Contexte et brève explication:
Cet instant commence pendant le règne de l’Empereur Noir Kin’Shakor et se prolongera jusqu’à sa disparition et la montée sur le trône de son successeur, Lord. Emivia, lors de sa recherche du précieux trésor avec Ethan sur la plage de sable fin, reçoit la visite d’un sorcier sous l’apparence d’un vieillard. L’homme se présente à elle sous le nom d’Erigan et lui indique être le protecteur de sa famille depuis quelques générations. Il lui avoue avoir des informations sur ses parents et lui précise à quel endroit la demoiselle doit se rendre pour obtenir réponse à ses questions. Alors que celle-ci se rend aux ruines avec son petit ami, elle prend alors la décision de dévier leur chemin pour le Sud de Megido afin d’y rencontrer cet individu.
Voici ce qui se passe ensuite…



La sorcière avait des idées noires plein la tête. Son ex petit ami la faisait tourner en bourrique. Il était extrêmement dur à dénicher et cela ne lui plaisait mais alors pas du tout. Elle songea un instant à toutes les pires horreur qu’elle allait lui faire subir lorsqu’elle lui mettrait la main dessus. Subitement, elle arrêta sa monture. Ses yeux se posèrent sur Ethan et elle fit un léger sourire, le premier depuis quelques heures. Le jeune homme stoppa aussi la sienne et lui fit faire demi-tour afin de se rapprocher de sa tendre moitié. Il n’eut pourtant pas le temps de dire mot qu’elle lui donna les explications qu’il attendait surement.
- Nous devons nous rendre à Megido. Il serait temps que j’aille voir le vieillard de la dernière fois… Erigan… D’après les indications que j’ai, cela ne nous fera faire qu’un léger détour.
Elle admira l’horizon quelques secondes avant d’ajouter.
- Je suis curieuse de connaitre ses soi-disant informations importantes… Et puis, s’il ment… Je me débarrassai aussi de lui…
La demoiselle n’était pas prête à faire confiance à n’importe qui et l’homme allait être obligé de jouer franc jeu avec elle. Elle ne comptait pas se laisser berner et était énervée de ne pas trouver son ex pour le ratatiner.

Ils prirent alors la route pour cette merveilleuse ville qui serait, bien plus tard, leur lieu de vie. Berceau de la race des Orishas et donc de sa tendre moitié, le couple n’y entra pourtant pas et se dirigea au sud, suivant ce que la jeune femme avait mémorisé. Après plusieurs heures de marche à dos de chevaux, ils firent une courte pause repas au bord du chemin, discutant de tout et de rien. Ethan essayait de calmer une nouvelle fois la sorcière qui, en plus de se poser un millier de questions, ne comprenait pas pourquoi ce vieil homme avait mis si longtemps pour la retrouver. Elle ne s’était pas vraiment cachée, quoi que…
- Quoi que tu dises, il va falloir qu’il s’explique ! Et rapidement !
Son esprit et son cœur commençait à être rongés par le mal. Sa patience avait alors de toutes petites limites.
Ils reprirent ensuite la route et la petite maison fut rapidement en vue. Emivia ne put se retenir de faire accélérer sa monture sur le petit chemin qui menait jusqu’à elle, l’amenant carrément au galop avant de la faire brusquement s’arrêter devant les marches qui mener à l’entrée. Elle sauta alors à terre, obligeant Poupi à faire de même de son épaule, puis attacha le cheval à la garde d’une petite terrasse légèrement en hauteur, vérifiant d’abord la solidité. Elle s’approcha des marches menant à l’entrée lorsqu’un jeune homme armé d’un bâton en sortit. Le félin leva la tête et s’assit sur le côté des marches.


Le regard rouge et sombre de ce dernier la fit se stopper net. Il la scruta de la tête aux pieds puis fit de même avec Ethan avant de passer son regard sur le chaton puis se reporter à nouveau sur elle.
- Mademoiselle Adana. Que fait cet homme avec vous?
Sa voix était assez stricte mais bizarrement emprunt d’une certaine douceur. On aurait pu aisément voir que l’homme faisait un gros effort pour ne pas se mettre en colère.
- Je suis attendue par Monsieur… Hum… Monsieur Erigan.
- Vous deviez venir seule.
La demoiselle fronça les sourcils et ses yeux virèrent aux noirs. Étrangement, le chaton ne bronchait mot et restait d’un calme impassible.
- Ôtez-vous de mon chemin et indiquez-moi où est le vieillard, clampin !
Le jeune homme se redressa, visiblement surpris, puis ne put retenir un rire au grand détriment de la jeune femme dont la colère grimpa encore un peu plus. Elle ouvrit la bouche mais fut coupée avant de dire un mot.
- Il est vrai que j’avais joué de ruse à notre première rencontre…
La bouche de la brunette s’ouvrit plus grand mais cette fois d’étonnement. « Comment ce jeune homme et le vieux peuvent être la même et unique personne ?... ». L’homme aux cheveux de feu fit un sourire en coin alors que les joues de la sorcière virèrent aux rouges, reprenant son apparence normale. Elle avait encore beaucoup de choses à apprendre.
- Je… Heu…
- Ne vous excusez pas. Ce n’est rien. Qui est donc ce jeune homme ?
- Mon petit ami, Ethan. Ethan, je te présente… Le vieillard… Qui ne fait plus très vieux à présent…
- Approche, jeune homme.
Le sorcier lui fit un signe de la main, accompagnant ses dires. Une fois que ce dernier fut suffisamment proche, il tendit la main et attendit que l’orisha fasse de même. Subitement, il l’attira à lui, donnant l’impression de lui faire un petit câlin tandis qu’il lui murmura à l’oreille sur un ton sévère. Là encore, Poupi n’eut aucune réaction.
- S’il te venait à l’esprit de lui faire du mal d’une quelconque façon, je te tuerai.
Ne le laissant nullement répondre, il se détacha et ajouta d’un air entendu pour le petit groupe.
- Bienvenue chez moi, à vous deux. Entrez, nous allons faire plus ample connaissance. J’ai énormément de choses à vous apprendre et j’aimerai connaitre ce qui vous ai arrivé, à tous les deux.
Il regarda Ethan avec insistance puis Emivia avec plus de légèreté. Il sentait un lien entre les deux, le lien surement orisha. Ses yeux se portèrent ensuite sur l’animal de la demoiselle et il fit un léger sourire.
- Je constate que tu prends bien soin de lui… Allez viens le minou, j’ai quelques friandises pour toi également.
Poupi ronronna et miaula en même temps avant d’avancer et de se poster devant la porte, attendant qu’il ne l’ouvre.

La balade était sans mot, le visage noir de sa chérie lui indiquait bien d'attendre, de ne pas perturber les pensées de sa moitié. Il ne faisait que visualiser de belles images, espérant que l'attention d'Emivia se porte sur ses pensées et ainsi lui offrir un peu de détente. Bien que le côté sombre de celle-ci ne le dérangeait aucune, voir même aimé lorsqu'elle démontrait sa puissance, il n'empêchait pas qu'il appréciait grandement la vue de son sourire radieux. Ce qu'il obtenu contre toute attente alors qu'elle fit halte et qu'il rebroussait chemin pour s'arrêter à sa hauteur. Recevant les explications de leurs voyages actuel, car il faut dire qu'elle avait annoncé le départ mais rien de la destination ou raison de ce périple.

Souriant à son tour, il fit de nouveau demi-tour pour faire face du même côté que la sorcière et se replaça à sa hauteur, lui faisant un clin d'oeil. «Je t'aime...» Il reprirent la route durant quelques heures avant de faire halte. Pause certes brèves mais qui avait eu pour avantage de détendre un peu l'atmosphère, l'échange n'ayant pas été que verbal.  Malheureusement le calme de la brunette fut de courte durée, la mèche n'avait plus autant de résistance avant de la faire sortir de ses gonds. Arrivant alors à l'endroit qu'elle avait reçu comme descriptif, Ethan mis pied à terre à son tour pour l'attacher à la terrasse et se tenir au côté de celle qu'il chéri plus que tout.

Comment ne pas rester étonné à la présence d'un jeune homme plutôt que le sénile dont il était question depuis le début. L'orisha n'appréciant pas du tout le ton de celui-ci qui semble s'opposer à sa présence. Emivia se fit prompte et noire, les réponses tout aussi déplaisante pour elle qui n'avait pas envie de jouer et ses pensées montrait bien le tumulte dans son esprit par cette situation. Moment qui tourna peu à peu alors qu'elle comprenait son erreur et la ruse qu'Erigan avait employé à la plage.  Sa compagne le présenta alors à la demande du jeune homme et l'orisha s'approcha tel qu'il lui fut demandé.

- S’il te venait à l’esprit de lui faire du mal d’une quelconque façon, je te tuerai.

Ethan détesta toutefois le manque de liberté de réponse qui lui fut imposé. «Pff... comme si j'allais faire du mal à celle qui fait battre mon coeur... » Prenant un grand respire alors que tout deux étaient invités à entrer dans la demeure de leur hôte. Restant surpris de la familiarité avec laquelle Poupi réagissait depuis le début, n'ayant montré nul signe menaçant même quand sa maîtresse n'était pas calme.

La porte s'ouvrit, laissant ainsi passer le chaton déterminé à être premier de file, suivi de la belle brunette et l'orisha. Une fois l'entrée refermé, ils purent constater le confort simpliste des lieux, devant eux la cuisinette qui ne laissait guère de place à bouger entre comptoir, table et chaises. Heureusement le salon offrait un meilleur attrait et permis à tout le monde de s'y installer, Ethan ne manquant nullement l'opportunité de prendre place à côté de la sorcière et poser la main sur sa cuisse. Voyant bien que l'insistance était sur lui quant à la dernière demande d'Erigan, l'orisha engagea le dialogue. «Corrige moi si je me trompe...»

- Notre rencontre est dû à de délicieuses gourmandises dans un marché et mon empressement à les savourer...
Ne pouvant s'empêcher de jeter un regard et un petit sourire à Emivia avant de continuer.
- Bref, la rencontre se prolongea dans un autre lieu, elle a été attaqué par un assassin que j'ai éliminer. Après une excellente nuit, nous avions décidé de partir pour le continent dévasté mais un détour se fit par la plage. Lieu où je lui ai offert mon coeur et mon âme peu de temps avec la rencontre qu'elle a eu avec vous.
Ethan fit mine de réfléchir avant de poursuivre, jouant des doigts sur la cuisse de la sorcière.
- Quelques péripéties, combats, divertissements, tout dire serait long et ennuyeux pour vous, autant se concentrer sur le principal. Nos chemins se séparent et se rejoignent sans cesses par nos obligations respectives. Pour malgré tout poursuivre constamment dans la même direction et suivant les objectifs que nous nous sommes fixés.

Pour le moment il ne savait pas vraiment que dire de plus et surtout dans quelle proportion devait-il donner des détails à cet homme qui lui est tout à fait inconnu. Il avait beau dire être le lien avec la véritable famille de celle qu'il aime, cet individu qui jouait de mensonge pour approcher les gens aurait à faire ses preuves et justifier ses actes à son tour. Celui-ci avait provoqué un espoir en Emivia, Ethan le ressentait très bien. Après tout il était porteur de secrets importants pour elle. De ses yeux vairons il arpenta la pièce tandis qu'il n'était plus celui qui parle. Ne sachant s'il devait attendre réponse de l'autre homme ou bien une élaboration de l'histoire par sa chérie. «Étrange à quel point le chaton l'aime bien... il lui fait des câlins et ronronne très fort... »

Erigan leur indiqua de s’installer dans le salon, prenant note de l’emplacement proche des deux tourtereaux et de cette main sur la cuisse de la demoiselle, signe d’une sorte d’appartenance. Il sortit une bouteille de vin en passant dans la cuisine ainsi que trois verres qu’il disposa sur la table et servit dans la foulée. Son regard se posa une seconde sur l’orisha avant qu’il ne prenne place dans un joli fauteuil de soie bleue puis écouta les dires sans bruit. Un léger sourire en coin s’afficha sur son visage tandis qu’il fermait les paupières. Lorsqu’il les rouvrit, Ethan venait de finir son récit sans que la demoiselle n’ait à intervenir. Elle était d’avis de ne pas trop en dévoiler, attendant de savoir réellement à qui ils avaient à faire. Après un long silence, le sorcier lâcha sèchement.
- Est-ce par vengeance que tu as enchainé à toi cette sorcière, orisha ?!
Emivia fit de gros yeux et sa colère grimpa du tac au tac. Sa voix se fit tranchante et la jeune femme se leva d’un bond.
- Comment osez-vous dire une chose pareille ?!
Un halo de magie noire fit son apparition et se mit à envahir jusqu’à l’air ambiant. L’homme n’eut en réaction qu’un sourire malsain, les yeux maintenant rivé dans le regard énervé de la demoiselle.
- Tu as hérité de la beauté des traits de ta mère et du… sale caractère sanguin de ton père… J’aime mieux cela toutefois.
La demoiselle haussa un sourcil d’étonnement. « Il se fou de ma gueule lui ou quoi ?! ».
- Je voulais simplement vérifier qu’il ne te tenait pas en laisse…
« Hu ?!... Vous lisez mes pensées ou je rêve ?... »
- Je n’ai pas que ce talent là demoiselle… Maintenant assieds toi.
- Vous êtes odieux…
- On me le dit souvent.
Poupi n’avait étrangement pas bougé et s’était même installé sur les genoux de leur hôte, ronronnant de plus belle. « Vraiment étrange en effet qu’il ne bronche pas lui… ».
- Pas étrange non… Il y a une explication à cela. Allez Emivia, assieds-toi.
- Arrêtez ça !
- Arrêtez quoi ?
- De lire mes pensées !
La brunette reposa doucement ses fesses sur le canapé, gardant toutefois ses pupilles braquées sur lui et reprit contenance tandis qu’il affichait un beau sourire. La mettre en colère semblait le satisfaire. Il entreprit l’explication d’une voix sérieuse et étrangement enjouée.

- C’est moi qui ait choisi Poupi pour toi lors de sa naissance… Tu n’étais encore qu’un nourrisson sans défense et lui, un animal de premier choix. Tu ne dois pas être sans savoir qu’il aurait du mourir depuis bien longtemps, n’est ce pas ?
- Certes…
- Tu as en toi quelque chose d’unique. Quelque chose que ton père t’a transmis… En plus du reste…
- Quel reste ?
Il caressa le félin doucement puis lui gratouilla la tête avant d’ajouter calmement.
- Tu as beaucoup d’informations à assimiler, je ne pourrai tout te dire aujourd’hui…
- Le strict nécessaire suffira.
- Tout est nécessaire.
- Hum… Alors abrégez, je suis pressée.
Il éclata de rire sous le regard tueur de la sorcière puis attendit de se calmer avant de reprendre.
- Donc. Tu es née d’une union entre un sorcier et une magicienne, Emivia…
La demoiselle n’apprit que quelques passages vagues sur sa naissance, sa famille mais l’homme resta bien mystérieux et évasif, de quoi la contrarier. Elle détestait que l’on tourne autour du pot, que l’on manque de détail, que l’on s’amuse à attiser sa curiosité pour ne pas l’assouvir ensuite.
- Que sont devenus mes parents ? Sont-ils morts ?
- Ne soit pas si pressée.
- Pressée ? Voilà plus de vingt ans que j’attends et vous me trouvez pressée ?!
Le ton grimpa à nouveau.
- Il y a des choses que tu n’es pas prête à entendre.
- Vous me faites perdre mon temps ! On s’en va !
L’homme fit un nouveau sourire en coin puis ferma les yeux.
- Récupère un objet pour moi et je complèterai ton histoire.
- Vous vous foutez de moi ?!
- Pas le moins du monde. Va vers l’est, à une heure de marche. Tu trouveras une maisonnée. A l’intérieur se trouve une fiole rosâtre. Rapporte-moi cette fiole et tu sauras…
Emivia maugréa et marmonna dans sa barbe. Erigan était, selon elle, un individu détestable qu’elle aurait bien tué s’il ne possédait pas de si précieuses informations sur son passé.
- Si vous me mentez…
- Ne me menace pas ! Ramène ce que je convoite. Ceci est un marché bien plus qu’honorable.
La sorcière fronça les sourcils et se leva, le regard plein de haine. « Je vous déteste. » Il fit un beau sourire, rouvrit ses paupières et la fixa sans rien dire. Ses yeux semblaient pourtant parler pour lui. Il était satisfait.

Ethan n'eut pas le temps de réagir au commentaire d'Erigan que la sorcière répondit avec colère tout en se levant. Toutefois il ne comptait pas oublier cet affront, aussi nécessaire soit-il pour lui d'obtenir cette information de manière aussi déplacé. Emi fut forcé de se rasseoir devant la neutralité totale de leur hôte qui en plus s'amusait à lire les pensées de sa chérie. En était-il de même avec lui ? Pour l'instant l'orisha évita de communiquer avec sa compagne.

Plus il écoutait et plus il en apprenait... certes la discussion n'allait pas aussi bien que la sorcière aurait voulu alors que cet homme semblait en connaître très long sur elle. Vint alors les origines de Poupi, des informations sur la naissance d'Emivia, questions de pouvoir et puissance. Mais Erigan semblait littéralement jouer avec elle, donnant des brides pour ne pas poursuivre, avivant l'envie de savoir et la colère de la brunette qui depuis tant d'année vivait dans l'inconnu de son véritable passé. Évidemment, il aurait été trop simple de juste fournir les renseignements, Erigan réclamant un stupide flacon avant de poursuivre l'histoire au complet.

La sorcière se leva, exprimant sa pensée, sachant bien qu'il en aurait connaissance quand même. Ethan souhaitait mieux comme rencontre, cet individu semblait plutôt fourbe et désagréable à ses yeux. Profitant de ses connaissances sur la vie de la brunette pour acquérir un objet, d'autant plus qu'il est tout près de sa demeure depuis on ne sait quand... il aurait très bien pu bouger son postérieur et aller le chercher tout seul sans problème puisqu'il se dit si fort.

Ethan se leva presque au même instant qu'Emivia, s'approchant d'elle pour la calmer d'une  main dans son dos. «Il est chanceux d'en savoir long sur toi sans quoi je l'aurais déjà tué... Vient allons chercher cette fiole de m*rde et revenons savoir ce que tu veux.» Poupi ne daignait même pas bouger de sur les genoux du sorcier alors que sa maîtresse l'appelait vers elle pour aller à la maisonnée. L'orisha sortit de la maison, regard noir vers Erigan qu'il n'appréciait pas du tout par son arrogance et ses allures supérieurs parce qu'il connaissait ce qu'elle recherchait.

Une fois dehors, il prit de grande respiration, n'ayant rien répondu pour ne rien compromettre car il savait l'importance de savoir pour son amour. Mais ne promettait rien une fois les détails dévoilé... ainsi se faire insulter, de pratiquement le traiter de bourreau d'avoir uni sa destinée à celui d'Emivia par le pouvoir des orishas. Si il est si brillant que ça le plouc, il aurait bien vu l'amour intense qui brûle en eux...  «Promis je le cogne dès que je peux... il va en avoir de la vengeance dans la face pour vrai.»  Il grognait, véritable rage au coeur, il avait besoin de se défouler. Presque déçu de ne pas être un sorcier lui aussi pour avoir cet aura noire dans ce genre de situation, libérant ainsi ce qui pouvait devenir une force destructrice au lieu de refouler. Derrière lui Emivia sortit à son tour, il se retourna pour la regarder, plongeant les yeux dans les yeux. «Je t'aime.»

- On prend le cheval pour gagner du temps ? Déjà que j'ai l'impression qu'il se joue de nous. C'est trop simple de ramasser une fiole et de repartir, ça sonne le piège à plein nez... M'enfin je verrais bien une fois sur place, être orisha a au moins ça de bon.

Il prit place sur sa monture et tendit la main à Emivia afin qu'elle le rejoigne sur la même bête. Celle-ci était suffisamment costaude pour leurs poids commun qui était loin d'être énorme. Ethan ressentait surtout le besoin de sentir sa chérie près de lui et ainsi au creux de ses bras durant le temps nécessaire pour se rendre à la maisonnée aiderait grandement à se calmer. L'homme sachant trop bien que dans cet état il ne réfléchissait pas de la même manière et risquait les erreurs. Or les erreurs peuvent être fatale dans un lieu inconnu et il ne comptait pas être la cause s'il arrive quoi que ce soit à celle qu'il aime. La brunette attrapa donc sa main pour s'installer, non sans s’être retournée pour voler un baiser à son chéri. Puis lorsqu'elle regarde de nouveau vers l'avant il remarqua. «Où est Poupi ?» Il avait l'habitude de voir le félin sur l'épaule de sa maîtresse mais pour une rare fois il ne s'y trouvait pas.

Le sorcier resta figé autant aux pensées qu’au regard noir lancé par Ethan, gardant son sourire et ses yeux provocateurs. Lorsque le couple sortit de la pièce et se rendit à l’extérieur, il laissa échapper un long soupir de soulagement en s'affalant sur son fauteuil puis murmura à Poupi, encore sur ses genoux.
- Ta maîtresse a bien grandi mais il lui faut absolument acquérir ce qu’elle n’a pas encore… Son aura noire…
Le chaton ronronna et miaula doucement, recevant caresses et grattouilles à quasi continu.
- Et le meilleur moyen pour qu’elle y parvienne visiblement… C’est de la mettre en colère…
Il eut un léger rire.
- Elle est bien comme son père…
Il laissa un court silence, l’air pensif.
- Et ce jeune homme… Es tu sur qu’il est digne de confiance ?
Le félin ronronna de plus et miaula un tantinet plus fort.
- Mmmh… Tu dois avoir raison… En tout cas, il la défend. C’est un bon point pour lui… Mais il risque de me détester d’autant plus par la suite…
-Miaouuu
- Mouai, une discussion entre hommes va s’imposer... Prochainement...
Il bougea ensuite légèrement, s’apprêtant à se lever.
- Rejoins là avant que cela ne l’énerve un peu plus encore… héhé.
Le minou se redressa et sauta au sol avant de se diriger vers la porte menant à l’extérieur, suivi par Erigan.

La demoiselle marqua une pause sur le seuil de la porte, tête légèrement baissée. Elle resta ainsi un court instant puis tourna légèrement la tête afin de regarder son petit ami lorsqu’il se tourna et finit par sourire légèrement à ses dires. « J’ai comme une envie de le tuer… ». Elle l’enlaça amoureusement et lui vola un baiser. « Je t’aime tellement toi. »
- On prend le cheval pour gagner du temps ? Déjà que j'ai l'impression qu'il se joue de nous. C'est trop simple de ramasser une fiole et de repartir, ça sonne le piège à plein nez... M'enfin je verrais bien une fois sur place, être orisha a au moins ça de bon.
Elle opina de la tête, restant silence le temps que le jeune homme détache l’une des montures puis finit par répondre.
- Il se fou royalement de notre gueule même… Il va falloir s’attendre à tout… De plus dans cette direction, il y aussi Les Ruines… Penses tu qu’il nous faut une heure pour s’y rendre ou va t on s'arrêter avant ?
Emivia le rejoignit sur le cheval, regardant à gauche et à droite à la recherche de sa boule de poils puis finit par crier.
- Poupi ?!
Le félin arriva en trottinant, précédé du sorcier qui s’arma d’une expression totalement neutre. Il ne put cependant retenir ses dires.
- Faites attention…
Poupi se transforma en tigre et se mit à gambader de gauche à droite puis de droite à gauche, se roulant dans l’herbe ou des les graviers ici et là. La sorcière fronça les sourcils et foudroya du regard Erigan. « C’est s’la s*lopard, j’y penserai… ». Il esquissa un sourire en coin tandis qu’Ethan donna un léger coup de talon à leur monture qui partit tout d’abord au trot puis au galop. Il resta sur le pas de porte, regardant s’éloigner le couple.
- Ingénieux l’idée d’un seul cheval pour deux…



Contexte: Le trio se dirigeait à présent vers les ruines, lieu de la suite de leur périple. Ils s’apercevront d’ailleurs très bientôt que leurs quêtes se rejoignent à nouveau car, les renseignements récoltés à l’Antre des Damnés les envoient au même endroit, à quelques mètres près. L’un sera visible à l’œil nu et l’autre caché. Que leur réserve réellement Erigan ? Les a-t-il envoyé tout droit dans un piège ? Ou joue t il tout simplement avec eux afin de tester leurs compétences ? Ils le sauront bien assez tôt…

Le départ était donné, Poupi courait devant eux en s'amusant comme si tout ceci était pour lui qu'une balade. Le couple bien installé sur la même monture parcourait sans attendre la distance qui leur avait été indiqué par Erigan. Mais devaient-ils vraiment lui faire confiance ? Après tout, il ne l'avait que brièvement croisé à la plage sous un déguisement puis en ce jour mais jouant avec les informations pour obtenir ce que lui désir. Le seul hic était le félin... il semblait bien connaître le sorcier, ce qui avait pour résultat de donner le bénéfice à ce dernier.

Ethan rageait littéralement, détestant que l'on joue de cette façon avec lui, pur chantage que la requête prononcé. Après tout cet imbécile aurait très bien pu y aller lui même à cette bicoque à une heure de marche, ce qui serait beaucoup plus court grâce au cheval. Autour d'eux le paysage défilait après avoir quitté Mégido en direction de l'Est. Il fallut un certain temps avant que l'un ou l'autre parle, la tension était palpable et l'appréhension envers l'homme à la chevelure rouge était grande. «Je suis content de savoir que tu connaîtras ton passé s'il dit vrai...»

L'orisha avait jugé qu'une heure de marche se réduisait aisément à moins d'une dizaine de minute grâce au trot et galop de leur monture, gagnant du temps précieux. Au loin les ruines commençaient à paraître sur l'horizon, ces formes de bâtiments délabrés aux sommets inégaux par la destruction des années. Il n'y avait jamais mis les pieds et n'en avait pas le souhait non plus, pas maintenant à tout le moins. Bien heureux de constater la présence d'une petite maison à leur gauche sur la route qu'ils empruntaient.

- C'est celle là tu crois ? C'est la première que l'on croise depuis un bon moment déjà.

L'homme fit ralentir l'animal jusqu'à s'arrêter complètement juste devant la demeure. Il retira ses bras d'autour de la taille de sa chérie, l'ayant gardée au plus près de lui durant toute la durée de la balade. Besoin sans équivoque de sa présence, de se détendre en humant son doux parfum. Sachant que trop bien qu'il n'agissait pas adéquatement sous l'impulsion de la colère. Mettant pied à terre le premier, il tendit la main pour aider Emivia à descendre et lui voler un baiser une fois devant lui. Poupi était se promener à proximité du bâtiment, explorant les environs qui ne montraient nul signe de vie outre eux. «En profitons-nous pour vraiment se détendre une fois à l'intérieur ?» Il n'avait pas besoin d'en dire plus sur le sujet pour obtenir réponse.

Portant la main à sa ceinture, Ethan y attrapa son fouet, prêt à faire évacuer quiconque d'une manière n'ayant aucun attrait avec la courtoisie versus les personnes qui seraient sur son chemin. Il attrapa le cheval par la bride pour l'accrocher à la garde du petit balcon sur la façade de la maison. Se tenant devant la porte, regardant autour de lui pour s'assurer que rien ne lui tomberait dessus. Le lieu ne semblait pas habité depuis un long moment, quelques carreaux cassés, planches manquantes sur quelques marches. L'extérieur n'était pas encourageant de l'état de l'intérieur... dans lequel ils devaient y trouver une fiole rosâtre en parfaite condition puisque c'est le contenu qui est nécessaire.

Derrière lui Emivia approchait, il attendait le signal indiquant qu'elle est prête pour ouvrir la porte. Jouant des doigts sur la poignée pour constater l'absence de verrou... un grincement se faisant entendre aussitôt. «C'est déjà ouvert...»

La demoiselle fronça les sourcils en voyant la vieille maison délabrée aux abords des ruines. Elle grommela avant de répondre à son chéri de façon plutôt énervée.
- On dirait bien. J’espère qu’il ne s’est pas foutu de nous…
L’orisha mit pied à terre le premier, tendant la main à la jeune femme qui s’empressa de l’attraper afin de descendre elle aussi. Elle profita pleinement du baiser ainsi offert, regagnant un semblant de calme. Elle lâcha ensuite un petit rire à cette pensée qui arriva dans son esprit. « Ce ne serait pas de refus ».

Emivia dégaina son katana et suivit le jeune homme de près. Les marches sous leurs pieds grinçaient, la maison était dans un piteux état. Elle posa une main douce dans le dos de son petit ami, lui indiquant qu’elle était prête à entrer avec fracas… Il tourna la poignée tandis que la brunette retenait son souffle. Elle fronça à nouveau les sourcils, s’attendait à trouver un lieu totalement vide et sans intérêt. Cependant lorsque la porte s’ouvrit, un cri retentit. Un cri inhumain, tonitruant et aigu. Une Banshee ! Ces êtres fantomatiques à l’apparence hideuse dotés d’une insensibilité aux attaques de corps à corps. Emivia serra les dents et ferma les yeux un court instant. L’enveloppe de ce monstre avait un attrait très significatif et elle n’eut que peu de mal à le comprendre.

Elle rengaina son arme et poussa Ethan sur le côté afin de faire face à la créature, protégeant ainsi son homme, à présent caché derrière le mur. Son aura noire l’enveloppa, ses yeux devinrent ébènes ainsi que sa longue chevelure. L’ennemi avança la main qui s’anima d’une noirceur peu commune puis fut repoussée par le bouclier maléfique de la brunette.
- Ethan ! Trouve-moi du feu !
Sa voix était autoritaire et sans appel. Elle ne comptait pas le laisser s’approcher outre mesure du fantôme à l’attrait maléfique. « C’est une invocation de sorcier, j'en suis sure. Elle puise dans le mal et est donc inoffensive pour moi. Par contre, je ne possède aucun sort pour la tuer… Elle devrait être sensible au feu, à l’eau… Il y a aussi une porte de l’autre côté… Peut être que... ». Une chance qu’ils pouvaient communiquer par la pensée grâce au lien qui les unissait. Un atout de taille qu’elle pouvait se permettre d’abuser dans des circonstances pareilles.

Emivia tenta tout de même d’utiliser sa magie noire mais sans aucun succès. Elle essaya également de faire voler quelques objets de la pièce sur la créature, mais ceux-ci la traversait sans l’égratigner, la faisant juste hurler de plus belle.
- Ah mais tu vas la fermer saleté ! Tu me casses les oreilles !
La sorcière criait exprès et gesticulait afin d’attirer l’attention de la Banshee sur elle et elle seule. Poupi et Ethan ne devaient être même seulement touchés par cette dernière. Elle ne connaissait pas les effets que cela pourrait avoir mais ne comptait pas en prendre seulement le risque. La créature s’approchait d’autant plus près sans pouvoir toucher la sorcière qui se mit à la narguer.
- Allez approche mocheté ! Laideur ambulante !

L’intérieur de la maisonnée valait l’extérieur. La poussière et les toiles d’araignées avaient envahies le lieu. Le plancher était à moitié pourri et rongé par les termites. Le salon était vaste et de là où elle se trouvait, Emivia pouvait apercevoir trois portes. Surement une pour atteindre l’étage, une pour le sous sol et la dernière était une surprise, une chambre peut être ou un placard à balais qui pouvait bien le savoir.

Une visite qui s'annonçait trop simple, l'état du lieu qui laissait grandement à désirer avec toutes ces choses éparpillées un peu partout, ça s'annonçait plutôt mal de trouver cette foutu fiole dans un état acceptable. Emivia le poussa vivement loin de la porte alors qu'un cri strident agressa les tympans de tout le monde. Manquant de peu de se retrouver face contre terre sous la poussée, il parvint à reprendre son équilibre en posant une main au mur. N'y comprenant rien, ce fut l'ordre et les pensées de la sorcière qui lui permit de savoir ce qui se passait et se ressaisir pour trouver ce qu'elle avait demandé. Pas nécessairement évidant de faire du feu dans un lieu aussi délabré, ce n'est pas comme si un superbe feu crépitait doucement dans l’âtre de la cheminée et qu'il avait juste à se servir. Et assurément chanter Feu, Feu, Joli Feu, n'allait que le rendre ridicule à souhait... Il regardait autour de lui, cherchant encore et encore, voyant Poupi écrasé au sol en bas des marches avec les pattes sur les oreilles. «Le pauvre, c'est encore plus horrible pour lui ces cris...»

Ethan couru chercher un morceau de bois qui pourrait servir à merveille de torche, faisant le tour de la maison, tant pour en deviner la disposition des pièces que pour essayer de trouver une source de flammes. Le bâtiment avait l'air plutôt petit et l'orisha se rappelait d'avoir entendu Emi parler de trois portes dans la première pièce mais la vue qu'offrait l'extérieur refusait clairement la logique de trois pièces, c'était carrément trop petit. « Ma chérie, celle du centre c'est la cuisine, à gauche une petite pièce, à droite le sous-sol. » Il y a allait avec son intuition et espérait qu'il ne se trompe pas en considération avec le détail du bâtiment. Il reprit sa recherche avec encore plus d'ardeur pour le feu, attendant sa chérie crier après la chose afin d'attirer son attention.

L'orisha trouva non loin les vestiges d'un feu, une braise encore tiède en couvrait le fond. Sans attendre il souffla et remua pour voir l'élément destructeur renaître, y plongeant la torche qui s'embrasa sans attendre. Courant vers la maison, entrant sans crier gare dans la pièce pour lu donner la bout de bois par télékinésie, ayant bien compris que s'approcher n'était pas la meilleure des options. Jugeant les trois portes par la même occasion grâce à vision d'aigle, son instinct le guidait vers celle de droite pour eux mais envoyer la créature dans celle de gauche le plus profitable. Tirant bénéfice de la distraction qu'Emivia assurait sur la chose, il ouvrit la porte en question. Rien de vivant ne s'y trouvait outre quelques araignées fâchées de perdre leur toile ardemment tissée.

L'homme se recula pour retourner vers l'entrée, le banshee ayant perçu sa présence et semblait vouloir un peu trop s'attarder à lui. Emivia hurlait de plus belle, reprenant l'attention sur elle tout en le faisant reculer par la menace de la torche. «Si tu peux l'enfermer de ce côté, nous pourrons explorer le reste... à moins que le feu ne puissent le tuer ?» L'orisha ne s'en cachait pas, il n'y connaissait absolument rien à cette créature. Espérant seulement pouvoir filer au sous-sol pour y trouver la foutu fiole et quitter au plus vite... Poupi c'était rapproché mais se tenait toujours couché au pied d'Ethan, ce dernier se penchant vers lui pour lui grattouiller la tête et les oreilles pour le détendre.

Emivia hocha de la tête, maintenant l’attention de la créature sur elle avec quelques peu de difficultés. Ayant réceptionnée un peu plus tôt la torche enflammée, elle l’agitait devant la banshee sans relâche, la frôlant dangereusement par moment. La créature maléfique poussa un cri à nouveau, forçant de reculer devant cette chaleur dansante que la sorcière agitait sous son nez. Montrant clairement son mécontentement, la vilaine donnait des coups dans le vide. La brunette finit par la forcer à entrer dans la petite pièce de gauche puis ferma la porte sans attendre. Se collant contre celle-ci tandis que la créature tentait d’en sortir, elle indiqua à Ethan un meuble qu’il fut obligé de pousser afin de coincer pour de bon cette créature hideuse.

La jeune femme éteignit alors la torche, jeta le bout de bois calciné par terre et s’épousseta ensuite les mains avant de soupirer.
- Bon, ça. C’est fait…
Sans attendre et sous l’emprise d’un coup de folie, elle s’approcha de son chéri, posa une main sur sa nuque et l’embrassa passionnément avec un brin de tendresse. Petite douceur qu’elle se permit de prendre. Après l’effort, le réconfort, non ?
- Le sous sol… Tu as bien dit à droite ?
Sa voix était un doux murmure dans lequel il était aisé de sentir sa sensation d’excitation du moment.
- J’espère que la fiole sera facilement trouvable… Que je lui jette à la tronche…
Elle parlait évidemment de l’odieux Erigan. Elle secoua ensuite légèrement la tête puis se détacha afin d’ouvrir la porte.
- J’ai hâte d’en finir avec toute cette histoire…
Et elle voulait surtout savoir, connaitre ce que cet homme lui cachait.

Derrière la porte, des escaliers raides et sombres semblaient descendre au sous sol, lieu lugubre voir sordide. Du sang séché ornait les murs et une odeur nauséabonde venait chatouiller leurs narines.
- Pouah. Ça chlingue !
Poupi miaula en grimaçant et mit ses oreilles légèrement en arrière tandis que la jeune femme venait remonter le bas de sa cape sur son nez. Ils progressaient à présent dans un long couloir à peine éclairé par une torche, ne voyant pas le fond de son dernier plongé dans la pénombre. Ils avançaient assez lentement, tendant l’oreille au moindre son qui pourrait paraitre suspect. Aucun bruit, pas même le grincement de leurs pas sur le sol apparemment bétonné. Tout paraissait calme et sans vie. Emivia fronça légèrement les sourcils, tentant de mieux voir dans le noir. Ses pupilles commençaient à peine à s’y habituer et lui permettait d’apercevoir vaguement le passage. Celui se resserrait. Elle plaça une main devant elle alors que l’autre touchait l’un des murs latéraux. Elle finit par atteindre ce qui semblait être une porte. Elle tâtonna un moment avant de tomber sur la poignée qu’elle tourna lentement sans attendre. Celle-ci émit un couinement puis s'en suivi un grincement des gongs. La porte s’ouvrit sur une large salle éclairée, les obligeant à cacher leurs yeux un moment afin que leurs visions reviennent à la normale.

La pièce, immense, se dévoila ensuite à eux. Une salle de tortures. Un corps sans vie et en cours de décomposition posé sur une table, là, à qui il manquait visiblement les mains et les pieds. L’homme avait du souffrir au vue de son visage déformé par la douleur. A droite, le tronc nu d’une femme à qui on avait ôté la tête et qui devait aussi être là depuis un temps plus que certain. A gauche, des restes qui semblaient être d’origine animale pourrissaient depuis longtemps. Emivia grimaça de dégoût. Son regard cherchait la fiole.
- Elle ne semble pas être là… Ce serait trop facile...
Deux portes se trouvaient devant eux, côte à côte. Des armoires décoraient le reste des murs.
- Fouillons rapidement… Et continuons… L’odeur est insoutenable…
Des nausées s’étaient emparées de la demoiselle. Cela s’entendait aisément et déformait sa voix. Elle longeant par la gauche, ouvrant les placards un à un, à la recherche du bien espéré. Rien. Du moins rien qui ne ressemblait à la fiole tant recherchée. Des bocaux contenant tout et n’importe quoi, des ingrédients séchés, des livres, des pierres… Et même des instruments de tortures divers et variés… Mais aucune trace de cette fichu fiole…

Lentement ils avaient rejoint ce qui semblait être la cave des lieux après avoir enfermé cette chose dans une pièce adjacente. L'odeur était immonde et devait décourager quiconque arrivait à s'y rendre sans y être invité. Ce qu'ils trouvèrent expliqua sans aucun doute la source de cette pestilence. Ethan acquiesça aux propos de la brunette. Fouiller au plus vite et poursuivre leur chemin dans cet endroit pour s'éloigner de ces restes en décomposition. Il ouvrit une à une sans refermer les amoires devant lui, sans plus de succès. Il était évident que la fiole n'était pas dans cette pièce et sans attendre le duo et le félin se rendirent aux portes. L'Orisha se tourna vers Emivia, un simple croisement de regards et il ouvrit la porte de gauche.

Un vent d'air frais fouetta leur visage, tout deux prenant aussitôt une grande respiration bénéfique, purifiant leurs poumons de cette odeur exécrable. Entrant sans attendre pour ensuite refermer derrière eux. Une torche au mur éclairait la pièce, créant des ombres ici et là dû à l'amoncellement de matériel de toute sortes. Tables, chaises, outils, armoires, comptoir, l'endroit semblait vaste. Poupi rôdait dans l'ombre pour aider sa maîtresse, le duo poursuivant leurs recherches pour trouver ce foutu flacon et pouvoir retourner voir Erigan. Ethan était tout aussi curieux que sa compagne d'apprendre le passé de celle-ci et mieux connaître celle qui fait vibrer son être.

- Tu es certaine qu'il ne te joue pas un mauvais tour ?

Sans même qu'elle réponde, il savait déjà très bien que le sorcier avait pas intérêt à essayer ce jeu là avec elle, la négociation n'était pas permise et briser une entente... il aimait mieux pas tenter sa chance. Perdu dans ses pensées, les idées loin ailleurs, souvenir d'un instant de folie, il se prit le pied dans un des nombreux items qui traine. Se retrouvant face contre terre, ayant tout juste le temps de poser les mains sur le plancher pour ne pas se frapper la tête. Levant les yeux, sa nouvelle hauteur lui permis de voir une ouverture sous la table, il tendit le bras par curiosité et afficha un grand sourire. Au bout de ses doigts, la sensation d'un récipient de verre poussiéreux qu'il attrape pour le sortir de sa cachette. Ethan se releva lentement, secouant de son autre main la saleté qui le couvre avant de tendre une jolie fiole rosâtre à Emivia.

- Je crois que c'est ce que tu cherches non ?

Il lui donna le flacon, elle avait les yeux brillants, tenant dans ses mains l'objet convoité par le sorcier, monnaie d'échange contre les secrets de son enfance. Pendant ce temps, l'Orisha continua de faire un tour d'horizon de la pièce en suivant son instint et sa vision d'aigle. Longeant le mur, il cognait ici et là, une intuition qu'il y a avait autre chose, une pièce adjacente. «Tu me crois si je te dis que cette maison mène ailleurs ?  C'est pas normal cet endroit.»  Sans attendre la réponse, il prit son poignard et le planta dans le mur, encore et encore tel un acharné jusqu'à y percer un trou suffisamment grand pour voir de l'autre côté. Ce qu'il vit le stupéfait, restant là debout sans rien dire n'y faire. Tournant la tête vers Emivia, il murmura.

- Tu auras pas à faire loin pour lui remettre...

La demoiselle prit une grande bouffée d’air frais lorsque la porte s’ouvrit. Elle soupira ensuite devant le bordel monstre à fouiller avant d’entamer une recherche plus ou moins minutieuse. Elle en avait déjà marre et grommela. Si le sorcier jouait avec elle, il le regretterait amèrement. Cependant, elle voulait plus que tout au monde les informations qu’il possédait et serait prête à tout, enfin presque tout. Un merveilleux sourire éclaira ses traits à la vue de la fiole tant convoitée. Elle se retint de lui sauter au cou, ayant trop peur qu’elle ne se brise sous l’effet de joie de la jeune femme. Elle posa une main délicate sur le flacon et le glissa dans une de ses poches. Elle haussa alors un sourcil « Comment ça, elle mène ailleurs ?... ». Le rejoignant dans la foulée, elle découvrit avec stupeur que son homme tentait de casser le mur, lui cachant la vue lorsque celui-ci s’effondra.
- De quoi est ce que tu parles ?

Erigan se tenait là, devant eux, les bras croisés et battait du pied. Emivia fronça les sourcils.
- Et bien, vous en avez mis du temps.
- Non mais…
- As-tu la fiole ?
- Qu’est ce que vous faites là ?
Il fit un sourire en coin.
- La fiole, est ce que tu l’as ?
- Oui… Mais…
- Donne la moi.
- Mes infos d’abords !
Il tendit la main. Son regard se fit sans appel. La jeune femme finit par lui montrer le précieux bien qu’il  lui arracha des mains sans attendre.
- Bien. Il me faut la dague d’Artigon à présent…
- Heu…
- Et tu vas aller me la chercher.
- Non mais attendez là…
- Tu auras ce que tu veux ensuite.

La colère de la sorcière grimpa d’un seul coup, faisant apparaitre une aura des plus noires autour d’elle. Son visage fermé, ses pupilles et ses cheveux ébène, elle prit la parole avec une voix menaçante.
- Arrêtez de vous foutre de ma gueule.
L’homme fit un sourire satisfait.
- Tu es mignonne ainsi…
La brunette serra les poings et contracta sa mâchoire en signe de colère intense.
- Dites moi ce que je veux savoir.
- Comme tu voudras.
Il laissa volontairement une petite pause avant de reprendre le récit.
- Tes parents sont morts en effet et ils ont énormément souffert pour garder le secret de ta vie…
- Expliquez-moi.
L’aura d’Emivia se dissipa lentement à mesure qu’elle écoutait.
- Ton père était donc un sorcier, comme toi et moi.
Il regarda l’orisha avec un brin d’hautaineté avant de se re-concentrer sur la jeune femme. Comme si d’un simple regard, il souhaitait lui montrer clairement la supériorité de la race sorcière.

- La relation entre tes parents n’a pas été vue d’un bon œil côté magicien. Ils en voulaient à ton père d’avoir corrompu ta mère dont la beauté était indéniable à l’époque. Ils l’ont torturé jusqu’à ce que mort s’en suive sous les yeux de ta pauvre mère impuissante et enchainée… Ces hommes et femmes que tu ne daignes même pas détester… Ils t’ont volé la vie que tu devais avoir, Emivia ! Ils t’ont volé la richesse, l’amour et la puissance de tes parents !
- Qui sont-ils exactement ?
- Leur identité m’est inconnue… Mais ils sont tous pareil Emivia. Ils crient à la bonté mais torturent, violent et tuent impunément !
- Violent ?
L’homme garda le silence.
- Comment est morte ma mère ?
Aucune réponse.
- Erigan répondez moi ! Qu’ont-ils fait à ma mère ?!
Le sorcier ne semblait pas décidé à continuer son récit.
- Bordel Erigan ! Dites moi !
- Va me chercher la dague.
- Ah non ! NON ! Vous ne pouvez pas me faire ça !
Il fit un léger sourire en coin.
- Si tu veux connaitre la suite…
- Ah put*in Erigan ! Vous n’êtes qu’un sal*p !
« Je vais le tuer. Je vais le tuer! ».
- D’après mes sources, nous devons nous enfoncer dans ces tunnels…
La demoiselle croisa les bras et grogna de colère. Cependant ils n’avaient pas le choix…

Il avait reculé d'un pas pour que la brunette puisse voir qui se trouvait de l'autre côté, ne disant mot, les laissant discuter. La colère d'Emivia était plus que visible et l'Orisha s'abstint d'intervenir dans cette situation. Il était clair que le jeu du sorcier devenait de plus en plus agaçant, d'autant qu'il réclamait un autre objet avant de poursuivre le récit de l'histoire. La voyant les bras croisés, il s'approcha pour venir frôler son nez sur celui de sa tendre moitié. «Plus vite ont y va, plus vite tu sauras et plus vite nous trouverons un endroit confortable pour passer la nuit.» Lui volant un baiser avant de s'éloigner pour attraper la torche au mur, il n'était pas question d'avancer dans la noirceur. Le lieux était déjà assez douteux, ne pas savoir ce qui approche n'avait rien d'inspirant. Fidèle protecteur de sa maîtresse, Poupi prit les devants, l'avantage du félin nyctalope sans oublier son flair, un allié parfait, à la fois sauvage et mignon.

Le passage descendait constamment, la pente se ressentait sans mal et n'inspirait rien de bon, plus ils étaient loin de la surface et plus grande était la menace.  Était-ce là le repaire secret d'une quelconque organisation ? Pourquoi Erigan qui semble vouloir se montrer si supérieur ne fait même pas la route avec eux?  Ou du moins pas en apparence puisqu'il était arrivé de nulle part pour être de l'autre côté du mur dans la pièce adjacente.  Au loin une lueur était de plus en plus visible, la noirceur du couloir diminuant enfin peu à peu. Le chaton s'arrêta et se fit tigre, ne présageant rien de bon sur ce qu'il avait aperçu.

Ainsi en arrivant au coin du mur, ils purent apercevoir une série de personnes avec une capuche sur la tête et une espèce de cape fait de tissus épais. Sa couleur vert foncé étrange ne les mettaient pas du tout en valeur. Il tourna la tête vers sa chérie pour murmurer à son oreille. «J'espère que le vert c'est pas pour la nature, car franchement avec ce genre de couleur j'ai pas envie de voir ce qu'il font pousser.» Sourire en coin, il porta de nouveau son attention sur les regroupement, ne sachant si il fallait les trucider ou engager le dialogue.  L'esprit enclin à la folie et au danger ses derniers temps, Ethan cacha son fouet et son poignard dans son dos, sous son vêtement puis avança vers la troupe jusqu'à être à bonne portée de voix sans avoir à crier.
- Bonjour messieurs, vous allez bien ? On m'a dit que c'était par ici la rencontre des amoureux de la nature.
Une personne se retourna et le dévisagea.
- T'es qui toi ?
- Le pti nouveau, ça se voit si peu que ça ? Ouais ouais je sais j'ai pas encore la superbe tunique assortie à la vôtre. Faut pas oublier que c'est disponible sur commande seulement, il en garde pas en stock des comme ça. Je comprend pas pourquoi...
- La ferme et dégage.
- Bah allez, j'ai pas fait tout ce chemin pour me faire remballer ?

Ethan approcha lentement, Poupi chaton sur ses talons, l'animal qui avait vu le signe discret du bout des doigts de l'Orisha qui appelait à aider à sa sécurité. Se retrouvant à quelques mètres du groupe, la majorité se retourna vers l'intrus, laissant passer un des leurs. Le beau brun d'Emi essayait de retenir son fou rire en voyant la forme d'un mètre vingt s'arrêter à quelques pas. Celui-ci leva les bras pour abaisser sa capuche sur ses épaules malgré ses manches trop longues, dévoilant un homme sans cheveux mais barbu pour dix, le visage ridé, plissé par les années.
- Que viens-tu faire ici ?
- M'amuser !

La demoiselle pouffait de rire, encore cachée derrière le mur. Elle passait la tête de temps à autre afin d’observer chacun des hommes présents, prenant soin d’user de son don d’invisibilité afin de ne point être aperçue. Se reculant et redevant visible, elle sentit une main se poser sur son épaule, se crispant et serrant les dents, elle tourna légèrement la tête afin d’apercevoir la silhouette de celui qui venait l’importuner.
- Rha p*tain Erigan, vous m’avez foutu la frousse !
Sa voix n’était qu’un murmure tout comme celle du sorcier. Ce dernier fit un léger sourire en coin.
- Tu ne pensais tout de même pas que je resterai en retrait…
- Qu’est ce que vous venez foutre là ?!
- Fais moi confiance…
- Vous plaisantez ?
Non, l’homme ne plaisantait pas. Il glissa une main dans son dos. Celle sur l’épaule se dirigea à son cou. La jeune femme posa la sienne fermement pour stopper son avancée, les sourcils froncés.
- Qu’est ce que vous faites, là ?!
- Je retire ta cape.
- Mais encore ?!
Erigan eut un petit rire, usant de sa force physique afin d’arracher le bouton qui retenait la cape de la sorcière. Il jeta le vêtement derrière lui puis la poussa en avant avec violence.
- Hey !
- Avance !

La brunette grommela un truc du genre « tu me le paieras. » mais avança légèrement. Les regards ainsi que les têtes se tournèrent vers eux. Le petit loustic tenta de voir quelque chose derrière Ethan, en vain. Il finit par le contourner afin d’observer qui était les nouveaux arrivants. Un sourire s’afficha sur son visage ridé.
- Maitre Erigan. Il ne manquait plus que vous…
- Voilà la promise…
« La promise ?... Hu ?... Je la sens pas cette histoire encore… ». Le sorcier obligea Emivia à avancer encore puis les yeux de ce dernier se posèrent sur l’orisha.
- Ethan ! As-tu fait ce que je t’ai demandé ?... Je suis certain que non…
Il soupira en secouant le tête de droite à gauche.
- Ses esclaves… Plus aussi bien disciplinés qu’autrefois…
- C’est votre… ?
- Effectivement.
- Eh bien. Il ne manque pas d’air.
- Hum. Tu seras puni sévèrement pour ton audace, petit impertinent! Reviens près de moi, je ne voudrai point que tu te blesses inutilement…
L’homme jouait parfaitement la comédie. Il glissa cependant quelques mots discrètement à l’oreille de la sorcière.
- Le nain a ce que je convoite… A minuit, nous entrerons en action.
Emivia releva un sourcil. « A minuit ? Ya quoi à minuit ? Et je vais faire quoi tout ce temps… ». Deux individus capuchonnés s’avancèrent alors et attrapèrent chacun un bras de la demoiselle qui grimaça son mécontentement.
- Faites attention, elle est dangereuse…
- Prenez les dispositions nécessaires !

Visiblement, le duo, ou plutôt le trio, avait à faire à une espèce de secte. Un rituel peu orthodoxe aurait en effet lieu à minuit. Ce rituel consistait à offrir le sang d’une demoiselle afin de satisfaire leur Dieu. Pour cela, la dague d’Artigon serait sortie, comme chaque fois. Emivia fut placée dans une cellule étrange, sorte de chambre avec un lit plutôt douillet sur lequel elle s’allongea. Un produit néfaste fut envoyé dans la pièce. « Pouah c’est quoi cette odeur… Chéri ! On m’asphixie !... » La brunette essaya de sortir, tambourina à la porte en s’égosillant puis finit par tomber. Au réveil, elle était totalement droguée. Sa vue était floue et ses idées complètement chamboulées. Ne sachant plus où elle habitait, elle ne s’aperçut même pas qu’un homme était entré et l’avait à moitié dénudé, la laissant en sous vêtements. Erigan, quand à lui, festoyait d’un bon repas sur une grande tablée, l’air de rien, attendant l’heure du sacrifice, heure à laquelle il comptait faire un carnage en ce lieu afin de récupérer le précieux objet des plus convoités. A ses pieds, Poupi attendait patiemment en grignotant de temps à autre un bout de viande. Ethan avait été placé aux côtés de son soi disant maitre, une idée qui ne devait certainement pas lui faire grand plaisir.

Alors qu'il attendait réponse de son interlocuteur, il fut perturbé par la pensée de sa chérie qui lui parvenait. Tournant la tête pour la voir arriver avec Erigan qui la tenait.. en otage ?! Ne disant mot, voulant comprendre ce qui se passe mais se retrouvant rapidement embrouillé par les dires du Sorcier. D'autant plus qu'il le faisait passer pour son esclave que sa chérie était maintenant une promise pour un sacrifice ! La colère montait en lui mais il ne pouvait agir tout de suite.  Voyant à regret Emivia se faire amener, puis savoir qu'elle respirait une substance néfaste le faisait bouillir, heureusement le lien lui permettait de savoir qu'elle était en vie. L'Orisha attendait trop sagement le moment opportun, les heures ne tournaient pas assez vite pour lui et même si un plat bien garni lui avait été offert malgré son statut, il n'avait nul appétit. Comment aurais t'il pu penser à manger alors que sa bien-aimée était captive pour la sacrifier.

Erigan lui donna alors un coup de coude, le sommant d'aller chercher la promise, il hocha de la tête dans l'affirmative non sans jeter un regard noir vers l'homme.
- Oui Maître.
Il avait presque craché ses mots qui lui puait au nez, ces mots qu'il n'avait pas redit depuis qu'il avait tuer celui qui le tenait en esclavagisme depuis sa naissance. Se levant de table, un garde s'approcha aussitôt pour le menacer d'une lance. Le Sorcier leva la main sans attendre.
- Laisse, il va la chercher, l'heure approche.
- Tu lui fait confiance ?
Répliqua aussitôt le nain de jardin.
- Il sait trop bien que je le tuerai si il désobéi.
Ethan grondait de rage, fermant les poings si fort que ses jointures devinrent blanches. Il fit signe au garde de lui montrer la cellule, ce dernier expliquant plutôt que de guider. «Dommage, je t'aurais bien défoncer le crâne avec ta lance...» Il se rendit de couloir en couloir, un homme surveillait la porte ou plutôt dormait contre l'embrasure. Le faux esclave s'arrêta juste devant lui et parla bien fort.
- C'est comme ça que tu veille sur l'offrande !
- Moi .. hein... non.
- Ouvre cette porte, c'est l'heure, avant que je le dise au patron que tu dormais.

Chancelant, il fouilla son maigre trousseau de clés puis ouvrit la porte que l'Orisha fit presque claquer contre le mur. Constatant que sa chérie était maintenant en lingerie plutôt que sa tenue habituelle, il tourna la tête vers le portier.
- C'est toi qui l'a mise ainsi ?
- Oui.. je ...
Le poussant contre le mur, une main sur sa gorge, il le menaça de son poing.
- Tu lui as touché ? Tu as osé blasphémer sa pureté ?
- Non non ! Je le jure !
Il y eut un court silence.
- Bon je lui ai peut-être un peu caresser les fesses.. mais c'est tout... notre Dieu sera pas fâché pour ça.
- Lui peut-être pas mais moi oui.
Profitant qu'il n'eut pas été fouillé car considéré l'homme soumis du Sorcier, il attrapa son poignard dans son dos et la planta sans attendre dans le coeur du garde avec une main sur sa bouche pour étouffer le cri de sa souffrance. Le tirant à l'intérieur pour le coucher derrière la porte. «Un de moins...» Sans attendre, il avança vers la brunette qui était allongée sur le lit. La réveillant avec difficulté. «Ma chérie... ma chérie... c'est moi !» Ethan parvint à la faire asseoir, lui posant sur les épaules la cape qu'il enleva de sur les siennes. Le temps filait rapidement et il avait au plus une quinzaine de minute pour essayer qu'elle reprenne ses esprits pour se défendre lors du combat qui s'annonçait.  Il posa les mains sur les joues de sa bien-aimée et la gratifia d'un long baiser, tendre et sensuel, il ne savait pas l'effet que cela aurait. Surtout qu'il n'avait pas connaissance de ce qu'elle avait respiré pour être ainsi. Il croisait les doigts, souhaitant ardemment que le diction disant que l'amour est plus fort que tout, prenne tout son sens en cet instant.

Emivia avait les yeux mi clos. Elle murmura quelque chose d’incompréhensible. Assise, son corps tanguait lentement de droite à gauche. « Hum… Daaalaa… Venium… Uratius… Eratium... ». Mêmes ses pensées semblaient être totalement embrouillées. Les lèvres de son chéri la firent frissonner et soupirer doucement mais la drogue utilisée sur elle était bien trop puissante. Le jeune homme n’aurait pas le choix. Il devrait la transporter ainsi jusqu’à l’autel en espérant que le poison utilisé se dissipe.

Erigan s’impatientait légèrement, moins que son acolyte, si l’on pouvait le nommer ainsi.
- T’es sur qu’il est digne de confiance ton clebs ?... Il en met un temps… Il s’est perdu ou quoi ?...
Le petit homme regarda son compère à la lance.
- Tu lui as indiqué le bon chemin toi ?!
- Évidemment…
- Soyez patient. Je suis certain qu’il n’est pas loin.
« J’espère… »
- Le reste est prêt ?
- Oui, Mon Seigneur. Nous n’attendons que l’offrande…
Le nain grommela et fixa à nouveau le sorcier de ses deux petits d’aigles.
- Ne vous fâchez pas, monseigneur mais… Je vais peut être faire envoyer deux hommes à la cellule afin de voir ce qui s’y passe…
- Faites donc. Mais je vous dis que cela est inutile. Ils vont arriver sous peu…
Erigan ne montrait aucun doute, ni sur son visage, ni dans ses gestes. Et pourtant, cette sensation l’envahissait de plus en plus.

Poupi, toujours aux pieds du sorcier, finissait tranquillement sa toilette. Il se mit alors à ronronner puis grimpa sur ses genoux, réclamant des grattouilles. Il laissa échapper un léger miaulement puis sauta au sol avant de le sentir. Se dirigeant vers la porte menant au long couloir qui finissait, après de nombreuses autres galeries, par déboucher dans les cellules. Il renifla alors le pied de la porte puis recula légèrement. Cette dernière s’ouvrit brusquement. Ethan portait dans ses bras Emivia encore dans le coltar. La jeune femme avait ouvert les yeux mais ne voyait que des ombres danser autour d’elle. Elle balbutia un mot et un homme se tordit de douleur, hurlant dans la salle en se recroquevillant sur le sol. Erigan fit un sourire en coin tandis que le petit homme fronçait les sourcils.

- Prenez-la et posez-la sur la pierre avant qu’elle ne fasse plus de dégâts !
L’orisha n’avait pas le choix. Il dut laisser les deux hommes lui arracher sa belle des mains. Cependant, à peine poser sur l’autel glacé, la demoiselle se cambra violemment et poussa un cri. Sa force semblait décuplée au vue de la difficulté qu’avaient les hommes à la maintenir à place. L’un d’eux se prit un violent coup de pied tandis que l’autre vit le poing de la brunette lui casser le nez.
- m*rde ! Maintenez-la !
L’aura maléfique de la sorcière émanait d’elle, l’enveloppant. Elle ferma les paupières puis les ré-ouvrit doucement. Son regard sombre plongea dans celui d’un inconnu qui se jeta dans le mur tellement fort qu’il en perdit toute conscience. Cependant, Emivia ne se contrôlait pas totalement. Son esprit était encore entre cauchemars et réalité. Le chaos commençait à s’emparer de la salle.
- Tu nous as tous trahis, traitre !
Erigan lâcha un rire machiavélique et dégaina son épée, prêt à en découdre. Les hommes restants firent de même et sortirent de leurs fourreaux des lames en tout genre. Poupi se fit tigre et sauta à la gorge d’un individu qui tentait une approche discrète, armé d’une dague, dans le dos dans sa maitresse.