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 Réaménagement et renouveau [PV Elisha]

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Sam 13 Avr 2013, 11:47

La jeune femme caressait machinalement Leaic, et ça, ça n'avait pas échappé à Raeden. Car après tout, un peu plus tôt dans la journée, elle lui avait marché dessus et l'avait engueulé. Il ne pensait donc pas qu'ils deviendraient « amis » tous les deux. Enfin, tant qu'ils ne se déchiquetaient pas tous les deux, ça convenait très bien à l'Ombre. En effet, il aimait bien la magicienne, et il serait peiné de devoir la chasser à cause du fait qu'elle et l'animal ne se supportaient. Mais de toute façon, cela ne semblait plus être le cas, ce qui était un petit soulagement pour la situation présente. C'était d'ailleurs peut être cela qui avait rapproché les deux êtres. Après tout, la nouvelle que l'homme qui l'avait hébergé était un fantôme l'avait quand même chamboulée et l'ex-ange était prêt à parier que le chien l'avait senti et s'était rapproché d'elle pour la rassurer et lui signifier qu'elle ne risquait rien.

Pas assez d'être déjà tremblante sur ses jambes, Elisha se proposait maintenant de réparer tous les objets qu'elle avait fait tomber sur son chemin, lorsqu'elle irait mieux. Pourquoi tenait-elle à faire ça ? Se sentait-elle redevable envers l'homme pour ce qu'il avait fait ? Pourtant, il n'y avait vraiment rien de difficile dans ce qu'il avait fait. Il n'avait fait qu'être un bon hôte, comme on le lui avait apprit à être il y avait bien des années de cela. Ce qu'il lui avait offert, c'était tout naturel. Et encore, s'il avait vraiment voulu faire comme il fallait, il n'aurait jamais accepté son aide pour les tuiles, pas qu'il n'en avait pas besoin, mais simplement que c'était inconvenant. Enfin, il était vrai que pour les convenances, il pouvait repasser. A part quelques « réminiscences », il était loin d'être l'hôte idéal.

Sans lui laisser le temps de répondre, la jeune femme avait commencé à regagner le salon. Il voulu lui venir en aide, mais, tendant sa main à quelques centimètres du bras de la demoiselle pour la soutenir, il lui revint à l'esprit qu'il était un fantôme et qu'il ne pourrait pas la toucher. Il ne ferait que la traverser. Son image tremblota un peu plus pendant quelques instants avant de nouveau de se stabiliser. Il avait essayé de redevenir humain, mais il bien sur, cela n'avait pas marché. Il le savait pourtant, mais il n'avait quand même pas pu s'empêcher de tenter la chose. Elle ne cessait de l'observer et cela le mettait quelque peu mal à l'aise, même s'il ne le montrait pas trop. Il se contentait de rester debout, immobile en face d'elle. L'Ombre aurait bien aimé, à cet instant, être dans sa tête pour savoir ce qu'elle pensait. Ou au moins, qu'elle dise quelque chose, qu'elle se mette à parler. Au moins, ça serait pas aussi gênant que ce silence. Même si elle disait des choses qu'il fallait pas, il aurait toujours la solution de se mettre en colère. Mais là, non, rien.

Puis enfin, comme si elle avait lu dans son esprit, elle se mit à parler. C''était un soulagement pour lui, même si elle n'avait certainement pas perçu le silence de la même façon que lui. Elle voulait rester, passer la nuit ici malgré ce qu'elle venait d'apprendre, malgré le fait qu'il soit un fantôme. L'Ombre fit « quelques pas » dans la pièce pendant qu'elle parlait. En fait, il flottait plutôt dans l'air, mais ça revenait à la même chose. Leaic profita de l'instant pour sauter lestement sur le canapé, à côté d'Elisha et s'y installer confortablement. En réponse au regard interloqué de son maître, il se contenta juste de bailler ostensiblement avant de poser a tête sur les genoux de la jeune fille et de fermer les yeux. En effet, c'était bien la première fois qu'il agissait comme telle. Comme s'il voulait montrer que pour lui, ça ne le dérangeait nullement que la jeune femme reste pour la nuit.

Raeden s'arrêta et tourna la tête vers la magicienne.


Il y a bien de la place pour deux ici … et puis … j'ai pas besoin de dormir. Je pense qu'on peut réussir à trouver une couverture encore potable pour toi.

Son regard balaya machinalement la pièce avant de revenir vers elle.

Et sinon, je vais finir par croire que tu ne veux plus me quitter.

Une ombre de sourire passa fugitivement sur son visage, avant qu'il ne rajoute:

Si tu veux quelque chose pour te couvrir, tu vas devoir m'accompagner, je le crains. Je ne suis pas apte à porter quoique ce soit … Et pour ta licorne, que comptes-tu faire?
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Dim 14 Avr 2013, 21:59

Une fois que je fus assise, le chien me rejoignit et se vautra sur mes genoux, comme si nous avions été des amis de longue date. Quoique une amitié soit sans doute moins longue à se former chez un chien que chez un humain... Quoi qu'il en soit, j'étais impressionnée par le peu de rancune que me manifestait cette bête. Mais je n'allais pas m'en plaindre, après tout. Je me contentais donc à passer doucement mes doigts sur son pelage. C'était assez apaisant, en fait. Peut-être que le mieux que j'avais à faire, au fond, c'était de troquer ma licorne contre un chien. Peut-être pas plus malin, c'est sûr,mais moins pénible. Et muet... Enfin, encore fallait-il que je ne tombe pas sur un foutu clebs télépathe ou doué de parole ; avec ma veine, c'était possible. Un compagnon dans le genre de celui de Raeden m'aurait bien plu, c'est sûr. Tranquille, pas chiant ni trop collant, et pas rancunier - parce que j'ai tendance à m'énerver assez vite...

En tout cas, ce chien semblait m'avoir plus ou moins adoptée, puisqu'il m'utilisait comme coussin, en même temps que comme éponge à bave. Quant à mon hôte, il ne semblait pas non plus opposé à l'idée de m'héberger durant la nuit à venir. Il était totalement possible que je le fasse chier et qu'il n'ait accepté que par pure politesse, mais je n'allais pas vraiment chercher à le savoir... il avait accepté, je n'allais pas chercher la petite bête non plus. Enfin, ceci dit, puisqu'il plaisantait avec ça, c'est qu'il ne devait pas avoir envie de me virer, dans le fond. Il n'avait pas tout à fait tort, ceci dit, dans le sens où je suis rarement capable de supporter quelqu'un plus de cinq minutes d'affilée. Je cogne pas non plus les gens dès que leur tête commence à plus me revenir, évidemment, et le plus souvent j'arrive presque à rester aimable... J'essaie simplement d'écourter l'entretien au maximum, et de ne pas montrer à quel point mon interlocuteur me gonfle. Mais, cette fois-ci,ce n'était pas le cas. Je buvais pas non plus chacune de ses paroles et je n'espérais pas passer le reste de ma vie avec lui, hein. Simplement, je l'aimais bien, et ça me semblait déjà être pas mal. S'il m'aimait bien aussi, alors tout était parfait, pas besoin de chercher plus loin.

Je poussais un petit soupire lorsqu'il évoqua Charlie. Je l'avais presque oublié... Et c'était pas mal, d'ailleurs ; j'avais pas super envie de me remettre à y penser. Rien que l'imaginer me mettait de mauvaise humeur, en fait. Mais il allait bien falloir que j'en fasse quelque chose... Contrairement à ce qu'il aime bien laisser penser, il n'est pas particulièrement fragile et résiste très bien à toutes sortes de conditions et de situations. Mais l'idée de le laisser passer la nuit seul dehors me déplaisait malgré tout... Bon, déjà, c'est sûr, il aurait froid ; mais ce n'était en soi pas si grave que ça. En revanche, je n'aimais pas tellement l'idée de le laisser tout seul, à la merci de n'importe qui... Il n'y avait pas énormément de passage dans les environs, c'est sûr, mais on ne sait jamais ; et Charlie est totalement incapable de se défendre. Il m'énerve, il me fout les nerfs à vifs et parfois j'ai juste envie de le cogner jusqu'à ce qu'il soit assez déformé pour ne plus jamais pouvoir se vanter de son physique élégant ; mais, si jamais demain je découvre un cadavre de licorne sur le pas de la porte, je serais plus malheureuse que je ne peux me l'imaginer pour le moment.

- Charlie... Je sais pas ce qu'on va faire de lui. J'ai même pas envie de le faire rentrer, et j'imagine que vous non plus. C'est vrai qu'il est chiant... Mais j'ai pas envie qu'il lui arrive un truc. Vous avez pas une pièce où on pourrait l'enfermer pour qu'il se tienne un peu tranquille et que ça lui serve de leçon ?

*J'ai pas besoin qu'on me donne de leçon, c'est bon, j'ai compris, personne me respecte, de toute façon, je suis un animal de race et on m'oblige à dormir dehors comme un vulgaire chien, j'en ai vraiment assez d'être sous-estimé...*


Je poussais un long soupir, sans même cherche quelque chose de méchant à lui répliquer. Il peut être tellement stupide, quand il s'y met... C'est vraiment dommage qu'il possède ce don de télépathie, il pourrait presque paraître sympa, sinon. D'ailleurs, avant qu'il l'ouvre, les gens le trouvent tout à fait adorable... Peut-être que ça le leur fait pour moi aussi, remarquez ; la seule différence, c'est que moi je l'ouvre plus vite. Je soupirais une deuxième fois, et tentais de ne pas prêter attention à la licorne qui continuait à se lamenter sur son sort. Si je ne me préoccupais pas de lui, il allait bien finir par la boucler, du moins fallait-il l'espérer. Je m'étirais, puis poussais le chien toujours couché sur moi pour pouvoir me relever sans le foutre par terre.

- J'te suis, j'ai encore assez de force pour pouvoir porter une couverture... Je vais essayer de pas tout casser sur mon passage, cette fois, par contre. Je t'aime bien, mais j'ai pas non plus l'intention de passer les dix prochaines années de ma vie à réparer tout ce que j'aurais pété chez toi...


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Ven 19 Avr 2013, 13:46

Le soupir que la magicienne laissa échapper lorsque l'Ombre mentionna son compagnon ne trompa pas Raeden. Visiblement, la licorne lui tapait sur les nerfs. Peut être que l'homme n'aurait rien du dire et laisser tout simplement l'animal dehors. Mais voilà, il avait posé la question et maintenant, ils devaient donc tous les deux prendre en compte le cheval cornu à l'extérieur. D'ailleurs, depuis que l'hôte des lieux lui avait fermé la porte au nez, il ne l'avait plus entendu, que ça soit par télépathie ou simplement physiquement. Si ça avait été le cas, il aurait été certain que Charlie aurait vu l'Immortel lui tomber sur le dos dans les secondes qui auraient suivit. Enfin, ça n'avait pas été le cas, et c'était tant mieux.

Elisha lui répondit enfin. Et lui avoua qu'elle même ne savait pas ce qu'ils allaient faire de lui. Malgré le mauvais caractère de l'animal, la jeune femme tenait quand même à lui, au fond. Sinon, pourquoi préciserait-elle qu'elle ne voulait pas qu'il soit blessé ou quoi que ce soit ? Lorsqu'elle lui demanda s'il n'y avait pas un endroit où ils pouvaient mettre l'animal, sans qu'il ne puisse réellement abîmer ou les embêter, un sourire légèrement mauvais apparu fugitivement sur les lèvres de Raeden. Il voyait tout de suite quel lieu pourrait convenir. Et quelque chose lui disait que la licorne ne serait pas du tout contente. Mais il en avait rien à faire en fait, de ce que pensait l'équidé.


La cave. J'suis certain qu'elle lui irait comme un gant … Qu'en penses-tu?

Après cela, la jeune magicienne se leva, écartant doucement Leaic, qui releva la tête pour les regarder s'éloigner, sans pour autant bouger. Raeden passa le premier, regagnant les escaliers.

Dix ans … la maison aimerait ça, pourtant. Tu es sur que cela ne te tente pas?

Ils montèrent à l'étage et passèrent devant plusieurs portes ouvertes. Au bout du couloir, une dernière porte qui donnait sur une grande pièce. Une chambre, avec un lit double, et plusieurs meubles. La chambre du couple, des parents, assurément. Ils y pénétrèrent et l'Ombre s'arrêta un instant sur le pas de la porte avant de soupirer et de se tourner face à une grande armoire ouvragée.

A l'intérieur, sur la dernière étagère, tu devrais normalement trouver ton bonheur. J'espère qu'elles sont encore potables.
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Sam 20 Avr 2013, 17:53

J'avais sourit lorsque Raeden avait proposé de mettre Charlie à la cave, amusée par avance de la réaction qu'aurait l'intéressé. Réaction qui ne se fit pas attendre très longtemps ; il avait beau rester discret, il nous écoutait depuis le début... Dès que le mot "cave" avait franchi les lèvres de mon interlocuteur, je m'étais préparée à ce qu'il se manifeste, et qu'accessoirement il me vrille le cerveau à coup de hurlements télépathiques. Quelques secondes se passèrent néanmoins avant qu'une telle chose ne se produise, certainement le temps que l'information monte au cerveau, ou qu'il réalise qu'il ne s'agissait pas d'une blague. Passé ce court délai, des coups sourds me laissèrent penser qu'il devait être en train de foutre des coups de pied par terre, signe chez lui d'un grand agacement et/ou d'une grande vexation.

*Tu vas pas accepter j'espère ? J'ai rien fait ! Je préfère encore qu'on reparte tout de suite... Je suis une licorne, je suis pas faite pour vivre dans une cave, t'as pas intérêt à accepter, je te préviens, ou je pars tout seul !*


Le problème avec la télépathie, c'est qu'on ne peut pas se boucher les oreilles pour atténuer la puissance des cris de son interlocuteur. Je serrais donc les dents en attendant qu'il arrête de brailler, tout en me demandant comment il lui était possible de faire autant de boucan rien qu'en formulant une pensée. Enfin, là n'était pas le sujet ; il allait falloir que je trouve un moyen de faire cesser son caprice à l'équidé, ou bien il risquait vraiment de passer la nuit dehors, probablement avec un coup de pied au cul de la part de notre hôte en prime... J'espérais seulement que celui-ci n'avait pas entendu les nouvelles élucubrations de la licorne, ou bien il risquait de la prendre au pied de la lettre.

- Pas de problème, Charlie, lâchai-je avec tout le calme dont j'étais capable. Je t'en prie, repars tout seul, tu risques de passer une nuit agréable... Il me semble qu'il y a pas mal d'ours et de loups, la nuit, dans ces montagnes, tu devrais te faire des amis. Sans compter tous les gens pas nets qui doivent rôder par-ci par-là... On se retrouve demain, si j'arrive à recoller les bouts de ton corps que les animaux sauvages risquent d'avoir éparpillé un peu partout ?

*C'est bon, j'ai compris... Elle a intérêt à être éclairée et pas trop humide, sa cave.*

Je fis un signe de tête à Raeden pour lui signifier que le problème était réglé, puis je le suivis jusqu'à ce qui avait dû être la chambre qu'il partageait avec son épouse. Enfin, rien ne prouvait qu'épouse il y avait eu ; peut-être qu'il avait juste un lit double parce qu'il bougeait beaucoup en dormant et voulait éviter de se casser la gueule dans son sommeil... Mais les chambres d'enfant devant lesquelles nous étions passées me laissaient penser le contraire ; on fait rarement des enfants tout seul. Et maintenant, il était tout seul dans cette grande maison à moitié en ruines, sans compagne ni progéniture, et il était devenu une ombre. Le rapport entre tout ça n'était pas vraiment très compliqué à deviner. Je pouvais évidemment me tromper, et je n'avais pas l'intention de remuer le couteau dans la plaie en lui en demandant une confirmation, mais ça me semblait assez évident.

Sans plus m'attarder sur ces hypothèses inutiles, je pénétrais dans la chambre, et me dirigeais vers l'armoire indiquée par mon hôte. Il en avait de bonnes, lui... La dernière étagère de son meuble immense, il me manquait environ trente centimètres pour l'atteindre. Je soupirai et essayai vaguement de tendre le bras pour en attraper une à l'aveuglette, mais c'était peine perdue. Les joies de la petitesse... J'attrapai une chaise qui traînait par là et grimpais dessus, ce qui me permit d'être plus ou moins à la hauteur de l'étagère inaccessible. J'attrapais la première couverture qui me tomba sous la main, - à vrai dire, mes yeux arrivant à peine à leur hauteur, un examen préalable aurait été un peu trop compliqué - qui s'avéra ne pas être en trop mauvais état. Elle puait un peu le renfermé, évidemment, mais ce n'était pas étonnant vu le temps qu'elle avait dû passer à moisir dans ce placard... Hormis cela, elle était plus que convenable. Je descendis de ma chaise en manquant de me casser la gueule au passage, et agitai fièrement ma prise sous le nez de Raeden.

- Je m'en suis sortie ! C'est pas que ça me tente pas de rester dix ans chez toi... Mais j'ai l'impression que le mobilier est pas vraiment adapté à une naine comme moi, faudrait que je me balade avec des échasses, et ça serait quand même pas super pratique... Mais bon, dans l'idée, j'suis pas contre, je l'aime bien aussi ta maison. Surtout depuis que je sais qu'il y a une cave pour ranger les licornes emmerdantes...


Sur le coup, je ne m'étais pas aperçue que j'étais passée du vouvoiement au tutoiement ; ça s'était fait assez naturellement. Le plus étrange, en soi, était le fait que j'aie commencé par lui dire "vous", moi qui ait pris pour habitude depuis longtemps de tutoyer tout le monde. Mais bon, je suis pas toujours super logique, et le moment n'était pas excessivement bien choisi pour une introspection psychanalytique. Je descendis les escaliers, posai la couverture sur le canapé, puis m'assis à côté du chien pour souffler un peu - il en fallait assez peu pour me fatiguer, j'en conviens - en attendant que son maître soit prêt à m'accompagner chercher Charlie, qui depuis que je m'étais adressée à lui n'avait heureusement plus moufté.
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Lun 22 Avr 2013, 13:40

Ainsi, l'animal les écoutait. Parce que sinon, pourquoi se serait-il mit soudainement à frapper le sol à grands coups violents ? Il y avait peu de chance que cela soit simplement pour chasser une mouche ou un quelconque insecte dérangeant. Pas par cette température en tout cas. La licorne avait tout simplement entendu ce qu'ils avaient prévu à son effet. Et ça n'avait pas l'air de lui plaire. Eh bah tant pis pour lui. Il avait déjà causé assez de problème comme cela. C'était gentil de la part de l'Ombre de l'accepter chez lui après ce qui s'était passé. Alors si l'équidé n'était pas content, qu'il aille voir ailleurs. Et en plus, au lieu de se plaindre à l'hôte directement, celui qui avait proposé cette idée qui ne lui convenait pas, il « agressait » télépathiquement la magicienne, alors qu'elle n'y était pour rien dans tout cela. C'était elle la victime, non son crétin de compagnon. Oui, plus le temps passait et moins l'ex-ange appréciait l'animal.

En effet, la crispation de la mâchoire d'Elisha ne trompait pas. Il était certain que son compagnon devait être en train de la harceler , de se plaindre ou de pleurnicher. Enfin, quoiqu'il fasse, ce n'était certainement pas le meilleur moyen de faire revenir Raeden sur sa décision. Ca serait même plutôt le contraire. Car si l'animal continuait, l'ex-ange allait tout simplement le laisser dehors, et tant pis pour les loups et les ours des environs. Ils pourraient se faire un casse-dalle gratis et ça soulagerait tout le monde. Ou peut être pas. Car quelque chose disait à l'homme que la jeune femme, même si elle en avait ras le bol des caprices de Charlie, se sentirait coupable et serait attristée s'il venait à mourir. Et par extension, ça serait l'Ombre qui s'en voudrait à son tour. Franchement, cet animal n'apportait que des ennuies et on pouvait même pas s'en débarrasser sans en ressentir de la peine. Pour le moment en tout cas. Peut être qu'un jour, à force de son sale caractère, il finirait par faire déborder le vase et que se serait le clash entre lui et la magicienne. Enfin, ça ne concernait pas l'Ombre.

La jeune femme répondit visiblement à Charlie, à haute voix. Et cela fit comprendre à l'Immortel qu'il n'avait pas eu tort dans ses déductions. Il voulait repartir tout seul ? Oh oui, c'était si tentant de l'encourager à passer à l'acte. Raeden comprit assez rapidement ce qu'était en train de faire son hôte : elle décrivait bien ce qui pouvait arriver à l'animal s'il passait la nuit dehors tout seul, parce qu'il avait refusé la cave. C'était une technique comme une autre, et après tout, elle connaissait mieux l'équidé que lui. Si elle agissait comme cela, c'était certainement qu'il y avait une raison. Peut être que la licorne était trouillarde comme pas deux. C'était possible, car en se rappelant bien, au début, lorsque l'Ombra avait fait sa plaisanterie plus ou moins de mauvais goût, l'animal l'avait prit au pied de la lettre et avait totalement flippé à la vue de Leaic. L'échange télépathique devait être fini puisque Elisha lui fit un signe de tête pour lui montrer que c'était bon, la licorne acceptait la cave. Tant mieux, enfin un problème de régler. On pouvait passer à autre chose maintenant.

Ils gagnèrent donc l'étage. L'Ombre tenta de rester impassible à tout ce qui l'entourait, qui lui rappelait sa vie passée, mais comme d'habitude, c'était peine perdue. Les images, les sons revenaient flottaient à la surface de sa mémoire et lui jouer des tours. C'était sa malédiction. De devoir voir jour après jour tout cela s'écrouler autour de lui, quasi impuissant à y remédier. Et surtout, ne pouvoir oublier l'absence, le vide qui habitait maintenant les lieux. Ici avait été une maison vivante, pleine de vie et d'entrain, en contradiction total avec ce que l'on pouvait observer à présent. Ce lieu avait besoin de gens vivant, et non pas d'un fantôme qui ne faisait que flotter de pièce en pièce. D'accord, l'homme pouvait reprendre de temps en temps sa forme humaine, mais ça ne durait jamais longtemps, et tout le travail qu'il arrivait à effectuer pendant ce temps là, il devait le recommencer la fois suivante et ainsi de suite. C'était un cercle sans fin, où il était toujours perdant.

Les tentatives de la jeune femme pour attraper une couverture sortirent l'Immortel de ses pensées. Il était vrai qu'il n'avait pas réfléchit sur la taille d'Elisha. Il ne pouvait même pas l'aider. Heureusement, la magicienne n'était pas dénuée de bon sens et elle prit tout simplement une chaise. Mais même avec ça, elle n'arrivait pas bien haut. Enfin, ça lui était quand même suffisant pour mettre la main sur le morceau de tissu. Et tant mieux parce que sinon, ils auraient été un peu embêtés. Elle redescendit fièrement de son perchoir avec sa prise, manquant par la même occasion de se retrouver par terre plus vite que prévu, et l'exhiba sous le nez du fantôme. Elle fit un petit speech et sa dernière phrase eu le mérite de déclencher un éclat de rire chez l'homme. Il ne riait pas souvent, le son était un peu éraillé mais on ne pouvait pas se tromper sur sa signification.

Il se reprit assez rapidement en secouant la tête.


Le mobilier, ça peut toujours s'adapter. Quand à la cave, elle est grande ouverte pour ton compagnon, quand il voudra!

Il s'arrêta de parler en fronçant légèrement les sourcils pour lui même tandis qu'ils retournaient au salon. Pourquoi faisait-il cela ? On avait l'impression qu'il cherchait à garder la jeune femme ici, avec lui. Après avoir tergiversé plusieurs secondes en lui-même, il se l'avoua enfin : il avait besoin d'une compagnie humaine. Il avait bien Izis, le petit génie, mais ce dernier n'était pas souvent là. Et puis, il appréciait bien la magicienne. Pas trop chiante, un caractère qui correspondait plus au moins au sien, c'était pas plus mal. Enfin, il secoua la tête, c'était pas le moment de se faire des illusions. Elle n'était que de passages. Mais peut être qu'elle reviendrait le voir de temps en temps.

Elisha s'était rassit sur le canapé à côté du chien. Elle semblait encore assez faible. Une bonne nuit de sommeil et tout cela n'y paraîtrait plus. Par contre, l'Ombre allait encore avoir besoin d'elle. Pour pas grand chose, juste ouvrir la porte de la maison pour faire rentrer la licorne, et puis celle aussi de la cave par la même occasion.


Y'a un dernier service à te demander … ouvrir la porte d'entrée et celle de la cave, si on veut pas que Charlie passe la nuit dehors.
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Sam 27 Avr 2013, 23:43

Je souris, un peu tristement, lorsque Raeden me déclara qu'il "pouvait toujours adapter le mobilier" pour que la naine que j'étais aie moins de mal à vivre chez lui. Non, je n'avais pas l'intention de m'installer... L'idée ne semblait pourtant pas lui déplaire, à moins que mon imagination ne se soit chargée de me donner cette impression. Mais, quoi qu'il en soit, c'était hors de question... Je n'étais pas faite pour vivre avec quelqu'un, c'était certain. J'aimais bien l'ombre, sans aucun doute, même si j’étais moi-même étonnée de l’affection que j’éprouvais pour lui ; mais je me voyais très mal passer ma vie ici… Déjà, parce que je n’aime pas tellement rester longtemps au même endroit – par longtemps, j’entends tout ce qui dépasse trois ou quatre mois – et puis, il se trouve que, sur le long terme, je suis assez difficilement supportable.

Même si pour quelques personnes ma franchise, mon mauvais caractère et mon humour moisi peuvent s’avérer amusants, voire même sympathiques ou agréables au début, on a vite fait de se lasser. Et à vrai dire, je préfère partir avant que ça n’arrive. Je me suis pas souvent fait d’amis, quasiment jamais à vrai dire, mais ça m’est tout de même arrivé ; des gens qui m’aimaient bien, et pour qui j’avais en général des sentiments à peu près pareils. Et puis, ils semblent toujours finir par s’apercevoir que je suis plutôt une emmerdeuse, finalement. Peut-être que si je faisais des efforts, si j’essayais de changer ou de résoudre les conflits, j’arriverais à ne pas me faire jeter par tout le monde ; mais, au fond, couper les ponts est infiniment plus simple. C’est lâche, c’est sûr, mais je n’ai pas prétendu être courageuse. ça fait un petit moment que je sais que le relationnel, c'est pas vraiment pour moi. Pas trop longtemps, en tout cas... Des fois, je me dis bêtement que j'aimerais bien avoir un vrai ami, quelqu'un sur qui compter, tout ça. C'est pas impossible que je rencontre une personne pareille, et j'aurais apprécié que Raeden joue ce rôle, je crois. Mais, pour ça, il fallait sans doute que l'on ne se voie pas trop souvent, ou il risquait simplement d'en avoir marre, même si pour l'instant il ne s'en rendait pas compte. Je commence à me connaître, quand même, à force, je sais les effets dévastateurs que peut avoir mon mauvais caractère sur une quelconque bienveillance à mon égard. Je pense que pour pouvoir réellement me supporter sur la longue durée, il faut pas me fréquenter souvent. Ou alors, faut pas avoir la lumière à tous les étages, ça marche aussi je pense.

- Fais gaffe, je vais vraiment finir par croire que t'as envie que je reste ici... Tu pourrais le regretter, si j'accepte. J'ai du mal à euh... Fréquenter les gens trop longtemps, on va dire, soupirai-je. Mais, si tu veux, je reviendrais te voir... Quand je maîtriserais un peu mieux la téléportation, histoire de pas me retrouver paumée au milieu de la montagne. J'me doute que tu dois tout de même te faire un peu chier, tout seul ici. Je viendrais te tenir compagnie de temps en temps, si t'es décidé à pas abandonner ta maison, ajoutai-je doucement.

Je me tus quelques secondes, et posai ma main sur la tête du chien. Je devais l'avouer, malgré le peu de temps que j'avais passé dans cette maison et si l'on oubliait la taille des meubles, je m'y sentais à l'aise. En y réfléchissant, ça devait être une des premières fois que je passais autant de temps dans la maison de quelqu'un d'autre depuis que j'étais partie de chez moi. Jusqu'ici, j'avais dormi dans des auberges, des fois dehors ; mais je n'avais que très rarement passé plus de dix minutes dans une maison autre que la mienne. Même quand j'étais petite, je ne sortais pour ainsi dire jamais de chez moi - ce qui peut-être explique mon sens de l'orientation inexistant - et je n'avais pas non plus d'amis chez qui aller jouer, ce qui n'était vraiment pas plus mal que ça. Enfin, tout ça pour dire qu'ici, je ne me sentais pas mal à l'aise. Je dirais pas non plus que je me sentais chez moi, faut pas abuser non plus, mais au moins je n'avais pas l'impression de ne pas être à ma place, et c'était pas si courant que ça. Mais je savais bien que la maison en elle-même n'y était pas pour grand-chose : si je ne m'y sentais pas trop mal, c'était plus grâce à ses habitants qu'à son architecture. D'autant plus qu'elle tombait en ruine.

Je crois que tout ça, j'aurais bien aimé le dire à mon hôte. Peut-être que ça lui aurait fait plaisir. Peut-être pas, remarquez... Mais la question ne se posait pas, puisque de toute façon, jamais je ne me laisserais aller à de tels aveux. Ce serait bien trop ridicule, venant de moi qui n'ai pas vraiment pour habitude de dire des trucs sympas. Et pourtant, en présence de Raeden, j'étais un peu moins désobligeante que d'habitude. Mais justement, valait mieux s'arrêter là et ne pas dépasser mon quota de niaiserie, d'autant plus qu'il n'était pas du genre à aimer tellement ça non plus, me semblait-il. Je gardais donc mes réflexions pour moi, avant de me lever pour aller accomplir la mission que l'ombre m'avait confiée. Oui, "mission", parce que j'avais fait l'erreur de me rassoir et que faire ne serait-ce que les quelques mètres qui devaient mener à la cave relevait pour moi de l'exploit.

- Pas de problème, répondis-je néanmoins à Raeden. Montre-moi juste où est ta cave... J'suis assez douée pour me paumer dans ta maison, figure-toi.

Je parvins tant bien que mal à atteindre la porte sans tout refoutre par terre sur mon passage, et, la main sur la poignée, je m'adressai à Charlie.

- J'ouvre, mais t'as pas intérêt à faire de connerie, je te préviens. Tu restes tranquille et t'attends sagement qu'on t'amène jusqu'à ta super chambre, ou tu passes la nuit dehors.

*C'est bon, je sais. Vous devriez avoir honte, mais bon, j'ai le droit de rien dire, je sais, c'est bon... J'ai compris. C'est injuste, mais de toute façon j'ai le droit de rien dire, vous me traitez tous comme si j'étais pas important, j'ai compris, ça va.*


J'hésitais quelques secondes entre l'amusement et l'exaspération, puis, trop fatiguée pour prendre le risque de lancer un débat, je décidai simplement d'ignorer la licorne. Je tournais la poignée, et, une fois que je me fus assurée que Charlie n'était pas prêt à me foncer dedans pour rentrer de force dans la maison, je sortis, tout en tenant toujours la porte ouverte pour que Raeden puisse sortir. Je me demandai vaguement s'il avait ou non la possibilité de passer à travers les murs comme les fantômes des vieilles histoires, mais, considérant que ce n'était peut-être pas d'une importance primordiale, je ne pris pas la peine de le lui demander. Je repérais l'équidé, dont la blancheur brillait presque au milieu de la nuit, qui me fixait d'un air contrarié à quelques mètres de moi, mais je n'allai pas vers lui. Je n'étais pas vraiment d'humeur à le consoler ; déjà que je ne suis pas tellement disposée à ce genre de choses en général, pour cette fois il pouvait parfaitement aller se faire foutre... J'y pouvais rien, s'il était stupide.
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Dim 28 Avr 2013, 22:12

Franchement, l'Ombre devrait mieux se taire et arrêter de se dévoiler comme cela. Bon, d'accord, on ne pouvait pas dire qu'il disait grand chose sur lui. Et pourtant, rien que sa légère insistance pour qu'elle reste avec lui était déjà au delà de ses habitudes. En faisant cela, il laissait son isolement et sa solitude transparaître. Ce n'était pas grand chose, mais cela suffisait pour qu'il se choque tout seul. C'était totalement idiot, mais c'était comme cela. S'ouvrir aux autres, montrer ce que l'on ressentait, ce que l'on éprouvait, même que quelques instants et pour quelque chose d'insignifiant, c'était se risquait à souffrir. Et l'Ombre ne voulait plus de cela. Il côtoyait déjà assez la douleur comme cela pour s'en rajouter encore plus. Ainsi, le meilleur moyen de ne plus craindre tout cela, c'était simplement d'annihiler ses sentiments, ses émotions, de faire comme si tout cela n'existait pas. Se forger une carapace, une armure impénétrable à l'intérieur de laquelle on pouvait se glisser et ne plus jamais en sortir.

Oué ! S'il continuait, elle allait penser qu'il voulait qu'elle reste, comme elle disait. C'était complètement idiot hein ?! Comme si un type comme lui voulait de quelqu'un. Et surtout d'une personne comme elle. Il fallait vraiment être fou pour envisager une chose pareil. Franchement, il n'y avait pas à dire, ils avaient certainement pris tous les deux un coup sur la tête. Raeden ne savait pas pour la jeune femme, mais en tout cas pour lui, il ne se comportait pas comme d'habitude. Il fallait remédier à cela avant que les choses ne dégénèrent et que ça soit la catastrophe assurée. De toute façon, elle le disait elle-même, elle n'était pas faite pour rester chez les gens indéfiniment. Ce n'était pas dans ses habitudes, et on ne voyait pas pourquoi elle en changerait soudain, surtout qu'elle ne le connaissait pas vraiment. Par contre, elle se proposait de passer lui rendre une petite visite de temps en temps. C'était déjà bien, il fallait le reconnaître. Bien plus que ce que l'Ombre avait pu espérer, surtout de la part d'une fille qui se présentait comme étant misanthrope.

Comme s'il avait le choix concernant sa maison. Quoique, d'une certaine manière, elle n'avait pas tort non plus. Même s'il avait l'occasion de partir, ce serait toujours son chez lui, là où lui et sa femme avait élevé leurs enfants en compagnie de leur ange – gardien. Il ne pouvait pas rayer cela d'un trait. Il savait au fond de lui que si par miracle, un jour, les barrières invisibles le retenant ici, tombaient, il n'oublierait jamais ce lieu et y reviendrait aussi souvent que possible. Et surtout, il ferait tout pour que la bâtisse ne tombe plus en ruine comme c'était le cas à présent. C'était à lui tout cela, son univers. Et tout ce qui le retenait encore concrètement à sa famille. D'accord, il s'agissait aussi du lieu du drame, mais ce n'était pas une raison pour l'oublier et l'effacer de son esprit.

La jeune femme semblait s'être rapprochée du chien. Ou c'était peut être l'inverse, allez savoir. En tout cas, elle venait de poser sa main sur le sommet de son crâne. C'était très bon signe. Et puis ça réjouissait intérieurement Raeden. Pourquoi ? Aucune idée. Mais c'était comme ça. Il fallait avouer que ça aurait été un peu chiant si les deux êtres n'avaient pus se supporter. C'était d'ailleurs ce qu'avait un peu craint l'Ombre au tout début, lorsque la magicienne avait commencé à s'en prendre verbalement contre le chien, au début de leur rencontre. C'était rapidement passé en fin de compte et l'homme se demandait même pourquoi il était revenu là dessus. De toute façon, ils avaient autre chose à faire.

Elisha se remit donc debout. Rien que cela semblait être une épreuve pour elle. Elle avait en effet visiblement hâte d'aller se coucher. Mais encore une fois – peut être d'une manière détournée, mais quand même – la licorne l'empêchait de faire ce qu'elle voulait et surtout, ce qui était bon pour elle. Le Grand Faucheur soupira en pensant à cela et l'accompagna dans le vestibule pour aller accueillir l'équidé.


La porte de la cave se trouve dans la cuisine.

Il aurait peut être du le préciser, puisque visiblement, la jeune femme pensait que c'était dehors. Sinon, pourquoi attendait – elle qu'il sorte ? La licorne ne semblait pas vraiment encline à aller de l'avant et si elle ne bougeait pas rapidement, le comportement de l'ex – ange vis à vis d'elle allait rapidement dégénéré.

Bon, tu te dépêches ?! T'es en train de refroidir la baraque ! Et si tu continues, on te laisse dehors, personnellement, j'en ai rien à foutre!

Il flottait sur le seuil, attendant une réaction de l'animal.
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Mar 30 Avr 2013, 02:07

Je me retins à grand-peine de m'esclaffer lorsque Raeden se mit à gueuler sur Charlie pour qu'il se bouge. C'était pas super drôle en soi, parce que je voyais bien que l'ombre n'en pouvait plus de le supporter et que, s'il n'avait pas été immatériel, la licorne se serait probablement pris un pied au cul, mais... ça me fait plaisir de le voir se faire un peu engueuler par quelqu'un d'autre que par moi, de temps en temps. D'habitude, je passe pour la méchante fille qui maltraite les animaux et traite la pauvre licorne pourtant adorable de manière ignoble... Il est bon comédien en plus l'animal, il sait très bien prendre l'air pitoyable. Rien que pour ça, j'appréciais l'ombre, qui ne s'était pas laissé prendre par le petit jeu de la licorne.

Un peu paniqué par le ton qu'employait l'ombre à son égard, l'équidé se mit à rouler de grands yeux effrayés, avant de rentrer à petits pas dans la maison. Je le suivis et fermais la porte, avant d'aller ouvrir celle de la cave. Ouais, c'était plutôt logique qu'elle se trouve à l'intérieur, en fait, et aussi un peu plus pratique... Mais franchement, quand il s'agit d'architecture, j'ai à peu près autant de bon sens qu'une soupière, si ce n'est pas moins. La cave à l'étage, ça m'aurait même pas dérangée... Je fis signe à la licorne d'entrer, puis la suivis avec ma bougie afin d'éclairer les escaliers et ainsi d'éviter qu'elle ne se casse la gueule, parce que quand même, de la bouillie de licorne au fond de la cave de l'ombre lui ferait sans doute moyennement plaisir. Une fois arrivée en bas, je frottais machinalement les crins de l'animal, afin d'en débarrasser la neige qui venait d'y tomber, puis je fis demi-tour afin de remonter l'escalier, laissant l'animal un peu penaud derrière moi.

- Bonne nuit quand même... Abruti.


Je lui adressai une sorte de sourire qui semblait croisé avec une grimace, puis remontais lentement les marches. Arrivée en haut, je fermais la porte et m'avachis de nouveau sur le canapé, cette fois bien décidée à ne plus bouger d'un pouce, cette fois. Je laissais le chiens s'installer sur mes genoux - ça tient chaud, un chien - et m'enveloppais dans la couverture prêtée par Raeden.

- Merci encore pour tout ça... J'vois bien que t'essaies de le cacher, mais t'es gentil, en vrai, lâchai-je dans un sourire.

J'appuyais ma tête contre le dossier du canapé et m'affaissai un peu plus, incapable de conserver plus longtemps une position un tant soit peu digne - quoi que je ne sais pas si l'on pouvait jusque-là considérer qu'il me restait une once de dignité. J'étais vraiment exténuée, et je sentais que mes yeux étaient prêts à se fermer tous seuls d'un instant à l'autre ; mais je m'en voulais un peu de m'endormir si vite et de laisser mon hôte seul avec le silence qui devait régner d'ordinaire dans la maison. Il devait tout de même vraiment se faire chier, lorsqu'il n'avait pas de visites... Et vu l'emplacement de sa maison, ça devrait pas arriver si souvent que ça. Il devait parvenir à s'occuper la plupart du temps, je sais pas, lire, réparer sa maison quand il en était capable, parler à son chien - pourquoi pas ? - ce genre de trucs... Mais qu'est-ce qu'il faisait, le reste du temps, quand il ne trouvait rien pour s'occuper l'esprit ? Son chien aussi devait dormir, de temps en temps, alors que lui restait-il à faire, lorsqu'il se retrouvait vraiment seul ? Est-ce qu'il ressassait les souvenirs de sa vie d'avant, en attendant que la vie file, simplement ? Mais quand on est immortel, le temps ne passe pas très vite... Enfin, c'était pas mes oignons. Et, de toute façon, je pouvais pas y faire grand-chose. J'allais tout de même pas passer ma vie ici sans dormir pour lui tenir compagnie... D'autant plus qu'il risquait de finir par me jeter lui-même hors de chez lui si je faisais une telle chose.

- Désolée, mais j'crois que je vais m'endormir... C'est pas que tu m'ennuies hein, mais je suis vraiment crevée. Si jamais tu te f*is ch*er, tu peux aller discuter avec Charlie, quoi que je suis pas certaine que ce soit la chose la plus agréable qu'il y ait à faire... Sinon, si t'as envie de manger, tu peux prendre un truc dans mon sac, ça m'dérange pas.


Je m'allongeais sur le canapé en prenant bien garde de ne pas écrabouiller le chien - une deuxième fois, il aurait peut-être pas apprécié - et étouffai un bâillement. Je sentais bien que d'ici quelques minutes, je ne serais même plus capable de garder les yeux ouverts, et que je m'endormirais sans même m'en apercevoir. Dans ces conditions, il était absolument inutile de lutter ; et, à moins de tenir mes paupières ouvertes à l'aide de cure-dents - ce qui ne me faisait que très moyennement envie - j'allais bien être obligée de céder à la fatigue.

- Bonne nuit, Raeden... Et euh... Bonne nuit, le chien. Quoi que j'sais pas si je peux vraiment te souhaiter une bonne nuit étant donné que tu peux pas dormir, dis-je pensivement au maître de maison, comme si cette question avait eu une quelconque importance. Ouais, si, remarque, la nuit peut être bonne même sans sommeil, si y a des jolies étoiles. Enfin, des étoiles ou autres chose. Pff... Excuse-moi. On va mettre ces conneries sur le compte de la fatigue... Et j'vais dormir. Bonne nuit ! Enfin... Roh, m*rde.

Je soupirais, un peu désemparée par la bêtise de mes propres propos. Je le savais, maintenant, et j'avais intérêt à le retenir pour plus tard : conjuguer fatigue et réflexion philosophique n'était pas vraiment bon pour ma crédibilité. Du moins si j'avais la sottise d'exprimer lesdites réflexions aux gens qui se trouvaient autour de moi...
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Ven 03 Mai 2013, 19:14

La réaction que la licorne eut lorsque Raeden monta le ton à son adresse ne fit que l'exaspérer encore plus et lui donna une irrésistible envie de faire usage de ses pouvoirs sur l'animal. Franchement, plus il passait de temps avec l'équidé, et moins il n'arrivait à le supporter. Il se demandait bien comment faisait la jeune femme pour ne pas l'avoir trucidé depuis tout ce temps. C'était vraiment un boulet ! Mais encore, s'il n'y avait eu que ça, ça aurait pu passer. Mais non, il fallait que Charlie pousse le vice plus loin en étant en plus imbu de sa personne et trouilleux comme pas deux. Il faisait son timoré avec ses yeux, les faisant tellement rouler qu'ils allaient bien finir par sortir de leur cavité et dévaler la montagne. Enfin, il se mit en avant et passa devant l'Ombre à petites foulées, sous le regard lourd de l'hôte rivé sur lui. D'ailleurs le fantôme ne le lâcha pas d'une semelle. Il lui colla aux sabots pour être certain qu'il n'allait pas faire de nouvelles conneries dans le laps de temps qu'il fallait pour traverser la maison et se rendre jusqu'au cuisine et ensuite la cave. Une fois dedans, l'homme n'aurait plus à s'inquiéter, il n'y avait pas grand chose d'important en bas.

Elisha s'occupa de refermer la porte de la maison et d'ensuite, ouvrir celle de la cave. Elle alla même jusqu'à éclairer les escaliers à son compagnon pour que celui-ci ne les dévale pas comme un bourrin. Même pas un merci de son animal … allez savoir pourquoi, mais maintenant, Raeden notait le moindre défaut de la licorne, le moindre écart, et chaque fois, ça ne faisait que le faire chuter un peu plus dans son estime. Bien sur, il aurait bien aimé remarquer aussi les bonnes actions, mais malheureusement, Charlie en semblait totalement dépourvu. L'Ombre ne descendit pas avec eux, se contentant juste de les observer depuis le haut des marches. Il fit la jeune fille débarrasser de neige la crinière de l'animal et ne put s'empêcher de secouer la tête. Elle perdait son temps avec un tel compagnon … enfin, c'était son choix, il n'allait pas se mettre à la critiquer tout de même. Sa pensée fit son chemin et sortit cependant à haute voix.


Tu perds ton temps avec lui. Il ne te mérite pas.

S'il n'y avait pas eu ce contexte, on aurait presque pu penser que c'était un père qui parlait à sa fille à propos du petit copain de cette dernière ! Mais ce n'était évidemment pas le cas et la magicienne remontait déjà les marches avec une dernière phrase à l'attention de son animal. Elle se tint auprès de l'Immortel et la porte se referma sur le satané canasson. Enfin. Un problème de résolu, maintenant la jeune femme allait pouvoir se reposer tranquillement, sans ennui. Ils rejoignirent le salon et direct, Elisha se laissa tomber sur le canapé. Elle devait vraiment être fatiguée. En plus de la couverture, elle prit Leaic sur elle, très certainement pour se tenir encore plus chaud. Ca ne gênait pas l'animal visiblement.

A l'entendre, le fantôme secoua une nouvelle fois la tête mais avec un léger sourire sur les lèvres cette fois-ci. Essayer de cacher sa gentillesse ? Vraiment, pourquoi ferait-il une telle chose ? De toute façon, il n'y avait jamais personne, alors à quoi bon ça pourrait bien servir d'agir ainsi ? Ou alors, c'était parce qu'il était assez froid et distant d'apparence qu'elle disait une telle chose. Car au fond de lui, il avait toujours plus ou moins était gentil, comme elle disait.


Tu crois ? Qui te dis je ne vais pas faire un barbecue ta licorne dès que t'auras fermé l'oeil?

Evidemment, il plaisantait. De toute manière, sous cette forme, il ne pouvait pas s'en prendre physiquement à l'animal. L'Ombre regardait la magicienne qui luttait contre le sommeil. Pourquoi faisait-elle cela ? Elle avait besoin de se reposer, elle devrait plutôt se laisser aller et se faire emporter par les bras de Morphée. Bien sur, cela signifierait que lui n'aurait plus personne à qui parler … à part peut être la licorne, et encore elle aussi dormirait sûrement, et puis de toute façon, c'était même pas la peine d'y penser. Mais ça serait quand même différent de d'habitude. Au moins, il y aurait une autre présence humaine dans la maison. Il ne serait pas totalement seul. Il lui suffirait de tourner un peu la tête pour que son regard tombe sur elle et qu'il sache qu'elle finirait par se réveiller et qu'alors, ils recommenceraient à parler … avant qu'elle ne s'en aille. Il ne fallait pas y penser, pas maintenant.

Pendant qu'il était parti dans ses pensées, son regard toujours sur elle, elle s'était mise à parler et lui prit donc en cours de route ce qu'elle disait. Etait-elle réellement en train de s'excuser du fait qu'elle avait besoin de dormir ? C'était totalement surréaliste ! C'était un besoin naturel pour elle, encore plus étant donné qu'elle avait usé de ses pouvoirs pour l'aider dans la rénovation de sa maison. Tient, elle aussi, elle avait pensé à l'idée de discuter avec sa licorne. Et comme lui, elle était tombé d'accord pour dire que c'était peut être pas une bonne idée. Ils étaient vraiment fait pour s'entendre ses deux là. Elle lui proposait aussi de prendre à manger dans sa besace. C'était gentil à elle d'y penser, même si c'était pas franchement réalisable.


Merci pour la nourriture mais je ne pense pas en avoir l'utilité. Repose toi, ne t'inquiète pas pour moi, c'est la seule chose que tu dois faire. Quand à Charlie, moi non plus je ne pense pas que ça soit une bonne idée. Je risquerais d'en venir à la magie … et pas la bonne.

Elle souhaita bonne nuit au chien et à son maître, avant que son cerveau ne se mette à divaguer sur des questions plus ou moins philosophiques et existentielles. Dormir devenait visiblement urgent.

Te tracasse pas avec ça, ça va aller pour moi. Bonne nuit à toi aussi.

Se déplaçant, l'Ombre vint se placer devant la fenêtre, regardant la nuit dehors.
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Dim 05 Mai 2013, 18:55

J'avais finit par m'endormir comme une masse, sans plus me préoccuper de ce qui se passait autour de moi. C'était pas super classe de sombrer comme ça sous les yeux quelqu'un que je ne connaissait finalement que depuis quelques heures - en plus, j'étais vautrée sur son canapé - mais ça faisait un moment que l'idée de me montrer un tant soit peu digne en public m'avait abandonné l'esprit... C'est pas que j'aime me ridiculiser, ça me plait pas plus qu'à n'importe qui, mais je considère que puisque je suis vraisemblablement destinée à me taper la honte de temps en temps, autant l'assumer un minimum. Et donc, là, j'étais affalée sur un divan, sous une couverture à laquelle se rajoutait un chien, dans la maison d'un mec qui m'avait plus ou moins sauvé la vie ; mec qui s'avérait être une ombre, qui par conséquent ne pouvait pas dormir et allait glander je ne savais trop quoi pendant que je pioncerais durant un laps de temps plus ou moins étendu. On a déjà fait plus banal, comme situation, avouez-le. Mais finalement, c'était pas pour me déplaire : les situation qui sortent un peu de l'ordinaire sont souvent plus intéressantes que les autres. J'aurais aussi pu me trouver chez ma meilleure amie, laquelle m'aurait invitée à prendre le thé ; nous aurions mangé des petits gâteaux à la framboise - ouais, pourquoi pas ? - et parlé de tout et de rien, de nos amours et des gens du quartier... J'avais bien de la chance de pouvoir échapper à ce genre de vie, et j'étais plutôt contente d'être là, avec Raeden et son clebs, sans rien de ce que j'avais pu évoquer auparavant. Finalement, je suis pas difficile : une ombre, un chien pas rancunier, une maison paumée au fin fond de la montagne et une licorne à la cave, ça suffit à me rendre heureuse... Bon, il était assez peu probable que cette même situation puisse de nouveau avoir lieu, du moins en un endroit autre que celui-ci. Car il était évident que j'allais finir par revenir lui rendre visite, un jour ou l'autre. Enfin, je n'étais même pas encore partie, pour le moment...

Je n'avais pas dormi très longtemps, quelques heures peut-être, avant d'être réveillée en sursaut par je ne sais quoi. Il ne faisait pas encore jour, et Raeden n'était plus à côté de moi - logique, en même temps : s'il avait passé la nuit à m'observer, ça aurait été plus inquiétant qu'autre chose. Un peu perturbée, je me redressai et scrutai l'obscurité autour de moi, a main posée sur la tête du chien pour me rassurer. Il n'y avait absolument rien, pas un bruit, pas un souffle, hormis ma propre respiration et celle du clébard. Ce n'était pas un quelconque bruit qui m'avait réveillée, mais simplement un rêve, ou une pensée peu plaisante qui s'était imposée à moi pendant mon sommeil... ça arrive de temps en temps, et pas qu'à moi. Normal, puisque les trucs auxquels on essaie de s'empêcher en temps normal profitent du peu de vigilance qu'à notre cerveau lorsqu'il est endormi pour revenir à la charge... Enfin, c'est comme ça que je le vois, en tout cas. Je poussai un petit soupir et m'allongeai de nouveau, le plus doucement du monde pour ne pas alerter mon hôte. Je vois mal ce qu'il aurait pu y faire,de toute façon. Il fallait juste que je m'arrange toute seule pour faire sortir de ma tête toutes les choses stupides qui l'assaillaient, histoire de pouvoir me rendormir sans avoir à me faire chier avec tout ça. Déjà, allez savoir pourquoi je pensais à ce genre de choses maintenant... Enfin, "ce genre de choses" s'avérait être mon père. C'est peut-être pas la manière la plus respectueuse de parler d'un mort, mais bon, je fais ce que je veux. D'autant plus que j'avais pas l'intention de faire un jour partager ces réflexions à qui que ce soit.

Ouais, mon père. ça faisait un bout de temps que j'avais pas pensé à lui. Pas très étonnant, puisque j'évite soigneusement de m'attarder sur tout ce qui pourrait me faire penser à lui. Au final, penser à ma mère m'est beaucoup plus aisé, et j'accepte avec moins de réticence que parfois son image revienne visiter mon esprit. Quoi qu'on puisse en dire, la colère et la rancune sont bien plus facile à gérer que les remords. C'est lâche, je sais, et c'est une faiblesse de se voiler ainsi la face en tentant de faire disparaître les mauvais souvenirs, tout ça. Je sais que je suis idiote, que ça me mènera à rien et que peut-être un jour, à force de vouloir éviter d'y penser, ça finira par me revenir en pleine poire. Mais au fond, je m'en fous un peu, et puis je vois pas bien ce que je pourrais faire d'autre. Affronter mes remords et ma culpabilité ? Mais comment ? Peut-être juste qu'il faudrait que je fasse mon deuil au lieu de toujours essayer de fuir la réalité de la chose, mais pour être honnête, ça aussi ça me gonfle. Mon père est mort, voilà tout, y a pas à y réfléchir trente ans. J'y peux rien, et je vais pas passer ma vie là-dessus.

Je secouai la tête et soupirai de nouveau, un peu plus fort cette fois-ci. J'avais la gorge nouée, et j'étais en colère contre moi-même. J'aurais très bien pu tenter de me rendormir en oubliant tout ça, mais non, il avait fallu que je m'attarde sur ces pensées débiles qui ne me servaient qu'à m'apitoyer sur moi-même. C'était ridicule. Je caressais toujours le chien, plutôt contente de sa présence muette et tranquille près de moi. C'est rassurant, un chien... Enfin, j'en connais pas beaucoup. Mais celui-ci l'était, à ce moment-là en tout cas. Le regard rivé au plafond, je tentai de me rendormir. J'étais toujours fatiguée, et j'aurais aimé dormir quelques heures encore - oui, faut bien l'avouer, je suis une feignasse. Mais je sentais bien que maintenant, il me faudrait un petit moment avant de retrouver le sommeil. Maintenant que j'avais laissé ce genre de pensées à la con s'inviter dans mon esprit, j'allais avoir du mal à les en sortir, et ça l'occupait visiblement assez pour que la fatigue n'ait aucun effet sur lui.

J'avais presque envie de me mettre à chialer, histoire de faire passer le truc et de pouvoir me rendormir en oubliant ça. Je pleure vraiment pas souvent ; mais en même temps, je suis assez rarement triste. En général, le seul truc qui parvient à m'arracher quelques larmes, c'est la douleur. Et vu que je me fais pas souvent mal, ben je pleure pas souvent. Les larmes de tristesse, j'essaie au possible de les éviter, parce que je trouve que ça sert pas à grand-chose à part à avoir les yeux rouges et le nez qui coule ; choses qui ne m'intéressent par ailleurs que très moyennement. J'ai pas souvent "envie" de pleurer - des guillemets, parce qu'on a rarement vraiment "envie", peut-être que "besoin" serait plus approprié. Quand un truc me contrarie, je gueule, j'insulte les gens des fois, et il arrive que je casse des trucs. Mais je pleure pas. Seulement, cette fois-ci, je sentais bien que si je me laissais aller, les larmes couleraient toutes seules, parce que je n'avais pas tellement d'autre alternative : me mettre à hurler et à saccager la maison de mon hôte ne serait peut-être pas vraiment bienvenu. Mais l'autre solution n'était pas envisageable non plus, de toute façon. Il était tout aussi hors de question que je me laisse aller à une scène aussi pathétique - ouais, la jeune fille qui pleure la nuit dans son lit, c'est quand même plus que classiquement mélodramatique - d'autant plus qu'il y avait un type insomniaque qui ne devait pas être très loin, et qui, si je me laissais aller à ce genre de conneries, s'en apercevrait certainement. Et je ne tenais pas vraiment à ce que Raeden assiste à une scène aussi lamentable. Surtout que de nous deux, je n'étais certainement pas la plus à plaindre...

Il n'y avait pas grand-chose à faire, donc. Je me mordis la lèvre, et, toujours immobile dans le noir, ma main posée sur le dos du chien, je tentai de penser à autre chose. Évidemment, ça marchait as des masses, et les mêmes conneries tournaient sans relâche dans mon esprit. J'aurais pu essayer de me cogner la tête contre un mur pour voir si ça suffisait à les chasser, mais il était fort probable que ça ne me serve qu'à perdre quelques neurones. Et si je commençais à foutre des coups de boule au murs de la maison, je risquais fort d'être jetée dehors... En espérant que l'ombre ne remarquerait pas ma respiration un peu trop saccadée pour quelqu'un d'endormi, je me replongeais dans la contemplation du plafond, en attendant que le sommeil vienne de lui-même, ou qu'il se passe quelque chose.
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Dim 05 Mai 2013, 22:31

La nuit s'était installée sur la montagne et dans la maison. Le silence avait reprit son droit sur les lieux. Comme tous les soirs, comme tous les jours depuis presque un an. Et pourtant, quelque chose avait changé. Ce soir là, le silence n'était pas pesant et vide. Au contraire même, il était vivant. Tout ça grâce à Elisha, tout simplement. Sa présence ici redonnait une substance à la bâtisse et même, d'une certaine manière à l'Ombre. Le souffle profond et régulier de quelqu'un en train de dormir résonnait de nouveau entre ses murs. Cela pouvait paraître idiot et totalement disproportionné et pourtant, c'était de cette façon que Raeden le percevait. Rien que pour cela, il en était infiniment reconnaissant envers la jeune femme. Elle ne le saurait certainement pas, mais lui y ferait attention. Elle l'avait aidé pour son toit, elle s'était montrée gentille avec lui. Ce n'était pas grand chose, mais pour une raison mystérieuse, c'était justement tout ce qu'il fallait au fantôme.

Pétillante, avec du franc-parler, qui ne se formalisait pas des bonnes manières et de tout ce qui y ressemblait. Oh, évidemment, ses propos voir ses actes pouvaient paraître déplacé mais au moins, ils avaient le mérite d'être francs. C'était ça que l'homme aimait beaucoup chez elle. Il aurait suffit qu'elle n'ait pas sa foutu licorne comme compagnon, et sans nul doute qu'il l'adoptait. Bon d'accord, il y pensait même pas, mais assurément, il l'appréciait. Et inévitablement, tandis que les étoiles brillaient dehors, ses pensées dérivèrent vers ses enfants et surtout Alice. Que serait devenu sa fille si elle avait eu la chance de pouvoir vivre une année de plus ? D'un certain côté, elle aurait un peu ressemblait à la magicienne. Après tout, la fille de Raeden, elle non plus, n'avait pas sa langue dans sa poche et ne se gênait jamais pour faire remarquer que quelque chose ne lui plaisait pas. En contre parti de cela, elle était généralement compréhensive. Bien sur, il lui arrivait de se disputer avec son frère, mais ça c'était naturel. Énergumène au caractère bien trempée, on pouvait dire qu'elle tenait de son père de ce côté là. Et aussi un peu de sa mère quand cette dernière avait une idée en tête.

Enfin, comme d'habitude, l'Ombre ressassait le passé. C'était plus fort que lui. Même la présence endormie de la jeune femme ne pouvait remédier à cela. Ce qui expliqua d'ailleurs qu'il ne se rendit pas compte tout de suite qu'elle venait de se réveiller. Parti à voyager dans ses souvenirs, il s'était un peu déconnecté du monde réel. Par contre, ce n'était évidemment pas le cas du chien qui ouvrit un œil dès l'instant où Elisha bougea. Sans faire un bruit, il se contenta de la fixer pour voir si tout allait bien. Ce n'était peut être qu'un animal, mais il savait sentir quand quelque chose tournait mal. Sans aller jusqu'à être doué d'empathie, il avait quand même une certaine capacité à percevoir les émotions des gens. Un peu comme tous les chiens en somme.

Lorsque la jeune femme soupira pour la deuxième fois, Raeden cligna des yeux et tourna la tête vers le canapé, écoutant pendant quelques secondes la respiration de la magicienne. Elle avait changé. Elle n'était plus aussi calme et apaisée qu'avant. Ainsi, son hôte était réveillée. Pourtant, il restait encore bien des heures devant elle jusqu'au petit matin. Elle devrait être au pays des rêves. Sans un bruit, l'Ombre s'approcha d'elle. Il ne fit pas cela non plus sournoisement. Il voulait juste ne pas la réveillé au cas où il se serait trompé et qu'elle soit encore en train de dormir. Mais non, ce n'était pas le cas. Il voyait le reflet de ses yeux briller légèrement avec la lumière de la lune. D'une voix douce, il dit.


Quelque chose ne va pas?
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Mar 07 Mai 2013, 04:53

Je sursautai en entendant la voix de Raeden, tout près de moi. m*rde, je l'avais pas vu arriver... Je restai silencieuse, en me demandant s'il valait mieux que je lui réponde ou non. Si je fermai les yeux et que je ne faisais aucun bruit, il finirait peut-être par croire qu'il s'était trompé et par repartir faire je ne sais quoi. Et puis, qu'est-ce que je pouvais lui répondre ? "Non, ça va pas tellement, j'étais justement en train de penser à mon père, que ma mère a sympathiquement assassiné y a pas très longtemps de ça" ? Sûrement pas ; je n'étais pas vraiment prête à tomber à ce point dans le pathétique. Et parler de mort avec une ombre aurait sans doute été quelque peu déplacé, tout de même. Et puis, c'est le genre de trucs dont je parlerais jamais à personne, probablement. Déjà, parce que je passerais sans aucun doute pour une sale gosse ingrate et insensée en avouant à qui que ce soit que je suspectait ma mère d'avoir tué mon père malgré l'absence de preuves. Et puis tout simplement parce que je n'aime pas me confier. Je suis une grande fille, j'ai pas besoin qu'on me console ou qu'on compatisse à mes "malheurs".

- Non... Tout va bien, t'en fais pas, finis-je par affirmer d'une voix étranglée qui prouvait le contraire. J'ai... juste du mal à me rendormir.

Je savais bien que répondre à sa question n'était pas une bonne idée. Bon sang, je devrais écouter mes intuitions, parfois... Les larmes que je tentais de retenir depuis le début de ma séance d'apitoiement sur moi-même avaient coulé toutes seules avant même que j'aie pu finir ma phrase. Imbécile que j'étais... Fallait vraiment que je sois fatiguée pour me laisser aller comme ça en présence d'un mec que je connaissais à peine. Oui, je lui faisais confiance, je l'aimais bien, tout ce que vous voulez. Mais j'avais pas envie pour autant de me donner ainsi en spectacle sous ses yeux. Je me mordis la lèvre pour éviter de me mettre à sangloter de la manière la moins discrète possible, et essuyai mes joues mouillées avec la manche du pull que j'avais gardé pour dormir. Même si mes pleurs n'étaient pas vraiment très bruyante,il était à peu près certain que mon hôte s'en apercevrait, et il fallait que je trouve en vitesse une excuse pour expliquer une telle réaction de ma part.

A vrai dire, j'avais déjà du mal à me l'expliquer moi-même, cette réaction. D'accord, penser à mon père me rendait triste, c'était pas tellement étonnant au fond... Mais pourquoi là, tout de suite, maintenant ? J'avais jusque-là plutôt bien réussi à ne pas y penser, et je ne comprenais pas vraiment pourquoi toutes ces foutues pensées choisissaient ce moment précis pour refaire surface. Peut-être bien qu'il y avait à l'intérieur de moi une personne chargée de s'occuper de mes sentiments et de mes souvenirs, et qu'elle trouvait rigolo de faire ressurgir les plus désagréables lorsque je n'étais pas seule, histoire que je me tape bien la honte. Ou peut-être, si l'on partait dans une hypothèse un peu moins farfelue, que c'était l'attitude de Raeden, au fond presque semblable à celle d'un père, qui avait déclenché chez moi cette avalanche de souvenirs à la con. Je dis pas que c'était de sa faute, il ne l'avait pas fait exprès, bien sûr... Mais, aussi inconsciemment de sa part que de la mienne, il m'avait un peu rappelé le père que je n'avais plus. Oui, bon, je tombais carrément dans le mélodramatique, cette fois, c'était certain. J'achevai de m'essuyer les yeux, pris une profonde inspiration et me redressai un peu, avant d'adresser à l'ombre un sourire totalement inutile compte tenu de l'obscurité qui régnait dans la pièce.

- Excuse-moi. C'est rien, déclarai-je, beaucoup plus calmement. Désolée de t'avoir dérangée. Je... J'ai juste fait, genre... Un cauchemar. Mais c'est pas très important, c'est passé. Merci.

C'était pas tout à fait vrai, voire même totalement faux, certes. Mais je n'avais tout simplement pas envie de lui déballer ma vie, et je ne me voyais pas non plus lui ordonner de dégager. Il était possible qu'il ne croie pas à mon mensonge, mais bon, je ne voyais pas bien quoi lui dire qu'autre. ça finirait bien par passer tout seul, de toute façon ; c'est le genre de truc contre lequel on ne peut pas faire grand-chose de concret... A la rigueur, pleurer était peut-être ce que j'avais de mieux à faire, mais me remettre à chialer maintenant n'était même pas envisageable. m*rde, depuis quand est-ce que je laisse mes sentiments me submerger ? Depuis aujourd'hui, vraisemblablement. Probablement la fatigue... Quoi qu'il en soit, il fallait espérer que ça ne se reproduise pas de sitôt.
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Mer 08 Mai 2013, 17:52

Il avait vu juste, la jeune fille ne dormait pas. Elle faisait semblant, comme si elle voulait le tromper. Pourquoi ? L'Ombre ne pensait pas que cela soit pour aller farfouiller dans la maison ou un truc du genre. Ca devait être autre chose. Certainement qu'elle ne voulait pas partager. Après tout, elle faisait comme elle avait envie, tant qu'elle ne se moquait pas de l'homme, ni ne le faisait tourner en bourrique. Elle savait très certainement que si elle avait besoin de parler, il était là pour écouter. Mais quelque chose disait à Raeden que ce n'était pas dans le comportement de la magicienne de se confier ainsi à autrui. Il l'a comprenait très bien, il était du même acabit. Dès fois, ça pouvait quand même se révéler lourd à porter de tout garder pour ça. Bon, le Fantôme se disait ça intérieurement, mais ce n'était pas pour autant qu'il changerait son comportement ! Aller pleurer ses malheurs auprès des autres pour récolter pitié et compassion, non merci. Il préférait encore passer pour un rustre solitaire et bourru.

Sa voix l'avait fait sursauté. Ce n'était pas ce qu'il avait voulu. Lui faire peur n'était pas son but … enfin, de toute façon, c'était trop tard. C'était déjà passé et il n'avait pas le pouvoir de revenir dans le temps pour changer cela. Et puis, ce n'était pas non plus comme si elle en était morte. Elle semblait d'ailleurs avoir oublié. Après tout, il ne s'agissait pas d'une catastrophe planétaire ou d'un truc du genre. D'ailleurs, pourquoi il se mettait à discourir intérieurement là dessus ? C'était un truc anodin, pas besoin d'en faire tout un foin !

Elle lui donna enfin une réponse. Même si ce n'était pas la vérité. Pas tout à fait. Ca s'entendait dans sa voix. D'accord, elle ne voulait pas parler de ce qui se passait dans sa tête. Il la comprenait, c'était justement pour cela qu'il n'insista pas réellement. Chacun avait ses secrets, son jardin, tout un tas de souvenirs ou de choses qu'il ne préférait pas partager avec autrui. Bizarrement, c'était toujours les choses qui faisaient le plus mal que l'on gardait à l'intérieur de soi, que l'on entretenait et que l'on cultivait, encore plus intensément que le reste. C'était pas bien malin mais c'était bien souvent le cas. Peut être que tout le monde avait une part de masochisme en lui.

Quelque chose étincela sur les joues d'Elisha dans le reflet du clair de lune. Des larmes coulaient lentement sur son visage. Elle était en train de pleurer. Mais tout allait bien n'est-ce pas? Avait-il fait ou dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Leaic se redressa en même temps que la jeune femme et passa un coup de langue sur son visage, comme pour lui sécher ses larmes … chose qu'elle était déjà en train de faire avec la manche du pull prêté. Il fallait aussi reconnaître que l'intervention du chien n'était pas trop pour que la tête de la magicienne soit plus sèche qu'elle ne l'était à présent. Mais c'était l'intention qui comptait, non ?

Raeden ne croyait évidemment pas le baratin que lui sortit la jeune femme pour expliquer sa soudaine crise de larme. Il n'était pas dupe. Mais il pouvait faire comme si.


Hum … d'accord. Ce n'est pas grave. … Je vais voir si tout se passe bien pour Charlie, comme ça, tu peux te rendormir sans problème.

Evidemment, c'était une excuse pour la laisser seule. Lui donner l'occasion de se reprendre ou tout simplement de vider une bonne fois son sac de larme. Ca faisait toujours du bien.
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Dim 12 Mai 2013, 15:40

J'essuyai de nouveau mes joues après que le chien y eut passé sa langue, en souriant cette fois. L'intention était bonne, certes, mais l'haleine canine n'est pas particulièrement appréciable... Je repoussai doucement son museau, sans cesser de caresser tranquillement sa tête. Raeden était parti, soit-disant pour "voir si tout se passait bien pour Charlie". Mensonge encore plus bidon que le mien, certainement... Il ne m'avait pas cru, et la situation le gênait autant que moi, voilà tout. En y réfléchissant, c'était d'ailleurs une bonne chose. J'avais tout de même eu de la chance d'atterrir chez lui... J'aurais vraiment pu tomber sur n'importe qui, et il avait fallu que je me retrouve avec une des rares personnes avec qui j'étais un minimum susceptible de m'entendre... Le hasard fait tout de même bien les choses, parfois. En plus d'être sympa - à mon sens du moins - il semblait plus ou moins comprendre comment je fonctionnais, à moins que lui-même ne fonctionne simplement de la même manière. Non, je n'avais pas envie de parler, que ce soit à lui où à qui que ce soit. Et s'il avait tenté d'insister, sans doute que j'aurais fini par l'envoyer paître... Mais il ne l'avait pas fait, et je lui en étais incroyablement reconnaissante. Peut-être-même qu'il aurait tout oublié demain, ou du moins ferait comme si. Sans trop savoir s'il était ou non assez proche pour entendre ma vois, je murmurais un "merci", à mi-voix. Peut importe qu'il l'entende ou non, au fond ; il devait bien savoir que je lui étais reconnaissante pour ce qu'il avait fait pour moi.

Mon hôte s'étant éloigné, je me redressai encore un peu, et, la tête entre les mains, je me mis à sangloter. Ridicule... Oui, vraiment, comme rarement je l'avais été. Mais qu'importe ; ça me soulageait... Et puisqu'il n'y avait plus personne pour me voir - hormis un chien, mais il me semblait peu probable qu'il lui vienne l'envie de se foutre de ma gueule - autant faire ce genre de trucs pas très classe tant que j'en avais l'occasion, histoire d'éviter que ça arrive en public. Quoi qu'il en soit, ça faisait du bien. Sans déconner, ça faisait une éternité que j'avais pas chialé comme ça... ça faisait longtemps que je n'en avais pas éprouvé le besoin, aussi. Pas que je sois une sans-cœur : des choses qui me rendent triste, y en a tout de même quelques-unes, même si elles me concernent rarement directement. Seulement, j'éprouve ni l'envie, ni le besoin de l'extérioriser. Cette fois devait simplement être une sorte d'exception confirmant la règle...

Il me fallut un peu plus d'une minute pour parvenir à me calmer et à stopper mes larmes. J'espérais que Raeden aurait la présence d'esprit de ne pas revenir trop tôt, histoire de ne pas avoir de nouveau le spectacle pitoyable d'une Elisha émotionnellement incontinente... Mais, de toute façon, il semblait avoir compris qu'une quelconque sollicitude ne me serait d'aucun secours, aussi ne reviendrait-il probablement pas à la charge. Je lui en étais reconnaissante, d'ailleurs. Je sentais que j'avais juste besoin d'être seule, de péter un peu un câble dans mon coin, et qu'ensuite tout irait beaucoup mieux, que toutes les émotions et sentiments emmagasinés durant cette journée seraient évacués, tout irait mieux. Et ça, l'ombre l'avait compris aussi, du moins me le semblait-il, et ça facilitait tout de même grandement les choses.

Quoi qu'il en soit, j'avais fini par m'apaiser. Je m'étais allongée et avais remonté ma couverture jusqu'à mon nez. J'avais un peu froid et je tremblais, par moments, sans doute à cause d ma précédente crise de larmes. Malgré ça, je me sentais mieux, et je sentis la fatigue m'envahir de nouveau dès que je fus couchée. J'hésitai à attendre que Raeden soit revenu pour me rendormir, mais l'idée me parut stupide. Je n'aurais rien eu à lui dire sur ce qu'il venait de se passer, en réalité, et la discussion risquait d'être plus gênante qu'autre chose. Je me contentai donc d'adresser – assez inutilement, certes - un énième remerciement mental à l'intention de l'ombre, puis laissai doucement le sommeil me gagner de nouveau. Restait à espérer que je dormirais jusqu'au matin, cette fois, et que je ne passerais pas la nuit à faire chier tous les habitants de la maison pour cause de semies-insomnies...
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Lun 13 Mai 2013, 22:00

Raeden avait donc quitté le salon. Il avait donné comme excuse d'aller voir comment se porter le compagnon d'Elisha. Car au final, ce n'était rien de plus ni de moins que réellement une excuse. Il avait bien compris que la jeune magicienne avait besoin de tranquillité, d'être seule pour se reprendre, ou plutôt, se laisser aller, vider ses émotions, assainir un peu l'ensemble. C'était le meilleur moyen pour qu'elle puisse ensuite se rendormir plus paisiblement. L'Ombre avait rapidement compris qu'elle n'était pas de ceux à s’épancher devant les autres. Il ne lui fallait personne autour d'elle.

C'était bien beau tout cela, mais maintenant, le Fantôme ne savait pas quoi faire en attendant de pouvoir retourner auprès de la jeune femme. Surtout que cela pouvait durer un petit moment. Bon, en désespoir de cause, pour passer le temps, il décida d'aller réellement rendre visite à la licorne. Sauf que, l'idiot, il avait complètement oublié qu'il était intangible et que la porte était fermée. C'était vraiment con de sa part. Parce que s'il voulait vraiment prendre des nouvelles de l'animal, il devait retourner d'en l'autre pièce et demander à son invitée de venir ouvrir la porte. Ca ne convenait pas vraiment comme solution quand on voulait justement laisser cette personne seule. Il allait devoir trouver autre chose. Se mettant devant la porte, tout contre le battant, il éleva légèrement la voix, juste ce qu'il fallait de nécessaire pour que quelqu'un d'autre, derrière, puisse l'entrée.


Tout se passe comme tu veux?

Il attendit quelques minutes mais n'obtint pas de réponse. Soit l'animal était en train de dormir et ne l'avait donc pas entendu, soit il l'avait sciemment ignorer. En tout cas, on ne pouvait pas reprocher à l'Ombre de ne pas s'être « inquiété » pour le compagnon de son hôte. Bon, maintenant, il fallait qu'il trouve autre chose pour passer le temps. Les portes de la maison étant fermées, il ne pouvait pas sortir. D'habitude, il en laissait toujours une ouverte, mais là, étant donné la présence de la jeune femme, il avait été préférable de ne laisser aucune ouverture où de possibles visiteurs auraient pu entrer.

Il se contenterait donc tout simplement de faire le tour de la maison et de ses pièces, en évitant soigneusement de repasser par le salon. Bon, il avait de la chance, l'escalier menant à l'étage ne se trouvait pas dans la salle mais dans le couloir. Un p'tit tour dans la cuisine, lentement, en prenant son temps. De toute façon, il en avait à perdre, alors ça ne posait pas trop de problème pour lui. Ne pas faire de bruit, comme s'il n'existait même pas, ce n'était pas dur pour lui, surtout sous cet état. Après cela, il gagna l'étage. Là, toutes les portes étaient ouvertes. Il resta de longues minutes dans chacune d'elle, des souvenirs remontant à la surface, resurgissant, manquant de noyer le présent.

Enfin, il estima que cela devait être bon, et qu'il pouvait regagner le salon. S'il se trompait, il trouverait bien une raison pour faire demi-tour et lui laissait plus de temps. Mais non, Elisha s'était rendormie, la couverture jusque sous le nez, Leaic toujours couché à ses côtés. Le chien bougea brièvement les oreilles et la queue à l'entrée de son maître dans la pièce, sans pour autant ouvrir les yeux. Après tout, il avait lui aussi une nuit à finir! Raeden se remit à la fenêtre, attendant tranquillement.
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Réaménagement et renouveau [PV Elisha]

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