait assis à côté de moi. Il avait placé sa main dans mon dos et m'aidait à me tenir assise. Pourquoi s'excusait-il ? Que s'était-il passé durant le temps ou j'étais restée inconsciente. « Que c'est-t-il passé ? Tu m'a touché le bras et après je me suis écroulé. » sans dire d'autre je pris un instant pour respirer et retrouver mon calme. Après quelques secondes je repris la parole « Je vois que la plante est morte sachant que nous sommes les seules personnes présente cela vaut dire que c'est toi qui la vaincu et pour que tu ai eus le temps de faire cela je n'ai pas du rester inconsciente seulement le temps de tomber par terre. Donc quel est ce pouvoir que tu ne maîtrise pas et que m'est-il arrivé. Un petit sourire vint naître sur mon visage. Je veux bien ne pas faire confiance aux sorcier mais si cela inclus de ne pas les toucher sa ne va pas être évident tu ne pense pas ? »
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Lun 06 Oct 2014, 12:25

Elle venait à peine de se relever que déjà elle posait des questions. Je ne m'étais pas trompé sur son compte. Elle avait un potentiel qui m'intéressait. J'espérais sincèrement pouvoir lui ouvrir les yeux comme la vie l'avait fait avec moi. Ce serait une réalité dure à accepter, mais il le fallait, pour son bien.

Je continuai de soutenir son dos alors qu'elle n'avait pas encore trouvé la force de se lever.

- Il s'est passé encore plus de temps que tu ne l'imagines et, pour tout dire, une personne extérieur aurait largement eut celui d'intervenir puis de repartir. Mais effectivement, c'est bien moi qui me suis chargé de neutraliser la plante grimpante.

Je sentis qu'elle voulait se lever et posai ma main sur sa cuisse en appuyant pour lui intimer l'ordre de rester assise avant de m'expliquer :

- Doucement. Pendant près d'un quart d'heure, tu es morte. Ton corps n'a pas encore retrouvé toute sa mobilité.

Je pris le temps de la laisser réagir à cette annonce avant de continuer :

- Tu as été victime d'un sort très ancien appartenant à la branche de la Nécromancie. Durant ton état froids, tu ne pouvais subir aucun dommage corporel sans que cela s'annule à ton réveil, ne t'inquiète pas. Tu es en parfaite santé. Simplement tu as fait un petit séjour dans le Royaume des morts... Encore une fois, je suis désolé, ce n'était absolument pas volontaire. Cela ne devrait pas se reproduire de si tôt.

Je me souvins alors de la réflexion qu'elle avait faite, quelques instant plus tôt avant de lui sourire. Me relevant, je répondis comme si elle venait de la lancer alors que cela devait bien faire cinq minutes, maintenant.

- Détrompes-toi. Il va te falloir faire attention précisément à ne pas trop t'approcher des Sorciers. À la manière de certains pickpockets et autres prestidigitateurs, les Sorciers profitent constamment de ceux qu'ils parviennent à approcher, gardant ainsi toujours une longueur d'avance sur tout le monde. Pour simple exemple, si je l'avais voulu, j'aurais pu profiter de nos quelques contacts pour injecter en toi une maladie afin de m'assurer un cadavre potentiel en cas de besoin. Certains Sorciers réfléchissent comme ça. Mais il se trouve que, dans le cas présent, je ne vois pas d'intérêt à profiter de toi... Je dirais même que j'ai le sentiment que ne pas le faire me profitera plus.

Je me relevai et, tendant la main à Lumi, je lui demandai doucement :

- Ça va ?

Visiblement oui. Elle arrivait à se lever et, même si ses mouvements étaient encore un peu crispés, elle arrivait à avancer.

Je pris un moment pour lui accorder de l'attention. Quand je constatai qu'elle était enfin revenue complètement à elle, je me permis de détacher un instant attention d'elle pour m'intéresser à la suite de nos recherches. Malgré ma rencontre avec cette humaine qui m'intéressait, je n'oubliais pas mon engagement envers l'Aether de la Vérité et je me devais de mener cette exploration jusqu'au bout.

Je jetai un regard autour de nous. Le terrain, en soi, n'avait pas grand chose de différent avec celui qui s'était présenté à nous depuis notre entrée dans ce piège brumeux. Pourtant, ma surprise fut égale à mon contentement scientifique quand j'aperçus soudain ce pourquoi nous étions ici et mon regard s'illumina !

La faille, celle dont avait parlé le jardinier, était à quelques mètres de nous. Curieusement, et sans que je me l'explique, la vapeur d'eau ambiante semblait s'être écarté à cet endroit... Comme pour nous permettre de voir notre récompense...

Sans hésiter, et ne faisant à présent presque plus attention à l'humaine qui m'accompagnait, j'avançai doucement vers le passage creusé à même le sol. La fissure était large de quelques mètres, mais peu profonde. D'un bond, nous serions dedans sans problème. À l'intérieur, il semblait rayonner une lumière, comme si un soleil avait décidé de se lever dans l'unique but d'éclairer ce qui semblait être un canyon au creux de la terre.

Finalement, bousculé par ma curiosité, je me jetai dans la faille, lançant vaguement à ma partenaire de fortune :

- Suis-moi !

L'intérieur était exactement ce qu'il m'avait semblé avoir vu depuis la terre ferme. Une sorte de terrain désert en végétation et guidé vers l'avant par les falaises qui semblaient limiter le chemin qui s'enfonçait dans les profondeurs de la terre en pente, éclairé par une lumière diurne sans que nul soleil ne soit présent. Il suffisait d'avancer. Bientôt, la vérité sur cette affaire apparaîtrait à nous.

Lumi parvint à mon côté rapidement. Puisqu'il s'agissait de nouveau de se balader paisiblement jusqu'à notre but, et puisqu'il était inutile d'être discret à la vue des capacités de notre adversaire à savoir où nous sommes, je pris le parti de tenter de converser avec elle.

- J'imagine qu'il est difficile pour toi de te faire une idée de comment se comporter face à un Sorcier, je me trompe ? Tu en as connus trois jusqu'à présent et j'ignore si je suis prévisible, mais  tu dois bien avoir réussi plus ou moins à décider de ton comportement vis-à-vis des deux autres Sorciers de ta connaissance. Dis-moi Lumi, comment nous considères-tu ?

Bien sûr, il n'était pas évident de se faire un avis racial. Et pourtant, on pouvait faire du racisme pur de manière parfois aisée. Pour exemple, il n'était pas difficile d'accorder de bonnes intentions aux magiciens au point de leur faire confiance. Mais, de nouveau, il fallait conserver en tête qu'il ne s'agissait là que de généralisations vagues. Si globalement on pouvait considérer les magiciens ainsi, on devait garder en tête qu'on pouvait tomber sur un membre de la population magicienne minoritaire qui n'a pas que de bonnes intentions.

Comment alors se faire un avis sur la race des Sorciers lorsqu'on en avait rencontré seulement trois...?

- Qui est ce fameux Sorcier ou cette fameuse Sorcière qui t'as fait changer d'avis sur nous ? Tu saurais me donner son nom ?

Petit à petit, mon esprit se mit à divaguer et je me mis à songer que j'avais à mes côtés une humaine. Mon étrange intelligence se mit à croiser deux intérêts. Dans un premier temps, je désirais profiter de la présence d'une humaine pour essayer d'en apprendre un peu sur eux, et dans le même temps, je me demandai jusqu'où s'étendaient ses connaissances. J'étais curieux de savoir jusqu'à quel point cette jeune femme s'était construite malgré sa vie passé pour moitié auprès d'un geôlier.

- Dis-moi Lumi, qui est le dirigeant actuel des humains ? Tu le ou la connais ?

La question n'était pas si compliquée. Il suffisait qu'elle ait déjà été à la capitale des humains pour se renseigner...

- Tu as déjà eu l'occasion d'aller à Utopia ?

J'aurais peut-être mieux fait de poser les questions dans l'autre sens... Quoique !

Soudain, événement mineur, elle heurta une petite pierre, trébuchant légèrement. Sans hésiter, je lui tendis la main pour l'aider à se stabiliser et elle s'en saisit rapidement. En soi, elle n'en aurait peut-être pas eu besoin pour s'empêcher de tomber, mais cela l'avait aidée.

C'est alors que j'eus la sensation de recevoir un éclair sur la tête. Qu'étais-je en train de faire ? Depuis quand le destin des autres m'importait ?

J'étais en train de réaliser que j'étais de plus en plus attiré par cette jeune femme. Pas physiquement ni sentimentalement mais à travers de la curiosité. J'avais envie de l'aider. J'avais envie de la faire avancer. Et pourtant, cela ne m'apportait rien ! Alors pourquoi ?

Un moment, je fus prit par un vertige et je vis la flamme noire de magie qui brûlait en moi vaciller très légèrement. Immédiatement, je pris mes distances avec Lumi, la tête légèrement baissée et une main sur mon front, mais marchant normalement pour autant. Je n'étais pas malade, non plus, mais j'étais perturbé...

« Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? J'ai vécu pendant plus de dix ans avec la certitude qu'aider les autres était une perte de temps et aujourd'hui je ressens le besoin d'apporter la mienne à une humaine ? Comment diable est-ce possible ? J'ai bien aidé des Sorciers par la passé, mais dans le seul but d'avancer au sein de ma race ! Cela n'avait rien à voir ! »

Mes pensées se bousculaient et je ne pus m'empêcher de lâcher un léger grognement d'énervement. La promesse-clef de ma famille, porte-bonheur de ceux qui sont dans le doute, me revint en tête et je me mis à lâcher doucement, d'une voix rauque, pour moi-même :

- Ô Thesalus Eternam, sois maudit car je rejette ton héritage comme chacun d'entre nous avons cherché à le faire ; je suis sorcier et je le resterai.

Aussitôt, mon esprit sembla s'ouvrir en moi. Je ne croyais pas vraiment aux quelconques pouvoirs de cette simple phrase, mais, quoiqu'il en soit, je semblai avoir retrouvé mon calme. Mais surtout, j'avais l'impression d'avoir été touché par la grâce d'Ecem.

Non, je ne m'intéressai pas simplement au destin d'un autre. Il y avait quelque chose de plus profond au-delà de cela. Je commençais à entrevoir les intérêts que je tirais de mes relations avec la jeune humaine. Et pas qu'elle. Lioons, Emivia, Mizu... Tous dans le même sac, en soi. Je commençai à comprendre et ce que je percevais me rassurait voire même me plaisait. J'avais été au-delà de l'intelligence. J'avais su être instinctivement efficace !

Je relevai la tête et jetai un coup d'œil autour de moi. Lumi me regardait étrangement mais au-delà de cela, je ne pus m'empêcher de me faire la réflexion que nous nous étions baladé un bon bout de temps dans la faille... Comment était-il possible qu'elle soit aussi longue ? Et pourquoi ne tombions-nous toujours sur rien ?

La vision de la brume s'écartant pour laisser apparaître la faille me revint en tête. Comment avais-je pus passer à côté d'un indice aussi énorme !

- Bordel, lâchai-je sans me soucier des oreilles délicates de Lumi. On s'est fait avoir.

Lumi ne comprenait probablement pas... Il fallait que je lui explique.

- C'est une illusion. Très forte, mais une illusion quand même. Nous pensons nous balader au fin fond d'une faille tandis qu'en fait nous continuons à marcher au milieu du jardin et de la brume. Nous pourrions marcher comme ça pour l'éternité sans retrouver la sortie de cette illusion... Il nous faut trouver comment sortir.

Le problème était posé, la solution se faisait désirer...
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La Racine du Mal [Romulus PV Lumi]

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