Contexte et brève explication:

Ce moment commence suite à l'obtention d'information à la prison sur le lieu où se trouve Steven Garper, endroit où le couple se rend sans attendre avant qu'il ne quitte pour ailleurs. Déterminé à lui régler son compte une fois pour toute. Cependant une fois à destination selon les consignes d'Emivia, Ethan réalise que le repaire en question est celui qu'il a quitté le jour où il a tué son maître.
Voici donc la suite de leur aventure...


Voilà déjà quelques jours qu'ils avaient déposé Loryna en sécurité, la destination de celle-ci n'étant plus très loin mais représentait un détour trop grand pour le couple qui ne pouvait perdre de temps. Ethan avait grandement apprécié ces jours de chevauché avec sa chérie au creux de ses bras, en oubliant totalement la destination qui les attendaient. Se laissant bercer par la chaleur d'Emivia, de jour comme de nuit, la réalité le frappait de nouveau tandis que le paysage sinistre de l'antre des damnés défilait autour d'eux.

Il fit accélérer la cadence, sachant trop bien que la nuit en ces contrées ne devait pas être passé à l'extérieur, les risques d'agression beaucoup trop grand. La région n'était pas riche en ville et village, le couple trouvant plutôt une vieille maison abandonné. Faisant entrer les chevaux avec eux, barricadant les portes du mieux possible. Laissant les bêtes au rez-de-chaussée tandis qu'eux s'installent à l'étage, forcé de dormir à même le plancher de bois qui craquait sous leur mouvement. Impossible de faire de feu, risquant que la fumée attire de la visite, se blottissant dans les bras l'un de l'autre pour se tenir au chaud.

Ethan n'était pas dans son assiette, son esprit était ailleurs, bien qu'Emivia essai de le faire parler, pour la première fois depuis leur rencontre il restait silencieux. Incapable de parler de cette crainte, cette mauvaise impression qui le tenaille et le ronge. La nuit fut rude et peu reposante pour l'orisha qui ne parvint pas à dormir, se levant malgré tout dès les premiers rayons de soleil afin de reprendre la route. La sorcière indiquant alors une nouvelle direction, pointant un secteur isolé qui remontait vers le nord et confirmait plus que tout les soupçons de l'orisha qui parla pour la première fois.

- Emivia... nous nous rendons vers là où je suis né... où j'ai été enchaîné pendant si longtemps... j'en suis sûr.

Les larmes coulèrent sur ses joues, serrant les dents pour contenir la rage qui remplaçait la peur et la tristesse. Il avait quitté cet endroit en tuant le maître des lieux, libérant tout les esclaves. Ce Steven avait-il trouvé l'endroit ? Avait-il des liens avec le défunt ? Trop de question, pas de réponses, le monde était-il donc si petit ? Il voulait en avoir le coeur net et fit signe à la brunette d'accélérer tandis qu'il lançait le cheval au galop pour s'arrêter en haut d'une petite colline qui surplombait le manoir. Encore en parfait état après tant d'années, seul tout les bâtiments autour avait été rasé. Le mur de pierre cerclant le domaine était plus haut que ses souvenirs, les grandes portes de métal étaient ouverte pour pouvoir s'avancer vers la demeure.

Du mouvement ici et là, des gardes sans aucun doute.  Emivia le rejoignit, s'arrêtant tout près de lui. Il se tourna vers elle et posa la main sur sa nuque, guidant ses lèvres aux siennes pour un long baiser, empli de passion et de sensualité. Glissant ensuite les deux mains à ses hanches pour la soulever et user de sa force pour le mener face à lui sur sa monture, caressant ses reins. S'en suivant un moment d'égarement et de volupté presque sauvage. La regardant alors dans les yeux avec amour puis les ferme, appuyant son front contre le sien. «Je crains de ne pouvoir me contrôler lorsque nous mettrons le pied sur le domaine... à quoi ressemble Garper... question que j'arrive à l'épargner.»

La route vers leur prochaine destination se fit sans encombre. Emivia jetait un regard à son chéri de temps à autres et tentait de percer le mystère de ce silence pesant.
- Tu n’as pas l’air dans ton assiette mon amour…
Aucune réponse. La demoiselle regardait alors autour d’elle.
- C’est plutôt plaisant comme endroit, tu ne trouves pas ?
Un léger soupir de la part d’Ethan. La sorcière fixa alors son félin qui courrait à côté eux, restant le plus clair de son temps en forme de tigre afin de moins se fatiguer. Elle trouvait tout de même le temps un peu long. Ils finirent alors par faire halte dans une maisonnette à moitié en ruine mais cette dernière n’en fit aucun commentaire, suivant son partenaire jusqu’à l’étage tandis que Poupi restait en bas à veiller sur la sécurité des montures. Elle ne fit que se blottir contre lui afin d’être au chaud et bénéficier de la protection de ses bras. Épuisée par la route, elle trouva le sommeil rapidement et ne fut réveillée que lorsqu’Ethan bougea pour se lever.

La brunette s’étira et grimaça légèrement. Le parquet n’avait pas été très confortable. Elle lutta à se relever, jetant à nouveau un œil à son petit amour qui ne semblait toujours pas réellement là. A sa tête, elle en conclut que sa nuit avait été mauvaise et préféra garder le silence, se levant pour lui offrir un baiser sur la nuque avant de farfouiller dans son sac. Elle en sortit une gourde d’eau et se débarbouilla rapidement le visage et les mains, coiffant ses longs cheveux ensuite. Fin prête, elle descendit avec lui afin de reprendre sa monture et repartir sur les chemins, son félin dans les talons.

La route parut d’autant plus longue pour la demoiselle qui désespérait en voyant la mine tendue de l’orisha. Elle ne savait que dire ou faire pour le détourner de ces pensées visiblement obscures. Elle brandit alors son bras et indiqua la nouvelle direction.
- D’après ce qu’il a dit, c’est par là.
Ce fut à cet instant qu’Ethan rompit le silence. Elle se prit comme un seau d’eau glacée à l’entendre avouer que l’endroit indiqué était visiblement son lieu de naissance. Au son de sa voix, elle comprit directement que ce n’était pas une bonne chose et évita tout commentaire léger. Elle fit approcher sa monture de la sienne et glissa une main aux reins du jeune homme.
- Si tel est le cas, je te promets qu’il ne restera d’autant pas impuni. Je lui ferai payer cet affront.
La voix d’Emivia était sombre et noire à souhaits. Le voir ainsi avait fait surgir chez elle sa nature profonde, sa nature maléfique.

Les montures accélérèrent à la demande de l’orisha et rapidement, ils rejoignirent leur destination. La sorcière observa l’immense demeure, le mur ainsi que le jardin. Elle sentit alors une main se poser sur sa nuque et se laissa guider jusqu’aux lèvres de son chéri, n’opposant aucune résistance et encore moins au moment délicieux qui s’en suivit. Désireuse de le rendre heureux, de le détendre et ainsi qu’il soit en pleine possession de ses moyens. Elle le serra ensuite tendrement dans ses bras, faisant lentement glisser sa tête afin qu’il se blottisse au creux de son cou alors qu’elle faisait de même. Elle murmura très doucement.
- Fais ce qui doit être fait mon amour. Je serais très mal placée pour te juger et encore moins te retenir… Pour Steven et bien… Il est grand, blond, les yeux d’un bleu océan… Hautain à souhait et très imbu de sa personne… Tu ne pourras vraiment pas le rater…

Elle se détacha ensuite, après lui avoir offert un baiser rempli d’amour puis mit pied à terre, se recoiffant rapidement et replaçant ses vêtements.
- Nous devrions nous y rendre à pieds toutefois… Préservons nos chevaux, ils peuvent encore servir…  Je peux m’infiltrer à l’intérieur… A moins que tu ne préfères une attaque frontale…
Son but était cet abr*ti, le reste lui était complètement égal.

Tant de pensées qui se bousculaient dans son esprit, tant de souvenirs qui avaient pourtant cessé de le hanter depuis des années. Mais là en l'espace d'une balade à cheval, le simple fait de revenir en ce lieu qui l'avait vu grandir, provoquait en lui des sensations désagréable et une rage grandissante. Fort heureusement ce moment de folie avec celle qu'il aime avait permis de lui faire perdre toute notion de temps et de lieu. C'était là une des nombreuses raisons de son amour pour Emivia, trop nombreuses pour être énumérées, mais cette vilaine et délicieuse sorcière était tout pour lui et ne voulait s'en séparer pour rien au monde. Il descendit presque à regret de cheval après avoir savourer ses lèvres, admirant ses courbes alors qu'elle replace sa tenue.

Elle lui avait décrit celui qu'il ne devait pas éliminer, pour tout le reste la voie était libre et l'orisha ne se priverait pas de se plaisir. Vengeance pure et simple, annihiler toute trace de vie sur ce domaine ou presque. Emivia le questionna alors sur la façon de procéder... l'orisha eut un moment d'hésitation, préférant généralement la discrétion mais cette fois il n'en avait pas envie. D'autant plus qu'il connaissait ce lieu à la perfection, y traquer une personne serait un jeu d'enfant car il n'y existe aucune cachette sécuritaire face à lui. Manoir qui fut son terrain de jeu comme celui de son calvaire pendant de trop longues années. Avant qu'il ne se rapproche de l'endroit, il se tint devant elle, la regardant dans les yeux.

- Navré d'avoir été aussi renfermé durant le voyage jusqu'ici, je m'étais promis de ne jamais remettre les pieds ici mais pour toi je le fais, pour régler le cas de cette homme qui en veut à ta vie et par la même occasion réduire à néant ce lieu. Plus jamais il ne viendra me hanter, plus personne n'en fera son domicile et ton ex paiera de sa vie d'avoir voulu être plus fort que toi.

Après un nouveau baiser, il fit signe à la sorcière de le suivre à pied comme elle avait suggérer. Ne se cachant même pas, avançant au beau milieu de la route qui passait devant le domaine, bordé par une muraille de pierre surmonté de pic acérés. L'orisha tenait la main de sa compagne et les pensées qui le traversait lui faisait serrer le poing sans en être vraiment conscient, rage au coeur qui revenait. Il se devait de la maîtriser pour assurer sa survie dans l'affrontement à venir. Accélérant le pas tout comme sa respiration, il empoigna de sa main libre son poignard, lame vers le bas et prêt à l'enfoncer dans quelconque résistance. «Devant nous l'entrée du chemin menant au manoir, nous avons le choix de nous y rendre directement ou bien d'aller d'abord faire une petite inspection du côté de la grange aux esclaves. Du moins c'était là où ... je dormais...» La colère pouvait se lire dans les yeux d'Ethan, il voulait tout détruire, libérer son passé et défier le temps.

Il délaissa la main d'Emivia et avec agilité s'adossa au poste de garde pour y jeter un oeil, percevant trois gardes qui discutaient à côté de la grille déjà à demi ouverte. «Imbéciles...» L'homme attrapa une roche et la lança avec force, combiné à sa télékinésie pour un impact parfait entre les deux yeux de celui qui faisait maintenant face à son agresseur. Créant la surprise chez les deux autres qui sentit un fouet s'enrouler autour de sa nuque, se faisant projeter vers l'arrière contre le sol. Le dernier debout n'ayant que le temps de percevoir une ombre puis le sourire malsain d'Ethan devant lui, visage cruel qui le dévisageait tandis qu'il tournait le poignet et la lame qui prolonge son mouvement dans le coeur de sa victime. La repoussant d'un mouvement du genou sur son torse pour le laisser s'effondrer. Se tournant vers celui étendu avec le fouet au cou, manquant peu à peu d'air, se plaçant à genou sur lui, regard dans le sien.

- Combien d'hommes ?
- Crève !
- Combien d'hommes ?
L'orisha donna un coup de poing sur le sternum du captif qui s'étouffa un moment.
- Alors ?
- Trente dans le manoir, serviteur, soldats, mercenaires, acolytes, Steven et la personne a à qui appartient ce lieu.

La surprise était plus que visible sur le visage de l'orisha. Autant il avait la réponse qu'il voulait, autant il ne s'attendait pas à ce que le lieu soit encore la propriété de quelqu'un en particulier. Ethan mit la main sur les yeux du garde, l'autre sur sa nuque et tourna d'un coup sec, lui brisant la nuque. L'orisha se releva, regard vers Emivia.

- On sait à peu près à quoi s'attendre au manoir... Prête ?

La brunette fit un merveilleux sourire aux dires de son bien aimé.
-Ne t’excuse pas. Ceci est parfaitement compréhensible mon chéri. Et puis… Ce serait un odieux mensonge de ma part de te dire que cela ne me plait pas… Tu es sexy quand tu es en colère, tu sais. Quand à cet idiot… Il va regretter amèrement ses actes, je te le garanti.
Elle savoura alors ses lèvres avant de le suivre sagement.

La demoiselle pouvait sentir la rage envahir son petit ami, sensation qui la faisait frémir d’un plaisir indescriptible. Il serra sa main un peu fort et malgré la petite douleur qui s’installait sur la sienne, elle fit un sourire. Le voir ainsi était étrangement excitant. Elle glissa d’ailleurs sa langue sur le contour de ses lèvres tandis qu’ils approchaient de l’entrée. Elle regarda un court instant vers le sol puis releva le regard vers son visage. « Où que tu ailles, je te suis. » Elle ne dégaina point d’arme, laissant son amour exprimer sa colère de par ses actes.

Elle fit un sourire en coin puis usa de son invisibilité, se déplaçant ainsi dans les ombres en silence afin d’admirer l’œuvre qu’Ethan accomplissait. Nul besoin d’intervenir, le jeune homme se débrouillait à merveille et avait besoin de laisser échapper toute cette puissance que lui offraient ses sentiments néfastes du moment. Elle avait donc attendu et était réapparu derrière lui juste après l’interrogatoire, s’assurant que personne n’arrivait aux alentours. Le dernier son de craquement de nuque la fit frissonner de désir. Elle aimait de plus en plus voir la souffrance d’autrui et la mort autour d’elle.
- Et impatiente mon amour. J'ai hâte de lui botter le cul.

Prenant une démarche tranquille et posée, lente et à l’apparence calme, la jeune femme bouillonnait pourtant d’excitation. Plus elle avançait vers sa destination, plus son aura noire l’enveloppait. Un garde les interpella.
- Halte là ! Qui…
Emivia tourna lentement sa tête vers lui et fit un sourire malsain.
- La… La… Alerte ! ALER… !  Arrgllll
L’homme mit ses mains à son cou, torturé par le lux ténébris de la sorcière qui lui faisait croire à une morte lente par strangulation. Elle dégaina son katana dans la foulée et transperça l’individu de part en part sans ménagement. Il lâcha un cri de douleur puis succomba ou tombe dans les pommes. La jeune femme le poussa pour qu’il s’écrase au sol et le laissa ainsi se vider de son sang.
- Il semblerait que l’on me connaisse ici…
L’intonation était ironique et à la limite de la joie. Steven avait du montrer un croquis d’elle à la totalité de ses hommes ou presque. Cela l’enchantait un peu plus encore.

A présent, la porte du manoir était à vue d’œil. Deux gardes gardaient l’accès à l’intérieur. L’un d’eux fit entendre sa voix en les voyants arriver.
- Halte étrangers ! Présentez vous !
Emivia vint poser sa main gauche sur sa hanche avec désinvolture, katana dans l’autre main.
- Dame Adana, Messieurs…
Un chuchotement entre les deux hommes se fit entendre.
-  Pouvez vous m’indiquer où se trouve Steven ? J’ai à lui parler… Urgemment…
Le premier avança, main gantée sur la poignée de son arme, sourire assez inquiétant aux lèvres tandis que le second entra précipitamment dans le manoir.
- Vous n’êtes pas sérieuse demoiselle… Si ?
- Ai-je l’air comique ?
- Et bien, laissez moi vous dire que vous êtes bien stupide…
- Heureuse de l’entendre… Votre collègue a eu peur, qu’il a pris ses jambes à son cou ?...
L’homme éclata de rire.
- Amusons nous un peu, gente dame, voulez vous ?
Il dégaina alors une belle rapière étincelante. Celle-ci semblait enchantée. On pouvait voir une flamme bleutée lécher la lame, d’un bout à l’autre. Emivia eut l’air fort amusée par ce drôle d’individu. Elle hocha donc de la tête, connaissant leur avantage du surnombre, du moins en apparence. Elle n’avait pas prévu ce qui allait suivre…

Poupi, qui rôdait dans les parages, lâcha subitement un fort miaulement suivi d’un grognement. Apparaissant ensuite d’un bond par-dessus une haie basse en passant en mode tigre, il sembla s’attaquer à quelque chose d’invisible pour l’homme. Un cri strident s’en suivit puis l’apparition d’une petite créature semblable à un diablotin. « Mmmh, serait-ce un sorcier ?... Non… On dirait… On dirait un magicien… ». A peine avait elle fini de penser, qu’un jeune homme à l’apparence d’un gros hamster fit son apparition, à son tour. Il prit ensuite son allure humaine, gardant de petites moustaches autour de son nez et de sa bouche ainsi que de petites oreilles. La demoiselle, affichant d’abord une drôle de tête, explosa littéralement de rire avant de jeter un regard des plus amusés à son adversaire.
- Tu penses vraiment nous arrêter avec ce… ce truc ? Hahaha !

Dans les yeux de sa chérie brillait le plaisir et la satisfaction face à la mort et la souffrance des infortunés soldats de l'ennemi. Avançant vers la demeure, Ethan ne put s'empêcher de rire en voyant le garde prit de panique à l'instant où il reconnu le visage d'Emivia, s'effondrant suite au retrait du katana qu'elle lui avait enfoncé pour le réduire au silence.
- Ta renommée te précède déjà, célèbre au point de semer la terreur par ta simple présence au près des sbires de ton ex.
Alors que le manoir  était à vue d'oeil, il laissa la sorcière s'amuser à son tour, question d'équité, il ne devait pas être le seul à faire souffrir ces gens qui méritent de payer pour leurs actes. Chaque individu possédant une arme sur ce domaine serait jugé coupable sans sommation par le couple, coupable d'avoir participer de près ou de loin aux plans de l'homme qui veut la mort de la brunette. Jouant de sa dague entre ses doigts alors que Poupi appréhendait ce qui semblait un bélua mais magicien.... «Le minet sera sûrement content de jouer avec la grosse souris... mais le manger risquerait de lui causer indigestion.»

Profitant de la distraction causé par le nouveau venu, Ethan avança vers l'adversaire qui lui avait tournée le dos, tout deux occupé à observer la scène. Le tranchant de sa dague venait caresser la gorge de l'un et l'autre, créant une malencontreuse fuite de ce liquide rouge si précieux à l'être vivant.
- Entrons, la voie est libre.
Ouvrant la porte, l'entrée donnait sur un grand hall qui prenait deux étages de haut, un grand escalier droit pour rejoindre le premier de deux étages. D'un côté un accès vers les cuisines, de l'autre vers un grand salon. Ethan ferma les yeux, des images de son passé qui lui flashait sans cesse. Tout était étrangement calme, comme si aucune menace ne pouvait les atteindre si l'on en juge par l'absence de sécurité à l'intérieur. Rapidement il décrivit à Emivia ce qu'il se rappelait des lieux.
- On trouvera beaucoup de monde au premier, la majorité des chambres et salle d'eau s'y trouve. Le deuxième comprend le bureau principal, chambre du maître et de ses proches. Ici sur le rez-de-chaussée, cuisine, détente, salle à manger. Pas de cave.

La logique voulait que plus ils allaient monter, plus ils trouveraient de garde et de personnes importantes. Ils avaient le choix de la jouer discret et faire un ménage sans bruit ou de carrément semer une pagaille monstre, provocant un certain chaos dont il pourrait profiter pour massivement éliminer la racaille des lieux. Toutefois le risque de la seconde option était que Steven et son acolyte profite de la cohue pour s'éclipser et ainsi forcer le couple à les chercher ailleurs. Ayant déjà fait bien assez de chemin pour se rendre à ce manoir, il n'était pas question de recommencer. D'autant plus que l'Orisha comptait bien mettre à feu et à sang cet endroit. Lentement Ethan se tourna vers Emivia qui se tenait à côté de lui, posant une main juste au dessus de son buste et la poussa contre le mur le plus près pour l'embrasser avec une point de folie. «On commence par où l'élimination systématique ?» Tandis qu'il attendait l'avis de sa compagne, une délicieux odeur de nourriture vint soudain chatouiller ses narines, faisant réagir aussitôt son estomac qui n'avait rien reçu depuis un bon moment.
- Détour par la cuisine ? On libère les serviteurs, on mange et après on massacre pour digérer ?
Le félin entrait derrière eux au même instant, la fête allait commencer.

Poupi ne fit qu’une bouchée du diablotin tandis qu’Emivia admirait son homme à l’œuvre. Quelle beauté de voir une telle cruauté dans les gestes de son chéri. La brunette en tirait bien plus qu’une simple satisfaction. Elle l’aimait pour ce côté lugubre, sans remord ni sentiment. Elle fit un beau sourire et hocha positivement de la tête avant de suivre le mouvement. Son regard suivit l’ouverture de la porte. Elle tenait fermement son sabre et était prête à riposter à tout moment. La demoiselle écouta attentivement les dires de l’orisha. Cette maison se présentait apparemment comme La Prison. Plus on y prenait de la hauteur, plus l’avancée serait difficile. « On tue tout ce qui bouge… Mais surtout, laisse-moi l’idiot de service… ».

Elle savoura alors ses lèvres avec un plaisir certain, remontant une jambe autour de la hanche du jeune homme pour encore plus de proximité. Une déviance en plein danger, c’était excitant. « Je t’aurai bien répondu par faire l’amour si tu n’avais point fait de précision… ». Un sourire coquin éclairait son visage. Ses yeux pétillants le dévoraient du regard. L’odeur de nourriture alléchante vint lui chatouiller aussi les narines et elle acquiesça pour ce petit détour sans attendre. Poupi ronronnait et se léchouillait les babines. Apparemment il venait déjà de festoyer et devait s'être bien rempli la panse. Emivia se redressa et murmura de sa voix sombre, avec un brin d’humour toutefois.
- Qu’on en finisse vite… Je brûle d’envie d’un tout autre repas…
Le couple prit donc la direction des cuisines.

Emivia mit un grand coup de pied dans la porte. La discrétion n’était pas d’actualité aujourd’hui. Une jeune femme, visiblement elfe, poussa un cri aigu à la vue du garde qui s’écroula raide mort à ses pieds. La sorcière regarda autour d’elle rapidement.
- Où sont les gardes ?

La jeune femme était tétanisée tandis qu’une autre essayait de se libérer de ses chaines. La troisième se tenait adossée au mur, totalement paniquée.
- Répondez !
- En haut !
La brunette se baissa et fouilla le cadavre, trouvant un trousseau de clé qu’elle jeta à la demoiselle enchainée.
- Merci…
- Vous êtes libres. Fuyez par devant !
La captive détacha ses sangles puis indiqua un non de la tête.
- On ne partira pas sans nos enfants et nos maris.
- Où sont-ils ?!
La blonde contre le mur se mit à sangloter.
- Dans la grange, les enfants… Ils nous tueront…
- Et vos maris ?
- Aux champs…
La sorcière se tourna vers son chéri et le questionna en un regard. Que faire d’elles ? Continuaient-ils dans le manoir ou prenaient-ils la direction de la grange ? Il était évident qu’elle comptait grimper à l’étage et massacrer toute cette vermine jusqu’à la racine.

Le laissant réfléchir, elle prit place sur un des tabourets puis piqua un morceau de pain qu’elle commença à manger sous le regard abasourdi des cuisinières. Après tout, il avait suggéré un repas, elle ne s’en priverait pas.
- ça sent bon… Vous cuisinez quoi ?
- Un ragout de porc…
- Je peux ?
- … Servez vous…
La jeune femme fit un sourire en coin puis se leva, prit une assiette et se servit. Ces dames avaient l’air entre incompréhension et colère, ne comprenant pas bien ce que faisait réellement ce couple dans le manoir. Emivia mangea donc à sa faim sans dire mot, laissant à Ethan le loisir d'expliquer la situation si cela lui en faisait envie. Une fois le repas fini, elle posa ses couverts et se leva en souriant. Elle épousseta lentement sa tenue, se recoiffa un peu et fixa de ses jolis yeux son petit ami.
- On y va ?

Les invitations de sa chérie décuplait le désir déjà bien présent chez lui, nul qu'un véritable festin serait d'office une fois le nettoyage terminé en ce lieu. Prenant le chemin de la cuisine, il ne put que savourer les effets de la délicatesse de la sorcière tandis que le garde s'écroulait au sol.  Il écoutait, se tenant debout non loin, baissant la tête en soupirant à l'annonce de captifs ailleurs sur le terrain. Lui qui avait libéré tout les esclaves présent en cet endroit voilà de nombreuses années. Sa haine face aux chaînes et sa volonté de liberté lui dictait de faire ce qu'il faut, particulièrement pour les enfants.
- Alors restez ici et faites comme si rien était. Le moyen le plus sûr de vous faire partir est de tuer tout les gardes, pile la raison pourquoi nous sommes ici.
- Ils sont trop nombreux...
- Rien n'est impossible et avec l'estomac plein, ce sera une véritable partie de plaisir.
Ethan prit place à table à côté d'Emivia après avoir prit une bonne ration de ragout de porc. Savourant sans dire mot ce repas qui ne leur était pas destiné, se levant peu après la brunette en répondant dans l'affirmative par un signe de tête à sa question.

Le couple quitta la cuisine par la porte opposée à celle où ils étaient entré, atteignant une grande salle où pouvait se tenir les festivités. Un rapide tour de l'étage permit de vérifier l'absence de garde, ainsi l'elfe avait dit vrai. Prenant sans attendre d'assaut l'escalier principal, poignard dans une main, fouet dans l'autre, il montait par trois les marches pour créer un effet de surprises si des hommes se trouvent dans les couloirs. Poupi et Emi sur ses talons, la rage grondait de nouveau vivement en lui, revenir en ce lieu où il avait tué pour la première fois, tué pour sa liberté. Un seul garde était là face à lui, n'ayant même pas le temps de réagir que sa lame s'enfonçait dans son ventre, le balançant au bas des marches dans un délectable opéra de craquement d'os.

Le bruit avait bien sûr fait mouche chez l'audition de certains, visiblement pas tous sourd malgré les torrents d'alcool qui devait couler à flot. Déjà la simple vue du couloir offrait nombre de bouteilles vides et pleines. «On dirait bien que la sécurité est rarement d'usage si ils peuvent se saouler ainsi en tout temps...» Trois portes s'ouvrirent, Poupi fonça sur le plus loin grâce à sa rapidité tandis que le duo occupait sans attendre chacun des soldats. Combat à poing nu pour Ethan et joute à la lame pour Emivia, cette dernière sortant gagnante avec une tête en trophée en prime, la balançant dans l'escalier pour la faire débouler aussi. Tout deux en rirent sans retenu, affirmant leurs présence de manière un peu folle mais tellement excitante. L'Orisha plaqua sa belle contre le mur pour un baiser fougueux, le meilleur moyen de contrôler sa colère bien qu'il aimerait la libérer d'une toute autre façon. Son regard plongé dans celui de la sorcière parlait de lui-même et nul ne savait à quel moment l'un ou l'autre allait succomber à la folie.

Visitant pièce après pièce, le trio fit le ménage de l'étage, ou plutôt y répandit une sacré pagaille. Corps inerte, sans vie, mare de sang, meubles brisés et même une fenêtre qui avait volé en éclat alors qu'un soldat avait décidé de se prendre pour un oiseau. Sans succès, faute d'ailes. Essuyant son poignard sur le vêtement de sa plus récente victime, il le rangea à sa ceinture et pointa les marches devant eux.  «Après toi mon amour, voici l'étage final où devrait se trouver la cible... enfin un peu de défi car cet étage fut somme toutes décevant.»

Le ménage fut rapide et sans encombre au premier étage. Du sang partout, dans tous les recoins, rien n'avait été laissé au hasard, un carnage monumental digne d'animaux sauvages. « Ces hommes sont vraiment un ramassis d’huitres… Se bourrer la gueule de la sorte… Pas de cerveaux, pas de muscles... ». Depuis leur rencontre sur le marché du Port, ils étaient certes devenus plus forts mais ceci n’expliquait pas tout cela. Emivia en était presque déçue. Elle qui espérait du spectacle, voir son homme à l’œuvre dans un combat acharné. Avoir fait le déplacement jusqu’ici pour une troupe d’idiots lui laissait un petit arrière goût amer. « J’espère qu’au dessus, on se marrera un peu plus… ». Elle aimait le défi. Une pointe de difficulté valait son pesant d'or et faisait un excellent entrainement. Elle connaissait son ex. Il était stupide mais loin d’être un faible. D’ailleurs, le couple pouvait entendre des murmures. « Tiens, ils ont l’air de préparer une stratégie au dessus… Je sens qu'on va se régaler... ». La demoiselle eut un léger rire et ne put s’empêcher de crier.
- Préparez vous, j’arrive !
Les chuchotements reprirent de plus belle, faisant marrer un moment la jeune femme.

La sorcière embrassa follement son petit chéri, comme pour se porter chance, puis s’engagea dans l’escalier. Marche après marche, ses pas raisonnaient sur le bois. Juste avant le dernier virage, elle passa invisible et accéléra sa montée, passant d'une marche lente à une course. Franchissant la porte telle une furie, une embuscade attendue par cette dernière à cet endroit précis, elle usa de sa télékinésie afin de ralentir les lames et passa au-delà, s'arrêtant un poil plus loin. Deux kunais furent lancés dans les gorges des deux hommes qui s’écroulèrent sans attendre. Poupi fonça droit devant et bondit en tigre sur le premier individu qui passa dans le couloir, ou plutôt le dernier invité surprise caché dans une pièce adjacente. Emivia réapparut, sourire aux lèvres de fierté, joyeuse de son petit tour de passe passe. Elle en voulait encore, plus, toujours plus.
- Où êtes vous donc cachés ? … Je vais vous trouver… Vous ne m’échapperez pas.
Ouvrant chaque porte à droite et à gauche, ils avancèrent dans le long couloir. Chaque pièce était vide.
- Ne me dite pas que vous vous êtes tous entassés au même endroit tout de même ?
Elle marchait lentement, faisant grincer un kunai sur le mur afin de leur signaler la distance entre elle et la porte du fond.
- Et si je faisais flamber la baraque, là tout de suite ? Sauteriez vous par la fenêtre ou vous jetteriez vous dans mes bras ?
Un homme fut jeté dans le couloir, comme l’on pouvait appâter un carnivore dans une arène. La brunette éclata de rire.
- Toi, tu n’as pas de chance mon pauvre…
L’adversaire n’eut point le temps de dégainer que la sorcière le tenait déjà par son Lux Tenebris Metum, le torturant mentalement, le faisant hurler de terreur jusqu’à arriver à sa hauteur et l’achever en lui tranchant la gorge. Ses cheveux étaient de jais. Ses pupilles ne se distinguaient plus de ses iris. L’aura noire de la demoiselle l’enveloppait complètement. Sa colère était au diapason.
- Sort de là, crapaud ! Que ta bave ne soit que la première chose que je fasse couler sur ce sol déjà emprunt du Mal en personne.
Elle faisait évidemment référence aux évènements tragiques du passé.

Affichant un sourire carnassier, elle se stoppa devant la porte la plus au fond, leva un bras, ferma son poing délicatement et cogna plusieurs fois doucement.
- Je suiiiis lààààà… N'est ce pas ce que tu désirais?...
Des murmures, encore des murmures. Emivia tenta lentement de tourner la poignée, très doucement. C’était fermé à clé. Il fallait s'y attendre.
- Et je vais entrer.
Elle recula légèrement puis donna un violent coup de pied, cumulé à sa télékinésie. La porte branla mais ne céda pas. Elle réitéra à trois reprises, sans succès.
- Ne bougez surtout pas de là. Je reviens vite…
Un petit sourire coquin à son chéri, elle lui indiqua de la tête l’une des salles vides. « Plus qu’à attendre qu’ils se décident à ouvrir… A moins que tu n’aie une autre idée… »

Il suivit sa compagne, ne pouvant s'empêcher de rires à l'écoute des pensées de celle-ci concernant les cloportes qui servaient de gardes jusqu'à présent. Ethan souhaitait tout comme elle que le niveau de défi serait plus grand au prochain et dernier étage. Arrivant en haut des marches il ne put s'empêcher de rire face à la provocation plus que claire de la sorcière face à l'adversaire. Tandis qu'elle entrait dans une première pièce pour épuré l'endroit, il s'appuya contre le mur dans le couloir et attendit. Il ne voulait surtout pas interrompre cet élan de cruauté. La voyant ensuite avancer dans le couloir, il l'a suivi à pas lent, écoutant les dires de sa belle qui restaient toutefois sans réponses. Malgré les efforts qu'elle mit pour ouvrir la porte du fond, ce fut sans succès. Ils avaient dû se barricader avec les meubles pour empêcher une facile intrusion.

Sourire en coin, il l'a rejoignit et posa une main sur ses reins pour la faire entrer dans la pièce vide de gardes et de cadavres. Refermant et verrouillant derrière eux, usant d'une armoire pour la placer devant la porte, ne comptant pas être déranger pour le moment. «J'ai une autre idée oui...» L'Orisha enlaça sa bien-aimé, la faisant reculer pas à pas jusqu'à ce qu'elle se retrouve les fesses sur la table. «C'est l'heure du dessert...» Ce ne fut pas un mais plusieurs service qui eut lieu, passion ardente presque sauvage, comment ne pas en redemander encore lorsque c'est exquis.

Du bruit se fit entendre dans le couloir, l'intermède avait fait bouger l'ennemi visiblement, pourtant ils n'avaient pas été forcément très silencieux, prenant même un certain plaisir supplémentaire à laisser exprimer leur folie en ce lieu hostile. Peut-être avaient-ils perturbé Garper et ses hommes, ne sachant qui prenait ainsi soin d'elle en cet instant,  leurs offrant sans doute la maigre exaltation de surprendre leur cible et l'éliminer. C'était sans compter qu'ils avaient pris soin de se barricader pour ne pas être interrompu. De plus en plus de coups résonnaient dans la porte, le couple se refit une brève beauté, replaçant armes et vêtements.

La porte ne cédait pas d'un centimètre, Ethan était heureux que cette méthode peu orthodoxe ai réussi à faire sortir la cible de son confinement. Il était temps de jouer de ruse et de surprise, après tout il était tellement plus amusant de jouer au chat et à la souris, éliminant un à un les sbires jusqu'à laisser fin seul la proie, prise au piège dans sa propre demeure. Poupi qui avait profité de l'intermède pour faire une sieste sur lit douillet rejoignit sa maîtresse pour se placer sur son épaule comme d'habitude. Le couple ouvrant la fenêtre pour passer par l'extérieur en direction de la pièce du fond.  Tout juste une dizaine de mètre les séparaient de leur destination, pouvant marcher debout sur la bordure, s'agrippant à tout ce qui pouvait servir de prise. Lentement mais sûrement, le duo parvint jusqu'à la fenêtre visée, s'y tenant chacun d'un côté.

Ethan essayait de l'ouvrir mais sans succès, un verrou empêchait d'accomplir la suite de son plan. Se frappant quelques fois la tête sur le mur pour exprimer sa bêtise, il regarda ensuite à l'intérieur, y voyant quelques objets qui pouvait fort bien être lancé par télékinésie. Il se concentra malgré le mal de tête qu'il venait de s'infliger et envoya valser un serre-livre à travers le carreau. La vitre volant en éclat, les morceaux tombant tout en bas sans blesser l'un ou l'autre. Étirant le bras, il passa la main pour défaire le verrou et ainsi ouvrir la fenêtre, évitant de se faire mal avec les morceaux de verres. Il entra le premier pour s'assure que la voie était libre et il ne lui fallu que quelques pas pour rencontrer un garde qui avait accouru suite au vacarme. Lui claquant son fouet en plein visage, il prit la tête à deux mains en hurlant sa douleur.
- Et m*rde, faut vraiment que tu gueules de la sorte pour une éraflure ?
Faut dire que le mec avait la joue fendue de plusieurs centimètres et que le sang coulait mais bon ... pas de quoi en faire un drame.

Les pensées de son homme la fit sourire malicieusement. Une idée folle qui allait forcément en mettre un vraiment très en colère. Elle se donna à cœur joie, en profitant pour faire même plus de bruit qu’à l’accoutumée. Après tout, ils étaient presque seuls ici et personne d’important ne viendrait leur dire qu’ils faisaient trop de bruit.
Les coups se faisaient violents derrière la porte. Ils essayaient d’entrer, sans succès. Sourire aux lèvres, Emivia se recoiffa lentement puis réajusta sa robe avant de réinstaller ses armes. « Je crois que ton idée a fonctionné à merveille mon amour… Ils sont déchainés… ». L’orisha lui indiquant la fenêtre, elle hocha de la tête. Elle regarda en bas et déglutit légèrement. Elle était loin d’être à l’aise dans le domaine de l’escalade mais son chéri, rien que par sa présence, lui donna du courage pour accéder à la petite corniche. Elle prenait garde de placer ses mains au même endroit que lui, s’assurant ainsi de le suivre sans commettre un mauvais pas qui aurait pu lui couter la vie.

Restant bien collée contre le mur, elle attendit qu’il brise la vitre et ouvre la fenêtre, le laissant ensuite entrer le premier. Elle pénétra ensuite dans la pièce en faisant attention de ne point se blesser avec les débris de verre, en faisant voler quelques uns des plus gênant à l’aide de sa télékinésie. Elle eut un petit rire aux dires de son amour, regardant l’homme blessé poser une main sur sa joue endolorie. D’autres hommes entrèrent suite au vacarme. Laissant la première proie à son petit ami, Emivia ferma les yeux en souriant puis fit voler des éclats de vitres, agressant les trois individus qui se firent taillader. De petites écorchures ici et là sur le corps commençaient à leurs picoter la peau mais la demoiselle ne s’arrêta pas là. Elle continua à les agresser avec les bouts de verre, faisant tournoyer ceux-ci autour d’eux, les empêchant ainsi autant d’avancer que de fuir. Chacun de leurs mouvements leur valait une sanction. L’étrain se resserait inexorablement sur eux jusqu’à les blesser sans cesse. Un kunai traversa le petit tourbillon, venant se loger dans le ventre du premier. Elle rappela sa lame vers elle et la jeta de nouveau, réitérant l’opération jusqu’à ce que mort s’en suive. Les hurlements incessants des hommes avaient alertés les autres, mais ils ne semblaient pas enclin à entrer. Une voix stricte raisonna derrière la porte.

- ça suffit !
C’était Garper. Emivia aurait pu le reconnaitre entre milles. Elle fit un sourire malsain puis fronça les sourcils de détermination. « C’est lui… Ce con est à moi. ». Dégainant son katana, elle s’avança vers les deux hommes encore debout et, sans aucune difficulté, mit fin à leurs souffrances. Le calme revint donc après le son des corps qui s’étaient effondrés sur le sol.

Sans attendre, elle ouvrit la porte. Ils étaient encore nombreux. Dix hommes se tenaient devant sa cible qui avait les bras croisés. Son regard hautain, son petit sourire en coin en disaient long sur ses intentions.
- Jette tes armes. Nous sommes bien plus nombreux, tu n'as aucune chance.
- Ah oui ? Me prendrais tu pour une imbécile ?...
L’homme fronça légèrement les sourcils.
- Tes hommes sont au courant de ce que je suis ?
Des murmures se firent entendre dans les rangs adverses, de quoi mettre un peu de piment.
- Tu n’es rien d’autre qu’une faible femme !
Emivia éclata de rire, d’un rire mauvais et cruel.
- Dire cela d’une sorcière est bien ironique mon cher…
Certains hommes se regardèrent. On pouvait commencer à lire de la peur dans le regard de plusieurs d’entre eux.
- Et je ne suis pas venue seule…
Poupi se glissa entre les jambes de sa maitresse en ronronnant.
- Un chat ? Et tu penses me faire peur avec un chat ?
Ce fut à l’homme de rire un instant. Visiblement, personne ne semblait être au courant de la présence de l’orisha, pas faute pourtant de ne pas avoir caché sa présence mais une bonne chose pour une prise par surprise et un carnage d’autant plus excitant. Il pensait peut être que la jeune femme était une habile comédienne et une cruelle tueuse à gage. Cela risquait toutefois d’être vraiment comique…

Il admira avec plaisir cette valse de verre, véritable étau qui se resserrait peu à peu sur l'ennemi, souffrance lente et douloureuse qu'elle leur infligeait. Tandis qu'elle achevait le travail, sa détermination grandissante alors que la voix de Garper se faisait entendre par delà la porte, il se mit en retrait ne voulant être vu tout de suite. Intuition qui fut juste à en juger par les propos de l'ennemi qui semblait convaincu d'avoir uniquement à faire à une femme et son chat tout mignon. Nul doute que la surprise serait d'affronter plutôt une sorcière cruelle, un tigre affamé et un orisha tout aussi redoutable. «Les pauvres... penser que tu jouais la comédie dans l'autre pièce... c'était pourtant bien réel et ô combien délectable. »

Enfin Ethan pourrait mettre un visage sur l'homme que le couple pourchasse, cible qui les avaient mener d'un bout à l'autre des continents, les forçant à suivre les pistes, à le traquer, à détruire une à une les traces de son passage pour que rien ni personne se mette en travers de leur route. L'Orisha jugeait la situation, vision d'aigle aidant à déterminer chaque menace parmi les dix hommes qui subsistaient entre eux et la point culminant de cette épopée. Ce dernier n'aurait pas une mort rapide, mais plutôt lente et rempli de souffrance. Beaucoup de questions à répondre, toutes devront êtres élucidés. Particulièrement l'explication de sa prise de possession de cet endroit et si des complices en font partie, voilà ce qu'il voulait savoir. Le reste relevait de la volonté de sa chérie avant de le trucider.

Regardant autour de lui, le beau brun ne trouvait rien pouvant servir d'arme ou plutôt de diversion, il devrait donc se contenter de son poignard, son fouet et son agilité. Effet de surprise aidant, Poupi changeant pour son côté plus féroce, le carnage s'annonçait amusant. «C'est quand tu veux mon ange...» Elle hocha de la tête et fit quelques pas vers la droite, lui laissant libre passage vers la porte. Il se mit à courir en hurlant comme un forcené, passant l'ouverture pour sauter à la gorge du premier à porté de main. Tranchant le cou de sa cible allongé au sol, avant de se redresser et bondir sur le suivant qui ne comprenait pas encore ce qui se passait, s'écroulant à son tour dans un soupir. Le chaton se fit Tigre et imita l'Orisha, griffant avec férocité le ventre de ses victimes pour en tirer les entrailles sous les cris de douleurs et d'agonie de leur propriétaire respectifs.

Se redressant pour faire face aux six autres, le trio était maintenant côté à côté. Emivia tenant son katana d'une main, levant l'autre alors qu'elle préparait un sort. Le fouet d'Ethan claqua sans prévenir, atteignant le plus près sur la zone la plus sensible et précieuse de l'homme. Il s'écroula en boule sur le sol, espérant assurément que sa séance de torture s'arrêterait là. L'Orisha s'adressait à celui qui se tenait un peu moins fièrement derrière ses sbires.
- Alors c'est toi Garper... cet homme qui engage une ligue d'assassins pour éliminer une femme. Incapable de faire le travail soi-même, d'autant plus que la dite ligue a péri dans sa quasi totalité. Du moins tout ceux présent à leur repaire et celui qui c'est rendu à cette femme magnifique à mes côtés.
Il l'entendit déglutir, ses hommes ne savaient plus que faire, attaquer ou fuir. Après un  moment de lourd silence que le couple savourait, il poursuivit.
- Avant que le carnage ne se poursuive, que tes derniers gardes ne trouvent la mort, dit moi comment et par qui tu as pris possession de ce manoir ?
Ethan lança son poignard en plein coeur d'un autre soldat de Garper, précision parfaite grâce à la télékinésie. Sourire en coin,  posant la main sur les reins de sa compagne.
- Désolé je l'ai échappé...

Emivia se déplaça un peu afin de laisser son homme passer comme une furie, créant un carnage exquis sous les yeux pétillants de la demoiselle. Poupi s’en donna aussi à cœur joie. La sorcière en profita pour torturer l’un des hommes, petit sourire en coin. Elle laissa l’orisha questionner, si on pouvait appeler ça comme cela, Garper, regardant l’homme avec amusement.

Le blondinet se redressa puis fronça les sourcils, serrant les dents tandis qu’il posait une main sur le manche de son arme. Il dégaina lentement un fleuret dont la lame, fine et brillante, était léchée d’une aura violette incandescente. Il glissa le bout de sa langue sur sa lèvre supérieure puis fouetta l’air devant lui avant de poser sa main libre sur sa hanche. Sa voix hautaine, à l’image de sa posture et de la totalité de son attitude montrait bien le caractère de l’homme.
- C’est bien moi. Je vois que la belle a trouvé un autre idiot à manipuler… Soit.
Steven éclata de rire, toisant l’orisha une nouvelle fois.
- Si tu souhaites ce genre de réponses, mon ami… C’est que tu es bien mal renseigné. Laisse cette beauté et rejoint mes rangs, je t’offrirai tout ce que tu peux désirer.
Le rire de l’homme s’intensifia encore et s’arma de la plus forte des cruautés.
- Ces hommes ne sont que des larbins dont je me fou royalement. Tuez les tous, il en poussera toujours autant.
Les individus autour de lui se regardèrent avec incompréhension. La panique gagnait les rangs adverses.

- Steven, ferme là !
Emivia passa en mode colérique, aura noire, cheveux et yeux corbeau.
- Tu vas regretter amèrement ce que tu as fait !
L’homme changea quelque peu d’attitude. Un petit sourire s’afficha sur ses lèvres.Son air hautain fut remplacé par un air plus doux et un tantinet dragueur.
- Ma beauté. Tu sais parfaitement que je t’aime. Tout ceci n’était que dans le but de te revoir afin que nous nous…
- Assez !! Je ne veux pas entendre tes excuses bidon !
La sorcière envoya valser un homme dans le mur par le biais de sa télékinésie, cumulée à son énorme colère.
- Mais… Mon petit cœur en sucre…
- T’en prendre à Thérésa… Je vais te faire regretter tes actes, sal*pard !
- Thérésa ? Voyons, je n’ai jamais voulu… Ce n'était qu'un dommage collatéral...
La brunette envoya un kunai en direction de la tête de son interlocuteur. Manque de bol, sa colère l’empêcha de contrôler l’objet qui taillada la joue du blond avant de se planter dans le mur derrière lui avec force.

Deux hommes de Garper firent volte face et prirent l’option fuite, courant comme des dératés dans le couloir jusqu’à atteindre la porte et filer hors de vision de la bataille en cours.
- Revenez ici, bande de traitres !
« Mon amour. Je te laisse t’occuper des derniers gardes et de rattraper les fuyards. Cet idiot est à moi. Je le ferais parler pour toi… »
L’ex petit ami de la demoiselle se mit en garde alors qu’Emivia le chargeait déjà. Faisant violemment teinter leurs lames, le duel s’engagea avec férocité du côté de la jeune femme et plus d’aisance pour l’homme.
- Tu ne gagneras pas au corps à corps, beauté.
- Je t’arracherai les tripes !
- Sois réaliste, Emivia.  Je suis bien plus agile que toi.
L’homme s’amusait comme un petit fou… Pour l’instant… Ethan avait encore un garde à l’éliminer devant lui et deux autres dans les couloirs qui fuyaient pour leurs vies.

Steven se défendait à merveille, bougeant habilement, parant chaque coup donné par la belle enragée qui commençait à s’essouffler.
- Allez, arrête. Tu vas perdre…
Emivia plongea alors son regard brillant dans le sien. Erreur tactique du jeune homme ou oublie de sa part, il se retrouva englouti dans son pire cauchemar.
- Arrête !
Il recula et s’appuya au mur, laissant tomber son fleuret tandis qu’il prenait sa tête entre ses mains. Un cri s’échappa d’entre ses lèvres. La sorcière souriait de malice et intensifia les sensations jusqu’à ce qu’il se mette à pleurer d’horreur. La voix cruelle de la demoiselle s’ajouta à la vision maléfique.
- Maintenant, tu es à moi.

Les paroles de Garper le faisait de plus en plus bouillir de rage, ce malotru à l'air hautain osait se permettre de parler à Emivia comme si elle était sienne. Petits noms doux totalement inapproprié, disant qu'il l'aime alors qu'il avait mit un contrat sur sa tête pour la faire assassiner. L'Orisha laissait sa chérie parler, il n'aurait de toute façon pas pu tenir un discours cohérent dans l'état où il se trouve.  Lorsque la brunette lui transmit comment elle voyait la suite de la situation, il s'avança pour aller reprendre son poignard sans jamais quitter des yeux le blondinet. «Fait le souffrir... très longtemps...» Ethan regardait ses adversaires avec un sourire en coin, faisant onduler son fouet tout en s'approchant pas à pas d'un des gardes qui le fixait sans bouger. L'orisha fit claquer le cuir sur le torse de sa cible qui se prit le buste à deux mains, les coups de fouets se succédèrent un peu partout sur lui. Hurlant chaque fois sa douleur, déplaçant ses mains sur l'impact suivant dans l'espoir d'atténuer la douleur, continuant jusqu'à ce qu'il s'écroule.

Pendant ce temps, le duel entre la sorcière et le cloporte sur deux pattes se poursuivait et Ethan n'en manquait pas la moindre parcelle. Ce dernier sachant qu'il ne restait plus qu'elle et son adversaire, il vint lui voler un baiser passionné, provocation parfaite envers Garper. L'orisha se mit ensuite à courir vers les escaliers pour pourchasser les fuyards, dévalant par trois les marches jusqu'au rez-de-chaussée et s'arrêter dans le hall d'entrée. Écoutant d'où pouvait venir les pas, direction qu'il devait prendre pour leur faire la peau.  Soudain il se fit bousculer, retenant de justesse son équilibre grâce à son agilité.
- Viens m'affronter si tu es un homme !
L'effet fut immédiat, l'adversaire s'arrêtant et se retournant.
- Alors... tu reste planté là ? Je t'appel un jardinier pour t'agrémenter ?
- Crève sale chien !
- Nah... une belle demoiselle m'attend à l'étage.

Dégainant son épée, chargeant tel un taureau dans la direction d'Ethan, le garde pensait pouvoir occire son adversaire mais celui-ci évita la brute au dernier instant. Plusieurs tentatives du même genre ce succédèrent sans plus de résultats concluants. Le plus récent essai résultant d'un écrasement au sol, le pauvre se prenant les pieds dans celui de l'orisha qui eut l'envie soudaine de s'étirer la jambe.
- Tu sais que t'as l'air vraiment con...
Le garde se releva dans un élan de rage pour faire face à son ennemi.
- Tu sais même pas te battre, esclave !
Il n'en fallait pas moins pour faire déborder le vase. L'orisha fonça sur lui pour le faire reculer jusqu'au mur en posant la main sur son torse. Le regard dans le sien en permanence, son poignard vint se planter dans sa gorge, tranchant sa chair jusqu'à se planter dans la cloison derrière lui. Sectionnant juste assez la carotide pour qu'il se vide son sang dans une lente agonie.
- Je sais me battre, je sais tuer et surtout, surtout, prouver que je ne suis pas un faible esclave.

Ethan avait déjà perdu trop de temps, l'autre mercenaire pouvait être très loin. Se dirigeant à l'extérieur, il l'aperçu en train de courir vers la grange, sûrement dans le but d'y prendre un cheval pour fuir les lieux. L'orisha en profita pour regarder vers les champs où les maris des femmes dans la cuisine travailler sous la surveillance d'une poignée de gardes. «Eux aussi vont y passer après le fuyard...»  Il fonça vers le bâtiment qu'il contourna, grimpa à l'étage par l'extérieur grâce à une échelle posé au mur. Y avançant sans bruit pour le voir seller une monture, s'approchant pas à pas pour être au-dessus de lui.
- HEY !
L'homme leva la tête, cherchant qui était là mais il ne vit qu'un ballot de foin l'assommer en plein visage. Ethan descendit sans attendre, libérant le cheval pour lui attacher une grande élingue de cuir à la selle. L'autre extrémité fut nouée aux jambes du garde puis il laissa la bête laisser libre cours à ses envies de vert pâturage... Trainant l'homme tel un pantin qui percutait tout sur son passage, souche, roche, arbre, nul doute que la fin du trajet équivaudrait à la fin de l'individu.

Sortant de la grange, il se rendit discrètement au champs pour éliminer la surveillance des esclaves, une main sur la bouche, un tranchant dans la gorge, un corps qui s'écroule. Trois fois il fit la même chose dans chacun des champs, annonçant leur liberté aux hommes qui ne comprenait qu'à demi la situation.
- Allez cherchez vos enfants ! Vos femmes vous attendent en cuisine, libre comme vous.
Sans rien dire de plus, Ethan avait terminé son travail, rejoignant le manoir pour retourner voir où en était la situation entre sa petite chérie et l'imbécile de Garper.

La jeune femme maintenait toujours l’emprise qu’elle avait sur son ex petit ami.
- Dis-moi tout ce que je veux savoir. Maintenant.
- D’accord, d’accord ma belle.
Garper poussa un cri de douleur. La demoiselle venait de le poignarder d’un kunai dans l’épaule.
- Et je ne suis pas TA belle.
Elle remua la lame dans la chair meurtrie, le faisant crier un peu plus encore.
- Arrêtes !
- Pour ces esclaves ?!
- Ce n’est pas moi !
- Comment ça, pas toi ?!
- Ils… Le manoir… Il appartient à un ami…
- Son nom.
Le blondinet serra les dents et ferma les yeux alors que la jeune femme perdit patience et répéta la question plus fort encore.
- Son nom !
- Thyssen. Flavius Thyssen ! Mais arrêtes !
- Qui est ce ?!
- Un mec qui se la pète…
- Vous vous êtes bien trouvé. Mais encore ?
- Non, je suis beau, lui est moche…
- …
La brunette leva à nouveau la main.
- Attends ! L’héritier de ce lieu !
- Quoi l’héritier ?!
- C’est l’héritier ! Il a hérité de ce manoir !
Emivia fut estomaquée par la nouvelle, ne pouvant s’empêcher de questionner son chéri sur ce point. « L’héritier ? Chéri ? Tu m’as dit avoir éliminé tout le monde à l’époque, non ?... Apparemment, ce n’est pas le cas. Un mec du nom de Flavius Thyssen a hérité de ce manoir… ». Elle n’y avait certes pas été de main morte avec la nouvelle, une question d’habitude chez elle.

Emivia infligea un coup de poing dans la figure du jeune homme.
- Aie ! Arrête ! Pas le visage !
- Où peut-on trouver cet idiot ?
- Il te tuera. Ne fais pas ça...
- Répond ou…
- Les ruines ! Dans les ruines ! Il a plein d'amis dans les ruine...
Transmettant les informations par la pensée à Ethan, la jeune femme ne lésinait sur les détails afin qu’ils soient deux à s’en souvenir. Ils venaient d’avoir leur prochaine destination et une cible de choix pour l’orisha. D’ailleurs, la sorcière pouvait sentir sa colère, plus que légitime, à cet instant même. Certains allaient vraiment passer un mauvais quart d’heure. Scrutant sa victime d’un regard mauvais, elle se demanda alors si elle l’achevait tout de suite ou si elle prolongeait sa souffrance. Elle était indécise et décida donc de l’obliger à la suivre.
- Avance.
- Ou va-t-on ?
- Tais toi et avance. Tu le sauras bien assez tôt.
Le poussant afin qu’il marche, elle cherchait comment elle pourrait le faire souffrir encore plus que nécessaire.

Un sourire malsain marqua son visage et ses yeux s’assombrirent. « J’amène Garper avec nous. Je le déposerai à La Prison… Je suis certaine qu’ils apprécieront, là bas, d’avoir dans leur geôle un homme qui s’en est pris à l’une des leurs… Par le biais d’une guilde d’assassin… ». Au pire, elle rajouterait quelques détails croustillants concernant les esclaves dans lequel ils avaient pu voir femmes et enfants autant humains qu’elfes ou orishas, entre autres. « Mais nous ferrons un petit détour, je suis pratiquement certaine que Thérésa sera ravie d’avoir, en face d’elle, le responsable de son agression… ». Descendant les marches, Emivia pouvait constater, à mesure qu'elle rejoignait l'extérieur en vue de se tenir au côté de son chéri, l'ampleur du désastre qu'il avait commis. Souriante du carnage, elle marchait à allure assez lente, malmenant son prisonnier avec un certain plaisir. Elle bifurqua par la cuisine, récupérant les chaines afin de les passer à Steven qui pesta son mécontentement, se prenant une nouvelle raclée pour la route. ce qu'il pouvait être plaisant pour elle de s'être enfin débarrassée d'un poids considérable, un ennemi de moins, une liberté au gout exquis. Ils croisèrent encore quelques cadavres ici et là. La belle se laissa guider par les pensées de son orisha d'amour ainsi que par les quelques esclaves qui fuyaient le lieu à toutes jambes.

Plus il s'approchait du manoir et plus il ralentissait, sachant d'une part que la belle brunette avait capturé l'imbécile et d'autre part, cherchant qui pouvait bien être cet héritier. Descendance qui n'avait pourtant jamais mit les pieds sur le domaine dans ses vingt années de captivité. Fermant les yeux, essayant de se rappeler, mais rien ne lui venait en tête, cet personne qui avait acquis le domaine était tout à fait inconnu de ce qui vivait en cet endroit du temps du maître. Il faut dire que le nom concordait, Thyssen, Henrius... Serait-il un parent plutôt qu'une progéniture ? Nul doute, l'Orisha aurait à faire des recherches pour comprendre ce qui se passe. Il ne pouvait clairement pas laisser l'endroit reprendre de l'activité et forcer de nouveau des esclaves à servir cette maison.  Maison dont il portait la marque, marque indélébile de son passé... parfois il avait envi de se frotter la joue jusqu'au sang et plus encore pour détruire cette marque...

Guidant sa chérie par la pensée pour qu'elle le rejoigne un peu plus loin sur les terres du domaine. Il avait fait halte à travers champs, assis sur une grosse roche à regarder le manoir, songeant à son passé qu'il cherchait pourtant à oublier. Mais des événements le forçait à vivre et revivre, y puissant sa force dans la haine de cette période, pour en ressortir plus fort encore. Lorsque sa chérie arriva devant lui avec Garper en laisse grâce aux chaînes, il se leva pour venir embrasser celle-ci. Se tenant devant le blondinet, il eut un petit rictus avant de lui mettre une droite puissante en pleine mâchoire. Le prisonnier se laissant choir à genoux, vérifiant comme il pouvait si son dentier était encore en place. Ethan se pencha pour lui murmure à l'oreille.
- Tu es chanceux que je sois sommes toute de bonne humeur et qu'elle souhaite te garder vivant pour t'envoyer à la Prison... sans quoi j'aurais été moins délicat pour te faire ravaler tes paroles.
L'Orisha se redressant pour être face à face avec celle qu'il aime, lui offrant un long baiser, une main sur ses reins pour la serrer dans ses bras et rester ainsi près d'elle un moment. Il était épuisé, non pas physiquement mais mentalement, trop de souvenirs, de douleurs, de colère. Il avait puisé au plus profond de lui-même pour accomplir ce qui devait être fait, mais maintenant que c'était terminé, l'adrénaline redescendait.  Cette nécessité de réussir, de ne pas abandonner, qui le retenait au sommet pour ne pas faillir et mettre en danger celle qu'il aime.

«Je vais aller chercher les chevaux, vivement un lit douillet dans une auberge et toi à mes côtés pour la nuit. Avec un peu de chance, nous y serons avant la nuit.» Alors qu'il se dirigeait vers le portail menant à la route, un homme tenait par la bride les deux montures pour les guider vers l'Orisha. Ce dernier s'arrêta, surpris de voir un des esclaves qu'il avait libéré au champs voilà une dizaine de minutes. L'homme se rendit jusqu'à Ethan et lui tendit les brides.
- J'vous avions vu arrivé, j'me disions vous voudrions vôt' ch'val pour rentrer.
- Euh oui ... merci.
- Me r'mercions pas, j'vous devions la vie d'nous awoir libéré de c'te cinglé d'blondinet !
- Prenez soins de vous maintenant, filez.
Le regardant s'éloigner, rejoignant sa femme et ses deux enfants, prenant un nouveau départ, une nouvelle vie, libre. Ethan retourna à sa chérie, faisant monter Garper sur le plus petit cheval, attachant la chaine à la selle bien solidement.
- Tu essais de t'évader, je te coupe ce qui pendouille entre tes cuisses.
Il espérait l'argument convaincant, prenant place sur le deuxième cheval, il tendit la main à Emivia pour l'aider à monter derrière lui.