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 Les poupées [Quête - Solo]

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Sam 23 Mai 2015 - 17:54

Belhyäm n'était sûrement pas le quartier que Léto fréquentait le plus par le passé. Cela va de soi, étant donné son androgynie naturelle dont elle jouissait pour revêtir la couverture d'un homme fort et indépendant. Pourtant, malgré les subterfuges, malgré les mensonges, malgré les efforts consentis pour parvenir à masquer cette partie refoulée d'elle-même, l'orisha n'avait pas pu échapper aux règles élémentaires du corps de la femme. En outre, la blonde vit son corps s'adapter à son sexe de naissance, notamment son tour de poitrine qui commença à être plus difficile à masquer ; elle n'était plus une planche à pain, elle l'était seulement moins. Ce changement l'avait d'abord surpris, il s'y était pris assez tard et elle pensait même qu'elle resterait ainsi toute sa vie… Cette gêne la travaillait, il fallait qu'elle en sache plus, et c'est en prenant le risque de s'aventurer au temple des femmes, d'avouer son secret et de se confier qu'elle apprit la nouvelle : elle était enceinte.

Elle se souvient d'avoir pleuré à ce moment-là, elle ignorait combien de temps. Des larmes de joie, évidemment, puisqu'elle connaissait le père et qu'elle était heureuse de lui offrir ce qu'il voulait au fond de lui : une véritable famille. Néanmoins, le bonheur fut passager : Léto était encore en pleine réflexion quant à devenir chamane… Ces quelques mois de sursis réclamés par la croissance de son enfant étaient toutefois une bonne excuse pour mieux réfléchir, hors de question de changer d'ethnie tant qu'elle le portera. Si ce n'était que ça, un autre problème de taille la guettait : Thémis. Elle n'était pas au courant qu'elle était une femme, il ne fallait pas qu'elle le découvre à ses dépens… Fort heureusement, la mord'th restait à Basphel encore quelques temps, mais Léto prit tout de même l'initiative de s'installer temporaire au quartier des femmes, histoire de ne pas griller sa couverture auprès des autres pour l'instant. La demande ayant été comprise, c'est ainsi qu'elle vécut auprès d'une magicienne du nom d'Anita Akio.

" Vous allez bien, ma dame ? Cette question, elle devait l'entendre tous les jours, bien que ce soit légitime.
- Très bien, je te remercie. " Elle souriait, pourquoi elle se sentirait mal d'avoir un enfant ?

La mage l'accompagnait presque partout, Léto se cantonnait qu'à Belhyäm pour les prochains mois. Anita l'aidait à supporter les quelques contraintes qu'engendraient la grossesse, elle était plus jeune mais pourtant si expérimentée avec les enfants en général. L'orisha l'appréciait beaucoup, les prêtresses du temple l'avaient vivement recommandée et elle n'en était toujours pas déçue. En réponse à sa propre histoire, la magicienne avait raconté les raisons de son logement à Mégido : elle vivait auparavant près du Lac de la transparence – même si ses parents auraient déménagé à Caelum récemment – et était présentement sous la tutelle d'un mage qui étudiait à l'université de magie. Cet édifice n'étant pas l'idéal pour elle, son maître l'avait faite installer ici, afin qu'elle s'épanouisse librement sans avoir à surveiller constamment ses arrières. La liberté vis-à-vis des parents, l'envie d'apprendre loin de sa contrée natale, c'étaient ces deux aspects qui avaient séduit la blonde, elle se retrouvait tellement en elle… Et vice-et-versa.

" Il fait peut-être un peu froid. Voulez-vous qu'on rentre ? L'orisha ria, la mage était si mignonne quand elle s'inquiétait.
- Je t'assure que ça va, je veux faire encore un petit tour et puis on rentre. " Anita acquiesça.

Léto avait ce réflexe de masser son ventre depuis qu'elle était au courant de sa grossesse, elle imaginait sa propre mère faire la même chose à l'époque. Beaucoup de questions lui hantaient la tête, notamment la réaction de ses connaissance vis-à-vis de cet enfant, mais elle ne pouvait se permettre d'être trop curieuse tant que le bébé ne sera pas né. Deviner si c'était une fille ou un garçon, c'était beaucoup plus amusant… Se retrouver également dans des embrouilles pas possibles, c'était tout aussi plaisant. En effet, Léto aurait dû se douter que l'arrivée de cette charrette, avec ce bonhomme un peu trop emmitouflé dans ses nombreuses couches de vêtements malgré le froid ambiant, signait une autre aventure des plus morbides.

" Excusez-moi, mesdemoiselles… Je tire cette charrette depuis Sceptelinôst, je voudrais atteindre l'Eorishaze, mais j'ai comme qui dirait une envie pressante… Pourriez-vous surveiller le véhicule durant mon absence ? Les deux femmes étant des plus polies, elles acceptèrent naturellement la demande. Bien, vous êtes très aimables ! Je ne serai pas long… Et il s'éloigna, rapidement.
- Elle doit être vraiment pressante, son envie. " Anita se retint de rire bêtement en présence de son amie, mais n'en sourit pas moins.

En véritable duo féminin, les deux commères bavardèrent longuement pour faire passer le temps, à tenter de deviner ce qu'il y avait dans la malle entreposée sur la charrette, par exemple. Il fallut que la magicienne fasse remarquer qu'une bonne demi-heure s'était écoulée pour qu'elles s'inquiètent du retour de l'homme… Léto eut alors l'idée de tirer elle-même la charrette jusqu'à l'Eorishaze, vu que le bonhomme avait fait une bonne trotte pour venir jusqu'ici. Anita voulut s'interposer pour qu'elle ne fasse pas d'effort inutile et néfaste pour le bébé, mais l'orisha était une femme forte : ce n'était rien comparé à ce qu'elle avait déjà pu subir. Ainsi, la mage restait ici, à attendre le retour de l'homme, tandis que la blonde fit sa bonne action de la journée.

A l'autre bout du chemin, le palais se dressa fièrement devant elle. En lâchant prise, Léto eut l'impression qu'on l'avait écrasé avec deux poids, une pour chacune de ses épaules. Décidemment, elle se ramollissait à cause de sa grossesse. Après l'accouchement, j'enchaînerai exercices et chouchoutages. Il n'était pas question qu'elle perde de sa force, elle en voudrait à l'alfar pour le restant de sa vie sinon. Enfin bref, tandis qu'elle reprenait doucement son souffle à coup d'halètements indiscrets, son regard vairon se focalisa sur la malle. Le mystère était entier quant à son contenu, et le temps combiné à l'espace semblait jouer en sa faveur. Un petit coup d'œil ne me fera pas de mal… Se convainquit-elle tandis qu'elle approcha sa main du coffre et qu'elle dévoila l'intérieur aux yeux de toute la cour. Léto resta bouchée bée et yeux écarquillés devant le visage féminin endormi là, juste sous ses yeux. On aurait dit un masque fichtrement bien fait.

" Qu'est-ce que… Un garda passa et jeta un coup d'œil au-dessus de son épaule, à peine eut-elle le temps de s'en rendre compte qu'une lame était pointée en sa direction. C'est vous, la kidnappeuse des orines ?! Je vous arrête !
- Quoi ?! Elle se tut instantanément lorsqu'elle comprit qu'elle était encerclée par d'autres gardes, elle leva les mains en l'air par réflexe.
- Vous plaiderez non-coupable lorsque mon supérieur en décidera ainsi, suivez-nous et en douceur. " Au moins ne se servirent-ils par des liens du destin pour la contraindre, ce serait bien la première fois.

Derrière les barreaux du cachot, Léto soupira : elle avait beau faire part de son innocence, personne ne la croyait, et on lui répéta un trop grand nombre de fois de se taire. Elle mit du temps à rendre le silence, mais elle le fit quand même. L'orisha détestait les cages depuis sa mésaventure des terres arides, au moins celle-ci était plus spacieuse, plus propre, et elle n'était pas attachée à quoique ce soit. Pas le serpent, pas le ventre. Commença-t-elle à paniquer intérieurement, c'était encore gravé dans sa mémoire, ce passage de la torture… Lorsqu'elle se calma, la jeune femme commença à se demander si c'était la même cellule où elle avait rencontré Thémis ; un bon petit rappel de mémoire lui fit comprendre que ça ne pouvait pas être le cas, sinon le fantôme de l'Eorishaze lui aurait rendu visite depuis. En plus, Anita devait se faire un sang d'encre à l'heure qu'il est…

" C'est ici, messire. " Son ouïe ne la trompait pas, un des gardes escortait quelqu'un de hiérarchiquement supérieur jusqu'à elle.

Cet homme, elle le reconnut. Enfin, pas trop personnellement, mais au moins de nom : Théo, l'Eshu de la Justice Orisha. Lors de ses nombreux allers-retours au palais, du fait de son travail, Léto l'avait parfois entrevu, parfois croisé, et rarement papoté avec. L'homme, quant à lui, reconnaissait très facilement ce visage familier qui commençait à se tailler un nom dans leur culture. Ainsi ne cacha-t-il pas sa surprise quant à cette arrestation hautement improbable.

" Léto Sùlfr ? Demanda-t-il, la jeune femme n'eut même pas à confirmé tellement il était sûr. Il baissa légèrement les yeux, l'air toujours aussi ahurie. Mais… que faites-vous avec cet accoutrement ? C'est vrai, elle était une femme-là, et personne n'était au courant encore…
- Je m'excuse, monseigneur, je suis en réalité une femme. Le ton de la voix s'accordait trop parfaitement avec le visage juvénile pour que cela soit un mensonge. Pitié, ne me laissez pas ici, je suis enceinte ! "

Il n'eut qu'un geste à faire et elle était libre, mais pas totalement. L'histoire étant trop brouillonne pour avoir un véritable sens, l'Eshu avait besoin de la coopération de l'orisha pour tirer au clair l'affaire qui secouait actuellement le palais. On lui rendit ses affaires et la convoqua dans les bureaux de la Justice. Théo la reçut, assis, et l'invita à en faire de même après qu'elle ait fermé la porte derrière eux. Il ne s'était, en tout cas, pas attendu à faire part de cette enquête auprès d'une femme de sa trempe…

" Veuillez excuser nos braves soldats, ils ont agi un peu trop impétueusement. Racontez-moi en détails ce que vous faisiez avec cette malle… Puisqu'il demanda les détails, elle ne se fit pas prier, car elle n'était pas Brise-Tympans pour rien. Je vois, et je comprends. Il prolongea le silence, anxieux, avant de continuer. Je ne vous demanderai pas pourquoi vous vous faite passer pour un homme, ce ne sont pas mes affaires et c'est votre problème à vous. Par contre, cet individu avec ce cadavre… Vous vous êtes empêtrée dans une sale affaire.
- Comment ça ? Elle était perdue, il est vrai que c'était surprenant de voir un corps dans un coffre, mais elle ne suivait pas le fil.
- Depuis quelques temps, nous traquons un criminel qui kidnappe des orines, il agit uniquement de jour. Le corps qui était dans la malle, c'était une orine, je ne pense pas être dans le faux en affirmant que c'est lié. Avez-vous vu clairement le visage de cet homme ? Elle balança la tête de droite à gauche, l'air désolé. Tant pis. Déon, mon collègue, a repéré une boutique récemment ouverte, il soupçonne que le kidnappeur est l'un des propriétaires. Nous n'avons pas encore tenté d'aborder nos suspects, de peur qu'ils se méfient et que nous nous trompions. Cependant… Il se pencha en avant, Léto n'entrevit pas le danger dans lequel il comptait la pousser. J'ai un plan qui requiert votre talent. "


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By Jil ♪
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Latone
Sam 23 Mai 2015 - 23:07

Le camouflage était des plus perfectibles, elle-même n'était pas convaincue que ce sera bien utile face au coupable. Tant pis, quand un Eshu donnait des ordres, on pouvait difficilement s'y opposer, surtout dans la position dont elle s'était retrouvée. Heureusement qu'elle s'était faite une petite réputation depuis la Coupe des Nations, et qu'on apprécie ses petits services d'illustratrice… Il était d'ailleurs question de ce dernier détail en fait. Avec la grande attention que Léto était capable d'offrir, elle écouta l'idée du politicien, elle fut d'emblée séduite par le danger qu'elle pourrait encourir… Puis son ventre rond la ramena à la dure réalité. Théo fut toutefois catégorique : aucun mal ne sera fait à l'enfant, qu'il disait. Si son assurance était honnête, alors l'orisha n'avait aucune raison de s'y opposer, et était prête à rendre de nouveau service – peut-être le dernier ? – à sa cité adorée.

De retour au quartier modeste, Myörjesh, sous l'identité dont on connait tous : Léto, le grand orisha un peu maladroit et qui ressemble à une fille. Elle fit beaucoup d'effort pour qu'on pense juste qu'elle ait pris un peu de gras, et surtout elle se replongea dans l'art du travestissement afin de recouvre cette facette de sa vie. Elle n'avait pas trop le choix, cela faisait parti du plan de l'Eshu. Elle opta pour un mélange de vert et de bleu pour ses tatouages facials, le noir comme d'habitude au niveau des paupières et la petite queue-de-cheval pour changer rapidement de coupe de cheveux. Léto se sentait un peu mal à l'aise d'arborer cette identité tout en étant enceinte, mais bon. Son cerveau n'en fit pas tout un plat lorsqu'elle était sur le point d'atteindre la rue commerçante. En moins de deux, elle repéra le fameux magasin, plus particulièrement à cause de sa façade encore en travaux. C'est ici, comme il disait. Cela semblait être ouvert alors elle n'hésita pas à s'y faufiler.

A l'intérieur, une grosse odeur de cire lui tapa les narines. Ce n'était pas bien agréable, et très bizarre pour une boutique vendant des accessoires pour femmes. Rien ne l'intéressait là-dedans : déjà parce qu'elle ne devait pas être louche avec son déguisement masculin, et puis parce que c'était comme ça, elle n'était pas habituée à toutes ces breloques de jeune dame. Sa carrure était bien taillée pour une demoiselle, mais ces bijoux la rendraient juste ridicule. Même sur ce mannequin, cet assortiment de couleurs ne rendait pas bien, c'est pour dire ! D'ailleurs, il était vraiment bien fait ce mannequin, à ses yeux…

" Bonjour, puis-je vous aider ? La propriétaire, venant tout juste de sortir de l'arrière-boutique pour l'accueillir, à l'instar d'une digne et honnête commerçante. Elle souriait et ne semblait se douter de rien, Léto n'avait plus qu'à l'embobiner un peu, comme on le lui avait inculqué.
- Bien le bonjour ! Oui merci, je marchais un peu dans les rues, puis je me suis dit que ce serait bien que je fasse un petit cadeau pour une amie. Elle fit mine de s'intéresser à un article quelconque. Ce chapeau par exemple, il lui irait très bien, mais je suis bête, j'ai oublié d'emmener mon argent… Elle s'en retourna à la proprio. Et pour tout dire, je suis un peu sur la paille en ce moment, les affaires ne vont pas très bien. On m'a dit que vous êtes nouveaux en ville, ça vous dirait un petit coup de pub ? Je fais des annonces personnalisées ! La vendeuse sembla captivée par le discours que lui avait concocté subtilement l'Eshu de la Justice, à croire qu'il était bon dans l'art de la manipulation.
- C'est vous, le graffeur dont j'ai entendu parler ? C'est un honneur de vous accueillir dans notre boutique ! Et… oui, vous avez raison, un petit mot de votre part pourrait assurer nos bénéfices. Elle sortit du comptoir et s'approcha des trois mannequins entreposés, à la vue de tous. Voyez-vous, mon mari et moi, nous aimerions installer davantage de mannequins, pour attirer davantage de clients, mais pour cela il faut agrandir la boutique, et donc générer plus d'argent.
- C'est vrai qu'ils sont vraiment beaux vos mannequins, je n'en ai jamais vu d'aussi bien faits…
- N'est-il pas ? Le rictus mystérieux de la marchande ne sautilla pas dans l'esprit de l'orisha, lui évitant la crise de paranoïa notamment. A la place, elle continua sa petite démonstration.
- En tout cas, comptez sur moi ! J'ai juste besoin de votre avis sur quelques phrases accrocheuses auxquelles j'ai pensé… "

Pour le reste de la journée, Léto passa quelques temps avec la vendeuse, afin qu'elle gobe de bout en bout son piège. Elle retint bien sûr ses attentes, mais surtout une confidence comme quoi son mari pourra aller chercher, le lendemain, d'autres mannequins en prévision de cette rénovation. Une fois sortie, le crépuscule commença à s'installer doucement sur la cité. Sans plus attendre, l'orisha alla faire son rapport à l'Eshu. Plus perspicace que la blonde, il comprit que la femme voulait dire que son mari allait frapper demain, une fois de plus. Léto s'inquiéta, elle ne voulait clairement pas qu'une autre orine se fasse avoir par ces criminels. A cela, Théo lui répondit qu'elle devait faire vite son travail de graffeuse, afin qu'ils ne se doutent de rien, et qu'ensuite elle rentre chez elle jusqu'à qu'on la recontacte : l'arrestation du criminel, c'était de l'ordre des autorités, pas de la sienne. Léto comprit et n'insista pas plus ; après tout, elle ne voulait pas se blesser inutilement avec son petit bout de chou en son être.

L'orisha s'empressa alors de faire les annonces colorées, à des points stratégiques pour être sûr que les clients soient appâtés et faire croire à la commerçante que cela marchait bien, le lendemain. Pile à la tombée de la nuit, la jeune femme finit sa part du contrat, exténuée, et rentra à Belhyäm, se débarrassant de son déguisement sur la route et à l'abri des regards. Comme l'avait aussi précisé l'Eshu, son amie Anita a été prévenue des évènements et est restée bien sagement à la maison, avec, au cas où, des femmes en armure pour veiller sur leur demeure. En effet, elles étaient rentrées en contact avec le ravisseur après tout…

" Léto, les Aetheri soient loués ! S'exclama la mage au retour de la future mère. Vous êtes saine et sauve, j'étais très inquiète pour vous !
- Tout va bien, Anita, j'ai fait ce que j'avais à faire… Reste à voir ce qui va se passer. La magicienne ne cacha toujours pas son appréhension.
- Rien de terrible n'arrivera, n'est-ce pas ? L'orisha étira un sourire vain, elle-même était intriguée.
- Nous ne pouvons que prier… " Et c'est ce qu'elles firent à un moment.

La nuit, la blonde eut du mal à trouver le sommeil. Sous sa carapace de jeune femme, elle se sentait incapable de se battre, comme si son petit était un fardeau. Pourtant, elle devrait être heureuse et épanouie. Peut-être, qu'en fin de compte, il serait temps pour elle d'accepter sa part de féminité une bonne fois pour toute. Cela lui créera moins de problèmes à l'avenir, puis elle pourra se servir de son androgynie occasionnellement pour tromper son entourage quand il le fallait… En plus, ça y est, Léto était devenue suffisamment forte pour se débrouiller comme il faut, elle avait obtenu de l'influence, des épaules sur lesquelles se reposer, et surtout de nombreux atouts dans sa poche. Elle pouvait toujours se perfectionner, c'est ce qu'elle fera de toute manière, seulement, à ce stade, c'était suffisant, à son goût. Il ne restait plus qu'à subir les réactions de son entourage… et d'en finir avec cette histoire d'orines kidnappés.

Toute la matinée suivante, il ne se passa rien. Léto se rongeait les ongles à l'idée de sortir pour voir par elle-même, sauf qu'Anita était presque aussi avisée que Thémis et lui conseillait vivement de patienter encore un peu. L'orisha se faisait ainsi violence et croisait les doigts pour que les hommes de l'Eshu Déon choppent ce ravisseur avant qu'ils les fuient. Le plat du midi eut ainsi un goût amer, elle se força quand même de finir pour son petit ange en demande constante de croissance. Ce fut alors au milieu de l'après-midi qu'on frappa à leur porte. Anita se fit volontaire pour ouvrir en première, derrière se dressa l'Eshu Déon en personne, accompagner de quelques uns de ses sbires.

" Théo m'a demandé de vous informer de la situation : le criminel a été pris la main dans le sac, l'orine qu'il visait est saine et sauve. On l'a un peu… fait parler, et il a avoué que les autres orines sont enfermées à la boutique.
- Attendez je vous prie, pourquoi a-t-il assassiné l'orine de la veille s'il se contente de les garder sous surveillance ?
- J'allais justement y venir. Anita s'excusa par le biais d'une révérence. L'orine d'hier, il l'a tuée par accident. Il a voulu vous faire porter le chapeau en vous laissant la charrette pour se dédouaner… il a mal choisi ses victimes. Il croisa les bras et darda l'orisha. Quoiqu'il en soit, il nous reste à appréhender sa femme pour retrouver les orines : votre déguisement nous serait de nouveau utile, vu qu'elle vous connait bien. Vous n'êtes pas obligée de coopérer, si tel est votre souhait.
- Je vais le faire. " Léto était catégorique là-dessus, Anita ne lui barra même pas la route tellement la blonde était déterminée.

Non loin de l'échoppe visée, les hommes de Déon se tenaient prêts, tapis dans l'ombre, à agir au moindre signe hostile. Léto s'avança normalement, déguisement enfilé, tentant de ne pas griller sa couverture sous un moment de stress. Elle n'était clairement pas la plus qualifiée pour ce genre de mission, mais tant pis : on ne touchait pas aux femmes sans défense, surtout pour un tel motif. En entrant dans la boutique, elle fut rassurée de constater qu'aucun client n'était présent à l'heure actuelle ; les gardes avaient fait en sorte de réguler la circulation. La propriétaire, par contre, était bien présente, tout près de ses mannequins adorés. Le stock des babioles fut réduit de moitié, cela n'échappa pas aux yeux de Léto.

" Bonjour, on dirait que vous avez vendu beaucoup de choses. La vendeuse se retourna vivement, l'air méfiant, ce qui fit mettre l'orisha sur ses gardes.
- Oui, beaucoup… " Souffla-t-elle, sa main se baladant dans son dos.

L'orisha capta immédiatement le danger et se mit en position de défense pour contrer une éventuelle attaque. Pas bien rapide, la commerçante dégaina une dague cachée et dirigea la lame vers les abdomens de Léto. Pas mon ventre ! Sous le coup de l'adrénaline, la jeune femme prit d'une main, à la volée, la lame. Tant pis pour ses doigts, elle pouvait bien supporter ça. Sans attendre, elle fit basculer la kidnappeuse en position de faiblesse.

" Pas mon ventre ! " Lui cria-t-elle à l'oreille, et elle lui brisa l'os du bras.

Le hurlement qui fut sa conséquence alerta les hommes de Déon et les fit rappliquer pour arrêter, une bonne fois pour toute, cette mascarade. Déon entra alors à son tour et repéra de suite les mannequins, il ne cacha pas sa surprise.

" Que leur avez-vous fait ?! La vendeuse laissa échapper un rire hystérique entre deux sanglots.
- Un sédatif, qui durcit leur peau ! Elles ne sont pas belles mes poupées ?! Mes poupées ! " On fit rapidement sortir la démente, la blonde resta aussi figée que les mannequins quant à cette révélation.

Par la suite, Léto ne recroisa plus les Eshus, amplement occupés par l'affaire en cours. On daigna toutefois lui laisser un message pour la rassurer : les orines ont été guéri et vont bien. Elles remercient leur sauveuse et pleurent pour leur consœur disparue. Cette histoire la travailla pas mal durant un temps, même si elle revint vite à son rôle de future mère, préoccupée par l'idée de trouver d'autres jouets que des poupées s'il s'avère que c'était une fille…


2012 mots ~



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