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 Confrontation | ft. Zuvassin

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
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◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Jeu 23 Jan 2014, 17:28

« Bordel… Qu’est-ce que je suis en train de faire… ». Le Déchu se tenait devant la bijouterie, un papier chiffonné en main. Il était venu à Megido pour y vivre un semblant de vie normale, trouver un travail, une maison, et voilà que ses vieux démons le reprenaient ; en passant près de l’hôtel de ville, il s’était dirigé, presque par habitude, vers le tableau des primes. Assassinats, traques, qui faisaient son quotidien, mais pas ses jours-ci. Il n’avait pas besoin d’argent, d’armes, ni même de gagner en réputation. Alors pourquoi ? Pourquoi s’était-il dirigé vers ce panneau, pourquoi y avait-t-il posé ses doigts, pourquoi avait-il lu ces annonces, comme si elles pouvaient lui apporter quelque chose ? Au moins, pensa-t-il en soupirant, au moins n’avait-il pas pris quelque chose de dangereux. Mais il avait besoin de cette adrénaline, de cet investissement dans une mission, aussi futile soit-elle. C’était en partie pour cette raison qu’il avait décroché l’avis, une annonce passée par un artisan bijoutier. Il avait perdu un diadème, un objet de valeur dédié à une aristocrate étrangère ; l’objectif était d’ailleurs simple. Retrouver le bijou, le ramener, être payé. D’ailleurs, il n’avait même pas jeté un œil à la rémunération envisagée. Eerah passa son doigt sur le bas du papier. « Une Bague d’Assassinat ». Certains membres de la Garde en avaient une, quand il officiait encore ; un objet magique à même d’isoler la cible du monde extérieur. De quoi s’amuser, mais rien de palpitant non plus. Il se massa les paupières, agacé. Plus le temps passait, et plus il tournait au vieux con. Encore cinquante ans plus tôt, il se serait extasié devant pareil bijou. Sa main s’arrêta à quelques centimètres, avant de toquer, et il demeura ainsi un instant. Il était encore temps. Temps de rentrer, de préparer à manger à Sean, de le mettre au lit, et de filer à la bibliothèque. Rien ne l’en empêchait. Il abaissa le poing, et recula d’un pas. C’était surement la meilleure solution, la moins dangereuse pour le bien-être de sa vie à Megido, et pour le bonheur du Rehla qui l’attendait dans les quartiers résidentiels.

En soupirant, il traversa la rue, et s’assit sur un banc inoccupé, pour réfléchir. « Fait chier… ». Qu’est-ce qui ne tournait pas rond, chez lui ? Quand il maraudait dans les Terres d’Emeraudes, il ne souhaitait qu’une chose : un chez-lui, un endroit où se reposer, être en paix. Et maintenant que c’était le cas, qu’il possédait une petite maison dans les quartiers moyens, il voulait repartir battre les champs. Certes, il n’était pas préoccupé par l’épée de Damoclès qui pesait au-dessus de la tête de tous les mortels, sa vie pouvait et pourrait encore changer du tout au tout un nombre incalculable de fois, mais demeurer dans une telle indécision laissait son côté Déchu sur les nerfs. L’Orisha qui était ancré très loin dans ses veines se sentait comme chez lui, et d’un autre côté, il avait besoin d’espace, de liberté. Il ricana sans conviction. Si c’était uniquement un besoin d’espace, il n’aurait pas choisi de prendre une mission intramuros. À croire qu’il aimait bien se mettre à l’épreuve.

Et après quoi ? Ce n’était qu’une vulgaire quête sans danger, sans aucun risque. Arriver, traquer, revenir, empocher. Il se leva de nouveau, et avança bille en tête vers la porte. En se pressant, il serait peut-être à l’heure pour le diner, et pour discuter avec Sean. Même s’il avait depuis longtemps acquis l’autonomie pour se débrouiller sans l’aide de son tuteur, Eerah rebutait à le laisser seul. S’il en venait à méditer sur son père, il était capable de se plonger dans une sombre léthargie. Le Déchu frappa deux fois, et fit pivoter la poignée du local. Le plus vite il s’en occuperais, le plus vite il obtiendrais satisfaction.


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Sam 25 Jan 2014, 17:42

La mésaventure du chaman dans la capitale des Orishas l’avait laissé extrêmement perplexe. Il venait de traverser une ville, pourtant, pris dans la toile d’une illusion il n’en avait rien vu, et finalement libre il ouvrait les yeux sur quelque chose de totalement différent. Il avait l’impression de sortir d’un rêve. Puis la curiosité était née, le poussant à parcourir les rues, son regard balayant le paysage qui s’offrait à lui, découvrant les vestiges qu’il avait vu plus tôt  dans leur état originel et donc, non plus des ruines mais des bâtiments intacts, tout comme les statues à l’effigie d’Antarès. Plus aucun cadavre dans les rues, plus ni esclaves ni oppresseurs. Et ces changements s’accompagnaient évidemment du retour des esprits, ce qui fut un réel soulagement pour le chaman qui s’était indubitablement habitué à les voir et à les entendre. Leur absence avait été pour lui comme l’absence d’animaux et d’insectes pour quelqu’un habitant en pleine forêt. Il manquait quelque chose dans le décor et c’était effroyablement dérangeant.
Il se remit pourtant de ses émotions pour revenir à ce qui le préoccupait avant son entrée en ville : trouver un endroit où dormir et se restaurer.

Cependant, vu l’état de ses finances, il allait d’abord lui falloir trouver un travail. Il s’enquit donc auprès des habitants des offres de travail en tout genre. Ce ne fut pas fructueux jusqu’à ce qu’il tombe sur un homme qui lui indiqua qu’un bijoutier offrait une récompense à quiconque lui rapporterait quelque chose. L’homme ne put lui en dire plus, ne sachant pas exactement ce que voulait l’artisan. Le chaman se mit donc en quête de la boutique en suivant les indications plutôt précises de cet aimable badaud qu’il n’oublia pas de remercier pour ses informations. Il finit donc par arriver devant ladite boutique et y entra, en ayant prit soin de rendre Krayn et Arella invisibles histoire de ne pas effrayer le marchant inutilement, débouchant sur une pièce vide. Il se racla la gorge bruyamment afin de signaler sa présence.

-Oui oui j’arrive ! –un homme entra dans la pièce par une porte qui se trouvait de l’autre côté du comptoir et vint se camper devant le chaman.- que puis-je pour vous ?

-Eh bien, il semblerait que vous cherchiez quelqu’un pour récupérer quelque chose. L’homme qui m’en a parlé ne m’a pas donné beaucoup de détail, quoi qu’il en soit, j’ai besoin d’un travail. Donc si vous avez toujours besoin de ce service, nous pourrions faire affaire. Qu’en dites-vous ?

-J’en dis que je n’y vois rien à redire. Mais je tiens à vous prévenir, ce n’est pas une tâche facile de retrouver le diadème que je cherche. Enfin bon, vous m’avez l’air d’un gars débrouillard.

Vêtu comme il l’était, le chaman avait tout l’air d’un aventurier combattant. Son sac, et surtout son arme ne laissaient d’ailleurs pas de doute à ce sujet.

-Je sais me défendre si c’est ce que vous entendez par « débrouillard ».  Donc, en quoi consiste…

Il fut interrompu par le bruit d’une porte qu’on ouvre. La porte dans son dos en l’occurrence. Un homme la passa pour entrer dans l’établissement. A son apparition Arella eut un mouvement de recul et il crut voir un voile de dégout couvrir son visage. Mais elle reprit tellement vite son expression habituelle qu’il ne pu en être certain. Ce qui était sûr, en revanche, c’était qu’elle avait bel et bien eu un mouvement de recul, ce qui invita le chaman à être soupçonneux vis-à-vis du nouvel arrivant. Il ne fit cependant aucun commentaire se contentant de regarder l’inconnu. Quelque chose l’intriguait et il finit d’ailleurs par mettre le doigt dessus. Cet homme était aveugle. Il en avait déjà vu bien sûr, dans son village, mais leur regard étrange était toujours déconcertant, comme si en ayant perdu la vue ils avaient gagné le don de regarder, avec leur yeux morts, directement votre âme. Sans trop savoir pourquoi -peut-être par pitié bien que l’homme semblait, outre sa cécité, en bonne santé- Zuvassin se tourna vers le marchant.

-Vous devriez peut-être vous occupez de cet homme d’abord. Nous pouvons toujours reprendre cette conversation après.

Krayn poussa bruyant soupir pour marquer sa frustration à l’égard de ce qui pour lui était une preuve de faiblesse mais ne fit pas de commentaire. Arella n’émit pas non plus de commentaire mais semblait indécise par rapport à ce qu’elle devait ressentir. Le chaman ne l’avait jamais vu dans un tel désarroi et cela titillait vraiment sa curiosité mais il s’abstint de poser la moindre question, pensant qu’il en aurait l’occasion plus tard.

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Eerah
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Eerah
Dim 26 Jan 2014, 00:55

Dans un grincement peu encourageant, la porte de la bijouterie pivota. Le Déchu fit deux pas dans la pièce, relâchant la poignée derrière lui, et ajusta sa veste d’un coup d’épaule. À l’odeur, il reconnaissait deux humanoïdes différents ; le client, certainement, et un autre mâle, aux tons de terre et de boue. Un baroudeur, ou un paysan. Lorsqu’il parla, il balaya la seconde solution. Il avait un trop beau parlé pour être issu du milieu rural. Le regard vide d’Eerah alla errer dans la direction d’où provenait la voix, inexpressif, comme s’il l’étudiait avec indifférence, ce qui n’était pas loin d’être le cas. De son côté, l’artisan n’avait pas grand-chose d’intéressant. Il puait le renfermé, et dénotait à peine quelques effluves de souffre et de cendre. Il ne s’occupait surement pas de ses créations lui-même. D’une manière ou d’une autre, ça n’intéressait l’aveugle que très modérément, et il marcha plus loin vers le comptoir, faisant glisser l’annonce froissée sur la surface du bois. Avant de parler, il tourna de nouveau la tête vers l’autre inconnu. Eerah ne se faisait pas d’illusion, s’il était ici, c’était pour la mission. Rares étaient les maraudeurs qui gagnaient suffisamment d’argent pour profiter des services d’une bijouterie de luxe, sans pouvoir s’offrir de bain. Mais il n’y avait qu’un seul diadème perdu. Le problème était déjà clair dans l’esprit du Déchu. Attentif à la moindre réaction, il lâcha négligemment : « Je suis là pour l’annonce.  ». Après réflexion, il aurait pu présenter ça avec un peu plus de tact. Il n’avait pas vraiment l’apparence d’un chasseur de primes ; un t-shirt ajusté, sous une veste en cuir usée, le tout passé sur un pantalon de toile. Il avait enfilé une paire de bottes de marche, pour ne pas passer pour un sauvage – la plupart des gens avaient du mal avec l’habitude qu’il avait pris de marcher pieds nus – et il avait laissé son bâton de combat chez lui. La mission ne semblait pas requérir l’utilisation de beaucoup de force, de toute manière. Il portait tout de même son poignard dans un étui à l’arrière de sa ceinture, mais ni l’homme ni le bijoutier n’étaient en mesure de l’apercevoir, caché qu’il était sous le tissu de son haut. D’une manière ou d’une autre, il n’avait pas l’air de l’aventurier qu’il était, et encore moins l’air du soldat qu’il avait été.

De son côté, le bijoutier balbutiait vaguement quelque chose, il semblait s’être aperçu de son handicap, et cherchait une façon de ne pas paraitre insultant. « Vous… Êtes certain de pouvoir assurer cette mission ? ». Avec un sourire, le Déchu reporta son regard sur le vieil homme. « À cent pour cent. ». Puis, désignant de la main l’inconnu, il ajouta. « Vous avez perdu combien de diadèmes, exactement ? ». Encore une hésitation, comme s’il tentait de savoir s’il se moquait de lui. « Eh bien, un. Un seul diadème, en fait. ». Le calcul semblait pourtant simple. Eerah soupira, en se tournant vers l’autre. « Donc un de nous est en trop. Vous souhaitez passer par la case argumentation, où nous expliquerons tous les deux que nous savons pister, traquer, trouver ? Ou avancer directement au moment où vous m’expliquerez que vous étiez là avant, ce à quoi je vous répondrais que je suis celui qui possède la seule et unique affiche de prime concernée ? À moins que vous ne décidiez, et avec raison, de nous épargner à tous les deux un peu de salive, et que vous me laissiez régler ça vite fait bien fait ?  ». Il avait complètement dépassé les bornes, et en était parfaitement conscient ; c’était la fatigue et la lassitude qui avait parlé à sa place. Il ne voulait que compléter l’avis rapidement, et repartir avec la récompense. D’autant plus que maintenant qu’il avait franchi la porte de la bijouterie, il n’avait pas la moindre envie de rentrer chez lui sans rien faire. Eerah en était presque désolé pour l’autre, mais il n’avait pas le temps de jouer au coq. Dans d’autres circonstances, un autre jour et dans un autre endroit, peut-être qu’il aurait simplement cédé la place avec courtoisie ; ce jour-là, il était simplement en manque d’adrénaline, d’aventure. Les mains croisées sur le comptoir, le visage toujours fermement tourné vers là où devait se trouver son interlocuteur, il entendait le bijoutier s’éclaircir la gorge avec une certaine gêne. Lui non plus n’avait surement pas mérité de se trouver là.


Confrontation | ft. Zuvassin GqzDWY

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Dim 26 Jan 2014, 14:08

Il avait envie de le broyer, d’écraser son crâne entre ses mains, et, un instant, il hésita à fusionner avec Krayn pour satisfaire son envie. Il faillit même faire un pas en direction de cet insecte répugnant mais Arella le retint d’un regard. Un insecte répugnant, certes. Tel un moustique qui vous tourne autour, vous rendant fou au point de n’avoir plus pour seule envie que celle de l’écraser, pour finalement vous piquer lorsque vous relâchez votre attention. Mais un insecte capable de piquer très fort. Zuvassin n’était pas totalement idiot et il était évident que cet homme, malgré son handicap, savait très bien se défendre. Bien sûr, il était élégamment  vêtu et n’avait rien d’un aventurier, mais sa condition physique et son attitude révélait tout autre chose.

Le chaman avait d’abord éprouvé une certaine compassion à l’attention de l’aveugle. Il s’était toujours comporté avec amabilité envers les personnes que la vie avait cruellement privées d’un sens. Cependant, le fait qu’il soit là pour l’annonce lui avait déjà fait légèrement changer d’avis à son égard. Mais plus que cela, ce fut son attitude condescendante qui l’irrita au plus haut point. Et si Arella essayait de faire garder son calme au chaman, les ricanements moqueurs de Krayn en revanche, ne faisaient qu’accentuer l’agacement du jeune homme. Zuvassin ferma un instant les yeux, serrant les dents, puis il poussa un soupir avant de porter à nouveau son regard vers l’individu.

-En réalité, j’ai une meilleure idée. Puisqu’il n’y a qu’un seul diadème et que nous sommes deux. Faisons la compétition. Le premier à ramener le diadème empoche la récompense.  Je suppose que ça ne pose pas de problème à ce cher bijoutier, le principal étant qu’il récupère l’objet. Bien évidemment, tous les coups sont permis.

Il afficha alors un sourire franc et quelque peu malicieux. L’idée de la compétition l’amusant vraiment. Il continua de fixer l’homme, guettant sa réaction et espérant qu’il n’allait ni se défiler, ni tenter de lui sauter dessus comme un barbare. Il avait l’air de quelqu’un d’intelligent, pas forcément très sympathique, mais intelligent. Son entrée en était la preuve. Il n’avait pas essayé d’affirmer sa supériorité par la force et l’intimidation mais par le dialogue, par des arguments, décrivant plusieurs scénarios envisageables. Le chaman, sans détourner son attention de l’inconnu, s’adressa à Krayn.

-Krayn, pour une fois, tu vas pouvoir t’amuser.

-Avec plaisir!

Et sans en dire plus il entama la fusion avec son esprit, l’invisibilité de ce dernier cessant au moment où il se fondait dans le corps du moine. De quoi surprendre le bijoutier qui semblait d’ailleurs stupéfait et devait certainement se demander s’il n’avait pas été victime d’une hallucination. Avec l’habitude, la fusion était plus supportable et la sensation de froid et de noirceur moins dérangeante, comme s’il s’accoutumait aux ténèbres qui l’envahissaient à chaque fois.  Arella ne manqua pas de faire savoir qu’elle désapprouvait mais Zuvassin n’en fit pas grand cas, l’idée d’écraser ce misérable vermisseau le faisant frémir. Au bien sûr, il ne songeait pas à un combat direct, il n’en voyait pas réellement l’intérêt. Non, ce qu’il avait en tête était plus subtil. Les deux esprits habitants le même corps étaient pour une fois entièrement d’accords, unis dans une conscience qui savourait dors et déjà cette compétition, ce jeu qui consisterait à mettre des bâtons dans les roues de l’adversaire tout en recherchant l’objet de cette quête et en évitant autant que possible l’affrontement direct.

-Je ne dirais plus rien, mais tu sais que je n’approuve pas chaman. Tout cela pourrait très mal tourner. S’il prend à nouveau le pas sur toi, tu ne seras peut-être pas capable d’en revenir cette fois. Souhaites-tu vraiment prendre le risque de perdre ta personnalité ?

L'esprit de l'ange reprenait ses avertissements et la double conscience du chaman en fut agacée.

-Ah, la paix ! Laisse-nous nous amuser pour une fois ! Et advienne que pourra, à ne pas prendre de risque nous restons à jamais médiocres.

Pour les autres personnes présentes, qui n’entendaient que ce que disait Zuvassin, il devait sans doute passer pour un fou à parler tout seul. Mais à vrai dire, il n’en avait pas grand-chose à faire, l’opinion des gens à son égard, surtout des gens qu’il ne connaissait pas, n’avait pas d’importance pour lui.
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Eerah
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Eerah
Dim 26 Jan 2014, 18:14

Un demi sourire s’était tracé sur le visage du Déchu. Il ne pouvait pas s’en empêcher, c’était la même chose à chaque fois qu’il était confronté à quelque chose d’aussi intéressant que l’inconnu. Il avait lu plusieurs choses à leur sujet, les Chamans. S’il en avait croisé quelques un à Avalon, il n’avait jamais eu l’honneur d’assister ce qu’ils nommaient eux-mêmes la fusion des esprits. Eux qui avaient l’air si humains, si normaux sous leur forme originelle, difficile de les cerner avant ça. Pourtant, pendant une seconde, il l’avait cru fou, à parler seul, répondre à un interlocuteur inexistant. Mais c’était si clair à présent. Il avait un beau spécimen devant lui, et l’envie d’aller fouiller son cerveau pour comprendre ce non-sens qu’était la double personnalité fusionnée était forte. Il fit un pas en avant, et se stoppa, ses doigts pianotant sur le comptoir. Non, ce n’était visiblement pas le moment. Eerah lâcha un petit rire sarcastique, et secoua doucement la tête. « Voyez-vous cela. Un Chaman. ». Ignorant subtilement sa proposition première, il pencha doucement la tête sur le côté, en plissant les yeux. Est-ce que tout ce qu’on racontait à leur sujet était vrai, la possession, les capacités décuplées ? En tapotant son index contre sa tempe, il ajouta, avec un sourire : « Est-ce que je parle à l’homme, ou à l’esprit ? On dirait que vous n’êtes pas tous d’accord sur ce que vous devez faire… ». Avec un nouveau rire, il alla planter son doigt sur l’affiche. « Une compétition, vraiment ? ». L’idée était plaisante. D’autant plus qu’il n’envisageait pas réellement la défaite, et encore moins contre un homme si prompt à l’emportement. « Pourquoi pas. Peut-être qu’à… Combien, trois ? Trois contre un, vous aurez une chance. ». Trois ou plus. Il avait fusionné avec l’un d’entre eux, en s’adressant toujours à un autre. En se tournant vers l’artisan, il lui adressa son sourire le plus commercial. « Vous en étiez à nous expliquer la mission, je crois ? ».

Le bijoutier, qui n’avait pas eu la chance d’étudier de près leur race, était sonné ; il sursauta légèrement quand l’aveugle lui adressa la parole. « Je… Euh, oui, oui bien sûr. Alors… ». Il tira fébrilement quelques tiroirs, et fouilla dans un bruit de papier froissé. « Alors, hm… Donc, il y a deux jours, le diadème sur lequel j’ai travaillé a disparu de mon établi. Je venais de sertir le joyau qui l’orne, et il était prêt à être envoyé. La seule personne qui doit en disposer est la jeune héritière Silvelle, des royaumes Elfes. À côté de mes outils, j’ai trouvé ce message. ». En s’éclaircissant la gorge, il lut à voix haute les quelques mots. « ‘’Vous ne pourrez récupérer votre bien qu’en échange de la somme spécifiée un peu plus loin. Vous avez trois jours.’’ Comme vous pouvez vous en douter, débourser une telle somme est absolument impossible dans ma condition. ». Sur ce point, l’aveugle ne pouvait qu’être sceptique ; l’objet lui-même devait valoir une véritable fortune, et au vue de sa boutique, il avait de quoi vivre en paix. Non, l’homme craignait plus pour son confort et sa réputation. En soi, c’était légitime, et le Déchu n’avait pas pour vocation de faire régner loi et justice. Tout ce qu’il voulait savoir, c’était comment récupérer la tiare le plus vite possible, et avant le Chaman. Il tendit la main vers le vieil homme, attendant qu’il lui donne le papier, et se ravisa rapidement, avant de se tourner vers son adversaire. « Vous permettez ? Mettons que dans votre magnanimité, vous m’aurez laissé bouger la première pièce, voulez-vous ? ». Il sourit largement, et attrapa la note dans les mains du bijoutier. Sous ses doigts, l’encre se mua, sa surface ondula jusqu’à former une ligne de braille. Il relu rapidement le message, haussa un sourcil appréciateur en lisant la somme demandée, et une fois terminé, déchira un morceau du papier qui ne comprenait aucune écriture. Traquer l’endroit d’où il provenait à l’odeur ne devrais pas être si compliqué. Il fit glisser le parchemin sur le comptoir, jusqu’à l’autre, et toujours tout sourire, ajouta : « Je vous laisse le reste. ».



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Lun 27 Jan 2014, 12:45

-Vous vous ridiculisez dans votre arrogance. Vos paroles ne font que démontrer votre ignorance. Quant au fait que nous ne soyons pas d’accords…Disons que moi et moi sommes d’accords, mais pas forcément avec moi.

Ce petit jeu amusait le chaman. Bien sûr, il allait sans doute passer pour un fou aux yeux de l’inconnu, mais il n’en n’avait rien à faire. Surtout qu’il ne faisait que dire la vérité. Lorsqu’il fusionnait avec un esprit, il devenait lui, jusqu’à la séparation il n’y avait plus de Krayn ou de Soach, il n’y avait plus que Zuvassin. Ainsi, il y avait deux « moi » à l’intérieur du chaman et il en allait de même lorsqu’il fusionnait avec Arella. Ainsi, que ce soit l’homme, l’esprit maléfique ou l’esprit angélique, ils étaient tous à un moment donné un « moi », une partie d’un tout. Un tout qui pouvait être amené à grandir encore. Evidemment, dans tout cela, Soach était également Zuvassin. Soach était le nom de l’humain qu’il avait été, Zuvassin était le nom qu’il s’était choisi en tant que chaman. Quoi qu’il en soit, il n’avait aucune raison d’expliquer tous ces détails à un inconnu qui était de plus et de fait, son rival en cet instant. Lorsque l’étrange aveugle s’adressa à nouveau à lui pour feindre de lui demander la permission de s’emparer du papier en premier, la part de Krayn en Zuvassin s’en amusa intérieurement et le chaman adressa un sourire à son interlocuteur.

-J’ai toujours préféré avoir les noirs.

La suite laissa le chaman perplexe, ne comprenant pas vraiment comment fonctionnait la magie dont l’homme faisait preuve. Il fut cependant clair que cela lui permettait de prendre connaissance, d’une manière ou d’une autre, des informations que contenait le bout de papier. Puis Zuvassin s’empara du morceau qu’on lui laissait et où était noté le message. Il remarqua que son adversaire semblait déjà savoir où aller sans qu’il comprenne pourquoi. Lui-même, en lisant le message, ne sut pas par où commencer. Il allait sortir quand soudain une idée lui vint. Après tout, n’était-il pas chaman ? Il avait un atout que les autres n’avaient pas. Communiquer avec les esprits était une source incroyable d’informations, les esprits voyaient bien plus de choses que le commun des mortels, n’étant eux-mêmes pas visible, ils pouvaient regarder tout leur saoul les gens vaquer à leurs occupations. Il chercha du regard un esprit qui aurait été attaché à la bijouterie mais, hormis Arella, aucun esprit n’était présent. Il sortit donc de la bijouterie. Dehors, contrairement à l’intérieur de la boutique, les esprits ne manquaient pas. Et a en juger par leur nombre et leur attitude, on pouvait se douter que les agressions au sortir du l’échoppe étaient relativement fréquentes. Cependant, l’un de ces esprits se démarqua vite des autres pour le chaman, puisqu’il ressassait toujours la même chose.

-Saletés de cambrioleurs ! Saletés de cambrioleurs ! Salet…

-Excusez-moi de vous interrompre vieillard, vous semblez avoir une dent contre certains cambrioleurs…ils ne vous auraient pas tué alors qu’ils cambriolaient la bijouterie par hasard ?

-Si, si, c’est tout à fait ça jeune homme ! Ces malotrus m’ont planté une dague en plein cœur simplement parce que je me trouvais au mauvais endroit, au mauvais moment !

-Je vois…et ils n’auraient pas, par le plus grand des hasards dérobé un diadème ?

-Si ! C’est même tout ce qu’ils ont pris ! Je me suis fait tué pour un foutu diadème ! Mais comment le savez-vous ?

-Eh bien je viens d’être embaucher pour retrouver ledit diadème. Peut-être pourriez-vous m’aider à le retrouver ? En échange, je pourrais très bien vous venger…

-Vous m’intéressez jeune homme. Justement, je les ai suivis jusqu’à leur repère après être devenu ce que vous voyez. D’ailleurs, comment cela ce fait-il ? Enfin, c’est sans importance, je vais vous guider.

-Je suis chaman, ce qui me permet, entre autres choses, de communiquer avec les esprits. Allons-y alors.

Aider un esprit à se venger, récupérer un diadème volé, le tout dans une compétition contre un aveugle insolite, et ce, peu de temps après être sorti d’une illusion étrange. Cette journée s’annonçait particulière et intéressante. Cela dit, la rencontre avec cet esprit était un vrai coup de chance, sans lui, le moine aurait été bien embêter pour retrouver le diadème vu qu'il n'avait aucun réel talent de pisteur, et encore moins lorsque le seul indice était un morceau de papier. Zuvassin se mit en route, suivant le vieillard, se demandant ce qui l’attendait encore avec une certaine excitation, convaincu qu’il n’était pas au bout de ses surprises.
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Eerah
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Eerah
Mar 28 Jan 2014, 01:38

Le Déchu ne pouvait qu’être impressionné par le changement de personnalité évident qu’induisait la fusion des esprits. L’être civilisé, quoique brut de décoffrage, à qui il avait adressé la parole en rentrant était désormais enfoui sous un égo surdimensionné, aux accents de monarques. Il était plus malin, plus fourbe également. Quand bien même il avait répondu avec un reniflement méprisant à sa première remarque, il souleva un sourcil agréablement surpris à sa référence au jeu d’échec. Si son nouveau « lui » avait ce genre de raisonnement, cette logique si particulière, stratégique, alors peut-être la soirée ne serait pas aussi barbante que prévue. Lorsque le Chaman sortit bille en tête de la boutique, le papier à la main comme s’il allait y lire les coordonnées exactes de la tiare, Eerah éclata de rire. Avec un clin d’œil aveugle au bijoutier, il ajouta : « Ah, les jeunes ! ». L’homme s’étouffa en bégayant. « Vous plaisantez, il a l’air plus vieux que vous ! ». En s’en allant vers la rue, l’aveugle murmura, autant pour lui-même que pour le vieil homme. « Si vous saviez. ». Dans son dos, la porte se referma en grinçant, et il inspira profondément, avant de porter le morceau de papier jusqu’à son nez. Il portait plusieurs odeurs mêlées, fusionnées. La plus forte était celle du pain. Il s’imaginait presque la mie encore brûlante ; la croute craquante. Puis de plus tenues, comme celle du cuir, ou encore la fragrance subtile du bois de chêne. Et loin, derrière la teinte même du papier et de l’encre, derrière celle de la poussière, il y avait la marque de l’homme qui l’avait écrite. Fragile, isolée, mais présente. Il tenta en vain de s’en imprégner, usant de toute sa concentration ; mais les bruits environnants étaient trop forts, les vibrations des pavés trop assourdissantes. À moins de vingt pas, le Chaman s’égosillait dans le vide, surement en train de parler à un des esprits qu’il affectionnait tant. L’idée même de savoir que des restes éthérés de personnes décédées flottait en permanence autour de lui rendait le Déchu curieux, perplexe. Quelque chose qui n’avait ni son, ni odeur, ni chaleur ni consistance, et que par définition il ne pouvait s’imaginer, n’avait pas la moindre valeur dans son monde. En prenant une dernière inspiration, il appela dans un murmure un peu de sa magie, coupant un à un les sens qui lui restait, à l’exception de l’odorat.

Les bruits s’éteignirent, les pulsations de la terre se turent. Il ne sentait plus le vent sur sa peau, il ne sentait plus son propre corps. Le gout de salive mourut dans sa bouche, et il se retrouva seul, dérivant dans le néant, et devant lui s’érigeait le monument des odeurs qui lui parvenait. Immenses et oppressantes, les effluves de la rue où il se trouvait, et sa propre odeur, prenaient presque toute la place dans son esprit. Il les écarta rapidement, les remisant jusqu’à son inconscient, et pris au creux de sa main celle qui venaient du papier. Le pain était là, tout comme le cuir et le chêne, plaqués sur un fond de parchemin et d’encre métallique. Et il était là, l’homme. Car c’était une odeur d’homme, surement humain à en juger la fétidité de son aura. Il avait tenté de masquer son empreinte naturelle sous un parfum bon marché, aux essences de rose et d’orge, mais il ne pouvait masquer sa propre nature. Il n’avait pas la senteur d’une personne âgé, ni les phéromones d’un adolescent. En finissant de dresser son profil, Eerah ralluma doucement ses connexions nerveuses, retrouvant avec une grimace le vacarme de la ville. Même en considérant ce qu’il avait appris, il ne pourrait certainement pas mettre la main sur le voleur, encore moins sur le bijou. D’un élan, il fit jaillir ses ailes, et s’éleva dans le ciel, en direction des quartiers boulangers. En rangeant le morceau de parchemin dans sa poche, il songea à ce qu’il pouvait déduire de plus. La porte n’avait pas été forcée, il cherchait donc quelqu’un d’assez riche pour s’offrir du matériel de crochetage, et d’assez habile et malin pour l’utiliser. Ce qui était finalement, songea le Déchu avec une certaine lassitude, plutôt évident. Il aurait voulu se frapper. Peu importe le cas de figure, la traque ne pourrait commencer réellement que lorsqu’il atteindrait les fourneaux et rues des artisans du pain. Même en supposant que le Chaman ai pu trouver la moindre piste, ce qui était loin d’être sûr, franchir le fouillis de ruelles qui le séparait de leur objectif risquait de lui prendre du temps.



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Mer 29 Jan 2014, 21:00

Zuvassin n’aperçut le déchu qu’au moment où ce dernier révélait justement sa nature dans un battement d’ailes. Il ne s’y était pas attendu mais ne fut pas vraiment choqué, après tout, il avait déjà vu nombre de déchus dans leur capitale. Mais si l’étonnement ne le submergea pas, en revanche, d’autres sentiments montèrent en lui. Il semblait avoir une piste, même si le chaman n’avait aucune idée de la manière dont il l’avait eue. Il s’agissait du premier point noir. Le second point noir était qu’il pouvait voler et allait donc arriver bien plus vite que lui à destination. Le troisième et plus important était qu’il n’avait aucune idée de l’âge que pouvait avoir cet homme. Il pouvait très bien être beaucoup plus vieux que son apparence et aussi bien plus puissant que ce que les apparences avaient suggéré. Il y réfléchissait, et surtout réfléchissait à un moyen de lutter contre cet adversaire tout en évitant l’affrontement direct. Cependant, il ne pouvait pas vraiment imaginer de stratégie sans savoir où il se rendait ni ce qui l’attendait là bas. Il décida donc de questionner un peu son guide, tout en espérant qu’il n’arriverait pas trop tard.

-J’aimerais éclaircir quelques points avec vous, mon ami. Des points comme le nombre de cambrioleurs par exemple, ou encore la localisation de leur cachette. Si vous avez des détails n’hésitez pas. Oh, pendant que j’y pense, si vous connaissez une moyen d’y arriver vite, cela m’arrangerais beaucoup.

Il ne donnait pas de précisions, préférant ne pas parler du déchu, évitant ainsi de dire à l’esprit qu’il avait un concurrent et que donc, il ne lui était potentiellement plus d’aucune utilité si l’autre en finissait radicalement avec les malfrats. Le vieil homme se retourna vers lui, un sourcil levé.

-Eh bien cela fait beaucoup mon garçon. Dans mes souvenirs, ils étaient quatre. Non, en fait, ils devraient être trois désormais. Le chef n’est pas un enfant de chœur. Lorsque l’un de ses gars a manifesté son mécontentement quant à mon meurtre, un chouette gars si vous voulez mon avis, il lui a dit que si mon sort lui importait à ce point, il pouvait toujours me rejoindre dans la tombe. Sauf qu’il avait joint la geste à la parole et l’avait déjà poignardé. C’est un impulsif ce type là.

-Bien, bien. Et pour ce qui est d’aller à leur cachette rapidement ?

-Ne soyez pas si hâtif ! Nous sommes déjà en train d’emprunter un raccourci. Tenez, vous voyez là, cette boulangerie ?

-Oui. Je vois, et donc ?

-Il y a une porte sur le côté qui mène directement au deuxième étage sur un appartement que loue le boulanger. C’est là qu’ils se sont retrouvés cette nuit là. Je ne sais pas si le boulanger est de mèche, même si cela m’étonnerait, mais en tous cas personne ne s’étonne de voir de l’agitation en pleine nuit, tout le monde doit penser qu’il s’agit du boulanger qui fait son pain.

-Hum, ça se tient. Enfin peu importe, je n’ai pas le temps de me préoccupé du pourquoi du comment. Allons-y. Bien qu’à y réfléchir, pénétré là dedans risque de ne pas être très facile. Et quand bien même je réussirais à rentrer, ce n’est pas vraiment la peine si je me fais tuer en passant la porte…

Il regagna donc la ruelle et décida de se cacher dans un coin, derrière des caisses qui se trouvaient là, attendant que les hommes se montrent ou une occasion de monter  à l’étage sans trop attirer l’attention. Il était bien plus lui même que lorsqu'il fusionnait avec Krayn habituellement, et cela avait quelque chose d'étrangement dérangeant. Attendait-il le bon moment pour se manifester un peu plus et essayer de prendre le contrôle ou avait-il abandonner l'idée de prendre possession du chaman? Nul ne pouvait le dire à part lui, mais le chaman ne pressentait rien de bon, comme tout ce qui avait attrait à cet esprit d'ailleurs.
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Eerah
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Ven 31 Jan 2014, 21:20

Dans un claquement de plumes, le Déchu atterrit au sommet d’un haut fourneau encore éteint. Retraçant dans son esprit la carte de la cité, il évalua rapidement sa position. Il était dans la partie inférieure du quartier boulanger ; à un peu plus d’une centaine de mètres de sa limite supérieure. Avec un peu de chance, il n’aurait pas besoin d’aller chercher plus loin. Il descendit rapidement, glissa jusqu’à un petit balcon inoccupé. Personne ne faisait plus attention à lui, les rues se vidaient doucement, tandis que les artisans rentraient chez eux. Il ferma les paupières, et étendit les serres de son esprit. Il n’avait pas tenté de télépathie à grande échelle depuis la Coupe des Nations, par peur de se rendre compte que son pouvoir avait diminué. En se concentrant, il étira progressivement sa toile, jusqu’à ce qu’il ne puisse simplement plus saisir ce qu’il percevait. Un large sourire éclaira son visage. Sa conscience s’étendait presque jusqu’à l’Eorishaze, il avait dépassé de plusieurs centaines de mètres les limites du quartier concerné ; son entrainement avait finalement payé. Economisant ses forces, il réduisit son champ de recherche, captant les pensées de la cinquantaine de personnes qui demeuraient encore dans les boutiques, fours et quelques maisons de boulangers. Rapidement, il se mit à l’écoute des pensées primaires, poussant de côté ceux qui ne pensait pas à leur méfait ou à une forte somme d’argent. Les enfants, les jeunes filles, les vieillards, les infirmes, il éliminait une par une chacune de ses cibles. Au bout de quelques minutes, il ne lui restait plus qu’une poignée d’homme correspondant à profil qu’il recherchait. Neuf hommes, tous d’un âge moyen, certains isolés, d’autre rassemblés au même endroit. Il se concentra pour prendre le pas dans l’esprit de chacun. Le premier était comptable, étudiait ses dernières entrées d’argent. Les suivants étaient un groupe de deux hommes d’églises, conversant de la dernière donation qui avait permis de reconstruire leur église. Le troisième était bien connu, il s’agissait du Chaman, qui venait de rentrer dans le périmètre de recherche. Il passa rapidement aux suivants, membres d’une secte qui n’œuvrait vraisemblablement pas pour le bien de l’humanité. Mais puisqu’ils ne conversaient pas de rançon ou de tiare, ils ne l’intéressaient pas. Et enfin, il cerna ceux qu’il cherchait. Trois hommes, quarante mètres en avant. Sans perdre de temps, il reprit son vol, dépassa rapidement les quelques ruelles qui les séparaient.

Dans l’obscurité du crépuscule, sa silhouette se fondait de plus en plus, jusqu’à disparaitre lorsqu’il contourna le bâtiment pour se placer sur les façades est. C’était une boulangerie, surmontée d’un étage aménagé en partie résidentiel. Le tout était désormais de patienter pour que la nuit vienne. Eerah s’installa confortablement dans l’ombre, affalé sur un sac de farine, et se connecta aux esprits des trois hommes, attendant sans se presser que l’un d’entre eux finisse par évoquer ou penser à la tiare, et à sa cachette. Il aurait pu forcer pour obtenir l’information, mais ç’aurait été au risque d’éveiller leur soupçons si l’un d’eux possédait la moindre habilité psychique. Et puis de toute manière… Il tourna la tête vers les ruelles, mais le Chaman mettrait encore quelques minutes à arriver. Force était de constater qu’il avait réussi à trouver tout seul la localisation des voleurs, c’était presque impressionnant. Jouant distraitement avec une de ses bagues, le Déchu commençait à échafauder un plan. Son approche la plus naturelle aurait été d’obtenir l’information qu’il souhaitait sur la couronne, et d’aller la chercher le plus discrètement possible. Mais avec un concurrent dans les pattes, il ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il ait le temps de trouver, et d’aller chercher l’objet sans que l’autre ne fasse tout rater. Peut-être fallait-il laisser le Chaman entrer seul, le laisser prendre les coups à sa place, et venir récupérer le diadème au milieu des cadavres. Non, il y avait toujours le risque qu’il soit plus fort que prévu, et qu’il s’en empare sans le moindre problème. Parallèlement, une pensée de l’un des hommes vint le sortir de sa réflexion. Il venait de songer à la tiare, et la situait dans la sacoche à ses côtés. Voilà qui compliquait davantage sa stratégie. Il ne lui restait qu’une seule solution, aussi brutale fut-elle. Guettant l’arrivée de son adversaire, il plana jusqu’au toit de la bâtisse, approchant le plus silencieusement possible sur les tuiles glissantes. Son premier pied toucha l’argile, et lorsqu’il posa le second, en rentrant ses ailes, un pan entier du toit céda. En quelques secondes, il était allongé sur un monticule de planches pourries et de morceau de tuiles brisées, entouré d’un étouffant nuage de poussière. Peut-être que ça n’allait pas si bien se passer que ça, finalement.



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Mar 04 Fév 2014, 13:47

Le chaman s’impatientait. Les hommes ne semblaient pas vouloir bouger de leur trou. Ne sortaient-ils donc que la nuit pour accomplir leurs méfaits pour ensuite retourner dans cette chambre ? C’était impensable, il fallait bien qu’ils se nourrissent et donc qu’ils achètent de la nourriture. Et même si le boulanger leur fournissait de quoi se sustenter, il devrait passer par cette fichue porte que le moine fixait depuis déjà bien trop longtemps à son goût. Sauf s’il y avait un passage, un escalier ou une trappe, qui menait à l’étage, auquel cas le chaman avait attendu et attendait encore pour rien. Il ne pouvait pas seulement attendre, non seulement parce qu’il ne supportait plus de rester planqué là mais aussi parce que cela pouvait ne le conduire nulle part. Cette possibilité lui faisait perdre son calme, surtout qu’il se devait de récupérer la tiare avant l’ange déchu et qu’il ne tarderait sans doute pas à arriver, s’il n’était pas déjà là, quelque part. Bien sûr, il pouvait ne pas trouver l’endroit, mais il restait septique sur ce point. L’aveugle semblait vraiment savoir où il allait lorsqu’il s’était envolé, et le chaman était persuadé que d’une manière où d’une autre, la piste qu’il suivait le mènerait ici. Une simple intuition qui s’était muée en certitude dans l’esprit de Zuvassin.

Il finit par lâcher un petit grognement de frustration. La nuit tombait, mais il ne pouvait attendre que les cambrioleurs sortent. Il décida donc d’entrer. La porte étant miteuse, il n’eut aucun mal à la défoncer d’un coup d’épaule et se demanda comment on pouvait laisser les choses dans un tel état de décrépitude. L’escalier était tout autant en piteux état et il dut faire attention pour ne pas faire craquer le bois de chacune des marches à chaque fois qu’il posait un pied. Cependant, un grand fracas venant de l’étage retentit, assez fort pour couvrir le bruit qu’il faisait lui-même, il se rua jusqu’à la porte de la chambre, avalant les dernières marches en quelques enjambées. Il tenta d’ouvrir la porte à la volée, sans même se demander si elle était ouverte ou non. Elle l’était, et il déboula dans la pièce, prêt à se battre si nécessaire. Sauf qu’il n’y voyait rien. Il n’arrivait qu’à distinguer quelques silhouettes au travers du nuage de poussière. Le trou dans le toit expliquait le désordre, mais il se demandait ce qui avait bien pu le provoquer. Puis la poussière retomba et il put découvrir le déchu au milieu des planches. Il distingua également les trois malfaiteurs du coin de l’œil mais, comme lui, ils étaient occupés à regarder l’homme qui venait d’atterrir parmi eux avec stupéfaction. Zuvassin eut envie d’éclater de rire mais se contenta d’arborer un petit air narquois.

-Voilà ce que j’appelle une entrée fracassante.

Lâcha-t-il, ironique, à l'attention du déchu avant de se tourner vers les malfrats et de sonder leurs pensées.

-Les gars, j’étais venu pour vous prévenir. Je ne devais pas entrer comme ça mais bon, les choses se sont précipitées alors…  Ce mec là, il est venu récupérer le diadème du bijoutier. Je serais vous, je lui montrerais qu’on ne s’en prend pas impunément à vous.  Surtout qu’il vient de ruiner votre planque. Je peux même vous aider si vous voulez. Entre confrères, il faut se serrer les coudes de temps en temps.

Un énorme mensonge, et il se doutait bien que personne n’allait le croire. Cependant, évoquer la tiare lui permit de collecter quelques informations précieuses, notamment son emplacement. Il ne s’était pas attendu à ce qu’un des hommes la porte sur lui, même si au fond, ça ne changeait pas grand-chose. Il avait accepté de venger le vieillard alors il pouvait bien récupérer le diadème sur le corps du cambrioleur.

-Confrères hein ? Très bien, on va s’occuper de ce type, mais il faudra qu’on discute de ton cas après. Je n’aime pas trop qu’on vienne se mêler de nos affaires.

Et sur ces mots, il sortit une dague, vite imité par ses comparses, avant de s’approcher du déchu. Le chaman quant à lui resta en retrait, préférant attendre une bonne occasion de se débarrasser de tout ce petit monde pour récupérer l’objet qu’il convoitait. Il sortit cependant tout de même son arme, mieux valait être prêt si les choses tournaient mal et qu’il avait à se battre. Amener les gens à faire ce qu’on voulait qu’ils fassent était bien souvent la clé de la réussite, cela se révélait vrai à chaque fois que le chaman en faisait l’expérience. Le tout était d’y arriver dans que les vraies intentions soient découvertes, sinon tout pouvait très vite mal tourner.
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Eerah
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Eerah
Mer 05 Fév 2014, 21:09

« Trop drôle… ». Entre deux toussotement, et quelques râles de douleurs, Eerah avait trouvé le temps de répondre au trait d’esprit lancé par le Chaman. Il savait faire ses entrées, on pouvait au moins le lui accorder. On aurait difficilement pu dire pareil du Déchu, allongé sur plusieurs poutres à moitié rongées par les insectes et l’humidité. Dans un gémissement grogné, il se redressa laborieusement, constatant avec une grimace l’état de son corps. Il avait une côte cassée, et l’hématome serait surement loin d’être beau à voir, mais il s’en tirait sans trop de mal. Ce qui ne risquait pas de durer ; il capta ce qu’était en train de faire le Chaman, saluant la performance par un simple : « Ah, l’enfoiré de sa race ! ». Il refusait de l’admettre, mais c’était plutôt bien joué, et même étonnamment malin de la part de son adversaire. Les trois rustres avaient marché immédiatement, et même s’ils émettaient quelques réserves, ils semblaient avoir décidé de s’occuper de lui en premier lieu. Ça risquait de se compliquer ; on entendit clairement quatre chuintements de lames, ce qui signifiait que même son concurrent semblait prêt à en découdre. La question était de savoir jusqu’à quel point s’étendait son ressentiment ; s’il décidait de s’en prendre à lui, alors il ne lui ferait pas de cadeau. Le temps qu’il avait mis à dégainer et la manière avec laquelle il piétinait derrière les trois premiers semblaient indiquer qu’il n’en était rien, mais il ne pouvait pas en être sûr, et il n’avait en aucun cas le temps d’outrepasser ses barrières mentales. Ce qu’il avait besoin, s’était de réfléchir à une nouvelle stratégie, vite. Aucune indication sur le niveau de combat de ses adversaires, ni sur leur condition physique. Lui était blessé, et ne possédait qu’un couteau de chasse, qui – bien que plus affuté et plus large qu’une simple dague – ne risquait pas de lui garantir un avantage suffisant. Non, cette fois il allait devoir donner un peu plus que d’accoutumée.

Il recula de quelques pas, et frappa une fois dans ses mains, agissant directement sur l’esprit des hommes, décuplant la finesse de leur ouïe. Chacun d’entre eux, le Chaman compris, était maintenant à même d’entendre une araignée trotter à plusieurs mètres. Il prit son élan, et se jeta sur eux, alors que son corps prenait l’apparence d’un énorme lion, et que ses vêtements ensorcelés tombaient au sol. D’un rugissement, il projeta les brigands au sol, alors qu’ils se tenaient les oreilles en hurlant. En faisant bien attention de ne pas trop bousculer celui qui portait la tiare, il envoya le premier d’entre eux s’écraser contre le mur, d’un énorme coup de patte. D’un bond, Eerah se rua sur le second, immobilisant sa poitrine de tout son poids, et arracha d’un coup de dent son bras armé. Le dernier se relevait déjà, hésitant à avancer plus loin. Le Déchu reprit son apparence normale, et utilisa la dague de sa dernière victime encore hurlante pour la lui mettre sous le cou. En le relevant pour le placer devant lui, il cria à l’autre : « Le bijou, ou ton pote y passe ! ». Puis, en tournant la tête vers le Chaman : « Je te déconseille de tenter quoi que ce soit, toi ! ». Poussant son otage d’un coup de pied, il avança un peu plus, sans éloigner le poignard de sa gorge, avant de relâcher l’emprise qu’il avait sur les sens des trois hommes. Si tout se passait bien, le voleur abandonnerait rapidement, et il n’aurait peut-être pas à tuer tout le monde. Quoique vu la vitesse à laquelle son bouclier-humain perdait du sang, il n’était pas certain qu’il resterait conscient bien longtemps. « Il te reste pas beaucoup de temps machin, envoie la couronne, et je pars ! T’as pas d’autre solution de toute manière. Si c’est pas moi qui m’occupe de toi, ça sera ce gars derrière. ». Le Déchu était toujours nu, et peu disposé à négocier pendant des heures. Doucement, il se mit à compter jusqu’à trente, sans un bruit.


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Mer 05 Fév 2014, 23:20

Le chaman voulut crier mais se retint au dernier moment, conscient que s’il le faisait il ne ferait qu’aggraver la douleur qu’il ressentait déjà. De la même manière, il se retint avec difficulté de plaquer ses mains sur ses oreilles. Cela aurait atténué les sons extérieurs bien entendu, mais le frottement engendré par la manœuvre lui aurait sans doute causé une douleur bien plus vive. Il tenta de s’y habituer le plus rapidement possible, gardant son calme à grand peine. Il eut une soudaine envie d’écorcher vive l’ange déchu. Il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il était la cause de ce phénomène puisqu’il était le seul à ne pas être indisposé. Tellement obnubilé par les sons qui envahissaient sa tête avec une telle intensité, il vit ce qui se déroula devant ses yeux mais n’en pris vraiment conscience que lorsque les sons retrouvèrent leur volume normal. Il se demanda un instant s’il n’avait pas halluciné mais l’état de ses victimes ne laissait pas de doute possible. L’ange s’était transformé en tigre et avait fait un carnage. Le mot carnage était peut-être exagéré. Au fond il n’avait fait que projeter l’un des hommes contre un mur, arracher le bras d’un deuxième puis le prendre en otage pour menacer le porteur du diadème. On pouvait dire que les dégâts étaient minimes, en fin de compte, même si l’homme qui avait perdu son bras ne devait pas être du même avis…

Lorsque le déchu s’adressa à lui, il ne répondit même pas, trop occupé à justement chercher une chose à faire avant que la situation ne lui échappe complètement. D’après sa conversation avec l’esprit du vieillard, le chef de la bande et détenteur de la tiare n’hésiterait pas à sacrifier l’un de ses sous fifres pour se tirer d’affaire. Il avait vu la blessure de l’ange déchu également, mais après ce qu’il venait de voir des capacités de ce dernier, il doutait que cela fasse une réelle différence. A moins que… Une blessure était toujours un bon point de départ pour une affliction, s’il utilisait discrètement la magie noire pour affaiblir le déchu, il pourrait ensuite reprendre l’avantage et pourquoi pas faire semblant d’être de son côté. Il n’était pas l’homme le plus brillant du monde, mais seul le dernier des crétins n’aurait pas remarqué qu’il était l’individu le plus dangereux dans la pièce. Il concentra donc son pouvoir sur son rival tout en détournant l’attention en s’avançant d’un pas.

-J’imagine très bien que tu pourrais sauter par la fenêtre pour nous fausser compagnie et laisser ton camarade mourir. Mais il sait voler, alors il te rattraperait et te ferait un sort comme à tes copains. Ta vie vaut vraiment ce bijou ?

Tout en parlant assez fort pour essayer de cacher ses actions à l’aveugle, et pensant l’avoir suffisamment affaibli, il donna un petit coup de pied à l’homme évanoui duquel il s’était rapproché par son pas en avant afin de le réveiller. Il dut répéter l’opération pour que cela fonctionne, et le cambrioleur mit du temps à rassembler ses esprits et à se relever. Pendant ce temps, comprenant la manœuvre de Zuvassin, ou plutôt, se méprenant sur celle-ci, il entama les négociations.

-Gardons notre calme. Effectivement, ma vie ne vaut pas ce diadème. Je vais m’approcher doucement pour vous le donner et dans le même temps vous allez relâcher Joe. Un échange dans le calme.

Heureusement que l’ange déchu était aveugle car sinon il n’aurait pas pu ne pas remarquer les coups d’œil répétés que le chef de bande jetait  à son acolyte qui se relevait. Il allait falloir la jouer fine et ne pas manquer l’occasion de prendre la défense du déchu au moment opportun s’il voulait rentrer dans ses bonnes grâces. Cependant, tout ne dépendait pas que de lui. La résistance de l’aveugle à sa magie noire était l’une des inconnues qui faisait le plus douter le moine, mais dans tous les cas, il se tenait près à se battre, que ce soit contre lui ou contre les deux autres hommes. Une part de lui désirait ce combat, avait soif de sang. Un effet de sa fusion avec Krayn, ou un propre côté malfaisant qui s’éveillait chez lui ? Il ne pouvait le dire.
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Eerah
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Eerah
Jeu 06 Fév 2014, 19:10

Il aurait dû s’attendre à ce que le Chaman se décide finalement à y aller de son argument. Le contraire aurait été surprenant, en dépit de son avertissement. Eerah n’était pas assez stupide pour croire qu’une telle phrase avait pour but d’étayer sa propre démonstration. Il tournait légèrement pour garder les deux hommes en face de lui ; la voix de son adversaire glissait doucement sur le côté. Qu’est-ce qu’il cherchait à faire ? Réveiller ce qui restait du troisième comparse ? Non, c’était stupide. Il l’avait mis à terre une fois, il pouvait le refaire sans même ciller. À moins qu’il n’ait surestimé ses capacités cognitives, mais il en doutait. Pour couronner le tout, son dos lui faisait un mal de chien, et l’état de sa côte ne semblait qu’empirer. Avec une grimace, il mit fin à sa réflexion. Le temps du respect et de la diplomatie avait passé. L’homme sous son couteau n’avait plus que quinze secondes à vivre, il n’avait pas le temps de se poser des questions en vain. Son esprit accrocha celui du Chaman, arrachant sans douceur les informations dont il avait besoin. Et il ne fut pas déçu ; non, il était loin d’être crétin. On aurait même presque pu prendre ça pour une certaine intelligence. L’homme jouait sur les deux tableaux, mettait les brigands en confiance pour pouvoir mieux les trahir au moment opportun. Il avait l’air déterminé à tuer l’homme à qui il avait parlé, pour une histoire de vengeance, et surtout il s’était occupé de l’affaiblir en prime à coup de Magie Noire. Plutôt osé, mais pas sans intérêt. De son côté, le chef de bande semblait avoir compris ce qu’il essayait de faire, ou du moins, compris ce que l’autre avait envie de lui faire comprendre. Eerah sourit lorsqu’il appela au calme. Ils ne risquaient pas de rester longtemps au calme ; il entendait déjà la respiration du dernier homme qui reprenait lentement conscience. Aussi discret qu’il pouvait essayer de se montrer, sa cage thoracique avait souffert de l’impact, et il ne pouvait s’empêcher de laisser échapper quelques soupirs laborieux.

Faisant comme si de rien n’était, il l’ignora complètement, et répondit au porteur de la tiare. « Ne soyez pas stupide, Karl. ». Un vol de pensées avait toujours un effet des plus satisfaisants lorsqu’il s’agissait de se faire comprendre. « Lysie et Tom vous attendent à la maison, vous le savez très bien. Et il serait déplorable qu’ils aient à patienter en vain. Vous ne m’approcherez pas. Vous allez poser votre sacoche là où vous êtes, et vous allez sortir tranquillement. Une fois que j’aurais vérifié que vous n’avez pas essayé de me rouler, je relâcherais ‘Joe’, s’il n’est pas mort d’ici là, alors je vous conseille de vous dépêcher. ». Au moins, on ne pourrais pas l’accuser de ne pas avoir prévenu. L’homme hésitait à présent, il sentait ses pensées s’embrouiller en songeant à sa femme et son garçon, en songeant qu’il ne s’en tirerait peut-être pas pour les voir à nouveau. Le Déchu insista encore un peu, autant pour lui que pour le Chaman qui avait décidé de s’en prendre à sa vie. Ça pourrait être intéressant de prendre la mesure de sa volonté. « Réfléchissez, Karl. Tout ça n’en vaut pas la peine. Je sais parfaitement que Jack – c’est bien Jack, non ? – je sais parfaitement qu’il s’est relevé. Vous auriez tort de me prendre pour un idiot. Réfléchissez bien. Votre garçon a quel âge ? Neuf ans ? Et votre femme ne sera pas assez forte pour l’élever seule, vous le savez. Si vous mourrez ce soir, vous les condamnerez tous les deux à mort. ». « T-Taisez-vous, bordel ! ». « Ils n’ont plus de famille, à part vous. Les huissiers prendront la maison, ils se retrouverons à la rue. ». « Karl, te laisse pas embobiner par ses conn- ». « Ferme-là, Jack ! Ferme-là ! Et toi aussi ! Ne parle pas d’eux ! Tu ne sais rien ! ». « Je sais que Lysie est faible, Karl. Je sais qu’elle ne pourra pas retrouver de travail, une fois que ses employeurs apprendront qu’elle était la femme d’un voleur, et qu’ils la jetteront dehors. ». « TAIS-TOI ! ». « Je sais que Tom ne jure que par toi, et tes histoires d’aventures, lorsque tu le borde le soir, je sais ce qui adviendra de lui lorsqu’il apprendra à quoi s’amusait son héros de père. ». « K-k-karl… ». « Mais fermez-la ! Laissez-moi TRANQUILLE, BORDEL ! TAISEZ-VOUS ! S’il vous plait… ». « Fais le bon choix, Karl. Ils ont besoin de toi. ».

L’homme tomba à genoux dans un hurlement désarticulé ; sanglotant déjà par intermittence. Eerah était impassible. Ce n’était pas la première fois qu’il poussait un homme à bout. Et certainement pas la dernière ; il fallait ce qu’il fallait pour arriver à ses fins. Cette fois, il n’avait plus le choix. La suite ne dépendait pas de lui mais des deux adversaires restant en état de combattre. Jack, lui, n’avait pas autant de considération pour la vie de famille de son comparse. Dans un cri, il bondit sur le Déchu. « Tu vas mourir, crevure ! ». L’aveugle pivota vers lui, et arracha de son esprit l’apparence de la femme qu’il aimait, une certaine Amélie. Il changea d’apparence, prenant le visage, les vêtements de la jeune femme, ceux qu’elle portait le premier jour où ils s’étaient rencontrés, sur les quais de Stenfek. Le rustre s’arrêta en plein élan, dévasté. « Que… Amélie… ». Le Déchu relacha son poignard, qui tomba au sol dans un vacarme métallique – bientôt rejoint par Joe, à bout de force – et avança vers lui, déversant un torrent de larme factices sur ses joues. « Jack… ». Il avait prévenu. Il les avait tous avertis. « Jack, mon Jack… ». L’homme en tremblait, il écarta les bras, prêt à secourir sa dulcinée. Et elle ne vint jamais. En l’attrapant par son vêtement, Eerah le propulsa par la fenêtre, l’envoyant s’écraser quelques mètres plus bas, dans un fracas de verre et de bois brisé. D’un coup d’œil, il s’assura que sa victime n’était plus en état de bouger, et revint calmement jusqu’à son otage en reprenant son apparence Déchue. « La tiare, Karl. Il te reste encore une chance. Ne commet pas la même erreur que ton ami. ».


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Ven 07 Fév 2014, 11:48

Peu à peu Krayn prenait le dessus sur l’esprit du chaman. C’était presque imperceptible, et le chaman ne s’en rendait même pas compte tellement leur conscience se mêlait bien en cet instant. A quoi était-ce du ? L’esprit avait attendu le bon moment pour essayer d’imposer sa volonté ? L’utilisation de la magie noire avait-il donné un avantage inespéré à l’esprit qui habitait le corps du moine ? Peut-être un peu des deux.  Il ne se posa pas la question, se laissant submerger par la volonté de Krayn et par sa noirceur.

Les événements qui se déroulèrent sous ses yeux lui arrachèrent un sourire mesquin. Observer l’ange déchu manipuler les hommes aussi cruellement était un délice, lui rappelant le bon vieux temps, lui rappelant sa domination sur des êtres inférieurs, lui rappelant ce qu’il voulait reconquérir. Il conclu, d’après les informations sur les deux types que l’aveugle utilisait qu’il était tout comme lui capable de lire dans les pensées. Rien d’étonnant au fond, c’était une faculté bien utile pour qui voulait manipuler les autres, il supposa que cela ne devait pas être très rare.  
Lorsque son rival balança l’homme qu’il venait de réveiller par la fenêtre, il se dit qu’il avait très bien résisté à sa tentative de l’affaiblir et il serra les dents. Il était un adversaire bien plus coriace que prévu. Il avait eu raison d’essayer de monter les cambrioleurs contre lui plutôt que de l’avoir affronté. En face à face, il n’aurait eu aucune chance. Le chaman était décidément bien trop faible, il allait falloir y remédier…s’il sortait indemne de cette situation.

Le dénommé Karl semblait complètement perdu, alors que pourtant, il semblait au premier abord être un homme fort et sans scrupule. Un tel être avait une famille ? Ridicule. Le moine s’avança vers lui et mis un genou au sol afin de se mettre à sa hauteur, ne prêtant même pas attention au déchu qui tenait toujours son mourant à priori.

-Tu es pathétique. Les êtres comme toi ne sont même pas dignes de me servir.

Il parlait assez fort pour couvrir le bruit de la tiare qu’il était en train de retirer de la sacoche de l’homme, et qu’il glissa dans son bandeau, mais pas trop fort pour ne pas non plus éveiller les soupçons de l’aveugle. Comme beaucoup de personnes atteintes du même handicap, il devait avoir une ouïe plus développée que la moyenne alors autant prendre toutes les précautions. Puis il dégaina son arme et la planta dans le ventre du chef de la bande. Il se saisit ensuite de la sacoche et se tourna vers le déchu.

-Je pense que tu peux le lâcher, il ne risque pas de s’enfuir dans son état… Il ne risque plus de faire grand-chose d’ailleurs.

L’homme s’était vidé de son sang et sombrait dans l’inconscience. Bientôt la mort le prendrait. Le moine lança la sacoche au déchu avant de se diriger vers la fenêtre.

-Tu l’as mérité. Au fond, tu t’es occupé de ces malfrats tout seul, je ne t’ai même certainement pas facilité la tâche. Je ne suis pas du genre à m’attribuer les mérites d’un autre.

A cet instant, Krayn avait laissé là place à la conscience du chaman, qui ne se souvenait presque pas des derniers instants, et ses paroles furent donc sincères, aucune trace dans ses pensées de la fourberie qu’avait manigancé l’esprit qui cohabitait avec lui l’instant d’avant. Malheureusement, avec l’arrêt de la fusion de leurs esprits, le moine fut pris de faiblesse, et s’il comptait sauter par la fenêtre pour s’en aller, il dut s’accrocher au rebord de la fenêtre pour ne pas bêtement chuter. Il savait que ce n’était que passager mais ce n’était pas le moment d’avoir ce genre de faiblesse, pas en présence d’un ennemi potentiel.  Il se redressa, essayant de reprendre contenance.

-Je pense que nous devrions tous les deux prendre la tangente rapidement, tout ce boucan va attirer du monde et je n’ai pas tellement envie de me faire arrêter par les autorités de la ville.

Il retrouvait peu à peu ses forces, il n’était pas au meilleur de sa forme mais il se sentait assez fort pour se laisser glisser en bas de l’immeuble par la fenêtre. Ce qu’il entreprit de faire. Il se réceptionna maladroitement mais sans se blesser. Approchant de l’homme que l’ange déchu avait projeté un peu plus tôt il put constater qu’il était mort. Il était visiblement tombé la tête la première et son crâne n’avait pas résisté au choc. Le chaman avait du mal à l’admettre, mais c’était plutôt une bonne chose. Les seuls témoins de ce qui s’était passé étaient le déchu, lui-même et l’esprit du vieillard qui ne risquait pas de parler.  Alors qu’une foule s’amassait près de la boulangerie il fut content de toujours porter son foulard qui lui cachait le visage et s’empressa d’utiliser les forces qu’il retrouvait peu à peu pour rendre Krayn invisible ainsi qu’Arella qui venait de les rejoindre, puis il se mit à courir afin de s’éloigner du lieu du crime le plus vite possible.
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Eerah
Ven 07 Fév 2014, 13:12

La situation s’était beaucoup trop dégradée au goût du Déchu. L’esprit de Jack avait disparu au moment où il avait heurté le sol, et ce qui restait de Joe était en train de mourir dans ses bras. Pour quelqu’un qui n’avait pas eu l’intention de blesser qui que ce soit au premier abord, il était loin du compte. Il y avait une solution, bien sûr, il y en avait toujours une, mais il allait falloir se dépêcher. Le Chaman s’était décidé à révéler sa véritable nature, et elle n’était pas vraiment au goût de son adversaire ; lui qui pensait avoir fait mouche avec son petit tour de télépathie, il avait de quoi être déçu. L’homme qui était en face de lui était complètement possédé par son Esprit compagnon, il ne pouvait pas en être autrement. Il parlait d’une voix empirique, brusque, comme si l’aveu de faiblesse du père de famille le dégoûtait. Sans rien dire, Eerah essaya de maintenir son otage réveillé, et recula jusqu’à ses vêtements. Rapidement, il les enfila sans prononcer un mot. Lorsqu’il eut terminé, le son d’une dague lui fit relever la tête. Il l’avait poignardé, il avait planté son coutelas dans le ventre de Karl, malgré tout ce qu’il avait dit, malgré le fait qu’il soit prostré sans défense au sol. Une ombra passa sur le visage d’Eerah ; alors qu’il allongeait le mourant près de lui. Que valait un homme qui s’en prenait à une cible désarmée, qui avait abandonné ? Pas grand-chose, selon ses propres critères. Mais il était des plus mal placés pour lui dire quoi que ce soit. Il avait torturé des dizaines et des dizaines d’Anges, alors même qu’ils n’avaient plus pour seule protection que leurs vêtements en lambeaux. Certes, il avait changé, il avait laissé derrière lui toutes ces pratiques, pourtant il ne pouvait pas décemment lui en tenir rigueur. Comme il ne pouvait non plus lui tenir rigueur du tour de passe-passe qu’il était en train de jouer. On ne pouvait pas attendre d’un homme tel que lui qu’il agisse selon des préceptes d’honneur et de logique. Alors qu’il attrapait la sacoche au vol, il ne bougea pas, ne parla pas plus. Ses pensées voulaient le convaincre du contraire, mais il imaginait mal cet homme reconnaitre si facilement sa défaite. Le Déchu le laissa partir, patienta une seconde, et fouilla rapidement la sacoche, sans succès. Non, évidemment, il ne lui avait pas laissé la tiare, ç’aurait été surprenant.

Avec un rire sans joie, il lança le sac dans les débris, et massa ses paupières lourdes. Il aurait surement fait pareil si l’occasion s’était présentée. C’était à lui maintenant de reconnaitre sa défaite, et surtout, il avait plus important à faire à présent. En se penchant sur le bien-nommé Joe, il appela à lui une partie de sa magie, psalmodiant à voix basse les paroles du rituel du Phœnix. À défaut de ne blesser personne, il ne les laisserait pas mourir. Le corps du brigand vibra, et mua jusqu’à l’apparence d’un nouveau-né sous les mains du Déchu. Il attrapa Karl, le jeta sur son épaule, et alla jusqu’à la fenêtre. Du monde commençait déjà à s’amasser près de la boulangerie, dans un brouhaha d’exclamations horrifiées. Eerah jura et déguisa rapidement son visage avant de descendre jusqu’aux pavés d’un battement d’ailes. Sans prendre garde aux personnes qui l’invectivaient déjà, il répéta le processus sur le corps encore chaud du brigand, qui rétrécit rapidement sous ses doigts. Puis il s’élança dans les airs, retrouvant son visage habituel, et fila jusqu’au poste de soins le plus proche. Il ne pouvait pas se permettre de ramener le père de famille à l’état de bambin, il allait devoir guérir seul, et retourner rapidement s’occuper des siens. Le Déchu tentait de se convaincre qu’il n’agissait pas par bienfaisance, mais par pur esprit d’équité. L’homme avait lâché les armes, et sans l’intervention du Chaman, il lui aurait donné le bijou sans discuter, comme il lui avait demandé. Et surtout, contrairement à son adversaire, lui vivait dans Megido, et trois meurtres n’auraient pas vraiment contribué à le rendre plus populaire. Au moins, personne n’irait croire les dires d’enfants, lorsqu’ils auraient un peu grandi. Quant à Karl… Karl n’aurait pas de raison d’expliquer pourquoi il se trouvait dans le grenier d’une boulangerie abandonnée. S’il lui restait un semblant d’intelligence, il comprendrait où se trouvait réellement son intérêt. Quelques secondes avant d’arriver au poste d’urgence, il pénétra l’esprit du bandit, et implanta une idée dans sa mémoire. « Ecoutez-moi bien, Karl… ». Point par point, il lui expliqua comment sa soirée s’était déroulée, sans écraser le souvenir de leur altercation, pour qu’il se remémore la chance qu’il avait eu, qu’il ne reproduise pas la même erreur. En arrivant devant la porte de l’infirmerie, il se racla la gorge, et frappa avec force, frénétiquement. Sans attendre, un homme vint lui ouvrir, l’air passablement ennuyé, avant de remarquer le corps sur l’épaule du Déchu. Celui-ci prit une voix affolée, stressée, et se confia au médecin. « S’il vous plait, aidez-le ! Cet homme est un héros, je me faisais importuner, et il a fait fuir mes agresseurs, mais on dirait que l’un d’entre eux l’a poignardé ! Je ne sais pas quoi faire, s’il vous plait ! ». Fébrile, l’homme appela une autre personne pour l’aider à porter le blessé, et se retourna vers Eerah. Il ouvrit la bouche, et la referma aussitôt, alors que l’aveugle disparaissait dans l’obscurité de la nuit. Non, songea tristement le Déchu, non, ça n’avait rien à voir avec de la bienfaisance, malheureusement.



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