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 Lieu mai/Juin : L'invitation au changement

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Jeu 08 Mai 2014, 19:25

Lieu du mois ¤ Okaeli

Lieu mai/Juin : L'invitation au changement  210389Sanstitre1

Un monde se confectionne petit à petit, avec minutie. Un monde est semblable à un secret destiné un jour à être partagé. Se livrer, s'exposer, n'est ce pas la plus grande peur de beaucoup d'êtres face au jugement de leurs pairs ? Les Hommes sont prêts à tout pour trouver oreille attentive et affirmative, ils s'épanouissent dans l'amitié et l'amour mais, quelque part, n'est-ce pas leur propre reflet qu'ils recherchent désespéramment chez leurs pairs ? N'est-ce pas la confirmation d'être sur le bon chemin ? La volonté d'être guidé, de ne point être seul ? Un individu à qui chacun tournerait le dos s'en retrouverait désemparé. Pourtant, il y a sur cette terre de rares exceptions, des personnes se tenant droites peu importe l'adversité, des personnes qui regardent leur souffrance dans les yeux et qui, d'un simple geste de la main, la font disparaître. Et si Drejtësi fait partie de ces êtres qui jamais ne tremblent aux yeux du monde, si Drejtësi est le symbole de la justice, elle n'est qu'une partie du reflet de la femme qui se trouve derrière la déesse que chacun connaît, cette femme qui a préféré que son statut de Dieu ne soit connu que d'une très large minorité pour pouvoir continuer à exister, à « prendre part », à ignorer. L'on dit que c'est la tristesse et la folie qui sont à l'origine des plus grands chef d'œuvres, que l'absence de sentiments révélés par la parole doit trouver une autre forme d'expression. Alors la question à se poser est de savoir si la femme se trouvant à l'origine d'Okaeli l'a conçu par tristesse, par folie ou pour briser le voile du silence qui pèse sur ses émotions, ce voile qui laisse intact les traits de son visage quelle que soit la situation. N'est exprimé chez elle que ce qui est voulu, n'est exprimé chez elle que ce qui l'arrange, ou, peut-être, ce qui vous arrange.

Pourtant, Okaeli est un monde magnifique où les arts côtoient cette notion de justice qui représente la déesse dont il est question. La justice, vaste concept dont la signification varie selon les peuples de ces terres. Ce qui est juste pour un démon ne l'est pas pour un ange et l'ambiguïté demeure. Les Hommes sont parfois, souvent, trois souvent, atteints par un ethnocentrisme à en faire pâlir les dieux. Croire avoir raison, croire que sa culture est la meilleure, croire que les us et coutumes des autres ne sont que des fadaises, des croyances païennes à éliminer au plus vite. C'est risible.

Peut-être est-ce pour cela que l'arbre aux feuilles dorées vous apparaîtra, vous invitant au changement. Peut-être savez-vous déjà que vos façons de faire ne sont probablement guère les meilleures, peut-être que non. Mais cette invitation lancée ne pourra être refusée. Vous vous retrouverez sur le miroir de l'âme, là où poussent une flore étrange, là où des êtres vus nulle part ailleurs vous rencontreront, là où la musique est omniprésente. Cette invitation, c'est celle de la découverte, découverte du morceau de monde qui a été créé, découverte de votre propre esprit, découverte d'un changement qui pourra vous êtes profitable si vous y mettez du votre. Parcourez le miroir de l'âme, asseyez-vous sur la balançoire, gravissez la falaise aux maux, acceptez ce monde et peut-être que les aquarelles se montreront à vous, vous feront assister à leurs spectacles colorés, vous inviterons à le partager et vous conférerons un don rare.

Ce monde est une invitation, ce monde est une création, un endroit inspiré par la représentation du rêve qui jadis valsa avec Drejtësi. Mais plus que tout, il est la représentation d'une forme de justice.

Explications
Vous êtes libres de faire ce que bon vous semble, néanmoins, la rencontre avec les aquarelles est obligatoire. Ce seront elles qui vous apprendront à peindre l'air et l'eau.

Merci de lire la description d'Okaeli (de toute façon, sans vous risquez de ne pas vous en sortir hé hé)

Gain
Vivre sa vie en couleurs : Il s'agit du pouvoir de peindre l'air et les eaux des terres du Yin et du Yang par la pensée ou avec l'aide d'un objet qui contiendra le pouvoir. Vous pourrez de ce fait faire des œuvres grandeur nature, faire de votre monde une toile géante et merveilleuse ou terrifiante.

La peinture n'est que magie, elle n'a pas de consistance, ne peut être touchée ou faire le moindre dégât. Selon votre alignement, le panel peut tendre vers des couleurs uniquement chaudes ou froides.

Nombre de mots minimum demandé : 1 200 mots.

Vous avez jusqu'au 08/07

Récapitulatif des Gain


OK - Opalyne
OK - Rey Nikolas
OK - Alexei Saburov
OK - Mircella Rumblee
OK - Lokys Von Darkenvy
OK - Lestat
OK - Milady Madley
OK - Atheryl Landwel
OK - Léto

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Dim 11 Mai 2014, 10:08

Je regarde cet arbre, il est impressionnant mais ce qui me choque le plus, ce sont ses feuilles, dorée, non pas comme celle des arbres qui se prépare à une période plus froide mais bel et bien or, un or des plus pur. Je m'avance d'un pas hésitant, Misa n'a pas voulu venir avec moi dans ce voyage, elle a préférer retourner temporairement chez les siens, mais Azazel lui, me suis comme son ombre et son glapissement me fait comprendre qu'il a peur de cet arbre vers lequel je m'avance. je me fige, déployant mes ailes de chauve-souri avant de leur donner l'apparence de celle de papillon, une apparence bien plus à mon avantage à mon goût. Mais ce ne sont pes mes ailes qui compte en cet instant, c'est l'arbre.

- Comment ... Azazel, viens.
- Tu sais petit papillon, je n'aime pas cet arbre, l'odeur qu'il dégage ne m'inspire que l'inconnu et à chaque fois c'est pareil, on finis par se mettre dans des situations désagréable.
- Tu as peur ?
- Je ... non !

J'étire un sourire avant de tourner légèrement la tête vers lui, il a le poil tout ébouriffer et les oreilles plaqués en arrière, mais il se tient camper sur ses pattes à la manière d'un félin prêt a bondir sur sa proie. Qu'importe si je l'ai vexer, je veux approcher encore de l'arbre et je ne lui laisse pas d'autre choix que de rester près de moi, ce qui est de toute façon souvent p^lus sage que de ce séparer. Finalement, ma main se pose sur l'écorce rugueuse au moment même ou Azazel viens doucement y appuyer son museau, et je me fige lorsque je découvre le décor autour de nous.

- De l'eau, Azazel, on marche sur l'eau ...

Il ne dit rien et je devine à son regard ahuri qu'il est autant surpris que moi alors qu'on s'éloigne de l'arbre, observant ce monde étrange dans lequel on a été transporter, un monde qui ne ressemble à rien de ce qu'on connaît. Et pire, je suis certaine d'une chose, je n'ai jamais, au grand jamais, été capable de marcher ainsi sur l'eau. C'est définitif, cet endroit est différent, un tantinet angoissant de par son aspect bien que fabuleux, merveilleux. Je m'avance lentement, envahis par un étrange sentiment, comme si j'étais ici chez moi, comme si ici, tout aller bien. Quand me suis-je d'ailleurs senti aussi calme la dernière fois ? Le silence se fait dans mon esprit alors que j'admire l'endroit, observant mon compagnon avancer, l'air plus serein lui aussi. Il s'arrête devant une plante étrange, en l'humant un moment avant de s'en détourner, comme attirer par autre chose. La vague pensée que tout cela n'est qu'un songe me traverse, mais elle s'efface aussi vite qu'elle est apparu alors que mes pas me guide réellement vers l'inconnu, s'éloignant toujours plus de l'arbre qui petit a petit, deviens juste un point sombre dans mon dos. Mais c'est sans compter ses feuilles qui parfois viennent flotter jusqu'à moi, comme un rappel qu'il est bien là, derrière moi.
Je me fige en observant un arbre plus loin, il est fin, comme sur le point de se briser à la base, mais à son sommet, ses feuilles brille d'un éclat de vie qui me laisse sourire, il est comme un arbre qui aurait oublier de se crée une base solide. Il me rappel moi, un passé friable mais un avenir radieux, à ceci prêt que cet avenir, je ne le connai pas encore et je me contente de l'imaginer. Je regarde la balançoire qui pend de l'une de ses branches si pleine de vie avant de regarder son tronc rabougris, puis, je m'avance encore, allant jusqu'à m'assoir sur la planche de bois, craignant un peu, tout de même, qu'elle ne se brise.

- Qu'est ce que ...
- Bonjour, Opalyne.
- Toi !

Mes yeux se remplisse de l'arme alors que viens d'apparaître le seul démon qui n'est jamais veiller sur moi, si peu de temps pourtant, mais je me souviens encore de chacun de ses mots quand bien même je n'étais qu'un enfant âgés de quelques années. Il m'a tout appris et sa philosophie de la vie raisonne encore dans mon esprit chaque fois que je pense à lui. Ma vision deviens un instant flou, et je comprends que les larmes me sont montés aux yeux, mais je les efface d'un geste, l'observant, le cœur battant la chamade alors que me prend l'idée qu'il pourrait disparaître encore.

- Je suis mort Opalyne, je disparaîtrait forcément. J'ai voulu aller trop vite, ne pas attendre que tu sois en age de m'aider vraiment. Je t'ai livré à toi-même par pur égoïsme, mais je suis ravi de voir qu'elle belle démone tu es, et de voir surtout, que tu n'as jamais rien oublier du peu que j'ai eu le temps de t'apprendre alors que tu étais si jeune.

Je me lève, le faisant disparaître alors que mes yeux se remplissent réellement de larme, et que mes jambes cède sous mon poids, me laissant à genoux sur le sol. Il a disparu, m'a abandonné encore une fois. Je me relève, marchant sans but, avant de regarder le ciel, où suis-je ? Je n'ai toujours pas de réponse à ça, mais mes yeux se pose sur des femmes étranges qui semble peindre le ciel en dansant. La question se bloque dans ma gorge alors que je m'émerveille devant ce qu'elles font. Qui sont elles ? Comment peuvent elles faire ça ? Toutes ses questions deviennent vite obsolète alors qu'un sourire se dessine sur mes lèvres. je suis comme un enfant qui regarde les étoiles, les laissant l'emmener partout ou peut aller son imagination. Azazel est venu se coller à moi, et puis soudain, elles plongent toutes vers nous, certaines disparaîssent dans l'eau, la façonnant de mille couleurs, mais elles sont trois à m'observer, la couleur de leur corps nue variant rapidement sans que je ne comprennent ni que je me demande comment c'est possible. Puis, toutes trois preennent parole en même temps.

- Viens avec nous, on va te montrer.

Je ne répond pas, je les laisse me guider, découvrant les couleurs qui se crée autour d'elle, et dans le ciel, et sous mes pied. Peu à peu, j'ai la vague sensation de pouvoir faire pareil si je le souhaite vraiment, de moi aussi pouvoir crée un monde de couleur. mais avant que je n'ai pu ouvrir la bouche, elles ne sont plus là, ne reste que l'arbre aux feuilles d'or et mon fidèle compagnon qui m'observe d'un oeil calme. Est-il temps de sortir du rêve, mais est-ce vraiment un rêve ? La question reste là, dans ma tête alors que mes doigts effleure l'écorce de l'arbre, à nouveau, me projetant la où j'étais avant de le découvrir, un peu sonné mais consciente de pouvoir faire plus. Oui, consciente d'avoir acquis dans ce monde étrange un don fabuleux qui me permet de voir mes rêves devenir vrai. Car un rêve tant toujours à se réalisé, un jour ou l'autre.

- Tu es sur que tout va bien ?
- Certaine.

Je ferme les yeux, laissant libre court à mon imagination, mais quand je les rouvre, l'air devant moi semble palpable, coloré comme il l'est d'une nuance de bleu qui me rappel un tant sois peu le continent des glaces si austère. J'avance la main, mais elle passe à travers de cette œuvre éphémère alors que je réalise que tout ça n'était peut-être pas simplement un rêve. Et puis, mon esprit le revoit lui, mais rien en se passe si ce n'est une montée de colère au fond de moi. Il est mort, il m'a abandonné et je n'ai pas encore toutes les réponses à mes questions, mais à présent, je suis certaine d'une chose, je doit découvrir comment il est mort, et poursuivre son œuvre. Une flaque d'eau plus loin se colore sous mes yeux, tel une mare de sang qui se crée, effrayante, mais je l'efface de mon imagination, avant de lancer au renard à six queues un regard sombre et froid, un regard déterminé aussi. je ne sais où nous allons, mais il est temps de se remettre en route, j'ai encore bien des réponses à trouvés.

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Dim 11 Mai 2014, 19:20

Un arbre aux feuilles dorées brillantes comme un soleil, ce n'était pas banal. Ce n'était pas très discret non plus, surtout dans un cimetière en pleine nuit. C'est pour ça que même s'il était plutôt du genre distrait, Rey était confiant sur le fait que cet arbre n'était pas là hier. Oui il était confiant sur sa déduction et il en était fier ! Même si ça ne faisait pas beaucoup avancer le mystère. D'un autre côté il ne travaillait pas ici depuis bien longtemps ; alors peut-être que c'était monnaie courante dans ce monde magique mystérieux que des arbres dorés se promènent. Au final cela n'avait pas beaucoup d'importance aux yeux du rélha, cet arbre était là point. Maintenant il fallait passer à la suite. Il s'approcha donc doucement du végéta, non pas par crainte, mais par un étrange respect venu d'il ne savait où, afin de l'examiner. Autant dire qu'il ne lui fallut pas longtemps pour poser la main sur l'écore de cet arbre magique et se retrouver dans un autre monde.

- Woh, bizarre... On est où là ?

Se remettant les idées en place après ce déplacement magique surprise et effectué à l'encontre de sa volonté, il ne fallut pas longtemps même pour quelqu'un comme Rey pour se rendre compte qu'il avait quitté le cimetière. Quand on ouvrait les yeux et constatait qu'on marchait sur un lac, c'est que quelque chose avait changé après tout. Les plantes du cimetière ne chantaient pas comme ça non plus d'ailleurs, il l'aurait remarqué. D'un autre côté c'était assez perturbant pour lui d'entendre la végétation chantait à la place du ciel, même si les deux mélodies n'avaient strictement rien à voir. Le chant d'ici avait beau être merveilleux à entendre, il restait seulement joli, une très belle musique qui console vôtre âme. Il n'avait pas ce petit quelque chose en plus qui pénétrait tout votre être et qui sonnait tellement familier et nostalgique. Cependant il avait beau lever la tête vers les astres à la recherche de cette mélodie tant aimée, aucune étoile ne semblait présente dans ce ciel étrange. Cela fit naître en lui un étrange sentiment de solitude malgré la beauté des lieux. Pourtant ce n'était pas encore le temps de partir d'ici, il le sentait bien, même s'il ne savait pas pour le moment ce qu'il avait à y faire. Comme la réponse à cette question ne semblait pas en revanche ici, il se mit donc à avancer dans ce monde aux airs inachevés.

Il avança longtemps dans la direction qu'il sentait être la bonne. Drôle de sentiment que de ne pas savoir où l'on va sans être perdu. Pourtant c'était le cas et il avançait nonchalamment les mains dans les poches. Il saluait les quelques créatures qu'il croisait d'un simple hochement de tête comme il aurait croisé quelqu'un dans la rue. Il ne regardait pas vraiment ce qu'il croisait de toute manière, il était pressé d'en finir. Cet endroit le mettait un peu mal à l'aise à vrai dire. Plus il avançait et plus ce sentiment grandissait en lui et pourtant il continuait d'aller dans cette direction qui l'appelait jusqu'à enfin apercevoir ce qui devait être sa destination. Une grande falaise sortant du lac et qui dégageait quelque chose de fort, quelque chose qui faisait trembler l'âme du rélha. La raison de cet état il l'ignorait, mais une flamme de savoir c'était allumé en lui. Pas question de reculer maintenant ! Prenant une grande inspiration, se sentant petit à petit gagné par une force étrangère, il commençait l'ascension de cette montagne en quête de réponse. Rey Nikolas était loin d'être un homme fort et pourtant, plus il grimpait et plus cela lui semblait facile. Mais plus il grimpait et plus ce sentiment de malaise qui le parcourait lui aussi s'amplifiait. D'où lui venait ces fortes émotions ? Il fallait que cela cesse, il n'était pas le genre de personne possédant des idéaux comme ceux qui lui parcouraient l'esprit actuellement. Ce n'était pas lui, cela ne pouvait l'être... Quand il arriva enfin au sommet transpirant et perdu, il s'étala espérant enfin retrouver un minimum de quiétude. Cela ne lui fût pas accordé.

Rey Nikolas n'était pas le genre à avoir des complexes existentiels, ou à se laisser influencer par le monde qui l'entoure. Il état donc bien content tout à coup de se sentir à nouveau lui même. Il aurait juste aimé aussi pouvoir rester seul dans sa tête en fait. Dommage pour lui, ces voix venus d'ailleurs ne semblaient pas vouloir le laisser en paix. Se rasseyant jambes croisés en observant l'horizon, il ne pouvait que les laisser réclamer justice tandis que de ses yeux coulaient quelques larmes. Pourquoi était-il ici ? Il ne pouvait rien pour eux. Malgré le fait qu'il se sentait plus fort qu'il ne l'avait jamais été, la seule chose qu'il ressentait vraiment c'était cette impuissance. Rey était un garçon sensible et avait envie de les aider, mais une partie de lui crier de ne rien faire, de rester neutre. Posant sa tête dans ses mains afin de retrouver un semblant de calme, ses deux parties à l'intérieur de lui semblaient prêt à débattre jusqu'à la fin des temps. Action ou Inaction, question que bien des rélhas avant lui ont dût se poser sans jamais vraiment trouver la réponse. L'enfant des présages ne voulait pas se poser cette question, il ne se sentait pas prêt à cela. Il ne voulait plus qu'une chose, partir d'ici et oublier. Ce vœu finit par lui être en partie accorder.

- Tu m'as l'air bien triste. Notre travail ne te plaît pas ?

Les voix s'arrêtèrent alors dans sa tête pour laisser place à une autre, bien plus iréelle et proche en même temps que toutes celles entendues jusqu'ici jusqu'à présent. Ouvrant les yeux, il constata alors qu'il n'était plus au sommet de cette falaise mais revenu sur la terre ferme, où l'eau ferme selon les points de vue. Levant la tête il pût découvrir l'étrange femme colorée qui venait de prendre la parole. Elle lui souriait mystérieusement en lui montrant ce ciel coloré si beau et pourtant pour lui si déprimant. Voyant cette réaction plutôt négative, l'aquarelle sembla faire une petite moue avant de prendre un air plus réfléchi. Après quelques secondes elle sembla trouver l'illumination et reparti haut dans le ciel, faisant apparaître derrière elle une trainée telle une étoile filante, pour finalement dessiner une constellation aux étoiles scintillantes de milles feux. Subjugué pendant un temps prêt à avaler une colonie de mouche, le rire de la femme le ramena à la réalité et il la regarda gêné. Il ne lui avait pas fallu grand chose pour oublier ses soucis et se sentir mieux, il se sentait tellement idiot, tellement gamin. Il avait beau se donner des airs mature, il avait visiblement encore pas mal de chemin à faire pour devenir un adulte, un qui avait la classe bien sûr. Il avait besoin de temps.

- Tu veux essayer ?

L'aquarelle revenant à sa hauteur lui souriait d'un air malicieuse. Avant même que Rey n'ai pu lui donner une réponse, d'autres de ces étranges femmes semblèrent sortir du lac pour le hisser bien haut dans les airs. Un peu paniqué au premier abord, il prit rapidement goût à cette expérience et dessina pendant longtemps des constellations dans le ciel avec ces dames aux milles couleurs. Une expérience qu'il n'oublierait probablement jamais. Puis après le rêve enfantin vint le temps du retour à la réalité. Atterrissant au pied de l'arbre doré, il le toucha à nouveau et retourna là d'où il venait, l'arbre disparaissant alors derrière lui. Malgré les derniers bon moment de ce qui semblait toujours être la même nuit, cette disparition soulagea grandement l'enfant des présages. La première partie avait été bien d'avantage un cauchemar pour lui, il devait se l'avouer. Il espérait bien d'ailleurs ne jamais revoir la moindre plante de cette espèce ! Espoir qu'il, même sans voir l'avenir, savait vain. Il retournerait au sommet de cette falaise à nouveau, un jour. Quand il aurait grandi et qu'il serait plus fort mentalement, il retournerait au sommet de cette falaise et il regarderait son sommet bien en face. A ce moment là alors les deux parts de lui qui ne s'étaient pas mis d'accord ce soir arriveraient à prendre une décision. Ce voyage ci n'avait été qu'un avertissement.

1389 mots
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Mer 14 Mai 2014, 11:27

« Il paraîtrait que dans ce monde, tu peux faire ce-que-tu-veux. Alléchant n'est ce pas ? » Alexei ne parla pas. Il délaça ses chausses montantes, assit sur la chaise dans sa chambre d'auberge. Sous ses pieds, le parquet craqua et il garda un visage complètement neutre, comme s'il n'avait pas écouté l'Elfe, et que ce qu'elle disait ne l'intéressait pas. Cependant, sa voix féminine et rieuse continua « Tu demande ce que tu veux et ça se réalise. Genre... Je sais pas... Tu veux... Une licorne ! Bha hop, tu l'as ! Génial non ? Oh ! Saburov ! Tu pourrais au moins me répondre ! » - « Tire toi Ænora. » Ce fut un tir de sommation. Sa voix rauque résonna dans la chambre, alors que sa chaussure quittait enfin son pied pour claquer contre le sol. La seconde fut moins longue à retirer. L'Elfe, assise dans un fauteuil, croisa bras et jambes, boudant sévèrement. L'Alfar à la peau noire se tourna, dos à elle, et sans pudeur, effeuilla sans une once de délicatesse, chaque vêtement qu'il avait sur sa peau, tout en continuant son chemin vers la salle d'eau rudimentaire. Il avait payé cher pour avoir cette foutue chambre, et il allait l'amortir en prenant un bain digne de ce nom. Il en avait bien besoin.
D'un automatisme sans faille, il entra dans la bassine trop petite pour lui, avant de commencer à se laver. L'Elfe, curieuse, avait regardé son corps, détournant la tête dès qu'il aurait pu la voir. Elle ne voulait pas lui montrer qu'elle aurait pu ne serait-ce qu'apprécier la vue qu'elle avait. Et puis, pour ce qu'il s'en fichait, ça ne lui aurait rien apporté de plus. Perdant son regard au delà de la fenêtre, elle continua malgré tout « Tu ne voudrais la revoir ? Savoir qu'elle a un jour exister pour toi ? » - « Je m'en fous. Va-t-en d'ici. » Alexei n'était pas d'humeur a discuter. Et encore moins à discuter de son passé... D'une femme qui avait emplie sa vie.

Prenant un bain rapide, il finit sa toilette, et du se rendre à l'évidence, son corps était éreinté. Il avait marché toute la journée, et il ne désirait qu'une chose c'était dormir. Séchant ses cheveux en frottant un linge éponge sur sa tête, il finit par revenir dans la pièce principale, seulement vêtue d'une paire de braies, un peu courtes pour lui. Une nouvelle fois, la blondinette lui lança un coup d'oeil, avant d'exposer ses jambes « Tu pourrais au m... » - « Ænora ! » Il en avait par dessus la tête de l'entendre. Seulement, elle osa se rebeller. Se levant d'un coup elle se mit en face de lui et commença à lui hurler dessus. Alors qu'il l'ignora, pour se baisser et atteindre le lit, elle le poussa « Regarde moi quand je te parle ! » Alexei s'énerva. D'un mouvement vif, il l'attrapa à la gorge et la souleva du sol, avant de la ramener vers lui. Sa voix était un mélange entre une menace, et un arrêt de mort « T'es chiante Ænora, et je vais me faire un plaisir de te montrer à quel point tu es importante pour moi. Tu voulais de l'attention n'est ce pas ? » Il la jeta brutalement sur le lit avant de se superposer à elle comme une bête sauvage. L'Elfe se débattit. Alexei mit une main sur sa bouche, la tenant fermement collé contre le lit, son corps contre le sien. Les yeux écarquillés, Ænora voyait sa fin arrivée. Elle n'allait pas mourir, non, mais elle ne voulait pas ça non plus. Du coin de l'oeil elle perçu un mouvement, quelque chose venait d'apparaitre sur la table de chevet.

Un arbuste, grand comme un bonzaï, d'une couleur doré, faisait voler ses feuilles vers eux. Lâchant le poignet d'Alexei, elle tenta de parler, d'hurler, et tendit le bras, tournant légèrement la tête, pour toucher cette chose. Du bout des doigts, elle effleura l'arbre, et le monde autour d'eux changea, pour devenir un mélange incompréhensible. Alors qu'Ænora arriva délicatement sur la surface bleutée de l'eau, Alexei y fut projeter. Sa force lui permis de ne pas subir trop de séquelles, mais la chute fut rude. Se tournant sur le dos, il souffla, le temps de se remettre les idées en place. C'était rude...
Mais immédiatement, sans se laisser prendre au dépourvu, il bondit sur ses pieds. Regardant autour de lui, le paysage ressemblait plus au néant qu'autre chose. L'Elfe se tenait à quelques mètres de là, regardant le ciel, ravie de le voir, comme si elle y voyait autre chose.
L'Alfar ne su dire s'il rêvait ou non « Où sommes nous ? » - « Chez les Dieux Alexei... » C'était insensé.
L'homme marcha, et il entendit ses pas. Ceux ci faisaient également des ondulations sur l'eau sur laquelle il se déplaçait, comme s'il volait. Tournant la tête, le cadre était dénué de bruit. Il n'entendit que ses pensées et les battements de son cœur. N'y apportant aucune attention il tourna tout de même la tête par politesse, comme s'il se forçait à être curieux. Ænora se dirigeait vers un arbre mort, planté en plein milieu de la lande aride et sans vie. La suivant lentement, il la vit prendre place sur la balançoire pendant à l'arbre. Elle s'assit d'abord au milieu, surement pour ne pas la déséquilibrer, avant de se décaler, invita d'une main et d'un sourire, Alexei à s'y asseoir à son tour « Viens, et regarde. » Obéissant, l'homme vint poser ses fesses sur le bois, même s'il ne s'attendait à rien. En fait depuis qu'il était arrivé, il ne pensait à rien, n'attendait rien, et ne voulait rien. Il était bien. Il était juste vide, comme un animal empaillé.
Haussant les épaules, il prit place à côté de la jeune femme qui, dans une humeur radieuse, s'appuya à lui, profitant de cette proximité et cette différence de carrure, et enroula ses deux bras au sien. Alexei ne savait pas pourquoi elle souriait, il ne savait pas ce qu'ils faisaient seulement ici. Et il s'en fichait, il ne voulait pas le savoir. Mais il aurait préféré ne pas rester, et repartir. Devant lui, le ciel changea, de la peinture fut lancée de tous les côtés, l'eau se mélangeant à cette dernière, la diluant jusqu'à ce qu'elle soit quasiment pastelle. Une scène de théâtre, un spectacle, en sang et or, se reflétait dans leurs yeux. Au bout de minutes, de mélange improbable de couleur, de toutes scènes violentes et macabres il finit par prononcer « Qu'est ce ça signifie ? » - « Tu ne vois pas ? C'est nous ! » Alexei regarda mieux, et ne vit ni l'un ni l'autre. Non, ce n'était que des tâches, ce n'était pas eux. Ænora fut plus maligne sur ce coup là, que lui « Je veux rentrer, je n'y comprends rien. » L'Elfe était devenu mélancolique et avait perdu  son sourire. Elle se leva lentement, suivant un chemin sans s'arrêter, avant de prononcer « Oui, rentrons... » Alexei la regarda s'éloigner avant de la suivre rapidement, finissant par la rattraper. Ænora trouva l'arbre et le toucha à nouveau. Alors qu'elle fut assise dans le fauteuil, comme l'on y placerait délicatement une poupée, Alexei fut projeté sur le sol, s'écrasant face contre terre « Bon sang... » sous la douleur et le choc il manqua de s'étouffer, et prononça ces mots avec souffrance, ne se faisant pas à cette arrivée brutale.

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Mer 14 Mai 2014, 15:31

Une journée. Une journée de plus à se balader dans la forêt. Si Mircella adorait faire des balades, on ne peut pas dire que ça plaisait à la Dullahan. Elle se traînait derrière elle, une mine déconfite voire malade. La nature la rendait malade. Trop de vert, trop de fleurs, trop de soleil, trop de beau temps. La petite détestait le printemps mais elle savait que le pire l'attendait : l'été. La chaleur intense lui donnait presque l'envie de vomir. A vrai dire elle se sentait déprimée et mal à l'aise, le soleil la rendait molle. Et être molle, pour Julia.. ce n'était pas concevable, non, c'était impossible. Elle grogna alors contre sa maîtresse, comme exaspérée de cette exaltation qu'elle montrait toujours à l'approche de l'heure de la promenade. « Mimie, pourquoi tu dois toujours m'emmener avec toi ? J'ai l'impression d'être un chien, enfin je sais pas, tu sais très bien que je déteste me balader dans la forêt... » lui reprocha t-elle. Non mais c'est vrai quoi, quand on sait que quelqu'un hait quelque chose on fait tout pour s'en éloigner ! Qu'est-ce qui n'allait pas dans la tête de cette fichue elfe dingue de la nature ? A quoi ça servait d'admirer les arbres et les fleurs pendant des heures, sérieusement ? Elle ne saisissait pas. Peut-être qu'on ne pouvait pas comprendre en étant autre chose qu'un elfe ou une fée.

Et puis d'ailleurs, la jeune femme ne daignait même pas répondre à sa compagne, trop préoccupée par une fée qu'elle venait d’apercevoir au loin. Les fées.. ça aussi, elle se demandait franchement pourquoi Mircella s'y intéressait autant. Elles s'occupent des fleurs, oui, mais les jardiniers ça fait ça aussi et elles ne leur couraient pas après toute la journée ! Julia souffla : franchement ça l'énervait. En plus, elle devait suivre le rythme de la jeune elfe et à vingt ans, on en a de l'énergie ! Vous me direz, en tant qu'enfant aussi.. sauf quand on s'est fait couper la tête quelques années auparavant. On fait moins la maline du coup et on fait attention à sa tête. Ce n'est pas comme si elle avait le choix après tout.. Mais si, si elle avait le choix !

Julia s'arrêta alors sur place et se mit à hurler sur sa maîtresse, complètement obnubilée par la présence de la fée qui de toute évidence, la fuyait comme la peste. « Mircella ! Tu vas t'arrêter tout de suite ! Alors déjà tu ne me réponds même pas, j'aime pas du tout ça et si ça avait été moi je me serais pris des baffes à cause de mon impolitesse ! Et ensuite, j'ai pas envie d'aller la bas, je veux plus faire de balades, j'aimerais bien que tu m'écoutes pour une fois dans ma vie et qu'on décide ensemble de ce qu'on va faire de notre journée ! Je suis d'accord que des fois je t'entraîne dans de sacrés trucs sans ton avis mais si tu veux que je change, il faut me montrer l'exemple ! ». La Dullahan gonfla alors la poitrine, comme fière de ce qu'elle venait de dire.

Mais en réponse, l'elfe n'eut qu'un seul mot qui en plus ne répondait pas à la question de son amie. « Viens ! ». Décidée à lui faire entendre raison, la petite s'avança à sa hauteur et alors qu'elle s’apprêtait à lui remettre les idées en place, elle s'immobilisa. Devant elles se trouvaient un arbre aux feuilles d'or, absolument magnifique. L'elfe en était restée bouche bée pendant plusieurs secondes, comme émerveillée. Et même si Julia n'aimait pas la nature, elle devait avouer que c'était un sacré spectacle. La gamine tendit alors la main vers une des feuilles pour l'attraper, pensant pouvoir la revendre sans doute et elle fut alors aspirée avec sa maîtresse vers un autre monde. Un monde qui leur ressemblait sans doute plus que celui dans lequel elles vivaient.

Quand la jeune femme et sa compagne se redressèrent, ce fut la panique la plus totale pour la Dullahan. «  MIRCELLA JE VAIS ME NOYER ! JE VAIS ME NOYER ! » cria t-elle, alors complètement hystérique en sautillant sur le sol, tout en tentant de retrouver un coin de terre. Mircella l'arrêta alors en la soulevant puis en la reposant sur le sol, créant une petite onde sur le sol. « On peut marcher sur l'eau ? C'est.. c'est un rêve, Mircella ? On est mortes ? Au paradis ? ». « Non. Je ne sais pas ou on est... mais tu ne te noieras pas, c'est sur. ». L'elfe se sentit alors complètement apaisée et Julia ne ressentait plus aucune colère. Elle regarda ses mains sans comprendre, puis leva la tête vers ce qui servait de ciel à ce monde. C'était comme un magnifique dégradé de couleur qui se mouvait au dessus de leurs têtes. L'elfe fit un pas, puis deux, plutôt hésitants. Elle savait qu'elle pouvait marcher mais rien ne lui assurait que le sol n'allait pas s'effondrer sous ses pieds. Elle marchait alors doucement, admirant les petites ondes entourant ses pieds. Il fallait trouver un endroit où aller, elles ne pouvaient pas errer ici pour toujours, elles ne devaient pas le faire. Car franchement, ce n'était pas l'envie qui lui manquait mais c'était impossible. A peine avait-elle quitté son monde qu'elle désirait y retourner. Pourtant, ici l'air sentait meilleur, la musique se déplaçait au gré de la brise, la température était idéale et.. et elle s'y sentait tellement bien.

Mais.. mais.. elle se retrouva trop confuse pour réfléchir à quoi que ce soit et son regard fut attiré par un arbre. Si elle pouvait lire dans les pensées de Julia elle y aurait sûrement vu un truc du genre « Encore un foutu arbre, même dans mes rêves ils me poursuivent ! » mais heureusement, cette dernière fermait sa grande bouche. Mircella s'approcha alors de l'arbre chétif qui trônait au milieu de cette étendue d'eau si mystérieuse et s'aperçut qu'il s'y trouvait une balançoire. Hésitant tout d'abord, elle posa une main sur l'écorce de l'arbre, comme pour avoir des informations sur lui. Mais si elle y arrivait avec la plupart des arbres, celui-ci ne lui répondait pas. Inquiète à propos de ses pouvoirs, craignant de les avoir perdus dans ce monde irréel, elle tourna sur elle-même, perturbée. Que faisait-elle là ? Pourquoi ne lui parlait-il pas ?

La jeune femme se laissa tomber à coté de la balançoire, comme déboussolée. Ce sentiment était étrange : elle se sentait si bien ici et pourtant trop loin de chez elle pour apprécier ce moment. Elle haussa les épaules en se disant que si elle restait là, ce n'était pas plus mal. Que ce monde lui offrait bien plus à chérir que son vrai monde. Qu'il lui fallait accepter qu'elle se retrouve là, qu'il fallait même en profiter. Des voix la sortirent alors de ses pensées qui partaient dans tous les sens. Elle ne put comprendre une seule des paroles que ces voix prononçaient tant elles s'entremêlaient mais quand elle redressa la tête, un panel de couleur s'offrait à elle, virevoltant dans ce qui semblait être le ciel de l'endroit où elle se trouvait. Ces créatures de couleurs s'approchèrent alors d'elle et lui attrapèrent les mains, l’entraînant avec elles dans le ciel pour le colorier comme elle le désirait. L'elfe volait dans les airs et tentait d'attraper les traînées de couleurs laissées par les aquarelles tandis qu'elles la reposaient doucement au sol. Les mains de Mircella se mirent alors à briller et cette lueur s'éteignit doucement en entrant dans sa peau, tandis que Julia lui hurlait qu'elle avait retrouvé l'arbre aux feuilles d'or et qu'il permettait sûrement de rentrer chez elles. La jeune femme se mit à sourire et tourna le dos aux créatures, partant d'un pas léger et enchanté, se disant sans aucun doute « Attendez-moi, je reviendrais. »

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Jeu 15 Mai 2014, 10:43

Un arbre. Dans un dédale souterrain. Irradiant une lumière d’or à en éblouir les divins. Le majestueux tronc se dressait de toute sa splendeur dans la salle étriquée, ses racines sans gêne allongées telles des flots agités de part et d’autre. Son feuillage touffu scintillait d’une aura blonde que l’on avait irrésistiblement envie de toucher.
Dire qu’il était enfin parvenu à retrouver l’un des derniers rescapés de ses geôliers… Il les avait suivis pendant plusieurs lunes, réduisant sans cesse la distance que les deux bélîtres s’inquiétaient d’étendre entre eux et leur chasseur. Le timing ne pouvait être plus mauvais.
La traque l’avait conduit au Manoir des BrVnilis où Jonas, dit le Peintre des Tourments, semblait couler des jours paisibles depuis l’abandon du domaine Darkenvy avec ses nombreux concubins et disciples.
Jonas, comment oublier ce monstre tordu à l’imagination aussi fertile que malfaisante, celui à l’origine de son humiliant surnom : « le calice du Roi Vampire »… L’euphémisme évocateur de la périphrase découlait malheureusement d’une réalité bien trop souvent endurée par Lokys pour qu’il la trouvât agréable à l’oreille, et l’entendre répéter une fois de plus alors que l’objet de sa vengeance se trouvait à nouveau hors de sa portée le fit hurler d’une rage trop longtemps contenue. Un cri déchirant, suivi par un rire sans joie tonitruant, et cette odeur de peinture séchée que laissait immanquablement le sillage du bourreau…


« La voilà ta réponse, Calice… Ta vengeance est… vaine ! » Le monstre se jouait du désespoir de celui qu’il avait longtemps tourmenté. « Quel dommage… j’aurais tant aimé revoir ton visage suppliant, quémandant comme si ta vie en dépendait mon étreinte… tu dois te rappeler à quel point tu aimais sentir ma plume experte sur ta peau de plâtre… Aaah... une toile parfaite. »

La provocation glissa comme métal sur glace alors que les traits marmoréens de Lokys s’intéressaient à présent de près aux délicates feuilles proches de la chute du magnifique végétal. Déjà, ses doigts n’étaient qu’à quelques nanomètres d’en effleurer les veines. Un visage féminin apparut, timide, prolongé par les branches que semblaient former ses bras, l’invitant à la rejoindre. Ses yeux métal avaient peine à soutenir l’éblouissante lumière dont ils étaient d’ordinaire privés, mais il ne voulait pas quitter cette magnifique apparition du regard. Le souterrain, l’arbre, Jonas et son sous-fifre, Freya… Tout avait disparu autour de lui dans un mélange imprécis de couleurs et de lumières chatoyantes. Seule restait la divine beauté qui lui souriait à présent, sa petite main dorée enfermée entre les longs doigts blafards du strige.

Ils étaient seuls, debout comme posés sur la surface d’un vaste miroir que rien ne venait déformer. Où que son regard se posât, Lokys ne voyait ni fin ni commencement d’un quelconque environnement où il lui semblait possible d’évoluer. Sa guide semblait elle-même composée d’un méat incertain dont l’apparence changeait sans cesse, si bien qu’il n’arrivait pas à définir précisément ses traits. Soudain, la nymphe d’or se mit face à lui, et posa sa main à présent libre au niveau du cœur mort de Lokys… Quand ses doigts quittèrent sa peau, la forme bien nette d’une main humaine restait, apposée en peinture d’or qui tiédissait agréablement l’intégralité de son corps. Le vampire tenta de se défaire de cet édifiant marquage en frottant, ce qui n’eut pour effet que de provoquer l’hilarité chez sa tatoueuse qui en un bruissement, s’envola vers le ciel en une spirale de couleur, rejoignant ce qui semblait former les nuages en mouvement quand Lokys distingua enfin les centaines de congénères de l’être informe qui flottaient dans un ballet ruisselant infini au-dessus de sa tête.

Sitôt l’être d’or envolé, un autre s’invita face à lui, semblant émerger de la surface du miroir… Le ténébreux fut frappé de stupeur en voyant son parfait reflet le regarder avec dédain. Les ondulations qui déformaient sa copie trahissaient la nature de l’aquarelle aux tons glacials, qui fut bientôt rejointe par d’autres muses aux éclatantes nuances de bleu, de gris et de violet, transformant le monde cuivré dans lequel il était arrivé en une brume froide aux reflets argentés. Des volutes de fumée virevoltaient de toutes les nuances de l’arc-en-ciel sur ce fond de ténèbres autour de lui alors qu’il se décida à faire un pas, puis un autre, s’écartant de la douce lumière de l’arbre doré, vers un autre végétal altier. Les volutes guidèrent sa progression, puis s’arrêtèrent d’un même pas alors qu’il s’approchait de la planche de bois surmontée de deux rigides montoirs de tissu. Dès qu’il se fut assis, les aquarelles reprirent leur ballet de fumée qui s’étendit bientôt du miroir mystique au ciel onirique… Le noir, l’absence de couleurs aux antipodes du blanc qui les réunit toutes, s’imposa dans le monde jusqu’alors chatoyant. De nouveau, Lokys se vit mais cette fois, comme il s’était toujours imaginé… Prostré au sol, les mains enchaînées sur ses reins puissants, un bandeau sale couvrant ses yeux, laissant libres les longues mèches de ses cheveux dissimuler un peu son état miséreux. Un autre acteur s’invita dans la scène sous les traits de… Jonas. Comme dans un de ses nombreux mauvais rêves, il se voyait de nouveau là-bas, à la merci des affres du second de son maître, ce dernier profitant amoureusement du jouet qui lui était laissé. D’impassibilité persistante, son expression vira à la détresse incontrôlée. A sa colère noire se mêla une peur bleue, qui teinta ses iris d’un rouge luminescent…
Et d’un coup, le tableau disparut dans une explosion de fumeroles… Les ténèbres se dissipèrent au profit d’une toile aux dominances froides, et un être immatériel s’approcha de lui.


« C’est cela, votre justice ! »

Enroulé sur lui-même en position fœtale sous la balançoire qui remuait faiblement, Lokys maugréa sans daigner regarder l’auteur de cette phrase vide de sens.

« C’est cela, votre justice !! » Reprit avec plus d’insistance la voix cristalline de la petite muse.

« J’ai compris… rien n’est réel… » Osa-t-il en ouvrant les yeux.

« Non, ce n’est pas ça. Vous n’avez pas compris, car c’est cela, votre justice ! »

Lokys se releva avec lenteur en observant la créature qu’il domina bientôt de toute sa taille. Celle-ci lui tendait la main, paume vers le ciel, au centre de laquelle se trouvait un anneau d’obsidienne, serti d’un cercle plus fin qui semblait fait de la même texture que le miroir, et qui pouvait tourner autour de la première corole de métal sombre.

Le vampire s’approcha pour saisir l’anneau, quand la créature referma sa main et disparut brusquement en un petit rire taquin.


« Venez chercher votre justice… » Sa voix résonnait de tous les côtés, et c’est à ce moment-là qu’un détail frappa le chasseur… ce monde n’avait pas d’odeur. S’il lui était aussi difficile de savoir comment se déplacer, c’était parce que le monde était dépourvu de substance. Tout ce qu’il voyait n’était qu’imagination… Une imagination collective de ces êtres immatériels qu’il partageait en cet instant…
Immobile, l’hémophage ferma les yeux et s’aventura de nouveau à la surface du lac. Il les rouvrit sur son reflet inversé. L’eau était à présent de la chaleureuse couleur du soleil. Il tendit la main, face à lui et un sourire vint ourler ses lèvres livides… Son reflet portait l’anneau d’obsidienne.


Quand il redressa l’échine, la mystérieuse apparition était de retour, affublée d’un sourire doux.

« Voilà… Vous avez compris… C’est bien réel, et vous avez toutes les armes pour accomplir… votre justice. » A ces mots, la créature posa ses mains dorées sur ses épaules et se hissa jusqu’à ses lèvres pour y déposer un enfantin baiser.
Le strige n’en perçut que le factice saveur alors que le monde se muait de nouveau dans un mélange imprécis de fumeroles colorées. Quand ses pieds retrouvèrent le sol ferme, l’arbre avait disparu de la salle souterraine, Jonas n’était plus, son sous-fifre semblait s’être volatilisé, et Freya statuait également absente de son champ de perceptions.
Son majeur gauche était à présent cerclé du bijou d’un autre monde.

Il s’apprêta à repartir quand une fragrance familière ravisa son geste… Jonas arrivait, se croyant chassé par celui qui l’avait visiblement devancé dans le temps. Instinctivement, comme s’il avait toujours su quoi faire, Lokys porta le pouce sur le flanc de l’anneau, et en tourna le cercle central à quatre reprise. La vrille émit un léger tintement de métal, qui se conclut par l’inversion des couleurs de la dimension.

Jonas parvint dans l’antre où l’attendait un Lokys, théâtralement installé au centre de la salle, un sourire sardonique déformait ses traits figés dans ceux du condamné…

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Jeu 22 Mai 2014, 17:36

Lieu mai/Juin : L'invitation au changement  O12l
LDM L'INVITATION AU CHANGEMENT
« Cesse de me suivre ! » Lâcha-t-il après un long silence. Agacé, Lestat pressa le pas. Derrière lui, s'afférait une délicate créature à la longue chevelure bleue. Ses oreilles pointues n'auraient su dupé qui que ce soit sur sa nature elfique. Illuminant son visage de satin, deux grands yeux émeraudes détaillaient le monde avec félicité. Elle s'empara, après quelques pas rapides, de la main du strige qui lâcha un grognement sourd. « Tu m'as sauvé, je t'ai dis que je t'étais redevable. » Souffla-t-elle avec une moue désirable. Cette elfe était encombrante. Lui, l'éternel solitaire et don juan se devait de parcourir les terres en compagnie de Sayuri. L'albâtre l'avait malencontreusement sauvée d'un bien pathétique guet-apens près de Megido. Depuis, elle le suivait où qu'il aille comme une enfant capricieuse. Malgré son enveloppe appétissante, le vampire s'était tenu à l'écart de tout contact charnel avec la jeune femme. Sa relative immaturité le bloquant profondément. Le sang des elfes, bien que délectable ne l'attirait pas outre mesure et il se serait maudit de tuer pareille innocence. Alors, elle le suivait, tel un aimant. « A quoi tu penses ? » demanda-t-elle. Exaspéré, le strige s'arrêta, détaillant la demoiselle. Elle n'était plus petite que lui que de cinq ou six centimètres. Vêtue d'une robe assortie à ses cheveux, elle disposait de cette beauté fragile, presque enfantine que rares possédaient. « A la façon dont je vais te bâillonner si tu continues. » Sayuri s'offusqua, lâchant sa moue la plus boudeuse. « Ah.. » Murmura-t-elle circonspecte. « Je plaisante. » Ajouta-t-il à contre-cœur. Le visage de l'elfe s'éclaira et elle reprit de plus bel, conversant sur son passé et demandant des informations au vampire sur sa propre vie. Peu désireux d'aborder le sujet, le strige se déroba en l'interrogeant sur les événements marquants de ces dernières semaines. Ils parcouraient les terres depuis trois jours déjà, mais n'avaient que peu discuter. La route était longue, sinueuse et banale.

Ce fut Sayuri qui l’aperçut la première. S'étendant massivement non loin d'eux, sa stature écrasant le monde. L'arbre brillait dans la nuit, sans feuilles dorées miroitant au clair de lune. Jamais de son existence, le vampire n'avait vu pareille chose. Le sylvestre était majestueux, trônant ici comme s'il était immuable. « Incroyable.. » Murmura l'elfe. Acquiesçant, le strige changea de direction, ne pouvant se résoudre à ne pas voir de plus près ce phénomène. Le chemin fut court. Lestat avait cette étrange impression que l'arbre avançait lui aussi, désireux de sentir les mains marmoréennes du bellâtre sur son tronc. Ses branches s'étendaient vers le ciel, berçant dans l'ombre tout ce qui se situait en-dessous d'elles. N'y tenant plus et, sans un mot, le strige posa avec douceur sa main sur l'écorce iridescente du sylvestre. Il sentit le frémissement du vertigineux. Et le monde s'écroula autour de lui. S'était-il évanoui ? Tout devint blanc. Aveuglé, le vampire s'abandonna à son sort.

Émergeant d'un songe, Lestat se releva. Tout autour de lui n'était qu'eau. Une étendue platonique et infinie. Rêvait-il ? Sayuri avait disparue. Meut par un désir incertain, l'albâtre se mit à marcher, cherchant du regard la cause de sa venue. L'arbre. Un passage vers un monde dissemblable. Une étrangeté sans précédent. Des équidés au crin immaculé passèrent devant lui. Sans le comprendre, le strige ne ressentait aucune soif. Rien ici n'aurait su le distraire de sa contemplation rêveuse. L'endroit était un havre de paix où chaque chose semblait logique. Lestat se laissa entraîner par des effluves que l'air amenait à lui, traçant un chemin vers une destination qu'il ne connaissait pas. L'arbre semblait mort. Comme délaissé par la vie alors qu'autour de lui, tout n'était que couleurs et douceur. Sur l'une de ses branches rescapée, reposait deux cordes fragiles partiellement brûlées, qui retenait une balançoire branlante. Meut par une appétence affirmée, le vampire alla s'y asseoir, profitant de cette pause pour observer le ciel si anormalement bleu des lieux. Il apparut alors, ses cheveux blonds plus longs que dans ses souvenirs, son bouc qui encadrait son menton volontaire, ses prunelles marrons si sulfureuses. « Lestat..? » Dans l'incompréhension, le vampire était figé, observant son amant perdu qui le regardait, son si beau visage buriné affichant son plus beau sourire. Que se passait-il ? Pris au dépourvu, l'albâtre se dégagea dans l'emprise de l'arbre. Fuyant cet objet de malheur. Ses souvenirs enfouis revenaient à lui, s'inscrivants en lettres de feu dans son âme meurtrie. Il était effrayé. Lestat lui était apparu, comme s'il n'avait jamais quitté ce monde. Comme s'il existait encore à travers la mort. Déboussolé, le strige s'assit sur le sol pourvu d'eau, fermant ses yeux pour mieux comprendre les événements qui venaient d'avoir lieu.

Et elle survint. Véritable voix angélique au milieu du silence. Faisant taire ses maux tandis que la mélopée s'insinuait en lui pour abréger ses souffrances muettes. « Bonjour. » L'albâtre se releva. L'être semblait irréel. Fait de milles couleurs, sa beauté n'avait pas d'égal. Somptueuse créature qui paraissait avoir était peinte et sculptée. Ses traits étaient flous, comme brouillés et impossible à déterminer pour un simple 'mortel'. Sur ses deux jambes, le vampire la détaillait, ne sachant comment réagir, il lâcha d'une voix tremblante. « Bonjour ..? » Un rire cristallin lui répondit. Et devant lui, s’immisça le tableau idyllique de la perfection. Traçant dans les airs les couleurs chaudes du monde, l'être dessinait un univers coloré, émerveillant le cœur sombre de l'infant de la nuit. Malgré son dégoût de cette abondance de douceur, il ne pouvait nier que le spectacle était grandiose. « Ouvres toi, Gabriel. Laisse les ténèbres de ton cœur loin de cet univers et peint. Déclines ton univers selon tes souhaits, dessines le monde selon tes désirs. Vies, exhibes le peu de joie qui t'anime. Imites moi. Ton imagination fera le reste. » Il s'était figé de nouveau. Comment pouvait-elle connaître son véritable nom ? Depuis sa renaissance, il n'avait plus jamais entendu ce patronyme. L'aquarelle le regardait de ses grands yeux insondables. « Ici, tu es celui que tu devrais être Gabriel. Lestat n'est que la noirceur de ton âme. Tu n'es pas perdu Gabriel. »

Alors, se laissant bercer par l'instant, Lestat leva sa main. Dessinant dans les airs le paysage de son être, se faisant guider par l'étrange créature. Les tons étaient froids, dépourvus d'humanité. Baissant la tête le vampire ne put s'empêcher de railler l'apparition. « Lestat est ce que je suis. Dans sa totalité. Gabriel n'est qu'un souvenir, une étincelle qui ne peut plus prendre. Voyez plutôt l'oeuvre qui en découle. » Et dans le ciel, les ténèbres se sont implantées. Un océan marine et sanglant, qui disparut après quelques instants. L'aquarelle s'approcha de lui, posant l'une de ses mains si particulière sur sa joue diaphane. « Tout n'est pas perdu. » Et dans un souffle, elle s'évapora. Laissant le vampire seul dans l'univers épuré de ce monde. Il se retourna, cherchant un moyen de regagner la réalité. Comme entendant ses prières, l'arbre apparut devant lui, son ramage doré l'invitant à reprendre le chemin de son univers. Sans regrets, Lestat posa sa main sur l'écorce de l'arbre et le monde reprit sa clarté.

La nuit était toujours là. Il lui avait semblé passer une éternité de l'autre côté. Sayuri l'observait d'un œil intéressé. « Où étais-tu passé ? » Grognant, Lestat se releva, ignorant les paroles de l'elfe. Il ne souhaitait pas en parler. Pas maintenant. Pas tant que la sonorité du prénom Gabriel continuerait à rejaillir en lui comme une cicatrice éternelle. « Plus tard. » Et dans les ténèbres, ils disparurent.
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Ven 23 Mai 2014, 20:38


Le monde n'était que ténèbres, noirceur...  Mensonges, trahisons, meurtres..., autant de mots qui définissent des actes que seul l'horreur de la nature humaine était capable de commettre... Pouvais-t-on seulement encore appeler cela une nature ? Pourquoi les dieux nous avaient-ils créés aussi cruels et destructeurs ? N'étions nous que des créations ayant échappés à leur contrôle ? Pourquoi ne pas nous supprimer et tout recommencer dans ce cas ? Pas la peine... Nous nous entre tuons bien tous seuls... Je maudissais l'humanité, je maudissais ce que j'étais. Une vulgaire Ombre, condamnée pour avoir commis une faute impardonnable envers la vie... celle de se la retirer volontairement. Pourquoi les hommes pouvaient-ils tuer les leurs mais ne pas se suicider ? C'était injuste. Mon cœur était emplis de sentiments indescriptibles et contradictoires, que je ne parvenais pas à mettre en ordre. Je ne savais plus où j'étais, ne savais que sommairement qui j'étais... Coupable. Coupable de la mort de ma sœur. S'en était trop. Elle avait prononcé le mot de trop, celui qui me fis m'enfuir loin d'elle et de cette culpabilité qui m'empoisonnait.

J'avais disparus, sans un mot, le visage prostré. Mon apparence de petite boule de fumée retrouvée, je m'étais laissée emportée par les ombres, voyageant à grande vitesse de l'une à l'autre, sans me soucier de la direction que je prenais. C'était comme si je courais, fuyant mes problèmes et son courroux. J'aimais cette apparence. Je me sentais libre. Et si l'on me le permettait, jamais je ne la quitterais. Les ombres étaient mon refuge, le seul "lieu" qui me permettait de m'échapper de mes sentiments dépressifs. Je ne savais depuis combien de temps je voyageais ainsi. Aucune notion de temps ne le me permettait. Et puis le temps en lui même n'était qu'une vague notion... je pouvais très bien définir le mien. Oui, disons que cela fait deux heures que je cavale ainsi au cœur des ténèbres, loin des ténèbres de mon cœur. Ma souffrance s’apaisait, je reprenais mon calme, ralentissais, prenais le temps d'observer ce qui m'entourait.

Je me trouvais dans l'ombre d'un immense chêne, à l'orée d'une vaste clairière. Un petit ruisseau la traversait. Tout ici respirait la vie, la nature. Ce lieu semblait avoir été préservé de la folie des hommes. C'était tout ce qui me fallait. Je me détachais du reflet noir de mon arbre protecteur, reprenant ma forme physique. Les sensations qui m'envahirent étaient incroyables. Des odeurs délicates de fleurs vinrent me chatouiller les narines, une brise légère de vent tiède caressa ma peau. De multiples volatiles chantaient joyeusement, nullement dérangés par ma présence. Je m'allongeais dans l'herbe verte, profitant des rayons du soleil sur mon être. Cela faisait un bien fou et je laissais un soupir d'aise s'échapper de ma bouche. Si j'avais pu rester ici, je l'aurais fait, éternellement. Mais cela m'était interdit. Tôt ou tard, je devrais retourner auprès de ma sœur afin de m'acquitter de ma dette. Retrouver sa tête... Je priais pour que ce jour vienne au plus tôt...

Et voilà que mon esprit se laissait à nouveau envahir par un torrent de mauvais sentiments... J'avais grand besoin de me changer les idées. J'avais grand besoin de changement ! La folie me guettais... Je pressentais ce moment qui briserait mes dernières volontés de retrouver une vie normale et me transformerait en une parfaite zombie, contrainte d'obéir à une petite sœur despotique et gravement atteinte mentalement. Mais j'étais responsable de son état... Tout était ma faute... Ma faute... Le chant d'un oiseau s'éleva un peu plus fort que les autres, non loin de moi, ce qui eut le don de me faire sursauter et d'attirer mon attention. Il avait d'extraordinaires couleurs chatoyantes, on aurait dit une palette de peintre. De ses petits yeux verts émeraude, il me fixait, posé sur une branche d'arbre. Étais-ce un signe ? Devais-je le suivre ? Mes jambes n'attendirent pas que je prenne une décision pour se mettre en chemin.

J'étais comme hypnotisée, attirée irrémédiablement par ce petit piaf enchanteur. Le mot "magie" résonnait dans mon esprit, mais je chassais bien vite toute tentative de réflexion sur la situation actuelle. Plus rien n'existait autour, seulement l'oiseau. Nous arrivâmes alors devant un immense arbre dorée. J'étais soufflée par sa majesté. On aurait dit qu'il n'était fait que d'or... Comment un tel végétal pouvait-il se trouver dans cette simple forêt ? Les elfes ne l'avaient-ils jamais découvert ? Cette création de Dieu était sans nu doutes l'une des plus belles qui me soit donnée de voir. Et j'aurais pu restée ainsi immobile à le contempler des heures durant si mon oiseau ne m'avait pas sifflé. Et avant même que je pus le fixer, il disparut au cœur du tronc. Stupéfaite, je m'approchais à pas de loup. L'air respirait la magie à plein nez, mais une magie beaucoup plus puissante que toutes celle qu'il m'est été de ressentir. Délicatement, je posais mes doigts diaphanes... qui traversèrent à leur tour l'arbre d'or. Une porte ? Mais sur quoi donnait-elle ? Ma curiosité l'emporta et sans hésiter, je traversais ce portail magique, les yeux fermés, et quittais la sombre forêt enchanteresse.

Lorsque je les rouvris, ce fut une véritable explosion de couleurs qui m'atteignit, semblable en tout point au plumage de mon petit guide ailé. Mon monde ténébreux avait été balayé, remplacé par toutes ces nuances de vie. Je n'avais aucune idée du lieu dans lequel je me trouvais. J'étais dans un autre univers, beaucoup plus beau que tout ce que ma vie d'humaine m'avait donné de voir. Une aura de teintes froides m'entouraient, comme pour souligner les sombres sentiments que j'abritais. Du bleu, du violet, du vert... En revanche, c'était comme si les couleurs chaudes me fuyaient. A chacun de mes pas, il me semblait qu'elle s'éloignaient. Avais-ce un quelconque rapport avec ma nature d'Ombre ? Pourtant j'aurais tellement voulu les toucher...

Je me retournais, aucune trace d'un quelconque portail. Tant pis. J'étais bien ici. J'entrepris de parcourir le lieu, de découvrir quels merveilles ce dernier pouvait bien contenir. Des créatures étranges, toutes plus colorés les une que les autres, ressemblant tantôt à nos animaux, tantôt à des êtres chimériques, vivaient ici. Mais aucune ne se laissait approcher par mes couleurs froides et moi, comme par peur d'être contaminés à leur tour. Cela me peinait... Je n'avais rien de néfaste... Je venais en paix... Mon cœur était-il trop sombre ? J'aperçus une balançoire au loin et m'y installa, m'amusant à me balancer doucement au grès de mes envies... Mais bien vite, malgré le paysage enchanteur qui m'entourait, je me remis à me morfondre, me complaisant dans mes noires idées... La mort de Melody, ma mort, mes mois d'errance dans mon manoir, la solitude, l'incapacité de faire quoi que ce soit... ses reproches... tous ces reproches... ma culpabilité grandissait d'instant en instant et une larme coula le long de ma joue... j'avais mal... tellement mal... Mais une petite voix fluette m’interrompit, anxieuse.

- Arrête ! Mais arrête !

Je levais les yeux, le regard embué. Une petite créature à mi-chemin entre la fée et le la souris voletait à hauteur de mon visage, entièrement grise. En y regardant mieux, c'était tout ce qui m'entourait qui l'était devenue. Les couleurs avaient désertés, me fuyaient. Je pouvais les voir au loin, s'éloigner de plus en plus de moi. Ma petite souris me regarda d'un air triste et passa son doigt sur mon visage, essuyant mes larme... il devint noir d'encre.

- Arrête tes idées noirs ou toutes les couleurs vont disparaitre ! Ça ne vas pas ? Notre monde n'est pas assez beau ? Nous pouvons en peindre un autre si tu veux ! Même sans couleurs je le peux !

Et la petite souris se mit à peindre dans des nuances de blanc et de noir un nouveau paysage. Elle s'attelait à modeler les ombres et les lumières, rendant ce lieu en noir et blanc beaucoup plus lumineux. Son travail était magnifique ! Étais-ce le pouvoir des êtres de ce lieu ? Je retrouvais un peu le sourire, ma curiosité et mon émerveillement chassant tout ce que je ressentais de négatif au fur et à mesure que la petite fée animale peignait l'endroit.

- Ah tu vois ! C'est plus beau comme ça non ? Mais avec de la couleur ce serait encore mieux !

Enjouée, je me levais de ma balançoire. Tel une gamine impatiente, je la regardais siffler les couleurs. Bien entendue, seuls les froides revinrent en premier, donnant au paysage déjà lumineux un plus grand contraste et une nouvelle vie. Je m'amusais à deviner quel couleur irait à quel endroit, car il n'y avait pas de code définit ici, et me prenait au jeu, influençant ma sauveuse afin de placer les différentes teintes. Je riais, ce brutal changement en moi eut un effet grandiose sur ce monde. Bientôt, les couleurs chaudes arrivèrent en renfort, encouragés par mon état festif. Et nous peignons tous ensemble une nouvelle toile, bien que je n'étais là qu'à titre d'aide. En peu de temps, toute la vallée avait retrouvée son état originel et j'en avais presque les larmes aux yeux. Quel poison cette dépression !

- Et voilà le travail ! C'est pas mieux comme ça ? Ah regarde ! Les voilà qui arrivent ! Elles n'ont plus peur de toi maintenant.

Ma souris se colora à son tour de toutes les couleurs de l'arc en ciel. De petites sphères des couleurs primaires apparurent devant mes yeux. Elles dansaient dans les airs autour de moi et s'amusaient à me colorer d'une façon totalement bariolé. J'étais euphorique, heureuse, et je n'avais pas ressentie cela depuis des lustres. C'était incroyablement magique ! Les boules prirent alors la parole à l'unisson, ce qui me fit un peu sursauter.

- Bonjour jeune étrangère ! Nous sommes les aquarelles ! Vous êtes doués pour colorer le monde. Voulez-vous apprendre ?

Je ne savais que dire. Qu'entendaient-elles par apprendre ? Moi aussi je pouvais obtenir ce pouvoir ? Bouche bée, je me contentais de hocher la tête en silence, les fixant avec des yeux d'enfant. Bien entendue que je voulais acquérir un tel don ! Je ne m'étais jamais amusée autant ! Alors, écoutant les conseils des aquarelles, j'appris à peindre le monde, suivant mon imagination, mes rêves d'enfant, mes désirs. Contrairement à ce que j'avais pensé, ce ne furent pas des toiles aux couleurs froides qui découlèrent de ma main mais des images étincelantes aux vives couleurs pleines de vie. Voilà donc ce que cachait mon âme sous tant de souffrances... J'étais comme soulagée. Je n'étais pas un monstre, seulement emprisonnée. Tout n'étais pas perdue. Mon seul obstacle était Melody. Mais tant que j'étais ici, tout cela n'avait pas d'importance.

- Ce n'est que justice Milady. Soit patiente.

Les aquarelles avaient surement raison, tout avait une raison d'être. Le jour où je serais totalement libérée de mon sentiment de culpabilité viendra, tout comme celui de délivrance de toutes ses souffrances pour ma soeur. Les Dieux n'étaient peut être pas si... complexes finalement. Ils ne devaient qu'avoir tout prévu, pour chacun d'entre nous, un chemin de vie et de mort. Mais pour le moment, je peignais le monde à mon image, un monde coloré, sans haine ni désespoir. Un monde de vie sans destructions. Mon utopie.


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Lun 02 Juin 2014, 04:14

Il n’est jamais très agréable de se faire réveiller en pleine nuit. Même si c’est par un arbre en or qui chante. Enfin qui chante ; qui produit des mélodies bizarres dans vos rêves, vous poussant à vous réveiller en sursaut, une dague dans chaque main, tout prêt à étriper la cause mystérieuse de cette intrusion mentale malvenue.
Moui une petite parano, peut-être. Enfin, on n’est jamais trop méfiant ; et surtout pas à Drosera. Ça finit toujours par se révéler utile.

Et donc, Atheryl mit un petit moment à comprendre que personne ne tentait de l’assassiner, mais par contre qu’un arbre d’une taille tout à fait honorable avait poussé sur son plancher dans la nuit. Qu’il était manifestement fait d’or massif, et d’une espèce tout à fait imaginaire. Que, de surcroît, un souffle de vent improbable entre quatre murs secouait ses feuilles avec légèreté, et qu’à part ça, on était à peu près au beau mileu de la nuit, ce qui rendait cette histoire plutôt casse-pieds qu’autre chose.

Bien bien bien. Se rendormir paraissait tout à fait compromis, avec ce machin là qui n’avait rien à fiche ici dans la pièce. Maintenant, que faire exactement ? Il fallait tirer l’histoire au claire vite fait, mais rien que toucher cet arbre paraissait à priori une manoeuvre tout à fait stupide.



Bon, stupide mais tentante quand même. Allez. Les doigts de l’elfe s’avancèrent tout seuls, écrasant assez facilement toute prudence. Et, à l’instant où ils percutèrent la surface dorée et soyeuse d’une feuille… le ciel bigarré, épais et changeant d’Okaeli s’étendait soudain à perte de vue, partout. Le jour, des fleurs, un millier de couleurs, la surface lisse et froide d’un lac qui s’étendait aussi loin que portait le regard. Tout ça eut en un instant, inexplicablement, raison de la méfiance pourtant installée de longue date dans le caractère d’Atheryl.
On peut se targuer d’un cynisme inébranlable, élevé au delà des considérations simplistes de l’esprit, de la morale ou de la beauté. Mais il vient parfois un moment dans la vie d’un homme, où  “explorer les jolis détails du paysage sans se soucier plus que ça d’être en pyjama” devient soudain un objectif d’une importance capitale.

Qu’est-ce que c’était que cet endroit là ? Tandis qu’il avançait avec précaution, posant les orteils sur ce qui ne pouvait être que du liquide, Ath essayait de poser ses yeux partout en même temps. Principalement, sur les myriades de fleurs qui poussaient partout - on ne se refait pas - apparemment sans l’aide de racines ni de quoi que ce soit du genre. Il essaya même de soulever une rose, pour être bien sûr qu’il n’y avait pas d’embrouille ; elle se détacha sans résistance, et resta intacte lorsqu’il la remit à sa place avec précaution. Mettre les mains dans l’eau ne sembla pas non plus poser de problème, ce qui était parfaitement bizarre. Et surtout, rien n’était plus étrange en ce lieu que cette musique, qui semblait venir de partout, en harmonie avec chaque brin d’herbe que l’elfe croisait.
Oui, le cynisme en prenait un petit peu pour son grade. Mais enfin, qu’est-ce que vous voulez.

A ce propos… est-ce qu’on trouvait des ronces par ici ? Atheryl ne put s’empêcher de se poser la question. Tout était très mignon partout, certes ; mais avait-on oublié les véritables plantes intéressantes ?

Du coin de l’oeil, l’elfe saisit un regard extrêmement courroucé de la part d’une demoiselle coiffée de jasmin. Ne souhaitant ni parler, ni offenser qui que ce soit, il lui rendit un sincère geste d’excuse. En essayant avec plus ou moins de succès de ne pas rire.
La créature l’envoya silencieusement voir ailleurs, se retournant ostensiblement vers la création d’arbustres oranges tout à fait inoffensifs.

Bon eh bien d’accord. Il allait juste chercher dans un autre coin hein.

L’alfar parcourut un certain temps l’étendue d’eau parsemée de fleurs, prenant son temps pour observer tout ce qu’il croisait, avant de finir par tomber sur l’Arbre.
Il était tout petit, et il avait l’air plutôt mal en point ; une balançoire rudimentaire y était accrochée, et se balançait doucement sous l’effet du vent, comme une invitation. Bien sûr, Atheryl s’avança, jusqu’à quelques pas, avec dans l’idée évidente de s’installer dessus. Pourtant, alors qu’il s’approchait, l’idée ne lui parut plus aussi bonne que ça. Cette planche de bois lui fit… un effet dissuasif. Un genre de force, qu’il n’avait pas plus envie que ça de combattre.
Il rebroussa chemin sans arrière pensée, et reprit l’examen de ce jardin qui ne semblait pas posséder de fond.

Il fut alors attiré par une sorte de mouvement, comme une fusée rouge, partant du ciel et plongeant sous la surface de l’eau, laissant dans son sillage une traînée vive de couleur, comme un trait de pinceau. En la suivant des yeux, il remarqua qu’elle remontait en flèche, passant du rouge à l’orange, puis à l’ocre, puis encore à un rose nacré, avant de se perdre dans le tourbillon de couleurs du ciel. Et alors, il comprit qu’elle se mêlait alors à un véritable ballet de couleurs variées, qui traçaient dans le ciel les motifs magnifiques qui le constituaient.
Le spectacle était captivant - Atheryl l’observa un bon moment, avant que l’une des créatures en tous points semblable à ce qu’il avait vu de loin ne descende en flèche vers lui, laissant derrière elle une traînée d’aquarelle jaune poussin.
De près, on aurait dit une femme, aux traits bien nettes, mais dont le bas du corps se perdait en volutes colorées de teintes chaudes. Elle semblait faite d’air, d’eau et d’encre, ethérée et liquide. Elle tourbillona autour de l’Alfar en riant.

- Tu prétends n’apprécier que les ronces et le noir, chantonna-t-elle. Mais ce ne peut être vrai. Personne ne résiste au charme des aquarelles.


La  fin de la phrase se perdit en echo, tandis que la créature la ponctuait d’un petit tourbillon de plus.

- Regarde, dit elle.


Elle prit la main d’Atheryl, qui sa laissa faire. Sa poigne était légère comme le vent, et teinta de jaune la peau de l’elfe. Pourtant, elle était assez consistante pour lui faire tracer du doigt un motif compliqué tout en nuances de rose, dans rien de plus que l‘air ambiant.

- Tu n’es pas fait de glace, ni de charbon, observa-t-elle.


Ath lui rendit son sourire mutin. Effectivement, il ne pouvait pas le prétendre. Il décida de réessayer ; mais ce fut une rose d’un bleu délicat qui naquit sous ses doigts hésitants.

La demoiselle jaune fronça les sourcils sans se départir de son sourire. Elle exécuta quelques pas autour de la fleur, donnant naissance tout autour à une débauche de feuillage d’un jaune profond.

- Tu peux l’ignorer de toute tes forces. Il n’existe toutefois d’être qui ne possède en lui quelques couleurs chaudes.


Sur ces mots, elle traça sans l’ombre d’un scrupule un coeur du rose le plus naïf sur la poitrine de l’elfe, avant de s’envoler en partant d’un rire musical.


Lorsque Atheryl finit par retrouver le chemin de sa chambre, l’arbre aux feuillage d’or avait disparu. Le plancher n’en laissait trace. Par contre, il fut assez difficile de débarrasser ses doigts de la couleur qu’y avait laissé l’aquarelle.
Impossible de retrouver le sommeil, alors que mettre de la couleur partout s’avérait franchement chronophage, et le reste de la nuit disparut en essais variés. Quant aux paroles de l’aquarelle… eh bien, elle n’avait probablement pas tort. Mais il était avant tout question de choix ; il était toujours question de choix. Et la marge semblait tellement plus confortable que la couleur…

Oui, on était mieux au frais.

Spoiler:
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Latone
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Latone
Sam 07 Juin 2014, 23:38

C'était fou comme la vie lui parut plus simple depuis qu'elle s'était enfin trouvé un nouveau foyer loin de sa famille. Chaque soir, elle repensait à ses parents, son grand frère… Léto croisait les doigts qu'ils s'en sortent bien sans elle. Le salaire devait mieux les nourrir maintenant qu'ils n'étaient plus que trois. Et Derflam finira certainement par quitter la maison aussi. Là, elle ne savait pas comment se débrouillerait ses parents maintenant que le père ne pouvait plus travailler. Peut-être que la mère se démènerait pour trouver un nouveau travail, en tant que cuisinière, ça lui irait bien… Enfin, le grand frère avait trop bon cœur pour partir sans prendre des précautions, Léto était sûr que tout allait bien pour eux. Néanmoins, elle ne pouvait s'empêcher de rabâcher que c'était à cause de Kole, le patron de la compagnie portuaire, qu'ils étaient dans cette situation, qu'elle devait partir affronter les dangers du monde pour arriver jusqu'ici. Ce qui leur faisait subir… c'était de l'injustice, tout simplement.

Enfin, ressasser ces vieilles blessures ne lui apporterait rien. Elle se leva de son lit pour s'étirer. La lune éclaircissait de concert avec les lumières la ville de Mégido. Elle se dirigea vers les cuisines pour s'offrir un bon gobelet d'eau. Cependant, un détail la titilla sur sa route : l'une des plantes qui décorait le salon était plus qu'étrange. C'était un drôle de petit arbre, doré, illuminant la pièce à lui tout seul. Je ne me souviens pas avoir eu un tel arbuste chez moi ! La perspective qu'elle l'ait volé sans s'en rendre compte l'épouvanta, même si elle trouva que c'était impossible qu'une telle chose puisse arriver. Mais comment expliquer la présence de cet arbre chez elle alors ? Curieuse toutefois, elle effleura des doigts le tronc pour essayer de comprendre comment il pouvait être aussi lumineux. C'est là que sa vue sembla s'éblouir beaucoup trop, au point qu'elle finisse aveuglé et une sensation de légèreté l'envahit, l'emportant loin d'ici.


    " Euh… où suis-je ? "

Une bonne question. Cet endroit était beaucoup trop étrange pour être réel ! J'ai dû me cogner par terre après m'être brûlée avec l'arbre… Mille et une explication lui bourrina la tête pour essayer de comprendre cette situation, mais bon, le résultat restait le même : la voilà perdue au milieu d'un univers aussi enchanté que coloré !

Le ciel semblait changer de couleur à chaque seconde, cet endroit ne semblait n'avoir aucune limite, tout était si beau, si mouvementé ici. Les mots lui manquèrent tellement pour décrire un tel théâtre. Tout ce qu'elle pouvait assurer, c'est qu'elle devait se trouver au beau milieu d'une toile peinte par un artiste renommé ; il n'y avait aucune chance qu'un tel lieu existe sur le continent dévasté, ou même sur les autres. Ce monde était étranger aux terres qu'elle connaissant sans nul doute. Reste à savoir pourquoi elle a été transportée ici. Est-ce l'arbre aux feuilles dorés qui en avait décidé ainsi ? Était-il magique ? Ou tout ceci n'était qu'un rêve ? Tout semblait beaucoup trop réel pour n'être qu'une simple illusion… à part une chose qui la chiffonna : ses marques sur le corps s'animaient, se déplaçaient, changeaient de formes et de couleurs, comme si elles étaient au rythme du monde qui l'entourait. C'est… époustouflant. Mais je dois sortir d'ici ou au moins comprendre où je suis.

Absolument nulle en orientation, choisir une direction lui fut difficile. Elle finit néanmoins par suivre le vent emportant les feuilles, comme si quelqu'un ou quelque chose la guidait. C'était mieux que de rester passive après tout, alors elle se porter par cette indication. Léto fit alors face à une étendue d'eau, pourtant les feuilles lui indiquèrent toujours de continuer en cette direction. Elle se résigna alors à y aller à la nage… avant de se rendre compte qu'elle marchait sur l'eau ! Cette capacité lui était inconnue jusqu'à aujourd'hui, l'étonnement la gagna totalement. L'Orisha vit tout de même qu'elle n'était pas la seule à en être capable : certains animaux en faisaient de même alors qu'ils n'étaient foncièrement pas aquatiques. Cet eau devait être très spécial pour faire preuve d'une telle propriété, mais tout cet endroit était spécial après tout…

Au loin, elle aperçut un arbre malheureusement mort. Il faisait drôlement tâche avec les alentours celui-là. C'est en s'approchant de plus près qu'elle repéra une balançoire, assez grande pour accueillir deux personnes apparemment ; elle était néanmoins seule ici. Son instinct lui dicta de s'assoir dessus, Léto y obéit sans rechigner, elle n'avait rien d'autre à faire pour le moment. Ce lieu était tellement magique qu'elle voulait en profiter un peu ! Refermant ses poings sur les cordes, elle usa de ses pieds pour commencer à se balancer, encore et encore. L'eau autour d'elle s'anima, pas seulement à cause de ces mouvements de va-et-vient, quelque chose de magique se produisait. Sans pour autant s'arrêter, des images l'envahirent. Léto y distingua son ancien patron, Kole. Il était seul dans une pièce, dans le noir, seul une bougie éclairait son visage. Il parlait tout seul, il marmonnait sur la famille Sùlfr – celle de Léto – rechignant à tout bout de champ qu'il les haïssait. Puis il s'écria, il criait qu'il voulait qu'ils partent, qu'ils meurent, que ces Orishas n'osent plus jamais souiller son port. Il se répétait que chaque année, il montait la pression d'un cran pour les faire choir, juste pour le plaisir de les faire souffrir ces misérables, mais rien n'y fit à son grand dam. Le père avait beau être foutu, ses fils continuaient d'honorer la famille. Kole n'était qu'un homme méprisable, raciste ; mais dans son fort intérieur, il voulait juste faire des bénéfices pour nourrir sa propre famille, pour offrir un avenir meilleur à ses propres enfants. Les Orishas le ralentissaient dans cette lutte pour la gloire, ce n'était pas avec une aussi modeste compagnie que la sienne qu'il se hissera vers les cieux. Tout cela, elle s'en doutait déjà depuis longtemps, mais la vérité lui parut claire au moins : les Orishas sont encore dénigrés malgré leur libération. Il doit y avoir un moyen de changer les mentalités… Elle descendit de la balançoire et continua son chemin ; cette résolution n'était pas encore à l'heure du jour.

Ce qui se dressa devant elle ensuite lui parut beaucoup plus imposant que tout le reste : une falaise, qu'elle devait apparemment gravir. La blonde ne se fit pas attendre pour entreprendre l'ascension. Tout comme l'eau de tout à l'heure, ces terres étaient enchantées. Elle entendit des voix, de plus en plus fortes à chacun de ses pas. Des pleurs, des cris, des serments, des ordres, il y avait de tout. Mais la phrase qu'elle entendit certainement le plus était "Nous sommes Orishas !". La voix du peuple lui donnait d'abord du courage, nourrissant ses idéaux. Et pourtant, derrière cette simple phrase, il entendit toujours les larmes couler, le sang aussi. Le monde devint plus injuste à ses yeux. Et ce furent après ses larmes qui coulèrent. Elle pleurait pour toutes ces personnes qui avaient été enchaînées comme elle auparavant, qui ont toutefois vécu pire, qui ont des milliers de fois supplier la mort de les emporter loin de cette folie. Léto se surprit alors de chialer pour elle-même, car elle aussi était une Orisha… Bien que la tourmente continue de nourrir ses pleurs, ses jambes ne lui firent pas défaut et le tonnerre finit par rendre son dernier souffle avant de la laisser là, tout en haut, témoin d'un spectacle que peu de mortels avaient eu la chance d'admirer.

Des femmes… il y avait des femmes dans le ciel qui dansait, traînant une nuée de couleurs derrière elles, chaudes ou froides selon les individus. Elles semblaient façonner le monde autour d'elles, elles en étaient ravies, il n'y avait rien de plus merveilleux pour elles, ni pour Léto. Séchant prestement ses larmes, l'une d'entre elles lévita près d'elle, son regard majoritairement porté vers le corps marqué de l'Orisha.


    " Vous aimez ça, les couleurs. sans une seule once d'hésitation, la blonde répondit avec franchise.
    - Oui, je les adore. J'aime peindre ma peau de toute sorte de figures, de toutes les teintes possibles. Il ne passe pas une seule semaine sans que j'en ajoute une ou en enlève une. Avec, je me sens… vivante. la réponse plut à l'interlocutrice car elle sourit et d'autres vinrent la rejoindre.
    - Nous sommes les aquarelles, nous partageons cette passion avec vous plus que tout autre au monde. Mais il vous manque de la pratique Venez. "

Léto ne sut nullement combien de temps elle avait passé ici. Des jours, des semaines, peut-être même des mois. Tout cela n'avait aucune importance au final, puisqu'elle apprit à s'exprimer avec autant de beauté que les aquarelles. Elles lui montrèrent tout ce qu'elles pouvaient lui enseigner et l'Orisha lui en sut gré. C'est à la fin de son apprentissage qu'elle finit endormie dans son lit à Mégido, sa vie ayant pris plus de couleurs qu'auparavant grâce à ce voyage en Okaeli.


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Mer 25 Juin 2014, 10:42


~ Le Démon se promenait paisiblement dans le Parc, Shiro derrière elle. La demoiselle profitait de la brise qui soufflait pour prendre davantage le temps de marcher. Il l'observa avant de s'engouffrer un peu plus des les profondeurs du lieu, délaissant les sentiers battus pour l'herbe sauvage. Le Pariât leva les yeux. De nombreux arbres étaient présents et tous arboraient des feuilles verdoyantes. Les rayons filtraient par ce toit de verdure baignaient la zone couverte d'une agréable luminosité vert anis. Il continuait de marcher, sentant progressivement la plénitude l'envahir. Kuro n'entendait plus les pas de l'Ombre, mais il savait que sa plus chère amie était derrière lui. Le jeune homme regarda de nouveau devant lui, quand un arbre étrange l'interpella. Il fronça les sourcils et s'arrêta en voyant sa couleur. Or ? Le Démon fit les quelques pas pour arriver à hauteur du feuillu doré. Shiro ne tarda pas à le rejoindre, interloquée elle aussi par l'arbre. Une fois à ses côtés, elle put ressentir la même chose que son frère adoptif. Cet arbre semblait les invités à un voyage... Un voyage vers un monde  inconnu. Shiro et Kuro échangèrent un regard. Puis, le jeune homme posa sa main sur le tronc et...

Tous deux rouvrirent les yeux, côte à côte. La première chose qu'ils virent fut une étendue d'eau infinie. Kuro l'observa et déclara à Shiro : « Mais.... Où sommes-nous ? » La jeune fille baissa les yeux pour voir un reflet dans le liquide translucide. Etait-ce elle ou une autre ? Kuro fit de même et vit, à son tour, une image réfléchie. Ils ne connaissaient pas ce lieu, mais l'un étant aussi curieux que l'autre, l'envie de savoir son nom les gagnait. Soudain, le Pariât entendit une étrange mélodie. Il porta ses yeux vers les cieux colorés et vit de mystérieux volatiles passer au-dessus d'eux. L'Esprit de la Mort aussi avait remarqué cette troupe d'ailés énigmatiques. Ils les observèrent, gracieux et lumineux, leur chant divin envoûtant Okaeli. Des traînées de poussières argentées se mirent à tomber, lentement, sur les deux amis. Au contact des minuscules grains, les eaux s'illuminèrent pour scintiller de mille éclats. La souveraine murmura :
« Que c'est beau ! Je n'avais jamais vu ces oiseaux auparavant. A mon avis, ils doivent vivre uniquement ici. » Elle poursuivit sa contemplation des ailés avant de balayer l'endroit du regard. Elle n'émit aucune hypothèse, car d'après elle, l'Arbre ne les avait pas convier ici pour jouer aux apprentis détectives. Non, la beauté et le calme de cet endroit n'y était pas propice. Shiro observa une dernière fois son étrange reflet. Ses auras d'Esprit de la Mort et d'Ombre ne paraissaient avoir aucune influence sur ce lieu. Pas de trace sombre ou de têtes de mort à l'horizon, juste elle-même. La fillette sourit. Ici, elle pouvait être qui elle était vraiment, par-delà son identité raciale. Elle posa ses iris écarlates sur son ami. Kuro aussi était juste là en tant qu'individu et non Démon. Du moins, c'était le sentiment que la Reine avait. L'Ombre concluait bientôt son séjour au Jardin et un voyage fantastique la tentait volontiers.

Shiro remarqua, au loin, un étrange arbre, qui paraissait dépéri.
« Kuro, regarde ! Qu'a-t-il cet arbre ? On dirait qu'il est mort, aucune feuille n'orne ses branches. » Le Pariât observa ledit feuillu avant d'acquiescer. Il proposa à sa camarade de se rendre auprès du végétal. Ainsi, ils se mirent en route, marchant l'un à côté de l'autre, comme toujours. L'arbre clair porté une balançoire. Ils s'arrêtèrent et le Démon regarda la surface aquatique. « C'est dingue, on marche sur l'eau alors qu'on a même pas ce pouvoir. » Il regarda Shiro qui lui sourit. Elle lui proposa : « Tu veux t'asseoir sur la balançoire ou j'y vais en premier ? » « Hmm... Allons y tous les deux, la planche est assez grande pour ça. » Y prenant place, ils furent étonnés de ne pas voir l'arbre se plier sous leur poids. Brusquement, l'eau se mit en mouvement et le ciel se parsema de mille et une coloris. Puis, quelque chose apparut devant eux. Shiro murmura : « Je crois que... Cette balançoire n'est pas si anodine que ça. » Ce fut comme si leur lien était mis en image. Tout d'abord, l'immense étendue d'eau prit des teintes rougeoyantes et les cieux s'illuminèrent en orange. Des flammes jaillirent de tous les côtés et on put percevoir le tintement de lames, mais aussi des hurlements de combat. Un grand harfang des neiges, aussi surprenant soit-il, fila à travers l'embrasement pour déchirer le feu. Il était suivit d'une imposante panthère noire, largement plus colossale que ses semblables. Kuro fronça les sourcils, déclarant : « Ça veut nous dire quelque chose, tu crois ? »

En tout cas, le spectacle qui s'offrait à eux paraissait plus vrai que vrai. Les deux amis pouvaient sentir la chaleur des braises, ouïr la friction des épées, comme s'ils fussent au cœur de la bataille et les cris déchiraient les alentours. Puis, un vent puissant et bien plus froid que l'air ambiant, souffla ces flammes, ces combats et ces hurlements guerriers. Shiro et Kuro se plièrent légèrement, des pétales multicolores étant apportés avec ce soupir céleste. D'un coup, tout s'arrêta. Net. Sec. Précis. Le duo releva lentement la tête. Ils découvrirent un environnement subitement calme et serein. Le feu avait laissé place à des fleurs dansantes, les combats à une totale plénitude et les hurlements à la présence du vent. Les tâches colorées du ciel s'animaient et changeaient de place avec une rapidité fascinante. L'eau était doucement caressée par une brise agréable. Shiro et Kuro discernèrent, au loin, le même oiseau blanc et noir, et la même panthère noire, côte à côte. Le quadrupède se tenait assit, le harfang sur l'épaule de l'animal au pelage sombre.

Puis, une chouette effraie vola pour se poser à leurs côtés, suivit d'un chat couleur crème, d'un cygne, d'une biche, d'un renard roux et d'un loup bleu nuit. Ensemble, ils formaient un groupe qui paraissait uni et fraternel. Un groupe incassable et solidaire. Carnivores et herbivores semblaient en harmonie, comme si rien ne pouvait les séparer. Shiro sourit et déclara :
« Ça c'est sûr, c'est l'amitié. Peut-être même la fraternité ou bien... L'égalité ? » Les animaux moururent en se métamorphosant en tâches mouvantes. On aurait dit qu'un peintre venait humidifier sa toile pour voir son œuvre s'animer. Les couleurs s'entremêlèrent, harmonieuses, pour illuminer l'eau. Puis, elles grimpèrent vers les cieux, comme si il s'agissait de dames à la silhouette floue qui, dans leurs gestes amples, regagner leur domaine astral.

Shiro et Kuro admirèrent, émerveillés, ce spectacle digne des rêves. A nouveau, le ciel se peignit de couleurs chaudes et froides, afin de donner naissance à un fascinant mélange. Les deux amis se relevèrent en même temps de la balançoire, l'enchantement se brisant en même temps. Le Pariât déclara :
« C'était donc nous qui faisions bouger tout ça, ou du moins, quelque chose en nous. » Alors qu'ils ne pouvaient décrocher leurs yeux de cette incroyable danse, ce qu'ils pouvaient définir comme des aquarelles, tombèrent avec élégance dans l'étendue transparente. L'eau se colora alors de millions de nuances, qui se confondaient, se disloquaient, se croisaient, flirtaient, repartaient, revenaient. On aurait dit un cabaret de lumières et de couleurs.

Brusquement, une main surgit des eaux. Une main-aquarelle qui vint attraper le bras du Démon, une autre se posant sur l'épaule de la jeune fille, comme pour lui dire de ne pas s'inquiéter. De sa voix lointaine, l'aquarelle murmura au Pariât :
« Viens, viens avec nous, suis-nous. Toi aussi tu peux apprendre... Apprendre à colorer les terres du Yin et du Yang. N’aies pas peur... Suis-nous ! » Sans attendre, une partie des aquarelles s'élancèrent vers les cieux, en compagnie de Kuro. Le jeune homme fut étonné de ne peser plus rien et surtout, de se retrouver au cœur des peintures, qui le traversaient. Le Démon pouvait ressentir leur magie... Lui aussi pouvait peindre avec elles. Shiro sourit et comprit en voyant son camarade. Les aquarelles avaient décidé d'apprendre leur don à son ami. D'autres peintures, restaient en bas avec elle, tournaient autour de l'Ombre. La main sur l'épaule de la demoiselle devint une silhouette féminine souriante. L'Esprit de la Mort lui rendit son sourire, avant de suivre le bras de l'aquarelle, qui lui indiquait son ami. « Les cœurs des Hommes cachent parfois des secrets. Dis lui, dis lui de changer. Ton ami doit trouver sa voie dans une autre race. Il doit trouver sa voie et cette magie est le début de sa transformation. On naît dans une race, mais l'âme est finalement faite pour une autre. Tu sais de quoi je parle, tu sais, Ombre. » « Oui, je sais. »

Shiro appréciait déjà ces êtres faits de couleurs. Elle aussi aurait bien voulu apprendre leur savoir, mais peut-être ne devait-elle pas le connaître maintenant. Quand le moment serait venu, sûrement. Les aquarelles replongèrent dans l'eau et Kuro atterrit avec douceur. Shiro le taquina : « Ma parole, une vraie danseuse. » Ils rigolèrent tandis que les peintures les englobaient, afin de les ramener d'où ils venaient. Au Parc.
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Jeu 26 Juin 2014, 17:21



L’entraînement, c’était ce qui régissait les matinées de l’alfar. C’était ce genre de rite quotidiens qui lançaient une journée tout ce qui avait de plus banale. Bien sûr, il ne s’agissait jamais vraiment d’un entrainement exceptionnel, on pouvait plutôt penser qu’il entretenait son corps. Et actuellement, il accomplissait cette petite habitude en pleine forêt, la seule raison apparente étant qu’il aimait la forêt. En tout cas, suffisamment pour supporter le soleil de plomb qu’il tenait habituellement à distance. Pour une fois Shi l’avait accompagnée, étant donné qu’elle aussi se passionnait de ce genre d’environnement.

Naturellement, après un tel effort qu’était l’entrainement, l’alfar n’avait rien trouvé de plus intelligent que de resté planté au milieu de la flore couché dans la végétation. C’était une matinée calme, fraiche, et le Soleil peinait à fendre le feuillage. Quoiqu’un peu à la limite, c’était le genre de climat que Kohei pouvait apprécier. Le vent amenait les feuilles des arbres à quitter leurs branches respectives, jusqu’à ce qu’un bon nombre d’entre elles atterrissent sur les deux compagnons. Des feuilles dorées en faisaient partie. Et ce fut là un fait totalement illogique. L’alfar pivota légèrement son visage, jusqu’à apercevoir l’écorce d’un arbre bien différent du reste. Il se leva. Et s’approcha. Un arbre aux mille feuilles dorées. Ils n’avaient jamais vu cela, et ce fut bien normal.

Il gardait u visage impassible, et pourtant ses actions ne purent le cacher, il en était totalement fasciné. Il s’approchait encore, observant ce gigantesque arbre qui contrastait tant avec les autres, cet arbre qui semblait régner sur tout le reste de la forêt, cette arbre présent ici comme par magie, comme s’il avait toujours été là, alors que visiblement non. Shi piaillait aux côtés de l’alfar, criant à quel point elle le trouvait magnifique, à quel point elle se demandait s’il ne présageait pas un genre de nouvelle aventure, et bien sûr, elle n’avait pas du tout tors.

L’arbre les fascinait à tel point que plus rien autour d’eux n’eut d’importance. Tout le décor qui s’y trouvait avait disparu, et toute la flore rabaissée face à l’arbre ne créait plus ce contraste qui l’élevait d’autant plus. Shi s’asseyait sur l’une des branches dans ‘espoir de pouvoir observer de plus près l’une de ces feuilles aux caractéristiques si fantastiques. Elle en détacha cependant son regard l’ombre de quelques instant avant de constater avec un léger haut le cœur qu’ils n’étaient plus dans la forêt. « K-K-Kohei ‼ On est où là !? » Réagit-elle de la manière la plus machinale. Biens sur que Kohei n’en avait pas la réponse. Mais une chose était sûre, il ne réagissait pas face à ce changement. Il se contenta de détacher son attention de l’arbre doré et de se retourner en observer un peu plus les nouveaux lieux.

Shi resta à l’écart, appréciant trop le côté agréable que lui proférait l’arbre. Mais Kohei, lui fut plus qu’emporté dans le monde étrange dans lequel il venait d’atterrir. Tout en ce lieu le surprenait. Il se plaisait à marchait sur. ;. Cette étrange étendu d’eau au fond bien trop lointain pour être visible. Et Pourtant, il marchait en sa surface. Il contemplait son reflet, souriant d’un air dément, lui répondant pourtant d’un autre sourire qui se voulut apaisant. En temps normal, une telle vision de son for intérieur le narguant d’une nouvelle apparition l’aurait effrayé, mais non, ici, il se sentait en sureté, en harmonie avec cet autre lui. Il s’assit. Et s’observa. Il voulut presque s’adresser la parole. Se découvrir lui-même. « Ca ne te fait pas bizarre de me voir tel quel pour la première fois de ta vie ? Moi si. » Se lança-il.

C’était un tout autre monde. Différent des Terres du Yin et du Yang. Tu tout au tout pour être exacte. Ils n’étaient plus chez eux. Loin de là. Ce monde était bien autre. Vide, et pourtant plein d’une émotion nouvelle. De couleurs. De connaissances. Et Kohei et Shi ne se posaient pas de question. Ils se contentaient de vivre cet instant présent. D’en profiter. Car ils le savaient, il serait bien éphémère. « Si bien sûr ! Nous sommes un non ? On pense les mêmes trucs du coup. Logique. » Oui, c’était tout ce qu’il y avait de plus logique. Mais la question qui suivait le fut bien moins. « Je me suis toujours demandé si on pouvait mieux contrôler nos apparitions toi et moi. »

À ses mots, ils échangèrent de place. Et de son reflet, Kohei continuait. « C’est drôle, il n’y a rien qui a changé. Il faut croire qu’ici c’est facile. Heiko. Rapprochons-nous. Tu veux ? » Une question illogique ne pouvait que cacher une réponse improbable. « J’allais te demander la même chose ha ha ha ! Tu es devenu bien plus amusant avec les années. Tu viens de me donner un nom un peu débile. Mais en soit je l’aime bien. Ouais, rapprochons nous. Interagissons avec le monde d’une façon un peu moins stupide que par la force. Ma force, je préfère l’exercer sur les autres. De toute façon, je ne vois pas quel plaisir j’aurais à en tirer à me tourmenter moi-même hein ? Kohei. »

Peut-être n’étaient-ils pas eux même et toutes ces petites réconciliations n’allaient pas durer mais… Oh, quoique… Plaçons notre foi en cette promesse d’une âme tourmentée. Il n’y avait rien dans le ciel. Pas de Soleil. C’était peut-être le comble du bonheur. Vraiment. La seule chose qui régissait les cieux de ce lieu, c’était ces étranges silhouettes lointaines qui bougeaient en continue de façon à former d’étrange couleur digne de technique de peinture des inaccessibles. Kohei aimait voir ça. C’était définitif, il aimait cet endroit. Il l’aimait vraiment. L’art l’avait toujours fasciné, et sans hésitations aucune, il avait ressortit un peu de matériel et une toile miniature du grand sac qu’il trainait absolument partout, jeune dessinateur et voyageur farouche qu’il était.

Il s’y mettait, à dessiner ce qu’il voyait, retranscrivant ses visions dans une toile où seul lui voyait le paysage de ce tout autre monde. De la peinture abstraite. Ou un paysage qu’il imaginait lui-même à la manière de celui-ci. Mais quoi qu’il en fût, les seules couleurs qu’il usa furent celles aux tons froids. Il aimait le bleu et les nuances sombres plus que le reste, et forcément, il en tapissait la plupart de ses œuvres.  « Cest fraisTellement frais ! Quelle fraîcheur ! » A quoi correspondait cet étrange écho, il n’en savait rien. Et pourtant, il l’écoutait comme s’il s’agissait d’une simple mélodie qui s’engouffrait dans les tympans, jusqu’à ce qu’il détache le regard de sa toile. D’étranges femmes l’observaient peindre, comme si il s’agissait là d’un fait extraordinaire. Pourtant non. La seule chose qui les interpellait, c’est qu’une personne inconnue à leur monde se retrouvait là, et réagissait à la manière d’un touriste. Ça devait leur plaire.

Et sans qu’il n’y comprenne rien, Kohei se fit emporté par les échos. Ou du moins ces femmes. Enfin, il ne comprenait pas vraiment. Mais il se laissa faire, observant avec joie qu’elles étaient la source de ces colorations dans le ciel et l’eau ? Ces femmes lui montraient à la manière la plus ostensible qu’il soit leur manière de colorer ce beau paysage, de faire de ce ciel une nuit apaisante dans laquelle se mallaient parfois ces nuages qui ne pleuvaient que quelques effets d’aquarelle. C’était apaisant, sombre, mélancolique, tout ce que Kohei avait l’habitude de rechercher dans son lui intérieur, et il se plaisait tellement à le voir que, naturellement, et sans s’en rendre compte, il en fit de même. Ses quelques pinceaux ? Quoi de plus dérisoire. Non. Il utilisait ce qu’il voulait. Sa lame qui, en fendant l’air, dessinait une trace arquée d’un noir ou se mêlait le bleu marine et turquoise. Ses flèches, qui une fois décochée laissaient la faune pousser selon sa visée donnant les branches nues de la vieillesse hivernale.

C’était son monde. Son monde intérieur qui s’offrait à lui, et il le peindrait encore, encore et encore, sans s’arrêter car cette nuit qu’il s’offrait, cette flore diverse et variée qu’il représentait, c’était son for intérieur et lui qui y coexistaient, c’était l’harmonie, l’apaisement, le parfait échappatoire. Partir d’Okaeli à présent était devenu une évidence. Mais ces aquarelles avaient tellement ouvert un chemin droit et agréable que l’alfar le promis, il le promis de tout son cœur, il ferait usage de cette magie chaque fois qu’il irait mal, car uniquement son pouvoir de rendre ses peinture réelles ne suffisait pas, peindre ce monde de sa conscience était le plus judicieux. Il tournait les talons, retrouvait Shi, comme possédé par cet apaisement, et faisant même signe à Heiko qui le suivait depuis le reflet, il salua ces femmes. « On reviendra ha ha ha ! Pas de soucis ! » Ricana le second Alfar de tout son être, d’un ricanement qui malgré lui fut emplit de bonnes intentions.

HRP :

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Rosée du Matin
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Rosée du Matin
Lun 30 Juin 2014, 00:03



Rosée du Matin dormait paisiblement sur la branche d’un pommier lorsqu’une première feuille vint lui caresser le visage. La petite fée ne réagit pas immédiatement. Ronchonnant délicatement contre l’indélicat qui se permettait de la déranger. Elle avait beaucoup travaillé à son jardin et surtout, danser une bonne partie de la nuit avec les lucioles. Aussi, elle n’ouvrit même pas les yeux et se retourna simplement pour profiter encore un peu de son sommeil bien mérité. Une seconde feuille se chargea de la taquiner et une troisième découvrit enfin la couleur de ses iris. Rosée haussa les sourcils en attrapant la feuille responsable de son réveiller. Celle-ci était entièrement dorée et la petite fée était certaine de ne pas avoir d’arbre de cette couleur dans son jardin ! Intriguée, elle fit aller ses ailes et passa à travers le feuillage du pommier pour découvrir d’autre feuille aux reflets d’or qui virevoltait ci et là autour de l’arbre. Elle écarquilla les yeux, puis sa bouche s’ouvrit d’étonnement en découvrant un arbre majestueux au centre de son jardin. Contrairement aux autres, il ne portait ni fleurs, ni fruits, mais semblait être fait d’or. La fée bégaya un instant de stupeur ; cet arbre-là, il n’était pas d’elle ! Elle l’aurait remarqué depuis le temps, principalement parce qu’un arbre cela ne poussait pas en une nuit. Du moins, ceux de son jardin. Elle fit battre ses ailes et s’approcha de l’arbre intriguant. C’était une espèce qu’elle ne connaissait pas encore, mais sa beauté ne faisait aucun doute. Elle l’admira un instant, n’osant pas le toucher pour altérer ce phénomène. Cependant, la curiosité finit pas l’emporter et elle caressa le tronc de l’arbre pour vérifier sa réalité.

« Où qui l’est mon jardin ?! » hurla-t-elle dans un sursaut en réalisant que ses amies les fleurs avaient disparu de l’horizon.

Elle tourna la tête pour observer les alentours. Eau, eau, eau et souris papillon ! Elle enlaça Fruits des Bois en prenant conscience de sa présence tout en l’interrogeant sur ce qui s’était passé. Cependant, le petit animal ne pouvait guère l’aider. Principalement, parce qu’il n’avait pas le don de la parole et ensuite, parce qu’il ignorait lui aussi ce qui s’était passé. Il avait voulu renifler le tronc de l’arbre et avait également été emmené avec la fée. Tout en continuant battre des ailes, elle avança dans une direction au hasard à la recherche d’un indice qui pourrait l’aider à se retrouver. Une fleur, un panneau, un oiseau, quelque chose, quelqu’un même ─ vu les circonstances, elle saurait apprécier la silhouette d’un humain ─ mais il n’y avait rien. Juste de l’eau qui l’intriguait. Elle posa un doigt interrogateur sur ses lèvres en voyant son ami rongeur se poser sur l’eau sans aucun accident notoire. Il semblait flotter, pourtant ce n’était pas dans sa nature d’être doté d’une telle capacité. Rosée du Matin osa à son tour poser un orteil, puis deux sur son reflet tremblant. Elle termina par y mettre ses deux pieds et regarda plus intriguer encore.

« Mince ! Depuis quand on sait marcher sur l’eau, nous ? » questionna-t-elle son ami.

Elle n’était pas non plus censée être doté de cette capacité. Peut-être était-ce lieu étrange qui lui permettait cela. Car hier encore, elle avait failli couler en massant le dos d’un crapaud vieillissant qui avait sauté par-dessus son nénuphar lorsque Fruits des Bois avait laissé s’échapper un vent incongru de son derrière....  La question restait cependant : où étaient-ils et où se trouvait son jardin ? Cela l’inquiétait quelque peu, car elle n’avait pas eu le temps de prévenir ses fleurs. Que deviendraient-elles sans sa présence pour leur chantonner des phrases rythmées et pleines d’amour ? Elle prit une longue inspira, aussitôt imité par Fruits des Bois et entreprit d’avancer rapidement sur l’eau pour trouver un chemin.

« Ohéééé ! Il y a quelqu’un ? Quelque chose ? Une p’tite fleur ? Un panneau ? Un écriteau ? Un animal ? » lançait-elle désespérément en usant de ses deux mains pour faire raisonner sa voix au loin.

Des animaux et de la végétation finirent par faire leur apparition, ce qui rassura quelque peu la petite fée. De petites créatures s’approcha d’elle et en oublia un instant son jardin et ses fleurs pour batifoler avec les animaux de ce lieu étrange. Fruits des Bois l’accompagnèrent aussi, prêt à jouer avec leurs nouveaux amis qui ne semblaient guère peureux. Sans s’en rendre compte, Rosée s’enfonçait plus encore dans ce monde divin et en oubliait ses craintes pour son jardin. Elle pointa du doigt un étrange arbre à l’allure peu élégante, mais dont la balançoire l’invitait à s’asseoir dessus. Elle virevolta en direction de cette dernière et y posa son fessier en même temps que son ami Fruits des Bois qui voulait lui aussi profiter de cette attraction. A peine installée dessus, le paysage changea sous les applaudissements de la petite fée qui appréciait le spectacle dont elle ignorait le metteur en scène, mais cela n’avait guère d’importance. Devant ses yeux, l’horizon se para des couleurs d’un arc-en-ciel, puis il eut des fleurs, des fruits, des insectes qui dansent. Les bras de la petite fée se refermèrent sur son ami Fruits des Bois et elle le pressa un peu plus fort contre elle. Le muridé ailé approuva cet élan d’affection et frotta son museau pointu contre les joues de son amie féerique. Toutes ses couleurs et ses images étaient magnifiques et la fée aurait aimé les contempler plus longuement en pointant d’un doigt excité les images édulcorées qui lui rappelaient un souvenir de son jardin en compagnie de la petite souris papillon.

« C’est joli tout plein ! Regarde, on dirait un cœur dans le ciel !
Cruunch !
Comment ça, tu trouves que ça ressemble à une fraise mûre ? »

La fée pencha la tête sur le côté, cherchant à voir l’image éphémère sous un autre angle. Il était difficile de savoir finalement tout le sens de ses formes colorés. Cependant, cela ne changerait rien au fait que Rosée du Matin trouvait cela magnifique et qu’elle était certaine d’y voir un petit cœur. Après, c’était peut-être aussi une fraise en forme de cœur. L’idée plaisait plutôt bien à Fruits des Bois dont l’estomac semblait se réveiller. Rosée hocha la tête devant son air affamé et ensemble, ils quittèrent l’étrange balançoire, mettant fin au mystérieux spectacle. Elle virevolta ci et là, fascinée par sa capacité à marcher sur l’eau sans inconvénient et par ce lieu inconnu. Il semblait pouvoir l’apaisé, car elle en oubliait son jardin solidaire pour écarquiller les yeux devant chaque recoin de ce monde extraordinaire. Une énième fois, elle pointait une direction du doigt pour s’assurer que Fruits des Bois voyait bien la même chose qu’elle.

« Regarde ! Les couleurs dans le ciel… elles bougent ! C’est bôôôôôô, s’extasia-t-elle
Cruunch Cruunch
Mais non ce ne sont pas des fées ! (elle plissa toutefois des yeux) Encore que… (elle pencha la tête sur le côté) non ça n’a pas l’air d’avoir des ailes… C’est… C’est quoi ? »

Cela ressemblait vaguement a des créatures féminines dont le corps et la chevelure semblaient pouvoir changer de couleur au grès de leur envie. Elles dansaient dans le ciel, le colorant selon leur volonté. Rosée du Matin ne put les quitter des yeux, du moins, essayait-elle ! Rapide et agile, elle éprouvait de temps à autre quelques difficultés à les suivre à travers les flots acidulés. Admirative face à ce travail, la petite fée se mit à applaudir vivement les créatures tout en leur donnant quelques directives pour coordonner leur couleur.

« Avec un peu de vert sur le haut là-bas, ça ressemblera parfaitement à une fraise. Oh et puis, un peu de jaune aussi sur le côté, c’est joli le jaune… mesdam…moiselle…coccinelle…hirondelle ? hésita-t-elle en cherchant la nature des créatures qui dansaient en couleur.
Aquarelles, lui répondit une voix derrière elle
hiiiiiiiiiii ! »

Surprise, la petite fée vit un bond gigantesque en compagnie de Fruits des Bois, tout aussi étonné par cette voix. Le cœur battant, elle posa une main sur sa poitrine pour le retenir tandis que l’aquarelle semblait amusée par la peur provoquée. Rassurée, Rosée retrouva très vite ses moyens et s’intéressa à cette peinture céleste. Mieux qu’une réponse, elle eut l’opportunité de suivre la jeune femme au corps pailleté de bleu pour apprendre à jouer à son tour l’artiste du ciel. Ce n’était pas très compliqué et la fée était plutôt bonne élevé, ravie de pouvoir s’amuser avec les couleurs. Elle para le ciel de mille et une couleurs chaleureuses rappelant vaguement son jardin. Pour contenter son ami la souris papillon, elle avait fait un coin verge avec des fraises, des cerises et des mûres. Fruits des Bois voulut goûter quelques fruits, mais ne parvint pas à les toucher. Les couleurs n’avaient aucune consistance. Une feuille dorée passa devant la petite fée amusée par les facéties de son ami et elle se souvint de l’arbre aux feuillages d’or qui l’avait amené ici. Ce n’était pas qu’elle s’ennuyait ou n’appréciait pas la compagnie des aquarelles, mais elle devait aller prendre soin de son jardin. Elle prit congé de ses nouvelles amies et suivit le chemin parsemé de feuille aux reflets dorés. Elle finit par retrouver l’arbre et euphorie, l’enlaça pour lui faire un câlin afin de le remercier de l’avoir amener dans ce lieu magnifique.

Lorsqu’elle leva la tête, elle eut la déroutante surprise de découvrir qu’elle câlinait son cerisier. Elle écarquilla les yeux puis regarda autour d’elle. La petite fée se trouvait dans son jardin, même Fruits des Bois virevoltait à ses côtés, tout aussi perplexe quant à ce qu’il venait de vivre. Avaient-ils rêvé tous les deux ? Rosée fut un peu triste à cette idée, mettre de la couleur dans le ciel, elle avait appréciait. Nostalgique, elle tendit la main vers le ciel bleu dans l’espoir de lui donner des couleurs plus chatoyante. Les couleurs d’un arc-en-ciel, c’était très bien, elle n’en voyait pas souvent.

« Oh, t’as vu Fruits des Bois, t’as vu dit ! Tu vois… Regarde ! J’ai mis de la couleur… J’ai mis de la couleur ? s’étonna-t-elle alors.

Elle dévisagea son ami, la bouche béate d’incrédulité. Ce n’était donc pas un rêve ? Mais dans ce cas, où se trouvait donc l’arbre doré et dans quel monde avait-elle mis les ailes ? Cependant, devant l’empressement de Fruits des Bois devoir d’autre coloration, Rosée oublia toutes ses question futiles pour se concentrer sur l’essentiel : jouer avec les couleurs.


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