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La Liste de nos Lames

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Partenaire - Solo | Inktober 2023
Intrigue - Neah, Mancinia, Édith, Albert et Shuri ... Les Destins entremêlés.

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Court of Fontaine

Aux Jardins de Jhēn

Main dans la main, les Gardiens Azurés dansaient avec une délicatesse aérienne, attirant le regard de nombreux spectateurs. Autour de leurs silhouettes, quelques papillons aux ailes bleuies essayaient de suivre le rythme en virevoltant autour d'eux, dans une harmonie qui mériterait d'être représentée sur un tableau. Les Anges étaient émerveillés, l'Humaine, ne pouvant voler, évoluait avec une aisance qui aurait pu la confondre avec l'une des leurs. Sa présence avait rassurée certains d'entre eux, gênés de ne pouvoir prendre envol et de demeurer au sol pour échanger une danse avec leur partenaire, de longue date ou improvisé. Ils étaient ainsi quelques couples à valser sous la lumière lunaire, éclairés par des lanternes qui projetaient des ombres aux alentours. Pourtant, c'était bien eux qui captivaient l'audience. Dans sa robe ivoire aux contours en dentelle, la Prophétesse renvoyait un reflet féminin tout en élégance, tandis que son mari la faisait tournoyer. Elle, qui ne quittait des yeux son cavalier, un regard emplit de tendresse, que ce dernier lui rendait. Ce ne pouvait pas être seulement le Lien. Ce ne pouvait pas être seulement l'Amour. Entre ces deux-là, il y avait une chose que rien ne pouvait briser.

Chaque moment comme celui-ci, aux côtés de Neah, lui paraissait comme un rêve. Quelque chose qu'elle n'aurait pu comprendre dans ses jeunes années de célibat, ni même envisager tant le touché d'autrui la répugnait ... Tout avait changé. Il l'avait changée. Dans ces instants qui n'appartenaient qu'à eux, Mancinia avait l'impression d'avoir les larmes aux yeux, prêtent à déverser son bonheur sur sa peau. Ça lui paraissait intense en raison de ses sentiments mêlés à ceux de son mari, créant ainsi une onde de choc dans tout son organisme. Est-ce que tous les couples s'aimaient ainsi ? Elle avait tellement de chance et remerciait les Aetheri d'avoir mis un homme tel que Neah sur son chemin. Un dernier mouvement de l'orchestre et se fût terminé. Il y eu de légers applaudissements, des danseurs qui se serraient dans les bras ou s'inclinaient pour remercier l'autre de la danse. Et elle ... d'un simple mouvement de son bassin, s'était penchée pour embrasser l'homme de son éternité. Ce dernier mis une main derrière sa nuque pour que ce baiser ait une durée plus élevée qu'escompté. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, leur teint s'était légèrement rosé.

— Je t'aime, Mancinia.

Son coeur se serrait. Neah le lui disait si spontanément, dans des circonstances toujours favorables à la magie de l'instant. Elle en connaissait la raison, inavouée. Dix ans. L'Ange l'avait attendu durant une période vraiment longue, sans savoir si elle ouvrirait les yeux encore une fois. Il avait souffert de ne pas lui avoir confié son ressenti. Il avait hésité à son retour, de crainte de la brusquer. Il ne voulait plus perdre de temps. C'était trop précieux pour une Enfant de Sympan.

— Moi aussi, Neah, dit-elle en entourant son cou de ses bras. Je t'aime !

Post I - 487 mots
Inktober - Jour I - Rêve

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La Liste de nos Lames

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Penché sur le côté pour voir au loin depuis la table d'où il était assis, Albert tentait d'observer ceux que l'on désignait par des chuchotements admiratifs et des remarques enthousiastes. Rompu par ses tâches militaires, ainsi que ses nombreuses punitions successives, les Jardins de Jhēn lui étaient encore étrangers. Maintenant qu'il avait trouvé une certaine stabilité depuis son arrivée, on le laissait sortir en compagnie de ses camarades, lors d'événements comme celui-ci, à condition qu'ils ne causent aucun ennui qui causerait le déshonneur de la Nith-Haiah. D'autant que cela demeurait important pour leur intégration, même si leurs supérieurs avaient quelques réserves. Pour autant, il ne comprenait pas vraiment les réactions des autres. C'était qui cette femme ? Elle était aussi belle qu'une Ange. Ah ... Quel idiot. C'est normal, ce devait en être une ! Il en serait presque tombé amoureux. Et l'homme à ses côtés ... Il avait vraiment un physique atypique. Mais en constant leur écart de taille, comment n'aurait-il pas eu envie de pleurer de s'imaginer qu'ils étaient similaires ?

— Elle n'a aucune décence.

Son souffle devint glacé, le mépris avait l'air assez évident ; Albert était assez habitué pour en reconnaître le ton. L'Enfant de Réprouvé avait seulement bougé ses pupilles vers la droite, pour observer l'individu ayant parlé. Il n'avait certainement pas fait attention à sa présence et c'était tant mieux. Cet Ange était sans conteste un Extrémiste d'un acabit bien au-dessus des Capitaines. Ces types n'aimaient pas les Démons, ni les Sorciers, ni les Alfars, ni les Réprouvés, ni les Déchus, ni ... Quelle longue liste pour exprimer leur haine. Ce devait être usant.

— Nous aurions dû agir plus tôt si c'est ce que vous pensez.
— Inutile. Aucune rumeur, ni aucune action, ne peuvent atteindre un couple ayant une telle entende. Il est tout bonnement dommage que ce soit une corruptrice. Elle détourne ainsi un Prédicateur des Vertus pour l'encanailler avec des races souillés.

Mais pourquoi baragouinaient-ils sur ce qu'il se passait dans la couche des autres ? Le visage emplit de déception n'échappait pourtant pas à son observation. Aux yeux des gens autour d'eux, ces amants étaient Bénis par Isahora, même un idiot n'ayant pas été élevé dans la culture des Dieux impies le voyait distinctement. Aux leurs, la Pécheresse n'était qu'une araignée ayant tissé sa toile pour séduire un innocent prometteur.

— Pourquoi un Ange tel que lui a-t-il épousé une Humaine aussi vulgaire ?

D'un mouvement des talons, les deux Anges disparurent. Albert se sentait mieux maintenant que leur négativité avait pris le large, lui autorisant un soupir sur son assise. Éloignés de la piste, les deux concernés n'avaient rien entendu de cette conversation. Alors ... C'était donc ça, une Humaine. Pas très différent des autres, en fait ! Au vu de leurs propos, il était certain que ces deux Extrémistes auraient inclus les Humains dans une Purge pour leur Bien macabre et que Beauté Fatale y aurait été incluse. Sur ces pensées moroses, il but le reste de sa bière.

Post II - 500 mots
Inktober - Jour II - Araignée

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Des éclats lumineux accompagnaient leur chemin vers la Caserne, la musique semblait suivre le rythme de leurs pas, à moins que ce ne soient leurs mouvements qui se calaient sur elle ? La nuit était assez bien entamée, mais ils ne devaient pas négliger leur heure de retour, peu importait que la célébration se poursuive bien plus tard. L'esprit encore embrumé de cette dernière heure, de part ce que ses oreilles avaient entendues et ce qu'il avait ensuite observé, Albert trouvait le tout relativement confus. En quoi cette femme était vulgaire ? Parce qu'elle embrassait un Ange sur la bouche devant les autres ? Est-ce que les Anges étaient pudiques à ce point ? Certains avaient pourtant l'air de trouver cela normal. Il n'y comprenait plus rien.

— Dites, les gars ...

Evgenia et Sören, qui marchaient silencieusement devant lui, se retournèrent légèrement pour l'observer, sans s'arrêter de marcher pour autant.

— Ce couple qui dansait, là ... enfin, vous voyez de qui je parle, hein ? C'était qui ?
— Tu te fou d'ma gueule ? demandait Sören, demeurant sur place devant sa demande idiote.
— Langage, reprit leur camarade.

Une main à l'arrière du crâne vint interrompre une éventuelle réplique. Depuis quelques semaines, l'Aspirante était devenue bien plus ferme et affirmait ses positions. Sa nouvelle vie lui plaisait. Elle n'était plus l'Ange chez les Réprouvés, mais la Réprouvée chez les Anges ... Enfin, d'une certaine manière.

— Albert, tu es sérieux ? lui demanda-t-elle.
— Ouais ? Je ne les connais pas.

Pourquoi se serait-il embêté à poser la question, autrement ? Voyant distinctement le sérieux de sa demande et après une brève hésitation en se demandant où était partie ses capacités d'observation, voire son intelligence, elle choisit de lui donner la réponse.

— ... C'était le Capitaine Katzuta, avec son épouse.

Comme s'il avait été invoqué dans une autre contrée, le cerveau de l'Ange s'était déconnecté. Son visage paru troublé, surprit, dans l'incapacité de saisir ce qu'on venait de lui dire. Toutes ces émotions variées dans un mélange détonnant. Cet homme souriant, semblant presque sortir d'un tableau, qui dansait d'une manière aussi ridicule, mais qui aimait visiblement de son âme ... c'était un de ses supérieurs hiérarchiques ?!

— QUOI ?! s'exclama-t-il si puissamment que les deux autres sursautèrent.
— Comment ne t'en aies-tu pas rendu compte ? demanda Sören en massant son crâne. On travaille avec lui ... C'est difficile de le manquer !
— Alors, non. Le Capitaine que je connais n'est pas comme ça.

Albert était redevenu très sérieux, laissant ses compagnons muets. Il était vraiment convaincu que les deux hommes n'avaient rien en commun, comme des phases séparées comme l'était l'Ange et le Démon chez un Réprouvé. Eh bien ... Peut-être n'avait-il pas tort sur ce point.

Post III - 483 mots
Inktober - Jour III - Chemin

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Si de nombreux individus devaient répondre à la question de ce qui les avait marqué chez Neah Katzuta, ils seraient nombreux à mentionner sa taille. Ce n'était pas courant de voir un homme demeurer dans le mètre soixante, mais ce qui avait surpris Albert, c'était avant tout ses cheveux roux. Au milieu de toutes ces têtes claires, on pouvait dire qu'il détonnait. Pour autant, il y avait bien une troisième chose qui lui mettait le doute ; c'était son regard. Son tranchant au sein des murs de la Caserne le laissait perplexe quant à l'idée que ce soit un homme tendre, même en compagnie d'une femme. Il avait ce côté où l'on voyait l'insaisissable, dans sa puissance réputée, mais aussi en tant que personne. Ce devait être de circonstance entre un Capitaine et ses subordonnés.

— Ouais, je l'admets, c'est un autre gars quand il est avec elle, répondit Sören. Et comme il n'est pas réputé pour son ouverture, cela doit se ressentir d'autant plus pour nous, puisque nous ne sommes pas des Anges pour des types comme lui.
— ... Pourtant, il connaît nos noms.

Evgenia se souvenait encore du moment où elle l'avait constaté.

— Et ce n'est pas des types comme lui qui tenteraient de respecter notre deuil comme il l'a fait, poursuivit-elle en croisant les bras, tout en toisant l'homme à ses côtés.
— C'était n'importe quoi !
— Ah, tu parles de la cérémonie ? se souvint Albert. C'est vrai que ça avait surpris tout le monde.
— Oui, il a voulu que nous soyons en mesure de faire notre deuil. Sören fait l'indigné, mais il était aussi présent.
— Je ... J'essayais juste de voir sa tête rendre hommage à nos Familles !
— Tu devrais au moins reconnaître que ...
— Putain, mais ils doivent tous en mourir de rire depuis le Zin'Revak, Evgenia !
— Si ils y sont bien.

L'idée de ne plus revoir les siens avait été les conséquences de sa décision. Chacun d'eux poursuivrait leur existence en étant digne, en se souvenant des disparus et en honorant le combat qu'avait été le leur. Ce qui pouvait réellement les peiner au point de dévorer leurs esprits, c'était l'incertitude. Ne pas savoir devait être douloureux, pour cet enfant de Lumnaar'Yuvon. Dans une tentative d'esquive d'un sujet si sensible, Albert dérivait la conversation vers l'autre personne vers qui s'élevait son intérêt et tous deux ne pouvaient qu'être silencieux en écoutant la suite de ses folles interrogations.

Post IV - 440 mots | En lien avec Unis de leurs Ailes
Inktober - Jour IV - Esquiver

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— Et elle, sa femme, elle est Humaine, c'est ça ?

Sören et Evgenia échangeaient un regard, mêlant embarras et incompréhension.

— Comment tu ne peux pas connaître la Marquise Leenhardt ? soupira son amie, une main sur le front. Tu es sûr de bosser dans cette armée ?
— Même moi, je sais qu'elle a fait des tas de trucs pour les Anges, reprit son camarade en mettant ses mains sur ses hanches. Mais tu sais ce que je me demande, en vrai ? C'est que vu comment t'es devenu si obsédé, c'est si tu veux te la faire ?
— Elle est trop bien pour moi, répondit-il avec sincérité.
— Au moins, t'es pas aveugle, ah ah !
— Elle est surtout mariée, vous savez ?
— Arrête de plomber l'ambiance, la frigide.

Tandis que ses deux amis se mirent à discuter, si ce n'était se disputer, l'esprit d'Albert carburait. Un Ange et une Humaine, très amoureux, au point de rendre autrui en admiration ... Les Ailes Blanches n'avaient-elles rien dit contre leur mariage ? Il avait entendu des propos prônant la pureté de leur race, que ce soit d'une minorité sans réel pouvoir, ou encore de ceux qui ne voyaient pas l'avenir sans Ange issu de leur sang. L'Aspirant ne semblait pas avoir toutes les cartes en main pour saisir la relation qui s'était étalée sous ses yeux. Est-ce que cela avait à voir avec ce curieux Lien assez souvent mentionné ? Cela semblait être relativement important, au sein de la race. Comme un privilège, voire un honneur au même titre qu'un fait d'armes exceptionnel. Les Orines étaient à même de réaliser la même chose, non ? Était-ce différent ? Peut-être ne devrait-il pas s'en soucier. S'ils étaient heureux et tapinaient comme des lapins, tant pis que d'autres désapprouvent leur union, pas vrai ? Un bâillement sonore mit un terme à tout ceci.

— Bon, on rentre ? J'ai pas envie d'avoir une corvée à la con parce qu'on aura traîné la patte au retour.

En effet, ils risquaient une sanction s'ils s'attardaient en dehors des heures tolérées. Ils reprirent ensuite leur route, direction la Caserne, en s'accordant sur le fait que les Anges voyaient les célébrations de manière douce et sérieuse, loin de ce dont ils avaient réellement l'habitude. Evgenia trouvait cela plus reposant et s'accordait bien mieux à ces dernières, Sören ne cessait de dire que rien ne l'intéressait, mais il était présent à chacune où il était accepté. En tout cas, l'entraînement serait intense demain ; une bonne nuit de sommeil serait la bienvenue. Seulement, entre lui et son lit, se dessinait un obstacle. Quelque chose qu'Albert refusait de tenter.

— Qu'est-ce que tu fous encore ?
— Je vais faire un détour, répliqua-t-il, mal à l'aise.
— Fais pas ton gamin, avance.

En voulant esquiver la main de son amie qui voulait l'encourager à descendre les marches, Albert se réceptionnait mal sur son pied gauche, qui dérapait aussi tôt, partant en avant, entraînant son corps directement vers le bas. Une chose était certaine, Albert n'aimait pas les escaliers ...

Post V - 543 mots
Inktober - Jour V - Carte

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— C'est la troisième fois cette semaine, Aspirant Chreag.

Albert se tenait droit maladroitement, ses doigts s'entortillaient dans ses mains nouées dans son dos, ses épaules voûtées et son regard obstinément baisé vers le sol montrait qu'il se sentait terriblement mal à l'aise, écrasé par l'aura de l'homme devant lui.

— Et savez-vous quel jour on est ?

Assis derrière son bureau, en tapotant le bois de son ongle, il voulait le recentrer sur la conversation en lui posant des questions évidentes.

— ... Le second de la semaine ... Capitaine ...

L'Ange se sentait assez honteux d'être là. Sa chute avait été longue, douloureuse et, à dire vrai, il ne se souvenait pas vraiment de la suite. Il s'était réveillé dans un lit, surveillé par un médecin et bien qu'il n'eût pas de blessures physiques, on lui avait dit que cela avait été violent. Depuis, il n'avait plus recroisé ses compagnons et le Capitaine Katzuta l'avait convoqué dès sa sortie. Albert s'autorisait à relever les yeux dans sa direction. Son éclat glacial lui donnait la sensation d'être du cristal, même s'il s'agissait certainement d'un mur de circonstances entre lui et les Aspirants. Cet homme souriant et enivré d'un bonheur solaire lui paraissait terrifiant, désormais. Aucun doute, l'Oiseau Doré était son chasseur et il serait certainement déçu de sa proie. Ce dernier soupirait.

— Comment peut-on être aussi maladroit ? ...
— Vous pouvez me punir ! reprit Albert en s'inclinant soudainement. J'ai causé du tracas à tout le monde et ... !
— Je ne vous ai pas convoqué pour vous sanctionner, l'interrompit son interlocuteur. Toutefois ...

Son oeil valide scrutait le jeune homme devant lui, qui avait sursauté à ce franc contact visuel.

— Êtes-vous certain que l'Aspirante Argyre n'est en rien responsable ?

Le Capitaine ne connaissait pas correctement tous les Aspirants au sein de la Caserne des Jardins de Jhēn. Ils se rendaient sur Orhmior pour suivre leurs enseignements et, s'ils résidaient en ces lieux, c'est parce que la construction n'avait pas été terminée au moment de leur intégration. Pour éviter des repères de nouveaux ébranlés, l'on avait choisi de ne pas les déplacer à nouveau. C'était une spécificité qui s'effacerait avec le temps. De ce fait, tout ce qu'il savait d'Albert Chreag, en dehors de sa maladresse légendaire, c'était son histoire comme il l'avait décrit à son arrivée. Enfant de Réprouvé né à Bouton d'Or, il était, comme c'était souvent le cas là-bas, fils d'agriculteur. Le troisième fils, plus précisément. Premier Ange de la fratrie. Le seul, aussi. Entre deux aînés Réprouvés, des cadets Démons et des membres de la communauté loin d'être tendres, il se révèle ne pas être assez place. Sa question maintenant, c'était de savoir s'il l'avait ici, aux yeux de ses compagnons d'armes ...

Post VI - 500 mots
Inktober - Jour VI - Doré

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Si des intimidations se poursuivaient au sein de sa Caserne, il devait y mettre un terme immédiatement. Pour autant, porter des accusations dans l'immédiat s'avérait délicat, tout ce dont il avait été témoin et la raison pour laquelle c'était lui en charge de ces questions, c'est parce que la Recrue s'était écrasée devant lui et son collègue assez lourdement. Neah ne s'attendait pas qu'une douce soirée en compagnie de son épouse se termine avec un Aspirant en sang à ses pieds. Sa question provoquait la négation d'Albert.

— Mais non ! protesta-t-il. C'est vraiment un concours de circonstances ! Evg ... Je veux dire l'Aspirante Argyre et moi sommes amis, elle n'avait pas l'intention de me pousser ! Demandez à Sö ... Heu ! L'Aspirant Bosworth ! Il confirmera ce que je dis ! Et puis, vous avez vous-même dit que j'étais maladroit ! Je suis une vraie calamité ! Vraiment ! C'est ce que tout le monde disait chez moi !

Ça ne ressemblait pas à une négation de la réalité, les Réprouvés semblaient l'avoir convaincu d'être un moins-que-rien et cette idée ne lui plaisait guère. Avoir plus de difficultés qu'autrui ne signifiait pas être inutile. N'avait-il pas été dans la même situation, par le passé ?

— Je vous crois, Aspirant Chreag.
— Capitaine ! ...

Il n'avait guère d'autres choix, pour l'instant, mais il aurait ce dernier à l'oeil. Son soulagement perceptible dans sa voix le laissait sous-entendre qu'il craignait ses sanctions.

— Et je vous invite à ne plus provoquer des situations portant à confusion pour ne pas embarrasser vos camarades. Pour l'instant, retournez à votre dortoir et reposez-vous. Ne traînez pas dans les couloirs ou je serais plus ferme, est-ce clair ?
— O ... Oui ! Merci, Capitaine !

Des gouttes de sueur lui coulaient sur l'échine. Albert avait l'habitude des Réprouvés sanguins, mais des Anges calmes n'exprimant leurs émotions qu'au travers de leurs gestes ou de leur regard le rendait vraiment anxieux. On ne savait jamais d'où viendrait le coup. Effectuant son salut militaire assez gauchement, il tournait ensuite les talons avant de s'arrêter et de se retourner à nouveau vers son supérieur.

— ... Monsieur, j'aurais une question, si vous le permettez.
— Je vous écoute.

Il était retourné sur le rapport qu'il lisait avant son arrivée.

— Je trouve que votre femme et vous allez bien ensemble, mais je me disais, les Anges qui sont si liés entre eux, n'ont-ils pas vu votre mariage du mauvais oeil ?

Post VII - 440 mots
Inktober - Jour VII - Goutte

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Si Neah s'était attendu à toutes sortes d'interrogations, celle-ci n'en faisait pas partie. Ses yeux s'étaient légèrement écarquillés, mais il ne distinguait pourtant aucune malice dans le regard de l'Aspirant ; même mal placée, sa curiosité n'était qu'évidence.

— Les Anges ne sont pas aussi nationalistes que vous le pensez, répondit-il, reprenant son calme. Nous sommes stricts concernant les liens du mariage uniquement parce que nous voyons le Sacré dans une union qui se veut durable. Je crois savoir que les Réprouvés le voient également comme incassable.

C'était pour cette raison qu'aucun d'entre eux n'effectuait ce rite. Aucun d'entre eux n'était assez sérieux pour aimer sincèrement autrui.

— En effet ... Et si la mort emporte l'un, l'autre le suit.

C'en était presque romantique ... Un peu trop pour ce peuple de barbares. S'il devait mourir en même temps que Mancinia, Neah l'aurait certainement accepté, même si sa vie eusse été courte. De toute manière, au vu de leur Lien, il avait conscience que la douleur serait innommable, au-delà de ce qu'il avait éprouvé durant une décennie de solitude.

— Ce n'est pas aussi extrême chez nous, soufflait-il. Nos traditions visent simplement à ce que l'Ange ne souffre pas d'une décision irréfléchie de la part de quelqu'un d'autre, puisque cet engagement est éternel.
— Et si ... les sentiments s'éteignent ? demanda-t-il nerveusement. Vous n'avez pas peur que cela ne les enchaînent au tourment ?
— Je vous avais bien dit que l'on devait y penser sérieusement, reprit le Capitaine en se redressant. Ce n'est pas qu'une union entre deux individus, pour nous, cela marque aussi la création d'une famille, sous le regard des Aetheri. Et quiconque n'est pas sérieux se verra ainsi maudit.

Albert ravalait difficilement sa salive. En prenant à livre sur l'étagère, il avait fait attention d'ignorer sa question initiale, mais ...

— Et vous, Capitaine ? réitéra-t-il, n'ayant pas eu de réponse. Madame Katzuta et vous ... ?
— ... Mon épouse et moi avons un Lien. C'est au-dessus de toutes les protestions potentielles.
— Et votre Lien, il s'est fait comment ? ... C'est quelque chose de magique, cela ne fausse-t-il pas les impressions ?

Près de sa bibliothèque, Neah suspendit son geste. Cette question méritait d'être posée. Les Écuyers de l'Aurore avaient-ils perdus leur libre arbitre dès leur rencontre ? Aujourd'hui, l'homme pouvait répondre aisément à cette question.

— J'ai vu Mancinia et je l'ai aimé, c'est tout.

Il y eu un moment de silence, l'Aspirant paru happé par l'émotion.

— C'est vraiment classe ce que vous dites ! s'exclama-t-il.
— Vous en avez terminé ?
— Oui ! confirma celui-ci en s'inclinant. Merci d'avoir répondu à mes questions, Capitaine ! Je vais me reposer pour reprendre ma formation dès demain !

Puis, il tournait les talons. Neah observait la porte close pendant quelques secondes. Tous ces gens qui critiquaient son mariage n'étaient que des crapauds qui n'atteindraient jamais les mêmes cieux que leur Amour.

Post VIII - 538 mots
Inktober - Jour VIII - Crapaud

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À Vervallée

Lorsqu'on échouait, l'on pouvait assurément rebondir. Shuri n'avait pas l'intention d'abandonner l'Aisuru qu'elle avait choisi, car si ce choix n'était qu'une illusion de sa Liste imposé par la Vénus, elle voulait tout de même avoir la sensation de contrôler la direction que prenait sa vie. Le Capitaine n'avait pas voulu d'un autre Lien au Bal d'Encens, mais son épouse avait réussi à le convaincre de lui laisser une chance de prouver sa valeur. Cette manière d'agir lui plaisait relativement bien, puisqu'il s'agissait de leur ligne de conduite depuis l'enfance ; soutenir et être aux côtés d'êtres aux destins prometteurs. Les Orines essuyaient rarement des refus et, sans doute pour cela, elle n'avait pas l'intention de démordre d'une personne qui n'exigerait jamais rien au-dessus de ses capacités, tout en la mettant au défi continuellement. Cette vie ... serait assurément plaisante. Et c'était pour cette raison que sa présence au sein de la ville la plus dynamique des Terres du Lac Bleu se justifiait ; elle revenait à sa rencontre, à sa demande, pour mettre les choses aux clairs. Elle appréhendait en même temps que sa hâte grimpait. Ils devaient se retrouver au Café de Lucerne. C'était ce qu'ils avaient convenus de base, mais ... cet homme attirait bien trop les regards, Shuri le vit aisément derrière la vitre d'une Bijouterie, les yeux ronds. Incroyable. Faisait-il un achat comme ça, l'air de rien ?

Cela lui donnait envie de le taquiner un peu, souriante d'un air mutin, elle entrait à son tour. L'Anjonù Katzuta observait une parure composées de pierres vert-bleu pâle, qui attirait l'attention de sa douce chaleur. Était-ce de l'aigue-marine ? ... C'était surprenant, mais l'Ange avait bon goût. L'on disait que lorsqu'un amant offrait cette pierre à son aimée, cela renforçait les liens amoureux et favorisait les mariages heureux. Tout le monde aurait rit ! Est-ce que les Gardiens Azurés en avaient réellement besoin ? Au moment où l'homme tendait la main pour en observer les caractéristiques de plus près, une autre vint à sa rencontre et ils manquèrent de peu de se toucher après un instant d'hésitation.

— Oh, pardonnez-moi, Marquis, s'excusait une demoiselle. Je n'avais pas fait attention au fait qu'elles vous plaisaient !
— Je vous les laisse, Mademoiselle Vaughan.
— Ce n'est pas la peine ! Je trouve qu'elles iraient mieux sur votre épouse !
— Je voulais seulement les regarder, je n'avais pas l'intention de les acheter.
— Et si je vous les offrais ?

L'incongrue savait décidément rebondir pour attirer l'attention d'autrui.

— Ce sera mon cadeau de mariage !

Post IX - 464 mots
Inktober - Jour IX - Rebondir

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Comment ne pas être béat devant tant d'audace ? Est-ce qu'elle était inconsciente pour se montrer aussi insultante, ou était-ce purement de l'ignorance ? Non, certainement pas. Cette demoiselle était consciente de chacun de ses mots, attirant les regards et les chuchotements des autres clients. Comment l'Ange allait-il réagir devant sa proposition ? Shuri ne se sentait pas à l'aise. Est-ce qu'une intervention aiderait le Capitaine, ou le mettrait-il dans une position délicate ?

— C'est très gentil, mais ce ne sera pas nécessaire, répondit-il poliment avec un sourire.
— Ne soyez pas gêné ! Elles sont parfaites pour votre épouse, vous ne trouvez pas ?

Elle ne semblait pas vouloir démordre de sa volonté, encouragée par ses deux amies qui l'avait rejointe, comme un piège vicieux qui tentait de se refermer sur le Marquis.

— Vous avez raison, ma chère !
— Ne refusez pas, ça part d'une bonne intention !
— Je croyais les Magiciennes de votre statut mieux éduquées, mais je constate vous avoir surestimées.
— Pardon ?

Décontenancée, cette dernière continuait de sourire, mais plus nerveusement depuis que le visage du Capitaine Katzuta s'était refermé. Il lui avait donné une dernière possibilité de se rétracter, mais celle-ci n'avait pas saisi sa chance.

— Si vous aviez un peu de jugeotte, vous ne m'auriez jamais proposé de l'aigue-marine pour mon mariage, reprit-il d'un ton sec. L'on dit que cette pierre favorise la navigation et protège les marins de la tempête. Et pour sillonner entre les mers, il faut un bon vent ... C'est pour cette raison qu'elle n'est pas compatible avec un mariage heureux.

Et c'est ainsi que l'Orine prit conscience qu'il ne fallait pas sous-estimer le mari de la Sertisseuse, qui savait comment s'armer dans ce genre de situations embarrassantes. Le cadeau d'un amant était une chose, celui d'une étrangère en était une autre.

— Avez-vous pensé qu'un militaire n'aurait pas ce genre de connaissance ?
— N ... non, ce n'est pas ça ... ! tentait-elle de se défendre.
— Oh, vous l'ignoriez ?

Son ton était faussement surprit. Elle avait voulu s'amuser avec lui, tout en se moquant d'une Joaillière renommée, il allait désormais répondre sur son terrain, jusqu'à ce qu'elle batte en retraite. Shuri souriait, estimant néanmoins qu'il valait mieux que son potentiel Aisuru ne paraisse pas odieux avec une femme. Aux yeux de la demoiselle, elle serait certainement sa bonne fortune.

— Elle a dû oublier, Capitaine, intervenait-elle dans leurs dos. N'est-ce pas, Mademoiselle Vaughan ?

On ne laissait pas passer sa chance deux fois.

Post X - 455mots
Inktober - Jour X - Chance

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Baissant la tête, elle avait visiblement du mal à reconnaître son erreur de débutante devant tous. Le Capitaine ne semblait pas vouloir poursuivre en demandant des excuses, ou une réparation, conscient qu'une démonstration de ses connaissances était largement suffisant pour lui remettre les idées en place. Elle n'avait désormais d'autres choix que de reconnaître son erreur, peu importait que son visage trahisse son malaise et la colère quant à ses maladresses. Si l'Orine avait conscience d'aider à ramener l'ordre entre les deux parties, ce n'était pas pour autant que ses talents devaient demeurer endormis. Sa nouvelle intervention fit tressaillir les trois amies.

— Maintenant que le Marquis vous a expliqué, je suppose que vous ne commettrez plus la même erreur, sourit-elle aimablement en se dirigeant au plus près de la vitrine. En revanche, ces boucles d'oreilles me plaisent beaucoup !

Entre Mademoiselle Vaughan et le Marquis Katzuta se trouvait maintenant la bleuie, qui saisit ces dernières pour les porter à ses oreilles, où elles pendaient élégamment, comme taillées à sa destination.

— Je trouve que cette pierre est parfaite pour moi !

Un esprit fidèle, mais libre de voyager où il voulait. Une volonté digne des Poseuses d'Énigmes.

— Je ... Je vous laisse, reprit la demoiselle en s'inclinant. M ... Merci de votre attention.

Celle-ci prit ensuite la poudre d'escampette, sans demander son reste ni attendre de réponse. Neah n'y prêtait plus guère attention, se concentrant sur la femme à ses côtés.

— Vous êtes revenue, Mademoiselle.
— Je n'avais pas l'intention de vous abandonner aussi vite.

L'homme eu un léger sourire, qui disparu rapidement. Ce qu'il venait de se passer ne lui avait guère plu.

— Ne faites pas attention à elles. Elles sont certainement jalouse de la Marquise.
— C'est puéril, souffla-t-il en croisant les bras. Elles devraient se battre avec leurs propres talents.
— La Marquise n'est également pas parfaite.

Mancinia Leenhardt lui avait paru être agréable lors de leur rencontre, mais elle avait déjà démontré un esprit étroit et sa critique pouvait être aussi imprévisible qu'inadéquate. Comparer une femme qui a vécu la moitié de sa vie sans avoir accès à la connaissance et une autre, éduquée depuis le berceau est tout autant absurde De plus, son chemin avait été une ascension rapide et un apprentissage accru, dans un laps de temps tout aussi court, mais avait-elle réellement changée ?

— Cela tombe sous le sens, puisqu'elle ne l'est pas.

Shuri ne s'attendait pas à une telle réponse de sa part. N'était-il pas aveuglé par ses sentiments ? Visiblement, non. C'était ses imperfections de qui lui faisait aimer son Humaine autant plus. Ce couple n'était pas en train d'errer dans leur relation ; ils savaient où ils allaient.

— Dans tous les cas, l'on m'a appris a pardonner les erreurs, reprit-il en décroissant ses membres. Je suis navré que notre conversation ait démarrée dans de telles circonstances ... Allons au Café comme convenus.
— Si vous le permettez ... J'aimerais vraiment acheter ces boucles d'oreilles.

Post XI - 528 mots
Inktober - Jour XI - Errer

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La Liste de nos Lames

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Le Capitaine Katzuta se promenant aux abords du Lac Bleu en compagnie d'une autre Dame que la Marquise était surprenant. Les regards tentaient de comprendre qui était cette inconnue aux cheveux bleus, dont les boucles d'oreilles démontrait l'importance de son rang. Une amie de longue date ? Ce n'était clairement pas une militaire. Était-elle une partenaire d'affaires ? Pourtant, ils semblaient marcher en silence, comme si un mur était dressé entre eux. De quoi pouvait-il bien s'agir ? Incongru de penser autre chose, dans tous les cas, les Anges étaient certainement les êtres les plus fidèles. Leurs pas les conduisaient vers une devanture charmante et éclairée. Cet endroit était l'un des plus populaires de la rue, son délicieux café et ses collations sont appréciés par des clients de tous horizons. C'est sans doute la raison pour laquelle il souhaitait la rencontrer ici, dans un lieu où elle serait à l'aise. À peine entré, le personnel le reconnu et tirait par quatre épingles leur installation dans un endroit calme, à l'abri des curieux derrière un paravent intelligemment placé.

— Pouvons-nous vous servir quelque chose ?
— Un chocolat chaud pour moi, s'il vous plaît.
— Un bourbon pointu, merci !

Shuri avait des goûts assez originaux, les cafés épicés étaient rares. Et cher. Il n'était pas question de vivre dans un luxe indécent, mais elle devait démontrer le savoir qui était sien. Démontrer qu'elle serait en mesure d'encaisser le monde dans lequel vivait l'Aisuru convoité, dans tous les domaines ; artistiques, militaires et même au sein de la Haute Société. Oh, l'Ange n'était ni dépensier ni en mesure de gaspiller ses ressources dans des choses aussi désuètes, mais à ses côtés se tenait une épouse d'un rang au-dessus de bien des autres et si elle ne convenait pas à la Marquise Leenhardt, Neah Katzuta n'accepterait en rien ses tentatives. Les Gardiens Azurés étaient en tandem. Jamais elle ne devait l'oublier.

— Vous venez souvent ici ?
— De temps en temps.
— Seul ?
— Parfois avec des collègues.

Son interlocuteur savait la surprendre à chaque instant où elle était persuadée qu'il allait évoquer sa femme. Ils étaient amoureux et reconnus comme indissociables, mais ils avaient chacun leur vie de leur côté lorsque l'autre était absent. Stupéfiant. Cela lui arrachait un rire.

— Vous avez réponse à tout !
— Je ne fais que répondre à vos questions, reprit-il posément, avant de poser un regard intense sur son visage. À quoi rime tout ceci, Mademoiselle Takahashi ?

Shuri croisait ses mains sur la table, soutenant son regard, malgré son envie de baisser les yeux, l'anxiété coulant dans son dos devant son aura. Si elle cédait, cela ne servait à rien d'envisager l'avenir à ses côtés.

— Je souhaite vous poser mon énigme.

Post XII - 480 mots
Inktober - Jour XII - Épicé

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La Liste de nos Lames

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L'Anjonù Katzuta avait baissé ses yeux vers la table, où les riches ornements semblaient captiver son attention. Il avait conscience qu'avoir une Orine à ses côtés était un atout non-négligeable, qui lui permettrait d'augmenter sa charge de travail tout en délégant des tâches mineures à une personne de confiance. Dans le silence qui suivi sa confession, une serveuse était revenue poser devant eux les boissons chaudes et autres mignardises. Tout avait l'air d'être un tableau, mais une certaine tension régnait dans les airs.

— Je me souviens de notre conversation au Bal d'Encens. Vous m'aviez dit vouloir me mettre à l'épreuve, pour voir si nous correspondions l'un à l'autre. Et vous savez très bien que votre demande est inédite.
— Pourquoi ? demanda-t-il en prenant l'anse de sa tasse pour la soulever. Parce qu'ils se précipitent tous sur l'Énigme sans se soucier de ce que cela implique ?

Il portait le breuvage à ses lèvres, sa température était parfaite pour une dégustation immédiate. Avait-il réellement tort de s'interroger des implications ? En tant que créatures des Arts, elles étaient convoitées, autant par des individus des deux sexes, que des artistes ou des puissants. Avoir une Orine était gage d'un avenir prometteur, gage d'un soutien inébranlable et d'une fidélité indestructible. C'était posséder quelque chose de rare, de quasiment divin. Et la demoiselle comprenait très bien que tout cela ne l'intéressait pas. Cela ne représentait rien. Il avait tout cela aux côtés de son épouse.

— Nous nous accordons à nos Aisuru et les mésententes sont inexistantes, Capitaine. Vous savez très bien que nous suivons une longue éducation pour répondre à leurs demandes et les aider au mieux dans leurs projets. Je vous le redis encore, mais mon souhait n'a pas changé.

Son regard se posait de nouveau sur elle. Cet homme pouvait aussi volontairement se tromper dans la résolution de son énigme, voire ne jamais donner de réponse, mais il était bien trop honnête et respectueux pour cela. Il préférait refuser net.

— Et votre liberté, Shuri ?
— C'est à travers de nos Aisuru que nous l'obtenons.

À ces paroles, Neah n'eut à répondre qu'un silence prolongé. Encore. Sa réponse avait été trop rapide à son goût, comme mécanique, comme une leçon savamment apprise.

— Je ne peux pas vous restreindre à ce point, ce n'est pas dans mes habitudes.
— J'ai l'impression que vous voyez ce Lien comme de la servitude, ai-je tort ?

Ce n'était pas courant. Tout le monde avait conscience de la Beauté de ce dernier, mais peut-être que pour un Ange en possédant un des plus précieux, cela s'avérait comme aberrant.

— Au Bal d'Encens, déjà, vous aviez réagit comme cela ...

Post XIII - 490 mots
Inktober - Jour XIII - Augmenter

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La Liste de nos Lames

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Il avait levé les yeux vers les tribunes et observait maintenant Mancinia converser avec la Souveraine. Peut-être que viendrait le temps où ce serait elle, assise à cet endroit, en train d'échanger avec son successeur. Son mari ne pouvait que lui souhaiter sincèrement. Puis, sa conscience réalisait ce qu'il était en train de faire. Comment pouvait-il avoir ses yeux rivés sur elle en permanence ? L'Ange se sentait assez désespérant sur ce point. Il la voyait relativement souvent et ils étaient mariés. Ce n'était pas un sucre qui allait fondre au moindre coup de chaleur ... c'était seulement dans sa nature. Et puis, il la trouvait vraiment belle dans sa tenue militaire. Ça lui donnait un air vraiment sensuel. Par les Aetheri ... rencontrer Oriane avait perturbé sa mécanique de pensées. Ignorant les quelques lignes rouges sur ses joues, ce dernier reprit sa marche en direction d'une structure de château du désert qui accueillerait de nouvelles célébrations. En poursuivant sa marche, toutefois, ce dernier se sentait observer. Suivi, même.

— Si vous souhaitez me parler, faites-le au lieu de ... Oh, c'est vous, Mademoiselle.

En se retournant, il avait immédiatement reconnu la fille de l'Ambassadrice des Orines. Celle-ci était également venue à leur mariage pour remplacer sa mère, occupée par d'autres affaires.

— Capitaine Katzuta, répondit-elle en guise de salutations. Pardonnez-moi, je ne savais pas comment vous aborder.
— Ça ne fait rien, sourit-il. Je pensais simplement qu'il s'agissait de quelqu'un d'autre. Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?

L'Orine avait les traits tirés, son combat contre Lemingway n'avait pas été de tout repos, de plus, l'antimagie environnante ne devait pas aider. Il avait tout vu depuis les tribunes. C'était toujours agréable d'observer les techniques d'autres combattants, appréciant d'autant plus les affronter. Peut-être tenterait-il sa chance au prochain tournoi ?

— Est-ce que vous pourriez m'accorder un peu de temps dans un endroit plus calme ?

Quelle curieuse demande ... Cela dit, l'Ange ne pouvait pas se permettre de refuser.

— Je vais au moins vous offrir un verre pour votre prestation dans l'arène.
— Vous m'avez vue ?!

Son enthousiasme le laissait décontenancé. Elle était loin d'être honteuse dans ses propos, seulement ravie de cette éventualité, ce qui le poussait à s'interroger ... Était-elle une sorte d'Orine coutumières des combats et s'attendait-elle à des conseils de sa part ? Dans ce cas, le Capitaine serait ravi de lui en prodiguer. Sa technique était belle et agréable, mais ne transcendait rien. Peut-être qu'avec plus d'entraînement, ses aptitudes seraient plus précises et meurtrières.

— Oui, bien sûr, répondit-il posément. J'apprécie toujours regarder de beaux combats.

Post XIV - 472 mots
Inktober - Jour XIV - Château

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La Liste de nos Lames

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En suivant le flot d'individus à la recherche d'un abri et d'une place où s'asseoir pour laisser évacuer leur sueur tout en savourant l'air frais de la nuit, l'Orine et l'Ange échangeaient des banalités. Certains le suivaient du regard, estimant que l'on voyait fort ce dernier avec d'autres femmes que la sienne. Dès qu'ils en eurent l'opportunité, les deux interlocuteurs s'installèrent à une table en commandant des boissons fraîches.

— Que vouliez-vous me demander ?
— Neah !

Ce cri interpellant lui parut doux aux oreilles. Mancinia l'avait trouvé avec une facilité déconcertante, cherchant simplement là où son Lien la guidait. À moins qu'elle ne l'eusse vu de loin et l'avait suivi ? Difficile à dire. Elle vit que ce dernier n'était pas seul et paru un instant embarrassée de s'être laissé aller ainsi, avant de reprendre son air de droiture habituel.

— Mademoiselle Takahashi, la saluait Mancinia. Pardonnez-moi, je ne vous avais pas vue.
— Ce n'est rien, Dame Leenhardt, je suis ravie de vous revoir !
— Pardonnez-moi si j'interromps votre conversation ... ? demanda l'Humaine en regardant son compagnon.
— Non, au contraire, Dame Leenhardt ! la rassurait l'Orine. Je tenais à vous parler également.

Tous les deux ? Cela fit tiquer Neah. Peut-être s'était-il fourvoyé sur la raison de cet entretien. Peut-être aurait-il dû refuser ... mais comment le pouvait-il ? La Poseuse d'Énigme ne lui semblait ni hostile ni doter de mauvaise intention. Ce n'est pas comme si elle allait soudainement sortir d'une dague pour les attaquer au milieu de tout le monde. Mancinia les rejoignit, étant en pause et ayant délégué à une collègue pour manger et boire, maintenant que le plus gros des célébrations étaient derrière eux et que la nuit progressait pour faire chuter les températures.

— Je suis contente de pouvoir avoir les deux Écuyers de l'Aurore à la même table !

Elle semblait être enthousiaste, Shuri appréciait le couple et même si l'antimagie lui paraissait désagréable et qu'elle désirait la retrouver au plus vite, c'était une opportunité qu'elle ne pouvait laisser passer. L'aura magnétique du couple ne pouvait que l'inciter à s'asseoir et apprécier le moment.

— De quoi vouliez-vous nous parler ? demanda Neah. D'abord à moi, puis à mon épouse ?
— Je devais vous demander quelque chose, mais j'ai bien conscience que vous ne me répondrez pas sans avoir concerté Dame Leenhardt.

Les Gardiens Azurés échangeaient un regard. Que pouvait-elle bien leur vouloir qui nécessitait qu'ils en discutent ? Si ce n'était pas de sa prestation dans l'Arène, pouvait-il s'agir de Rivellon ? Est-ce que les Orines étaient intéressées par son projet territorial ? Ou bien ...

— Vous savez tous deux que je suis la fille d'Hisaé Takahashi. Ma mère est une personne très bien vue au sein de notre société et elle est convoitée en tant qu'Orine. Étant son unique fille, j'ai moi-même suivi une formation très longue et rigoureuse au sein de la Cité des Arts. Je suis destinée à prendre quelqu'un de puissant comme Aisuru. Et ce moment est arrivé.

Son regard ne quittait pas les yeux de Neah. Ça lui était difficile de maintenir le contact visuel, mais c'était nécessaire.

— Et ma demande est de vous poser mon énigme, Capitaine Katzuta.

Post XV - 520 mots
Inktober - Jour X - Dague