Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez
 

 Une confrontation... Pas très glorieuse. [PV Aria Mitsuko Taiji]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Lun 12 Aoû 2013, 19:09

Une fois de plus, j'étais partie du Sanctuaire en claquant la porte – c'est une image, les portes de ce foutu bâtiment sont beaucoup trop lourdes pour que je puisse les claquer... Il n'empêche, l'intention y était. J'aime ce groupe, j'aime ce que j'y fais et j'aime pouvoir me rendre utile aux autres sans avoir l'impression de brasser du vent ; en revanche, j'ai un petit peu plus de mal avec ceux que l'on pourrait appeler mes 'collègues'. Forcément, en tant que médecin, je me trouvais être en contact avec des êtres dotés de pouvoirs de soin, et donc pour la plupart bénéfiques. Dont un très grand nombre de magiciens. Non, je n'ai rien contre ceux de ma race, du moins tant qu'ils me foutent la paix. Mais, au Sanctuaire, il se trouve que que n'est pas vraiment le cas. Soit-disant que mes méthodes ne sont pas adéquates... D'accord, je recouvre pas les patients de guimauve avant que m'occuper d'eux, et je suis une fervente adepte de la franchise en toutes circonstances ; mais bon, je fais encore ce que je veux, non ? Du moment que je jongle pas avec les scalpels et que je pousse pas ceux que je soigne au suicide – non, ça n'est jamais arrivé –  j'aimerais assez ne pas recevoir continuellement de 'conseils' de mes congénères, qui considèrent que mon appartenance à leur race leur donne un droit de veto sur mes actions. C'est qu'ils s'y mettent à plusieurs, en plus... Un peu comme si le fait d'être plus nombreux les rendait moins stupides. Bon, j'exagérais, évidemment. Mais, étant plutôt remontée, j'avais plus envie de tout voir en noir qu'autre chose. Je suis pas vraiment quelqu'un de très positif, c'est sûr. Et c'est d'ailleurs un des trucs que les gentils magiciens qui voient la vie en rose me reprochent. Entre autres.

Et donc, comme à chaque fois que je sature, j'avais fourré quelques trucs à manger et deux ou trois couvertures dans un sac, et j'étais partie traîner au port. Oui, parce qu'au port, ça manque pas de pauvres, de clochards et de gens qui crèvent la dalle et qui ont trop honte de leur condition pour aller quémander quoi que ce soit au Sanctuaire – quand ils connaissent son existence. Alors, quand je supporte plus d'être enfermée à la clinique avec les autres, je vais distribuer des trucs un petit peu au pif, et j'en profite pour présenter vaguement l'association, des fois qu'il y en ait qui aient envie d'y chercher refuge. Au début, les gens s'étaient méfiés, sans trop comprendre ce que leur voulait cette gamine désagréable qui se ramenait de temps en temps avec son air en rogne et tout un tas de machin à distribuer. Puis, petit à petit, ils s'étaient habitués. Je crois qu'il y en a même certains qui étaient plutôt contents de me voir me radiner, avec mes provisions et mon mètre cinquante de mauvaise humeur. Je sais que ça ne rentre pas vraiment dans mes fonctions et que ça serait probablement plus le travail d'un volontaire ; mais je trouve ça reposant. Et puis, y a bien assez de miséreux au port pour que les volontaires aient aussi du boulot... Ceux qui m'en voulaient un peu plus, c'était les médecins que je laissais en plan. Mais, puisque je prenais garde de ne pas m'éclipser aux heures de pointes, ni lorsqu'un blessé grave avait besoin de soins, j'estimais qu'ils n'avaient pas leur mot à dire. Mérédith était de toute façon au courant, et elle laissait faire, sans doute peu désireuse d'entamer une querelle à propos d'un détail si insignifiant.

J'effectuai rapidement la distribution, passant par des endroits connus où je savais les gens dans le besoin. J'aurais détesté que qui que ce soit le sache, mais je crois bien que ça me plaisait, les remerciements un peu étonnés de ceux à qui j'offrais des vivres. Ils le savaient bien, à force, que je venais du Sanctuaire ; d'autant plus que je n'étais pas la seule à traîner par ici pour effectuer des distributions de ce genre – oui, le port est un endroit où le taux de misère est assez élevé, semblerait-il. Ils le savaient, mais restaient surpris de me voir débarquer et offrir de la bouffe aux clodos, sans autre explication qu'un truc du style « si vous voulez plus, allez au Sanctuaire, c'est par là. » Enfin bon,c'est sûr que c'est sans doute un peu surprenant, comme approche... Mes collègues médecins y trouveraient probablement à redire aussi, d'ailleurs. Ce qui explique pourquoi je préfère venir seule – non, je ne suis pas asociale. Je commence simplement à en avoir légèrement marre que, parce que j'ai décidé de plus ou moins venir en aide aux autres, tous les bénéfiques pur jus se croient autorisés à m'imposer leur manière de faire. Oui, je l'ai déjà dit. Mais m*rde, quoi, y a bien assez de gentils magiciens pleins de douceur et de subtilité pour qu'ils aient pas en plus besoin de moi dans le lot... Enfin, il vaut quand même mieux être un peu lourdingue et plein de bonnes intentions que subtil et foncièrement méchant, selon moi. Mais, avec tout le positivisme qui me caractérise, je préfère me plaindre – mentalement, mais me plaindre quand même – de ce qui ne me convient pas, plutôt que de me réjouir de ce qui n'est pas trop mal.

Je poussai un soupir et jetai un coup d’œil à mon sac vide, dépitée. Plus rien à distribuer... Il allait falloir que je rentre au Sanctuaire d'ici peu, si je ne voulais pas me faire enguirlander. C'est vrai, j'avais noté mon nom sur la petite fiche de présence, pour aujourd'hui, nuit comprise. Le soleil n'était même pas encore couché et je leur faussai déjà compagnie...  Mieux valait que ça ne dure pas trop longtemps, si je ne voulais pas me faire métaphysiquement taper sur les doigts. Malgré tout, je décidai de faire un détour par les quais, même si je savais le chemin un peu plus long – ou peut-être  justement pour cette raison. A cette heure, ils devaient plus ou moins tous être en train de manger, de toute façon ; ma présence ne leur manquerait pas beaucoup. Je marchais lentement, profitant de ce qui serait sans doute mes derniers instants paisibles de la soirée. D'autant plus paisible que Charlie se plaît au Sanctuaire, et préfère y rester plutôt que m'accompagner dans ses quartiers mal famés qui le dégoûtent au plus haut point...

Perdue dans mes pensées, le regard rivé sur le sol, il me fallut un petit moment pour m'apercevoir que quelque chose clochait. Je finis cependant par lever le nez, et scrutai les alentours, un peu perdue. Ce n'était pas la première fois que je prenais ce chemin, pourtant, et j'étais certaine de ne jamais m'être retrouvée ici. J'avais sans doute loupé une rue, ou un truc du genre ; quoi qu'il en soit, je ne savais absolument pas où je me trouvais par rapport au Sanctuaire, et où il me fallait à présent aller si je voulais retrouver mon chemin. Certes, j'aurais pu tenter la téléportation, mais il s'est maintes fois avéré que, dans mon esprit et ma mémoire toujours plus ou moins embrouillés, tenter de se rendre magiquement quelque part sans savoir d'où on partait était un coup à se paumer encore plus. Si j'arrivais à situer géographiquement l'endroit où je me trouvais dans ma tête, le tour serait joué... Mais, étant donné que j'étais à présent incapable de me souvenir d'où je venais et que personne ne semblait présent aux alentours, c'était pas gagné. Décidément, la soirée s'annonçait agréable...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 14 Aoû 2013, 15:15

Mitsuko parcourait le ciel se trouvant au dessus du port, ses grandes ailes ouvertes, lui permettant de planer à certains moments lorsque le vent le voulait bien. Le paysage avait réellement changé, si bien qu'elle ne reconnaissait plus rien. Passablement irritée par ces nouvelles constructions qui avaient recouvert son marquage, elle hésitait à se poser pour voir tout ceci de plus près. Il faut dire qu'à l'époque, le port appartenait aux créatures maléfiques et, donc, à elle. Par le passé, de fiers navires de guerre se trouvaient ici, portant des inscriptions à en faire pâlir n'importe quelle créature bénéfique. Les voiles étaient également impressionnantes, entièrement noires, dégageant une aura sombre, tout comme l'équipage. La jeune femme repensait à toutes les guerres qui avaient eu lieu. Des guerres de territoires mais également des guerres trouvant leur champ de bataille sur l'océan. Elle aurait été curieuse de plonger pour retrouver toutes les carcasses des bateaux qui, s'ils ne s'étaient pas déchirés eux-même, avaient dû s'écraser brutalement sur des rochers aiguisés. Et, pendant la guerre, l'on voyait bien que les maléfiques avaient toujours le dessus tant que la folie ne s'imprégnait pas d'eux. Le mal aimait guerroyer, sentir la chair se décomposer sous leurs coups puissants, sentir cette odeur si particulière qu'était celle du sang, entendre les cris de terreur et de douleur. Quant au bien, il se battait pour la gloire, pour des valeurs, ne prenant aucun plaisir dans les massacres. Et, bien entendu, il est bien connu que l'on réussit mieux ce que l'on aime que ce que l'on déteste. Simple logique. Alors oui, à présent qu'elle fixait le port, elle se disait que le bon vieux temps était révolu. A présent, les navires étaient surtout marchands voire touristiques. C'était affligeant. Le monde tournait trop bien, et même si son pantin favori – Jun – avait un peu remué les choses, loin était le temps où les guerres étaient monnaie courante. Elle regrettait aussi assez de voir que Naram semblait être devenu une sorte de papi, tapis dans l'ombre sans réellement agir. Elle sourit. Elle allait réveiller son cher et tendre et ils pourraient de nouveau s'adonner à des plaisirs extravagants et cruels. Ils danseraient parmi les cadavres, cadavres formant leur plus belle œuvre.

Quoi qu'il en soit, elle cherchait quelque chose de bien précis : la porte vers des souterrains qu'elle avait elle-même fait construire il y avait de cela longtemps. Bien sûr, elle n'éprouvait aucun plaisir à se balader dans des galeries obscures – quoi que, tout dépendait en quelle compagnie elle pouvait bien être – et, de ce fait, il était évident qu'elle cherchait quelque chose en particulier. Mais quoi? Tel était le mystère. Qu'est ce que la femme qui fut jadis la reine du mal pouvait bien avoir caché ici? Néanmoins, pour elle, à ce moment précis, la question n'était pas de s'en rappeler – elle le savait très bien – mais plus de reconstituer le paysage qui était celui du port il y avait de cela des siècles. En tout cas, les lieux étaient bien plus malfamés et pauvres qu'avant puisque pendant son règne, la plupart des individus habitant les lieux étant des militaires. Elle soupira, énervée de ne pas trouver. Aussi, elle plongea soudainement vers le sol, tête la première, à une vitesse vertigineuse qu'elle freina avant d'atterrir sur ses deux pieds. Il lui fallait absolument le trône démoniaque, obligatoirement. Mitsuko se demandait d'ailleurs s'il serait possible d'allier génies et démons pour le pire. Cela serait si poétique après tout.

Scrutant les horizons, elle s'aperçut qu'il n'y avait pas un chat à part une jeune fille qui semblait totalement paumée. Ah moins qu'elle soit paumée dans sa vie en général, ce qui arrivait à certains individus. Légèrement baissée à cause de l'atterrissage qu'elle n'avait pas voulu aussi brutal, la jeune femme se redressa, époussetant son pantalon en cuir. Le dos nu, coupé par des fils de cuir, son haut cachait plutôt bien son buste, si ce n'est l'espace vide entre son pantalon et le haut, un espace de quelques centimètres. Mitsuko était plutôt vieille mais quand on avait conservé le physique de sa jeunesse, ce genre de vêtements étaient parfaits. Et puis, elle était une démone, elle n'allait pas commencer à s'habiller comme une religieuse à l’instar de sa descendante qui, à part mettre des robes longues et blanches, ne tentait pas de se mettre en valeur. A croire que le bon goût n'était pas héréditaire. S'approchant de la paumée, elle lui dit alors : « Bonsoir, vous y connaissez-vous en géographie et en histoire? ». Après tout, ce n'était pas parce qu'elle avait l'air de ne pas savoir où elle allait qu'elle n'y connaissait rien. Et puis, à part elle et quelques clodos, il n'y avait pas grand monde. La regardant de la tête aux pieds, l'ancienne reine du mal se dit que, décidément, les femmes ne savaient plus se vêtir correctement de nos jours. Enfin, question de générations sans doute. C'était désespérant. Comment arrivaient-elles à charmer les hommes avec aussi peu de classe?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 16 Aoû 2013, 03:44

Je jetai un énième regard aux alentours, dépitée. Il n'y avait pas l'ombre d'une âme qui vive aux alentours. J'aurais pu repartir, dans l'espoir de trouver miraculeusement mon chemin ou une personne capable de me l'indiquer, mais c'était prendre le risque de me paumer encore plus. Et donc, je ne sais pas trop ce que j'attendais là,si ce n'est l'apparition subite de quelqu'un qui serait capable de m'aider, ou une reconnexion miraculeuse de mes neurones qui le permettrait de me souvenir d'où je venais. Enfin, si ni l'un ni l'autre n'arrivait dans les dis minutes, il allait bien falloir que je bouge. Mais, l'endroit avait beau n'être pas particulièrement agréable, je n'étais pas si mécontente que ça d'avoir une 'excuse', bien que plus ou moins bidon, pour ne pas m'en retourner immédiatement au Sanctuaire. Ouais, bon, c'est sûr, je manquais un peu à mes obligations... Mais, même si je sais que ça les gonfle au plus haut point, mes 'collègues' ont fini par s'habituer.

Alors que je commençai à sérieusement envisager l'idée de repartir au pif dans l'espoir de me retrouver dans un décor plus ou moins connu, un objet volant non identifié atterrit de manière relativement brutale à quelques mètres de moi. Je sursautai et me tournai vivement vers le machin qui venait de se poser sans une once de douceur, par avance quelque peu exaspérée que qui ou quoi que ce soit m'ait foutu une trouille pareille. Avec surprise, mon regard bleu-gris se posa sur une jeune femme vêtue plutôt légèrement, qui me parut immédiatement bien trop élégante et jolie pour se trouver dans un endroit pareil. Pas que ça me dérange spécialement que quelqu'un de gracieux et bien habillé traîne dans un port mal fréquenté, hein, je n'en avais à vrai dire pas grand-chose à battre... Il me semblait juste qu'elle avait plus sa place dans une noble demeure - voire dans la vitrine d'un magasin de mode -  que sur des quais crasseux, hantés par la misère. Peut-être que je catégorise un peu vite, certes ; mais ma bourgeoise de mère étant une fervente adepte de ce genre de fringues, j'imagine mal d'autres types de personnes en porter. Ouais, c'est le genre de machins classes que mettent les jolies femmes, qui sont conscientes et fières de l'être. Le genre de personnes que j'évite quand je peux, en fait.

Un soupir à peine dissimulé s'échappa de mes lèvres lorsque je m'aperçus que la dame se dirigeait vers moi, son corps se mouvant avec une grâce amplifiée par ces vêtements qui semblaient avoir été taillés sur mesure pour elle – oui, je continuais à bloquer sur ses foutues fringues. N'est pas donné à tout le monde de pouvoir se vêtir ainsi... Et même si cela m'avait été donné, à moi, je ne l'aurais certainement pas fait. Être désirable, c'est pas mon truc ; et je ne me suis pour ainsi dire jamais intéressée à l'amour, quelle que soit la forme qu'il prend. Sans doute que c'est plutôt anormal, à l'âge que j'ai, mais toujours est-il que ni le sexe, ni les sentiments qui vont avec – ou pas - ne m'ont jamais particulièrement tentée. Mais ce n'est pas vraiment une partie de moi-même sur laquelle j'ai envie de me pencher, pour le moment. Non, pour le moment, j'aurais bien voulu retrouver le chemin du Sanctuaire, et ne pas avoir à taper la causette à cette femme, qui venait de me poser une question plutôt étonnante en guise d'entrée en matière. Je laissai échapper un petit rire sarcastique et jetai un vague coup d'oeil aux alentours, comme pour m'assurer qu'elle s'adressait bien à moi. Visiblement, c'était bien le cas ; aussi reportai-je mon attention sur mon interlocutrice, tentant de deviner ce qu'elle attendait de moi. Elle n'avait pourtant pas l'allure d'une élève en manque de cours particuliers... Enfin, savoir ce qu'elle voulait n'aurait de toute façon rien changé : je ne me suis jamais intéressée à l'histoire ; et mieux valait que je ne tente pas un cours de géographie, au vu de ma situation actuelle.

- Ni l'un, ni l'autre,
répondis-je avec une pointe d'ironie. Mais j'suis pas mauvaise en calcul, si jamais ça t'intéresse.

Oui, j'avais pour habitude de tutoyer mes interlocuteurs sans tenir compte de leur âge ou de la classe sociale à laquelle ils appartenaient. Et j'avais également l'habitude de répondre à côté de la plaque, chose qui amusait les gens autant qu'elle les exaspérait. Sans compter les fois où je passais simplement pour une abrutie finie... Chose qui ne me dérangeait d'ailleurs pas plus que ça. Je balayai de nouveau les ruelles sombres du regard, constatant une fois de plus que nous étions seules, avant de hausser les épaules.

- Tout dépend d'ce que tu r'cherche, en fait. Si t'as b'soin d'un cours sur le pourquoi du comment et du où de notre monde, j'vais pas vraiment pouvoir faire grand-chose pour toi. Après, s'tu cherches une info en particulier, l'est toujours possible qu'elle ait été gravée on ne sait trop comment dans mon esprit... J'garantis rien, m'enfin bon, à toi d'voir.


Ma voix, comme mon attitude, était dénuée de toute amabilité tout autant que d'une quelconque hostilité. J'étais plutôt indifférente à la présence de cette femme, sans avoir plus envie que ça, pour l'instant, qu'elle reste ou bien qu'elle parte. Si jamais elle pouvait m'indiquer mon chemin – elle volait, après tout, et le Sanctuaire se repère facilement vu du dessus – cela n'en serait que mieux ; sinon, tant pis. Je n'attendais absolument rien de cette rencontre... Simplement espérai-je qu'elle ne me vaudrait pas une engueulade monstre de la part de mes collègues médecins.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 21 Aoû 2013, 22:53

Un petit rictus léger parcourut les traits de Mitsuko lorsqu'elle entendit un « tu », rictus qui se répéta un peu plus intensément lorsque la demoiselle à qui elle avait posé une question se mit à lui parler vraiment. Non seulement elle ne savait pas s'habiller mais en plus elle parlait comme un homme de basse condition qui, en réalité, n'avait jamais appris ni à s'exprimer correctement, ni à écrire. Cette façon de raccourcir les mots était déplaisante au possible et sonnait à son oreille comme des ongles glissant sur un tableau noir. N'avait-elle donc reçu aucune éducation? Pourtant, de nos jours, cela était de plus en plus facile, pas comme dans le passé où avoir un professeur était une chose réservée aux nobles. Elle finit par sourire. Calcul, peut-être qu'effectivement, cela pourrait aider... enfin, aurait été utile. « Bien. ». Elle ne dit que cela, fixant les environs. Normalement, l'entrée du souterrain était le cœur d'un pentacle d'architecture qu'elle avait tracé. Le seul problème c'est que l'emplacement des locaux était aujourd'hui totalement différent. Son pentacle n'existait plus de ce fait, il n'était plus composé que de lignes imaginaires qu'elle ne pourrait retrouver. Cela dit, elle avait bien entendu les dires de cette jeune fille. « Je n'ai besoin d'aucun cours d'histoire, cela serait semblable à me conter la mienne. Cela dit, je cherche bien quelque chose, une chose que j'ai caché ici il y a hum... quelques siècles. ». Combien exactement? Elle ne s'en souvenait plus vraiment. Elle se sentait un peu comme un chasseur de vampires souhaitant trouver la cachette de l'un de ces délicieux suceurs de sang en plein sommeil éternel. Qu'elle s'était amusée jadis à en tuer plus d'un de la sorte! C'était toujours palpitant de voir la descendance du dit vampire essayer de venir protéger l'ancêtre endormi. Les vampires, elle adorait les tuer, du moins, avant d'en devenir un à son tour. Mais le plus merveilleux restait de déchoir les anges. D'ailleurs, quelle était donc l'essence de cette « divine enfant »? Mitsuko la fixa un instant, perdue dans sa contemplation. Une fois ses manières changées et son mauvais goût vestimentaire éradiqué, elle pourrait faire un amusement de choix. La démone se voyait bien l'attacher nue à une table et faire monter les enchères quant à l'obtention de sa virginité. Ce serait plaisant à regarder. Le manoir Taiji avait, malheureusement, vu sa flamme s'éteindre après « sa mort ». Elle devrait y organiser des festivités un peu plus souvent, reprendre ce rythme effréné qu'elle aimait tant entre luxure et torture, gourmandise et déchéance. Attraper quelques anges pour en faire des sucreries... C'était encore meilleur quand ils se débattaient. Elle rit, un simple rire bref qui, en réalité, ne signifiait pas grand chose une fois sorti de son contexte.

« En réalité, quelque part, se trouve une trappe menant à des souterrains que j'avais fait construire. J'ai besoin de récupérer ce qu'il y a dans ces souterrains ou, du moins, m'assurer que ces choses y sont encore. Je ne préfère pas vous dire quoi pour le moment, c'est un secret. Cependant, si vous m'aider, je vous donnerai un peu du contenu de ces souterrains en remerciement de votre service. ». La démone ne préférait pas penser à ce qui se trouvait sous terre, des fois que cette demoiselle sache lire dans les pensées et parte en courant après une telle lecture. Elle sourit, finissant par lui déclarer son identité. « Je m'appelle Mitsuko. ». Elle ne lui demandait pas son prénom car il était d'usage qu'un prénom dévoilé en entraîne un autre. Cela dit, comme la jeune fille inconnue semblait être rustre et mal élevée, peut-être devrait-elle réclamer ce qu'elle voulait savoir. Regardant une nouvelle fois autour d'elles, la démone finit par ajouter. « Oh oui, peut-être en avez-vous entendu parler car personne de tangible ne peut pénétrer ma trappe sans avoir mon sang ou être accompagnée d'une personne ayant mon sang. Comme vous semblez plutôt habituée à ce genre de lieux, peut-être y a-t-il une chance que vous sachiez de quoi je parle? ». Très important. C'est pour cela aussi qu'elle devait savoir si le contenu y était encore ou si sa propre descendance l'avait dépouillé. A moins que ce cher Naram ait jugé utile de la déposséder de ses « outils ». Il avait de la chance que sa puissance soit moindre, sinon elle l'aurait déjà attaché magiquement à un mur de son manoir pour faire office de tableau. C'est qu'il était tellement plaisant à regarder... un peu moins à entendre cela dit. Elle demanda alors. « Vous semblez tout de même perdue. J'aimerai vous aider si je le pouvais. ». Sa phrase était un peu mal tournée mais elle avait fait exprès. Elle l'aurait aidé, si elle le pouvait : elle ne pouvait pas, donc elle ne l'aiderait pas. Enfin, tout dépendrait. Si cette jeune femme lui était d'une aide précieuse, elle pourrait effectivement l'aider, mais pas forcément à retrouver son chemin. Peut-être plus à goûter aux joies de la vie, aux plaisirs charnels, à l'excitation. Cela dit, même dans ce domaine là, elle aurait du travail. C'était comme essayer de rendre présentable le chef du clan Nosferatu.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 28 Aoû 2013, 02:04

Je retins un soupir, déjà exaspérée par cette femme dont l'attitude me semblait pour le moins déplaisante. Peut-être qu'elle me rappelait un tout petit peu trop ma mère, finalement. Avec cette espèce de ton hautain à peine dissimulé, qui signifiait à peu de choses près « tu ne m'arrives pas à la cheville, de toute façon, je te parle parce que t'es là et c'est tout. » Ou comment mêler habilement mépris, indifférence et politesse. Ma génitrice n'était pas mauvaise à ce jeu-là non plus, quoi que sans doute un peu moins subtile. Mais, si je l'en croyais, cette femme-là avait des centaines d'années d'existence au compteur ; elle avait eu le temps de s'entraîner à utiliser ce ton aimablement supérieur. Dix-huit ans de vie commune avec ma mère avaient suffi à me dégoûter éternellement de ce genre de manières, et je n'osais pas imaginer ce que devaient en penser ses gosses, si elle en avait. Enfin, puisque les enfants ressemblent généralement aux parents, sans doute cela ne posait-il pas de problème majeur, en définitive. Enfin, à au moins un des deux parents, en tout cas, - même si j'étais l'exception qui confirmait cette règle – et j'espérais pour les hypothétiques gamins de celle-ci qu'ils avaient eu assez de force morale pour lui faire face, s'ils avaient choisi de ne pas lui ressembler. Quoique, c'est probablement le genre de personne à qui il est difficile de résister ou de désobéir, si elle décide de se charger de votre éducation... Si ma mère avait pris la mienne un peu plus à cœur, au lieu de me laisser dans les pattes de la première personne qui avait accepté de s'occuper de moi – en l'occurrence, mon père – sans doute que j'aurais suivi sa voie. Je crois bien que je n'attendais que ça, quand j'étais gamine : un peu d'attention de la part de cette femme froide et hautaine, peu importait les conséquences. Entre-temps, j'avais réfléchi, – de manière un peu plus intelligente qu'auparavant, semblerait-il – mon père était mort, et j'avais découvert que, finalement, cette bonne femme n'en valait pas la peine. Un peu tard, certes ; toujours est-il que je me méfie à présent de tous ceux qui lui ressemblent de près ou de loin.

Je restai pensive quelques secondes, réfléchissant à ce que 'Mitsuko' – puisque tel était son nom – venait de me révéler. Enfin, révéler n'est pas forcément le terme exact, étant donné qu'elle parlait à demi-mots, visiblement décidée à ne me révéler qu'une partie de ses projets. Ça ne e posait pas de problème particulier, cela dit, étant donné que je n'en avais en soi pas grand-chose à carrer, et qu'obtenir un je-ne-sais quoi planqué dans des souterrains introuvables ne m'intéressait pas plus que ça. A vrai dire, les mystères m'ayant toujours plus gonflé qu'autre chose, ça n'avait même pas le mérite d’exciter ma curiosité... Finalement, j'aurais à cet instant autant aimé me barrer et retrouver seule le chemin du Sanctuaire, plutôt qu'avoir à apporter une quelconque aide à cette dame. Et pourtant, je suis naturellement plutôt dévouée aux autres, faut croire, que ça m'apporte quelque chose ou non. Mais elle... C'est pas que je choisisse spécialement les gens auxquels je viens en aide ; en général, je réfléchis pas trop et c'est plutôt spontané. Et, étrangement, être mêlé à une affaire qui ne me semblait pas particulièrement claire ni reluisante par une femme qui ne m'inspirait ni confiance, ni sympathie ne me tentait pas particulièrement. D'autant plus que je n'avais aucune idée de l'endroit où se trouvait ce qu'elle cherchait, après réflexion.

- Elisha, enchantée, finis-je par grommeler. Et nan, y a aucune chance que j'sache de quoi vous parlez, j'ai pas tellement l'habitude de m'balader ici, en fait. Si j'connaissais l'endroit dans ses moindres recoins, j'me serais pas paumée ici alors que j'dois être à même pas deux kilomètres de là où j'suis censée aller.

Je poussai un petit soupir et levai mes yeux vers le visage de la femme, la gratifiant au passage d'un regard qui n'était pas forcément des plus aimables. Contrairement à elle, je n'avais jamais aimé dire les choses de manière détournée, pas plus que je n'appréciais ceux qui enrobaient de courtoisie les choses déplaisantes qu'ils avaient à dire. Ouais, elle ne pouvait – ou ne voulait – pas m'aider, c'était assez compréhensible pour qu'elle n'ait pas à le dire clairement. Il n'empêche que j'aime bien l'honnêteté, et que le fait qu'elle n'en fasse absolument pas preuve avait tendance à me mettre sur les nerfs – en plus du reste. Moi non plus, je n'avais pas envie de l'aider. Avec ses quelques siècles d'existence, elle devait bien être capable de se débrouiller toute seule sans nécessiter l'aide d'une gamine aussi nulle en orientation qu'en géographie, quand même, non ? Il fallait l'espérer pour elle, en tout cas, sans quoi son image de marque risquait d'en prendre un coup. Voire plusieurs coups. Mais ça, c'était pas vraiment mon problème...

- Et j'ai pas b'soin d'aide de toute façon, merci bien, ajoutai-je finalement avant de demeurer quelques instants pensive. Si vraiment c'est une question d'vie ou d'mort, ton truc, j'connais pas mal de gens qui vivent plus ou moins ici. Après, c'est pas vraiment la fine fleur de la haute bourgeoisie du lieu, hein, c'est des mecs qui crèchent dans la rue et qui traînent un peu partout. Mais du coup, si y a des souterrains quelque part par là, y a moyen qu'ils soient tombés dessus par hasard et qu'ils sachent les r'trouver. Si jamais ça t'intéresse et qu'j'arrive à me repérer dans c'foutu port, j't'emmène jusqu'à eux, c'est gratos. J'ai pas b'soin d'ton cadeau mystère.

Instinctivement, j'avais encore un peu accentué la rudesse de mon vocabulaire, comme je le faisais chaque fois que je me trouvais face à quelqu'un que mon franc-parler semblait déranger. Par simple esprit de contradiction ou pour une raison un peu plus profonde, je ne le savais moi-même ; toujours est-il que tenter de 'm'adapter' à mes interlocuteurs m'avait toujours semblé être une chose stupide. Et pourtant, bien que je ne l'utilise que très rarement à l'oral, je maîtrise le langage soutenu aussi bien que le familier... Sans doute ne s'agissait-il que d'une manière comme une autre d'emmerder le monde, en définitive.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 31 Aoû 2013, 15:12

Mitsuko sourit, comme si elle était satisfaite, ne faisant aucun commentaire sur le vocable de la jeune femme, comme si cela ne lui posait aucun problème ou qu'elle ne l'avait guère remarqué. « Bien, dans ce cas, allons-y. ». Elle fit un petit signe de la main à Elisha pour qu'elle la précède avant de se mettre en route, ses talons claquant sur le sol à rythme régulier. Elle fixa la jeune femme de dos, se demandant quelle pouvait bien être sa race. Sans doute bénéfique puisque, malgré son comportement semblable à celui d'un enfant de cinq ans en pleine crise d'autorité, elle allait l'aider. C'était toujours ainsi au final. Les gens ne l'appréciaient pas mais ils finissaient par lui donner ce qu'elle voulait, et s'ils ne le souhaitaient pas, elle les aidait un peu. A vrai dire, peu importait qu'on la pense stupide ou autres, elle jouait parfaitement le rôle qu'elle souhaitait être le sien, un rôle qui lui permettait de frapper silencieusement dans le dos de ceux qui pensaient trop, justement. Grande dame ou non, vu ce qu'elle avait fait subir aux nobles de sa cour, tous ces gens bien pensant et trop bien élevés, on ne pouvait pas dire qu'elle faisait parti de leur cercle. Non, ce qui l'intéressait avant tout c'était la classe des pêchés, les commettre avec style. C'était un art quelque part, un amusement comme un autre. Elle regardait toujours les démons rustres et puants avec dégoût. Pour elle, les pêchés n'étaient que plus délicieux si celui qui les commettait agissait en retenu. Quoi de plus banal qu'un homme perdant la tête et démembrant sa femme? La colère était bien plus délicieuse lorsqu'elle était maîtrisée, provoquée, alliée. La luxure était encore plus jouissive lorsqu'elle était contrôlée, insérée sans qu'on ne s'y attende. Et, bien plus encore, ce que voulait Aria, c'était montrer qu'elle pouvait contrôler le monde. Elle ne le voulait pas, elle ne voulait pas devenir Aether ou autre car, pour elle, ce statut était sans saveur, mais elle voulait juste qu'on sache qu'elle pouvait, elle voulait juste provoquer sans pour autant donner de suite. Elle avait été reine du monde maléfique et cela lui suffisait amplement. Ce qu'elle aimait, c'était le danger et aucun danger réel existait en étant un dieu, hormis celui de disparaître. « Vous savez, se perdre fait parti des petits délices de la vie. Après tout, l'on découvre parfois plus de choses ainsi qu'en suivant bêtement le chemin tracé pour nous. ». Cela pouvait avoir plusieurs sens. Elle parlait de l'instant présent. Si Elisha ne s'était pas perdue alors elle ne l'aurait jamais rencontré. Mais également de la vie en général. Il fallait se perdre pour mieux se trouver, pour mieux apprécier. Après, bien sûr, elle doutait que leur rencontre soit une bonne chose pour la jeune femme ronchonne qu'elle suivait.

Le sourire de Mitsuko s'élargit et elle demanda alors : « Je parie que vous n'avez pas de petit copain n'est ce pas? ». Elle rit. « Pas que cela me regarde mais une jeune fille aussi gentille que vous devrait pouvoir avoir quelqu'un sur qui compter. ». C'est à ce moment là qu'elle eut une idée, quelque chose d'intéressant. Après tout, sa descendante ne s'occupait pas réellement de ses enfants. De ce fait, elle pouvait le faire à sa place pour le meilleur et pour le pire. « J'espère que cela ne vous mettra pas trop mal à l'aise mais disons que j'ai plusieurs arrière arrière petits fils qu'il me faudrait marier, peut-être pourrai-je vous en présenter un? ». Elle imaginait déjà la tête de la déesse si elle arrivait à en marier quelques uns. Elle sembla réfléchir à quelqu'un qui pourrait convenir à cette jeune femme. « Voyons... Neros est un ange avec un sale caractère. Il faut dire que son père est le seigneur des deux rives... ça paraît donc tout à fait normal. Cela dit, avec vos caractères respectifs, vous risquez de vous tuer l'un l'autre. Il y a Enzel aussi, un fé... Je ne sais pas trop qui est son père je dois dire, c'est un peu étrange... ». Elle sourit, moqueuse. « Une fleur sans doute. ». Ça l'amusait. Elle savait qu'Elisha ne voudrait pas se marier mais si ça pouvait la mettre mal à l'aise ou l'énerver, elle aurait tout gagné. Elle était tout de même admirative de l’œuvre de sa descendante concernant ces enfants. Tous plutôt bien battis même s'il y avait quelques cas à part. Dommage qu'elle ne sache pas comment faire une telle prouesse – enfin, disons qu'elle n'en avait pas les possibilités matérielles – sinon elle aurait pu se faire un véritable harem. Quoi que, si elle regroupait tous les fils de l'Aether dans une même pièce, cela reviendrait un peu au même. Elle soupira, comme si elle regrettait : « Décidément, il faudrait que j'invite mes petits fils plus souvent chez moi. J'en connais à peine la moitié. C'est dommage, je pourrai leur apporter tellement de choses... ». Elle regardait le paysage du port, réellement agacée par ce qu'il était devenu. Néanmoins, le petit manège dans lequel elle était lancée lui permettait de passer outre.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 04 Sep 2013, 06:09

Je marchais d’un pas rapide, les mains dans les poches, sans me retourner ni même faire mine de prêter attention à ce que racontait la dame. J’avais rougi, légèrement, lorsqu’elle avait abordé ma vie amoureuse, et je ne voulais en aucun cas qu’elle sente à quel point ses propos me mettaient mal à l’aise. Je me doutais que c’était ce qu’elle cherchait, en partie du moins, et je préférais qu’elle ne s’aperçoive pas qu’elle venait de toucher un point plus que sensible. Non, je n’avais pas de petit copain, et aussi bizarre cela puisse-t-il être, ça ne m’avait jamais intéressé. L’amour m’effraie autant qu’il me dérange, et ça a toujours été le cas. Et, maintenant que je suis confrontée à mes sentiments difficilement identifiables vis-à-vis d’un certain élémental, ça ne va pas en s’arrangeant… Mais ça, je préférais ne pas trop y réfléchir. Tant que j’arrive à tenir toute réflexion à ce sujet éloignée de mon esprit, tout va bien. Et plus généralement, tant que personne ne vient me pomper l’air en me parlant d’amour et de toutes les conneries qui vont avec. Et ne parlons même pas de l’opinion que j’ai de l’amour charnel… Enfin, probablement que si je ne l’arrêtais pas, Mitsuko n’allait pas tarder à aborder le sujet, cela dit. Peut-être même qu’en plus de me faire l’inventaire de sa descendance à marier, elle finirait par faire l’étalage des capacités sexuelles de chacun d’entre eux. Enfin, tant qu’elle ne me proposait pas un essai gratuit, ça pouvait encore aller…

Je dissimulai difficilement ma surprise lorsque je l’entendis mentionner Enzel, qui visiblement était un des arrière-petits-enfants en question. Quoique plutôt vaguement, je connaissais un type qui s’appelait comme ça. Un type qui comme moi appartenait aux Protecteurs du bonheur, que j’avais croisé quelque fois et avec qui j’avais à l’occasion plus ou moins fait équipe. Un type avec lequel je m’entendais plutôt bien, au passage ; ou qui du moins ne me tapait pas autant sur les nerfs que la majorité des membres de l’association. Et, si mes souvenirs étaient bons, ce Enzel-là appartenait également à la race des fées… Il était tout à fait probable néanmoins qu’il ne s’agisse pas de la même personne, – et j’espérais sincèrement pour lui que c’était le cas, une arrière-grand-mère pareille n’étant pas une chose qui me semblait être souhaitable – mais je demeurai malgré tout songeuse quelques secondes. L’agacement finit malgré tout par reprendre le dessus lorsque je me souvins que, si l’on suivait la logique de la femme que je précédais, l’idée n’était pas de savoir si je connaissais ou non le gars dont elle parlait, mais bel et bien si je voulais l’épouser. N’étant pas totalement stupide, je me doutais bien qu’elle n’avait en réalité aucune envie de me caser avec l’un de ses descendants – étrangement, je n’étais pas certaine que ce genre de personne me considère comme la belle-arrière-petite-fille idéale.

Je ne savais pas exactement ce qu’elle cherchait à faire, à vrai dire, mais j’étais assez pourvue niveau neurones pour commencer à piger que ses intentions à mon égard n’étaient pas particulièrement louables. Enfin, j’imagine qu’elle n’avait pas non plus prévu de me couper en tranches pour  me bouffer ensuite, hein ; j’avais simplement conscience, quoique de manière diffuse, qu’elle était en train de ‘jouer’ avec moi. J’avais du mal à deviner le but de tout cela, cependant, l’ensemble étant bien trop poli et courtois pour qu’il s’agisse d’une simple provocation. C’était plus subtil que ça, et je comprenais confusément que derrière ses ‘questions’ teintées d’ironie se cachait un désir de me foutre en rogne, ou de manipuler mes sentiments d’une quelconque autre manière. Enfin, un truc du genre… La subtilité et moi, ça fait deux. Si c’était vraiment ce qu’elle tentait de faire, elle n’avait pas choisi la plus mauvaise cible : j’ai tendance à démarrer au quart de tour, et d’autant plus lorsqu’on s’attaque à un point sensible. J’ai pourtant pas tant de points sensibles que ça, elle avait eu du bol de tomber dessus du premier coup. A moins qu’elle ne lise dans les pensées – j’étais plutôt dans la m*rde, le cas échéant – ou qu’il juste absolument visible à ma tête et à mes manières que j’étais plus que rétive en ce qui concernait l’amour et ce qui s’y rapportait. Quoi qu’il en soit, mieux valait que je ne me mette pas en colère, si c’était ce qu’elle espérait.

- C’est super sympa d’ta part, lâchai-je avec ironie, sans ralentir ni me retourner, mais nan merci. J’me débrouille très bien toute seule, garde tes p’tits enfants pour toi… Si j’ose dire. Ils ont bien d’la chance d’avoir une ancêtre aussi attentionnée, mais ça s’ra sans moi. J’suis sûre qu’tu trouveras des tas d’filles bien plus adaptées qu’moi à ce genre de conneries, t’en fais pas.

Je scrutai les alentours, et retins un soupir de dépit. Il n’y avait absolument personne, pas même un foutu clochard qui aurait été susceptible de nous indiquer la route. Enfin, si route il y avait… Restait à espérer que les souterrains qu’elle cherchait étaient toujours là, et faciles d’accès : je n’avais pas l’intention de promener madame dans le port indéfiniment.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 12 Sep 2013, 15:37

Mitsuko sourit, légèrement amusée par cette réaction contrôlée. C'était étrange même. Enfin, peu importait, elle aimait beaucoup le conseil d'Elisha de garder ses petits enfants pour elle. Oh elle aimerait bien car, après tout, ils n'étaient pas naturellement relié à elle d'une quelconque façon. Ce n'était pas comme si sa descendante avait donné naissance à chacun, comme si elle les avait porté et les avait allaité. Non, la démone voyait plus cela comme un travail à la chaîne, de la magie, de l'adn, des âmes volées, tout ceci. Peut-être que l'adn de sa descendante courait dans chacun d'eux mais, au final, ils étaient très loin d'être normaux. Et, en réalité, même s'ils avaient réellement fait partie de sa famille, cela ne l'aurait pas gêné. La jeune femme en avait déjà deux à sa botte et elle leur avait fait des choses qu'ils avaient beaucoup apprécié, peu importe qu'ils la considèrent comme leur arrière arrière etc grand mère ou non. Au final, seul le plaisir comptait et lorsque la morale qui, selon elle, était plus une affaire d'angelots, était annihilée, alors la vie devenait bien plus simple, bien plus exquise. Les interdits étaient faits pour les sots, pour les gens du peuple. Cela dit, du plus loin qu'elle se souvienne, la classe gouvernante n'avait jamais cessé d'enfreindre ces interdits. Vivre dans l'opulence alors que ces individus incitaient le peuple à serrer la ceinture, faire des orgies alors qu'ils incitaient le peuple à la fidélité. C'était risible quelque part. Et plus encore, sa propre sœur qui avait copulé avec un homme sans se faire déchoir alors qu'elle ne l'aimait pas, alors qu'elle le désirait seulement. Après cela, on osait retirer la blancheur de ses ailes à un ange qui avait commis le même pêcher ? C'était ridicule, abjecte au possible. Seulement, ce genre de secrets étaient bien gardés, inaccessibles presque et, justement, c'était eux qui faisaient qu'il était facile de faire s'écrouler un gouvernement. Des révélations croustillantes faisaient toujours leur effet. Enfin, peu importait, elle aurait le temps de lancer de véritable bombes sur tous ces êtres bien pensants. D'ailleurs, c'était toujours ceux qui vantaient les mérites de la droiture et critiquaient qui, en réalité, se complaisait dans la débauche. Au moins, elle, elle ne faisait pas semblant d'être ce qu'elle n'était pas. « Oh comme c'est dommage. ». Elle sourit, suivant toujours la jeune fille en regardant les alentours. « Néanmoins, je serai vous, je trouverai rapidement un homme pour faire acte d'amour. ». Elle y mettait les formes en plus. « Vous savez, il peut vous arriver n'importe quoi. J'ai entendu parlé une fois d'une jeune fille encore vierge qui s'était faite encerclée par plusieurs démons qui l'ont défloré sans aucune compassion. Elle en est encore traumatisée il me semble. Tous ces hommes prenant possession d'un corps qui n'avait jamais été touché avec amour l'ont dégoûté à vie de cet acte merveilleux. ». Elle était partie du principe que la jeune fille qui l'accompagnait était encore vierge, chose dont elle était presque sûre. Néanmoins, ce qu'elle lui disait était vrai. Le monde n'était plus réellement sécurisé et puis, connaître le bonheur de se perdre dans les bras de la personne aimée était sans pareil.

Passant près d'une maison, la jeune femme eut un éclair de lucidité ! C'était ici qu'était l'entrée de son souterrain ! Elle reconnaissait les inscriptions, bien que discrètes, qui figuraient sur le mur. « Quoi qu'il en soit, changement de programme. Venez, nous allons par là. ». Elle entra dans la masure sans se soucier du regard des habitants des lieux, une famille qui jouait tranquillement aux cartes. Elle souleva le tapis de ce qui leur servait de salon et fut satisfaite en voyant sa trappe. L'homme se leva comme pour l'avertir mais elle lui fit signe de se taire, attendant qu'Elisha arrive. Il est vrai que n'importe qui ne rentrait pas ici mais puisqu'elle était là, la jeune fille l'accompagnant pourrait la suivre. « Rejoignez moi en bas très chère ! ». Elle sourit, amusée, puis disparut en descendant l'escalier. Aucune lumière, les souterrains étaient plongés dans l'obscurité et une toile d'araignée vint gentiment se poser sur le visage de Mitsuko qui la retira sans y faire attention. Ces petites bêtes ne l'impressionnaient pas. Elle n'avait plus qu'à attendre sa compagne de route. La jeune femme était pourtant ravie. S'il y avait autant de toiles d'araignées, cela voulait dire que personne n'avait pénétré ici depuis bien longtemps. Pour autant, elle voulait vérifier que tout y était. Elle voulait aussi savoir la position exacte de Lucifer car il serait important pour la suite. Près de l'un des fils Taiji, bien, mais lequel au juste ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 02 Oct 2013, 11:35

Je serrai les dents, consciente qu’ignorer les propos de Mitsuko vaudrait une nouvelle fois mieux que m’emporter. Qu’elle cherche à me provoquer ou qu’elle soit sincère, cela importait peu ; si je lui laissai entendre ce que je pensais de l’amour et de ses mises en gardes, je risquai d’avoir l’air plus ridicule qu’autre chose. D'autant plus que la retenue n'était pas vraiment ma principale qualité... Et si je balançai crûment toutes mes opinions à propos du désir, de la passion et de l'amour charnel, nul doute que ça la ferait marrer. Et comme elle semblait déjà avoir une certaine prédisposition à se foutre de ma gueule, je préférais ne pas en rajouter. En plus de ça, tenter d'expliquer à une inconnue étrange et méprisante - bon, elle ne donnait pas de signe apparent de mépris, mais c'était comme ça que je le ressentais - que je n’avais pas vraiment besoin d’être violée par quatre démons pour être ‘dégoûtée de cet acte merveilleux’, ça aurait été un peu déplacé venant de moi. Déjà que je ne raconte pas ma vie sexuelle aux gens que je connais - et encore heureux, en fait - il n'y avait pas vraiment de raison qu'elle en sache quelque chose. Elle avait bien dû sentir déjà que le sujet me gênait profondément, et c'est sans doute pour ça qu'elle prenait tant de plaisir à insister ; mais peu importait au fond. Qu'elle prenne son pied comme elle le pouvait... Pour ma part, je savais d'expérience que cogner les gens qui tentaient de me mettre mal à l'aise ne faisait qu'empirer la situation - eh ouais, on en apprend tous les jours. Au fond, je pouvais voir la présence de Mitsuko comme une sorte d'exercice à faire sur moi-même, histoire de travailler un peu la retenue et le contrôle de soi. Une manière un peu étrange de voir les choses, certes, mais qui me permettrait peut-être de ne pas péter un câble trop vite.

Je haussai les sourcils et jetai un regard en arrière lorsque les pas de celle qui m'accompagnait - ou que j'accompagnais, mais peu importe - et me tournai vers l'endroit qu'elle venait de m'indiquer. Une maison modeste, visiblement habitée, dans laquelle Mitsuko venait d'entrer sans demander leur avis aux résidents qui ne comprirent probablement pas ce qui se passait. Enfin, ce n'était pas vraiment le genre de choses qui m'offusquaient, étant assez moi-même plutôt dénuée de savoir-vivre ; à vrai dire, je me demandais simplement ce qu'elle pouvait avoir à foutre dans un endroit pareil. Est-ce qu'elle avait l'intention de copuler joyeusement avec les quelques hommes qui vivaient ici, pour me montrer l'exemple ? Non, probablement pas, les types pauvres et probablement pas très propres qui vivaient là ne devaient pas être le genre d'amants qui l'intéressaient. Quoique je n'en savais rien, en réalité, la dame ne m'ayant pas vraiment fait part de ses goûts en la matière - ce qui n'était pas plus mal, en fait. Je laissai échapper un soupir, hésitant à profiter de l'occasion pour me barrer et la laisser faire seule ce qu'elle avait à faire ; mais une étrange curiosité me poussa à la suivre. Je ne suis pourtant pas du genre à prendre des risques inconsidérés, en général, à moins qu'il n'y ait une quelconque vie humaine en jeu - oui, ça fait très 'chevalier blanc', dit comme ça, je sais bien. Mais, qu'il s'agisse de masochisme, de connerie ou de simple et stupide curiosité, je lui emboîtai le pas. L'idée de partir à toutes jambes loin de cette femme que j'exécrais d'ores et déjà était infiniment plus raisonnable, mais j'étais malgré tout quelqu'un d'obstiné : j'aime bien finir les trucs que je commence. Et puis, je n'avais étrangement pas envie de perdre la face devant cette femme.

M'introduisant dans la demeure à la suite de Mitsuko, je lançai un regard désabusé à ses habitants légèrement perplexes, avant que mes yeux ne découvrent d'eux-mêmes la raison de notre venue ici. Une trappe... Ouais, pour se rendre dans un souterrain, c'était pas mal. La femme que je suivais s'y était déjà engouffrée, tout en m'invitant à la suivre. Je fixai l'escalier dont elle venait d'entamer la descente et dont je ne voyais que les premières marches avant qu'il ne s'enfonce dans l'obscurité, dubitative. J'avais peur du noir. ça restait raisonnable lorsqu'il ne s'agissait que de l'obscurité nocturne et que je me trouvais à l'extérieur ; mais me trouver dans un endroit clos et sombre, j'avais du mal. En même temps, j'imagine qu'une enfance passée avec un frère nécromancien dont le passe-temps favori était de manipuler des cadavres de petits animaux pour qu'ils viennent me rendre visite de nuit justifie un peu le truc, mais ça n'en restait pas moins relativement peu glorieux. Et celle que j'avais la 'chance' de pouvoir aujourd'hui trouver à mes côtés n'était pas vraiment du genre rassurant. Ignorant le regard des habitants de la masure posés sur moi, je pris quelques secondes pour réfléchir, consciente que je risquais de laisser malgré moi laisser paraître ma crainte si je m'engageais dans ce foutu souterrain. Ce n'était certainement pas une bonne chose ; mais, d'un autre côté, cette femme m'inspirait assez de méfiance pour que je veuille savoir ce qu'elle comptait traficoter ici. Pas que j'imaginais que ma présence l'empêcherait de faire ce qu'elle avait à faire... Mais j'avais beau être sans doute moins puissante qu'elle, je pourrais toujours tenter de faire quelque chose pour la stopper si jamais elle avait l'intention de détruire le monde par le biais de je ne sais quelle manigance souterraine - j'ai une légère tendance à l'exagération, certes, mais on ne sait jamais. C'était particulièrement prétentieux de la part d'une gamine insignifiante comme moi d'espérer pouvoir arrêter une personne pareille, ou même entraver ses projets. Même la 'surveiller' était sans doute au-dessus de mes capacités, en fait... Mais j'étais là, à présent, et je ne pouvais pas simplement faire comme si je n'avais rien vu. Enfin, si, je pouvais. Mais je ne voulais pas.

- J'arrive, grommelai-je en m'engageant dans les escaliers casse-gueule qui menaient à l'endroit convoité par la femme qui me précédait. J'sens que ça va être une vraie partie de plaisir... 'Très chère'.

Je n'avais pu m'empêcher de relever  - avec l'ironie qui s'imposait, car je doutais qu'elle ait elle-même été sincère - le qualificatif qu'avait employé Mitsuko à mon égard. Polie, charmante... Elle avait tout pour plaire, cette bonne femme. Avec un énième soupir, je me concentrai sur ma descente, tentant de ne pas me payer une gamelle dès le début. Je savais qu'il fallait que j'ignore l'angoisse qui s'insinuait un peu plus en moi à chaque seconde, que je ne prête aucune attention à cette terreur sourde, insensée et pourtant incontrôlable qui ne me laissait aucun répit dès lors que je me trouvais dans la pénombre. Je finis par arriver en bas, miraculeusement sans me ramasser lamentablement la gueule ou me tordre la cheville, et cherchai en vain à repérer Mitsuko de mes yeux non encore habitués à l'obscurité. Nul doute qu'elle était bel et bien là, malgré tout, sans quoi j'aurais entendu ses pas s'éloigner vers je ne sais où...

- Bon, lâchai-je, tentant de parler de la manière la plus naturelle et assurée possible, faut croire qu'on a trouvé vot' souterrain. Et maint'nant, qu'est-ce qu'on fait ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 16 Jan 2014, 19:34

Mitsuko leva le petit loquet, son visage apparaissant tout près de celui d'Elisha avant qu'elle ne lui souffle dans la pénombre qui disparut : « Maintenant, ma chère, nous allumons les lumières. ». Elle se colla contre un mur, amenant la magicienne avec elle pour éviter qu'elle ne se fasse brûler les cheveux. Après tout, quitte à user d'un souterrain, il valait mieux pouvoir s'y déplacer sans risquer de se prendre un mur dans le visage. Et puis, pas qu'elle n'aimait pas les toiles d'araignées mais elle pensait que la tendance momie n'était pas des plus glamours. De ce fait, quelques secondes après qu'elle ait levé le loquet, une flamme immense jaillit dans le souterrain, allumant les torches placées contre les murs en même temps qu'elle nettoyait le lieu. Rien de plus efficace.

La démone inspecta le souterrain, constatant que des abrutis avaient tout de même trouvé le moyen de passer la barrière de la trappe. En effet, quelques corps décomposés et squelettiques jonchaient le sol, un ou deux... ou trois, peu importe. « Je vois que le gardien s'est merveilleusement bien occupé des gêneurs... ». Une sorte de serpent en réalité, immense et affamé. Là encore, peu de chances de survie pour ceux qui n'étaient pas invités en ces lieux. La jeune femme tourna son regard vers Elisha. « Ne vous inquiétez pas, il est inoffensif. Pour moi du moins. ». Elle jouait légèrement mais, en réalité, elle ne savait pas comment réagirait le gardien face à la magicienne. Elle n'avait pas son sang, elle était étrangère, il pourrait avoir envie de l'éliminer. Ce serait dommage car, en réalité, la démone commençait à l'apprécier. « Hâtons nous voulez-vous ? ». Elle commença donc à marcher dans les couloirs, se dirigeant comme si elle avait retenu durant toutes ces années le bon chemin. En réalité, elle construisait toujours ces cachettes sur le même plan, un plan qui semblait n'avoir aucune règle, aucune logique mais qui, en réalité, n'en était guère dénué. Un échiquier géant, voilà de quoi il s'agissait. Chaque case avait son importance, chaque couloir représentait le déplacement d'une pièce maîtresse et beaucoup d'individus étaient inaptes à le comprendre. Un casse-tête n'est facile que lorsque l'on connaît la solution. « J'aurai tout de même aimer en savoir un peu plus sur vous... ». Elle soupira, contrariée sans doute. Cette contrariété ne dura cependant pas longtemps vu qu'elles débouchèrent dans une énorme pièce au milieu de laquelle se trouvait des bains d'eau éternellement fumante. « Nous y sommes... ». Il y avait des richesses partout, des pièces d'or, des pierres précieuses, mais rien qui n'intéressait réellement Mitsuko. Elle pouvait créer la richesse, elle n'allait pas s'encombrer de quelque chose qui n'apparaissait pour elle que comme une simple fioriture.

La démone sourit à la jeune fille. « Bien, puisque vous m'avez accompagné jusqu'ici, je vous laisse vous servir. Vous pourrez garder ces richesses pour vous ou les offrir à qui vous voudrez. Je n'en ai pas besoin, c'est autre chose qui m'intéresse... ». La première des Taiji se déplaça vers un petit coffre en bois. Elle en arracha la poignée, une étrange boule. Elle avait pour habitude de toujours cacher ce qui n'avait pas d'importance et laisser en évidence ce qui en avait. Les gens étaient tellement crétins qu'ils ne se rendaient compte de rien. De toute façon, cette boule n'avait de l'importance que pour elle car elle lui permettrait de retrouver Lucifer, pour le meilleur et pour le pire là encore. Le seul petit soucis, et ce qu'elle avait totalement oublié avec le temps, c'est que l'or était une sorte de leurre. Enfin, elle était bien réelle, certes, mais elle déclenchait un mécanisme magique. En effet, si quelqu'un y touchait, le bassin se remplissait de sirènes, des sirènes hommes et femelles qui chantaient pour attirer celui qui avait osé s'en prendre au trésor, l'attirer dans la luxure, l'attirer dans la mort. Car, après tout, tout le monde connaît ces légendes qui disent que certaines espèces d'ondins prennent un malin plaisir à dévorer leurs proies, faisant s'échouer les bateaux pour mieux abuser de leurs marins.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 21 Mai 2014, 07:08


- Oh, bordel !


L'exclamation m'avait échappé lorsqu'une flamme immense s'était propagée dans le souterrain, peu après que Mitsuko m'ait entraînée avec elle hors de sa portée. C'est le genre de truc qui surprend un peu, quand on a pas été prévenu au préalable... Mais j'avais pas trop de quoi me plaindre, cela dit, étant donné que mon accompagnatrice avait au moins prit la peine de me mettre hors d'atteinte du feu. Deux secondes de plus, et elle aurait pu bouffer de la magicienne grillée au dîner. Cela dit, à l'écouter, j'avais toujours mes chances de finir mangée : quel que soit le 'gardien' dont elle parlait, il devait avoir bon appétit à voir ce qu'il restait de ses précédentes victimes. Je réprimai un frisson et détournai mon regard des squelettes, sans répondre à l'espèce de pique que venait de me lancer la dame. Je ne savais pas si elle se foutait de moi ou si sa bestiole risquait de me bouffer, mais m'offusquer n'y changerait rien de toute façon. Tout au plus, ça l'amuserait – après tout, c'était sans doute ce qu'elle cherchait – et je ne comptais pas lui donner cette satisfaction. Et puis les grosses bêtes mangeuses d'hommes, c'était pas si effrayant que ça... Ou du moins c'était ce dont je tentais de me persuader tandis que j'évitais le regard de Mitsuko pour qu'elle n'y lise pas mon inquiétude. Laissant échapper un soupir, je lui emboîtai le pas, tentant d'imposer à mes courtes jambes le rythme des siennes pour éviter qu'elle ne me distance. Je ne savais pas comment elle s'y prenait pour savoir où elle allait, mais je risquais pour ma part de ne plus jamais retrouver la sortie si je la perdais de vue. Je la suivis donc en silence, me concentrant sur le chemin que nous empruntions dans l'espoir de le mémoriser pour le cas où elle déciderait de me planter là, jusqu'à ce que sa voix ne vienne de nouveau briser le silence. Un sourire moqueur naissant sur mes lèvres, je daignai cette fois répondre, sans prendre la peine de réfléchir un minimum à ce que je racontais – on ne change pas les bonnes habitudes.

- Bah écoute, si un jour quelqu'un s'décide à l'écrire, j't'offrirais ma bio... Même si vu l'peu qu'il y a à savoir sur moi, elle risque de faire deux pages. Tu pourrais p't'être même t'la faire tatouer sur les fess...

Je m'interrompis, ce que nous avions à présent sous les yeux me paraissant plus intéressant que les âneries que j'avais à débiter. Parce qu'on a beau ne pas être particulièrement cupide, une pièce remplie de richesses en tout genre a quand même tendance à retenir quelque peu l'attention... Si je n'avais pas possédé un minimum de retenue, peut-être même que je me serais mise à courir partout en gueulant 'eheheHEHEHE, un trésor', ou quelque chose du style. Ou peut-être pas, parce que même si je dois pas avoir beaucoup plus de douze ans d'âge mental les machins qui brillent ne m'excitent pas outre mesure. Écoutant d'une oreille distraite les propos de la dame, je m'étais donc contentée d'observer l'or qui s'étalait sous mes yeux, sans consentir à remercier mon interlocutrice pour son offre. Je ne voulais pas de ses richesses. Déjà, parce que je n'avais pas fait grand-chose pour mériter une telle récompense, hormis la suivre comme un chien bien dressé ; et, surtout, parce que je ne voulais rien recevoir d'elle. Ce n'était pas le genre de personne auprès de qui je souhaitais me sentir redevable, et je ne voulais pas de cet argent qui sans doute n'avait pas été obtenu de la manière la plus 'propre' qui soit. Même pour la bonne cause. C'est chiant les principes, parfois, mais c'est comme les culottes : quand on a l'habitude d'en avoir, on se sent mal à l'aise quand on les oublie.

Tandis que Mitsuko vaquait à ses occupations, je m'approchai néanmoins du tas de machins précieux et me saisis d'une espèce de broche en argent finement ciselée que j'observais distraitement. C'était le genre de trucs qu'aurait pu faire Ercan... Du moins me semblait-il. Ce n'étais pas tellement important, de toute façon, d'autant plus que je n'y connaissais rien en joaillerie ; mais il fallait croire qu'absolument tout ce que je faisais finissait par me faire penser à ce type. Je n'eus pas le temps d'y songer tant que ça, cependant, remarquez, puisque qu'un phénomène parfaitement inattendu survint quelques secondes à peine après que je me sois saisie du bijou. Laissant échapper un couinement de surprise, je lâchai la broche et posai mon regard sur la demie-douzaine d'ondins qui venaient d'apparaître dans les bassins que je n'avais qu'à peine remarqués jusqu'alors, sans y comprendre grand-chose.

- Y foutent quoi ici, ceux-là ? C'est quoi c'bor...


J'interrompis mon questionnement lorsque les créatures commencèrent à chanter. Il n'y avait peut-être pas de question à se poser... Et ils m'appelaient, insufflant en moi un désir qui ne m'avait auparavant jamais traversée. Je sentais pourtant qu'il ne fallait pas, que ça n'avait aucun sens, mais la part de moi-même encore capable de conserver un peu de lucidité était incapable de faire quoi que ce soit pour m'empêcher de commettre l'irréparable. Je me voyais, comme extérieure à la situation, marcher vers le bassin avec ce regard que je ne me connaissais pas. Le désir. L'envie. Je ne comprenais pas. Je ne pouvais pas être aussi faible, ce genre de choses ne m'atteignait pas en temps normal. Je ne pouvais pas... Mais ils chantaient, toujours, et je n'avais pas de moyen de refréner les sensations inconnues qui s'emparaient de moi. Je voulais... Je ne savais pas ce que je voulais. Je voulais partir. Je voulais connaître ces plaisirs que me promettaient leurs chants. Mais, m*rde, c'était pas moi, ça, ça pouvait pas se passer comme ça. C'était juste des morues chantantes, il y avait pas de raison que je les écoute. Sauf que ça ne changeait rien... Rien n'aurait pu arrêter mes pas. Rien ne pouvait plus calmer ce qui s'était emparé de moi.

Le contact soudain de l'eau me fit reprendre mes esprits, l'espace de quelques instants. J'étais dans l'eau, bordel, je m'étais jetée dans ce foutu piège. Et ils continuaient de m'appeler, m'invitaient à les suivre réellement, à m'offrir à eux toute entière. Dans un sursaut de lucidité, j'agrippai le bord du bassin, avant d'user sans même l'avoir réellement voulu d'un de mes pouvoirs dans l'espoir de parvenir à me défendre. Sous l'effet de ma splendide transmutation non contrôlée, la caillasse à laquelle j'étais cramponnée explosa littéralement, faisant taire les sirènes durant quelques secondes. Je m'étais mangé un bout de caillou dans l’œil au passage, d'ailleurs, ça faisait mal, mais peu importait à cet instant. Il fallait que je me sorte de là, et vite. Mitsuko m'avait piégée bien plus que je ne l'aurais cru possible... Restait à espérer qu'elle s'était suffisamment amusée et daignerait mettre un terme à ma torture.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 15 Juil 2014, 16:48

Lucifer. L'histoire les contaient amants mais il n'en était rien. Lucifer. Cet homme était des plus scandaleux, des plus célèbres pour ses actions à travers le temps. Ils étaient liés, depuis toujours, et ils s'étaient promis un avenir glorieux avant de se quitter, avant que sa fille ne la dévore en couche. Aujourd'hui, il était temps. Temps qu'elle le retrouve, qu'ils s'unissent de nouveau. Seulement, elle se demandait si le cycle de la mort ne l'avait pas emporté. Mitsuko avait feuilleté plusieurs livres sans trouver nulle trace de méfaits liés à Lucifer. Certes, certains d'entre eux n'étaient pas signés, l'identité du provocateur connu que de quelques élus sachant lire entre les lignes, voir les signes non apparents, mais la démone trouvait que les dernières ères étaient bien trop calmes pour qu'il les hante encore. Mais qu'importe, mort ou vivant, la sphère lui permettrait de le retrouver en temps voulu.

Malheureusement, lorsque les ondins apparurent, la Dame sut que ce n'était guère le moment. Comment avait-elle pu oublier le piège ? En même temps, il était si facile de berner des individus ainsi... Un véritable trésor s'offrait à chaque visiteur, un trésor sans aucun garde, sans aucun propriétaire à l'horizon. Chacun était tenté de se servir ou, du moins, d'admirer les pièces uniques qui se trouvaient dans la pièce, de les toucher. Une fois cela fait, il était trop tard, sauf pour les personnes vives d'esprit. Mitsuko soupira, posant ses mains sur ses oreilles avant de chanter en cœur avec les sirènes. Les mélodies ondines n'avaient d'effet que si on les entendait. Hors, elle n'avait pas l'intention de se laisser corrompre aussi facilement ni même avoir, surtout pas par son propre piège. Certes, elle avait été assez stupide pour oublier son existence, mais après des siècles, il était parfois peu aisé de se souvenir de chaque manigance dont elle était à l'origine. Elle devrait faire attention à partir de maintenant. La Dame se contenta donc de regarder la scène, espérant qu'une fois que les créatures auraient tué ou dévoré Elisha, elles retourneraient bien sagement au fond de leur fontaine. Une magicienne en moins, ce n'était pas si dramatique après tout. Elle ne manquerait certainement à personne. Hum. C'était tout de même dommage, elle l'aurait bien marié à l'un de ses descendants pour émouvoir leur mère. Quoi que, cela aurait sans doute été une erreur. Qu'elle tombe enceinte de l'un d'eux ne lui plaisait guère. L'enfant serait forcément névrosé et sans doute aussi charismatique qu'un cochon. Elle soupira de nouveau. Maintenant qu'elle avait la sphère, elle n'avait plus aucune raison de rester là après tout. Peut-être pourrait-elle... ? Hum, non. Aider les magiciens, ce n'était pas envisageable. Quoi que, après tout, c'était de sa faute. Elle lui avait proposé de s'emparer des richesses présentes dans la pièce sans arrière pensée, juste pour la « remercier » de l'avoir accompagner. Elle enleva ses mains de ses oreilles quand les ondins cessèrent d'exprimer leur chant. « Hum... ». Bien, elle allait l'aider. Du moins, faire un geste en sa faveur.

Mitsuko enleva ainsi la chaîne qui se trouvait à son cou, détachant l'une des capsules du médaillon avant d'adresser quelques mots à Elisha. « Tu vois, tu pourras ajouter ceci à ton autobiographie. ». Ce qui signifiait que jamais personne n'écrirait, probablement, sa biographie. « Mais, en attendant, je serai toi, je me boucherai le nez avant qu'il ne soit trop tard. ». Si elle était intelligente, elle lui obéirait. Sinon, le spectacle serait des plus intéressants. Ainsi, elle jeta la capsule par terre, l'odeur de la luxure en flacon se répandant dans la pièce pour arriver jusqu'au nez des ondins. Qui est pris qui croyait prendre après tout. Cela dit, la démone n'était pas ici pour contempler une orgie, ni même pour attendre de savoir si la magicienne s'en sortirait vivante ou non. Sphère à présent dans la main, elle tourna les talons pour repartir dans les couloirs et regagner la sortie.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Une confrontation... Pas très glorieuse. [PV Aria Mitsuko Taiji]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Luxure en flacons... [Pv -Aria Mitsuko Taiji] [/!\- 18 Ans]
» Les sous-vêtements de Madame {Aria Mitsuko Taiji} [-18]
» J'ai encore rêvé d'elle [Cadeau pour Aria Taiji]
» | Viviane Mitsuko Taiji |
» De gourmet à gourmande | ft. Mitsuko Taiji
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-