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 Lieu de mai/juin - Une soeur disparue

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Mar 29 Avr 2014, 22:33

Une sœur disparue

Un labyrinthe de ronces et de brume s'offre à vous. Peu aguichant, n'est-ce pas ? Pourtant, il rôde autour de cet endroit un jeune Bélua de Sang-Mêlé, dont l'impatience est presque palpable. De même que ses sens développés ne tarderont pas à vous repérer si vous passez dans les parages, que vous ayez ou non quelque chose à faire dans l'Allée des Damnés. Le jeune homme vous aborde alors et se présente, avant de vous exposer – que cela vous intéresse ou non – la raison pour laquelle il erre impatiemment autour du labyrinthe de ronces.

Son nom est Imil, et cela fait six jours qu'il s'impatiente autour de l'Allée des Brumes sans toutefois y mettre les pieds, attendant le retour de sa grande sœur Jinia. Celle-ci s'est aventurée dans le dédale dans l'idée de trouver la cité des Ombres, Yeveas, pour tenter d'y retrouver leur grand frère qui s'y serait installé. Ce dernier s'est suicidé il y a plusieurs années de cela, mais Imil étant conscient que la naissance des Ombres demeure un savoir méconnu pouvant effrayer les gens, il ne le mentionnera que si vous l'astiquez assez longtemps à ce sujet. Mais quoi qu'il en soit, Jinia n'est toujours pas revenue, et l'inquiétude s'est frayée un chemin jusqu'au cœur d'Imil, qui vous demande de l'aider à chercher sa sœur, puisqu'il se sent incapable de s'aventurer seul dans l'Allée des Brumes, qui demeure un endroit dangereux, autant par ses illusions que par les bêtes qui y rôdent. A vous de voir si vous serez suffisamment généreux pour répondre à sa requête, de l'accompagner ou de le sommer de demeurer hors du labyrinthe.

Quoiqu'il en soit, au bout de plusieurs heures de recherches, vous finirez par tomber – par hasard ou non – sur la fameuse Jinia. Ou tout du moins ce qu'il en reste, puisqu'il semble que la jeune femme a été victime de la magie qui imprègne ces lieux, et erre dans le dédale, en proie à ses peurs les plus profondes et en passe de se transformer en l'une de ces horribles créatures qui hantent le lieu, animées par la colère seule.

Tenterez-vous de faire revenir la Bélua à son état d'antan, ou au moins de la faire sortir du labyrinthe ? Ou bien considérerez-vous que l'acte le plus miséricordieux qui soit consisterait à abréger ses souffrances en mettant fin à sa vie ? Ou, si vous n'éprouvez pas une once de pitié pour Jinia, considérerez-vous qu'elle n'est ni plus ni moins qu'une menace pour vous et la tuerez-vous sans le moindre remord ?
Explications

Votre tâche consistera donc tout d'abord à vous aventurer dans l'Allée des Brumes, accompagné ou non d'Imil, et d'en affronter tous les dangers – illusions mensongères et créatures hostiles – pour chercher Jinia. Vous pouvez faire escale à Yeveas, mais vous apprendrez rapidement que Jinia y est passée mais n'y est pas restée en apprenant que celui qu'elle cherchait ne s'y trouvait pas. Lorsque vous trouverez la Bélua, il y a de fortes chances pour qu'elle ne reconnaisse plus son frère et vous attaque, en proie à un délire puissant et possédée par la magie du lieu. Si vous la tuez, Imil, s'il est présent, risque de s'en prendre également à vous ou de vous demander des comptes s'il ne vous accompagne pas, mais si vous décidez de la sortir du labyrinthe, l'entreprise ne sera pas de tout repos, autant à cause de l'état de la jeune femme qu'à cause du danger qui rôde. A vous de choisir.

Nombre de mots : 1 800 mots minimum

Gains
Vague de peur : ce pouvoir vous permet de générer une vague de peur pure qui assaille la cible de votre choix pendant quelques instants.
PNJ que vous pouvez y trouver
Lieu de mai/juin - Une soeur disparue Imil10

IMIL

Jeune Bélua de Sang-Mêlé, âgé de dix sept ans, dont le Totem est, comme ses oreilles l'indiquent, celui du chien. Issu d'un père Bélua et d'une mère Orisha, le jeune homme a hérité de cette dernière ses prunelles céruléennes, sa chevelure d'un bleu royal et sa peau hâlée, de même que son obstination. Loyal à la famille qui lui reste – à savoir sa sœur Jinia, ses parents étant à présent décédés – le jeune homme n'hésitera pas à protéger sa sœur, même lorsque celle-ci ne le reconnaîtra plus.

A la fois adolescent et adulte jeune du fait du décès prématuré de ses parents, Imil peut faire preuve d'une maturité surprenante comme d'une imprudence sans bornes. Ce n'est que grâce à son bon sens qu'il a réussi à ne pas s'aventurer seul dans l'Allée des Brumes à la recherche de sa sœur, estimant que ses probabilités de survie dans un tel environnement n'étaient guère très élevées. Nul doute qu'il s'en voudra lorsqu'il découvrira ce qu'est devenue sa sœur, mais il ne sera pas prêt à l'abandonner pour autant.

Le jeune homme se révélera être de bonne compagnie si vous daignez de vous intéresser quelque peu à son cas, mais si vous demeurez peu loquace, il n'ira pas non plus vous chercher des noises et respectera votre silence et votre intimité, du moment que vous l'aidez. Si, en revanche, vous venez à vous en prendre à sa sœur, il se révélera être un adversaire rapide et féroce, qui ne vous lâchera pas tant que vous n'aurez pas payé pour ce que vous avez infligé à Jinia.
Lieu de mai/juin - Une soeur disparue Jinia110

JINIA

Née des mêmes parents qu'Imil, Jinia est une jeune femme d'une vingtaine d'années, qui a su rapidement prendre soin de son frère cadet lorsque l'aîné de la fratrie a mis fin à ses jours, pour une raison que ni elle ni Imil ne connaissent. Tout comme son frère, elle a hérité de l'obstination de sa mère, mais également de la brutalité de son père – ce n'est pas un hasard si elle a assommé son frère avant de s'aventurer dans l'Allée pour le dissuader de la suivre dans cet endroit dangereux.

Affublée du Totem de la Tortue, la jeune femme ne possède aucune caractéristique trahissant cette affiliation pour le moins surprenante compte tenu de son caractère impulsif. Sa chevelure brune encadre un regard aussi céruléen que celui de son frère, habituellement animé par ses sentiments d'ordinaire aisés à deviner, mais qui demeurera terne et absent lorsque vous la trouverez, errant dans le labyrinthe comme une âme en peine.

Ayant vu ses parents mourir jeune et son frère quitter ce monde de la plus horrible des manières, la jeune femme a été forcée de grandir rapidement, d'autant plus qu'elle et son frère n'ont pas manqué de souffrir de discrimination de la part des Béluas de Sang Pur. Son frère est la seule famille qui lui reste et qu'elle s'évertue à protéger, si bien que ses plus grandes peurs concernent cet être cher, ainsi que la carapace qu'elle s'est efforcée de construire autour de son cœur afin de protéger à la fois ce dernier et celui d'Imil.
Récapitulatif des Gains


[ OK ]Opalyne
[ OK ]Lokys Von Darkenvy
[ OK ]Milady Madley
[ OK ]Aerith
[ OK ]Léto
[ OK ]Aléus Médea
[ OK ]Elias Tombe-Ciel


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Mar 13 Mai 2014, 13:44

Je regarde autour de nous, ce paysage hostile qui ne m'inspire pas confiance mais qui me rappel un peu là d'où je viens, les enfers. Même si la brume ici et bien plus pesante que les poches de gaz qu'on perce parfois là d'où je viens, se vouant alors à une mort quasi certaine d'ailleurs. Pourquoi sommes nous là ? La question pourrait en effet se poser mais ma réponse est tout autre, je recherche un esprit, et quoi de mieux que trouver une Ombre pour peut-être justement le croisé, cet esprit si cher à mon cœur. Même si il est vrai que mes chances de le voir son mince, où du moins d'en savoir plus. Mais l'arbre aux feuilles dorées à disparue et je n'ai aucun autre moyen d'en apprendre plus sur lui, sur ce qui lui est arrivé, et Abel a beau être sous mes ordres une semaine par mois, je doute que le Bélua soit apte, de quelconque façon qu'il soit, à m'aider tant que je n'aurai pas moi-même trouver une piste, la première pierre à mon édifice. L'allée des brumes porte bien son nom et je m'avance d'un pas tranquille, surveillant les alentours avant de voir une silhouette plus loin faire les cent pas, comme attendant quelque chose, ou quelqu'un. Cette deuxième possibilité me plais moins encore mais au fur et à mesure que nous avançons, moi et mon renard, sans oublier ma charmante Orine - qui jusque là n'a pas dit un mot – je découvre qu'il s'agit d'un jeune homme aux cheveux bleu, et à en croire les oreilles sur sa tête, c'est un Bélua, un de sang-mêlée qui plus est, une sous-race en somme. Il me voit et aussitôt approche, observant mes ailes avant que je ne lui vole la prise de parole de la façon la plus cavalière qu'il soit.

- Non, je ne suis pas une Bélua, mais un démon alors ne t'avise pas de me mettre en rogne en faisant une remarque que tu regretterais.

Ma voix fait son petit effet et il détourne un instant le regard avant de finalement demander ce pour quoi il c'est si audacieusement approchée d'un groupe d'inconnu.

- Ma sœur est là dedans, je peux pas y aller tout seul alors … accompagnez moi.

Il retint le « s'il vous plais » comme si cette formule de politesse pouvait être une insulte et j'étire un faible sourire, en échange de quoi ? La question ne quitte pas mon esprit mais je fais mine de réfléchir. Il aura une dette envers moi, mais en même temps, ai-je vraiment envie de jouer les bons samaritaines ? Non, évidemment, ceci dit Misa avance d'un pas et je devine ce que elle pense, si douce, si gentille, parfois elle me dégoutte néanmoins cela me fait penser à autre chose et je finis par lâcher d'une voix dédaigneuse

- Et pourquoi ferai-je ça monsieur … ?
- Imil ...Et bien … vous n'avez rien à y gagner, c'est vrai, mais j'aurai une dette envers vous et heu … Je la paierai.

Je souri, ce môme n'est pas stupide, et pas beaucoup plus jeune que moi d'apparence d'ailleurs. Ceci dit je refuse de me lancer dans cet aventure avec lui sans en savoir plus, alors, bien qu'entrant dans une zone ou la brume se fait plus épaisse, je me décide à lui tirer un tant sois peu les vers du nez.

- Pourquoi tu n'y est pas entré avec ta sœur ?
- Jinia ma assommée … Elle cherchait Yeveas, la cité des Ombres, mon frère se serait installé là bas.
- Drôle d'endroit pour vivre …

Il n'ajoute rien et je devine qu'il va falloir le pousser dans ses retranchements si je veux qu'il me dise tout à ce sujet, mais je n'en fais rien, pas encore du moins. Yeveas, c'est ma destination aussi, même si je ne connaissais pas même l’existence de cette fameuse cité avant que le sang mêler ne m'en parle. Une créature surgit soudain plus loin, semblable à un félin, mais son ossature semble plus épaisse et son pelage efflanqué donne une brève idée de la date de son dernier repas, néanmoins c'est Misa qui se décide à réagir, suivit de près par Azazel.

- Cette chose ne dégage aucune chaleur.
- Et aucune odeur non plus.
- Une illusion ?

Imil c'est caché derrière nous alors que je sors mes bâtons, plus de prudence vaut mieux que pas assez, mais, comme elle était apparu, la bête disparaît, confirmant la réponse à ma question. Ceci dit ci celle ci n'était qu'un mirage, il n'en sera peut-être pas ainsi et ce n'est pas le duvet qui c'est hérisser dans ma nuque qui va m'en dire le contraire car malgré le calme que j'affiche grâce a un certain don, cette apparition ma fichu une belle frousse. Et j'ai comme l'impression que ce ne sera pas la dernière de la journée, cependant afficher sa peur, c'est souvent être déjà mort, et s'il ma fallu du temps pour parvenir à appliquer cette leçon, maintenant, j'essaie aux maximum de n'afficher nul sentiment, ce qui est plus facile depuis que ce briguant ma appris leur fameux « Pokerface », même si cela ne suffit, il est vrai, pas toujours.
Nous marchons toujours, une heure entière c'est déjà écouler et avec elle, la rencontre avec deux autres illusion et une créature bien en chair qu'il nous as fallu tuer, sans compter celle qui nous a poussé à nous cacher il y à moins d'un quart d'heure. En sommes une heure bien tranquille à errer bêtement en ayant toute conscience qu'on aurait pu servir de repas plus d'une fois déjà, ce qui n'est pas dans mes projets, qu'on se le dise.

- Regardez !
- Imil ! Attends !
- Tu t'inquiète pour lui maintenant ?
- Réfléchit Azazel s'il se fait repéré, nous aussi et je crois qu'on a assez vu de créature de cet endroit pour savoir que courir comme il le fait c'est suicidaire. Certes on est chez les Ombres mais je ne voudrais pas non plus assassiner ma bonne étoile, si toutefois j'en est une, on est d'accord.

Ma tirade déclenche un fin sourire sur les lèvres de Misa et l'hilarité total d'Imil qui finalement, à docilement obéis, quoi que fixant toujours ce que nous cherchons en fait depuis notre arrivé, la fameuse cité de Yeveas. Je le regarde avant de sourire à mon tour, m'avançant pour le rejoindre avant de désigné la cité du regard, il comprend aussitôt et c'est ensemble que nous pénétrons ce domaine. Ou plutôt dans la grotte à côté de laquelle est posé le panneau, mais qu'importe. Peu à peu nous débouchons la ou nous voulons et j'arrête Imil en posant doucement ma main sur son bras.

- Je te propose de nous séparer, tu cherche des renseignements sur ta soeur, moi j'ai autre chose à chercher ici, on se retrouve exactement à cet endroit dans une demi-heure, pas plus, pas moins.
- Ça marche !

Il détale rapidement et je le suis du regard l'espace d'un instant avant de faire signe a Misa et Azazel de me suivre, notre but, trouver une Ombre et essayer d'obtenir des informations sur le seul démon qui a jamais compté pour moi, et qui sais, peut-être son esprit erre il quelque part chez les Ombres. Même si j'ai déjà décidé de ne pas pousser davantage mon exploration chez eux. Je remarque soudain quelqu'un qui me fixe, plus loin. Le bas de son visage est masqué par un voile et il a sur la tête un masque guère plus rassurant, mais alors que je décide de l'ignorer, passant simplement devant lui - c'est un Rehla, mon don de clairvoyance me l'a appris, il ne m'intéresse donc pas - il m'attrape le bras et me force à me tourner vers lui. Azazel se hérisse aussitôt, un faible grondement montant de sa gorge alors que Misa hausse un sourcil, surprise de cette intervention. Mais loin d'être agressif, le Rehla se contente de quelque mots et je sais de suite que ses mots sont un conseil.

- Cherche plutôt au cimetière.

Je ne répond pas, le regardant partir comme il est venu alors que je reste là, un peu déboussoler. Puis finalement, Misa m'annonce qu'il est bientôt tant et d'ailleurs Imil nous attends déjà, l'air visiblement dépité.

- Alors ?
- Il y a bien des gens qui l'ont vue, mais elle est repartie.

Je ne répond pas, me dirigeant néanmoins vers la sortie de la ville, Imil me rejoint en quelque foulée et me demande si nous allons le laisser là, c'est Misa qui répond, presque bienveillante envers le Bélua.

- Non, nous allons chercher ta sœur, mais si tu veux mon avis, si elle est là dedans, il se peut qu'on ne la retrouve pas tout à fait.
- Comment il viens de pâlir !

Je souri à la remarque d'Azazel qu'il n'a partagé qu'avec moi, et je me retiens de dire au Bélua qu'il peut nous attendre là. Finalement on la trouve bien plus vite mais lorsque Imil prononce son nom, enjoué et heureux de la revoir, elle se tourne vers lui, son regard à elle et terne et je devine cette espèce de cruauté que j'ai déjà tant de fois déceler chez les miens. D'un geste brusque je repousse Imiul derrière moi.

- Reste derrière, ta sœur n'est plus elle me^me et si tu veux éviter un drame, tu ferai mieux de m'écouter. On va essayer de la sortir de là, et je préfèrerai ne pas avoir à la tué alors obéis !

Il bégaye mais semble comprendre que je tiendrais parole, pourquoi, personne ne le saura jamais. mais je n'aime pas tué, c'est donner aux sorciers de nouveaux jouet, je préfère l'esclavagisme à cela, une victime est bien plus utile vive que morte. Elle se rue sur nous, je l'esquive sans mal et son regard croise celui, hypnotisant d'Azazel, faire vite, oui, voilà. J'en, profite pour sortir mes bâtons, son cri déchire la brume mais elle tombe, inerte sur le sol et mes menottes apparaissent aussitôt à ses poignets alors qu'Imil semble en colère.

- Elle est en vie, on sors 'ici, elle récupère normalement ses esprits et je la libère. Mais si tu préfère je vous tue tout les deux ici même.
- Là tu ressemble vraiment à un démon.

Je ne répond pas à Azazel, laissant le temps a Imil de s'assurer que sa soeur est bel et bien juste inconsciente. Il la prend d'ailleurs dans ses bras alors que pour ma part, je cherche déjà une sortie à cet endroit. Pas de boussole pour me guider, juste mon instinct. Tout c'est passé vite, certes mais sur le chemin vers la sortie, tout se passe bien moins rapidement et la meute qu'on croise ne tarde pas à nous laisser couvert de plaies, fort heureusement sans gravité, avant que je n'arrive à nous sortir de là, non sans l'aide précieuse de Misa et Azazel, soutiens infaillible. On fini par sortir de l'allée des brumes, non sans blessure mais en vie, et ça nous suffit visiblement à tous. Jinia choisis alors ce moment pour reprendre conscience, elle semble encore souffrir mais son esprit fini par reconnaître Imil au bout de plusieurs minutes. Ce dernier la serre contre son torse, et je crois à présent comprendre la raison pour laquelle ils cherchaient leur frère ici, ils n'est plus un Bélua, mais une Ombre. Je souri, faiblesse des âmes en peine. Finalement je détache Jinia, me contentant d'un adieux et d'une petite précision à Imil, tôt ou tard, il faudra qu'il paie sa dette à mon égard. Pour ma part, direction le cimetière et ses tombes si bien alignés.

Spoiler:
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Jeu 15 Mai 2014, 13:10

« Et ça fait six jours que tu attends ici ? »

« Ca fait au moins trois fois que vous me posez la question… Oui, je vous dis. »

« Nan mais… six jours ? Et t’as encore de l’espoir ? »

« C’est ma sœur, je le saurais si elle était… »

« Hé, le jeune… Si c’est ton cadavre qu’on te ramène, que feras-tu ? »

« Je ne vous permets pas, je… Kh… elle. N’est. Pas. Morte !
Elle n’est pas… je… Je voudrais tout de même pouvoir lui donner une… descente… sépulture… »


« Parfait ! » Lokys sourit de toutes ses dents au jeune Imil qui s’évertuait depuis plusieurs minutes à convaincre un paresseux chasseur de l’aider à retrouver sa proche. Le vampire ennuyé s’était distrait de leur échange stérile avant de se décider à intervenir. La carapace de son entêtement était bien travaillée, mais creuser un peu suffit à l’éphèbe aux yeux aciers pour deviner une admirable résignation et un intérêt louable pour vouloir s’aventurer dans cet endroit dangereux. Mais par-dessus tout, c’était l’honnêteté et l’acceptation vertueuse de sa propre faiblesse et de sa peur qui avaient su s’attirer le respect du jeune Darkenvy… Sortant des ombres, sa peau blafarde sembla luire sous l’astre nocturne alors qu’il communiquait à l’humain une sensation irrépressible de malaise, l’invitant sans appel à déguerpir avant que sa sourde menace ne se concrétise bien plus douloureusement.

« Ne te leurre pas. Six jours, c’est long. Il est improbable que cette femme, si forte soit-elle, vive encore. Je ne veux pas avoir à ramasser un gamin pleurnichard au moment de la trouver, ni à devoir l’y laisser alors que j’aurais risqué ma vie pour lui… M’as-tu bien compris, bélua ? »

« O… Oui… Nous sortirons tous les trois de là, ou nous ne sortirons pas… »

Lokys laissa une pause théâtrale rythmer leurs négociations avant que ses traits ne reprennent leur charme mystérieux, au succinct sourire insondable. La détermination de ce jeune homme lui plaisait décidément. Le chasseur humain s'était déjà mis en route vers la ville la plus proche lorsqu'il reprit.

« Bien… Comme convenu, nous parlerons alors de la compensation qui sanctionne mes services. » Il était devenu dans ses habitudes de faire payer à la fin ses commissions. Ainsi, il avait le loisir d’observer la réaction de ses commissionnaires et d’apprécier à sa juste valeur son efficacité.

Quelques minutes plus tard, le bélua avait rassemblé ses affaires et ils étaient fin prêts à s’aventurer dans les ténèbres de l’Allée des Brumes. Les deux hommes marchèrent quelques minutes dans le silence le plus total. Rien ne vint perturber l’enchaînement de leurs pas qui résonnaient en écho contre les murs du dédale. Puis le vampire baissa soudain son regard perçant sur le bélua dont il pouvait admirer la superbe chevelure bleue électrique.


« Les raisons qui ont lancé ta sœur dans cette expédition ne m’intéressent pas tant que leur ignorance ne s’interpose pas dans la résolution de cette périlleuse mission. Alors dis-moi, jeune bélua… m’as-tu dit tout ce que j’avais besoin de savoir ? » Son ton n’était pas menaçant malgré la suspicion qui perçait dans ses mots. Le bélua répondit d’une voix éteinte sans daigner soutenir ce regard pesant sur lui.

« Ma sœur… recherche quelqu’un. Quelqu’un censé… v… vivre à Yeveas. Vous n’avez pas besoin d’en savoir plus, mercenaire… Oh… nous avons de la visite, on dirait. »

Imil et Lokys s’arrêtèrent alors qu’au centre du chemin, une brume blanche flottait à un mètre du sol. Une faible litanie se fit entendre, provenant de l’étrange lueur. Un sentiment lancinant de nostalgie et de regret commença à insidieusement s’infuser dans la tête des deux explorateurs. Des images du passé apparaissaient indistinctes d’abord devant leurs yeux, puis de plus en plus claires. Les ombres d’un manoir où florissaient abondance et richesse, des visages de parents aimants, des chevauchées au soleil couchant… Un bruit sourd témoigna du corps d’Imil qui venait de s’effondrer au sol, secoué comme un épileptique par des soubresauts violents. La tête tournait à Lokys qui sentait ses forces l’abandonner, ses genoux fléchirent, il allait tomber, quand soudain sa main s’empara du manche de son arme solidement attachée dans son dos. La lame d’acier vint rencontrer une gorge frêle, et la silhouette invisible jusqu’alors d’une femme apparut soudain là où se trouvait la brume opalescente, stagnant un instant face à eux avant de s’effondrer, le goulot de sa gorge relâchant à profusion son fluide vitale. Le corps d’Imil arrêta de trembler, et Lokys l’aida à se relever en le soulevant d’un bras. A la vue du cadavre étêté, le jeune devint livide et se tournant sur le côté, régurgita l’intégralité du contenu de son estomac…

« Qu’est-ce que c’était que ça… »

« Les damnés, gamins… Ils empestent à mille lieux. Espérons que cet exemple serve d’avertissement si d’aventure, d’autres insensés tentaient de s’interposer… »

A ces mots, Lokys avança d’un pas, écrasant de tout son poids le cadavre qui émit un craquement sinistre, puis fut bientôt rejoint par un Imil légèrement perturbé qui gardait un peu plus de distance avec le vampire à présent.

Leur cheminement jusqu’à la cité des ombres se déroula beaucoup plus sereinement. Ils firent la rencontre d’un inoffensif fantôme amnésique dont l’aide s’avéra plus hostile que secourable, les conduisant droit dans un cul de sac infesté d’araignées venimeuses. Lokys dut sacrifier son bras pour protéger le bélua d’une malencontreuse mandibule alors qu’ils fuyaient dans la direction opposée, et si sa nature rendait le poison inefficace, la douleur elle, s’avéra bien présente et durait encore lorsqu’ils s’invitèrent en ville…
Le jeune Imil surprit de nouveau Lokys en se révélant être un charismatique séducteur. Les habitants d’abord peu loquaces finirent par lui donner les informations qu’il cherchait, sous l’œil admiratif du vieux vampire dont la présence intimidante tenait à distance les plus xénophobes des locaux.

Leur détour par Yeveas s’avéra fructueux, et c’est une fois le bras de Lokys remis et quelques vivres plus ou moins gracieusement offertes que le couple repartit, s’enfonçant plus profondément dans l’antre des damnés à la recherche de la bélua égarée.

Plusieurs longues heures les séparaient à présent des derniers échos de l’agitation urbaine. Dans ce dédale mystique, même Lokys semblait ressentir la fatigue. Quelle heure était-il ? Le jour se levait-il dans cet endroit sordide ? Sa soif commençait à sérieusement lui nouer les entrailles alors qu’il la maîtrisait d’ordinaire totalement. La veine battante de la gorge du bélua passait de plus en plus fréquemment sous son regard affamé, et celui-ci sembla le sentir car il s’arrêta soudain à un angle.


« Ca ne sert à rien… Nous ne faisons que nous perdre de plus en plus. Les villageois nous auront sûrement menti. Je commence à croire que c’est vous et vos méthodes peu reluisantes qui sont les plus efficaces pour obtenir ce qu’on veut… »

« Tu prêches un converti, mon jeune ami… Que proposes-t…. »

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH »

Un hurlement de détresse interrompit soudain leur dialogue qui doucement s’installait.

« JINIAAAA ! » Imil se jeta dans la direction du cri sans attendre Lokys qui, moins impétueux, aurait voulu s’offrir un délai de réflexion avant d’agir aveuglément. Mais son payeur cavalait à bride abattue vers un probable danger, et après être arrivé jusqu’ici, il était hors de question que le bélua échappât au paiement, fût son excuse aussi futile que la mort.
S’élançant à sa suite, l’hémophage rattrapa le premier coureur. Un deuxième hurlement retentit, redoublant si cela était possible la vitesse de course du jeune mortel.


« C’est elle… C’est sa voix… JINIAAAA ! »

Une odeur de sang se faisait de plus en plus présente à mesure qu’ils se rapprochaient de l’origine du hurlement. Soudain, Lokys se stoppa net et eut juste le temps de saisir le bélua par le bras et de le ramener contre lui avant que celui-ci ne tombe dans un gouffre profond d'au moins dix mètres. Le jeune homme se débattit pour se dégager de la puissante étreinte du colosse mais ce dernier ne broncha pas, et ses bras restèrent fermement enserrés autour du frêle corps.

« Lâchez-moi, elle est juste là… »

En effet. Juste derrière le gouffre se tenait une femme à la longue chevelure châtain, les yeux azur rappelant ceux de son frère, un sourire inquiétant sur les lèvres.

« Aaah… Hahahahahahahahaha ! » Le rire amusé de Jinia figea soudain Imil. Se dégageant doucement du bras du vampire, il se tourna vers sa sœur, l’air hébété. Lokys fronça les sourcils en observant l’apparition aux traits de la dénommée Jinia, elle n'avait pas d'odeur, comme si elle n'était faite d'aucune matière... puis son regard sombra dans le piège. Dans les profondeurs de la fosse gisait un corps que la vie quittait à vue d’œil, empalé sur un tapis de piques meurtrières peintes du sang de la jeune femme… Se fut au tour d’Imil d’hurler à s’en déchirer les cordes vocales.

« Jiniaaaaaaaaaa, nooooooooon. » Sa détresse renouvela l’euphorie du spectre qui recula un peu pour prendre de l’élan. Un sourire démentiel déforma le charmant minois du vampire alors qu’il devina ce qu’elle s’apprêtait à faire, et il faillit la rejoindre dans son rire sadique lorsqu’elle se jeta dans le gouffre, les faisant revivre la scène qui avait sans doute précédé la chute de la véritable Jinia dans le piège sournois.

Cette démonstration affaiblit fortement Imil qui tomba en avant. A présent agenouillé auprès du gouffre, regardant sa sœur gisante, dont les yeux entrouverts témoignaient encore du peu de vie qu’il lui restait, il sanglotait de manière incontrôlée.
L’apparition semblait s’être confondue en elle après sa chute et les épargnait pour l’instant de sa présence. L’air toujours un peu amusé, Lokys essaya de maîtriser sa voix pour la rendre la plus neutre possible tandis qu’il proposa :


« Je vais aller la récupérer. Reste sur tes gardes au cas où les spectres reviennent. » Et se disant, il entreprit de descendre le long de la paroi rocailleuse du trou, s’aidant des aspérités de la roche pour ne pas lui-même s’écraser au sol et subir un sort similaire à l’infortunée Jinia. Arrivé en bas, Lokys leva les yeux pour percevoir les deux iris céruléens d’Imil l’observer. Il pouvait presque sentir tomber sur lui ses larmes de détresse… Hmmm, quel délectable spectacle son chagrin lui offrait là !

Avec délicatesse, le strige passa un bras sous les épaules de la bélua, l’autre sous ses jambes. Celle-ci gémit légèrement alors qu’il commençait lentement à la soulever, faisant glisser en elle les épieux de métal profondément empalés dans sa chair.
Avant qu’il n’eût à se demander comment il allait la ramener là-haut, la réponse s’offrit d’elle-même. A sa droite, une plaie béante éventrait la paroi rocheuse, débouchant sur un canal étroit sans doute prévu par les monstrueux sadiques qui avaient construit le piège pour venir récupérer leurs proies. Lokys songea à ses pairs, il était après tout fort possible que ce stratagème fût là à la seule intention de récupérer des proies avec facilité… Et bien qu’il n’aurait pu s’en contenter tant le plaisir de la chasse lui paraissait indispensable pour apprécier un bon repas, il devait reconnaître l’ingéniosité des architectes de la mort !


« Bélua ? » Appela-t-il de sa voix puissante, faisant légèrement sursauter la blessée dans ses bras.

« Jinia ? Comment va-t-elle !? Remontez-la, je vous en conjure. »

« C’est impossible… ta sœur ne survivrait pas à l’ascension. Il y a une autre sortie ici on dirait, descends ! Nous allons essayer par là. » Le bélua finit par rejoindre le vampire. Une fois en bas, évitant soigneusement les piques meurtrières, il s’approcha de l’entrée du gouffre, qu’un léger courant d’air frais faisait gronder de manière inquiétante.
« Jinia… » Imil passa sa main sur le front de sa faible sœur. Celle-ci ouvrit des yeux vitreux, et pour toute réponse, gémit à nouveau.

« Hâtons-nous… Elle a perdu beaucoup de sang. » L’informa un Lokys dont les prunelles écarlates témoignaient de l’envie qu’il avait de s’approprier les pauvres restes d’hémoglobines qui coulaient encore dans les jeunes veines de son fardeau.

« Je vais passer devant et vous couvrir... mais vous êtes sûr que… » Imil interrompit ce qu’il s’apprêtait à proposer tandis que dans le regard du vampire, une lueur perspicace fusait... puis il se décida à ouvrir la marche.
Le canal montant les conduisit dans un réseau de galeries adjacentes. Suivant le mince filet d’air qui promettait une sortie à l’air libre, les trois explorateurs ne firent pas de mauvaise rencontre… Le vampire ne pouvait cependant se défaire de cette désagréable impression qu'on observait chacun de leurs faits et gestes...
Au bout d’un moment, Lokys s’arrêta. Se retournant, son regard suivit l’invisible traînée de sang que la blessée avait laissé derrière eux. Il s’agenouilla pour poser le corps presque éteint au sol, un bras lui soutenant toujours les épaules.


« Que faites-vous… Nous devons nous dépêcher, vite ! Elle va… »

« Imil. » L’appel de son prénom par la voix apaisante du vampire le fit taire sur le coup. « C’est trop tard… »

La jeune femme semblait aux prises avec elle-même. Ses paupières closes remuaient sous le roulement agité de ses globes oculaires affolés, sa respiration se faisait de plus en plus faible, sa bouche ouverte sur un cri muet témoignait de l’effroi qui l’habitait. Sa peau glacée rivalisait avec celle du vampire… et son sang ne pouvait tromper les sens du maître de l’hémoglobine… La raréfaction des leucocytes lui donnait cette odeur caractéristique qu’il connaissait bien pour avoir évider des corps dans leur intégralité, détail qu’il omit bien entendu de mentionner… Son regard famélique regardait la vie lentement quitter le corps livide de la jeune fille, quand soudain il se tourna sur la main qu'Imil venait de poser sur son épaule massive.

« … vous en prie… Je… Vous en prie. Sauvez-la.
Peu importe la forme sous laquelle elle renaît… »
Les mèches bleutées du bélua s’ouvrirent tel un rideau de théâtre sur ses prunelles bouffies de larme, mais malgré tout déterminées. Il ne tremblait pas, et sa main serrait fermement à présent la clavicule de Lokys qui lui rendit son regard appuyé.

« Prends garde à ce que tu souhaites, gamin… Je ne peux te garantir que ça changera quoi que ce s… »

« JE T’EN PRIE ! S’il faut que j’te donne mon sang contre le tien, alors… » Le bélua sortit brusquement une lame de son fourreau et s’entailla le bras, puis plaqua la plaie aux lèvres de Lokys.
« Tiens… prends ce que tu veux, tout, ça m’est égal… mais sauve-la. »

Les lèvres closes, le vampire ne sut où il trouva la force de résister à ne pas déchiqueter de ses crocs la chair rosée du jeune homme. Il repoussa donc son bras, puis releva celle qui gisait sur le sien contre lui. Portant son propre poignet à ses canines tranchantes, il en perfora délicatement la chair. Sa succion appela à lui son sang qui ne tarda pas à s’insurger dans son gosier, et prenant en bouche tout ce qu’il put, il reporta son attention sur la gisante.
Ses doigts calleux vinrent emprisonner le menton de la jeune fille dont l’antre buccal était déjà tout disposé à accueillir ce qu’il allait y verser. Se penchant sur elle, ses lèvres effleurèrent les siennes et il relâcha avec lenteur son fluide vital qui eut tôt fait de tapisser le fond de la gorge de Jinia.
A ce moment-là, le corps de la jeune fille se tendit brusquement. Ses muscles bandèrent sous un effort invisible et son expression semblait exprimer une souffrance qu’aucun cri ne venait ponctuer. Ses yeux s’ouvrirent sur deux prunelles blafardes, dépourvues de vie…


« Que se passe-t-il ? »

Lokys observait avec une fascination non feinte le spectacle de la guérison se produire.

« Dis-moi !! Parle !! Qu’as-tu fait ??!! »

La jeune femme fut soudain agitée de violents soubressauts que Lokys lui-même eut du mal à contenir. La plaquant au sol, il chevaucha son corps tourmenté afin que son poids la maintînt immobile, puis il enfouit son visage dans sa chevelure à la recherche de sa gorge effilée. Sous le regard révolté du bélua, Lokys planta ses crocs enduit de leur poison morphique en Jinia. Il prit garde de ne pas complètement l'évider, témoignant d'un contrôle de soi éprouvé pendant de nombreuses années, puis s'extrait enfin de sa chair.  Un gémissement sortit des combles des poumons de Jinia. L’entaille sanglante qui trouait son dos se refermait à vue d’œil.
Jamais auparavant il n’avait engendré d’immortel. Il se souvenait cela dit très clairement de sa propre transformation et de l’insoutenable douleur qu’elle occasionnait… Cependant, la jeune femme semblait aux prises d’un tout autre mal que celui qu’il venait d’insuffler en elle.

Soudain, une cacophonie assourdissante retentit derrière eux, et Lokys eut juste le temps de jeter un regard derrière son épaule pour apercevoir… Le soleil.
Tout un pan du couloir venait de s’effondrer, inondant les lieux de la meurtrière lumière du jour. Le ténébreux fut soudain envahi par une terreur instinctive, et saisissant la nouvelle engeance par la taille, il fuit de toutes ses forces vers la salvatrice obscurité tandis que le dédale continuait de s’effondrer derrière lui. Imil n’eut pas le temps de l’interrompre alors qu’enfin la sortie venait de les trouver… Il s’élança à la suite, peinant à rattraper le vampire que la fatigue n’entravait pas.


L’effondrement cessa enfin, ponctué par les rires acerbes de plusieurs spectres dissimulés dans les ténèbres, mais Lokys n’arrêta sa course que lorsqu’il fut sûr de ne plus sentir l’once d’un rayon dans les environs.
Seul avec sa… fille, il posa celle-ci au sol face à lui. Elle avait arrêté de se débattre à présent, mais ses yeux blancs trahissaient toujours la transe qui inhibait ses facultés mentales. Debout, elle commença soudain à chanter en un murmure sinistre. La faible mélopée se poursuivait alors qu’un Imil essoufflé les rejoignait.


« Argh… Jinia… Jinia, c’est moi c’est… »

Horrifié, le frère bélua ne sut que dire face à la léthargie dans laquelle il trouva sa sœur. Lokys l’observait toujours avec une pointe d’affection dans le regard, quoi qu’il ne fût pas vraiment sûr de ce qu’elle était à présent devenue…
Imil prit sa sœur dans ses bras qui n’eut aucune réaction.


« Qu'est-ce que j'ai fait... ma pauvre soeur... »

Puis posant un bras dans son dos, il se mit à la guider dans la direction opposée au mur effondré… sa voix murmurante était étrangement dénuée d'émotions lorsqu'il s'adressa au mercenaire.

« Sortons, si vous le voulez bien, avant de passer à votre… compensation ».

Lokys emboîta le pas à la fratrie, et leur lent retour à l’air libre fut rythmé par l’étrange psalmodie de la rescapée. Quand ils trouvèrent enfin la sortie, celle-là même par laquelle ils étaient entrés à en juger par le cadavre qui jonchait toujours le sol à quelques coudes de là, ils s’aperçurent qu’il faisait encore nuit… L’effondrement ne devait être qu’une illusion savamment menée, et Lokys se demanda un instant s’ils étaient réellement sortis tant cela lui avait semblé réel.
Le bélua se tourna vers lui, un soupire précéda sa proposition qu’il renouvela.


« Vous pouvez toujours vous nourrir si vous le voulez. Je n’ai pas grand-chose, mais pour la… vie de ma sœur, je vous donnerai ce que vous souhaitez. »

Un doux sourire vint relever les commissures de l’infant qui s’approcha très près du jeune bélua. Passant une main dans la nuque de ce dernier, il releva ses cheveux sur sa jugulaire encore vierge de toute perforation et répondit.

« Souffre alors d’être mon dîner ce soir, jeune infortuné. Je ne te demanderai rien d’autre… j’ai beaucoup appris au contact de ta délicieuse sœur… »

Une expression de souffrance fit grimacer Imil, et quelques larmes silencieuses coulèrent sur ses joues éprouvées tandis que Lokys plantait avec délicatesse ses crocs avides dans la chair de son cou halé. Ne prélevant que ce qui lui était nécessaire, le vampire libéra bientôt sa veine, embrassant tendrement la précieuses marque qu'il y laissait afin d’en accélérer la cicatrisation.
Il jeta un dernier regard à la femelle, toujours mentalement absente, avant de se diriger vers l’orée obscure de la forêt où l’attendait sa douce amie quadrupède.


HRP:
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Dim 25 Mai 2014, 10:06

L'Allée des brumes... On la dit territoire des Ombres mais je me demandais bien ce que mon peuple pouvait bien trouver comme avantage à posséder un tel endroit... Je ne me souviens pas exactement de quelle façon je me suis retrouvée ici. Alors que je voyageais librement de par les ténèbres à travers tout le continent, ce lieu m'avait attirée sans que je ne puisse en trouver la raison. Cet endroit était étrange... la vie elle même y semblait pervertie, rien de vert n'y poussait et cette allée portait son nom à merveille. Une épaisse brume noyait les alentours de son manteaux blanc. J'avais découverts bien des lieux enchanteurs depuis que je errais sur ces terres, mais celui-ci devait bien être le plus effrayant qu'il m'est été donné de voir. Mon instinct me criait de partir au loin, de ne pas respirer ce brouillard une seconde plus... mais j'étais comme attirée... ma tête me tournait et je peinais à raisonner calmement et méthodiquement.

J'avais à nouveau laissé Melody en plan... de toute façon celle-ci était bien trop occupée à tenter de comprendre tous les mécanismes de son nouveau pendentif pour prêter attention à moi. Ainsi, il ne m'a pas été bien compliqué de m'évader sans que celle-ci ait le temps d'omettre la moindre protestation. Finalement je ne regrettais en rien de lui avoir fait ce cadeau qui lui permettrait, je l'espérais bientôt, de reprendre une apparence propice à l'échange. De l'impatience ? Assurément ! Également teinté d'une pointe d’agacement. Lui donner la parole réglerait bien des problèmes, j'en avais la certitude profonde... Ce que je pouvais être naïve lorsque j'eus pensé cela... "L'Enfer, c'est les autres."... Cette citation ne pouvait être aussi vrai dans mon cas. Ma sœur savait tout de moi... et je ne savais absolument rien... Elle est la seule capable de m'apprendre à me connaître et pourtant j'avais la sensation que ce portrait cruel qu'elle peignait de ce que je suis n'était pas la réalité... Ou ne pouvais-je tout simplement pas accepter ma véritable nature ?

Plus je déambulais à travers cette allée et plus mon esprit devenait troublé. A coup sûre, l'air devait être saturé d'un quelconque poison... Mais même en ayant compris cela, je ne fis rien pour m'en protéger. Si sanction et souffrance ce lieu pouvait m'offrir, je ne devais les repousser car elles étaient amplement mérité de par ma nature de suicidé. Si la nature souhaitais se venger du crime que j'ai commis envers elle, soit. Je courberais le dos sous ma punition et l’accepterait comme une rédemption, justement méritée. J'étais un monstre... une abomination de la création... je devais pousser les plus faibles à devenir ce que je suis, une ombre... La sélection naturelle hein ? Pourquoi devais-je en être l'un des rouages ?! Crime et châtiment... condamnée à engendrer la créature abominable que je suis... J'étais maudite... Maudite... Maudite...

- S'il vous plait ! Aidez moi ! Je vous en pris !

Un jeune homme aux oreilles de chiens venait de se présenter à moi. Son regard et la façon dont il ne parvenait à contrôler la frénésie de mon corps m'indiquait qu'une panique effroyable l'habitait. Et sa détresse le poussait à demander de l'aide... Pourquoi moi ? Étais-je la seule trace de... vie... dans les alentours ? Ah oui... je me trouvais dans l'Allée des Brumes et cela était probablement le cas... Il agrippa mon poignet et plia les genoux à mes côtés, suppliant, le regard désespéré. Je ne pouvais l'ignorer et le repousser. J'étais un monstre, mais j'avais un cœur tout de même... Je tentais de prendre un ton rassurant, rendant mon regard aussi doux qu'une jeune fille en proie à ses démons intérieurs puisse le faire..

- En quoi puis-je t'aider jeune Béluah ?

- Ma sœur ! Elle est là dedans ! Dans le labyrinthe ! Depuis six jours !

Un béluah canin.. Aisé à reconnaitre avec son petit air de toutou ayant perdu son Maître. A la différence que ce chien là recherchais sa sœur... Apparemment je n'étais pas la seule à avoir quelques soucis avec la mienne... Peut être un phénomène courant dans une fratrie. Dans tous les cas, je pouvais tout naturellement comprendre ses sentiments et ne pouvait les ignorer. Mais dans le labyrinthe... Quel labyrinthe ? Vivement, je tournais les yeux d'un côté et de l'autre et remarquais bien vite que je longeais depuis un moment déjà une immense haie de ronces à l'allure offensive et démoniaque. D'étranges fleurs mauves que je pressentais magiques en parsemait chaque centimètre. Et il me disait qu'elle était à l'intérieur ? Mais qu'avait-il pu bien lui passer par la tête pour s'aventurer dans un tel lieu ? Surtout que l'on racontais bon nombre d'histoires sordides à son sujet... L'endroit était tout aussi maudit que moi et je comprenais mieux pourquoi il était territoire d'Ombre. Mais peut importe le danger, mon instinct de femme me poussait à désirer venir au secours du jeune homme. Mais était-elle encore seulement vivante...

- Quel est ton nom jeune chiot ?

- Imil ! S'il vous plait, aidez moi à retrouver Jinia !

- Tu as conscience qu'elle n'est peut être plus en vie après autant de temps ? Tu es fou de l'avoir laissé entrer la dedans !

- NON ! Elle est forte ! Elle est vivante ! Je... n'ai pas pu l'en empêcher...

- C'est ton devoir de frère de la protéger. Mais je vais t'aider. Vient.

Et je pris la direction du labyrinthe sans un mot de plus. Je doutais fortement que nous la retrouvions en vie... De nombreuses perspectives s'offraient à moi, y compris celle d'accomplir mon devoir d'Ombre. Imil était faible à cet instant... Il ne sera encore plus si nous découvrons le corps de Jinia... ou pire. J'avais entendue des rumeurs disant que ce lieu était habité par des monstres de cauchemars, d'anciens pauvres fous qui se seraient perdus dans les dédales de ronces et auraient été transformés par la magie puissante qui en saturait l'atmosphère. Je pressais le pas, contrainte toute fois de garder apparence humaine afin de ne pas perdre le canidé. Je ne sais pour quelle étrange raison je ne lui avais pas simplement demandé d'attendre et étais partie seule en boule de fumée à la recherche de Jinia... La peur de ce lieu, sans doute.

- Si elle est morte, ce sera de ta faute. En as-tu conscience ?

- Je... oui... ma faute...

Ses oreilles se baissèrent de chaque côté de sa chevelure bleue. Je pouvais voir poindre dans ses pupilles céruléennes des sentiments que je ne connaissais que trop bien... parfait. Il me restait également dans ma poche quelques Gâteaux de Peur et Cookies de Désespoir, au cas où son état ne serait pas suffisant pour le conduire au trépas. Il m'avait fallut de longues séances d'entrainement avant de réussir à catalyser mon pouvoir de contrôle des émotions via la nourriture que je pouvais créer. Et il faut le dire, ceci était extrêmement pratique. Alors que je perdais mon esprit dans des plans dignes des démons, une ombre difforme passa au loin. Il y avait quelque chose... Je pressais le pas, attirant le bras d'Imil afin qu'il reste près de moi. Je voulais qu'il se suicide. Il était à moi. Et aucune de ces créatures maléfiques ne le tuerait avant moi ! A la croisée de deux chemins, l'attaque nous manqua de peu. Un monstre chimérique tout droit sortit d'un cauchemars avait fondu sur nous et nous ne l'avions esquiver que grâce aux réflexes animaux du Béluah. Et notre danger s'évapora comme il était arrivé... Voilà tout juste la démonstration dont j'avais besoin.

- Regarde ! Regarde ce que ta sœur a très bien pu devenir en étant restée ici !

- Non... ce n'est pas...

- Si ! C'est ce que ce lieu fait à ceux qui s'y retrouvent enfermés trop longtemps !

- Je.... savais pas... Jinia...

Je le tirais vivement par la main, le laissant seule en proie à ses remords et à sa culpabilité. Il était évident que si nous la retrouvions morte ou devenue chimère... il se laisserait aller à cet acte de crime contre la nature... devenant comme moi, une Ombre. Je n'aurais même pas besoin d'user de mes pouvoirs sur lui. Tout était parfait. Et marchant devant lui, le visage caché, encadré par ma longue chevelure... je souriais. De ce sourire sadique que je m'étais imagina tant de fois sur le visage de Melody alors qu'elle me torturais... Et je comprenais mieux le plaisir qu'elle ressentais à me faire souffrir... c'était jouissif ! Absolument jouissif ! Il m'en fallait plus... Plus de souffrances...

- JINIIIIIIIAAAAAAAAA !

Parfait ! Son cris d'agonie me procura un intense frisson qui remonta tout le long de ma colonne vertébrale. Je le vis courir en direction d'un corps démembré et à moitié dévoré par les bêtes présentes. Le spectacle de ce petit chiot déversant toutes les larmes que son corps pouvait contenir sur les restes du cadavre de sa sœur avait quelque chose de... magnifique ! Très touchant ! Et sans que je ne puisse me retenir, un rire profond et inhumain s'échappa de ma gorge, cristallin, diabolique. Je jubilais. Mais il me fallait achever mon œuvre... Je m'approchais alors d'Imil et lui posait une main qui se voulait rassurante et bienveillante... La pauvre Jinia avait du bien souffrir... Pourtant... quelque chose clochait avec cette dépouille... que je n'arrivais pas à identifier... Soit, cela n'avait pas tant d'importance que cela... Il devait mourir.

- Regarde... Il est trop tard. Elle est morte par ta faute ! En souffrant ! Seule !

- ... oui ... je... merci...

Puis je le vis se relever et s'éloigner du corps de sa jeune sœur sans un regard, la tête basse et trainant des pieds. Que le spectacle commence ! Il sortit alors un petit couteau de sa poche, s'agenouilla et d'un geste brusque qui me fit frémir d'excitation, il enfonça l'arme de son crime dans son ventre. Un suicidé. Mon premier. Je le regardais se vider de son sang en silence, appréciant chacune des expressions mortuaires que prenaient son doux visage de chiot à la peau halée. C'était magnifique. Ses longues plaintes d'agonie arrivaient à mes oreilles comme une douce mélodie. Je détournais alors le regard vers sa pauvre sœur, ou du moins ce qu'il en restait. Une sépulture descente était la moindre des choses que je pouvais lui offrir, surtout après avoir poussé son grand frère au suicide. Une façon de me faire... pardonner, en somme. C'est alors que... non... pas de cadavre... Il n'y avait pas la trace du moindre cadavre en ce lieu... Voilà ce qui m'avait intrigué en lui ! Pas d'odeur... Pas d'insectes voraces autour de lui... Une illusion. Ce n'était qu'une illusion.

La véritable Jinia devait être quelque part. Alors qu'Imil rendait son dernier souffle, je repris mon apparence de fumée, précipitamment. J'étais bien plus en sécurité sous cette forme que sous celle de mon corps humain. Et je me mis à chercher, dans tout le labyrinthe. Et je ne mis que peu de temps à la retrouver. Elle était là, devant moi, errante et les yeux vitreux, plusieurs spectres tournant autour d'elle, lui murmurant toutes les horreurs de ce monde. Une fois humaine, dans un bond faisant fuir ses tortionnaires, je la saisis vivement par les épaules, elle commençait déjà à devenir monstre...

- Jinia ! JINIA ! C'est ton frère qui m’envoie ! JINIA !

- I.. Imil ?

- Oui ! Imil ! Reprends conscience ! Tu dois sortir d'ici !

- Où est Imil ?

Je la fixais, bouche bée, ne sachant trop que dire. Pourquoi avais-je été prise d'une panique démentielle comprenant l'illusion de sa mort alors que je n'avais pas hésité une seule seconde à pousser à l'irréparable son frère ? Pourquoi voulais-je la sauver elle ? Peut être parce qu'elle venait de survivre pendant six jours entiers dans ce lieu sordide... Son frère était faible... Pas elle. Je ne pouvais pas réaliser le même schéma qu'avec le chiot. Alors je devais la sortir d'ici. Trouver les mots pour la convaincre de me suivre.D'autant que je sentais la sortie proche... tout comme le soleil de se lever. Il ne me restait plus beaucoup de temps.

- Il... n'a pas survécu... Nous avons été attaqués. Jinia ! Il a donné sa vie pour toi ! Il faut que nous sortions d'ici ! Maintenant !

- Imil...

Elle n'avais pas encore repris ses esprits mais je ne lui laissais pas plus le temps de réfléchir. L'attrapant par le bras, je courais de toutes mes forces en direction de la sortie, ne lui laissant pas le choix de tomber et d'abandonner. Et nous sortîmes juste à temps.. Elle était essoufflée, faible... et n'avait probablement pas mangé depuis tout ce temps. Je sortis alors de l'une de mes poches un Brownie de Réconfort. Voilà tout ce que je pouvais faire pour elle. Il me fallait maintenant l'emmener loin d'ici et de toute cette folie. Loin de son frère... Alors que je regardais l'entrée du labyrinthe, je crus apercevoir une brume noire immobile. Imil... Condamné à errer dans ce labyrinthe... Par ma faute... J'appris bien plus tard que les fleurs mauves dégageaient une odeur capable de rendre fou et je compris mieux mon acte destructeur qui ne me ressemblait pas. J'avais créé ma toute première Ombre, en proie alors à la folie délirante de sadisme. Mais également privé une sœur Béluah de son frère... Une fois Jinia conduite à la civilisation, je laissais aux habitants le privilège de prendre soin d'elle, leur expliquant la douloureuse épreuve qu'elle venait de traverser. Je n'avais pas attendue le moindre mot d'elle, disparaissant à nouveau à travers les ténèbres. Il me faudra quelques temps avant de prendre conscience du mal que j'avais pu causé. Et ce jour là, je me jurais de ne plus jamais recommencer... ou du moins... pas de cette manière...

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Ven 30 Mai 2014, 00:53



Une sœur disparue

« le menteur dois mourir »  


m*rde, mais qu'est-ce que c'est que cette douleur ?
C'était une souffrance qui n'avait pas lieu d'être. Un choc dont je ne me souvenais plus de la cause. Cette sensation désagréable me fit doucement émerger de mon sommeil. Je sentais que mes paupières étaient bien trop lourdes pour être soulevées. Et ce fut de même pour mes muscles, qui semblait s'être ankylosée. Mon cerveau ensommeillé parvenait cependant à me donner quatre informations. Premièrement, j'étais assaillie par une douleur inexplicable, qui plombé le dessus de mon crâne et qui, par la même occasion, me paralysé toute la mobilité de mes membres. Ensuite, j'étais à l'extérieur : le froid, de ce lieu inanimé, me mordait la peau nue de mes joues et le vent strident, qui soufflé en permanence, me déchirait les tympans. Troisième information, je n'étais pas seule. Une chaleur m'enveloppait, indiquant donc une autre présence. Cette chaleur possédait d'ailleurs une odeur qui n'était pas désagréable. Elle était même délicieuse ; et je pouvais la reconnaître en mille. De plus, cette sensation familière me maintenait le dos et les genoux, de tels sort que mon corps ne soit victime de l'attraction terrestre. De ce fait, l'autre présence n'était pas une menace pour ma personne. C'était un bon point. Et enfin, pour conclure cette enquête aveugle, je pouvais affirmer avec certitude que j'étais belle et bien en vie. Bien que je n'eus plus la force de bouger, le fait de ressentir mes poumons se remplir régulièrement d'aire prouver que j'étais encore en vie. Donc, jusque-là, rien de bien alarmant. Je n'étais nie en danger, nie mourante. Alors que je songeais à me décontracter, mon esprit eu la brillante idée de me projeter une question existentielle : où est-ce que je me trouvais ?

Réussissant, par je ne sais quel miracle, à souler l'une de mes pesantes paupières, J'observais discrètement l'environnement qui m'entourer. Mes soupçons furent aussitôt confirmés : j'étais dans les bras de Squall. Cela aurait dû me rassurer, mais il n'en fut rien en réalité. Quelque chose clocher ; et je le ressentais. Il était là, immobile. Ne semblant pas vouloir détacher son regard du vide. Il regarda droit devant lui ; tel un soldat en plein service de surveillance. Venant de lui, ce comportement n'était pas surprenant. Non, ce n'était pas cela qui rendait la situation étrange. Il y avait autre chose... ❝ Squall ? ❞ D'un léger sursaut, ses mirettes se posèrent sur moi, d'un air à la fois rassuré et étonné. Cependant, son regard ne s'attarda pas. Il retourna bien rapidement vers sa précédente occupation : celle de regardait droit devant lui. Oui, j'en étais sûr maintenant. Quelque chose n'allait pas. Ce qui me perturber tant, ce n'était pas son indifférence, mais la teinte de ses yeux. Ces mirettes, identiques aux miennes, étaient à la fois si pâles et si brillantes. ❝ Squall ? ❞ Demandais-je à nouveau. Mais aucune réponse. Étrangement, il ne semblait plus m'entendre. Lorsque je compris qu'il ne dédaignerait pas de m'accorder l'attention que je demandais, j'en profitai pour examiner le panorama qui m'encercler. En tournant ma tête, je fus surprise de la trouver aussi lourde. Et ma stupeur fut encore plus grande quand je vis un paysage que je ne connaissais pas. Examinant mon environnement avec méfiance, j'écarquillai les yeux, saisie par ce décor macabre. Une allée faite de végétaux plus tout jeune nous fessait face. Accompagné d'une brume laiteuse, qui empêchée de voir l'horizon. Cette fumée ne paraissait pas vouloir s'étendre sur toutes les terres dévasté. Elle était simplement là, figer dans l'air. À planer, comme pour délimiter son territoire. Néanmoins, ce qui me marqua le plus fut ces ronces qui dévoraient les murs végétaux. Comment ces plantes pouvaient-elles se propager alors que la terre était stérile ? Question rhétorique. Car je connaissais parfaitement la réponse. Il y avait de la magie dans l'air. Une très forte magie écrasante et menaçante, qui me donna l'irrésistible envie de m'enfuir. Bordel, comment étions-nous arrivés ici ? Et surtout, dans quel but ?

Brusquement, je me mise à m'agiter en lâchant un juron. J'espérais, de ce fait, que Squall comprendrait que je souhaitais quitter la chaleur de ses bras, afin que mes pieds puissent retrouver la terre ferme. Mais au lieu de ça, il resserra son étreints. Me comprimant davantage contre lui, sans pour autant baisser son regard vers moi. ❝ Squall ! Mais qu'est-ce qui tu prends à la fin ? ❞ Commençais-je à grogner. Sa réaction était juste incompréhensible. J'avais bien conscience, qu'il ne me répondrait jamais directement avec des mots, étant donner qu'il fut condamné à un silence éternel. Je n'en demandais pas tant, bien sûr. J'avais simplement besoin qu'il me regarde. Mais visiblement, lui, ne ressenti pas ce besoin. À l'heure actuelle, je n'éprouvais qu'une seule envie : le prendre par les épaules et de le secouer dans tous les sens. Ce geste, je l'avais exécuté dans mon esprit. Et je fus réellement tentée de faire dans la réalité, bien que ma migraine m'implorât de rester tranquille. Maintenant, j'en avais la certitude ; je n'obtiendrais aucune information de la part de mon compagnon de route.

Alors... Quelle était la dernière chose dont je me rappelais ? Pas grand-chose à vrai dire. Bien sûr, je ne pouvais nier que je souffrais d'une mémoire quasi-inexistante. Mais là, c'était tout à fait différent. C'était comme si on m'avait effacé une partie de mes souvenirs. Et il y avait surement une explication. Déjà, que fessions-nous là ? Nous sommes nous égarer et au final, nous avions malencontreusement atterri devant cet endroit lugubre ? Non, ça ne me semblait pas plausible. Jamais nous ne serions aventurés dans un lieu aussi hostile. Il y avait autre chose. Probablement, une raison qui nous avait poussé à venir. Mais laquelle ? Tel était la question. Alors que je m'efforçais de trouver les réponses à toutes mes interrogations, ce fut à cet instant précis que le Berserker décida de reprendre vie. Et ce fut à cet instant, lorsqu'il tourna le dos à l'allée de brume, que je ressentis toute sa détresse. Non, ce n'était pas exactement ça. Il éprouvait autre chose ; c'était un mélange entre la tristesse et la culpabilité. ❝ Squall... ? ❞ Répétais-je pour la énième fois, mais cette fois-ci d'une voix beaucoup plus douce et posée. Une fois encore, il ne baissa pas son regard vers le mien. Préfèrent visiblement avançait en se fixant un point fixe inexistant. Je devais l'admettre, j'étais inquiète. Il était tourmenté et je le ressentais. Quelque chose, dont j'ignorais l'existence, c'était passé. L’événement qui manquait justement à ma mémoire, j'en étais persuadée. Quelque peu prise de panique, j'essayais de forcer ma mémoire à revenir. En vain. La culpabilité de Squall prit le dessus sur mes songes. Ne me permettant plus de réfléchir correctement. Petit à petit, je commençais à me sentir mal. Un nœud c'était former dans mes entrailles rendant ma gorge solidifiait. Ce sentiment était difficile à porter. Et heureusement pour moi, je n'avais eu à le subir qu'à de rares occasions. D'ailleurs, ce fut un Bélua de sang-mêlé qui me la fit connaître. Un Béluas du nom... ❝ Imil ! ❞ Dès que ce prénom fut sorti d'entre mes lèvres, le Berserker se stoppa net. Comme si c'était le mot de passe pour arrêter son métabolisme. Et c'est alors, que je me souvenu.

L'antre des damnés. Incontestablement, l'endroit le plus sinistre de tous les continents. Je n'étais déjà pas rassuré par le continent dévasté, mais cet endroit dépassa toutes mes craintes. Nous nous étions effectivement perdus. Ou plus exactement, nous ne savions pas où aller. C'est alors que sortie de nul pars, un jeune garçon, aux caractéristiques animales, nous interpella. À des kilomètres de là, je l'avais déjà repéré celui-là. Ce n'était pas grâce à ma vision de l'Aigle, non, c'était dû à son fort mal être qu'il éprouvait. Ce garçon était dévoré par le remords, et sans que l'on lui le pose la question, il nous compta son histoire. Par la suite, il nous révéla son prénom : Imil. Nous expliquant les causes de sa présence dans ces lieux. Dû à sa sœur et à son frère. N'hésitant pas à nous décrire précisément celle-ci, en oubliant de définir son aîné. Il nous raconta brièvement les faits et de ce fait, je compris qu'il nous mentait. Pour je ne sais quelle raison, il ne nous disait pas tout. Il y avait des informations dans son histoire qu'il ne nous disait pas. Souhaitant visiblement garder un précieux secret pour lui seul. Chose qui était tout bonnement intolérable ! Quand le silence fut de mise, le présumer menteur attendu une réponse de notre part, qui devait sans doute être favorable. Chose, qu'au premier abord, je ne souhaitais pas lui donner. Et pour cause, je n'avais nullement envie de mettre ma vie en jeu pour un inconnu ! Mais le Berserker qui m'accompagnait, dotait d'un instinct de justice que j'estimais être suicidaire, accepta l'offre sans la moindre hésitation. Sans prendre la peine de me consulter, il entra dans le labyrinthe maudit. Je ne sus si je pouvais qualifier cette action, d'acte courageux ou de comportement stupide. Dans tous les cas, la question ne se posait plus, nous allions aider le jeune garçon à retrouver sa sœur. Et ça, au plus grand bonheur d'Imil. Et ça, à mon plus grand désespoir.

Six jours... ❞ Répétais-je, alors que nous traversions le nuage ensorceler. ❝ Exactement. Ça pourrait sembler idiot d'avoir attendu si longtemps... Mais... ❞ Mais il avait eu peur et ce sentiment ne l'avait jamais quitté. Même si Imil ne le montrait pas, il était terrorisé. Je le ressentais et vivais avec lui cette crainte. Mais heureusement, grâce à Squall et à son self-contrôle hors du commun, je n'avais pas étais prise par un vent de panique, lors de notre exploration. Il est vrai que j'étais tentée à plusieurs reprises de m'enfuir à toute vitesse. Ce qui aurait était légitime, avec ce sentiment de peur qui ne cessait d'être accentué, dû à tous ces étranges sons qui nous entourer. C'était comme pour m'avertir que j'allais y rester. Ces tonalités anormales, nous les entendîmes seulement dès que nos carcasses avaient franchi le mur de fumé. Dès lors, des bruits de craquement pouvaient s'entendre. Des grognements, d'ici et d'autres, résonnaient dans l'atmosphère. Et on ne pouvait à peine distinguer les ombres dansantes sur les murs du labyrinthe. Nous n'étions pas seules et j'étais persuadée que nous n'en ressortirions jamais idem. À moins que ce fût ce que ressentait Imil ? Allais savoir. J'avais envie de m'enfuir, mais je n'en fis rien. Je ne voulais pas abandonner mon compagnon de route, que j'allais sacrément enguirlandais lorsque notre mission serait achevée. Dans la plus grande des prudences, nous avancions lentement. Le plus silencieusement possible, nous suivions Squall qui avait pris la tête de cette escorte. Pas à pas. Angles par angles. Nous langions les murs en silence. J'avais bien remarqué que le jeune Bélua, qui m'accompagnait, fut quelque peu frustré de ne pouvoir crier le nom de sa sœur. Ou du moins, de ne simplement pas pouvoir le prononcer dans un bref murmure. Toutefois, ce fut une sage décision que de demeurer muet, étant donner les monstrueuses créatures qui respirer où nous nous trouvions. Nous en croisions quelque unes, de ces immondes créatures difformes, et je ne sais par quel miracle, celles-ci ne nous remarquaient pas. Certaine sembler de nature animale. D'autres paraissaient humaines. Enfin... De base. Cet endroit, aussi étrange qu'il puisse paraître, était immense. Cela prendrait certainement plusieurs jours avant de trouver Jinia. Du moins, c'était ce que je pensais...

Mes souvenirs par la suite sont devenu flou et probablement inexacte. Cependant, ce dont j'étais sûr, c'était que nous trouvions rapidement Jinia. Enfin... c'était ce que l'on avait pensé. Mais nous comprîmes bien vite, qu'en réalité, c'était Jinia qui nous avait trouvées. Son anatomie n'avait pas était affecté par la magie qui s'était mêlé à l'oxygène. Ce qui ne fut malheureusement pas le cas pour son esprit. Elle nous contemplait, de ses yeux vidais de toute conscience. Prononçant des grognements que l'on ne pouvait comprendre. Et enfin, sans crier gare, dans un accès de rage percutante, elle se rua sur nous. Cet acte dernier fut le dernier ancrer en ma mémoire. Ensuite, ce fut le noir. Le vide éternel. Et le silence. C'était ainsi, que mes souvenirs s'achevaient.

Squall... ❞ Soufflais-je dans un moment de répit ; comme pour lui demander de l'aide. Je pensais avoir finie de rembobiner les dernières heures de ma vie, mais en réalité, ce n'était pas encore fini. Soudain, alors que je relevais les yeux vers mon ami, des souvenirs me parvenu à nouveau à l'esprit. Un inédit tourbillon m'emporta vers d'autre couleurs. Je voyais la scène une fois encore. Celle où Jinia se jeta sur nous dans une frénésie folle. Mais cette fois-ci, je voyais ce décor sous un angle différent. Lors de l'assaut, je ne fus visiblement pas assez rapide et d'un contact sec avec la Bélua, je vis mon corps valser dans les airs. Pour au final, heurter l'une des parois du labyrinthe. Ne fessant de moi, plus qu'une simple poupée de chiffon écrouler sur le sol. À première vue, ce fut ma tête qui heurta en premier les ronces. J'entendis quelqu'un crier mon nom. Ce fut Imil qui le fit. Il voulut se rapprocher de mon corps, mais sa sœur l'en empêcha. Dans un second souffle de folie, la Bélua au totem de la tortue se jeta sur son frère, le plaquant ainsi sur le sol, contre la paroi opposé à la mienne. J'entendais sa victime la supplier de se calmer. De revenir à elle-même. Qu'elle était beaucoup plus forte que ce sortilège qui l'a manipulé. Essayant de lui rappeler que lui et elle partager le même sang. En vain. Elle l'avait pris pour cible et il était condamné. La jeune femme commença à griffer le visage de son frère. Sans la moindre retenue, elle lui arrache la peau puis la chair. Les cris que pousser sa victime sembler l'amuser et la pousser à continuer à planter ses ongles ensanglantés, de plus en plus frénétiquement. Mes yeux ne pouvaient se détacher de cette scène macabre. Voyant cette sœur torturer et démembrer son frère avec tant de plaisir... Comme si cela n'était qu'un jeu. Comme si cet événement n'était qu'une simple mise en scène. L'espace d'un instant, mon estomac souhaita faire sortir toute sa contenance. Et dans uns sursaut incontrôlé, je quittais ces souvenirs qui n'étaient pas les miens.

Lorsque je repris conscience du monde réel, j'étais toujours dans les bras de mon ami. Autour de nous, rien n'avait changé. Nous étions toujours à l'entrer du labyrinthe, dos à celui-ci, prêt à partir. Le vent continuait éternellement à souffler et le froid ne c'était pas dissipé. Oui, rien n'avait changé. Sauf peut-être moi. Moi, qui venais seulement de comprendre ce qui venait de se passer. La première phase de mes songes m'appartenait effectivement bien. La seconde, fut ce de Squall. Ma main, qui était placée sur sa joue, en était la preuve. Je m'étais visiblement servie de mon pouvoir d'Abyssia, pour connaître la suite de ce récit. Et les souvenirs de Squall m'y avaient aidé. Ou plus exactement, Squall c'était arranger pour que j'utile mon don maladroitement. Ce qui fut un grand sucée. Mais qu'est-ce que j'y avais gagné? Rien. Absolument rien. Juste quelques larmes, puisque dès lors, je pleurais. Comme une enfant qui venait de trébucher, je me mise à sangloter. Ouvertement et sans la moindre retenue. Je ne sus, si cette peine m'était propre ou si elle venait du Berserker. Lui, qui n'avait rien pu faire pour aider notre compagnon éphémère. Lui, qui avait préférait fuir et me sauver, plutôt que de lutter. Lui, qui avait bafouillé ces principes en abandonnant un être à la mort. À présent, je n'osais lever les yeux vers lui, alors que lui, justement, avait enfin décidé de baisser les siens vers moi. Quel idiot, vraiment. Il avait le don d'intervenir au mauvais moment. Alors que je souhaitais m'enfermer dans ma bulle et crier notre tristesse, lui m'accorder de l'attention. À chaque fois que j'étais au pied du gouffre, il trouvait toujours le moyen pour m'empêcher de tomber. Jamais, à aucun moment, il ne m'avait laissé me noyer sous mes peines. Il était toujours là, prêt à tendre sa main, pour me ramener à la surface. Tels un protecteur. Un protecteur sot. Il ne me laissait jamais la possibilité de fuir. Et les Aetheri seules savaient, ô combien j'aimais fuir. Oui, la fuite était comme ma seconde nature. Alors comme à ma grande habitude, nous fuyons ces lieux. Sans un regard en arrière. Laissant simplement mes larmes marquer notre passage.


Dès que nous sortions ici tous les quatre, je veux que tu me dises tout ce que tu sais sur les terres du Yin et du Yang et sur ta race. ❞ Il avait était surpris par mes mots. Mais c'était une surprise des plus agréables pour lui. Il s'attendait à ce que je lui réclame tout, sauf ça. ❝ Tout ce que tu voudras ... Si tu veux, on pourrait même voyager un peu ensemble ! Je te dirais tout ce que je connais sur les lieux que nous visiterons. ❞ Mes pommettes prisent instinctivement la couleur de mes yeux, et dans un sourire timide, j'approuvais d'un simple hochement de tête. Il semblait si enthousiasme par cette proposition... À son tour, il me sourit et me tendit son petit doigt. Je n'avais pas bien compris ce geste au début et puis, dans son regard, je compris toute l'importance de cette acte. Alors, timidement, j'en fis de même et ainsi, nous scellions notre promesse. Oui, notre promesse...


❝ Pfff... Quel sale menteur ❞



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Latone
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Latone
Sam 14 Juin 2014, 17:27

L'Antre des damnés. Un lieu très accueillant, pour sûr. On lui avait fortement conseillée d'aller au moins une fois là-dedans, histoire de s'acclimater apparemment. Le continent dévasté n'était pas un endroit très chaleureux par rapport à là d'où elle venait. Même sa nouvelle ville n'était pas véritablement le paradis. Mais bon, ce continent n'était pas "dévasté" pour rien, n'est-ce pas ? Léto savait qu'elle finirait par s'y habituer, la vie était ainsi : rude et pleine d'épreuves. Et sa nouvelle épreuve, justement, est l'Antre des damnés.

Rien que de loin, l'Orisha était persuadée qu'elle n'aimerait pas cet endroit. Elle n'était pas une Ombre après tout, ni une quelconque fanatique des ténèbres. Et y mettre définitivement les pieds confirma cela. Encore plus lugubre que la forêt des murmures, beaucoup moins sûr que Drosera, Léto n'avait qu'une envie : sortir d'ici. Mais la curiosité l'envahit promptement, la sommant de s'y aventurer tout de même, avec prudence évidemment. Son empathie lui fit néanmoins remarquée que les histoires à propos de l'antre étaient réelles : elle sentait de la tristesse, de la peur et de la folie dans chaque recoin, alors qu'aucune présence ne semblait se manifester à elle. Ou alors une magie l'empêchait de voir… Ce lieu était corrompu par un étrange phénomène, elle mettait cela sur le compte de la magie mais cela pouvait être n'importe quoi d'autre, quelque chose qui dépasserait son entendement. L'Orisha comprenait alors le nom de ce lieu ainsi que les histoires qu'on racontait dessus. C'était la première et certainement la dernière fois qu'elle viendra ici.

Mais là ne s'arrêta pas son périple pour autant. Léto avait au moins pour défi de se rendre à Yeveas, la cité souterraine. Oui parce qu'elle n'était pas ici seulement de son plein gré car on l'avait conseillé une visite touristique dans l'un des lieux les plus sombres du monde entier. Non, c'était un pari qu'elle avait perdu et la voilà à s'y rendre pour rapporter un quelconque objet qu'elle devra acheter au Marché Nocturne, celui-ci s'ouvrant aujourd'hui car on était la fin de la semaine. Heureusement qu'elle pourrait garder le souvenir pour elle plutôt que l'offrir à son parieur, sinon elle serait encore en train de chouiner sur sa défaite…

Soudain, alors qu'elle errait encore dans l'antre, elle entendit une voix. Rien de très effrayant en fait, la présence semblait même plutôt confuse, comme si elle cherchait une sortie. La curiosité l'envahit et la mena jusqu'au jeune homme qui tournait en rond. Elle l'observa, il devait être aussi jeune qu'elle, sinon plus, un coup d'œil sur son physique la fit confirmer que c'était un Bélua, cheveux bleus – étrange coloration de son point de vue – et des yeux céruléens. Il s'appelle peut-être Bleu. Mais l'heure n'était pas à l'espionnage, elle s'approcha doucement vers lui et l'aborda.


    " Hum, exc— le Bélua s'écria, elle-même à son tour, surprise ; ils s'essoufflèrent mutuellement avant que le jeune homme prenne la parole.
    - Qui êtes-vous ?! Ne me faites pas de mal s'il vous plait ! l'Orisha écarquilla des yeux.
    - Ce n'était pas mon intention ! Je suis désolée si je t'ai fait peur… Je m'appelle Léto. le Bélua prit un petit moment de silence pour se reprendre avant de se redresser comme il faut, le regard un peu fuyant.
    - Moi c'est Imil.
    - Tu te sens bien ? Tu as l'air pâle…
    - Devant nous, c'est l'Allée des brumes. Cet endroit me fait froid dans le dos…
    - Pourquoi restes-tu ici alors ? il hésita longuement.
    - Ma sœur Jinia… Elle est quelque part là-dedans. Elle est persuadée que notre grand frère se trouve à Yeveas. Elle m'a assommé pour que je ne la suive pas, elle n'est pas revenue depuis des jours !
    - Votre frère est venu ici sans vous ? J'ai du mal à comprendre ce qui se passe…
    - Il… Il s'est suicidé, on ne sait pas pourquoi. Jinia est sûre qu'il est devenu une Ombre et qu'elle le trouverait sûrement ici, c'est un peu la capitale des Ombres après tout. Mais je pense qu'elle se trompe : se suicider ne fait pas nécessairement de nous une Ombre. J'ai peur qu'elle se soit perdue et qu'elle soit en danger, elle est toute seule !
    - Calme-toi, je comprends mieux maintenant… Je compatis pour ton frère. Si tu veux, je peux t'accompagner ? Imil fut étonné par cette soudaine charité de sa part.
    - Vous feriez vraiment ça ?
    - Pourquoi pas ? Je dois me rendre à Yeveas moi aussi et je t'avoue que je n'aimerai pas m'y aventurer seule. Je veux t'aider à retrouver ta sœur en échange. "

Nullement besoin de préciser que l'offre fut pleinement acceptée par le jeune Imil. L'accord était donc conclu : ils traverseraient l'Allée des brumes en quête de Yeveas afin d'y retrouver la sœur. Si l'idée de se retrouver là-dedans perturbait énormément le Bélua, l'Orisha se sentit plus en confiance d'être accompagnée, même par quelqu'un qui était encore plus peureux qu'elle. Cet endroit lui faisait froid dans le dos bien sûr, mais si des gens s'y rendaient, ils devaient forcément en ressortir… n'est-ce pas ? Enfin, la ville ne devrait pas être difficile à localiser, pour Jinia c'était moins sûr.

A peine eurent-ils entrés qu'ils constataient par eux-mêmes que l'allée ne portait pas ce nom pour rien non plus. Cet endroit était un véritable labyrinthe de ronces, cela lui rappelait la forêt des murmures mais en plus étroit. Et si ce n'était pas les animaux sauvages qui s'en prendraient à eux cette fois, ce sera sûrement quelque chose de bien pire, son intuition féminine lui confirmait cela. Et tout ce brouillard l'empêchait de voir plus loin que cinq pas… Le pire dans tout cela serait tout de même de s'y perdre et de sombrer dans la folie. On n'était ainsi jamais assez prudent, Léto se tourna vers Imil pour lui part de ses précautions.


    " On risque de se perdre de vue dans cette brume, reste près de moi. Imil hocha de la tête, elle resta néanmoins quelques secondes sans bouger avant de retirer sa chaîne des bras.
    - Que faites-vous ? alors qu'elle était en train d'enrouler les maillons autour de son ventre.
    - Pour être sûrs, on va rester attachés, si cela te convient ? une nouvelle fois, le jeune Bélua acquiesça, la laissant le lier à elle grâce à cette chaîne qui était assez longue pour les laisser libres de leurs mouvements indépendamment et assez courte pour qu'ils ne se séparent pas. Bien ! On continue ? "

Ils reprirent leur route avec un peu plus d'assurance. Son empathie lui titilla les idées au fur et à mesure que le temps s'écoulait. Tant de choses les entouraient, elle le ressentait, mais la brume les masquait tous sans exception. Tout ce qu'ils pouvaient voir, c'étaient des ronces, des ronces et encore des ronces. Elle ne serait même pas étonnée d'apprendre que c'était un Alfar qui avait construit cet endroit. Peut-être que Yeveas lui apporterait la réponse, tiens, ce ne serait pas du luxe d'en apprendre un peu plus au lieu d'errer sans fin. Elle comprit néanmoins que son don d'empathie ne lui servirait absolument à rien ici, trop de manifestations invisibles lui brouillaient l'esprit pour qu'elle se repère grâce à cela. Si des personnes se trouvaient ici, c'est qu'ils n'avaient plus rien d'humains. Léto pencha néanmoins vers l'astucieuse idée d'utiliser sa vision d'aigle. Outre le fait de voir loin, cela lui servira à repérer les dangers s'il y a. Concrètement, elle ne détectait rien qui avait une forme définie mais cela lui suffit à vouloir les éviter, tous sans exception. Ce qui comptait, c'était de trouver Yeveas.

C'est justement à ce moment-là qu'ils tombèrent sur une grotte différente des autres, Imil confirma entendre des sons au loin grâce à son sens du chien. Léto lui fit confiance en empruntant cette voie, qu'avaient-ils à perdre au pire ? Elle laissa tomber ses pensées lugubres pour suivre l'instinct du Bélua. Yeveas leur tendit alors les bras. Énorme, c'était le mot qui qualifierait le mieux cet endroit. L'Orisha ne s'était pas attendue à quelque chose d'aussi gros, ni à tant d'habitants ; il y avait de tout en plus des Ombres : des Rehlas, des Chamans… Quelle idée de construire une ville aussi près d'un labyrinthe de ronces. C'était à la fois splendide et terrifiant.


    " Comment va-t-on retrouver Jinia là-dedans ? " s'enquit le Bélua, sans pourtant recevoir une réponse que Léto ne possédait pas.

Elle le détacha pour reprendre sa chaîne et proposa de se séparer pour optimiser les recherches. Ils se retrouveraient ici-même, ce serait plus rapide et plus simple. Elle s'aventura alors dans le Marché Nocturne, après tout c'était la principale raison de sa venue et il y avait tant de gens que quelqu'un aurait forcément dû tomber sur la Bélua si ça avait été le cas. La blonde alterna donc entre enquête et emplette. Concernant cette dernière, elle eut du mal à choisir l'objet de son choix, elle tomba néanmoins sur une Ombre qui lui proposa un collier apparemment enchanté.

    " Intéressé ? Léto hésita, si c'était magique : qu'est-ce que ça renfermait exactement ?
    - Léto ! la voix d'Imil se rapprochait, apparemment il avait du nouveau, mais elle voulait d'abord se renseigner sur le collier
    - Quelle magie renferme-t-il ? demanda-t-elle pour se décider.
    - Ce collier permet de redonner la raison à ceux qui l'ont perdu, mais seulement s'ils le souhaitent vr—
    - LÉTO !
    - Je prends, merci ! " elle paya vite fait bien fait et s'en retourna auprès d'Imil.

Selon ses informations, Jinia était effectivement passée par ici, demandant à chacun s'ils n'avaient pas croisé son frère. Malheureusement, ses recherches avaient été vaines et elle s'en était retournée dans l'Allée des brumes, sans retour. L'inquiétude grandit au plus profond d'Imil, ils devaient absolument retrouver Jinia avant qu'elle ne se perde définitivement, ou qu'un sort encore pire l'attende.

Léto approuva, le pressant de la suivre, remettant les chaînes pour qu'ils ne leur arrivent pas malheur non plus. Retrouver Jinia dans ce labyrinthe risquait d'être plus compliqué que de chercher une aiguille dans une botte de foin, mais maintenant qu'elle était sûre qu'elle était là-dedans, son empathie devrait l'aider à la localiser plus facilement. Ils parvinrent à se frayer un chemin entre les illusions mensongères et les présences maléfiques grâce à sa vision d'aigle. Jinia devait être tombé dans un piège si elle s'était aventurée trop longtemps, Léto redoutait son état. C'est notamment plus tard qu'elle repéra une âme en peine, qui semblait confuse et en colère. La blonde escorta Imil jusqu'à la présence, qui s'avéra être enfin la jeune femme recherchée.


    " Jinia ! " s'écria Imil, c'était donc bien elle.

Si le Bélua l'avait reconnu d'emblée, la réciproque se montrait être erronée. A peine les a-t-elle repéré qu'elle chargea en leur direction, visiblement hostile. Imil l'esquiva, tentant de la raisonner sans lui faire de mal. Les choses semblaient se corser, c'était sans doute trop tard si elle avait fini par succomber à la corruption des environs. Néanmoins, prendre la solution de facilité ne lui convint pas. Je ne peux pas encore me résoudre à la tuer. Sans crier gare, Léto utilisa son lien du destin pour entraver Jinia, l'empaquetant dans un rouleau de chaînes suffisamment épais pour l'empêcher tout mouvement à leur encontre. Effrayé par ce soudain spectacle, Imil manifesta son mécontentement.

    " Je vous interdis de lui faire du mal !
    - Rassure-toi, je ne ferai rien de tel. Il faut la faire sortir d'ici et vite, aide-moi ! "

Imil mit un peu de temps à se résoudre à traîner sa sœur de la sorte mais il n'avait pas d'autre choix s'il espérait la sauver. Il tira alors sur les chaînes magiques avec Léto, Jinia se montrant horriblement dure à dompter. Tandis qu'ils l'escortaient avec maladresse, l'Orisha se dit que le plus dur avait été fait, mais sortir d'ici risquait d'être encore plus ardue. Retrouver la sortie dans cette brume, avec un fardeau sur les épaules… Au moins ils évitaient les pièges, mais si elle continuait de se débattre ainsi, ce ne serait qu'une question de temps avant qu'ils ne se fassent avoir.

A un moment, la Bélua captive commença à se calmer, ce qui facilita la tâche mais rien encore de vraiment plaisant. Le plus surprenant suivit alors : elle commença à leur parler.


    " Imil… Arrête… le concerné pivota rapidement vers sa sœur, s'en approchant avec prudence.
    - Jinia ? Tu vas bien ?! elle restait toujours aussi pâle et ses yeux reflétaient encore la malédiction qui l'avait frappée.
    - C'est trop tard… Trop tard pour moi… Tu finiras comme moi si tu continue… Abandonne-moi ici et sors…
    - Jinia ! "

Le jeune homme se mit à sangloter, la jeune femme était vraiment résolue. Son choix était judicieux, Léto le comprenait. Mais la culpabilité la gagna et l'image de son grand frère, loin de chez elle, lui rongea l'esprit. Si elle ne pouvait pas sauver elle-même son destin, elle n'abandonnera pas cette fratrie à leur sort.

    " Je ne vous abandonnerai pas. les deux se tournèrent vers elle, l'un aussi surpris que l'autre par cette déclaration. J'ai déjà abandonné mon propre frère, je ne veux pas que cela vous arrive aussi. Je ne vous abandonnerai pas. " répéta-t-elle avant de se remettre à tirer.

Imil remercia des dizaines de fois l'Orisha avant de s'y remettre aussi, Jinia s'étant arrêtée de la supplie ; soit trop faible, soit résolue à l'idée que personne ne l'écoutera. L'ascension se montra toujours aussi compliquée, cette fois la corruption la touchait réellement, la maudissant, lui répétant sans cesse qu'elle avait abandonné son frère et qu'elle en fera de même à présent. Léto se répéta des milliers de fois le contraire dans sa tête, sa force d'esprit luttant contre les illusions et les voix intérieures. Si cette épreuve avait malmené son âme, elle n'en ressortit pas moins vivante de l'allée, de même pour les deux frangins fort heureusement.

On emmena Jinia dans un endroit sûr où on pourrait s'occuper d'elle. Léto avait également besoin de repos, tout comme Imil. Elle ne sut jamais si la Bélua s'en sortirait avant de partir, elle offrit toutefois le collier qu'elle avait acheté. Peut-être que ce n'était qu'une babiole sans intérêt ou qu'il renfermait réellement un pouvoir permettant de redonner la raison à ceux qui le souhaite, l'Orisha ne perdit cependant pas espoir que ces deux là pourront de nouveau vivre comme avant, entre frère et sœur. Car pour Léto, arrachée de sa famille, cela ne lui était plus possible.



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By Jil ♪
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Dim 15 Juin 2014, 23:43



    


        Le spectacle était incroyable, voici donc ce qu'on appelait l'allée des brumes. Depuis que j'en avait entendu parlé par un voyageur, ma curiosité avait pris le dessus et m'avait complètement fait oublier le but principal de mon voyage. J'étais donc là, bien loin d'où je devais être, devant cet amas de brume et de ronces à l'allure inquiétante et menaçante, impatiente de découvrir ses secrets. Mais alors que je contemplait l'entrée de ce lieu, un homme m'approcha et me dérangea dans mon étude, enfin il ressemblait à un homme mais semblait diffèrent. Il engagea la conversation :
                    
        - Madame, je vous en prie aidez moi ! Ma sœur est entrée dans ce lieu depuis 6 jours et n'est toujours pas revenu, je ne peux y aller seul, aider moi à la retrouver s'il vous plaît. Personne ne veut me venir en aide.
                    
        Je n'ai pas l'habitude d'aider les gens qui me le demande, mais je n'ai pas non plus l'habitude de ne pas profiter des situations qui se présentent à moi. Il se trouvait que je commençais à être en pénurie d'argent, mon récent voyage ayant engouffrer mes maigres réserves. De plus je comptais de toute façon y faire un tour, alors avec une personne en plus ou de moins ce n'était pas un problème, tant qu'il ne m'importunait pas dans mes recherches.
        
        - Il se trouve que suis en manque d'argent en ce moment, j'accepte si vous me promettez une récompense financière.
        
        - Bien sûr, je ne suis pas riche mais l'argent n'as que peu de valeur par rapport à la vie de ma sœur. Je vous donnerez ce que vous voudrez.
        
        Une fois l'affaire conclu, je lui demanda si il savait où exactement sa sœur ce trouvait, il me répondit que non, même si il savait qu'elle comptait se rendre dans la ville la plus proche, nommé Yeveas, pour y trouvé un homme. Mais n'en dit pas plus. Nous commençâmes à entrer dans cette terre brumeuse, et plus nous nous enfonçâmes et plus la brume devenait épaisse, distinguer les alentour était bien difficile. Je me demandais pourquoi des personnes sensé avait élue domicile en ces terres reculé et hostile. La terre n'avait pas l'air très fertile, les traces indiquait que les animaux de la régions n'était pas des proies faciles, et le temps pas vraiment agréable. Un peuple étrange devait y habiter, étrange donc intéressant. Je fut sortit de mes pensées par une réflexion de mon client :
        
        - Ce loup n'est pas commun, il est bien plus grand que ceux que j'ai l'habitude de croisé, l'avait vous domestiqués ?
        
        C'est vrai que Croc d'argent était ce qu'on pouvait appelez un loup géant, une race vivant principalement dans les montagnes. Cela dit, malgré l'allure imposante de mon compagnon, il n'avait pas l'air d'en avoir peur, était-ce lié à ces oreilles si particulière ? Je me décida à lui répondre :
        
        - Il est originaire des montagne enneigées, il a été banni par les siens et depuis il m'accompagne, je crois pas l'avoir domestiqué. Et vous qu'est ce que vous êtes ? Je ne me rappelle pas d'avoir croisé des oreilles semblables.
        
        - Je vois. Moi ? Je suis un bélua, pas pur sang cela dit, avec le totem du chien, en fait c'est …
        
        Un cris de bête féroce retentit ce qui mit fin à notre conversation, puis un deuxième. Je me mit immédiatement en position défensive mais je ne savais aucunement vers où cette bête féroce allait surgir. C'est Croc d'argent qui pris les devant est fonça tête baisser dans la brumes ont n'entendit que quelques rugissement, puis sa masse imposante resurgit sans prévenir. Il avait du réussir à les faire fuir. Mais il me vint une idée, la chasse était sa spécialité, pourquoi ne pas directement suivre son odeur plutôt que des indications plus que douteuse. Je lui demanda donc :
        
        - As tu quelque chose que t'as sœur aurais touché dernièrement ?
        
        - Euh, laisse moi réfléchir … oui j'ai bien ce sac en toile qu'elle ma laissé.
        
        Et il me tendit ainsi un sac dont je pouvais sentir sa contenance via mon pouvoir. Je fit un signe à Croc d'argent et celui ci compris rapidement, il s'approcha et renifla le sac, après quelques seconde il se mit en route, nous guidant ainsi vers la disparue. Les bruits d'animaux ou de créatures devenait de plus en plus fréquent, Croc d'argent s’arrêtait de temps à autre montrant les crocs dans une direction, et rugissant pour reprendre la route une fois le danger écarté. J’aperçus aussi des ombres qui dansait dans la brumes disparaissant et réapparaissant. Je n’étais pas la seul à l'avoir remarquer, Imil semblait apeuré, et regardait sans cesse dans tous les sens, réagissant au moindre bruit.
        
        - Arrêtez de vous agité comme ça, c'est désagréable. Inutile de vous inquiétez, Croc d'argent repère tout les animaux qui s'approche de nous …
        
        A peine avais-je finis ma phrase qu'un être sortit des brumes au galop pour nous charger. Je me positionna entre notre opposant et Imil qui semblait tétanisé, et para son attaque. Mon adversaire était un chevalier noir en armure, ses frappes était rudimentaire et légère, d'ailleurs je sentais comme une incohérence quelque part, une part de moi réagissait à cette vision. Croc d'argent hésitait à rentrer dans la mêlée, son odorat l'ayant trahi il ne savait pas quoi faire de cette bizarrerie. Je continua donc ainsi mon échange, avec cette appréhension qui continuait de monter en moi, quand enfin je compris, me rappelant ma mère me faisant la leçon sur le contrôle mentale, je compris que ce n'était qu'une illusion. Un être irréel que mon esprit croyait réel. Je n'avait donc rien à craindre de cet vision, ses attaques ne pouvant réellement me toucher. Je baissais mes bras en rengaina mon épée et repris ma route comme si de rien n'était. J’entendis Imil crier :
        
        - Que fait tu ! Attention !
        
        La lame de mon opposant, trancha ma tête, après une douleur passagère mon corps était en parfait état. Les illusions perdent de leur force quand on sait que s'en ait une, il pouvait simuler la douleur mais pas la mort. Mon opposant compris sa défaite et disparue dans les nimbes. Je prévins donc mon client qui était tout autant choqué que surpris :
        
        - Ce n'était qu'une illusion, nous devons faire attention à ce que nous voyons. Maintenant continuons.
        
        Après une heure de route nous croisâmes un panneau signalant la direction de Yeveas, mais Croc d'argent nous signalait une autre direction. Une chose était sûr, Sa sœur n'était pas la-bas. Ce qui le rendit encore plus nerveux qu'auparavant, exposant les pires scénarios qui lui passait par la tête tout haut, me demandant si je pensais qu'elle était encore en vie. Je ne pris pas la peine de répondre à ses stupides interrogations, nous le saurons quand nous l'aurons retrouvé. Et justement elle apparu dans la brume, une jeune femme à la beauté certaine, mais qui balançait son épée dans tout les sens, enlaidi par des cernes immenses sous ses yeux et psalmodiant des choses incompréhensible. Quand enfin elle nous aperçu, elle cria et hurla de ne pas nous approcher, Croc d'argent montra alors les crocs et se mit en position pour bondir. D'un simple sifflement je lui fit signe d’arrêter. C'est Imil qui pris la main tentant de prendre contact avec ce spectre :
        
        - Jinia, c'est moi, Imil ! Ton frère ! Baisse cette arme s'il te plaît, ils sont avec moi, il ne te feront pas de mal, je te le promet.
        
        Mais son interlocutrice n'était pas très réceptive et répondit :
        
        - Non arrière ! Ne t'approche pas, je sais que t'est aussi une illusion, qui tente de me tuer, mon frère n'est pas ici, il est en sûreté, loin, oui loin de cet enfer. Arrière ou je te tue.
        
        Elle avait dit ces mots avec tant de haine et de peur qu'Imil fut coupé dans son élan. Je ne savais pas quoi faire, les émotions n'était pas vraiment mon fort, moi je sécurisais les lieux après ce n'était pas trop mon domaine de compétence. Mais ça me rappelai mes premiers instants avec Croc d'argent, il montrait les dents et me griffait, mais comprenais que je n'étais pas son ennemi quand je tentais de le caresser. Je conseilla donc à Imil de faire de même :
        
        - Fait lui un câlin. Montre lui que tu est inoffensif.
        
        Il me regarda comme si j'étais une folle, mais de l’incrédibilité il passa à l'hésitation puis enfin à la détermination. Il s'avança donc les bras ouverts, lui répétant qu'il ne lui voulait pas de mal, s'avançant doucement mais d'un pas décidé, et enfin il la pris dans ces bras en lui disant que c’était fini. Je ne pensais pas que ça marcherait si bien, mais au moins on avait pas perdu trop de temps. Mais alors elle eu un sursaut de folie :
        
        - Non non, ça ne peut pas être toi, aaaaahhhhhh
        
        Elle poussa son frère et une fois celui ci à terre elle fonça son épée en avant pour l'embrocher dans un cri de rage. Son épée n’atteignit jamais son opposant, je bloquait son arme avec toute ma magie , espérant que ça soit suffisant. Heureusement très vite elle abandonna, voyant la peur et la détresse dans les yeux de son frère qu'elle venait de tenter d'assassiner. Elle s'effondra sur le sol, la tête entre ses mains en se maudissant, répétant sans cesse « qu'est ce que j'ai fait ». Des larmes roula sur ses joues et les cris de rages s'étaient transformés en pleurs. Imil, qui avait repris ses esprits, la rejoins et, la prenant dans ses bras, la rejoins dans ses pleurs. Je me désintéressa vite de cette scène, ayant collecté toutes les informations qui me semblait utile je me remis à m’intéresser à quelque chose de plus inquiétant. Croc d'argent était sur ses gardes et regardait intensivement une direction. Une ombre apparu dans la brume et une voix retentit :
        
        - Non, cette femme est ma proie et sa peur un met délicat, je ne vous permet pas de m'enlever mon festin !
        
        Sur ces mots l'ombre sortit des brumes, fonçant à toute allure sur nous, c'était une vielle femme dans une robe usée et déchirée, ses yeux était bandé et elle flottait dans les airs. Mais je ne bougea pas d'un pouce, et quand elle arriva à seulement un mètre de moi, elle disparue dans un cri de douleur. Mais ce cri ne venait pas de la vision qui s'était évanouie devant moi mais du lanceur de sort, qui n'avait pas remarquer que Croc d'argent s'était changer en brume et, se dissimulant dans la brume ambiante, qu'il avait bondit sur lui. Croc d'argent réapparu sous cette forme brumeuse taché d'un sang rouge écarlate. Il était temps pour nous de sortir de ce lieux inhospitalier. Pour éviter que mes clients à l'esprit fragilisé ne soit attaqué par des illusions, je leur tendit deux bout de tissu pour qu'il se couvrent les yeux. Ils se mirent tout les deux d'un côté et de l'autre de Croc d'argent, une main sur son pelage, se laissant guider ainsi jusqu'à la sortie. Une fois dehors, Imil et Jinia me remercia et me paya comme promis. Ils se souviendront encore longtemps de cette épreuve, surtout Jinia, mais c'est ainsi qu'on devient plus fort. Moi je continua mon chemin, ma curiosité satisfaite.

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Lun 16 Juin 2014, 17:41

Cet endroit n’était vraiment pas rassurant. L’œil clair et impassible d’Elias glissait sur la brume étoilée sur le paysage. A ses côtés, Doc n’en menait pas non plus large. Sous ses traits d’enfant, le lesovik peinait à se dire même avec toute sa sagesse que ce lieu ne pouvait ainsi qu’à la panique. Il était véritablement inquiétant, et c’était peut-être là toute la sagesse qu’il y avait à bien le ressentir. « Je ne me souviens pas de ce lieu. » Murmura la jeune femme, comme si elle ne voulait pas troubler le silence des ombres. « C’est l’Allée des brumes. » Répondit placidement Doc sans perdre une seconde des yeux les mouvements opalescents de la brume. « Mais comment sais-tu ça, toi ? » N’était-il pas censé avoir vécu toute sa vie dans une forêt ? L’enfant se targua d’un petit regard évident, avant de l’accompagner d’un mouvement de la main qui en signifiait le dérisoire. « Il ne faut pas se fier aux apparences. » Un sourire décontracta les traits d’Elias, amusée par l’attitude du lesovik. « Alors allons-y. » Leurs pas s’enfoncèrent dans la brume.

« Pourquoi sommes-nous là déjà ? » Reprit Doc, vaguement inquiet de son regard fureteur un peu trop pressant. « Parce que je préfère passer par ici que par ce qu’il y a autour. » Evident. L’enfant acquiesça sans avoir été convaincu. « A-t-on avis, il y a quoi dans toute cette brume ? » La mine d’Elias se fendit un peu plus. Elle reconnaissait bien là l’incapacité de se taire quand l’angoisse enveloppait doucement. « Je ne sais pas. » Comme elle lui avait dit, la Déchue ne se souvenait pas de ce lieu. D’aussi loin que remonte ses souvenirs, le Continent Dévasté n’avait jamais fait partie de la plus part de ses destinations. Et puis, autrefois, les choses étaient également différentes. Elle essayait elle-même de faire fi des possibles dangers que l’endroit pouvait receler, écartant de ses bras la brume par quelques gestes quand cette dernière se faisait trop épaisse.

Des bruits de pas claquants raisonnèrent brusquement. « Attention Elias !! » Trop tard, l’ombre avait percuté maladroitement la jeune femme, les envoyant bouler au sol. « Elias !! » Le lesovik se précipita sur sa chute.

« Ça va, je vais bien ! » L’arrêta-t-elle d’une voix précipitée, peu désireuse qu’il blesse par mégarde son assaillant. Ce n’était qu’un enfant… « Tout va bien ? » Ajouta-t-elle à l’adresse de l’inconnu, l’aidant à se redresser alors qu’elle en faisait autant. Un grand enfant certes. Jeune homme à la musculature développé, on ne pouvait se tromper sur son âge avec les traits saillants de son visage, ni même sur sa race au vu des deux oreilles canines qui dépassaient d’entre ses cheveux bleus. « Oui, merci- Pardon. » Son timbre anxieux et pressé semblait se mêler dans ce qu’il devait penser à dire. Elias avait gardé l’un de ses bras entre sa main le temps qu’il se redresse, arquant ses longs yeux bleus à l’observer reprendre son souffle. « Tu ne devrais pas te promener seule ici. » Le lesovik, qui s’était mis à leur hauteur, hocha de la tête. « Ça peut être dangereux. » Le jeune homme parut presque pris de court quand il leur répondit vivement, son souffle haché. « Mais je n’étais pas seul ! Ma sœur- Ma sœur était avec moi. Mais- elle n’est pas revenue. » Il désigna prestement l’avancée profonde de la brume. « Elle est partie là-bas pour- pour retrouver notre frère. »

Elias suivit le chemin qu’il montrait, l’intérieur de la brume ou plus clairement : s’enfoncer dans le labyrinthe. C’était sur leur route de toute façon. « Comment t’appelles-tu ? » Conclut la jeune femme en consentant enfin à le lâcher. « Imil. » Elle acquiesça. « Nous allons t’aider à la retrouver. » D’abord le bélua crut ne pas bien avoir entendu, puis, constatant le chemin tendu qu’offrait les deux inconnus, finit par voir s’éclairer son visage. « Merci, je ne pensais pas que des étrangers le ferait. » La jeune femme lui précisa que ce n’était rien, et décida de passer devant pendant qu’Imil commençait juste derrière d’amples et bruyantes connaissances avec Doc. Pour un lesovik reclus, Elias admirait toujours son sens de la sociabilité.

Enfoncés dans le labyrinthe, une nature noire se dessinait les prenait peu à peu au piège. Malgré l’entrain des deux jeunes, les buissons de ronces enchâssés dans la brume avait réussi à les faire taire. Elias avait délié son arc, en tirant la corde sur son ventre alors que ses yeux scrutaient le voile blanc. Ce n’était vraiment pas dans sa nature de se sentir méfiante, ou prête à se faire agresser, mais elle n’était pas seule et si une femme avait disparu… Malgré son calme, la Déchue avait l’impression de voir des formes se déplacer dans la brume depuis un moment. Indistincts, et sûrement le fruit de son imagination, mais qui se répétait de plus en plus. Tant qu’elle n’approchait pas, tout allait bien.

« Vous ne voyez rien ? » Doc ne s’eut pas exactement comment prendre la question : ce lieu lui flanquait la chair de poule, un danger pouvait être partout par les cieux. Mais sinon, en oubliant ses idées irrationnelles. « Non. » Ils ne semblaient pas voir ces gestes de vapeur et ces silhouettes nuageuses. Bizarrement, ça n’incita Elias qu’à resserrer la prise sur le trait encoché.

« Jinia ? » Cria Imil. Il le faisait à intervalle régulier depuis qu’ils s’étaient définitivement enfoncés. Dans ce monde d’épais silence, ce n’était sûrement pas un cri qui allait changer quoi que ce soit à leur discrétion. Plus ils avaient progressé, plus Elias côtoyait une sensation dérangeante : celle de ne pas être à sa place. Ses ombres brumeuses lui étaient familières, d’aucun n’aurait pu dire pourquoi. Mais le malaise croissait, et avec l’inattention.

« ELIAS ! »

La jeune femme eut à peine le temps de se retourner vers le lesovik que l’enfant s’était jeté sur elle, les envoyant rouler au sol. Blanchie, la tête blonde de la Déchue se redressait juste à temps pour apercevoir une obscure bestiole disparaître dans la brume.

« Mais qu’est-ce que c’était ?! » Paniqua Imil. « Je ne sais pas. » Murmura l’ange en attrapant l’arc et la flèche qui s’étaient disloqué sur la terre rêche. « Vous… Vous croyez que Jinia va bien ? » Dans cet endroit… Un petit silence s’étira, avant que le visage doux d’Elias ne vienne le rassurer. « On va la retrouver. »

Reprenant la route, le lesovik en profita pour rattraper momentanément devant la jeune femme. « Quelque chose ne va pas ? » Son ton était on ne peut plus sérieux, signe qu’il avait clairement vu son absence précédente croissante. Que répondre ? « J’ai.. une impression familière. » « De cet endroit ? » Ses lèvres tendres se pincèrent. « D’une présence. » L’enfant garda la bouche close quelques instants, mais pas en signe d’impuissance. « Nous sommes proche du royaume des Ombres… » Oui. Elle le savait bien. Ainsi sa sensation était aussi compréhensible, qu’inexplicable. « Il faut retrouver sa sœur, concentrons-nous dessus. » Acquiesçant vigoureusement, le lesovik reprit place à côté d’Imil, dont le regard mort d’inquiétude se perdait à tous les endroits où il le pouvait. Malgré cela, Elias cherchait bien une façon plus constructive d’y arriver. Cette Allée semblait s’étendre assez profondément, et pour être complètement sincère, le labyrinthe de ronces qui guidait leur pas l’amenait à se demander s’ils ne tournaient pas en rond.

« Es-tu sûr que sa sœur se trouve encore ici ? »

« Parfaitement. » Assura le jeune homme en la rejoignant d’un pas pressé. Pouvoir parler avait le don de lui permettre de se concentrer sur autre chose que son angoisse. Comme elle le comprenait, Doc lui permettait tous les jours de cesser d’être fasse à elle-même. « Elle est tout ce qu’il me reste. Il faut absolument la retrouver… »

« Ne t’en fais pas. »

Imil approuva, mais la Déchue sentait sa résolution s’effriter plus le temps passait. Quoi de plus normal. Une famille… La notion habituelle qu’on en faisait lui était étrangère. Elevée par un tout, aimant inconditionnellement. Elle ne savait ce que c’était, et autrefois, elle ne pensait pas à se poser la question. Mais maintenant, était-ce différent. Il était incroyable de se rendre compte de tout ce qu’elle avait pu perdre, de tout ce qui avait changé depuis… sa déchéance. Le mot lui restait toujours en travers de la gorge, et posa un triste tissu sur sa mine docile.

« Eliaaas. »

Ses yeux s’écarquillèrent. Le murmure avait été si doux. « Doc ? » Mais il n’y avait plus rien derrière elle. Impossible, Imil était pratiquement sur ses pas à peine quelques secondes auparavant. Tournant sur elle-même pour tenter d’apercevoir quelque chose, les voiles autour de ses jambes se prirent dans des ronces tortueuses, ajoutant un sursaut à sa panique naissante. « Doc ! » Mais où était l’enfant ? Elle ne savait si elle s’inquiétait pour lui, ou si elle s’inquiétait pour elle .. sans lui. Cette brume toujours aussi agitée. Quelque chose allait venir, forcément, mais d’où ? Fouillant l’imperméable atmosphère de fébriles mouvements oculaires, Elias qui cherchait une silhouette se mouvant le plus normalement qu’on puisse l’imaginer, fut incapable d’échapper au trait de magie sombre qui percuta brutalement sa poitrine.

Ses iris divergèrent, le mal s’incrusta lourdement, mais sans douleur si ce n’était le coup un peu écrasant sur sa poitrine. Pliée, son mental donnait ses derniers efforts à l’empêcher de s’effondrer. Sa respiration s’était coupé sous le choc, et ce n’était même pas ça, mais la sensation envahissante dans son être qui la paralysait. L’arc et sa flèche n’avaient plus la moindre utilité, laissait à l’abandon contre son corps. Et pourtant, une étrange ombre animale se dessina quelques pas sous la brume – que son regard ne pouvait plus s’en préoccuper. Avançant lentement, les yeux éclatant de noirs se faisaient aussi sournois que sa démarche. Une douce litanie se répondit à ses oreilles. Une musique d’un autre monde, d’autre part, les éclats d’une berceuse aussi mélancolique qu’éternelle. Sans le comprendre, ses yeux s’étaient nimbés de larmes. Oui, elle comprenait, elle comprenait… Ou la sensation étouffante l’emportait, elle aussi ? Sa main chercha vaguement à atteindre quelque chose dans la brume. Et l’animal de l’ombre s’élança, sans pitié.

« Attention !! »

Le cri d’Imil surgit, se servant de la chute de la jeune femme pour intercepter l’étrange créature, qui se faisait aussi loup que créature visqueuse, suintant l’ombre, de sa lame. L’animal, bien trop agile, avait esquivé le coup et déjà disparu. Doc tomba à genou près de l’Ange, dont la respiration sifflante témoignait de l’étrange mal qui la rongeait.

« Mais qu’est-ce qu’elle a ? » Souffla le Bélua. « Je ne sais pas… »

Quelque part, c’était familier et dérangeant cette sensation. Sa vision du monde avait disparu dans la brume, et les visages de ses compagnons lui apparaissaient sans qu’elle ne les voit. Son regard s’acheminait bien plus loin, ou plutôt bien plus profondément, là, à l’intérieur de son être. Une ombre tenace et longiligne recouvrait doucement ses organes, tapissait sa peau, lui disait qu’elle était sienne sans vraiment l’être. Le souffre s’engouffrait, se meurtrissait et s’apaisa. S’apaisa jusqu’à ramener la réalité brumeuse sous ses iris bleus, dissipant lointainement l’éclat musical.

« Elias ! » Doc l’aida doucement à se redresser. « Mais que s’est-il passé ? »

« Je n’en ai aucune idée… » Marmonna la jeune femme, se tenant la poitrine pour y permettre lentement de laisser l’air s’y acheminer.

« Cet endroit est maudit. De peurs, de craintes… »

Elias acquiesça au Bélua. Oui, mais .. il y avait quelque chose d’autre, en plus. Sans qu’elle ne puisse dire quoi. Se redressant maladroitement, ils ne pouvaient malheureusement pas prendre le parti de traîner. Insistant sur le fait que ça allait aller, la jeune femme se mit en marche sous le regard songeur du lesovik, et déterminé d’Imil.

Quelques heures s’étaient nettement écoulés, le Bélua continuait de crier le nom de sa sœur sans qu’aucun autre obstacle ne se soit levé, si ce n’était la constante désagréable impression de ne pas être seul dans cette brume. Elias n’avait pratiquement pas ouvert la bouche depuis l’incident, mais aucun ne le lui reprochait. Imil semblait même avoir pris sur lui dans sa quête de retrouver sa sœur, quand la jeune femme n’avait pas renoncé à l’aider même après ce qu’il lui était arrivé.

« J’entends quelque chose. »

« Hm ? » Elias lui jeta un coup d’œil interrogateur par-dessus son épaule. « Jinia, c’est toi ? »

Le petit groupe s’était arrêté, entendant désormais nettement des bruits de pas de courses réguliers qui venaient vers elle, sans ne nullement ralentir. Un petit mouvement de tête indiqua la brusque tension de la jeune femme. Bandant l’arc, bien mal l’en fit car lorsque la forme surgit de la brume, le visage déformé d’ombres et de fureur, se jetant sur la jeune femme, Imil se précipita sur elle, faisant dévier la flèche.

« Non, ne tire pas !! » Cria le Bélua, alarmé, qui se jetait déjà la seconde suivante sur celle qui les avait attaqués. Une femme, une jeune femme si on oubliait son expression déformée. « C’est ma sœur !! »

Quoi ? Se remettant de la chute annoncée par le Bélua, Elias le regardait désormais se débattre avec une Jinia manifestement plus dans son état normal. Doc semblait aussi indécis qu’elle, que faire ? « Calme-toi Jinia !! » Le Bélua tentait de lui maîtriser les bras, mais la force de la dame semblait .. bien le surpasser. N’hésitant plus, l’Ange dégaina Caer dans un chuintement délicat et assommait à seconde suivante Jinia d’un revers du pommeau. Son corps s’écroula entre les bras de son frère.

« Mais- Mais que lui arrive-t-il ? » Murmura-t-il d’une voix brisé, ou autant de larmes de tension que d’inquiétude s’apprêtait à couler. « L'Allée lui a probablement fait perdre l’esprit. »

Pas étonnant.

Elias ne pouvait plus que contempler cette forme dépossédée. Ce genre d’esprit avait été monnaie courante avant, il y a longtemps… Elle avait à cette époque tout pouvoir pour les soigner, les pouvoirs des vertus. Ses yeux glissèrent sur ses mains, fines et calmes. Ces mains ne pouvaient plus inspirer ce pouvoir, et certainement pas son esprit. Tout ça lui était … hors de sa portée. Le chagrin l’aurait envahi, si seulement la situation n’avait pas été plus pressante. A Pabamiel avait-elle déjà suffisamment tergiversé.

« En la sortant d’ici, les brumes cesseront sûrement de s’en prendre à son esprit. »

C’était le mieux à faire. Même pour eux, traîner plus longtemps pourrait réellement s’avérer dangereux. Imil acquiesça avec force d’approbation, hissant lui-même le corps de sa sœur entre ses bras. Un petit sourire envahit les lèvres d’Elias. Qui avait-il de plus beau que voir cet amour ? Entendue, elle leur tendit le chemin pour rentrer. Autant terminer de traverser cette Allée maintenant.

Au bout d’un moment, Imil dut avoir un doute. « Et si ça ne marche pas ? »

« Je t’indiquerai un endroit où elle sera bien soignée. » La jeune femme y avait déjà pensé, et elle ne connaissait pas meilleur endroit pour remettre d’aplomb Jinia que celui-là même qui l’avait soigné. « Le Sanctuaire, sur le Continent du Matin calme, pourra l’aider. »

La réponse sembla convenir au garçon. Doc s’assurait de la santé de Jinia pendant que sa compagne ouvrait la marche, prête à accueillir le plus petit danger. Et tout était étrangement calme. Elle s’en félicitait mais .. dans un tel endroit, rien ne creusait plus le doute. Et rapidement, cela se confirma : Imil commença à agiter étrangement la tête, comme on cherche à en chasser une poussière dans l’œil. Interdite, l’Ange et le lesovik cessèrent de bouger, veillant au moindre signe qui pourrait leur indiquer de quoi le Bélua était atteint, et surtout, au moindre signe agressif.

De petits murmures s’élevèrent doucement de sa bouche. Il parlait de sa sœur. Impossible de la sauver. Perdue. Seul. Que des ombres. Que des ombres. Que des ombres. Noooon. Sa sœur. Son frère. Que des ombres, que des ombres.

« Il délire… » La jeune femme tomba au côté d’Imil qui s’était laissé allé sur le sol, vacillant d’avant en arrière. « Calme-toi. Elle est avec nous, il faut que tu chasses tes peurs. »

Comme une mère l’aurait fait avec un enfant, elle prit doucement la tête du Bélua contre sa poitrine, amenant progressivement le vacillement de son corps à n’être plus qu’une berceau. Les murmures se terrent progressivement, sans qu’Imil ne paraisse revenir parmi eux. Combien de temps s’était-il écoulé depuis le début de l’apaisante litanie de la jeune femme ? Tout se perdait ici, même le temps. Mais il n’avait aucune importance face à la dangereuse attraction qu’avait ici les ombres. Lentement, le garçon émergea et seul le doux sourire d’Elias l’accueillit – refoulement toute honte, et toute peine.

« Allez, il nous faut encore la sortir d’ici. »

Quand ils atteignirent enfin l’autre bout de l’orée, Elias s’était mis à croire que cette Allée n’en finirait jamais. Tant de tension, c’était cela qui faisait ployer la plus part des esprits. Mais elle était ravie de pouvoir constater le bonheur qui éclairait les traits d’Imil qui constatait déjà les étranges déformations sur le visage de sa sœur disparaître. Il lui faudrait toujours un soutien mental néanmoins, aussi les envoya-t-elle quand même vers le Sanctuaire. Doc et elle les observèrent s’éloigner. Mais le lesovik gardait son regard pensif pour elle.

« Comment te sens-tu ? »

« Bien. » Elias voyait à quoi elle faisait référence. Sa main passa dans un mouvement protecteur sur son torse. Ce qui s’était passé dans les brume… Elle ne pouvait l’expliquer, mais les sensations s’étaient déjà fait oublier – d’autant plus maintenant qu’ils étaient sortis. Un mauvais trait de magie noir auquel sa magie lui avait permise de résister, probablement. Le lesovik finalement de conclure afin de lui dégager l'esprit.

« Tu t'en ai très bien sorti »

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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 2211
◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Lun 30 Juin 2014, 20:21



Lisseth respira profondément tout en caressant les écailles du dragon naturel, son ami de toujours. Elle était un peu inquiète, mais ne pouvait finalement que s’en prendre à elle-même. La fillette avait émis l’idée de progresser dans l’art de la défense, voir du combat. Elle voulait devenir un peu plus fort et ne pas être un poids pour sa mère qui ne cessait d’errer sur les Terres du Yin et du Yang. Lisseth ne s’en plaignait pas, elle appréciait même ses longs trajets qui lui permettaient de découvrir bien des horizons. Cependant, tous les chemins n’étaient pas tranquilles et la fillette voulait pouvoir se défendre, juste au cas où et non plus rester sous l’aile protectrice du dragon. Elle avait fini par trouver les mots justes pour convaincre sa mère de l’entraîner. Sauf qu’elle était certaine que le premier entrainement avait surtout pour but de la décourager dans son entreprise. Elle devait traverser la dangereuse Allée des Brumes afin d’y trouver la ville souterraine Yeveas pour récupérer un objet qu’elle avait laissé dans la célèbre boutique Abracadabra avant d’entreprendre le chemin inverse pour retrouver sa mère qui l’attendrait à sa sortie de l’Allée des Brumes. D’un certain point de vue, cela semblait simple en théorie. C’était comme une petite ballade, sauf que la fillette n’avait que neuf ans, un piètre contrôle de son pouvoir et ne possède aucune arme pour se défendre. Or, l’Allée des Brumes n’était pas des plus aimables à traverser. En effet, Lisseth avait jusqu’au lever du soleil pour quitter cet endroit si elle ne voulait pas devenir une horrible créature. Heureusement, elle avait Loth pour la protéger et l’aider dans sa mission. Et puis, Lisseth était certaine également que d’une manière ou d’une autre, sa mère veillait sur elle. C’était une Ombre puissante qui savait se faire discrète. Elle ne la laisserait pas prendre de risque et interviendrait surement pour la sauver si un danger mortel la menacer. La jeune élémental avait confiance. Elle ne risquait rien, sauf d’échouer dans son entreprise de devenir plus forte et courageuse. Aussi, elle se redressa, respira à fond pour se motiver et se dirigea vers l’Allée des Brumes.

Elle n’avait pas fait trois pas qu’un individu lui fonça dessus pour raconter son histoire. Elle écarquilla les yeux, d’abord terrifié. Une agression ? Elle n’était même pas encore rentrée dans l’Allée des Brumes ! Cependant, l’homme ne semblait pas vouloir lui faire du mal. Bien au contraire, il se mit à raconter une histoire sans même prendre la peine de lui demander si celle-ci l’intéressait. La fillette l’écouta à défaut de savoir quoi faire d’autre. Il lui parla de sa sœur Jinia partie dans ce labyrinthe de brume et de ronce depuis des jours. Celle-ci recherchait leur grand frère respectif qui était partie se rendre dans la Citée des Ombres. Ismil, puisque tel était apparemment son nom, était inquiet de ne pas revoir sa sœur. Il serait bien partie à sa recherche, mais n’osait pas s’aventure ceux dans ce lieu terrifiant. Il termina par un « aide-moi je t’en prie », qui fit hausser les sourcils de la fillette. Elle le regarda silencieusement, espérant qui réalisât de par lui-même sa bêtise. Lui un grand garçon, demander l’aide d’une fillette de neuf ans pour l’accompagner dans un endroit sordide ? Il dû réaliser l’ironie de la situation car il se reprit aussitôt.

« Qu’est-ce qu’une fillette de ton âge fait ici toute seule ?
J’suis pas seule… se contenta-t-elle de répondre en désignant Loth.
Mouais… ça vaut la présence d’un adulte. Tu comptes traverser l’Allée des Brumes ? »

Lisseth ne pouvait décemment par dire non puisque tel était effectivement sa destination. Elle hocha simplement la tête, ce qui fit plaisir à Ismil qui en profita pour s’inviter. A deux, ou plutôt trois rectifia-t-il en entendant le grognement réprobateur du dragon, ils seraient plus fort pour traverser ce lieu. La fillette hésita un instant, n’étant pas sûr que recevoir une aide était permis dans sa mission. Cependant, en y réfléchissant bien, sa mère ne lui avait pas précisé qu’elle devrait être seule pour traverser ce lieu. Elle finit donc par hocher positivement la tête, de toute façon, elle ne saurait pas se débarrasser du jeune homme. Peu bavarde, Lisseth ne prononça pas à un mot et Ismil sembla respecter son silence, car il ne parla guère plus. Aux aguets, la fillette craignait une attaque ou d’être victime d’une illusion. Des bruits étranges provenaient parfois derrière la brume, invisible à leurs yeux. Illusion, ce n’était que des illusions dues au pollen des fleurs. C’était ce que la fillette se répétait pour se donner du courage, sans réel succès. Le zombie qui lui fit face semblait tellement réel qu’elle sursauta d’effroi. Un sursaut double, puisqu’au même mot Ismil se mit également à hurler et à détaler comme un lapin en lui agrippant le bras. Il lui parla d’un horrible monstre à huit pattes. Lisseth arqua un sourcil, perplexe. Elle n’avait vu une telle créature, puis se rappela du pollen. Il fallait trouver au plus vite sa sœur. Comme elle devait se rendre à Yeveas, la fillette se dépêcha d’atteindre la grotte qui menait à la ville souterraine. Cependant, il n’y avait pas des panneaux partout et le lieu s’emplissait rapidement de visions cauchemardesques. Ils coururent tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche, fuyant désespéramment après leurs pires peurs qui ne cessaient de les suivre. Elle put heureusement compter sur Loth pour trouver parvenir à les guider dans leur fuite pour retomber sur le bon chemin qui le mènerait à ladite grotte. Lisseth fut soulagé en lisant le fameux panneau qui leur indiquait qu’il était au bon endroit.

A peine arrivé à Yeveas, Ismil s’empressa d’interroger les Ombres présence pour savoir si l’une d’entre elles avaient croisé le chemin de sa sœur. Lisseth le laissa à ses interrogations pour chercher après la fameuse boutique Abracadabra et récupérer l’objet qui prouverait qu’elle avait rejoinds Yeveas. Heureusement, la célébrité de la boutique lui permis de la trouver rapidement et pénétra dans l’immense lieu où l’on pouvait tout trouver. Et immense était bien faible pour décrire l’endroit. Il y avait des plans pour retrouver son chemin au sein même de la boutique tant elle s’étendait ! Lisseth s’y promenait un instant pour admirer de ses yeux enfantins les objets étranges qui s’étalaient sur les étagères à perdre de vue. Elle se faufila également entre les chalands, toucha intrigué quelque objets pour en connaître leur fonctionnement avant que le grognement de Loth l’a ramena à la réalité. Il lui fallait avant tout récupérer ce que sa mère avait laissé et retourner dans l’Allée des Brumes pour prouver qu’elle devenait une grande fille. Elle caressa son dragon pour le remercie et chercha du regard après le couple de vieux qui tenait la boutique. Elle dû regarder plus d’une fois les plans pour retrouver son chemin et localiser le comptoir où se tenaient les propriétaires. Elle s’approcha timidement de ceux-ci en se hissant sur la pointe des pieds pour que sa tête arrivât au-dessus du comptoir en bois massif.

« Bonjour petite, que puis-je faire pour toi ? lui demanda aimablement le vieil homme
Maman a laissé quelque chose pour moi, répondit-elle simplement.
Comment t’appelles-tu ?
Lisseth »

Le vieil homme hocha la tête affirmativement avant de disparaître au fond de la pièce. Il revint quelques secondes plus tard avec un rouleur de cuir. La fillette le prit et le regard un instant. Cela ressemblait à un étui et en le secouant légèrement, elle entendit quelque chose s’entrechoquer contre les parois. Polie, elle remercia le vieillard qui la mit en garde. Mieux fallait pour elle de ne pas perdre l’objet puisqu’il en avait qu’un et qu’il s’agissait donc de son unique preuve de passage ici. Elle hocha la tête et quitta la boutique non sans avoir solidement attaché l’étui à sa ceinture et vérifiée deux fois qu’il était bien serré. Elle eut à peine le temps de redresser la tête pour retrouver la direction de l’Allée des Brumes que la voix d’Ismil raisonna dans ses oreilles. Il était plus inquiet encore que précédemment. Sa sœur n’avait fait que passer dans la Citée Souterraine puisque le frère ainé n’y était pas. Il souhaitait retourner le plus rapidement possible dans le labyrinthe de brumes pour retrouver Jinia. Elle devait probablement encore s’y trouver. Aussi, ce fut donc une nouvelle fois accompagné d’Ismil qu’elle retourna dans l’Allée des Brumes. L’idée de lui plaisait que moyennement. Elle voulait quitter rapidement ce labyrinthe pour éviter d’avoir à subir de trop vilaine vision, mais le jeune homme voulait absolument retrouver sa sœur. Il cria désespérément son nom, dérangeant une nuée d’oiseau aux pelages sombres. Lisseth l’aurait bien laissé seul, mais ce n’était pas vraiment dans sa nature et la présence d’un grand la rassurait tout de même un peu. Bien sûr, elle pouvait compter sur Loth, mais comme Ismil l’avait si bien dit, à trois, c’était plus rassurant.
Finalement, ce fut Jinia qui les trouva. Elle déboula d’une épaisse brume et fit sursauter toute la petite troupe. Elle avait l’air plutôt agressif et ne semblait pas reconnaître son frère. Un coup de poing envoya valdinguer le malheureux qui avait tenté de l’approcher pour la serre dans ses bras. Loth intervint rapidement et envoya à son tour valsé la jeune femme d’un puissant coup de queue. Cependant, Jinia semblait ignorer la douleur. Elle se redressa d’un geste et grogna comme un animal. Lisseth regarda la jeune femme inquiète, ne sachant que faire. Se battre avec elle ? Impensable, elle ressemblait presque qu’aux horribles créatures qui hantaient se lieux. Elle bondit vers le jeune garçon toujours à terre et le secoua pour l’inviter à partir d’ici. Cependant, il refusa, ne souhaitant guère abandonner sa sœur. Ce qui en soi n’était réellement pas une bonne idée. Cependant, Lisseth n’eut pas le temps de le lui faire remarquer que sa sœur entreprit déjà de les attaquer une nouvelle fois et les surprit. Leur seul réflexe respectif fut de se protéger le visage avec les mains pour contrer le coup, heureusement un corbeau agressa la jeune femme. Jinia fit un pas en arrière tandis qu’elle se débattit avec l’oiseau pour l’éloigner d’elle. Lorsque le corbeau prit une forme humaine, Lisseth ne douta plus un seul instant. C’était bien sa mère qui venait d’intervenir. Elle n’eut cependant pas le temps de lui dire d’épargner la jeune Jinia qu’un coup de rapière provoqua une gerbe de sang et l’écroulement de l’agressive. Ismil hurla, injuriant celle qui pourtant venait de les sauver et la provoquant presque en duel pour régler leur compte.

« On se calme le bélua ! Elle était de toute façon perdue à cause de la magie de ce lieu. Il faut partir d’ici!
Je ne laisserai pas ma sœur ici et je ne vous laisserai pas partir non plus ! Vous avez tué ma sœur !
Nous réglerons ce différent en dehors de ce maudit labyrinthe. Loth, ramasse la ! ordonna-t-elle gentiment au dragon en désignant la défunte Jinia. Nous partons »

Ismil ne put placer un mot que déjà les griffes du dragon se resserrent sur le corps de la jeune femme pour l’emporter à l’extérieur de ce lieu brumeux. Lisseth suivit sa mère et Ismil suivit sa sœur, non sans assurer à l’Ombre qui réglerait leur compte. Cependant, Aaliah avait plus d’un tour dans sa besace. Elle avait la capacité de ramener un mort à la vie, à condition que le délai écoulé ne dépassât pas les dix minutes. Heureusement, il leur fallu moins de temps que cela pour sortir de l’Allée et l’Ombre se concentra immédiatement pour user de son pouvoir. Tandis qu’Ismil trépignait à côter en boxant dans le vide pour inviter l’Ombre à combattre, Jinia ouvrit les yeux et s’interrogea sur la danse effectué par son jeune frère. Celui-ci bégaya d’incompréhension devant le prodige avant de serrer sa sœur dans ses bras. L’Ombre les rassura sur l’avenir de leur grand-frère ; il finirait par se faire à sa nouvelle nature et ils ne devaient pas chercher à le retrouver, ni à le rejoindre. La vie était ainsi faite. Jinia et Ismil approuva, ils avaient bien failli se perdre tous les deux. Ils disparurent alors vers d’autre horizon tandis qu’Aaliah invita sa fille à ouvrir l’étui qu’elle avait récupéré à la boutique. Il contenait un simple rouleau de parchemin qui la félicitait d’avoir vaincu ses peurs en traversant l’Allée des Brumes et qui lui permettait donc de continuer son apprentissage pour devenir plus forte.


~2089 mots
Gain : vague de peur pour Lisseth (compagnon humanoïde)



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