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 [Quête] - Un Paresseux n'est jamais à l'heure (Djinshee)

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Mar 01 Fév 2022, 07:45



Un Paresseux n'est jamais à l'heure



Objectif : Alaster part retrouver Djinshee au péril de sa vie ;D

« Alors tu pars ? » Jun était accroupi dans l’herbe. Dans ses cheveux, il y avait quelques feuilles et brindilles. Il faisait des galipettes depuis une bonne heure avec le gamin d’un agriculteur, venu à la ferme pour chercher du travail. « Allez, tonton Jun ! Encore ! » s’exclama l’enfant, n’étant pas favorable au fait que son nouveau compagnon de jeu fût distrait. Alaster leur jeta un coup d’œil, plia ses jambes et resta bloqué là. Il se releva. « Comment vous faites ? » interrogea-t-il, sans répondre à la question initiale. Il vivait avec le maître des non-réponses, même s’il n’avait jamais été en reste à ce jeu-là. Parfois, il oubliait simplement. D’autre fois, il s’endormait au beau milieu de la conversation. Il aurait pu prendre en excuse la digestion qui succède aux repas, mais le phénomène n’avait aucun lien significatif avec l’apparition soudaine de ses envies de dormir. « Tu n’as jamais fait de galipettes ? » interrogea Jun, faussement étonné. Il sourit par la suite. « Je vais t’apprendre, ne t’inquiètes pas. » La situation l’amusait. Alors, avec un sérieux propre aux grands stratèges, il posa ses genoux dans l’herbe, amena ses paumes devant et enfouit sa tête entre ses bras de façon à bien solidement l’ancrée dans le sol. Depuis la terre, il leva un regard rempli d’espièglerie vers le grand Déchu. « Ce n’est pas une position très glorieuse. À ne surtout pas pratiquer chez les Sorciers si tu ne veux pas être considéré comme un esclave. » Il rit. « Ensuite, l’objectif est de t’élancer en t’aidant de tes jambes. Timæe fait ça mieux que moi. Je suis un peu rouillé. C’est l’âge, tu comprends. » Il exécuta sa galipette, parfaite à en pleurer. « L’âge hein… » L’enfant se mit à rire face au commentaire du Paresseux. « Moi je pense que tonton Jun aime bien se faire plaindre ! » « Moi aussi. » répliqua Alaster, avec un sourire complice.

« À toi maintenant ! » encouragea l’enfant, qui ne voyait dorénavant plus le Déchu comme un casseur d’ambiance. « D’accord, alors… » dit-il, en s’accroupissant de nouveau. Sa masse était volumineuse, beaucoup plus que celle de Jun. Que ce soit en hauteur et en largeur, ils n’avaient rien à voir. L’un avait la grâce des Orines. L’autre avait tout d’un Réprouvé, sauf l’esprit. En plus, là où lui était calme, Jun se comportait souvent comme un enfant, avec une légèreté qui faisait rire Alaster. Un jour, il s’était mis en tête de jouer à Démon attrape Ange avec lui, à une époque où il n’était pas encore réveillé. À la fin, il s’était posté à quelques centimètres de lui, en déclarant « Bon, tu m’attrapes là ? Je n’aime pas du tout être un Ange ! » Et il avait fait une moue de grande désolation qui avait convaincu le Paresseux de lui saisir le bras.

« Waa ! Bravo ! » s’exclama Jun, une fois que la grosse masse eût réussi à rouler. Étalé par terre, sans avoir compris le pourquoi du comment, le Berger du Cœur-Vert fixait à présent les nuages qui parcouraient le ciel. Il se sentait bien, même si tout son corps avait bougé d’un coup et que son esprit était encore sous le choc de cette rotation inhabituelle. Après un instant de silence, il se mit à rire, un rire grave et léger. Ses mains positionnées sur son ventre, il se bidonna un certain temps, rejoint par Jun et Timæe. Ce dernier ne savait pas exactement pourquoi il riait mais le rire est communicatif et n’a pas de règles.




Alaster débarqua sur Sühl comme on va au marché : les mains dans les poches en sifflotant un ancien air déchu. Il s’étonna du fait d’être reconnu, plus qu’à Aeden où il avait atterri au départ. Il débuta ses recherches comme ça. Heureusement, l’expéditrice de sa missive avait pris le soin d'indiquer où elle vivait. Le problème était surtout un problème de précision. L’île en question avait l’air grande et, lui, dut bien sortir l’une de ses mains de sa poche à un moment donné. Aussi, il finit par se planter devant un marchand de melons d’eau. « Excusez-moi mais… » Il espérait que le Lyrienn comprendrait le langage commun et, plus particulièrement, son langage commun à lui, avec son accent déchu. « Je m’appelle Alaster et je cherche Djinshee. Djin-shee. Elle habite ici, vous la connaissez ? Parce qu’elle m’a donné rendez-vous après la Coupe des Huit. Je crois que je suis en retard. » finit-il, la dernière phrase bien plus pour lui que pour le type. Il se gratta la barbe avec son autre main, d’un air pensif. Il espérait qu’elle n’avait pas déménagé entre temps.

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Mar 08 Fév 2022, 23:36

Un Paresseux n'est jamais à l'heureft. Alaster

C’était un jour neutre. Le genre de journée claire, même si nuageuse, où le ciel était si couvert que le blanc semblait être sa couleur habituelle. Le genre de journée où il ne se passait rien d’extraordinaire et rien n’était non-plus à prévoir. Un simple jour de marché comme il y en avait chaque semaine et après quoi chacun irait vaquer à ses activités quotidiennes, sans remous, sans événement particulier et ça serait très bien comme ça. Un jour où, hormis les plus intempestifs d’entre eux, nul ne se plaindrait de la monotonie du moment, parce que ça faisait parfois du bien de n’avoir rien d’autre à faire que les tâches habituelles.

C’était donc un jour neutre dont personne n’attendait rien. Alors quand il arriva, personne ne s’y attendit.
Que ce furent les habitants ordinaires venus faire leurs emplettes. Les plus attentifs n’avaient pas seulement levé les yeux en croisant le géant ; ils s’étaient arrêtés ou avaient ralenti le pas, en même temps que leurs visages s’étaient illuminés. Les langues s’étaient déliées.

Que ce fut le maraicher dont il avait croisé la route. Celui-ci, en le reconnaissant, avait jeté un œil à ses melons et autres pastèques afin de repérer les plus beaux d’entre eux. Pour sûr, il avait l’intention d’émerveiller le Champion avec ses produits.

Ou que ce fut la Lyrienne que ce dernier était spécifiquement venu voir. Surtout elle, en fait.

-Poussez-vous.

-Oh, c'est vous qui allez faire attention, oui ?

-Pardon. Rectifia-t-elle.

Il fallait qu'elle se calme. Non seulement parce que ce n’était pas correct, mais aussi parce qu’à force de s’agiter, elle allait finir par casser les œufs qu’elle venait d’acheter. Elle se mettait dans un état pas possible pour rien. Une simple rumeur débile. Elle ne savait même pas si c'était vrai ! Mais pourquoi ça ne le serait pas ? Ce n'était pas le genre de nouvelles qui circulait dans les rues d'habitude. Mais si c'était faux ? Eh bien elle aurait juste l'air d'une conne trop agitée à la recherche d'un fantôme narcoleptique, qui en réalité se trouverait à des centaines, voire de milliers de kilomètres d'ici. Et ça l'énerverait – comme si elle ne l'était pas déjà. Après un moment à contenir sa rage, elle passerait à la taverne de Jo pour boire un coup. Valkäjh lui avait dit récemment de se calmer sur l'alcool, mais Djinshee n'en avait rien à faire. Elle n’était pas alcoolique et tous ceux qui pensaient ça étaient des idiots.

***

Le maraîcher avait éclaté de rire.

-La Coupe des Huit ? Pour être en retard, vous ne l’êtes pas qu’un peu. Il se pencha en avant et appuya ses coudes sur l'un de ses cucurbitacées. Ils étaient gros et suffisamment solides pour supporter son poids. J'vois pas de qui vous parlez. On est sur une île, certes, mais pas si p'tite non plus. Est-ce que c'est au moins dans ce village ? Vous devriez aller demander ailleurs. Une taverne par exemple. On croise plus de monde par là-bas.

Il continua de considérer le Déchu de la tête aux pieds. Il était surpris par la candeur d’un homme d’une telle envergure. Dans leur imaginaire, leurs Champions n’avaient pas un tel état d’esprit. Ils avaient davantage cette étincelle de détermination et d’acuité dans le regard, cette rage de réussir. En tant que pionniers parmi ceux qui les honoraient lors de cette grande compétition, on avait tendance à les comparer à des êtres supérieurs. Les Sülhs en étaient très fiers. Le fermier se redressa et plaça ses poings sur ses hanches. C’était bête, cette force tranquille était aussi impactante que les autres. A sa manière.

-Bon, et donc vous m'prenez des melons sinon, ou bien ?

***

-Alaster ?

Elle l'avait trouvé. Elle se sentait chanceuse, bien qu'au final ça n'avait pas été si compliqué compte tenu de la taille du Déchu. Comme s’il n’avait pas déjà été suffisamment dévisagé, la Lyrienne le scruta de la tête aux pieds. Elle avait oublié qu'il était si impressionnant. Elle rougit un peu.

-Que faites-vous ici ?

Maintenant, deux pensées ambivalentes la faisaient hésiter. La première, égoïste, était qu'il avait fait le déplacement pour venir la voir. La seconde était qu'il était ici pour une tout autre raison, peut-être en lien avec le titre qui le liait à cette île. Après tout, il n'avait jamais répondu à son invitation après la Coupe des Huit. Il l'avait sûrement oubliée depuis. La dernière fois, c'était elle qui avait fait le déplacement jusqu'à lui et il n'aurait jamais fait l'effort de la retrouver à son tour. Alors pourquoi maintenant ? Non, il devait être ici pour une autre raison. Et elle venait de se précipiter jusqu'à lui. Encore une fois, Djinshee avait réagi sous l'impulsion et cela lui avait fait faire quelque chose de stupide.

-Je vous avais envoyé une lettre, vous savez.

C'était un ton de reproche. De toute manière elle ne lui souriait pas, alors ce n'était pas trop compliqué à comprendre.

-Vous l'avez reçue au moins ?

A ce stade, mieux valait demander. Peut-être avait-il eu la flemme de la lire, ou alors avait-il trouvé trop fatigant de faire le déplacement. Elle aurait dû s’en douter. Non, en fait elle s’en était douté, mais elle avait tout de même voulu tenter sa chance. Evidemment, ça n’avait rien donné. Aujourd’hui était le jour où elle tentait lamentablement de se convaincre du contraire.


~899 mots~

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 06 Mar 2022, 16:56



Un Paresseux n'est jamais à l'heure



« C’est vrai. » Il n’avait pas exactement pensé à ça. Puisqu’il la connaissait, il avait songé que c’était le cas de tout le monde. Il soupira, en essayant de trouver quelque chose qui pourrait la démarquer des autres mais se résolut à ne rien tenter à voix haute. Dire qu’elle était comme le feu et que ses cheveux étaient rougeoyants n’aiderait probablement pas. Pour le reste, il ne la connaissait pas si bien que ça. Il avait retenu son prénom mais comme il venait justement de le donner, sans résultat, il doutait de pouvoir faire plus. Un nom de famille peut-être ? Il ne lui avait jamais demandé. Avant, il ne demandait pas vraiment ce genre de choses. Elles lui paraissaient inutiles. Il prenait juste les gens comme ils venaient. S’ils se présentaient, alors il tentait de mémoriser les informations importantes, mais s’ils ne se présentaient pas alors il faisait avec. Ce n’était pas un problème, du moment qu’on le laissait organiser sa propre vie comme il lui plaisait de le faire. En plus de ça, les gens se lassaient très facilement de sa compagnie. Il n’était pas ce qu’on pouvait appeler très bavard et ses longs silences avaient tendance à décourager n'importe qui. En fait, il trouvait la plupart des conversations sans aucun intérêt, bien qu’il comprît qu’elles fussent utiles pour la sociabilisation. Simplement, avant de se réveiller, il n’avait pas l’énergie nécessaire d’alimenter le brasier. « Aucune idée mais je vais aller dans une taverne. Merci. » Il fixa les melons et décida d’en prendre un. Il avait fait un peu de change en arrivant à Aeden. Il fallait aussi qu’il pense à trouver une auberge pour la nuit. S’il ne trouvait pas Djinshee aujourd’hui - et même s’il la trouvait - il lui faudrait un pied-à-terre le temps de continuer ses recherches. Il espérait juste qu’elle n’était pas morte. En tant que Déchu - vieux en plus - il avait tendance à ne pas faire très attention au temps qui passe, là où il s’agissait d’une préoccupation anxiogène pour d’autres peuples.

Lorsqu’il entendit son nom, il se retourna. Finalement, il avait acheté deux melons. Il en tenait un dans chaque main. Son regard tomba dans les yeux de Djinshee après qu’il eût légèrement baissé la tête. À une époque, il se promenait toujours courbé, pour essayer de se cacher le mieux possible. Il avait vite remarqué que ça ne fonctionnait pas et avait définitivement arrêté lorsqu’il s’était bloqué le dos pendant deux semaines. « Euh… » Son cerveau s’emballa, chose qui n’arrivait jamais. Il commença par se dire qu’il devrait répondre qu’il était là pour elle. Cependant, elle n’avait pas l’air de le savoir. Ça créa une gêne en lui. Peut-être qu’elle serait trop surprise s’il avouait ? Peut-être que ce n’était pas du tout ce qu’il convenait de faire ? En plus, ça faisait longtemps qu’elle lui avait écrit et qu’il n’était ni venu ni n’avait répondu. Il hésita à lui dire qu’il faisait le marché mais se ravisa. C’était vrai, en un sens, mais il avait atterri là surtout parce qu’il voulait la voir elle. Il resta donc silencieux.

Son visage sembla revivre lorsqu’elle parla de la lettre. Ça lui enlevait une épine du pied. « Oui, la lettre… Justement… » commença-t-il, en lui tendant l’un des melons. Il chercha dans sa poche et en sortit le parchemin. Quant au reste, il avait l’habitude qu’on lui fît des reproches - trop lent, trop grand, trop silencieux, pas assez actif, pas assez social, pas assez normal, toujours dans la lune, toujours avec les bêtes, pas capable de devenir père - alors il ne se formalisa pas de l’air qui flottait sur le visage de la jeune femme. Il était surtout heureux de la voir. « Je l’ai prise avec moi. Ça fait un moment que je l’ai mais hum… » Il valait mieux être franc. « Disons que voyager, c’est pas trop fait pour moi. » Il avait déjà fourni un effort conséquent pour la Coupe des Huit. Généralement, il se contentait de rester à la ferme ou dans les pâturages. Parfois, il lui arrivait de descendre à Avalon mais, la plupart du temps, il n’allait jamais plus loin. Ça lui paraissait totalement irréaliste et, surtout, fatigant d’avance. « Mais comme j’ai un peu plus d’énergie depuis quelques temps, et que j’avais envie de vous voir, je me suis dit que j’allais venir… » dit-il, en reprenant son melon. Voir le fruit le fit réfléchir. « D’ailleurs, c’est curieux qu’on se retrouve sur le même marché. On vient de me dire que l’île était grande. » Il sourit.  « Ça m’arrange en fait parce que je me voyais déjà aller dans toutes les tavernes pour vous chercher. » Le pire c’est qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il lui voulait. Juste être avec elle. « J’ai cru que vous aviez déménagé, que vous aviez vieilli ou que vous étiez morte. Mais finalement… Vous êtes là. » Il semblait apprécier ce fait, comme un enfant devenu adulte constate que son magasin de friandises préféré est toujours au même endroit et ouvert. « Et j’ai appris à faire des galipettes depuis la dernière fois. » dit-il, en essayant de faire la conversation.

875 mots
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Lun 07 Mar 2022, 22:13

Un Paresseux n'est jamais à l'heureft. Alaster

Il se passa quelque chose de bizarre sur le visage de Djinshee : elle fronça les sourcils et les haussa en même temps. Ça lui donnait une drôle de tête, une mine incertaine pour une femme qui restait constamment dans le contrôle en temps normal. Entre eux, l'atmosphère était devenue étrange aussi. Embarrassante. Ce qui était encore plus mystérieux, c'était que la Lyrienne avait souvenir de cette incommodité qui apparaissait dès lors qu'ils se côtoyaient, sauf que là ce n'était pas tout à fait pareil. Quelque chose avait changé chez le Déchu, mais quoi ? Déjà, il était debout. De toutes leurs courtes entrevues, c'était la position dans laquelle elle l'avait le moins vu. Néanmoins, ça l'étonnait d'être seulement perturbée par cela. Peut-être était-ce son "Euh... " hésitant ? ... Hum... Ou bien était-ce elle qui avait changé ? Ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps, naturellement chacun avait évolué de son côté. C’était possible…

Alaster interrompit sa réflexion en lui tendant un melon. Un peu hébétée, Djinshee le réceptionna. Son regard, lui, restait fixé sur la grosse main de l’homme qui cherchait quelque chose dans sa poche. Malgré sa gestuelle calme, qui était toujours ce qu’elle était, elle choisit de prendre son mal en patience. Sa mention de la lettre l’avait fait réagir.

-Oh.

La tension qu'elle avait accumulé d'elle-même depuis le début de leur silencieux échange retomba d'un coup. Il avait la lettre avec lui ; il l'avait gardée. C'était gentil. Et il était venu pour la voir. Ça aussi, c’était touchant. Mais bordel, il en avait mis du temps ! C'était drôle – ça ne l'était pas en réalité – mais même si elle lui reprochait fortement ce manque de réactivité, elle était plutôt contente. Elle lui rendit son melon.

-Oui et non. A vrai dire vous êtes connu ici, alors certaines personnes vous reconnaissent. Les rumeurs vont vite, peu importe la taille du territoire.

… Sous-entendant qu'elle s’était mise à sa recherche dès lors qu’elle avait su. Djinshee regarda ailleurs une seconde. Elle n'était pas encore prête à admettre ça.

-Mais vous avez raison : je n’habite pas très loin. Rectifia-t-elle en revenant à lui. Qui vous a dit d'aller voir aux tavernes ?

Pourquoi avait-elle l'impression que le sujet de l'alcool revenait de plus en plus sur la table dans sa vie ? On l'avertissait de frôler l'alcoolisme – foutaises – et voilà maintenant qu'on prétendait qu'en allant dans une taverne, on ne pourrait pas la louper ? Était-ce vraiment la réputation qu'elle avait ? Djinshee s'efforça de calmer le cours de ses pensées. Elle n'y était pas. Ces établissements étaient des lieux d'échange où l’on trouvait forcément untel qui connaissait l’ami de machin, voilà tout.

-Oui, je suis là. Répéta-t-elle bêtement, pas trop certaine de savoir comment réagir à cette réplique.

C'était sans compter celle qui suivit. La Lyrienne sentit aussitôt tout son corps chauffer à cause de l'embarras. Pourquoi est-ce qu’il lui disait ça ? Pourquoi là ? Pourquoi maintenant ?

-Euh, oui, si vous le dites. Bafouilla-t-elle.

Comment ça, il avait couché avec d'autres personnes ? Et comment ça, elle se faisait cette remarque comme s'il venait d'annoncer qu'il l'avait trompée ? Cette espèce de mise en abîme de ses propres réflexions lui donna le vertige. Ça n'avait aucun sens, ils n'étaient même pas ensemble.

-Si vous voulez, nous pouvons aller chez moi. Venez.

Rester là en public et dans cet état émotionnel, c'était trop. Djinshee l'incita donc à la suivre tandis qu'elle se faufilait dans la foule. Sa maison n'était qu'à une dizaine de minutes de là. Durant leur marche, elle prononça à peine un mot. Elle était un peu nerveuse à l’idée de lui montrer là où elle habitait. Elle invitait rarement du monde et lorsque c'était le cas, il s'agissait toujours des mêmes personnes, celles avec qui elle avait pris les habitudes. Avec les nouveaux, c'était très différent. Lui en particulier.

-Bienvenue, déclara-t-elle sans pour autant y mettre les formes, vous pouvez poser vos melons sur la table.

Alors qu'il découvrait l'endroit, Djinshee rangea deux trois bricoles qui trainaient. La maison n'était pas aussi grande que chez lui. Comme elle le connaissait comme quelqu'un de peu regardant, elle ne prit pas la peine de le faire remarquer. L'habitation était simple : un petit hall d’entrée, une cuisine sur la gauche avec une table centrale ; une pièce de vie au fond avec une belle cheminée ; à l’étage, sa chambre. Il n'y avait pas beaucoup de décorations. La majorité des objets qui se trouvaient là avaient plus qu'un usage esthétique.

-Vous avez l'air plus en forme que... qu'avant.

Il l'avait vaguement mentionné plus tôt. Djinshee devait avouer qu'elle avait du mal à comprendre, mais elle se devait d’en profiter car ça ne durerait sûrement pas.

-Installez-vous.

Elle avait changé l’usuel « faites comme chez vous » de peur qu’il ne s’étale par terre pour dormir.

-Vous voulez quelque chose à boire ou à manger ? On peut couper un melon si ça vous chante.

Elle n'aimait pas particulièrement ça. Elle espérait qu’il ne les avait achetés en pensant à elle, autrement ils allaient devoir faire un point sur ses goûts.


~857 mots~
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 15 Mai 2022, 09:25



Un Paresseux n'est jamais à l'heure



Il trouvait sa notoriété amusante. Il n’avait jamais rien fait pour être célèbre et ce fait s’était imposé de lui-même à la suite de la Coupe des Huit sans qu’il n’en prît véritablement conscience avant aujourd’hui. Il n’était pas certain que d'en être gêné. En réalité, il prenait la nouvelle comme elle venait. Il n’était ni heureux, ni malheureux. C’était une constatation contre laquelle il ne pouvait rien et, au-delà du reste, il n’avait pas l’habitude de faire de la fausse modestie. En temps normal parce qu’il n’avait pas l’énergie pour, aujourd’hui parce que ça ne servait à rien de nier. Peut-être serait-il oublié avec les années, lorsque la compétition reprendrait et que quelqu’un se substituerait à lui ? « Si ça a pu permettre de vous trouver plus vite... alors tant mieux. » Même si, techniquement, c’était elle qui l’avait trouvé. « Hum… Personne en particulier mais j’ai toujours entendu dire qu’on trouvait tous les renseignements que l’on cherchait dans les tavernes. » Et même ceux que l’on ne cherchait pas, d’ailleurs. « Je ne suis pas un habitué de ce genre d’endroits normalement. C’est très bruyant et il y a peu d’espace. » Vu sa morphologie, il lui était pénible de se frayer un chemin entre les tables, les tabourets et les gens. C’était un effort démesuré, surtout pour finir avachi dans un coin. Ce n’était pas le lieu idéal pour dormir et, les rares fois où il y était allé, il n’avait pas apprécié l’expérience. Il préférait faire la sieste sur l’herbe grasse ou dans son lit. L’air libre lui correspondait davantage.

Lorsqu’il la vit rougir, il comprit. « Oh. Non, pas comme ça. De vraies galipettes. » Ses lèvres s’étirèrent. « Avant, je n’avais jamais réellement eu l’idée d’en faire. Ma masse me semblait insoulevable. Finalement, c’est plus facile qu’on ne le croit. » Une fois que le poids de son corps basculait, la partie était gagnée. « Je vous montrerai si vous voulez. Je ne suis pas encore expert alors il ne faudra pas vous moquer. » Même si, en réalité, elle pouvait se moquer. Il n’était plus vraiment sensible aux paroles des autres, surtout que ça faisait un certain temps maintenant qu’aucun commentaire ne fusait à son encontre.

Une fois chez Djinshee, il détailla brièvement ce qui l’entourait. C’était plus petit que chez lui mais il ne s’en formalisa pas. Tant qu’il pouvait caler son grand corps quelque part sans être plié en quatre, ça lui allait. Il posa les melons et s’assit. Généralement, c’était mieux pour ses interlocuteurs. Il retrouvait, ainsi, une taille plus standard. « Oui, pourquoi pas. Je peux préparer quelque chose… Vous avez du riz ? » Il avait pris l’habitude d’en manger depuis que Jun était à la ferme. Là où ce dernier mangeait cinquante grammes, lui dévorait plus d’un demi-kilo avec appétit. Il avait besoin de beaucoup de glucides et de protéines, malgré sa propension à beaucoup dormir. « Enfin, je ne suis pas vraiment venu pour ça. » Il ne savait toujours pas exactement pourquoi il était là mais, en y songeant, il trouva plusieurs raisons, dont une qu’ils devaient tirer au clair. « J’avais envie de vous revoir et peut-être de parler de ce qu’il s’est passé entre nous dans ce livre, les aventures des Trois Royaumes. » Il posait ses mots calmement. « Mon meilleur ami m’en a lu quelques extraits et ça m’est revenu. L’impression diffuse que j’avais avant s’est transformée en certitude. » Il la regarda. « Surtout que vous étiez parfaitement reconnaissable dans le Conte. » Il sourit. On ne pouvait faire plus clair. Elle avait gardé son prénom. « Ne vous inquiétez pas. Le fait que vous m’ayez vu nu ne me dérange pas. » Il préférait préciser. « Je n’étais pas vraiment moi-même… » C’est ce qu’il avait fini par se dire : qu’il avait, d’une façon ou d’une autre, réellement vécu tout ceci. « Néanmoins, depuis ces événements… » Il préférait être honnête. « … je ressens de l’attirance pour vous. » Il le savait, parce qu’il l’avait sous les yeux maintenant. « C’était moins flagrant pour moi lorsqu’on s’est vu la première fois. Même si je savais qu’il y avait quelque chose, mon état naturel ne me pousse pas vraiment à creuser, ni même à ressentir de façon intense ce qui m’arrive. » Il passa sa main dans sa barbe. « Tout ça pour dire que ça ne me dérange pas d’avoir des sentiments pour vous, même s’ils sont probablement la conséquence d’une magie quelconque liée au Conte. Je suis en paix avec ça donc, si ça vous va, ça me va. » C’est surtout qu’il n’était pas le genre d’individus à vouloir étouffer quoi que ce fût. Si c’était là, il l’accueillait. Néanmoins, il n’était pas seul dans l’équation.

804 mots
Désolée pour l’attente, je suis aveugle xD

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Dim 10 Juil 2022, 20:28

Un Paresseux n'est jamais à l'heureft. Alaster

Appuyée sur la table de ses deux mains comme une catcheuse prête à en découdre – elle ne réalisait pas toujours les airs menaçants qu'elle prenait – Djinshee faisait face à Alaster. Elle ne le quittait pas des yeux. Qu'il parlât de leur rencontre dans le Conte était loin de la mettre à l’aise. Toute cette affaire en général la gênait et elle aurait aimé ne jamais être un cobaye à cette expérience grandeur nature. Malheureusement, le sujet était inévitable. Qu'il brise la glace en premier restait malgré tout un soulagement : ils allaient enfin avoir une discussion à peu près claire. Ses incertitudes quant à leur relation repartiraient à plat, du moins c'était ce qu'elle espérait. De ce fait, elle attendait beaucoup du Déchu. La Lyrienne ne pouvait pas se situer sans qu'il émette son avis. Sa tentative de gérer cela seule, puis de venir à lui, puis de retenter de gérer cela seule s’était soldée par un échec cuisant : quoi qu’elle fît, elle pensait à lui. Ses idées ne lui avaient pas donné grand espoir néanmoins : il s'était montré si longtemps absent que sa nature pessimiste lui avait fait cesser de croire à la moindre relation avec lui. A fil du temps, elle s’était dit que sa mémoire l'avait classé parmi les types que l'on croise une fois et qu'on oublie indéniablement, mais cela ne s’était pas produit. Alaster restait dans ce coin de sa tête, en tout temps et en toute heure.

Quand il eut terminé, Djinshee se retourna pour deux raisons : parce qu'elle cherchait un couteau pour couper les melons et parce qu'elle n'assumait pas totalement ce qu’elle était sur le point de lui dire.

-Je vous aime bien aussi. Elle repensa au Conte, à ce moment – ces moments – où elle avait failli perdre ses moyens. Heureusement que vous étiez là.

Ils ne s'étaient pas rencontrés très longtemps et la femme ne pouvait dire s'il l'avait réellement aidée ou influencée lors du peu de temps qu'ils avaient passé ensemble. Mais avec le recul et les souvenirs qui s'adoucissaient, elle s'était faite à l'idée que ça n'avait pas été plus mal. Ça lui avait fait du bien d'avoir un homme si calme et doux à ses côtés, quelqu'un capable de canaliser son énergie. Elh était très douée pour ça aussi.

-Personnellement je suis dérangée par l'idée d'avoir été manipulée pour vous apprécier. Ça n'était pas censé se produire et on nous a forcé la main. Comme si l'on n'était que des pantins.

Si Kristoff lui avait plu à cause de l’influence d’une quelconque drogue, ce qu’elle avait vu d’Alaster lors de sa visite au Cœur Vert lui avait fait s'arracher les cheveux et avoir des envies de meurtres. Une attirance comme ça, ça n'avait rien de naturel. Djinshee soupira, mais elle restait crispée.

-Je ne suis pas un pantin.

Nuance : elle ne voulait pas en être un. Dans ce monde, certaines théories poussaient à croire qu’ils étaient tous des rats de laboratoires persuadés qu’ils avaient le choix.

-Mais j'imagine que nous ne pouvons rien y faire maintenant.

Après tous ces mois, elle avait perdu espoir que son sentiment envers lui ne s'amenuise. C'était bien la seule chose qui était restée parfaitement intacte. De l'attirance et surtout la frustration de ne pas avoir pu conclure. Elle l’avait détesté pour être parti après sa victoire au concours de criquet. Elle aurait tellement aimé… Djinshee trancha l'un des melons en deux, puis entreprit de couper deux quartiers. Elle se débarrassa des graines et tendit le premier morceau à son invité.

-Je ne sais pas ce que vous voulez faire maintenant. Je ne suis pas facile à vivre. Et pas du genre à supporter un Paresseux. Je vous dis ça parce que mes relations ne durent jamais très longtemps, alors...

Il devait déjà connaitre la couleur, mais elle préférait être claire. Elle ne donnait pas l'air d'avoir très envie de pérenniser la leur, de relation. La vérité, c'était qu'elle n'en savait rien. La Lyrienne n'était pas une séductrice. Elle n'avait eu que deux amants et à chaque fois, cela n'avait pas duré plus d'un mois : c'avait été houleux du début à la fin, au point où ils n'avaient plus pu se voir sans piquer une crise. Très loin des liaisons saines que l'on retrouvait justement dans les Contes de Faes.

-Vous pouvez rester ici quelques jours. Je n'ai pas vraiment de place pour accueillir, mais... on va s'arranger.

Elle ignorait ce que pourrait donner cette cohabitation. Même si elle lui avait déjà rendu visite par le passé, le contexte était différent : elle avait pris du recul, il avait changé, le lieu avait changé et beaucoup de temps était passé.

-Je pourrais vous faire visiter le coin si vous voulez. Ça nous forcera à apprendre à se connaitre. On devrait commencer par là.

Elle força un sourire, l'interrogeant du regard pour savoir si ce plan lui convenait. Son propre calme l’impressionnait.

-Et pour répondre à votre question : oui, j'ai du riz.


~834 mots~
Désolée aussi xD

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Lun 01 Aoû 2022, 00:40



Un Paresseux n'est jamais à l'heure



Il accepta son « Je vous aime bien aussi » avec une surprise qui ne lui ressemblait pas. Il ressentait plus qu’habituellement, c’était ça. Les émotions conditionnaient beaucoup de choses et quand on était habitué, comme lui, à les éprouver de façon légère, lorsque la normalité arrivait, elle heurtait. C’était plus difficile de rester de marbre ou de sourire calmement. Il avait l’habitude d’être apaisé en toute circonstance alors ça le changeait. « Je ne crois pas avoir fait grand-chose. » répondit-il. Tout n’était pas très net dans son esprit et il n’était pas sûr qu’ils en gardassent le même souvenir. Il ne s’était pas spécialement illustré. Il se rappelait juste cette fille qui avait ri de ses parties génitales. Il n’était pas susceptible mais il n’avait juste pas compris la raison de son intervention. « Je comprends. » Il se fichait un peu d’avoir été manipulé. Les récits que lui faisait Jun parfois lui dévoilaient que tout n'était que manipulation. C’était aussi la raison pour laquelle il aimait être au Cœur-Vert, avec ses Wëltpuffs et ses champs. Au moins, il avait la paix. Personne n’essayait d’obtenir quoi que ce fût de lui. De toute façon, manipuler un Paresseux demandait une patience particulièrement rare. Il fallait avoir le temps et l’énergie nécessaire. Surtout, sans le vouloir, il devait faire échouer la plupart des stratégies des personnes mal intentionnées. « Je pense aussi. » Parce qu’il avait longuement pensé à elle, malgré son Péché et le reste. Il avait oublié un nombre incalculable d’individus. Pas elle. Le fait de s’être éveillé l’amenait aussi à l’envisager différemment. Il se savait attiré mais, jusqu’ici, il n’en avait pas subi les conséquences normales. Il y avait des réactions qui se mettaient en place avec le désir, des réactions qui lui manquaient cruellement. Il n’y avait que sur Awaku No Hi qu’il avait ressenti un réel désir, sous la magie d’Adam Pendragon. Depuis, plus rien, là où il savait que d’autres personnes ne pouvaient réfréner des pulsions qui les poussaient à se chercher, à se trouver et à s’unir. Lui restait souvent amorphe, sans volonté de faire le moindre effort pour faire du désir quelque chose de véritable.

« Les miennes non plus. » répondit-il. Il n’avait jamais eu de relation. Les femmes perdaient toutes patience. Il avait côtoyé quelques Paresseuses mais, entre Paresseux, il ne se passait jamais rien. C’était impossible de conclure quoi que ce fût. Le temps passait et… c’était tout. Le reste n’avait été que des rendez-vous arrangés par sa mère et s’était le plus souvent terminé dans les cris ou l’exaspération. Ça ne l’avait pas empêché de dormir. Néanmoins, à présent, il la regardait. Il la regardait et l’écoutait. Ce qu’il voulait ? Il voulait vérifier. Ce n’était pas en visitant les alentours ou en préparant du riz qu’on vérifiait. Il bougea, pour se rapprocher d’elle. Habituellement, il n’était pas très entreprenant. Il restait immobile, ne parlait pas, jouait les totems. Il aurait été possible de l’exposer dans un musée. Il aurait ravi les spectateurs par ses capacités à la stoïcité. Ce n’était pourtant plus d’actualité, ce qui entrainait inévitablement des changements. Doué ou pas, la question ne se posait pas forcément. Son caractère le rendait fort. S’il avait été un Lyrienn, il aurait pu être un mixe parfait entre l’Eau et la Terre. Il n’était pas fait de Feu, comme elle. Il était posé, malgré ses émotions. Il sentait battre son cœur mais ce n’était pas ça qui l’arrêterait. Il se sentait glisser vers une nécessité. Elle ne tenterait rien, elle. Il l’avait compris. Elle se contenterait de lui donner du riz et de le guider dans le quartier. Rien n’avancerait et il voulait que ça avançât, qu’importât le résultat. Il prit donc sa main et l’amena à ses lèvres. Il y déposa un baiser, avant de sourire. C’était amusant. Il n’avait pas l’habitude. Il se faisait l’effet d’un séducteur trop guindé, alors qu’il n’était ni l’un ni l’autre. En réalité, il aurait aimé l’embrasser pour de vrai et peut-être tenterait-il ensuite. « On pourrait se tutoyer, non ? » demanda-t-il. Il était tellement décidé à faire ainsi qu’il posa sa question suivante en appliquant sa volonté. « Pourquoi est-ce que tes relations n’ont pas duré longtemps ? » Peut-être parce qu’elle était une Fille du Feu ? Peut-être qu’elle ne supportait pas la présence d’autrui ? Peut-être qu’elle se lassait ? Honnêtement, ça ne le dérangeait pas. Il était vieux. Il savait que le temps désunissait les gens. Elle ne lui devait rien. Il se trouvait lui-même plutôt ennuyeux. Si elle lui disait qu’il l’emmerdait, il comprendrait. Mais il voulait essayer avant. Et l'embrasser aussi, faute de l'embraser. « Tu fais quoi, normalement, avec tes amants ? »

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Sam 03 Sep 2022, 22:47

Un Paresseux n'est jamais à l'heureft. Alaster

Son cerveau tournait à cent à l'heure tandis qu'elle se forçait à garder son calme. Elle se laissa pendre sa main et le considéra dans toute sa hauteur. Garder son calme. Elle sentait malgré tout son système s'accélérer. Elle se demandait comment il supportait : elle ne devait pas être loin de le brûler. Au moins que c'était uniquement elle qui rougissait ? La Lyrienne ne voulait pas griller les étapes. C'était probablement ce qu'il s'était passé avec ceux d'avant : ils avaient été trop impulsifs. Mais Alaster l'incitait à faire tout le contraire, d'une certaine manière. Elle ne savait pas jusqu'où elle pouvait aller sans que ce ne soit un problème pour un être aussi calme que lui. Alors dans le doute, elle le laissait faire. Elle n'avait pas l'habitude de cela, mais elle était suffisamment curieuse pour tenir. Ne le quittant pas des yeux, elle acquiesça. Le tutoiement ne la dérangeait pas.

-On se disputait tout le temps. Dit-elle froidement. C'était dans notre nature à tous les deux et ça finissait par exploser.

Inévitablement. Pas étonnant, puisqu'il avait s'agit d'hommes au caractère similaire au sien. Au départ il y avait beaucoup de complicité, c’était intense et sulfureux. Mais au bout d’un moment, le mélange devenait trop explosif pour rester contenu dans l'étau d'une relation exclusive. Malheureusement, la jalousie ne permettait pas vraiment de jouer la carte de la relation libre.

-On couche ensemble. On boit et on s'entraine au combat. Ça ressemblait un emploi du temps de Réprouvé en somme. On essaye de passer du temps l'un avec l'autre, mais si on en passe trop, ça finit par craquer. Après, on ne peut plus se voir.

A son avis, il n'y avait pas trop d'issue. Djinshee dégagea sa main.

-Et du peu que j'ai vu, je pense qu'on va se disputer aussi. Enfin... je vais te disputer surtout.

D'avance, elle détestait ça. Ses altercations verbales avec d'autres Lyrienns un peu trop téméraires étaient la plupart du temps enflammées, voire électriques. Il y avait une tension palpable et réciproque. Il y avait du répondant, comme un jeu de passes où chaque réplique envenimait un peu plus la situation, jusqu'à ce que ça éclate et que la confrontation devienne physique.

Ce qu'elle risquait de détester chez le Déchu, c'est qu'il n'y aurait pas de répondant ou du moins, pas celui qu'elle attendrait. Elle aurait beau crier qu'il resterait là et elle ne saurait même pas s'il l'écouterait ou s'il en avait quelque chose à faire d'elle. Et ça, c'était encore plus insupportable qu'un adversaire insolent. C'était de l'insolence par-dessus de l'insolence, une autre forme de provocation qu'elle haïssait au plus profond de son être. Elle avait beau envier son calme parfois, il y avait ça. Quoi qu'il arrive et quoi qu'elle veuille, ça n'était pas compatible avec elle. Si un jour elle avait su qu'elle serait confrontée à ce genre de relation impossible...

-Et toi ? Tes relations ?

Elle était curieuse de l'expérience qu'il avait dans le domaine. Elle ne s'attendait pas à beaucoup, honnêtement. Le seul fait qu'il ait prit tant de temps à réagir à sa lettre était la preuve de ses compétences en matière d'amour et de relations. La Lyrienne ne prétendait pas être une experte dans le domaine, mais elle comprenait au moins ce principe. Toutefois, elle n'arrivait pas à être en colère contre lui. Son apparition soudaine l'avait trop surprise et il n'arrêtait pas de la déstabiliser.

-On va s'étouffer mutuellement et on va se détester. Et en plus on habite loin. C'est chiant. Conclut-elle. Voilà pourquoi je pense que ça ne durera pas longtemps.

Elle se trouvait surtout des excuses et elle le savait. Mais Djinshee était trop têtue pour l'admettre. Aucune de ses relations n'était vouée à durer. C'était ainsi et elle s'y était faite. Bouleverser cela, c'était... comme contre-intuitif. Elle s'imaginait déjà s'ennuyer en s'engageant à plus long terme. Elle n'était pas faite pour ça. Triste ? Un peu. Mais elle savait aussi qu'elle n'était pas faite pour vivre le grand amour, s'installer avec un homme et avoir des enfants. Elle ne pensait pas à tout ça car à ses yeux, cela n'avait pas de sens de se projeter sur un projet qui ne verrait jamais le jour. Elle n'en avait pas envie.

-Est-ce que c’est ce que tu veux ?

Parler de ses anciennes expériences l’avait mise de mauvaise humeur. Elle regrettait un peu de lui avoir proposé « d’apprendre à se connaitre ». D’un autre côté, elle ressentait cette même tension qu’elle avait eu dans le Conte. Ce moment où elle aurait aimé l’embrasser alors qu’il venait de la laisser seule dans le château de la Reine de Cœur. Sauf que là, c’était elle qui le chassait, sous prétexte qu’essayer serait vain. Merde. Elle ne voulait pas rater ce moment une seconde fois. Elle voulait s’écouter et faire ce qu’elle désirait. Ne le quittant pas des yeux, Djinshee fit un pas vers Alaster. Ils étaient presque collés et elle devait lever la tête bien haut pour maintenir le contact visuel. Elle voulait l’embrasser.

-Moi c’est ce que je veux.

Une bonne fois pour toutes.


~855 mots~

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 09 Oct 2022, 15:30



Un Paresseux n'est jamais à l'heure



« Ah oui… » Déjà, rien que le premier point, il n’était pas certain de pouvoir l’honorer. Enfin… Si. Peut-être. Disons que depuis qu’il était sorti de sa torpeur, les choses fonctionnaient plutôt bien de ce côté-là. Il avait simplement la même expérience en matière de sexe qu’une moule en randonnée. Néanmoins, il sentait l’envie, le désir. Ça lui semblait étrangement simple, comme un besoin qui saurait se combler seul. Il fallait simplement ne pas réfléchir et faire. Ses doigts trouveraient probablement seuls ce qu’ils voulaient toucher. Ce qui le butait était davantage d’un autre niveau : le bon moment. Ils auraient peut-être le temps de voir. À moins qu’elle ne voulût baiser tout de suite ? À cette idée, sa main monta à sa nuque afin de la masser. Quant à boire et s’entrainer au combat… « Je suis un ancien soldat. » avoua-t-il. Il n’avait jamais bu beaucoup mais ça lui arrivait, avec une modération qui tirait plus de la flemme de se resservir que d’une volonté de rester sobre. « Je pourrais donc m’entraîner avec toi. » Même si, à l’époque, il avait dû se bourrer de produits pour ne pas s’endormir en plein service. Parfois, ça lui arrivait quand même, notamment lorsqu’il s’était assoupi en pleine attaque de Sirènes, lors de la découverte de Tælora. Heureusement que ses camarades ne l’avaient pas laissé sombrer au fond de l’océan. Il serait probablement mort déchiqueté ou noyé.

Il sourit lorsqu’elle parla de le disputer. Il n’était pas fier de grand-chose dans la vie mais il avait une résistance particulièrement importante. Généralement, lorsque les sons émis par les autres l’agaçaient, il tournait les talons et partait. Quelque part, il trouvait qu’elle avait raison sur au moins un point : ils n’appartenaient pas au même monde. Il n’avait pas non plus le même caractère. Elle était la flamme qui brûle, là où il était la flamme qui réchauffe. Est-ce que ça voulait dire qu’ils ne pourraient jamais s’unir ? Il n’en était pas sûr. Le fait est qu’il était ici aujourd’hui et qu’elle lui était particulière. Il ne ressemblerait sans doute jamais à ses anciens amants mais ça lui était égal. Il n’était pas eux et, eux, n’existaient plus pour elle. Ils étaient le passé.

« Mes relations ? » Il rit. « Difficile d’avoir des relations quand on s’endort pendant que l’autre parle. » dit-il. En réalité, avant aujourd’hui, il n’avait jamais désiré en avoir. C’était sa mère qui insistait. En bonne Orgueilleuse, elle voulait que son fils – fils d’Eerah Von Dreth, ancien Dædalus, rien que ça – eût la meilleure compagne possible et fît un mariage glorieux pour que cette gloire lui retombât dessus. Après tout, elle l’avait fait. Il était sorti de son utérus et il était donc le trésor qu’elle avait pondu. Il ne pouvait décemment pas rater sa vie. « Enfin, ça m’était égal. Je ne suis pas à plaindre. » Parce que certaines femmes avaient tendance à le prendre un peu en pitié. Il ne comprenait pas. Ce n’était pas comme s’il avait le besoin impérieux de se trouver quelqu’un. Il ne s’était jamais vu en couple réellement. C’était… trop de contraintes et, surtout, il n’était pas très doué pour s’engager. Il ne tenait jamais ses engagements, soit qu’il les oubliât, soit qu’il eût la flemme de les tenir.

Il reporta son attention sur elle, lorsqu’elle parla du fait que ça ne durerait pas longtemps. Ce qu’il voulait ? Il n’en savait trop rien. Il la fixa, n’étant pas du genre à créer des problèmes là où il n’y en avait pas. Elle parlait beaucoup et ses phrases étaient étrangement contradictoires. Elle se mettait en colère facilement, avant que la colère ne retombât. Elle lui rappelait un peu les Colériques. Il aimait bien, d’autant plus qu’elle était vraiment proche de lui. Il avait l’impression qu’autour d’elle, il y avait une aura de force brute, une aura déchaînée. « Tu veux qu’on se déteste et que ça ne dure pas longtemps entre nous ? » Il sourit. « On n’a qu’à dire qu’on n’est pas ensemble et que ça n'a jamais commencé. » Si ça ne commençait pas, ça ne finirait pas. Ils n’avaient pas besoin de s’engager. Ils n’avaient pas besoin de se faire ça, d’entrer dans un engrenage destructeur où ils attendraient toujours trop de l’autre et où ils seraient déçus, où ils se disputeraient. « On n’est pas obligé de se voir tout le temps. On peut se voir que pour le meilleur. Pour boire, s’entraîner au combat et… coucher. » Aussi parce qu’il se doutait que ça ne serait pas facile, d’être avec lui. « Tu n’auras qu’à venir au Fessetival et je t’accompagnerai là où tu voudras… » Il sentait une tension en lui, quelque chose qu’il n’avait que très peu côtoyée depuis sa naissance. Il avait envie de faire des choses, de sortir, de s’amuser, d’avoir une vie sociale qui ne se limiterait pas qu’à sa famille, aux Weltpüffs et à Jun. Il voulait la serrer contre lui, aussi. Vivre. C’était comme un rugissement et, quelque part, ça lui faisait peur parce qu’il risquait de changer. Il avait l’impression étrange d’avoir été une chenille toute sa vie et d’être en train de se transformer, doucement mais surement, en papillon.

Il se perdit un instant dans les yeux rouges de la Lyrienne. Ce qu’il y lut enflamma ses membres. Il avait l’impression de subir un électrochoc, un courant qui ne pouvait que le faire bouger. Ses doigts s’agrippèrent à ses fesses et il la souleva, pour l’asseoir sur le plan de travail. Elles remontèrent sur sa taille et il l’attira à lui pour mieux l’embrasser. Ça allait tout seul, il avait eu raison. Il suffisait de ne pas réfléchir, de laisser son instinct prendre le dessus et la sensation l’envelopper délicieusement. Ses lèvres étaient douces et il aimait les caresser avec les siennes. Il se détacha néanmoins et lui sourit. « Tu vas me gifler comme dans le conte ou je peux continuer ? »

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Dim 20 Nov 2022, 19:32

Un Paresseux n'est jamais à l'heureft. Alaster

TW : nous allons passer la barre des 40°C incessamment sous peu



Une sorte de rire cynique sortit de sa gorge. Plus paresseux que ça, c'était difficile à faire. Djinshee n'avait jamais vu un cas pareil avant lui. Les Déchus étaient un peuple particulier qu'elle avait du mal à appréhender. Elle n'avait pas beaucoup visité Avalon mais son avis à leur sujet était ambivalent : elle enviait assez leur façon de vivre sans se prendre la tête mais dans un autre temps, elle ne comprenait pas comment des personnalités aussi chaotiques que les leurs parvenaient à vivre ensemble. Un comble, venant d'elle, alors que sur Sülh, des éléments opposés se côtoyaient. Les Lyrienns en général auraient beau critiquer, ils n’étaient pas des exemples à suivre en termes de cohésion. Toujours était-il que le relationnel d’une race à l’autre différait par leur nature. Rien qu'elle, Djinshee, lorsqu'elle mettait sa bague, s'insupportait. Cette manière de vouloir s'approprier toutes sortes de biens comme si sa vie en dépendait... C'était absolument ridicule.

-Ce n'est pas ce que je veux. Mais c'est ce qui va se passer.

Et pourtant, il sourit. Il souriait, quoi qu’elle dise. Cela aurait pu la déstabiliser encore, ou bien elle aurait pu se mettre d’accord sur le fait que le Déchu était stupide, mais ça n’était pas le cas. Alaster semblait imperméable à toutes ses tentatives de dissuasion. Ses mots coulaient sur lui comme une un manteau de pluie et lui restait bien au chaud et au sec, dans la doublure rembourrée. Et en échange, les mots avec lesquels il répliquait étaient affublés d’une douceur étonnante. Elle fronça les sourcils, mais une sorte de sourire absurde était gravé sur sa bouche.

-Tu voudrais que je vienne ?

Cela faisait longtemps qu'on ne l'avait pas invitée quelque part. En fait, cela faisait si longtemps qu'elle ne se souvenait plus de la dernière fois. A bien y penser, peut-être que personne ne l'avait jamais invitée. Comme tout un chacun, la Lyrienne avait entendu parler de ce fameux Fessetival, mais il ne lui était pas encore venu l’idée d’y mettre les pieds. Elle craignait de s’ennuyer de toutes ces futilités, et que les gens, soit l’agacent, soit la gênent. Songer à y aller en compagnie du Déchu l’ouvrait à une autre perspective, mais dont elle ne savait que penser. Alaster devrait la convaincre plus que cela s’il voulait la voir au milieu d’un tas de stands de jeux et de neige. Notamment parce qu’il y aurait des jeux et de la neige. Son expression faciale s’adoucit et prit des airs plus amusés.

-Vraiment ?

Elle s'imaginait l'entrainer aux pires endroits de ce monde, le faire marcher des kilomètres et lui faire gravir des montagnes, juste pour le faire baver. C'était assez idiot. Le Déchu avait beau être un paresseux, il était visiblement plus fort qu'elle. Il n'empêchait qu'elle désirât le voir à l'œuvre. Il avait beau parler, il ne lui avait encore rien prouvé.

-J'y réfléchirai.

Le duo se toisa, puis, sans crier gare, la Lyrienne se retrouva successivement acculée, saisie, puis assise de force au milieu de sa propre cuisine. Ses lèvres furent happées par les siennes. Prises par surprise, Djinshee voulut le repousser. Elle manquait d'air. Quand enfin il la libéra, elle se surprit à être à bout de souffle. Ses pupilles incandescentes s'ancrèrent dans la fraicheur des siennes. Si ce fut d'abord une once de colère qui nourrissait son feu, celui-ci s'apaisa vite au profit d'une vague de chaleur d'un tout autre genre. Alors que son cœur se mettait à palpiter, son bas-ventre s’embrasait. D'une main, Djinshee attrapa Alaster par le col pour l'attirer à elle et lui rendre son baiser. En même temps, ses jambes s'enroulèrent autour de sa taille et ses pieds verrouillèrent leur prise. Elle voulait le sentir contre elle, son corps et sa chaleur. Ses doigts s'attelaient à caresser la ligne de sa mâchoire, son cou, son buste. Elle avait très envie de le déshabiller et n'hésitait pas à le lui faire savoir. Quant à lui, elle voulait qu'il fasse de même, qu'il puisse toucher sa peau, qu'il l'attrapât par les hanches et la collât d'autant plus contre lui. Alaster venait tout bonnement de défoncer les portes qu'elle contenait fermées depuis tout ce temps, ce qui était aussi libérateur que terrifiant. Les mains baladeuses de la Lyriennes poursuivaient leur descente en cascade. Au niveau de la ceinture, elles déboutonnèrent sa chemise pour s'engouffrer à l'intérieur et caresser sa peau. Elle continuait de l'embrasser avec avidité et bientôt, elle déposa ses lèvres sur son cou, puis sur son torse. Enfin, ses mains s'aventurèrent plus bas encore, pour attraper ses fesses à son tour.


~764 mots~

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Lun 27 Fév 2023, 21:43



Un Paresseux n'est jamais à l'heure



C’était nouveau pour lui. Personne ne l’avait jamais désiré comme ça. Adam Pendragon avait réussi à éveiller son désir sur Awaku No Hi en utilisant sa magie mais ça avait été une expérience très différente, sans qu’il n’en ressentît quelque chose de comparable. Quand il regardait ses yeux, il y voyait les flammes d’une passion qui le réchauffait aussi. C’était communicatif parce qu’il y avait une réciprocité qu’il n’avait jamais connue. Dans ses états léthargiques, il n’avait pu répondre favorablement aux envies de tous ces visages et ces corps qu’il avait depuis bien longtemps oubliés. Il n’avait pour ainsi dire jamais ressenti ça, pas de façon aussi claire et violente. Il ne pouvait pas éviter le choc. Il avait envie de se laisser percuter et de la rejoindre, quitte à ce qu’elle lui brûlât les ailes. Il l’avait vu chez elle, ce moment où la digue s’était ouverte, celui où elle avait décidé de sauter dans le vide avec lui. Il avait pensé qu’elle le repousserait peut-être, sans avoir peur pour autant. Il prenait tout avec philosophie. Il était honnête dans ses sentiments et ses émotions. C’était tout ce qu’il pouvait faire. Le reste lui appartenait à elle et c’était aussi à elle de décider ce qu’elle désirait partager avec lui et comment le partager. Il plongea ses yeux dans les siens, tant qu’il eut l’impression de ressentir pour la première fois l’intensité. Il frissonna sous la caresse de ses doigts et lut l’avidité chez elle, cette même avidité qu’il était possible de voir dans le regard des Déchus de la Gourmandise ou de l’Envie. Le fait d’être désiré ainsi lui fit du bien et l’enflamma encore plus. Le temps lui avait toujours paru s’écouler lentement et il l’avait laissé faire. Pourtant, à présent, il voulait aller vite, réduire les secondes qui la séparaient de lui en même temps que la distance. Il voulait rattraper le temps, pour passer des heures avec elle et profiter de son corps. Il voulait que le temps s’arrêtât pour tous les autres, qu’ils fussent coincés ensemble dans un recoin où ils pourraient s’aimer des milliers de fois.

S’il avait commencé à le penser bien avant que les mains de la Lyrienne s’approchassent de sa ceinture, une fois qu’elles descendirent, même s’il continua à ressentir le temps d’une façon différente, il sentit son corps prendre le relai, se tendre et s’ancrer dans l’instant présent. Il respira et raffermit sa prise sur le bassin de Djinshee. Ses lèvres s’approprièrent son cou. Elles le parcoururent jusqu’à avoir caressé chaque parcelle de sa peau, jusqu’à en manquer d’air. Son souffle ne répondait plus à rien, si ce n’était à l’instinct. Il ne voulait plus être seul, n’être qu’un corps isolé. Il tendait à l’union. Il gémit du fait de son étreinte. Il en voulait plus et ses doigts trouvèrent un chemin sous le tissu du haut de la Lyrienne. Ils coururent sur la peau de son dos. Il voulait la voir nue et s’arracha quelques secondes à elle, le temps de l’aider à défaire ce qui l’entravait. Ses bras l’entourèrent, pour la coller à lui. Il avait besoin de ce contact, de leurs deux peaux l’une contre l’autre. Celle de la jeune femme était encore plus brûlante que la sienne. Il posa son front sur son épaule, le temps de la débarrasser de son pantalon. Il caressa ses cuisses et saisit de nouveau ses fesses pour avancer son bassin sur le bord du plan de travail afin qu’il rejoignît le sien. Il râla quand le contact se fit. Il voulait qu’elle l’entourât de nouveau de ses jambes. Il voulait qu’elle sentît à quel point il était tendu et qu’elle eût envie de l’éprouver davantage. Il ne voulait pas que ça s’arrêtât. Il voulait aller plus loin. Il lui mordit l’épaule avant de lui avouer dans un souffle ce qu’elle savait déjà. « J’ai envie de toi. » Sa voix était encore plus basse, chargée d’impatience retenue. Il ne s’était jamais retrouvé dans cette situation. Il ne savait pas ce qu’elle désirait, le faire ou attendre, le faire ici ou ailleurs. Il espérait juste qu’elle ne le stopperait pas maintenant parce qu’il ne savait pas quoi faire de l’état dans lequel il se trouvait. Il n’était même pas sûr de pouvoir redevenir comme avant à présent. Ses doigts infiltrèrent les cheveux de la jeune femme et ses lèvres rejoignirent les siennes. Elle lui avait dit qu’elle avait eu d’autres relations avant lui et qu’elles avaient toutes mal finies. Il ne voulait pas reproduire ce schéma mais il n’avait aucune expérience sur le couple. Il ne savait même pas si c’était ce qu’elle voulait. Il n’avait pas peur. Il avait juste besoin qu’elle lui fît part de ses volontés. Il sourit et s’écarta. Il retira son pantalon et recula jusqu’à ne plus pouvoir, juste pour l’admirer dans son ensemble, juste pour se défier lui-même d’arriver à se séparer d’elle. Ses yeux parcoururent son corps, jusqu’à remonter pour s’ancrer dans les siens. Il était nu mais il n’y avait pas besoin de le détailler des pieds à la tête : son désir se lisait parfaitement sur son visage. Il voulait être sûr qu’elle le voulait vraiment et qu'elle ne regretterait pas.

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