Les yeux de la sorcière s’étaient mis à briller d’excitation à la vue des fleurs plantées dans le jardin de fortune.
- C’est fort probable… On ne cache pas des fleurs sans raison…
Elle s’approcha et les examina avec attention, en oubliant tout le reste l’espace d’un très court instant. Les dires suivants de l’orisha ainsi que la main de celui-ci sur sa robe la tirèrent de ses premières analyses. Elle lui fit pourtant un beau sourire. Il devait être le seul dans ce bas monde à pouvoir se permettre un tel acte.
- Il est clair qu’il nous faudrait ressortir par un autre endroit… La bête ne partira pas de devant la porte de si tôt, je pense…
Ses pupilles n’avaient cependant pas quittés les étranges plantes devant elle. Elle avança sa tête légèrement puis les sentit à tour de rôle. « C’est étrange, celle-ci je ne l’ai jamais vu auparavant… » Elle n’osait les toucher de peur de les réduire en poussières ou de s'empoisonner. On était jamais assez prudent sur ces terres. Elle souffla légèrement sur l’une d’elle. « Toi, tu sera le Soleil des limbes. » Ses pensées étaient soudaines, comme à chaque fois qu’elle travaillait. Les idées lui venaient d'un seul coup, sans vraiment crier gare. Elle plaça une main sous son menton, réfléchissant. Il était assez rare de la voir ainsi, surtout à l’extérieur. Habituellement, elle ne travaillait que dans l’un de ses laboratoires, jamais en dehors et jamais en présence de son chéri, surtout lors de leurs sorties en amoureux. Mais ici, tout était différent. Cette étrange fleur la fascinait. Elle n’en avait jamais vu avant.
Elle finit par secouer doucement la tête, donnant l’impression de vouloir revenir sur terre puis sortit un bocal de son sac et usa de la télékinésie en douceur pour amener la plante dans le pot. Elle ne souhaitait pas la toucher. Elle l’étudierait une fois rentrée au bercail. Les fleurs jaunes et mauves, à côté, ne la laissait pas indifférente non plus. Par le même procédé, elle en cueillit quelques unes qu’elle plaça dans des bocaux différents.

Elle rangea avec précaution le dernier récipient dans son sac et se tourna lentement vers son chéri. Haussant un sourcil, elle aperçut celui-ci assis par terre et s’avança jusqu’à lui lentement pour s’accroupir devant celui-ci. Elle posa ses mains en douceur sur ses cuisses et approcha son visage tout près du sien. Frôlant ses lèvres des siennes, il pouvait sentir son souffle chaud se diriger vers sa mâchoire puis son cou. Elle joua du bout de sa langue sur sa peau douce puis subitement, le mordit avant de murmurer.
- Ne perds pas espoir mon amour… On trouvera ce que tu convoites.
Elle en était persuadée. Il ne pouvait en être autrement. Elle ne comptait pas repartir sans l’avoir déniché, d’une manière ou d’une autre. Elle enchaina sans attendre.
- Je suis désolée de m’être laissée emporter par mon travail… Mais ce que l’on a trouvé ici est… d’une rareté que je ne pourrai décrire.
Elle se redressa et plongea son regard sur son joli minois puis ne put se retenir bien longtemps de l’embrasser avec folie et passion. Ses mains se déplacèrent légèrement dans le but de lui procurer quelques frissons et ainsi le détendre un peu tandis qu’elle glissait délicatement sa langue sur les lèvres de son chéri, douce invitation à une danse sensuelle.

556 mots

Tandis qu'il était absorbé par ses pensées, yeux clos sous les rayons du soleil, il sentit la présence de celle qu'il aime. Réconfort de ses mains qui le rejoigne sur ses cuisses, reconnaissant son doigtée suivi de son souffle chaud le long de sa mâchoire puis jusqu'à son cou qu'elle mordit subitement. L'orisha cambrant aussitôt l'échine sous le frisson qu'elle venait de lui procurer. Écoutant chacun des mots qu'elle prononçait pour reprendre espoir mais le plus efficace fut ses lèvres contre les siennes et cette danse sensuelle de leurs langues dont elle lançait l'invitation.

- Que ferais-je sans toi... Alors que je me laisse abattre pour un bout de pierre magique qui ne se laisse pas trouver... tu es là à me redonner sourire et espoir.

Il se releva après avoir prit le temps de savourer le baiser, faisant face à Emivia, la regardant dans les yeux. «Je t'aime.»  Bien que les frissons qu'elle lui avait procurer lui donnait une envie plus chaleureuse, il dit se résoudre à reprendre la visite pour s'assurer d'être en mesure de quitter les lieux avant que l'ouvrier qui travail sur place ne revienne. Ainsi il ne voyait que le champs de statue pour obtenir ce qu'il cherche, comme si peu à peu chaque endroit qu'il visitait le guidait vers cet endroit. Et pourtant c'était la curiosité et l'intuition qui l'avait mené ici, évitant à la course un cerbère à travers les couloirs qu'ils ne pouvaient plus emprunter.

- Allons-voir ce que nous réserve le côté opposé, nous n'avons pas vraiment le choix de toute façon. Si des pièges nous attendent je les verrais avec mes pouvoirs.

Après un énième baiser, le couple fit route à travers les couloirs en zigzag qui montaient de plus en plus vers la surface. Principe qui représente bien l'idée qu'il avait de deux accès et ce peu importe la raison. Heureux de voir qu'aucun danger ne les guettait sur leur route. Croisant les doigts, ils atteignirent une lourde porte après de longues minutes de marche. «Faites qu'elle soit pas sous verrou...» Il tourna la poignée, cliquetis familier, la porte s'ouvrait sans résister. Devant eux un nouveau couloir à la forte ressemble à celui qui avait fait office d'entrée dans ce lieu un peu plus tôt.

- Les torches sont déjà allumées ici, ce doit être le côté qui sert le plus au jardinier de service qui s'occupe de ce que nous avons trouvé en dessous.

Valait donc mieux faire vite et quitter les lieux avant de devoir expliquer sa présence. Après tout ils étaient sans arme et tabasser un employé ne ferait pas la meilleur des solutions. Sous un signe de la main, le trio se dépêchant de retrouver la lumière du jour. Petit chemin de pavé sous leur pied, ce côté était décidément beaucoup plus entretenu que l'autre et surtout moins protégé...  Nul signe de vie à l'horizon, ils en profitèrent pour s'éloigner au maximum et se diriger vers le champ de statues. Se fiant à sa mémoire lorsqu'il avait regardé le plan des jardins du savoir sur un plan dans le bâtiment où trônait la grande bibliothèque. «Évidemment je ne le trouve plus dans mes poches... »Il rageait encore un peu après lui-même, petite tension qui s'accumule beaucoup trop rapidement.

Une fois éloigné du lieu dont ils sortaient, Ethan se retourna pour faire face à sa compagne, la poussant avec une pointe de folie contre un arbre pour l'embrasser longuement et passionnément. La belle sorcière se retrouvant ainsi gratifié d'un instant de folie pour qu'il reprenne ses esprits, ou alors s'évade l'espace d'un moment... tandis que Poupi rôdait aux alentours, cherchant une piste avec son flair.

648 mots

Le sourire, c’était ce qu’elle aimait voir sur le visage de son chéri. Seule personne qu’elle aimait rendre heureuse malgré son côté obscure à souhait. Dans l’intimité, elle pouvait même être romantique mais d’une cruauté sans pareille à l’extérieur. Même envers les autres membres du groupe, elle ne se montrait nullement si compréhensive. Et cela n’était pas prêt de changer. L’amour qu’elle lui portait n’était point sa faiblesse mais sa force. Évidemment, plusieurs personnes avaient tenté de la mettre en garde. Elle n’en faisait de toute façon qu’à sa tête et n’avait cure des jalousies des autres, elle s’en délectait. Sa sournoiserie fit d’ailleurs à nouveau apparition tandis qu’Ethan lui proposait de continuer leur chemin. La brunette fit un sourire en coin.
- Deux petites minutes mon chéri…
Elle retourna auprès des plantes, ferma les yeux et fit un sourire hautement malsain. De sa main, elle décrivit un large arc de cercle. Ses yeux et cheveux virèrent au noir corbeau l’espace d’un court instant. Elle venait de jeter un sort maléfique au jardin improvisé. Satisfaite, elle hocha légèrement la tête avant de faire volte face et rejoindre son petit ami.
- Voilà, celui qui s’en approchera, se verra doté d’une maladie peu commune…

La sorcière ne comptait pas laisser à n’importe qui le soin de se servir ici. Le jardinier aurait peut être aussi une jolie surprise lorsqu’il reviendrait prendre soin de son petit trésor caché. Elle avait dans son sac suffisamment d’ingrédients pour sa propre consommation. Elle lui fit alors un petit signe de tête accompagné d’un beau sourire pour lui indiquer qu’elle était fin prête à le suivre, lui volant un long et tendre baiser. Ils empruntèrent alors un grand couloir, avançant tranquillement en restant toutefois aux aguets. Il fallait se montrer prudent, on ne pouvait savoir quelle surprise les attendrait au détour du couloir. Elle se rapprocha un peu de lui en souriant de plus belle à sa pensée. « Si elle est fermée, je te fais follement l’amour jusqu’à ce qu’elle lâche… ». Il tourna la poignée et Emivia ne put retenir un rire. « Tant pis… ». Elle avança à sa suite, écoutant les dires d'Ethan et répondant avec un brin de légèreté.
- Et bien, il aura une surprise en revenant…

Plutôt contente de ce qu’elle avait fait plus tôt, elle s’engagea dans le couloir suivant, précédant son petit ami qui semblait à nouveau soucieux. Elle, elle était parfaitement détendu et cela ne l’aurait point dérangé le moins du monde de zigouiller la moindre personne qui viendrait leurs demander des comptes. Cela ferait au contraire, un peu plus d’animation et ferait monter son excitation déjà bien haute. Elle glissa sa main dans la sienne et se laissa tirer loin du bâtiment en riant. Jouer les détectives en ce lieu était fort plaisant et divertissant à souhait.

La demoiselle le vit rager à nouveau et s’approcha lentement dans son dos. Elle faufila ses mains sur les hanches du jeune homme et entama une fouille approfondie au corps, lui palpant avec plus ou moins de fermeté le torse, le ventre, les fesses. Elle voulait le détendre, glissant ses doigts dans les poches du pantalon de ce dernier avec un petit sourire en coin. Elle finit par masser délicatement son entrejambe en lui susurrant à l’oreille.
- Rien de bien grave, le principal a l’air toujours en place… .
Une petite pointe d’humour, une caresse délicatement invitante et une morsure sur la nuque histoire qu’il puisse penser à autre chose. Elle se détacha ensuite très lentement, recevant sans attendre un baiser sulfureux. Le moment qui s’en suivit fut purement divin.

Emivia finit alors par se blottir contre lui tendrement. « Je t’aime tellement toi… ». Le petit câlin ne fut que de courte durée. Poupi miaula soudainement un peu plus loin, la sortant de son état de semi transe. Elle secoua brièvement la tête puis fit un beau sourire.
- Il nous appelle, on dirait…
Elle laissa échapper un léger soupir puis vola un baiser fougueux à son chéri avant de reprendre la route. Quoi que le félin ait pu trouvé, il y avait intérêt à ce que se soit important.

682 mots

«Je t'aime ausi mon ange...» Comment ne pas aimer une femme comme elle ? Réconfort, plaisir, passion, compréhension. Intensité, sauvagerie, noirceur, amour. Le lien qui les unis était plus fort que tout, non pas seulement cette magie orisha par laquelle il avait amplifié leur union mais bien le véritable amour qui brûle en eux au quotidien. Cette chimie sans nom qui les rends chaque jour plus fort et d'avantage prêt à affronter le monde.

Leur périple se continuait après un moment bien à eux qu'il comptait bien répéter de nouveau très prochainement, en guise de célébrations de l'obtention de l'objets convoité par leur visite en ce lieu. L'appel de Poupi qui avait flairé quelque chose redonna une nouvelle touche d'optimisme à l'orisha qui semblait enchaîner les erreurs et perte de confiance. Heureusement la sorcière était là pour le convaincre du contraire. Le couple rejoignit donc le félin sans attendre qui se remit à avancer le long du sentier, croisant d'autres chemins, l'animal choisissait l'une ou l'autre des directions pour finalement déboucher après un moment sur le champs de statues.

- Poupi tu es génial !

Sans attendre, Ethan s'avança à travers les sculptures taillées avec la plus grande des précisions. La plupart représentaient l'apparence des sujets de la tête à la taille, permettant de se faire une idée très précise de ces gens qui avaient été ici immortalisés. Chacune portait une inscription sur son socle, plus ou moins lisible par les effets du temps, identifiant le personnage, son rang ou raison justifiant cet hommage et le nom de l'artiste ayant conçu l'oeuvre. Plusieurs avaient marqués l'histoire, en bien, en mal, gouvernant ou détruisant le monde passé et présent.

- Tu crois que nous aurons la nôtre un jour ?

Il avait lancé l'idée à Emivia avec une pointe d'humour, après tout il n'est pas interdit de rêver qu'un jour ils seraient l'un ou l'autre des figures marquantes de l'histoire. Après avoir fait un tour plutôt sommaire de l'endroit, il repassa derrière sa chérie en posant les mains sur ses reins et un baiser sur sa nuque. Glissant peu à peu les doigts sur ses flancs puis son ventre pour la serrer contre lui, désir de proximité et de chaleur, de l'inspiration et libération de l'esprit qu'elle lui apporte. Murmurant à son oreille qu'il mordille par moment pour bien garder toute son attention.

- Mais que faut-il chercher... La pierre n'est sûrement pas visible comme ça à la vue de tous, ce serait trop facile.

Elle pouvait sentir l'énergie de l'orisha, son désir... de réussir ce pourquoi il était venu et tout en profitant de cette petite vacance de tout qu'Ethan et Emivia avait choisi de s'offrir pour s'éloigner du labeur quotidien. Séjour sans arme certes mais pas dépourvu de moyen pour se défendre et se détendre. Alors que la brunette était captive de ses bras, il perçu un mouvement parmi les herbes hautes. Pointant aussitôt la direction.

- Tu as vu ?

N'attendant pas sa réponse, il desserra son étreinte chaleureuse pour s'avancer pas à pas vers le lieu où il croyait avoir aperçu quelque chose. Le félin avait repris sa forme de chaton et y allait d'une toilette méticuleuse qu'il ne fallait surtout pas perturber. Sourire en coin, regard vers sa chérie, il avançait à pas lent pour observer dans chaque recoin. Se plaçant sur les genoux pour avancer à quatre pattes dans l'herbe pour lentement dévoiler une mini sculpture de pierre. La prenant délicatement dans ses mains, se redressant pour se tenir droit, bien assis sur ses jambes. Admirant ce qui semblait être une poupée de pierre.

- Je ne sais pas si c'est ce qui a bougé mais c'est mignon. Tu crois que c'était à une enfant ?

655 mots

La brunette ouvrit ses yeux en grand devant tant de statues, en restant ébahie. Ses pupilles se mirent à briller et elle avança lentement, observant chacune d’elle avec une attention particulière. Elle ne put cependant se retenir de rire.
- Si jamais un jour, je viens à avoir une statue à mon effigie ici, je te prierai de la détruire sans attendre… Il ne manquerait plus que j’observe cet affreux par terre de mauvaises herbes toute ma vie…
Emivia glissa ses doigts sur l’une d’elle. Ce visage lui rappelait quelque chose mais impossible de se rappeler dans quel livre elle avait aperçu ce bonhomme. Elle sentit alors les doigts de son cher et tendre parcourir son corps lentement. Fermant les yeux, elle soupira puis se mordit la lèvre. Il avait le chic de la déstabiliser, de lui faire perdre toute concentration et toute notion du temps. Son murmure eut presque l’effet d’une bombe dans le bas ventre de la demoiselle, elle avait à nouveau envie d’un moment intense, voir sauvage avec son bien aimé.
- Je l’ignore… Mais je sens qu’on touche au but…
Sa voix était remplie d’excitation, d’un désir fort. Ses doigts se glissèrent sur une cuisse du jeune homme et remontèrent jusqu’à l’aine, frôlant dangereusement l’entrejambe de ce dernier.

Elle ouvrit alors les yeux avec un léger sursaut et s’immobilisa. Elle n’avait rien vu mais avait entendu un petit bruit d’herbes. Elle soupira doucement avant de respirer un grand coup afin de calmer ses ardeurs et suivit du regard l’orisha. Elle pencha légèrement la tête en le voyant s’agenouiller puis avancer tel un félin dans les plantes. « Qu’est ce que tu fais ? ». Le ton employé par la jeune femme était plein d’amusement. Elle s’avança vers lui à pas lents et mesurés puis s’arrêta non loin et glissa une main sur sa hanche. Elle s’approcha alors plus près et scruta la sculpture à l’apparence enfantine.
- Je ne sais pas du tout. Étrange statue toutefois… Je n’ai pas souvenir d’avoir déjà entendu parler d’un enfant parmi les personnes les plus connues de ces terres…

Tandis qu’elle approchait son visage ainsi qu’une main délicate vers la pierre, celle-ci s’anima légèrement.
- Oh, jolie fleur.
Emivia eut un mouvement de recul sous l’effet de surprise. Son visage se ferma et les battements de son cœur s’accélérèrent. L’enfant de pierre se raidit et échappa un petit cri en remuant.
- Put*in ! C’est vivant !
Roca cligna des yeux à plusieurs reprises et semblait affolé. Emivia fit alors un petit sourire en coin. « Intéressant… Une pierre qui bouge et parle… ». Elle approcha à nouveau lentement et glissa les doigts d’une main sous le menton de la créature. Elle était froide et cela fascinait la sorcière. Elle se demanda d’ailleurs si elle pourrait en percer les secrets pour en avoir une à elle comme celle-ci. Cela pouvait être un bon moyen de défense voir d’attaque pour les sorciers d’avoir une armée de ces choses… Mais en version plus grande, plus costaud et moins mignonne ceci étant dit… Elle tenta donc de reprendre une expression de visage plus douce et chuchota.
- Quel est ton nom joli petit être ?
L’enfant de pierre resta muet. Emivia mit une main sur la fleur et la décrocha pour la lui tendre.
- Est-ce qu’elle te plait ?
La petite créature fit un oui de la tête.
- Elle est à toi si tu nous aides à trouver ce que l'on cherche…
Un nouveau signe de tête dans l’affirmative vint conclure le marché entre le couple et la petite chose de pierre.

584 mots

Alors qu'il tenait la petite chose de pierre dans ses mains, il sentit sa compagne s'approcher de lui et la réaction de la poupée fut sans équivoque face à la fleur que le couple avait récupérer dans les souterrains. La sorcière comprit qu'elle pourrait servir de monnaie d'échange, jugement qui fut véridique puisque Roca acquiesça de donner un coup de main tout en tendant ses petits bras pour avoir la fleur. Ethan la prit des mains de sa belle pour l'accrocher sur la tête du petit être qui se mit à danser dans sa main, assurément heureuse d'être aussi joliment décoré. Enfin une personne qui faisait attention à elle, la statue ne pouvait rêver mieux et tandis qu'elle arrêtait de danser, elle leva les yeux vers l'Orisha et la Sorcière avec un petit air timide, faisant signe de la mettre par terre.

L'homme s'exécuta, Roca se dandinait tout en avançant dans les herbes, suivi par Poupi le chaton tandis que le duo se releva pour les suivre pas à pas. Le félin ronronnait en suivant la poupée comme si il s'agissait d'un jeu. Le spectacle était tout à fait charmant et Ethan s'arrêta soudain pour voler un baiser à sa chérie. «Je t'aime...» Replaçant aisément son attention sur la créature grâce à Poupi qui le ne quittait pas d'un centimètre. S'arrêtant, le félin en fit autant et le couple observa alors qu'elle se retournait pour ensuite pointer un buisson non loin.
«Il y a quoi tu penses là-dedans ? On a même pas demandé ce que nous voulions.» La curiosité poussa l'Orisha à s'approcher et se pencher, passant la main sous le l'arbuste pour aisément en déplacer tout le feuillage vers la gauche. Libérant ainsi ce qui pouvait être une cachette vu la grandeur. La statue en profitant pour s'avancer avec sa fleur et disparaître dans la noirceur de l'ouverture.
- Je viens de me faire avoir là ?

Ne sachant si cette chose avait quelconque pouvoir et considérant les pensées de sa chérie, il ne voulait pas risquer d'endommager, sans quoi elle ne serait plus très utile en morceaux. Les pas de pierre sur le sol très dur ce mit à résonner et s'amplifier, elle revenait vers eux jusqu'à apparaître de nouveau à la lueur du jour. Un parchemin roulé était retenu entre ses mains et elle le tendit vers Ethan qui l'attrapa en douceur avant de se relever. Poupi s'assoya confortablement et la poupée vient prendre place entre ses pattes avants, bien assise elle aussi. Sourire en coin, l'homme déroule le document pour y avoir ce qui ressemblait à une carte. Quelques mots écrits dans la bordure exprimant l'information plus que clair que le tracé était celui qui menait au fragment de Lapis.
- Comment as-tu su que nous cherchions cela ?
Évidemment il n'eut pas de réponse, était-ce là la récompense pour s'être préoccupé de Roca l'espace d'un court instant, de lui avoir offert cette fleur rare qui poussait dans cette serre isolée. Ethan tandis le parchemin à sa compagne tout en pointant les inscriptions. «Dis moi que je suis pas fou, c'est bien ce que l'on cherche ? » Tandis qu'ils observait la carte, essayant de trouver les points de repère autour d'eux et ainsi se rendre pile au bon endroit. Mais rien ne les interpellait, aucun bâtiment ou monument n'y figurait, seulement la topographie du secteur. Y reconnaissant le ruisseau passé un peu plus tôt dans leur promenade, pointant soudain avec surprise ce qui semblait être l'entrée de ce qu'ils avaient prit comme sortie.
- Au moins c'est le bon coin ... reste à savoir à quel point ont peut trouver le fragment. Parce que d'habitude les cartes aux trésors, vous savez dans les histoires de pirates où une grosse croix rouge marque le lieux ? Bon d'accord, je délire un peu mais ce serait utile non ?

643 mots

« Je t’aime moi aussi mon chéri… ». Un léger sourire s’afficha sur les lèvres de la demoiselle. Elle observa l’arbuste dubitativement et haussa légèrement les épaules. « Je ne sais pas mais… ». Ses yeux suivirent la petite créature qui s’engouffra à l’intérieur de l’ouverture sans mot dire. Elle fronça légèrement les sourcils et serra doucement ses poings.
- J’espère pas.
Elle se mit bien droite puis croisa les bras. N’étant pas très patiente, elle commença à remuer le bout de son pied sans décoller le talon du sol, tapotant par terre nerveusement.
- Si elle se joue de nous, je risque de me fâcher sévèrement…
La petite créature semblait revenir. Ils pouvaient entendre ses pas lourds raisonner et sa petite tête de pierre réapparut peu de temps après, redonnant un semblant de sourire à la sorcière. Le parchemin qu’elle tenait dans ses mains aiguisa la curiosité d’Emivia qui s’approcha plus près encore de son chéri. Elle passa légèrement sa tête afin d’entrapercevoir la carte entre les mains de son homme. Celui-ci l’avança alors vers elle et elle se saisit de l’extrémité. Il pointait du doigt des inscriptions qu’elle lit sans attendre. « On dirait bien qu’on avance… ».
- C’est clair qu’une carte au trésor aurait été plus utile parce que là… Là, ce n’est qu’une vulgaire carte du secteur auquel il manque tous détails cruciaux. Le musée est sensé se trouver là. Nous, on est ici, aux champs de statues…

Emivia resta alors silence, scrutant la carte plus en détails. Elle releva ensuite ses yeux de cette dernière et regarda la petite poupée de pierre.
- Comment doit-on la lire ?
Roca continuait de jouer avec Poupi sans se soucier d’eux, le faisant ronronner joyeusement.
- Hey !
La créature leva son regard vers elle et haussa les épaules, indiquant qu’elle n’en savait absolument rien. La sorcière soupira doucement puis ferma les yeux afin de reprendre sa réflexion.
- Et si cette carte en cachait une autre en réalité ?
Elle ouvrit les yeux et se saisit du document à deux mains avant de la monter au dessus de sa tête puis tourner sur elle-même afin de l’éclairer de toutes les façons possibles grâce au soleil. « C’est peut être ça la solution… ». De petits caractères apparurent sur la totalité des bordures.
- Je rêve ou c’est de l’orisha ça ?...
La brunette fit un beau sourire et plongea son regard brillant dans celui de son chéri. Les caractères d’écriture semblaient être celle du peuple de l’amour de sa vie. Si tel était le cas, il pourrait aisément traduire, sinon ils devraient trouver un moyen d’en connaitre la signification.

Elle laissa Ethan regarder. Malheureusement, les caractères étaient bien semblables mais ce n’était pas en langue orisha. Il allait falloir trouver le livre permettant de traduire tout cela.
- On devrait se rendre aux parchemins du temps… D’après ce qu’on dit, toutes les réponses s’y trouvent donc... On devrait pouvoir trouver de quoi traduire.
Elle scruta la carte par-dessus l’épaule de son amoureux, glissant ses bras autour de la taille du jeune homme un court instant avant de pointer du doigt un endroit sur le parchemin.
- Normalement, c’est vers là bas…
Elle posa ensuite ses mains bien à plat sur le torse de ce dernier et le caressa fermement en se mordillant la lèvre, se détachant ensuite de lui lentement. Elle faufila toutefois une main à ses fesses qu’elle tâta en souriant puis se mit en route pour la bibliothèque. Elle pensa toutefois tout haut en marchant, les yeux dirigés vers le ciel.
- D’ailleurs si le soleil a indiqué des écritures, peut être que l’eau peut en faire autant… Faudrait tester si la traduction ne suffit pas…

602 mots

Il regardait Emivia étudier la carte, l'idée du soleil était brillante mais l'information obtenue ne les menaient pas plus loin, faute de comprendre la langue utilisée pour les inscriptions.  Geste négatif de la tête lorsqu'elle lui demanda si c'était de l'Orisha, le hasard aurait trop bien fait les choses si c'eut été le cas. Tandis qu'elle suggérait de ce rendre au parchemin du temps, Ethan continuait d'observer et de réfléchir sur la question mais sans plus de succès.
- Alors allons-y, nous n'avons rien à perdre.
Savourant le frisson que lui procure la belle brunette, profitant qu'elle passe devant lui pour mater ses fesses et son petit déhanché. S'approchant juste assez pour lui rendre la caresse qu'elle lui avait offerte. Il fut soudain surpris de voir Roca sur le dos de Poupi qui lui retournait vers sa maîtresse en mode gros félin.
- Essayons quand même de ne pas l'abimer, l'eau et le papier font rarement bon ménage.

Le couple profita de cette balade vers la bibliothèque pour prendre du bon temps à deux, discutant de sujet tout autre que cette actuelle chasse au trésor, ce changeant les idées alors que ce fragment semblait ne pas vouloir se laisser trouver. Bon d'accord c'est normal que ça soit pas indiqué avec des grosses flèches, c'est tout de même pas n'importe quoi cette pierre qu'il recherche. Le long d'un sentier, de magnifiques fleurs bleues ornait le passage, Ethan se pencha et prit sa lame pour couper une des tiges. Se redressant puis posant une main sur le ventre pour qu'elle s'arrête, lui volant un baiser tandis qu'il glisse la fleur dans ses cheveux. «Je t'aime.» Reprenant la route vers leur destination, tout deux désireux de trouver la solution à cet énigme le plus tôt possible.

Tandis que le lieu où se trouve les parchemins du temps se dessinait à l'horizon, indiquant leur arrivé prochaine, un homme se présenta soudain devant eux.
- La bourse ou la vie !
Ethan ne pu s'empêcher d'éclater de rire face à cette intrusion, ce qui laissa perplexe le malfrat, les traits sur le visage de ce dernier ce durcissant sous la colère que cette réaction provoquait en lui.
- Mais ferme-là ! Donne moi ton or !
Le rire se fit encore plus expressif de la part de l'Orisha qui fit un pas en avant. L'intrus prit cela pour un assaut et chargea tête baissér vers Ethan en espérant le clouer au sol mais ce dernier  esquiva à la dernière seconde tandis que la brunette étendait la jambe pour un croche-pied avec un petit sourire malicieux.  Une équipe qui se complète bien. Série de geste résultant ainsi en un atterrissage forcé pour l'agresseur qui se retrouve victime. Sourire aux lèvres, Ethan se pencha vers lui, posant un genou sur son échine pour l'attraper par le collet de son manteau, serrant suffisamment pour que le tissu l'étouffe peu à peu.
- Je suis pour le moment de bonne humeur par le fou rire que tu m'as procuré avec ta stupidité. Tu as le choix de retourner gentiment d'où tu viens ou subir la colère de la demoiselle ici présente pour le dérangement et les menaces proférées.
- Je prend la catin de service.
- À ta guise...
L'Orisha lui fit cambrer le dos en tirant encore plus sur son collet, celui qui avait voulu jouer les agresseur se tenait la gorge à deux mains pour essayer de se libérer quand d'un geste rapide et brutal,  il se fit littéralement planter le visage dans la terre battue. Ethan se relevant ensuite pour regarder sa compagne et pointer du revers de la main le condamné.
- Il préfère que ce soit toi qui le torture...

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La brunette ne put également retenir un rire à la vue et aux dires de cet homme qui venait les importuner. Arrogant, détestable, il était tout aussi cupide. D’ailleurs, sa cupidité allait lui valoir un billet direct pour l’enfer. Emivia se délectait du spectacle que son homme lui offrait, écoutant sagement jusqu’à ce que l’individu ne la traite de catin. Elle serra les poings. Son visage se ferma légèrement. Elle allait lui faire ravaler ses paroles. L’homme, toujours à terre, put sentir le pied de la jeune femme sur son dos avant que celle-ci ne lui inflige un grand coup de pied qui lui arracha un cri de douleur.
- Debout ordure !
Le malfrat tenta de se lever, se reprenant un coup de pied dans les côtes.
- La Catin t’a dit Debout !
La sorcière n’aimait guère se faire insulter de la sorte. Sa haine des hommes refit surface. Alors que l’individu finit par arriver à se mettre sur ses jambes, elle glissa une main à son entrejambe. L’homme eut un rictus tout d’abord appréciateur puis grimaça de douleur. En effet, la belle demoiselle venait d’attraper ses bijoux de famille et les serrer dans ses mains, de plus en plus fort.
- La… Catin… de… service… est vraiment mais vraiment fâchée…

Le voleur balbutia quelque chose.
- Que dis-tu ?!
- Je suis désolé…
La demoiselle resserra encore ses doigts jusqu’à ce qu’il hurle affreusement de douleur. Sa main libre vint alors se poser sur le cou de l’homme, l’obligeant à garder la tête haute. Ses pupilles habituellement grises étaient à présent de jais. Le malheureux croisa son regard et fut emporté dans un rêve, ou plutôt un cauchemar, tout éveillé. Jouant habilement avec les peurs du malotru, la brunette se caressa les lèvres du bout de sa langue, prenant plaisir à lui torturer l’esprit. Elle le rendit presque fou avant d’user de son Impera Dolor, lui offrant une telle douleur sur la colonne vertébrale que l’homme en pleura. Les sévices étaient poussés à leurs paroxysmes. Elle ne lésinait pas sur sa magie pour infliger à cet homme la pire des sentences pour son manque total de respect envers la gente féminine. Si son chéri n’avait pas glissé la main sur ses reins, elle n’aurait cessé ce petit jeu qui ne l’amusait pas mais assouvissait quelque part sa soif de vengeance. Elle relâcha alors son étreinte et laissa sa proie s’esclaffer sur le sol.
- Il est à toi… Si tu souhaites mettre fin à ses souffrances et à ses agissements…

La mignonnette était un brin moins en colère, même si les paroles de l’homme lui restaient en travers de la gorge. Comment avait il osé l’insulter de la sorte ?! Elle secoua légèrement la tête et s’éloigna un peu, la tête dans ses pensées. Elle se retourna ensuite subitement vers son petit chéri et l’observa un bref instant.
- J’espère ne pas t’avoir fait trop… peur…
Avoir ainsi joué avec les testicules d’un homme n’avait peut être pas laissé de marbre l’orisha, elle voulait en avoir le cœur net. Ce n’était pas tout les jours que la jeune femme broyait entre ses mains des attributs masculins toutefois. Elle enlaça son chéri au cou et lui offrit un tendre baiser, lui souriant ensuite tendrement.
- Nous devrions arriver à destination sous peu. La grande bâtisse que l’on aperçoit juste derrière, ce sont les parchemins du temps… Nous trouverons surement la réponse que tu attends si impatiemment.
Elle en était convaincue. Les écritures sur le parchemin avaient forcément une signification.

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Il était toujours très intéressant de voir à quel point elle pouvait être sauvage, une toute autre sauvagerie que celle dont il était au courant. Après tout, savoir qu'elle était en mesure de se défendre et faire payer aux hommes leurs affronts à ceux qui osaient la dénigrer en tant que femmes. Plus il était avec elle, plus son amour grandissait, plus il savait qu'il avait fait le bon choix malgré ce qu'on pouvait lui dire. Il faisait certes fit de leurs origines respectives mais l'amour était présent avant même de savoir qui elle était. Le premier regard avait scellé leur destin...  N'est-ce pas ce qu'on appel la destinée ? Glissant une main sur les reins de sa chérie tandis qu'il était perdu dans ses pensées. Portant son attention sur l'agresseur devenu victime quand Emivia lui laissa le choix du sort de celui-ci, gisant en douleur sur le sol. Se refusant de se salir plus amplement les mains pour lui, préférant le laisser ramper pour quitter les lieux et garder en mémoire cette humiliation qu'il venait de subir, souffrance et supplice bien plus grand que la simple mort.

Lorsqu'elle se tourna vers lui pour demander si elle lui avait fait peur, il répondit non de la tête et savoura puis prolongea le baiser qu'elle offrit.«Tant que ce ne sont pas les miennes.» Sourire en coin, écoutant les encouragements de la sorcière lui indiquant que le bâtiment n'était pas loin et sa conviction que les réponses y seraient.
- J'espère que tu as raison mon coeur... si ce n'est pas là-bas que nous découvrons le lieu de ce que je recherche, je ne saurais plus où chercher.
Avançant pas à pas, toujours plus vite à mesure que le bâtiment grandissait, l'espoir renaissait en lui. Arrivé devant les portes, le parchemin entre les mains, il entra suivi de sa compagne et de Poupi qui avait reprit sa place sur l'épaule de sa maîtresse. Regardant avec émerveillement l'endroit, son instinct le guida sans attendre à travers les rangées de livre, vieux grimoire et rouleau de papier contenant le savoir des temps plus anciens. Mené par une force qu'il n'aurait pu expliquer, avançant comme si le lieu lui était familier alors qu'il n'y avait jamais mit le pied.

Il s'arrêta soudain pour tendre la main et attraper un livre fait d'une reliure de cuir rugueuse, ne comprenant pas le moindre mot de ce qui était inscrit sur la couverture. Haussant les épaules, il se dirigeait vers une table à l'écart pour y prendre place. Décidant d'ouvrit à une page au hasard, il reconnu les symboles qui s'y trouvaient, fort similaire à ceux de son parchemin qu'il ouvrit sans attendre. Mais plus il regardait et plus il comprenait qu'il manquait à je-ne-sais-quoi à de nombreux caractères, il leva les yeux sur sa compagne. Lui volant un baiser avec une passion riche en saveur puis attrapa sa gourde d'eau pour mouiller les contours de son parchemin.  Après tout il recherche une pierre qui donne des pouvoirs versus l'eau, l'élément fait forcément partit de la clé ! Le liquide sur la fibre l'avait rendu moins opaque, permettant presque de voir au travers, modifiant juste assez chaque symbole pour leurs donner une tout autre allure.

Fouillant ensuite le grimoire, il parvint à trouver de nombreuses pages permettant de traduire cet langage qui lui était inconnu. Ethan avait les yeux brillants, l'espoir s'enflammant en lui, la réponse devenait plus claire, il s'approchait vraiment de son but. Il se mit à lire tout bas ce qu'il comprenait, sachant que seule la sorcière pouvait l'entendre.
- Cherche le tombeau du marin. À son cou tu trouveras la clé. À sa taille la direction à prendre. À ses pieds une nouvelle lecture. Assemble le tout, la lumière tu trouveras.
L'Orisha se laissa aller vers l'arrière, arrêté par le dossier de sa chaise, son regard était vide. La lueur qui brillait l'instant d'avant c'était éteinte, cette nouvelle énigme poussant à bout sa patience. «Aide moi... Je deviens fou...»

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Elle savait pertinemment qu’il viendrait un temps où il faudrait faire un choix crucial et inévitable. Ils le savaient d’ailleurs tous les deux, depuis le jour où ils avaient appris le pourquoi du comment. Ils en discutaient souvent, seuls, examinant les diverses possibilités qu’ils avaient. Elles étaient bien minces mais elles étaient là. Il n'était cependant pas nécessaire de perturber leurs compagnons de route. Un jour viendrait où il faudrait trancher dans le vif du sujet…

Elle secoua la tête afin de reprendre ses esprits et lui fit un léger sourire. Elle l’avait suivi, la tête complètement ailleurs, perdue dans ses pensées. Placée derrière lui par habitude, les mains posées sur ses épaules alors qu’il s’était assis devant une table, elle passa la tête sur le côté afin d’observer le livre qu’il avait sous les yeux.
- Excuse-moi, je n’ai rien écouté…
Franche, comme d'habitude, Emivia était un brin soucieuse d’un coup mais cela s’évapora lorsqu’elle se mit à lire les quelques lignes. Malgré son manque d’attention, elle avait tout de même entendu les paroles de son cher et tendre.
- Y a-t-il un marin enterré ici ? D’après ses lignes, il détiendrait la solution à ce que tu cherches. Maintenant il faudrait…
- Le livre que vous chercher est dans la seconde étagère, rangée huit, étalage trois, vingt huitième livres, page trois cent cinquante deux…

Emivia tourna brusquement la tête. « Comment cette fillette est-elle arrivée là ?... ». La brunette la scruta de loin. Elle avait entre ses mains un bouquin et dégageait quelque chose d’étrange. « Hum… Elle ne me dit rien qui vaille, cette gamine… Tu devrais prendre la carte, on va s’éloigner…».
- Merci bien demoiselle… Seconde étagère, rangée huit…
- étalage trois, vingt huitième livres, page trois cent cinquante deux.
Sans relever le regard, l’enfant continua sa lecture en s’appuyant contre le mur à côté d’elle. La sorcière se dirigea donc à l’endroit indiqué et compta les rangées puis étalage et enfin livres, trouvant celui qui était sensé les intéresser. Elle le sortit lentement et lut le titre.
- Le Jardin Du Savoir.
Elle haussa un sourcil. « Il y a tant de choses à dire que cela sur cet endroit pour qu’un si gros livre ait été écrit ?... Cette jeune demoiselle a une mémoire de dingue… Il faudra que je pense à chercher comme l’obtenir…». La belle se mit à feuilleter rapidement le manuscrit jusqu’à atteindre la bonne page. Souriante, elle tendit le livre, page ouverte, à son compagnon. Celle-ci relatait l’histoire d’un marin enterré en ce lieu.
- Je ne sais pas comment elle a su ce que tu cherchais… Peut être nous espionnait-elle… mais elle a vu juste…

La demoiselle n’avait pas entièrement lu le passage et ne savait donc pas où se trouvait la dite tombe. Tandis qu’Ethan était en train de poursuivre sa lecture, elle se colla contre lui pour un câlin, appuyant son tête contre son épaule en passant sous le bras du jeune homme. « Il va falloir que nous reparlions de tu sais quoi… Tu sais ce que je suis, tu sais ce que nous sommes… ça va mal finir… ». Par moment, certaines pensées l’envahissaient et il était dur de lui faire lâcher prise. « Trouvons cette fichu pierre… Et ensuite, prenons le temps d’en discuter encore… Tu veux bien ?... ». Elle redressa sa tête en poussant légèrement le livre puis lui vola un baiser fougueux avant de retrouver le sourire.

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Perdu dans ses pensées, cherchant à comprendre ce qui était inscrit sur le parchemin, il n'entendit pas cette petite fille qui semblait arriver de nulle part. Restant plus que surpris de voir qu'elle avait à la fois entendu ses dires mais aussi qu'elle savait parfaitement où trouver l'information dont le couple avait besoin. Sa chérie lui demandant par la pensée si il comprenait de quelle façon elle était arrivée là, il haussa les épaules sans rien dire. L'Orisha mémorisant avec aisance l'endroit, livre et page puis le couple s'y rendit sans attendre. Découvrant avec plaisir de nombreuses informations sur le marin dont il est question dans le document.
- Peu importe comment elle a su, je ne souhaite qu'en finir, ma patience atteint ses limites là.

Ethan prit le temps de bien lire, chaque détail, chaque information pouvant le mener au lieu de la tombe convoitée, profitant de la présence et la chaleur de sa compagne qui se blottissait contre lui. Parcourant avec frénésie le livre tout en prenant soin de ne pas abimer les pages, arrêtant soudain alors qu'il vit une image. Reculant alors de quelques feuilles pour afficher un grand sourire, pointant du doigt un point sur la carte qui s'offrait à lui tout en lisant la notice.
- Ici gît le marin, homme de bravoure, protecteur des mers. Ce mausolée est sa dernière demeure, qu'il repose dans la paix et la solitude.
Avant même qu'il eut lever les yeux pour poser une question à Emivia, il fut accueilli par ses lèvres pour un baiser qu'il prolongea un instant. «Je sais que nous avons à parler de ce sujet délicat, bien que rien ne presse. Nous avons tout deux des projets à accomplir. » Se relevant, il allait prendre le livre pour le remettre à sa place quand la petite fille se pointa de nouveau devant eux.
- Laissez, je vais le ranger.
- Euh... d'accord.
L'Orisha la regarda d'un air curieux, prenant le temps de regarder le titre du bouquin qu'elle avait entre les mains. "Terreur sur les mers du Sud, l'histoire du pirate sanguinaire." Il se retint de déglutir, se disant qu'il valait mieux quitter... maintenant. Attrapant la main de la sorcière, ils sortirent sans attendre du bâtiment pour se retrouver dans de nouveau dans les jardins.

Retournant dans une section un peu plus boisé, il fit halte sous le couvert des arbres. Venant appuyer sa compagne dos contre un grand chêne pour à son tour lui voler un baiser empli de passion, laissant glisser une main sur ses reins tandis qu'il se rapproche pour l'enlacer. «Nous aurons des choix à faire... j'en suis conscient mais ce qui m'importe est de pouvoir rester près de toi. Après tout ne suis-je pas libre d'aimer celle qui fait vibrer mon âme ? » Tandis qu'ils discutaient quelques instant par la pensée, Poupi alla rôder dans les environs pour miauler avec force pour avertir sa maîtresse. Le chaton était assis au croisement de deux chemins, l'un visiblement d'usage courant et l'autre fort peu fréquenté.
- C'est par là.
Le trio s'y rendit sans attendre après qu'il eut murmurer à son oreille, décrochant un sourire malicieux sur le visage de la brunette.  Presque au pas de course, ils avançait jusqu'à atteindre le mausolée. Ethan attrapa une torche qui brûlait à l'entrée et en ouvrit très lentement la porte, nuage de poussière en suspension dans l'air que les quelques rayons du soleil qui traversaient le feuillage permettait de voir.
- C'est un des lieux les plus visité du jardin... ça se voit tout de suite. N'est-ce pas ma chérie ?
Ne pouvant s'empêcher de rire, il ouvrit plus grand afin de pouvoir passer et s'aventurer plus loin encore. Pas à pas, résonnant sur le sol et les murs de pierre, il suivait son instinct, une impression de savoir où il va, ce qu'il doit faire. Trouvant l'accès pour l'étage inférieure, rejoignant après quelques couloirs ce qui ressemblait à une tombe.

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Elle le suivit sous les arbres, savourant ensuite les lèvres de son chéri. Baiser qu’elle prolongea plus longuement d’une touche de folie avant de lui mordiller la lèvre en douceur. « Ce n’est pas moi qui dirait le contraire… Mais les évènements passés ne jouent pas en notre faveur, il faut croire… ». Le félin les rappela à l’ordre rapidement en miaulant avec force, indication qu’il émettait lorsqu’il avait déniché quelque chose de suffisamment important. S’y dirigeant sans attendre, le duo put constater que Poupi avait trouvé un chemin très peu emprunté et surement celui qui menait à l’endroit tant convoité par l'orisha. Emivia hocha positivement de la tête puis eut un soupir amusé aux mots murmurés par son chéri, suivant ensuite ce dernier à travers le petit bois.

Le tombeau était là, et depuis longtemps non visité apparemment. La poussière, les toiles d’araignées ainsi que le feuillage indiquait un lieu très peu fréquenté. Emivia eut un petit rire avant de lui donner une légère tape sur une fesse.
- Fais attention où tu mets les pieds plutôt de que de dire des bêtises…
Le sourire radieux de la demoiselle ne resta pas longtemps. Elle se re-concentra rapidement sur la découverte du lieu, observant avec attention afin de ne rien rater. Le jeune homme semblait savoir où il se rendait et il les guida sans mal jusqu’au cercueil de pierre. La sorcière s’en approcha prudemment mais, à l’instant où elle posa un pied devant elle, elle actionna un piège. Le minou passa en tigre et lui sauta dessus, lui évitant une série de flèches empoisonnées qui se plantèrent dans le mur en face. Elle grommela alors que l’animal repassait en mode miniature et se remit sur ses pieds. Époussetant ensuite sa tenue, elle fronça toutefois les sourcils, fâchée.
- C’était moins une… Bon voyons ce qui se cache ici…

S’approchant du caveau une nouvelle fois, elle usa de sa télékinésie afin d’en retirer le couvercle. Le cadavre, ou plutôt le squelette, était encore vêtu de frusques. Autour de son cou se trouvait une chaine avec un médaillon en or qu’elle arracha, cassant les os du défunt sans le moindre remord. Elle souleva le bien afin de mieux le voir sous la lumière de la torche et fit un léger sourire.
- Cette breloque serait la clé ?
Posant une main à son menton, elle se mit à réfléchir avant d’ajouter.
- Récupérons le document à ses pieds ainsi que celui à sa taille et voyons où tout cela nous mène…
Seulement, à peine eurent-ils réuni les trois indices qu’un bruit d’effondrement retentit. Des pierres énormes arrivèrent jusqu’à l’entrée de la pièce dans laquelle ils se trouvaient, les envahissant d’un épais nuage de poussière qui fit tousser la brunette.
- Eh bien… Nous voilà coincés à présent… Quelles vacances...

N’aimant guère prendre son mal en patience, la demoiselle commença à user de sa télékinésie afin de faire bouger quelques pierres, ramassant les plus petites et les jetant plus loin. Il y avait peut être une autre sortie, ici, dans le caveau. Il fallait la trouver, avant que la torche ne s’éteigne, avant que l’air ne se raréfie  au point de les plonger dans l’inconscience. Trouver et obtenir cette pierre étaient vraiment bien plus qu’une épreuve, un vrai parcours du combattant. Cela n’était pas un jeu d’enfant et il n’était donc pas étonnant que personne ne l’avait obtenu avant.

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Comment ne pas rire suite à cette petite tape aux fesses, une chimie si grande entre elle et lui.
- Je dis jamais de bêtises moi voyons...
Se concentrant où il met les pieds sous les bons conseils de sa chérie, se fut plutôt elle qui fut perturbée et sauvé in extremis par le chaton qui avait réagit juste au bon moment.  De quoi donner une bonne frousse à l'orisha qui en eut le souffle coupé un instant. Pouvant enfin se rendre sans encombre au tombeau, elle l'ouvrit et le squelette du marin y était bien présent.
«Au moins le bouquin disait vrai.» Un craquement indiqua à Ethan que sa compagne était maintenant en possession de ce qui devait être la clé selon le livre mais qui ressemblait plutôt à un médaillon en or. Ethan plongea la main dans la botte pour exécuter la suite des conseils, longeant l'os de la jambe pour atteindre celui du pied, y sentant alors au bout des doigts un parchemin. Le tirant lentement pour ne pas l'abimer, ne sachant pas à quel point il pouvait être retenu.  Mais au moment de regarder à la taille, il n'y avait rien de spécial, pas d'objet qui s'enlève directement. «Et m*rde...»

Ses recherches furent interrompues par un bruit d'éboulis, des pierres allant de petites à énormes leur bloquait le passage. Emivia tenta en vain de déblayer par télékinésie mais l'ampleur était trop grande.
- Avoue que si c'était calme et sans imprévus tu trouverais ça ennuyeux ma chérie.
Il s'approcha d'elle, lui volant un baiser, une caresse et le tout dégénéra en un petit intermède musical...  pour évacuer le stress de la journée.  C'est ainsi qu'avec les idées plus claires, Ethan appuya les mains sur le bord du tombeau pour observer de nouveau, constatant cette fois le détail de la boucle que le marin porte à la taille.
- Un harpon ! Mais oui ! C'est ça !  Regarde le motif, il pointe vers le bas, 45 degrés vers la gauche.
Levant les yeux, cela indiquait un mur qui semblait tout ce qu'il y a de plus banal mais il fallait faire confiance aux écrits. Attrapant la main d'Emivia, il s'approcha de la paroi pour commencer à tâter ici et là. Cognant par endroit, percevant une sonorité plus creuse qui trahissait un espace de l'autre côté.  Se reculant, regardant autour de lui, Ethan cherchait un objet lourd, solide, quelque chose qui pourrait lui permettre d'endommager le mur. Tandis qu'il fouillait ici et là, Emivia continuait de scruter le mur malgré leur patience qui se faisait de plus en plus rare. «Mon amour... vient voir...» Il se retourna et elle poussa un petit bloc qui s'enfonça, un série de cliquetis se fit entendre et une porte s'ouvrit pour les laisser passer. Poupi y fonçant sans attendre pour faire l'éclaireur suivi du duo. Remerciant comme il se doit sa compagne une fois au bout du tunnel, il se dirigea vers un socle placé au milieu de la pièce. Un coffre y était posé mais la serrure n'était pas du genre conventionnel, un rond plus ou moins parfait prenait place sur la serrure plutôt qu'un trou.
- Chérie, le médaillon s'il te plait !
La jolie brunette, cette femme merveilleuse à l'aura noire mais qui lui avait ouvert son coeur s'approcha de l'orisha pour lui remettre l'objet, non sans un baiser volé. Ethan le plaçant dans la cavité. «Il entre parfaitement...» Tournant à l'aide de la chaîne, le verrou céda et le coffre s'ouvrit d'un coup...

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Ethan avait tout à fait raison. Si leurs vacances avait été de tout repos, cela aurait été ennuyeux. Elle aimait l’animation. Toutes ses petites choses qui ne se passaient jamais comme prévu. Cela pimentait la vie et la rendait des plus appréciables. Comme le moment qui s’en suivit d’ailleurs, moment auquel elle participa avec une certaine ardeur. Sourire aux lèvres, elle vint coller son bel étalon et déposer de doux baisers sur sa nuque tandis qu’il réexaminait le cadavre. Elle décala sa tête légèrement afin de regarder ce qu’il lui indiquait, ne comprenant pas tout, tout de suite. Se laissant guider vers le mur, elle l’admira à l’œuvre sans rien dire puis examina le mur avec plus d’attention tandis qu’Ethan s’éloignait. « Mon amour… Viens voir… ». Elle actionna alors un mécanisme en poussant sur une pierre qui s’enfonça, faisant s’ouvrir une porte cachée. Quelques instants plus tard, ils semblaient avoir enfin trouvé ce que l’orisha était venu chercher ici. Elle lui tendit le médaillon, profitant pour lui voler un baiser par la même occasion et resta à ses côtés. Le jeune homme enfonça l’objet et utilisa ce dernier comme clé afin d’ouvrir le socle. A l’intérieur, la pierre se tenait là. Plutôt jolie, elle était en forme de goutte d’eau, bleue. Elle se recula légèrement et le laissa l’inspecter sans le déranger.

La demoiselle inspecta alors la dernière salle. Des symboles étranges et d’une langue inconnue étaient gravés sur les murs. Des dessins représentaient des hommes marchant sur l’eau de l’océan. Elle s’approcha plus près et glissa ses doigts sur les pierres froides et poussiéreuses.
- Cet endroit est bien étrange. Ces inscriptions mériteraient d’être traduites. Je serais curieuse de savoir ce qu’elles signifient.
Elle pensait à haute voix, en faisant profiter l’orisha. Après plusieurs minutes d’inspection, elle brisa à nouveau le silence.
- Par contre, nous sommes toujours coincés… Il faudrait peut être réfléchir aussi à un moyen de sortir d’ici… Ce serait c*n d’avoir trouvé ta pierre et de mourir asphyxiés…
L’excitation de la découverte du lieu et de la pierre les avait totalement obnubilés, leur faisant oublier le fait qu’ils étaient enfermés. Il devait toutefois y avoir une sortie. Les concepteurs de cet endroit bien planqué avaient du penser à tout. Il ne leur restait plus qu’à trouver comment faire. La solution devait se trouver dans cette pièce ou dans la précédente.

Emivia s’approcha de son homme, posa une main sur sa nuque et l’embrassa avec fougue avant de se serrer tout contre lui en soupirant légèrement.
- Et dire que l’on va devoir rentrer sous peu… Ce doit bientôt être la fin des vacances… J’espère qu’on pourra encore profiter de moments comme celui la…
Elle était un peu mélancolique. Cela ne lui arrivait que très rarement et ce sentiment disparaitrait surement de son être dans l’avenir. En rentrant, elle savait qu’une tonne de choses allait l’attendre de pieds fermes et qu’elle n’aurait que peu de temps à passer dans les bras de son cher et tendre. Elle était peut être sorcière, lui orisha et cela ne plairait guère à ceux de la haute dans un futur proche, mais pour l’heure, ils étaient unis par le lien, pour le meilleur et pour le pire, surtout le pire en fait. La demoiselle serait à même de virer à la cruauté à l’état pure, au Mal le plus sombre qu’il soit. Il la suivrait peut être, ou peut être pas. Des tempêtes, ils en avaient déjà traversé ensemble. Celles à venir ne leurs faisaient pas peur car chaque épreuve franchie les avaient rendu plus fort encore.

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