« Je... Je n'ai que peu de mérite. J'ai échoué. Toute ma vie j'ai échoué. Je me suis retrouvé dans des situations où... J'ai perdu le contrôle. Vous savez, ce genre d'évènements qui font que, quoi que vous fassiez, vous êtes impuissants. Le monde s'épluche devant vous, sa croute tombe, pan par pan, pour se dispercer dans le néant total... Il n'y a pas de moyen pour vous de lutter contre ça, de faire en sorte que tout aille mieux. Alors vous vous perdez dans votre propre folie, et vos sentiments sont obligés de vous dépasser. De vous asservir. C'est comme ça que j'ai chuté. C'est comme ça que mon corps est passé à travers les nuages purs, que dans ma chute mes ailes ont changé de couleur et que mon corps s'est fracassé sur les pavés froids d'Avalon. Avalon... Juste ce mot fait remonter la bile dans ma bouche. L'amertume que je ressens à prononcer ce nom est si horrible, que je n'ose à peine y penser. Bien que ma maison soit là-bas, ce n'est qu'un pis-aller. Quelque chose où je peux vivre, où je peux survivre. Où je peux cauchemarder, encore et encore, de tout ce que j'ai raté. De ce sable que mes mains n'ont pas pu retenir... La vie à été dure avec moi, mais finalement, elle n'a fait que me rendre ce que je lui ai infligé. J'étais peut être destiné. Destiner à sombre dans mes propres limbes, et à me perdre dans mes méandre. Et alors à partir de là, je n'ai plus jamais été moi-même. »


Wrath sortit de chez lui. Kei passa par la fenêtre qu'Alyss avait ouverte « On revient en fin d'après-midi, essaye de ne pas te faire tuer Alyss », « Comme si tu serais triste... ! » Le Déchu ne répondit pas, ayant déjà tourné le dos au génie appuyé contre le rebord. Il entendit juste son soupir, avant que la poignet des vitres ne se referme « Kei, fais attention à toi sur le chemin. » L'homme était distrait ces derniers temps. Il ne ressentait plus sa colère. Bien sur... Sa haine suprême, son pêché à cause duquel il fut jeté de son paradis perdu, hantait toujours ses jours, ses nuits, et son corps en était secoué de spasmes mais... C'était différent. Bien que son péché représentait ses tripes et son être, il avait l'impression de moins le subir. Il ne le contrôlait pas pour autant c'était juste comme s'il... Disparaissait. Ca ne le dérangeait pas, bien au contraire, mais il avait l'impression de disparaître avec lui du coup. De ne plus être lui-même. De se faner. Drôle d'impression pour quelqu'un qui n'aspirait qu'au pardon de ses pairs angéliques. Il avait toujours cru que ne plus ressentir la Colère le ramènerait plus vite sur un chemin qu'il ne connaissait que trop bien. Qu'il pensait connaître. Car plus les années avançaient, plus il s'éloignait de son point de départ. Alors si faire demi-tour pour remonter la pente lui paraissait facile, cela ne l'était nullement. C'était plus qu'un défis, c'était impossible. Il avait failli et dans ce peuple là, il n'y avait pas deux chances. Alors il du errer sur les chemins. Trouver sa voie dans sa Colère et dans son mal être. Mais voici que celui ci disparut, et qu'il en ressentait le manque. Il avait toujours vécu à tenter de se contrôler ou, au contraire, à se laisser aller, alors... pourquoi là ne se réjouissait-il pas ? Pourquoi cette liberté ne lui faisait pas le bien escompté ?

En réfléchissant des heures, voire des jours, il avait fini par se résigner, et demander l'aide à plus puissants que lui. Les Dieux eux-mêmes. Eux seuls seraient bien capable de l'aider, de lui faire y voir plus clair. Pourquoi sa Colère partait, et pourquoi celle-ci lui manquait ? Pourrait-il un jour se rapprocher d'un repentis ? D'un homme qui a oeuvré pour le bien, malgré son état de déchu, et qui demande reconnaissance pour être à nouveau accepté. La Couronne... La Couronne des Cieux pouvait lui apporter satisfaction mais encore fallait-il qu'il la trouve. Il se devait de mettre tout cela au clair...
Kei était venu avec lui. Depuis la dernière fois, il faisait attention à ne plus le laisser avec Alyss, et à ne plus toucher Alyss. C'était sa punition.
Ainsi, s'engouffrant dans la magnifique allée menant au temple, il rapprocha son vampire pour le faire passer devant. Une fois dans le hall, tan de portes se distinguaient devant lui « Choisis-en une. » Kei sauta sur la première poignet venue.
Longeant le couloir, ils tombèrent nez à nez avec une autre porte. Wrath se sentit tout à coup nerveux, presque fébrile, mais finit par toucher la porte, pour l'ouvrir.
Devant lui se présentait un Aether. Il ne la connaissait pas, n'ayant que trop peu de connaissances en ce domaine. Respectueux, comme il l'était, étant une homme honnête et loyal, il entra dans la pièce, et posa un genoux à terre « Je suis venu pour trouver des réponses à mes questions, Divin. » Tête baissée, genoux à terre, il préféra attendre qu'elle lui donne l'ordre de se relever. Wrath savait où était sa place et il était déjà assez mal pour en plus affronter un Dieu.

Wrath était rentré dans la pièce. Sombre, morne, triste et monotone. Il avait posé genoux à terre sur le dallage noir comme le charbon, et n'osait regarder celle qui se tenait devant lui, tan qu'elle ne le lui disait pas. Il avait besoin de cette approbation, comme si elle l'autorisait à rester avec elle, comme si elle était d'accord pour lui parler et lui accorder audience. Le Déchu se sentait petit. Un insecte devant une lionne, aussi belle que sauvage, aussi douce que meurtrière. Un faux pas et ce serait pour lui le retour à la case départ. Kei, derrière lui, tourna la tête dans tous les sens, admirant les environs, avant d'attraper un bout du kimono de son maitre, pour se rassurer. La magnifique voix de la Déesse retentit, et si elle fit frissonner l'ange, elle fit peur au vampire. Son menton se releva lentement, voyant devant lui l'Ange des Anges. L'élue des Cieux était-elle seulement si belle ? Si... Resplendissante ? Non... Surement pas... Tout de blanc vêtue, l'Aether et si proche de lui qu'il pouvait la toucher. Nul doute qu'elle, reine des illusions, avait percé la sienne, et lui avait fait reprendre son apparence hideuse qui le caractérisait tan.

Ici, il était Wrath. Personne d'autre.

Restant dans cette position, béa devant cette muse, il finit par pousser sur ses jambes pour se lever, pour écouter Asilah, et la suivre où qu'elle veuille l'emmener « Je... » Il voulu parler, il voulu s'adresser à elle mais, ce fut une bien piètre performance... Elle était si supérieure, et si charismatique, qu'il en perdait la parole. Il avait du mal à détourner les yeux. En lui, il se disait qu'il était pathétique. Pathétique de ne pas être capable de reprendre le contrôle et pathétique de s'était présenté dans une tenue si hideuse, avec des guenilles, par rapport à la manière dont cette Ange éternelle l'avait accueilli. Il se sentait flotter dans les airs. Autour de lui, le noir et la nuit l'enveloppait, alors qu'autour d'elle, la lumière, le jour et le soleil en faisait son berceau. Elle brillait à l'en éblouir, alors que lui, il disparaissait un peu plus chaque jour, et même en sortant de cette noirceur, il se sentait encore souillé d'elle. Comme s'il fut un point noir, une tâche au milieu d'un paysage immaculé. A nouveau il voulu ouvrir la bouche, mais sans succès, il la referma immédiatement.

Glissant sa main dans la sienne, fraîche, souple et douce, il constata que le décors avait changé. Ce contact l'électrocuta assez pour qu'il se réveille, détourne enfin les yeux de l'Aether, et se concentre sur autre chose. Ses vêtements avaient changé. Il était habillé d'un costume, une sorte d'habit d'apparat d'un blanc éclatant, orné de bijoux et d'or.
Regardant ses mains, il toucha l'étoffe riche et soyeuse, tissée à la main « Ma tenue d'Archange... »
Wrath était grand, puissant, massif, dans une tenue qui lui saillait à la perfection, et qui montrait son grade élevé par rapport aux Stagiaires. Il fut Archange véritable, et le voici de retour dans cette vie de bonheur. Lorsqu'il osa déployer ses ailes, il les vit enfin, ces plumes blanches qui sortiraient de son dos, ces plumes blanches dont il avait tan rêvé...
Son péché n'étant qu'un mauvais souvenir, il avait enfin le droit de se rattraper, de montrer combien il était pur.
Relevant la tête, il du malgré tout se confronté à une dure vérité. L'Aether était toujours là, et bien que cette illusion semblait réelle, il ne fallait pas qu'il s'y enferme dedans « Pourquoi... ? Pourquoi me faire revivre ma chute... ? Encore et encore. Je la revois parfaitement dans mes rêves, elle hante assez mes nuits alors... Pourquoi ? » A quoi cela lui servira-t-il ? Il se voit déjà se laisser posséder par la Colère, ne rien pouvoir faire, et sombrer. Comme toujours.

Kei n'était plus là, Wrath ne pensait plus à rien. Son esprit était trop embrouillé et il détestait se dire qu'il allait mourir.
Une fois de plus.

Wrath resta devant elle sans bouger. Il ne savait pas quoi faire et... Il se sentait perdu. Peu confiant, et à la fois rassuré, ses sentiments paradoxaux finirent par avoir raison de lui, à tel point qu'il se focalisa simplement sur la voix de l'Aether qui était douce et mélodieuse. Son coeur, qui battait la chamade, avait fini par s'apaiser légèrement, se sentant comme... Moins meurtri. La suite des évènements ne lui faisait pas peur. Il savait ce qu'il avait à faire, être ange ça ne s'oubliait pas et, lui, ne l'avait jamais oublié.
Dès lors que ses paupières se fermèrent, des millions de voix résonnèrent dans sa tête. Des appels, des cris, des prières... Certaines plus fortes que d'autres. Il fallait être fort face à cela, et ne pas céder à la folie. En temps que Déchu, personne n'avait besoin de lui, personne ne faisait appel à lui, contrairement aux Archanges Véritables, qui étaient les dévôts de l'Elue des Cieux et qui étaient chargés de remplir leur fonction comme personne.
Wrath se concentra, essaya d'extraire une voix parmi les autres, sans succès.
L'Aether lui parla d'un choix. D'une décision à prendre, qui ne sera pas sans conséquences. L'homme ouvrit les yeux, regardant la Dame d'un air déterminé, avec une envie de réussir. Qu'il prouve enfin, à lui comme aux autres, qu'il était capable de remonter sur les planches, d'être à nouveau l'Ange d'autrefois. Que quelqu'un puisse enfin le pardonner...

Suite aux paroles de la Déesse, Wrath fut plongé dans une illusion plus réelle que jamais. Pour lui, elle les avait téléporté sur le lieu d'un chaos, d'une terrible tragédie. Un Orphelinat, au sein même du Sanctuaire, subissait les attaques dévastatrices d'ennemis ravageurs, et beaucoup d'enfants avaient déjà succombé. Si le Déchu se lançait maintenant à leur secours, il en sauverait une poignée, pas plus... Comme si tout était déjà fini, que tout était déjà perdu...
Asilah prononça trois phrases, avant de les téléporter à nouveau.
Du sable, une chaleur étouffante, le Désert. Le Désert à perte de vue sans aucun doute. Au sein de ce Désert, une citée humaine, dont la magie s'estompait petit à petit et, qui voyait ses habitants souffrir. Bien qu'il soit puissant, et véritable, Wrath ne pouvait pas sauver tout le monde et pire encore, il ne se sentait pas de taille pour sauver les humains. Il ne voyait pas comment procéder. La Magie de leur ville s'estompait, certes, mais pire encore, les entrailles de la ville étaient entrain d'être dévoré par le mal en personne. Des races puissantes et maléfiques semaient le chaos. A nouveau, la vision d'horreur glaça le sang de Wrath. Il était sincère, il ne se fichait pas du monde autour de lui, des lieux... Il était de ceux qui étaient engagés.

Mais lui aussi avait un mal irascible qui l'habitait, et bien qu'elle ne soit pas totalement partie. Sa Colère rodait.

Asîlah finit par l'achever en empruntant le visage d'une femme aux yeux larmoyants, et au visage accablé par la douleur et la souffrance.
Wrath lâcha sa main, et dès que ses doigts quittèrent les siens, il fut téléporté au lieu auquel il pensait : l'Orphelinat. Les enfants avant tout.
Il avait toujours ses katanas, se rappelant parfaitement de la façon dont il les avait eu, voulant absolument les troquer contre les magnifiques épées d'Archanges, qu'il refusa poliment. Wrath aimaient les vieilles choses et, ce qu'il maitrisait, c'était alors naturel pour lui de rester avec ses vieilles lames élimées. Seulement, on lui avait fait un cadeau, et il reçu pour sa dévotion, trois katanas, gravés d'inscriptions angéliques, et dont l'un des trois était d'un blanc éclatant. C'était avec cette lame-ci, qu'il devait faire régner le Juste.
Sans attendre, l'Archange fonça dans le bâtiment déjà en flamme.
Il croisa des enfants qui courraient partout, à demi-mutilés. Sans attendre, il en récupéra certains, pour les sortir de ce dédale enflammé, et les poser sur l'herbe bien plus loin, où la chaleur du feu ne se faisait pas ressentir. Une seule adulte fut sauvé. Elle réussit à extirper deux gamins, et Wrath s'approcha d'elle « Vous êtes le point de ralliement, je vous protègerai, mais ne bougez pas ! Surveillez les enfants ! »
Sans attendre quoi que ce soit, il repartir, pressé de sauver la tribut qui restait en vie. L'homme croisa des vampires, qu'il assassinat sans cérémonie, arrachant à leurs griffes, ces petits chérubins. Plus il essayait de lutter, plus il se sentait seul contre tous, se retrouvant devant de plus en plus de vampires à tuer, et de plus en plus d'enfants à sauver. La bonne femme se retrouvait presque avec une cinquantaine d'enfants autour d'elle, alors qu'il y avait autant de corps morts par terre. L'Archange s'essouflait. Il n'arrive pas à maitriser la situation, il sentait que le même sable, lui glissait entre ses mains, et qu'encore une fois, il ne pouvait rien retenir. Les Dieux ne l'aiderait pas, c'était à lui de faire ses preuves, mais la situation s'aggravait. Le Sanctuaire, toujours en flamme, ne s'éteignait jamais, comme si il brûlait toujours au même endroit, et ne se consumait pas. Cependant, la fumée intoxiquait toujours, et les flammes dévoraient toujours aussi, ceux qui osaient s'en approcher.
Les vampires eux, étaient bien plus furieux, bien plus sadiques et agressifs. Wrath en tua un bon paquet, jonglant entre enfants et mal incarné mais, quoi qu'il fasse, cela avait l'air vouer à l'échec.

Wrath n'en pouvait plus. Son corps était déjà éreinté, à bout de force, mais son mental lui disait de continuer, le sommait de persévérer bien qu'il y avait de plus en plus de vampires. C'était affreux de se dire qu'il y avait autant de victimes que de sauvés... Ses mains et ses bras étaient plein de sang, ses habits d'un blanc immaculé étaient dorénavant souillés et au fond de lui, quelque chose remuait intensément. Il détestait par dessus tout l'infamie des Hommes. Ce que les êtres pouvaient faire aux autres, ce que des gens, pouvaient infligés à leurs semblables pourtant aussi important qu'eux. Une race, une culture, des moeurs... Wrath releva la tête et vit des hommes et des femmes arriver en courant. Ils entourèrent l'Ange, et finirent par le faire reculer. Certains l'accompagnèrent, alors que l'armée entra en conflit avec les vampires. Au final, il fut devant un homme, qui lui annonça qu'il fallait qu'il parte, qu'ils prenaient la relève. L'homme épongea son front d'un revers de main, avant de ranger son katana. Il reprenait difficilement son souffle, doucement, et finissait par recouvrer ses esprits. C'était perturbant, très perturbant. Il avait l'impression de faire le bien et en même temps de n'arriver à absolument rien.

L'Aether se matérialisa prêt de luis. Le type la regarda d'un oeil dur, et celle ci le félicita... Avant de l'emmener autre part. Mégido. Un voile noir s'était abattu sur la ville, ne laissant aucune lumière filtrer. Devant eux, des corps morts, ou en agonies. Certains étaient vivants, mais au bord du précipice morbide de la Mort. Wrath était écœuré. Alors un type arriva, maltraita une femme déjà mal en point, avant de la lié d'un collier, et la trainer derrière lui. Elle hurlait, se débattait, de ses bras rachitiques, et de son corps malade. C'était une vision dure à supporter, et l'Ange voulu se jeter sur ce tyran pour la sauver, mais l'environnement changea au moment où la Déesse acheva sa phrase « Co... » Regardant autour de lui, il vit Earudien, la ville des Elfes, elle aussi en proie d'un mal. Tout était à feu et à sang, tout se faisait attaquer, rien n'était apte à survivre, les peuples se déchiraient entre eux. Serrant les dents, Wrath fronça les sourcils, et au fond de lui, sa Colère gronda. Il était affreusement contre ce genre de maltraitance. Des enfants étaient cette fois-ci impliqués dans les deux situations. L'Aether près de lui, lui mettait la pression, elle cherchait à avoir raison de lui en le faisant presque divaguer, qu'il choisisse à l'impulsion.

Wrath ne pouvait réfléchir, il fallait qu'il saute dans une des deux illusions, peu importait laquelle car de toute façon, il ne pouvait pas sauver tout le monde. A peine avança-t-il vers un côté, qu'il se retrouva dans Earudien. Il ne savait pas s'il avait vraiment choisis cette ville, cette situation, cette citée là, il ne savait rien et pourtant il courrait. Il courrait comme jamais à travers les yeux enflammées, avant de s'envoler, de ses quatre grandes ailes, pour voir arriver devant lui une armée entière de Démons « NON ! » Il n'y arrivera jamais ! Pas seul ! Bon sang...
Rejoignant la terre ferme, il se focalisa sur des habitants, les poussant à sortir d'ici, avant de se retrouver nez-à-nez avec une créature du Diable en personne. Dégainant son épée, il vit le démon non pas fuir, mais ricaner avant de disparaitre dans une brume noire. Rapidement, il rengaina, et fit en sorte de rejoindre certaines ruelles, pour en sortir des enfants, des femmes, des gens trop faibles pour se défendre. Il leur fraya un chemin à travers le dédale que formait la ville passablement en ruine, et en proie à la destruction, avant de voir devant lui, un petit enfant trébucher. Courant derrière lui, il le ramassa à la volée, le portant pour rejoindre les portes de la ville. Seulement, le groupe fut séparé par les forces démoniaques. Une partie partit d'un côté et l'autre de l'autre. Dans les deux cas, ce fut des traquenards, et au milieu, il ne restait que Wrath. Tous étaient tombés dans des pièges, mourant instantanément « NON ! » Le petit enfant dans les bras, il fit volte face, avant de s'envoler à nouveau. Malheureusement, pris de cours, il ne pu que retomber lourdement sur le sol. Profitant de sa chute, un démon lui prit l'enfant de ses bras, pour le tuer de la pire des façons, sous ses yeux. Wrath hurla, avant d'attraper la cheville du type et le jeter à l'autre bout de la place. Se relevant, il vit le corps de l'enfant, dorénavant mort, gisant sur les pavés. Le déplaçant avec peine, il voulait retenir ce qu'il cachait au fond de lui. Les dents serrées, il posa l'enfant contre un mur, loin du passage, pour que son enveloppe charnelle ne soit pas souillée, et se redressa. Malheureusement occupé avec le bambin, un démon arriva derrière lui, lui taillant le dos et les ailes par la même occasion.

Il découpa sa chair, ses plumes, souillant sa blancheur de son propre sang. Sortant ses armes, il se battit contre lui, finissant par le découper en morceaux. Seulement, il arrivait au bout de ses forces et il refusait de se laisser aller « STOP ! Stop... Je... Je n'en peux plus... Je ne... Je ne veux pas me mettre en colère, je ne... Je ne veux pas succomber. C'est pas ça être Ange, c'est pas... Je n'ai jamais échoué quand j'étais Ange... Je... » Wrath était au bout du rouleau, triste, énervé, en colère, c'était difficile pour lui de voir la lumière au bout du tunnel. Même en étant à l'abris, il attendait pourtant le coup dans le dos, venir à tout moment. Il était agenouillé sur le sol, reprenant son souffle, sentant son sang couler dans son dos, alors qu'il ne pouvait même plus rentrer ses ailes. C'était difficile et pourtant, pourtant il refusait de se déchoir si vite, par un sentiment si impur.

Wrath souffrait. Il ne savait pas quoi faire, se sentait perdu, et se sentait surtout défaillir. Quelque chose ne tournait pas rond, il ne voulait plus de cette colère mais après tout, c'était ce qui le caractérisait. Il ne pourrait plus jamais être un Ange, c'était une époque révolue, et terminée, et cette colère était maintenant la moitié de son âme alors autant faire avec. Faire quelque chose qu'il avait le plaisir, le loisir, et l'audace d'affronter, de maitriser, de contrôler. Les paroles de l'Aether étaient sans appel. Tranchantes, dures, mais c'était ce qu'il lui fallait. Le spectacle qui se déroula sous ses yeux lui donna un brin d'espoir. D'espoir mais de rage. Une sorte de sentiments qu'il n'aurait su qualifié, mais bénéfique, qui lui permettait de rester en vie, de continuer, comme un trop plein d'adrénaline. Alors il ne pu que lui répondre « Oui. » Il était plus que d'accord pour se relever. Une fois sur ses pieds, le petit gosse partit à l'attaque d'un démon, qui le maitrisa une première fois sans effort. Il se démenait, faisait en sorte de survivre avec lucidité et ardeur.

Quelque chose de nouveau l'envahit alors, et il se laissa submergé. Sortant son katana, il s'avança de manière rapide et agile, finissant par arriver sur le démon enchainé, en train de se libérer, pour le tailler en deux. Son corps n'en pouvait plus. Mais il le fallait, et Wrath continuerait jusqu'à ce qu'il soit épuisé, jusqu'à ce que son corps lui interdise dorénavant de faire un geste.
L'Ange s'approcha du môme, qui lui prit la main, l'emmenant à l'intérieur. Sous les ruines, devant les meubles complètement détruit, gisait le corps d'une petite fille. Sa peau était encore chaude, la rigidité cadavérique ne l'ayant pas encore totalement assaillit. L'enfant essaya de la secouer, puis regarda Wrath. Le Déchu ne pu ignorer cet appel de détresse, ce genre de scène qui lui mettait certes, la boule au ventre, et qui lui nouait la gorge, mais derrière tout cela ne faisait que s'accumuler un peu plus à sa Colère.
Prenant la petite dans ses bras, il œuvra quelques minutes, psalmodiant des phrases incompréhensible. De son corps rayonna une lumière, et elle ouvrit les yeux. Faisant volte-face, il la ramena, avec son frère, aux portes de la ville, pour qu'elle se fasse choyer, et soigner. Il croisa alors une elfe au regard envoutant, et au visage charmant, qui n'hésita pas à venir vers lui, rafistoler sa blessure, du mieux qu'elle pouvait le laissant alors repartir.

Wrath était un nouvel homme. Sa Colère l'habitait, mais sous une autre forme, sous un jour nouveau. Il s'en servit, de manière habile et mesuré -par rapport à d'habitude- pour évincer une partie de la populace démone, et s'enfonça dans la ville, trouvant une sorte de faille, comme un portail de téléportation. Il chercha à le détruire, mais le portail avait un système d'auto défense, qui lui lança un projectile, comme un laser, lui coupa, net, une aile en deux. Hurlant, il serra les dents, tournant la tête pour voir des démons lui foncer dessus. S'éloignant du champs de protection du portail, il affronta deux démons, d'une certaine puissance. Il puisa ses dans ressources, comme le petit elfe, pour finir par les abattre, non sans mal.
Epuisé, il continua malgré tout, ne lâchant rien. Cette affaire était bien trop importante.
Se jetant sur le portail, il trouva quelque chose, comme un court-circuit, qu'il pu exploiter, pour le détruire, mettant fin à l'invasion. Cependant, il restait un bon nombre de personne à sauver, et d'autres à vaincre... Alors qu'il avait poser genoux à terre, regardant son morceau d'aile se faner sur le sol, pendant que l'autre essayait de se suturer seule, restant ainsi handicapé, il réalisa combien il avait l'impression de perdre son âme. D'être las de tout cela que, finalement ce n'était pas sa vie. Ca faisait dix, peut être quinze ans qu'il était tombé de là-haut et, était-ce une bonne solution que d'y retourner ? Il était certes touché par l'infamie des hommes, mais était-ce seulement son combat ?

Se relevant, il regarda le reste de la ville en proie au Chaos, sans bouger, réfléchissant, comme si c'était le moment, à quelque chose, réalisant plusieurs choses, auxquelles il n'aurait jamais pensé avant...
« J'ai été quelqu'un de loyal, et de bon, prêt à se faire mutiler pour son peuple, pour les autres mais... J'ai l'impression que ça, c'est terminé. Pourtant, je suis toujours un altruiste, comme si ma nature première ne pouvait me quitter. J'ai Kei, Alyss, et d'autres, et... Ca me va. Je... Je ne sais pas... »
Ce qu'il ne savait pas, c'était qu'aujourd'hui, Wrath avait subit une évolution incroyable. Il avait maitrisé sa Colère.

L’Aether félicita Wrath. Il était épuisé, à bout de force et sacrément blessé. Cependant il continuait à se battre à résister mais au fond de lui, il ressentait plus que de la lassitude, une sorte furieuse monotonie, un pessimisme redoutable, lui faisant comprendre par la même occasion qu’il allait aussi bientôt tomber. Ses forces venaient à se perdre, et les démons ne cessaient de l’enserrer de toutes parts. Soufflant comme un bœuf, il finit par laisser tomber ses épaules, son katana touchant le sol dans un bruit de métal. Il n’en pouvait plus. Il voulait arrêter tout ça… Ce n’était plus sa vie…
Au loin, des dragons arrivèrent dans sa direction, battant rapidement leurs grandes ailes dans le ciel. Wrath resta sur place, avant de s’en affoler. Seulement, la Déesse ne bougea pas, comme rassurée de ce qui déboulait sur eux. Des dragons chevauchés par des elfes.
Relevant la tête, le Déchu regarda le ciel en sang, avant de les voir se poser à terre, au quatre coins de la ville. L’un des chevaliers le remercia, avant de faire volte face.

Enfin il allait pouvoir se reposer. Appuyer contre un mur, ses blessures furent soignées, son aile réparée, mais il ne recouvra pas son énergie. Au contraire, il se sentait extrêmement fatigué, au bout du rouleau. Au bout de tout. La vision qu’il avait, était une horreur. La Citadelle blanche attaquée, du sang partout, des ailes arrachées sans cesse, l’Elue des Cieux envolée, que se passait-il ? Se dressant sur ses jambes il regarda autour de lui, alerté, paniqué. Les génies… Etre vils et malsains qui comptaient de plus en plus de maux dans leur peuple. Serrant les dents, il s’apprêta à dégainer, prêt à repartir. Puis le décor changea complètement, ce ne fut plus la Citadelle, bien au contraire, ce fut Avalon. La Citée se faisait attaquée. Haussant les épaules, il laissa passer l’illusion en croisant les bras « Avalon peut bien exploser je me… » Mais voilà que les images se focalisèrent sur autre chose, sur un point bien précis. Sa maison, d’où sortait Alyss, en sang et hurlant de douleur. Le génie criait son nom, l’appelant sans cesse, relié pourtant à lui « ALYSS NON ! »

Touché au plus profond de son être, Wrath sortit deux katanas, avant de foncer dans le tas. Il se retrouva contre des animaux forts et puissants, et lutta de toutes ses forces. Il préféra sauver son ami plus que tout, mais il était mécontent. Il était en rage de savoir que c’était son peuple, qui était en train d’attaquer les siens. Alyss le vit arrivé, complètement perdu « Wrath tu… Tes ailes ! Pourquoi... ? » Il ne comprenait pas et en même temps, il ne chercha pas à se justifier.
Il se releva rapidement se mettant à l’abri, le temps que son protecteur annihile les bourreaux. Les loups finirent par tomber, et le génie vint devant lui, plus reconnaissant que jamais. Ses cheveux lâchés étaient complètement ébourifés et une partie de ses vêtements déchirés. Seulement, l’Ange se laissa doucement glisser vers ce sentiment qu’il ne connaissait que trop bien « Pourquoi ?! Pourquoi vous nous faites ça ? Tu dois le savoir toi non ? Réponds ! » Le génie le regarda, stupéfait, et complètement muet. L’homme se jeta sur lui, il plaquant au sol en enserrant sa gorge « Alyss, pourquoi vous faites ça… ? Tu le savais qu’en te laissant comme appât, je n’allais pas me battre contre les tiens, en train d’attaquer les miens n’est ce pas ? », « Wrath ! WRATH ! LACHE MOI ! Qu’est ce que tu raconte ?! Je sais pas ce qu’il se passe, mais toi je te connais pas ! Depuis quand t’as des ailes blanches ? Depuis quand tu défends la veuve et l’orphelin ? Si tu me tues tu seras seul, tu comprends ça ? Il n’y a que moi qui t’aime Wrath, tu n’es qu’un maitre pour Kei, et qu’un énième Déchu pour ta Reine, qui va t’apporter l’amour que tu réclames hein ? »

L’Ange arrêta de serrer son cou et baissa la tête. Accroupis sur son corps, il ne pouvait que dire qu’il avait raison. Sa Colère le quitta petit à petit, avant de revenir d’un coup, comme un revers. On venait de l’attaquer en traitre, dans le dos, ce qui l’énerva passablement. Seulement cette fois ci, il n’eut pas le loisir de se relever. La personne derrière lui avait pris son katana qui trainait sur le sol, celui à la plus longue lame, et avait, d’un coup, embroché les deux corps, les plantant comme l’on planterait un drapeau dans le sol en signe de victoire. Wrath ne vit pas le visage de son bourreau et se concentra sur Alyss. Le génie ne disait mot, acceptant plus que la douleur, acceptant la mort.
Il entoura ses bras autour du cou du Déchu, alors que ce dernier voyait sa bouche emplir de sang, et ses dents devenir rouges. Il tomba, s’allongeant sur son génie, glissant sur la lame du sabre, la tête savamment niché dans le creux de son cou « C’était pas ma vie Alyss… » Mais le génie avait déjà fermé les yeux, dormant du sommeil du Juste.

Wrath était tombé dans l'inconscience. Son esprit s'était mis en auto-protection et avait préféré le faire s'endormir un moment, se déconnectant du monde. Seulement, la douleur le réveilla comme jamais. Quelqu'un avait retirer son sabre de son corps, et alors que le génie était allongé à terre, les yeux fermés dans la Mort, l'Ange du se décaler sur le côté. Il vit sa chair entamée par des béluas un peu trop carnassiers, et faillit s'évanouir à nouveau, ne pouvant supporter l'aura de guerre qui trônait dans le coin. Ce carnage alors que... Il ne demandait qu'à trouver des réponses, pourquoi sauver autant de monde si au final c'était pour... Ne pas y arriver. C'était injuste.
Il se fit remettre en place par une Déchue qui le soigna, avec regret et amertume, lui demandant sans ménagement de partir d'ici, comme s'il n'était pas le bienvenu « Je suis là... Pour les miens... » Wrath se foutait bien d'Avalon et des Déchus, lui il voulait sauver ceux qu'il chérissait mais clairement, il n'y arriva pas. Il fut faible parmi les faibles, un homme qui méritait à peine de gouter à la vie et à ses beaux jours. Pourtant il se sentit immobilisé, ne pouvant bouger plus, et se sentit apaisé physiquement. Son corps ne le faisait plus souffrir et avait tendance à le remercier. A remercier cette femme. Lorsqu'il reprit un peu plus contenance il fronça les sourcils « Au lieu de m'insulter comme la pauvre bête que tu es, tu aurais simplement du me laisser là ! Tsss... » Ce genre de comportement l'énervait à outrance. Pour qui se prenait-elle celle là ? A se croire supérieure juste parce qu'elle était chez elle.
Mais la pauvre femme sortie pour s'envoler ailleurs.

Wrath entendit des cris à l'extérieur. Sortant rapidement pour sauver le reste des vivants, il fut horrifié par le spectacle. Les béluas avaient massacré sa famille et ses amis. Gaëlle sa compagne de toujours, hululait doucement, ses petits cris se perdant dans le fracas de la bataille plus loin, se rassurant dans la mort qui l'étreignait. Wrath hurla, et tomba à genoux, prenant la petite bête dans ses bras, qui ouvrit les yeux une dernière fois sur lui, sur son grand papa, pour les fermer définitivement. Le Déchu la serra contre lui, avant de sentir ses plumes arrêter de se gonfler. Sur le même moment, une main attrapa son genoux et il vit Kei tenant Maël. Tous dans un état d'agonie, et dans ce moment, ils réclamaient leur unique père, celui qui les a toujours encouragé, soutenu, aidé et épaulé. Alors tendant son bras, il accueillit dans ceux-ci les derniers instant de vie de ce petit monde, heureux d'être mort pour leur paternel, de leur rendre tout ce que lui leur avait toujours donné, sans en réclamé une once en retour.
Et quand les derniers souffles se firent entendre, que ce fut fini pour de bon, Wrath les lâcha, se leva, et sentit cette colère enfouie au fond de lui, remonter comme la lave dans la gorge d'un volcan, pour éclater.

Il hurla de haine, et se jeta sur tous ceux en face de lui, les découpant en pièce, leur faisant payer tout ce qu'ils leur avait fait subir. Alyss, Keith, Maël, Gaëlle... Des animaux, des enfants, des gosses... Ils n'avaient pas le droit de l'atteindre de cette façon !
Le message que voulait lui dire Kei n'atteignit pas son interlocuteur, et la hyène en avait profité pour le narguer sur ça. Mais plus pour longtemps. Ses deux sabres dans les mains, il en fit de la charpie. Comme tout le reste. Avant de s'écrouler à terre « Stop. Je n'en veux plus. A quoi ça sert que je continue de lutter, pour une condition qui n'est pas la mienne, pour des convictions qui m'ont quitté il y a longtemps de cela... Je n'en veux plus. On m'a tout pris, et personne ne m'a jamais rien donné, je n'ai pas à obéir à un crédos infâme. Je n'ai pas à me tourner vers ces Anges... » Il n'avait pas tout a fait accepté le fait qu'il soit déchu car il ne désirait pas forcément sa patrie, mais il savait qu'être Ange n'était plus pour lui. Il repensa à la lettre qu'il avait envoyé à l'Elue des Cieux et il hésitait sur la recherche de cette fameuse couronne. C'était difficile pour lui de se dire que... Peut être un jour il retrouverait ses ailes blanches. C'était très dur comme vision, de se voir chuter « ...elle est imminente » Oui, sa chute allait être faite d'un instant à l'autre.

Wrath n'en pouvait plus. Il se sentait atrocement seul et démunie. Plus personne n'était là, il n'était plus un Ange, et ne méritait même plus de vivre. Seulement, en lui, il avait sa Colère. Cette Haine, qu'il ressentait depuis maintenant des années, qui le rassurait et qui l'aidait à maintenir ses convictions, à avancer. Ce n'était plus son ennemie comme il l'avait pensé tan de fois non, c'était devenu sa plus fidèle alliée, celle avec qui il évoluait pour pouvoir continuer de vivre au quotidien, et s'accepter. Car c'était là le coeur de la chose : l'acceptation de soi. Les paroles de la Déchue était dure, elle lui criait dessus, presque à même de lui mettre des coups de pieds, mais au final, ses paroles ne le rendit que plus fort, le relevant de plus belle.
Il finit par se dresser « Comment peuvent-ils revenir... ? » Il fit un pas en avant, comme plus léger « Je ne suis pas un monstre, je les ai aidé et défendu et ma Colère n'est qu'une partie de moi... Je... » Il pensait à voix haute. Ses paroles étaient aussi chaotiques que ses pensées. Il se sentait noir, assombri mais rassuré. Ce n'était pas l'assurance que l'on ressentait que les choses "redeviennent comme avant", non, comme si rien n'avait changé. Non, il n'était pas comme ça, c'était un pas en avant. Changer de condition pour y revenir.
L'acceptation avait commencé. Elle ne s'était pas parfaitement faite, mais elle s'était bien enclenchée. Il fallait qu'il persiste dans cette voie, qu'il comprenne qu'il pourra évoluer à tout moment, et aller de l'avant. Que monter dans la hiérarchie Déchue sera pour lui une aubaine, qu'un véritable handicap. Non, il était devenu sur de lui, quelqu'un ayant plus confiance. Du moins ici. Car sans le savoir, lorsqu'il reviendra dans la vie réelle, ce sera un vrai apprentissage. Plus long, fastidieux, mais quelque chose de bénéfique.

Ainsi, il suivit l'ange noir des yeux, déterminé à en finir « Finissons-en ! » Elle lui montra une direction et il déploya ses belles plumes noires, pour s'envoler vers le lieu de l'ultime bataille « Je dois les ramener ! Tu dois me dire comment faire ! Tu me traite de lâche mais tu es égoïste, et pas mieux que moi ! » Il fila vers le centre de la ville, où les armées s'amassaient seulement, il manqua de tomber plusieurs fois en vol. Son front perlait de sueur, et il avait du mal à se concentrer. Les villes qu'il ne pu sauver, les populations esclaves et asservis... Mais il lutta et se conforta dans une idée : il n'est pas seul. Il n'avait pas à être seul dans ses épreuves, ça n'incombait pas que lui de lutter contre ces forces du mal envahissant à chaque fois des lieux différents. Il fallait qu'il y ait des gens à Utopia, à Mégido, ainsi qu'au dernier endroit. Jamais il n'aurait du se battre seul contre tout cela et c'était ce que demandait les Anges. De répondre à des attentes trop hautes, dont peu arrivait à accéder. C'était horrible de se dire qu'il avait voulu retourner dans un peuple pareil pour oeuvrer... Pour eux. C'était même incroyable.
« Je n'ai pas pu être partout ! Fermes-là ! Qu'as tu fait toi ? J'ai fais tout ce que j'ai pu, je ferai toujours ce que je pourrai pour les gens qui me sont proches et tu n'as pas le droit de me juger là dessus. Je suis un homme ! Je suis quelqu'un de pugnace ! Ceci sera mon dernier combat, et je vais gagner tu vas voir ! »

Avec fougue et rage, il plongea dans la bataille, et commença à déchiqueter des gens du premier rang. Colère, amertume, dégoût, violence, c'était lié... Toutes ces notions étaient finalement des termes liés, et il arrivait enfin à composer avec. Réalité et illusion ne sera bien sur pas pareil, mais c'était un grand pas pour lui, quelque chose d'important.
Il ne se fit quasiment pas blesser, se servant de toutes ses ressources pour se battre de manière intelligente, mais la fatigue venant, il finit par redoubler d'efforts. Ainsi, il n'hésita pas à protéger sa reine, se battre aux côtés de celle qui était sa souveraine, pour faire de son peuple un peuple vainqueur un gagnant. Et les autres qui avaient été dépecés sur place, ils n'avaient juste pas la chance d'avoir une armée aussi puissante que la leur.
Wrath finit par apercevoir les Reines, se battant voracement entre elles, il se plongea dans la bataille un peu plus avant de filer a côté d'un groupe, et arriver à atteindre le camp adverse, pour planter ses deux sabres dans le dos de la Bélua, les écartant immédiatement de chaque côté. Leurs lames tranchèrent la peau souple de la femme, avant que celle ci ne finisse par s'écrouler.

Dès qu'il eut réaliser cet acte, il se sentit faillir. Posant un genoux à terre, il fut horrifié de ce qu'il vit. Autour de lui, le décors s'effritait petit à petit et trop ébloui, il ferma les yeux. L'instant d'après il se retrouva dans le temple, où il était arrivé la première fois. Keith s'amusait avec une sorte d'objet, comme plus occupé que Wrath, ne lui prêtant aucune attention.
Le Déchu cligna des yeux, et les releva vers l'Aether « Je... » Il toussa plusieurs fois, avant de s'asseoir sur un fauteuil juste là. Reprenant son souffle et ses esprits il dit « Je... Suis désolé... » Il était désolé pour lui même, et pour tous ceux qu'il n'avait pu sauver alors que c'était une illusion juste hyper réaliste. « Je ne comprends pas... Pourquoi... ? Pourquoi ça alors que... » le bas de ses ailes, dans son dos, était blanc « Ca vient de moi ? De ce que j'ai fais... Ici... ? Pourquoi ne m'en étais-je pas rendu compte avant... ? » Il paniqua, ce n'était juste pas prévus. Pourquoi là et pas une autre fois ? Les évènements coïncidaient trop... « Donnez moi des réponses... »

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