-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Partagez
 

 [Q] - Voyager pour s'évader | Gyzyl

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Dyfan Shiofra
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 79
◈ YinYanisé(e) le : 25/07/2021
Dyfan Shiofra
Dim 03 Avr 2022, 08:10


practice by F om
Voyager pour s'évader


Rp précédent : À la mémoire de nos souvenirs

Partenaire :
Intrigue/Objectif : De retour à l'Archipel depuis moins d'une semaine, Dyfan décide de rendre visite à sa sœur aînée, Yelfir, qui réside sur l'île d'Aeden. Profitant de cette sortie afin de redécouvrir la ville qu'il a quitté peu après l'ascension du nouveau Roi, il fera la rencontre de Gyzyl, une étudiante de Basphel qui profite également d'un séjour dans la Capitale lyrienne.





Gagné par un léger vertige, Dyfan vacilla dangereusement vers l’avant. Cherchant un appui sur lequel s’appuyer pour éviter de chuter, ses doigts s’agrippèrent instinctivement au premier objet qui fut à leur portée. Dès qu’il parvint à établir une emprise sur une surface suffisamment solide, il s'y cramponna de toutes ses forces pour conserver son équilibre. Les paupières closes, il écoutait son palpitant cogner contre sa cage thoracique, tandis que l’air qui dilatait ses poumons fuyait ses lèvres en une série d’exhalations saccadées. La téléportation était sans conteste le pire moyen de transport jamais inventé par l'humanité. Depuis qu’il était enfant, il avait toujours haï cette façon de se déplacer. Son aversion s’était d’autant plus renforcée lorsqu’il avait commencé à ressentir des effets secondaires à chaque fois qu’il en faisait usage. Au fil du temps, l’ampleur de ses désagréments causés par le voyage instantané s’était atténuée, mais ceux-ci n’avaient jamais complètement disparu. Le Lyrienn ignorait pour quelle raison la magie de téléportation l’affectait autant, alors que son entourage en raffolait, prônant cette méthode de déplacement en raison du temps qu’elle leur permettait de gagner, comparativement aux autres moyens de transport plus conventionnels, comme le transport maritime. Or, s’il y avait bien une chose qu’il exécrait plus que la téléportation, c’étaient les voyages par bateau. Bien qu’il en reconnût les divers avantages, surtout pour se déplacer à travers un Archipel, il avait sciemment refusé de mettre les pieds sur un quai. S’il n’était pas atteint par le mal de mer à proprement parler, il appréhendait néanmoins les caprices de l’Eau sous la coque d’un navire. Ses parents expliquaient sa crainte par le manque d’affinité entre leurs Éléments respectifs, même si le Métal ne s’était pas encore éveillé en lui. Selon eux, il s’agirait a priori d’un indice sur sa nature élémentaire, à la manière d’un gêne en dormance qui n’attendait que le moment propice pour se libérer. Dyfan savait pourtant que les Lyrienns de Métal n'étaient pas les seuls à ne pas apprécier l'eau : les Lyrienns de Feu redoutaient eux aussi Lyë, à un degré nettement supérieur au leur. L’idée que Shaana s’intéresse à lui faisait donc aussi parti des possibilités, une idée qui le terrorisait d’autant plus à cause de son apparence qui semblait vouloir imiter les flammes de la divinité.



Surpris par le geste inattendu de son semblable, Helios faillit se laisser emporter par son mouvement. Se rattrapant de justesse contre un mur, il réussit à leur éviter une chute qui les auraient conduits tous les deux en bas des marches. Les traits tirés par l'incompréhension, l'Enfant d'Hekur se pencha légèrement afin d'intercepter son regard, le scrutant avec une inquiétude à peine dissimulée au creux de ses mires dorées. « Hé... Est-ce que ça va? » lui souffla-t-il à l'oreille. Reprenant ses esprits, Dyfan se redressa brutalement et repoussa de la même façon le bras que le Lyrienn avait glissé dans son dos. « Je vais bien. » siffla-t-il entre ses dents. « Ce n'est rien. » reprit-il plus sèchement, ce qui incita le blond à reculer. « En es-tu sûr? » tenta-t-il une dernière fois, se dérobant à son regard incendiaire en inclinant la tête vers le bas. Dyfan resta silencieux. En absence de réponse de sa part, Helios en fit de même, focalisant toute son attention sur les passants qui se pressaient autour d'eux pour ne pas enclencher une énième dispute. S'il était au courant pour l'inimitié qui avait longtemps caractérisé ses rapports vis-à-vis des portails de téléportation, il était étonné de constater que sa condition particulière persistait encore à l'âge adulte, quoiqu'à un moindre degré. Coulant une œillade dans sa direction, il rétablit brièvement le contact visuel avec l'Asgjë avant de s'en détourner d'un geste vif. Malgré son désir irrépressible de lui poser des questions, il n'osa pas s'enquérir davantage sur son état, conscient que des commentaires de sa part ne ferait que l'agacer inutilement.

Depuis cette soirée qui s'était achevée dans les pleurs et les aveux déchirants, ils ne s'étaient plus vraiment reparlés. Médusé par sa réaction, Helios avait bien essayé de relancer le dialogue, mais Dyfan l'avait fui comme la peste. Cette situation avait duré plusieurs jours : à un moment, c'était à un véritable jeu du chat et de la souris auquel ils s'étaient adonnés, lui interprétant le rôle du félin, alors que le rouquin reproduisait celui du rongeur. Le Lyrienn avait compris que ce dernier ne souhaitait plus lui parler, mais il avait néanmoins persévéré dans ses démarches infructueuses, déterminé à obtenir la vérité dont il l'avait privé. C'est pourquoi, lorsqu'il avait annoncé son intention de visiter sa sœur à Aeden, le Myrha avait immédiatement sauté sur l'occasion. Dyfan ignorait comment l'apprenti jardinier s'y était pris pour convaincre sa mère de le laisser partir, surtout après le fiasco qu'il avait provoqué quelques jours auparavant, mais il doutait fortement qu'il se soit contenté de le lui demander. Il était plus probable qu'il l'ait suppliée jusqu'à ce qu'elle cède à sa requête, lui promettant de bien se tenir pour la durée entière du séjour. Bien que le Shiofra eût été partagé sur la manière de considérer l'entêtement de son ami d'enfance, il ne s'était pas pour autant opposé à cette décision. Il aurait pu. Après tout, ce n’étaient pas les prétextes qui lui auraient manqué et connaissant ses parents, ceux-ci n'auraient rien eu à redire sur le fait que leur enfant désire se faire accompagner par un serviteur plus expérimenté que le fils de la jardinière. Mais il ne l'avait pas fait. Pour Helios, ce choix en disait long sur ses intentions. Pour Dyfan, c'était plus compliqué. Lui-même ne comprenait pas la raison de son silence, alors qu'il aurait été plus simple d'exprimer son désaccord pour leur bien à tous les deux. En revanche, il demeurait étreint par une certitude : celle d'empêcher Helios de compromettre ses plans. S'il reconnaissait la cruauté dont il avait fait preuve en lui proférant ses mensonges, il savait également pourquoi il les avait prononcés. Il devait à tout prix dissimuler la vérité, au risque de se mettre tous les deux en danger. Dans ce contexte, il était clair que les conséquences seraient plus désastreuses à l'encontre du Lyrienn que de lui-même, tenant compte du fait qu'il appartenait à la noblesse, contrairement à ce dernier. Il n'agissait pas seulement pour sauver sa propre peau, mais aussi pour préserver celle de son ami. C'était ainsi qu'il concevait les choses : comme un acte purement altruiste. Il avait besoin de justifier son geste, de rationaliser ses actes, de se convaincre qu'il ne faisait pas tout ça pour rien. C'était plus facile à accepter de cette manière.

Mettant un terme à leur silence, le Shiofra reprit la parole en premier. « Ne perdons pas de temps. Nous devons trouver Yelfir. » Braquant ses iris incandescents vers la rue achalandée, Dyfan regarda tout autour de lui, à la recherche d'un visage familier parmi la foule d'inconnus qui affluaient dans toutes les directions. Quittant l'arche du portail, il brava prudemment le trafic, se traçant un chemin en se faufilant entre les interstices qui s'ouvraient après le passage de deux, parfois trois, passants. Concentré sur sa tâche, il ne remarqua pas immédiatement l'absence du Lyrienn à ses côtés, qui s'était arrêté en percutant une jeune fille par mégarde. En raison de leur différence de taille, il ne ressentit pas le choc – contrairement à elle, sûrement, mais éprouva tout de même la nécessité de s'excuser auprès de la personne qu'il avait bousculé. « Désolé, je ne vous avais pas vu. » Après un instant de silence, il rajouta : « Est-ce que vous allez bien? Je ne vous ai pas fait mal, au moins? » Quant à Dyfan, il se retourna seulement après avoir entendu une voix vibrer entre ses deux oreilles – une voix qui lui était visiblement adressée, même s'il fut incapable d'en distinguer les propos. Interloqué, il cessa brièvement de bouger, les sens auditifs en alerte, jusqu'à ce qu'il prenne conscience de la disparition d'Helios. Repérant sa silhouette à quelques mètres de lui, l'Enfant d'Hekur rebroussa chemin et le rejoignit. Ce fut à ce moment précis où la voix, d'abord sourde et incompréhensible, se clarifia subitement dans son esprit. Par réflexe, le Lyrienn scruta vivement ses alentours, en quête de son interlocuteur, avant que son regard ébahi ne se fixe sur le visage de la jeune adolescente. En la contemplant, il fut saisi par une drôle de sensation. Helios, qui avait perçu son agitation, ne put contenir son inquiétude : « Dyfan? Est-ce que tout va bien? » Celui-ci ne répondit pas. Il n'en savait absolument rien.

✠ 1 442 mots
Pouvoir utilisé :
- Télépathie avec Gyzyl : Dyfan lit dans les pensées de celle-ci.


Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39218-dyfan-shiofra#74654
Lyz'Sahale'Erz
~ Chaman ~ Niveau I ~

~ Chaman ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 285
◈ YinYanisé(e) le : 19/12/2019
Lyz'Sahale'Erz
Dim 01 Mai 2022, 09:26



Voyager pour s'évader




[Co-front : Gyzyl et Pandore/Mélusine]

Il ne voulait pas me donner son nom. Je le sentais, terré en moi, à attendre. Je le visualisais comme une boule sombre, quelque chose qui m’enserrait les entrailles et qui ne demandait qu’à sortir, se libérer. La sensation devenait, petit à petit, insupportable. Heureusement, je n’étais pas seule. Pandore m’accompagnait. Je la visualisais avec une certaine facilité, brune, les yeux bleus, aguicheuse. Elle m’effrayait autant qu’elle me rassurait. Elle m’aidait, très souvent, lorsque la situation m’échappait, lorsqu’un événement compliqué se déroulait. C’était le cas, depuis que j’avais quitté Basphel et, par-là même, mes frères et sœurs. Je me sentais seule et la cité d’Aeden ne m’apparaissait pas familière. Vivre dans… Mon esprit vrilla. Je ne voulais pas y penser. Ni penser à la Reine de Glace, ni penser au lieu où nous étions avant d’aller étudier au cœur des Îles suspendues. Pandore tentait de me rassurer, à sa façon. Elle était très sensuelle, presque perverse. Elle aimait tenter les esprits, le mien aussi. Vu mon âge, je ne la comprenais pas très bien. Certaines de ses réflexions me gênaient, sans que je ne susse réellement mettre le doigt sur la raison de ma gêne. Je vivais avec elle, dans ma tête. Et il était présent, lui aussi. Lorsque je marchais dans la rue, je sentais son emprise s’étendre, telle une cape obscure s’abattant sur le monde. Si Pandore m’inquiétait, lui était mille fois pire. Le Chaos en lui ne faisait aucun doute. Ça non plus, je n’arrivais pas à le nommer. Il m’angoissait. Je sentais des nuances en lui, quelque chose de sournois. Il savait passer pour le gentil mais il était méchant. Fou ? Peut-être pas. Méchant, simplement. Rongé par un mal incommensurable, un mal qu’il retenait pour pouvoir envoyer de merveilleux sourires au monde. Ses envies étaient floues. Il semblait aimer les beaux habits, toucher leurs textures entre ses doigts et créer des tenues empoisonnées.

C’est en essayant d’en dresser les contours que je rentrai dans un parfait inconnu. Choquée, Pandore prit d’autant plus de place. Je restai les yeux dans le vague quelques secondes, avant de cligner des paupières plusieurs fois. Je relevai mes prunelles vers l’individu. Il me dépassait d’une bonne tête et demie. Cheveux pâles, il plut à la séductrice. Il me laissa de marbre. Il ne semblait pas tout à fait adulte mais, à mon âge, même quelques années d’écart me semblaient correspondre aux portes de la vieillesse. Pour moi, c’était donc un vieux. Pour Pandore, il était un dessert. Pour l’autre… L’autre n’avait aucun avis sur la question, il n’aimait simplement pas se faire bousculer. Personne ne le heurtait normalement. Il était bien trop intimidant. Sa langue claqua contre son palais, dans ma tête, en un bruit distinct. Quant à moi, je m’effaçai légèrement, mon corps prenant une posture qui ne me ressemblait pas. Pandore aimait se mettre en valeur. Elle avait une façon de bouger caractéristique. « Oh non, mais j’aimerais beaucoup que tu me fasses m… » Elle s’interrompit, en remarquant le rouquin, plus loin. Je souris, manipulée par elle. Je voulais partir, à son profit, mais ça ne fonctionnait pas. Nous étions toujours toutes les deux, avec un fond plus sombre au loin. Cet homme, elle le connaissait. « Achille ! » m’entendis-je crier. Elle l’avait reconnu. « Je suis Mélusine. » se présenta-t-elle, en prenant le nom qui était le sien dans cet endroit si étrange et en oubliant un instant Hélios. « Tu sais, nous étions dans cette chambre, ensemble. » J’avais envie de disparaître dans un trou. Ces souvenirs ne m’appartenaient pas. La tache noire s’étendait et, elle comme moi, ne tardâmes pas à disparaître à son profit.

[Changement : Persée]

« Hum. » Je me redressai. J’avais vaincu l’hôte mais je la sentais encore, très loin. Elle s’en rappellerait, peut-être. Elle était forte pour le déni. Ce corps était minuscule, pourvue de formes féminines tout à fait inappropriées mais, heureusement, très peu développées. Je ferais avec. Je n’avais pas le choix. Au moins, la couleur des cheveux était la bonne, même si ces derniers étaient plus longs que les miens, plus fades également. Ma chevelure était, normalement, de la couleur des champs de blé au soleil. Ils avaient quelque chose de sauvage, bien que l’étiquette sorcière aurait dû m’obliger à les dompter. L’étiquette était, pour moi, comme autant de règles à enfreindre. Je n’étais pas très sage. J’étais souvent le danseur fou, lors des bals. Personne ne me disait rien. Ils avaient tous peur.

Ma bouche grimaça. Force est de constater que ce corps était faible, très en deçà de mon potentiel. Je n’avais aucun moyen de savoir comment je m’étais retrouvé ici. Tout me paraissait flou. J’étais, tout simplement. Plus qu’être, j’étais enfermé à l’intérieur de ce dernier, mes connaissances comme cadenassées. Je relevai les yeux vers l’homme qui se trouvait le plus proche. « Vous devriez vous écarter. Ce n’est pas correct de coller les autres ainsi. » Ma voix était horriblement différente. Elle n’avait rien de masculine. Elle était frêle, aiguë, insupportable. Je soupirai et, comme si ma contrariété avait également impacté la silhouette de la fille, j’eus un instant l’impression de ne plus rien voir. Je tanguai et me raccrochai à la première chose à ma portée : le blond. Mes doigts éprouvèrent le tissu de ses vêtements. Intéressant. Mauvaise qualité si j’en croyais mon instinct. « Vous êtes un prolétaire ? » demandai-je. La chose ne me dérangeait pas. J’avais, moi-aussi, commencé dans la misère. J’avais dû travailler pour gagner mes galons. J’en étais certain.

931 mots
Je mets les avatars pour que ce soit plus facile au niveau des identités mais elle reste comme l'image de base, celle du haut
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38027-lyz-sahale-erz
Dyfan Shiofra
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 79
◈ YinYanisé(e) le : 25/07/2021
Dyfan Shiofra
Mer 04 Mai 2022, 20:15


practice by F om
Voyager pour s'évader
Why Worry - Set It Off


Si Dyfan avait eu des doutes sur l'identité de l'adolescente, qui éveillait en lui une vague impression de familiarité, ses paroles eurent le mérite d'écarter tous malentendus qu'il aurait pu créer en la confrontant de but en blanc sans savoir s'il s'agissait bel et bien de la même personne. Seulement, au lieu d'en tirer du soulagement, cette confirmation produisit plutôt l'effet inverse. Lorsqu'elle prononça son pseudonyme, le Lyrienn ne put empêcher une grimace de venir durcir ses traits, avisant la pose aguicheuse dans laquelle son interlocutrice s'était placée sous les yeux d'Helios. Ce dernier, qui s'était à peine remis de sa surprise en constatant que la dénommée Mélusine le connaissait, ne semblait pas s'en être rendu compte, ce qui agaça légèrement le rouquin. Visiblement intrigué par les retrouvailles inattendues dont il était témoin, le blond tenta d'établir le contact visuel avec son congénère – en vain. Celui-ci évitait soigneusement de croiser son regard, convergeant toute son attention vers la jeune fille qui l'avait abordé. « Vous vous connaissez? » lui posa néanmoins le Myrha. Avide de réponses, il ne semblait pas non plus avoir remarqué l'erreur dans le nom qu'elle avait crié pour l'interpeler. Retenant le soupir qui menaçait de quitter ses lèvres, le Lyrienn s'efforça à répondre à la question qui lui était adressé. « En quelque sorte. » Connaître était sans doute un bien grand mot, mais Dyfan n'avait ni l'envie, ni la patience d'expliquer la nature de leur relation, ne serait-ce que parce qu'il n'y en avait aucune à qualifier. Lui-même n'était pas sûr de la manière de décrire le lien qui l'unissait avec « Mélusine » – si tant il s'agissait de son vrai nom, considérant qu'Achille n'était pas le sien, mais une chose était sûre : il ne la percevait pas d'un bon œil. « C'est une amie de Basphel? » Elle avait parlé d'une chambre qu'ils avaient supposément partagé ensemble. S'agissait-il de son ancienne colocataire de chambre, peut-être? Helios ignorait si l'établissement scolaire acceptait les duos mixtes ou non, mais c'était la seule explication qui lui paraissait plausible. À moins que... Était-il possible qu'ils aient tous les deux... Helios évacua spontanément cette idée de son esprit avant qu'elle n'eût le temps de se former complètement. C'était impossible que cette fille ait pu coucher avec le Lyrienn. Non seulement elle paraissait trop jeune pour lui, mais en plus, il était convaincu que Dyfan ne s'intéressait pas aux femmes – même s'il n'en était pas sûr à cent pourcent.

« Non. » Cette réponse catégorique permit de mettre fin à la question initiale de l'Asgjë, pour mieux en soulever de nouvelles. S'il n'avait pas rencontré Mélusine à Basphel, où auraient-ils pu se croiser? Le Lyrienn aurait espéré que Dyfan en révèle davantage sur les circonstances de leur rencontre, mais il n'en fit rien, laissant le vacarme de la station combler le silence qu'il refusait de rompre. Bien qu'il eût conscience d'assoiffer la curiosité de son semblable en jouant la carte du mutisme, le Shiofra demeurait réticent à parler de Mélusine. Il se rappelait clairement le spectacle qu'elle lui avait présenté sur ce poteau de danse et la démonstration de sa piètre tolérance à l'alcool. Surtout, il avait gardé en mémoire les commentaires déplacés qu'elle lui avait glissé à plusieurs reprises et auxquels il s'était abstenu de répondre, par décence envers une inconnue. Il était clair que la jeune fille lui avait fait mauvaise impression et, en toute honnêteté, il aurait préféré ne jamais devoir la recroiser. Les événements qui s'étaient déroulés dans ce lieu étrange avaient revêtu un air si irréel, presque chimérique, dans sa conscience qu'il avait fini par se convaincre que ce voyage n'avait été que le fruit d'un rêve. Cependant, il lui était désormais impossible de nier l'existence de sa colocataire, pas lorsqu'elle se tenait devant lui et qu'elle s'adressait à lui en utilisant son faux nom. Sa présence ne faisait que lui confirmer que tout ce qu'il avait vécu là-bas était sans doute plus réel qu'il ne l'avait cru. Il ignorait comment interpréter ce fait, mais de toute évidence, l'opinion qu'il en entretenait était tout, sauf favorable. Heureusement, la voix qui avait pénétré dans sa tête un peu plus tôt semblait s'être tue pour de bon : autrement, il lui aurait été impossible de garder son sang-froid devant l'attitude dévergondée de la blonde.

Résigné par son silence, Helios haussa des épaules avant de reporter son attention en direction de l'adolescente. « Toutes mes excuses. » lui concéda-t-il poliment. Reculant de quelques pas pour se placer à une distance plus convenable, le Lyrienn la gratifia d'un sourire. « C'est un plaisir de rencontrer une amie du jeune maître. » commença-t-il en faisant exprès de mentionner Dyfan par son titre. En général, il évitait de le faire quand leurs parents respectifs n'étaient pas là, à moins d'être particulièrement agacé contre lui. Et il l'était, notamment à cause de la manière dont il se comportait depuis que leur chemin avait croisé celui de la fille aux cheveux dorés. « Je m'appelle Helios, en passant. » précisa-t-il à l'intention de cette dernière. « Et vous? » En temps normal, il aurait laissé les présentations entre les mains de Dyfan, mais puisque ce dernier n'était visiblement pas intéressé à le faire, il avait décidé de s'en porter garant à sa place. Il était aussi déterminé à poser une question qui lui brûlait depuis trop longtemps les lèvres. « D’ailleurs, si ce n’est pas trop indiscret, je peux te demander d’où tu le connais? » Il faisait allusion au rouquin. « Il ne m’a jamais parlé de toi. » lui avoua-t-il en abandonnant le vouvoiement.

« Helios! » Irrité, le Lyrienn avait subitement élevé la voix, s’attirant les regards médusés de quelques passants autour de lui. Puis, lentement, il se reprit en employant un ton plus normal :  « Ça suffit. » Saisissant Helios par le bras, il le força à revenir à ses côtés. « Nous allons être en retard. » - « Nous avons encore un peu de temps. » rétorqua le jeune homme en soutenant son regard écarlate. « On peut bien s'occuper un peu, le temps que Yelfir finisse par nous retrouver. Tu n'as pas envie de reprendre des nouvelles d'une amie? » Avant que Dyfan n’ait l’occasion de protester, l’Asgjë se retourna vers Mélusine. « Ne fais pas attention à lui. Je ne sais pas ce qu’il lui prend, mais je suis sûr qu’il est content de te re… Ah! » Surpris par le faux pas de la jeune fille, le Lyrienn voulut la réceptionner dans ses bras pour éviter qu’elle ne chute. Heureusement, elle parvint à se rattraper par elle-même en empoignant le tissu de ses vêtements. Après quelques secondes de silence, Helios lui demanda : « Es-tu sûre que tout va bien? » Sa voix trahissait l'inquiétude qu'il ressentait, mais il n'osa pas insister davantage, notamment parce qu'il appréhendait sa réaction. À n'en juger par les reproches qu'elle lui avait formulé tout à l'heure, elle ne semblait pas apprécier les contacts physiques. Alors qu'il s'apprêtait à reculer pour lui laisser un peu d'espace, sa voix l'immobilisa sur place. Clignotant des paupières, le Lyrienn réalisa un peu à retardement que le commentaire lui était bien destiné, et il lui fallut quelques secondes supplémentaires avant d'en comprendre le sens. « Un prolétaire? » répéta-t-il un peu bêtement. « Je suppose, oui. » Ce n'était pas qu'une supposition, mais plutôt un fait avéré. Pourtant, il ne crut pas nécessaire de le spécifier. « Je travaille pour lui. » clarifia-t-il en glissant une œillade en direction de Dyfan. « Tu es une noble, toi aussi? » s'enquit-il après un moment de réflexion. C'était sans doute la raison pour laquelle elle s'intéressait à son statut social, d'autant plus qu'il était peu probable que le Shiofra ait pu se lier d'amitié avec une roturière. Il avait toujours été la seule exception.

✠ 1 319 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39218-dyfan-shiofra#74654
Lyz'Sahale'Erz
~ Chaman ~ Niveau I ~

~ Chaman ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 285
◈ YinYanisé(e) le : 19/12/2019
Lyz'Sahale'Erz
Ven 15 Juil 2022, 11:08



Voyager pour s'évader



[Persée]

Ce corps était un vrai calvaire. J’inspirai, en tentant de recouvrer une qualité intellectuelle viable. Malheureusement, mon aisance habituelle me semblait hors de portée. Heureusement, l’hôte n’était pas née bossue ou difforme. Il y aurait quelque chose à faire de ce corps. Avec quelques exercices, peut-être que son cerveau trouverait enfin la grâce d’Ethelba, bien qu’elle appartînt à un peuple parasite. « Helios. » répétai-je, du bout des lèvres. Je m’en souviendrais. Bien que les pauvres ne constituassent pas ma base relationnelle, ils étaient toujours utiles pour servir mes intérêts : condamnables à merci, utilisables à souhait. Des études avaient été menées sur le sujet, des études qui prouvaient que plus un individu appartenait à une classe sociale basse et peu éduquée, et plus il était susceptible d’obéir à une figure d’autorité. Je n’arrivais pourtant pas à me souvenir des détails, ni du nom des chercheurs. Des Sorciers, sans aucun doute. « Je suis Persée. » articulai-je, sans m’en cacher. À vrai dire, je n’avais aucune idée ou presque de la teneur de la conversation précédente, que des bribes éparses. Ce qu’il s’était passé entre « Mélusine » et « Achille » m’’était inconnu, comme un brouillard épais et inaccessible. Pandore semblait connaître le roux mais je n’en savais pas davantage. Je n’osais imaginer ce qu’ils avaient pu faire ensemble. L’hôte était adolescente mais ce n’était pas le cas de tous les autres, de nous autres, à l’exception d’Aphrodite qui, en plus d’être insupportablement niaise, avait environ six ans. Je l’avais croisée dans notre monde intérieur à plusieurs reprises, un lieu où nous n'avions aucune obligation de revêtir ce corps affreux, un endroit où nous pouvions être nous-même. Elle m'avait fui à chaque fois.

L’intervention du roux m’enleva une épine du pied. Je n’avais pas la moindre idée de la façon dont ils s’étaient connus, ni ce qu’il avait pu lui faire. Je les observai. Avec mes compétences normales, j’aurais décelé les bases de la relation qui unissait ces deux hommes. J’aurais pu en profiter. Manipuler l’un pour provoquer des réactions chez l’autre. Actuellement, je me sentais dans un flou dérangeant.

Lorsque le corps tangua et que je demandai au blond s’il était un prolétaire, il sembla surpris. « Je vois. » dis-je. Il ne se comportait pas comme un domestique. Ils étaient bien trop proches. S’il avait été le mien et qu’il avait cherché à me tenir tête, je l’aurai tué, au mieux. On ne répond pas à son maître. La question subséquente étira mes lèvres. Il ne faisait pas si bien dire. Noble était un euphémisme pour me désigner. J’étais bien plus que noble. Je ne me contentais pas d’être noble. J’avais des fonctions qui dépassaient la simple noblesse. Néanmoins, malgré le brouillard intellectuel qui m’enserrait, j’étais conscient que lui avouer mon statut exact ne m’apporterait rien. Il ne me croirait pas, pas enfermé dans cette silhouette. « C’est exact. » lui avouai-je néanmoins. Le fait qu’un domestique pût me tutoyer me dérangeait, sans pour autant m’obliger à formuler la remarque. On m’avait tutoyé longtemps. J’avais travaillé pour obtenir ma position, pour gagner le respect de la plèbe. Il y avait eu le travail puis la chance. Je ne l’avais jamais oublié. La conjoncture avait joué un rôle crucial dans mon ascension. J’étais né Magicien et l’avais été une grande partie de ma vie, avant d’ouvrir les yeux sur la réalité du monde. Ce dernier m’avait changé, pour le mieux.

« Vous avez l’air de bien vous connaître, tous les deux. » dis-je. Il s’agissait à la fois d’une affirmation et d’une question. Je fixai un instant le roux avant de reporter mon attention sur le blond. « Il ne m’a jamais parlé de toi non plus. » Forcément. Nous n’avions jamais discuté ensemble. « Je n’ai pas l’habitude de voir un domestique aller à l’encontre des volontés de son maître. » Mes prunelles revinrent sur Dyfan. « Tu es bien permissif. » Pourquoi ? me demandai-je. Je n’étais pas habitué aux Lyrienns et ne savais même pas que nous étions sur l’Archipel d’Aeden. Je n’aurais pu le reconnaître. Je ne le connaissais pas. Qui étaient-ils, tous les deux ? Helios avait appelé l’autre jeune maître mais ils ne me semblaient pas si différents en âge. Ces énigmes auraient vite été résolues s’il m’avait été possible d’être véritablement moi-même. « Dans tous les cas, je peux, bien entendu, vous accorder un peu de mon temps. Ce n’est pas tous les jours que je croise ton chemin. » fis-je, en regardant le roux. Je n’avais aucune idée de la raison de ma présence ici. « Et puis, je préfère te laisser raconter à ton domestique comment nous nous sommes rencontrés. Il vaut mieux que ce soit toi qui lui dise. » Parce que je n’en avais aucune idée et qu’il me serait possible, ainsi, d’en savoir plus sur cette fameuse Mélusine. Pandore avait-elle menti sur son nom ou Mélusine était-elle une personne à part ? Je la sentais s'agiter en moi, avide de relations charnelles et de dépravation. Le blond aussi, lui plaisait bien. Sa position finit par me troubler, ses envies, ses besoins. Je n'étais pas attiré par les hommes mais elle oui. Une forme de fusion de nos goûts commençait à s'opérer. Peut-être arriverait-elle à reprendre le dessus bientôt. Mon regard se durcit légèrement. Je ne désirais pas lui laisser ma place.

812 mots
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38027-lyz-sahale-erz
Dyfan Shiofra
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 79
◈ YinYanisé(e) le : 25/07/2021
Dyfan Shiofra
Dim 07 Aoû 2022, 20:22


practice by F om


Lorsque la jeune fille déclina son identité, Helios eût un léger sursaut. « Persée. » répéta-t-il sans parvenir à masquer son trouble. Persée, Persée… Ne s’agissait-il pas d’un nom masculin? C’était l’impression qu’il en avait du moins, et il ne pensait pas se tromper sur le genre auquel celui-ci était couramment associé. Il lui paraissait donc curieux qu’une adolescente se présente sous ce prénom, mais peut-être que chez d’autres peuples, le nom « Persée » possédait une connotation plus féminine? Pendant l’espace d’une seconde, le Lyrienn songea à l’interroger sur sa race, mais se ravisa au dernier instant. Il faisait probablement courir son imagination trop loin pour un détail qui n’avait sans doute aucune véritable importance. Recouvrant sa bonne humeur, le Fils d’Hekur se munit d’un sourire, troquant son air ahuri par un visage plus enthousiaste. « Ravi de faire ta connaissance, Persée ! » lui dit-il en reprenant son ton jovial. Bien qu’il ignorât quoi penser de son personnage, il essayait tout de même de faire un effort pour bien paraître à ses yeux. Il n'était pas sûr non plus de comprendre la relation qu'elle entretenait avec Dyfan, mais dans tous les cas, il avait le devoir de la traiter convenablement afin de ne pas ternir la réputation de son maître. Malheureusement, il ne réalisa que trop tard son erreur. Lorsqu'elle le questionna sur sa classe sociale, le sourire d'Helios se fana – pas assez pour disparaître complètement, mais suffisamment pour révéler son malaise. Sa gêne se creusa d'autant plus en écoutant sa réponse subséquente. À vrai dire, il aurait espéré qu'elle réfute ses soupçons, mais maintenant qu'il avait conscience de son rang nobiliaire, il ne savait plus exactement comment se comporter. L'étiquette différait entre chaque région de l'Archipel, et sans savoir à qui il avait affaire, un seul mot de travers risquait de lui coûter cher. Que devait-il faire? Devait-il s'excuser de l'avoir prise entre ses bras et recommencer à la vouvoyer? Quel titre devait-il utiliser pour s'adresser à elle ? Puis, subitement, il se rappela que son interlocutrice n'appartenait peut-être pas au peuple lyrienn. Et s'il s'agissait d'une étrangère? Comment devait-il se conduire, alors? Heureusement, sa torture ne dura pas plus longtemps, car l'instant d'après, le jeune Maître réapparaissait à ses côtés : sa présence permit de détourner l'attention de l'adolescente dans sa direction.

« Il est à mon service depuis plusieurs années. » expliqua-t-il calmement pour répondre sa question. Pourtant, confiné au fond de sa poitrine, son cœur bondissait à vive allure. Elle avait noté la familiarité qui ponctuait ses échanges avec Helios. Elle avait noté sa propre tolérance envers ses manières grossières. Elle avait noté tous ces détails avec autant de facilité. Il prit une grande inspiration. Lentement, sa Magie œuvrait pour restreindre ses émotions derrière un fragile verrou de passivité. « Nous nous sommes rencontrés qu’une seule fois, Mélusine. » intervint-il à la place du blond. « Si je ne t’ai jamais parlé de lui, c’est parce que nous n’avons jamais eu l’occasion d’apprendre à nous connaître. » Il n’avait absolument rien à craindre d’elle. S’il faisait attention, sélectionnait ses mots avec parcimonie et maîtrisait ses réactions, il ne courrait aucun risque que les réflexions de la jeune fille se mutent en véritables doutes à son égard. « Peut-être qu'à Yangin, on punit les domestiques pour la moindre petite erreur, mais évite de comparer les pratiques de ces barbares aux nôtres, bien plus respectables, de Djomir. » Rien de ce qu'il disait ne contenait une once de vérité – excepté son commentaire sur la barbarie des Lyrienns de Feu, bien sûr – mais c'était bien plus simple de mentir que de prendre des risques inutiles. Heureusement, Helios eut la brillance d'esprit de conserver le silence. Bien qu’il fût étonné par sa réaction, le blond restait convaincu que Dyfan devait avoir une bonne raison de mentir, sans doute pour ne pas perdre la face auprès d’une consœur de la noblesse. Peut-être.

« Nous sommes censés rencontrer quelqu’un à la sortie de la gare dans une dizaine de minutes. » avoua le Lyrienn en croisant les bras. « Si tu as vraiment envie de passer un peu de temps avec nous, tu devras nous accompagner jusqu’au lieu de notre rendez-vous. Si cela ne te dérange pas, bien sûr. » se permit-il d’ajouter. Secrètement, il espérait qu’elle décline son invitation, mais malheureusement, là où il perçut une chance de mettre fin à leurs retrouvailles, Helios y vit plutôt une occasion rêvée d’en apprendre davantage sur le lien qui l’unissait à Persée. « Bonne idée ! » s’exclama-t-il en se redressant comme un ressort. « Nous pourrons discuter en marchant. » Dyfan ferma les paupières, se plongeant brièvement dans la noirceur pour apaiser les palpitations de son cœur. Garder son calme. Il devait garder son calme et surtout, ne pas céder face à ses craintes. Mélusine ne savait rien. Elle ne se doutait de rien. Elle ne possédait pas les moyens de percer son secret, encore moins d’en concevoir la nature. C’était impossible, et même si leur réunion se prolongeait de quelques minutes, elle ne serait jamais plus près de découvrir la vérité. Il rouvrit les yeux. Interpellé par la jeune fille, son attention s’était instinctivement concentrée sur elle. Pourtant, plus elle parlait, moins il ressentait de plaisir à l’écouter. À vrai dire, il n’appréciait pas la façon dont elle lui reléguait le rôle de narrateur. Entre elle et lui, c’était certainement elle qui avait gardé de meilleurs souvenirs de leur rencontre, considérant le plaisir qu’elle semblait avoir eu à se dévergonder devant un auditoire. Non, il n’avait décidément aucune envie de raconter cette histoire, d’autant plus qu’il était certain de se faire passer pour un fou si Helios désirait s’enquérir sur des détails précis, comme l'endroit où le Château des Secrets était localisé. Il pouvait tenter d’expliquer brièvement le contexte gravitant autour de leur rencontre, mais connaissant le Lyrienn, un récit trop vague ne le satisferait jamais. Or, l'Enfant d'Hekur ne pouvait se résoudre à lui admettre la vérité. Sa seule option était donc de lui mentir ou à défaut de lui mentir, de lui omettre certaines vérités, en espérant que Mélusine ne trahisse pas ses mensonges. Pour autant, une part de lui était soulagé que la jeune fille ait souhaité placer cette responsabilité entre ses mains. Autrement, il aurait été incapable de censurer sa version des faits.

Sans plus attendre, Dyfan se remit en marche. « Nous nous sommes rencontrés durant... une sortie scolaire. » commença-t-il en haussant légèrement la voix pour se faire entendre par-dessus le brouhaha de la station. « Les organisateurs se sont amusés à placer les étudiants dans des chambres mixtes et c'est comme cela que nous avons pu faire connaissance. On nous a placé dans la même chambre avec une autre étudiante et c'est là où Mélusine s'est... » Il s'interrompit pour réfléchir à des termes moins déplacés que « donner en spectacle ». « ...nous a montré des mouvements de danse. » C'était vrai, en quelque sorte. Seulement, il ne jugea pas nécessaire de préciser qu'elle avait exécuté ses mouvements autour d'un poteau. Constatant que son ami ne soufflait plus un mot, Helios se permit d'intervenir afin de briser le silence. « C'est tout? » - « Oui. » mentit-il. Moins il en savait, mieux c'était.

✠ 1 213 mots

Pouvoirs utilisés :
- Contrôle des émotions


Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39218-dyfan-shiofra#74654
Lyz'Sahale'Erz
~ Chaman ~ Niveau I ~

~ Chaman ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 285
◈ YinYanisé(e) le : 19/12/2019
Lyz'Sahale'Erz
Sam 01 Oct 2022, 17:15



Voyager pour s'évader



[Persée]

Une seule fois ? Alors pourquoi me semblait-il que ma présence le dérangeât ? Qu’avait-il a caché ? Mentait-il ? Je n’avais aucun moyen de le savoir. Qu’avait fait Pandore avec le corps ? Elle et lui étaient-ils amants ? Le penser me dégoûtait fortement, parce que j’étais un homme et que ce rouquin nu devait être on ne peut plus répugnant à contempler. Le côté gauche de ma lèvre supérieure se leva, dans une expression d’écœurement que je ne laissai pas s’étendre davantage. Je sentais toujours la jeune femme se démener pour remonter à la surface. Je fis le nécessaire pour lui barrer le passage, pour le moment. Je voulais savoir. Ma curiosité ne s’encombrait normalement pas de ce genre d’affaires mais, depuis que j’étais coincé dans ce corps, les distractions me manquaient. « Bonne idée. Je vous suis. » dis-je, d’une voix basse. Pandore était bruyante. Elle s’insurgeait à chaque parole du roux. Elle désirait lui répondre et mon contrôle sur elle ne cessait de se réduire, inéluctablement. Je m’approchai d’Helios, puisqu’il semblait bien plus affable que son jeune maître. Il me semblait aussi bien naïf et trop enjoué, une sorte de soleil au milieu de l’obscurité. Je souris, en sachant que les ténèbres ne permettraient jamais à la clarté de perdurer tranquillement. Il me donnait envie de le torturer, tant psychiquement que physiquement. Les deux allaient souvent ensemble mais, à choisir, je préférais laisser le corps tranquille et me concentrer sur la destruction de l’être. Comment pourrais-je m’y prendre pour faire de sa vie un enfer ?

Alors que je réfléchissais, je sentis le monde s’éloigner. Pandore se révoltait d’autant plus face aux paroles de Dyfan. Elle le traitait de lâche, clamait qu’il n’avait pas de couilles et que c’était un menteur. Tout ça, pensai-je. Dans les derniers instants de ma présence, alors que mes yeux se figeaient étrangement sur le néant, je me demandai pourquoi est-ce qu’un maître mentirait à son domestique. Et je partis, comme j’étais venu, ne laissant dans mon sillage que Pandore, délivrée de la présence de Gyzyl. Pandore seule était toujours synonyme de ravage mais ce n’était déjà plus mon problème. À l’intérieur de notre monde commun, je matérialisai le portrait des deux jeunes hommes sur les murs de ma tour et me mis à réfléchir à leur cas. J’avais hâte de les revoir. J’avais hâte de détruire leur relation.

[Pandore]

« C’est tout ? » La voix du corps venait de changer. Persée avait une voix assez calme. La mienne était différente, plus rude, plus sensuelle aussi. Malheureusement, Gyzyl n’était pas pourvu des cordes vocales adéquates pour que le rendu fût comme je l’aurais souhaité. « Je ne crois pas non. » dis-je, un sourire ravi de créer le trouble sur les lèvres. Il ne perdait rien pour attendre, ce trouillard. « Je pense que le rouquin veut te cacher des choses. Les rouquins sont tous comme ça. » ajoutai-je, en me tournant vers Helios. Il était appétissant. Peut-être que s’il avait été avec moi dans le Château des Secrets, j’aurais pu m’amuser davantage. « Il n’est pas très marrant, ton jeune maître, même si j’aurais adoré l’appeler maître aussi, dans une certaine mesure. » murmurai-je à son oreille, après m’être approchée. « Les hommes adorent qu’on les appelle comme ça pendant l’amour. » lui soufflai-je encore, en bonne garce que j’étais. Je ne souhaitais pas que l’autre pût écouter notre conversation puisque, si j’en croyais son comportement jusqu’ici, il aurait eu tôt fait de m’empêcher de m’amuser. « Et toi, ça t’excite ? Lorsqu’on t’appelle maître ? » lui demandai-je, avant de m’éloigner, pour rejoindre le couard. « Achille… Tu me déçois un peu. » dis-je, en faisant une moue faussement enfantine. « Je ne pensais pas que tu lui cacherais notre relation. C’est très vilain. » Je ris. Les autres trouvaient que j’avais un comportement vulgaire et que je paraissais toujours ivre. C’était peut-être vrai. Le monde des gens sérieux était d’un ennui incommensurable. Je préférais voir le malaise et la colère sur les traits des autres. C’était tellement divertissant. « Pour tout t’avouer… je me suis retrouvée à quatre pattes sur son lit et, lui, a fini avec un objet oblong sur le torse. » Je tournai la tête vers Helios. « Je ne sais pas ce qu’il a bien pu faire avec. » continuai-je, en lui envoyant un clin d’œil. « Mais je suis curieuse d’en savoir plus sur votre jeu de maître et de domestique. J’aimerais jouer avec vous. J’ai une tenue spéciale pour ça. » Absolument pas mais tout se trouvait, surtout en matière de sexe. Quelque chose me disait que, malheureusement, ni l’un ni l’autre ne voudrait s’amuser ainsi. Les hommes n’étaient vraisemblablement plus à la hauteur de nos jours.

782 mots
Il peut l'étrangler si tu veux [Q] - Voyager pour s'évader | Gyzyl 943930617

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38027-lyz-sahale-erz
Dyfan Shiofra
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 79
◈ YinYanisé(e) le : 25/07/2021
Dyfan Shiofra
Mer 02 Nov 2022, 01:13


practice by F om


Helios ralentit le pas, étonné par l’animosité qui émanait du Lyrienn. Il avait plus ou moins l’habitude d’être la cible de son humeur distante, mais cette fois, Dyfan semblait réellement vouloir le mettre à l’écart. Ce dernier avait, certes, exprimé ses intentions de couper tous ses liens avec lui, mais le blond le connaissait suffisamment pour savoir que sa réaction, sans être inhabituelle, était malgré tout disproportionnée. Il n’osa pas le confronter pour des raisons évidentes, cependant, il considéra sérieusement la possibilité qu’il lui eût menti, sans toutefois mettre le doigt sur l’élément factice. Cela ne lui plaisait pas de douter ainsi de sa sincérité, mais il était clair que quelque chose clochait. Le comportement du Shiofra mis à part, ce qui l’intriguait le plus demeurait néanmoins Persée. Lorsque sa voix vibra à ses oreilles, son regard ambré dévia spontanément vers le sien, hébété. Plus que les propos en eux-mêmes, dont le contenu soulevait pourtant certains questionnements, ce fut le ton qu’elle employa qui éveilla sa surprise : il avait changé. La différence était à peine audible, surtout au milieu d’une station bruyante, mais de près, il était évident que la jeune fille avait adopté un autre ton, plus rustre et inconvenant que le précédent. « Ah bon? » s’enquit-il sans cacher son trouble. Devant lui, Dyfan avait subitement cessé de bouger : Helios faillit lui rentrer dedans, mais il parvint à suspendre son pas au bon moment afin d’éviter la collision. Lentement, le Lyrienn pivota sur lui-même pour faire face à son congénère sur lequel il ancra un regard acéré. « Ne l’écoute pas. » souffla-t-il entre ses dents serrées. La tension avait grimpé d’un cran sur son corps, se répandant comme un poison à travers son organisme. Il se contrôlait, mais le Myrha voyait clairement qu’il était furieux. Flairant l’odeur du danger, l’Asgjë ravala aussitôt le commentaire qu’il s’apprêtait à glisser. Concentré à jauger la réaction du roux, il ne vit pas l’étudiante se faufiler jusqu’à lui : dès qu’il sentit son souffle caresser ses tympans, il sursauta. L’attitude qu’elle dénotait à son égard avait changé. Comparativement à tout l’heure, où il l’avait rattrapé dans ses bras, l’adolescente semblait plus à l’aise de se coller contre son corps. Cette proximité le gênait, presque autant que ses insinuations tout bonnement indécentes. Pourtant, il ne tenta pas de fuir sa position malaisante en creusant la distance entre elle et lui, non seulement parce que le trafic alentour limitait ses mouvements, mais également parce qu’il craignait que sa réaction suscite un outrage aux yeux de la noble… mais en était-elle vraiment une? À Djormir, les représentants de la haute société brillaient par leur retenue et leur sévérité, ce qui était tout le contraire de la jeune demoiselle. Cependant, en dehors de l’Archipel, il n’avait pas la moindre idée des normes qui régissaient la noblesse étrangère, mais il doutait que celle-ci soit particulièrement tolérante vis-à-vis ce genre de comportements, en particulier à l'endroit d'un inconnu. Malheureusement, Helios n’y songea que trop tard, ses lèvres s’étant mises en mouvement avant que la pensée n’émerge dans son subconscient. « Ce n’est pas très original, de se faire appeler maître. Seigneur ou Sire, c’est beaucoup mieux. » Il rit, sans vraiment savoir pourquoi. Lorsque la nervosité le gagnait, il avait tendance à rire pour aucune raison apparente, même si le moment s’avérait inapproprié. Ce qu’il disait n’était pas plus intelligent non plus.

À deux pas de lui, Dyfan était dans tous ses états. La colère grondait au creux de ses mires, menaçant d’exploser à tout instant. Sa Magie avait tout simplement cessé de fonctionner, rendue inopérante par le flux d’émotions qui s’accumulait au fond de sa poitrine. Le blond pouvait entendre sa fureur rugir à travers son esprit, avide de briser les chaînes au milieu desquelles elle était confinée, mais il était totalement impuissant contre elle. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » répliqua le Lyrienn pour répondre aux accusations de la blonde. « Nous n’avons aucune relation. » Évidemment, ses propos tombèrent dans les oreilles d’une sourde. Pris de court, Helios manqua de s’étouffer en prenant connaissance de l’autre version des faits. Il savait que Basphel avait été fondé par des Déchus, mais ces derniers avaient-ils le droit d’emmener des étudiants dans ce genre d’établissement? « À quatre pattes… sur un lit. » répéta-t-il sur un ton absent. Ils ne pouvaient quand même pas avoir… « Avez-vous couché en… » - « Ferme-là, Helios. » Le Shiofra ne faisait plus semblant de garder son calme : libre de toute entrave, la rage fuyait ses lèvres avec virulence. « Ça vaut pour toi aussi Mélusine. » Le message s’adressait, en vérité, tout particulièrement à elle. « Ce n’est pas un jeu. Il travaille simplement pour moi, point final. Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas. »

Helios en resta bouche bée. Jamais il n’avait vu le rouquin aussi furibond. Étreint par un malaise nerveux, il laissa involontairement un rire quitter sa bouche, ce qui lui attira le regard noir de son congénère. « Qu’est-ce que je viens de te dire? » L’agacement altérait sa voix pour la rendre un peu plus grave. Helios essaya tant bien que mal de contenir son hilarité, mais son effort se solda par un échec cuisant. « Désolé, c’est juste que… » parvint-il à placer entre deux éclats de rire. « Cette histoire est complètement insensée! » Si insensée qu’il n’arrivât plus à en suivre le fil. Entre le voyage scolaire, la danse, l’objet oblong, il y avait beaucoup trop d’informations à traiter. Qui disait la vérité? S’il ne souhaitait pas douter ouvertement de la parole de son maître, il devait admettre que la version de Persée – ou Mélusine, à savoir quel était son vrai nom – n’était pas entièrement vide de sens. Il était tout à fait possible que Dyfan ait effectivement menti afin de préserver son image, mais… « Ce voyage… ce n’était pas un voyage scolaire, n’est-ce pas? » demanda-t-il, sans s’adresser à une personne en particulier. Bien sûr, le Lyrienn aux cheveux cuivrés ne souffla pas un mot. Son regard était fixé dans celui de son « amie », comme pour la dissuader de parler. Il était à deux doigts de l’abandonner au beau milieu de la station.

✠ 1 048 mots
Au prochain post, peut-être [Q] - Voyager pour s'évader | Gyzyl 1929536143



Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39218-dyfan-shiofra#74654
Lyz'Sahale'Erz
~ Chaman ~ Niveau I ~

~ Chaman ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 285
◈ YinYanisé(e) le : 19/12/2019
Lyz'Sahale'Erz
Sam 25 Fév 2023, 18:43



Voyager pour s'évader



[Pandore]

Un sourire coquin se dessina sur mes lèvres. Je soufflai quelques mots en direction du blond. « Je t’appellerai Sire alors… ou Mon Seigneur… c’est sexy. » Malheureusement, le corps de Gyzyl ne l’était pas autant que le mien. Si je m’imaginais sans mal avancer mes lèvres rouges vers lui et découvrir chaque partie de son corps en murmurant des « Maître » et des « Sire » à son attention, la physionomie de la Lyrienne laissait clairement à désirer. Elle n’avait pas non plus l’âge requis pour être très expérimentée, à mon grand regret. J’avais hâte de prendre le dessus, de contraindre sa magie à me rendre mon physique, afin de pouvoir faire tout ce que je désirais. Ça ne m’empêchait pas, en attendant, de m’amuser comme une petite folle. Aux côtés d’Helios, il me semblait que tout devenait merveilleux. Ses réactions me plaisaient. Elles me plaisaient d’autant plus que le roux réagissait à mes provocations et aux commentaires de son serviteur en grinçant des dents. C’était délicieux. Au fur et à mesure que la tension grossissait, je sentais mon corps frissonner. « Il n’assume pas. » glissai-je dans un murmure, lorsque le Maître intima au Lyrienn de se la fermer. Quand mon tour vint, mes lèvres se serrèrent entre elles. S’il avait pris les choses en riant, elles se seraient probablement mieux passées. Pourtant le fait qu’il s’irritât le rendait peut-être moins crédible que je l’étais. Le blond se chargea de rire pour deux, ce qui délia mes lèvres également. Un sourire en coin s’empara de ma bouche. Je tentai de le rattraper en mordant ma lèvre inférieure mais ce fut vain. « Tellement tendu. » commentai-je, alors que celui que je connaissais sous le nom d’Achille me fixait. Je collai mon buste contre le bras du blond. « Non, ce n’était pas un voyage scolaire. » lui avouai-je. « Par contre… Je ne savais pas qu’il avait ce caractère là… » commentai-je, comme si Dyfan n’était pas avec nous. « Il va falloir que tu le détendes. » laissai-je entendre, suivi d’un petit rire entendu. Je ne pensais pas à un massage du dos. Je lui fis un clin d’œil. « Oh… Tu as un cil sur la joue ! » mentis-je, dans le seul objectif de me rapprocher de lui. « Attends, je vais t’aider. » Ma voix était devenue bien plus suave. J’avançai mon index afin de faussement retirer le poil. Quand je jugeai le moment opportun, je lui souris. « Voilà, je l’ai retiré. » Comme si la chose était naturelle, je lui déposai un baiser à la commissure des lèvres et m’écartai enfin de lui.

« Tu vois, je ne lui ai rien fait de vilain. » m’amusai-je, en regardant Dyfan. Je fis quelques pas et ajoutai : « Néanmoins, si tu veux changer de maître et me servir moi, j’en serais ravie. Tu pourras m’appeler Maîtresse. » Je ris, amusée par ces nouvelles perspectives. Néanmoins, il me semblait que la patience du roux arrivait presque à son terme. Je n’avais pas envie d’avoir à gérer sa colère outre mesure. J’aimais jouer mais je n’aimais pas spécialement être encore dans les parages lorsque les conséquences de mes propos et actes inconsidérés se manifestaient. « Bien ! » déclarai-je. « J’ai été très contente de faire ta connaissance. » Je l’avais dit en tournant la tête vers le blond. « Et de te revoir aussi, Achille. Je sais que tu as du mal à admettre ce qu’il s’est passé entre nous mais le temps t’aidera probablement à l’accepter. Ce n’est pas grave de ne pas être très doué. » enfonçai-je le clou. Ils se débrouilleraient entre eux. « Je vous laisse seuls, entre amoureux. » pouffai-je, avant de leur faire un signe de la main et de partir en courant pour éviter l’ire éventuelle de monsieur grincheux.

Lorsque je fus sûre d’être seule, je réfléchis aux deux hommes. L’envie de les avoir tous les deux rien qu’à moi me percuta délicieusement. Néanmoins, quelque chose dans leur façon de fonctionner l’un avec l’autre me laissa penser aussi que je n’y arriverais probablement pas. Et puis, il y avait d’autres considérations à retenir, comme la malédiction qui faisait que la prochaine fois que nous nous recroiserions, je ne serais peut-être pas en pleine possession de mes moyens. Je l’espérais pourtant. J’aimais jouer et eux deux me paraissaient être une source inépuisable d’amusement.

734 mots
Fin
C'est le moment de fuir alors  [Q] - Voyager pour s'évader | Gyzyl 1929536143

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38027-lyz-sahale-erz
Dyfan Shiofra
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 79
◈ YinYanisé(e) le : 25/07/2021
Dyfan Shiofra
Mar 07 Mar 2023, 15:55


practice by F om
Voyager pour s'évader
First Light - Lindsey Stirling


Lorsque l’étudiante, sur la pointe de ses orteils, étira le bras pour venir atteindre le cil dont elle souhaitait le débarrasser, Helios aurait dû se douter des véritables intentions qui galopaient derrière sa tête. Il aurait dû comprendre que le service qu’elle cherchait faussement à lui rendre n’en était pas un, mais seulement un prétexte afin de combler la distance qu’il avait sagement tenté de creuser entre eux. Il aurait dû deviner, au changement de son intonation de voix, qu’elle avait d’autres desseins au-delà de la caresse libératrice qu’elle s’apprêtait à passer sur son visage. Il aurait dû savoir, au fil des échanges tendus qui l’avaient opposée à Dyfan, que Mélusine se délectait de la colère qu’elle provoquait chez ce dernier. Elle ne reculait visiblement devant rien pour tester ses limites, quitte à devoir placer son serviteur dans une position embarrassante. Il avait conscience de ses penchants pervers qui, à bien des égards, outrepassaient l’indécence et pourtant, il réagit à peine au contact de ses doigts contre sa peau, transi dans un immobilisme nerveux que la proximité entre leurs corps ne faisait qu’aggraver de seconde en seconde. Peut-être que, inconsciemment, il s’était douté de l’acte qu’elle se préparait à commettre sous le nez du Shiofra, mais pour une raison qui lui échappait – sans doute parce qu’il ne la croyait pas si audacieuse malgré ses manières obscènes, échoua à s’en prémunir. Quand ses lèvres effleurèrent les siennes, un vide balaya spontanément la moindre pensée cohérente de son esprit. Surpris, il demeura figé sur place, à la manière d’une statue ancrée dans son socle de pierre, jusqu’à ce que la blonde le libère en s’éloignant. « Euh… » fut la seule réponse qu’il parvint à articuler, tandis que le rire de sa voisine s’élevait au-dessus du bruit de la station.

À l’instar de son homologue aux cheveux de blé, Dyfan conserva également le silence, trop étonné pour réagir aux piques que lui envoyaient l’adolescente. Puis, à mesure que les secondes filaient, son étonnement s’effaça progressivement au profit d’une colère virulente qui embrasa l’éclat de ses pupilles écarlate. Frémissant d’une rage incontrôlée, le Lyrienn réprima les tremblements de ses mains à l’intérieur de ses poings, qu’il serra jusqu’à en blanchir ses jointures. Sans un mot, il fit un premier pas en direction de Mélusine. Inquiet par sa réaction, Helios voulut s’interposer entre lui et la jeune fille, mais cette dernière s’avéra plus rapide : pressentant le danger, elle eut la brillance d’esprit de prendre ses jambes à son cou avant que l’Asgjë n’atteigne sa hauteur. Malheureusement, le blond ne put bénéficier du même privilège. Dès que la silhouette de l’étudiante se fit engloutir par la foule, le silence s'abattit comme une sentence sinistre entre les deux hommes, malgré le tumulte qui bourdonnait à leurs oreilles. Derrière lui, le Myrha pouvait sentir le poids du regard que son comparse braquait sur ses épaules, lourd, perçant, glacial. Ses lèvres demeuraient cruellement scellées, mais le Lyrienn savait que son mutisme n’était que le signe précurseur d’une tempête à venir; une tempête plus terrible que toutes celles qu’il avait affrontées par le passé. Il était conscient d’avoir franchi une limite dont il n’était pas censé se rapprocher; une limite interdite qu’il avait pourtant été incapable de protéger contre les manigances d’une adolescente aux désirs émoustillés. Honteux, il n’osa pas braver l’orage qui grondait à ses côtés, abaissant ses mires dorées vers le sol afin d’admirer la pointe de ses bottes. Les mains enfoncées dans les poches, il attendait le moment décisif, celui où les reproches couplées aux injures se déverseraient inévitablement sur lui.

Bien que l’attente s’avérât particulièrement éprouvante pour ses nerfs, il dût patienter une minute, trois minutes, cinq minutes, avant qu’une voix familière n’effleure le creux de ses tympans : « Dyfan! » Si cette dernière n’appartenait pas au concerné, Helios fut tout de même en mesure de l’identifier : il s’agissait de Yelfir. À quelques mètres d’eux, la Lyrienne agitait le bras pour attirer leur attention parmi les passants. Expirant une bouffée de soulagement, le fils de jardinier s’empressa de couvrir la distance qui les séparait, résolu à fuir son maître qui menaçait d’éclater à tout moment. Tandis que ses pas gagnaient en vitesse, Dyfan eut subitement une réaction : dans une foulée rageuse, il bouscula à la fois son serviteur et sa sœur aînée avant de se précipiter dehors. Abasourdie par cet accueil virulent, la Fille d’Hekur haussa un sourcil. « Mais qu’est-ce qui lui prend tout d’un coup? » s’offusqua-t-elle en posant les poings sur les hanches. Gêné, l’Asgjë se gratta l’arrière du crâne. Comment était-il censé expliquer ce que lui-même ne comprenait pas? « C'est... une longue histoire. » finit-il par souffler après une brève hésitation. C’était une façon de le dire, même si l'histoire était plus courte qu'il le prétendait. Il n'était seulement pas d'humeur à la raconter maintenant, pas en public et encore moins devant Yelfir.  

✠ 817 mots | Fin

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39218-dyfan-shiofra#74654
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Q] - Voyager pour s'évader | Gyzyl

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Tournoi d'Ublys] - À la renverse (Gyzyl)
» | Lyz'Sahale'Erz et Gyzyl Walok'Krin |
» [Secret Essë'Aellun] Les mille facettes de Gyzyl
» [VI ; XXII] Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant | Aliénor
» A mauvaise fortune, bon cœur (pour autrui) | Secret Santa pour Shashake
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest :: Mer de la Méduse :: Archipel d'Aeden-