Enfin... enfin la pierre était en sa possession. Tant de labeur et de déboires pour parvenir à ses fins. Elle était là devant lui, ce fragment de lapis en forme de goutte bleuté absolument magnifique. La prenant dans sa main, la regardant sous tout les angles, espérant bientôt avoir l'occasion d'en tester ses capacités. Il ne savait si c'était un effet automatique mais il l'apprendrait au pire à ses dépends. Perdu sans ses rêveries et interrogations, il secoua la tête pour considérer l'instant présent. Sa chérie ayant plus que raison, trouver une sortie était la priorité avant que l'air ne devienne trop rare.

Savourant le baiser qu'elle vint lui offrir, abordant l'aspect de la fin des vacances. Quel que soit le moment et les raisons, reprendre le tumulte quotidien n'était jamais l'option favorite. Ce cours séjour en compagnie de sa chérie, sans personne d'autre, à oeuvrer pour eux plutôt que pour les autres ou leur race, il s'en rappellerait longtemps.
- Nous profiterons de plusieurs autres moment ainsi mon amour. Nous prendrons le temps de nous évader seul tout les deux, pour se détendre et consumer notre passion.
Il la serrait dans ses bras, tendre câlin avant de reprendre les recherches afin de sortir de l'endroit. La logique voulait que les inscriptions au mur donne l'information nécessaire mais il n'avait pas en main le livre qui lui avait permis de traduire la carte. «Allez sert toi de ta tête ...» Observant encore et encore les murs, fermant les yeux par moment, cherchant à se rappeler ce qu'il avait vu. Se tapant alors le front avec la paume, fouillant pour ressortir sa carte où il avait noté la traduction.

Il se mit à comparer les symboles, faisant le lien avec les mots qu'il connaissait, la logique permettrait peut-être de former des phrases cohérentes pour trouver la sortie.  Il passait ses doigts sur la pierre froide des murs, fermant les yeux pour laisser ses doigts être guidés par le changement de textures entre les inscriptions et la matière qui compose la paroi. Il s'arrêta soudain, traçant une forme plus profonde, il ouvrit les yeux et regarda un court instant. Retournant près du coffre, il attrapa le médaillon et le plaqua sans attendre contre le mur, retrouvant sans mal le creux. Rien. «C'est quoi l'arnaque...» La patience de l'orisha devenait de plus en plus rare, d'autant plus qu'il avait ce qu'il cherchait, perdre son temps dans cet endroit était bien le dernier de ses souhaits.

Laissant là le médaillon, il continua d'inspecter un peu partout, cognant la paroi avec le pommeau de son poignard pour trouver un creux quelconque, annonciateur d'une pièce de l'autre côté. Exaspéré, il revint vers Emivia, la regardant dans les yeux, arrêtant son nez à quelques millimètres du sien. Posant une main sur sa nuque pour qu'elle réduise à néant l'espace qui les séparent et l'embrasser avec une passion intense. Quoi de mieux pour se détendre que la douceur des lèvres de sa chérie. Quittant ensuite ses lèvres, sourire sur son visage, se retournant pour regarder tout autour de lui et évacuer son excès de rage en lançant son couteau sur le mur. Lame qui se planta dans celui-ci, à sa grande surprise. Se concentrant, il usa de sa vision d'aigle, percevant que la zone où le poignard était planté ressemblait étrangement à une trappe dissimulée.

Regard empli d'espoir vers sa chérie, il attrapa sa lame avec force, la plantant encore plus profondément pour tirer vers le bas. Sentant un courant d'air filtrer dans l'ouverture, il fut d'autant plus motivé. En peu de temps il avait trouvé tout le contour de cet accès mais avait senti quelques restrictions, comme si quelque chose retenait ce bloc autrement. Ethan vint alors donner un puissant coup de poing à l'emplacement du médaillon qui cette fois s'enfonça de quelques centimètres, une série de déclic se fit entendre et l'imposante porte d'accès tomba vers l'extérieur.
- Bah voilà... c'était juste un peu bloqué...

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Emivia regardait son homme en train de chercher une solution. Ses yeux le suivaient partout où il se rendait, observant ses faits et gestes. Il comparait les symboles avec sa traduction. Il tenta le médaillon dans le mur, apparemment sans succès. Un petit sourire en coin apparut sur ses lèvres tandis qu’elle matait ses jolies fesses. Il se démenait pour les sortir de là et s’était tellement mignon. A présent, il grattait de la lame de sa dague sur le mur. La brunette s’appuya contre un mur adjacent. Elle tentait de réfléchir mais son esprit bifurquait ailleurs à chaque tentative. Elle secoua toutefois la tête au son des cliquetis puis afficha un merveilleux sourire. « Tu sais que je t’aime toi. ». La porte tomba vers l’extérieur avec fracas, faisant s’élever un nuage de poussière. La sorcière mit une main devant ses yeux et grimaça légèrement, éblouie par le soleil extérieur.
- Eh bien. Je ne sais pas quel jour on est, mais il semblerait qu’on ait passé plus de temps à l’intérieur que l’on ne le pensait, non ? A moins que ce ne soit qu’une simple impression.
Petit à petit, ses pupilles se ré-acclimatèrent à la forte luminosité, lui permettant de retirer sa main en protection tout en gardant les paupières légèrement plissées. Elle glissa ses doigts un peu froids dans la main de son bien aimé et entama la marche, l’attirant avec délicatesse vers l’extérieur.

Avançant tranquillement, sans être pressés le moins du monde, ils prirent encore leur temps tout en se dirigeant vers la sortie. Poupi gambadait joyeusement, appréciant pleinement l’air libre et les immensités fleuries. Il en ronronnait même de plaisir. La jeune femme s’arrêta un instant et embrassa tendrement Ethan.
- Que dirais tu si nous allions…
« Sur l’île, afin de finir nos vacances plus tranquillement ». Les imprévus, c’était bien, mais se retrouver seuls au calme, ça l’était tout autant. Il fallait juste doser le tout correctement. Du piment mais pas trop. De plus, ils avaient tant à faire là bas, tant à découvrir à l’intérieur de leurs terres. Les activités pirates demandaient aussi un peu de temps, même si Edward gérait la chose avec brio et d’une main de maitre.

Souriante, heureuse, elle enlaçait amoureusement l’homme de sa vie. Petit hochement de tête de la part de l’homme et direction la sortie, ils prirent ensuite la direction du Port afin de se payer un voyage en bateau et rejoindre leur destination, la plage de sable fin sur le continent naturel. Une fois sur place, ils usèrent de beaucoup plus de discrétion, passant invisible, marchant parfois sur le sable puis dans l’eau ou sur l’herbe afin de brouiller au maximum les pistes jusqu’à atteindre le passage secret et s’engouffrer à l’intérieur. Connaissant le lieu par cœur, ils atteignirent sans mal leur petit paradis et le manoir dans lequel ils devaient encore effectuer quelques travaux. L’argent n’était pas le souci. Ils en avaient largement assez. C’était plutôt de trouver la personne compétente et discrète qui pourrait effectuer le travail qu’ils attendaient. Ne faisant confiance en personnes d’autres que leurs compagnons actuels, et encore, certains ne connaissaient même pas l’existence de ce lieu en ce jour, il n’était pas évident de dénicher celui ou celle qui aurait l’opportunité d’approcher cet endroit pour l’instant inconnu de tous.

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