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 ~Les Poupées [Pv : Mitsuko] ~

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Ven 27 Déc 2013, 02:32

~Les Poupées [Pv : Mitsuko] ~ Sans_t28

« Ma vie n'est qu'un très long rêve sinueux, qui se teint de sombre, que j'aime colorer de pointes lumineuses. Dans ses ténèbres obscurs, je marche tranquille sans me soucier des bêtes qui hurlent à la mort.» Aerith cligna frénétiquement des yeux. Les lèvres pincées et mal à l'aise, elle glissa ses longs doigts blêmes dans ses cheveux céruléens, du même bleu que la tignasse désordonnée de Caliel. « Si tu veux.» finit-elle par lâcher, acerbe. « Cela ne change rien. Tu fumes trop.» répéta-t-elle sans chercher à comprendre pourquoi le Génie avait répondu de la sorte. Parfois, avec lui, il ne valait mieux pas chercher à comprendre. Caliel rit brièvement, cynique et moqueur. Allongé sur un sofa miteux d'une vieille chambre d'auberge poussiéreuse, il porta une nouvelle fois sa cigarette à ses lèvres, avant de cracher la fumée blanche qui se dessina en douces arabesques avant de s'évaporer. « Et qu'est-ce que je risque ?» souligna-t-elle en ricanant. Il était un Génie, un immortel loin des préoccupations médicales des mortels. Les maux qui pouvaient l'atteindre n'étaient ni rhume ni gangrène. Les méfaits du tabac lui étaient inconnus. Il peinait même à en ressentir la saveur, quand bien même il avait chargé la composition d'une petite touche personnelle pour mieux s'évader. « Ce monde est pourri. Je m'ennuie tellement. Que les Aetheri me gardent de mes maigres plaisirs.» Du bout des doigts, il écrasa le mégot sur le tissu épais du canapé, sans se soucier de la brûlure qu'il laisserait. Las, le jeune homme tourna très légèrement la tête pour jeter un coup d’œil à sa sœur, qui le contemplait, assise sur le tapis au pied du grand fauteuil. Doucement, le Djinn tendit une main pour laisser son index courir le long de la mâchoire de l'Ondine. Et ils se dévisageaient dans le plus grand des silences, se contentant de se défier sans rien dire. « Sortons.» décida-t-il enfin.

« Est-ce que tu veux aller là ?» souffla Aerith à son grand frère en désignant d'un petit coup de menton une enseigne qui se voulait affriolante. « Médigo est une ville malfamée. Elle empeste le vice et pue les crimes et la mort. Il n'y a plus rien de bon à en tirer, du Palais jusqu'à ses entrailles. Pas même les filles.» Il parcourut des yeux les façades. « Les cuisses brûlantes.» lit-il avec un maigre sourire acide. « Même les noms sont déplorables. J'imagine d'ici là les filles aux yeux chromés qui dansent sans s'en rendre compte, gesticulant près d'une barre, patientant gaiement pour ramasser suffisamment pour se payer une nouvelle dose d'étoile noire, aspirant à des caresses pour faire davantage cracher leur richesse aux hommes en manque d'amour.» - « D'accord d'accord, j'ai compris, c'est hors de question. Navrée, je ne savais pas que tu voulais des filles de premier choix.» - « Et entièrement consentante de préférence, sans que j'ai à payer pour leur compagnie. Un peu comme toi, quoi.» Une petite moue tordit les lèvres de la Sirène qui, vexée, préféra se taire. Ce n'était pas un compliment, et elle le savait. C'était un pique. Elle était soumise.

L'errance des deux âmes les menèrent à la grande place de Médigo. Dans un hoquet méprisant, Caliel désigna à sa sœur la statut qui surplombait les environs, à l'effigie d'une femme haute et mince. « Voici Antarès, la Libératrice, leur divinité.» Tout deux s'assirent sur un banc où ils regardèrent la foule passée. Il était très tôt, l'aube ne pointait pas même à l'horizon. Ainsi, il n'y avait pas encore énormément de monde dans les rues de Médigo. Dans un soupire, Caliel tira une énième cigarette de la poche de son pantalon de toile claire, et l'alluma. Un vent léger soufflait, emmêlant les mèches sombres de sa chevelure, s'engouffrant dans sa chemise blanche pour la faire gonfler. Un cri résonna. Aerith tourna la tête. « Tu .. ?» - « Cela ne nous regarde pas. À Médigo, les agressions sont monnaie courante.» Il soupira. « Mais que fait le Roi ?» demanda-t-il de façon théâtrale. « Je te pensais anarchiste.» - « C'est un fait. Je déteste l'ordre établit. Mais les puissants qui ne bougent pas leur royal postérieur est un mal dont je soulagerai volontiers nos terres.» Aerith arqua les sourcils. Décidément, elle ne suivait pas cet homme. Il était mauvais. Elle l'avait vu faire des choses horribles à des personnes innocentes. Pourtant, dans un certain sens, c'était un idéaliste et un bon fils qui aimait profondément sa mère et veillait aux intérêts du peuple des Orines.

Tout un paradoxe. Aerith jeta un coup d’œil à la statut d'Antarès. « En qui crois-tu ?» Il ne rit même pas à cette question. « Parce que tu crois à un Dieu, toi ?» - « Bien évidemment. En Ailydis et Phoebe.» Les lèvres tordues en une expression insatisfaite, Caliel se redressa, jetant au loin d'une pichenette sa cigarette terminée. « Je n'ai pas dû être assez ferme dans ton éducation.» Aerith frissonna. « Alors ?» insista-t-elle tout de même. « Personne. Parmi tout les mondes, le céleste est de loin le pire
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Mitsu
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Mitsu
Sam 18 Jan 2014, 19:11

« Si je puis me permettre, je crois qu'essayer de rallier les Orishas à la cause de la déesse Drejtësi est chose perdue d'avance. ». Mitsuko avait murmuré cela à la jeune femme qui l'accompagnait, l'une de ses plus ferventes fidèles en réalité, qui ne cessait de parcourir les terres du Yin et du Yang pour parler de sa grandeur. Bien entendu, elle n'avait aucune connaissance de qui était réellement l'Aether qu'elle priait, qu'elle se tenait souvent à ses côtés. La déesse se faisait passer pour l'une de ses propres fidèles afin de justifier sa présence au temple. C'était une couverture on ne pouvait plus satisfaisante et lorsqu'il fallait s'adonner aux prières, il lui suffisait de s'immiscer dans l'esprit des habitués du temple pour créer l'idée qu'elle les avait effectué auprès d'eux. Elle aimait que son rôle de fidèle soit jouer à la perfection mais il y avait bien entendu des limites à tout. Se prier soi-même frisait la folie pure et était une perte de temps en soi. Quoi qu'il en soit, la jeune femme brune au nom d'Ellëwia qu'elle accompagnait aujourd'hui était convaincue de pouvoir réussir à convertir quelques Orishas à la notion de justice. La déesse, elle, en riait d'avance. Mais qu'importe, si réussite à la clef il y avait, cela ne pouvait que lui donner plus de puissance. « Bien sûr, je suis consciente qu'Antarès possède une large part de leur culte mais, après tout, croire en plusieurs dieux est sans doute bien mieux qu'en un seul. ». Mitsuko était intéressée par les dires de la jeune femme. « Et pourquoi cela ? ». Bien entendu, elle savait ce qu'elle allait répondre mais ce qui l'amusait n'était pas de savoir, c'était d'écouter les paroles exactes qu'elle pensait qu'Ellëwia dirait. « Comme ceci, nous avons plus de chances d'être entendus. Et puis, s'il s'avère que nous nous fourvoyons sur l'existence d'une divinité, il reste toujours les autres. ». Mitsuko rit, sa voix cristalline affirmant ce qu'elle savait déjà. « Bien entendu, mais tu es en dissonance complète avec tes pensées puisque, en ce qui te concerne, tu ne crois qu'en un seul dieu. ». Ellëwia sourit. « Oui mais je suis certaine que Drejtësi existe. J'ai vu ses miracles ! ». La déesse sourit, acquiesçant sans rien ajouter de plus. Bien sûr qu'elle les avait vu, elle avait fait en sorte de la lier à son culte, elle avait fait en sorte qu'elle croit, comme tant d'autres. Les Hommes étaient faciles à manipuler. Il suffisait que leurs sens soient satisfaits. Comment ne pas croire à ce que l'on voyait de ses propres yeux ? Les « miracles » étaient la base de toute religion, ensuite, les rumeurs faisaient le reste, nul besoin d'intervenir encore, juste de temps en temps afin de maintenir les croyances. « Séparons nous, nous aurons bien plus de chances de convaincre ainsi. ». Encore une fois, la déesse acquiesça, se dirigeant sur un tout autre sentier qu'Ellëwia.

Elle n'allait pas faire fructifier son culte, pas aujourd'hui. Une simple balade lui ferait le plus grand bien, quoi que cela fusse plus psychologique qu'autre chose. Elle avait un pressentiment, comme si elle quelque chose guidait ses pas. Elle ne se sentait pas manipuler, non, mais plutôt attirée vers une destination précise, poussée par une sensation instinctive. Aussi, la déesse se retrouva devant la statue d'Antarès. Était-ce elle qui souhaitait l'inviter gentiment à quitter son territoire de culte ? « Ne t'inquiètes donc pas ma chère. ». Elle sourit, abaissant son regard pour le poser sur quelque chose de bleu à tout hasard. Elle allait tourner les talons quand elle s'aperçut de ce qu'elle avait sous les yeux, disparaissant avant d'apparaître juste en face de Caliel, prenant son menton entre son pouce et son index, le contemplant quelques secondes avant de le lâcher. « Hum... ».

Mitsuko s'écarta légèrement, sa robe blanche suivant les mouvements de son corps. Elle remarqua la jeune fille qui se trouvait aux côtés du jeune homme mais, à vrai dire, elle se questionnait surtout sur lui. Elle l'avait pris pour Ismérie, quelques secondes, avant de se rendre compte de son erreur. Elle l'avait toujours su mais les espoirs qu'elle nourrissait irraisonnablement de ce côté là l'avait fourvoyé. Néanmoins, elle ne pouvait que remarquer la ressemblance frappante entre son prince des rêves et cet homme. Elle était déçue, elle ne pouvait le cacher et ce malgré ces cheveux et ces yeux céruléens. Ce n'était pas ceux qu'elle espérait. Cela dit, elle ne pouvait partir, sa curiosité à présent piquée à vif. Et s'il était... ? Non. « Excusez-moi mais puis-je vous demander qui est votre père ? ». Peut-être la prendrait-il pour une allumée de plus mais qu'importe, elle souhaitait avoir une réponse et bien qu'elle n'ait pas réellement besoin de demander pour savoir, elle préférait faire en sorte de rester la plus Mortelle possible, du moins, tant qu'elle le pourrait. Elle savait, ô oui, elle savait que d'ici quelques temps, tout lui serait servi sur un plateau d'argent, la connaissance, la puissance, le pouvoir. C'était ce qu'elle redoutait le plus. Elle s'ennuyait déjà alors son futur ne lui paraissait que plus déprimant. Néanmoins, elle avait une petite vengeance à réaliser, bien que, puisqu'elle était la déesse de la justice, l'on ne puis parler ainsi. Disons plutôt qu'elle avait une petite sentence à clamer, dès qu'elle en aurait les capacités, l'espoir de cette sentence étant la seule chose la poussant à rechercher encore et toujours l'élévation.
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Mar 29 Avr 2014, 17:47


Nul ne parvenait à déchiffrer l'éclat qui illuminait délicatement le regard bleu de Caliel. Ses yeux dégageaient quelque chose de profond. Pour autant, il paraissait complexe de définir ce que l'on y voyait avec précision. Une pointe d'un petit quelque chose d'indéfinissable se mêlait à un flegme innocent. C'est avec ces iris-là que le Génie contempla la femme, apparut quelques instants plus tôt face à lui. Il ne bougea ni ne réagit à cette intrusion qui en aurait fait sursauter plus d'un, se laissant scruter par deux mires vertes et curieuses où se lut une pointe de déception à peine voilée. Charmante apparition un tantinet angélique, elle ravissait les passants qui, parfois, se tournaient pour la dévisager quelques instants. Le jeune homme passa doucement ses longs doigts froids dans sa tignasse céruléenne désordonnée. Pensif, lui aussi contemplait la petite blonde dont l'excentricité lui paraissait naturelle, contrairement à Aerith, bouche bée et muette, elle se sentait mal à l'aise. « Vous m'en voyez navré. De toute évidence je ne suis celui que vous espérez.» Il haussa vaguement les épaules, loin d'être surpris. Au fil du temps, il avait pris l'habitude des mésententes le concernant. Ce n'était guère la première fois. « Pourquoi poser la question si vous connaissez la réponse ? » finit-il par souffler en rejetant son écharpe autour de son cou. On ne se jetait pas ainsi sur quelqu'un sans raison, cette femme devait en avoir et seules deux conclusions pouvaient en être retirées. Soit il était bien le fils de l'homme auquel elle songeait, soit il était un simple imposteur. Les plus loufoques auraient émis l'hypothèse folle d'un amnésique à la personnalité floue. Caliel se releva lentement pour faire face à la jeune femme. Les yeux baissés, car du haut de son mètre quatre-vingt-dix, il était largement plus grand que ce petit brin céleste, il l'observa en silence quelques secondes.

« Je connais votre nom.» Son visage faisait naître dans les tréfonds de son cœur en cendre l'étincelle fébrile d'un sentiment passé qui ne lui appartenait pas. Caliel n'était pas un enfant naturel. Né de la magie pur d'un Marîd d'autrefois et d'une Reine Ondine, quelques souvenirs s'étaient vicieusement glissés dans son esprit, brides de mémoire plus ou moins effacées de ses géniteurs. Alors oui, il savait que ce visage appartenait à l'existence de son père, à en croire les dires de l'inconnue. C'était évident. Le Génie, qui appréciait à sa juste valeur les appas d'une belle femme, n'aurait pas oublier quelqu'un comme elle. Il en était certain. Il connaissait son nom. Plutôt, il était quelque part dans un coin oublié de sa tête, sans réussir à le retrouver. « Qui êtes-vous ? » Ce n'était pas réellement une question d'identité mais plutôt d'essence. « Vous êtes la première à m'assaillir en me prenant pour un autre sans pour autant continuer à vous méprendre.» Il prenait un tel plaisir à voir les individus se perdre dans leur folie paranoïaque. Caliel, de plus, ne pouvait s'empêcher d'ajouter son grain de sel pour entretenir l'illusion aussi longtemps qu'elle paraissait intéressante.  « Vous auriez dû voir la tête du Marid, ce petit blond prétentieux qui craignait pour son trône rien qu'en apercevant l'ombre de son prédécesseur. » A son tour et sans la moindre brusquerie, le Génie glissa ses doigts sur le menton de la jeune femme pour plonger dans ses yeux clairs. « Mais vous … » Il laissa bien vite sa main retomber, songeur.

« Qu'en penses-tu, Aerith ?» Caliel tourna les talons, le regard rivé sur sa sœur. Perdue et troublée, celle-ci ne sut quoi répondre, se bornant à laisser ses yeux voguer entre  le Génie et l'étrangère. « Hum.» Sans avis. Décevant. Au moins était-il fixé, pas le moindre souvenir n'avait glissé sans l'esprit de la Sirène. Dans un soupire, Caliel se rassit sur le banc aux côtés de la jeune fille aux cheveux bleus. « Quel malpoli je suis. Tellement obnubilé par mes petites réflexions personnelles qu'au final, je n'ai même pas pris la peine de me présenter officiellement, quant bien même vous sauriez déjà. Je suis Caliel et voici ma douce sœur, Aerith.» C'est à ce moment là que n'importe qui aurait sourit. Pas lui.
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Mitsu
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Mitsu
Sam 07 Juin 2014, 12:31

Un petit sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme, bien que subsiste dans son regard une certaine mélancolie. Si cet homme était le fils d'Ismérie alors il avait eu pour elle bien plus de secrets qu'elle avait pu le croire. A quoi jouait-il ? A quoi jouait-elle ? C'était une véritable énigme et sans doute y aurait-il nul être capable d'y répondre. Ils étaient les deux seuls à savoir, les deux seuls à détenir la vérité et elle était certaine que jamais ils ne se la murmureraient. Elle ferma les yeux un instant, le temps que l'homme reprenne place sur le banc qui semblait être à présent le sien. Personne hormis celle qui était sa sœur ne s'y tenait. Les passants les regardaient, parfois, mais se détournaient bien vite. Elle n'en avait que faire, d'eux, de cette femme qui se tenait à ses côtés. A ce moment, dans son esprit, ils n'étaient que deux. Il ressemblait tant à Ismérie et, pourtant, il n'était que le pâle reflet de ce dernier. Il avait de l'éloquence, il possédait bien des façons de se comporter qu'elle avait aimé chez celui qui était sans aucun doute son père. Pourtant, il semblait fait de poison. Était-ce un message ? Admire mon œuvre, comme j'ai pu admirer la tienne. Contemple ma création comme mes yeux ont pu contempler la tienne. Caliel et Erza. Quant à Aerith, la déesse semblait ne point la voir, ne point la prendre en considération, comme si son inconscient lui soufflait qu'elle n'avait de « sœur » que la seule volonté de celui qui se présentait comme son frère. Muette, elle n'apportait que néant à la conversation. Qu'importe. Mitsuko s'avança, lentement, prenant le menton de l'homme entre ses doigts comme il l'avait fait précédemment. Elle lui chuchota doucement. « Oh oui, je crois que le Mârid possède toutes les raisons d'avoir peur. Après tout, l'homme auquel vous ressemblez fut, et restera à jamais, le plus merveilleux roi que ces terres connurent et connaîtront. ». Elle approcha ses lèvres des siennes. « Un homme capable de créer le rêve et de l'annihiler à son apogée. Peut-être fut-il tout mon monde, sans doute bien plus que cela. A moins que l'illusion ait entaché la réalité. Peut-être ne fut-il qu'un songe que je haïssais tant que cette haine me mena à ne plus jamais dormir, mettant un terme à notre calvaire. Peut-être lui offris-je mon âme pour ne point être capable de le retrouver, jamais. ». Elle s'approcha encore. « Mais vous... vous êtes cette tâche sur un tableau déjà bien perturbé. ». Elle l'embrassa, posant ses lèvres sur les siennes sans aucune hésitation, les caressant lentement quelques secondes avant de les libérer. Ses yeux dans les siens, elle ne souriait pas. « Fils de l'océan, je me demande de quoi vous êtes capable au juste... ». Elle le scrutait, chaque parcelle de sa peau, chaque parcelle de son être. « Seriez-vous capable de me faire rêver mieux que lui ? Êtes vous seulement biologique ? J'en doute. Mais peut-être ai-je tord. ».

Mitsuko se recula, tournant à son tour les talons pour admirer la foule. Ismérie semblait ne plus être là, n'être qu'un souvenir du passé qui jamais ne ressurgirait. Peut-être avait-elle besoin d'un palliatif. Après tout, la réalité dans laquelle elle était ancrée manquait de saveurs. Mais serait-il à la hauteur, cet homme dont elle ne connaissait rien et, qui, pourtant, lui avait affirmé qu'il connaissait son  nom ? Avait-elle seulement le droit de le juger alors qu'ils venaient de se rencontrer ? Accepterait-il de l'être et, si oui, à quel prix ? Elle sourit, reformulant ce qu'elle avait déjà souhaité des années auparavant en haut du rocher au clair de lune. « Je souhaite que votre cœur devienne mien à jamais. Ne m'oubliez pas à l'avenir, telle une obsession qui vous hantera. Je serai un mirage à vos yeux, un mirage inaccessible que vous souhaiterez tout de même atteindre. ». Elle rit, se retournant pour faire face à cet homme qui n'était qu'un reflet, tout comme Jun pouvait l'être. « Qu'en dîtes-vous ? ».

Après un moment, elle le questionna sur un tout autre domaine. « Savez-vous au moins danser ? ». Qualité qui lui paraissait, à présent, des plus rares. « Car, si tel était le cas, j'aimerai beaucoup. ».
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Lun 13 Oct 2014, 17:46


A quoi jouait-elle ? Belle étrangère aux yeux clairs, elle transperçait les âmes de son regard perçant et du bout des doigts, manipulait à sa guise les ersatz de sensations et de sentiments qui animaient la pâle existence des Originels. D'un sourire, elle faisait frisonner les coeurs. D'un geste évasif, elle charmait et intriguait. Cette femme était un mystère onirique, dont le visage familier troublait la mémoire. Le Génie semblait persuadé de la connaître. Quelque chose dans cette voix lui inspirait le souvenir d'une mélodie, comme quelques notes frappées sur les touches d'ivoire d'un piano. Il savait son nom. Il avait simplement un peu de mal à s'en rappeler. Lentement, Caliel glissa ses doigts sur ses lèvres blafardes, ses lèvres qu'elle avait caressé des siennes sans la moindre hésitation. Le maudit, à quoi jouait-il ? Comment les présentations naissantes entre deux inconnus pouvaient être si douces et si malsaines ? Le Djinn ne pouvait ignorer commettre une grossière erreur en se laissant légèrement tomber dans les griffes de la Belle, sans savoir si elle allait le déchiqueter. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher d'envoyer valser l'échiquier de sa vie pour un plateau plus alléchant. Pensif, Caliel se releva. Face à lui, il scrutait avec une étrange retenu ce petit bout de femmes. Elle paraissait maîtriser l'art subtil d'obtenir quoique ce soit de son entourage, et surtout des hommes. Seulement, comment pouvait-on résister à la prestance qu'elle dégageait ? D'une douceur qui ne lui ressemblait pas, le Génie prit la main de l'étrangère. Troublée, Aerith contempla son frère s'éloigner, seule sur le banc. Elle ne s'en étonna pas pour autant. Loin d'être naïve, elle avait bien compris que, depuis de longues minutes, elle n'existait plus.

Ensemble, ils étaient au beau milieu de la place. Des regards pesants et insistants pesaient sur eux, attiré par le prestige de l'étrangère et les nuances inhabituelles de son cavalier. Une main dans la sienne, l'autre posée sur ses hanches, il se mit à esquisser quelques pas sur l'air délicat qui lui passait à l'esprit. Le brouhaha infernal de la foule de Megido ne l'attegnait pas. Seule la mélodie qui résonnait dans sa tête comptait. C'est ainsi qu'il se mit à balancer sur les rythmes ternaires. Le Génie avait bien des défauts. On ne pouvait, cependant, nullement lui retirer ses talents artistiques. Fils de la Vénus, officiellement parlant, il aurait été désavoué de ne pas savoir danser. Après quelques pas, enfin il brisa le silence, bien qu'il n'avait rien de pesant, pour murmurer tout bas : « Vous n’avez nullement besoin de souhaiter pour que cela devienne ma réalité. » Il sourit. « Si j'avais pu croire un seul instant que vous en auriez une quelconque utilité, je vous aurai offert mon bien le plus précieux.» souffla-t-il ensuite. Caliel n'avait jamais réellement confié son habitacle, à personne. Il n'était pas du genre à se laisser posséder. « Je présume de votre identité sans parvenir à mettre un nom sur ce visage. Pourtant, je sais que je vous connais, même si ce n'est qu'à travers lui. » Il fit une brève pause. « Je n'ai jamais eu l'occassion de le rencontrer, éduqué comme étant le fils d'autres. J'ai appris à le connaître grâce aux regards de ceux qu'il marqua. Le vôtre m'en dit long sur ce qu'il représenta un jour.» Un ronde du bout du bras, naturelle. « Et je ne me prononcerais pas sur la façon dont je fus créé. » ajouta-t-il lorsqu'elle revint à lui. « Ma tendre rêveuse, j'ignore si je peux rivaliser avec cet homme que vous voulez tellement voir en moi tout en sachant la désillusion. Je n'ai nullement peur de relever le défi tant j'ai l'impression d'avoir été forgé à son image. Seulement, lorsque les songes sont sombres, une blafarde copie peut-elle vous redonner lumière ?  Si vous êtes aussi sincère que sérieuse, je ne peux qu'accéder à vos souhaits du mieux que je peux

Caliel ne faisait rien pour l'impressionner. Cela aurait été vain. Les corps se mélaient simplement, dans une danse sans prétention ni audace. On les regardait. On murmurait quelques mots, commentaires brumeux sur la scène qui s'offrait aux yeux. Le Génie s'en fichait. Ces gens-là ne comptaient pas. Le reste n'existait pas, pas tant qu'elle était là. Elle n'était pas la première femme qu'il serrait dans ses bras, bien loin de là. Cette étreinte pure serait pourtant celle qui le hanterait le plus longtemps, aujourd'hui et à jamais. Souhaitez ma belle, souhaitez simplement ; semblait dire ses yeux froids ; pour que perdure le reve avant que le poison dont était fait le Djinn ne change l'allégresse en cauchemar.
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