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 [Q] Contrôle-moi | Nostradamus

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Mer 05 Jan 2022, 07:09

Objectif : Leigh et Nostradamus découvrent avec joie le gain du [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
Partenaire : Nostradamus

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Leigh & Nostradamus
Contrôle-moi
Fesses:

-Ça fera comme d'habitude. Souffla-t-elle au bout d’un moment.

Sa cliente répondit par un soupir, celui de la détente après l’orgasme.

-Ouais.

Suivi d'un silence seulement entrecoupé par sa respiration qui s'apaisait peu à peu. Chelsea avait placé ses mains derrière sa tête. Elle était étendue sur le dos, les yeux fermés, tandis que Leigh lui offrait quelques caresses.

-J'ai pas l'argent pour cette fois-ci.

-Hm.

Leigh n'était qu'à moitié surprise. Chelsea avait toujours été chiante sur les prix. Cette dernière avait maintes fois tenté de les négocier à la baisse et la catin avait fini par lui céder une légère réduction pour sa fidélité. La jeune femme lui avait expliqué qu’avec son travail, elle gagnait un salaire de misère. Leigh n’avait pas connaissance du marché du meurtre, mais en Enfer, il lui était concevable que l’offre fût plus importante que la demande.

-C'est embêtant. Elle s'assit, à califourchon sur elle. Parce que je n'ai pas l'intention de te faire de fleur.

Tout ce qu'elle engendra fut un rictus sur le visage de Chelsea. Elle dévoila ses dents. Leigh ne se laissa pas déstabiliser. Ses pupilles étaient ancrées dans les siennes.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]-Sinon quoi ? Ce n'était pas comme si elle avait peur, elle tuait des gens tous les jours. Au contraire.

-Tu risques de ne pas sortir d'ici avant un moment.

-Oh ?

Elles savaient toutes les deux que ça n'avait rien d'une réelle menace. Chelsea était la plus forte. Elle saurait s'en aller s'il lui en venait l'envie.

-Allez, bouge de là. Cela ne fit pas s'exécuter la prostituée. Je vais regarder ce que j'ai pour compenser.

-Je ne veux pas de compensation.

-C'est tout ce que j'ai, alors tu vas devoir t'en contenter.

Leigh finit par se dégager. Son œil devenu faucon surveillait ses faits et gestes de la brune, même si elle ne s'était nullement tenue prête pour la poursuivre si jamais il lui prenait de s'enfuir. De campée sur ses genoux, elle s’entendit sur le ventre, le menton posé dans le creux de sa main. Depuis le lit, Chelsea lui tournait le dos, penchée sur le sac en bandoulière qu’elle avait emmené avec elle. Leigh était persuadée qu’il s’agissait d’un artefact sans fond.

-Tiens, j'ai ça. Lâcha-t-elle aussi négligemment qu’elle balança le butin sur les draps. C'était un peu d'argent, environ la moitié de ce qu'il lui aurait fallu, et un petit sachet en toile. Il me semblait que t'aimais bien la drogue.

Leigh posa ses yeux sur le second objet, maintenu fermé par une ficelle. Cela faisait un moment qu’elle n’en avait pas consommé.

-Qu'est-ce que c'est ?

L'autre haussa les épaules, puis enfila son chemisier.

-J'ai pas essayé. J'ai trouvé ça chez quelqu'un, mais ça m'intéresse pas finalement.

Une victime qu’elle avait pillée, de toute évidence. En ouvrant le sachet, Leigh découvrit des pilules vertes. Chelsea continuait de s’habiller.

-J'ai fait vérifier et c'est pas du poison.

Sinon la Démone l'aurait gardé pour elle, pour son travail. De plus, elle doutait que Chelsea lui ait fourni une quelconque mort aux rats. En tout cas, pas dans cette quantité, c’aurait été absurde. Quand elle fut prête à partir, la cliente se rapprocha d’elle, les bras croisés. Elle la regardait de haut et sa moue tenait davantage de la provocation que d’un véritable agacement. A force de se fréquenter, Leigh commençait à comprendre ses manières. Car oui, à leur stade, ça frôlait la vraie relation.

-Ça t'ira ? Je peux partir maintenant ? C'est tout ce que j'ai d'intéressant.

Leigh leva un œil suspicieux en sa direction, puis finalement soupira. Elle posa sa main sur le sachet pour le refermer. Si ça ne lui plaisait pas, rien ne l'empêchait de revendre la came.

-Ouais.

-Et si c’est de la bonne, je veux une réduction la prochaine fois qu'on se voit.

Un hochement de tête entendu et l’instant d’après, la porte claqua. Un véritable courant d’air. Pas un au revoir. En général, Chelsea ponctuait leurs entrevues par un « à bientôt… » à l’instar d’une liaison amoureuse. Même si elle savait que ce n’était pas le cas et que leurs rapports étaient parfaitement professionnels – en tous cas, pour elle – Leigh aimait l’entendre. C’était agréable. Mais cette fois-ci, elle s'en fichait. En réalité le produit avait capté toute son attention.

846 mots


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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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Stanislav Dementiæ
Dim 05 Juin 2022, 21:13

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Contrôle moi
Leigh & Nostradamus

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Nostradamus soupira longuement en pressant son pouce et son indexe sur ses paupières closes. Il avait passé une longue journée qui l'avait épuisé. Il travaillait sur un dossier sensible, comme souvent ces derniers temps. Il n'était pas le seul à convoiter cette pièce-ci, et les négociations étaient laborieuses. Le propriétaire actuel, conscient du pouvoir qu'il détenait, en profitait pour exiger une compensation généreuse, menant tous les acheteurs potentiels par le bout du nez. C'avait quelque chose d'enrageant de se sentir ainsi manipulé, et ce n'était pas du tout au goût du sorcier. Il s'agissait cependant des règles du jeu et son mécontentement ne changeraient rien à ce fait : il n'avait d'autres choix que de se plier aux demandes dictées par le détenteur de sa convoitise. Le tenancier avait songé à voler l'oeuvre ou à assassiner le truand pour ensuite la lui dérober sans plus de contraintes, mais les soupçons se porteraient sur chacun des potentiels racheteurs et entraîneraient de nouvelles complications qu'il n'avait actuellement pas la patience de gérer. Ce genre de tactique se révélait le plus profitable lorsque l'on ne voulait pas s'embêter avec la concurrence, lorsque personne d'autre n'était encore entré dans la partie. S'il n'abandonnait pas tout à fait l'idée, il lui semblait plus sage d'y renoncer pour l'instant. Il était encore un candidat prometteur et avait encore quelques ficelles à tirer avant de s'y résoudre - ses espions continuaient de chercher des informations compromettantes au sujet de son négociateur, afin de le faire chanter et de fausser sa décision finale. Cette méthode-ci avait fait ses preuves à de nombreuses reprises par le passé. Il ne doutait pas qu'elle se révélerait efficace ici également.

Le Dementiæ fit passer sa main dans ses cheveux et quitta son appui - il s'était adossé à la porte close de son bureau. Il quitta sa veste qu'il déposa soigneusement sur le dossier d'un fauteuil puis se dirigea vers son bar à boisson. Là, il se versa un verre de liqueur ambré, qu'il fit tourner dans son verre. La vue du tourbillon sembla l’apaiser légèrement. Ses narines s'imbibèrent des arômes du whisky. Un rictus étirant ses lèvres, il but une première gorgée. Lorsqu'il reposa son verre, vide, ses yeux accrochèrent une pochette qu'il avait délaissé là plusieurs semaines auparavant. L'un de ses espions les lui avaient rapportés. Lorsqu'il lui avait demandé les effets des étranges pilules vertes contenues à l'intérieur,  l'homme lui avait simplement soufflé qu'il s'agissait d'un moyen de se détendre... La réponse lui avait semblé étrange et, comme à son habitude, le tenancier avait usé à outrance des ressources à sa disposition pour s'assurer que la matière ne lui serait pas fatale. Les tests étaient revenus négatifs : il s'agissait d'une simple drogue. Le sorcier hésita un instant. Il ne s'était jamais adonné à ce genre de pratique. Pourtant, en cet instant, il se sentit un cran. L'idée sinistre de se laisser tenter par la substance le gangrena, jusqu'à ce qu'il céda à la tentation. Finalement, il s'empara de la pochette, se resservit un verre puis regagna le divan.

La substance fit rapidement effet. Devant les yeux du consommateur, une vision étrange qu'il interpréta comme étant une hallucination induite par la drogue se superposa au plafond qu'il fixait - il avait baissé la tête en arrière. Une femme se tenait dans une chambre sordide. Elle était seule. Nostradamus l'observa quelques secondes. Durant cet instant -immensément long pour lui, et pourtant si court : il perdait totalement la notion du temps, son esprit s'accrochant à différents détails avec une vivacité anormale - une vague de noirceur le gagna. C'était une boule, logée au creux du ventre, qui se déploie, s'infuse dans l’entièreté du corps, jusqu'à absorber la dernière particule de son être. La sensation n'était pas sans lui rappeler Lux In Tenebris, à la différence que cette noirceur là ne le consumait pas lui. Elle amplifiait simplement l'obscurité de son âme, l'empressant de répandre le chaos autour de lui. Comme s'il était guidé par ses pulsions, l'ordre franchit ses lèvres : « Danse pour moi. » Trois mots banals. Pourtant, l'intonation était équivoque. Le maître n'attendait rien de sage. Il désirait voir s'agiter cette silhouette plantureuse, voulait sentir la chaleur de son contact par sa simple contemplation, fantasmait les formes de son corps chevauchant le sien. Il recherchait la luxure malsaine que l'on prêtait à son peuple.

781 mots


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Kitoe
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Kitoe
Sam 18 Juin 2022, 20:28

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Leigh & Nostradamus
Contrôle-moi
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Le silence était devenu... profond. Complet. Leigh s'était laissé retomber en arrière sur le lit, les bras étendus en croix. Le sachet dans sa main droite et molle menaçait de tomber et de déverser son contenu sur le sol. Ses yeux étaient fermés. Elle n'en avait pas pris. Et chaque seconde elle se demandait pourquoi elle n'en prenait pas. Elle s'était défilée, sûrement. Elle était fatiguée. Elle écoutait le temps passer, même si elle n'était plus certaine qu'il passât. Elle n'avait plus aucune notion. Cela pouvait aussi bien faire trente secondes que plusieurs heures qu'elle était là, elle ne voyait pas la différence.

C'était bon. Mine de rien, elle ne prenait pas souvent le temps de se laisser aller comme ça. Trop souvent, elle pensait. Elle réfléchissait, puis se faisait cesser de réfléchir grâce au sexe, ou à une substance ou une autre. Mais cette somnolence était aussi efficace et ne lui garantissait pas de se retrouver dans un état minable juste après. Elle pensait à tout un tas de choses plus ou moins futiles et laissait filer. Le flux finit par ralentir de lui-même et ça devint encore plus agréable. Leigh avait l'impression de s'enfoncer dans la torpeur, comme si le matelas l'avalait. Elle s'endormait à peine qu'elle se sentait déjà transportée dans le rêve. C'était étrange, mais si bon...

"Danse pour moi." Lui susurra, dans sa tête, une voix masculine.

Ses lèvres s'étirèrent légèrement, lentement. Tous ses sens étaient étouffés : ses muscles endoloris ; son ouïe altérée, sa respiration affaiblie ; cette impression sèche dans la bouche, comme si elle venait de s'assoupir. Elle n'était même pas sûre de pouvoir rouvrir les yeux. En avait-elle seulement envie ? Pas vraiment. La jeune femme se redressa doucement. Son oreille interne lui indiqua qu'elle était tout à fait sonnée, mais ça n'était pas un problème. Son "soi" intérieur lui avait ordonné de danser, alors c'était ce qu'elle allait faire.

"Tout ce que vous voudrez." Elle le pensa tellement fort qu'elle crut qu'elle l'avait dit.

La musique jouait déjà dans sa tête. Elle la connaissait par coeur, sans pourtant savoir d'où celle-ci provenait. C'était juste naturel. Son buste se redressa, ses bras suivirent dans un mouvement souple et ample, puis elle bascula en avant. Son corps pivota sur le côté jusqu'à ce que ses pieds trouvent le sol. Une fois debout, elle fit quelques tours sur elle-même jusqu'à atteindre la fenêtre. Elle était nue et les passants la voyaient sûrement, mais ça n'avait aucune importance. Elle dansait, voilà tout. Avec théâtre, elle s'entraina contre le mur. Elle s'y frotta, se laissa langoureusement glisser par terre. Étendue sur le dos, elle caressa son propre corps avant de se redresser et d'entamer quelques pas, avec un rideau pour cavalier. Ses bras levés, elle continua en effectuant des vagues. Son corps ondulait, elle imaginait un homme poser ses mains sur ses hanches. Leigh dansait avec tout son cœur et toute son âme. Elle aurait pu être au beau milieu d'une scène, face à une foule de spectateurs noyés dans la pénombre, un unique projecteur braqué sur elle, elle aurait dansé avec la même ferveur.

Leigh dansa jusqu'à ce que le souffle lui manque. Là, elle s'arrêta et fit quelques pas dans la pièce. Elle était moite de transpiration, mais toujours engourdie. Elle s'assit sur son lit. Voilà. Elle avait dansé, comme son for intérieur le lui avait demandé. Elle ne savait pas si elle se sentait mieux, mais elle l'avait fait. La Démone se laissa basculer en arrière et réétendit ses bras en croix. Le contact avec les draps frais lui fit du bien. Elle contempla un moment le plafond, avant que la fatigue ne la force à fermer les yeux. Son cœur cessa presque aussitôt à battre la chamade et elle s'endormit.

Quand elle se réveilla, elle n'avait pas la sensation de s'être véritablement reposée. Elle était tombée dans un sommeil lourd et se sentait encore aussi lourde. Leigh gémit, s'étira, regarda autour d'elle en tentant de se rappeler de la veille. Elle n’avait aucune idée de l'heure ni même du jour. Lorsque les souvenirs remontèrent à la surface, elle eut un rictus. Après le départ de Chelsea, elle s'était retrouvée toute seule, puis elle avait dansé comme une droguée en carence affective. C'était d'une tristesse... Pitoyable. Malgré tout, il y avait un fond de vérité dans tout cela. La plupart du temps, lorsqu'il n'y avait personne pour la distraire, elle se sentait vide, et danser... ça ressemblait à une manière certes poétique – et amusante sur le coup – mais terriblement triste de s'en rappeler. Leigh soupira. Elle était en train de redonner de la place à ses pensées noires. La jeune femme passa ses mains sur son visage. Elle n'était pas sûre de vouloir supporter ce fardeau aujourd'hui. Par automatisme, ses yeux se tournèrent vers sa paie de la veille. Le petit sachet se trouvait encore, assez miraculeusement, sur le lit. Son ouverture béante avait vomi quelques pilules vertes sur les draps. Leigh tendit le bras, s'empara de l'une d'elles, l'observa avec hésitation. Mais ça ne serait pas pire que de subir ses angoisses montantes pour le reste de la journée. Sans plus réfléchir, elle l'avala.

Leigh perdit rapidement pied avec la réalité. Elle se mit à voir un homme. Il était très réaliste. Deux choses la frappèrent : il était grand et il était classe. Elle l'associa aussitôt aux Sorciers et comprit qu'il était, en tout point, supérieur à elle. Pourtant, dès qu'elle l'avait vu, le moindre de ses doutes s'était envolé. En cet instant, elle en avait la certitude : il était à lui.

-Fais-toi mal.

C'était un murmure à son oreille, qui la fit frémir elle-même. Elle avait d'abord pensé à lui donner un ordre plus précis, mais elle cherchait de l'inspiration. Elle voulait voir ce dont il était capable pour elle. En ce monde, il n'y avait rien de plus beau que la dévotion.

983 mots


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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Jeu 30 Juin 2022, 13:40

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Contrôle moi
Leigh & Nostradamus

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les bras étendus sur le dossier du sofa de chaque côté de son torse, la tête penchée en arrière de sorte à pouvoir admirer le plafond, Nostradamus exhala un soupir satisfait. Son esprit lui semblait embrumé. Pourtant, il n'était pas inquiété par cet état altéré. Au contraire : les sensations les semblaient décuplées et d'autant plus appréciables. Ses iris sombres, au lieu de contempler la blancheur du plâtre trônant au-dessus de lui, étaient accaparés par la vision de cette femme inconnue mais sensuelle. A son ordre, elle s'était mise à se déhancher langoureusement. La silhouette lui offrait un spectacle grisant, qui faisait resurgir son vice : avec elle, il avait le sentiment de pouvoir révéler dans retenue chaque facette de son identité. Sans doute était-ce lié à la conscience qu'il ne s'agissait que d'une illusion, une chimère médicamenteuse induite par sa consommation. Il en était persuadé. Cette femme sortait simplement de son imaginaire. Mais... L'était-elle vraiment ? A cette certitude venait se superposer la constatation d'un sens du détail qui ne lui était pas naturelle. Des points de détails qui, sans pour autant le repousser, n'avaient pas leur place dans cette partie de fantasme : ils ne participaient pas à la rendre plus désirable, plus sensuelle ou plus vicieuse. Ils étaient là, tout simplement... Le mage noir repoussait cette idée parasite au fond de sa conscience. Finalement, qu'elle fut le fruit de son psyché ou esclave tangible de son désir, peu lui importait : elle s'exécutait à ses ordres et c'était, de loin, la partie la plus importante de cet échange. L'excitation grandissait tandis qu'il la dévorait des yeux, l'observant faire rouler ses courbes. Parfois, il avait envie de pouvoir l'agripper par les cheveux et de la jeter sur le lit pour entamer une danse des corps. A la place, il ne pouvait que se mordre les lèvres ou empoigner son propre désir pour se satisfaire lui-même. La tentatrice était Vile : elle lui faisait miroiter ses besoins, ses pulsions, prétendait y répondre mais la vérité tangible était celle-ci : il était seul, et personne ne viendrait soulager ses tourments qu'il avait lui même créé. Aussitôt, l'envie qu'il éprouvait se teinta de rancœur, de ressentiments haineux. L'objet de ses fantasmes était autant une conquête à asservir qu'une coupable à punir. Finalement, sa vision se troubla, se mit à tanguer et, sans s'en rendre compte, il sombra dans les vapeurs du sommeil.



Le drogué ne sut pas s'il s'était réveillé avec la migraine ou si la migraine l'avait réveillé. En tout cas, la sieste qu'il venait de faire ne l'avait pas soulager le moins du monde : il se sentait toujours aussi mal qu'au moment d'entrer dans son bureau. Peut-être même son état s'était-il dégradé : une tenace nausée lui brassait l'estomac. D'un regard accusateur, il foudroya le verre de whisky qui s'était renversé sur le canapé - il n'avait pas terminé son verre et en lâchant celui-ci, son contenu s'était déversé en une tâche sombre. Il devrait dépêcher une servante de régler ce problème. D'un soupir las, il se redressa, grognant de douleur et portant une main à ses tempes. Comme à moitié ensommeillé, le sorcier se traîna jusqu'à une salle d'eau : une bassine d'eau chaude l'y attendait. La température était encore agréable : il en conclut qu'il n'avait pas sombré trop longtemps. L'homme fit sa toilette puis retourna dans son antre, impeccablement vêtu et coiffé.

Le mage noir ne patienta pas longtemps avant que la voix ne résonne dans son esprit. Ce fut comme si son corps entiers était parcouru par un courant électrisant, grisant. L'ordre s'était fondu dans ses désirs, ses ambitions : toutes ses pensées ne tournaient plus qu'autour de cet objectif. Souffrir. S'infliger de la douleur. Instinctivement, il plaqua sa main contre son torse : le tissu se mit à fumer puis, lentement, commença à se désintégrer tandis que Lux in Ténébris le réduisait en cendre. Lorsqu'il n'y eu plus de vêtement, la magie rongea sa peau mise à nue. Une odeur de pourriture émanait de cette chaire mise à mal; accompagnée par les gémissements étouffés de l'homme. Malgré la douleur, une part réfractaire de lui-même ne voulait pas céder à la faiblesse d'afficher sa propre peine : c'aurait été une libération, une échappatoire à sa torture. Sa seconde main lâcha la plume qu'il avait tenu et commença à réserver le même traitement à d'autres parties de son anatomie : sa joue gauche, sa gorge, son flanc, sa cuisse. Sa main droite avait lentement glissé vers son abdomen et y imprimait son emprunte de façon indélébile. Malgré sa volonté de masquer sa détresse, des tiraillements de plus en plus sonores s'échappaient de sa gorge.

La démonstration dura plusieurs minutes. Le sang suintait le long des plaies qu'il s'était infligé. Finalement, il avait retiré ses paumes : son corps entier tremblait, sa vision s'était floutée au point qu'il craignait d'avoir, un instant, perdu conscience - il s'était rattrapé in-extremis avant de tomber. C'était tricher. Le spectacle devait continuer. Il ne pouvait fuir face à l'ordre : il devait continuer à souffrir. Et il y avait une source de souffrance qu'il n'avait pas encore expérimenté. La souffrance la plus intrusive, la pus nocive : celle qui ne laisse pas de trace visible mais qui ronge à jamais le cœur. Tanguant légèrement - il s'était amoché la jambe à tel point que tenir en appuis dessus était devenu difficile - il s'avança jusqu'à son bureau, d'où il sortit un miroir à main. Au lieu de refléter son visage, une brume grisâtre tournoyait devant ses yeux. Cet objet avait été la dernière lueur d'espoir qui l'avait lié à Aaliah. Il était ce qui le maintenait encore dans cette attente docile et dans cette dévotion sans faille. D'un geste brusque, il frappa l'angle du bureau avec le verre du miroir : celui-ci se fissura en centaines d'éclats. Le sorcier répéta son geste. Quelques morceaux commencèrent à tomber de l'objet, se répandant sur le sol. Il tuait ainsi son espoir : lorsqu'il reprendrait conscience, le Désespoir le cueillerait, le poursuivrait même après son délire.

Pas assez. Ce n'était jamais suffisant. Il devait aller plus loin. Repousser les limites de ce qu'il pouvait supporter. Il fit tinter la cloche et, presque immédiatement, une domestique entra dans le petit salon. « Que puis-je faire pou- » La femme s'était immobilisée, scandalisée à la vue de son maître. Elle hoqueta et esquissa un pas en avant pour venir en aide à l'homme. « Par Ethelba ! Que vous est-il arri- » « Humiliez-moi. » ordonna-t-il, repoussant les mains de la femme. De nouveau, le trouble parcourut les traits de la servante. « Je vous demande pardon ? » « Humiliez-moi. » répéta-t-il d'une voix autoritaire. Un léger silence s'installa. « Je ne suis pas certaine de comprendre... » balbutia l'ingénue d'une voix perdue, presque désolée. « Humiliez-moi. Frappez-moi. » Le Maître s'approcha d'un pas. La force de cette faiblarde ne suffirait jamais à le faire souffrir. Mais le simple fait qu'une femme ose lever la main sur lui et - pire - qu'il ne la châtia pas pour cela lui créerait une psychose. Un outrage intolérable. « Insultez-moi. » ajouta-t-il. « Non, je ne - » « Je vous ferai fouetter si vous ne vous exécutez pas. » La lueur qui vacilla dans les yeux de sa victime fit sourire le sorcier. Il offrait un spectacle à celle qui le contrôlait : elle pouvait admirer le résultat de sa propre souffrance sur autrui. La domestique était terrifiée : elle serait punie si elle n'obéissait pas. Elle le serait sans doute plus tard si elle y concédait. Dans quelle situation serait-elle le plus à risque ? L'homme empoigna ses bras et elle lâcha un couinement plaintif. « Maintenant. » la pressa-t-il. Dans l'immédiat, elle subirait moins de peine à obtempérer : elle trouverait le moyen de fuir plus tard. Déglutissant, la pauvrette s'essaya à un timide coup de pied dans le tibia. « Plus fort. » l'incita le masochiste. La femme le repoussa, appliquant ses paumes sur ses plaies ce qui lui arracha une grimace. La tension monta et, sans s'en rendre compte, la domestique laissa place à ses pulsions refoulées. Bientôt, l'homme fut roué de coups, des injures pleuvant sur lui. L'envie de se relever et d'étrangler l'écervelée lui brûlait les entrailles - il ne bougea pas et se laissa abattre. Elle se révélait meilleure qu'il ne s'y était attendu : elle lui cracha quelques vérités qu'il n'était pas prêt à entendre. « Crevez, sombre merde ! » La domestique souleva le pied et asséna le talon de sa bottine sur la tête de son maître.

Cette fois-ci, l'inconscience s'empara de lui. Nostradamus gisait sur le sol, faible.

1523 mots


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Kitoe
Mar 12 Juil 2022, 19:52

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Leigh & Nostradamus
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Kitoe mit le plat au four et frotta ses mains sur son tablier.

-Et voilà !

Il faisait chaud dans la cuisine, témoignant de l’activité qui s’y tenait. La pièce sentait le sucre et la cannelle. La Démone raffolait des odeurs de cuisine comme celle-ci : il n’y avait rien de mieux pour apaiser les cœurs. Toki et elle avaient préparé une délicieuse tarte aux pommes, résultat d'une pulsion de gourmandise commune.

-J'ai hâte que ça soit cuit ! S'extasia Toki en entamant une danse à travers la cuisine.

Kitoe, de son côté, regardait leur création, dont la surface dorait déjà alors que la fine couche de miel se liquéfiait et se faisait une place parmi les tranches de pomme.

-Tiens, il y a un client dans la boulangerie, je reviens.

L'originale acquiesça. Aujourd'hui était une belle journée. Elle et sa copie s'entendaient à merveille. Les jours comme celui-ci, où elles étaient parfaitement complices, devenaient de plus en plus rares. Kitoe tâchait de profiter de ces derniers instants.

Une violente douleur à la poitrine l'assaillit soudain. Aussitôt, sa main vint se plaquer contre son cœur et elle se plia en deux. Ses jambes ne tardèrent pas à céder et la Démone s'effondra par terre. Le mal était tel qu'elle était paralysée, le souffle coupé. Elle n'avait même plus assez de forces pour crier. Ses yeux exorbités et rougis larmoyaient, rivés sur le sol. Des sueurs froides perlaient sur son front. Elle était gelée.

Nostradamus. Elle ne pensait plus qu'à Nostradamus.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu vas me répondre, oui ? T'es qui ?

Ses pupilles se tournèrent vers le Reflet. La douleur s'était atténuée, suffisamment pour que la jeune femme puisse prendre de petites inspirations rapides. Mais cela lui donnait encore plus l'impression de s'étouffer. Elle éclata en sanglots.

-Qu'est-ce qu'il y a, putain ? Répéta Toki.

Ellie était visiblement là depuis un moment, ce qui voulait dire que Kitoe avait perdu pied avec la réalité bien avant.

-Il est en train de mourir, Nostradamus, il est en train de mourir... Gémit-elle tant bien que mal.

Elle était trempée, autant par la transpiration que par ses larmes ou la morve qui coulait de son nez. Elle était tellement terrorisée qu’elle ressemblait à une enfant, mais il s’agissait bien de Kitoe.

-Qu'est-ce que tu racontes ?

Or, Ellie n’aimait pas les enfants. Une telle crise, c’était difficile à comprendre et à gérer pour elle. Il fallait dire que c’était la première fois qu’une telle situation se produisait.

-Nostradamus est en train de mourir, je le sens, je vais mourir aussi... S'étrangla Kitoe. Je veux pas mourir Toki, je veux pas mourir...

Le Reflet leva les yeux au ciel. Elle tira son modèle par le bras pour l'asseoir, le dos contre la porte d'un placard.

-Personne ne va mourir Kitoe, t'es seulement en train de faire une crise d'angoisse.

La concernée secoua la tête. Non, ce n'était pas juste une crise d'angoisse. Elle avait toujours mal, même si c'était bien plus supportable qu'au début. Elle montra le point précis de sa douleur : au cœur. Mais Toki ne pouvait pas comprendre. Elle n’avait pas ce lien si particulier avec le Sorcier.

-Ca faisait comme un coup de couteau. J'étais en train de mourir et lui aussi. Je le sais.

Ellie n'en rajouta pas. Elle peinait à la croire mais la contredire encore ne ferait qu'attiser sa colère. Kitoe ramena ses jambes contre sa poitrine. Elle s'était enfin calmée, même si son corps était toujours secoué de hoquets.

-Il faut que j'aille le voir.

_
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Leigh poussa un gémissement las. Elle ne se souvenait pas de s'être endormie mais en revanche, elle sentait très bien le réveil. Elle posa une main contre son front, grogna et regretta aussitôt son geste : elle avait mal partout. Entre la migraine, ses muscles endoloris et ses articulations qui avaient vraisemblablement rouillé, elle avait l'impression d'avoir attrapé un variant démoniaque de la grippe. La jeune femme cessa de bouger. Elle n'avait pas encore ouvert les yeux. Au lieu de se rappeler d'où elle se trouvait, elle essayait d'abord de se souvenir de ce qui l'avait mise dans cet état. L'image des pilules vertes lui revinrent en mémoire ; l'homme austère ; l'ordre qu'elle lui avait donné. Leigh éclata de rire et couvrit rapidement sa bouche. Cela lui arracha une nouvelle plainte. L'immobilité retrouvée, elle s'autorisa de nouveau à penser. La réponse à son ordre. C'était de ça dont elle se rappelait le plus. Jamais elle n'avait imaginé qu'il réagirait ainsi. Elle n'en avait pas demandé autant. Mais l'homme – un Sorcier à n'en pas douter – lui avait offert un spectacle à couper le souffle. La tentatrice ricana, au prix de quelques crampes. Il avait terminé par terre, défiguré, ensanglanté et à moitié mort, et sa stupide servante avait continué à le frapper. Son sujet avait dépassé toutes ses attentes.

Leigh chercha les pilules. Celles-ci étaient restées sur le lit et n'attendaient qu'elle pour réitérer l'expérience. C'était très tentant. Mais pas judicieux au vu de leur état, que ce fut le sien ou celui de son cobaye. Elle ne savait pas si ce dernier existait réellement ou s'il ne s'agissait que d'une chimère. La scène lui était parue avec un réalisme frappant, mais les faits avaient pris une extrémité frôlant l'irréel... Peu de gens étaient capables de se comporter avec un tel dévouement, une telle puissance. La Démone laissa la drogue retomber de ses doigts. De toute manière, elle ne savait pas quoi lui demander. S'il avait été plus timide, elle lui aurait fait subir diverses choses crescendo, mais là... Leigh espérait qu'il existait bel et bien et qu'elle ne se trompait pas lorsqu'elle pensait qu'il avait dépassé le fruit de son imagination. Elle souhaitait en savoir davantage sur lui.

962 mots


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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Ven 22 Juil 2022, 16:27

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Leigh & Nostradamus

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le second réveil était définitivement plus terrible que celui qui avait suivi sa prise de drogue. La nausée et la migraine semblaient dérisoires en comparaison de la douleur qui vibrait désormais dans chaque fibre de son corps. Le moindre mouvement arrachait une nouvelle vague de souffrance et des grognements au sorcier : il resta donc immobile, le temps de reprendre ses esprits, prenant de grandes inspirations pour essayer d’apaiser sa douleur. Nostradamus était toujours dans son bureau. Allongé, il ne percevait pas plus la présence de la domestique, ni celle de qui que ce fut. Il était seul avec lui-même et ses tourments... Les souvenirs lui revinrent progressivement en mémoire : la trahison de la domestique - il la ferait exécuter, mais seulement après avoir savouré la torture qu'il lui ferait subir pour l'affront qu'elle lui avait fait - la le miroir et les traces qu'il avait lui-même tracé sur son corps. Malgré son piteux états, le mage noir sentait encore Lux In Tenebris parcourant ses veines, souillant son sang pour le gangrener de l'intérieur. Sa magie lui avait totalement échappé : elle avait répondu à l'appel du chaos qui avait résonné en lui, s'était déversée en lui pour infliger plus de dégâts encore. Le blessé ferma les yeux et, essayant d'ignorer son agonie, il se concentra pour canaliser son Mal, pour dompter la Magie Noire qui se répandait en lui, jusqu'à l'éteindre totalement. A mesure qu'elle s'effaçait, son possesseur avait l'impression que l'on retirait un poids sur ses épaules, que sa respiration se faisait légèrement plus fluide, moins sifflante. Cela n'effacerait pas les traces des maux qu'il s'était lui-même infligé, mais cette action empêcherait d'aggraver encore son état.

Au prix d'un effort qui lui sembla colossal, le sorcier lutta pour se retourner sur le dos. Chacun de ses appuis lui faisait vivre un enfer, mais il devait se relever pour appeler l'un de ses domestiques. Que l'un d'eux aille chercher un médecin. Les mages noirs n'étaient pas réputés pour leurs soigneurs mais ils en possédaient cependant : la population se serait déjà éteinte sans ceux capables de contenir une épidémie ou de contrer les effets d'un poison. Surtout, c'était une profession lucrative, au sein d'un société dont l'idéal était de nuire et détruire autrui.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« Tu ne devrais pas bouger. » Nostradamus écarquilla les yeux. Du regard, il chercha frénétiquement la source de cette voix, jusqu'à ce qu'il capte la silhouette d'un enfant. Il était encore jeune et pourtant, il dégageait une aura malsaine. Peut-être était-ce dû au sang qui maculait son visage : le liquide recouvrait sa mâchoire, sa bouche et remontait jusqu'à son nez. « Ça va t'épuiser pour rien et ça va encore t'affaiblir. » Le regard du sorcier retomba sur la femme qui gisait aux pieds du bambin. La domestique avait été décapitée. L'homme fronça les sourcils : était-ce là l'oeuvre de ce gamin ? Difficile à croire, et pourtant... « Maman ne va pas tarder à arriver. Elle ne vas pas être contente de te retrouver dans cet état. Heureusement, je me suis occupée de la fautive. Sinon, ça aurait pris des proportions énormes... » Le sorcier ne comprenait rien à ce que racontait l'inconnu, mais il venait d'avoir la confirmation de ses doutes. Un mélange de crainte - il n'était pas en état de se défendre contre qui que ce soit, pas même un minus de cet acabit - et de frustration colérique - il n'allait pas être capable d'achever cette femme lui-même - le rongea. « Qui... » un râle rauque s'extirpa de ses lèvres, avant qu'il ne soit secoué par une toux. L'enfant, qui tenait un bras entre ses main, s'approcha pour s'accroupir face à l'adulte. « Bah, c'est moi. Bilial. » répondit-il comme ci cela aurait dû lui évoquer quelque chose. Le sorcier resta muet. Il n'avait aucune idée de l'identité du mioche. Celui-ci releva le membre arraché qu'il tenait et commença à mâchouiller l'auriculaire. « Mmh... Peut-être qu'après s'être occupée de toi, maman pourra nous cuisiner quelque chose avec ce qu'il reste d'elle... Elle n'est pas dégoûtante. » décréta Bilial la bouche pleine. Nostradamus voulut se redresser mais ne fut capable que de gémir de douleur.

« Oh. La voilà qui arrive. » L'enfant se leva et alla ouvrir la porte de la salle. « Papa est là. » indiqua-t-il avant de refermer après qu'une femme fut entrée. « Il est salement amoché. » commenta-t-il. Toujours coincé, le sorcier ne put rien faire d'autre qu'esquisser un faible sourire tandis qu'il observait la silhouette familière de la démone s'approcher de lui. « Ce n'est pas ainsi que j'imaginais nos retrouvailles. » croassa-t-il en grimaçant.

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Kitoe
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Ven 22 Juil 2022, 23:32

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Leigh & Nostradamus
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Kitoe était devant la porte d'entrée. Elle était enroulée dans une cape et encapuchonnée. Ses ongles mordaient le creux de ses paumes, grattaient ; les doigts se déliaient par intermittences pour aussitôt revenir à la charge. Elle avait frappé déjà, mais on ne lui avait pas encore ouvert. Elle n'arrivait pas à savoir si c'était normal ou pas. Depuis la veille, sa notion du temps était biaisée. Après s'être calmée, la Démone avait immédiatement préparé un sac, quelques modestes affaires et avait quitté la maison sous le regard perplexe et désapprobateur de son Reflet. Mais cette dernière pouvait bien penser ce qu'elle voulait, cela ne changeait rien à sa décision. Il s’était passé quelque chose de grave et seule l’originale était en mesure de le savoir. Le voyage avait été éprouvant. En quelques heures, Kitoe était parvenue au domicile de l'homme. Les portes de l'Enfer avaient été bien utiles. Toujours était-il que l'angoisse avait suffi à lui donner l'impression de voir défiler les jours. C’avait été une véritable torture d’angoisse.

Dès qu'on lui ouvrit, Kitoe s'engouffra à l'intérieur sans s'intéresser une seule seconde au domestique. Elle se défit aussitôt de sa cape.

-Où est-il ? Tonna-t-elle juste, la gorge nouée.

On l'emmena aussitôt sur les lieux. La Vile jeta un œil à celui qui l'accompagnait. Le "Papa" l'avait interpelée. En effet, il se trouvait que le domestique était en fait un enfant... La Démone ne savait pas qu'il avait un fils de cet âge. Il fallait dire que tout compte fait, elle ne connaissait pas grand-chose de lui, tout comme lui ne connaissait qu'une toute petite part d'elle. Et pourtant, ils se fréquentaient et s'appréciaient comme s'ils se connaissaient mieux que personne d'autre.

Ils arrivèrent. La jeune femme s'arrêta lorsque Nostradamus fut à ses pieds et qu'elle put constater toute la misère de son état. Son visage avait changé.

-Moi non-plus.

Kitoe avait pensé éclater en sanglots une fois qu'elle le verrait, mais elle était au contraire devenue glaciale. Elle avait eu raison de penser qu'ils avaient été en danger. Sur l’échelle du charisme et de l’intimidation, l’homme avait fait une chute vertigineuse. Si elle ne l’avait pas porté dans son cœur et dans son estime, elle l’aurait trouvé pitoyable et n’aurait pas hésité à abréger ses souffrances. Mais c’était Nostradamus.

-Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

Maintenant, Ellie voulait des réponses. Ses yeux le transperçaient, sondaient chaque partie de son corps et le chaos qui régnait dans la pièce afin de tenter une reconstitution des faits. Elle tourna la tête vers la seconde victime.

-C'est elle ?

Elle s'approcha de la servante et poussa son cadavre d'un coup de pied pour l'étaler sur le dos. La Démone ricana, mais ça n'avait rien de drôle.

-Tu ne vas quand-même pas me faire croire que c'est elle qui t'a fait ça ?

Ça se voyait : elle était maigrelette. Ses faibles capacités physiques n'auraient jamais pu porter atteinte au Sorcier au point de le mettre à terre puis de lui faire frôler la mort. Quant à la magie, elle n'y croyait pas non plus. Ellie entreprit de faire le tour de la pièce.

-T'as intérêt à avoir une bonne raison.

Plus ça allait, plus elle sentait sa colère l'emporter. La situation l'énervait vraiment pour deux raisons : elle n'avait aucun contrôle dessus et cet idiot avait traumatisé Kitoe alors qu'Ellie était supposée la protéger. A cause de lui, elle n'avait pas pu, et voilà qu'il foutait leur routine en l'air : Kitoe était épuisée, elle avait déserté la boutique et maintenant, c'était à Ellie de gérer ses crises existentielles.

-T'as failli crever avec tes conneries, et nous aussi !

Le gamin s'était planté au centre de la pièce, entre son père et la domestique sans tête. Ellie l’aurait bien payé pour qu'il se casse. Il était une tache au milieu du tableau. De retour à son point de départ, la jeune femme s'agenouilla face à Nostradamus. Elle prit son visage d'une main et le positionna de façon à être certaine qu'il la regardât bien dans les yeux. Elle lui faisait peut-être mal, mais elle n'en avait rien à foutre ; il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

-Je te préviens : ça n'a pas intérêt à se reproduire. J'en n'ai rien à foutre de quand, d'où, ni de comment. Tu te démerdes pour que ça n'arrive plus. Crois-moi, tu n'as pas envie que je me charge moi-même de ton cas.

Quand ils s'étaient fréquentés les dernières fois, Ellie ne s'était pas trop démarquée de son hôte, mais il était temps que le Sorcier apprenne qui elle était vraiment. Elle maintint son emprise afin de bien lui faire passer le message.

-Maman, peut-être qu'il faudrait le soigner maintenant. Suggéra l'enfant.

Ellie allait lui suggérer de la fermer et de foutre le camp en retour, mais elle se figea avant que le moindre son n'ait pu sortir de sa bouche. Elle blêmit.

Maman ?

Lentement, elle leva des yeux consternés vers le garçon.

-Tu m’as appelée comment là ?

Puis vers Nostradamus. Le père.

-Kitoe ? Appela Ellie d'une voix blanche.

L'identité en question était déjà là et elle était tout aussi perdue.

-Nostradamus ? Fit-elle ensuite d'une voix beaucoup plus aiguë.

Elle se mordit l’intérieur des joues. Elle n'avait pas tout suivi du savon passé par Ellie, alors le changement d'état d'esprit ne la choquait pas plus que ça.

-Est-ce que... est-ce qu'on a déjà couché ensemble ?

Peu importait la réponse, cette éventualité ne la dérangeait absolument pas en soi. Ce qui l'embêtait un peu plus, c'était l'éventualité qu’elle ne possédât ni les souvenirs de plusieurs mois de grossesse, ni ceux d'un accouchement. Car dans ce cas-là, si ce n'était pas Kitoe, qui aurait pu endosser ce rôle ? Lia était une enfant ; Ellie était stérile et se serait fait avorter ; Kraa en était tout aussi incapable et Jude, stérile lui aussi, n'était clairement pas assez stable et puissant pour se faire passer pour elle plus d'une journée. Alors qui ? … Quelqu’un d’autre ? …

_

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]-Leigh, t'es là ?

La concernée poussa un grognement rauque.

-Leigh ! J'vais rentrer.

La Démone songea à tirer la couverture pour cacher son corps, mais c'était trop difficile. Elle était étendue en travers du lit, en position latérale depuis des heures, dans un état comateux entre l'éveil et le sommeil. Elle avait quitté sa forme humaine. En perdant la vue, elle s'était dit que cela pourrait plus facilement l'épargner des migraines, même si vu son état, elle ne savait plus trop où est-ce qu'elle avait mal.

-Ok, je rentre.

Elle entendit la porte couiner.

-C'est qui ? Couina-t-elle à peu près sur le même ton.

-Taylor. Y'a une cliente qui te demande.

-Qui ?

-Chelsea.

Peu importait son nom, sa décision était déjà prise dans ton les cas.

-Dis-lui que je ne peux pas. Je prends ma journée.

-Ca fait depuis hier après’m qu'on t'a pas vue, déjà. Malade ? Ricana la.le prostitué.e.

Nul ne savait, que ce fut au sein du personnel du bordel ou parmi les clients, quel était le genre de cette personne. Taylor aimait jouer sur ce mystère et refusait catégoriquement qu'on la.le détermine comme neutre. Toutefois, iel restait quelqu'un d'appréciable. Serviable pour un.e Vil.e.

-Hm-oui...

-Ca marche.

Et la porte se referma.

_

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-Voilà pour toi.

Kitoe déposa le plateau fumant sur les genoux de Nostradamus. Un steak trônait au centre de l'assiette, entouré de haricots et de quelques pommes de terre. Les repas au lit, c’était ce qu’il y avait de meilleur, surtout lorsqu’on était dans le mal.

-J'espère que ça ira. J'ai fait ce que j'ai pu, mais comme ça faisait un petit moment qu'elle était morte, la chair était déjà un peu rigide.

Belial avait insisté pour qu'elle cuisine la servante le jour même, car elle n'avait que ce qu'elle méritait. De fatigue, Kitoe n'avait pas cherché à résister. Ce n'était pas la sieste qu'elle avait faite juste après avoir porté le Sorcier jusqu'à son lit et désinfecté et bandé ses plaies – il restait du boulot entre les brûlures et les autres séquelles magiques – qui lui avait permis de récupérer. De plus, elle était encore perturbée par le lien qu'elle entretenait avec Belial. Son for intérieur lui criait qu'il ne s'agissait que d'un menteur en recherche de responsables légaux pour le protéger, le loger et le nourrir gratuitement, mais encore une fois elle n'était plus en mesure de lutter. Avant de fuir la situation, Ellie avait épuisé ses dernières forces de colère et de rébellion.

-Bon appétit.

Kitoe le regarda manger, la tête inclinée et les mains jointes dans l'attente du verdict. Elle espérait qu'il aimait bien – le décevoir faisait partie de ses plus grandes craintes. Elle-même n'avait pas mangé. Bizarrement, elle n'avait pas très faim, alors même qu'elle n'avait presque rien avalé depuis son départ de l'Enfer. Au bout d’un moment, elle s’approcha.

-Je peux ? Demanda-t-elle en désignant la place à ses côtés, sur le lit.

1494 mots


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Dim 20 Aoû 2023, 21:12

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Kitoe & Nostradamus

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le soulagement est recouvert d’une pellicule poisseuse de honte. Elle est chaude et humide, recouvre ton corps devenu faible de par ses blessures. La Vile est là,  juste au dessus de toi : cette femme qui soudainement représente ton espoir de vivre, de survivre à tes excès. Et pourtant, son regard t’achève de l’intérieur : déception ou dégoût, désillusion sans doute. Ses pupilles dédaigneuses enfoncent dans ton âme des aiguilles redoutables, qui percent l’estime, déchirent la force de caractère en lambeau. Alors, puisqu’elle t’abîme encore un peu plus que tu ne t’es amoché seul, tu la haïs, de cette rancœur vivace qu’éprouvent les hommes abattus lorsque leurs masques tombent et que le monde entier peut voir à quel point ils ne sont pas plus puissants qu’un autre. Elle est ton secours, et pourtant, tu voudrais la voir disparaître, oublier le regard qu’elle a glissé sur toi, effacer le jugement que tu y as lu quelques instants plus tôt. Pourtant, elle s’attarde, te jauge davantage, et sa réponse fuse dans l’air telle une giffle supplémentaire sur ton corps et ton égo meurtri.

Tu observes Kitoe, étires un sourire dénué d’amusement car la situation est dépourvue de comique : elle est lamentable, autant que tu es pitoyable dans cette configuration d’infinie vulnérabilité. « C’est un peu compliqué. » tu croasses pour toute réponse. Car qu’y a-t-il à dire ? Tu as bu, et tu as consommé. Voilà ce qu’il s’est passé : sous l’emprise de la substance, tu as succombé à cette voix qui s’est imposée dans ta tête, qui a grondé jusqu’à recouvrir tout le reste, cet ordre que tu ne pensais plus qu’à suivre. Maintenant que ton esprit souffre et que ton corps agonise, tu te demandes ce qui t’as poussé dans ce tourbillon de folie, de douleur et de souffrance gratuites et nocives. Qu’est ce que t’est passé par la tête, te demandes-tu sans savoir quelle réponse apporter. Ton regard coule jusqu’au cadavre. Le jugement dans la voix de la démonstration te refais lever les yeux pour les fixer jusqu’à elle. « Disons qu’elle a asséné le coup de grâce. » tu souffles dans un râle en essayant de te redresser. L’obstination ne t’apporte aucne réussite et tu déchantes bien vite, réalisant qu’il t’est impossible de t’en sortir sans l’aide de la Vile.

Une bonne raison. La silhouette de la danseuse te revient en mémoire. C’est elle, elle et sa voix susurante, telle une vipère déversant son venin à tes oreilles. Quel maléfice t’a-t-elle lancé ? Qui est-elle, exactement ? Car il est clair désormais que cette femme est réelle. Il le faut, car on ne peut s’en prendre à une illusion, une chimère n’assouvit aucune vengeance.

Nous aussi ? Qui ça, nous ? Tu glisses un regard vers le garçon et, soudain, un élément qui t’avait jusque là silencieusement taraudé ressurgit. Maman. C’est comme ça que Bilial avait désigné Kitoe. Un relan de possessivité jalouse s’ancre dans ton cœur et ravive un élan de rejet envers le gamin. Était-ce à lui et à elle qu’elle avait fait allusion ? Certainement. Ce n’est pas parce que tu n’es pas au courant d’un fait que la chose n’existe pas. Tu es étonné que la bouchère puisse posséder un tel instinct maternel, à te repprocher la mort de son marmot mais il n’y a pas d’autre explication pour remplir ce nous. « Mmh... » Tu essayes de mettre du sens dans cette situation chaotique. Tu ne comprends pas par quel biais la démone aurait pu courir un  risque au travers de ta consommation abusive. L’inconnue était elle un démon également ? Les deux Viles avaient elles passé un pacte ensemble, un contrat sur lequel tes actes aurait eu un impact imprévu  ? Ton analyse est coupée par une nouvelle salve de douleur : ta rancœur envers la danseuse semble raviver la flamme de Lux In Tenebris, qui s’infiltre de nouveau dans ton corps et ravive le feu de tes plaies. Il te faut toute ta concentration pour contenir le brasier mordant.

La menace de la démone te fait grincer des dents. Tu portes sur elle un regard emprunt de haine, mais son effet est fort limité dans ta condition. Tu n’es même pas certain qu’elle se soit aperçue de ton assaut silencieux, ou peut-être l’a-t-elle simplement mis sur le compte de ton outrage suite au traitement qu’elle te réserve. Tu n’es pas habitué à ce comportement de sa part mais, après tout, la Gourmande reste une Tourmenteuse et la pitié autant que l’indulgence ne sont pas des qualités que l’on prête à son peuple. Elle te fait payer ta faiblesse, rajoutant au goût amer qui suintait déjà dans ta bouche.

La conversation qui suit te paraît délirante, lunaire, et tu ne peux t’empêcher de hausser un sourcil circonspect face à sa question et l’évidente consternation qui assaille ta sauveuse. « Si ça avait été le cas, j’ose affirmer que tu t’en serais souvenue. »


Tu redresses la tête vers Kitoe. Elle s’est de nouveau adoucie et, malgré sa fatigue flagrante, a pris le temps de s’occuper de toi. Tu es encore mal en point mais au moins arrives-tu désormais à rester assis sans avoir l’impression d’être au bord du malaise. Malgré la sérénité qui semble planer, les sourires et œillades échangées, tu restes sur tes gardes. Et si son humeur revirait de nouveau et qu’elle décidait de t’achever ? Tu toises la nourriture posée sur le plateau. « Merci. » dis-tu avec une mine affable. Tu coupes un premier morceau. Tu n’as pas d’autre choix que de l’ingurgiter : la cuisinière ne te lâche pas du regard. S’assure-t-elle que tu goutes au poison qu’elle a glissé dans le repas ? Nouveau sourire factice. « Rassures toi. Tu maîtrises l’art de la chaire mieux que quiconque. Tu as su faire fi de ce désagrément. Ton plat est délicieux. » Tu avales la bouchée suivante. Tu ne sens pas de brûlure, de douleur te tordre l’estomac. La mort ne semble pas te foudroyer. Mais certains maux sont lents à faire succomber leurs proies. « Merci. » répètes tu lorsqu’elle te souhaite un bon appétit, et la gorgée suivante semble avoir encore plus de mal à passer ta trachée.  « Bien sur. Ce serait avec plaisir. » Tu l’invites à prendre place à tes côtés en tapotant délicatement la place. « Alors... Où se trouve notre fils ? » questionnes-tu avec ironie. Suite au désemparement collectif qui avait suivi la question de la brune, vous aviez essayé d’interroger Bilial. Malgré l’incohérence de ses propos, il vous avait maintenu être votre enfant, bien que ni toi ni la seconde concernée ne se souvienne de cette parenté.  Ton état vous avait empêché de continuer ce débat. « As-tu pris le temps de manger un morceau ? » demandes-tu en découpant une nouvelle bouchée, que tu lui tends ensuite. « Je ne serai malheureusement pas en mesure de m’occuper aussi bien de toi, si tu venais à t’affaiblir. » Outre que cette délicate attention,  cela te permet surtout de vérifier tes doutes au sujet du souper : si elle le mange sans reticence, c’est sans doute qu’elle ne l’a pas intoxiqué.

« J’ai besoin d’une explication. » déclares-tu. « Comment as-tu su que j’étais en danger, et en quoi cela a-t-il menacé ta propre vie ? »

1190 mots


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Kitoe
Mar 10 Oct 2023, 22:31

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Leigh & Nostradamus
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Kitoe accueillit le compliment avec un sourire. Voir un tiers savourer ses plats en sachant parfaitement ce qu’il contenait avait un tout autre effet que de tromper les consommateurs. Sa proximité avec le Sorcier la ravissait d’autant plus. Le lit était grand, mais la Démone s’était pratiquement collée à lui. Elle aimait cette proximité, ça la rassurait. Si elle s’était écoutée, la Démon se serait encore rapprochée, mais elle craignait qu’un contact ne ravivât les douleurs du blessé.

Le coin de ses lèvres changea soudainement de pôle. Nostradamus avait usé d’un certain sarcasme, mais la Démone ne trouvait pas cette histoire drôle du tout.

-Ce n’est pas notre fils. Rétorqua-t-elle d’emblée avec cet air renfrogné, dû au relent de cette mauvaise blague.

Elle devait le dire. C’était aussi viscéral qu’une envie de vomir. Kitoe ne se figurait pas devenir mère et d’ailleurs, elle savait qu’elle ne le serait jamais. Il lui était déjà si difficile de s’occuper d’elle-même qu’elle n’avait pas de temps à accorder à une autre vie. Et puis à quoi bon ? Kitoe n’existait que pour semer chaos et destruction ; Nostradamus aussi. Un enfant, s’il parvenait à survivre, ne ferait que rajouter du chaos là où ils n’en avaient certainement pas besoin. Quoi qu’il en fut, la réponse du Sorcier plus tôt l’avait rassurée : cet enfant n’avait aucun lien de parenté avec eux et Kitoe n’avait pas perdu le contrôle de sa vie pendant plusieurs mois d’affilée.

-Je l’ai fait manger et je lui ai dit d’aller faire une sieste. Il a trouvé un canapé.

Elle l’avait laissé faire. Malgré son jeune âge apparent, il avait eu l’air curieusement autonome. Il n’avait même pas protesté malgré la froideur de ses ordres, ce qui avait terminé de la calmer.

-Je crois qu’il t’a piqué une chemise pour s’en faire un doudou.

Elle ignorait si cela avait de l’importance pour le Dementiae. Si Belial s’était servi dans sa garde-robe, Kitoe serait devenue dingue.

-Quoi qu’il en soit, il faudra le mettre à la porte quand il se réveillera.

La Démon secoua la tête. Elle ne voulait plus en parler. Elle voulait oublier l’existence de cet enfant et qu’il restât sur son canapé jusqu’à la fin des temps, fusionnât avec et disparu jusqu’à la fin des temps.

-Un peu.

Elle avait grignoté en cuisinant, sous le coup de la nervosité, mais elle avait eu du mal à avaler. Pourtant, elle était affamée. Kitoe ouvrit la bouche pour accueillir la bouchée qu’il lui tendit, puis abandonna doucement sa tête sur l’épaule de son patient. Cela lui procura une grande satisfaction et elle se sentit un peu fébrile. Elle poussa un soupir. Elle avait envie de s’endormir là.

-J’étais chez moi, et tout à coup j’ai fait une sorte de crise où j’ai cru que j’allais mourir. Et j’ai immédiatement su que c’était lié à toi. Je suis venue le plus vite que j’ai pu.

Elle n’était plus en colère. Elle tenait juste à être avec lui, à s’assurer qu’il allait bien et à faire en sorte que cela ne se reproduirait jamais.

-Et toi, qu’est-ce qui t’as pris ?

Elle fit rouler sa tête pour capter son regard. De fait, elle était très proche et elle louchait.

-Ne me mens pas. Je sais que ce n’est pas elle qui t’a fait ça.

Nostradamus valait bien plus qu’une vulgaire domestique, et si un enfant de huit ans avait pu en venir à bout, alors n’importe qui aurait su se défendre contre une mégère pareille.

-Est-ce qu’il y avait quelqu’un d’autre ? On dirait que tu t’es fait ça tout seul.

Elle fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas ce qu’il avait pu faire de spécifique pour que cela l’atteignit elle aussi. L’idée qui lui traversa l’esprit la glaça tout à coup. C’était, peut-être, la seule chose qui pouvait encore lui donner la force de se mettre en rogne :

-Tu ne voulais pas te tuer, dis ?

Nostradamus ne pouvait pas mourir, et surtout pas comme ça. Il était le premier ami avec qui elle avait pu partager ses déviances culinaires et rien que pour cela, elle tenait beaucoup à lui. En plus, il était grand, mystérieux, et il s’habillait super bien.

-T’as pas intérêt, sinon je te tue ! Elle ne réalisa pas l’absurdité de sa menace et se contenta de croiser les bras. On a encore trop de choses à faire ensemble. On n’a pas chassé tant que ça quand on y regarde de plus près. Et puis moi je ne peux pas mourir maintenant.

Elle ne voulait jamais mourir. Elle avait trop d’idées, trop de projets qu’elle voulait mener à bien. Son cerveau était triste et détraqué, mais constituait une ébullition qu’il était impensable de refroidir.

792 mots


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