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 [-16] Les prédateurs | PV: Nastaé

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Sam 18 Oct 2014, 18:35


La porte en bois de la taverne claqua lorsqu’un homme arriva. Il était plutôt grand, barbue et un regard qui faisait froid dans le dos. Il commanda, accoudé sur le bar. Le tavernier lui fit glisser la chope  qu’il attrapa agilement de la main gauche. Un drôle de gaillard qui n’hésita pas à boire d’un trait la liqueur brune que contenait son verre. Assis au fond de cette taverne, il y avait moi. J’observais tout le monde avec une onde plutôt noire que je sentis m’envelopper. Étrangement, les places alentour étaient vides… et les personnes présentes ici me regardaient d’un air assez suspicieux. Je faisais si peur à voir ? Je grognai en tenant ma tête qui décidément ne voulait pas se porter toute seule. Mes yeux étaient tout rouges et je sentais que je partais déjà. Je touchai du bout des doigts la petite sacoche accrochée à ma ceinture, celle qui renfermait mes précieux champignons. Finalement, je me demandai si je n’aimais pas aller mal, car si certains ne me rendaient pas violent après l’effet estompé, ceux-ci avaient le don de me mettre hors de moi. Je savais pertinemment que cela finirait mal, mais je n’avais pas pu m’en empêcher… preuve de ma dépendance totale ou de mon immaturité grandissante. Peut-être aussi ne m’intéressais-je pas à tout ce petit peuple qui avait une vie tranquille. En fin de compte, leur sors ne m’intéressais pas, j’étais dépendant et immature. Pas de chance.

Ma tête tomba raide sur mon bras. Mes yeux étaient clos et je commençais à m’endormir. Le problème étant le bruit… tant de bruit dans un si petit lieu… de chaises, d’hommes, de rire, de chuchotements, de chopes qui trinquent… quand ce boucan finira-t-il ? « Silence… » Murmurais-je, mais le bruit devint comme plus fort. Mes sens s’étaient fixés sur le brouhaha de la salle et plus rien ne pouvait les faire taire. Mes ongles se mirent à gratter le bois abîmé, ma tête à se balancer sur elle-même, j’avais tout bonnement l’impression de devenir fou. Un homme vint à moi, surement dans un élan de pure pitié. Il me secoua un peu : « Hé ! Ça va mon gars ? » Sa voix était grave, un peu rouillée, je levai la tête pour voir son visage. Il enleva alors sa main qu’il posait sur la table, et ce fut le début des ennuis. « Non… » Murmurais-je, un peu pathétiquement… D’un geste agile et rapide, je lui plantai un couteau de lancer dans la main : « NON-CA NE VA PAS ! » Criais-je pendant que son Cri de surprise perçait tous les murs. Je lui clouai l’autre main sur la table en m’adressant aux autres présents dans la taverne : « TAISEZ-VOUS ! SILENCE ! ». Mais le problème n’était plus là, j’avais besoin d’autre chose pour calmer ma rage, quelque chose de plus agressif, de plus marquant… Alors que je brisai une bouteille sur la table, l’homme de tantôt s’interposa entre ma victime qui était clouée à la table et moi :  « Un élan de courage ? » lui dis-je en souriant. Il ne répondit pas, ce qui eut le don de m’énerver encore plus.  J’évitai donc ses poings, un peu à la manière d’une danse macabre sous les yeux ahuris des autres alcooliques qui ne bougeaient pas d’un pouce.  Je riais si fort et d’une manière si sinistre que je crus sentir les frémissements de la taverne elle-même. Sans doute me prenaient-ils pour un fou… et à ce moment présent, ils avaient raison. D’un geste vif, je plantai le verre dans les côtes de mon assaillant, puis encore une fois… encore et encore, jusqu’à ce qu’il y est assez de sang sur le sol. Je jetai mon arme par terre dans un élan de pure rage, fixant ensuite ceux qui s’étaient arrêtés de boire. J’avais envie de tous les voir morts, de les voir disparaitre… un peu comme si la bête qui m’habitait avait entièrement pris possession de mon corps. Je ne contrôlais plus rien, ne voyais plus rien… j’étais en ce moment même, perdu.  

Mon cœur battait de plus en plus vite. J’étais couvert de sang de la tête au pied. Le feu dans la cheminée ne cessait de crépiter, et la bête se réveilla au son des flammes. Les ronces qui grimpaient sur la maison rentrèrent par les fenêtres, bloquant les hommes et femmes qui ne voulaient qu’une chose : sortir d’ici. Je pris alors les tonneaux et les bouteilles d’alcool, les versants partout dans la petite taverne du vieux village. J’ouvris grand la porte, la lune était ronde et aucun nuage n’empêchait la diffusion de sa lumière. J’avais avec moi un pied de chaise fraîchement brisé que j’avais pris soin de mettre dans les flammes. Quelques secondes après, je le jetais pour qu’il aille enflammer l’alcool… je fermais la porte en écoutant les cris de ceux qui étaient à l’intérieur. Il était bien dommage que le village ne compte que quelques habitants, surtout emplis de personnes plutôt âgées et d’enfant, dont les plus promettant avaient fuies pour apprendre à être un héros ou toute autre chose.

Je pris la peine de me cacher en voyant les bougies des maisons être allumées pour voir d’où venait le bruit. Je voulus disparaitre dans la nuit, comme tout bon livre dont le héros n’est qu’un monstre assoiffé de sang, mais une jeune femme attira mon attention. Elle était fine, la peau très blanche et les cheveux noirs. Une femme très belle. Lorsque mon regard se perdit dans la petite foule qui s’agitait, je la vis se diriger vers moi pour faire rentrer son petit frère. Ce fut surement la bestialité qui s’exprima à ce moment précis, mais lorsqu’elle revint, je ne pus m’empêcher d’aller vers elle et de mettre ma main sur sa bouche, la trainant entre deux ruelles
: « chuuut…. » Fis-je en la resserrant davantage. Ses pieds trainaient sur les dalles, et elle tenta plusieurs fois de se défendre… ce qui eux le don de me plaire encore plus. Croyez-le ou non, cette situation me faisait vraiment sourire. À quelques rues des flammes, dont la fumée commençait à envahir les lieux, je lui murmurais dans l’oreille tout en l’hypnotisant : « Tais-toi. »  Détrompez-vous, son corps ne m’intéressez pas du tout, sa fragilité seule me suffisait. La plaquant au mur en la maintenant par le cou, je la humai un instant…  Ses cheveux étaient d’une douceur infinie et mes mains s’y perdirent pour tirer sa tête sur le côté, laissant libres son épaule et un peu de son cou. Mes dents commencèrent à mordre sa chair sans lui faire mal… juste au moment où le sang coula sur sa peau de pêche. Son cries perça l’air et pendant que je continuer à la mordre et à déchirer sa chair, je plaquai ma main contre sa bouche. Lorsque j’entendis des pas, je la trainai ailleurs, dans un endroit encore plus sombre. Petit à petit, son souffle s’arrêta et elle fut alors entièrement à moi… malheureusement, je n’aimais pas la chair morte, et je continuai à errer dans les ruelles en quête de nouvelles saveurs, comme un prédateur à l’affut. Ma bouche était pleine de sang, ainsi que mes vêtements. Derrière moi, la femme s’était vidée de son sang et sa beauté était maintenant fanée.  

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Dim 14 Déc 2014, 18:57

« Zaïdham a les poignets particulièrement endommagés. Il faudrait l'attacher autrement. », « Je dois aller le voir de toute manière. » Nastaé se leva de sa coiffeuse. Dans ses habits princiers, il se dirigea vers une aile du Palais, complètement saccagée. Un endroit où personne n'allait, où personne n'avait à aller. Il longea plusieurs couloirs d'un pas rapide, humant alors l'odeur de renfermé lorsqu'il passa une double porte mitée. Dans les sous-sols, les bas-fonds de cet édifice luxuriants, trônait un pauvre ère, peu amène à parler ou à négocier. Dépassant l'encadrement de porte, il s'afficha sans s'annoncer. Son esclave remua en couinant « Ferme là. Je dois partir et tu me mets déjà assez en retard comme cela. » Nastaé s'approcha de lui, et d'un claquement de doigt, détacha ses liens. Le Déchu, suspendu au mur, tomba et se fracassa lourdement sur le sol. De son pied, l'Ondin le retourna et se pencha au dessus de lui « Zackary va s'occuper de toi quelques jours. » L'homme l'attrapa par sa tignasse hirsute rougeoyante, et le trainant sur la pierre gelée. Il le jeta contre un autre mur. Le type avait des contusions partout et son visage saignait. Ses poignets étaient, quant à eux, totalement violets, virant noirs. Nastaé claqua à nouveau des doigts « J'espère, un jour, te ramener un peu de compagnie. » Sous entendu qu'il aimerait avoir bien des esclaves à sa suite, ne se suffisant pas que d'un.

Une fois arrivé à la surface, Nastaé se dirigea vers les plaines. Au delà d'elles, les montagnes se profilaient. Comme il le disait, et comme il le savait, il était en retard. Son contact l'attendait très certainement, et il n'avait pas pu l'honorer assez tôt par sa présence. Un marché était un marché et se voir le décaler pouvait paraitre compromettant. L'Ondin arriva sur les lieux. La nuit venait de tomber, et d'un pas rapide, il se rendit directement dans une maison, sans frapper.
Il entra à l'intérieur et trouva son homme « Je suis là. », « Vous êtes en retard. », « Et vous, mal placé pour me répondre. Où est-il ? », « Désolé, mais j'ai eu une meilleure offre, avec des gens un peu plus ponctuels. Si vous en voulez un autre, cherchez le par vous-même. Je n'en ai plus en stock. », « J'espère que vous êtes conscient de ce que vous me dites, et à qui vous le dite... ? » Nastaé lui lança un regard noir « Je m'en fiche. Vous n'étiez pas là, c'est à vous qu'il faut vous en prendre. », « Oh, merci du conseil mon bon ami. » L'Ondin esquissa un sourire avant de se rapprocher de lui « Hé, restez loin de moi. », « Pourquoi ? » Sans se départir de son sourire aux dents blanches il continua « Ne me dites pas que vous avez peur d'un pauvre client, trop en retard pour vous servir... ? », « Je... » Mais Nastaé était déjà sur lui. Un tintement se fit entendre, alors que l'Ondin disparut dans les ombres. Ressortant derrière la maison, de la pénombre que la lune offrait, il entendit clairement qu'à l'intérieur, l'homme se vidait de son sang par la gorge.
L'Ondin avait appris à négocier dans les entrailles des Abysses, et sur terre, ça portait plutôt ses fruits.

Des marchands d'esclaves, il y en avait partout, ce n'était pas le problème, et si certains comprenaient qu'il ne fallait pas jouer avec lui, d'autres avaient... Plus de mal.
Seulement, au détour d'un virage, il vit dans un carrefour une auberge en feu. Un incendie s'était déclaré. Sur sa droite, un homme partait en trainant de force une femme. Nastaé huma l'odeur ambiante. Du souffre, certes, mais du sang et surtout... Son empathie lui confirma les instincts du pauvre homme. S'en approchant doucement, tapis dans l'ombre, il le regarda dévorer de ses pauvres dents plates, une femme qui avait arrêté de crier. Il sentait le souffre. Arrivant derrière lui, il plaqua son torse contre son dos, et mit une main sur ses yeux. L'autre vint entourer ses bras pour les maintenir en arrière. Lui penchant la tête, dévoilant son cou, il lui murmura, profitant de sa surprise « Lorsqu'on n'a pas les bons outils, on évite d'attirer l'attention en faisant un tel travail... » Une voix de velours. Doucereuse et à la fois, très dure. Elle sentait le danger. Nastaé reflétait le danger. La force qu'il employait pour retenir l'alfar ne le faisait pas trembler. Son corps, son aura, même les yeux fermés, cet homme pouvait les sentir. Il était complètement drogué. Il avait pris des substances, et Nastaé esquissa un sourire. Il allait jouer sur ça...

Doucement, il ouvrit sa bouche de requin, faisant glisser ses dents sur son cou. L'alfar saigna légèrement, trois fois rien. Ca ne pouvait clairement pas être un vampire, car toutes ses dents étaient pointues. Les yeux bandés, l'odeur du sang plein les narines, son propre corps retenu captif ne pouvant se défaire d'un inconnu appétissant... Nastaé ne doutait pas faire un certain effet sur cet homme. Ainsi drogué, tout changeait, et les désirs, les sens, étaient transformés, décuplés « Les agneaux comme toi devraient faire attention à ne pas se faire prendre par plus dangereux qu'eux... » Un chuchotement, un murmure, l'excitation montait doucement, et ses lèvres continuèrent de glisser sur cette peau. Son bras se referma un peu plus, cambrant le corps du jeune homme qu'il tenait entre dans la poigne de sa main. La douleur s'ajouta alors. Et alors, la main qui retenait ses yeux dévia. L'Ondin était dans le noir, et si l'Alfar ne pouvait voir dans la nuit, alors Nastaé resterait à visage caché. Ses doigts longs et fins glissèrent pour caresser ce visage, le griffant doucement par la même occasion, faisant rougir cette peau. Attrapant son cou, il le serra quelques instants, soufflant doucement dans l'oreille du démuni entre ses mains « Ne lutte pas. » Et comme si l'idée fut bonne, il le lui implanta, pour que si il essayait ou si il en eu ne serait-ce que la pensée, il ne l'applique pas. Ca ne servait à rien qu'il fuit. Qu'il essaye de se débattre.

Au delà d'eux, et pourtant à porté d'oreille, le bruit retentissait : feu, cris, pleurs... Les sons étaient bien là, faisant écho et rage. Les pas se succédaient rapide alors que le carnassier lui, prenait tout son temps pour faire languir sa victime.


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Mar 16 Déc 2014, 14:29



Nous n’attirons que ce que nous faisons. C’est ainsi que le serpent se mord la queue, que nous restons nuisibles quoiqu’il arrive, pour la bonne raison que ceux qui nous entourent le sont aussi. Il y a fort à parier que nous resterons des monstres quoi qu’il arrive, que nous cherchions toujours à nous abreuver chez quelqu’un d’autre, que cela soit en sang ou en cris, et comme cette femme qui ne se doutait pas de ce qui la guettait, je ne me doutais pas de celui qui m’épiait. À chacun son prédateur…
 
Les substances qui coulaient dans mes veines ne cessaient de se faire ressentir. Chaque battement de cœur était suivi d’une vague de chaleur et de folie. Le sang qui coulait dans ma gorge ne me suffisait pas, la bête en voulait plus. Titubant, je me relevai de ce corps inerte. Si vous pensez qu’une femme n’est belle que dans la vie, vous vous trompez lourdement, elle est aussi magnifique dans la mort. Sa robe, déchirée, dévoilait sa peau blanche qui contrastait avec le fluide rouge qui s’échappait de ses plaies. Son visage était figé dans une expression de peur si intense, que les rides restèrent marquées après son dernier souffle. J’aurai aimé la voir un peu plus longtemps, contempler mon œuvre comme un artiste fasciner par la beauté d’une nature morte, mais l’on mit empêcha. Pris par surprise, je ne tentai aucune riposte. Mon corps tout entier était incapable de se défendre. Bougeant lentement la tête de droite à gauche, je tentai de reprendre mes esprits, plissant les yeux sur cette main qui se voulait douce et violente à la fois. C’était bien cela qui me gênait le plus, car on pouvait sentir une peau aussi douce que le satin, mais un esprit aussi dangereux que le venin du serpent. Le son de sa voix ne fit que confirmer mes doutes et je reçus également l’information que celui-ci était un homme.

Le danger était si proche, que mon propre corps restait immobile, attendant tout simplement la suite des événements. J’étais à peu près certain de mérité la mort, après toutes les vies que j’avais prises, il était normal que l’on prenne la mienne ce soir, mais pour autant, mon corps se languissait d’une mort aussi théâtrale et ironique. Lorsque ses dents se plantèrent légèrement par simple glissement, je compris que je n’avais pas affaire à quelqu’un de commode. Moi-même je n’avais pas pareille dentition après avoir dévorer tant de femmes et d’hommes. J’avais donc affaire à un réel prédateur. Au simple contacte de ses dents, je sentis mon corps se cambrer et un grognement sortis d’entre mes lèvres, la drogue n’aidant pas à calmer mes sensations. Une nouvelle fois, sa voix fit échos au creux de mon cou, et mes muscles se crispèrent à ses lèvres sur ma peau. Forçant maintenant sur la poigne de l’homme, je montrais mon total désaccord face à cela, même si mon corps, lui, en pensait tout autrement, car j’étais conscient que les substances que j’avais prises en étaient principalement la cause. Ses doigts s’arrêtèrent à mon visage, le griffant un court instant avant de me prendre par le cou. Je pouvais maintenant sentir une force que je n’avais pas. Grognant de plus belle, je n’avais pas d’autre choix que de me laisser faire pour le moment, mais coincé entre fierté et soumission, je me vis souffler en serrant des dents
: « Si tu ne me tues pas ce soir, je te promets que je te retrouverai ».  Oui, c’était ici la prétention d’un homme déjà perdu.

La nuit avait le don de camoufler tous les vices, si mes sens étaient décuplés et si mon corps réclamait, quel qu’en soit la source, ma tête, elle, n’était pas d’accord. Au loin, nous pouvions entendre les pleures de certains, les cris d’autres, et surtout, les craquements de la taverne qui brûlait. Tout ce brouhaha, ce chaos, ne faisait qu’accroitre l’excitation que je ne désirais pas ressentir.  


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