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 Un tête à tête au clair de lune ~ [PV: Léto] (-18, un message au premier post )

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Lun 09 Juin 2014, 14:06

Le soir était arrivé plus vite que je ne l’imaginais. N’ayant pas vraiment dormi la nuit précédente, j’avoue avoir quelque peu somnolé dans les lits réservés au malade, mais pour autant, Durzol ne me réveilla pas. Au moins, maintenant j’étais en pleine forme pour ce fameux dîner avec Léto. Bizarrement, je me sentis affreusement stressé pour choisir mes vêtements de ce soir…  Casser des nez, briser des bras ou planter des gars, je savais faire, mais me faire beau pour la gent féminine, jamais de la vie !  Elinea ne me prenait dans son lit que pour satisfaire ses envies, elle se fichait bien de comment j’étais fringué, surtout qu’ils finissaient toujours en lambeaux dans la pièce. Mais ici, je n’avais pas l’intention de me déshabiller dès mon arrivée, non, il fallait que je sois un minimum présentable. Durzol voyant mon anxiété éclata littéralement de rire :

« Ce n’est vraiment pas un rendez-vous ? »

« Mais tais-toi » grognais-je « Aide-moi plutôt »

« Allez viens on va t’acheter quelque chose » me dit-il en me prenant par le bras, ne cessant toujours pas de rire pour autant.

Je crois que Durzol avait toujours désiré un fils. Au fond c’est ce que j’étais pour lui, un fils qui avait un premier rendez-vous dans les normes sociétales. Une première ! Quant à sa fille, elle avait beau avoir un charme fou, elle ne restait pas moins une pintade qui rêvé de pouvoir, et Durzol le savait pertinemment. Il me fit essayer des tonnes de fringues, mais le côté bien habillé ne m’allant pas du tout, il opta pour une chemise blanche retroussée au niveau des manches pour laisser apparent mes tatouages, un pantalon noir, une ceinture noire et des bottes style rangers… un style décalé entre bien habillé et racaille des rues. Il voulut ajouter divers bracelets en cuir et j’explosai de rire en repoussant les bijoux :


« T’es malade ? Je ne mets pas ça, elle va me demander où j’ai caché mon fouet après »

Au moins maintenant j’étais habillé, néanmoins ne me sentant pas du tout alaise je déboutonnai le haut de ma chemise, ce qui me fit un petit décolleté. Je devais également laisser mes armes, même si je gardai tout de même un couteau de lancer dans l’une de mes bottes, de toute évidence, j’avais ma magie si vraiment nous devions nous défendre. Le soir était donc tombé sur Drosera, et il était l’heure d’aller au point de rendez-vous. J’étais pire que stressé, et Durzol me mit une claque sur l’épaule en me disant :

« Allez courage ! »

« Lâche-moi, je t’ai dit que ce n’était pas un rendez-vous, on a juste bossé ensemble » dis-je en grognant et en donnant un coup d’épaule.

Durzol était vraiment lourd quand il s’y mettait. Je claquai la porte et je les entendis rire. Je levais les yeux au ciel : quelle bande de blaireaux. J’attendis alors devant la maison de Sir Réginald, le premier apparemment. Je m’assis donc sur le petit muret, perdu dans mes pensées.

Ce n’était pas un rendez-vous… Ce n’était PAS un rendez-vous ! Mais alors pourquoi m’étais-je habillé pour Léto ? J’avais un peu honte maintenant, mais je pensais que les habitants du deuxième plateau étaient composés de nobles, alors si j’étais venu avec des vêtements de type tôlard, ils m’auraient tout de suite remarqué… puis aller dans un restaurant chic armé jusqu’aux dents et portant un haut déchiré aurait plutôt fait croire que je venais manger pour ensuite partir en courant, sans payer. Non, c’était mieux ainsi.
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Latone
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Latone
Lun 09 Juin 2014, 17:04

Riche, elle l'était. Du moins s'en rapprochait-elle. Mais elle était concrètement beaucoup plus riche que ce qu'aurait pu espérer sa famille. Léto s'imaginait la tête que feraient ses parents et son frère en voyant cette énorme bourse qui pendant à sa ceinture… Son père rendrait sans doute l'âme, sa mère ferait un malaise et son frère la jalouserait jusqu'à la fin de ses jours. Après y avoir bien réfléchi, ce n'était peut-être pas une bonne idée de les mettre au courant de cette récompense, ni le fait de mentionner qu'elle avait tué pour l'avoir, ce serait certainement la dernière chose qu'ils voudraient apprendre. Maintenant qu'elle y songeait, il est vrai qu'elle était devenue une meurtrière, cela la tracassait d'imaginer les réactions de sa famille à ce sujet. Enfin bon, ce n'était pas comme si elle allait les revoir sous peu, elle avait encore beaucoup à faire.

Et parmi tout ce dont elle s'autorisait à faire, le dîner était malheureusement reporté à ce soir. L'attente sera longue sachant que c'était encore le matin et qu'elle avait hâte de partir d'ici pour Mégido. Néanmoins, Léto tenait beaucoup à revoir Aëran, elle ne pouvait pas l'abandonner comme ça après tout ce qu'il a fait pour elle. Cela lui était étrange de se dire qu'elle lui devait des réponses alors qu'elle a passé toute sa vie à mentir à son sujet. L'Alfar était le premier à qui elle avait, malencontreusement, avoué sa véritable identité, sans grands dommages heureusement. Devait-elle le considérer comme un ami ? Après tout, elle ne se forcera pas à se comporter comme elle est vraiment auprès de lui. Il avait encore à comprendre pourquoi elle agissait ainsi et elle n'y manquera pas d'en satisfaire sa curiosité, pipelette comme elle était. Par deux fois elle s'était révélée par accident, mais cette fois-ci c'était différent, quel étrange revirement…

Le temps ne lui manquait toutefois pas et elle avait beaucoup de choses à faire avant ce rendez-vous. La priorité numéro un étant de rapidement se changer. Par Antarès, on n'allait pas tarder à la jeter en prison si elle continuait de se pavaner avec ses brais de paysanne couverts de sang ! Elle se rendit donc rapidement chez le premier tailleur qu'elle croisa et acheta tout ce qui lui plaisait ; elle en ressortit avec un chandail blanc, une veste noire à manches longues et amples, un pantalon d'un bleu sombre comme la nuit, des bottes en cuir noirci, une paire de mitaines et une grosse écharpe blanche. Cette dernière lui couvrait surtout le cou et en partie son menton, tandis que sa veste restait ouverte, laissant un aperçu sur son haut blanchâtre, ce dernier étant aussi suffisamment serré pour bien masquer ses attributs féminins. Elle n'avait absolument rien d'une lady ainsi accoutrée, mais elle ne tenait pas à ce que ça se voit : elle restait une aventurière après tout et ne voulait pas gaspiller son argent dans des futilités. La tenue vestimentaire n'était néanmoins pas le seul critère qu'elle comptait régler ; ayant égaré la majorité de ses affaires, elle avait besoin d'un sac de voyage pour y fourrer tout ce dont elle aurait besoin pour le trajet, ses sacoches entreposées en ligne le long de sa ceinture ne suffiront certainement pas. Donc, elle remplit le fameux sac de provisions, de babioles et autres ; elle y mit également sa chaîne et sa lame, pour le moment elle n'en aurait pas besoin et ça ferait tâche de se présenter avec.

Pour le reste de la journée, histoire de faire passer le temps, elle se régala en s'offrant de la vraie nourriture cette fois aux alentours de midi, puis fit une petite visite touristique de Drosera, ou du moins là où elle était autorisée à se rendre. Lors de sa première escale ici, Léto avait dû atterrir dans un quartier malfamé, puisque les gens qu'elle croisait dans les environs semblaient beaucoup plus amicaux que les Alfars de la veille. L'architecture de la ville était si particulière qu'il lui serait difficile de se perdre, étant donné que cela se découpait en plateaux ; même une idiote telle qu'elle ne pourrait pas s'égarer là-dedans. Et heureusement, elle risquait d'être en retard pour le rendez-vous…

Le rendez-vous justement ! Quand la nuit finit par tomber sur la ville, l'Orisha essaya se rappeler de l'emplacement de la famille Nimen. Elle finit par repérer la fameuse rue, avec quelques petites minutes de retard, comme à son habitude, mais l'heure n'ayant pas été concrètement fixé, cela ne fut pas un grand mal à endurer, ou du moins elle l'espérait. Léto s'approcha d'Aëran, un sourire radieux éclairant son visage beaucoup moins dépité que la veille. Elle nota qu'il avait aussi opté pour un changement vestimentaire, ce qui ne la déplut pour rien au monde : il avait fier allure en plus de dégager un certain charme. Le fait qu'elle ait toujours un aperçu de ses tatouages était déjà un bon point.


    " Bons… elle coupa volontairement son élan, se rendant compte qu'elle avait utilisé sa voix d'homme pour le saluer ; c'était inutile d'utiliser ce subterfuge maintenant. Pardon, bonsoir Aëran. Cette tenue te va bien ! et elle remarqua alors qu'il était habillé de manière plus chic qu'elle, ce contraste l'attrista. Je suis désolée, je n'ai pris que ce qui me serait pratique, je partirai dans pas longtemps après tout, alors je n'ai pas pensé à m'habiller comme il faut… " un bref rire nerveux s'ensuivit, elle croisa les doigts pour qu'il ne lui en veuille pas.

Elle jeta un coup d'œil en direction de la demeure de Sir Réginald, certaines lumières étaient visibles depuis l'extérieur, certainement étaient-ils en train de dîner. Un jour, Léto voudrait avoir une aussi grande maison que celle-ci, ce serait le rêve… Et d'être aussi riche que des nobles aussi. Bref, améliorer sa condition remplirait forcément de fierté sa famille, elle n'y manquera pas de leur offrir un peu du sien bien sûr. Après tout, tout ce qu'elle réalisait à présent, c'était pour eux, pour leur bien. Un léger sourire triste franchit ses lèvres à cette pensée, c'était toujours aussi dur d'accepter de ne plus avoir un foyer où retourner. L'Orisha chassa néanmoins ces sinistres pensés de sa tête, préférant garder ses commentaires sur les Nimen, et se re-concentra sur son camarade.

    " Donc… tu as prévu un endroit pour dîner ? " s'enquit-elle en s'arrangeant un peu les cheveux.



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Mar 10 Juin 2014, 17:27





Toujours perdu dans mes pensées, je posais la main sur mes tatouages. Je ne l’entendis pas arriver et sa voix d’homme me fit sursauter. Je la vis soudain, et elle reprit sa voix de femme. Je passai ma main dans mes cheveux tout en me levant et en l’écoutant parler. Je fus troublé que nous ne soyons que tous les deux, mais ma nervosité c’était envolé pour laisser place à une petite joie qui naissait dans mon ventre :

« Tu es très bien comme ça » Lui dis-je en souriant. Il ne fallait pas qu’elle s’en face pour ses vêtements, vraiment pas. Je ne me plein pas non plus de ne pas la voir habillé comme une femme, cela me mettait plus alaise en réalité. Je lui souris une nouvelle fois lorsqu’elle me demanda si j’avais une idée d’où nous allions :

« Suis-moi » lui dis-je en dirigeant ma main vers la sienne. Au début retissant, hésitant à la toucher, je cassai mon mouvement, laissant mon intention en suspens. Je passai alors ce mur qui m’empêcher de poser la main sur elle, et je continuai sur ma lancée, entre-lassant mes doigts avec les siens. Cela ne dura qu’une seconde, mais assez pour qu’elle s’en rende compte. Ses mains étaient usées, entre ceux de la femme et de l’homme. Je souris en pensant cela, son côté androgyne me plaisait de plus en plus.

Je l’emmenai alors au deuxième plateau. Les gardes nous laissèrent monter sans broncher, mais en nous regardant de travers. Je n’y fis pas plus attention que cela. Sa main toujours dans la mienne, j’exerçai une petite pression pour me rassurer de sa présence, ou pour me dire que, peut-être, je venais de passer une étape, une victoire sur ma peur des femmes. Nous nous retrouvâmes dans une charmante ruelle remplie d’artistes et éclairaient par la lueur des flammes des lampadaires. Tout était plus somptueux que le premier plateau, les gens, les rues, les magasins… J’étais émerveillé par tant de beauté. Cela restait tout de même une beauté noire et sombre, peut être compréhensible que par notre race, mais je me demandai si Léto appréciait aussi. Je vis alors le restaurant de loin, et je me tournai vers la femme :

« C’est ici »

Lorsque j’ouvris la porte, une femme vint à nous. Elle regardait alors nos mains et nous souris :

« Pour deux ? »

J’acquiesçai et nous fûmes placés au fond, entre le mur et un paravent en bois sombre, sculpté. Je remarquai alors que tout ici était en bois, celui-ci étant très sombre, et toujours sculpté. D’ailleurs, le plafond n’était pas plat, sans charme, au contraire, celui-ci était en forme de voute, sculpté de toute part. Les chaises, les tables, tout ici était magnifique. Je plaçai mes coudes sur la table, posant ma tête sur mes poings :

« Je ne voulais pas t’emmener dans une taverne malfamée où l’on mange avec les mains, désolé si cela est trop »

Je lui fis un charmant sourire. J’étais content que Durzol m’ait conseillé cet endroit. On nous apporta à boire avant de commander et lorsque la femme partie, je me reconcentrai sur Léto :

« Alors, tu comptes me la raconter cette longue histoire ? »

Mon sourire ne voulait pas s’effacer de mon visage. Certaines personnes nous regardaient étrangement, et je ris en chuchotant à Léto :

« Je crois qu’ils n’ont pas l’habitude de voir deux "hommes" ensemble »

Je recentrai donc la discussion sur elle et sur le fait de ce faire passer pour un homme, confessant mes mensonges :

« Je t’ai menti dans la forêt, en réalité mon attitude à changer dès que j’ai su que tu étais une femme, excuse-moi » Je passais ma main dans mes cheveux, étant une Orisha, elle possédait naturellement le don d’empathie, elle devait donc déjà être au courant, mais je me devais de rattraper mes mensonges « En fait cela change tout, pas parce que je suis un homme, juste parce que… » Je m’arrêtai dans ma phrase, faisant tourner mon verre sur la table, du bout des doigts « juste parce que » finis-je par déclarer.

Je repris mon sérieux, je ne voulais pas me dévoiler maintenant. Je la regardais donc dans les yeux, et mon sourire revint tout de suite.

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Mar 10 Juin 2014, 21:29

Léto le regarda attentivement tout en lui tendant l'oreille. Il était vraiment beau pour un meurtrier ou quoiqu'il soit. Dire que la majorité des hommes qu'elle avait croisé au Port étaient d'une laideur… pas étonnant que les filles se reportaient sur elle, ces dernières n'avaient rien d'autre à se mettre sous la dent. Quant à elle, elle venait peut-être de trouver quelque chose à se mettre sous la dent justement.

Elle laissa cette pensée de côté pour écouter Aëran, la complimentant sur sa propre tenue. Il semblait sincère alors elle lui rendit son sourire pour le remercier silencieusement. C'était assez bizarre qu'elle ait juste envie de lui sourire au lieu de parler, avec d'autres ça ne se serait pas passé comme ça normalement. Mais bon, ce n'était pas très important, elle aura tout le temps de lui parler en tête-à-tête devant leurs plats. Quand il l'invita à le suivre, elle obtempéra d'abord avant de se rendre compte qu'il souhaitait lui prendre la main. Ce geste l'étonna, se demandant pourquoi il voulait procéder ainsi. L'Orisha se souvint alors que les gentlemans prenaient toujours la main de leur compagne pour marcher avec elle. Cela ruinerait son déguisement en tout cas, mais la chaleur de ses doigts, bien qu'elle ait ses gants recouvrant une grosse partie de ses mains, suffirent à l'accepter. Et la manière dont il jouait avec ses doigts, c'était exquis. Pour une fois, elle se sentait vraiment femme.

Aëran l'escorta donc au second plateau de Drosera, un quartier beaucoup plus plaisant pour les yeux. Léto ne comprenait peut-être pas le goût des Alfars pour les couleurs sombres, ce qui l'entoura pouvait être facilement qualifiable de beau. C'était d'ailleurs un endroit plus éclairé, offrant une certaine sécurité aux passants. Enfin bon, question de sûreté, elle avait son camarade pour la couvrir. Parfois, il donnait un peu de pression sur sa main, elle-même lui répondant par le même geste, par réflexe. Il était vraiment intriguant cet homme, elle raffolait de faire davantage connaissance avec lui. C'est pour cela qu'ils atterrirent dans ce chic restaurant, les gens les regardant d'un œil suspicieux, mais ça elle en avait l'habitude.

S'installant en face de lui, elle sirota la boisson qu'on leur offrit tandis qu'Aëran mena la conversation. Il s'excusa d'abord pour la qualité du lieu, ceci ne la gêna aucunement et elle lui fit rapidement savoir :


    " Oh non, c'est très bien. "

Peut-être qu'effectivement elle se sentait comme une intruse au beau milieu de ces tas de nobles et autres bourgeois. Mais n'était-elle pas riche pour l'instant ? Pas besoin de s'en faire. Il dériva alors sur l'histoire qu'elle devait lui compter. C'est vrai, une promesse était une promesse, et ils étaient en partie ici-même pour en parler. Elle acquiesça de la tête à cette demande, se préparant à se révéler au grand jour. Mais avant, l'Alfar en profita pour noter le comportement des autres clients. Elle ria de concert avec lui, c'était vrai que c'était cocasse, le duo était néanmoins assez à l'écart pour pas qu'autrui n'entende la vrai voix de Léto. Ce qui les hantera encore davantage.

Après quoi, Aëran se révéla à quelques révélations, lui avouant qu'il avait menti. L'Orisha l'avait déjà ressentie la veille, elle apprécia toutefois qu'il dise la vérité, ce qui la mit elle-même plus en confiance. Le reste de ses propos furent nébuleux et elle n'en vit pas l'intérêt d'essayer de comprendre. Elle joua un peu avec son verre, son regard braqué sur la table. Toujours nerveuse à l'idée qu'il la jugerait pleinement quand il saura tout, la blonde n'en mâcha pas moins ses mots pour lui. Elle lui devait une dette.


    " Je viens du continent du matin calme. commença-t-elle avant de le regarder dans les yeux, preuve qu'elle lui racontait la vérité sans faillir. Mon père était bûcheron, il travaillait pour une compagnie portuaire pas loin. Chaque jour, il devait couper du bois pour le patron, mais ce dernier nous traitait mal parce que nous étions Orishas. Alors le salaire était misérable. Quand mon grand frère vint au monde, cela s'arrangea mais ils avaient encore besoin d'une paire de bras pour aider. elle se gratta les cheveux, cela avait toujours été embarrassant de mentionner ce point. Mes parents m'avaient nommée Léto bien avant ma naissance et malheureusement je suis née fille. Même si la situation redevint compliquée, ils me traitèrent avec autant d'amour que mon frère. Mais je me sentais… de trop, comme un fardeau pour eux. En cachette, j'appris à couper des rondins comme mon père et voilà le résultat. dit-elle en exhibant ses muscles, parsemés ça et là de cicatrices. Le fait que je devienne ainsi rebuta pas mal mes parents, mais mon père accepta néanmoins mon aide. Nous étions pendant un temps de nouveau prospères jusqu'à que mon père soit trop faible pour travailler de nouveau. elle se mit alors à serrer un peu du poing. Le plus dur, pour moi, ce n'était pas de couper… c'était d'apporter le bois au Port, grouillant de pirates et autres voyous. On m'empêcha longtemps d'y aller, de peur qu'on m'agresse car j'étais une femme. Je jouai néanmoins de mon physique ambiguë pour tromper tout le monde et je changeai ma voix grâce à mon don. Vu que depuis toute petite, beaucoup me prirent pour un garçon, cela fonctionna. Mais un jour… elle s'arrêta, hésita, cet épisode la hantait encore, c'était tellement récent… Un jour, un pirate m'a tripotée… Il avait découvert la vérité et ne se gêna pas pour le crier sur tous les toits. Tout le Port était au courant. elle se pencha en arrière, reprenant une bonne gorgée pour évacuer un peu le stress. J'ai décidé de quitter les miens : sans moi, ils auraient une bouche de moins à remplir et ils n'auraient plus à s'inquiéter de ma sécurité. Voilà pourquoi je me rends pour Mégido. Et puis… elle ria brièvement, levant la tête vers lui en souriant. Je me suis trompé de bateau apparemment. " la fin du conte s'arrêta là.

C'était dur à le croire mais en parler lui fit un bien fou, surtout auprès d'un inconnu pratiquement. Elle se sentait plus légère de s'être confessée de la sorte, "libre" était le mot juste. Maintenant qu'elle se la ressassait, c'est vrai qu'elle avait une histoire bien triste, mais au moins elle était proche de sa famille et avait agit ainsi par amour pour ses proches. Ce qui était sûr, c'est qu'Aëran était le premier, hors de sa famille, a être au courant de son existence. Ce qui montrait le profond respect qu'elle éprouvait à son égard.

    " Donc, pour résumer, si je me prends pour un homme, c'est par habitude. Même les enfants avec qui jouait me prenaient pour un garçon et mes parents voulant un fils plutôt qu'une fille. J'espère que… tu comprends maintenant. " elle voulait dire "que tu me pardonnes", mais l'hésitation l'avait fait pencher autrement.

Brise-Tympans avait en tout cas renoué avec sa personnalité de pipelette, n'ayant épargné aucun détail, restant honnête jusqu'au bout. Elle lui devait la vie après tout. A présent, Léto était également curieuse d'entendre son histoire à lui, car elle ignorait tout de lui et la curiosité ne cessait de la ronger. Elle voulait prendre l'initiative de demander, mais avant elle préférait observer sa réaction, son ressenti vis-à-vis de ce qu'elle venait de lui dire. Son jugement pourrait faire balancer leur relation d'un extrême à l'autre.



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Mer 11 Juin 2014, 12:56





J’écoutais son histoire attentivement. Je faisais encore tourner mon verre du bout des doigts, la dévisagent, ne cessant de sourire. Elle avait donc encore sa famille, une vie ailleurs. Elle semblait dire que son histoire était dure, et je me demandais si je devais à mon tour raconter la mienne :

« Je comprends oui… » Dis-je en baissant la tête « enfin… à moitié » je relevai la tête « Je ne comprends pas comment on peut se faire séparer une famille, et surtout comment ils ont pu laisser partir leur fille sans promesse d’un jour la rejoindre à Médigo. »

Je n’avais plus de famille, et j’aurais tout fait pour les rejoindre, tout fait pour rester avec eux. Alors je comprenais Léto, ses parents et son frère, moins :

« Désolé… Je te comprends, mais pas eux… j’aurais tout tenté pour rester avec ma famille, aujourd’hui je peux plus »
 
Je rebaissai les yeux vers la table, arrêtant maintenant de faire tourner mon verre. Je croisai les bras sur la table, et regardais Léto dans les yeux. Je laissai un petit silence avant de mettre ma main à plat, mes tatouages bien en vue. Je commençai à remonter ma manche, pour qu’elle les voie presque tous :

« Ce n’était pas mon choix d’être tatoué, je n’ai fait qu’en camoufler certains. » Pour le moment, je devais être incompréhensible, c’est ainsi que je commençai mon discours : « J’avais sept ans lorsque j’ai été enlevé à ma famille. J’ai été emmené dans les terres arides, dans une bâtisse où les Elfes et les Alfars sont hautement recommandés. Ils ont des prédispositions, pour devenir assassin tu comprends ? » Je laissai un silence, mais ce n’était qu’une question rhétorique « Avant de nous apprendre à nous battre, ils nous enseignent la souffrance, la douleur physique. Ils te torturent jusqu’à ce que tu ne ressentes plus rien, que tu ne sois qu’un corps vide. » Je pointais le tatouage sur ma main « mon allégeance » J’en pointé un autre sur mon bras « mon rang » et le tout dernier « mon Maître principal ». Je remis mes manches convenablement, et continuai : « Si aujourd’hui tu me vois comme telle, c’est grâce à une personne, un homme qui ma donné une humanité, à la base je voulais le tuer… » Je m’arrêtai, j’hésitai à lui parler de Saari, et d’une voix plus faible, sans la regarder et en buvant une gorgé de rhum : « Et d’une femme qui m’a fait comprendre certaines choses. »

Je laissai un silence, j’étais conscient que j’étais assez floue. Je reconcentrai mon regard sur ses yeux. Je lui souris, je ne souffrais pas vraiment de mon passé :

« Lorsque je suis revenu ici, à mes racines, mes parents étaient mort : ma mère de chagrin, mon père dans l’alcool après son décès et ma sœur suicidé dans son orphelinat. Charmant n’est-ce pas ? » Dis-je en riant. Je repris alors mon sérieux « Désolé, la douleur du passé est partie depuis, alors j’ai du mal à le dire en ayant de la peine »

Je lui souris une nouvelle fois, je ne pouvais m’en empêcher. Je pensais soudainement qu’elle avait dû voir mes cicatrices dans le dos, je rajoutai ainsi :

« J’avais oublié qu’hier j’avais été torse nu … tu as du te poser des questions en voyant mon dos, alors je m’explique. J’étais un gamin assez turbulent, on me laissait que très rarement sortir ou effectuer des missions, surtout après mes dix-huit ans, c’est durant cette année que j’essayer de m’enfuir quasiment tous les jours, avant de prendre mon temps et de tous les manipuler. » Je soufflai alors « Et me voici ici avec toi » Je repris mon sérieux en lâchant : « Mais bon, entre temps je me suis pris un paquet de coups de fouet »

J’espérais que cela ne la toucha pas, de plus elle pouvait sentir que moi-même n’étais pas du tout atteint, que j’avais avancé. D’ailleurs, c’était mieux ainsi, je ne voulais pas rester dans le passé et ne jamais pouvoir évoluer. Je soufflai en passant ma main dans mes cheveux, après tout, peut-être étais-je un monstre :

« Écoute, cela peut paraître froid, mais j’avoue que j’aimerais juste passer à autre chose… tu comprends ? Je ne peux pas rester enfermer dans mon passée, alors je suis désolé si cela te choques. Je voudrais juste passer un bon moment avec toi, apprendre à te connaitre avant que tu partes… »

C’était à s’y méprendre, je venais tout bonnement de tout gâcher, mais qu’aurais-je dû faire ? Pleurer sur mon passer en me lamentant de n’être qu’un monstre ? Peut-être aurais-je dû lui mentir ? Non, c’était la pure vérité, et de toute évidence si je faisais cela, elle le sentirait. Peut-être me taire ? Je n’apparaitrai à ses yeux que comme quelqu’un de froid… la vérité était la meilleure solution.

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Mer 11 Juin 2014, 15:35

Il comprenait, c'était déjà bien rassurant. Elle lui sourit nerveusement pour le remercier, au moins ne se moquait-il pas d'elle pour sa faiblesse ou ses actes. Léto, elle le savait elle-même, aurait pu réagir des tas d'autres meilleurs façons mais elle avait décidé de prendre la décision qui était la plus juste, celle qui était à sa portée. Beaucoup pourront la contredire, c'était trop tard maintenant. Aëran semblait d'ailleurs aller dans ce sens : ne la jugeant pas elle mais sa famille. Oui, s'ils étaient à Mégido, ce serait plus simple. Mais même, des problèmes persistaient. Elle baissa les yeux pendant sa tentative de justification.

    " Je t'assure, ils ne voulaient pas me laisser partir. Moi non plus… J'ai voulu prendre la meilleure des décisions. C'est ma destinée, en tant qu'Orisha. elle se mordit légèrement la lèvre. Ils me manquent déjà alors que ça fait à peine une semaine… " souffla-t-elle, presque de manière inaudible.

Dire qu'elle avait passé quasiment une vingtaine d'année avec eux et que c'est un foutu loup de mer qui lui avait enlevé tout cela. Bon, ce n'est pas comme si elle avait été violé ou pire, mais harcèlement sexuel c'était déjà pas mal à supporter. Elle maudirait cet homme jusqu'à la fin de ses jours, ainsi que Kole, son ancien patron, et tous les racistes envers les Orishas tant qu'elle y était. Tant de raisons de se rendre à Mégido pour être témoin ou actrice du changement que pourrait opérer son peuple. Léto en avait rêvé en tout cas de cette ville, entendue tant d'histoires et de légendes. Le paradis des Orishas, comme elle se plaisait à la nommer. Reste à l'atteindre et à constater par elle-même si c'était vraiment un paradis.

Pour l'heure, elle était à table, avec Aëran qui sembla, à son tour, se livrer aussi à son lot de révélations. Elle ne le quitta pas du regard pendant tout le long de son discours. Et le moins qu'elle puisse dire, c'est que c'était un gros choc d'apprendre tout ça ! Léto ne savait même plus où donner de la tête : entre les tatouages imprimés comme pour du bétail, les tortures physiques et morales, l'extinction complète de sa famille… Le pire dans tout ça, c'était qu'il en parlait avec tellement de légèreté, d'indifférence, elle ressentait son insensibilité à tout ça. Mais qu'avait donc pu lui faire pour qu'il devienne ainsi ? Pourquoi aussi ? Qui oserait ? L'Orisha se sentait si minuscule face à tous ses problèmes, sa propre histoire n'était rien par rapport à la sienne. La tristesse se lisait sur le visage de la blonde, souvent son regard tenta de s'évader mais elle n'y parvenait pas. Elle avait tellement pitié pour Aëran et voulait vraiment l'aider. La culpabilité la touchait énormément, au point qu'elle ne pouvait retenir ses mots sans réfléchir aux conséquences.


    " Aëran, je… Mais c'est horrible ! elle baissa ses yeux, consciente d'avoir dit une bourde. Je ne sais que dire… " non, elle n'avait vraiment à rajouter de plus.

Elle n'était quoiqu'il en soit pas désolée qu'il lui ait conté tout ceci, au contraire elle lui en était reconnaissante qu'il offre une telle confiance. Néanmoins, tout ce qu'il avait subi lui était tellement injuste qu'elle ne pouvait se sentir autrement. Son intention n'était pas de l'insulter, ni de tenter de la consoler, mais que dire face à un homme qui a vécu beaucoup plus d'effroyable que soi ? Rien, on n'y pouvait rien, rien ne pourrait réparer ce jouet cassé. Elle but une petite gorgée d'eau avant de relever les yeux en sa direction. A croire qu'il n'y avait pas que les Orishas qui subissaient moult injustices.

Il insista toutefois ensuite qu'il n'y avait aucune raison de s'attarder davantage dessus. Il avait raison et elle respectait son choix, préférant se taire plutôt que d'ouvrir malencontreusement une vieille blessure du passé. Elle hocha de la tête. Ce qui lui plût quand même davantage, c'est qu'il souhaitait juste passer un excellent moment avec elle. L'Orisha comprenait cette intention, c'est vrai qu'ils étaient deux âmes en peine, chacun à son niveau, et que ce serait le mieux pour eux de se serrer les coudes. Elle arriva donc à dessiner de nouveau un sourire sur ses lèvres, se grattant toutefois les cheveux au passage.


    " Apprendre à me connaître… répéta-t-elle doucement. Je voudrais bien, mais je n'ai pas grand chose d'autre d'intéressant. " avoua-t-elle sans se douter de son propre potentiel.

Avant qu'elle puisse réfléchir à quelque chose, la serveuse revint vers eux pour leur apporter les plats. N'y connaissant absolument rien aux coutumes culinaires des Alfars, la blonde s'était livrée à la décision d'Aëran. A vu d'œil, la nourriture était particulière mais non moins appétissante. Il y avait un début à tout, n'est-ce pas ? Elle risqua donc une bouchée avant de sourire davantage, montrant qu'elle appréciait. Puis vint le moment de solitude qui l'envahit :

    " Oh, bon appétit ! " elle avait oublié comme une idiote, s'étant jeté sur la nourriture sans crier gare ; son estomac était vraiment capricieux quand il était délaissé depuis une semaine.

Tandis qu'ils se régalaient, elle lui jeta quelques sourires quand leurs regards se croisèrent, mais sa principale préoccupation s'était focalisée sur ses tatouages. Même si les conditions de leur création étaient effrayantes, ils n'en restèrent pas moins finement dessinés. Ses propres marques rivalisèrent de peu, bien que les siens étaient davantage colorés et variés. C'était étrange comme ils se ressemblaient pas mal physiquement : cheveux clairs, peau usée, tatouée… Entre deux bouchées, elle tenta une nouvelle approche, sûrement apprécierait-il le geste.

    " Tes tatouages…  commença-t-elle avant de se renfrogner un peu. Je ne veux pas revenir là-dessus, je te l'assure ! Je les trouve seulement réussis. Mais tu ne voudrais pas avoir ton propre tatouage ? proposa-t-elle avec franchise et bonne intention. Je sais tatouer, des permanents ou temporaires, même avec des couleurs : du bleu-ciel, du rouge-sang, du rose-fuchsia... Tout ce que tu souhaites, gratuitement bien sûr. Après le dîner ? Enfin, comme tu veux. " elle s'était un peu emballée sans être vraiment sûre, mais si elle pouvait offrir son talent à son service, pourquoi pas ?



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Jeu 12 Juin 2014, 00:13





Léto… Léto était une femme bien étrange. Tout comme Saari, elle ne me faisait pas peur, son côté masculin aidant grandement. Je réfléchissais en ne l’écoutant que d’une oreille. Elle était tout ce que je n’aimais pas, une douceur sans borne, une gentillesse à toute épreuve, et un instinct de survie bien à elle… mais d’un côté, cela me touchait, ses paroles m’effleurant, et je n’avais qu’une envie : qu’elle continue de parler. En fait, j’étais tout simplement bien avec elle, je savais qu’elle ne me trahirait pas, sa conscience ne lui permettant pas. Saari, elle, aurait très bien pu. C’était une femme de guerre, elle avait donné son âme à sa lame, et je ne la jugeais pas, car elle se battait pour une cause juste. La femme qui se tenait devant moi vagabondait, essayant de trouver mieux ailleurs, et je souhaitais de tout mon cœur qu’elle trouve ce qu’elle cherche.

La femme apporta les plats, et nous mangeâmes sans parler. Il n’avait rien à dire, juste à savourer. Je crois que deux êtres seuls, en tête à tête, ne peuvent qu’apprécier l’instant et peut être aussi : s’attirer. Ne vous est-il jamais arrivé d’être deux, et l’espace d’un instant, d’un simple regard, d’un simple geste, vous vous mettez à désirer l’autre. Pas physiquement, non, juste de vouloir aimer et d’être aimé en retours donner de sa personne pour juste la voir sourire. A moi, cela m’arrive, et ce soir, je désire faire rire cette femme. Lorsque nos regards se croisaient, mes lèvres s’étirait, et je me disais que c’était fou ce qu’un homme pouvait être vulnérable.

Je sortis de mes pensées lorsqu’elle commença à parler de mes tatouages, hésitante à son ton. Elle me proposait de m’en faire et je ris, un peu pensif :


« La plupart de ces tatouages viennent de mon propre choix, même si j’avoue qu’ils ne servent qu’à camoufler les trois autres. » Je lui souris alors, laissant d’abord un petit silence « J’accepte avec grand plaisir et je te laisse le choix du tatouage ainsi que l’endroit » Je levai néanmoins l’index pour y imposer ma règle « Mais je n’accepte pas le rose-fuchsia… » Finis-je en riant, imaginant ce rose immonde sur ma peau.

Cette femme était remplie de bonne intention et d’une âme si pure, je détestais ça et en même temps j’adorais. Peut-être parce que c’était l’une des premières femmes à se préoccuper de moi ? Dans ce cas-là, il ne fallait pas trop que je savoure cela, puisqu’elle partait tard ce soir ou demain. Cela me fit penser que demain je ne la verrai plus, ce qui pour le moment, ne me fit pas grand-chose. Après tout, je l’avais auprès de moi ce soir.
 
Je jouais alors avec mes couverts, les touchant du bout des doigts :


« Que vas-tu faire lorsque tu seras à Médigo ? Tu dois surement avoir un rêve… tout le monde à un rêve non ? J’aimerais savoir ce qui te guide »

C’était une question débile non ? Mais j’aimerais tellement savoir ce qui l’a motivé en dehors de ses parents, de sa conscience et son devoir envers eux… non, elle devait avoir un rêve pour se lever tous les matins, pour continuer à avancer. Tout le monde possède quelque chose qui les guides, qui les aide à croire à demain et à vouloir vivre. Je commençai à rire tout seul en lâchant :

« C’était une question bête et indiscrète, pardon » continuais-je à rire.

Depuis quand je posais des questions comme celle-ci moi ? J’avais surement trop bu, et j’avais la langue bien pendue. Je continuai d’ailleurs à boire, avant de poser mon verre et de mettre la main dessus, comme pour me dire : « stop » Je regardais Léto et dans un sourire lui dis : « Je crois que je ne vais plus boire pour ce soir » Je poussai mon verre vers elle et lui dis: « Si tu le veux, ne te gêne pas, je ne le finirais pas de toute façon »

Je continuai alors à manger, ayant envie de rire jusqu’au bout, mais me retenant avec le plus grand sérieux.


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Ven 13 Juin 2014, 21:56

Maintenant qu'elle se le répétait dans la tête, sa proposition avait été un peu trop brusque. Un tatouage avait quelque chose de personnel, il marquait notre propre corps, s'en imprégnait et devenait alors notre peau. C'était une atteinte voulue – normalement – à notre propre être. Généralement, ce n'était pas au tatoueur de proposer au client mais le contraire. C'était donc vrai, c'était un peu allé vite. Néanmoins, deux points la pardonnaient : de un, c'était une offre en guise de dette, Léto tenait toujours à satisfaire cet homme pour l'avoir sauvée et puis ces marques représentaient son lourd passé, y rajouter un nouveau plus personnel devrait lui faire plaisir ; de deux, l'Orisha possédait des encres qui pouvaient être effacés grâce à quelques techniques, cela ne voulait pas dire que le propriétaire risquait de perdre son tatouage à un moment ou à un autre, mais s'il voulait le modifier ou l'enlever, c'était tout à fait possible. Jusqu'ici, elle n'avait utilisé ses encres que pour elle-même. Peut-être l'heure de donner était arrivée.

Selon les dires d'Aëran, la plupart de ses marques étaient de son choix. C'était moins dramatique que ce qu'elle s'était imaginée alors, ce fut rassurant à apprendre. Ce qu'elle retenue tout de même c'est qu'il accepta la proposition, en lui laissant malgré tout le choix du tatouage. Trouver un dessin qui lui convienne ne la dérangeait absolument pas, elle avait l'imagination assez débordante pour trouver une multitude de possibilités ; reste à se décider sur laquelle elle se rabattra, cela pourrait alors prendre le temps entier du dîner. Enfin, Léto se concentrait toutefois toujours sur son compagnon de table, se mettant à rire, de gêne toutefois, quand il lui interdit d'utiliser le fameux rose-fuchsia. Oui, j'imagine que ça ne lui irait vraiment pas… et les hommes n'aiment généralement pas cette couleur. Néanmoins taquine, se sentant très ouverte à plaisanter auprès de lui, elle lui asséna une petite parade en guise de moquerie.


    " Mais il y a d'autres variétés de rose. Je me demande laquelle t'irait le mieux. elle joua avec ses doigts pour les compter. Rose-vif, rose-brillant, rose-dragée, rose-saumon, rose-cerise… Oh, rose-bonbon ! " dit-elle en souriant de malice, avant de rire un bon coup.

C'est dingue quand même, il n'avait pas froid aux yeux de tuer et elle arrivait à rire avec lui. L'Orisha devrait se méfier de lui normalement, voire le craindre, et pourtant, tout ce qu'elle pouvait retenir de lui, c'était son sourire quasiment toujours là quand elle le regardait. Et son rire aussi, elle qui était assez gourmande aux sons depuis la découverte de son pouvoir, c'était tout simplement un délice de l'entendre. Si elle pouvait se nourrir de ses rigolades, elle aurait déjà pris beaucoup de poids. Enfin, cela lui rappela qu'elle devait manger donc elle ne se fit pas prier.

Tandis qu'elle joua des couverts pour se nourrir, Aëran lui posa alors une question assez délicate, elle dut le reconnaitre, mais non moins pertinente. C'est vrai, quel était son but dans la vie ? Se rendre à Mégido n'était pas une fin en soi, la suite lui parut floue. Elle ne fit pas attention aux excuses de l'elfe vu qu'elle était maintenant complètement plongée dedans. Toute sa vie, ça n'avait été qu'à satisfaire ses besoins, non ses rêves… Si elle en avait eu auparavant, de rêves, elle les avait perdus à jamais. Le fait qu'il précise "tout le monde" la tracassa encore plus.

Alors que ses neurones travaillaient tant bien que mal, un verre se déposa auprès d'elle. L'Orisha leva les yeux en direction de l'Alfar, qui lui proposa un verre. De l'alcool, hmm, elle n'en était pas fan, ayant déjà goûté deux ou trois fois il y a longtemps. Elle n'en gardait pas de bons souvenirs. Et pas plus tard que ce matin, elle buvait une nouvelle bouteille de vin dans la cale, le goût lui revint maudire la langue, la faisant plisser le front. Mais bon, c'était généreusement offert par un bel homme et ce devait être différent de la vinasse qu'elle a bue au Port.


    " Volontiers. " accepta-t-elle joyeusement, avec quand même un brin d'inquiétude dans l'intonation.

Elle porta le récipient à ses lèvres et le rhum lui envahit les papilles. Ce n'était pas aussi pire qu'elle avait imaginé mais ce n'était pas sa tasse de thé non plus. En même temps, ce n'en était pas. De thé. Elle eut du mal à retenir une grimace, trahissant son inhabitude à s'accommoder avec l'alcool. Cela avait un arrière-goût pas si mal en fait, mais mon dieu que c'était fort. Les idées lui devinrent, alors que sa tête commençait par s'habituer avec l'alcool – même son visage s'empourpra un peu –, plus rapides, voulant revenir sur cette question de rêve.

    " En fait, maintenant que tu me le demandes, je n'ai pas vraiment de rêve. elle leva les yeux vers le paravent, la nuit devenait de plus en plus sombre en cet endroit, les feux extérieurs luttant contre l'obscurité. Pour l'instant, ce que je veux, c'est aller à Mégido. Après... assura-t-elle en hochant des épaules, reportant son attention sur Aëran, quelque chose lui était revenu en tête, merci à l'alcool. De ce que j'ai appris sur mon peuple, les Orishas vivent leur existence dans le but de comprendre la notion de "liberté". Elle est censée être notre credo. Avec ce que j'ai vécu jusqu'à maintenant, je n'ai pas eu l'occasion d'essayer de comprendre. Mégido m'apportera peut-être une partie de la réponse. mais bon, à part cette vaste quête universelle, rien d'autre lui vint à l'esprit. Sinon, je ne sais pas… Est-ce bizarre de ne pas savoir ce que l'on veut ? s'enquit-elle, curieuse de connaître son point de vue ; ce qui d'ailleurs lui fit soulever une nouvelle question. Et toi, as-tu un rêve ? " elle stoppa quand même là ou le pauvre n'aurait jamais le temps d'ouvrir la bouche.


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Ven 13 Juin 2014, 23:52





Léto semblait très décontracté à cette soirée, elle s’amusait même à me taquiner, ce qui me fis rire :

« Oui le rose bonbon c’est pas mal… » Continuais-je sur le même ton tout en essayant d’être sérieux et de retenir mes lèvres qui s’étiraient déjà.

Par la suite, je vis qu’elle était aussi bien que moi, ses joues s’empourprèrent un peu. Je ris encore plus, peut-être n’avait-elle pas l’habitude de boire ? Je ramenai le verre d’alcool vers moi avant que nous nous retrouvions tous les deux sous la table à nous rouler par terre.

Le diner continua dans une ambiance bonne enfant. Elle me racontait ce dont tous les Orishas rêvaient : La Liberté. Je m’étouffais à moitié, toussant au passage. Lorsqu’elle me demandait si moi-même j’avais un rêve, je laissais un silence avant de rire :


« Eh bien il faut croire que les Orishas ont un rêve commun avec le mien : la Liberté » Je pris instinctivement une gorgé d’alcool, puis une autre, puis encore une autre… « Si j’écoutais mon peuple, mon rêve serait d’être remarqué par mes talents et de monter jusqu’au troisième plateau…. » En fait, je le dis à voix haute alors que c’était une remarque pour moi-même. Je me rapprochai alors d’elle, m’affalant quelque peu sur la table : « En fait, je pense que si un jour j’accède au troisième plateau, je voudrais changer quelques moralités de mon peuple… Je pense différemment de lui, tu comprends ? Je voudrais un peuple uni ! » Dis-je théâtralement en buvant par la suite une autre gorgée « Oui c’est cela, je rêve d’unir mon peuple, de le voir souder et de voir en chaque homme quelque chose d’utile pour les Alfars » Je regardais le verre qui se trouvait dans mes mains « Je n’étais pas censé arrêter de boire pour ce soir moi ? » Je le reposais sur la table, vide.

Je continuai de manger pour faire passer l’alcool, mais lorsque l’assiette fut finie, j’avais encore faim… J’étais prêt à tout dire à Léto dans cet état. Je n’étais pas saoul, juste bien, et tout ce que je pensais risquait de tout bonnement sortir de ma bouche :

« Tu sais quoi ? J’ai toujours voulu avoir un grand tatouage dans le dos » Je la regardais de travers en levant l’index « Mais épargne-moi le rose d’accord ? »

Je me redressais, nous attendions maintenant le dessert. J’avais rudement faim soudainement… Ma tendance au cannibalisme se réveillant doucement, et l’alcool n’aidait pas du tout à retenir cette attitude bestiale. La peau de Léto me sembla soudainement bien appétissante, et j’avais bien envie d’y poser mes lèvres, puis mes dents.  Je détournais le regard, et dans la vapeur de l’alcool, je sortis :

« Tu me donnes faim… »

Encore une phrase qui aurait dû rester dans ma tête ! Je fis mine de rien, n’argumentant pas plus, et cette fois si, je bus une gorgé d’eau. J’espérais que tout ne sortirait pas de ma tête, vu que moi-même je ne savais pas ce qui s’y trouvait. Je sentis également ma magie s’éveiller, une magie que je ne pouvais contrôler dans cet état. J’essayai tant bien que mal, mais il semblerait qu’elle soit plus forte que moi ce soir… Mon don d’attraction s’étira donc autour de moi, incluant un homme derrière nous, la serveuse lorsqu’elle passait, et bien évidemment, Léto.

Cela m’amusait un peu en fait, et je ne pus que plonger mon regard dans le sien tout en souriant. Je me demandais bien comment elle allait réagir. D’ailleurs, je remarquais que ma peur des femmes disparaissait un peu plus avec l’alcool…

Malheureusement je ne pouvais pas lui faire croire que ses sensations étaient réellement les siennes, ce serait un mensonge :


« Désolé, je crois que ma magie fait des siennes… » J’eu un petit rire « Vu mon état, je ne peux pas la rappeler à moi… il va falloir faire avec »

La serveuse ramena une carafe d’eau, mais elle s’arrêta en entrant dans mon aura. Ça réaction me fit rire et lorsqu’elle partit, je soufflais à Léto :

« Tu vois, je ne fais pas que du mal aux autres… »

Ma pulsion de cannibale commençait vraiment à me titiller, de plus, ma magie me picotait le ventre. C’était un remède bien dangereux lorsque l’on y pensait vraiment. Je pouvais manipuler quiconque pour la dévorer ensuite. D’ailleurs Léto qui était en face de moi était bien à mon gout… Je détournais le visage, un peu paniqué de mes pensées bien sombres.

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Sam 14 Juin 2014, 21:58

Leur table fut certainement la plus animée de toutes, les autres semblaient si sérieuses que Léto ne serait pas surprise d'apprendre que ce n'était que des rendez-vous professionnels. Heureusement, on ne leur en voulait pas, aucun regard suspect – peut-être juste le fait que deux hommes se tiennent la main les avait étonnés – pas de rappel à l'ordre du restaurateur, rien de rien. Tant mieux, elle voulait vraiment s'amuser le plus possible avec son compagnon avant de devoir malheureusement le quitter. En fait, maintenant qu'elle se le calculait mentalement, le temps qu'ils terminent et qu'elle fasse le tatouage, cela l'obligera à devoir rester dormir à Drosera. Surtout que l'alcool lui montait tellement à la tête qu'elle finirait par se perdre dans la forêt des murmures si elle était de nouveau livrée à elle-même. D'ailleurs, où va-t-elle bien pouvoir dormir ? Va falloir mettre la main à la poche pour une chambre… à moins qu'Aëran propose de la loger. Enfin bon, ce n'était pas encore le moment de se tracasser pour ça.

L'Alfar avait en tout cas sut l'étonner : le fait qu'il partage la même conviction que les Orishas lui plut. Se démarquer de son peuple, voilà quelque chose d'assez étonnant mais de grandement appréciable selon elle. S'il n'était pas fier de sa race, grand bien lui en fasse d'agir de la sorte. Pour l'instant, Léto était convaincue que la voie des Orishas était faite pour elle, alors elle s'y plia volontiers sans rechigner. Qu'il livre son rêve de la sorte, cela permit de faire grandir l'admiration qu'elle éprouvait déjà pour lui, elle commençait à se demander si cette dernière aura une limite ou si Aëran lui réservait d'autres surprises. Alors qu'il plaisanta sur son arrêt de boire, elle déclara avec une certaine envie :


    " Tu as un rêve ambitieux. Je te souhaite bonne fortune ! "

Elle espérait en tout cas entendre un jour qu'on conte son histoire. D'une certaine manière, elle était persuadée qu'il y arriverait, à accomplir son rêve, mais rien n'était moins sûr évidemment ; elle n'était pas encore prophétesse pour prédire ce genre d'évènement. Son soutien n'en fut pas moins terni pour autant. Elle espérait autant pour lui que pour elle.

Il se décida enfin sur l'emplacement de son futur tatouage : le dos. Très bien ! C'était assez vaste pour qu'elle dessine ce qu'elle avait finalement prévu pour lui. Léto croisa les doigts pour que cela lui plaise ; au pire, elle n'aura qu'à l'enlever et recommencer, ou pas. Et il ne souhaita définitivement pas le rose, ça c'était dit et cela arracha un nouveau sourire à l'Orisha. Elle avait dû étirer les lèvres plus d'une vingtaine de fois maintenant, c'était étrange comme elle se sentait bien avec cet homme qu'elle ne connaissait que depuis ce matin !

Il n'en resta pas moins un mystère encore à dévoiler complètement, surtout quand il prononça une drôle de phrase qui l'étonna. Faim ? Elle lui donnait faim ? Comment ça ? La confusion totale l'enveloppa. N'étant déjà pas très maligne de prime abord, c'était mal parti pour comprendre une aussi étrange phrase que celle-ci. Tandis qu'il semblait fuir cette erreur, elle se regardait sous tous les angles, se demandant ce qui chez elle lui donnerait autant faim alors qu'ils venaient juste de terminer le plat principal. Il ne rajouta rien néanmoins, Léto se sentant alors obligée d'essayer de minimiser les dégâts.


    " Vraiment ? s'enquit-elle d'abord avant d'enchaîner. Désolée alors, j'espère que le dessert arrivera vite pour toi. " elle regarda en direction de la serveuse, ce n'était pas encore prêt apparemment.

Soudain, l'inévitable arriva. Quelque chose de réellement apaisant l'envahit, comme si tout devenait moins lourd, comme si les présences autour d'elle n'empiétaient plus sur la sienne. L'origine de ce phénomène lui restait inconnue, ne comprenant absolument pas ce qui lui arrivait tout d'un coup. Mais le pire, ou le mieux en fait, c'était qu'Aëran lui parut plus… Les mots lui manquaient. C'était comme si sa simple existence lui offrait un énorme bien-être. S'il s'éloignait, elle se sentirait mal, alors que s'il se rapprochait, elle se sentirait bien. Mais plus que tout, elle était comme enchantée, encline à accomplir le moindre de ses désirs : son tatouage, sa faim, son envie de passer du bon temps avec elle, tout ce qu'il voulait. Certainement l'alcool qui la troublait à ce point, elle avait besoin d'eau et cela irait mieux.

Mais apparemment, tout cela était à cause d'Aëran lui-même. Sa magie lui était incontrôlable pour le moment. Elle comprit d'abord, il devait sans doute posséder une sorte de magie enchanteresse pouvant contrôler les autres. On dirait que ça avait marché avec elle en tout cas. Elle lui pardonna mentalement, elle ne se sentait pas capable de le blâmer ou de l'excuser tant qu'elle était sous le charme. Puis, quand ce fut au tour de la serveuse d'être touchée par l'aura, son avis changea du tout au tout. Si cela faisait rire l'auteur, Léto se sentait, elle, mal à l'aise. L'idée qu'il se serve volontairement de cette magie ou qu'il s'en sert d'habitude pour charmer les autres, cela la troubla. Il me considère vraiment comme une femme… comme il l'avait dit. Elle était partagée entre le bien-être et le mal-être, qui sait ce qui arriverait si ça continue ? N'était-ce pas une sorte d'harcèlement qu'elle subissait, ou du moins une manipulation ? Au final, les mots lui échappèrent, après que la serveuse ait été une nouvelle fois charmée quand elle apporta le dessert.


    " Est-ce que tu te sers de cette magie sur les filles ? " sur un air un peu grave, quoiqu'un peu plus inquiet.

Elle était en train de suggérer qu'il s'en servait pour charmer toutes les filles qu'il désirait… Mais qu'est-ce qu'il venait de lui passer par la tête à celle-là ?! Léto se sentit tout d'un coup très mal, autant pour elle que pour Aëran, hors de question de laisser cette bourde empirer les choses.

    " P-Pardon, ce n'est pas ce que je voulais dire, je… je parle sans réfléchir et... elle le regarda avec des yeux affreusement tristes. Je vais faire avec. " se résolut-elle, n'ayant rien d'autre à dire sans risquer d'envenimer la situation.

La blonde but un grand verre d'eau. Tout ce qu'elle exprimait pour lui n'était qu'un mensonge en ce moment même… Et si tout le reste avant aussi ? Non, elle l'aurait ressenti sinon, pas comme maintenant où c'était vraiment quelque chose qui l'envahissait. Remarque, elle avait mis en cause le fait qu'elle soit une femme, mais cela devait aussi fonctionner si elle avait été un homme normalement. Mais bon, trop tard, elle avait vendu la mèche. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était manger son dessert et croiser les doigts qu'il la pardonne ; elle se déliait facilement la langue, il devrait le savoir.



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Dim 15 Juin 2014, 16:11





Léto ne sembla pas comprendre quelle faim m’animait, même si d’un côté elle avait raison, car ma faim était une faim tout à fait normale, mais l’aliment désiré l’était beaucoup moins… Dans tous les cas, cela me fis doucement rire, je n’aurais donc pas besoin de me justifier et c’était t’en mieux. Lorsque mon aura vint la percuter, je regardai sa réaction, l’alcool me montait vraiment à la tête, tellement que je désirais vraiment jouer de mes pouvoirs sur Léto.

Je portai mon verre à mes lèvres lorsqu’elle me posait une question. Je commençai à rire, faisant quelques bulles dans mon eau. Je le posai sur la table, posant ma main sur mon visage, continuant de rire. Lorsqu’elle montra sa gêne et s’excusa, je fis un geste de la main pour la rassurer :


« Non, non ! C’est une question très pertinente ! Vraiment… » Je ne cessai pour autant pas de rire, mmh… comment lui dire ça ? Je repris un peu mon sérieux, gardant néanmoins, mon sourire : « Eh bien, c’est un peu compliqué… Je ne peux pas vraiment le nié, mais elle s’enclenche également de manière automatique dans certaines situations et je suis s’en cesse obligé de la rappeler à l’ordre, ce qui est assez frustrant en fait. » Je continuai en réfléchissant : « le contact, le désir du corps, ou tout simplement quelqu’un qui me plait… » Je reportai mon regard sur Léto : « Toutes ces choses ont tendance à le déclencher » Oups, avais-je oublié que mon cannibalisme aussi déclenchait également mon don d’attraction ? Je repris alors mon sérieux, expliquant ce qu’est vraiment ce don : « Ce n’est pas vraiment de la manipulation, tu as toute ta tête, je peux tenter de te manipuler parce que maintenant tu y es plus propice, mais c’est tout.  En fait, tu peux résister ou tout bonnement te laisser aller aux sensations qui t’animent, c’est un choix. Ceci dit, tout le monde aime l’agréable, et il est difficile de résister, n’est-ce pas ? » Je me demandais alors si ce don pouvait marcher sur les Anges…

Mon sourire ne cessait pas, j’aimais l’effet de mon don sur les corps, peut-être cela était égoïste, mais qu’importe. J’avais tellement faim, au sens propre, d’elle, que je me mordais l’intérieur des joues. Je regardai alors mon dessert, commençant à manger pour penser à autre chose que sa chair. Après quelques minutes d’un long silence, je lui adressai la parole :


« Tu as emporté tes instruments pour pouvoir faire un tatouage au fait ? » J’eus un pique au cœur, j’avais un peu peur du dessin qu’elle allait décider de me faire « Si oui, j’ai un endroit où l’on sera tranquille » Je n’habitais pas qu’avec ma famille d’accueil, non, j’avais également une chambre près des patients, là où j’étais apprentie, néanmoins, nous passerons par la fenêtre, je ne voulais pas qu’ils sachent que j’étais là pour venir me déranger toutes les deux secondes…

Je pensais alors que Léto ne pouvait partir dans cet état… donc elle ne partirait surement pas ce soir :


« Tu as un endroit pour dormir ? » lui dis-je en souriant, je me parlai alors à moi-même, me demandant si je ne demandais pas cela juste pour la mener dans la tanière et laisser s’exprimer mon cannibalisme… une chose était sûre, l’alcool ne me réussissait pas du tout ! « Tu pourras dormir dans la chambre qui m’est normalement réservée lors de mes gardes si tu veux »

Est-ce que je venais de l’inviter à dormir dans mon lit ? Je pris une gorgée d’eau pour faire passer tout ça. C’était étrange de penser tout ce dont un homme pouvait penser rien qu’en citant le mot "lit" … J’accentuai mon aura dans un sourire, je ne comptais pas ressentir ces sensations seul à cette table.

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Dim 15 Juin 2014, 18:36

La pression qu'elle subissait ne cessa aucunement. A dire vrai, elle ne savait pas si c'était une bonne chose ou non. Cette magie lui faisait du bien, certes, mais en même temps Léto avait du mal à garder les idées claires. Elle s'effraya que tout cela n'était qu'un piège, qu'elle était en train de se faire mener en bateau depuis le début. C'est vrai, qui inviterait quelqu'un à venir dîner dès le premier soir ? Avoir ce genre de  pensées la déprima, ce n'était pas juste, autant pour elle que pour Aëran. Ce ne devait pas être de sa faute s'il ne contrôlait pas sa magie, elle-même lui arrivait de relâcher son aura de douleur sans faire attention parfois, quand elle était épuisée. Mais sa crainte des hommes la mit tout de même sur ses gardes. Il savait qu'elle était une femme après tout, jamais elle n'aura l'honneur d'être considérée comme Orisha tant que la misogynie la prendra pour cible.

Pourtant, l'Alfar fut propice à se justifier amplement. Cela la rassura un peu, bien qu'elle reste septique. Mais un détail la prit au dépourvu : cette magie s'enclenchait quand il désirait quelqu'un ? Que ce dernier lui plaît ? Son empathie lui fit bien comprendre que c'était un sentiment sincère dont il était question et pas juste le plaisir de la chair. Aëran ne semblait pas être de la même trempe que les autres hommes. Ses joues s'empourprèrent encore plus : on la désirait vraiment pour qui elle était, et non pour ce qu'elle était ; en l'occurrence, pour son corps androgyne. C'était bien la première fois qu'elle rencontrait quelqu'un qui ne la jugeait pas pour son physique. Son cœur battant la chamade, la blonde dut se livrer à l'évidence : Je suis tombée amoureuse… Ce n'était pas un mal en soi, cela lui était naturellement arrivée avant, bien que rien de très concret n'était survenu. Le problème pour autant était qu'elle ne savait pas comment réagir, surtout à cause de cette aura.


    " Ce n'est pas agréable. " pesta-t-elle très bas, sans n'avoir eu la force de retenir ces mots criant de vérité.

Tant qu'elle avait son dessert à finir, sa concentration restait stable, mais il suffit de savourer la dernière cuillerée pour que le mal revienne à la charge. D'habitude, elle ne se serait pas rendu compte de ces sous-entendus, mais l'aura qui l'envahissait la faisait pencher en ce sens, puis son empathie s'emballait encore plus sous cette influence. C'est dingue, elle avait l'impression de subir un cauchemar alors que ce devait être bourré de bonnes intentions. En même temps, Léto comprenait sa panique : elle n'était pas familière avec ce genre de relation. Tout serait certainement demeurés plus simple s'il n'était pas au courant de son sexe, ils seraient resté amis et puis voilà.

Au moins, l'elfe ne sembla pas insister là-dessus, re-dérivant même sur le tatouage. L'Orisha se contenta d'hocher de la tête, désignant son paquetage plein à craquer de ses affaires. C'est vrai, le dessin, elle pourrait y réfléchir davantage, cela lui changera les esprits. Elle y resta quelques secondes là-dessus avant qu'Aëran se remette à la draguer indirectement. Un endroit tranquille, hein. Pourquoi cette fichue aura embrouillait son empathie à ce point ? Si ça se trouve, ce n'était rien d'autre que son imagination. Elle aurait préféré rester naïve comme d'habitude, tout cela serait rester en plan et puis voilà. Mais bon, la vie n'était jamais simple, n'est-ce pas ?

Et puis voilà qu'il en rajouta une couche, lui demandant si elle avait un endroit où dormir. C'est sûr qu'elle n'irait plus très loin dans son état maintenant. Avec dépit, elle balança sa tête de gauche à droite et vice-versa. Aëran en profita évidemment pour l'inviter dans une chambre qu'il possédait. Bon, on dira que ça a été la goutte de trop. Instinctivement, elle tapa du poing sur la table : rien ne fut renversé hormis son verre, vide. Ce petit spectacle eut tout de même l'utilité de ficher un petit silence qui lui fit le plus grand bien. Ceci fait, elle le darda d'un regard mêlant colère et inquiétude ; bien qu'elle fût surtout énervée contre elle-même plutôt que contre lui. Étonnamment, sa voix n'en était pas moins forte, c'était même un ton relativement calme qui franchit ses lèvres.


    " Dis, il y a quelque chose que je ne comprends pas : en quoi me trouves-tu attirante ? elle l'avait suffisamment ressentie pour en être convaincue. Je ne sais pas, je n'ai rien d'intéressant : je suis faible, assez naïve aussi… Et je ne suis même pas Alfar ! le conflit racial restait aussi un facteur assez notable pour être souligné, bien que dans son cas cela ne la dérangeait aucunement ; elle voulait également rajouter le fait qu'elle n'avait même pas l'air d'une femme, mais cela ne servait à rien de s'y éparpiller davantage, alors elle conclut sur un : Nous sommes trop différents. elle baissa les yeux, l'incompréhension l'embrumait encore, si ce n'est l'alcool, la magie de l'elfe et son empathie, bref, c'était limite si elle ne tombe pas dans les pommes. S'il te plait, fais quelque chose… Cette magie, c'est embarrassant. " elle l'avait supplié en sachant très bien qu'il ne pouvait rien y faire, mais au moins il savait que Léto ne supportait pas ce cirque dans cette situation. J'ai envie de prendre l'air. Tout de suite.



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Dim 15 Juin 2014, 21:55





Léto s’était énervé très vite, et bizarrement, je la comprenais. Je profitais pleinement de la situation, il était normal qu’elle réagisse de la sorte. Je ne bougeai pas à ses paroles, je la regardais, tout simplement. Je n’étais pas furieux, au contraire, je m’en voulais un peu d’avoir joué avec elle. Lorsque je regardai autour de moi, certains clients étaient retournés, intéressés par notre petite dispute. Je revins poser mon regard sur la table et me levai :

« Je reviens », murmurais-je à l’intention de la jeune femme

Alors que j’étais en train de payer, la serveuse passa près de moi, me frôlant presque. Toute fière de ce qu’elle venait de voir, elle voulut me glisser quelques mots, mais avant même qu’elle est pu ouvrir la bouche, je lui lançai :


« T’es pas mon genre » lançant les quelques billets à l’autre femme en face, puis tournant le dos, rejoignant Léto

Je me plaçai ainsi à côté d’elle et lui dis :


« Viens on sort… ce sera plus au calme pour parler » Mon aura était toujours là, incontrôlable, mais Léto venait de remettre en place mes ardeurs, et celui-ci c’était amoindri

C’était une sensation étrange, la culpabilité. Lorsqu’une situation s’offrait à moi, je la saisissais, mais Léto… elle, je ne pouvais tout simplement pas l’avoir de la sorte. Ce n’était pas une femme comme les autres. Je gâchais aussi beaucoup de choses, comme si le bonheur ne m’était pas permis, que je ne pouvais y avoir accès. Il fallait que je joue la vérité, après tout, c’est ce qu’elle me demandait.

Je l’emmenai au milieu d’un petit jardin. Celui-ci était sombre, orné de fleurs qui ne s’ouvraient que la nuit. Je m’assis sur un petit muret en pierre et regardais Léto :


«  J’aime les femmes comme les hommes… » Lui avouais-je « Et c’est vrais que tu m’attires beaucoup parce que tu es un peu des deux… » Je baissai le regard, continuant : « Je me contre fou de ta race, et je trouve que ta faiblesse et ta naïveté fait partie de ton charme… même si paradoxalement je déteste cela, à chaque fois que tu parles, tu sais m’attendrir… » Je plongeai mon regard dans le sien, j’éprouvais des émotions qui ne m’était pas permis de ressentir avant : « En fait, tu es pure… tu es mon contraire et c’est ce qui me plait »

Ce trouble perpétuel la première fois que je l’ai vu, l’envie de la protéger contre le monde, je ne savais ce que c’était, mais je désirer la ressentir toute ma vie. Je soufflai avant de passer ma main dans mes cheveux. Je me demandai si je paraissais ridicule à ses yeux, je n’avais jamais fait ça avant. Donner mon corps était chose aisé, mais avouer mes sentiments était si difficile que le reste avait encore plus de mal à sortir :

« Tu me plais Léto, et je suis désolé d’avoir joué avec toi… ce foutu pouvoir est devenu incontrôlable et j’en ai profité de peur de l’échec, c’était stupide »
 
Je ne lui parlais néanmoins pas de mon cannibalisme, de peur de totalement l’effrayer. Je lui avais dit la vérité. J’étais totalement sous son charme :
 
« Je ne sais pas ce qui m’arrive… j’ai peur des femmes, de leur contact, mais toi… je n’ai pas peur de toi… »

Je m’approchai d’elle, un peu perdu, je savais que demain je ne la reverrais peut-être pas, peut-être plus. Je frôlai sa main, essayant de calmer mon cœur qui battait la chamade. Je lui caressais ainsi le bras, rapprochant mon visage d’elle, puis je collai mon front contre le sien, humant son odeur. Je fermais les yeux douloureusement, c’était si difficile et agréable à la fois.  J’avais peur, si peur que mes lèvres prirent du temps avant de s’avancer vers les siennes. Jamais mon corps n’avait autant été ralentis par ces sentiments qui émergé de moi. Ma respiration s’accéléra, je n’arrivais pas à la calmer. Mes lèvres touchèrent enfin les siennes, et ma main vint glisser dans ses cheveux tandis que l’autre ramenait Léto contre moi, la plaquant au plus près.  C’était un baiser risqué… mais il valait la peine d’être vécu, même si cela me valait une claque en retours. Avant de m’éloigner d’elle, je laissai glisser mes lèvres le long de sa joue, puis dans son cou, y laissant un dernier baiser.

Je fis quelques pas en arrière, la laissant réagir et peut-être me frapper, qui sait.


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Lun 16 Juin 2014, 19:04

La colère avait fini par la faire déraper complètement. C'était très rare qu'elle s'énerve contre autrui, là en l'occurrence elle était surtout énervée contre elle-même. Léto s'en mordraient les doigts quand il s'était mis à se lever, elle était persuadée qu'il était fâché contre elle. Bon, tant pis, ce n'était pas s'ils allaient devoir faire leur adieu le lendemain. L'Orisha s'en voulut quand même terriblement, elle venait de gâcher le peu de bonheur qu'elle pouvait lui apporter dans sa vie. Elle n'avait plus qu'à se rattraper sur le tatouage, ce serait forcément son unique dernière chance. Elle s'empara de son verre pour le finir d'une traite, la pression était forte.

Aëran finit par lui proposer de sortir. De l'air, c'était exactement ce dont elle avait besoin en ce moment même. Alors qu'elle marchait avec lui, son sac dans le dos, elle se rendit compte que l'aura ne faisait plus trop d'effet sur elle : sa présence était légèrement perceptible, mais ses moyens étaient revenus à elle. Elle soupira, se sentant enfin libre. Maintenant, elle voulait vraiment s'excuser. Elle n'osa toutefois pas se lancer, après tout il n'avait concrètement pas fait part de sa réaction. Sa magie s'étant dissipée, son empathie avait perdu de son efficacité, ce qui fait qu'elle ne pouvait pas savoir. Quand bien même elle le pouvait, elle préférait le laisser s'exprimer sans à empiéter sur ses sentiments.

Ils s'arrêtèrent au beau milieu d'un jardin, encore une fois Léto trouvait les goûts des Alfars assez étranges, sans pour autant nier la beauté des fleurs. A chacun sa culture, n'est-ce pas ? Elle se demandait alors à quoi pouvait bien ressembler Mégido. Son architecture déterminera en gros les goûts des Orishas dont elle était ignorante… Elle n'eut pas le temps de se le figurer correctement qu'Aëran se livra à quelques explications. Ainsi donc, il appréciait les deux facettes de son corps et il l'a trouvait vraiment attirante. Léto rougit, personne ne lui avait dit ceci avec tant de sincérité. Et il s'excusait aussi, d'avoir profité de la situation et tout ; dire que c'était à elle de véritablement s'excuser, elle s'en voulait encore plus. Et l'ambiance commença à devenir étrange, c'était peut-être le moment à saisir pour faire part de ses plates excuses.


    " Je… " commença-t-elle avant d'être prise de court.

Il s'approcha d'elle et commença à la toucher. Léto ne bougeait pas d'un poil, ne refusait aucun contact : chacun de ses gestes étaient délicats, rien de comparable à ce qu'elle avait vécu auparavant. Elle le vit sentir son odeur quand leur front respectif se collait l'un à l'autre, cela lui fit étrangement du bien. Elle ferma les yeux, profitant de cette chaleur qu'il lui procurait, elle ne voulait qu'il ne s'arrête pas pour le moins du monde et c'est ce qu'il fit en l'embrassant. D'abord surprise, elle le laissa s'emparer de ses lèvres avant d'y répondre maladroitement, ses pensées se transformant en un chaos ambiant : Il m'a embrassé ! Pas de panique. C'est normal. Enfin, presque, oui : c'est normal. Il vient juste de me dire que je lui plaisais, c'est normal qu'il cherche du contact. Je dois le laisser faire, il n'aime pas toucher des femmes il a dit, mais je suis une exception… Ses lèvres sont si chaudes… Arf, je ne sais pas comment lui renvoyer le baiser ! Par Antarès que c'est agréable. Il me caresse même les cheveux, c'est… On est collé l'un à l'autre, j'ai l'impression que je vais fondre sur lui. Je crois qu'il me plait aussi. Son odeur, sa chaleur… On est en train d'y passer une éternité ou c'est moi qui vient de perdre la notion du temps ? Je n'ai pas envie qu'il s'arrête, pas encore, juste un petit peu. Non ! Il s'éloigne, reviens ! … Ah… Il me frôle la joue. Je le sers un peu plus fort, c'est instinctif. Son souffle atteint mon cou maintenant… Oh, il vient d'embrasser mon cou. C'était… Antarès, je dois penser à respirer.

Le contact fut rompu. Léto rouvrit les yeux, plus lumineux que jamais. Aëran s'était écarté, en attente d'une réaction. Elle pouvait l'embrasser de nouveau, le frapper, le rejeter – gentiment ou non –, lui dire qu'il lui plaisait aussi, le laisser en plan, ou pleurer pour son premier baiser. Tant de possibilités, la liberté avait ça de pénible d'être beaucoup trop vaste par moment. Le silence la dérangeait tout de même un peu, sûrement la même pour lui, donc elle le brisa avec la première chose qui lui passait à l'esprit.


    " Tu peux le refaire ? elle plaqua sa main sur son propre visage, encore une bourde ; quitte à se rattraper, autant faire d'une pierre deux coups. Je m'excuse de m'être emportée tout à l'heure. " c'était autant sa faute que la sienne, inutile de se voiler la face.

Instinctivement, ne sachant pas trop comment lui montrer qu'elle acceptait son pardon, l'Orisha fit le même premier pas que lui : elle s'approcha et lui saisit la main, d'une poignée ferme, ses doigts lui caressant doucement la paume de l'Alfar. La proximité ne la dérangeait pas et elle espérait que cela ne dérangeait vraiment plus le jeune homme. Puisqu'elle n'osa pas aller plus loin dans son élan, elle se contenta de lui sourire, mais un sourire aussi merveilleux que les autres fois où il la faisait rire.

Quelque chose la tracassa tout de même. Léto ressentait qu'il avait autre chose à avouer mais qu'il se retint. Que ce soit par la peur ou le devoir, elle ne savait point. Néanmoins, avec tout ce qu'il lui avait dit, elle était déjà encline à accepter ses confessions. Elle ne voulait quand même pas le forcer, mais elle restait curieuse, toujours gourmande à l'idée d'en apprendre plus sur lui, de le connaître sur le bout des doigts.


    " Tu caches autre chose, n'est-ce pas ? sa voix resta douce, elle ne le blâmait aucunement. On dirait que tu en as honte ou… Je l'ignore en fait, ce n'est qu'une intuition. son regard se tourna ailleurs. Tu peux tout me dire si tu veux. " elle-même étant une pipelette, ce ne serait pas du luxe qu'elle partage ce point avec Aëran.



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Mer 18 Juin 2014, 14:41





Le monde n’est fait que d’imprévus. Je m’attendis à une claque, mais elle ne vint pas. Je m’attendis alors à un baiser, il ne vint pas non plus. J’eus à la place des excuses, des excuses qui n’avaient pas à être là. J’avais joué avec elle, et j’avais une rude envie de la dévorer vivante… c’était plutôt à moi de m’excuser d’être un monstre. Malheureusement, j’étais une créature qui s’acceptait. Ma violence, ma sauvagerie, la bête qui sommeillait en moi, je la connaissais bien, et cela faisait longtemps qu’elle ne tenait plus les rênes.

Elle me prit la main, je ne la refusai pas. En fait, c’était bien cela le problème, la bête qui était là attendait une faiblesse de ma part pour dévorer le monde, et Léto était devant moi, acceptant mes avances. Si elle savait tout ce que je cachais en réalité. Je baissai la tête, un peu honteux. Il était peut-être temps de partager, mais j’avais eu tellement l’habitude de faire semblant que cela m’était presque impossible. J’avais tout simplement envie de partir loin, de tout abandonner ici, de me terrer quelque part et ne plus voir personne. Oublier ce qui nous entoure, oui, tout reconstruire de nos mains. Je lui caressais la main, prêt à lui répondre :


« Dans l’endroit où j’étais enfermé, j’ai développé quelque chose de violent, un trait de ma personnalité que je tente de cacher depuis peu » Comment lui expliquer. Comment lui dire qu’une partie de moi se retient de planter ses dents dans la chair d’autres êtres ? Je lâchai sa main et reculai d’elle « Nous dévorions d’autres enfants là-bas » dis-je en la regardant dans les yeux « la toute première fois, cela me répugnait, j’avais encore une conscience, quelque chose de vrai. Je vomissais, mon corps refusait d’avaler cela. Petit à petit, ils nous nourrissaient de moins en moins, par instinct, nous dévorions les plus faibles. » Je replongeai dans mes souvenirs « C’était dans leur intérêt de faire de nous des monstres » Je baissai la tête en continuant « J’y ai pris goût, la chair d’autrui… » Je relevais la tête vers elle « Je peux à tout moment perdre le contrôle, durant un combat je peux dévorer mon assaillant, durant l’amour je peux planter mes dents et blesser celle ou celui qui partage ma couche… Je suis désolé, je suis une bête Léto.»

Ce n’était surement pas ce à quoi elle s’attendait. Peut-être allait-elle fuir, peut être essayé de me tuer… mais je me sentais soulager à présent, et je me confessai pleinement :

« Lorsque nous étions à table, l’alcool a réveillé mon cannibalisme » Je m’approchai d’elle, c’est vrai qu’elle me donnait faim, dans tous les sens du terme cette fois-ci « J’ai eu envie de te mordre plus d’une fois, de planter mes dents… » J’approchai ma main de son visage, caressant sa joue, puis son cou. J’approchai alors mon visage près de son oreille, la humant une nouvelle fois. Mes lèvres parcoururent le sillon de son cou, abaissant au passage un peu sa manche et sa veste, dévoilant son épaule. Mes dents vinrent délicatement la mordre, sans lui faire mal. Je retenais férocement mes pulsions qui ne désiraient que les enfoncer dans sa chair « Je promets de mettre cela de coté, de ne pas te faire de mal » Alors que ma main droite était sur son bras, l’autre parcouru son dos, la rapprochant de moi.
 
Mes esprits étaient confus. Je donnai mon corps à une femme, lui donnais mes sentiments, sous prétexte qu’elle ne m’effrayait pas, sous prétexte qu’elle me plaisait. Il n’y avait là rien de concret, juste des sentiments naissants, instables, qui étaient arrivés, comme ils pouvaient repartir.


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Un tête à tête au clair de lune ~ [PV: Léto] (-18, un message au premier post )

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