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 [Quête] - Montagne et baignoire (Latone)

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Dim 25 Sep 2022, 20:27

[Quête] - Montagne et baignoire (Latone) E8us
Image par inconnu et titre de Louis Aragon
Montagne et baignoire



« Hum… » fit-il, en trainant son baluchon derrière lui. Le sac tenait fermement dans sa main et trainait par terre négligemment. Ça ne lui ressemblait pas du tout mais, après tout, il était seul dans la montagne. Il était seul, dans la montagne qu’il venait d’élever. Il avait fixé un petit tas de neige, sans doute le fruit de quelques jeux enfantins, et le petit tas de neige s’était métamorphosé en gros tas de neige. Et puis, comme si ça ne lui avait pas suffit de faire trembler la neige, il avait commencé à faire trembler le sol. C’était… plaisant. Ça le détendait de créer des choses, d’oublier les désastres de son existence dans le flux de magie qui était le sien, un flux énorme, un flux dont il était lui-même entièrement constitué. Les Ætheri étaient un peu comme les Génies : constitués que de magie. Néanmoins, à la différence de ces derniers, le Ma’Ahid était sans effet. Le Ma’Ahid aussi était magie divine. Tout était magie divine. Et lorsque tout est magie divine, rien ne peut l’atteindre, rien ne peut lui échapper, rien ne peut la nier. Parfois, il rêvait de redevenir Mortel, juste pour sentir réellement la morsure du froid. Il la sentait mais il pouvait aussi s’y soustraire. Il était triste mais tout ceci n’avait de réalité et de sens qu’à partir du moment où il décidait de lui en donner. Finalement, il était à la fois tout et rien, façonneur de montagne et annihilateur de colline, selon sa volonté. Mais Oni veillait et le Destin n’était pas amusant. Jun regrettait parfois de l’avoir aidé à implanter son culte si loin dans le Temps. Il avait promis de ne plus perturber la véritable ligne du temps. Il l’avait promis, oui, mais il savait aussi qu’un jour, il cesserait de tenir sa promesse : lorsqu’il défoncerait le Destin. En attendant, il avait un vague à l’âme incurable. Incurable tant qu’il déciderait de ne pas le soigner. Pour le soigner, il avait décidé de se rendre à Ciel-Ouvert, rendre visite à une vieille amie. Il estimait qu’elle lui devait bien ça car, après tout, il l’avait ramenée d’entre les morts et lui avait offert un poirier dont elle tirait à présent du jus. Il venait également de lui façonner une montagne, la plus haute du Monde. Des millénaires n’auraient jamais suffi à la faire advenir. Néanmoins, à présent, elle était là, fière et droite, narguant tous les alpinistes et les promeneurs de sa splendeur. Peu seraient capables d’en atteindre le sommet. Pour ceux-là, il avait construit une petite cabane, avec un mot. Lirait qui pourrait.

Lorsqu’il posa son baluchon, il n’était plus dans la montagne. Il était dans un endroit chaud, accueillant et vide. « Tiens… » murmura-t-il, à sa seule attention. Elle n’était visiblement pas là. Il l’imagina avec un emploi du temps chargé. Son office n’était pas de tout repos et, contrairement à lui, elle ne pouvait pas être à cinquante endroits à la fois. Il laissa donc ses affaires là, en les oubliant presque instantanément, et se promena à l’intérieur des appartements de Latone. Il n’était pas certain du Temps, justement. Il savait qu’il était après la guerre mais il avait des moments de latence. Parfois, il avait l’impression qu’une seconde passait alors que dix ans s’étaient déjà écoulés. Il devait remonter en arrière pour tenter de comprendre. Il avait toujours été déphasé, même lorsqu’il était Mortel. Le Temps n’était pas le même pour ceux qui voyageaient en son sein. Il avait souvent l’impression de courir après sa vie, lorsque ce n’était pas elle qui lui courait après et lui rentrait dedans. Ses doigts se refermèrent sur la barre verticale qu’il trouva. Ça lui rappelait des choses… S’étaient-elles passées ? Il devait se concentrer, sous peine de ne pas réussir à s’ancrer. Il devait s’ancrer, oui, pour pouvoir avoir une conversation cohérente. Et quoi de mieux pour s’ancrer que de prendre une douche brûlante ? Il pivota sur la gauche, en se laissant guider par son instinct, et commença à retirer son kimono, en laissant la ceinture tomber au sol. Elle se plia toute seule et demeura là, inerte, faisant du sol qui l’abritait à présent un écrin porteur de ce joyau. Il ne portait pas cette tenue-là, dans la montagne, mais son corps avait tendance à s’acclimater sans qu’il n’y pensât. Il retira la suite, une fois dans la pièce. L’eau était déjà prête et fumante. Ce serait un bain et sans doute était-ce sa magie qui avait tout préparé pour lui. Lorsqu’il s’y installa, il sentit la chaleur monter partout sur son corps et détendre ses muscles. Là, en se rappelant de l’importance de sa silhouette et des bienfaits qu’elle pouvait lui procurer, il s’ancra véritablement et ferma les yeux.

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Latone
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Latone
Lun 03 Oct 2022, 01:31



Dans la pénombre, deux paires d'yeux luisirent. Chasseresses, elles s'ancrèrent sur la proie qui venait de rentrer dans leur piège. Du moins, leur imagination juvénile leur fit tordre la réalité présente pour la rendre plus fantasque, plus palpitante à braver. Ils n'étaient que des enfants, des songes d'une dimension parallèle qui n'aspiraient qu'à découvrir et profiter de la vie auprès de leurs géniteurs d'infortune. Et comme tout bambin de leur âge, assister à une telle anomalie de leur quotidien relevait de l'effarement. Leurs petites têtes dépassaient à peine du cadre de la porte, alors que l'inconnu errait sans but dans le salon. En soi, leur situation s'avérait plutôt terrible, puisqu'ils se trouvaient dans leur propre chambre et que leur seule manière de fuir était de passer par la pièce où se trouvait le brun en kimono… D'ordinaire, Snonven était le fer de lance, tandis qu'Aldis le soutenait et l'encourageait de loin. Il allait forcément se jeter en premier sur l'intrus, mais sera-t-il de taille à affronter cette engeance… ? Oui ! Puisqu'il avait vaincu l'Éclat de Ciel-Ouvert en personne, leur chère et puissante maman ! Et elle, avec sa hargne et ses muscles, elle en aurait déjà fait qu'une bouchée. Ici, c'était pour protéger sa sœur et leur cocon familial. Il se battrait jusqu'à son dernier souffle et invoquerait l'Esprit du Grand Sanglier des Temps Anciens pour surmonter l'adversité !

" Bhaaaf… Il a baissé sa garde… "

Le frère acquiesça vivement, sa sœur avait une capacité d'analyse hors du commun : en effet, l'intrus venait tout juste de se délaisser de son grand bâton surmonté d'un poids, sûrement une sorte de fléau d'armes aux pouvoirs insoupçonnés. Snonven n'était pas bien sûr d'être capable de manier une telle arme d'hast, mais ce n'était pas bien grave ; d'un regard entendu, ils convinrent qu'Aldis se chargera de déplacer le bâton ailleurs, hors de portée de cet importun. Quant au garçon, il avait sous la main l'un de ses joujoux de prédilection. Il sourit grandement, sa sœur d'autant plus : cet intrus ne craignait peut-être point l'absence de Latone, mais il ne s'attendrait pas à une attaque surprise de leur part !

" Qu'est-ce qu'il fait… ? "

" Il fait prendre l'air à son pipou… "

… Hein ? Par réflexe, Snonven referma la porte devant eux. Il valait mieux protéger leur vertu, autant que possible. C'était ce que leur mère dirait !

" Pourquoi ferait-il ça ? "

" Il a peut-être envie de faire pipi ? Et en procédant ainsi, il gagne du temps ? " Snonven se tint le menton, intrigué.

" Malin… Cela lui évite de baisser le pantalon… Puis la réalisation : Mais après, il doit le ramasser et le remettre ! C'est donc débile ! "

" Je dirais même inutile ! "

" Malhabile ! "

" Puéril ! "

" On perd du temps ! "

" Tu m'en diras tant ! "

Lancés dans leur symphonie, ils risquaient de s'égarer, d'oublier les raisons de leur manœuvre, puis se feraient bêtement repérés. Sans Mäma, la sécurité de la Vigilante pesait sur leurs maigres épaules ! Le garçon de la fratrie serra les dents et s'empara de son gourdin. Avec ça, il lui était possible d'assommer n'importe qui.

Ils rouvrirent la porte et constatèrent avec un certain effroi que l'inconnu n'était toujours pas sorti de la salle des eaux. Pire encore, ils percevaient avec une netteté propre aux Orishas les succinctes vapeurs s'échappant de l'embrasure. Il semblerait bien qu'il ne cherchait pas qu'à décharger son pipou, il profitait de l'occasion pour se refaire une beauté. Cette information à elle seule relevait de l'aubaine, car cela ne pouvait dire qu'une chose : ils possédaient l'avantage. Sur tous les plans : matériel, numérique et du terrain. Il était seul, sans défense, et coincé ! D'un geste entendu, Aldis suivit les traces de son frère et cacha le baluchon derrière le canapé. Ce sera leur trésor après qu'ils auront occis l'ennemi, elle avait si hâte de découvrir ce qu'il cachait dans ses affaires ! Alors que pour Snonven, l'opportunité d'une chasse accomplie le satisfaisait pleinement. Tel un prédateur, il se faufila à pas de loup jusqu'à la porte et l'entrebâilla avec minutie. Comme prévu, la cible avait relâché sa vigilance et s'offrait comme sur un plateau d'argent aux véritables maîtres de ces quartiers. Enhardi par l'imminente victoire entre ses mains, Snonven se rua à l'intérieur et brandit la massue bien haut, il gueulait comme une créature des forêts durant sa charge. Hélas, son enthousiasme prit le pas sur son efficacité, puisque son gourdin cogna plutôt le rebord de la baignoire ; les vibrations engendrées s'étalèrent tout le long de son corps et le fit chavirer à la renverse. Horrifiée, Aldis héla son désespoir devant la défaite cuisante de son jumeau.

" Oh non, c'est un échec de l'opération Gardiens Sacrés de la Chambre de l'Éclat de Ciel-Ouvert ! Elle croisa le regard de l'inconnu et un frisson désagréable la prit, celui-ci la fit quitter aussitôt leurs appartements pour se précipiter dans les couloirs de la Vigilante. MÄMAAAAAAAAAA ! " Pouvait-on entendre comme échos, au loin.

Son attaque n'avait pas porté ses fruits, toutefois un combat ne cessait sans la capitulation de l'un des deux partis, de gré ou de force ! Bhaf bondit à nouveau sur ses jambes, rassuré que Groa ait pu s'en sortir afin d'aller chercher du renfort. Il sourit tel un damné, puisqu'il était certain d'en finir avec ce scélérat bien avant que leur Mäma n'ait eu le temps de revenir !

" T-Toi ! Il agita son arme contondante en avant, afin de sécuriser une distance suffisante entre lui et le ténébreux dans la baignoire. T'es qui ?! "

Son souffle se dessinait à travers le brouillard chaleureux. Il ne faisait aucun doute que ce garçon possédait le même regard que Latone Kirzor.


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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 09 Oct 2022, 17:24

[Quête] - Montagne et baignoire (Latone) E8us
Image par inconnu
Montagne et baignoire



Jun, les yeux fermés, écoutait les bruits des appartements de Latone. Deux petits monstres s’y déplaçaient à pas feutrés. Il sourit mais demeura immobile. L’eau chaude lui faisait bien trop de bien pour qu’il allât à la rencontre des mini-sauvages qui vivaient là. La chaleur détendait ses muscles et si, au début, le bain lui avait semblé bouillant – puisqu’il venait de l’extérieur – peu à peu, il avait fini par s’y habituer. Il aurait aimé oublier pourquoi il était là mais c’était à présent impossible. Il ne cessait de voir l’Ange dans ses escaliers. Et lui en haut de ceux-ci, à la fixer froidement. Il ne savait pas vraiment pourquoi. C’était simplement… Lorsqu’il l’avait amenée chez lui, elle lui en voulait déjà. Elle lui en voulait de lui avoir préféré Kaahl. Parce que c’était ce qu’il s’était passé durant le bal. Il avait joué Elias avec une exactitude parfaite, au point de lui cacher à elle. Elle ne voulait pas comprendre et elle lui en voulait de s’être fait passer pour lui, d’avoir joué le rôle avec trop de perfection. Elle lui en voulait de ne rien avoir dit sur l’homme qu’elle aimait, de ne rien avoir dit sur son futur Humain, alors même qu’il savait. Mais il ne lui devait rien. Il ne lui devait aucune des vérités qu’il connaissait. Il ne désirait pas s’excuser. Elle ne méritait aucune excuse. Il aurait préféré ne plus la voir, ne pas la sauver, ne pas se disputer. Ne pas la congédier au Cœur Vert. Il soupira, dans la baignoire de Latone. Son frère avait raison : il partait en vrille. Il aurait pu dire qu’il ne pouvait rien contre le passé mais ce n’était pas la vérité. Bien sûr qu’il pouvait faire quelque chose. Cependant, ce serait outrepassé son pacte avec Oni. Aucun Æther ne devait aller à l’encontre d’Oni. Il en allait de l’équilibre. Oni et sa tête de vieille chaussette dépareillée. Qu’est-ce qu’il pouvait l’agacer… Il enfonça sa tête dans l’eau et souffla. Ça fit des bulles. De toute façon, il ne voulait plus revoir Freyja. Il n’aurait pas dû la revoir. Il voulait juste rester dans l’eau et oublier le reste. Mais il y avait ces enfants alors il devait faire un effort.

Il se redressa, pour reprendre une position plus propice à la surprise. Lorsqu’il entendit l’enfant hurler, Jun se redressa, une expression étonnée sur le visage. Malheureusement, là où il aurait volontiers feint de se faire capturer et tout ce que les gamins auraient souhaité, il n’eut rien à faire pour mettre fin à la chasse du valeureux guerrier. Il le fixa s’étaler par terre, avec de grands yeux écarquillés. Il retint un petit rire, histoire de ne pas froisser l’égo de l’enfant. En réalité, s’il ne s’était pas retenu, il aurait sans doute rigolé à gorge déployée. C’était trop drôle. Ses yeux cherchèrent la fille. Il la vit, puis elle disparut. Faisait-il si peur ? Ce n’était pas à exclure. La prochaine fois, peut-être devrait-il prévenir, avant de venir rendre une petite visite à Latone ? Cela dit, s’il y pensait fréquemment, il oubliait tout le temps, comme s’il comptait sur le Destin pour lui réserver des moments propices à ses apparitions inopinées. En attendant, le voisinage allait être au courant de sa présence. Ça ne le dérangeait pas du tout.

Du bout de l’index, Jun écarta la fameuse arme du garçon. Il avait pris soin de faire mousser le bain, afin de garder son intimité hors de la vue de ce dernier. « Je m’appelle Jun. » dit-il, avant d’appuyer ses avant-bras sur le rebord de la baignoire. « Comme les poires. » précisa-t-il. « À la différence que, bien sûr, je ne suis pas comestible. » Il sourit et se plaça de nouveau correctement dans la baignoire. « Je vais vivre ici pendant quelques temps… sauf si ta maman me vire à coups de pieds au cul. Mais comme elle me doit la vie, on va dire qu’elle voudra bien. » Il se demandait ce qu’ils feraient ensemble, durant son séjour. Elle devait être occupée maintenant. Il avait hâte de l’entendre raconter sa vie depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Ça lui semblait faire une éternité. « Et toi ? T’es qui ? » lui demanda-t-il, pour faire la conversation. « Et c’est qui la fille qui était avec toi ? » Il continua. « Elle rentre quand, Latone ? Et il est où ton père ? » Son sourire s’agrandit à la dernière question.

Tranquillement, il créa une deuxième baignoire, à taille d’enfant, un peu plus loin. « Si tu veux te baigner. On aura qu’à dire qu’on est deux Rois guerriers en pleine discussion diplomatique. Parce que bon, attaquer c’est bien, mais à trop le faire sans réfléchir, on finit comme les Réprouvés : morts. »

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Latone
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Latone
Dim 16 Oct 2022, 18:34



Comme les poires. L'information fit dérailler Snonven alors qu'il éloigna le gourdin des mains de l'intrus. Il n'avait pas non plus l'air d'un bâtonnet sur pattes, cet homme bizarre pourrait lui voler son arme s'il le désirait ! Qu'il était frustrant d'être trop jeune. Cela dit, ce fameux Jun lui assénait une méfiance somme toute relative. Pourquoi Mamä aurait nommé ses poires à son nom ? Qui était-il, au juste ? Un simple homonyme, sinon ? Ou pire encore : un détraqué qui cherchait à se rapprocher de sa Mamä. Et si c'était bien le cas, c'était intolérable, car sa Mamä n'avait de yeux que pour son Papä !

" Ah oui ? "

C'était étrange, Mamä ne leur avait jamais dit qu'un type viendrait vivre ici. Il ne supposa même pas que ce Jun s'imposait de lui-même ; car pour le jeune garçon, Latone avait un contrôle total sur leurs vies. Elle était forte, grande, puissante, et impossible à caser ! " Tu voulais dire "casser". " Préciserait certainement Aldis si elle était encore là.

" Hmmmmm… Il démontrait tout son scepticisme par la mimique propre aux enfants, à la limite de l'insupportable. D'accord. Il balança le gourdin sur son épaule. C'est Mamä qui décidera si elle te bottera les fesses ou pas ! Et crois-en mon popotin expérimenté, elle sait faire ! "

Était-il un Marcheur ? Snonven ne l'avait jamais vu à Ciel-Ouvert. Il n'en avait pas l'air, non plus. Il lui paraissait aussi mystique que familier. Sa hargne intérieure lui rugissait de défendre son territoire, mais l'aura lénifiante de cette personne atténuait cette Voix en lui. Il aurait sauvé sa mère, mais de quoi ? Quand ? Trop de questions débordaient de ses lèvres, aussi envahissantes que les bulles de ce bain.

" Moi ? Je m'appelle Snonven Bhaf Kirzor ! Fils guerrier de l'Éclat de Ciel-Ouvert ! Et elle, c'est ma sœur jumelle, Aldis Groa Kirzor ! Tous les gens de la forteresse connaissaient leurs existences, il n'en fera alors pas exception. Mamä rentre bientôt ! Au moins t'es cul nu, ça lui sera plus facile pour te faire mal si t'es juste un méchant menteur. Et Papä viendra aussi, si tu… euh… " Il ne poursuivit guère sa menace.

Car c'était un fait : ses parents ne vivaient pas ensemble. Ils ne l'avaient jamais fait, d'emménager tous les deux, avec tous les enfants. Bhaf et Groa possédaient un souvenir clair de Toesia et de Kaine, mais ils demeuraient des semi-inconnus encore. Les jumeaux s'étaient faits à cette idée que sûrement, pour toujours, Miles et Latone resteront des âmes aussi éloignées qu'attachées. Au moins, récemment, ils semblaient s'être motivés à construire cette tant attendue cabane à sucre.

Le garçon aux apparats de phacochère lorgna du côté de la petite baignoire d'un air ahuri. Il fut presque tenté de cogner avec parcimonie la céramique afin de s'assurer qu'elle n'allait pas le bouffer. Ce gars n'était pas n'importe quel mage ! Et Snonven détestait les mages qui n'avaient qu'à claquer des doigts pour imposer leurs conditions. Seule la Voix comptait ici.

" J'ai déjà pris mon bain, c'est le cinquième de la semaine ! " Parce que sa mère les lui imposait…

À force d'invoquer la louve, celle-ci se précipita sur son territoire. D'un pas assuré, la Marcheuse focalisa toute son attention sur la salle de bains et y entra sans ménagement. Elle n'avait aucune porte à défoncer sur sa route ; et les Ætheri savaient qu'elle les aurait détruites lorsqu'il était question de protéger la chair de sa chair. Latone releva la tête, son visage déformé par la rage qu'on lui prêtait tant aux détours des chants ou des ragots. Sa crinière incarnate volait aux vents de sa charge, ses iris brûlaient d'une étincelle ambrée, ses poings si serrés démontraient un abandon aux creux des bras de la violence incarnée. Sur ses talons, Aldis se raccrochait à son pantalon, de sorte à observer la scène avec une attention toute particulière. Sur l'instant, Snonven fit exalter son enthousiasme en sautillant sur place. Ils allaient voir leur Mamä en découdre ! Les bardes contaient quelquefois la rixe qui l'opposa à un adversaire de taille dans une taverne ; si les jumeaux apprenaient que c'était ce Jun le responsable, ils trembleraient de tout leur être d'une frénésie incontrôlable.

Puis soudain, toute la tension retomba comme un soufflé. La Kirzor fixa l'Æther dans son bain, tout d'abord amplement étonnée. Puis la surprise laissa place au ravissement, son visage troquant l'écarlate de sa colère contre le rosé de la félicité. Ses canines se desserrèrent pour laisser place à son sourire le plus ravissant ; celui accueillant une amitié retrouvée.

" Jun ! "

Elle écarta les bras, comme pour s'apprêter à le serrer dans ses bras ; et lui faire un plaquage au passage. Du moins, c'était le but, néanmoins Latone comprit très vite dans quelle situation il se complaisait. Alors, elle avança à tâtons vers la baignoire, invitant Snonven à s'éloigner avec son gourdin bien trop dangereux pour sortir de sa chambre d'ailleurs.

" Mais qu'est-ce que tu fais ici ? "

Aldis cligna des yeux plusieurs fois et fixa son frère.

" "Jun" ? Pourquoi il y a un poirier dans la baignoire ? "

Latone se fit aussitôt perplexe. Elle ne s'attendait pas à avoir ses garnements sur les pattes pour ses nouvelles retrouvailles avec son vieil ami. Ils étaient… spéciaux – à son cœur aussi, bien sûr – et peu enclins à se sociabiliser dans les règles de l'art. Déjà qu'elle-même n'y arrivait pas tout le temps ; ils devaient avoir hérité ce trait d'elle, ce qui expliquerait beaucoup de leurs excentricités.

" Ësm nilsal (Mes petits), vous retournez dans votre chambre. "

" MAIIIS ! "

De deux mains fermes, la mère malgré elle entraîna les gredins à quitter les lieux. Au moins la salle de bains qu'elle verrouilla derrière elle. Les connaissant, elle se doutait qu'ils les épieraient et elle n'aurait qu'à crier très fort pour les faire déguerpir avant de recevoir une fessée. La Bleue devenue Rouge soupira avant de se retourner vers la Mort. Elle ne se souvenait même plus ce qu'elle était en train de faire avant que Groa lui tombât dessus pour la prévenir qu'un inconnu rôdait dans leurs appartements. Malgré tout, la visite d'Ezechyel lui importait bien plus. Nulle âme ne comprendra en ces murs de pierres, mais pour elle, cet honneur revêtait autant de valeur qu'une affection ravivée. Elle nota enfin la petite baignoire et l'épia d'un air circonspect ; partout où il allait, ce type invoquait des anomalies à tout va. Elle la première. Sans plus de formalité, elle s'assit sur le rebord du plus petit bain. Elle se fichait bien qu'il fût nu, elle l'avait déjà vu sous son plus simple appareil à Souw'Gar.

" Depuis quand tu terrorises les gamins ? Tu cherchais à attirer ma colère, c'est ça ? Elle lui sourit, aussi espiègle que provocatrice. Cela dit, sa posture démontrait que la Vie lui avait apporté un contrôle sur cette fureur, une sérénité qui lui faisait pousser des ailes. Quoi de neuf ? T'as une sale tête. "

La Hurabis ne se doutait point que ces sales têtes, elle en aura son lot dans les prochains jours.


1244 mots ~



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Jun Taiji
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Jun Taiji
Mer 02 Aoû 2023, 13:34

[Quête] - Montagne et baignoire (Latone) E8us
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Montagne et baignoire



« Tout ça ? Impressionnant ! » Un sourire espiègle – peut-être un peu moqueur – apparut sur ses lèvres. « Je raccourcirai peut-être un peu. J’espère que tu ne m’en voudras pas. » Il rit. Il faisait tout son possible pour oublier la longue liste de titres qu’il avait accumulé au fil du temps. Quand il allait chez les Sorciers, il s’amusait parfois à mettre à rude épreuve l’annonceur mais, la plupart du temps, il trouvait la cinquantaine d’appellations qui lui était dévolue parfaitement pompeuse et inutile. Cela dit, puisqu’il était à présent banni des territoires appartenant aux Mages Noirs, le problème ne se posait plus en ce qui les concernait. Il réapparaîtrait chez les Magiciens, même s’il ne comptait pas rester là-bas non plus. Il avait un plan précis en tête. Enfin, plus ou moins, comme toujours. « J’ai hâte de voir ta Mamä me botter le cul. » répondit-il, tranquillement. Latone avait l’air de bien élever ses enfants ; ce qui n’était pas son cas. En même temps, les siens étaient de sacrés cas ; ou le deviendraient. Il les aimait mais il avait été bercé trop près du Destin depuis son enfance pour comprendre que certains actes étaient inutiles et certaines choses inévitables. Oni avait cela d’agaçant d’être puissant et presque omnipotent dans son domaine. Il devrait s’en débarrasser, tôt ou tard. Être un Rehla toute sa vie l’avait rendu irritable face à l’autorité. C’était amusant parce que Læn était pareil. Il l’aimait bien, même si c’était un sacré merdeux. « Je pense que j’en suis à mon cinquante-deuxième… » réfléchit-il. Le truc c’est que le temps pour lui était autant une aire de jeu qu’un labyrinthe. Il ne s’y était jamais autant perdu que depuis qu’il était devenu Divin. Heureusement, il ne comptait pas tous les « lui » qui se baladaient par ci par là. Il trouvait les bains relaxants, tout comme le matelas de son lit. La sensation des draps chauds et doux autour de lui était si délicieuse qu’il avait créé une partie de lui uniquement dévolue à ce genre de sensations. La vie de cette espèce de clone – bien qu’il n’en fût pas vraiment un – était peu riche mais il lui suffisait d’y penser pour se sentir bien. Les sensations remontaient alors le long de son dos pour atteindre sa nuque et des frissons de bien-être le secouaient.

« Latone ! » s’exclama-t-il, un peu comme elle. Ça l’amusait d’imiter les tons parfois. Sa mine n’était plus que sourire enjôleur. « Oh… je passais dans le coin disons. » Il avait fait pousser une montagne sur le chemin mais elle la verrait bien assez tôt vu qu’il s’agissait du plus grand sommet du Monde désormais. Son regard se fixa sur la gamine puis remonta sur le visage de sa mère. Il se retint de faire une blague sur les poiriers, les poires, le jus des poires et lui. Ce serait de mauvais goût. Parfois, il regrettait d’être persona non grata chez les Réprouvés également. Il aurait pu s’entraîner aux blagues graveleuses. Cela dit, il porterait mal le ventre à bière. Il avait déjà essayé pour voir. Avoir des abdominaux était bien plus drôle. Ça ressemblait à des mochis, en plus dur. Alors que le ventre à bière ressemblait plus aux fesses des Ondins quand ils n’étaient plus pourvus de jambes. C’était amusant aussi mais pas au même degré.

« Je me suis dit que ce serait le meilleur moyen de te faire venir. » Il sourit. « Ils sont mignons, même si j’ai bien cru qu’on allait m’assommer à coups de gourdin… » Les Sorciers auraient eu les morts si la nouvelle avait fuité : Jun Taiji, le traître activement recherché, vaincu par un enfant. « Tu peux parler. Tes cheveux sont rouges. Sans évoquer la tête que tu tirais lorsque tu es arrivée ici comme une louve enragée. J’ai cru que tu allais me manger tout cru. » Il pencha la tête en arrière, l’expression toujours espiègle. Il se préférait rieur que déprimé. La déprime n’était jamais bien loin cela dit. « Mais oui… Disons que j’ai quelques problèmes. » Cyrius Windsor lui avait dévolu la victoire aux enchères en mentant sciemment. Une chose en entraînant une autre, il avait récupéré Freyja et l’avait libérée en l’envoyant chez Alaster. Et puis… son lui du passé avait débarqué et l’amour avait brillé sous les étoiles du Cœur Vert. Maintenant c’était le merdier. Ça l’affectait, pour l’instant. Demain, il serait probablement passé à autre chose. « Je suis une sorte de paria. Des gens veulent me tuer. » Ses mots sonnaient comme une plaisanterie. Personne ne tuait la Mort. « Bref ! » fit-il, en se relevant. L’eau qui tomba de son corps créa des vagues dans la baignoire, quelques micros-tornades et un maëlstrom. Il aimait bien les mises en scène. « Je me suis dit que je pourrais vivre avec toi quelques temps. Je suis une bonne nounou paraît-il et je ne perds pas mes poils. » Il avait une pilosité plutôt limitée. Il fixa ses yeux bridés sur elle. « Je suis bon bricoleur aussi et les personnes âgées m’adorent. »

859 mots

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Lun 28 Aoû 2023, 12:18



" Pousse-toi, j'entends rien ! "

" Mais laisse-moi regarder par le trou ! "

" On voit rien, il y a la baignoire devant ! "

" C'pas juste ! "

Il passait dans le coin, bah voyons. Encore une effronterie de sa part ! La Mort était omniprésente de toute manière, tôt ou tard Latone aurait fini par lui tomber dessus, que ce fût en sa faveur ou tout son contraire. Quoi qu'il en fût, leur dernier tête-à-tête remontait à Zterbiuh'Oshi où elle s'était ouvertement moquée de son Temple pour le sortir de ses gonds, ce qui s'ensuivit de sa renaissance salvatrice. Puis il y eut quelques altercations éparses sans importance, plutôt floues lorsqu'il était question de dîner et de salles tortueuses, néanmoins rien d'aussi intimiste qu'en cet instant tant attendu par la fervente hérétique en la personne de Latone. Ce qui était amusant de constater, c'était qu'il ne semblait pas avoir changé d'un iota. Et elle, à ses yeux ? Sans doute l'écarlate de sa crinière lui délierait la langue, mais qu'en était-il de l'ensemble : était-elle toujours l'insolente gamine ou lui paraissait-elle plus sage qu'à l'époque ? Il n'y avait bien qu'une seule façon de le savoir : rattraper le temps perdu. Une notion qui devait peut-être échapper aux Ætheri, tout comme l'espace visiblement.

" Ça me fait pas une sale tête les cheveux rouges, t'abuses ! Elle se les lissa frénétiquement entre ses doigts, elle exécrait qu'on s'attaquait à sa fière crinière, quelle que fût sa teinte. Et je ne compte pas te bouffer : tu dois puer le ranci et le fossilisé en bouche. " Elle dévoila toutes ses dents à cette réplique, hors de question de lui laisser un coup d'avance sur leur duel, verbal ou non.

Cela étant, ils en venaient au fait. La Kirzor comptait bien lui tirer les vers du nez sur les raisons de sa venue, puisqu'un Dieu qui débarquait dans votre baignoire n'avait – ô surprise – rien d'anodin. Durant un instant, Latone semblait pouvoir lire en lui comme dans un livre, puisqu'il ne déliait aucunement ses lèvres. Hélas, elle demeurait une Aäsho encore déconnectée des us de son nouveau sang. Si ses iris scintillaient du doré de la gloire, il n'en était rien de son Troisième Œil aussi limpide que l'opalescence ternie ; clos. Quand bien même, aurait-elle été capable de ressentir les émotions d'un Dieu ? Elle aurait aimé céder à la tentation et cela la frustrait d'autant plus. L'Orisha n'obtiendra alors que des bribes de vérités, un comble pour une érudite des mensonges.

" Ah bon ? En fait, elle le voyait tellement causer des bagarres dans chaque taverne où il passait qu'elle aurait eu du mal à l'imaginer tout blanc. Et ils te posent problème ? Elle le notait très bien et cela lui déplaisait. Écoute-moi bien, ces gens, je vais tous les buter un à un, car c'est moi qui te tuerais à la fin, pas eux ! " Déclara-t-elle sans once de gêne en se désignant du pouce.

Elle attendait depuis trop longtemps sa revanche, la consécration de ses efforts depuis sa nouvelle Vie ! Certes, seulement en tant qu'Æther elle parviendrait à le réduire à néant, mais ce genre de détail ne revêtait aucune importance à ses yeux. Elle voulait se battre, un point c'est tout. Elle devait aussi assurer sa domination sur le Molosse du Voile Blanc d'ailleurs. Tant de duellistes l'attendaient, c'était une farandole fantastique !

Malgré tout, Jun semblait songer à d'autres plans au lieu de répondre à ses provocations. À croire que cette histoire l'affectait à ce point. Cela ne l'arrangeait pas, puisqu'elle aimait le fougueux Jun, celui qui pouvait se permettre de la briser et de jouter à tort et à travers. Tant pis, elle allait devoir envisager une approche plus subtile pour le sortir de sa léthargie, à commencer par le tirer de cette baignoire. Au lieu de se détourner de lui durant ses arguments, ses iris se focalisèrent sur le bazar qu'il semait dans l'eau.

" Tss. J'ignore encore à quel point je suis vieille mais on va dire que je t'apprécie un minimum, oui. Elle sourit comme si elle venait d'insulter toutes les générations qui finirent par engendrer cette énergumène. D'accord, je veux bien héberger un paria contre services rendus. " Elle n'avait même pas eu à réfléchir bien longtemps, une collocation pareille ne se refusait pas !

Et pour le bien de cette introduction, il lui fallait régler quelques détails avec lui. À commencer par ouvrir cette porte pour faire barrage aux garnements qui les épiaient depuis tout à l'heure.

" Dans votre chambre. Siffla-t-elle en les fusillant du regard ; ils étaient à deux doigts de se défendre mais elle savait contre-attaquer : Privés de sucre jusqu'à nouvel— Et les voilà déjà enfermés dans leur pièce avant qu'elle n'ait pu émettre la sentence. De ce fait, cette dernière ne s'appliquait : c'était la règle. Satisfaite, elle pivota de nouveau vers son invité surprise. Viens, je vais te faire le tour de mon chez moi. Elle donna un coup de pied dans le kimono de sorte à le lui rendre. Et rhabille-toi, on n'est plus chez les Chamans ! "

Et ainsi débuta la visite officieuse des appartements de la Hurabis en chef, un cocon modeste mais propre à l'image de la Kirzor. Ici ne résidaient que la propriétaire des lieux et ses deux enfants, dont peu soupçonnait l'existence, encore moins l'identité du père. Il s'avérait qu'autrefois, ces pièces appartenaient au défunt Guide Tlaalee-Aan, et qu'on les aurait alors léguées à la Bleue lorsqu'elle revint de l'Archipel de Sorellis.

" Ça c'est le salon ! Tu peux squatter le divan ou les fauteuils quand il y a personne. T'as de la lecture à gogo si tu veux. En ce moment, j'apprends l'Arshalà avancé ! Fais pas trop gaffe aux tableaux, on m'a obligée à décorer un peu mais j'ai pas envie de poser ma tronche partout sur les murs, c'est saoulant de poser pour un portrait. "

" Cette porte c'est la chambre des petits. Il y a des jouets et des peluches partout, c'est un peu un champ de bataille. On aurait pu s'en servir de chambre d'ami, mais c'est devenu leur territoire, alors n'essaye pas d'y rentrer… "

" Là c'est la cuisine. J'ai bien rempli le garde-manger, il y a de quoi faire ! Je te montrerai toutes les déclinaisons que j'ai concocté pour les poires, tu m'en diras des nouvelles ! Hé, je ne suis peut-être pas une fine gourmette mais je me débrouille. La preuve : t'as vu l'énergie de mes petits ? "

" Et voilà mon bureau. Non, ils n'ont pas exagéré sur la taille du siège. Regarde, j'ai entreposé tout mon arsenal, il y en a partout ! Et j'ai mis mes trophées ici ! T'as vu cette armure, c'est celle que j'ai utilisé pour infiltrer les Chevaliers d'Arcadia, bwahaha ! "

" Dernière pièce : ma chambre. Hmm ? C'est quoi cette ceinture qui traîne, ce n'est pas la mienne celle-là. Et… c'est ton baluchon, ça ? T'es rentré par la fenêtre ou quoi ? C'est MA chambre, compris ?! Alors si tu traînes ici, t'évites de prendre MA place du lit ! Et oui, j'ai installé une barre, je t'y pendrai si tu continues de m'embêter ! "


Enfin, dernière ligne droite de cette visite de courtoisie : le balcon qui s'étendait tout le long des appartements. Les accès donnaient depuis la cuisine, le bureau et bien évidemment la chambre de la Kirzor. Fidèle à elle-même, elle y entreposa une partie de son travail d'horticultrice : une composition florale plus ou moins complexe s'étendait le long de la rambarde. Quant à la vue, elle suffisait à elle-même : l'orientation du lieu permettait d'admirer l'ensemble de la cité en contrebas et la chaîne montagneuse qui s'étendait de chaque côté. Plus loin, la brume omniprésente du Voile Blanc masquait l'horizon, seulement brisée par quelques éclats de rocs vertigineux. La Rouge respira un bon coup, s'imprégnant du climat qui l'avait vu naître et grandir. Elle était une fille de Ciel-Ouvert et le scintillement au coin de son œil prouvait cet amour qu'elle portait pour ce peuple.

" Pas trop déçu que je ne sois pas encore morte ? Tu m'as bannie des Hozro, ce n'est pas comme si je t'emmerdais dans la mort ? Ironisa-t-elle en croisant les bras. Regarde-toi, tu viens quand même t'immiscer dans ma nouvelle vie. "

1487 mots ~



By Jil ♪
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Lun 12 Fév 2024, 21:38

[Quête] - Montagne et baignoire (Latone) E8us
Image par inconnu
Montagne et baignoire



« Hé ! Je viens de prendre un bain. Un peu de respect tout de même ! » C’est fou ce que les Mortels étaient irrespectueux. Néanmoins, étant donné que son corps était essentiellement composé de magie, il n’était pas très sûr du goût de ce dernier. S’il devait se choisir une saveur, il aurait opté pour « feu d’artifice ».

« Oh vraiment ? Super ! Je compte sur toi ! Figure-toi que je commence à trouver la vie bien trop longue. Si tu pouvais me tuer, ça m’arrangerait. » Sa voix n’avait rien de joyeux, malgré le ton employé. Sur le contenu, il pouvait toujours tenter de la convaincre qu’une telle chose était possible. Ce n’était pas tout à fait faux en plus. Certains Ætheri disparaissaient totalement. Il suffisait d’anéantir leurs fidèles et pouic. Cependant, dans son cas, il faudrait assassiner beaucoup de monde, dont les Orines, ce qui était hors de question. Que les Sorciers tombassent comme des mouches à merde traquées par un torchon ne le dérangeait pas tant – surtout qu’ils ne le priaient pas tellement, tout tournés qu’ils étaient vers Ethelba la moche – que ce fût les Orines changeait hautement la donne. Personne n’avait envie de les traquer et de les tuer à part les tordus.

« Je le savais que tu m’aimais. C’est pour ça que je suis venu d’ailleurs. » Malgré le maëlstrom de son cœur – qui ressemblait un peu à celui qu’il avait créé dans la baignoire – la présence de Latone avait tendance à raviver son espièglerie. Il obéit mais préféra se créer un nouveau kimono. L’autre était sale. Certes, il aurait pu le rendre propre mais il ne pensait pas à tout. La complexité de sa nature divine le rendait parfois paresseux ou particulièrement distrait. La soie autour de son corps le fit sourire. Il aimait quand sa peau côtoyait la douceur. « Je trouve qu’ils te ressemblent. Je n’ai pas été vérifier mais quand je t’imagine enfant, je t’imagine comme eux. » Elle devait parfois se mordre les doigts d’avoir un caractère si tempêtueux face à de petites bêtes semblables.

« Hum. Tu pourrais mettre des tableaux de moi. » commenta-t-il. Il sentait que cette visite lui permettrait de faire plusieurs remarques. Il ne s’en priva pas. « Merci du conseil mais comme j’ai des tendances suicidaires, peut-être que j’oserais pénétrer dans l’antre maudit ! » « C’est sûr qu’ils sont énergiques ! » « Je te cuisinerais des plats si tu veux. » Parce qu’il s’y connaissait en cuisine et qu’il fallait bien qu’il payât pour le gîte. « Impressionnant. » Elle était tellement énergique que ça l’amusait. « Oups. » Il prit un air faussement désolé. « Je dormirais sur le canapé. Sauf si tu me demandes expressément dans ton lit. Je ne ronfle pas et je reste immobile. » Une vraie étoile de mer. Il rit et observa la barre. Sur le balcon, il contempla le paysage. Il était adepte des grands espaces à ses heures perdues. Néanmoins, sa propre maison – celle dans laquelle il n’invitait normalement personne – n’avait qu’un petit jardin plutôt modeste. Il aurait pu se créer tout un univers de verdure mais avait préféré miser sur un espace qui rappelait le mode de vie des Orines. Tout chez lui était ainsi. « J’aurais pu me trouver un endroit bien plus déprimant dans lequel séjourner. » Il sourit. Ça irait parfaitement, surtout qu’il était certain que personne n’irait l’y dénicher.

« Oh tu sais, je suis patient. » Il lui sourit. La mort venait toujours, sauf dans de très rares cas. Néanmoins, ce n’était pas totalement à lui d’en décider. Le Destin était un horrible chapardeur, décisionnaire de bien trop d'événements. Il avait hâte de le voir tomber un jour, sans être sûr que la chose fût possible. Son homologue était puissant. « C’est vrai. Il y a des Mortels que j’ai du mal à lâcher. Je devrais pourtant. Les Dieux qui côtoient un peu trop les non Immortels finissent généralement mal. » Il haussa les épaules et entra à l’intérieur. « Le père de tes enfants vient-il ici parfois ? » Il sourit. « C’est pour éviter tout quiproquo. Il m'arrive d'oublier de m’habiller. » Il rit puis s’étira. « En tout cas, j’ai faim ! Je vais pouvoir m’atteler à la cuisine si ça te va. » Il resta un moment silencieux avant qu’un éclat espiègle ne vînt chatouiller ses iris. « J’espère que tu me montreras tes progrès à la barre. »

751 mots
Fiiinnn
Si tu veux on pourra faire des flash de cohabitation en fonction de ta chrono !

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