Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Mer 05 Déc 2012, 20:03
Tout commença par mon intrusion au manoir Taiji. Mon fils venait de mourir et, visiblement, Seth n'avait pas le cran de me virer lorsque je venais rendre une petite visite à cette vieille bâtisse. Enfin, en réalité, je ne savais pas si cette ordre émanait de plus haut ou non, après tout, peut-être que Mitsuko avait apprécié ma dernière tentative d'atteinte à son intégrité physique. Je souris, ce baiser, je le méritai de toutes façons. D'ailleurs, puisque je l'avais protégé pendant une grande partie de mon existence, il semblait logique qu'elle me paye d'une quelconque manière. Enfin, peu importait mes désirs de conquête car, au final, j'étais bientôt marié et je ne comptais pas passer sur une si bonne occasion. Quoi que, avec Masha, tout était différent en réalité. Il y avait ce lien si spécial qui nous liait tous les deux, je n'avais pas réellement envi de le gâcher, même si je ne devais jamais poser mes mains sur son corps. En plus de cela, j'étais très loin d'être doux dans ce domaine si particulier, l'acte charnel me défoulait et c'était une manière comme une autre d'exorciser mes pulsions dévastatrices.
« C'est vraiment une manie que vous avez tous les deux de venir ici dans y être invités... »
Tous les deux, il était clair que Seth parlait de Naram. Je souris, finalement, nous avions sans doute plus de ressemblances que nous ne voulions l'avouer. Je lui répondis :
« Ne t'inquiètes pas mon vieux Seth, quand j'aurai trouvé le moyen de le tuer, il n'y aura plus que moi qui viendrai t'importuner. Comment vont les têtes blondes de notre chère déesse? »
« On ne peut mieux. »
Le sujet était sensible et Seth avait choisi de ne pas me rétorquer une remarque que j'aurai mal prise. Bien entendu, il avait côtoyé Haruki lui aussi et c'était sans doute le seul fils de Mitsuko qui ne lui avait jamais donné du fil à retordre, obéissant, ponctuel, cultivé. Finalement, mon ADN devait être d'une grande qualité par rapport à celui des autres candidats. Cette histoire me faisait rire et j'avais décidé de découvrir qui était le père de chacun des enfants. De toute manière, une fois que j'aurai trouvé le moyen de tuer Mitsuko et ses semblables, ce manoir tomberait sans doute en ruine. Je fis un petit signe de la main au majordome comme pour lui dire que je n'avais pas besoin qu'il me tourne les pages, en gros, qu'il pouvait disposer, avant de me plonger dans la lecture de mon cinquième livre. Je recherchais quelque chose de précis depuis que j'avais discuté avec William. Oui, je cherchais une légende qui me permettrait de trouver le moyen de faire disparaître les aetheri de la surface de ce monde. Seulement, si je faisais ça, je voulais être certain que nos terres ne disparaîtraient pas comme de la poussière car mettre à feu et à sang le néant, c'était tout de suite moins amusant.
Et alors que je feuilleté un vieux livres à l'encre à moitié lisible à cause du temps, une lueur apparut devant moi avant de laisser place à un étrange médaillon. Je me méfiais de tout ici, ce manoir était ancien et le toit pouvait sans doute même s'effondrer. Seulement, au lieu de cela, la silhouette d'une femme que je ne connaissais que trop bien apparut devant moi sous forme de spectre ou de je ne sais quoi avant de me parler, l'air ravi de me voir. Quant à moi, je ne savais pas si je pouvais l'être ou pas.
« Jun, cela fait si longtemps que j'attends que tu ouvres ce livre. Pour l'instant, tu ne dois pas comprendre de quoi je parle mais lorsque tu auras parcouru ces lignes, tu réaliseras alors le cadeau que je te fais. Sache que mon heure approche. La femme que je t'avais donné pour mission de protéger a trouvé mon corps gisant dans l'une des pièces du manoir. Seulement, pour le moment, elle refuse de briser la glace qui le recouvre afin que je puisse de nouveau y prendre place. C'est pour cela que j'ai besoin de toi, pour revenir, mais aussi pour la suite. Tu te doutes bien qu'une seule de nous deux pourra survivre à l'autre et, moi, contrairement à elle, je suis capable de réaliser tes souhaits. Ce médaillon est la clef de cette pièce, une pièce qui se trouve dans la chambre de Mitsuko. Tu ne peux y entrer pour l'instant mais ce jour viendra bien vite. Tu possèdes assez de puissance pour faire fondre la glace qui m'entoure si elle décide de m'abandonner mais je préférerai que ce soit elle qui cause sa propre perte. Je vais revenir et le monde redeviendra comme avant. Je ne récupérerai pas ma puissance de suite mais une fois cela fait, sans ma jumelle pour contrebalancer mon pouvoir, je crains bien que le monde ne pourra faire que brûler. Et nous regarderons ces terres brûler mon cher... »
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Ven 14 Déc 2012, 20:12
Je fixais le pendentif un instant, souriant à la charmante attention de celle qui m'avait créé. Seulement, si elle me prenait pour un homme dénué d'intelligence, elle regretterait amèrement. Je fixais Mitsuko, un air vaguement amusé sur le visage comme si je n'allais aucunement répondre à ses attentes. Cette femme était une vipère, un serpent au venin mortel, bien pire que l'image que sa descendante avait voulu donner au monde. Car si je connaissais une femme comme ma poche, c'était elle, sa chère arrière arrière etc petite fille, celle en laquelle j'avais si longtemps cru, celle qui m'avait fait espérer. Et si je réfléchissais un instant, je savais très bien que le jour où je serai enfin supérieur à elle, je ne pourrai la tuer. Non, il me faudrait une personne près de moi capable d'exécuter ce que je serai incapable de faire. Cette femme, je ne pouvais m'empêcher de la haïr, mais cette haine découlait d'un abandon, d'un refus, cette haine découlait du fait que je sois trop attaché à elle. Et ça, William me l'avait si bien démontré. Je savais que quoi qu'il puisse se passer, quoi qu'elle puisse me faire, je ne pourrai jamais m'empêcher de l'aimer. Et tout ce qui faisait ma faiblesse était du fait de cette garce aux cheveux rouges. Je la fixais donc, mon regard trahissant mes noirs desseins à son encontre. Seulement, elle reprit la parole.
« Lis et sache, Jun, que ce que j'ai pu un jour créé peut être détruit de ma seule volonté. Je t'offre l'occasion de monter sur le trône de ce monde, un trône que ma sœur et moi-même nous sommes partagés un jour, un trône que tu seras seul à posséder à présent que Mitsuko a tué le descendant de Kazuki, à présent qu'elle a tué son propre père. Personne ne pourra contre balancer le pouvoir que tu auras acquis lorsque j'en aurai finis avec toi...si tu décides de m'aider. »
Elle sourit devant ma mine étonné. Comment pouvait-elle savoir des choses que moi-même ignorais? Cette femme, cette projection astrale d'elle était étrange. Tout d'abord, elle requérait mon aide puis me menaçait pour ensuite de nouveau essayer de me faire entendre raison. A quoi jouait-elle?
« Mitsuko serait donc le fruit d'un inceste? »
Elle ne dit rien à ce propos, et elle fit pour le mieux car ma question n'attendait aucune réponse. Jamais je n'aurai pu imaginer que l'homme qu'avait choisi la mère de la dernière descendante Taiji puisse être le descendant de Kazuki, jamais. Je l'avais vu dans ses yeux, lorsque j'étais enfouis en elle, lorsque je voyais le monde à travers les yeux de cette magicienne si pure. Je l'aimais beaucoup à l'époque, la trouvant sage, aimable, bienveillante. Mais ce n'était pas elle « la » descendante qu'attendait la femme qui se trouvait devant moi. Non, ce qu'elle attendait c'était une femme née du même sang. Mais pourquoi? Pourquoi? Oui, je me questionnais sur cette volonté de détruire l'enfant qu'elle avait depuis si longtemps attendu. Pourquoi elle?
« Jun, si tu veux avoir des réponses à tes questions, pourquoi ne ferais-tu pas ce que je t'ai dit? Pourquoi ne lirais-tu pas les lignes qui te révéleront la vérité? »
« Je ne suis pas sûr de vouloir connaître votre vérité Mitsuko. Vos désirs de pouvoir ne sont que destructeurs et, quelque part, je sais que vous ne faites cela que par vengeance... elle t'a piqué l'homme que tu aimais. »
J'avais finis par la tutoyer car elle n'était plus rien, et si elle avait réellement besoin de moi, elle devrait s'asseoir sur certaines convenances. Je continuais :
« Ne crois pas ta descendante assez sotte pour ôter ton corps de la glace qui le recouvre. Elle a offert ton esprit à l'un de ses fidèles, un esprit qui reste inoffensif tant qu'il est aux mains d'un chaman. Mais si elle libérait ton corps, tu retournerais dans ce dernier et nul ne sait quels seront tes pouvoirs. Tu dis être faible, mais qui peut réellement en être sûr? D'ailleurs, je ne comprend guère comment tu aurais pu échapper à la mort qui te tendait les bras... »
« Lucifer... »
Je commençais à comprendre légèrement l'idée. Cet homme avait marqué beaucoup de légendes mais toutes ne le contaient pas de la même manière. Parfois ange déchu, certes, mais parfois démon également.
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Ven 14 Déc 2012, 20:50
Je ne cessais de la fixer, ne me plongeant aucunement dans la lecture du récit qu'elle avait placé entre mes mains. C'était amusant, oui, vraiment, car la situation prenait un tournant que jamais je n'avais espéré, ni même songé. Je la trouvais étonnante, non pas dans sa façon de voir le monde, mais plus dans sa stratégie. Elle sembla vouloir garder le silence quant à ce qu'elle avait fait avec Lucifer mais comme je ne disais rien, elle finit par m'avouer la partie de l'iceberg qui était restée profondément invisible toutes ces années durant.
« J'ai fait un pacte avec Lucifer. Naram était parti sauver son frère dans l'ombre du cœur et je savais que jamais je ne lui survivrai. Alors, j'ai décidé de mourir pour mieux renaître des siècles plus tard, des millénaires plus tard même s'il le fallait. J'ai tout mis en place pour que les évènements se déroulent comme je le souhaitais jusqu'à aujourd'hui où, à la veille de ma renaissance, je ne peux malheureusement plus influer sur son existence à elle. Depuis qu'elle est devenue déesse, depuis qu'elle a atteint le rang qui m'a été interdit jadis du seul fait de ma naissance, mon emprise sur elle s'est écroulée. Je pensais qu'elle cesserait de poser son regard sur lui, mais ce n'était pas mon amour déçu qui guidait ses pas, ça n'a d'ailleurs jamais été le cas. »
« Une reine qui pleure son aimé dévoué à une autre, j'aurai décidément tout vu... »
« Une reine, j'étais bien plus que cela. A l'époque, Kazuki et moi-même avions le pouvoir de réunir ce qui ne l'a jamais été. Notre mésentente a causé notre perte mais nous aurions pu devenir bien plus que ces maudits Aetheri, nous aurions pu les faire disparaître si nous avions compris le pouvoir qui dormait en nous. Mais non, nous étions manipulées l'une et l'autre par le peuple, ce peuple qui se battait en notre nom, nous étions manipulées par nos sentiments, par notre sottise. Mais, toi, tu as le pouvoir d'atteindre les sommets et ce pouvoir ne réside pas dans tes muscles Jun, mais dans ta connaissance, celle que ce livre t'apportera. Personne ne l'a jamais ouvert avant toi, et jamais personne ne l'ouvrira après toi. Et lorsque tu auras pris connaissance de ce qui s'annonce alors tu comprendras que, si tu le souhaites, tout sera possible. Les aetheri de ce monde trembleront devant toi au fur et à mesure de ton parcours, ils te mettront des bâtons dans les roues, fuyant leurs grands principes de neutralité. Oh, ils interviendront, certains préféreront même disparaître pendant qu'il en sera encore temps car lorsque tu auras fini ta quête, tu pourras tous les détruire de par ta simple volonté... »
« Cela me semble intéressant, mais es-tu sûre de ce que tu avances... »
« J'en donnerai mon âme à l'esprit de la mort. Et je connais même le moyen de t'assurer une discrétion royale, un moyen de détourner l'attention pendant que tu accompliras ton destin. »
Elle me sourit, son regard ne trahissant aucun doute. Pourtant, sa cruauté se voyait sur ses lèvres. Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle disait vrai, même sur ses faibles pouvoirs lorsqu'elle reviendrait hanter ce monde. Je pris alors conscience de la nature de sa race une fois qu'elle foulerait de nouveau les terres du Yin et du Yang. Elles seraient une ombre, pour avoir pactisé avec Lucifer et causé sa propre perte. Cette femme manipulait les lois de l'univers comme s'il s'était agit d'un simple jeu d'échec. Pourtant, il me semblait que, jusqu'ici, elle avait joué une partie seule, contrôlant les pions des deux équipes à la perfection. En la regardant, je sus qu'elle comprenait que je l'avais démasqué.
« Tu seras le roi noir Jun, tu l'as toujours été. Mais qui comprend mieux les forces bénéfiques qu'un être qui les a déjà ressenti? Ne veux-tu donc pas savoir ce moyen, celui qui fera que tu passeras inaperçu? »
J'aurai voulu toucher son visage à ce moment précis, mais je savais qu'elle n'était qu'illusion, qu'un fragment de magie qui s'éteindrait tôt ou tard. Je devais lui donner une réponse, il était certain que si je répondais affirmativement, elle prendrait cela pour une volonté de m'associer avec elle. Mais qui aurait été assez fou pour refuser une telle offre. Je connaissais Mitsuko, du moins, je l'avais côtoyé assez longtemps pour croire en sa folie, pour croire que la perversion s'inclinait devant elle, telle une esclave. Oui, je la connaissais assez pour savoir que ce que cette femme avait un jour aimé disparaîtrait s'il osait se placer sur sa route, sur ma route pour être exact.
« Dis moi... et je ferai en sorte que ceci soit exécuté si les écrits me conviennent... »
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Ven 14 Déc 2012, 22:49
Le regard de Mitsuko se porta sur le livre et un petit sourire se dessina sur son visage. J'avais beau cherché, je n'avais jamais vu de ressemblances entre les deux femmes du même prénom. L'une ressemblait à un ange, l'autre à un véritable démon, et je doutais que celle que l'on disait faite de la même matière que les rêves soit si cruelle, non, c'était bien ce qui m'avait touché chez elle. Elle cachait son âme, elle cachait ce qu'elle était mais, finalement, la cruauté n'était pas sa partenaire. Je finis par sourire à mon tour car je savais que je m'apprêtais à pactiser avec le diable. Façon de parler bien entendu mais dans ce monde, les démons n'étaient pas les seuls êtres à faire trembler de peur la population. Et si ce que m'avait promis Mitsuko se réalisait, alors elle serait la cause du frisson qui s'infiltrerait même en enfer. Ou...petite rectification : j'en serai la cause. Car il était clair que si j'acceptais son marché pour le moment, une fois que le pouvoir serait à moi, je ne savais s'il serait toujours valable. Tout dépendait de son comportement car, après tout, j'étais un sorcier et pire fourbe que les individus peuplant ma race n'existait point.
Je posai mon regard sur le livre qui m'aspira, du moins, ce fut le ressentit que j'en eu, même si je me doutais que, quelque part, tout ceci n'était que spirituel. Je marchais dans un endroit fluctuant, sans réelle couleur, qu'un trop plein de teintes qui ne cessaient de tourner en petites spirales ici et là. Au moins, le sol était solide, stable. Je marchais, ne sachant ce que j'allais trouver mais, bientôt, je le vis. Il s'agissait d'un homme vêtu entièrement de blanc et lorsque je voulus le regarder dans les yeux, mon mal de tête fut si intense que je ne pus continuer. Fixant alors le sol, il commença à me conter ce que je devais savoir, posant des questions qui n'attendaient en réalité aucune réponse.
« Sais-tu comment ce monde est né mon cher? Sais-tu ce qui se trouve à l'origine de ce dernier? Je pourrai te mentir, te dire que les aetheri d'aujourd'hui le construisirent, mais ils ne sont que des esclaves, des êtres à qui un maître a attribué des tâches. Et sais-tu ce qui arrive quand un maître délègue trop, par gentillesse par exemple? Hé bien les esclaves se rebellent, pensant qu'ils sont bien plus puissants que ce dernier, pensant qu'ils en ont la force. Et, bien entendu, c'est souvent le cas. Car celui qui a créé ce monde n'est autre que l'aether le plus puissant que nos terres n'aient jamais connu, un aether qui par sa seule force pouvait créer et détruire. Ce monde a été fait à son image, tout comme chaque aether de ces terres peuvent créer leur monde. Nul ne sait ce qu'il y a si nous sortons de ce monde, un autre monde? Le néant? Car si les aetheri peuvent créer un monde dans leur propre monde, et qu'ils créent eux mêmes des aetheri dans leur monde qui peuvent à leur tour créer leurs mondes, comment savoir si l'on se trouve dans le monde originel? Comment savoir où se trouve le commencement et la fin? »
Ce qu'il me disait semblait confus. Je comprenais mais tout ceci semblait nier que notre univers soit le seul et l'unique. Cette conception me dépassait mais il ne s'arrêta pas pour moi, non, il ne s'arrêta pas, continuant alors que l'espace dans lequel nous nous trouvions illustrait ses propos.
« Seulement, quelle que soit la vérité sur l'existence d'autres mondes, sur l'existence d'un monde originel, il n'en demeure pas moins que le créateur de ce monde ci fut asservi par les aetheri qu'il avait créé pour l'aider. Beaucoup d'entre eux n'existent plus aujourd'hui, d'ailleurs, nos temps modernes n'ont vu s'élever que quelques dieux, oui, en des siècles, très peu d'aether ont vu le jour. Mais cela se comprend car la puissance des individus augmente et, avec elle, leurs croyances diminuent. C'est de la folie de s'élever aujourd'hui mais cela n'a pas arrêté Mitsuko, n'est ce pas? Mais je ne suis pas ici pour te parler d'elle, mais de ton avenir, de ce qui fera de toi l'être le plus puissant de ces terres... »
Je n'arrivais toujours pas à le regarder dans les yeux et à chaque fois que je levais la tête vers son visage pour essayer dans déceler les traits, mon mal de crâne refaisait surface, encore et encore, comme une interdiction. Pourtant, j'avais l'impression de le connaître et il me connaissait également...
« Le cristal maître, voici ce qu'il te faudra reconstituer, d'une manière ou d'une autre car il renferme une grande puissance, une très grande puissance que beaucoup d'individus ignorent, la puissance originelle, celle qui créa ce monde, celle qui peut le détruire, celle qui peut le modifier. Bien entendu, ta quête sera longue et je connais ton impatience. Seulement, sache qu'il n'existe nul autre chemin que celui-ci. Car l'aether qui a créé ces terres est enfermé dans chaque fragment et tu es l'individu qui en possède le plus grand nombre. Mitsuko t'a légué ces pierres et ce fut sans doute sa plus grande erreur. Oui, peut-être a-t-elle pensé qu'une fois déesse, le danger serait écarté. Sache que les aetheri nouveaux nés ne savent rien, ils sont ignorants, faibles, dépendants des fidèles qui les entourent. Mais tu sais à présent, et cela te donne une longueur d'avance. L'histoire de ce monde doit évoluer, et non ressembler à une simple ligne droite. Il doit y avoir des fissures, des courbes et je suis certain que tu es celui qui pourra entamer ce changement. Tues les dieux et tu donneras au créateur sa plus magnifique vengeance sur ceux qui ont profité du pouvoir qu'il leur avait offert généreusement, ce pouvoir qui a servi à l'enfermer à jamais. Romps l'équilibre. »
Je regardais autour de moi, suivant l'histoire qui se dessinait. J'avais l'impression que ses mots sans leurs illustrations ne voulaient dire que la moitié de la vérité. Mais tout s'imposait à moi avec une telle force que je sentais naître dans ma poitrine cette sensation, la sensation que je m'attaquais à présent à quelque chose qui m'avait toujours dépassé. Et lorsque je compris les enjeux, et seulement à ce moment là, je pus enfin le regarder en face, revenant à la réalité en oubliant par la même occasion la fraction de seconde où je l'avais aperçu. Pourtant, dans mon esprit demeurait une certitude : je le reverrai car il était tout prêt.
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Sam 15 Déc 2012, 14:18
La réalité me paraissait à présent différente, Mitsuko me fixant d'un air satisfait. Elle savait que j'allais accepter avant même que j'ai articulé un seul mot. Bien entendu, j'avais conscience que je n'acquerrai pas cette puissance demain, ni dans une semaine, mais ce chemin me paraissait tellement séduisant. Néanmoins, je me méfiais de cette femme qui n'était pour le moment faite uniquement d'illusions. Une fois qu'elle aurait retrouvé son corps, que se passerait-il? Si sa puissance augmentait et surpassait la mienne? Non, tant que le cristal serait entre mes mains, elle serait impuissante et ne pourrait se contenter que de me regarder mettre à feu et à sang ce monde. Je songeais, me disant qu'ordonner à l'aether absolu de détruire tous les aetheri de ce monde pour reprendre la maîtrise de tous les domaines m'épargnerait le massacre de Mitsuko en face à face. Néanmoins, si ce jour arrivait, je prendrais tout de même l'initiative de la rejoindre, de lui parler, peut-être même de lui proposer un marché. Cela dit, je savais déjà qu'elle préférerait mourir plutôt que de se plier à mes volontés. Elle était intelligente, certes, mais terriblement têtue.
« Alors, es-tu prêt à commencer ce long voyage? »
La voix de la reine du mal m'avait sorti de mes pensées comme un couteau placé sur ma gorge. J'avais l'impression qu'elle pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert mais je savais que ceci était totalement faux. C'était ses yeux qui me donnaient cette impression, perçants, fixés sur moi comme si j'étais à elle, comme si j'étais son jouet. Qu'elle le pense m'arrangeait en réalité car même si j'avais tendance à être sûr de moi, je savais qu'avec certains individus, la méfiance était de mise, surtout avec elle. Je contemplais la reine des pêchers et je savais pour l'avoir connu que lorsqu'elle reviendrait, tout deviendrait bien plus compliqué, mais aussi sans doute plus coloré...de rouge.
« Je te rendrais ton corps si ce que tu dis est vrai. Néanmoins, pour l'instant, tu resteras enfermée dans la salle du manoir Taiji où ton corps se trouve. Je veux la preuve que ce que tu avances est vrai. Lorsque je sentirai ma puissance augmenter, quand je sentirai la localisation des fragments du cristal maître, alors je te croirai. En attendant que ce jour arrive, j'aimerai que tu me contes le moyen pour que ma quête passe inaperçue. »
Elle mordit sa lèvre inférieure, un air légèrement pincé sur le visage. Elle n'avait sans doute pas prévu que je me montre aussi prudent face à ma créatrice. Seulement, je connaissais bien trop les femmes Taiji pour me laisser berner par l'une d'entre elles, notamment la première. Pensait-elle être plus maline que sa descendante? J'en ris, la surprise se lisant alors dans son regard. Je finis par lui sourire, confiant quant à l'avenir, ce qui la fit sourire aussi. Peut-être se disait-elle, qu'après tout, je me comportais ainsi simplement pour me donner un genre. Cette femme aimait penser qu'elle était irrésistible, et je n'allais pas la contredire. Elle fit durer le suspens, ses yeux brillant d'une certaine puissance. Oh je le voyais bien, elle jouissait de savoir quelque chose que j'ignorai. Elle finit par lâcher simplement :
« La guerre mon cher... »
« La guerre... »
Je répétais ces deux mots lentement, prenant conscience de ce qu'elle voulait que j'accomplisse. Je la comprenais, oh oui, je la comprenais, mais comment pourrais-je m'y prendre pour provoquer une guerre mondiale? C'est à ce moment précis que son sourire s'élargit, ses lèvres aussi rouges que le sang semblant m'affirmer que j'étais bien sot par rapport à elle. Elle savait ce que j'ignorais mais je la laissais venir, je la laissais éprouver ce sentiment qui la rendait si cruelle. Elle allait me le dire.
« Vois-tu, mon cher Jun, chaque femme de la famille Taiji ont pu à travers les âges modifier leur apparence, capacité que tu possèdes également. Et quoi de mieux qu'un vampire tuant des béluas pour créer des tensions diplomatiques? Il suffit que le chef de race l'apprenne, il suffit parfois d'user de quelques failles, de quelques malaises déjà existant pour allumer la mèche une bonne fois pour toute... »
Je souris. Bien, très bien, j'allais faire ce qu'elle me dictait car, après tout, elle semblait être une bien plus grande stratège que moi. Elle allait m'instruire.
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Sam 15 Déc 2012, 15:33
« Mais avant de parler de cette terrible manœuvre que tu devras mettre en place, j'aimerai que nous parlions des pierres. Tu en possèdes déjà quatre mais ceci est loin d'être assez, bien au contraire. Tu ne peux même pas ressentir les autres pierres, ni qui les possèdent. Bien entendu, cela viendra, mais tu devras faire des recherches, beaucoup de recherches. »
Nous nous regardions et plus le temps passait, plus je me demandais si Seth pouvait d'une manière ou d'une autre entendre ce que nous disions. Bien entendu, je me méfiais de cet ombre mais je me demandais qui il choisirait de servir entre celle qui l'avait embauché ou celle qui avait hérité du manoir. C'était une question intéressante que je ne voulais jamais avoir à lui poser car, finalement, je me doutais qu'il était fidèle à la déesse qui vivait en ces murs. Bien entendu, leurs rapports n'étaient en aucun cas identiques à ceux qu'il avait pu entretenir avec la reine du mal, mais peut-être préférait-il ce mode de fonctionnement. Pauvre Seth, d'abord ange puis déchu...puis ombre. Finalement, lui et moi nous ressemblions, nous avions tous les deux connu la case de la pureté avant de nous retrouver engloutis par les ténèbres.
« La première pierre que tu devras trouver te sera d'une grande utilité et je l'ai choisis pour toi. Il s'agit de l'opale se trouvant dans la tour inconnue. Bien entendu, tu auras beaucoup à faire pour réussir à poser le doigt dessus car ce lieu est le plus mystérieux qui soit avec le monument religieux bien entendu. Néanmoins, je suis sûre que tu trouveras sa position. »
« Cette pierre possède quel don extraordinaire pour que sa majesté la grande reine du mal me guide vers sa possession? »
J'étais légèrement moqueur mais au lieu de l'énerver, ça la fit sourire. Elle devait sans doute avoir les mêmes craintes que moi par rapport à Seth, ou peut-être était-elle simplement plus fervente de l'humour que dans mes souvenirs. Cependant, ma question avait un réel intérêt et la sachant stratège, j'étais sûr que son choix n'avait été pas fait sans aucun fondement.
« Elle possède le pouvoir d'oubli. Si tu en fais l'acquisition, tu auras le pouvoir de faire perdre la mémoire à certains individus pour un temps plus ou moins long selon leur puissance. Bien sûr, le système ne change point, plus tu deviendras puissant, plus l'effet sera important. J'ai également choisi la tour inconnue pour une raison tactique : puisque personne ne sait où elle se trouve, moi y compris, tu devras la chercher, ce qui te permettra de mettre à exécution notre plan de guerre. »
Je souriais, décidément étonné qu'elle ait pu penser à toutes ces choses. Bien entendu, en tant que fantôme, ou esprit, ou je ne savais quoi, elle avait dû avoir le temps de songer puisqu'elle n'avait plus aucune consistance matérielle. Elle m'intéressait et je savais que j'avais encore des progrès à faire en la matière. Néanmoins, un jour, l'élève dépasserait le maître, fort de ses instructions, fort de ses expériences personnelles. N'était-ce pas cela au juste le but de la création, être parfaite? Je restais silencieux, la laissant m'amener le projet sur un plateau en or massif, elle savait ce qu'elle faisait et je suivrais le chemin qu'elle avait tracé pour moi.
« Bien entendu, tu te doutes que vu mon âge, et également mon incapacité à prendre une forme matérielle, restant la plupart du temps en compagnie de Zélerion, le fidèle de Mitsuko, je suis également dans l'incapacité de savoir exactement où en sont les relations diplomatiques. De ce fait, je pense qu'avant ton départ pour l'opale, il serait d'un bon ton de te renseigner sur les rapports actuels entre les différentes races. Il faut que tu frappes là où ça fait mal, il faut que tu agisses vite et bien, il faut que tes volontés s'abattent mais, surtout, il faut que les sorciers soient également touchés... »
Je songeais. Il était vrai que si les sorciers étaient les seuls épargnés par ce qui allait bientôt se produire, ils seraient accusés des maux du monde. Surtout que les terres du Yin et du yang sortait d'un chaos qui avait justement été provoqué par le roi des sorciers en personne, Orion. Je souris, Vlad, Orion...ma liste était déjà bien entamée. D'ailleurs, je me demandais si la reine savait ce que j'avais fait de son amant vampire. Peu importait.
« Cela me paraît logique. Si nous sommes la seule race épargnée, et vu le contexte actuel, Zélia risque d'en payer les conséquences. Et je veux être le seul à mettre fin à ses jours. Beaucoup de sorciers attendent une faiblesse de sa part afin de prendre son trône. Il me faut plus de puissance, il me faut aussi être plus mâlin que les autres. Quoi qu'il en soit, je suppose que Seth pourra me renseigner. Je suppose aussi que tu peux disposer à présent, je vais me débrouiller pour la suite et, entre nous, si je vois que tu as raison, je viendrai libérer ton corps. Cela dit, il est hors de question que je mêle les Alfars à cela. Masha est ma femme, je ne veux pas lui faire du tord. »
« Arrange toi pour écarter tout soupçon ou créer une situation avec une race affaiblie... »
« Oui...les fées me semblent parfaites. Jamais ce peuple n'osera entrer en guerre contre les alfars. »
Elle me sourit d'un air entendu, disparaissant sans doute pour de bon, me laissant seul dans la grande bibliothèque. Il était clair que j'allais néanmoins épargner certaines races car, il fallait bien un coupable et même si coupable n'était trouvé, il suffisait de soupçons pour mettre à mal des années d'amitié entre les peuples.
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Sam 15 Déc 2012, 16:40
Je me levais de ma chaise, me dirigeant vers la porte de la bibliothèque. Seth n'était pas ici, c'était une certitude. En même temps, vu le nombre de meubles cassés du manoir, il devait avoir bien des choses à faire. Alors, doucement, je murmurai son nom « Seth » et, telle une ombre, il apparut devant moi, un air étonné sur le visage. Il est vrai que, généralement, je ne faisais pas appel à lui lorsque je venais, nous échangions juste les convenances. L'invitant à s'asseoir en face de moi, je lui demandais alors :
« Dis moi mon cher Seth, qu'est-il arrivé dans le manoir? »
Il sembla alors hésiter à me répondre mais, finalement, comme Mitsuko ne le lui avait pas interdit, il finit par murmurer, la mâchoire légèrement serrée : « Il s'agit du fait du seigneur des deux rives qui a jugé bon de refaire la décoration. Il vit ici à présent et il semble que ses rapports avec ma dame soient de plus en plus rapprochés. J'espère qu'il ne s'agit que des effets du lien de divinité mais depuis qu'elle a oublié Naram, il semble qu'elle ait besoin d'une toute autre attache... ». Certains des mots de Seth étaient bien plus secs que d'autres et je comprenais qu'il désapprouvait totalement la présence de Zéleph. « Sois sûr que si j'avais la puissance de le vaincre, je le mettrai dehors... ». J'avais parlé sans réfléchir mais peu importait, cet homme m'exaspérait et j'espérai que Mitsuko refuse toutes les avances qu'il avait pu lui faire ou lui ferait à l'avenir. Il ne cherchait sans doute qu'à passer le temps, ou peut-être était-ce un défi que de faire succomber une femme qui n'avait accordé ses faveurs charnels qu'à un seul homme. Et je saluais la stupidité de mon jumeau de ne jamais l'avoir touché. Quel crétin. Mais à présent qu'elle l'avait oublié, information qui m'avait été donné par William et à présent confirmée par Seth, il avait perdu la partie. Mais, pouvais-je réellement en être heureux? Oui, sans doute, car je préférai qu'elle reste au côté de Zéleph, cet homme si terre à terre, cet homme qui manquait cruellement d'esprit, plutôt qu'elle se perde dans les yeux océans de Naram. Elle se laisserait du roi des réprouvés, certainement pas du roi des génies.
« Enfin, peu importe qui Mitsuko fréquente, ça n'a pas d'importance. Je voulais te voir pour que tu m'éclaires sur la situation politique actuelle. Je sais que tu instruits les fils de ta maîtresse et je suis sûr que tu sauras y faire avec moi. Comme tu le sais, je vise le trône des sorciers et je suis prêt à beaucoup pour l'obtenir. Néanmoins, j'ai besoin de connaître les évènements récents, les amitiés, les tensions. Tout ce que tu pourras me dire. »
Il se leva, partant dans les rayons de la bibliothèque pour y chercher un livre intitulé « Relations diplomatiques ». Cela paraissait si simple, pourtant, le livre semblait si ancien que j'avais du mal à envisager qu'il puisse me servir. Du moins, jusqu'à ce que Seth ouvre la bouche : « Ce livre est magique et se met à jour régulièrement, seul. Néanmoins, je vais t'épargner sa lecture, je vais t'expliquer les choses. ». En réalité, je m'attendais à plus de résistance de sa part mais puisqu'il semblait enclin à satisfaire ma demande, je me dis que poser des questions inutilement serait sans doute risquer d'activer sa méfiance à mon égard. Nous n'étions déjà pas très proches, alors je me devais de profiter de l'occasion qui se présentait à moi.
« Tout d'abord, il y a de fortes tensions entre les vampires et les humains depuis que l'ancien chef du clan Tzimisces a péri des mains de la nouvelle reine. Bien entendu, c'est lui qui est venu attaquer le peuple et l'actuelle reine n'a pas voulu aller plus loin dans le conflit mais elle se méfie des vampires tout comme eux se méfient des humains depuis qu'ils sont bien mieux organisés. Je pense que tu le sais mais les annexions des magiciens inquiètent de nombreuses races et la faiblesse psychologique de leur reine est un problème politique à ne surtout pas négligé. Beaucoup ont l'impression que c'est plus les archimages qui commandent que l'ultimage en personne. La niaiserie de la reine des fées en énerve également plus d'un, elle est bien trop fleur bleue, convaincue que le monde est en paix et le restera. Même si le problème a été réglé, les vampires ont également une autre race ennemie : les orishas. Vu ce qu'il s'est passé à Megido, il semble que les tensions demeurent, surtout depuis la disparition d'Alec. Les anges et les déchus sont sur le point d'entrer en guerre, Aya a décidé de renouer avec l'ancienne tradition de la guerre entre ces deux peuples. »
Je hochais la tête, prenant des notes d'un air sérieux. Je n'avais aucunement l'intention de louper une information cruciale, et ce que Seth savait pouvait très bien être complété par mes propres connaissances en la matière.
« Le roi des elfes est en ce moment l'un des seigneurs les plus sages, il semble vouloir la paix mais est conscient que la situation diplomatique pourrait à tout moment dégénéré. Bien entendu, les sorciers sont sur le banc de touche depuis l'épisode d'Orion, presque plus personne ne leur fait confiance et Zélia inquiète beaucoup malgré ses volontés de paix. Mais cela, tu dois le savoir bien mieux que moi. Quant aux réprouvés, ils sont très liés aux orishas, le contrat stipule que si cette dernière race a un problème, les réprouvés viendront l'aider. D'ailleurs, si j'ai un conseil à te donner, c'est d'éviter de conclure trop de pactes d'alliance car si deux races que tu t'es engagé à aider entrent en guerre, tu devras choisir et cela te mettra dans une mauvaise posture. »
Je le fixais, me demandant pourquoi cet homme restait au manoir Taiji à commander le personnel. Il aurait pu être un réel stratège, une figure emblématique de la scène politique. Je ne le comprenais pas, surtout que je connaissais son talent pour manier les armes. Qui l'aurait cru? Personne, seulement, il fallait le voir pour le croire. Notre discussion dura des heures, lui m'expliquant certaines failles anciennes dans l'histoire des races, les relations nouvelles, les pensées du peuple vis à vis de leur seigneur. Finalement, son aide me fut utile et bien qu'au courant des diverses tensions existantes, j'allais commencer par créer un petit chaos chez deux races qui n'avaient jusqu'alors aucun contact : les réprouvés et les génies. Pourquoi? Tout simplement parce que je détestais le roi de chacune de ses races et qu'il y avait au moins une raison sentimentale à ce qu'ils se battent entre eux. J'allais être cru, j'allais être cruel, mais, au moins, les choses seraient claires.
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Sam 15 Déc 2012, 17:07
Trouver des génies me fut une chose plutôt aisée en réalité, bien plus que je ne le pensais. Bien entendu, j'avais commencé mes recherches en espérant que le hasard me guiderait à eux mais, finalement, lorsque je m'étais rappelé que Mitsuko m'avait légué sa boussole, je pris conscience que je pourrai avoir ce que je voulais en peu de temps. Ah cette boussole, j'étais certain qu'elle me servirait bien plus que ce que j'avais espéré, oui, elle allait embrasser ma cause et me permettre d'obtenir ce que je voulais. Il n'existait aucune tension entre les réprouvés et les génies mais vu l'état actuel du seigneur des deux rives, il était facile de lui incomber une faute, même une faute qui n'aurait pas été le fruit de sa volonté. Tout le monde le voyait comme un homme alcoolique et violent, allier les deux serait un vrai jeu d'enfant. Je voyais le contexte d'ici : il avait trop bu, il venait d'essuyer le refus de Mitsuko et il voulait se venger sur n'importe qui, lâchant sa violence sur le premier groupe d'individus venus, en l'occurrence, des génies. Et, bien entendu, il fallait qu'en plus de cela, ces génies en question soient au courant du pourquoi de sa colère, ou, du moins, le génie survivant qui irait crier son désespoir à son souverain, ou à un génie de plus grand rang qui irait murmurer le bruit qui courait. Les bruits qui courent sont tellement dangereux...
Doucement, le corps de Jun se modifia pour prendre les traits de Zéleph. Bien entendu, il fallait des témoins, il ne pouvait débarquer de nul part ainsi, il faudrait que si Naram faisait son enquête, il ne trouve rien d'anormal. Alors, entrant dans une taverne, celle où se trouvait justement le groupe visé, surement ici pour vérifier que le goût leur manquait bien, surement ici pour voir si les effets de l'alcool avaient survécu à leur transformation récente, je commandais à boire, m'échauffant de plus en plus, commençant à parler tout seul. J'étais Zéleph, je devais me comporter comme lui et j'allais noyer ma tristesse dans les bras d'une femme prise au hasard, tout de même agréable au regard. Je commençais à lui conter mon histoire, lui conter mon malaise, faisant en sorte qu'elle me trouve trop fier pour avouer que j'étais plus attaché à Mitsuko que je voulais bien l'admettre. Elle était prête à me réconforter, après tout, j'étais le roi des réprouvés. Je lui disais que je m'étais enfui du manoir Taiji pour quelques heures, que j'allais convaincre cette foutue femme de le faire avec moi mais qu'avant je voulais la goûter elle. Seulement, encore une fois, elle était prête à m'accorder mon souhait, à croire que ce roi était bien plus attirant que je ne le pensais. J'usais d'hypnose pour la convaincre du contraire et son refus fut la goûte d'eau qui fit débordé le vase. Je me levais alors, la salle bougeant légèrement, et je m'écriais :
« Non mais Mitsuko ou toi, de toute façon, vous êtes toutes les mêmes! Vous séduisez les hommes pour les conduire à leur perte! »
Mon ton était celui d'un homme désespéré par le désir brûlant qui coulait dans ses veines. Je voulais respecter les femmes mais j'étais trop énervé, bien trop. Je ne la frapperai pas, j'avais tout de même un certain honneur, du moins, je m'imaginais Zéleph comme ça. Faisant le tour de la pièce avec mon regard vitreux à cause de l'alcool, je finis par croiser le regard d'un des génies du groupe, déclarant un magnifique : « Quoi? T'as un soucis? ». J'étais un homme, un vrai et personne ne pouvait mettre en doute ma virilité. Il me cherchait...
Le spectacle en fut crié plus d'une, les gens choqués par mon comportement mais incapables de bouger, sachant pertinemment qui j'étais et la puissance qui était mienne. Des quatre génies, trois furent annihilés, leur habitacle brisé de par mes soins. Bien entendu, ce ne fut pas facile de savoir quel objet était l'habitacle de chacun mais les génies ont tendance à toujours vouloir protéger ce qui les gardes en vie, et certains m'indiquèrent la position de ce dernier lorsqu'ils voulurent le protéger. Ce qui s'était produit au mariage d'Aya avait fait baver plus d'une personne, mais ce qui se passerait ici bien plus, je l'espérai. Pourquoi le dernier génie put s'échapper? Oh, simplement parce que, à cause de l'alcool, mes forces m'abandonnèrent et je tombais au sol, tel un névrosé qui ne savait pas où se situait la limite à ne pas dépasser. Le temps que je me redresse, il avait filé, et c'était justement ce que je voulais, qu'il parte raconter son malheur, racontait ce que Zéleph avait fait, et aussi pourquoi. Car, dans ma démence alcoolique, celle que je voulais faire croire, j'avais bien pris le soin de caser plusieurs fois le prénom de Mitsuko, ce si doux prénom. Il était clair que si l'information remontait à Naram, il allait comprendre que ce roi tournait autour de la déesse. Oh, je savais qu'il n'était pas homme à déclarer la guerre pour une femme, mais maintenant que l'aether l'avait oublié, il allait comprendre ce que ça faisait de voir la femme qu'on aimait au bras d'un autre...
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Sam 22 Déc 2012, 00:05
Un fin sourire démoniaque trônait sur mes traits, jusqu'à ce que je la vois, elle. Mitsuko. Ma mâchoire se serra un instant jusqu'à ce que mon sourire s'élargisse.
« Ce baiser t'a-t-il laissé sur ta faim? Quoi que c'est vrai, madame a bien des prétendants pour satisfaire ses besoins. William, Zéleph... que du premier choix dis moi. Que me veux-tu Mitsuko? Parce que figure toi que je suis occupé et que je n'ai nullement de temps à perdre en ta compagnie. A moins que tu ne souhaites un autre baiser? »
« Que fais-tu Jun? »
Sa voix était froide, cassante et, finalement, je m'approchai, la dominant de ma hauteur sans aucune difficulté. Elle paraissait si frêle mais je savais très bien qu'elle était capable de me mettre à terre en seulement quelques secondes. Ah cette femme me hantait dès qu'elle était absente, mais quand je la voyais, lorsqu'elle se trouvait devant moi, je n'avais qu'une envie : qu'elle parte. Pourtant, ça ne semblait pas être ses volontés. Que me voulait-elle? Savoir ce que je faisais? C'était amusant.
« Oh Mitsuko, j'ai été près de toi des années, que dis-je?, des siècles, sans que jamais tu ne t'intéresses à moi. Et maintenant que je m'éloigne de ta divine personne, tu viens quémander ce que jamais tu n'as demandé? Quelle ironie... »
Je posai l'une de mes mains sur sa joue, m'approchant cruellement d'elle. Je n'avais plus aucune manière depuis quelques temps et si elle continuait à essayer de se mettre sur mon chemin, elle le comprendrait bien vite.
« Et si je t'embrassai encore, que ferais-tu? Tu me frapperais tellement fort que tu m'assommerais? Malheureusement pour toi, aucune douleur ne peut m'atteindre à présent. J'ai eu une bonne tortionnaire jusque là, et tu pourras au moins te vanter d'avoir fais de moi ce que je suis à présent. Maintenant, vas t'en avant que je ne cherche à goûter tes lèvres de nouveau. »
Je m'approchai encore, mais lorsque nos lèvres se frôlèrent, je me retrouvai à terre sans réellement comprendre ce qu'il venait de se passer, une douleur désagréable sur l'abdomen. Elle venait de me frapper, j'en étais certain. Ses yeux me fixait sévèrement et, je finis par en rire, restant au sol, une main sur mon ventre. Mitsuko m'avait frappé et je ne pouvais rien y faire, je ne pouvais que subir son courroux. Pourtant, son geste eut l'effet sans doute inverse à celui escompté parce que mon désir pour elle augmenta légèrement. Le désir de la posséder pour de bon, le désir de la mettre à genoux devant moi, d'en obtenir ce que je voulais avant de la voir disparaître pour toujours. Seulement, le fait qu'elle se hérisse contre moi m'amusait, ça rendait le jeu encore meilleur.
« Un baiser peut-être pour me soigner Mitsuko? »
Je ris de nouveau, sortant la dague du temps qu'elle m'avait légué avant de l'activer, me retrouvant de nouveau devant elle. Oh elle était Aether, oui, mais sa puissance était ridicule. Alors, au moment fatidique, je me déplaçais sur le côté, évitant l'attaque avant de rejoindre ses lèvres, l'attrapant avec toute la force dont j'étais capable pendant un instant avant d'ouvrir mes ailes blanches et de me projeter dans les airs, la fixant en relâchant mon aura magique, une sombre lumière m'enveloppant.
« Ne t'inquiètes donc pas ma chère, tu pourras te venger une autre fois. En attendant, essayes de te chercher de nouveaux toutous comme ce cher roi des réprouvés, parce que je crains que ta puissance actuelle ne puisse rien contre moi. Et bientôt, je viendrais te chercher, avançant doucement vers toi, sans le moindre bruit, me collant à ton dos et soufflant quelques mots assassins à ton oreille... et tu aimeras ça bien malgré toi. Je te connais et tu me connais. Maintenant que je sais comment obtenir ce que je veux, je vais faire en sorte que tu sois à moi, toi et tous ceux de ton espèce. »
Lui faisant un dernier sourire, je m'éloignais, bien décidé à semer la zizanie chez les anges et les déchus comme je l'avais prévu dès le début.
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Sam 29 Déc 2012, 23:11
Je sentais l'empreinte du mal sur ma peau, encore et encore, et même si tout donnait l'impression que j'avais gagné cette manche contre Mitsuko, je le prenais comme une défaite. J'avais échoué dans tout ce que j'avais entrepris avec elle et, pourtant, j'avais toujours su que je l'attirais bien plus que n'importe qui. Alors dans mon esprit, mille questions n'avaient cessé de s'installer et je m'étais même demandé si ce n'était pas par simple volonté de contrarier son ancêtre qu'elle m'avait refusé son cœur. Et, finalement, celle que je devais détester aussi n'était autre que celle qui m'avait donné la clef. Mais une chose était sûre, j'allais ramener l'ancienne reine du mal sur nos terres et j'allais surtout lui faire comprendre certaines choses. Elle m'avait proposé à demi mot de me donner ce que je voulais, mais cette affirmation de le pouvoir ne portait en aucun cas sur mes plans, ça portait plutôt sur un registre plus intime. Finalement, je finis par sourire, décidant que je n'avais que peu de temps à perdre avec mes questions personnelles. Oui, je devais plutôt me demander ce que j'allais faire pour nuire à la paix déjà inexistante qui régnait entre les anges et les déchus. Pourtant, depuis que je l'avais vu, elle, j'avais l'impression que le mal qui me rongeait de l'intérieur était si puissant que je devenais incapable de réfléchir. J'attrapai le fragment du cristal maître qui me permettait de retrouver un peu de la bonté que j'avais perdu, l'utilisant afin d'y voir plus clair. J'avais un tatouage, un tatouage sur le bas ventre, deux petites ailes blanches et quand il brilla, ces dernières apparurent dans mon dos. Vestige d'un empire passé et surtout du legs de Mitsuko. La déesse m'avait donné le pouvoir d'accomplir tous mes noirs projets et je ne pourrai jamais lui en être assez reconnaissant, sauf en la tuant.
Je devais à présent trouver quelques anges, un par un, ce serait plus évident et qui dit trouver des anges, dit trouver des humains, le meilleur moyen de les faire venir vite, de les surprendre. Je passais donc l'après midi à chercher le moindre humain, des humains qui me serviraient un peu plus tard. En réalité, ce ne fut pas simple mais avec un peu d'hypnose, j'arrivais à les attirer vers une grotte près de l'océan, mon apparence aussi angélique qu'un être de pureté, mon regard aussi profond que les ténèbres. Il me suffisait ensuite de les torturer un peu pour voir apparaître leurs beaux et fiers anges gardiens. L'opération s'achevait par leur mort. En même temps, le temps que ces pigeons sans cervelle comprennent que je ne faisais pas partie de leur groupe, moi qui avait pourtant des traits fins, j'avais déjà deux coups d'avance. Que ce soit en utilisant la nécromancie, que ce soit en utilisant ma magie noire pour les plonger dans la terreur, le résultat restait le même : j'étais debout, au milieu de quatre cadavres d'anges et de cinq cadavres d'humains. Et les deux colis allaient être livrés avec beaucoup de ponctualité. M'approchant des corps sans vie de ceux qui n'avaient pas le droit de goûter aux plaisirs de la magie, je me transformai en vampire, plantant mes crocs sans le moindre ménagement dans leur chair. Bien entendu, je ne pouvais qu'en prendre l'apparence, le reste ne m'était pas possible. Et puis, je n'avais aucune envie de boire leur sang. Je préférai de loin les accrocher par les pieds, attendant qu'ils se vident seuls pendant que je réglais le sort de mes anciens compatriotes. Je sortis donc mon sabre, attrapant leurs ailes que je coupais, usant de toute la force dont j'étais capable. Maintenant, il ne me restait plus qu'à trouver un bateau, d'y déposer les anges et de l'envoyer droit sur la citadelle blanche.
Je connaissais la symbolique des ailes coupés. La déchéance avait longtemps été représentée ainsi et il ne ferait aucun doute que quelques anges s'en souviendraient parmi les sages. Couper les ailes d'un ange était un acte terrible, symboliquement c'était sans doute la chose la plus terrible que l'on pouvait accomplir. Mais je n'avais pas fini. Je devais la jouer fine et c'est pourquoi je me tournai vers la plus belle des anges qui m'étaient apparues, celle que j'avais laissé en vie, l'assommant simplement. Elle allait connaître le bonheur de l'acte charnel et, pire, elle allait aimer ça. La déchéance la briserait et je n'aurai cas prendre le contrôle d'un des corps d'ange mort présent afin qu'il lui arrache des plumes, de l'adn, comme s'il s'était débattu.
Je dus rester quelques jours dans cette grotte, sans manger. Mais j'étais bien trop occupé et, tous les jours, je parlais avec celle que j'avais si délicieusement déchu. Tous les jours j'usais d'hypnose, tous les jours je jouais avec ses peurs, si bien qu'elle plongea bien vite dans la folie. Elle serait envoyée à Avalon afin d'éliminer des déchus, ses frères à présent. Oui, elle y serait envoyé pour la gloire des anges car, dans son esprit traumatisé, c'était bien un ange déchu qui avait tué ses comparses. Ce jeu me plaisait, même si, quelque part, je n'avais aucun mérite puisque je ne m'en prenais qu'à de faibles individus. Mais c'était plus simple comme ça, je ne pouvais me permettre de me faire tuer maintenant. Et puis, ce n'était que des appâts, des pions que je sacrifiais sans vraiment m'en soucier.
Les corps vidés des humains furent éparpillés sur les rives du lac de la transparence près d'Ethernoir. Seulement, si j'étais presque certain que ce serait les magiciens qui les trouveraient j'étais également sûr que cela remonterait aux oreilles humaines. Je n'eus pas à m'occuper de mon amuse bouche de ces derniers jours, celle-ci trouvant seule le chemin d'Avalon. Elle se ferait tuer mais, au moins, elle aurait crié haut et fort son message de mission céleste contre les déchus. Quant aux anges, je volai une barque, la guidant vers la cité blanche où je l'abandonnai, celle-ci dérivant avant d'atteindre les rives.
Finalement, j'avais besoin de me reposer et de manger, n'ayant toujours pas trouvé la tour inconnue. J'eus donc l'idée d'aller voir Zélia qui servirait mes intérêts, j'en étais convaincu.
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Mer 02 Jan 2013, 16:50
Zélia, c'était elle que je devais voir pour assouvir une autre de mes volontés : entrer en guerre contre nos ennemis de toujours. Et même si c'était encore elle qui tenait les rennes de la race la plus maléfique qui soit à l'heure actuelle, je ne tarderai pas à la remplacer, de force. Mais, en attendant, je m'amusais plutôt bien dans ses bras, la faisant sombrer de plus en plus dans le flot de ses peurs. Je la manipulais en douceur, oui, très lentement, et cette femme ne se rendait compte de rien, rien du tout. J'étais passé maître en manipulation et en faux semblant, j'usais des illusions, j'usais de chimères qui n'obéissaient qu'à moi. Seulement, cette puissance qui ne faisait qu'augmenter au fond de moi, moi que la première reine du mal avait voulu créé pour n'être qu'un pantin, oui, cette puissance ne pouvait dépasser celle des dieux pour le moment. Et lorsque William apparut devant moi, Je sus tout de suite que ce n'était point bon signe. Son air machiavélique sur le visage ne présageait rien de bon et le reflet de ses yeux m'apprit de suite que s'il venait à moi, c'était uniquement pour me torturer. Il me l'avait dit : il n'était pas avec moi, il ne le serait jamais, et si je voulais devenir plus fort, user de la force du tigre, il fallait que je ne succombe pas aux tortures physiques et psychologiques. Je n'étais malheureusement pas aussi fort que par le passé, mais, peu à peu, j'y arrivais.
« Que veux-tu William? Tu ne vois pas que j’œuvre à tous vous faire disparaître? Je n'ai pas vraiment le temps de parler avec un dieu qui ne sera bientôt que de l'histoire ancienne. »
« Tu as de la chance que nous ne pouvons pas intervenir dans ce genre de cas. Les dieux ne peuvent se battre entre eux que par l'intermédiaire de leurs fidèles et ne peuvent intervenir sur le destin même de ce monde. Règles stupides selon moi. Enfin, je ne cherche absolument pas à t'empêcher de mener à bien ton projet, juste à t'annoncer qu'il est voué à l'échec. »
« Hum... as-tu au moins une preuve ou est-ce une tentative désespérée de ta part? ». Je fis une pause. « Tu sais mon cher William, je suis loin d'être stupide et je vois bien que depuis que j'ai entrepris ma quête sous les ordres de cette femme si... je ne saurai la qualifier d'ailleurs. Enfin, peu importe, toujours est-il que depuis que j'ai entrepris ma quête, je sens bien que les regards des élevés se tournent peu à peu vers moi. Certains, trop faibles, pensent que je n'arriverai pas à mes fins, d'autres, raisonnables et puissants, en tremblent. Et je crois bien qu'une fois que le cristal maître sera réuni, plus personne ne doutera de ma faculté à vous faire disparaître. »
« Je n'en doute pas. Néanmoins, je vais t'avouer un petit secret. Le destin me montre que tu réussiras ton entreprise mais que deux des enfants de Mitsuko feront en sorte d'effacer cela de l'histoire. Ton fils, et sa fille. »
Je le fixais un instant, ne comprenant pas. Mon fils était mort et le jour où Mitsuko ferait l'amour avec un homme n'était pas près d'arriver. Vlad n'avait dû être qu'un égarement, et puisqu'elle refusait mes faveurs depuis si longtemps avec un air farouche, je doutais sincèrement qu'elle puisse accepter celles de quelqu'un d'autre. Naram? De l'histoire ancienne, elle l'avait oublié. Et puis, le fait d'imaginer mon jumeau fait de rêves s'adonner à ce genre de chose cassait totalement le mythe de l'homme imprenable. Oui, je voyais le Mârid comme un vieux château intouchable. En réalité, j'étais très loin de me douter que mon fils vivait dans le futur et ce, grâce à moi. Mais comment envisager à cet instant que je deviendrai Aether moi aussi, comment l'envisager une seule seconde? En réalité, ce n'était qu'une possibilité, un chemin que je n'avais pas encore pris mais que le futur allait me forcer à prendre. Le temps était une chose impénétrable, le futur qu'incertain, même pour les Aetheri qui ne voyaient que les probabilités, qui voguaient entre les possibles. William ne me parla pas de mon fils, cependant, sa mine sadique n'avait jamais atteint un tel paroxysme en ma présence. Aussi, plantant son regard dans mes yeux sombres, il me regarda un long moment. Il ne disait rien, mais je savais très bien ce qu'il attendait, il attendait que je lui demande, que ma curiosité me livre totalement à lui.
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Mer 02 Jan 2013, 16:56
Je ne comprenais pas cet homme qui intervenait dans le sort du monde alors même qu'il vantait que les dieux ne pouvaient le faire. Peut-être n'était-ce qu'une règle qu'ils avaient décidé entre eux, lors d'une réunion afin de ne pas jouer avec les mortels comme un enfant avec des pantins. Cela dit, plus le temps passait, plus il sortait de son temple et cela me plaisait quelque part puisque ça prouvait ô combien je les faisais trembler finalement. Il me fixait toujours et je fis de même, lui souriant à mon tour d'un air supérieur. Je finis par déclarer :
« Ta proposition ne m'intéresse pas. Peu importe ta nouvelle, elle m'indiffère et tu devrais rentrer chez toi pour acquérir d'autres fidèles avant de t'éteindre sans voir la fin de ton peuple. »
Il finit par rire. Je savais qu'il me trouvait gonflé pour un mortel. A vrai dire, je ne voyais pas en quoi le fait qu'il se soit élevé devrait forcer mon respect. J'avais veillé Mitsuko jour et nuit lorsqu'elle venait d'être transformée, j'avais cru en elle pour qu'elle puisse vivre, pour qu'elle puisse ouvrir les yeux de nouveau. Je l'avais regardé durant des heures et, de tout ceci, je n'avais obtenu que de l'indifférence. William finit par se calmer, me fixant comme s'il savait très bien à quoi je pensais.
« Tu ne peux pas en vouloir à une femme de ne pas t'aimer. Et puis, entre nous, je crois qu'elle t'aime bien plus que tu ne veux bien le croire. Je pense simplement que c'est un mauvais concours de circonstances. Lorsqu'elle était mortelle, elle ne montrait pas ses sentiments. Et, à présent qu'elle est devenue Aether, elle le fait mais c'est toi qui as choisi la mauvaise voie. Elle ne souhaitait pas que tu deviennes ainsi, si cruel, si maléfique. Cette femme n'aime pas la méchanceté malgré ce que l'on peut dire. A force de l'observer, j'ai appris à la connaître, crois moi. »
« Peu importe. ». J'avais dit ça d'un ton cassant et il finit par me répondre : « Crois-tu qu'elle aime Naram? N'est ce pas plutôt toi qu'elle aime? Comment être sûr? ». Il fit une pause comme s'il cherchait à me faire réfléchir, comme s'il cherchait à me faire douter. Seulement, il continua, me laissant sans voix : « Enfin, peu importe, il semblerait que vous soyez hors course tous les deux. Il faut dire qu'à force de la regarder sans la toucher, les deux lunes gravitant autour du soleil se sont fait doubler. »
« Que...? ». Un petit air triomphant apparut sur son visage et il finit par me dire d'un air léger : « Je croyais que la nouvelle ne t'intéressait pas? ». Il m'énervait. Commencer à révéler quelque chose sans continuer était une torture digne de ce nom. Je finis par capituler sans plus de cérémonie : « Bien, je t'écoute. ». Il est vrai qu'à force de chercher à semer la zizanie, depuis une semaine ou deux, je n'avais plus aucune notion du temps et n'étais plus très à jour concernant certaines nouvelles. Enfin, il allait vite combler les vides.
« Comme je disais, la lune faite de rêve n'est plus qu'un lointain souvenir effacé, la lune sombre quant à elle est bien trop orgueilleuse pour prétendre à embrasser le soleil. Mais, il y a un nouveau rival : la terre. Rude, terre à terre, déterminée, obsédée, droguée. Et des dernières nouvelles que j'ai, il semblerait que le soleil ait répondu aux attentes de cette terre qui ne lui ressemble guère. Mais ne dit-on point que les contraires s'attirent? Cette terre a réussi là où j'ai échoué. »
Je prenais conscience que quelqu'un avait touché à Mitsuko. Mais je ne dis rien, laissant William continuer. Il avait l'air de prendre un vrai pied à m'apprendre cette nouvelle. « Figure toi que ta chère et tendre est d'après beaucoup, fiancée à cette terre. Ils ont un fils ensembles, et, si mes prédictions sont justes, une fille devrait naître de leur union. ». Je serrai les poings, vert de rage, la lux tenebris se répandant autour de moi, m'entourant d'une aura noire qui en aurait effrayé plus d'un. Je jouissais d'un côté que ce ne soit pas Naram, mais, de l'autre, j'avais déjà dans l'idée que je tuerai cet homme, quoi qu'il m'en coûte. « Qui est-ce? ». Ma voix n'avait plus rien d'amusé. Non, elle était sèche, rauque, et mes yeux reflétaient parfaitement la haine qui m'habitait. William sourit : « J'aurai préféré que ce soit moi, comme je te disais, mais malheureusement non. Seulement, crois moi, j'ai l'intention de torturer un peu cet homme pour me venger. Il est jaloux, possessif. Remarque, Mitsuko n'est certainement pas en reste de ce point de vue là. Il est à elle et elle est à lui. Tu ne pourras rien y faire pour la simple et bonne raison que cet homme est bien plus puissant que toi. ». Je sentais cette rage en moi, de plus en plus. J'avais besoin de me défouler, de tuer, de hurler. Il finit par me révéler d'un air mielleux : « Mais voyons Jun, il s'agit de l'homme pour qui tu t'es fait passé afin de tuer les génies la dernière fois... ». J'entrais en état de choc. Comment cet homme avait pu venir à bout de la résistance de Mitsuko, cet homme qui buvait, qui usait de ses poings avant son cerveau? Je finis par rire, un rire nerveux, d'incompréhension. Mais pourquoi donc être parfait dans l'espoir de satisfaire madame alors que cette dernière semblait se complaire dans l'imparfait, dans la médiocrité. Était-elle avec lui parce qu'il permettait à son intelligence d'étinceler aux yeux de tous. Non, je n'en pouvais plus, je devais rire. William finit par sourire avant de disparaître. Après tout, semer la discorde faisait parti de ses activités favorites...
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Ven 18 Jan 2013, 20:07
Je venais de m'effondrer sur le corps encore gémissant de Zélia. Cette femme était loin d'être mince et, pour tout avouer, j'aimais particulièrement agripper ses hanches quand elle pensait que nous faisions l'amour. En vérité, je ne faisais que me défouler, lâcher cette colère qui guidait mes pas de plus en plus vers de sombres chemins. Et, une fois que je me me reposais à ses côtés, je me sentais mieux, et elle s'en doute pas aussi bien que moi. Elle aimait particulièrement la violence et, de ce fait, je me faisais une joie de lui montrer un peu plus à chaque fois comment je pouvais l'incarner. Cette femme me dégoûtait en réalité, je ne prenais du plaisir en lui faisant l'amour qu'en imaginant ce que je souhaitais détruire, que ce soit les aetheri ou toute autre chose. Cela dit, elle me considérait comme son amant et également son confident, bonne petite reine qu'elle était. Elle ne s'était rendue compte de rien. Oh si, au début, au tout début, elle s'était méfiée de moi et elle m'en avait fait baver plus que nécessaire, mais à présent que j'étais entré dans sa sphère intime, elle me faisait une confiance aveugle, me voyant déjà comme son bras droit quand j'aurai assez de puissance. Ce qu'elle ne savait pas c'est que, non seulement cette puissance m'était de plus en plus acquise, mais qu'en plus, je n'avais aucunement envi d'être son bras droit, simplement de la détrôner et de la tuer comme il se devait, c'est à dire très lentement. Ou alors, je ne la tuerai pas, je lui offrirai pire châtiment, quelque chose qui la torturerait, quelque chose qui lui ferait souhaiter sa mort sans que jamais celle-ci ne vienne. Après tout, j'étais un sorcier, je me devais d'honorer mon rang. Mais, en attendant, je devais être bien docile, mais également lui faire comprendre quelque chose qui faisait notre déshonneur. Je pris alors une mine un peu hésitante. Bien sûr, elle me regardait, elle me regardait bien souvent, comme une femme amoureuse le ferait, espérant vivement que son amant avait pris du plaisir dans ses bras. Elle ne tarda pas à me dire :
« Qu'y a-t-il? ».
« Hum, c'est que, je sais que tu veux rester discrète et attendre que les choses s'apaisent en vu des derniers évènements avec Orion mais, les sorciers commencent à murmurer... »
« Et que murmurent-ils? ». Elle avait une voix bien plus sèche qu'il y avait quelques secondes. Je savais que Zélia avait deux hantises : celle que le peuple des terres du Yin et du Yang découvre qu'elle aurait pu créer l'antidote à l'épidémie d'Orion dès le début et celle que son propre peuple se rebelle contre elle. En réalité, j'étais actuellement en train de recueillir les preuves contre cette magnifique reine afin de montrer au monde de quoi elle était coupable. Néanmoins, tant que je ne les avais pas, je ne pouvais pas me débarrasser d'elle. Encore une fois, j'étais quelqu'un de minutieux, je détestais prendre des risques inutiles, je préférai attendre que l'occasion se présente, je préférai laisser les passions et le peuple se déchaîner.
Néanmoins, pour le moment, je devais lui faire part des murmures, ces murmures qui existaient réellement. Après tout, les magiciens étaient nos ennemis de toujours, ceux qui pouvaient réduire nos rangs comme on pouvait réduire les leurs. Nous ne bougions pas, cela faisait depuis qu'Orion avait été jugé que nous ne faisions rien. Nous n'avions aucune assise territoriale, aucune économie, aucune puissance militaire digne de ce nom. J'étais même certain que l'échiquier avait plus de poids que l'état actuel de notre race. Certes, ce sorcier blond avait faillis détruire l'humanité, mais Delix avait bien faillis y parvenir également alors qu'il n'était qu'un ange. Les anges ne s'étaient pas arrêtés de vivre pour autant. Oh oui, bien sûr, ils étaient bénéfiques alors personne ne se souciaient d'eux, personne ne les craignaient. Mais qui avait dit que la voie du bien était la bonne? Qui avait dit que celle du mal n'était pas la meilleure des deux? Après tout, pourquoi brider ainsi les idéologies? Était-ce les dieux qui décidaient pour les mortels? Je ne le tolérai pas. Non, je voulais apporter ma vision au monde et non celle que l'on voulait que j'ai. Que mon monde soit fait de chaos ou d'ordre, peu importait, c'était comme j'étais et ce que j'avais envi de faire partager autour de moi.
« Hé bien! Parle! ».
Cette voix autoritaire me fit sourire et je me tournais vers elle pour goûter à ses lèvres, calmement, comme pour la calmer ou, au contraire, la faire languir quand à ce qu'allait lui dévoiler ma bouche d'ici quelques instants.
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Sam 19 Jan 2013, 15:02
« Tu dois le savoir mais les magiciens ont fait une avancée géographique assez spectaculaire. Le lac de la transparence, la plage... les sorciers se demandent simplement où est ce qu'ils vont s'arrêter. »
« Tu te le demandes aussi? ». Sa voix n'avait pas changé, toujours aussi froide. Je lui souris, comme pour la rassurer. Cela dit, un petit air sadique s'empara de mes traits avant que je ne lui réponde : « Je me demande surtout quand est ce que nous allons les arrêter. ». Elle ne semblait pas décidée, ni à me donner une réponse, ni même sur le châtiment qu'elle devrait me faire subir pour avoir soulevé cette question délicate. Je finis par me reculer un peu, prenant un air plus que sérieux. « Zélia, je vais te dire cela en tant qu'ami. Je sais que tu ne désires rien faire qui pourrait éveiller l'animosité des autres races quant à la notre. Il est vrai que vu ce qu'il s'est passé avec Orion, nous sommes les individus que tous soupçonnent en ce moment. Néanmoins, tu as prouvé au monde que tu n'as jamais été de mèche avec cet individu, j'ai également prouvé que je n'étais pas à ses côtés, je me suis battu contre lui, du début à la fin. Nous n'avons pas à nous reprocher la faute d'un homme qui n'a pas su gérer son désespoir. Ce n'était pas les sorciers face au reste du monde, non, c'était un homme et ses zombies face au monde. C'est différent. ». Je fis une pause, abaissant doucement le drap qu'elle avait remonté sur elle avec un doigt alors que je caressais sa peau en descendant de plus en plus vers ses hanches. « Seulement, ce n'est pas les autres races que tu gouvernes mais bien les sorciers, des individus qui se questionnent sur ce que tu fais, sur ce que tu comptes changer, sur comment tu vas réagir face à l'invasion géographique des magiciens. Peu importe que tu ais envie d'établir un régime tyrannique, si ton peuple se retourne contre toi, tu ne seras plus rien. Je sais que tu as des ressources magiques, mais es-tu réellement capable d'affronter tous ces individus? ». Je posais ma main sur sa hanche. « Tu sais que je te soutiendrais toujours mais, réfléchis Zélia, même avec mon aide, ce sera impossible de stopper la colère de tout un peuple, surtout un peuple aussi fourbe que celui que tu gouvernes. ».
Elle resta silencieuse un instant puis sortit du lit, s'habillant en m'invitant à faire de même sans rien dire. Au moins, pour une fois, elle avait réussi à éveiller ma curiosité. Une fois que je fus prêt, elle s'approcha de l'une des statues qui décorait la pièce, tournant la tête de celle-ci, geste qui eut pour conséquence d'ouvrir un passage secret dans le mur, passage où débutait un escalier. Cela me paraissait tellement prévisible, montrant le manque d'originalité certain de cette femme. Jamais je ne ferai une chose pareille pour garder mes secrets enfouis. Enfin, je ne dis rien, n'ayant pas envi qu'elle se ravise. Nous descendîmes donc dans les entrailles de son manoir où je découvris avec fascination des sorciers à l'allure étrange. On aurait dit des zombies mais c'était autre chose, une chose qui me glaça le sang. « Je les contrôle, toutes leurs pensées filtrées grâce à un objet magique que j'ai conçu. ». Elle se déplaça vers l'un des individus présents avant de lui ordonner d'une voix sèche : « Toi, suicide toi! ». L'homme ne bougea pas quelques secondes, cherchant un moyen de faire ce qu'elle venait de dire, trouvant une pointe de fer par terre, la ramassant comme une personne saine d'esprit avant de se l'enfoncer dans la gorge, arrachant sa propre chair, le sang commençant à se déverser partout au rythme des mouvements de son cœur. « Oui, je peux également te manipuler ainsi Jun... ». Je la fixais un instant, puis, finis par sourire, pensant qu'elle n'avait pas intérêt à essayer. « Je pense que manipuler les hommes ainsi te correspond bien Zélia. ». Elle le prit comme un compliment mais ça n'en était pas un. Que croyait-elle? Que le peuple apprécierait d'apprendre que dans sa cave se trouvait une armée de sorciers qu'elle avait transformé en pantins par peur qu'ils ne lui obéissent pas? « Tu vas prendre le commandement de cette armée et tu feras ce que tu voudras pour stopper l'avancée des magiciens. ». Je la regardai un instant. « Non, si je dois contrôler des hommes, ce seront des hommes libres de conscience. ». Elle planta son regard dans le mien, comme si mon refus était une véritable trahison. Je précisais : « Stopper l'avancée des magiciens me paraît être une bonne idée, mais si je le fais, ce ne sera pas en me battant, ce sera d'une façon stratégique et j'aurai besoin d'hommes doués de réflexion. Ton armée est très bien, mais uniquement pour un combat physique ou magique. ». Elle comprit et finit par faire apparaître dans sa main un bout de parchemin sur lequel une fine écriture apparut sans qu'elle n'ait besoin de plume.
« Moi, Zélia, souveraine des sorciers de ces terres, lègue à Jun le pouvoir militaire de notre peuple en ce qui concerne la guerre froide contre les magiciens. Ainsi, tout ce qu'il demandera devra être mis en œuvre dans les plus brefs délais. ». Elle le signa de son sceau.
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Sam 19 Jan 2013, 19:11
Voilà que ma quête de l'opale prenait une dimension toute particulière puisque, tout en quittant le lieu d'habitation de Zélia et son armée, j'étais investi d'une double mission : trouver la pierre et trouver la stratégie qui mettrait des bâtons dans les roues aux magiciens sans pour autant que cela devienne une guerre ouverte. D'ailleurs, je devais avouer, dans mon fort intérieur, que j'étais ravi de la situation actuelle entre anges et déchus. J'allais prendre part à cette guerre, c'était une certitude, mais comment être à deux endroits à la fois. Hum? Je réfléchis, marchant dans les vastes contrés de ma très chère Lily-Lune. Cela me faisait rire de voir qu'au beau milieu du territoire réprouvé et du territoire orine, se trouvait l'échiquier. Il n'y avait pas de meilleur endroit stratégique. Quoi qu'il en soit, si je voulais attaquer les magiciens, il fallait que trouve un moyen de réussir sans trop de difficultés. C'est ainsi qu'une idée germa dans mon esprit. Bien entendu, je ne savais pas si cela allait pouvoir être réalisable, tout dépendrait de moi et de certaines personnes. Néanmoins, mon idée semblait bonne : annexer le lac de la transparence en profitant du fait que la guerre entre anges et déchus serait ouverte. Ce n'était pas encore pour tout de suite, cet affrontement qui me profiterait tant, mais cela n'allait pas tarder. De même que les débordements qu'il y avait eu lors de l'invasion des morts-vivants, nous profiterons de ce petit chaos pour frapper un grand coup. Cela dit, je n'avais aucune envie de tuer des magiciens, non, sauf s'ils nous cherchaient querelle, ce que je voulais, c'était simplement leur montrer que nous les surveillons, leur montrer qu'ils feraient mieux de rester bien au chaud dans leur repère. Zélia voulait les éliminer mais notre force actuelle ne le permettait pas, de plus, j'avais besoin de recrus. Si les mages blancs nous voyaient comme des êtres abjectes, alors aucun ne serait curieux quant à nous, aucun ne nous approcherait. Je l'avais vu avec Mitsuko, j'avais vu les pouvoirs du mal, je le savais, c'était très facile de se laisser tenter par le mauvais côté, et si quelques magiciens devenaient sorciers, alors j'en serai ravi. Enfin, peu importait, le but de la manœuvre était avant tout de créer des tensions, pleins de tensions, partout. Les peuples étaient trop unis pour que cela n'éclate pas au bout d'un moment, les alliances de certains en entrainant d'autres qui trahiraient les promesses qu'ils avaient faites. C'était inéluctable, si logique. Je souris, entrant dans la maison d'un sorcier qui était réputé pour ses talents en matière de disparitions et d'apparitions. J'avais entendu parler de lui par Zélia en réalité qui le trouvait totalement mal élevé. Cela avait le don de me faire rire, comme si les sorciers étaient des vampires et devaient soigner leur apparence. Non, nous étions des êtres fourbes, nous n'avions rien à faire de soigner nos entrées ou de ne pas mettre du sang partout. Et, bientôt, tout le monde le saurait.
« Armis, je dois te parler. ». J'avais dit cela en entrant dans la première pièce de la maison, une maison sombre. Cet homme aimait apparemment jouer entre lumière et obscurité, les seules lueurs de la pièce montrant des vieilles toiles aux représentations difformes. Je sentis sa présence derrière moi, comme un souffle glaciale. « Ne serait-ce pas plus polie de commencer par un simple : bonjour, je m'excuse de te déranger en m'infiltrant chez toi à l'improviste? ». Je ris. « Depuis quand les êtres maléfiques ont-il besoin d'être bien élevés? ». Il apparut alors devant moi, me souriant. « Que puis-je faire pour l'homme au parchemin magique? ». Je n'avais donc pas besoin de lui montrer la lettre de Zélia. Tant mieux. « D'ici quelques jours, je vais avoir besoin de tes dons. Je veux que tu apprennes aux sorciers qui viendront te voir comment se téléporter. Bien entendu, tu peux l'enseigner à qui tu le souhaites, mais outre les sorciers qui viendront à toi de manière éparse, je te rejoindrai avec quelques individus que tu devras former en priorité. Et tu devras également m'enseigner tes techniques. ». « Zélia a enfin décidé de régler le problème des magiciens à ce qu'il semblerait. J'accepte mais tout a un prix. ». Je réfléchis un instant, me demandant de quoi cet homme pouvait bien avoir besoin puis, je finis par lui lâcher de but en blanc, sans aucun détour. « Je compte prendre le trône d'ici quelques temps et me débarrasser de la reine d'une manière fort cruelle. Elle aura simplement ce qu'elle mérite en réalité, mais le monde le comprendra le moment venu. Je t'offre une place à ma future table de réunion, et le corps de la reine avant qu'elle ne se fasse prendre par tout ce qui passera par là. Qu'en dis-tu? ». « Nous autres sorciers ne cherchons que le pouvoir. Tu dois te douter qu'il faudra que tu te méfies de moi à l'avenir, surtout si tu me places à tes côtés. Mais je vais accepter, je me vois bien m'amuser avec cette reine si illégitime. ». « Je m'en doute. Mais, ne t'en fais pas, je sais surveiller mes arrières et, une fois que j'aurai le trône, je mettrai tout en œuvre pour que quiconque ait la moindre intention de me faire du tord meurt dans d'atroce souffrance. ». « Je l'espère pour toi. Enfin, peu importe, parle moi de tes plans plus en détails mon ami. ». Je ris.
![L'opale de l'oublie [Pierre solo] Zicf](https://zupimages.net/up/22/46/zicf.bmp)
