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 [Quête] - La boussole d'Olga | Bae

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Dorian Lang
~ Vampire ~ Niveau II ~

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Dorian Lang
Sam 24 Sep 2022, 22:52

[Quête] - La boussole d'Olga | Bae Fqsx
La boussole d'Olga



Partenaire : Bae
Intrigue/Objectif : Pour débarrasser Dorian de ses points faibles et de l'endurcir (smirk), Laysa envoie une lettre à Bae qu'elle signe du nom de Dorian en le priant de venir le retrouver. Pour l'aider, elle joint à la lettre la boussole d'Olga - cf ce RP de Nostra (oui j'ai mis deux ans à l'utiliser comme tu me l'avais proposé, je me suis dit que Laysa ou Magnus aurait pu retomber dessus et l'avoir acheté à Nostradamus étant donné que c'est un artefact de Douria.)
(En fait, Laysa a un objectif secret mais je veux pas te spoiler lalala)


D'une façon que je n'arrivais pas à expliquer, mais que je comprenais car je n'étais pas, moi non plus, irréprochable, Laysa aimait tester, provoquer. Depuis le jour où nos yeux s'étaient trouvés, avant même que je m'ouvre à la nuit, j'étais convaincu que chacune de ses pensées étaient des abeilles travailleuses dédiées à la confection de plans destinés à éveiller chez moi une sorte de moi intérieur qu'elle imaginait idéal pour satisfaire son égo. Selon les cas, j'étais harponné plus ou moins vivement pour réveiller la bête endormie mais une chose était sûre, je le détestai à chaque fois. S'il y avait autre chose en moi que l'apathie et un dégoût grandissant pour ma personne et ma nature, je n'en étais pas conscient et très franchement, je n'étais pas intéressé. Je m'y pliais parce que je n'avais pas le choix.

Ces derniers temps, ma Créatrice paraissait troublée et je l'avais surprise à maintes reprises me regarder pensivement. Lui avais-je déplu ? Je n'avais guère était loquace sur les derniers évènements et l'enchaînement avait été si confus qu'il m'arrivait de penser en avoir rêvé la moitié. Parfois, elle me sondait en lançant des perches dans l'espoir que je me confie à elle sur ce qui me pesait. Si j'avais été touché par la démarche, je n'en avais rien fait. Elle savait ce qu'il s'était produit aux jeux ; aidés des Sorciers, les Démons s'étaient fait un plaisir de diffuser à l'entièreté des terres du Yin et du Yang leurs atroces tortures. Quant à Issë, je refusais purement et simplement de l'évoquer.
« Je regrette de ne pas avoir été davantage présente. Je sais que tu n'aimes guère ta soeur. Tu as dû souffrir de la solitude. » À mon habitude, je n'avais rien répondu et elle avait glissé sa main dans mes cheveux, engageant ses doigts dans une danse agréable qui avait fait naître des frissons sur ma nuque. « Je veux meubler cet éloignement. Tu me manques. » Sa main avait glissé pour se poser sur ma joue et elle avait exercé une pression jusqu'à ce que je cède et amène ma joue à son ventre. J'avais fermé les yeux et après une certaine hésitation, j'avais entouré sa taille d'un bras. « Il y avait un temps où nous nous comprenions davantage, où tu t'en remettais à moi. Qu'est-ce qui a changé ? » « Tu te poses trop de questions. » Le mouvement de sa main sur ma joue avait cessé et elle s'était reculée, me laissant vaciller sottement, les mains n'étreignant plus que du vide. « J'ai une mission pour toi. Elle me vient de plus haut. » Je clignai des yeux, surpris par le revirement soudain dans notre conversation. « Magnus ? » Je m'étais renfrogné. N'avait-il donc pas d'autre roquet pour aller exécuter ses quatre volontés ? « Douria. » « Quoi ? » « Ça concerne toute la lignée, Dorian. » Elle s'était impatientée et je tâchai de réfléchir plus vite, sans succès. « Magnus est notre Géniteur. » « Le tien. » Objectai-je. Je pouvais me montrer têtu parfois. « Je t'ai déjà expliqué, c'est tout comme. » « Mmh. » Ça me déplaisait. « Donc il s'agit bien de Magnus. » « Nous devons l'aider à maintenir son statut dans notre lignée. Tu as déjà entendu parler du Rituel de Duska ? » « Non. » « C'est un sacrifice à Lubuska. À intervalles réguliers, Magnus doit faire une offrande à notre Æther en se baignant dans son sang sans en boire une seule goutte. La sélection est minutieuse et le futur sacrifié a été désigné. Comme il est trop occupé pour s'en occuper lui-même, tu es chargé d'aller le récupérer et de le convaincre de te suivre jusqu'à Magnus. » « Comme tu m'as convaincu au berceau cristallin ? » Sévère, elle m'avait toisée jusqu'à ce que je baisse les yeux. « Tu pars cette nuit. Il va de soi qu'on attend de toi que tu exécutes l'Aliénation à la perfection. Si tu devais user de la force, tu gâcherai le sacrifice et jetterai l'opprobre sur Douria. » « Ouais. J'ai compris. » « J'espère bien. » « Tu ne m'accompagnes pas ? » Elle avait eu un sourire froid qui n'avait pas atteint ses yeux. « Il me semble que tu m'as démontré que tu pouvais survivre seul non ? » Doublement compris. J'allais devoir me démerder seul, et ce, uniquement parce que je l'avais vexée.


On m'avait donné peu d'indications. Une adresse griffonnée sur un papier, et une date. C'était tout. On ne m'avait pas décrit la cible. Je compris en arrivant qu'effectivement, je ne risquais pas de la rater. À l'écart du port, vers l'intérieur des terres, se dressait à flanc des Gorges Jumelles, un temple à l'abandon. Pour mes yeux avertis, tout désignait Lubuska, et le temple ne faisait que paraître à l'abandon. Des signes d'activité vampire en dehors de nos terres n'étaient pas appréciés par nos voisins au sang chaud. Comme l'aube projetait ses premiers faisceaux sur les étoiles persistantes, je hâtai le pas pour m'engouffrer dans la bâtisse en pierre. Un oiseau s'envola vers le haut plafond, courroucé d'être dérangé dans son sommeil. Il y faisait froid, et une vague odeur de sang séché depuis longtemps embaumait l'air croupi. Peut-être était-ce réellement abandonné finalement. Il y avait longtemps que les lieux n'avaient pas été aérés. Sous l'oeil vigilant de Lubuska, mes pas me portèrent jusqu'à un bassin en pierre rectangulaire assez profond auquel on pouvait accéder avec des marches. Je le regardai et songeai que jamais Laysa m'avait emmené à une cérémonie. Sans doute me jugeait-elle trop instable encore pour les supporter. Il serait de mauvais ton qu'un jeune Vampire se jette sur le sacrificié alors que le prêtre officiait. Je me détournai du bassin et allai déposer ma cape à un crochet avant de m'asseoir à une table branlante en attendant l'objet de ma mission.

Je somnolais à demi lorsque le loquet fut actionné. Un rai de lumière fendit le temple sur sa longueur sans parvenir jusqu'à moi avant d'être sectionné par la silhouette de l'homme qui se présenta dans l'encadrement. Il paraissait petit. Un enfant ? Sans m'annoncer, je le laissai venir jusqu'à moi. Un courant d'air venu de l'extérieur charria son odeur jusqu'à moi. Je me statufiai. « Ce n'est pas possible. » Ses traits se révélèrent à moi quand il fut assez proche, confirmant ce que mon odorat avait détecté et je me levai si brusquement que la table bascula, projetée vers l'avant. Comme dans un rêve, je creusai l'espace restant entre nous et le prit par les épaules. Son visage maculé de sang, une expression de souffrance tordant ses traits, tout était gravé dans ma tête en un souvenir qui m'empêchait de dormir. Et il se tenait là, en parfaite santé, l'air aussi éberlué que moi. « Ce n'est pas possible. » Répétai-je. Je réalisai que je tremblais. « Tu ne peux pas être là. » Buté, je lâchai ses épaules pour venir englober son visage dans mes mains. « Tu es mort. » Insistai-je. Je ne comprenais pas.

Message I | 1234 mots

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Eiko
~ Orine ~ Niveau I ~

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Eiko
Mer 28 Sep 2022, 10:09


La boussole d'Olga
Dorian & Bae

Bae s'immobilisa face à la bâtisse qui se dressait devant lui, s'extirpant des ombres grâce aux rayons de lunes qui s'accrochaient à l'une de ses façades. Le garçon frissonna, sans savoir si ce tremblement était dû à l'excitation ou à l'atmosphère lugubre du temple. Il n'était pas encore en ruine mais il était visiblement abandonné ; la décrépitude guettait. Il lui rappelait ses expéditions dans la vieille Maëlith, lorsque Hanako l'entraînait dans ses aventures nocturnes. Ran n'y échappait pas non plus. Tous les trois s'aventuraient alors dans les restes de la cité tout en se racontant des histoires à faire froid dans le dos. La fille aux cheveux rosés était la plus angoissée du groupe mais le blond n'était jamais totalement serein non plus, bien qu'il n'exposa jamais sa couardise, préférant charrier sa camarade pour essayer d'exorciser sa propre peur. « Hùipà Hùipà, éloigne toi. Hùipà Hùipà, t'approche pas de moi. » récita l'Orine d'une voix frêle. L'incantation était supposée repousser les enfants de Geomi, bien qu'avec l'âge, le blond douta de sa réelle efficacité. Pourtant, elle gardait une valeur cathartique et il inspira profondément, comme si ces quelques mots avaient levé le poids qui s'était abattu sur son cœur, et qu'il retrouvait enfin le courage de s'avancer.

La Hanatsu glissa un dernier regard vers la boussole. L'aiguille était braquée en direction du temple. C'était là. Il était là. Le voyageur était enfin arrivé. Son palpitant s'emballa au creux de sa poitrine et il posa une main sur son torse pour essayer de l'apaiser. Pourtant, l'excitation ne descendait pas. Dorian l'attendait. Ou bien, était-il le premier à être arrivé ? L'endroit ne semblait pas avoir servi depuis des années et il n'y avait pas de lumière à l'intérieur. Ceci-dit, le brun était un Vampire et de ce que lui avait expliqué Linh, il y voyait aussi bien dans le creux de la nuit que le reste du monde en pleine journée. Bae rangea la boussole dans la poche de sa cape de voyage puis monta les quelques marches jusqu'au perron. Il se glissa derrière la lourde porte en bois. L'obscurité était totale et il dû s'immobiliser un instant pour laisser son regard s'habituer à l'absence de luminosité. Petit à petit, il discerna des formes, des ombres à travers la nuit. La gorge nouée, il se laissa engloutir par la noirceur, s'y enfonçant à petites enjambées timides. « Dorian ? » murmura-t-il, comme s'il craignait de déranger quelqu'un.

Un bruit soudain fit sursauter l'intrus et il se retourna vivement pour essayer de voir ce qui avait pu le causer. La silhouette fonça sur lui à vive allure et la proie n'eut pas même le réflexe de s'enfuir : il avait été pétrifié sur place, son cœur semblant vouloir s'échapper de sa cage thoracique. Lorsqu'ils furent assez proches l'un de l'autre pour que des mains s'abattent sur ses épaules, Bae parvint à discerner les contours du visage qui se tenait face à lui. Un sourire rassuré éclaira alors le sien. « Dorian ! » répéta-t-il d'une voix soulagée et enthousiaste. Il leva une main pour la poser sur celle empoignant son épaule, et recouvrit l'autre de sa tête qu'il pencha délicatement. Le contact de la peau sur la sienne sembla le brûler, malgré la fraîcheur du Vampire. Sa joue caressa le dos de cette main qu'il avait tant désirée. L'envie d'y déposer un baiser chaste accéléra son rythme cardiaque, pourtant anormalement élevé, mais il n'osa pas s'autoriser tant de familiarité. Le silence s'étira quelques secondes et l'éphèbe releva finalement la tête pour observer son ami. La surprise qu'il y lisait - non, le choc même - l'étonna quelque peu. Lorsque l'Enfant de la nuit prit la parole, la confusion le gagna totalement. « Mort ? » répéta-t-il d'une voix stupéfaite. Il ne comprenait pas le trouble qui traversait Dorian... Pourquoi était-il abasourdit de le voir ici, alors qu'il l'y avait lui-même convié ? Malgré lui, l'Orine sentit un rire nerveux lui échapper. « Qu'est ce que tu vas t'imaginer ? » demanda-t-il, superposant de nouveau ses mains sur celles du brun. Il y exerça une légère pression, qu'il voulu réconfortante. « Tu vois bien que je suis là, juste devant toi... » Lentement, le blond fit glisser ses paumes le long des bras puis remonta jusqu'au visage de Dorian, qu'il saisit d'une façon similaire à l'étreinte que le brun exerçait sur lui. « Tout... Tout va bien, je suis là... » susurra-t-il en s'approchant d'un pas. Leurs corps se frôlaient, tellement que leurs vêtements se touchaient. L'Orine sentait l'incrédulité qui étreignait son amant onirique, et cette constatation résultait en une perplexité croissante. Cependant, il ressentait également le besoin de rassurer son concubin. « Je vais bien... » assura-t-il encore. Ses doigts glissèrent jusqu'à une tempe puis se glissèrent dans l'ébène des cheveux. Se hissant sur la pointe des pieds, il vint coller leurs fronts. « Je suis heureux de te revoir. » murmura-t-il, ses joues s'empourprant. Il avait tant attendu ce moment. Tant espéré de le revoir...

L'ingénu avait milles questions à poser mais il les garda pour lui. La confusion du brun l'intriguait et il voulait l'interroger à ce sujet mais le brusquer ne semblait pas être une bonne idée. Il semblait bouleversé et ce n'était pas seulement dû à leurs retrouvailles... En réalité, il semblait ne pas s'attendre à le retrouver ici... Qui était-il venu attendre, dans ce cas ? Le blond sentit sa gorge se nouer, et son cœur se serrer. « Dorian... Sommes-nous seuls ici ? » demanda-t-il, la crainte gonflant de nouveau. Il avait peur de la réponse. « Attends-tu quelqu'un d'autre ? »
1011 mots



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Dorian Lang
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Dorian Lang
Sam 01 Oct 2022, 17:06

[Quête] - La boussole d'Olga | Bae Fqsx
La boussole d'Olga




Mes pouces s'appuyèrent sur les pommettes du blond pour évaluer sa densité physique. L'espoir naissait au creux de mes entrailles, luttait pour se faire entendre et me faire basculer dans la folie. En proie à une peur panique, je n'arrivais plus à détacher mes mains de Bae. Et si, en le lâchant, il s'évanouissait dans l'air ambiant comme un ruban de fumée, aussi immatériel qu'il aurait dû l'être ? Et si je le perdais à nouveau et que j'étais seul à nouveau ? Quel Aether avais-je offensé pour subir sa disparition plusieurs fois comme une torture renouvelée à l'infini ? Le contact de son sang sur ma langue, de ses entrailles glissant sur mes doigts, était encore trop vivace dans ma mémoire, beaucoup trop pour que je réussisse à croire à ce coup du destin. Où était la supercherie ?

Je tressaillis alors qu'il se rapprochait et à son tour initiait une caresse trop douce pour l'ouragan qui battait contre mes tempes. Ça ne coïncidait pas. « Tu es mort. » Je persistai et brusquement une main glacée me broya le coeur. Je fermai les yeux pour m'empêcher de voler en éclats. Nos fronts collés, je m'emplissais de son odeur comme s'il était oxygène. Si c'était cela devenir fou, j'étais prêt à devenir le roi des fous. « Je t'ai tué. » Ajoutai-je dans un murmure douloureux. Il devait être une cruelle hallucination. Je n'étais pas fait pour subir le deuil des deux personnes que j'avais jamais aimé. Même si c'était malsain, je voulais profiter de cette illusion pour panser ma douleur, quitte à en souffrir encore plus après. Je déportai mon front sur le creux de son épaule, mes bras se refermèrent sur lui et je l'attirai contre moi dans une étreinte éperdue. « Moi aussi. » Soupirai-je, la gorge serrée. Ainsi positionné près de sa gorge, l'odeur de son sang assaillait mes sens de plein fouet et je ne pus m'empêcher de rapprocher mon nez de là où je pouvais voir l'entrelacs de ses veines sous le translucide de sa peau. L'envie prenait le pas sur tout le reste, mes dents prenaient plus de place dans ma bouche. Un centimètre de plus, et... Je me redressai et reculai pour fixer mon regard sur lui. La soif me tordait le ventre mais je tâchai de l'ignorer. Retrouvant un sérieux et un calme que j'étais loin d'éprouver réellement, je l'examinais avec plus d'attention. « Tu es réel, n'est-ce pas ? Ce n'est pas possible, et pourtant... » Je n'arrivais pas à croire à ma chance. Il ne paraissait pas souffrir d'un traumatisme dû à une série de tortures sur sa personne dans cette sordide maison. Ou bien n'était-ce pas véritablement lui là-bas ? Son odeur m'avait intrigué alors, mais tout s'était si vite enchaîné que je n'avais guère eu l'occasion de me pencher sur ce mystère.

« Oui. Tu es venu seul ? » À l'époque, il était accompagné d'un garde du corps. Puis, je me souvins brusquement de ce qui m'amenais ici en premier lieu et mon visage prit une teinte cireuse. « Ne me dis pas que... » Je ne pus terminer ma phrase. Les implications s'agglutinaient en une toile dans laquelle je m'empêtrai en refusant de voir le piège. La crainte que je lisais sur la figure du blond trouvait un écho en moi, mais pour différentes raisons. Je reculai d'un nouveau pas. « Je... Je ne sais pas. Je devais... » J'inspirai profondément pour mettre un terme à mes balbutiements. C'était idiot. Je perdais la tête. Ce devait être un malentendu, et d'un moment à un autre, le véritable sacrificié se présenterait. C'était une pure coïncidence, rien de plus. Les instructions de Laysa me revinrent en tête. Quand cesserai-je de croire que cette maudite gargouille ne voulait que mon bien ? C'était son égoïsme, et non son amour, qui formait le terreau de ses motivations. J'étais un pion et lorsqu'elle m'appelait son enfant, c'était pour exprimer sa fierté de pouvoir montrer au reste du peuple de la nuit sa progéniture. Jamais elle ne s'était souciée de mes états d'âme, ou seulement quand ça l'arrangeait. Elle jouait avec mes sentiments comme d'autres jouaient d'une flûte, encore qu'il fallait un coeur pour être un virtuose. Et si de malheureux innocents devaient mourir, c'était sans sourciller qu'elle préméditait leur exécution. Encore une fois. Une fois de trop. Mais qu'y pouvais-je ? Je regardai Bae et ressentis de l'agacement face à cet imbécile heureux. Comment avait-il pu se laisser piéger ?

« Pourquoi es-tu venu ici ? Comment as-tu su que tu devais venir ici ? Pourquoi es-tu seul ? C'est trop dangereux de voyager seul, et s'il t'était arrivé malheur ? » À chaque nouvelle question, mon ton accusateur s'amplifiait, se durcissait pour prendre les couleurs de la colère. Contre lui, contre toute cette situation, contre tout ce qui m'échappait. Je secouai la tête et me laissai choir sur les degrés de pierre. J'enfonçai mes mains dans mes cheveux nerveusement. « Tu n'aurais jamais dû venir. Repars. » Il ne pouvait pas être celui que Magnus devait sacrifier en l'honneur de Lubuska. Mes poings se refermèrent. Je refusais. Mes ongles percèrent la peau de mes paumes. Je ne pouvais pas m'y opposer. Je me tendis en avant pour attraper son poignet. « Non. Attends. » Je tirai sur son poignet avec plus de douceur. La haine se déversait en flots glacés dans mes veines mais je m'efforçai de prendre un ton plus amène. « Assieds-toi, s'il te plaît. Je suis juste étonné de te voir. On ne m'avait pas dit que c'était toi que je devais rencontrer ici. J'imagine que c'était une surprise. » Un léger rire faux sortit de ma gorge, incongru écho dans la bâtisse froide et inhospitalière. « Ce n'est pas comme ça que j'imaginais nos retrouvailles. Je t'aurai amené en un endroit moins lugubre, plus confortable. » La main qui le tenait encore se desserra pour glisser jusqu'à entrelacer mes doigts avec les siens. Sa chaleur me donnait du courage et je puisai lâchement dedans. « J'ai souvent repensé à toi depuis cette soirée. J'ai même rêvé de toi. » Confessai-je avec un demi-sourire.

Message II | 1089 mots

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Eiko
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Eiko
Sam 01 Oct 2022, 19:19


La boussole d'Olga
Dorian & Bae


« Oui, je suis seul. » La réponse était sortie spontanément. Il était trop bouleversé par les paroles du brun pour penser à mentir ou se justifier. Elles n'avaient ni queue ni tête, et pourtant, elles martelaient son cœur d'égratignures qui le faisaient saigner de l'intérieur. Il l'avait tué ? Il était mort ? Que racontait-il ? A ces pensées perturbantes venait s'ajouter ce contact tant espéré, qui le faisait chavirer. Sentir le Vampire près de sa gorge avait éveillé des envies inavouables, que le blond essayait de contenir, chassant ces images pour s'ancrer dans le moment présent. Pourtant, son palpitant avait joué des symphonies, avait fait glisser dans ses veines le sirop sucré de l'excitation, avait détendu ses muscles pour en tendre d'autres, dans son bas ventre. « Dorian... Qu'est ce qu'il se passe ? » demanda l'éphèbe, de plus en plus inquiet. Il ne s'expliquait simplement pas cette réaction. Elle était bien loin de ce qu'il avait envisagé. Et pire que cela, la situation le rendait anxieux. Il n'avait pas la moindre idée de la façon dont il était censé réagir. Avait-il fait quelque chose de mal ? Avait-il raté un événement ? De toute évidence, oui, car il était totalement perdu.

« Je... » Bae était trop perdu pour savoir quoi répondre aux accusation du brun. Chacune d'elles frappait sa poitrine avec la violence d'un ouragan. Son visage, qui s'était voulu doux et réconfortant l'instant précédent, se décomposait sous les affres de l'injustice. La fatigue accumulée lors de son long voyage ne l'aidait pas à conserver une posture digne et, peu à peu, ses traits se durcirent sous un masque de mécontentement. « Repartir ? » Il avait soufflé le mot, parler normalement lui semblait trop éprouvant. Le souffle lui manquait. « C'est vraiment ce que tu veux ? » Le souvenir de leur séparation, devant l'auberge, lui revint en mémoire. Il aurait dû le deviner... Le vampire ne voulait pas de lui. Il ne voulait pas perdre son temps une fois de plus... L'Orine battit des cils, essayant de lutter contre les larmes qui s'agglutinaient sur ses cornées. « Que je m'en aille ? » Il se mordit la lèvre. Il se sentait idiot. Il était trop naïf, Hanako le lui avait déjà dit. Il se prétendait romantique mais preuve était de constater que la blonde avait eu raison. Il était sot. La boule au ventre, il croisa les bras, dans une étreinte personnelle. « Très bien, je ne te dérange pas plus longtemps. » fit-il, essayant de garder la tête haute. Il cherchait à capter l'attention du brun mais ce dernier ne lui donnait pas même l'appréciation d'un dernier regard. La déception empourprant ses joues, la Hanatsu s'apprêta à faire demi-tour.

La main sur son poignet lui fit froncer les sourcils. Finalement, l'adolescent remonta son regard pour se heurter au carmin du Vampire. « Une surprise... » Oui, c'en était une bonne, et pas seulement pour le Zvyar. Bae comprenait peu à peu que quelque chose clochait. Dorian n'était, de toute évidence, pas l'auteur de cette lettre qu'il avait reçu. Son amertume n'en était que plus piquante. Il s'était fourvoyé, en pensant retrouver un partenaire aussi désireux qu'il l'avait été. « C'est vrai que ce n'est pas l'endroit le plus accueillant des environs. » confirma l'Enfant des Arts en glissant un regard circulaire sur la grande salle du temple. Son regard s'était peu à peu accommodé à l'obscurité. Ses yeux se posèrent sur un tableau, sur le mur opposé, représentant une femme et un homme... La pénombre ne lui permettait pas de discerner tous les détails de l'oeuvre : la mise en scène d'une vierge, prête à subir le sacrifice que Laysa lui réservait désormais.

Bae vacilla tandis que ses doigts s'enlaçaient à ceux du buveur de sang. Il lui envoyait des signaux contradictoires et il ne savait plus sur quel pied danser. Il n'appréciait pas cette ambivalence qui le troublait. L'évocation du rêve le déstabilisa encore plus, les réminiscences de ses propres songes le gagnant. Sa gorge se noua. Il voulut retourner dans ce cocon d'intimité, à cette nuit parfaite où ils avaient pu nouer leurs vœux... « Cauchemardé plus que rêvé, visiblement. » lâcha le blond, faisant référence à sa démence passée. « Je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé, ce que tu pensais avoir vu ou fait... » L'adolescent secoua la tête. « Je pensais que... Attends. » Le voyageur se sépara du brun, fouillant dans le petit balluchon de voyage qu'il avait emmené pour la fin du voyage. Il en sortit la lettre, qu'il tendit à son supposé auteur. « Je venais te retrouver, à ta demande... Mais... Maintenant, je ne suis plus certain d'être vraiment le bienvenu. » L'Orine sentit son amertume gonfler en lui. Il se sentait si idiot. « Si tu n'en est pas l'auteur, je comprendrais que tu veuilles que je m'en aille. » Malgré la raison qui lui hurlait de suivre cette voie, l'espoir luttait farouchement pour apaiser les déchirures de son cœur. « Et dans le cas contraire... Que dirais-tu d'aller ailleurs ou, à minima, d'éclairer la pièce ? J'aimerais pouvoir te voir, moi aussi. » finit-il, sur un ton légèrement taquin.
899 mots



[Quête] - La boussole d'Olga | Bae B6vi

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Dorian Lang
Dim 02 Oct 2022, 21:49

[Quête] - La boussole d'Olga | Bae Fqsx
La boussole d'Olga




À la lecture de la lettre, mes doutes se confirmèrent et mon estomac s'alourdit de pierres. Je devais attendre un peu avant de clarifier le malentendu néanmoins. Il fallait d'abord faire le tri des informations et tout n'était sûrement pas bon à dire. Quelque chose me disait que Bae ne serait peut-être pas enthousiaste à l'idée d'être sacrifié au nom d'une Æther qu'il ne vénérait pas - même si, en cela, Lubuska prévalait sur ses considérations et je n'avais nullement l'intention d'invoquer sa colère divine en lui refusant son dû. Mais j'avais besoin de connaître les motivations de Laysa. Feignait-elle l'ignorance en le désignant comme futur supplicié ? Je ne pouvais pas croire à un coup du hasard. Voulait-elle m'enfoncer dans la démence ? Si c'était le cas, c'était un succès. Je me renfrognai, grincheux comme à mon habitude. Elle me laissait dans le flou à tenter de percer à travers les méandres de ses plans pour comprendre où elle voulait en venir.

« C'est un peu compliqué. » Commençai-je après un long moment de réflexion. Il était difficile de doser le niveau d'informations que je pouvais lui accorder. Je n'étais même pas encore sûr de savoir ce que je voulais faire, bien que ma volonté n'entrât à aucun moment en ligne de compte. Désobéir m'était interdit, mais je pouvais peut-être négocier avec Laysa. Je n'avais encore jamais eu à la supplier, et je me demandais comment elle réagirait. Magnus le verrait comme une marque de faiblesse, mais ma Créatrice aimait me voir à ses pieds. À méditer. Je froissai la lettre entre mes mains et la fourrai dans une poche de mon pantalon. « Quoi qu'il en soit, je veux que tu restes. J'ai été maladroit tout à l'heure parce que... Tu as raison, cette histoire est trop longue pour être contée ici. » Je me levai en premier puis tendis la main pour l'aider à se relever. « On va aller au port, c'est le plus proche étant donné l'heure. On va bien trouver une auberge qui pourra nous prêter un toit un peu plus chaleureux. Tu as peut-être faim aussi après ce voyage. » Je profitai de le tenir pour le rapprocher soudainement. Je ne comprenais toujours pas comment il pouvait être en vie mais je n'allais pas me plaindre. Tout à ma joie de le trouver sain et sauf, je n'arrivai pas à ne pas le toucher pour vérifier qu'il était toujours bien là, en chair et en os. Son contact m'avait manqué, et je n'avais pas eu le temps de profiter de nos retrouvailles comme je l'aurai voulu à la maison des péchés. « Et pour être parfaitement honnête, tu ne serais pas le seul. » Je souris de toutes mes dents. Je ne perdais jamais le nord.

Une fois hors du temple, je fis appel à ma magie pour faire apparaître dans mon dos la paire d'ailes bicolores qui m'était poussée à la conclusion d'une étrange téléportation sur un champ de bataille. Elles fendirent l'air le temps que je m'en accommode et je roulai des épaules retrouver les sensations. Ne les utilisant que pour voyager, et après plusieurs essais ratés, j'étais encore maladroit avec elles, mais elles restaient pratiques. De plus, j'avais une autre raison pour les employer. Même deux raisons. J'avançai sur Bae et sans prévenir, glissai un bras sous ses genoux et l'autre pour accueillir son dos. Mes jambes tremblèrent dangereusement mais je cachai fièrement ma difficulté à le porter. J'étais chanceux qu'il ne soit pas plus lourd. « Accroche-toi. » En quelques battements, je nous hissai au dessus du sol puis pris la direction du port, vacillant sous la charge inhabituelle. « J'ai rêvé que nous étions des Anges et que nous volions dans la nuit. J'ai tenté de reproduire ça mais... » Un courant d'air manqua nous projeter violemment au sol et je me rattrapai au dernier moment sur une brise ascendante. « La réalité se révèle souvent décevante. » Conclus-je, l'air sombre. Dès que je perçus les lumières tremblotantes ceinturant les quais, je ralentis et nous déposai un peu brusquement. Ma magie fit disparaître mes ailes. Mon idée n'était finalement pas si glorieuse et je me sentis stupide. Sans un mot, je pris la direction de la première auberge éclairée.

Plissant les yeux sous la subite clarté, je ne perdis pas de temps et glissai quelques pièces à l'aubergiste, en échange d'une chambre et de deux repas. Je n'avais guère envie qu'on apprenne que j'étais un Vampire et de toute façon, ça ne ferait pas de mal à l'éphèbe de reprendre des forces. Je n'avais pas envie qu'il s'évanouisse trop vite à nouveau. Cette fois-ci, je prendrai soin de lui.

Je l'invitai à entrer en premier et refermai la porte sur nous. Le silence nous enveloppa, gênant et lourd de tout ce que nous ne disions pas. « Je ne t'ai même pas demandé. Qu'est-ce que tu deviens depuis notre dernière rencontre ? » J'avais tenté de prendre un ton léger mais j'attendais de voir s'il mentionnerait les jeux démoniaques. Si ce n'était pas le cas, cela signifiait tout simplement que les Démons nous avaient entourloupés avec des poupées à l'effigie de nos proches. Je déposai mon manteau sur la chaise et m'attelai à remettre des bûches dans la cheminée pour réchauffer la pièce en écoutant la réponse de Bae. Cela me laissait aussi le temps de décider ce que j'allais lui révéler, et surtout, de préparer les arguments pour qu'il me suive jusqu'à Fjörd où Magnus nous attendait.

Message III | 980 mots

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Eiko
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Eiko
Lun 03 Oct 2022, 11:01


La boussole d'Olga
Dorian & Bae


« Très bien. Où va-t-on ? » Bae s'appuya sur la main que lui tendit le brun. Sa réponse lui arracha un sourire. Ça pouvait être très romantique, de se balader au bord de l'eau... Non. Il ne devait pas penser à ce genre de choses. Et puis, son hôte n'envisageait pas de s'y promener main dans la main. Il avait un objectif bien plus pragmatique. Le souvenir de leur rencontre, ou plutôt de leur séparation, devant cette auberge à Merhoneän, crispa légèrement le plus jeune. Cette fois-ci, cependant, les choses seraient différentes. Il ne se faisait pas simplement raccompagner à bon port. Ils s'y rendaient ensemble, tous les deux, pour discuter... Le pouls de l'éphèbe s'accéléra et ses joues s'en empourprèrent imperceptiblement. Des idées dangereuses valsèrent dans l'esprit de l'adolescent. Et s'ils ne faisaient pas que bavarder ? Inconsciemment, l'enfant de Maelith passa une main sur son kimono. Il était fier d'avoir pensé à cette éventualité et d'avoir pris des dispositions. « J'admets que je n'ai pas mangé depuis ce midi... » Ce n'était pas tant à cause du voyage, mais plus parce qu'il avait refusé de perdre du temps en s'arrêtant pour sa dernière collation. L'impatience l'avait fait puiser dans l'énergie galvanisante de l'adrénaline. A peine l'Orine eut-il eut le temps de se réprimander qu'il se retrouva attiré par son amant onirique. Il s'en retrouva le souffle coupé, ne lâchant qu'un hoquet surpris avant de retenir sa respiration. Le sourire du brun lui fit chavirer la tête, ses paroles soulevèrent des montagnes dans son estomac et son odeur embauma ses narines jusqu'à lui faire perdre totalement pied. « Pas le seul... » répéta-t-il, d'une voix beaucoup trop aiguë qui lui rappela ridiculement son enfance. Le sous-entendu n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd et, aussitôt, il désira que les dents blanches s'enfonçassent  dans sa chaire, que le Vampire se repaisse de son nectar carmin et que seuls ses gémissements se mêlassent à ses grognements gourmands. L'idée que Dorian était un prédateur et qu'il eu put faire de lui tout ce qu'il désirait avait quelque chose d'alarmant et de plaisant à la fois. Cela lui donnait le frisson du danger - sans qu'il ne considéra son ami comme une réelle menace.

La Hanatsu suivit le Zvyar hors du temple, la carnation de ses joues arborant une teinte coquelicot. Il avait l'impression que ses jambes s'étaient transformées en nuages sous lui. Aussi, lorsque Dorian fit apparaître ses ailes, il n'eut pas la force de se reculer mais simplement d'écarquiller les yeux. L'adorateur de Lubuska arborait les excroissances des Manichéens. Était-ce une réminiscence de sa vie d’antan ? Un reste de celui qu'il avait été avant sa transformation ? Il avait lu que ces signes distinctifs disparaissaient après avoir rejoint le clan de la nuit mais il savait également que les exceptions étaient toujours envisageables. Curieux, le blond eut envie de toucher ces ailes disparates mais n'eut pas le temps de demander la permission. « Wow. » Le brun venait de le soulever dans ses bras et, tout naturellement, le passager enserra le cou de l'ailé. Leurs visages étaient de nouveau proches, ainsi, et Bae sentit son cœur s'emballer. Et s'il lui avait dérobé un baiser , là, tout de suite ? Le Vampire lui en aurait-il tenu rigueur ? L'imprudent se pinça les lèvres. Il devait absolument se débarrasser de ce genre d'idées, pourtant, plus il essayait de les repousser, plus elles affluaient. Il avait fantasmé ce moment de tellement de manières différentes que ses envies de faisaient voraces. Le blond hoqueta lors du décollage et resserra sa prise autour des épaules, s'agrippant aux vêtements du Vampire. « Je n'ai jamais volé pour de vrai ! » avoua l'éphèbe, jetant des coups d’œil émerveillé par dessus sa propre épaule. Vue d'en haut, la cité prenait des airs différents. Ou bien peut être était-ce la couverture nocturne qui lui donnait cette atmosphère si particulière. « Ah ! » cria Bae tandis que Dorian était déstabilisé par une bourrasque de vent. Sa détresse se mua cependant aussitôt en rire, extatique, joyeux. Il avait l'impression de rêver. « J'aime notre réalité ! » contredit-il son interlocuteur. Il ne l'aurait échangé contre rien au monde, car il savait que cet ersatz de temps était plus précieux que toutes ses pensées illusoires. Et puis, il aimait bien pouvoir se blottir contre lui. Le blond pencha la tête en arrière et lâcha un rire à gorge déployée.

Finalement, le duo regagna la terre. Dorian se remit aussitôt en marche, sans échanger un mot. Cela n'embarrassa pas l'Orine, qui remit de l'ordre dans ses pensées. Il essayait de ne pas trop réfléchir à ce qu'il avait découvert au sujet des morsures de vampire, de se concentrer sur ce dont ils devraient discuter... Il suivit son guide jusqu'à l'auberge et le laissa réserver la chambre, dans laquelle il le suivit. En montant les marches, il sentit la nervosité le gagner. Il repensait à ce qu'avait dit le brun, un peu plus tôt. Il avait faim. Une fin de loup, si l'éphèbe en croyait le sourire gourmand qu'il avait esquissé. Avant que l'esprit fertile ne puisse trop s'emballer, le Zvyar referma la porte derrière eux. Bae retira sa cape de voyage et déposa son baluchon. Il se mit à observer la chambre dans laquelle ils se trouvaient. Il n'y avait qu'un lit. Le jeune homme se força à chasser le sourire qui avait arqué ses lèvres avant de se retourner vers son camarade. « Mmh, j'ai continué à voyager, ici et là. Je suis retourné sur les terres magiciennes et je me suis même rendu à Utopia, la capitale des Humains. Mais depuis plusieurs mois maintenant, je suis retourné auprès des miennes. Dans un village, un peu reculé. C'est de là-bas qu'est originaire l'Ato. Je suis resté avec une famille qui est un peu devenu la mienne. » Lentement, l'orateur s'était approché du brun, jusqu'à arriver à sa hauteur. Il était accroupi, en train de raviver le feu de la cheminée. « Oh et... J'ai rêvé  de nous, moi aussi. » D'eux deux, en Ange. Lorsque le brun avait évoqué son songe, le blond s'était plu à imaginer qu'ils avaient pu partager un instant onirique. L'idée était absurde mais avait eu quelque chose de charmant. Bien évidemment, il n'y avait pas cru un seul instant. Il n'en dit rien, une fois encore, bien que l'idée ne l'avait pas quittée, et préféra se concentrer sur tous ses autres songes. Ceux où il s'était retrouvé sous le corps du Vampire, à subir et apprécier ses morsures. Il attendit que son compagnon se redressa et, aussitôt, s'empara de sa main. Marchant à reculons, il l'entraîna jusqu'au lit, ses yeux rivés aux siens. Il se mordillait nerveusement les lèvres. Le cœur battant - l'entendait-il, vibrer avec toute sa pulsion de vie ?- Bae usa de sa main libre pour tirer sur son obi et délivrer sa taille de la ceinture du kimono, qu'il laissa à son tour tomber au sol. Ne restait plus qu'un nagajuban de soie noire pour préserver sa pudeur, pour masquer sa peau. Et pourtant, elle était la, derrière cette maigre barrière que l'ailé n'aurait aucun mal à défaire. Ne cherchant aucunement à dissimuler ses intentions, l'Orine invita son vis-à-vis à s'asseoir sur le matelas. Il s'invita ensuite sur ses genoux, de face, puis le força à s'allonger sur le dos. Il n'avait pas dit un mot : les regards et les caresses étaient des messagers efficaces pour transcrire ses ordres muets. Il le toisa de haut, et la vue lui plu vertigineusement. Leur posture avait quelque chose d'érotique. Lentement, comme s'il se retrouvait dans la peau du chasseur, Bae se pencha en avant, posant une main de chaque côté de la tête du brun. Il le toisa un instant avant d'approcher son poignet avec une lenteur presque timide jusqu'au visage de l'homme, qu'il frôla du bout des doigts. « Je veux... » Sa voix s'enrailla. Son assurance se fendillait. Pourtant, il ne détourna pas les yeux. Cessant de martyriser sa lèvre, il reprit. « Je veux te voir boire mon sang. » dit-il, sur un ton doux. Un baiser sur l'âme. « S'il te plaît. » Ne put-il s'empêcher d'ajouter au dernier instant.

1464 mots



[Quête] - La boussole d'Olga | Bae B6vi

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Dorian Lang
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Dorian Lang
Lun 03 Oct 2022, 17:48

[Quête] - La boussole d'Olga | Bae Fqsx
La boussole d'Olga




« Je vois. » Un rire saccadé m'échappa, comme s'il avait été retenu trop longtemps, obstrué par mes craintes. Ils m'avaient bien eu. Ils n'étaient pas surnommés les malins pour rien. J'avais sous-estimé leur sournoiserie. Toute cette peine qui m'avait déchiré, cette culpabilité qui me ramenait à d'anciennes ténèbres, le coeur en morceaux, pour rien. Comme ils avaient dû rire. Je me sentis léger pour la première fois depuis bien longtemps. Je ne savais pas qui était mort sur cette table, mais j'étais soulagé au delà du mesurable que ce ne soit pas Bae. Maintenant que je savais comment c'était de le perdre, je me sentais prêt à défier le monde pour ne pas revivre l'expérience à nouveau.

Interpellé par un changement de tonalité dans sa voix, je levai les yeux sur lui, intrigué. Je laissais passer un silence durant lequel je fouillai son regard pour confirmer ce que je devinais. Il transpirait l'envie et j'eus subitement une conscience accrue de sa proximité, de la facilité avec laquelle je pouvais faire de lui ce que je voulais. Je déglutis. « Ah oui ? » Fis-je d'un ton dégagé. J'avais envie d'en savoir plus, mais pas maintenant. Je penchai la tête sur le côté, aussi innocent qu'un loup furetant autour d'une portée de lapins. « Des cauchemars ? » Il n'avait pas eu l'air de détester sa nuit à Merhonëan, même s'il avait parut effrayé à plusieurs reprises. Il est vrai que je n'avais pas été loin de le saigner jusqu'à la mort, il avait peut-être été traumatisé. Il n'en avait pas l'air. Il avait plutôt l'air d'attendre quelque chose. Je me relevai lentement. L'atmosphère s'était modifiée dans la pièce, et la chaleur dégagée par les flammes n'y étaient pour rien. Une nouvelle tension s'était logée dans mon dos et déroulait ses anneaux dans mes épaules.

Envoûté par le turquoise luisant à la lueur du feu, je me laissai docilement entraîner jusqu'au lit. À mi-chemin, il se défit d'une première couche de vêtements et je ralentis imperceptiblement, épris d'un doute affreux. Un gant de glace se referma sur mon ventre, brisant le charme du moment. S'attendait-il à ce que je puisse le rejoindre au lit ? Je ne voulais pas voir la déception assombrir son visage. Je serrai le poing, impuissant dans tous les sens possibles du terme. Tout ce que je pouvais lui apporter n'était que sang et douleur. J'étais sot de m'être laissé prendre à cette parade, à lui faire croire que quelque chose était possible. J'ouvris la bouche pour l'interrompre mais il me poussa sur le matelas et envahit mon espace de façon plus substantielle, me réduisant proprement à un silence médusé. Il ne m'avait pas habitué à ce comportement.

À quelques centimètres seulement, son souffle embuait presque mes lunettes. Je cessai de respirer, de penser. Noyé dans l'immensité bleue de ses prunelles. Il aurait fallu d'un rien pour conquérir ces lèvres, mais j'étais comme paralysé, à sa merci. D'une poussée de ses doigts, je me réceptionnais sur le dos et il me masqua le plafond, le matelas s'affaissant sous le poids de ses paumes. Réduit à une enveloppe de nerfs, j'étais attentif au moindre de ses gestes, au moindre déplacement de son poids sur moi, persuadé au plus profond de moi que si j'initiai la moindre initiative, il allait se morceler et devenir poussière de porcelaine, ou qu'il allait éclater d'un rire moqueur car il devait bien se douter, il devait savoir que les Vampires ne pouvaient pas se livrer au sexe comme les autres. Je savais que je devais dire quelque chose. Le prévenir avant de voir ses espoirs se briser au sol, avant qu'il ne m'inflige une honte que je n'étais pas certain de pouvoir supporter. J'en étais incapable, tout comme mon entrejambe demeurait morte à toute pression exercée sur mon bas ventre ou à toute pensée obscène que sa position suggérait. Il n'y avait rien pour rencontrer le désir qui noircissait désormais son regard. Puis, basculant sur une seule main, il me surprit en faisant danser son poignet sous mon nez. « ... » Mes lèvres s'entrouvrirent sans que le moindre son n'en franchisse l'ouverture. Sa main refit un passage près de ma bouche et j'inspirai brusquement. « Depuis quand es-tu aussi entreprenant ? » Murmurai-je en me saisissant de son avant-bras pour qu'il cesse sa tentation.

Mon ventre se contracta alors que je me hissai sur mon bras libre, forçant Bae à reculer s'il ne voulait pas se cogner. Je ne le regardai plus, trop captivé par le croquis de ses veines sous le translucide de son poignet. Je m'assis complètement pour libérer mon bras et en profitai pour mieux installer l'Orine sur moi, passant une main dans le bas de son dos pour le maintenir contre moi. Je m'abreuvais à sa chaleur corporelle tout en étant incapable d'en profiter comme j'aurai pu le vouloir auparavant. Mais c'était un autre appétit qui m'animait et je portais enfin le poignet à ma bouche. La respiration désordonnée, un brouillard épais étouffait ma raison et je ne vivais plus que pour le flux de sang séparé de moi uniquement par la finesse ridiculement fragile de sa peau. J'avais prévu d'y aller en douceur pour ne pas l'affoler mais sa brusque audace m'avait pris de court et avait abattu toutes mes sûretés et j'enfonçai violemment mes canines dans son poignet. Mon autre main se crispa sur son dos et je fus traversé par une onde de plaisir pur, puis une seconde alors que j'aspirai goulument, les yeux clos pour m'isoler de tout ce qui n'était pas son sang sur ma langue. Il me fallut plusieurs grandes rasades avant de réaliser que j'étais en train de tout gâcher. Au lieu de profiter lentement de son nectar, je me comportais comme un ogre qui festoie à un banquet sans savourer les mets sur sa table.

À regret, je libérai son poignet et fit une pression avec mes doigts pour bloquer le saignement. Le souffle court, les yeux toujours clos, j'appuyais mon front contre le sien le temps de retrouver mes esprits. J'avais la sensation de revenir d'une chasse, sauf qu'au lieu d'être dépité et en sueur, j'exultais. Je me léchai les lèvres machinalement puis soufflai. « Excuse-moi. J'ai encore du mal à me retenir. Je crois que tu ne réalises pas. Ton goût est indescriptible. » Certainement meilleur que celui des lièvres que je me coltinais quand je visitais Fjörd. Lorsque je le suçais, j'avais l'impression d'être un roi. J'amenai une main jusqu'à son visage pour encercler la ligne de sa mâchoire, en douceur, comme si je sculptai ses traits sur une matière aussi sensible que de la soie. J'eus envie de l'embrasser mais craignis de le dégoûter en lui faisant goûter son propre sang. Au moins ne s'était-il pas encore évanoui.
🔞

Une idée surgit à la vue de ses traits détendus par le plaisir éprouvé par la morsure. « Je crois que je sais comment me faire pardonner. » Mes doigts rampèrent jusqu'à sa nuque et je l'attirai vers moi. Mes dents le rencontrèrent à mi-parcours et je m'enfonçai à nouveau, le nez niché dans son cou, chatouillé par ses cheveux. Je procédai cette fois avec davantage de soin, n'aspirant que très peu de son liquide vital pour ne pas à nouveau perdre la tête, abruti par son arôme entêtant. La main qui jusque là se cramponnait à son dos se réfugia entre nous et délaça le nœud de son vêtement. Une fois que ce fut fait, j'écartai les pans du haut jusqu'à ce que le tissu glisse de façon très satisfaisante sur son épaule et le long de son bras, dénudant en grande partie son torse. Lentement, mais avec une détermination féroce, mes doigts poursuivirent leur œuvre avec la délicatesse de plumes sur sa peau pour y faire naître des frissons. Mais je délaissai bientôt cette partie pour partir en exploration plus bas, survolant par dessus son nombril jusqu'à ce que la ligne de ses poils caresse mes phalanges. Je m'arrêtais là, tendant l'oreille sur ses soupirs. Je pouvais sentir son pouls contre ma bouche s'intensifier de seconde en seconde et sa peau devenir brûlante contre la mienne. Quand j'eus décidé l'avoir fait suffisamment attendre, je glissai ma main plus en dessous jusqu'à trouver l'autre objet de son désir. Raffermissant ma prise sur son cou pour l'immobiliser, j'ancrai plus profondément mes canines en lui avant d'effectuer de lents va-et-vient, emplissant mes oreilles de ses gémissements qui enflaient. Une pression sans nom martelait mes tempes et j'accélérai le mouvement de ma main tout en gémissant à mon tour. Je m'enivrai de son plaisir croissant. Je pouvais deviner aisément aux tremblements imperceptibles qui l'agitaient qu'il approchait de son point culminant mais je lui interdisais de bouger plus que ça, solidement enfoncé en lui, ma domination sur lui était totale, je contrôlai la moindre de ses exhalations et ses supplications étaient une symphonie berçant mes oreilles. Je ne jouais pas longtemps avec lui, conscient de ses limites et j'interrompis ma torture en le laissant accéder au sommet de son orgasme en quelques mouvements adroits du poignet. Certaines choses ne se perdaient pas. Je décrochai ma mâchoire de son cou et y posai mon front humide de sueur. J'avais chaud et je me sentais plus comblé que je ne pensais qu'il soit possible de l'être.

Message IV | 1664 mots

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Lun 03 Oct 2022, 23:32


La boussole d'Olga
Dorian & Bae


Pendant une infime seconde, Bae fut pris d'une incertitude glaçante, un doute qui le paralysa. Et s'il avait mal interprété les signes ? Et s'il avait imaginé toutes ces choses, ces doubles sens qui n'avaient été présents que dans son esprit ? Et si... Et si Dorian n'avait pas envie de lui, ou pas de cette façon là du moins ? Linh lui avait bien expliqué que le buveur de sang ne ressentirait jamais un désir du même ordre, que la satisfaction des corps ne passerait qu'au travers de ses veines percées. Cela lui convenait parfaitement, car il savait d'expérience ressentir un frisson proche de l'apothéose lorsque le brun venait plonger ses crocs en lui. Mais... Si le Vampire ne l'envisageait que comme un repas, et non pas un partenaire ? L'idée était insoutenable et créa une boule au fond de son ventre. Heureusement, ses inquiétudes s'envolèrent presque aussitôt et son mal-être s'étiola tandis que le soumis s'emparait délicatement de son poignet. Un rictus provocateur se dessina sur les lèvres de celui qui se tenait au dessus, face à la remarque de son soupirant. « Tu n'aimes pas ça ? » demanda le provocateur d'un air taquin, sans détourner le regard. En réalité, le brun ne le connaissait pas. Ils étaient de parfaits inconnus l'un pour l'autre : ils n'avaient partagé que le temps d'une soirée ensemble et le reste n'avait été que fables oniriques, distordant sans doute la réalité. Ça n'avait pas d'importance. Ils auraient toute la nuit pour se découvrir, pour s'apprendre l'un l'autre. Car bien que la situation excita grandement le blond, il ressentait également l'envie de connaître davantage son camarade, de combler les vides qu'il lui manquait encore, de répondre aux questions qu'il s'était posé en s'instruisant au sujet de la race vampiriques... Mais ces choses là attendraient.

L'Orine recula pour laisser le Zvyar se redresser. S'il avait aimé la position qu'il avait instauré, le brun avait eut raison : il n'était pas dans la nature de l'éphèbe d'imposer sa décision et, lorsqu'on le poussait, il s'effaçait. Il n'en fut pas déçu, voyant l'effet hypnotique que ses veines avaient sur le buveur de sang. Le bras qui s'enroula au creux de ses reins arracha un soupir à la proie. Il ne pouvait plus s'échapper, même s'il lui en prenait le besoin ou l'envie. En cet instant, cependant, il ne désirait rien d'autre que d'être à cet endroit, avec cet homme. La peau de l'Infant de la nuit était fraîche, tranchant sur son épiderme. Son souffle, par contre, brûlait d'une ardeur vorace et Bae dû se mordre les lèvres pour ne pas laisser échapper un gémissement lorsqu'il sentit ses lèvres se coller à son poignet. La tension était à son comble, son cœur semblait chercher à s'évader de ses côtes, et enfin, la délivrance arriva. Les crocs percèrent sa peau, dans un pincement caractéristique. La douleur fut éphémère, aussitôt remplacée par le flot s'écoulant dans la gorge du gourmand. Cette fois-ci, la victime ne put retenir un râle rauque, penchant légèrement tête en arrière, ses paupière semblant se clore d'elles-mêmes, comme pour occulter le reste et laisser ses autres sens goûter au plaisir. Il se reprit bien vite néanmoins : s'il avait été aussi entreprenant, c'était pour pouvoir admirer la scène. Lorsqu'il rouvrit les yeux sur Dorian, se repaissant avec avidité à la lisière de sa paume, son plaisir s'en retrouva décuplé. Il aimait voir son amant s'épanouir de la sorte, et cela éveilla en lui un second désir, tout aussi brûlant, mais qu'il savait incommodant pour le Vampire. Aussi essaya-t-il de se décoller légèrement pour ne pas incommoder le buveur : à peine esquissa-t-il un élan vers l'arrière que la grippe de l'homme se fit plus ferme, la pression sur son poignet s'accentuant. Bae laissa un nouveau soupir de bien être s'évader de ses lippes. De sa main libre, il balaya en arrière les quelques mèches de cheveux noirs pour dégager le visage de son amant. Il était beau, de cet éclat dangereux et sensuel à la fois qui l'obsédait. La main sur ses cheveux se referma. La Hanatsu avait envie de le posséder, à sa propre manière. Il se laissa aller à ce genre de fantasmes, tandis que le brun le faisait s'approcher d'une extase à laquelle il ne pouvait goûter qu'entre ses lèvres.

Soudainement, Dorian relâcha son poignet. L'Orine fronça les sourcils, comme déçu de sentir son plaisir redescendre aussi subitement. Aussitôt, le blond se rendit compte de sa condition, que le plaisir avait occulté. Il avait un léger tournis ; il avait chaud ; sa respiration était légèrement haletante. L'intensité du regard carmin qui se riva sur lui le fit frissonner et il se mordilla de nouveau les lèvres. « Tu n'as pas à te retenir... » murmura-t-il, pour répondre à l'excuse du Vampire. Son compliment avait fait remonter des couleurs sur ses pommettes. Bae fit courir sa main dans les cheveux de son partenaire, la fit glisser sur sa nuque puis dévaler sa chemise. Il sentit le corps de celui dont il s'amourachait, sous le tissu, et il rêva que cette barrière s'éclipsa pour lui laisser apprécier le contact de sa peau, comme dans ce rêve qu'ils semblaient avoir tous les deux fantasmé. Il n'eut pas le temps d'en formuler le souhait : Dorian s'était emparé de son menton et l'incitait à pencher la tête sur le côté, pour lui libérer l'accès à sa gorge.

Le blond se plia à la demande, son pouls remontant à la promesse de cette nouvelle sensation vertigineuse. Inconsciemment, il se pressa davantage contre son amant, marquant son impatience. Un rire lui échappa lorsque le tentateur lui jura de se faire dûment pardonner. La sensation fut différente, mais pas moins délicieuse. Cette fois-ci, il se laissa totalement aller et se détendit sous l'assaut de la morsure, fermant ses yeux. La pression était plus subtile, plus légère ; la localisation le rendait plus sensible mais de la sorte, il pouvait apprécier le flot plus lent de la succion. Son plaisir grimpait progressivement, et une bouffée de chaleur engourdit son corps tout entier. Son souffle se faisait de plus en plus profond, et il sentait l'air brûler ses poumons, ressortir en des râles de plus en plus graves, marquant le plaisir manifeste qu'il prenait. Lorsque la main fraîche se glissa sous son nagajuban, ils se muèrent en grondements sourds. Autant pour le plaisir de ses sens, que pour la déception de se sentir libéré de cette étreinte. Une cascade de frissons marqua son épiderme alors que les doigts du brun s'évadaient sur son torse, le faisant trembler de façon incontrôlée. Par réflexe, Bae, ramena sa main ensanglantée sur la nuque de celui qui le faisait chavirer, agrippant l'arrière de son cou, y plantant ses ongles dans un réflexe possessif. Sa respiration s'accélérait, devenant presque difficile sous l'assaut des caresses. Le blond s'oubliait totalement. Il n'était plus que pulsion de vie, instinct de désir, passion dévorante. Il ne cherchait plus à réguler ses soupirs d'aise, ni ses frémissements ou la cambrure de son corps.

Puis, soudainement, les doigts qui s'étaient mis à jouer avec la ligne de poils reliant son nombril à son pubis descendirent plus bas encore, allant enlacer son entre-jambe. Bae hoqueta et, de sa main libre - qui avait parcourut l'anatomie du brun, comme un miroir des caresses que lui avait asséné le brun - il intercepta le geste. « Tu n'es pas obligé de... » Sa phrase se perdit dans les méandres, remplacé par un grognement bestial. Les canines venaient de s'implanter plus profondément dans sa gorge, comme pour lui rappeler la seconde forme de plaisir qui lui faisait perdre la tête. Il abandonna sa timide contestation et s'abandonna, une fois de plus, aux bons soins de l'adulte. Voguant d'une douceur à l'autre, les témoignages de son envie se vocalisaient de plus en plus. Elles le suppliaient de continuer, de ne surtout pas s'arrêter. Sa jouissance était telle un oiseau en cage, désirant s'envoler mais contenue sous l'asseau de ses canines et de sa main. Il était le seul à en avoir la clé, le seul à pouvoir ouvrir la grille et laisser l'apothéose faire vibrer chaque parcelle du corps du néophyte. Après quelques mesquineries, la récompense fut finalement accordée et Bae sentit son corps se relâcher dans un spasme final. Le souffle court, les idées embrumées par le voile de l'orgasme qu'il venait d'atteindre, l'Orine resta immobile, se contentant d'enlacer le corps qui se pressait contre le sien. La main qui était perdue dans les filaments bruns les caressait tendrement.

Plusieurs longues secondes s'écoulèrent ainsi, avant qu'un rire ne fasse vibrer l'éphèbe. « Je ne pensais pas que tu pouvais... » Le blond grimaça. Il craignait soudainement que le brun se soit forcé pour lui faire du bien. Il ne pouvait nier que son plaisir avait été décuplé par la multiplicité des stimulations, mais il n'avait pas envie que son amant fasse ce genre de chose s'il n'en ressentait pas de plaisir. « Merci... » chuchota-t-il en pressant sa tête contre celle logée au creux de son cou. Sa main vacante remonta le long de la colonne vertébrale du maître de l'extase. Tournant plus franchement la tête, le blond déposa un baiser, chaste, presque timide après ce qu'ils venaient de faire, sur la joue de son amant. Il n'y avait plus de doute, désormais. Ce qu'il avait lu était vrai ; la morsure était gage d'une intimité que le vierge n'avait jamais exploré avec qui que ce soit d'autre. L'embarras le gagna légèrement à l'idée que le brun avait sans doute éprouvé cela avec bon nombre d'autres conquêtes. Une pointe de jalousie lui enserra le cœur, mais il se força à l'ignorer. Il ne pouvait exiger quoi que ce fut de la part du brun. Lentement, il se décala et prit le visage du Vampire entre ses mains. L'azur se heurta au rubis, et le novice esquissa un sourire. « Je ne veux pas que tu te forces à me toucher... Tes morsures... Elles provoquent un plaisir tout aussi... satisfaisant. » lâcha-t-il maladroitement. Il se souvenait de l'incompréhension du buveur de sang, quant au fait que ses baisers pussent déclencher autre chose que de la douleur chez ses proies. Le masochiste avait essayé de le lui expliqué, à Merhoneän. Pour dire la vérité, il ne parvenait pas à trancher sur ce qui l'avait fait attendre l'orgasme cette fois-ci.

Bae écarquilla les yeux. Il prenait enfin conscience des fluides qui lui avaient coulés dessus mais, surtout, qui avaient éclaboussés son concubin. « Pardon ! » s'exclama-t-il. Il se détacha brusquement du brun. Il fallait qu'il fisse sa toilette, avant quoi que ce soit d'autre. Sa brusquerie lui arracha un gémissement et il sentit sa tête tanguer. Il s'immobilisa un instant, prenant de profonde respiration pour calmer son mal. « Je me suis redressé trop vite. » expliqua-t-il. Plus prudemment cette fois, il se dirigea jusqu'à la bassine en fer où il versa de l'eau, mouillant un tissu qu'il utilisa pour se débarrasser des traces de son bonheur. « C'est un peu étrange... » fit-il, l'air de rien, tout en passant le tissu frais sur sa beau encore brûlante. Il se sentait bien plus fébrile qu'il ne le laissait paraître. Des images du moment qu'ils venaient de partager affluaient dans son esprit, menaçant de le faire défaillir. « J'ai l'impression d'avoir plus apprécié ce moment que toi. J'ai un peu la sensation d'avoir abusé de toi. » se confia-t-il. Lorsqu'il eut terminé sa toilette, il retourna auprès de Dorian. Le lit l'appelait mais s'il y succombait, il s'endormirait en quelques secondes à peine. Tout naturellement, il vint se placer dans le dos du plus grand, l'enlaçant par derrière. Il appuya sa tête contre l'une de ses omoplates. « Alors... Où en étions-nous ? » demanda-t-il.

2069 mots



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Dorian Lang
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Dorian Lang
Ven 28 Oct 2022, 09:14

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La boussole d'Olga




Niché dans le cou du blond, je gardai les yeux clos, désireux de ne pas revenir trop vite à la réalité. Ces quelques lambeaux arrachés au bonheur étaient miens et étaient d'autant plus précieux qu'ils m'empêchaient de resombrer dans mon dilemme. C'était plus que de la satiété, je nageai en pleine félicité. Si je n'avais pas nourri de sentiments pour lui, j'aurai certainement succombé et ce serait un cadavre que je serrerais contre moi. Une partie de moi contestait cette retenue, je voulais plus, je voulais tout, jusqu'à l'overdose et quel qu'en soit le prix.

Un petit rire me secoua quand je lus l'incompréhension dans sa voix. « Ne pas ressentir de désir charnel ne signifie pas qu'il m'est interdit d'en procurer, dans la mesure de mes moyens. » Expliquai-je. Si l'idée m'avait déjà traversé l'esprit quelques fois, rien ne s'était jamais concrétisé ; j'étais la majorité du temps trop absorbé en me nourrissant pour penser au plaisir de l'autre. J'esquissai un léger sourire en croisant son regard inquiet et le rassurai d'un baiser dans sa paume. « Je ne me suis forcé à rien. » Rectifiai-je, surpris qu'il le pense. Je n'avais pas réfléchi et m'étais laissé porté par nos plaisirs conjugués. Lui avais-je déplu ? Etreint par le doute, je ne bougeai pas quand il s'écarta pour aller se nettoyer. Il vacilla et sa figure devint de craie. « Doucement. » Dis-je d'un ton presque froid, au lieu de m'excuser d'être la cause de son vertige. J'étais agacé, sans trop savoir pourquoi. Était-ce parce qu'il m'était contre-nature d'entremêler sexe et morsure ? Parce que Bae paraissait plus tourmenté et pensif que comblé ? Je songeai à sa jeunesse. Est-ce que je l'avais effarouché en allant trop vite ? Noyé dans un torrent de questions que je n'avais guère l'habitude de me poser, je le laissai revenir sur le lit et n'esquissai pas un geste pour le toucher, comme si je craignais de l'effrayer davantage. Je ne voulais pas qu'il me fuît. Je ne voulais pas user de l'Aliénation pour l'enchaîner à moi, cela briserait sans doute le lien fragile qui se tissait malgré mes réserves.

Sa présence dans mon dos éclipsa la majorité de mes doutes et mon coeur se serra. Je ne le méritais pas. Je ne devais pas le laisser s'attacher à moi, je me l'étais promis. « Tu ne m'as pas abusé. » Soufflai-je, presque indigné qu'il puisse le penser. « S'il y a quelqu'un qui a abusé de l'autre ici, c'est moi. J'ai cru te faire plaisir mais je crois qu'au final, ce que j'ai fait était encore pire. » Etranglé par la culpabilité, j'enfermai mon visage dans mes mains. J'étais un égoïste qui ne faisait que prendre. Avec du recul, je n'avais pensé qu'à moi en agissant pour améliorer la saveur de son sang. Je m'écoeurais. « N'en parlons plus. Je ne recommencerai plus. » Je craignais de ne pas réussir à tenir cette promesse. Même en étant rassasié, son sang ne cessait de m'attirer et la facilité avec laquelle je pouvais le faire succomber n'aidait pas à asservir les besoins de ma nature.

À cet instant, des coups furent frappés à la porte et je sursautai, aussitôt sur mes gardes. Je me détendis en entendant la voix de l'aubergiste annoncer avoir monté nos plateaux. Me détachant de l'étreinte du blond, je me levai pour aller récupérer les repas laissés sur le pas de la porte et revint dans la chambre pour les déposer sur la table près du feu. « Mange. Ça te fera du bien. » Je ne pouvais nier éprouver une sensation de gêne et je me raccrochai à quelque chose de tangible en tâchant de réfléchir à comment mener à bien la mission qui m'avait été donnée. M'asseyant face à lui à la table, je lui laissais quelques minutes pour manger dans un silence entrecoupé par les éclats du bois lorsque les flammes le fendaient sur sa longueur. « Si je te le demandais, tu me suivrais ? » Evitant son regard, je suivis du bout des doigts l'entrelac des veines du bois. « J'aimerai te faire découvrir Fjörd. J'y passe désormais plus de temps qu'à Merhonëan et c'est un lieu plus proche de la nature. Assez peu de visiteurs peuvent en profiter en toute sécurité, mais si tu es avec moi, tu ne risques rien. » Il me faisait mal de lui mentir mais je préférais ça à l'hypnotiser contre sa volonté.

Message V | 797 mots

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Eiko
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Eiko
Dim 05 Mar 2023, 16:12


La boussole d'Olga
Dorian & Bae

Bae grignota un bout de pain du bout des lèvres. Il devait manger, Linh le lui avait bien dit, mais il n'avait pas faim. Pire, son estomac semblait totalement comprimé par la contrariété. Il avait plus la nausée que l'appétit. Il se força néanmoins à avaler quelques bouchées du plat qu'avait apporté l'aubergiste. S'il ne le faisait pas, ses tournis ne feraient que s'aggraver. Il devait également boire beaucoup d'eau - il s'était déjà servi un verre qu'il avait bu d'une traite, les fluides semblant plus enclins à passer que les solides. L'adolescent jeta un regard furtif à son partenaire, puis retint un soupir las. Il repensait à ce que lui avait rétorqué Dorian... Que ne recommencerait-il plus, au juste ? Refuserait-il de le toucher  de nouveau ? Ca ne le dérangeait pas, mais dans ce cas, pourquoi avait-il tant essayé de nier en lui assurant qu'il ne s'était pas forcé ? Ou bien, parlait-il du baiser ? Refuserait-il de le mordre dans le futur ? Pourquoi ça ? Avait-il moins bon goût que la fois précédente ? L'éphèbe avait lu dans un des livres que la saveur du sang pouvait varier en fonction de la bonté de l'individu. Avait-il fait quelque chose qui aurait pu altérer son hémoglobine ? Le blond avait beau réfléchir, il ne se souvenait pas d'avoir fait quelque chose qui aurait pu lui causer une telle affliction mais... tracassé, l'éphèbe ne put retenir son malaise plus longtemps et il exhala bruyamment avant de prendre à contrecœur une bouchée supplémentaire. Le silence dans lequel ils s'étaient plongé n'aidait pas à détendre l'atmosphère. Le garçon avait la sensation que son partenaire essayait de s'éloigner de lui. Pourquoi faisait-il toujours ça ? Pourquoi est ce qu'à chaque fois qu'ils se rapprochaient, le Vampire se retirait violemment, s'écartait du blond comme s'il essayait de le fuir ? Bae trembla légèrement tandis qu'une réponse s'imposait à lui. L'enfant de la nuit ne cherchait pas spécialement de connexion, là où lui-même s'y accrochait désespérément. Était-ce cela, leur réalité ? Un pincement au cœur lui comprima la poitrine. Il n'était pas certain que ce genre de relation soit viable.

Le brun reprit enfin la parole, à la surprise de la Hanatsu, qui s'immobilisa en plein mouvement. A son interrogation, il fronça les sourcils. « Ca dépend de la destination. » C'est ce qu'une personne prudente aurait dû répondre, mais l'éphèbe avait cessé de se voiler la face : le danger l'attirait. Il l'aurait suivi, peu importa l'endroit où le brun le conduisait. « Je... » Pourquoi cette proposition ? Bae s'était-il tout simplement imaginé des choses ? « J'imagine que oui. » répondit le blond. Lui proposer de l'accompagner, c'était un peu comme lui tendre la main, empêcher le fossé de se creuser davantage. Bae ne put retenir un sourire timide. Il se sentait comme l'un des personnages de roman que lisait Ran, lorsqu'ils étaient encore à Maëlith. « Ça me ferait très plaisir de les visiter avec toi. » Bae passa une main dans sa nuque, là où la morsure pulsait toujours. « Mais je ne pense pas que je serai en capacité d'aller où que ce soit ce soir. » prévint-il. « Je suis épuisé. » Le voyage et les émotions qui l'avaient traversé semblaient l'avoir éreinté. Et puis, ce qu'ils venaient de faire l'avait aussi drainé de son énergie... L'adolescent sentait ses paupières lourdes. Instinctivement, il lança un regard vers le lit. « As-tu déjà voyagé par Pontons ? » demanda soudainement le blond. Son humeur semblait s'être allégée, avec la proposition du brun. « Je n'ai jamais essayé, mais il parait qu'il y en a un à Avalon. Sais-tu s'il y en a au Fjörd ? » Maintenant que la boule qui appuyait contre son ventre s'était dissoute, la faim semblait lui revenir : Bae mangea avec plus d’entrain. « Il nous faudrait des papiers mais peut-être pourrais-je aller en chercher demain, pendant que tu te reposeras. » Le rythme inversé des Vampires devait être agaçant, pour ce genre de choses. « Ce sera plus pratique et plus rapide que de monter à l'arrière d'une calèche. » Le jeune avait hâte de se lancer dans cette nouvelle aventure.

734 mots
On peut faire une ellipse pour aller au Fjörd si tu veux.



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Dorian Lang
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Dorian Lang
Jeu 27 Avr 2023, 14:43

[Quête] - La boussole d'Olga | Bae Fqsx
La boussole d'Olga




Le déni était un doux répit. J'y avait réfugié toutes mes angoisses et en retour, il m'avait permis de mentir aisément à mon compagnon sur l'objet véritable de notre voyage. Désormais, le déni s'étiolait sous le ciel brumeux du Fjörd. Bien que le soleil se désintéressât souvent de cette contrée, il ne pouvait lui enlever sa beauté, sublimée par la simplicité naturelle de sa végétation. Les saisons s'y égrénaient pour offrir un horizon différent à chacune de mes venues et je ne m'en laissais jamais. Un coup d'oeil à Bae était à peine nécessaire pour mesurer sa propre appréciation. Sa nature faisait de lui une créature encore plus sensible que moi à ce tableau. Par ma présence, il pouvait en profiter sans craindre de tomber par mégarde sur le terrain de chasse d'un de mes congénères.

Ici, il m'était possible de sortir à la clarté diurne et j'en avais profité pour louer deux chevaux. Les merveilles du Fjord ne se dévoilaient pas depuis la fenêtre étroite d'une calèche. À présent, elles m'étaient inaccessibles, assombries par les nouveaux nuages dans mes yeux. Je n'avais pas trouvé de solution à mon dilemme. Sans doute car il n'y en avait pas. Il n'y avait pas d'option à choisir, mon obéissance à Laysa était si totale que si elle me demandait de m'ouvrir la poitrine pour en extirper mon coeur encore battant, je l'aurais fait. Je guidais Bae vers sa mort sans qu'il n'en sut rien, sans que je ne puisse lutter contre. Je me sentais coupable de désirer l'épargner. Dénicher les meilleurs sacrifices pour Lubuska était un honneur pour un simple Zvyar comme moi qui ne brillait nullement parmi ma communauté. Y mettre de la mauvaise volonté aurait été une grave insulte tant religieusement que pour Douria.

Pour que mon silence prolongé ne devint pas suspect, je pivotai sur ma selle et rapprochai ma monture de la sienne jusqu'à ce que nos jambes s'effleurent au rythme des pas des bêtes. « C'est ici que j'ai appris à chasser. » Un maigre sourire étira mes lèvres. « Je ne me suis pas beaucoup amélioré depuis les premières fois. Il faut dire que la venaison n'est pas aussi succulente que toi, alors ce n'est pas très motivant. Surtout que je n'ai pas besoin de te courir après. » À plusieurs reprises depuis nos retrouvailles à l'auberge, je l'avais mordu. Sachant ce qui l'attendait, j'en avais profité déraisonnablement et sa peau naturellement diaphane était presque transparente. Je mettais en danger sa santé et le remord m'étouffait mais je n'y pouvais rien. Son odeur, la pureté de tout ce qui le définissait effaçait toutes les réserves que j'aurais dû avoir à son endroit. N'étais-je pas supposé protéger celui que j'aimais au lieu de le saigner à blanc avant de le mener à sa mort comme s'il était du bétail ? Comme si cela pouvait laver ma culpabilité, j'avançai la main pour prendre la sienne. Elle était froide et je tâchai de la réchauffer avec un sourire réconfortant qui n'atteignis pas mes yeux. Il fallait que je lui dise maintenant, que je le prévienne, lui laisser une chance de s'échapper par ses propres moyens. Je n'y croyais pas moi-même et je refermais ma bouche sans dire un mot, les lèvres pincées.

Le chemin sinueux s'étirait en un ruban grummeleux de terre sèche jonchée de bruyère. Bientôt, j'aperçus la ligne dentelée du manoir de Magnus apparaître entre les arbres. Ma gorge se serra. Mes doigts se crispèrent sur les rênes jusqu'à ce que mon cheval s'arrête. « Ecoutes. Il faut que tu saches que je ne t'ai pas emmené ici simplement pour le plaisir de te montrer là où je vis quand je ne suis pas à Merhoneän. » Je m'exprimais mal, comme si je dénigrais ces derniers jours passés ensemble. Idylliques, j'en avais savouré chaque seconde et m'étais détendu à son contact d'une façon qui m'étonnais encore. J'ignorais à quel point la tension habitait en permanence mes muscles. Désormais, elle était de retour et j'étais si raide sur ma selle que ma monture me montrait fréquemment son déplaisir à ce changement de posture.

Un bruissement me fit sursauter et mon cheval fit un écart quand Laysa émergea tranquillement sur le côté. « Bonjour. » Sa voix chaleureuse accentua le mot, exprimant avec quelle sincèrité elle trouvait plaisir à nous voir et je me surpris à lui sourire en retour. Mon coeur avait tressauté de joie à sa vue en même temps que mes entrailles se tordaient d'horreur. Je jetais un coup d'oeil paniqué à Bae. « Je - Euh - Voici Laysa, et Laysa, voici Bae. » Balbutiai-je maladroitement. « Oui, je sais. » Me rappela-t-elle. « J'avais hâte de vous voir alors je suis venue à votre rencontre dès que j'ai senti ta présence. Laisse-moi monter derrière toi et rentrons ensemble. » Joignant le geste à son propos, elle s'aida de ma main tendue pour s'installer en croupe derrière moi. Ses bras entourèrent familièrement ma taille et son souffle chatouilla ma nuque. Sans la voir, je devinai à son mouvement qu'elle tournait la tête vers le blond alors que je pressai les flancs du cheval pour reprendre notre chemin. « Tu as fait bon voyage ? Dorian n'était pas trop désagréable ? Il peut être si taciturne et sec parfois. » Fit-elle sur un ton affectueux. « On va bien s'occuper de toi, tu verras. Ce ne sera pas aussi horrible qu'on puisse le penser. » « Laysa... » Grondai-je pour l'empêcher d'en dire trop. Je ne voulais pas qu'elle lui dévoile la vérité. Je voulais être celui qui le ferait, même si ça ne changerait rien à la trahison dont j'étais coupable. « C'est la vérité. Je ne vais pas maltraiter quelqu'un que tu apprécies. Tes amis sont si rares, je ne suis pas une mauvaise mère. Surtout quand mon fils fait si bien son devoir. » J'avais envie de vomir et je fixai résolument le paysage face à nous avec l'envie que la lune s'écrase sur nous comme elle l'avait fait à Amestris.

Message VI | 1063 mots



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Eiko
Mer 10 Mai 2023, 11:01


La boussole d'Olga
Dorian & Bae

« C'est magnifique. » murmura Bae. Il répétait avec admiration cette litanie, à chaque fois que ses yeux se posaient sur un cadre qui lui plaisaient. L'Orine avait souvent pu admirer la nature et toutes les beautés qu'elle avait à offrir à l'œil. Maëlith et Okinareni étaient des lieux enchanteurs. Les Fjörd étaient différents. Tout aussi sublime, la contemplation dégageait une autre atmosphère que les terres Orines, ou même les terres magiciennes que le blond avait connu. Une aura mystérieuse, plus froide mais pas moins spectaculaire. L'éphèbe s'était perdu dans la contemplation de la forêt, et ne s'y échappait que lorsque son guide venait troubler ses pensées.

La proximité du brun tira la Hanatsu de ses observations. Il esquissa un sourire, essayant de masquer sa fatigue que ses cernes trahissaient. Malgré sa longue nuit de sommeil, le sang que le Vampire lui avait prélevé durant leurs nombreuses pauses n'étaient pas sans conséquences sur son organisme. Il sentait la douleur des plaies laissées par les crocs. Si l'instant de la morsure était transcendant, les désagréments qui suivaient n'étaient pas des plus agréables. L'Orine avait cependant pris soin de panser les marques laissées par les canines aiguisées, et avait veillé à ne pas montrer le tiraillement de son épiderme - il avait contrôlé ses mimiques ou, lorsque les grimaces lui échappait, il avait pris soin de tourner la tête ou de mettre cela sur le compte de la scelle. « Ici ? » Bae haussa les sourcils, surpris. Il n'avait pas trop réfléchi à la question de l'alimentation à laquelle devait se plier son partenaire. Qu'il s'abreuva à la gorge d'humains ne le dérangeait pas outre mesure, si l'on ignorait la sévère jalousie qui lui échauffait les joues. Cependant, penser que le buveur de sang s'en prit à d'innocentes proies avait quelque chose de contrariant. Il n'aimait pas l'imaginer avec un cadavre de lapin entre les mains, ou avachi sur le corps inanimé d'une biche ou d'un sanglier. La plaisanterie du brun permit à Bae de ne pas se torturer davantage l'esprit, et il partit dans un grand rire avant d'arborer une mine faussement outrée. « Êtes-vous en train d'insinuer que je suis une proie facile ? » s'offusqua-t-il en réprimant son sourire complice. « Je prendrais donc note de ne pas tomber dans vos bras aussi aisément, dans le futur. » S'il lui avait demandé, il aurait sans doute accepté de se laisser vider jusqu'à la dernière goutte, pour lui. Le blond ne comprenait pas d'où lui parvenait cette dévotion sans fond. « Voici le prix qu'il vous faudra payer pour accéder de nouveau à mes veines... » Le blond fit mine de réfléchir, pourtant, il avait déjà trouver sa condition. « Jouez moi un air de violoncelle. » C'était, après tout, le prétexte qui les avait réuni.

Sans essayer de se dérober, Bae laissa Dorian s'emparer de sa main. Ce simple contact lui serra les entrailles d'une euphorie candide. Il se laissa aller à ce signe de tendresse et, tout naturellement, noua ses doigts à ceux de son amant. Le silence retomba et, pour dissimuler son embarras, l'adolescent reprit sa contemplation du paysage. Il essayait de ne pas tressauté lorsqu'il sentait une légère pression, ou lorsqu'il se risquait à caresser du pouce le dos de la main qu'il tenait. A regret, il récupéra son membre, lorsque les deux montures s'éloignèrent pour reprendre une marche plus fluide.

« Ah... ? » Le Yamada laissa une mine interrogatrice peindre son visage face à la soudaine déclaration de l'Enfant de la nuit. Il ne savait pas comment interpréter cette révélation. « Pourquoi avoir choisi cette destination ? » voulut-il savoir. La réponse n'arriva pas : les chevaux s'agitèrent face à l'arrivée impromptue d'une femme, que le blond mit plusieurs secondes à repérer, après s'être remis de sa frayeur - il avait bien cru tomber à al renverse. « Laysa ? » Sa mère. Le brun avait consentit à lui parler un peu de lui, sous les questions récurrentes du curieux. Sans entrer dans les détails de leur relation, il avait évoqué la vampire qui l'avait transformé, ainsi que de sa sœur Selyne, qu'il ne portait de toute évidence pas en haute estime. « Je suis ravi de vous rencontrer. » balbutia le blond, intimidé d'enfin rencontrer une personne si importante pour le garçon qu'il aimait. Il était nerveux, même. Etait-il présentable ? La fatigue du voyage cumulée à sa condition physique n'était sans doute pas à son avantage ! Sans parler de sa tenue - dans un effort vain, le blond tenta de lisser ses vêtements et d'aplatir ses cheveux pour paraître plus propre sur lui. « Oh, non. Il s'est montré très sympathique. » Il n'avait pas su quoi dire d'autre : dans un excès de  pudeur, il n'avait pas voulu révéler leurs pratiques, ni même risquer de dévoiler leur proximité. « Je... N'en ai jamais douté. » répondit Bae, légèrement perdu fasse à la remarque de la femme, qui se voulait sans doute rassurante. Pourtant, il avait perçu la tension qui se dégageait de Dorian. Au lieu d'être apaisantes, les paroles sonnaient presque comme une mise en garde, ou pire : une menace. Déglutissant, Bae essaya de capter le regard de Dorian, qui se faisait fuyant. Cela ne fit qu'accentuer son mauvais pressentiment. « Je suis flatté que Dorian puisse me considérer comme son ami. » Un vague à l'âme traversa le blond. « Merci également de nous avoir permis de nous retrouver. » Le Zvyar avait laissé sous entendre que la rousse était sans doute à l'origine de leur rencontre au temple. Une drôle de surprise. « Qui sait combien de temps j'aurais dû attendre avant que votre fils ne m'invite de lui-même. » déclara-t-il sur le temps de la plaisanterie, pour essayer de chasser son inconfort. Bae et Laysa se prêtèrent au jeu des bavardages sur le chemin du retour, échangeant des banalités pour essayer de combler le silence qui était soudainement devenu pesant avec la présence de la mère.

« Vous avez une demeure... Vraiment splendide. » laissa échapper l'Orine lorsqu'ils s'arrêtèrent devant le manoir. Le blond papillonnait des yeux, impressionné par l'endroit. « Merci de m'accueillir. » Il accompagna son remerciement d'une légère inclination respectueuse.

1067 mots



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Dorian Lang
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Dorian Lang
Lun 22 Mai 2023, 16:23

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« Oh c'est un hasard en vérité. » S'amusa Laysa. « Il se trouve juste qu'il connaissait la personne qu'il devait récupérer. » Je me tendis à ce mensonge énoncé tranquillement mais ne trouvais pas le courage de le relever, ayant moi-même nourri l'Orine de mensonges depuis nos retrouvailles. L'angoisse me tordait les entrailles et j'évitais de regarder Bae jusqu'à notre arrivée.

« Oui, c'est le manoir familial. Tous les descendants de Douria y sont les bienvenus, c'est notre havre et il nous est très cher. Mais je suppose que Dorian t'a déjà raconté tout ça. Allons, il n'y a pas de temps à prendre, il faut qu'on te prépare. » J'avais mis pied à terre et fit volte face, affolé. « Quoi ? Maintenant ? » Elle contempla ses ongles et balaya une poussière invisible sur le dos de sa main. « Je sais que nous avons l'éternité devant nous mais on ne fait pas attendre Lubuska. Magnus attend ce tribut depuis des semaines. Il est patient mais il y a des limites. » L'oxygène me manquait et je me raccrochai à la selle. Des vertiges assaillaient ma conscience dans la panique. « Mais je ne lui ai rien dit encore. » Ma voix était réduite à un mince filet à peine audible pour qu'il ne surprenne pas notre échange. « Tu - Quoi ?! » Furibonde, elle me fixait et je me sentis me ratatiner intérieurement sous l'emprise de son mécontentement. Mes genoux s'alourdirent, près à se rapprocher du sol pour la supplier de m'épargner. Finalement, elle relâcha la pression sur ma nuque. « Je vais m'en charger puisque tu n'en es pas capable. Moi qui pensais que tu avais enfin cessé de me décevoir. » « Non attends, je vais le faire. C'est à moi de - » Elle m'ignora et passa devant moi pour venir prendre les mains de Bae. « Viens mon garçon, discutons-en à l'intérieur. J'ai demandé à ce qu'on te prépare du thé, vous aimez ça vous, les Orines il me semble ? » Elle lui prit le bras d'autorité et l'entraîna à l'intérieur, moi sur leurs talons, la bouche ouverte comme un poisson hors de l'eau, incapable d'articuler quoi que ce soit. Une boule de panique obstruait ma gorge et je crus progresser dans un nuage épais de coton en les suivant jusqu'à un salon à l'étage. Là, Laysa invita le blond à s'asseoir et entreprit de lui servir une tasse. Planté bêtement debout face à eux, j'articulai avec difficulté. « Je - » Il fallait absolument que je le lui dise. Faisant comme si j'étais invisible, Laysa claqua des doigts et je sentis mes lèvres se sceller malgré moi. Les yeux écarquillés, ulcéré, j'étais incapable d'émettre le plus petit gémissement de protestation. Amène, la brune tapotait familièrement le bras du blond. « Tu vas être parfait, je le sens rien qu'à ton odeur. Tu n'es pas là pour du tourisme, Bae, je peux t'appeler Bae ? Voilà, alors vois-tu, nous vénérons Lubuska et il est logique que nous lui fassions honneur régulièrement. Tout cela est très codifié, bien entendu, notre race est si ancienne qu'il ne peut en être qu'ainsi et ça ne s'organise pas en un jour. Il y a tout un protocole à respecter et ce n'est pas non plus n'importe qui qui peut officier la cérémonie. Je t'épargne les détails, tu auras la beauté de la surprise comme ça, surtout de ta position. Bon, tu rateras la fin, bien entendu, mais je crois que la beauté de la chose t'échapperait de toute façon. » Elle lui sourit, presque avec affection. « Tu n'as pas l'air de comprendre alors je vais le dire plus simplement. Dorian t'a emmené ici afin qu'on puisse te sacrifier lors de notre célébration, pas vrai mon chou ? » Elle parut se rappeler m'avoir coupé la parole et je sentis sa magie me libérer la langue. Pour autant, je me trouvais incapable de dire quoi que ce soit. Désespéré, je les regardai tour à tour. Incapable de soutenir plus longtemps le regard du blond, je reculai d'un pas. « Non ? Tu n'as rien à dire ? » Déplora Laysa. « Il n'est pas très courageux, désolée. » Ajouta-t-elle à l'adresse de Bae. Refusant d'en voir ou d'en entendre davantage, je pris la fuite, claquant la porte derrière moi. Les murs m'étouffaient, ma poitrine se comprimait sur elle-même et des étoiles noires pailletèrent ma vision alors que je cherchais mon souffle. Tout était allé trop vite, Laysa avait réussi en moins de dix minutes ce que j'avais échoué en plusieurs jours. Sans vraiment y faire attention, je pris la direction de la chambre que j'occupais lorsque je logeais ici. Je me laissai tomber dans la chaise face à la table qui me servait de bureau et plongeai mon visage dans mes mains, priant que tout ne soit qu'un cauchemar dont j'allais me réveiller.

Je me réveillai en sursaut des heures plus tard, la tête dans mes bras. Il faisait nuit désormais, et le manoir s'en trouvait d'autant plus animé. En quittant ma chambre, j'entendis la mélodie d'un piano à une pièce quelques portes plus loin. Il y avait davantage de domestiques aussi, tous aliénés jusqu'aux ongles, qui passaient les bras chargés de plateaux ou de chiffons pour nettoyer le manoir au peigne fin. Ils ne se plaignaient jamais, naturellement, et par conséquent, leur asservissement les affaiblissait très vite. Ils ne vivaient jamais bien longtemps, soit saignés par des Rahzdens assoiffés qui croisaient leur chemin, soit épuisé par leurs tâches. Ce spectacle m'avait écœuré au début, puis m'avait indifféré à force de voir leurs cadavres remplir les fosses à l'extérieur. Je n'étais pas un héros, je l'avais encore prouvé aujourd'hui. Je devais des explications à Bae. Je me mis en recherche de la chambre où Laysa avait pu le loger, ouvrant les portes les unes après les autres jusqu'à tomber sur la sienne. J'en avais tant ouvert qu'en le découvrant à l'intérieur, j'en fus presque aussi surpris que lui. Bouche bée, je finis par entrer rapidement et refermai la porte derrière moi. Sa chambre était en tout point similaire à la mienne, d'une élégance sommaire, avec le strict nécessaire en mobilier. Je pris note de la baignoire où l'eau savonneuse devenue froide arborait des cercles pâles à la surface. Evidemment, ils prenaient soin que le sacrifié soit propre avant d'être offert à Lubuska. Un goût de cendres envahit ma bouche. Mon attention revint avec difficulté sur Bae. Je ne pus soutenir son regard très longtemps et contemplai plutôt les pieds du lit derrière lui. « Ecoutes. Je comprendrais si tu as des questions, et je suis disposé à y répondre. Je suis désolé. Je voulais te le dire, c'est vrai. Je n'y arrivais pas. » Les mots se hâtaient hors de ma bouche, comme si les dire plus vite les rendraient plus sincères et m'achèteraient son pardon. « Tout se passait si bien, comment pouvais-je tout gâcher en te disant tout ça ? Surtout que je t'avais cru mort, et finalement non. » J'inspirai. « J'ai cru qu'en arrivant ici, j'aurais l'occasion de négocier avec Laysa pour qu'elle parle à Magnus. De trouver quelqu'un d'autre, n'importe qui d'autre. Je pensais qu'elle comprendrait. Notre lien est complexe et j'ai pensé qu'elle verrait alors que c'était trop cruel. Sauf que ça ne fonctionne pas comme ça. C'est un lien déséquilibré, où mon avis ne sera jamais pris en compte. Je suis désolé. » Répétai-je, osant une nouvelle fois croiser son regard.

Message VII | 1317 mots



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Eiko
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Eiko
Lun 22 Mai 2023, 18:33


La boussole d'Olga
Dorian & Bae

Bae haussa les sourcils. Qu'on le prépare ? A quoi ? Avait-on organisé un bal ou une réception ? L'Orine ne s'était pas apprêté et il avait honte de ne pas avoir prévu de tenue adaptée. Et si sa garde robe ne contenait rien d'assez élégant pour l'occasion ? Pourtant, ses tracas furent vite balayés en remarquant l'affolement de Dorian. La réplique de Laysa inversa l'inflexion de ses sourcils et le blond se mit à les froncer tout à fait. Tribut ? Il n'aimait pas ce terme. Il était un invité, un convive, une connaissance. Pourquoi lui donner le titre de tribut ? Un mauvais pressentiment gagna les entrailles du blond. Tourmenté, le garçon n'intervint cependant pas dans la dispute entre les deux buveurs de sang. Nerveux, il descendit de sa monture puis joua avec l'une des coutures de son kimono de voyage.

Quand la brune s'approcha de lui pour l'inviter à l'intérieur du Manoir, l'éphèbe retint une grimace. Il glissa un regard par dessus son épaule et le spectacle que lui offrit le Zvyar ne fit rien pour le rassurer. « Oui... Oui, c'est une boisson que nous affectionnons. » laissa échapper le fils de Hahanaru Shizen en reportant son attention sur la femme qui, malgré ses manières sensuelles, exerçait une prise contre laquelle il ne pouvait luter. « Est-ce... Est-ce que tout va bien ? » demanda-t-il timidement. « Entre Dorian et vous...Vous aviez l'air de vous disputer, à l'extérieur... » bredouilla-t-il d'un sifflet de voix. « Non pas que je veuille me montrer indiscret. » se reprit-il presque instantanément pour ne pas froisser son hôte. « Ne t'inquiète pas pour ça mon garçon. » répondit la meneuse, affable, mais balayant son interrogation sans y répondre. Elle les conduisit dans un petit salon richement décoré, l'invitant à s'installer. « Merci. » fit Bae en récupérant la tasse fumante. L'objet, familier, lui procura presque instantanément un sentiment de réconfort, au milieu de toute cette panique. Le comportement de Dorian n'était pas normal, et ne faisait qu'accentuer son mal-être intérieur. Pudique, l'Orine se râcla la gorge et essaya de s'éloigner lorsque la Créatrice s'approcha de lui et commença à s'emparer de sa main pour la tapoter. Il aurait préféré qu'elle resta assise sur l'autre fauteuil, pour lui masquer le visage effaré du brun, sur lequel couraient les fantômes de ses émotions.

Bae écouta attentivement les explications que lui prodigua la brune. Il avait ancré son regard aux pupilles du Vampire, avant que celui-ci ne détourne les yeux. La Hanatsu ne cessa pas pour autant de le toiser. Lubuska. Cérémonie. Position. De quelle position s'agissait il, exactement ? Quel rôle jouerait-il, pour que son sang soit si important mais qu'il rata le clou du spectacle ? L'idée se dessinait dans l'esprit du blond mais refusait de prendre totalement forme, comme une esquisse difforme si loin du résultat qu'on n'en devine pas la nature sans avoir au préalable été mis dans la confidence de l'artiste. Finalement, l'azure froid qu'avait dardé le musicien sur celui qu'il avait cru être son partenaire se détourna pour s'ancrer aux regard de la matriarche. Elle, au moins, semblait disposée à lui révéler la vérité. « Un sacrifice... » Le couperet était tombé. Bae fut pris de vertiges mais il fit de son mieux pour le masquer. Il avait envie de vomir. De pleurer, aussi. Pourtant, les larmes refusaient de monter. Lorsque Laysa invita son fils à prendre la parole, le naïf reporta également son attention sur lui. Ses iris s'étaient tintées d'orage. Elles accusaient, suppliaient, injuriaient, adoraient, haïssaient, tout ça à la fois. Le silence du menteur fut plus cruel que toutes les explications qu'il aurait pu fournir. « Oui. Ce n'est pas une qualité qui le fait briller. » affirma le blond. Ni le courage, ni l'honneur. Pourtant, c'était là deux fardeaux que devrait porter l'éphèbe. Essayant de contrôler les frémissements de son cœur, le blond inspira profondément. La poigne de fer dans sa cage thoracique ne desserra pas. « Quand... Quand aura lieu la cérémonie ? » « Ce soir. » Le blond se mordit la lèvre avant de reprendre, légèrement tendu. « Pourrais-je adresser une lettre à mes proches ? Je ne leur ai pas tout dit et je ne veux pas qu'ils s'inquiètent pour moi. » La femme sembla réfléchir un instant. « Si tu le souhaites. Mais je lirai attentivement tes mots. Je ne veux pas que tes dernières paroles nous attirent des ennuis. Après tout, tu es venu de ton plein gré. » L'adolescent serra froidement les mâchoires. Ce n'était pas exactement les mots qu'il aurait employé pour décrire la situation. Il avait été manipulé. Mais peu importait : il avait compris la consigne. Il acquiesça.



« Chère Hanako, J'espère que tu te portes bien. Moi, pas vraiment. » Bae vacilla, relisant pour la septième fois le début de sa missive. Il n'avait pas su à qui écrire en premier. A Akiko et Eiko, qui l'avaient reccueilli comme un membre de leur famille ? A la blonde, qui avait grandit avec lui et qu'il considérait comme sa meilleure amie ? Il avait même hésité à rédiger une lettre à Dorian. Cette dernière missive n'aurait pas été un message de tendresse. Finalement, l'Orine avait jugé que ce couard ne méritait pas qu'il gaspilla le temps précieux qu'il lui restait à vivre.

Le martyre sursauta lorsque la porte s'ouvrit subitement. Son cœur effectua une embardée : était il déjà l'heure ? Pourtant, l'horloge indiquait qu'il lui restait encore plus d'une heure pour terminer de se préparer et d'écrire ses mots d'adieux. Lorsqu'il reconnu l'intrus, le visage du garçon se ferma dans une expression froidement neutre qui ne lui ressemblait pas. Il se leva néanmoins, raide, et prit une posture protocolaire, les mains jointes devant lui. « Qu'y a-t-il. » Son ton était dénué de chaleur. Le blond écouta les lamentations de son bourreau sans l'interrompre. Lorsqu'il eut terminé, le silencieux laissa un silence s'écouler. Il aurait voulu fondre sur lui et le rouer de coups. Il n'en avait pas la force. De plus, son peuple lui avait toujours appris que les mots étaient de plus puissantes armes que toutes les autres. Ils pouvaient laisser des blessures indélébiles et pourtant invisibles. Créer des fissures si profonde sur l'âme qu'on ne s'en remettait jamais vraiment.

« Mmh oui, pauvre Dorian. » commença le blond. « Pauvre petit Vampire qui n'avait pas prévu de ne pas pouvoir empêcher maman de s'en prendre à un innocent. » Son ton était emprunt d'une ironie amère. « Tu sais ce que tu es, Dorian ? Tu es un lâche. Peu importe ce que tu peux me raconter ou quel bobard tu peux t'inventer pour réussir à dormir : cette situation a peut-être été lancée par Laysa, mais c'est bien toi qui m'a conduit à elle. Tout se passait bien ? Sans blague. J'ai été idiot de te faire confiance ! Tu savais ! Tu savais ce qu'elle comptais me faire, et pourtant, tu as pris la décision de te taire. De faire comme si tu ne m'emmenais pas à l'abattoir. Tu me croyais mort, et ça te bouleversait. Pourtant, ça ne t'as pas empêché de me conduire ici. Alors, quoi ? Ca te plait tellement que ça de me voir mourir que tu voulais remettre ça une seconde fois ? » Il ne s'en était pas rendu compte mais il s'était approché. Il se trouvait juste devant le brun, désormais. Il s'était mis à parler fort, presque à crier. « Tu m'as utilisé. » lâcha-t-il. dans un souffle. Un rire sans joie lui échappa, à mesure que les larmes qu'il avait contenu toute la journée commençaient à faire surface sur sa cornée. « Tu sais quoi ? Toute cette situation aurait pu être tolérable, si tu n'avais pas joué la comédie. Si tu n'avais pas prétendu m'apprécié. Ne pas... » Ne pas m'aimer. Les mots moururent sur le bout de ses lèvres. « Tu t'es moqué de mes sentiments. Cette première nuit, je pensais que, peut-être toi aussi... Mais non. On ne fait pas quelque chose comme ça. » Le blond tremblait, à présent. Un manteau d'horreur s'abattait sur lui tandis qu'il prononçait ses accusations. « Mais tu sais ce qui est le plus ridicule ? » lâcha l'éphèbe, las, passant une main dans ses cheveux. « C'est que même après tout ça, je crois que je ne peux pas m'empêcher de t'aimer. » Il se demandait comment il pouvait éprouver autant d'affection pour ce traitre. Comment il s'était laissé séduire aussi facilement par un homme qu'il ne connaissait même pas.

Retrouvant sa douceur familière, le blond se colla à son bourreau. Il attrapa son visage entre ses mains. « Regarde-moi. » murmura-t-il. « J'aurais préféré ne jamais te rencontrer. » C'était faux. Pourtant, il voulait blesser son amant. Il voulait lui faire éprouver autant de douleur que lui en ressentait en cet instant. Et, à la fois, il désirait le serrer dans ses bras. Le couvrir de baisers, profiter de ses derniers instants en sa compagnie. A la place, il se détacha totalement. « J'ai une question, pour toi. As-tu déjà fait ça, avec quelqu'un d'autre ? »

1591 mots



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Mar 30 Mai 2023, 18:23

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Un jour, Laysa m'avait expliqué que présenter des excuses était la preuve incontestable d'un échec, d'une faiblesse et qu'en conséquence, je devais éviter d'y avoir recours pour ne pas laisser de porte ouverte à l'ennemi pour m'achever. Par chance, je m'excusais comme si cela me coûtait un an de revenus à chaque fois. Je souffrais régulièrement de remords, mais ce n'est pas pour autant que j'admettais avoir eu tort. Ma fierté et ma dignité, piétinées lorsque j'avais été transformé, se resculptaient peu à peu à mesure que je reprenais le contrôle sur mes pulsions. Les rênes de ma vie étaient toujours lovées entre les mains de ma Créatrice, mais au moins j'étais moins apparenté à une bête baveuse et assoiffée qui ne savait pas se tenir dans une société civilisée. Je me reconstruisais, et naturellement, j'aspirais à retrouver des liens sociaux dans le même schéma qu'auparavant. Avec Isahya, tout avait été trop compliqué, en premier lieu car sa nature de Sorcière ne pouvait que me nuire, puis parce qu'il était trop tôt pour moi. Je ne contrôlais rien. Avec Bae, je m'étais accordé sur lui si facilement, sa simple présence m'accordant des instants de sérénité jamais connus auparavant.

Alors, face à lui, en toute confiance, j'avais présumé pouvoir faire une entorse au règlement. Si j'affichais ma faiblesse et que je m'excusais, il n'en profiterait pas, il ne me blesserait pas car nous n'étions pas ennemis. Tout au fond de moi, je nous savais liés, comme dans mes rêves où nous dansions dans l'éther, libres de laisser nos sentiments s'exprimer sans gêne ni doute. Il me semblait qu'il était purement incapable de me faire du mal, que pas un gramme de sa personnalité ne connaissait la malice. Sa bonté, sa lumière m'apportait tout ce que le soleil avait pu m'apporter par le passé. J'avais simplement oublié que le soleil pouvait brûler. Je tressaillis imperceptiblement au ton emprunté par l'Orine. Incisif, il me découpait l'âme sans se soucier de toucher un point vital. Habitué à sa nature avenante, à ses démonstrations affectueuses, j'avais pris pour acquis qu'il me pardonnerait. Je m'apercevais seulement maintenant de ma bêtise. J'avais mené le garçon à sa mort, j'étais aussi coupable de son futur meurtre que Magnus lorsqu'il ferait jaillir son sang sur l'autel, et j'avais cru qu'il m'accueillerait la bouche en coeur, voire éventuellement qu'il me rassurerait en me disant que tout cela n'avait pas d'importance et qu'il me pardonnait car il m'aimait. J'avais cru son amour inconditionnel, aveugle à mes défauts. Le retour à la réalité me fit flancher, avant de comprendre que c'était Bae qui me déséquilibrait en se plaquant contre moi. Instinctivement, mes bras se levèrent pour lui rendre son étreinte mais se figèrent à mi parcours. Je n'en avais plus le droit. À contrecœur, je baissais les yeux sur lui, ses paumes fraîches sur mes joues brûlantes de honte et ses iris bleu glace franchirent comme des flèches mes dernières murailles. Un trou béait dans ma poitrine, vertigineux, dans lequel je voulais disparaître. « Moi aussi, j'aurais préféré ne jamais te rencontrer. » Même s'il avait été la première étincelle de joie dans l'océan de ténèbres où je baignais avant cette nuit, même si sa présence me rappelait l'homme que j'avais été, celui qui, bien que souvent râleur, aimait la vie et savait rire de tout, il aurait été préférable pour lui d'avoir passé son chemin. J'ignorais quel Vampire je serais alors aujourd'hui, mais ça n'avait pas d'importance puisqu'actuellement, il était le seul à donner un sens à ce que j'étais.

Je ne fis aucun geste pour le retenir alors qu'il s'éloignait et laissait le froid de son absence m'envahir. Sa question me prit de court et je clignai des yeux bêtement. « Fait quoi ? » Mais quelle que soit sa précision, j'avais la réponse à sa question. « Non. Quoi que j'ai pu faire, il n'y a eu que toi depuis que je suis comme ça. » Je ne pouvais nier entretenir des sentiments contradictoires et complexes avec Eibhlin, mais il n'y avait rien de complexe avec Bae. Ce que je ressentais était limpide, une évidence qui blessait par sa simplicité. « J'ai menti pour t'emmener ici, c'est vrai. Si je devais t'emmener en voyage, ce ne serait pas au Fjörd, mais dans un lieu aussi chaleureux que toi. Mais je n'ai jamais menti sur mes sentiments. Lors de la première nuit déjà, tu as été le premier à m'ouvrir les yeux et à m'aider à m'accepter comme j'étais. J'ai eu peur alors de la violence de l'attachement que je ressentais, j'ai eu peur de ce que ça impliquait surtout pour toi. Laysa a sans doute l'air aimable au premier abord mais elle est bien plus dangereuse que moi. Je ne serais pas surpris d'apprendre qu'elle a manigancé pour que ce soit toi que Magnus veuille pour la cérémonie. Ils auraient pu prendre n'importe qui, un Ange, un Magicien, un Ygdraë, mais c'est tombé sur toi. Ça n'a rien d'une coïncidence. »

Je refermai mes bras autour de moi. Ce ne serait pas la première fois que la brune s'attaquait à ceux que j'aimais. À ses yeux, ils étaient des dominos qu'elle se contentait de repousser négligemment pour me laisser si seul que je n'ai plus qu'elle à qui me raccrocher. Au départ, j'avais cédé. Si faible et rendu hypersensible par mon nouvel état, elle avait été mon point d'ancrage, celle qui m'avait nourri, protégé et aimé. Je ne pouvais effacer le réconfort apporté lors des premiers mois, sa tendresse et sa patience alors que je me comportais comme le dernier des imbéciles. Ce dernier point n'avait pas changé.

Avec un soupir, je le contournai et allai m'asseoir sur le bord de son lit. Mes doigts se rejoignirent sur mes cuisses pour s'entremêler nerveusement. La pièce portait déjà l'odeur du blond, fraîche et apaisante, comme un baume. Et dans quelques heures, je n'aurais plus l'occasion de la sentir. Je sentis la boule familière se reformer dans ma gorge. J'avais beau être révolté, je ne pouvais rien y changer. Je ne pouvais pas modifier la décision de Magnus ou Laysa.

« Je crois que je ne t'en ai jamais parlé, mais j'ai été marié par le passé. » M'entendis-je dire, sans être exactement sûr d'où je voulais en venir avec cette information. « Elle s'appelait Suna. Morte quand je me suis transformé. La version officielle, c'est qu'elle est tombée malade. Officieusement, tout est plus compliqué et ni moi ni Laysa ne sommes innocents. Nous l'avons tuée. Notre première victime en tandem. Et je l'aimais, plus que tout. Non c'est faux. J'aimais Laysa plus encore. Elle m'a ensorcelé, comme seuls les Vampires en sont capables. C'est pour cela que je rechigne à en faire usage. Crois-le ou non mais je ne t'ai jamais aliéné. J'ai toujours voulu que tu sois à mes côtés de ton plein gré. Oui j'ai menti cette fois-ci, mais c'était la première fois. Je ne savais pas comment gérer ta mort parce que je savais pour l'avoir vécu aux Jeux que ça me rendrait fou. Je voulais la repousser et ne pas en parler me permettait quelque part de croire à mon propre mensonge, que nous profitions juste de voyager ensemble. J'aurais aimé que ça ne se termine jamais. Je pourrais être heureux juste en restant seul avec toi, tout le temps. Je me fiche du reste, de tout ce qu'ils veulent me voir devenir. Ce n'est pas moi, je me sens décalé par rapport à leurs attentes. Et ils pourront toujours me contraindre, je ne crois pas avoir jamais envie de me conformer à l'avenir qu'ils envisagent. Je suis leur prisonnier aussi sûrement que tu l'es devenu aussi. La différence, c'est que ta peine prendra fin dans quelques heures. Moi, je leur suis asservi pour l'éternité. Et ils préfèrent que je la subisse seul. Si tu es là aujourd'hui, c'est parce que je t'aime et que ça ne leur plaît pas. »

Message VIII | 1445 mots



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