Alec était là, les ailes déjà rangées depuis longtemps, à se baigner en compagnie d’un être bien étrange et pourtant fascinant au plus haut point. C’était la première fois qu’il rencontrait un ondin et pour le coup, l’expérience fut très … Unique ! Ecoutant avec attention ce que lui racontait Nastaé, il n’en revint pas que l’homme ait eu ce genre de vie, mais aussi de problèmes, enfin il ne le laissait guère paraître. C’était passionnant et il aurait pu l’écouter durant des heures, mais il fut surpris par sa question. Un peu déboussolé, il répondit :

- Heu … Ben je sais pas en fait. Je pense en avoir encore besoin sous peu, surtout des ailes à dire vrai, donc je verrai en temps et en heures.

Ce qu’il omettait de lui dire, c’était que le retour à la race d’origine était tout aussi agréable que la transformation en ange, et qu’il ne souhaitait en rien lui faire la démonstration de ce spectacle tout simplement macabre. Regardant l’ondin faire sans l’interrompre, il serra les dents en le voyant souffrir de la sorte, ne comprenant le sens de son geste qu’au moment où il argumenta.

- C’est … Une très belle attention, mais j’aurais préféré que tu n’aies pas à te faire mal !

N’osant guère refuser après le mal qu’il s’était donné pour faire ce présent, Alec conserva cet objet dans le creux de sa main et entreprit d’en faire un petit pendentif, au moins il saurait toujours où se trouverait l’écaille en cas de besoin ! S’approchant furtivement, il l’embrassa en lui sautant presque dessus tout en riant, s’éclaboussant par la même occasion. Pourtant, un constat terrible venait de s’immiscer dans sa tête : ils aillaient se quitter. Caressant doucement son visage, sa voix se fit un peu moins enjouée et il annonça, presque comme si c’était la fatalité qui les avait mené jusqu’à ce point :

- Je crois qu’il faudrait envisager de quitter les lieux. Même si c’est très agréable, nous avons chacun une vie qu’il nous faut rejoindre !

Se levant alors, il se rendit jusqu’à son sac, récupéra de quoi se sécher et une chemise - conçue pour les créatures ailées, après tout Alec avait eu des ailes, bien avant ce jour - et s’habilla en ne laissant pas l’occasion à Seijin de glisser le moindre commentaire. Une fois prêt, il déploya ses ailes - ce qui fut bien moins douloureux que la première fois - et approcha ses doigts d’une plume qu’il s’arracha d’un geste vif, sans esquisser le moindre signe de souffrances - ce qui n’était guère le cas -. Cicatrisant aussitôt, il vérifia qu’elle n’eut pas le temps de se retrouver souillée et satisfait, il la fit léviter jusque sur la joue de l’ondin, puis jusqu’à sa main.

- Je ne sais pas s’il y a le moindre signe attaché à ce geste, mais je trouvais cela plus classe que te refiler un de mes crocs !

Riant de nouveau, il battit des ailes et prit un peu de hauteur. Examinant le haut de la grotte, il remarqua qu’il y avait largement de quoi passer en volant et redescendit aussitôt, pour se poster devant l’ondin.

- Bon, prêt à y aller ?

Sachant pertinemment qu’à la fin de ce vol, ils se sépareraient pour une durée indéterminée, il adressa un dernier baiser à l’ondin avant de porter sa bouche à son oreille pour lui susurrer :

- Au fait, j’m’appelle pas Seth. En réalité, c’est Alec !

Lui glissant un petit sourire en retirant son visage, il ne chercha pas à expliquer les raisons de son acte et se contenta de réfléchir un instant avant de transformer son petit sourire en une moue presque flippante tellement elle irradiait de malice dans son regard.

- Oh et puis m*rde !

Posant son sac à terre - enfin le jetant un peu plus loin -, il se plaça pile en face de l’ondin et se saisit de son visage pour l’embrasser longuement. Tandis qu’il le collait de nouveau, il se saisit de ses cuisses et le souleva, le forçant à s’accrocher comme il le pourrait. Battant des ailes, il prit un peu de hauteur avant de l’emmener vers un coin d’herbe qu’il avait repéré un peu plus loin, ne cessant de l’embrasser qu’au moment où il atterrit sur l’ondin - lui-même ayant du se retrouver le dos sur l’herbe, s’il ne s’était pas planté - pour mieux reprendre leurs ébats, l’ange frétillant d’envie de remettre ça !

Finalement, les séparations, ce serait pour bien plus tard !

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