Contexte et brève explication:
Cet instant se passe bien avant l’arrivée de l’Empereur Lord, au temps du règne du dit Valkan Kin’Shakor. Jolie brin de fille aimant déjà la manipulation, Emivia s’est attirée les foudres d’un homme qu’elle avait refusé de suivre et de servir. Ce rustre du nom de Steven Garper lui fait à présent vivre un enfer, engageant des assassins afin de se débarrasser d’elle.
Son dicton : "Je ne peux t’avoir, personne d’autre ne t’aura."
Il fit alors sa plus grande erreur en payant un tueur sans scrupule qui osa s’attaquer à Thérésa pour l’atteindre, la meilleure amie de la sorcière, sous les yeux de cette dernière et de celui qui deviendra au fil du temps, son chéri. Peu encline au pardon et toujours menacée par ce vil personnage, elle prend la décision d’en finir avec lui une bonne fois pour toute et accepte l’aide d’Ethan presque sans rechigner. Ils prirent donc un bateau et s’arrêtèrent sur la plage de sable fin pour un petit détour au sujet d’un trésor, se liant l’un à l’autre par le biais du lien Orisha dans ce lieu idyllique avant de reprendre la mer, à présent riches, et rejoindre le continent dévasté, lieu privilégié autant pour lui que pour elle, berceau de leurs races.
Voici donc la suite de l’histoire…

La demoiselle avait demandé gentiment à leur navigateur, Edward, de les mener en continent dévasté. Après un léger détour, ils finirent par débarquer en terre sainte, enfin au bon endroit. Malgré son nom peu invitant, elle se sentait étrangement un peu chez elle sur ce continent. Peut être cela venait il du fait qu’il hébergeait le berceau de sa race. Emivia humait l’air ambiant enfin de s’en imprégner, marchant tranquillement aux côtés de son compagnon, laissant Poupi gambadait sur le chemin. La route vers La Prison était longue et sinueuse, nécessitant plusieurs jours de marche à pied. Ils décidèrent d’un commun accord de s’acheter deux jolis chevaux afin de gagner un peu de temps et éviter de se fatiguer. Ils prirent le temps de les choisir, observant les animaux sous toutes les coutures. Emivia fit son choix sur un bel alezan noir, prenant une selle de cuir marron foncé avec harnais assortit. Attendant patiemment qu’Ethan décide du sien, elle caressait sa monture à l’encolure. Une fois prêt, ils reprirent alors la route au pas, rien ne servait d’accélérer et fatiguer les animaux. Poupi courrait devant eux ou plutôt jouait, sautant parfois dans les herbes, se roulant au sol en prenant du retard pour sprinter devant eux. Ils firent quelques arrêts obligatoires dans diverses auberges, s’accordant en ces lieux un peu de répit et des repas copieux. Après tout, ils en avaient maintenant largement les moyens. Faisant chaque fois des provisions pour le lendemain, ils payaient chacune de leurs notes avec la partie d’or récolté sur la petite île aux abords de la plage de sable fin qu’ils avaient pu emporter avec eux. Souriante, le cœur léger, la jeune femme observait les environs du haut de l’étalon. Elle se laissait guider la plupart du temps par son intuition ou par son chéri, ne sachant pas vraiment où trouver La Prison, lieu où elle n’avait jamais été. Le reste du temps, elle demandait gentiment son chemin auprès de passants dans les villages, voulant s’assurer d’être toujours sur la bonne route.

Le dernier soir, alors qu’ils étaient tranquillement installés dans une chambre douillette, elle douta d’elle-même, regardant son compagnon d’un regard sombre. Elle se leva et parcourut la chambre de long en large et en travers, ne restant pas en place et marmonnant autant pour lui que pour elle.
- Et s’ils sont trop nombreux pour être combattus?... Et s’ils sont trop forts pour nous ?... Que se passera t il si nous n’arrivons pas à la vaincre ?...
Elle s’arrêta brusquement et plongea ses pupilles sérieuses sur son visage.
- Je sais que tu es là pour m’aider Ethan… Mais… Je m’en voudrais tellement s’il t’arrivait malheur à cause de moi… Après ce qu’ils ont fait à Thérésa… Je ne pourrai me pardonner si…
Elle laissa sa phrase en suspens, détournant le regard pour se diriger vers la fenêtre qu’elle ouvrit en grand afin de faire rentrer de l’air frais. Elle fixa un instant le ciel comme si elle cherchait ses réponses dans les étoiles scintillantes, écoutant les dires de l’Orisha qui tentait de la rassurer. Cette peur, si soudaine, envahissait peu à peu tout son être. Était ce cela que l’on nommait amour ? La peur tonitruante et envahissante de perdre l’être cher ? Cela en valait-il vraiment la peine ? Si seulement Steven avait été un brin plus intelligent mais malheureusement, connaissant le bonhomme, il ne la laisserait surement pas tranquille. Le sbire qu’il avait engagé ne serait certainement pas le dernier. Il possédait bien plus d’argent que nécessaire. Pourquoi s’en priverait-il à vrai dire ? Ce qui la faisait douter était les informations données par le tenancier de l’auberge. Il leur avait appris qu’une guilde d’assassin s’était installée au Nord de La Prison, dans un Manoir. Apparemment, il avait eu quelques uns de ceux là pour client de l’auberge et avait surpris quelques discussions. Les individus étaient largement reconnaissables à leurs vêtements et symbole de deux lames qui s’entrecroisent qu’ils portaient fièrement cousu sur leurs capes à capuche. La plupart d’entre eux avaient la tête en l’emploi, comme il l’avait dit. Un visage de malfrat, des yeux assassins, des cicatrices vraiment pas très sexy, bref leurs métiers se voyaient clairement sur leurs visages. Le couple devrait se montrer très prudent en passant aux abords. Ce fut le conseil qu’il leur donna. S’il savait. S’il pouvait s’imaginer que ses informations importantes allaient surtout leurs permettre de mieux se préparer au contraire et qu’ils ne comptaient en aucun cas passer leurs chemin. Quoi qu’il en soit, les amoureux seraient à destination au petit matin.

Ils avaient atteint le continent dévasté sans encombre, lieu que l'orisha c'était pourtant juré de ne pas revoir de sitôt lorsqu'il l'avait quitté des mois auparavant. Il gardait pour lui cette appréhension même si au fond de lui il savait bien qu'il n'aurait pu se tenir éloigné de cet endroit bien longtemps. Son destin avait à le ramener pour accomplir ce qui devait être fait. Ses périples lui avait fait gagner en force, agilité et connaissances, mettant à l'épreuve ses capacités et parvenant plutôt bien à s'en tirer. Cette fois il n'était plus seul, sa compagne avait des affaires à régler dans la région et il comptait bien lui donner le soutien et l'aide dont elle avait besoin.

Une fois à terre, ils avaient d'un commun accord prit le temps de se procurer des montures pour le bien de leur voyage qui s'annonçait fort long pour un parcours à pied. Emivia avait choisi une magnifique bête, la robe noir du cheval allant à merveille avec son côté obscur qui se dévoilait de plus en plus aux yeux de l'orisha. Ce qui contrairement à ce qu'il aurait cru, lui plaisait grandement, ce découvrant même un certain penchant pour ce côté maléfique, prenant un malin plaisir et une délicieuse liberté à faire souffrir ses ennemis et adversaire.

La route était sans encombre, passant à travers cité et village, abusant du confort des auberges, savourant la gastronomie locale qui était loin d'être mauvaise. Fraicheur et variété décrivant bien ce qui leurs étaient servis, Ethan prenait goût à cette vie de luxe, cette liberté de dormir où il souhaite, manger ce qu'il veut, ne pas restreindre ses choix sous l'effet des chaînes que l'argent peut causer. Suivant parfois l'intuition de la sorcière, parfois le sien, ils avaient la conviction que la route était la bonne, confirmant au près des voyageurs qu'il s rencontrait, nombreux leurs suggérant de rebrousser chemin et ne pas atteindre ce lieu qu'est La Prison.

Dernier soir prévu dans le confort d'une chambre, il était assis dans  le lit, les bras croisés derrière la tête, bien adossé au mur. Ses yeux suivait sa chérie qui effectuait les quatre cent pas d'un bout à l'autre de la pièce en marmonnant, s'arrêtant subitement alors qu'elle était exactement face à lui, le regard dans le sien.

- Je te connais plus confiante que cela Emivia, nous arriverons à les vaincre peut importe leur force car notre intelligence et notre ruse nous permettra de se sortir de ce qui peut arriver.

Il eut un moment de silence puis reprit de sa voix calme tandis qu'elle prenait un peu d'air frais.

- Évidemment que je suis là pour t'aider, ils sont parvenu à faire cela à Thérèsa car elle était sans défense et n'a pas vu venir les problèmes. Nous nous sommes là pour chasser ces dits problèmes, régler une fois pour toute cette histoire de contrat qui plane sur ta tête. J'ai déjà connu la souffrance, les chaînes, être l'esclave d'un maître ingrat, rien de pire ne peut m'arriver sauf une chose... te perdre.

Oui c'était sa seule crainte, qu'il arrive malheur à sa sombre brunette. Il ferait donc tout pour que cette finalité n'arrive jamais, que tout deux poursuivent de vivre côte à côte, ou autre position dans certains moments.  Après discussion et moment de réconfort, il prirent une bonne nuit de sommeil, la dernière dans un lit douillet pour un temps indéterminé car sous peu ils seraient à destination. Après une balade tranquille, ils se tenaient à une lieu de ce manoir des assassins, prêt à faire face à ces malfrats qui veulent faire résonner leurs bourses au profit de la tête de celle qu'il aime. Ethan s'approcha le plus possible d'Emivia et posa la main sur sa nuque pour l'attirer vers lui et l'embrasser avec passion. «Je t'aime.» Longuement leurs langues dansèrent, un courant traversant leurs corps, une énergie et une flamme brûlante les vivifiants. Rompant à regret ce baiser pour descendre de leur monture afin de les mettre à l'abri des regards.

Ils marchèrent vers le manoir, étonnement aucun garde dans les environs ni à l'entrée, comme si le groupe avait tellement confiance en leur réputation que personne ne viendrait les déranger dans leur manoir. Après tout, leurs contrats étaient constamment transmis par missive, l'or déposé en un lieu précis, rarement de contact avec les clients sauf les plus importants. Contournant le bâtiments pour mieux repérer les lieux en cas de fuite, ils virent deux autres portes puis s'approchèrent du panneau d'accès menant à la cave. «Quels imbéciles ils font de tout laisser ouvert...» Il n'en fallait pas plus pour qu'ils se retrouvent dans le sous-sol du bâtiments, pièce sombre. Ethan fouilla dans ses poches pour y trouver son stylo magique, attendant que sa vision s'habitue à l'obscurité et se mit à griffonner directement sur le mur de bois le plus proche qu'il trouva. Soudain sur les murs s'allumèrent deux torches dont la lueur permis de voir tout le contenu de la pièce. Visiblement ils étaient dans l'endroit qui sert à remiser le bois nécessaire au chauffage des lieux, expliquant l'accès directement vers l'extérieur. Sourire satisfait sur le visage, il mit la main sur la poignée pour jeter un oeil dans le couloir mais sans succès, la porte était verrouillé de l'autre côté. «Au moins il y a des verrous...»

Le Manoir était à portée de vue. Après un délicieux baiser suivi d’un beau sourire de la demoiselle, ils mirent pied à terre afin d’avancer plus discrètement, prenant toutefois soin d’attacher leurs montures dans un endroit à l’écart. La brunette et l’Orisha s’engagèrent ensuite en direction de la maison avec la plus grande prudence, évitant de faire trop de bruit. Étrangement, aucun homme ne semblait garder les lieux. Ils devaient avoir une confiance extrême en leurs capacités, à moins qu’ils ne comptent simplement sur l’effet des rumeurs colportées. La sorcière trouvait toutefois cela étonnant mais plaisant, s’infiltrer si aisément et pouvoir user de surprise sans même utiliser un peu de sa magie. Ce serait un vrai massacre, il valait mieux pour eux être armé jusqu’aux dents.  

Elle sursauta une nouvelle fois aux pensées de son compagnon, n’ayant pas encore tout à fait l’habitude de l’entendre sans qu’il n’ouvre la bouche puis fit un sourire malicieux. « J’espère qu’ils aiment les surprises… ». Elle plissa légèrement les yeux lorsque les torches firent leurs apparitions puis attendit un instant que sa vision s’y habitue avant de s’en saisir d’une et d’éclairer devant elle. Elle laissa Ethan tenter d’ouvrir la porte du fond silencieusement puis tendit l’oreille. « Et le lieu n’est pas vide… Écoute… ». Effectivement, ils pouvaient entendre des brides de conversations ainsi que des bruits de pas dans le couloir. « J’en compte trois… Peut être quatre… On ne pourra pas passer par là, il faut chercher ailleurs… ». Elle fit marcher ses méninges rapidement puis posa la torche. « Je passe invisible et vais faire le tour… Tu m’attends ici ? ». Elle sourit puis s’approcha de lui lentement, posa les deux mains sur ses hanches et les fit glisser fermement jusqu’à ses fesses qu’elle tâta joyeusement. Son regard pétillait d’excitation sombre. Elle lui vola un fougueux baiser puis disparut de son champ de vision, jouant toujours de ses doigts sur son postérieur. Il put ensuite sentir ses lèvres au creux de son cou et elle mordit sa chair vivement sans prévenir. Elle lui murmura ensuite avec amusement
- Ton corps m’attire…
Elle mordilla son lobe, histoire de le rendre un peu plus fou encore, puis se détacha et se fondit dans les ombres. « Je reviens vite… ».

Elle longea le mur de l’enceinte jusqu’à atteindre une nouvelle entrée. Elle ouvrit très lentement la porte et passa à l’intérieur sans aucun bruit. « Je suis entrée par les cuisines…  Il n’y a personne ici non plus.» Elle avança prudemment puis du se coller contre un meuble au passage d’un homme grand et barbu. « Je viens d’en croiser un… Plutôt balèze… ». Elle continua son avancée, essayant de se repérer à l’intérieur afin de se diriger vers son petit ami. « Chéri… Comment dire… Non rien… C’est bon. » Elle se retint de rire d’elle-même en voyant devant elle un long couloir dont une clé dépassait d’une des serrures. Trois hommes passèrent alors juste devant elle et la demoiselle se colla au mur. L’un deux brisa le silence d’une voix grave.
- Vous ne trouvez pas que ça sent bizarre ?
- Ouai tu as raison, ça sent le cheval !
Le dernier homme haussa les épaules et leurs fit signe d’avancer.
- Cessez vos conneries les illuminés ! J’en ai ma claque de vous deux…
- C’est toi l’illuminé, blanc bec !
- Rho, ne recommencez pas tous les deux !
Les voix se durcirent mais s’éloignèrent, tournant vers ce qui semblait être un autre corridor. Elle s’approcha alors de la porte, tourna lentement la clé afin d’ouvrir en un minimum de bruit puis fit un sourire en coin lorsqu’elle entendit le verrou. « C’est bon ! » Elle vérifia le couloir, réapparut puis actionna la poignée, tira et se pensa qu’elle était extrêmement lourde pour une simple porte donnant sur la réserve.

La surprise fut grande quand elle aperçut en face d’elle une jeune femme. Les vêtements de cette dernière étaient en lambeaux et une peur immense se dégageait de tout son corps. Celle-ci rompit le silence d’une petite voix.
- Laissez-moi sortir, par pitié…
- Silence. Vous allez attirer les…
- Sortez-moi d’ici ! Pitié !
Une voix résonna dans le couloir.
- Qui a laissé ouvert la porte de la prisonnière ?!
« Et m*rde… ». La jeune femme menue se précipita vers la sortie et fonça droit dans un homme qui fit son apparition sur le pas de porte. Un sourire malsain aux lèvres, il repoussa la demoiselle dans la pièce et la fit tomber en arrière. Il joncha ensuite la sorcière de la tête aux pieds d’un regard brillant puis s’attarda un instant sur le katana à sa ceinture. Emivia se saisit d’un kunai mais n’eut point le temps de le lancer. L’individu se recula rapidement et claqua la porte avec fracas avant de refermer derrière et de crier.
- Nous avons une nouvelle ! De la viande bien fraiche et bien appétissante…
« Grrr… Pauvre abr*ti ! ».
D’autres personnes arrivèrent dans le couloir et elle put les entendre jacasser et rire. « Vous rirez moins lorsque je vous aurais tranché la gorge… ».
- Comment est elle entrée ?
- Je ne sais pas mais… On va la laisser au chef celle là… Elle est plutôt… Bien armée.
- Armée ?
- Oui, j’ai aperçu un katana à sa ceinture…
- Mmmh, une coriace, c’est encore plus excitant… J’espère qu’on pourra jouer avec lorsqu’il l’aura désarmée…
- Héhé, tout dépendra de ses… qualités.
« Tu vas en tâter de mes qualités, porc… »

La jeune captive se releva et alla tambouriner contre la porte.
- Je veux sortir d’ici… Pitiééé !
La brunette fronça les sourcils et agita une main devant elle avec énervement. Sa voix fendit l’air d’un ton autoritaire et sans appel.
- Par pitié, ferme là et va t’assoir!
La demoiselle fondit en larmes et tomba à genoux, au grand désarroi d’Emivia qui tentait de réfléchir. « Chéri… J’ai comme un problème… ». Elle lui expliqua brièvement par la pensée sa situation, plus que gênante. Il allait devoir trouver un moyen d’entrer et elle, de sortir.

Une certaine logique avait encore sa place en ce lieu qui finalement n'était pas aussi désert que la première impression laissait croire. Emivia proposa une autre méthode pour ne pas tomber directement sur les lascars qui circulait de l'autre côté. Il n'aimait pas trop cette alternative qu'elle quitte seule pour arpenter les lieux mais après tout la prison restait le lieu de sa race, endroit où normalement elle ne devait rien risquer même si elle rencontrait du monde dans les couloirs. Il s'installa en tailleurs sur le bureau, essayant de se détendre et de penser à elle pour bien mémoriser les informations qu'elle lui transmet pour être en mesure de la rejoindre ensuite. Nul doute, les capacités de sa compagne à être invisible avait de très grands avantage et il n'avait pas du tout détester de sentir ses mains parcourir son corps, ses lèvres qui le font frissonner et cette morsure qu'il avait gémit. Tout ça sans absolument rien voir, ajoutant une touche d'excitation que d'avoir l'impression d'avoir les yeux clos tout en les ayant ouvert. Il avait déjà hâte à son retour pour exprimer cette folie qui l'anime.

Soudain il perçu la colère de sa chérie et l'embarras dans lequel elle c'était retrouvé.  «J'arrive, je fais le plus vite que je peux.»  Il accrocha de nouveau la torche au mur, elle lui serait d'aucune utilité outre se faire repérer plus vite. Ethan quitta le bâtiment, se rappelant qu'elle avait parlé d'une porte menant à la cuisine avec l'accès dégagé outre un homme de fort calibre qui risquait d'être sur sa route. Tel un félin en chasse, marchant à pas feutré, il entra dans la pièce sans faire de bruit, éteignant les sources de lumières sur son passage. Un bruit de pas le fit sursauter et il se cache aussitôt sous la table, voyant le barbu annoncé par la sorcière . Il attrapa une chaise et la soulevant en angle pour que les pattes soient devant les jambes de celui-ci, la retenant fermement alors qu'il fit contact avec ses jambes. Mouvement de poignet pour pousser contre son corps, le succès fut instantané, le colosse s'écrasant de tout son long sur le plancher. L'orisha sorti en vitesse et lui flanqua un coup sur la nuque pour lui faire perdre connaissance. Aucune idée du temps qu'il serait tranquille mais cela devait lui laisser le temps de rejoindre son amour.

Suivant les couloirs étrangement vide, usant du lien pour sentir sa présence de plus en plus près. Emivia avait pourtant indiqué la présence de trois hommes qui patrouillait le couloir. Une inquiétude le gagna et il aperçu la porte dont la clé s'y trouvait toujours. «De vrais imbéciles... c'est trop facile, je suis arrivée. » Ethan s'attendit à une réponse à ses pensées mais rien, silence complet. La crainte l'envahit aussitôt suivi de la colère et la hargne si il lui était arrivé quelque chose. Il tourna la clé dans la serrure, le loquet s'ouvrit, retirant la clé alors qu'il ouvrait la porte. Constatant que la serrure était utilisable des deux côtés, il verrouilla derrière lui après avoir passé à l'intérieur.

Son regard se posa tout autour de lui grâce aux lueurs de dehors qui éclairait l'endroit. Ne percevant que la silhouette d'une seule demoiselle qui s'était endormi contre le mur, assise sur ses genoux. Envie intense de tout casser autour de lui, il était arrivé trop tard et ne savait nullement où chercher. «Mon amour ? Où est tu ? » Rien .. pas de réponse... était-elle rendu trop loin ? Une magie quelconque qui empêche de communiquer ? Tant de question qui lui tourne dans la tête sans pouvoir y répondre et comprendre. L'orisha s'approcha de la captive, s'assurant de ranger sa lame dans son dos pour ne pas l'effrayer alors qu'il posait la main sur son épaule. Elle se réveilla en sursaut, gesticulant comme une damnée cherchant à défendre sa vie, l'homme évitant de justesse d'obtenir gratuitement une nouvelle marque sur son visage. D'un geste vif et agile, il attrapa ses deux poignets pour les retenir sans trop de pression d'une main puis posa sa main libre sur la bouche de la captive alors qu'elle commençait à hurler. L'orisha fit non de la tête et murmura.

- Je suis venu délivrer celle qui était là voilà peu de temps, une belle grande brunette que j'aime et chérie plus que tout. Si tu promets de ne pas crier et d'être tranquille, je te libère. Je déteste voir des personnes prisonnières alors je compte t'aider aussi une fois que j'aurais retrouvé celle que je recherche.

Elle fit un oui de la tête, ses cheveux aux épaules venant caché son visage sous les mouvements, l'homme retira la main de son visage puis graduellement la laissa libre de ses actes, restant non loin d'elle en silence. La demoiselle reprit peu à peu ses esprits, observant devant elle, puis autour, comme si elle cherchait quelconque bride de souvenir avant de regarder l'homme et murmurer.

- Ils l'ont amené
- Qui ?
- Ils disent "chef.."
- Et me*de ! Sais-tu où ?
- Tout en haut.
- Merci !

L'information était vague mais au moins il avait un point de départ pour se lancer à l'assaut. Avait-elle aussi été amené là-haut ? Ethan se redressa pour appuyer l'oreille à la porte pour n'y percevoir aucun bruit de talons, présumant la voie libre. Il déverrouilla et fit signe de l'attendre.

- Repose toi comme tu peux, une fois que nous aurons régler ce que nous avons à faire ici, il nous sera aisé de te délivrer.

Elle ferma les yeux, une certaine quiétude sur son visage que de savoir la liberté à porté de main et chercha sommeil dans l'attente de son retour. La porte s'ouvrit, l'orisha jeta un oeil puis quitta la pièce, verrouillant derrière puis suivi son instinct pour trouver son petit coeur dans le dédale de couloir de ce lieu.

Le silence se fut dans le couloir pendant une bonne dizaine de minutes. Elle attendait patiemment la venue de son chéri. Lorsque des pas se firent entendre et que la porte s’ouvrit, ce ne fut pas celui qu’elle espérait. Un homme grand et relativement imposant se tenait sur le seuil. La jeune captive avait déjà reculé et s’était tapie au fond de la salle, le plus loin possible de cet individu au sourire malsain. Brun, le regard à la limite de la perversité, il contemplait la sorcière de haut en bas. Elle fronça les sourcils. Il devait être celui qu’ils nommaient tous "Chef".  Elle n’avait pas peur, non. Elle sentait plutôt la rage monter en elle. Elle dégaina son sabre tandis qu’il restait toujours impassible. Son geste le fit sourire un peu plus et il se décida à rompre le silence.
- Que comptes-tu faire avec cela demoiselle ?
Il n’eut en réponse qu’un soupir hautain alors qu’elle armait sa lame devant elle, le regard foudroyant. L’homme éclata d’un rire machiavélique.
- Tu vas te faire mal avec cela…
Elle lui sauta royalement dessus telle une furie sanguinaire. Le "chef" dégaina rapidement une épée, bloqua sa lame et posa la main libre à son cou. Avec fluidité et rapidité, il la colla contre le mur. La brunette grimaça à l’impact. Un des genoux de l’homme était venu se mettre entre ses jambes, bloquant ainsi une quelconque tentative de riposte sur les bijoux de famille. Il approcha son visage tout prêt de celui d’Emivia et murmura.
- Et maintenant ? Que vas-tu faire ?

Elle tente de bouger son poignet armé, sans succès. Elle agrippa le bras de l’homme de sa main libre et y planta les ongles, ce qui le fit sourire un peu plus.
- Lâche ton arme et j’éviterai de te faire mal…
Ses doigts se serrèrent un peu plus sur la garde. Il était hors de question qu’elle la cède. L’adversaire remonta sa main et se saisit de sa mâchoire doucement puis l’obligea à tourner la tête. Le regard de la jeune femme se fit noir ainsi que ses cheveux. L’individu ricana.
- Ta magie est obsolète ici, sorcière. Cependant, tu as un très joli minois quand tu es en colère… Je le retiendrai à l’avenir.
Emivia tenta une nouvelle fois de le repousser sans y parvenir. L’homme était doté d’une grande force, visiblement insensible à la magie noire. Elle essaya la télékinésie, sortant discrètement de sa poche l’un de ses kunai. Le brun ricana et envoya l’objet au sol avant de serrer son poignet armé plus fort encore, arrachant une grimace de douleur à la jeune femme qui dut lâcher son arme sous la pression trop forte. « Put*in mais c’est qu’il a de la force lui… Chéri ? Tu es où ?... ». Silence complet. « Chéri ?... ». Aucune réponse. « C’est quoi ce b*rdel encore ! ». Elle plissa le front, soucieuse.
- Si tu tentes d’appeler de l’aide extérieure, cette tentative est aussi vaine… Les douces joies de la magie…
Elle haussa un sourcil puis afficha un sourire sarcastique. « Ok, donc sur ce coup, je vais devoir me démerder seule… ».
- Josh ! Ramène-toi !
Un jeune homme entra dans la pièce et courut jusqu’à eux, l’air franchement pas rassuré.
- Mets-lui le bracelet, je la tiens.
Il hocha frénétiquement de la tête et s’approcha, un objet bizarrement étincelant à la main. Elle recommença à se débattre afin de lui rendre la tâche plus difficile mais la maintien que l’homme avait sur elle et l’incapacité pour elle d’avoir recours à la magie ne l’aida pas. Elle ferma alors les yeux, respira profondément puis juste avant que le bracelet ne se referme sur son poignet droit, se mit à ricaner. Josh se tint alors le visage puis tomba à genou. « ça t'apprendra... ». Il n’était apparemment pas immunisé contre la magie noire et venait de se prendre le lux ténébris de la sorcière. Elle ressentit alors une sensation étrange. Elle était comme enveloppée par une magie puissante qui l’empêchait de se servir de ses pouvoirs.

L’homme desserra un peu son emprise afin de se reculer légèrement et se prit un coup de poing instantanément. Il stoppa ensuite d’une main la tentative de crochet du droit de la demoiselle et éclata à nouveau de rire.
- Et bien, même privée de tes pouvoirs, tu n’en restes pas moins hargneuse ! J’aime ça !
« Tu aimeras moins quand je te tordrai le cou, c*nnard … ».
Il la malmena un peu, lui faisant une clé de bras en l’attrapant par les cheveux afin de la faire avancer vers la sortie, laissant le jeune homme agoniser sur le sol.
- Andrew ! Ramasse son arme, fais sortir Josh, amène le à l’infirmerie et referme bien la porte !
- Oui chef !
- Pedro, Elouan ! Suivez-moi ! On l’amène dans mes quartiers.
- Bien chef !
L’un d’eux passa un peu trop prêt de la sorcière qui lui fila un coup de pied dans le thorax, obligeant le chef à resserrer sa clé de bras à la limite de lui déboiter l’épaule.
- Tigresse, reste tranquille…
Le petit groupe se dirigea donc jusqu’au quartier de l’homme baraqué, ne laissant d’autre choix à la demoiselle que de les suivre. Un des jeunes hommes ouvrit la porte et referma derrière eux. Il la plaqua alors contre la porte sans trop de ménagement, s’approcha jusqu’à se coller contre elle et murmura.
- Maintenant, parlons sérieusement veux tu ?... Qui es-tu ? Combien êtes-vous ? Et surtout, que viens-tu faire en mon antre ?
La jeune femme soupira avec dédain.
- Réponds ! Ou tu le regretteras…
Elle lâche un rire diabolique, bien prête à le regretter plutôt qu’à parler. Il relâcha ses cheveux et posa la main sur l’une de ses épaules. Sans attendre, la réaction de la demoiselle fut instantanée. Elle se poussa du mur de sa main libre, se tourna rapidement et envoya sa main, le poing serré, vers le visage de son agresseur. Il esquiva d’un petit bond en arrière. Elle dégaina alors sa dague double lame, le regard tueur.
- Tu ne vas pas remettre ça… Si ?
Elle tenta de disparaitre, en vain, puis de colère le chargea à nouveau.

Tout autour de lui il entendait du bruit mais incapable de savoir s'il s'agissait d'Emivia. L'orisha n'avait qu'elle pour objectif, la trouver et faire payer le prix à celui qui avait osé la séquestrer. Brimer la liberté était la pire chose à faire selon ses valeurs et encore plus à celle qu'il aime. Il l'a savait apte à se défendre mais il n'avait aucune idée de combien ils étaient. Lentement il avança dans le couloir, suivant le sons des pas qu'il percevait, quiconque sur sa route goûterai à la rage qui gronde en lui, essayant d'en tirer le plus d'information possible. Du moins si l'ennemi était encore apte à parler selon la pratique du "je frappe et questionne ensuite..." Dague d'une main et fouet de l'autre, l'homme avançait sans se préoccuper du résonnement de ses pas sur le sol, le regard attentif à tout mouvement, prêt à découdre avec quiconque. Il passa alors près d'une porte au bout du couloir et prit le temps d'écouter en y appuyant l'oreille.

- Une vrai garce je te dis !
- Arrête c'est qu'une femme.
- Une sorcière ouais ! Elle a joué dans ma tête et ma foutu une de ces peurs...
- Lux Ténébris, un classique... dis moi de quoi as tu peur ?
- Rhaa dégage Andew, j'ai besoin de repos.
- Je vois.. monsieur est effrayé par un truc minable et veut pas le dire à son pote.

Josh reprenant ses esprits, la crainte chassé de  sa tête, il attrapant un grand plateau de métal et l'envoya en plein visage d'Andrew dans un fracas qui aurait pu ameuter beaucoup trop de monde. L'orisha ne pu s'empêcher de rire de ce petit jeu à laquelle sa chérie avait eut le temps de jouer avec d'être réduite au silence. «Mon amour ? Où est tu ? » Il essayait en vain de penser à elle, ne percevant aucune réponse, ne sachant même pas si la brunette l'entendait ou si elle était encore présente en ce lieu. Le mieux était de questionner les deux hommes qui avaient visiblement eu une rencontre avec elle. Ethan ouvrit la porte lentement, voyant l'un au sol qui se tenait le visage et le second sur un lit. Usant de son agilité et sa télékinésie, sa dague alla se planter dans la nuque de celui au sol puis il s'avança tel une flèche vers Josh pour faire claquer son fouet et enrouler son torse et ses bras pour l'immobiliser puis posa la main juste après à son cou.

- Où est-elle ?
- Va te faire foutre sale orisha.
- Parle où tu auras le même sort que lui.
Par télékinésie, la lame de l'homme aux yeux vairons quitta la chair du mort pour s'approcher du captif pour que la pointe s'appuie sur sa tempe.
- Pour la dernière fois... où est-elle ?
- Tu ne me fais pas peur contrairement à elle.
- Si tu préfères qu'elle revienne te donner cette image qui t'a foutu les boules.
Il dégluti péniblement, cette idée ne lui plaisait pas mais son absence de réponse fit lentement couler le sang sur son visage, la lame pénétrant lentement sa chair. Il grimaçait de douleur, essayant de dévier la tête sans succès.
- Trois...
- Trois quoi ?
- Deux...
- Attends ! Tu vas me tuer ?
- Un...
- Deuxième étage.
- Mais encore ?
- Sixième pièce  à gauche, ses quartiers privés.
- Qui ?
- Le Chef. Pitié c'est tout ce que je sais !
- Si tu le dis, tu deviens donc inutile n'est-ce pas ?
Sans attendre de réponse, il prit en main la dague et la retourna pour frapper avec la pointe du manche sur sa tempe. Perte de conscience aussitôt. Ethan profita des sangles sur le lit pour l'attacher et trouva de quoi le bâillonner. Il attrapa le katana de sa chérie qu'il reconnu à la ceinture du cadavre au sol, le plaçant dans son dos puis éteignit toute lampe ou torche avant de quitter l'infirmerie.

Sachant qu'il était au rez-de-chaussée, il hésitait à faire une inspection au premier pour s'éviter des rencontres hasardeuses au second plancher. Trouvant les escaliers, il monta les marches quatre à quatre et fit halte devant le corridor de l'étage suivant. Aucun mouvement, quelques bruits ici et là émanant des pièces dont les portes étaient ouverte. Il joua des doigts sur le manche du katana, se disant qu'il ne pouvait s'en servir, ce type de lame avait mauvaise réputation pour les novices de cet art. «Je risque surtout de me blesser, faudrait que je m'entraine avec ma belle tigresse si elle veut.»  Il continua de monter les marches, espérant que le grabuge qui risquait de se produire n'alerte pas trop ceux en dessous.  

Regardant discrètement du coin de l'oeil, bien caché derrière le coin du mur, il compta les pièces pour trouver la bonne. Fermé évidemment et deux hommes se parlaient non loin de la porte, l'un deux ayant retiré son haut et se regardait le thorax.
- Tu as vu la marque qu'elle m'a fait !
- Tu la ferme oui ? Tu parles que de ça depuis que la meuf t'a presque mit K.O.
- Vivement qu'il l'a mette en cellule... elle va voir c'est qui le plus dur.
- Jouit pas trop vite, tu seras pas le premier.

C'en était trop pour Ethan, il bouillait, les poings serrés à la limite de couper sa circulation. Il avança au gré des ombres, profitant de la discussion qui se poursuivait mais dont il ne percevait plus le moindre mot, n'ayant que pour objectif d'éliminer ces pourritures. Les deux gardes marchaient en s'éloignant de la pièce où l'orisha ferait ensuite escale. Attrapant l'un d'eux en posant la main sur sa bouche, l'autre sur sa nuque. L'instant d'après Pedro était mort suite à un atroce craquement. Ethan le poussa vers Elouan qui ne parvint pas à crier sous l'effet de choc et de surprise. Sourire hargneux au visage, l'homme plaqua l'ennemi au mur d'une main sur son torse, déchira une partie de la veste de sa future victime et lui enfonça profondément dans la bouche pour s'assurer de son silence.

Il se mit à se débattre mais l'orisha le rua de coup de poing dans les côtes à répétition. Le captif eut tôt fait de comprendre qu'il devait arrêter de bouger. Utilisant son fouet comme une corde, il lui attacha les poignets dans le dos en la plaquant face au mur sans ménagement puis le retourna pour le regarder dans les yeux.
- Alors tu voulais montrer à MA chérie qui est le plus dur ?
Le regard de Pedro devint livide, comprenant qu'il avait devant lui le copain de la captive. Il fit un très petit non de la tête pour réponse.
- Dommage pour toi que j'ai entendu... premièrement elle ne t'aurais pas laissé la toucher et deuxièmement moi non plus. Troisièmement toi même tu ne te touchera plus...
Il fit des yeux énormes, sentant le métal froid de la dague vers sauter l'attache de son pantalon, une main puissante sur son cou pour l'immobiliser. Ses vêtements glissant pour s'arrêter mi-cuisse, il essaya de se débattre en vain, l'orisha était déterminer et la rage décuplait assurément sa force. Regardant son adversaire dans les yeux, Ethan se plaça à la gauche du captif et  donna un coup de poignet, sa lame tranchant ses atouts qui tombèrent dans ses vêtements. Il murmura à son oreille :
- Te voilà eunuque...
Le sang coulait abondamment, il relâcha Pedro qui s'écroula au sol après qu'il eut repris son fouet, il mit les mains sur sa blessure pour cesser l'hémorragie, en état de panique le plus total. Ethan fit alors face à la porte qui lui avait été désigné. «Je suis là...» Il attendit de voir si une réponse viendrait, une directive quelconque, une information sur la situation. Dans l'instant présent il se trouvait totalement à l'aveugle, hésitant à défoncer la porte ou entrer dans la pièce d'à côté pour passer par la fenêtre et ainsi avoir un aperçu de ce qui se passe.

Une lutte sans merci s’engagea à nouveau entre la demoiselle et le jeune homme. Et une nouvelle fois, elle fut désarmée en un rien de temps par la télékinésie adverse. « Il est forcément sorcier ou magicien… ».
- Tu n’abandonnes jamais ?
Elle éclata d’un rire malsain puis se jeta sur lui, tête baissée. Elle le percuta au torse de son épaule et l’embarqua dans la foulée jusqu’au bureau, qu’il se prit dans le dos. Il grimaça légèrement tandis qu’elle bondissait en arrière.
- J’aime ta vivacité et ta teigne… Et je t’apprivoiserai !
« Dans tes rêves, p*rc !»
Emivia tenta de l’achever d’un coup de pied, visant la tête mais fut stoppée par le bras de son adversaire qui la fit tomber en arrière. Elle se releva rapidement, tout comme lui. Visiblement, il était un redoutable combattant.
- J’aime vraiment beaucoup que l’on me tienne tête. Cela me met dans tous mes états...
- Grand bien vous fasse !
- Ah, tu daignes enfin ouvrir la bouche.
Elle lui fit un sourire en coin des plus diaboliques, le regard rempli de colère.
- Tu me plais.
- Magicien ou sorcier ?
Le regard de l’homme se mit à briller étrangement. Elle avait surement visé juste. Cependant, il lui manquait quelque chose pour faire partie intégrante de sa race. Par élimination, il devait être magicien.
- Si je réponds à cela, que me donneras-tu en échange ?
La demoiselle prit un air des plus hautains.
- Pas besoin de me répondre. Au vue de votre lâcheté vous ne pouvez être que magicien…
L’individu grinça des dents, le regard sombre. Ce qui satisfaisait amplement la brunette.
- Comment oses-tu ?!

Elle passa le bout de sa langue sur ses lèvres puis se mordit l’inférieure avant de reprendre une position de corps offensive. Ce fut à présent lui qui la chargea sans ménagement pour la plaquer sur le premier meuble à portée. Alors qu’il tenta ensuite de la maitriser contre une étagère, elle lui écrasa violemment le pied et s’esquiva, sautant ensuite par-dessus le bureau pour lui envoyer tout ce qui se trouvait à sa portée, de l’ouvre lettre à l’encrier en passant par les manuscrits présents sur le meuble. Un bruit de lutte monumental se dégageait de la pièce, n’alarmant visiblement pas ceux restés à l’extérieur. Êtes-ce une habitude récurrente qu’un combat dans le bureau de ce chef? Habilement et après plusieurs diversions pour l’en faire s’éloigner et lui laisser champ libre, la sorcière finit par arriver à la porte, tourna la clé et l’ouvrit brusquement, se tenant prête à attaquer les deux gardes à l’extérieur.

Elle tomba cependant nez à nez avec Ethan et fit un beau sourire. « Te voilà enfin… ». Ses cheveux complètement ébouriffés, le visage tendu et le souffle court, elle n’eut pourtant pas le temps de dire quelque chose. On l’attirait vers l’arrière avec force. L’homme plaça un bras armé d’une dague autour de son cou tandis qu’il maîtrisait son autre main, la serrant au poignet. La voix sombre et autoritaire de celui-ci résonna soudain.
- Dépose les armes Orisha ou je la tue !
- Ne l’écoute pas.
- La ferme beauté ! Pose tes armes au sol ! Tout de suite !
Le regard haineux du sorcier scrutait Ethan alors qu’Emivia tentait de se débattre entre ses bras, lui indiquant un petit non de la tête.

Qu’allait-il décider ? Rendre les armes et attendre ou l’attaquer de front en prenant le risque qu’Emivia en soit la victime ? De là où il se tenait, il pouvait aisément apercevoir la pièce en bordel derrière eux. La communication par la pensée était totalement bloquée par un mécanisme qu’ils n’avaient encore pas identifié.

Ethan hésitait, s'avançant vers la porte voisine qu'il ouvrit lentement, y trouvant deux soldats endormi. Il leva les yeux vers le mur du fond et secoua la tête. «Et m*rde, pas de fenêtre...» Il referma la porte et se demandait comme ces deux guignols pouvaient ronfler avec tout le bruit qui provenait de la chambre du chef. Il retourna face à la porte et posa la main sur la poignée, dague en main, prêt à intervenir. Le combat y faisait assurément rage de l'autre côté, tout ce bruit d'objet qui se renverse et se brise, des impacts sourd. Tout semblait se passer si vite et alors qu'il tournait pour ouvrir, ce fut le son de l'échec qui résonna à son oreille. Verrouillée. «Quel veinard je fais... déjà que j'arrive pas à lui parler.»

Alors qu'il était sur le point d'essayer de défoncer la porte en prenant son élan, elle s'ouvrit soudainement et il se retrouva nez à nez avec Emivia.  Son expression est loin d'être bonne et son allure exprime bien l'intensité du débat qui avait lieu à huit clos. Le moment de retrouvaille fut trop bref, aucun mot d'aucun des deux alors que la brute l'attirait vers l'arrière pour la faire captive.
- Dépose les armes Orisha ou je la tue !
- Ne l’écoute pas.
- La ferme beauté ! Pose tes armes au sol ! Tout de suite !
Ethan serra les poings, dague dans la main et fouet de l'autre, il se savait assez rapide pour agir et surprendre mais il se devait de gagner du temps, gagner une seconde d'inattention chez son adversaire. L'orisha remarqua bien le signe de tête de sa chérie tandis que le mage le scrutait de la tête au pied.
- Et si je dépose les armes tu la tue quand même c'est ça ?
- Oui.. après t'avoir ligoté pour que tu assiste au spectacle.
- Quel spectacle ?
L'orisha gagnait du temps et attendait le moment propice.
- Celui lorsque je vais déchirer sa tenue pour en faire ma soumise.
- Rhhaaaa
Ce fut la phrase de trop, le magicien éclata de rire et cligna des yeux. Instant précis où le fouet claquait sur ses doigts, libérant la dague qui se planta au sol entre les pieds de la sorcière. Le rire fit place à un cri de douleur et ne put maîtriser plus longtemps sa captive qui se jeta sur le côté tandis qu'Ethan fonçait directement sur eux. Plaquant son adversaire avec son épaule en plein sur son sternum, mains à ses hanches pour agripper le pantalon et le soulever dans la foulée pour le plaquer rudement au sol, lui faisant perdre connaissance. Sans attendre l'orisha se concentrait et usait de sa télékinésie pour faire bouger le bureau mais sans succès, l'item était trop lourd.
- Chérie aide moi, il faut placer le bureau sur lui, le rebord lui arrivera sur la gorge et le poids va la restreindre.
Emivia aidant son homme et leurs pouvoirs combiné permit de réussir. Ethan  ayant trouvé dans la pièce de quoi ligoter pieds et poings du magicien puis enlaça très fort son amour, la soulevant pour l'asseoir sur le coin du bureau et l'embrasser avec folie.
- J'ai eu si peur pour toi,  je n'arrivais plus à te parler...

La retrouvaille ne fut que trop brève, la brute reprenant ses esprits et se débattait comme il pouvait sous le meuble. L'orisha vola un baiser à la sorcière et se pencha sur le captif, appuyant la pointe de sa dague sur sa trachée, une goutte de sang y perlant.
- Tel est prit qui croyait prendre on dirait.
- Sale gamin.
- Et bien le gamin est plus vif que toi...
- Je te tuerai le premier !
- Dans une autre vie peut-être mais pas cette fois.
Ethan lui mit une droite percutante, douloureuse mais sans lui faire perdre conscience. Relevant la tête vers Emivia pour lui faire un clin d'oeil.
- Je te laisse le choix du bourreau... elle ou moi.
- Pff.. elle assurément, je vais en faire mon casse-croûte.
- Soit... Il est à toi ma chérie.
Se relevant, il en profita pour retirer ce qu'il avait dans le dos et le poser sur les genoux de la brunette... son katana. Ethan attrapa une chaise et y prit place à l'envers, bras sur le dossier pour s'y appuyer et regarder la scène. Gardant son fouet en main en cas de besoin.

Elle fit un petit sourire en coin malsain lorsque le magicien déclara ses intentions. Elle connaissait que trop bien son petit orisha d’amour et sut tout de suite que la température allait grimper en flèche. Profitant du moment d’inattention lorsque l’adversaire fut désarmé, elle s’en libéra et se jeta sur un côté, laissant champ libre à Ethan. Elle porta alors sa main à son poignet, enfin à l’étrange bracelet et lorsque le jeune lui demanda de l’aide, elle se leva rapidement et usa de toute sa force physique afin de faire basculer le bureau sur son bourreau. Elle fit un léger sourire à l’étreinte, le serrant dans ses bras avec le peu d’énergie qu’il lui restait.
- Mon amour... Je ne sais comment il a bloqué notre…

Elle commençait à fatiguer et appuya sa tête contre son épaule en fermant les yeux. Trop court, ce moment fut vraiment trop court qu’elle en soupira d’énervement. Le réveil du magicien lui redonna soudainement une pêche d’enfer, puisant dans ses nerfs une force redoutablement malsaine et surtout dans ce qui a de plus sombre chez elle, le Mal lui-même. Elle savoura les lèvres de l’orisha puis garda le silence, la rage montant en elle de plus en plus. Le bracelet bloquait toujours ses pouvoirs mais, quand bien même, elle n’en avait pas besoin. Un sourire noir, un regard à la limite du psychopathe tandis que l’inconnu recevait une belle droite.
- Je te laisse le choix du bourreau... elle ou moi.
- Pff.. elle assurément, je vais en faire mon casse-croûte.
- Soit... Il est à toi ma chérie.
- Excellent choix…
Elle posa un regard légèrement plus doux dans celui d’Ethan alors qu’il s’installait sur une chaise.
- Pourrais-tu me trouver de quoi retirer ceci pendant que je m’occupe de lui ?
Elle lui montra le bijou qui nécessitait visiblement une clé ou quelque chose qui s’y apparentait. Elle se saisit de son arme préférée, se leva puis s’avança ensuite vers sa proie. Oui, sa proie… L’homme n’était plus rien d’autre à ses yeux.

Le bout de sa lame traina lentement sur le sol puis elle la leva doucement et l’appuya sur la cuisse gauche de son ennemi. Sa voix était autoritaire et extrêmement sombre.
- Quel est ton nom ?!
L’homme ricana pour réponse. La brunette enfonça très lentement la pointe de son katana dans la chair, réitérant sa question tandis qu’il criait de douleur.
- Arrêtes !!
- Quel est ton nom sal*pard !
Il serra les dents et grommela.
- Tu es chez moi et tu l’ignores ?...
La lame se planta un peu plus profondément puis d’un geste vif la demoiselle tourna la lame d’un quart de cercle, lui arrachant un hurlement.
- Ton nom !
- Ari… Arinar…
- Je cherche un dénommé Steven… Steven Garper…
Le magicien serra les dents un peu plus et ferma les yeux.
- Il n’est pas ici…
- Où puis-je le trouver ?
- Pourquoi te le dirais-je ?
Elle retira la lame d’un seul coup, le faisant hurler à nouveau. Des gouttes de sueurs perlaient de son front tandis que la demoiselle faisait à nouveau trainer la pointe de sa lame sur le sol, dessinant des zigzags avec le sang de sa victime, en contournant le corps de celui-ci.
- Tu me fais perdre un temps précieux…
- Je ne sais pas où il est.
- Tu mens !
Elle leva à nouveau sa lame puis Arinar se mit à rire soudainement.
- Évidemment…
La seconde d’après, il avait disparu. Seul le sang de sa blessure et les traces de sueurs imprégnaient le sol.
- Le sal*p ! Il s’est téléporté !

La jeune femme rengaina son katana et attrapa le petit objet que lui tendait Ethan afin qu’elle puisse se débarrasser du bracelet à son poignet. Une fois fait, elle testa ses pouvoirs de télékinésie dans la pièce, faisant voler un livre tandis que ses cheveux et ses paupières avaient virés au noir corbeau. La rage, qu’elle dégageait, était à présent perceptible par la puissance de son aura noire bien supérieure à la normale et très distinctive. Ethan en était peut être à l’abri mais les autres… Oui les autres, ces créatures stupides et débiles… Tâteraient bientôt de ses poings… Enfin plutôt de son katana et de sa magie… Car elle n'était pas prête de laisser un seul survivant ici... Ni repartir avec l'information qu'elle était venue chercher...

Il fit un sourire en coin lorsqu'elle le regarda de ses yeux doux, se levant à sa demande pour trouver l'objet qui lui donnerait sa liberté et sa puissance. Pendant ce temps il entendait le dialogue entre Emivia et l'imbécile, y jetant un oeil par moment. Apercevant le sang et la sueur de l'homme, il fit un large sourire, appréciant de voir sa chérie ainsi le torturer en vue d'essayer d'obtenir les informations qu'elle recherche. Alors qu'il mettait la main sur l'item convoité, il sursauta de la réaction de la sorcière, n'ayant alors nul besoin de demander la raison alors que l'otage n'y était plus. Il s'approcha de sa douce pour lui donner l'objet et le résultat fut immédiat. Emivia laissant pleinement sortir son aura noire, plus noir qu'il ne l'avait jamais vu jusqu'à présent, divers objets ayant volés ici et là dans la pièce, démontrant bien qu'elle avait retrouvé sa puissance.

- C'est moi où les quelques personnes présente ici vont connaître leur dernier souffle...

Ethan s'approcha d'elle sans aucune crainte et mit les mains sur ses hanches, remontant le long de ses flancs et vint appuyer son torse contre son dos, embrassant sa nuque. «C'est si bon de t'avoir dans mes bras de nouveau...» Ses mains se firent de plus en plus baladeuses, suivant les courbes de sa chérie, voyant son aura diminuer  jusqu'à disparaître. Par sa présence et son contact, il avait réussi à détendre sa chérie qu'il savait à bout de force. Bien que le Mal lui avait donné un élan de fougue pour martyriser celui qui était prisonnier, elle avait besoin d'énergie. Instant où il serra juste à temps les bras autour d'elle alors que ses jambes flanchaient. Il l'a prit dans ses bras et l'allongea sur le bureau, retirant son haut pour en faire une boule et le placer sous sa tête. «Il te faut un peu de repos avant de nettoyer le manoir de ce qui reste.»

L'orisha savait qu'il ne pourrait la retenir bien longtemps, sa fougue et sa volonté de trouver les informations pour lesquels ils étaient venu restait une nécessité. Sans oublier de retourner délivrer la captive qu'ils avaient croisé tour à tour quelques étages plus bas. La regardant les yeux clos sur le bureau, sa respiration saccadée, il mit la main sur son ventre et lui murmura à l'oreille une proposition. Elle hocha la tête dans l'affirmative tout en se mordillant la lèvre... Un long moment plus tard elle replaça sa tenue et sa chevelure, ramassant son katana et sa double dague tandis qu'il attrapait poignard et fouet. Lui volant un dernier baiser pour murmurer entre leurs lèvres.

- Vivifiant ?

Elle hocha de la tête en guise de réponse, n'ayant nul besoin d'en dire plus, après tout il avait accès à ses pensées. Emivia se dirigea vers la porte pour emprunter le couloir et débuter le ménage de toute cette guilde d'assassins qui aujourd'hui avait clairement obtenu le jugement de la peine capitale. Il mit la main sur l'épaule de la brunette une fois dans le corridor et indiqua la présence deux hommes dans la pièce à gauche dont le sommeil étrangement lourd et profond ne les avaient même pas réveillés. Faisant signe d'attendre un instant, elle y entra, de faibles soupirs se firent entendre puis elle revint vers lui pour lui voler un baiser.

- Aux suivants...

Rapide et efficace, sans la moindre bavure sur sa tenue qui avait déjà quelques difficultés. Un accro ici et là, un trou un peu plus grand sur le haut de la cuisse. Une chance que leurs montures à l'orée des bois avait dans les bagages quelques tenues de rechange.

Elle fit un petit sourire en coin aux dires d’Ethan. Connaitre leur dernier souffle, c’était bien ce qu’elle comptait faire, tous les tuer, jusqu’au dernier. Rien ni personne ne l’en empêcherait et visiblement, surtout pas son chéri qui semblait y prendre gout. Elle ferma alors les yeux, se laissant bercer par ses bras, ses caresses et ses baisers. Le moment fut agréablement bon, lui redonnant une patate d’enfer en l’apaisant un brin. Une sourire, un hochement de tête plus tard et ils étaient repartis, empruntant le couloir d’un pas assuré. Elle entra dans la première pièce, seule, les sachant endormis et le tranchant la gorge sans sommation. Mourir dans son lit, la plus belle des morts disait on…
- Aux suivants…
Sa voix était étrangement douce mais à mesure qu’ils visitaient les pièces, son aura maléfique refaisait son apparition. La demoiselle ne contrôlait pas du tout sa colère, cette rage qui l’habitait continuellement et se manifestait parfois soudainement. Cette émotion si forte qui faisait naitre en elle un pouvoir noir de plus en plus puissant.

Ils descendirent l’étage en dessous, ouvrant chaque porte plus ou moins sans bruit. Bizarrement, l’endroit semblait avoir été vidé à la hâte. Emivia marqua un arrêt soudain.
- Imagine qu’ils vident les lieux… Ils sont peut être en train de s’enfuir !
Sans plus attendre, elle se dirigea vers une fenêtre dans la pièce la plus proche et regarda à l’extérieur. Aucun mouvement de ce côté, elle courra en face. Elle aperçut alors un homme qui transportait un paquet vers… Une espèce de chariot.
- Là ! Ils se barrent !
Elle fronça les sourcils et se mit à courir, rejoignant l’escalier qu’elle dévala à toute vitesse.

Arrivés au rez-de-chaussée, ils tombèrent nez à nez avec un petit groupe de quatre individus. Armée de son katana, la demoiselle ne prit pas le temps à la réflexion et chargea dans le tas. Son chéri à ses côtés, en peu de temps, ils étaient tous hors d’état de nuire. Ils continuèrent leurs avancées, s’apercevant peu à peu qu’ils vidaient vraiment les lieux, emportant le nécessaire mais aussi les informations capitales. La brunette s’enrageait  et poussa un hurlement devant la porte de son ancienne cellule vide. La séquestrée avait aussi été amenée. Poupi pointa alors le bout de son museau à l’extrémité du couloir.
- Ah bah te voilà toi ! Où étais tu ?!
Le chaton miaula et ronronna puis fit demi-tour. Emivia força un peu plus l’allure afin de le rattraper.
- Où vas-tu ?! Attend-nous !
Elle n’eut pas le temps de le rejoindre que celui-ci se transforma en énorme tigre et sauta sur un individu, créant une série de cris et d’ordres. Apparemment la prochaine pièce était rempli d’ennemis et ils leurs faillaient engager le combat rapidement, le félin les ayant devancés. Une voix féminine sortit pourtant du lot.
- Au secourrrrrs ! Non laissez moi ! Je veux pas entre là dedans ! Noooon ! A l’aideeeeee !
Cette voix, reconnaissable par son intonation dans les aigues, la captive.

Emivia franchit alors le seuil de la porte, katana en main et fonça sur le premier homme à portée. La pièce donnait à l’extérieur sur la partie arrière du jardin. Un grand charriot, attelé à trois chevaux, y était stationné. Au sol, une trace de sang fraiche ainsi que des goulettes montrait la voix vers Arinar. L’homme blessé n’avait apparemment pas encore pu soigner sa récente blessure. Les adversaires, munis d’armes en tout genre, étaient une dizaine dans la salle et d’autres arrivaient de l’extérieur au compte gouttes. La sorcière usa de sa télékinésie et de quelques kunai pour se débarrasser de trois d’entres eux rapidement. L’un se prit Metum et partit subitement en courant et en hurlant de terreur vers l’extérieur, bousculant violemment un nouvel arrivant au passage.

La quête de destruction de toute personnes logeant entre ces murs venait d'être lancé, jusqu'à ce qu'Emivia comprenne que tout ce silence était louche, repérant l'adversaire en train de quitter le navire tel des rats enclin à la peur. Une course folle s'engagea dans les escalier pour atteindre le rez-de-chaussée où le duo prit un plaisir non camouflé à trucider le quatuor qui leur bloquait la route vers la sortie. Autour d'eux toute les portes étaient ouvertes, des meubles et papiers renversés ici et là, tout l'essentiel et les preuves de leur organisation emballés à la hâte pour les charger dans le chariot qui attend dehors.

L'arrivée de Poupi, l'absence de la captive, Emivia ne cachait aucunement sa rage tout comme la colère grandissait chez l'orisha. Au pas de course ils rejoignirent le félin qui avait trouvé la zone de fuite. La sorcière profitant de l'effet de surprise pour réduire au silence trois d'entre eux tandis qu'un quatrième fuyait en repoussant un homme qui entrait, ce dernier percutant le sol en bas des marches, se prenant une roche derrière la tête. Ethan put alors entrer à son tour et poignarder dans le dos un assassin qui arrivait derrière la brunette, la lame transperçant le torse avant de quitter sa chair. Il s'effondra dans un dernier souffle et fut piétiner par un nouvel arrivant qui fonçait sur l'orisha. Ce dernier ayant tout juste le temps de l'éviter avant d'engager le combat au corps à corps. Pour une fois le beau brun décida d'user de ses poings pour régler le compte de son agresseur, l'un et l'autre frappant sans merci, encaissant encore et encore puis Ethan lui enfila un crochet du droit qui envoyant dans les brumes le malfrat.

Pendant ce temps la sorcière ne ménageait pas ses efforts ou plutôt laisser pleinement exprimer sa rage, tuant l'un après l'autre tout ceux qui approchait avec l'aide de Poupi. Bientôt la pièce fut vide et Ethan fonça dehors sans attendre, profitant de sa fougue et son agilité, il tranchait gorge après gorge afin de se rendre au chariot où la captive venait d'être jetée sans ménagement. «Chérie ton prisonnier de tantôt est dans le chariot, à l'avant et son sang coule toujours... je te laisse lui faire savoir qui est le plus fort entre toi et lui...»  L'objectif de l'orisha étant de s'assurer de ne rien perdre des informations que le magicien essayait d'emporter. Se glissant sous le chariot pour se rendre jusqu'à l'avant et couper les attaches des chevaux à l'aide de sa lame. Créant la surprise d'Arinar qui fit claquer les reines et restait sur place alors que les trois étalons s'élançait en pleine course sur la route.

Satisfait de son oeuvre, cette action leur laissait maintenant tout le loisir de terminer la besogne ou plutôt le nettoyage de la vermine. Rebroussant chemin sous le chariot pour ne pas attirer les soupçon du magicien, il grimpa à l'arrière du véhicule pour y trouver la captive mais aussi deux assassins qui voulait profiter de la situation. Le premier sentit un fouet claquer à son cou et l'instant d'après était projeté vers l'arrière, tombant sur le sol avec force. Le malchanceux se retrouvant au pied d'Emivia qui le regardait. «Il voulait abuser de la captive... » Déjà que sa chérie voulait les tuer, elle le ferait avec encore plus d'envie. Ethan agrippa par les épaules le second qui venait de se prendre un coup de pied dans le ventre de la part de la captive, profitant de l'effet de recul pour le propulser dehors avec un peu de télékinésie en prime.

Impact sourd au sol, Poupi s'avança vers l'individu et s'assoit sur son ventre, prenant soudain plaisir à faire ses pattes sur le torse de l'homme qui essai de se débattre sans succès, son vêtement ayant de plus en plus de trous et le sang se mit à couler lentement ici et là. Il voulu se mettre à hurler mais Ethan usa de télékinésie pour l'empêcher d'ouvrir la bouche tandis qu'il défaisait les liens de la prisonnière. Celle-ci restant silencieuse, ayant reconnu celui qui lui avait promis de la libérer un peu plus tôt. Il descendit avec elle, rejoignant Emivia qui terminait de prendre soins du malfrat. Ethan vola un baiser à Emivia et déposa dans sa main le bracelet qu'elle avait été forcé de porter afin d'annihiler ses pouvoirs. «Il ne pourra plus se téléporter avec ça...»

- Il ne reste que l'autre en avant, je vais commencer à fouiller les boîtes et coffres à la recherche d'information tandis que tu l'interroge de nouveau.

Le combat s’avéra être une vraie boucherie. Les dits assassins n’étaient en réalité que des brutes sans cervelle, ne pouvant faire front au trio. Lorsque le massacre fut finit, Emviva suivit Ethan à l’extérieur. « Je vais lui apprendre les bonnes manières… ». Elle admira son chéri à l’œuvre, s’avançant avec discrétion à l’aide de l’invisibilité jusqu’à atteindre le charriot. Un homme tomba à ses pieds et elle fronça les sourcils en entendant qu’il tentait de profiter de la demoiselle en détresse. Elle posa son pied sur la gorge de l’homme puis planta sauvagement son katana dans la poitrine sans attendre. D’un lent mouvement de poignet, elle tourna la lame, maintenant la pression à son cou pour l’empêcher de hurler. L’individu succomba dans la plus atroce des douleurs. Poupi semblait également ravi de déchiqueter sa proie, jouant de ses griffes sur le ventre de l’homme jusqu’à ce que mort s’en suive.

Elle esquissa alors un sourire, après avoir savouré le baiser volé, sentant le bracelet dans sa main et jubila intérieurement. La seconde d’après, elle avait disparu du champ visuel et se dirigeait sur son ennemi numéro un, Arinar. Rapidement, elle referma le bracelet sur le bras du magicien et apparut devant lui, lame de son arme sous la gorge de ce dernier.
- Coucou…
L’individu sursauta et tenta d’user de sa télékinésie, sans succès, faisant rire la demoiselle.
- Chacun son tour…
- Espèce de…
Elle appuya légèrement la lame de son arme sur la peau de ce dernier.
- Surveille tes paroles, baltringue.
Il serra les dents de rage puis poussa un cri lorsque Emivia posa lourdement sa main sur sa blessure encore béante.
- Crache ce que tu sais !
Il fit un léger non de la tête alors la brunette entra un doigt dans sa plaie, le faisant hurler de douleur.
- Parle !
- Arrêtes ! Arrête ! C’est bon… Je vais… Je vais tout te dire…
Elle retira légèrement sa main, le regard foudroyant dans le sien.
- Je veux tout savoir.

Arinar n’eut d’autres choix que de lui donner le dernier emplacement connu de Steven.
- Il était là il y a une semaine. Il est parti pour l’Antre des Damnés…
- Où exactement ?!
L’homme lui donna le plus d’informations possible et des détails afin qu’ils puissent trouver le lieu sans se tromper.
- Doit-il y rester longtemps ?
- Normalement oui... Tant que le travail n’était pas terminé…
- Bien.
La demoiselle recula son katana légèrement tandis que l’homme soupirait d’avoir vidé son sac. Elle fit alors un sourire malfaisant et planta sa lame à l’intérieur de son torse, son regard admirant la réaction de ce dernier qui eut des difficultés à respirer.
- Pour… Pourquoi ?
- Pour être né magicien.
Ce n'était pas l'unique raison mais elle n'avait aucune envie de se justifier auprès de lui. Les pupilles de l’homme se dilataient lentement. La vie le quittait très doucement sous la jubilation bien visible de la brunette. Une fois l’homme sans vie, elle retira sa lame et l’essuya sur le pantalon de ce dernier avant de se reculer puis d’aller rejoindre Ethan pour l’enlacer et l’embrasser tendrement.
- As-tu entendu mon amour? Nous devons nous rendre dans le sud de l’Antre des Damnés. Je n’y suis jamais allée…
Emivia entendit ensuite sangloter. Elle tourna donc la tête et observa l’ancienne captive en train de pleurer.
- Tu es libre. Va maintenant.
Cette dernière releva la tête.
- Je ne sais même pas où je suis…
Elle haussa un sourcil avant d’ajouter.
- D’où viens tu ?
- D’un endroit que l’on nomme "forteresse ensorcelée".
La brunette fit un petit regard à Ethan qui opina du chef.
- Nous passons pas loin de là. Fait donc la route avec nous. Nous t’y laisserons non loin.

Enfin le cas de tout les adversaire était réglé, tous mort, tout particulièrement le dernier sous les soins efficace et cruel d'Emivia. Cette dernière parvenant à obtenir les informations pour lesquelles le couple avait décidé de faire un arrêt en ce manoir. L'orisha savoura et prolongea le baiser, sensation toujours agréable de sentir ses lèvres sur les siennes. La douceur de son souffle chaud, contraste au côté cruel de celle qu'il aime envers les autres qui osent attiser sa colère.

- L'Antre des Damnés ? D'accord...

Ethan échappa un soupir, une région qu'il aurait préféré ne pas revoir de sitôt mais puisque les informations menaient à ce lieu, il n'avait pas le choix. Ayant promis à Emivia de la suivre n'importe où pour retrouver Steven et lui faire payer de sa vie l'affront qu'il avait commis par la mise sous contrat de sa tête sur un plateau. Il fut tiré de ses pensées et souvenirs par les pleurs de celle qui était captive, l'écoutant discuter avec la brunette, approuvant de ne pas la laisser seule après ce qu'elle venait de vivre.

- Je vais chercher les chevaux.

L'homme laissa ensemble les deux demoiselles, se disant qu'elle pourrait discuter un peu et faire les présentations. Après tout l'appeler "la captive", ce qui n'était plus le cas, ne serait certainement pas le meilleur nom pour elle. Le choc était déjà bien assez grand avec les derniers événements dans le chariot, le duo ne sachant pas depuis combien de temps elle était ici ni comment elle s'était retrouvé dans ce cachot. L'orisha marchait sans véritable empressement, voyant leurs monture aux loin qui attendaient sagement. Dans l'esprit d'Ethan se bousculait les idées, une certaine crainte de devoir repassé devant les terres qui l'avait vu grandir ou plutôt souffrir. Il n'avait pas demandé plus d'information sur la destination, il était plus simple qu'Emivia les guide directement sur place.

Arrivant aux chevaux, il défit les attaches et grimpa sur sa monture tout en tenant l'autre par la bride. Se permettant un galop pour retourner près du bâtiment et des deux filles en train de discuter. Filant à l'intérieur pour un petit tour en cuisine afin d'y récupérer un peu de nourriture en cas de besoin mais surtout pour celle qu'ils amenaient dans le coin de la forteresse ensorcelée lorsqu'elle quitterait le groupe. Car ne se le cachons pas, le groupe ne se priverai pas du confort des auberges et taverne pour faire halte en temps opportun. L'orisha revint avec une torche en main vers les demoiselles après avoir déposer le tout dans les sacs sur les montures avec quelques documents aux informations intéressantes qu'il avait déniché dans le chariot.

- Nous sommes prêts. Suffit de prendre place sur les chevaux.
Jetant un oeil à la libéré, il questionna
- Assez en forme pour te tenir ?
Information nécessaire, à savoir si il prenait place avec Emivia sur l'un et elle sur l'autre ou bien il était préférable qu'elle prenne place derrière l'un des deux pour se retenir. Écoutant d'une oreille la réponse, il s'approcha du chariot pour l'embraser. Réduisant en cendre et fumée tout information de cette guilde d'assassins qui avait vu aujourd'hui leurs membres se faire décimer, ni plus ni moi, par deux personnes.... Triste sort pour un groupe qui sème la mort sur son passage en échange d'or. Faut croire que sans cet appât du gain, il ne prenne pas coeur à l'ouvrage.

La destination ne semblait pas convenir à l’orisha qui indiqua aller chercher leurs montures. Emivia le remarqua de part son allure lente et légèrement inhabituelle. Elle chassa cette idée de son esprit afin de se concentrer, pour l’instant, sur la demoiselle. Elle s’assit à côté d’elle et lui fit un sourire avant de parler calmement et le plus gentiment possible.
- Est-ce que ça va ?
- Oui… Un peu retournée encore mais ça ira…
- Depuis combien de temps es tu ici ?
- Je ne sais pas… J’ai arrêté de compter passé 6mois…
Emivia haussa un sourcil d’étonnement. Cela faisait si longtemps qu’elle subissait les sévices de ces hommes. Comment pouvait-elle être aussi détendue ?
- Au fait, je m’appelle Emivia et toi ?
La jeune femme fit un léger sourire et essuya ses larmes du revers de son bras.
- Loryna.
- Joli prénom.
- Merci… Le votre l’est également…

Lorsqu’Ethan revint avec leurs chevaux, la brunette se redressa et avança jusqu’à lui, lui volant un rapide baiser avant de le laisser enflammer le chariot. Loryna l’avait rejoint auprès des animaux et caresser l’encolure de l’un d’eux, murmurant de petits mots à celui-ci. Elle fit alors face à l’orisha et lui répondit d’un mouvement affirmatif de la tête avant d’ajouter.
- Je montais souvent… Avant… J’espère avoir la chance de retrouver ma monture intacte à mon retour…
Elle soupira puis baissa la tête une seconde.
- Mes parents doivent être morts d’inquiétude depuis le temps…
- Ne t’inquiète pas. Je suis sure qu’ils seront heureux de te retrouver…
« Si seulement, je pouvais avoir la chance de revoir les miens un jour… Peut être que… » Elle secoua légèrement la tête. « Il faudra que je rendre à Megido juste après ça… Ce vieux fou saura peut être où je dois chercher… ». Ses pensées se tournèrent un instant vers Erigan, le vieux sorcier sensé l’aider dans cette quête d’informations. Il lui tardait à présent d’en finir avec cet idiot de Steven au plus vite pour se concentrer sur ses parents, sur sa famille, sur cette vie qu’elle n’avait jamais pu avoir. Elle était un peu jalouse de la demoiselle. Elle, qui avait eu la chance de vivre parmi les sien.

Elle fit alors un joli sourire à la demoiselle puis enfourcha l’étalon avant de laisser la place à son chéri afin qu’il monte à son tour, derrière elle. Ainsi, elle serait tranquillement au chaud, au creux de ses bras puissants et doux à la fois. La route fut longue et quelques arrêts furent nécessaires afin d’abreuver les chevaux. Ils en profitèrent également pour se ressourcer, manger un morceau et dormir un peu, le couple ajoutant de petits moments de folie bien à eux afin d’égayer un peu plus le voyage. Ils étaient pressés sans vraiment l’être. La brunette redoutait sa rencontre avec Steven tandis qu’Ethan semblait de plus en plus réticent à mesure qu’ils avançaient. Au détour d’un chemin, Emivia récupéra sa monture alors que son chéri offrait vivres et eau à Loryna afin qu’elle puisse retrouver son chemin dans la sérénité. Ils se séparèrent dans un dernier au revoir, les demoiselles se serrant dans les bras l’une de l’autre puis se firent de petits signes de la main. Les amoureux se retrouvèrent à nouveau seuls, enfin Poupi courrait toujours devant leurs montures, en bon petit chaton joueur qu’il était.