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 Réaménagement et renouveau [PV Elisha]

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Dim 24 Fév 2013, 22:20

Puisque je n'avais rien à faire en attendant qu'il me descende les tuiles, je me mis à observer le paysage alentour, apparemment vide de toute présence, puisque Charlie, trop frileux pour sortir, était resté à l'intérieur. Quand au chien, il s'était éloigné, et se tenait à présent à la lisière d'une petite forêt, non loin d la maison. Je ne sais pas ce qu'il était parti faire là-bas, mais il était fort possible que je lui aie flanqué la trouille... Pourtant, c'était plutôt affectueux de sa part, de se vautrer à mes pieds, je crois. Je prétends pas être une experte en comportements canins, mais je crois bien que c'est un signe de sympathie, il n'avait pas tellement dû aimer se faire piétiner, puis gueuler dessus... Heureusement qu'il était gentil, il aurait sans doute pu me bouffer, sinon. Décidément, je m'arrangeais toujours pour me faire détester, consciemment ou non. Je fixai le chien quelques secondes et lui fis un petit sourire totalement inutile, puisqu'il ne me regardait pas, et qu'il devait de toute façon s'en moquer totalement. Puis, sans trop réfléchir, je lui criais :

- Eh, le clébard ! Désolée de t'avoir marché dessus, j'ai pas fait exprès ! Pas la peine de faire la gueule !

Je ne m'adressais bien sûr pas réellement au chien, il y avait relativement peu de chances qu'il me comprenne, de toute façon... C'était surtout pour moi que je faisais ça, sans doute, parce que j'avais conscience de ne pas m'être super bien comportée avec ce chien, et qu'au fond, cela me dérangeait un peu. Être désagréable avec les humains, c'était une chose, mais l'être avec les animaux en était une autre. Je n'éprouve jamais de remords à maltraiter Charlie, parce qu'il sait très bien ce qui lui vaut les punitions que je lui inflige. Mais, en général, les bêtes ne sont pas capables de comprendre ça, et je n'aime pas trop faire du mal aux animaux, même si ce clebs allait évidemment s'en remettre... Ils sont pas toujours très malins, mais ils sont innocents, eux.

Un peu trop absorbée par mes pensées pourtant pas très intéressantes,je négligeais de m'intéresser à ce qui se passait sur le toit. Aussi, au lieu de rattraper le seau de tuiles qui descendait vers moi, je me le pris sur la tête. Bien sûr, vu l'état du toit, Raeden ne devait pas pouvoir se pencher pour surveiller la descente de l'objet... C'est moi qui aurait dû le faire, en fait. Heureusement qu'il avait descendu le seau avec une corde, et ne me l'avait pas laissé tomber sur la tête. Je frottais mon crâne endolori, lâchais une nouvelle grossièreté, puis je me tournais vers mon hôte, histoire de le rassurer, dans l'éventualité assez peu probable où il se serait inquiété.

- Euh... Merci ! Je me suis un peu pris le seau sur la tête mais ça va ! Je m'y mets tout de suite, j'essaie de faire vite...


Je pris le seau à présent au sol, et, une par une, je commençais à réparer les tuiles brisées. Bien sûr, elles étaient un peu difformes, puisqu'il en manquait en général des petits morceaux et qu'il est impossible de créer un objet parfait si l'on a pas assez de matière pour le constituer. Mais, au final, c'était bien moins catastrophique que ce que j'avais imaginé. Je ratais souvent mes transmutations,mais je n'avais en fait jamais essayé de m'entraîner sur quelque chose d'aussi simple. Je voyais toujours trop grand, et, du coup, je n'arrivais à rien du tout ; c'était un de mes plus grands défauts... En m'attaquant enfin à quelque chose qui était à ma portée, je me rendais compte que je n'étais pas si mauvaise que ça, et ce sentiment n'était pas désagréable.

En quelques minutes, j'avais terminé, et je remis mes tuiles plus ou moins réussies dans le seau, pour les renvoyer à Raeden. Pour ce qui était de l'esthétique, c'était plutôt minable, mais au moins c'était solide et ça lui éviterait de se mouiller la gueule les jours de pluie... J'espérais juste qu'il ne se foutrait pas de moi ; après tout, j'y pouvais rien s'il manquait des bouts de tuiles, moi. En plus, j'avais usé pas ma d'énergie pour arriver à réparer tout ça... Un peu comme si j'avais couru pendant vingt minutes, l'essoufflement en moins. Mais je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin, il devait lui rester tout un tas de tuiles pétées...

- Vous pouvez récupérer votre seau, j'ai fini ! Vous pouvez m'en envoyer d'autres, si c'que j'ai fait vous va ! Sinon, ben... J'veux bien recommencer, mais ça sera sans doute pas mieux...
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Mar 26 Fév 2013, 12:32

Lorsque Elisha s'adressa à Leaic, Raeden mit quelque secondes à comprendre que ce n'était pas à lui qu'on parlait et qu'au final, il valait mieux ne pas se mêler de cette histoire. C'était entre son hôte et son chien. S'ils avaient des comptes à régler, ils n'avaient pas besoin de lui. Bon, l'Ombre surveillerai quand même d'un œil les deux, on ne savait jamais, il ne fallait pas non plus que cela dégénère. La jeune magicienne avait quand même l'air assez prompte à la colère, et quand au canidé, il pouvait être assez têtu et hargneux quand il en voulait vraiment à quelqu'un.

Pour le moment, il se content ait juste d'ignorer la jeune femme. Bon d'accord, il daigna quand même lui jeter un coup d'oeil quand elle se mit à parler, mais c'était plutôt comme s'il regarder quelque chose à côté d'elle. Après tout, il s'agissait d'un simple chien, il ne pouvait pas comprendre ce qu'elle lui disait ni même ce qu'elle voulait de lui. Ce qui s'était passé dans la maison n'avait plus lieu dehors, même si maintenant, le chien avait compris qu'il devait se méfier de cette fille, surtout pour lui même et éviter de se faire de nouveau marché dessus. Il se contenta juste de se coucher et de fermer les yeux. Cependant, il ne fallait pas s'y tromper, il ne dormait pas. Il était tout ouïe au monde extérieur, et sous sa décontraction, surveillait les environs, pour qu'aucun danger ne les surprenne.

Raeden, tandis qu'il descendait lentement le seau, sentit soudain une secousse dans la corde. Il ne pouvait voir ce qu'il se passait en bas, pas plus qu'Elisha. Il devait donc plus ou moins se fier à elle pour savoir si elle pour savoir si elle avait bien réceptionné le colis. Parce que fallait s'y attendre, cela pesait quand même au bout des bras et l'Ombre n'avait aucune intention de rester comme cela éternellement. Il fronça les sourcils en entendant un nouveau juron sortir de la bouche de son hôte. Un doute assaillit soudain l'Ombre. La secousse...est-ce qu'il... ? Ce n'était pas possible, il avait prévenu...Et pourtant, quelques instants plus tard, la magicienne lui confirma bien ses craintes. Elle s'était prit le seau sur la tête. Heureusement qu'il l'avait quand même descendu lentement ! Mais comment avait-elle fait ? Il avait pourtant bien annoncé que le seau arrivait. Il en était certain. Elle avait du ne pas l'écouter ou être occupée à autre chose.

Il poussa un grognement pour lui signifier qu'il l'avait bien entendu. Cela n'avait rien d'agressif. C'était juste qu'en fait, il ne savait pas trop quoi dire et que ne rien prononcer, faire comme s'il ne l'avait pas entendu était mal poli. Il avait donc fait un compromis entre les deux. Pendant que la jeune femme s'occupait de restaurer au mieux les tuiles qu'il lui avait passé, Raeden s'attela à déjà trier une autre fournée de tuile. En même temps, cela lui permettait de vérifier l'état des charpentes de la maison. Là aussi il y avait du travail, et il faudrait qu'il se mette à couper du bois à un moment ou à un autre, pour consolider voir remplacer certaines pièces. Il lança quand même, tout en travaillant:


Ca va en bas?

Visiblement oui, puisqu'elle venait de lui annoncer qu'elle en avait terminée avec la première fournée. Il espérait en tout cas qu'elle le lui dirait si quelque chose n'allait pas, que ça soit avec les briques, ou la concernant un peu plus, sa fatigue. En effet, il n'avait pas envie de la tuer à la tâche. Elle s'était proposée pour l'aider, ce n'était pas une raison pour abuser physiquement d'elle.

Il retourna donc prêt du bord et reprit la corde, avant de tracter le seau. Lorsqu'il l'eut remonté, il prit une tuile et la regarda rapidement, la tournant, jugeant son équilibre. Pour lui même, il hocha la tête. Puis se penchant dangereusement au dessus du toit pour tenter d'apercevoir la jeune femme :


Ca va le faire !

C'était sa façon à lui, un peu spéciale, de lui dire qu'elle avait fait du bon travail.

Il vida le seau des tuiles réparées et le reremplit avec les autres abîmées. Cette fois-ci, avant de le redescendre, il prit bien attention à se repencher pour la voir, se mettant par la même occasion dans une position pas très rassurante. Mais au moins, comme cela, Elisha ne risquait pas de se faire assommer.


SEAU!!
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Mer 06 Mar 2013, 20:44

Je ressentis une certaine satisfaction lorsqu'il m'apprit que mon travail lui conviendrait. J'avais toujours vu les magiciens comme un tas de feignants, tous justes bons à rêvasser et à étudier dans le confort de leur bibliothèque. Bien plus doués pour discuter que pour agir réellement... Ce qui m'énervait le plus, au fond, c'était de savoir que je leur ressemblais, malgré le mépris que leur attitude m'inspirait. A part traîner un peu n'importe où et exercer mes pouvoirs, je ne faisais pas grand-chose de ma vie... Et toutes mes connaissances magiques ne m'avaient en définitive jamais réellement servi. Pour une fois, je me rendais utile, et j'étais assez fière de moi. Bon, d'accord, je ne venais pas non plus d'accomplir un acte extraordinaire, mais c'était déjà ça : je servais à quelque chose, au moins, je n'étais pas qu'une intello inutile tout juste bonne à méditer dans son coin.

Le cri qu'il poussa pour m'annoncer l'arriver des tuiles m'arracha un ricanement. Décidément, il devait vraiment me prendre pour une imbécile. Ou peut-être juste pour une gamine imprudente... Après tout, c'était plus ou moins ce que j'étais ; mais je pense que j'aimerais mieux être changée en dromadaire plutôt que de l'avouer. Et puis, pour ce qui était de l'imprudence, il n'était pas mal non plus, penché comme il l'était au-dessus de son toit. J'avais pas envie qu'il se fracasse la tête par terre, je commençais à vraiment l'apprécier... Et puis, le sol était vachement trop dur pour creuser une tombe.

- Tant qu'à faire, je préfère me prendre un seau sur la tête plutôt que votre corps, hein ! Alors évitez de vous pencher comme ça, s'il vous plaît, c'est pas super rassurant, vu d'en bas... Et puis, c'est pas pour être gentille, mais ça me ferait pas non plus hyper plaisir que vous vous brisiez la nuque, vous savez... Bon, j'arrête de causer, je m'y mets.

J'attrapais le seau, qui venait d'arriver à hauteur de mon nez, et je sortis les tuiles une par une, pour les examiner. Maintenant que j'y réfléchissais, il y avait un moyen bien plus simple de reformer des tuiles parfaites ; allez savoir pourquoi je n'y avais pas pensé plus tôt... A croire que j'aime me compliquer la vie, des fois. Je ramassais donc les tuiles que j'avais étalées par terre, et je les remis dans le seau, avant d'y plonger mes mains. Il me suffisait de les fusionner toutes ensemble, pour ensuite en recréer de nouvelles... C'était tellement plus simple, il fallait vraiment que j'aie le cerveau ramolli pour ne pas à avoir pensé plus tôt. Résultat, j'avais perdu un temps fou à chercher les morceaux de chaque foutue tuile... Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ?

Il me fallut à peine quelques minutes pour réussir à recréer un tas de tuiles parfaites, enfin presque – ça va, je suis pas maçon, non plus... En tout cas, je les trouvais vachement mieux réussies que les précédentes. Moins tordues, quoi qu'il en soit. En revanche, l'exercice était tout aussi fatiguant, et je commençais vraiment à en avoir plein le dos. Je venais de commencer,et j'aurais déjà aimé que ce soit fini... Mais, vu l'état de son toit, nous n'étions pas prêts d'avoir fini. Mais ça me faisait faire un peu d'exercice, au moins, et c'était plus productif que de mourir de froid toute seule au milieu de ces montagnes. Et puis, je n'étais pas prête de mourir d'épuisement ; je pouvais faire un petit effort, ça me changerait, moi qui m'arrangeait toujours pour en faire le moins possible...

- Je vous renvoie votre seau ! Dites-moi si c'est plutôt mieux ou moins bien, parce que j'ai pas procédé de la même manière que pour celles d'avant. Bon... Encore un, et on fait une pause, ça vous va ? C'est que j'ai pas trop l'habitude de bosser, moi. Et puis... Quand vous voulez que je dégage, hésitez pas à me le dire, hein. Ça sera plus simple qu'essayer de me le faire comprendre, je suis un peu longue à la détente, des fois.


C'est vrai que es gens qui parlent à demi-mots, ça m'a toujours posé problème. Comme s'il m'avait toujours manqué une sorte de décodeur pour piger les sous-entendu que les autres ont l'air de déchiffrer sans aucun problème... C'est pour ça que j'ai toujours préféré la franchise et haï la courtoisie et ce genre d'hypocrisies. Bien sûr, je ne prétends pas être moi-même d'une honnêteté irréprochable, mais je pense pouvoir dire que j'en suis plus proche que la plupart des gens, et j'en tire une certaine fierté... Il m'a toujours semblé qu'il était plus facile d'avancer lorsqu'on était honnête avec les autres. Il ne s'agit pas non plus d'insulter tout le monde à qui mieux mieux, simplement de ne pas s'encombrer d'amitiés hypocrites, et de ce genre de choses, qui me semblent malsaines et inutiles. SI Raeden m'était sympathique, c'était sans doute parce qu'il avait l'air de penser à peu près la même chose... Il n'avait pas l'air d'être un grand fan de politesse et de mondanités, lui non plus. En même temps, pour vivre tout seul au fond de la montagne, il fallait pas qu'il soit un grand adepte de la vie en société. Mais après tout, tant mieux... Pour une fois que j'appréciais un tant soit peu quelqu'un, je n'allais pas me plaindre.
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Ven 08 Mar 2013, 12:16

Raeden ne comprit pas le ricanement de la jeune femme. Ou plutôt sa signification. Peut être qu'Elisha avait remarqué en bas quelque chose qui avait provoqué cette réaction Ou alors, Charlie lui avait dit télépathiquement quelque chose, allez savoir. Enfin, à aucun moment ne lui vint à l'esprit que c'était son exclamation à lui, quand il l'avait prévenu, qui avait donné ce résultat. Après tout, il ne voulait que son bien et c'était pour cela qu'il avait haussé le ton, pour qu'elle ne reprenne pas à nouveau le seau sur la tête comme au tour précédent. Il était prévenant, c'était tout. Et puis, à chaque fois qu'il la regardait, il lui fallait quelques secondes pour se souvenir qu'elle était adulte, et non pas une enfant d'une douzaine d'années qui avait besoin d'être protégée. Ok, ce n'était pas son rôle normalement, il n'était pas son père. Ils ne se connaissaient d'ailleurs même pas, alors pourtant s'inquiéter pour elle et faire tant attention à ce qui ne lui arrive rien ? Tout simplement parce que l'Ombre était comme ça et qu'il ne pouvait rien y changer. Et même s'il aurait pu, il ne l'aurait probablement pas fait.

Alors qu'il se démenait et se mettait dans une situation pour qu'elle ne fasse plus une mauvaise rencontre avec un seau, voilà qu'elle lui disait préférer ledit seau à lui même. Sa position lui faisait-elle si peur que ça ? Elle avait beau dire que ce n'était pas pour être gentille – avait-elle peur maintenant qu'il reprenne ça pour de la pitié ? - ça y ressemblait quand même beaucoup. Cela montrait qu'elle s'inquiétait pour lui. Alors qu'ils venaient tout juste de faire connaissance.


D'accord...j'arrête de me pencher.

C'était vrai que même pour lui, c'était plus rassurant. Il ne pensait pas que la chute le tuerait, mais en réalité il n'en savait rien. Pas sous cette forme en tout cas. Il était sur que quand il était en fantôme, rien ne pouvait logiquement lui arriver, mais là..il avait de nouveau des sensations, pour pouvait pendre et saisir les objets, alors pourquoi ne pourrait-il pas ressentir la douleur et la mort même ? Peut être que parce que le jour où il avait attenté à sa vie, on lui avait refusé cet échappatoire en le ramenant ici bas, dans une autre forme ?

Qu'Elisha est le temps de faire plusieurs tournées ou pas avant de partir, ce n'était pas grave, Raeden triait quand même les tuiles en deux tas. Car après tout, il devrait bien continuer quand elle ne serait plus là. Il lui vint à l'esprit qu'il n'aurait pas le temps de tout faire en une journée.. Et qu'il devrait donc essayer de trouver une bâche pas trop rongée par les mites et autres rongeurs, pour la placer sur le toit et ainsi éviter d'inonder la maison en cas de pluie ou de chute de neige.

La jeune femme avait fini le seau, déjà. Ca avait été beaucoup plus vite que la fois précédente, dis donc. Il remonta donc le seau sans un mot, puis observa le travail qu'elle avait fait. Une nouvelle méthode disait-elle ? Et bah, elle fonctionnait apparemment beaucoup mieux.


Je ne sais pas ce que tu as changé dans ta façon de faire, mais en effet, c'est bien mieux. D'accord, une autre tournée et on arrête.

De toute façon, lui non plus ne pourrait pas faire ça indéfiniment. A un moment, il n'arriverait plus à conserver sa forme humaine et il se retrouverait comme avant, comme un fantôme, une forme floue et flottante.

Non...j'comptais t'exploiter jusqu'à la mort.

Un trait d'humour. Espérons que la jeune magicienne le comprenne ainsi, parce que sinon, il y avait des chances qu'elle prenne ses jambes à son cou pour ne jamais revenir auprès de ce dingue esclavagiste perché sur son toit !

Il vida donc rapidement le seau pour y entasser une partie des autres tuiles défectueuses. Et, ne se penchant pas par dessus le rebord cette fois-ci, il fit descendre une nouvelle fois sa cargaison.


Arrivage imminent!
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Sam 09 Mar 2013, 19:29

Bon, manifestement, j'étais passée maître dans l'art de la fabrication de tuiles. Je saurais quoi faire, si jamais je manque d'argent. Quoi que je pense que j'ai encore de la marge, tout de même. Mais bon, mine de rien, c'est toujours agréable de voir que votre travail est apprécié. Enfin, jusqu'à un certain point... Si jamais il décidait de me séquestrer pour m'obliger à réparer toutes ses foutues tuiles, je risquais d'être soudain moins contente de moi. Enfin... Il y avait peu de chances qu'il fasse ça, quand même. J'ai quand même des idées bizarres, des fois...

Lorsqu'il m'annonça avoir l'intention de "m'exploiter jusqu'à la mort", j'éclatais franchement de rire. Nous avions le même humour tordu... Parfait. Évidemment, l'idée qu'il aie pu dire ça sérieusement ne m'effleura pas l'esprit une seule seconde. Je ne suis pas vraiment du genre méfiante, à vrai dire. Je ne me fie pas non plus à n'importe qui sans réfléchir, évidemment ; mais c'est vrai qu'il en faut beaucoup pour m'alerter, tout de même. ça finira sans doute par me jouer des tours, mais, pour l'instant, ça me pose pas de problème... Et puis, vivre en ayant peur de tout et de tout le monde, ça doit pas être très agréable non plus, même si c'est plus sûr. J'aime mieux ne pas avoir à me cacher, même si c'est indéniablement plus risqué, surtout en cette période où tout le monde semble décidé à s'entre-tuer. Au moins, ici, je n'avais pas à m'en faire pour toutes ces conneries, vu l'isolement de l'endroit... Et décidément, Raeden ne m'inspirait aucune méfiance, j'allais pas me forcer, non plus.

- Exploitez-moi si vous voulez ! Lui hurlais-je en riant. Je m'en fous, tant que vous payez les heures sup' ! En plus, j'pense que je vous vous fatiguerez avant moi... Je suis une coriace, quoi qu'on puisse en croire !

J'attrapais le seau avant de me le prendre sur la tête, et je me remis au travail. Même si mes tuiles étaient toujours bien formées, je me sentais de plus en plus crevée, et il me fallut quelques minutes de plus que la fois précédente pour m'en dépêtrer. La tête commençait vraiment à me tourner, mais j'avais promis un seau de plus, ça aurait été nul de ma part de m'arrêter là. Je finis cependant par m'en sortir, et fatiguée et contente, je remplis le seau de tuiles "neuves", que je renvoyais à Raeden. Je l'avais fait attendre, ce coup-ci. Restait à espérer qu'il ne s'était pas endormi, tout seul sur son toit, en attendant que j'aie terminé.

- Je rentre hein, vous me rejoignez ? Je vais me reposer dix minutes, ça fatigue, mine de rien... En plus, ça fait un bout de temps que j'ai pas entendu Charlie, il a sans doute fait une connerie...


Je ne disais pas ça sérieusement : même s'il a beaucoup de défauts, l'animal est plutôt peureux que téméraire, c'est donc rare qu'il fasse quoi que ce soit de dangereux. Son silence était inhabituel, mais il y avait peu de chances qu'il ait fait une bêtise. Il était peut-être trop fatigué pour utiliser la télépathie... Il aurait été vraiment étonnant qu'il ne trouve rien à critiquer, au milieu de cette maison presque en ruines ; au contraire, ça aurait dû l'inspirer. En titubant un peu - autant à cause de la fatigue que de la neige - je me dirigeais vers la porte, que j'ouvris doucement. Après tout, si je ne le voyais pas foutre le bazar dans la maison, il était en revanche possible que Charlie aie profité de notre absence pour fouiller, histoire d'en savoir plus sur notre hôte. Il est extrêmement curieux, et il aime plus que tout se mêler de ce qui ne le regarde pas. Si je le prenais sur le fait, il aurait droit à l'engueulade de la vie...

Lorsque je pénétrais dans la maison, je ne vis tout d'abord pas trace de la licorne. Je me demandais soudain s'il n'était pas parti pendant que nous ne faisions pas attention à lui. Après tout, j'avais bien vu qu'il n'avait aucune envie de rester là... Mais non, jamais il ne serait reparti seul. Il avait prit bien trop de risques pour me retrouver.

*Elisha, c'est toi ? *


La voix timide de la licorne me fit sursauter. Je ne le voyais toujours pas, mais sa vois m'indiquait que j'avais finalement vu juste : il avait fait une bêtise.

- T'es où, imbécile ?

Avant qu'il aie eut le temps de me répondre, un vacarme épouvantable, sur ma gauche, me permit de comprendre qu'il ne devait pas être loin. Restait à savoir ce qu'il avait fait... Il ne me fallut pas bien longtemps pour m'en rendre compte, cependant. Des bruits de sabots résonnèrent sur le sol, et l'animal apparut, tête basse. De honte ? Non, il avait simplement une petite porte, sans doute celle d'un placard, empalée sur la corne. Je le fixais pendant quelques secondes en secouant la tête, les yeux ronds. Je n'arrivais même pas à savoir si je devais rire ou bien me mettre en colère. Et, si je choisissais la deuxième option, est-ce qu'il valait mieux que je le laisse comme ça, avec sa stupide porte sur la tête, ou est-ce qu'il fallait que je la retire et que je l'assomme avec ? Je lui lançais un regard consterné, et, sans un mot, je lui fis signe de m'expliquer ce qu'il avait foutu.

*Eh ben, je me suis dit que c'était louche, un gars qui vit tout seul, comme ça, dans la montagne, il doit sans doute avoir un truc à cacher... Alors comme vous étiez pas là, je me suis dit que j'allais vérifier s'il ne cachait rien, au cas ou... Il est pas rassurant, comme type. Alors, j'ai un peu, euh... fouillé dans ses placards. Mais en mettant ma corne dans la serrure de celui-ci pour l'ouvrir, ben c'est resté coincé, et quand j'ai un peu tiré, ça c'est arraché, c'est pas de ma faute si tout est pourri et rongé par les vers, ici...*


- Non mais ça va pas ? Je savais que t'étais idiot, mais pas à ce point-là ! Il m'a sauvé la vie, put*i* ! Sans lui, je serais morte de froid, , tu trouves ça louche, toi ? Non mais tu te prends pour qui ? Tu mériterais de garder ça sur ta tête jusqu'à la fin de tes jour, imbécile ! Tu...

Je m'interrompis soudain. Je n'aurais pas du me mettre à crier comme je l'avais fait. Déjà, parce que Raeden m'avait sans aucun doute entendue, et que l'indiscrétion de la licorne risquait de lui donner envie de nous foutre à la porte, ce que je comprendrait très bien. Et puis, parce que la fatigue, la colère, et le fait que je vienne de hurler à m'en décrocher les poumons ne me réussissaient pas tellement. Je me sentais mal, et j'avais l'impression que mes jambes ne me porteraient plus très longtemps. Je cherchais un endroit où m'asseoir, mais, avant d'avoir pu me raccrocher à quoi que ce soit mes jambes finirent par me laisser tomber, et je me retrouvais les fesses par terre. Sans plus prêter attention à la licorne, qui me fixait, sans comprendre ce qu'il m'arrivait, j'appuyais ma tête contre le mur, et me forçais à respirer lentement. J'avais l'air maline. J'espérais seulement que notre hôte serait assez indulgent pour attendre que je tienne debout, avant de nous foutre à la porte.
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Mer 13 Mar 2013, 13:27

La journée se passait plutôt bien au final. Bon, il était vrai que ce n'était pas comme cela que Raeden se l'était imaginé. Déjà, à la base, personne n'aurait du se trouver là, avec lui, à part Leaic évidemment. Ensuite, pas de compagnon d'aide signifiait pas de magicienne et donc, pas de gain de temps. Parce qu'il fallait reconnaître que le petit – voir même important – coup de pouce d'Elisha faisait quand même avancé beaucoup plus vite les travaux du toit. Tout seul, l'Ombre aurait été incapable de reconstruire les tuiles avec les cassées comme le faisait la jeune femme. Il aurait du tout simplement et purement en fabriquer de nouvelles, ce qui aurait évidemment rallongé le délai. Et puis, là, il n'avait pas besoin de descendre à chaque fois pour vider le seau. Quoique, s'il n'y avait eu personne pour faire les travaux avec lui, il aurait très bien pu les balancer de là-haut, pour former un tas puisque de toute manière, il aurait été dans l'incapacité de récupérer et de réparer les tuiles à peine amochées.

Tiens, c'était étrange. Elle ne semblait pas l'avoir cru lorsqu'il lui avait dit vouloir l'exploiter. L'éclat de rire de la magicienne tira une ébauche de sourire à l'homme, qui secoua doucement la tête. Il n'aurait pas pensé qu'une telle remarque puisse amuser autant. Etait-ce si drôle que cela, ou alors l'Immortel était tombé sur quelqu'un qui avait les même « goûts » humoristiques ? Enfin, au moins ne l'avait elle pas prit mal. Là, ça aurait été une autre paire de manche, assurément. Si elle l'avait prit au pied de la lettre, ça aurait été un casse tête pour Raeden de lui faire comprendre qu'il ne s'agissait en fait que d'une blague de mauvais goût, d'un humour un peu noir, raté. Mais heureusement, la situation n'était pas comme telle et aucune explication n'était nécessaire.


Payer ? Heures sup' ? J'connais pas, désolée. Quand au plus coriace des deux, ça reste à voir!

Décidément, cette fille déridait quelque peu l'hôte de ses lieux. Il se sentait presque de bonne humeur. Il se surprit même à siffloter tout bas un air sorti d'on ne savait où. Il commença à réinstaller les tuiles « neuves » sur la charpente de la maison, là où les poutres n'avaient pas besoin de réparation. En faisant ainsi, il évitait un trop grand trou et il était donc plus facile d'y installer une toile par la suite pour éviter les fuites. Il eut fini avant qu'Elisha n'ait terminé son seau. Elle l'avait prévenu après tout ; la fatigue se faisait sentir et elle n'avait pas l'habitude. En attendant, il s'assit sur le toit et en profita pour balayer du regard l'étendue neigeuse. Il n'y avait pas à dire ; le paysage était toujours aussi magnifique.

Elle l'appela, elle avait fini, il pouvait tout remonter. Elle avait besoin d'un peu de repos et il ne la retint pas.


D'accord, je te rejoindrai.

Il ne s'attarda pas sur la remarque concernant la licorne. Il prit plutôt ça pour une pique affective. De nouveau, il remit les tuiles en place. Il voulait faire le plus de travail pendant qu'il le pouvait encore. Comme ça, ce n'était pas perdu. Il remplit même encore une fois le seau avec les tuiles cassées, ainsi, s'ils reprenaient, cela serait déjà prêt. Une fois terminé, il prit quelques secondes pour observer le travail qu'ils avaient abattu. Mine de rien, ils avaient quand même bien avancé ! L'Ombre n'était pas sur de pouvoir continuer après cette pause. Il sentait qu'il avait de plus en plus de mal à garder sa forme. Enfin, ils verraient bien.

Il poussa un profond soupir pour lui même et descendit l'échelle lentement. Après ça, une fois arrivé en bas, il s'adressa à Leaic qui n'avait pas bougé de lauré de la forêt.


Allez, viens. Elle ne va pas te manger.

L'animal rejoignit donc son maître et ils se mirent en route pour atteindre le pas de la porte. A ce moment là, un éclat de voix se fit entendre et Raeden fronça instantanément le front et les sourcils. Que ce passait-il, bon sang ? Charlie avait-il réellement fait des conneries au final ? Et si la réponse était oui, qu'avait-il fait exactement ? Il n'avait qu'un seul moyen de savoir, c'était de rentrer.

L'Ombre pénétra donc dans sa demeure, sans un bruit, non parce qu'il voulait se faire discret mais simplement parce qu'il était toujours comme cela. Il arriva enfin au salon et se stoppa à l'entrée. Il balaya la scène du regard, les sourcils toujours froncés.


Qu'est ce se passe?!!

Attendant une réponse, il fit deux grandes enjambées en avant pour soulever la jeune femme et la poser dans un fauteuil, sans douceur mais sans brusquerie aussi. Après cela, il se retourna vers la licorne.

Toi ! Viens là!

Un quelque chose dans sa voix vibrait. Un prémisse de colère?
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Jeu 14 Mar 2013, 17:45

Il ne fallut pas longtemps à Raeden pour nous rejoindre. Je me sentais particulièrement pitoyable, vautrée ainsi au milieu de son salon. Déjà, parce que ça démontrait ma faible puissance magique et ma résistance minime à l'effort : une téléportation et trois seaux de tuiles, et je ne tenais plus debout. La classe... Et puis, surtout, j'avais honte de Charlie, honte d'être sa maîtresse, et honte par-dessus tout de ce qu'il venait de faire. Je n'arrivais même pas à comprendre comment une telle idée avait pu ne serait-ce que lui traverser la tête. Je me doutais qu'il explorerait un peu la maison, histoire de trouver quelques trucs à critiquer, mais pas qu'il fouillerait dans les placards, bordel ! Si j'en avais eu la force, je lui aurais volontiers collé des baffes jusqu'à lui en décrocher la corne. Son arrogance et son manque de courage m'avaient maintes fois fait regretter de l'avoir emmené avec moi, mais jamais encore je n'avais été aussi en colère contre lui. Si j'avais pu, je crois bien que je l'aurais coupé en petits morceaux, pour ensuite en faire une salade que j'aurais fait bouffer à ma mère. Quoi que, cet animal n'était pas assez important à mes yeux pour que je consente à rapporter son cadavre à mon enflure de génitrice.

Pendant que je divaguais, Raeden s'était approché de moi, et m'avait portée jusqu'à un des fauteuils de la pièce. C'était plutôt bon signe pour moi, il aurait aussi bien pu me jeter dehors et attendre que je me congèle en se taillant une jupe dans la peau de ma licorne... Mais, manifestement, il n'avait pas l'esprit aussi tordu que moi. Évidemment, il n'avait pas l'air d'être de super bonne humeur, mais je ne voyais pas tellement comment il aurait pu en être autrement. Je lançais un regard mauvais à Charlie, hésitant à lui lancer ma chaussure, ou un truc du style. m*rde, pour une fois que je m'entendais pas trop vite avec un humanoïde,il avait fallu qu'il gâche tout, ce con... Mais bon, malgré cela, je ne pouvais pas me résoudre à lui faire du mal. Il était déjà suffisamment puni, avec sa porte sur la corne... Et puis, quoi qu'on puisse en penser, je ne suis pas réellement violente. Grossière, mal élevée, tout ce que vous voulez ; mais j'évite en général de faire physiquement mal aux autres. Bon, la licorne s'était déjà prit deux ou trois claques sur le museau, mais rien de vraiment douloureux pour lui, au fond. Et puis, s'il n'était pas content, rien ne le retenait à mes côtés, il n'était pas esclave.

- Toi ! Viens là!

La voix, plutôt autoritaire, me sortit brusquement de mes pensées inutiles. Décidément, mon cerveau avait une fâcheuse tendance à partir sans moi, en ce moment. Charlie, qui avait immédiatement comprit que cela s'adressait à lui, écarquilla démesurément les yeux, et, sans oser regarder notre hôte en face, se tourna vers moi, la tête toujours basse sous le poids de l'objet qui y était accroché.

*Elisha... Le laisse pas me faire de mal, s'il te plaît. Je le referais plus... Dis-lui que j'ai pas fait exprès.*

- Non, Charlie, va te faire voir. T'as fait une connerie, assume-là au moins. Je vois pas en quoi je pourrais t'aider, sur ce coup-là.

La licorne, plus effrayée que honteuse, se tourna alors vers Raeden. Je n'avais aucune idée de ce qu'il avait l'intention de lui faire, mais je décidais de lui faire confiance. Après tout, il n'avait pas l'air trop en colère non plus ; et, même si ça restait une belle connerie, ce qu'avait fait Charlie n'était pas si grave que ça. Et puis, si jamais Raeden décidait d'une punition trop sévère, je pouvais toujours m'y opposer, et me barrer de chez lui. J'avais encore des droits sur cet animal, après tout. Mais, pour l'instant, je n'étais pas inquiète. C'était peut-être un peu dû au fait que mon cerveau semble considérablement ralenti, mais, outre cela, notre hôte ne me semblait pas vraiment décidé à faire du saucisson de licorne.

*Pardon... J'ai pas fait exprès, s'il vous plaît, ne me faites pas mal. Je ne voulais pas casser votre placard. Ne me faites pas de mal...*

Cette phrase ne m'était pas destinée, je le savais. Mais l'animal ne maîtrisait pas encore très bien sa télépathie, et, lorsqu'il souhaitait parler à quelqu'un d'autre, j'entendais moi aussi ce qu'il avait à lui dire. C'était plutôt pratique pour savoir ce qu'il avait en tête, d'autant plus qu'il ne s'en était jamais aperçu... Mais, cette fois-ci,cela ne servit qu'à accentuer la mauvaise opinion que j'avais de lui. Peureux et faux-jeton, en plus d'être fouineur et mal élevé... Décidément, ce bestiau avait au moins autant de défauts que moi.
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Dim 17 Mar 2013, 18:11

La jeune femme ne pesait pas plus lourd qu'une plume...ou qu'un seau de tuile, ce qui n'était pas beaucoup. Raeden s'était dit, intérieurement, lorsqu'il l'avait déposé dans le fauteuil, qu'il faudrait qu'elle se nourrice un peu plus pour prendre quelques kilos qui ne lui feraient pas de mal. Mais bien sur, pour le moment, il avait d'autre chat à fouetter. Ou plutôt une licorne. La colère faisait briller ses yeux. Ca faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. Après tout, quand on vivait constamment seul avec pour compagnon un chien, il n'y avait pas de grandes raisons d'éprouver de telles émotions. D'un certain côté, ça faisait du bien. Ca fendillait la carapace, la couche de froid qui entourait l'Ombre pour faire ressortir ce qu'il y avait à l'intérieur. Ca le rendait en quelque sorte à la vie, même si, évidemment, il aurait préféré une autre méthode, ou un autre sentiment.

Tous les regards étaient fixés sur l'équidé, que ça soit celui du maître des lieux, du chien, ou de sa maîtresse. Et chacun pesait lourd, d'une certaine manière. Sauf peut être celui du chien. Quelque chose en lui semblait ravi de la situation. Bon, bien sur, ce n'était pas flagrant, mais si on l'observait bien, on pouvait presque voir comme un sourire sur ses babines. Encore fallait-il, évidemment qu'un chien puisse sourire. En tout cas, ça ne donnait rien de méchant, pas comme si l'animal se réjouissait de voir la licorne pâtir de ses conneries. On aurait plutôt dit qu'il était content de ce qui se passait chez son maître. De cette poussée d'émotion qui le faisait soudain revivre. Comme si la statue qu'il avait été jusque là perdait de son teint de pierre pour s'illuminer et retrouver cette chaleur propre aux êtres vivants.

Le chien s'assit aux côtés du fauteuil où était Elisha et se contenta de regarder tranquillement ce qui allait se passer. Aucune inquiétude ne transpirait de son attitude ; il connaissait son maître, il savait qu'il n'y avait pas de risque qu'il devienne ultra violent avec l'animal à corne. Mais ce dernier ne semblait pas l'avoir compris, vu comment il tremblait. Il refusait même de se tourner vers Raeden, évitant sciemment son regard. Ca avait de quoi renforcer la colère que l'Ombre éprouvait envers la licorne. L'animal faisait une connerie et n'avait même pas le courage de l'assumer ! La phrase de la magicienne lui confirma son impression. Fouineur et lâche...un rat en quelque sorte. L'homme attendait que l'équidé bouge enfin, se mette à agir, fasse quelque chose au lieu de demander de l'aide à sa maîtresse comme il venait de le faire. Demande qui lui fut d'ailleurs refusée. Apparemment, sur ce coup là, il était tout seul.

Enfin l'animal daigna se tourner vers lui et le regarder. Cependant il ne bougea toujours pas en sa direction malgré ce que lui avait demandé l'Ombre. Ce n'était pourtant pas compliqué mais la licorne semblait avoir trop peur pour cela. La licorne s'adressa enfin à lui télépathiquement. Il n'arrêtait pas de dire qu'il n'avait pas fait exprès, qu'on ne devait pas lui faire de mal et blablabla... C'était eut être encore pire que s'il s'était simplement contenté de dire pardon. Mais non, il fallait qu'il en rajoute une couche.


C'est ça ! Prend moi pour un c*n ! Comme si ta corne est allée se ficher toute seule dans la serrure de la porte!

Sa voix était sèche et grondante comme si le tonnerre couvait dans la gorge de l'Ombre. Sans rien rajouté, il avança et fut en deux pas auprès de la licorne. D'une poigne franche et autoritaire, il attrapa la base de la corne de la main gauche et avec la droite, il tira fortement sur la porte de placard.

T'avise pas de bouger ! J'veux pas finir embroché!
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Dim 24 Mar 2013, 00:06

Raeden était en colère, c'était plus que certain. J'aurais aimé qu'il n'effraie pas trop l'animal déjà mort de peur, ou bien il serait capable de s'enfuir à travers la montagne, sa porte en bois toujours accrochée au milieu du front. Mais, en même temps, plus Charlie aurait peur, plus cela le dissuaderait de reproduire ce genre de connerie à l'avenir, du moins l'espérais-je. Pour l'heure, il semblait en tout cas regretter son acte au plus haut point, ce qui était plutôt positif. Les remords et la honte ont souvent un effet bénéfique sur les gens prétentieux...

Je compris assez rapidement ce que notre hôte comptait faire, malgré mon cerveau plus tout à fait allumé. Il allait tout bonnement enlever la porte qui était toujours coincée sur la corne de la licorne. Peut-être Charlie aurait-il ensuite droit à une punition, mais, pour l'heure, il s'agissait plutôt d'une libération. Je trouvais presque ça trop gentil de la part de Raeden... Il aurait mérité de se faire solidement engueuler, l'abruti, et je l'aurais sans doute fait une deuxième fois si j'avais été capable de paraître un tantinet menaçante, ce qui dans mon état n'était pas vraiment possible. Mais, après tout, je n'avais pas à punir la licorne à la place du mettre des lieux. Après tout, c'était chez lui que l'équidé avait foutu le bordel, c'était donc à lui de décider.

Si j'avais assez vite capté que qu'il avait l'intention de faire à Charlie, je ne remarquais que trop tard l'effroi de l'intéressé, qui vraisemblablement n'avait toujours pas comprit que Raeden ne lui voulait aucun mal. Je n'eus donc ni le temps de rassurer l'équidé, ni le temps de prévenir l'homme. Dès que celui-ci posa sa main sur sa corne, l'animal, pris de panique et probablement persuadé qu'il allait recevoir le pire des châtiments, effectua un monumental bond en arrière, probablement dans le but d'éviter une hypothétique punition. Du fond de mon fauteuil, je poussais une sorte de petit glapissement étranglé, terrorisée à l'idée de la corne de la bête puisse blesser Raeden. On pourrait croire que c'est juste pour faire joli, mais mine de rien cette foutue corne pourrait éventrer quelqu'un... Mais, par chance, rien de tel n'arriva. La brusquerie et la violence du mouvement de l'animal permirent simplement à la porte de se décrocher de sa corne. L'objet resta donc dans les mains de notre hôte, et Charlie, emporté par son élan, tomba à la renverse.

Il resta quelques secondes au sol, les quatre fers en l'air, avec l'air de ne pas comprendre ce qui lui arrivait. Je laissais échapper un petit rire nerveux. On avait frôlé la catastrophe... Je me serais sans doute pas sentie hyper bien, si l'homme qui m'avait sauvé de la congélation avait été éviscéré par ma licorne. L'animal, en tout cas, ne sembla pas une fois qu'il eut repris ses esprits avoir été réellement affecté par cet épisode. Il se releva, l'air de rien, - s'il avait pu siffloter nonchalamment, je pense qu'il l'aurait fait - sa fierté de nouveau entière puisque plus aucune porte ne l'obligeait garder la tête baissée. Une fois debout, il s'empressa d'adopter son air hautain habituel, et se tourna vers Raeden. Il n'osait pas le toiser, sans doute toujours par crainte d'être empaillé, ou un truc du genre, mais il n'hésita cependant pas à lui adresser de nouveau la "parole", beaucoup moins humblement que la fois précédente.

*Merci d'avoir libéré ma corne. D'accord, j'ai peut-être un peu fouillé dans vos affaires, mais je ne pensais pas à mal, vous savez. J'ai pensé que vous aviez certainement des choses à cacher, pour vous reclure ainsi dans la montagne... Des choses dangereuses, j'entends. Je ne souhaitais que protéger nos vies, vous savez. Je ne voulais pas prendre le risque de rester avec un dangereux criminel... Enfin, désolé d'avoir brisé votre placard. Je suis sûr qu'Elisha saura le réparer.*

Je ne trouvais même pas la force de lancer un regard noir à l'animal, tant ses propos me sidéraient. Je n'arrivais même pas à comprendre comment il pouvait se montrer si méprisant, après ce qu'il venait de faire. Et, après ce qu'il venait d'ajouter, il était hors de question que nous restions là. Notre hôte devait nous détester, maintenant, et je ne supporte pas de devoir me faire pardonner. Non, décidément, je n'avais pas le courage de réparer les erreurs de la licornes. Enfin, pas les plus graves, en tout cas. Je me levais péniblement et pris la porte des mains de Raeden, sans lui demander son avis, avant de me diriger sans un mot vers le meuble cassé. Si je pouvais au moins réparer ça... Recoller une porte n'était pas très difficile, d'autant plus que Charlie avait fait ça "proprement", si j'ose dire, et qu'il n'en manquait aucun morceau. Malgré la simplicité de la chose, je sentis bien en réparant le placard que cela me coûtait pas mal d'énergie. Mais j'étais décidée : il fallait que l'on parte avant d'aggraver la situation.

- On va s'en aller, marmonnais-je à l'intention de notre hôte. Je pense qu'on en a assez fait comme ça, et si j'avais été à votre place, je pense que je me serais déjà foutue dehors. Merci pour tout. Et désolée... Sincèrement.

Je lui adressais une sorte de grimace désolée, censée ressembler à un sourire, puis je fis signe à Charlie de me suivre. La tête commençait à me tourner et je n'étais pas totalement certaine de la fiabilité de mes jambes, mais il était hors de question que nous restions là, à présent ; je n'avais donc pas tellement le choix. Sans laisser le temps à mon interlocuteur de répondre quoi que ce soit, je passais la porte, fis trois pas dans la neige, et, avant même de comprendre ce qui m'arrivait, je m'évanouis. Je vous l'accorde, on fait plus classe, comme sortie.
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Mer 27 Mar 2013, 13:25

Alors que l'Ombre allait pour retirer la porte de la corne de l'équidé, celui-ci fit une monumentale connerie. En effet, au lieu de rester immobile comme le lui avait recommandé Raeden, il paniqua de plus belle. Cet animal était un imbécile. C'était la seule explication possible. Alors qu'on lui expliquait bien ce qu'on avait l'intention de faire, pour l'aider et le débarrasser du morceau de bois fiché, lui faisait n'importe quoi. Heureusement, il n'y eu aucun blessé. Alors que Charlie faisait un bon en arrière, l'Immortel avait eu le réflexe de lâcher la corne et de simplement tenir la porte en se jetant en arrière. Ainsi, cette dernière céda enfin et fut libre. Emporté par l'élan, le Grand Faucheur fit quelque pas en arrière avant de retrouver son équilibre.

Il laissa tomber la porte au sol et se tourna vers la licorne, au sol, en train de se relever. Son visage s'était fermé, encore plus assombris que jusqu'à présent. On sentait pulser de lui sa colère. L'attitude du compagnon d'Elisha lui tapait sur les nerfs et cela grimpa encore d'un cran lorsque l'animal s'adressa à lui. Le respect avait disparu, il ne restait qu'un peu de crainte, comme si la licorne craignait toujours de se faire mettre en charpie par l'hôte de la maison. Mais c'était tout, ça n'allait pas plus loin. L'équidé était un être sans gène, hautain et irrespectueux. Et cela ne faisait que renforcer la soudaine envie qu'avait Raeden de le remettre à sa place, et même de le foutre dehors. Lui tout seul. Après tout, la magicienne n'avait rien fait de mal. C'était son compagnon le fautif. Elle n'avait donc pas à être puni pour ses bêtises.

Charlie venait à peine de terminer son petit speech écoeurant que la jeune femme se levait, malgré sa faiblesse. Elle récupéra la porte et sans un mot, se dirigea vers le placard. Elle la répara tout simplement. L'Immortel n'avait pas eu le temps de réagir. Il fronça les sourcils, lançant un regard noir à la licorne. Son amie était déjà très fatiguée et lui, avec son imbécillité, la forçait à user encore plus de son énergie. Après cela, alors que l'Ombre allait lui dire de laisser ça, qu'il s'en occuperait, elle se tourna vers lui et lui annonça qu'ils partaient. En plus de cela, elle s'excusa alors qu'elle n'avait rien fait. Elle prenait la faute pour elle. Cela dépassait franchement l'entendement. Enfin, avant que Raeden ne puisse faire quoique ce soit, elle avait déjà franchi le seuil de la porte. Le Grand Faucheur la suivit et vit ainsi donc son corps soudain s'affaissait et s'écrouler dans la neige.

Ca y était, elle était à bout et venait de s'évanouir. Il se précipita vers son corps inconscient, et le prenant dans ses bras, entreprit de revenir à l'intérieur. Avant que la licorne ne puisse suivre et pénétrait lui aussi dans l'habitation, l'Ombre lui ferma purement et simplement la porte au nez. Il ne voulait pas de l'animal à l'intérieur de sa maison. Tout ceci était de sa faute. S'il n'avait pas fait son égoïste, jamais Elisha ne se serait retrouvée dans une telle situation et dans un tel état. Ainsi, que Charlie soit content ou pas, l'homme n'en avait rien à faire. Donc, faisant fi des éventuelles plaintes qu'aurait pu émettre l'équidé, Raeden déposa la jeune femme sur le divan. Il alla chercher de l'eau et un morceau de tissu et tamponna doucement le front de la magicienne. C'est à cette occasion qu'il remarqua que ses mains tremblaient.


Fait ch*er!

Il n'allait plus pouvoir garder sa forme humaine. D'ici quelques minutes, un quart d'heure peu être s'il se concentrait et résistait suffisamment, il redeviendrait un fantôme, perdrait sa consistance. Et il savait que d'ici là, la jeune femme ne serait pas remise de sa fatigue.
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Ven 29 Mar 2013, 23:20

Je ne sais pas combien de temps je restais inconsciente. Un petit moment, à mon avis. Après être tombée dans la neige, je sentis des bras - sans doute ceux de Raeden - qui me soulevaient, puis je perdis totalement connaissance. m*rde, comme si les conneries de Charlie n'avaient pas été suffisantes... Je lui étais déjà redevable, à ce mec, et après ce que la licorne avait fait, il aurait bien pu nous laisser crever dehors. J'étais peut-être pas responsable de la bêtise de l'animal, mais c'est moi qui l'avait fait venir, après tout, et je le connais. J'aurais très bien pu prévoir. Bon sang, j'aime pas être dépendante des autres, j'aime pas être redevable, et puis surtout, j'avais aucune envie de blesser notre hôte... Là, j'avais tout gagné. Le pire, c'est que Raeden était probablement très en colère, et qu'il m'avait tout de même ramenée chez lui, après le merdier qu'on avait foutu. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire pour le dédommager,cette fois-ci ? Rien, sans doute. Enfin, pas dans l'immédiat, en tout cas. Et il le savait... Il était peut-être un petit peu comme moi, dans le fond. Je veux dire, j'ai pas envie de me faire chier à faire toutes sortes de choses pour faire comprendre aux gens que je les aime bien, j'aime pas exprimer mes sentiments etj'ai rien de quelqu'un de sympa. Mais si je peux aider qui que ce soit, je le fais, c'est tout, y a pas à réfléchir. Je me prends pas pour une héroïne, j'essaie simplement de pas laisser mourir les gens, dans la mesure du possible. C'était probablement plus ou moins la même chose pour lui, sans quoi il m'aurait laissée me congeler tranquillement, sans se soucier de mon cas. Mais il ne l'avait pas fait, et je lui en étais un peu reconnaissante, tout de même.

C'était les pensées qui traversaient l'espèce de demi-sommeil dans lequel la fatigue m'avait plongée. Je sentais cependant que, peu à peu, je reprenais pied dans la réalité. Je sentais sous mes doigts un tissu un peu élimé, sans doute celui d'un canapé, ou le drap d'un lit. J'avais froid, aussi, bien plus que tout à l'heure. Je me raccrochais à ces sensations, désireuse de me réveiller complètement. Je ne voulais pas sombrer de nouveau ; déjà que je ne savais pas combien de temps j'étais restée inconsciente... J'espérais simplement que Raeden ne s'était pas donné la peine de me veiller, ou je ne sais quoi d'autre. Il avait déjà été bien sympa de me ramener à l'intérieur, je m'en serais voulue de lui faire perdre son temps en prime. En tout cas, il ne me semblait pas qu'il y ait qui que ce soit à côté de moi, même pas Charlie. Il était d'ailleurs étonnant que celui-ci ne se soit pas manifesté, et j'espérais que notre hôte n'avait pas profité de mon inconscience pour le couper en petits morceaux... D'accord, il en avait trop fait, mais bon, c'était pas une raison pour le buter, non plus.

A force de lutter, je finis par arriver à ouvrir mes yeux. Je me sentais considérablement mieux, même si je restais un peu fatiguée. Pour un peu, j'aurais pu recommencer à réparer des tuiles... Mais ça s'annonçait plutôt compliqué, étant donné que la nuit était presque tombée, et qu'il n'y avait personne pour me les descendre, à première vue du moins. N'aimant pas tellement le noir, je profitais du peu de clarté qui subsistait pour retirer de mon sac une des bougies que je garde toujours là-dedans, dans l'éventualité où je me retrouverais dans un endroit sombre comme celui-ci. Mais, même une fois que je l'eus allumée, la pièce s'avéra être vide de toute présence humaine. Supposant que Raeden devait se trouver quelque part dans la maison - à moins qu'il ait décidé de partir se balader tout seul dans la montagne à la nuit tombante, mais c'était peu probable - je décidai d'aller le chercher, histoire de le prévenir que j'étais réveillée. Je me levai donc du divan où j'avais passé une bonne partie de l'après-midi, et, les jambes encore un peu tremblantes, je me mis à déambuler un peu au hasard dans la demeure de notre hôte.

*Elisha, c'est toi ?* entendis-je lorsque je passais près d'une fenêtre avec ma bougie. *Il m'a enfermé dehors, et il est pas revenu me chercher ! ça fait des heures que je suis là, laisse-moi rentrer, je vais mourir de froid... Il est bizarre, ce type, je te jure...*

- Charlie... J'pense que t'en as assez fait. Je te ferais pas rentrer. Et me fait pas croire que tu as froid. Tu t'es trop vanté de ton pelage qui te tient chaud par tous les temps pour que je puisse te croire... Imbécile.

La licorne, sans doute vexée, ne répondit pas et se contenta de donner de grands coups de pieds par terre pour exprimer son mécontentement. Il se comportait vraiment comme un gamin, des fois... Je soupirais, puis je l'abandonnai à son triste sort, pour continuer mon exploration de la maison. Avec tout le raffut que je faisais - faut dire que mes membres répondaient pas toujours parfaitement bien, et que j'avais déjà fait tomber deux ou trois trucs - je m'étonnais que ni Raeden, ni son clébard ne soient venus à ma rencontre. Enfin, il était aussi possible qu'ils soient en train de faire autre chose. Ou tout simplement qu'ils se soient désintéressés de mon cas, voire même planqués quelque part en attendant que je me barre. Mais c'était peu probable : si je l'avais insupporté à ce point, il aurait pas prit la peine de s'occuper de moi, c'était logique. Oh, bordel, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire pour le dédommager de ça ? J'avais beau me creuser la tête, je voyais pas. On avait tout de même carrément abusé, faut dire. Surtout Charlie, certes, mais un animal c'est comme un gamin, c'est un peu de ma faute si il est mal éduqué. Quoique personne ne permettrait que l'on enferme son gosse dehors dans la neige... Je ferais une bien mauvaise mère. Bref, ce n'est pas le sujet. En tout cas, il était clair que remercier Raeden était la moindre des choses. Mais pour ça, fallait déjà que je le trouve...

- Euh... Vous êtes là ? Criais-je, avant de grommeler, plus pour moi-même que pour mon éventuel interlocuteur : j'ai pas hyper envie de fouiller toute la maison, surtout qu'à force de me cogner partout je vais finir par foutre tout votre mobilier en l'air...
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Dim 31 Mar 2013, 23:00

Le temps passait. Il s'égrenait, inlassablement. Les minutes défilaient de plus en plus vite de seconde en seconde. Enfin, c'était l'impression qu'en avait Raeden. Elisha était toujours étendue, inconsciente sur le canapé. Et lui ne pouvait rien faire pour l'aider. Elle avait juste besoin de se reposer, c'était tout. Rien de plus simple. Mais voilà, il n'allait pas pouvoir continuer à la veiller. En tout cas, pas sous cette forme. Les tremblements se faisaient sentir de plus en plus, de plus en plus fort. Il ne pouvait pas les empêcher, et encore moins ce que cela signifiait. La seule chose dont il était capable, c'était de retarder l'inévitable autant que possible, ce qui voulait dire pas beaucoup. Il aurait très bien pu faire rentrer la licorne pour que cette dernière soit là lorsque la magicienne se réveillerait mais voilà, il en était hors de question. L'animal avait fait bien trop de connerie lorsqu'il avait eu l'opportunité d'être à l'intérieur. Et puis son comportement restait toujours en travers de la gorge de l'Ombre. Si la jeune femme était dans cet état là, c'était bien à cause de son compagnon. Donc, il était tout simplement hors de question qu'il se repointe dans la maison. Il n'allait certainement pas mourir de froid dehors.

L'Ombre faisait les cent pas dans son salon. Il n'arrivait pas à rester immobile, calme. Et puis, il se disait qu'en stimulant son corps, en le faisant travailler, il arriverait peut être à empêcher le processus de s'accomplir. Oh, au fond de lui, il savait bien que c'était peine perdue, mais voilà, il ne pouvait se résoudre à ne pas essayer, quand même. Mais quoiqu'il fasse, peu à peu, ses membres devenaient de moins en moins palpables. On commençait à pouvoir voir à travers, pas de sa peau, mais de son corps entier. Jusqu'au moment où il ne resta plus rien de physique, de réellement présent en lui. Il était redevenu un fantôme. Une contrefaçon d'humain. Encore visible, mais aux contours flous, très peu marqué. Comme en train de s'effacer.

Un soupire souleva la poitrine de l'être. Il regarda une dernière fois Elisha avant de lentement quitter la pièce. Il ne savait pas pourquoi, mais il préférait que la jeune femme ne le voit pas comme cela. C'était peut être idiot, mais c'était comme cela. Il monta donc à l'étage, suivit de Leaic. Et là-haut, il s'installa comme d'habitude, debout dans la chambre de sa fille, devant la fenêtre donnant sur la montage. Il n'avait rien d'autre à faire. Et puis, même s'il y avait eu, il n'aurait pas pu agir. Pas quand il était dans cet état là en tout cas. Et il faudrait un moment avant qu'il ne puisse reprendre son corps.

Enfin, du bruit se fit entendre en bas. Certainement la magicienne qui était revenue à elle. Elle en faisait tomber des choses, dit donc, au bruit que cela produisait. L'Ombre ne pensait pas qu'elle le faisait exprès. Sûrement qu'elle n'était pas encore tout à fait remise. Enfin, de toute manière, ça aurait fini par tomber en poussière un jour ou l'autre. Elle l'appela. Il ne bougea pas. Pouvait-il vraiment se présenter à elle sous cette forme ? Quelle serait sa réaction ? Les questions s'enchaînaient, sans réponse tant qu'il ne déciderait pas quoi faire. Puis il croisa le regard de Leaic posé sur lui et il soupira.


Bon d'accord.

Le chien se mit en marche le premier. Il descendit donc les escaliers, devançant Raeden de presque une minute. Enfin, la silhouette de l'homme apparut en haut des marches. Il s'arrêta.

Je suis là.

Quelques secondes s'écoulèrent et puis sans rien rajouter de plus, il descendit à son tour pour venir se poster devant la jeune fille.

Voila.
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Lun 01 Avr 2013, 05:12

Au bout d'un petit moment, du bruit se fit entendre dans l'escalier. Je commençais vraiment à croire que mon hôte c'était barrée, aussi fus-je plutôt contente de l'entendre arriver. Pas que je sois incapable de me passer de lui, mais il serait probablement mort de froid, tout seul dehors, et j'avais pas envie qu'une telle chose arrive. Je haussai la bougie à la hauteur de mes yeux, histoire de repérer Raeden, mais, lorsque j'éclairais les escaliers, je me rendis compte que c'était son chien qui venait de descendre les marches. Où était passé le maître ? Bonne question. Instinctivement, je tendis la main au chien pour qu'il s'approche de moi, en espérant qu'il m'aurait pardonné ma réaction un peu brutale de tout à l'heure. J'aime pas tellement les chiens, mais j'appréciais la tranquillité indifférente de celui-ci. Et puis, j'ai plutôt peur du noir, et toute présence est bonne à prendre lorsqu'on se retrouve seule dans la presque obscurité...

Alors que je m'apprêtais à retourner m'assoir en attendant le potentiel retour du maître de maison, la voix de celui-ci me fit sursauter. Il n'était pas très loin, sans doute en haut de l'escalier, et pourtant, je ne l'avais pas vu. J'espérais vraiment qu'il n'avait pas l'intention d'entamer une partie de cache-cache ; ça m'aurait assez vite gonflée... J'éclairais de nouveau l'escalier, et y vis une forme un peu floue, en train de descendre. Je me raidis, et, retenant ma respiration, j'hésitais à me barrer en courant. C'est le genre de truc qui, de jour, ne m'aurait fait ni chaud ni froid... Mais la nuit, je deviens plus peureuse que de raison. Malgré ma trouille monumentale, je décidai cependant de ne pas bouger. Si ce truc décidait de m'attaquer, je me défendrais, et voilà. Mais, lorsque ledit "truc" arriva à ma hauteur et que la lueur de la bougie me le dévoila entièrement, ma peur s'évanouit d'un coup.

- Oh, murmurais-je. C'était pas une intervention très intéressante, certes, mais je ne savais simplement pas quoi dire d'autre.

Je le fixais quelques secondes, un peu incrédule, et c'est lorsque sa voix résonna à mes oreilles que je cessais de douter. C'était bien Raeden, même s'il semblait être... Effacé, en quelque sorte. Comme un dessin dont on aurait gommé les couleurs, pour ne laisser que les contours, au crayon à papier. Je restais quelques secondes silencieuse, pour la simple et bonne raison que je ne savais pas quoi dire. Et puis, ça faisait un petit choc à encaisser, tout de même. Alors comme ça, je venais de passer la journée avec un fantôme... Maintenant que je le voyais comme ça, c'était pas bien difficile à deviner, et j'aurais sans doute même pu m'en rendre compte avant, si j'avais un peu fait gaffe. Je connais à peu près les caractéristiques de chaque race, et je sais bien qu'un mec condamné à rester dans le même lieu, aussi sinistre soit-il, et qui en plus est transparent, ça peut être qu'une ombre. Une ombre... Quelqu'un qui s'est donné la mort, et qui a été condamné à errer sans fin, en punition au crime que le suicide est censé être. On peut difficilement faire pire, comme punition. Condamner à l'immortalité un être qui ne supportait plus la vie... C'est même pas cruel, c'est pire. Enfin, peut-être est-ce aussi pour que les ombres trouvent le bonheur dans leur nouvelle vie, mais j'en doute.

Et Raeden... put*i*, il aurait pu me prévenir, non ? Enfin... Non, bien sûr, j'étais beaucoup trop dure. C'est moi qui m'étais quasiment invitée chez lui, il m'avait rien demandé, rien promis. J'avais pas de jugement à porter sur son attitude, et c'était absolument égoïste de ma part de lui reprocher ce genre de truc... Et puis, une fois passé le choc, ça changeait pas grand-chose, au fond, j'avais pas besoin de me mettre dans tous mes états pour ça. Enfin, c'était pas totalement vrai, évidemment. Malgré moi, cette découverte me rendait triste, sans que je puisse rien y faire. C'était pas de la pitié, ni même de la condescendance. Juste de la tristesse, point barre. Je saurais pas vraiment expliquer pourquoi, mais le fait qu'il ait pu un jour perdre espoir au point de faire un truc pareil me faisait de la peine, plus que je n'aurais su l'exprimer. Parce que... J'aime pas voir les gens souffrir, c'est tout. Mais, de toute façon, j'ai aucune envie qu'on connaisse ce côté un peu niais et idéaliste de ma personnalité. Je n'avais pas l'intention de forcer mon interlocuteur à me parler de ce qui lui était arrivé ou à ne conter ses peines, ni de le consoler. Et lui n'en avais sans doute absolument pas envie non plus. En revanche, si je finissais pas par lui répondre, il allait finir par penser que je m'étais statufiée... Le problème, c'est que j'avais pas grand-chose de constructif à dire.

- J'imagine que le fait qu'une des rares personnes que j'aime bien soit un fantôme fait de moi une véritable asociale
, finis-je par déclarer en souriant à mon interlocuteur.

J'espérais que mes paroles ne risquaient pas de blesser ou d'offenser l'ombre. J'avais dit ça sans réfléchir, parce que cette pensée me faisait rire et que je n'avais pas envie de paraître trop grave, ou trop choquée par ce que je venais d'apprendre. Je cherchais pas non plus à détendre l'atmosphère ou à faire oublier la situation un peu gênante qui venait de s'installer. Non, en fait, j'avais simplement dit ce qui me passait par la tête, sans préméditation. Les tabous, ça me fait un peu chier. Non pas que j'aime remuer le couteau dans la plaie ou forcer les gens à faire face à ce qui leur fait peur ; en réalité, j'aime simplement pas devoir surveiller ce que je dis et me forcer à dire des choses que je ne pense pas, et inversement. Et j'avais l'impression que jusqu'ici, Raeden prenait plutôt bien mon cruel manque de tact ; je ne voyais donc pas de raison valable de changer d'attitude...

- En tout cas... Il fait nuit, ajoutai-je pensivement, certaine qu'une réflexion d'une telle puissance philosophique l'impressionnerait. Désolée d'avoir squatté si longtemps... Franchement, c'était pas prémédité.
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Mar 02 Avr 2013, 12:35

Leaic s'arrêta une marche au dessus d'Elisha. Il regarda sa main, puis la regarda elle. Sans rien laisser paraître, il se remit en marche. Et en passant à côté, il donne un coup de langue dessus. Il sentait qu'elle n'était pas totalement rassurée. Etait-ce l'atmosphère qui faisait ça, ou tout simplement le fait qu'il n'y avait pas de lumière, à part la bougie qu'elle tenait dans la main ? Quoiqu'il en soit, l'animal pouvait lui apporter un petit quelque chose, un soutien. Il avait beau semblé insensible la plupart du temps, il n'était pas non plus sans cœur. C'était d'ailleurs pour cela qu'il avait répondu au geste de la jeune femme. Après tout, cela ne lui coûtait rien. Elle n'était pas méchante au fond. Bon, ok, elle lui avait marché dessus, mais c'était sans le vouloir, enfin, c'était ce qu'il pensait. D'accord, elle lui avait crié dessus alors qu'il n'y était pour rien, mais cela n'arrivait-il pas à tout le monde de rageait contre une personne innocente ? Pour lui montrer qu'il ne lui en voulait plus, il s'assit même à côté d'elle, limite collé contre sa jambe.

Si Raeden mettait tant de temps à descendre, c'était tout simplement qu'il craignait la réaction de la magicienne. Après tout, généralement, quand les gens voyaient un fantôme, leur première réaction était de prendre leur jambe à leur cou et de courir aussi vite et aussi loin que possible du lieu où ils ont vu la vision cauchemardesque. L'Ombre sentait d'ailleurs que quelque part, la jeune femme fuirait bien elle aussi. Après tout, il savait contrôler les émotions, il pouvait donc savoir ce qu'elle ressentait. Il eut un pincement au cœur en s'attendant à la voir se précipiter dehors à tout instant mais elle n'en fit rien. Pas même un geste qui montrerait qu'elle se préparait à cela. Comme si elle voulait d'abord avoir une confirmation de quelque chose avant d'agir. Et lorsqu'il lui apparut entièrement et qu'elle le reconnut, il sentait la peur d'Elisha s'évaporer totalement. Ca le laissa quelque peu pantois. Il ne s'attendait pas du tout à cela en fait. D'accord, elle l'avait vu lorsqu'il avait sa forme et sa consistance humaine, mais quand même. Lui faisait-elle si confiance que cela ? Et puis, qu'est-ce qu'il avait fait pour qu'elle ressente cela vis-à-vis de lui ?

Mais tout de même, la révélation la laissa quand même sans voix. C'était quand même quelque chose d'assez surprenant. Surtout quand on l'avait vu parfaitement en chair et en os quelques heures plus tôt, et qu'on avait même travaillé avec lui. L'Ombre ne disait rien. Il lui laissait tout le loisir de l'observer et de déterminer ce qui allait se passer par la suite. C'était le mieux qu'il puisse faire. Il lui avait déjà assez fait peur comme cela, valait donc mieux qu'elle s'y habitue à son rythme et prenne le temps qu'il lui fallait. L'homme n'arrivait pas à suivre, à lire sur son visage ce que pensait la jeune femme de tout cela. Au moins, elle arrivait quand même toujours à le regarder sans exprimer de la frayeur ou du dégoût. Car le fantôme était certain d'une chose, cela, il ne l'aurait jamais supporté. Et si ça avait été le cas, ça aurait certainement fini de la manière suivante, lui se mettant en colère et la foutant dehors. Mais heureusement pour eux deux, rien de tout cela n'arriva.

Les secondes s'écoulaient, s'éternisaient et il n'y avait toujours pas de réaction de la part de la magicienne. Raeden en vint à se demander si le choc n'avait pas été trop dur, trop rude et que son esprit, pour se réfugier de tout cela et se protéger ne s'en était pas aller ailleurs. C'était possible. C'était une protection naturelle qu'avait mis en place le cerveau humain pour éviter que son hôte ne subisse une nouvelle trop choquante de plein fouet. Enfin, les lèvres de la jeune femme s'ouvrirent et elle dit les premiers mots depuis qu'elle connaissait la vrai nature de son hôte.

L'Ombre la regarda. Elle l'aimait bien ? Rien que cela était assez étonnant pour être noté. Parce qu'on ne pouvait pas non plus qualifier l'homme de quelqu'un de sociable. Après, le fait qu'il soit fantôme … oui, ça pouvait certainement renforcer le fait qu'Elisha soit une associale. Et encore, rien n'était vraiment sur. Après tout, les fantômes, à part par leur forme, étaient des êtres comme les autres non ?


Rien que le fait de me considérer comme une personne qui tu apprécies est déjà marquant, tu ne penses pas ?

Il jeta machinalement un coup d'oeil par la fenêtre la plus proche lorsqu'elle mentionna l'heure. Oui, la nuit était tombée. Mais cela ne le dérangeait pas que la jeune femme soit restée aussi longtemps. Etrange, pour quelqu'un qui n'aimait généralement pas trop la compagnie.

Tu avais besoin de repos. Je n'allais tout de même pas de laisser avec ce bourrin dehors!

Evidemment, on comprenait tout de suite que le bourrin, c'était Charlie.

L'Ombre se porta aux côtés d'Elisha.


Tu devrais d'ailleurs retourner t'asseoir …

Son regard balaya le couloir et les objets tombés un peu partout.

… j'ai l'impression que tes jambes ne sont pas encore tout à fait sures.

Il attendait qu'elle bouge. Après tout, il n'allait pas la forcer si elle ne voulait pas.
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Sam 06 Avr 2013, 23:47

Je caressais machinalement le chien assis à mes pieds, assez contente au fond qu'il ne m'en veuille pas pour ma réaction violente. A force de vivre avec un télépathe, j'ai tendance à penser que tous les animaux sont comme Charlie, capables de comprendre ce que je leur dit et d'interpréter mes réactions. Évidemment, ce n'est en général pas le cas, et je risque de finir par traumatiser des bestioles à force d'être aussi brutale et peu patiente. On pouvait presque dire que ce chien était plus civilisé que moi... Plus aimable, en tout cas. Quoi que, je venais tout de même de faire un effort considérable et hautement inhabituel, en avouant à Raeden que je l'aimais bien. Même quand j'apprécie une personne, je préfère éviter de le lui dire. Jouer l'indifférence, c'est beaucoup plus facile, et ça permet de moins s'attacher à des gens qui finiront toujours par me décevoir ou me laisser tomber. Pessimiste, moi ? Pas du tout. C'est comme ça que je vois la vie et les relations humaines, voilà tout. Et ne vous avisez pas de supposer que je dis ça parce que j'ai été blessée ou abandonnée par mes amis, j'ai pas demandé de psychanalyse. Et puis, c'est pas vrai de toute façon. Il suffit d'observer autour de soi, pour voir que ça marche comme ça. Alors non, j'ai pas particulièrement envie de m'attacher à qui que ce soit.

ça, pour moi, c'est la théorie... En pratique, c'est plus difficile, de ne pas s'attacher, même un peu, à certaines personnes. C'est sans doute plus simple pour moi, étant donné que la très grande majorité des gens que je rencontre m'exaspère profondément, mais il y avait quelques exceptions. Et, malheureusement pour la "ligne de conduite" que je m'étais fixée, Raeden faisait partie de ces exceptions. Je ne saurais pas dire pourquoi, peut-être parce que nos caractères se ressemblaient un peu, ou simplement parce que toutes ces émotions m'avaient retourné le cerveau et que je ne pensais plus correctement... Mais, effectivement, le fait que je l'apprécie et que par-dessus le marché je le lui aie dit était assez remarquable pour être signalé. Je ne sais pas vraiment s'il faut considérer ça comme un progrès de ma part ; après tout, les misanthropes ont rarement une vie très agréable, c'était peut-être mieux pour moi de me débarrasser de ce vilain défaut. Enfin, ça viendrait peut-être avec le temps. Et puis, c'était pas vraiment à l'ordre du jour : j'avais rencontré UNE personne qui ne me semblait pas exaspérante, pas sympathisé avec la moitié du continent.

J'inspirais profondément et fermais les yeux, un peu chancelante. Effectivement, mes jambes avaient encore du mal à me porter... Un peu gênée, je jetais un œil au merdier que j'avais foutu durant mon périple à travers la pièce, puis me tournais vers le maître de maison, consciente que ma présence avait finalement dû être plus un fardeau qu'autre chose pour lui. En échange de trois ou quatre tuiles réparées, il avait dû nous accueillir chez lui, moi et ma licorne prétentieuse, s'occuper de moi lorsque j'étais inconsciente, et, en prime, j'avais à peu près ravagé son salon.

- Oui euh... Désolée pour ça aussi, je réparerais ce que j'ai cassé quand j'aurais repris des forces.


En évitant cette fois de tout foutre par terre, je me dirigeais de nouveau vers le canapé ou Raeden m'avait étendue, et je m'y assis, les yeux toujours posés sur mon hôte, qui semblait toujours plus ou moins décoloré physiquement. Au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une certaine curiosité : il me semblait que je n'avais jamais croisé d'ombre, auparavant, ou alors sans le savoir. Je savais ce qu'il en était et ça ne m'effrayait pas, parce que j'avais déjà entendu parler de cette race, et également lu des livres à leur sujet, lorsque j'étais plus jeune. Mais bien sûr, en vrai, ce n'est pas pareil. Dans les livres, personne n'explique comme il faut se comporter face à une personne qui s'est elle-même ôté la vie... Mais je n'avais pas envie de prendre des pincettes, à vrai dire, ni de peser chacun de mes mots pour être sûr de ne pas le blesser. Après tout, ça s'était bien passé lorsque je n'étais pas au courant, et rien de ce que j'avais pu lui dire n'avait semblé le plonger dans des mauvais souvenirs ; changer d'attitude serait donc sans doute plus déplacé qu'autre chose. Je restais quelques secondes silencieuse, plus d'ailleurs par manque d'envie de parler que par pénurie de sujets de conversation. Il y a des moments où le silence est agréable... Mais ce répit vocal fut de courte durée : mon cerveau un peu déconnecté se remit soudain à fonctionner, et une question embarrassante me vint à l'esprit : qu'allais-je faire, maintenant ? Une petite demie-heure à me reposer, un peu à manger, et je serais prête à repartir, et Raeden le savait sans doute. Comment lui expliquer que je n'avais absolument pas envie de repartir de nuit ? Je pouvais certes lui dire la vérité, mais mon amour-propre risquait d'en prendre un coup... Enfin. Il m'avait fait confiance, lui, et avait accepté de se montrer à moi sous cette forme. Mon "secret" à moi n'en était pas vraiment un et n'avait rien d'important, c'était juste la honte, quoi. Mais lui dire la vérité était un juste retour des choses.

- Est-ce que... Pff, j'suis vraiment désolée d'abuser, mais est-ce que je pourrais rester ici jusqu'à ce que le jour se lève ? J'aime pas tellement me retrouver toute seule la nuit, parce que j'ai... Un peu peur du noir, disons. C'est con, mais j'y peux rien. Et puis, c'est vrai que c'est pas si souvent que j'aime bien quelqu'un, alors ça serait bête qu'on se quitte aussi vite, non ?


J'avais prononcé ma dernière phrase sur le ton de la plaisanterie, même si mes paroles étaient en réalité sincères. Je n'avais pas envie de partir comme ça, et de laisser, peut-être à jamais, ce mec que je commençais réellement à apprécier. Parce que je n'allais peut-être pas lui rendre visite tous les quatre matins, non plus, sa maison n'est pas vraiment accessible. Et mine de rien, l'idée de le quitter m'attristait un peu. Mais il était hors de question que je le lui dise, ou en tout cas pas avec le sérieux qui devait être de mise pour ce genre de choses. Je lui avais déjà révélé mon "point faible", - ou en tout cas, un des trucs dont j'ai le plus honte à propos de ma personne - j'allais pas en plus lui faire une déclaration d'amour.
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