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 [Quête] La Liste de nos Cauchemars

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Sam 16 Oct 2021, 23:50


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


J'étais revenu vivant.

À nouveau, ma mère avait versé des larmes en me serrant contre elle, mon père avait ébouriffé mes cheveux, comme lorsque j'étais plus jeune, avant de nous étreindre tous les deux. Mes blessures brûlaient contre mes vêtements et mes douleurs se réveillaient, mais il était bon d'être en vie. J'étais désolé d'avoir affligé une telle peine à mes parents, mais je devais accomplir mon devoir. J'avais énormément appris, dans le sang et la souffrance. Tout ce qui faisait de moi Neah Katzuta avait volé en éclats, mais non pas dans une sensation de fracas et à jamais perdu, seulement une renaissance. Un nouveau moi. J'imagine que maintenant, en tant que combattant, je partageais des liens avec Mancinia que nous seuls comprenions. Où était-elle en ce moment ? Était-elle bien rentrée à Utopia ? Subissait-elle une sanction pour avoir désobéi à la neutralité souhaité du Roi des Humains ? Il doutait de ce dernier point, à moins que ce ne soit une bande de cons.

Et elle aussi, franchement ! ... Je devais retenir chacun de mes soupirs devant ses actions inconsidérées. Je l'avais cru en sécurité, mais sur le chemin du retour, j'avais appris que cette tête de mule se trouvait sur l'Edelweiss Enneigée. Pendant la bataille qui avait valu à nos alliés et aux Démons de rester sur un statut quo. Oui, c'est cela. Mon Humaine, mon imprévisible Mancinia, s'était retrouvée au milieu de la mêlée. Volontairement. J'avais cru que mon cerveau était parti durant quelques instants en entendant la présence de Matasif sur le mont glacé. Certes, elle n'était pas l'unique personne de sa race à porter ce titre, mais c'était bien la seule à être une Chevalière sur le territoire Magicien. Et les rumeurs sur l'Antimagie détonante de celle avec un corbeau sur son épaule ne laissait aucun doute. J'avais et envie de la secouer et de lui hurler dessus. Je savais aussi à quel point mon action aurait été idiote, dans la mesure où j'avais moi-même risqué ma vie sans prendre en considération ses sentiments. Nous étions décidément une vraie Paire, à l'image des têtes de mule que nous étions, tout en ayant la volonté de servir nos Nations ... Je l'aimais pour ça. Je veux dire, c'était de l'amour partagé par les armes et nos ressemblances. Oui, je ne ... Hum. Je me demandais vraiment si ce que je ressentais était normal. Depuis le Bal d'Encens, j'avais l'impression que quelque chose avait changé. Ce n'était peut-être que moi, mais ...

Dans cette pièce, j'avais eu envie de l'embrasser.

C'était une idée idiote, uniquement en raison de l'ambiance. Je risquais bien de me prendre le revers de sa main, comment expliquerai-je mon nez cassé ? En reposant la caisse, je repris mon souffle un instant. Travailler me permettait de ne pas y penser. Si j'avais eu droit à ma soirée, au retour, ce n'était pas le moment de se relâcher, surtout qu'une nouvelle épreuve m'attendait et ...

Neah, tu es là.

Akin avait cette manie de surgir au moment où je m'y attendais le moins. J'étais perdu dans la contemplation du matériel de navigation, où trônais des cartes, des parchemins, des compas ... On déplaçais pour créer de l'espace, avant le rangement. Nous n'avions jamais été autant sollicités.

Je voulais aider, je ...
Ne t'inquiète pas, me dit-il en posant la main sur mon épaule. Je ne vais pas te réprimander, mais tu devrais prendre du repos. Tu as une longue semaine qui t'attends !

Il me souriait, essayant de se montrer rassurant.

Tu te sens prêt ?
Oui.

Je n'avais pas hésité dans ma réponse, parce qu'en vérité, je me sentais bien plus calme que lors de mes évaluations d'Aspirant. Celles qui m'attendaient seraient plus éprouvantes, mais je me sentais en mesure de les affronter. J'étais encore engourdis de ce que j'avais vécu sur le champ de bataille. Les clameurs, le fer qui se croise, la mort ... Stenfek n'était plus qu'un champ de ruines, rasée devant la puissance des deux monarques qui s'étaient repoussés mutuellement, durant des heures. Nos armées s'étaient fracassées les unes contre les autres, alors ...

Mais ... ? m'encouragea mon binôme.
N'est-ce pas trop tôt ?

Son regard se perdait dans le vague, son sourire semblait forcé.

Nous avons besoin de Soldats. Et tu as eu une expérience que tu n'aurais jamais eu autrement que sur le terrain, comme tes autres frères et soeurs d'armes. Quand tu auras terminé, tu seras un vrai membre de l'Armée et ...

Il ne conclu pas sa phrase, mais je la devinais. Je serais mobilisé selon le bon vouloir de mes supérieurs.

Parce que la Guerre atteignait son point culminant, comme si elle entrait dans sa phase finale.

Je m'étais sentis terriblement serein en passant cette semaine d'évaluations, que nous nommions Test des Preux, en interne. Certes, cela m'avait donné l'impression que mon cerveau s'écoulait depuis mes oreilles et que mes membres avaient été victimes de paralysie, mais j'avais vaincu. C'était si gratifiant. En attendant nos résultats, nous ne manquerions pas de nous entraîner. Adossé contre un mur, Chÿsam reposait son bouclier, quand il fût abordé par Ace.

Hé, Chÿs', t'as entendu les rumeurs ?
Ouais. J'ai entendu, c'est fou.
Quoi de nouveau ? demandai-je.

J'essayais de ne pas cracher mes poumons en parlant à mes deux camarades. J'avais un peu abusé de la course, contrairement à eux et j'étais complètement en nage. Ces derniers se regardèrent, pensant que j'étais une cause perdue, avant de reprendre.

Y'a qu'il y a deux Soldats qui sont rentrés après un an d'absence !
Je doute que des déserteurs reviennent, alors ... ?
Ouais ! Capturés par les Démons ! Ils ont réussis à s'barrer ! Tu l'crois ça ?

J'étais sciée. Je n'osais imaginer ce qu'ils avaient vécus entre les mains de ces horreurs.

Je suis impressionné qu'ils soient revenus, déjà. C'est quoi leurs noms déjà ? Is ... sey ? Issey, oui.
Mais non, andouille ! C'est Isley ! Avec son petit frère, Isiode !

J'avais recraché l'eau de ma bouche, faisant sursauter mes deux compagnons.

... Ça va ? me demanda Chÿsam en arquant un sourcil.
T'es sérieux ? demandai-je à mon tour comme toute réponse. Isley et Isiode ?
Bien sûr que je le suis ! ... Attends voir, tu as la tête d'un mec qui les connait !
Mais non ... Enfin, pas comme ça. J'ai seulement croiser leur route ... À Stenfek, notamment.

Nous marquions une pause. Ce dernier événement ... nous n'en parlions que très peu. Nous avions été surpassés. J'étais néanmoins content de savoir qu'ils s'en étaient sortis, je n'avais plus eu de nouvelles depuis que je les avaient conduit au centre de soins. ​Ace retrouvait rapidement son sourire et me gratifiait d'une tape sur l'épaule.

Bah, mon vieux ... Tu as tendance à rencontrer des gens incroyables ! Et Mancinia, tu me la présentes quand ?
Oui, moi aussi, j'aimerai la rencontrer !
Qui sait, je pourrais peut-être la séduire ! Tu me donnes ta bénédiction de Gardien ?
Dans tes rêves.

Nous éclatons de rire et nous ne remettions au travail, le coeur plus léger.


Post XVI - 1190 mots
Inktober - Jour XVI - Compas
Merci I&I nastae



[Quête] La Liste de nos Cauchemars - Page 2 Chriss10
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Mancinia Leenhardt
Dim 17 Oct 2021, 17:00


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


Je ... Pfff !

Un sourire naquit à la commissure de mes lèvres. Nous avions reprit la course ce matin et Ace peinait à me suivre, nous étions partis au coude à coude, mais il se laissait de plus en plus distancer. Sans doute parce qu'il parlait beaucoup et que je préférais économiser mon souffle. Je ne savais pas pourquoi il voulait être le meilleur sur tous les tableaux, mais si son objectif était de me dépasser, je n'allais pas lui simplifier la tâche, ce ne serait pas correct, entre frères d'armes. S'entraîner en s'amusant, quoi de mieux ? C'était une belle journée ! Je ressentais soudainement une décharge électrique, laissant une main glacée à l'intérieur de ma poitrine. Je ne saurais décrire exactement comment ma chute était survenue, mais l'intégralité de mon corps s'était cabré puis paralysé brutalement, plus sous le choc que sous la surprise que de ressentir ... Ça. Ace m'avait sauté par-dessus, dans une acrobatie maîtrisé et avait repris les devants, avant de se retourner et de me décocher un sourire pour me narguer un peu, sans s'arrêter, avant de totalement blêmir et de marquer un arrêt dans ses pas.

Neah ?!
Hé, Neah, ça va ?
Reculez !

Ça ne changeait rien pour moi. Je me sentais totalement oppressé. Je sentais une main sur mon épaule.

Recrue Katzuta, vous avez mal quelque part ?

Je répondais négativement de la tête, ma main contre ma poitrine était surtout un réflexe pour calmer une douleur qui n'en était pas vraiment une. Pas physique, en tout cas. Mon souffle était hiératique et j'avais la sensation d'avoir oublié comment parler.

Neah !

C'était si ...

Soldat Kosmidis, il s'est effondré d'un seul coup.
Je m'en occupe ! Je le conduis à l'infirmerie. Neah ? Tu sais te relever ?

Il m'avait attrapé par les épaules. Je prenais conscience d'être étendu au sol en tremblant comme un gamin qui aurait vu un monstre. Puis, Akin passé un de mes bras autour de son cou pour m'aider. Me traîner serait un mot plus correct, puisque mes membres chancelaient tellement que ... Je ne savais pas ce qu'il se passait. Je m'en moquais, là, comme un coup de poignard dans ma poitrine, là, ce membre glacé qui ne cessait de pulser une évidence à mon cerveau. J'avais été percuté par l'évidence, mais j'essayai par tous les moyens de l'ignorer.

J'étais obsédé par une seule pensée.

Il était arrivé quelque chose à Mancinia.

Je le ressentais, là, au fond moi. Mon Humaine ...

Mancinia ...
... Oui ?

Akin m'écoutait, soudainement alerte. Il connaissait le nom de ma Protégée et j'avais vu l'affolement dans son regard.

Elle ... Je ...
Reprend ta respiration, Neah.

Il craignait mes prochaines paroles. Je craignais d'être mis devant le fait accompli.

Est-ce que tu sens ton Lien ?

Ne plus le ressentir signifiait qu'elle était ... Non !

Non ... Non ! Il est encore là ... Il ... simplement ...

Je n'étais que murmures, tremblements et soumis à une peur insondable. Que lui était-il arrivé pour que ça remonte notre Lien de manière si violente ? Je sentais de la sueur glacée partout sur moi.

Encore un ?
Comment ça, encore un ?
J'en ai trois autres qui se sont effondrés. Une est en état de choc, les deux autres se sont carrément évanouis.
... Il a dit que son Humaine était ...

Il y eu un léger silence.

Les Humains ?
Je vais me renseigner.
Mettez-le là. Je vais l'ausculté.

Akin m'allonge sur le lit, soucieux de me faire tourner de l'oeil. Je trouvais la situation chaotique, autant autour de moi que dans mon esprit. J'étais étranglé. Je ne comprenais rien, personne ne pouvait m'expliquer correctement. Nous étions dans le flou quant à la situation. Je sentais mon Lien se maintenir malgré son affaiblissement soudain, comme s'il allait se brisé au moindre heurt. Fragilisé. C'était la seule chose qui me permettait de savoir qu'elle n'était pas morte. Je n'étais pas le seul dans cet état et le savoir me faisait encore plus peur. Est-ce que les Démons avaient attaqués Utopia ? Est-ce que Mancinia était en train d'agoniser, seule ? Cette idée m'était insupportable. Je devais y aller ! J'allais me redresser, Akin voulu m'en empêcher, mais j'allais tout simplement le repousser et y aller. Je n'aurai pas dû le sous-estimer, parce qu'il parvenait à me maintenir assis tout en essayant de m'apaiser. Je n'y arrivais pas. C'était trop ... Trop. J'étais distrait lorsqu'il me parlait, maladroit dans mes gestes. Mon Capitaine essayait de me rendre la raison, mais en cet instant précis, mes camarades, mon supérieur, Yüerell ... J'en avais rien à foutre. On m'avait arraché ... Quelque chose. C'était là ... sans être là. Endormi. En suspens. Mancinia. Je suis certaine que c'est elle. Que lui était-il arrivé ? Je ne le savais pas et cette incertitude me rendait de plus en plus instable. Je devais absolument la voir. Je voulais la voir, bordel ! Ce n'était pas bien compliqué, si ?! Tout ce plein d'émotions faisaient lâcher mes nerfs. À cet instant, je pleurais. Il avait fallu attendre le lendemain matin pour que j'eusse l'autorisation de quitter l'infirmerie. Je ne savais pas encore ce qu'il se passait exactement et personne ne le savait. Pas encore.

Conséquence exceptionnelle de la situation des Liés ... J'avais eu une permission pour me rendre sur place. Je n'étais pas seul, évidemment. Nous étions trop instables. J'avais volé comme un dingue. Je ne me souvenais pas d'avoir jamais été aussi vite de ma vie. Il y avait beaucoup d'agitation à Utopia, mais rien ne laissait présager une nouvelle attaque des Démons. Malgré leur victoire à Stenfek, ils avaient essuyé un sérieux revers dans l'Edelweiss. Ils n'avaient pas su atteindre les Elfes, à Earudien. Je cherchais ma Protégée. Nulle part, ni où elle avait ses habitudes, ni chez elle. C'est là qu'on vint à ma rencontre quand on sû que j'étais là. On m'expliquait avec des mots, tout en douceur, mais rien n'y faisais. J'étais obnubilé par son corps étendu sur une civière improvisée. Cette plaie béante qui dévore mon coeur la croit morte. Seul le Lien qui les unit me prouve le contraire. Non, elle n'était pas partie éternellement. Elle se bat, dans ce sommeil, dans cette Malédiction surgie de nulle part. Dans une sorte de coma. Comme de nombreux Humains. Sur mon épaule, le poids de Kamiya, secoué, essayant de me rassurer, sans l'être lui-même.

Le vide que je ressens n'a jamais été aussi profond.

Je venais de la perdre.

Et je n'avais pas eu le courage de lui dire à quel point je l'aimais.


Post XVII - 1115 mots
Inktober - Jour XVII - Percuter


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Mancinia Leenhardt
Lun 18 Oct 2021, 18:15


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


Je prenais sa main et la tenait dans les deux miennes, comme si mon contact allait lui faire miraculeusement ouvrir les yeux, mais rien. Seulement son souffle paisible, ébranlé par les pleurs et les appels tout autour de moi. Je m'en moquais. Ma nature angélique aurait dû s'apitoyer sur chacun d'entre eux, mais mon statut de Gardien m'en rendait hermétique. Que ce soit normal ou non, c'était ainsi. Je relevais la tête en distinguant une ombre devant moi.

Monsieur Katzuta.

C'était un Humain, tenant un registre, ce dernier mis un genou au sol pour se mettre à ma hauteur. J'étais pourtant habitué à redresser la tête vu que je côtoyais des personnes de grande stature, mais j'appréciais son geste sans savoir exactement pourquoi. Mancinia était connue, il ne devait pas s'interroger sur son identité. Je le regardais néanmoins, les larmes s'écoulant de mes joues sans que je ne le remarquasse.

Je vous prie de me pardonner, mais la Matasif était avec une petite fille, vous la reconnaissez ?

Il se décalait quelque peu, me laissant entrevoir derrière lui le corps étendu d'une petite fille, à peine âgée d'une dizaine d'années. La voir dans cet état m'arrachait un frisson incontrôlable.

Le corbeau de la Matasif dit qu'elle s'appelle Mithra, alors ...
Non.
... Elle reste une enfant inconnue. Merci.

Je l'avais vu retenir un soupir, mais il ne désirait pas me causer un affront. Sans doute voulait-elle rencontrer l'Imprévisible et s'était éloignée de ses parents, qui la recherchait, s'ils n'étaient pas dans le même état qu'elle. Je la considérais un instant, à quelques détails près, on aurait dit une Mancinia miniature. Mon coeur se serrait d'autant plus. J'avais l'impression de me mettre à suffoquer. Je sentis un petit poids sur mon épaule, puis une aile plumée venir à la rencontre de ma joue. J'aurai souris, en temps normal. Pas cette fois, mais cela me détendit quelque peu. Kamiya. Il avait l'air peiné.

Nous étions en train de nous promener. J'ai ressentis quelque chose dans mes plumes et le ciel est devenu tout blanc. Kahnsykah est tombée sur le côté. Sylvia aussi. Et Mithra. J'ai voulu les réveiller, mais j'ai rien su faire ...

J'étais ressortis de cet endroit plusieurs heures plus tard, observant les nombreuses étoiles scintillantes, dominées sous les Lunes habituelles. Ça aurait dû être une vision magnifique, mais elle me paraissait sans intérêt. Ma vision était brouillée sous les larmes ne cessant de couler, malgré le passage de mes mains. C'était douloureux de ressentir ça, même si Mancinia s'était ... endormie. C'était bien cela, elle, comme de nombreux Humains semblaient être plongés dans un sommeil dont rien ne semblait les extraire. Si ma précieuse amie n'était pas morte, je ne savais pas dans combien de temps je reverrais son sourire. Ma précieuse amie ? J'eu un rire nerveux. Je l'aimais. C'était une certitude, désormais.



J'étais ébranlé par une sourde tristesse, errant comme une véritable âme en peine dans les couloirs. Je n'étais pas le seul dans cet état, certains étaient même mis à l'arrêt, mais la vie devait continuer. J'essayais. J'essayais vraiment de ne pas songer à cette sensation désagréable, de ressentir le Lien constamment sur le point de rupture. C'était un échec. ​Je ne savais pas calmer mes larmes dès que j'étais seul. Rien ne marchait comme je le souhaitais. Ma réussite en tant que Recrue, vers le rang de Soldat, n'y avait rien changé. Je ne me sentais pas du tout accompli, mais totalement dévasté. Akin, qui était désormais un collègue à part entière, prenait soin de moi. Gilgamesh ne manquait pas de m'encourager, toujours dans un but de grandeur de la Compagnie, en attendant l'éveil de Mancinia. J'avais un suivi entre les murs de la Caserne, avec une Ange portant le nom d'Ohara, quasiment tous les soirs. J'étais nerveux, maladroit, la tête dans les nuages. Personne ne m'en tenait rigueur, parmi mes amis, ou collègues : l'étape était douloureuse et délicate. Ils devaient avoir un oeil sur moi, m'encourager, même si cela les embêtait. Je me sentais tellement inutile que je me demandais encore ce que je faisais là ... Je crois qu'on avait compris que les Liés avaient besoin de temps, d'être rassuré, au point d'organiser des passages chez les Humains, dans la mesure du possible.

Avec l'aide des Pontons du Lac Bleu, d'autres Gardiens et moi-même venions voir nos Humains. Mancinia se trouvait dans une sorte d'hospice, ayant continuellement et cruellement les yeux clos. Au bout de plusieurs semaines sans eau et nourriture, leurs corps auraient du dépérir, mais vu comment leurs corps restaient les mêmes, plus aucun doute n'était permis : il s'agissait d'une punition divine. Sympan était mécontent. La Guerre s'était achevée par sa victoire, visiblement et, maintenant, mes Mortels poursuivaient leurs petits conflits. Au détour d'un couloir, j'avais rencontré une doctoresse du nom d'Igraine Dyaus, qui avait prit soin de moi en parallèle d'Ohara. Une Humaine pouvait d'autant mieux me comprendre, vu que son peuple était touché. Ces moments en sa compagnie étaient détendus, elle me parlait d'une voix calme, avec de l'encens un peu partout, avec des mots qui m'auraient terrifiés en temps normal, mais qui ne me touchaient plus. Si le Lien devenait insupportable, je n'avais qu'à éliminer Mancinia. Pourquoi je l'aurais fait ? Il restait une chance. Je résistais, sans le savoir. J'étais rester trois mois en sa compagnie, avant de devoir interrompre ce suivi que je m'étais imposé. La décision était tombée entre temps, les Humains dans cet état ne pouvaient pas rester à Utopia, on allait les déplacer ...



J'avais pu constater que mes ailes, qui avait cet éclat d'or recouvrant leurs pointes, n'étaient pas un effet temporaire. Ça repoussait exactement dans cet état, était-ce une sorte de bénédiction ? Ou une malédiction ? Personne n'en savait rien. On n'avait pas vraiment le temps de s'en soucier, encore moins moi-même dans ma situation, avec Akin, Gilgamesh, ou encore la Doctoresse Ohara qui prenaient ma défense devant le Capitaine Fedoseeva. On l'avait compris parce que c'était moi qui les perdaient, mes plumes, justement. J'hésitais à me les arracher entièrement, malgré la douleur que ça m'aurait prodigué, tellement je me sentais comme un Ange sans intérêt, un Gardien raté ... Ohara disait qu'il s'agissait uniquement de mon état de choc suite à la perte de Mancinia, de mon anxiété à toujours vouloir bien paraître pour ne pas inquiéter mon entourage et d'une fatigue nerveuse de plus en plus grande. Je l'entendais dire que je n'étais plus en état d'assurer mon devoir. J'avais besoin de plus de repos. D'un vrai repos, mais pour ceux qui avaient l'habitude, la perte des plumes à nos ailes n'était pas une situation anodine.

Ce ne sont pas des signes de déchéance, répondit calmement Gilgamesh. Il est simplement sous le choc de ce qu'il s'est passé avec sa Protégée.
Vous en êtes sûr, Soldat Ypsilántis ?
Je m'en porte garant.

Je ne savais pas pourquoi ces mots me touchaient. Je ne les méritaient pas.

Neah est un très bon élément, ce serait vraiment idiot de s'en séparer maintenant, Capitaine.

Je sentais leurs regards sur moi, mais j'étais muet. Mon supérieur eu un léger soupir.

Soldat Katzuta. Considérant votre état actuel, je vous met en arrêt pour au moins deux semaines. Prenez ce temps pour réfléchir à ce que vous voulez vraiment.


Post XVIII - 1268 mots
Inktober - Jour XVIII - Lune


[Quête] La Liste de nos Cauchemars - Page 2 Chriss10
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Mancinia Leenhardt
Mar 19 Oct 2021, 21:35


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


Ce que je voulais vraiment ? ... Je n'en savais rien. Je voulais revoir Mancinia, c'est sûr. Ceci dit, je ne pouvais pas être à ses côtés de manière permanente, à moins d'abandonner mon rôle au sein de la Compagnie. Je n'avais pas besoin d'un traducteur pour comprendre les paroles du Capitaine Fedoseeva, car la compréhension sur mon état avait une limite, surtout en temps de guerre. Si les Aetheri semblaient avoir perdu du terrain, les Mortels continuaient les assauts. Quant à moi, j'avais envie de rester auprès d'elle. C'était un moyen de me rassurer que rien de préjudiciable ne puisse lui arriver et n'anéantisse notre Lien. C'était quelque chose de précieux, je devais en prendre soin. Sa vie valait la mienne. Sa mort m'emporterait avec elle. J'avais des regrets, beaucoup. Je ne savais plus où j'en étais. Si je restais ainsi ... J'allais sombrer. J'en avais conscience, mais rien ne semblait me secouer pour autant, pas même le souvenir de mon Humaine. Ce n'était pas ce que Mancinia aurait voulu pour moi, même si Ezechyel me l'aurait prise. C'était seulement au-dessus de mes forces de me battre de cette manière.

J'étais allongé sur le lit, chez mes parents, les rideaux tirés. Je ne voulais voir personne. La solitude et les souvenirs de Mancinia étaient les seules choses désirables en ce moment. La Doctoresse Ohara estimait que ce n'était pas bon de s'isoler, mais ces heures n'appartenaient qu'à nous et j'en avais besoin. Anzass m'avait rendu visite, ce matin, elle avait su trouver les mots pour me redonner la Foi. Je m'étais engagé pour les miens et eux, ils avaient encore besoin de moi. J'étais le Gardien du Peuple, tout autant que celui de Mancinia. Si j'avais besoin de temps pour me remettre de sa disparition temporaire, je n'avais pas le droit de négliger mes autres serments. Je me disais qu'elle avait bien raison, puis, quelques coups à la porte m'arrachèrent à mon aphasie. C'était surtout l'insistance qui m'avait perturbé, mais puisque j'étais seul à la maison, je m'étais redressé dans un soupir agacé pour aller ouvrir à ...

Ève ? demandai-je, étonné.

Il s'agissait bien de la cadette d'Anzass. J'avais eu l'occasion de la croiser et nous avions une amitié solide depuis. J'avais tendance à me lié avec les autres Anges de manière assez courtoise, comme nos centres d'intérêt étaient les mêmes, nous n'avions aucun souci à nous entendre.

Je peux entrer ?

Je me décalais, car ma gorge était tellement sèche que je ne savais pas vraiment lui répondre sans déclencher une quinte de toux. Je lui servais à boire en même temps que moi, sans lui demander son avis, après tout, je doutais qu'elle ne restât que quelques instants.

Qu'est-ce que tu fais ici ?
Eh bien ... Je ... Je t'ai apporté à manger ! Je veux dire ... C'est une tarte.
Merci.

Elle posait son panier en osier sur la table du salon en me proposant de manger une part tout de suite. Honnêtement, je n'avais pas faim, mais je n'allais pas la mettre mal à l'aise en refusant. Je lui donnait le nécessaire, avant de m'installer près d'elle. J'étais épuisé, pourtant, je ne faisais rien, pas même mes entraînements quotidiens, comme à l'époque.

Comment vont tes études ? Tu dois passer le concours bientôt, non ?
Oui, mais j'ai confiance ! Je pourrais travailler directement au sein de la Banque après mon diplôme.
Bien, c'est très bien ...

Je ne savais pas quoi dire de plus. Ces conversations banales étaient sans intérêt.

Neah ...

Sa main se posa sur la mienne, en geste d'affection.

Tu penses encore à ton Humaine ?

Comment ne pas y penser ? Elle obsède toutes mes pensées ... Je ne disais rien. Je ne la regardais pas. Elle vint chercher mon menton avec sa main libre, me contraignant à la regarder dans les yeux.

Tu sais, il y a des gens autour de toi qui tienne à toi et qui t'aime.
Je sais.

Il y eu un léger silence. Elle prit une longue inspiration.

Ce que je veux dire, Neah ... C'est que moi ... Je ... Je t'aime.

Je clignais des yeux, en la regardant subitement autrement. Comment ? Je ne saurai le dire. Bizarrement, en tout cas. Devant mon absence de réaction, Ève eu un mouvement avec ses épaules et ses lèvres vinrent à la rencontre des miennes. Croyait-elle que c'était ce que je voulais ? Est-ce que je le voulais ? Je ne sais pas ce qu'elle cherchait. M'aider dans mes sentiments ? Essayer de me rassurer ? Est-ce que je devais oublier mon Humaine, essayer quelque chose avec quelqu'un qui était là pour moi ? C'était une impulsion inconnue que même un battement de cils ne pouvait entraver. Prendre cette femme dans mes bras et poser mes lèvres sur sa peau, essayer d'avoir un avenir en sa compagnie ... L'idée ne me traversait pas l'esprit sérieusement. Que ce fût avec mon corps ou mon âme, je désirais Mancinia. Quel était ce sentiment désagréable que je ressentais ? Ce n'était pas ce que je voulais, pas avec elle, en tout cas. Je pris ses épaules entre mes mains, reculant sur mon assise pour rompre ce baiser.

Je suis désolée, Ève. Je ...

J'aime Mancinia aurait dû être ma réponse, mais je ne parvenais pas à le dire à voix haute.

Ce n'est rien, dit-elle en remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Ce n'est rien ...

Je détestais ce silence soudain, presque glacé. Je détournais les yeux pour ne pas voir sa tristesse. J'avais déjà la mienne à gérer.

Tu sais, il n'y a pas de mal d'aimer quelqu'un d'autre, reprit-elle en douceur. Je comprends que tu es des sentiments à son égard, vu que c'est le destin de nombreux Liés, mais ... elle n'est plus là pour l'instant et tu es dans cet état. C'est difficile à voir et je veux t'aider. Je suis prête à tout.

Je ne voulais pas l'entendre dire de telles choses. Je craignais ce qu'elles impliquaient. Je voulais qu'elle parte et me laisse tranquille, mais sa main sur mon épaule me faisait comprendre que nous n'allions pas en rester là.

Je peux être ce que tu veux, tu sais ? Je saurai être ce que tu veux si tu me choisis comme partenaire, je suis très douée pour me mettre à la place des autres.

Je relevais la tête, étonné de ses paroles, avant de presque m'étrangler devant la vision qui s'étendait à mes yeux. Ce visage, je ... Je la voyais si proche.

Neah.

Elle se penchait vers moi pour ...

Tu es répugnante.

C'était sortit tout seul, en même temps que ma main s'était levée pour la giflé. Un rejet total. Je n'avais pas mesuré la puissance de mon coup, mais cela m'importait peu de lui avoir fait mal, tant elle m'en causait en agissant ainsi. Je voulais le lui rendre. Comment pouvait-elle agir ainsi ? Comment ...

Comment oses-tu prendre le visage de Mancinia ?!

J'ignorai où elle avait pu voir mon Humaine et en prendre les traits, mais cela m'insupportait qu'une autre puisse se promener en abordant son sourire, embrasser quelqu'un avec ses lèvre, le séduire avec ses yeux ... C'était immonde. Je la repoussais loin de moi. Je ne pouvais pas la supporter, pas avec son visage ! Je me redressais, sinon, j'allais la frapper, encore et encore.

Je vais faire comme si je n'avais rien vu ni entendu. Sors de chez moi. Je ne veux pas de toi.
Je ... Neah, att ... !
Dehors !

J'avais littéralement explosé. Ève était restée paralysée un moment, avant que des larmes ne coulent sur ses joues. Elle s'était enfuie au bout de quelques instants, tremblante. Tout simplement. Et moi, je repassais les événements en boucle. Quand est-ce que ça a commencé ? Quand avait-eu ce regard obscène envers moi ? Je ne voulais pas le savoir. Je m'étais rassis, le visage entre les mains, des larmes coulant sans discontinuer. J'avais mal.

Reviens Mancinia ...


Post XIX - 1340 mots
Inktober - Jour XIX - Boucle


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Mancinia Leenhardt
Mer 20 Oct 2021, 22:00


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


C'était mon père qui m'avait retrouvé dans cet état, en rentrant du travail. Il s'était simplement assis à mes côtés, avant de me prendre dans ses bras, sans un mot. Mancinia ... me manquait comme si elle n'était plus là, mais son coeur battait encore, elle ne s'était pas éteinte éternellement, seulement prise dans un sommeil maudit, victime d'une Malédiction touchant de nombreux Humains. Je le savais, je le savais, je le savais. JE LE SAVAIS. Mais j'avais beau en avoir conscience, comprendre la situation, cette sensation que j'éprouvais m'était insupportable. Je sanglotais comme un enfant qui avait vu un monstre au milieu de la nuit. C'était pitoyable.

Elle me manque, dis-je entre deux sanglots. Elle me manque tellement, papa.
... Mon fils, essaie de reprendre ta respiration.

J'étais en train de m'étouffer dans mes propres larmes. Comment d'autres Gardiens pouvaient-ils subir cette perte ? Comment survivaient-ils à cela ? Était-ce parce que je l'aimais ? Était-ce parce que j'avais sentis ses sentiments bourgeonner en moi, sans m'en rendre compte et que je regrettais de ne pas les avoir fait éclore en sa compagnie ? Craignais-je de les contraindre à demeurer sous un gel permanent, de voir mon Amour se faner et disparaitre ? Tout cela allait me rendre fou.

Tu éprouves une immense peine, Neah. Pleure si tu le dois, ne retiens rien. Sache que nous sommes là, ta mère et moi et que nous t'aimons.

Il me serrait plus fort dans ses bras.

Je serais toujours là pour t'aider à essuyer tes larmes, maintenant ou dans un siècle ... Je serais là.

Je m'étais endormi, avant de m'éveillé allongé sur le divan par la voix de ma mère, qui me demandait si je voulais manger quelque chose. Je ne savais pas pourquoi, mais soudainement, oui, j'avais de l'appétit. Je souris.



J'étais inquiet, d'une certaine manière. Cela faisait quelques jours qu'Ève était venue me voir, mais je n'avais plus aucune nouvelles. Je n'en attendais pas vraiment, mais ce n'était pas quelque chose qu'elle aurait pu dissimuler très longtemps. J'avais été dur concernant ses sentiments, mais la voir agir comme une vulgaire Aile Noire ne m'avait pas satisfait non plus. En y repensant, comment ne pas éprouver de la Colère ? Prendre l'apparence de Mancinia pour me séduire ... Pour qui me prenait-elle ? Pour qui nous prenait-elle ? Je n'étais amoureux d'une apparence, mais de tout ce qu'elle était. Une Humaine vaillante avec un don concernant l'art de la Joaillerie. Son humeur aléatoire, ses blagues que je ne comprenais pas toujours, ses expressions moqueuses, tendres ou fâchées. Sa voix, son sourire, l'éclat dans ses yeux. Notre Lien. J'aimais tout ce que faisait de Mancinia ... Mancinia. C'était irremplaçable. Cela dit, je crois qu'avec le recul, je pouvais essayer d'en parler avec Ève. Pour elle, comme pour moi, nous en avions besoin. Et puis, elle était la petite soeur d'Anzass, je ne souhaitais pas que cette situation créée un froid entre nous. J'avais décidé de sortir et ma mère, qui en était ravie, ne m'avait pas retenu. Je n'errais pas sans réel but, vu que j'avais pris sur moi pour retourner à la Caserne et avoir une entrevue avec Anzass sur son temps de pause. Je voulais lui raconter, expliquer les choses et essayer de trouver une sortie convenable à ce problème, mais elle n'était pas là.

Si mon amie n'était pas à son poste, c'était que quelque chose de grave s'était produit.

C'était la seule explication possible.

J'avais hésité, mais en prenant mon courage à deux mains, j'avais été me présenter au pas de sa porte. Il y a bien longtemps qu'Anzass ne vivait plus avec ses parents, elle était mariée et avait une petite fille, Éléa, âgée de deux ans maintenant, que sa soeur gardait pendant que l'aînée assurait sa carrière militaire. Je n'entendais pas un bruit, peut-être étaient-elles absentes ? Je n'avais pas envie d'insister, j'allais repartir quand on m'ouvrit. J'ai été stupéfait de voir mon amie avec des traits tirés. Je voyais ses larmes, même si ses yeux n'étaient que Colère qui, curieusement, ne semblait pas tourné contre moi. Je le sentais assez mal, mais je suis entré, restant évasifs l'un et l'autre sur notre état, avant de lui demander si Ève était présente. Seul un silence gênant, glacé, me répondit.

Je ne souhaite plus parler d'elle. Jamais.
Mais, Anzass ... ?
Je sais ce qu'elle t'a fait, dit-elle en levant sa main pour m'interrompre. Je le sais, car elle est revenue avec un visage qui n'était pas le sien ... J'ai compris. Je savais qu'elle était tombée amoureuse de toi au fil de vos rencontres, mais je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part. Elle m'a tout dit. Je me sens tellement ... ! Je suis désolée, Neah.
Ce n'est pas ...
Je ne t'en veux pas, m'assura-t-elle. Ève est en Faute et elle en paie désormais le prix.

J'avais cligné des yeux sans comprendre.

Anzass ... Attends. Stop. J'ai mal réagit à son encontre, moi aussi, elle ... D'accord, elle m'a énervé, mais je n'aurais pas dû être aussi violent dans mes gestes.
Je l'ai moi-même reprise pour son comportement honteux. Que crois-tu ? Que j'approuve l'idée qu'elle prenne l'apparence de ton Humaine pour te séduire ? C'est malsain !
Je crois qu'elle a compris. Je suis venu lui dire que je lui Pardonnais, ou nous ne passerons jamais à autre chose, elle et moi.
C'est trop tard.

Je la regardais, encore plus confus que je ne l'étais déjà. Anzass mis sa main sur son visage.

... Je n'ai plus de soeur désormais.
Qu'est-ce que tu veux dire ?!
Elle a décidée de quitter la maison et de se perdre dans la Luxure. La blancheur de ses ailes s'en ai allée, depuis.

Je restais bouche bée devant cette annonce. Je ne savais pas quoi dire. Est-ce que ... Ève avait été Déchue de ma Faute ? Avais-je été si violent à son encontre ? Je ne l'avais pas mesure et, maintenant ... Ce n'était pas possible. Pourquoi avait-elle fait ça ? Je ...

Je t'interdis de t'en vouloir, me dit-elle en serrant les dents. Je refuse de te voir porter ce poids supplémentaire !
Anzass, je ...

Je la savais peinée. Sous son masque de neutralité et de décision irrévocable, elle était d'une tristesse inconcevable quant à la perte de sa soeur, mais la Loi, surtout à ses yeux, était irrémédiable : les Déchus étaient Bannis de la Citadelle Blanche. Nous ne la reverrions plus, même si nous pouvions garder contact, mais aucun de nous ne le désirais. Je n'avais rien pu lui dire et ne lui dirait jamais plus rien ...

Si Ève t'aimait véritablement, elle aurait respecté ta décision, Neah, comme tu aurais respecté que cela lui demande du temps pour enterrer son Amour pour toi. Mais non, elle est partie en courant après mes remontrances en hurlant que je ne pouvais pas la comprendre et ensuite, on vient m'avertir que ses ailes ont noircis ! Je ... !

Je vis les larmes et la prit dans mes bras. Quoi que nous fassions, c'était terminé. J'étais conscient que les propos d'Anzass étaient véridiques. Un Ange dont l'Amour n'était pas partagé devait prendre du temps pour soi, car nous aimions inconditionnellement l'être aimé. Je le savais. C'était une chose plus respectable que d'aller se perdre dans les draps d'autres hommes, en poussant des cris de plaisir et en m'imaginant à la place. C'était répugnant, vraiment. Ce sentiment sale et abject d'avoir été trompé sur son compte ne pourrait pas être effacé de ma mémoire aussi facilement ... Je devais néanmoins le taire, car j'étais seul pour y faire face. En mangeant avec mes parents, ce soir-là, je demeurais silencieux. Je m'étais dit, égoïstement, que j'allais être délivré du regard de cette femme rongée par le désir, mais ... À quel prix ? Ève n'était pas responsable de m'aimer, comme je n'étais pas responsable d'aimer Mancinia ainsi, mais contrairement à elle, je refusais de me détourner de mon chemin. Je ne le pouvais pas. Être Déchu pour mon Humaine ne m'aurait jamais dérangé, autrefois, mais maintenant ... sachant que cela détruirait notre Lien, l'idée m'était de plus en plus inconcevable.


Post XX - 1370 mots
Inktober - Jour XX - Bourgeonner


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Mancinia Leenhardt
Jeu 21 Oct 2021, 23:50


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


Les semaines étaient passées. J'étais retourné au sein de la Compagnie après deux semaines d'arrêt, mes pensées encore enchevêtrées dans mes sentiments, mais avec la certitude que ma place était ici. Il n'y avait que la rigueur, la précision des horaires et mes entraînements qui parvenaient à me donner la Paix. Chÿsam et Ace me surveillaient, non pas devant des ordres qu'ils auraient reçus, mais en tant qu'amis. Je pouvais vraiment dire qu'ils étaient mes frères d'armes. Les frères que je n'avais pas eu. Et maintenant qu'il était mon collègue, Akin ne manquait jamais de me regarder d'un oeil bienveillant et me taquinait sans cesse, enchanté de me voir sourire à nouveau. Mancinia me manquait, mais si je ne profitais pas de ces moments, si je me laissais aller, elle me tuerait à son retour. Je le savais. Je me concentrais là-dessus. Je devais tenir, même si c'était dur.

Neah, tu viens, on va manger ?
Ah ... Je termine ma série.

Je tenais mon arme à deux mains devant moi. J'avais pris l'habitude de m'entraîner de la sorte, éloignant de plus en plus le chiffre de mes attendes. J'atteignais bientôt un suivi de trois cents coups à la suite. J'espérais pouvoir atteindre le millier dans quelques mois. Chÿsam soupirait.

Tu ... !
Moi aussi !
Non, mais ... Ace !

L'Ange se mis à rire, avant de prendre son arme et de se caler sur mon rythme. C'était galvanisant d'être plusieurs autour d'un même exercice. Je devais donner l'impression d'être investi encore plus qu'auparavant, surtout après être redevenu moi même. Il me manquait pourtant un morceau de mon coeur ... J'étais impressionné de l'électrochoc qu'avait été la Déchéance de ... Bien. Ce n'était qu'une partie, maintenant que nous prenions conscience des dommages de la défaite des Aetheri. Progressivement. Sournoisement. Mes agissements ne convenaient pas vraiment, car on craignait de voir les effets négatifs venir me heurter au galop. Ohara ne cessait de me dire que j'avais besoin de repos. Soldat ou non. Que craignaient-ils ? Que je pense à des choses macabres ? À mourir ? C'était ridicule. Mancinia ne me l'aurait jamais pardonné, surtout si j'étais mort en raison de son absence. Je devais tenir, car elle aussi se battait, même sur un autre terrain.



Bien, n'oubliez pas que nous serons en repos demain. Je vous invite à en profiter correctement !

Je ne cessais de me remémorer ses paroles en nouant les lanières de mon sac autour de mon épaule.

Vous croyez qu'ils prévoient une opération de grande ampleur ? demandai-je.
Possible. Avec les Démons qui ne cessent de gagner en puissance, impossible qu'on reste les bras croisés.
Ouais ... On doit profiter de notre jour de repos et se préparer pour la suite.

Nous étions tendus, tout en sachant que les Vils n'étaient pas la seule menace puisque les Vampires s'agitaient. Depuis la disparition de l'ancienne Impératrice, son successeur était décédé rapidement devant la violence des autres membres du peuple. Ils avaient l'air d'être extrêmement agressifs au niveau de leurs territoires. Quant aux Sorciers, eh bien, ils avaient perdus leur guerre contre les Sirènes, ils ne représentaient plus une menace, d'autant plus que l'Impératrice des Abysses avait quitté son trône, abandonnant les siens comme des vieux mouchoirs.

Youhou, les garçons !
Anzass !

Nous nous étions retournés tandis qu'elle venait à notre rencontre.

Je voulais savoir si vous pouviez venir chez moi, demain soir !
Oh, tu as quelque chose à fêter ?
Héhéhé, oui ! Je vous en dirais plus le moment venu !
Tu peux compter sur moi, je ne refuse jamais une bonne fête !
Je te rappelle qu'on revient après-demain, l'alcool est proscrit !
Je viendrai, dis-je.

Je me sentais responsable de ce qui était arrivé au sein de sa Famille, mais notre amitié n'en avait pas été ébranlé. C'était la Faute d'Ève si elle était devenue une Aile Noire et il n'y avait plus de raison à ce que je demande Pardon ou ne la Pardonnasse. Je voulais soutenir cette amie brillante, qui me sourit en me disant compter nous avant de repartir vers son poste.

Tu crois qu'elle va devenir Capitaine ?
Idiot, c'est trop tôt, même pour elle !



Je clignais des yeux. Un rai de lumière tout clair venait paresser sur mes paupières, m'éveillant. J'avais oublié de clore mes rideaux, voulant observer les étoiles la nuit dernière. Je souris, amusé, étant pleinement reposé. J'avais l'habitude, mais il était appréciable de ne pas devoir courir dès le matin. Après un passage à la salle d'eau et m'être changé, peut-être pourrai-je préparer le petit déjeuner ?

Mère, vous ...

Dommage pour réaliser une surprise à mes parents, mais la voir assise là, éveillée et se relever pour venir vers moi avec un sourire, c'était encore plus gros que je n'aurais cru.

Tu es debout tôt.

Je vois ma mère me sourire, tandis qu'elle nettoie énergiquement son plan de travail avec l'aide de sa magie, tout en venant m'embrasser.

Je n'arrivais pas à dormir.

Elle ne dit rien. Elle ne me dit plus rien depuis que Mancinia n'est plus là, essayant d'être compréhensive sur sa perte. Qui peut me comprendre ? Je n'ai su que trop tard ce que j'éprouvais réellement pour elle. À moins que ... Je faisais semblant de ne pas savoir ? Je ferme les yeux. Je refuse d'y penser. Je sens le Lien, il est encore là. Je suis sûre qu'elle reviendra. Je m'assieds, tandis qu'elle me sert des oeufs brouillés.

Quand retournes-tu à la Caserne ?
Dem ...

La déflagration est si puissante que les murs de notre demeure vacillent, littéralement. Je me redresse d'un bond, observe par la fenêtre et me fige. Suis-je en train de rêver ? La maison voisine est en flammes, mais ce n'est certainement pas un simple incendie. Éventrée en son milieu, l'une de ses façades réduite en charpie, la bâtisse vomit ses ruines jusque sur le trottoir. C'était ça, c'était une explosion !

Qu'est-ce qu'il se passe ?
Reste là, maman.
... Suna ?
Oh, chéri ...

J'étais déjà dehors, tandis que mon père devait chanceler dans l'escalier, l'esprit encore embrumé de sommeil, complètement dans le flou de ce qui s'était produit. Je regardais les flammes, très hautes, dévorées l'intégralité de la maison. La fumée me fit tousser. Impossible de m'approcher pour aider quoi que ce soit, je doutais même qu'il y est des survivants.

Neah !

Je me retournais, étonné, me reculant néanmoins pour ne prendre aucun risque et rejoindre mon amie.

Anzass, que fais-tu ici ?
J'allais au travail ... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Je ne sais pas.

Nous voyions quelques Anges s'activer à apaiser l'incendie, mais ce dernier redoublait d'intensité. Je regardais mes parents, inquiets sur le perron de la porte. Mon père ne s'attardait pas, vu l'état de ses habits.

Neah, dit Anzass en mettant une main sur mon épaule. Je sens que quelque chose ne va pas.
On devrait aller voir.


Post XXI - 1160 mots
Inktober - Jour XXI - Flou [dans le sens de confusion]


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Mancinia Leenhardt
Ven 22 Oct 2021, 23:20


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


Je ressens une chose, au creux de ma poitrine. Un sentiment oppressant, grondant. C'était plus grand, inexplicable et malsain. J'ai un sentiment de déjà vu, mais sans parvenir à mettre le doigt dessus. J'inspire. Je suis Anzass, qui ouvre la marche, trois pas devant moi. La Citadelle Blanche était un lieu plein de vie, bruyant, mais en cet instant, c'est comme si tout était en suspens, le moindre son, le moindre rire, le moindre trait de vie. J'avais l'impression que tout n'était qu'un ralenti, de mes pas au mouvement des longs cheveux de mon amie sur son dos. Nous avions eu à peine le temps de nous engager au coin de la rue qu'une secousse, suivi d'une autre explosion secoue un des quartiers en hauteur. J'eu le mouvement de me baisser pour éviter les retombées. Il n'y avait aucun doute sur cette nature noire qui s'abattait sur nous. Aucun.

Nipa ẹjẹ ... !

Je la voyais. Cette masse sombre, au-dessus de nos têtes. Ils avaient attendus cette heure précise, lorsque les alentours étaient plongés dans la brume matinale, notre vigilance relâchée. Une sorte de combinaison magique s'heurtait s'heurtait violemment contre les Protections dont nous étions si fiers, celles qui étaient en ce moment même en train de cédées. Toutes. Je distinguais les failles. J'eu un mouvement de recul, effaré.

Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda mon père en boutonnant négligemment sa chemise. Encore un accident ?

Je regardais mes parents par-dessus mon épaule, qui s'étaient approchés pour venir voir de quoi il en retournait et qui m'observait à leur tour, interrogateurs, n'ayant pas remarqué ce qu'il se passait au-dessus de nos têtes. Je décalais les yeux vers ceux qui étaient mes voisins et qui étaient sortis de chez eux, dans un même état d'incompréhension. Comme moi. Jusqu'à ce que l'information me parvienne totalement, heurtant violemment ma conscience. Nos défenses étaient en train de tombées.

Éléa !

Je n'étais pas le seul à avoir compris. Anzass, blême, s'était brusquement élancée dans la rue attenante. Je voulais la suivre, mais comme elle désirait protéger sa Famille, j'avais la mienne. Je ne laisserais personne derrière moi. Je devais protéger le Peuple. Je saisis le poignet de ma mère.

On s'en va ! hurlai-je. Suivez-moi, tous !

J'avais été brusque dans mes manières, causant d'autant plus l'incompréhension dans le coeur de chacun. D'abord stupéfaite, les pas de ma mère suivaient les miens, mon père s'étant élancé à notre suite en me demandant ce qu'il me prenait. Chacun me suivait, plus par un effet de masse qu'une réelle intention. J'étais un Soldat, pas vrai ? Ces quelques pas nous sauvèrent la vie. Un éclat noir vint heurter avec violence les habitations, causant d'autres explosions dans de nombreuses demeures. Ce n'était pas assez puissant pour nous mettre à terre, mais cela enclenchait de nouveaux incendies. Je n'osais pas un regard en arrière. Je ne voulais pas savoir si ma maison s'était effondrée, ou non. Je ne voulais pas savoir. Je savais seulement de quoi ils étaient capables et ce n'était pas des murs en briques qui arrêteraient leurs assauts. J'avais suivi Anzass près de chez elle, mais son habitation était en ruines, vomissant des flammes. Elle était en état de choc, perdue, tandis que des cris s'élevaient désormais d'un peu partout.

Anzass !

Je la voyais se retourner vers son mari, Delmior, qui tenait leur fille dans les bras et qui s'était mise à pleurer. Je pensais à un miracle. Était-il sorti, comme nous, de chez lui pour voir de quoi il en retournait ? Cet acte avait sauvé leurs vies. Mon amie tremblait, manquant de se mettre à pleurer de soulagement, mais elle n'en avait pas le temps. Je ne le lui laissais pas, tout en relâchant le poignet de ma mère, choquée.

Ce sont des Démons ! dis-je au-dessus du vacarme. Ils nous attaquent ! Anzass, ils nous attaquent !

Je voyais bien que mes propos eurent l'effet d'un électrochoc.

Neah, je ... mon arme !

Je n'avais pas la mienne non plus. Je devrais me battre pas d'autres moyens, si nous croisions des Vils, mais tandis que l'on se regardait, notre âme de Soldats était à l'unisson. Nous devions retourner à notre Caserne et recevoir nos ordres, mais en même temps, quelque chose me criait de ne pas m'y rendre. J'en venais à croire, brièvement, que c'était Mancinia.

Nous devons protéger les civils, Anzass.
... Tu as raison.

C'était sans doute égoïste, mais je voulais protéger mes parents. Elle voulait très certainement défendre les siens. Nous devions aussi sauver les Familles de nos camarades, même s'ils étaient absents. Nous faillirons si nous les laissions sans protections.

Nous devrions aller au Portail qui nous conduit vers le Ponton du Lac Bleu, repris-je. Les civils pourront évacuer chez les Magiciens.
Il n'est peut-être pas ouvert, Neah, intervint Delmior. Fuir par les Portails habituels ...
Non, ils vont être assaillis. Il n'y a que lorsque vous serez en sécurité que nous pourrons retourner au combat.

Je sentais les tressaillements de l'Ange. Lui n'était pas un combattant, il ne connaissait que la bureaucratie. Nous avions chacun nos compétences, mais en cet instant, les miennes et celle de son épouse dominaient les autres.

Regardez qui voilà !

Cette voix me contraignit à lever les yeux dans leur direction, réagissant au quart de tour. Je déployais mes ailes pour maintenir les autres en arrière, créant un moyen de diversion. J'ignorais les exclamations étouffés devant l'état dorée émanant de mon dos. Ils étaient deux. Ainsi, les Protections de la Terre Blanche cédaient de plus en plus vite, laissant ouvert des passages, même étroits. Ce n'était pas bon. Je m'étais avancé, sans aucune arme dans la main.

Qu'est-ce qu'il veut le minus ?
Neah ! hurla ma mère, retenue par mon père.
Il est sérieux ce con ?

Je créais un sort entre nous en absorbant l'air autour de moi. J'étais heureusement assez à l'aise avec ce genre de sorts élémentaires, avant de la propulser vers eux, faisant reculer de quelques pas l'un des deux gaillards. Le Démon jurait dans sa langue natale, avant de lever son arme pour l'abattre dans ma direction sans sommation. Pile ce que nous attendions.

Bande de salopards !

Les courants électriques saisirent violemment le corps du combattant. Anzass n'avait aucune pitié à laisser abattre sa magie élémentaire de toute sa puissance. Foudroyante. Le Démon était en train de cuire sur place, laissant une odeur âcre se répandre dans les environs. Puis, cela cessait.

Salauds ! souffla-t-elle.

Son corps retombait en arrière morts.

Neah !

Je dresse mes avant-bras devant mon visage, les enduisant de métal, avant d'abandonner ma magie et de la concentrer sur un dernier point avant l'impact. Le choc était d'une violence inouïe. Je me disais, durant un millième de seconde, que si je n'avais pas apprit cette technique de renforcement, j'aurai perdu le haut de mon corps, puisque la lame serait passée au travers de mes bras comme dans du beurre. Je n'avais même pas réfléchis, j'avais seulement appliqué ce que j'avais appris. Si l'utilisation magique demeurait mon point faible, j'avais veillé à pallier ce manquement ces dernières semaines, notamment avec l'aide d'Ace.

C'est quoi cette merde ? demanda le Démon en clignant des yeux en voyant le métal se désagréger.
Ça, c'est un Bouclier des Anges ! soufflai-je, déterminé à lui encastrer dans les dents.
Et ça, c'est son Épée !

Je clignais des yeux, voyant les entrailles du Vil se répandre autant sur moi que sur la chaussée. Ce dernier n'avait eu aucun soubresaut, se contentant d'observer la lame qui venait de lui rentrer dedans, tandis qu'il passait son regard au-dessus de ses épaules. Le temps nécessaire à ce que son collègue le décapite.

Monsieur ! dis-je, soufflé d'émotion soudaine en le reconnaissant.


Post XXII - 1293 mots
Inktober - Jour XXIII - Ouvert
Neah utilise les pouvoirs suivant ;
- Contrôle de l'Air
- Création du Métal
- Renforcement - capacité à renforcer magiquement sa peau, protégeant ainsi le corps de l'utilisateur des petits dégâts et lui permettant ainsi de se battre en infligeant plus de dommages à ses adversaires. Lorsque le sort est activé, la magie de l'utilisateur est inopérante, mais sa capacité physique est augmentée.



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Sam 23 Oct 2021, 20:45


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Je sentais la pression se relâcher au niveau de mes muscles, comme s'ils entraient en état de soulagement, avant de me ressaisir. Rien n'était terminé. Je me remis correctement sur mes jambes, ressentant encore la violence de l'impact sur mes membres supérieurs, au point que mes mains tremblaient. Je les regardais, essayant de reprendre le contrôle sur mon corps.

Je ne sais pas si se battre sans arme est stupide ou courageux, Katzuta.

Cette voix. C'était celle de Glen Yansick, un de mes collègues au sein de Boadicēa, mais s'il était armé de son épée usuelle, il ne portait pas sa tenue militaire, simplement en bas en soie, un peu brûlé par endroit et une chemise à fleur. Pas de quoi se moquer, puisque nous étions nombreux à être en repos au sein de notre unité, aujourd'hui. Ce timing était tellement parfait pour un assaut. Ce dernier était en compagnie de Julian Kaesra et de Marlowe Iqs, appartenant à la troupe Diana. Je ne les connaissais que de noms et de réputation, comme bien des Soldats se connaissaient par ce biais au sein de la Compagnie. Par ailleurs, il y avait derrière eux d'autres personnes, des homme et des femmes terrorisés, des enfants apeurés. Visiblement, ils en avaient bavé.

Nous conduisions les civils en lieu sûr lorsqu'ils nous sont tombé dessus, dis-je. Nous n'avons pas eu le temps de nous armer avant que ...
Reprend ton souffle, Soldat, t'es jeune, dit-il en me gratifiant d'une tape sur l'épaule. Par contre, ne m'appelle plus monsieur où je vais mal le prendre, hein. Je ne suis pas si vieux.

J'avais du mal à me débarrasser de cette mauvaise habitude, question de respect et de politesse. Sa phrase s'était conclu avec un sourire, essayant de détendre l'atmosphère tendue autour de nous. Tous les bruits aux alentours semblaient s'être accentués, comme si tout allait se rapprocher et nous heurter. Anzass et moi avions vraiment eu de la chance.

Et toi, Ectrie, tu te bat dans ton état ?

J'haussai un sourcil. Son état ? Est-ce qu'elle était malade ? Elle n'en donnait pas l'air, mais comme toute réponse, Anzass se tournait vers son mari et sa fille, qui se trouvaient derrière nous. Je vis ma mère totalement blême de ce qui venait de se produire. La guerre était mon monde, désormais.

Je vois ...
Prenez ceci, vous deux.

Je pris la poignée de l'arme que me tendait le Soldat Kaesra. Je me sentais mieux d'en avoir une pour protéger ceux qui m'étaient chers.

Pourquoi ne pas vous être servi de votre manipulation du métal pour te générer une arme ?
Ma magie n'est pas aussi puissante, admis-je. Je parviens à peine à matérialiser celle-ci, j'ai eu de la chance.
La chance n'a rien à voir. ​Et donc, vous ameniez des civils en sécurité ? Pourquoi vous n'êtes pas en poste ?
Journée de repos pour moi.
Pareil, commentait le Soldat Yansick dans son dos.
J'allais à la Caserne ... avant d'être attirée par le bruit d'une explosion.
Une attaque au petit matin ... de vrais enfoirés.

Ils n'étaient pas les Malins pour rien quand il s'agissait de semer le chaos.

Nous avons été contacter quelques minutes avant qu'ils n'arrivent, nous expliqua-t-il.
Je n'ai pas été prévenue ! s'exclama Anzass. Neah non plus, d'ailleurs, pas vrai ?
Non. Une maison voisine à la mienne a explosé, puis une autre dans la rue d'à côté ... Puis tout notre quartier.
L'Armée Démoniaque semble être là au complet. La Nith-Haiah est partie interceptée le plus gros des troupes, mais ils s'attaquent aux défenses de la Terre Blanche avec l'aide d'une magie qu'on ne connait pas. Des petits groupes passent ou des éclats de magie ... On a prévenus nos alliés de l'attaque, mais ils sont trop éloignés, personne ne viendra. On doit se débrouiller nous-mêmes.

Je relevais les yeux vers le ciel et, en effet, le dôme invisible qui s'était illuminé d'un éclat doré en subissant l'assaut semblait se déchirer et virer vers une couleur moindre.

Glen, Julian, on a perdu le contact avec toutes les autres unités ... On fait quoi maintenant ?
On ne doit pas rester ici, c'est sûr. Le secteur n'est pas sûr et nous avons des civils avec nous.
Ouais, nos familles, tu veux dire !

Ce n'était pas si anodin, non plus. Dans un sens, nous avions de la chance de les savoir en sécurité, mais de l'autre, ils nous incombaient de prendre tout ceux que nous pouvions et de les protéger équitablement. Le Soldat Kaesra regardait une des femmes, essayant de rassurer une autre, plus âgée, qui avait d'ailleurs un ventre arrondis. Il n'y avait pas besoin d'être devin pour comprendre que c'était sa femme. Il se retournait vers nous, à nouveau.

Nous devons les conduire en sécurité, dis-je. On emmenait les nôtres vers le Portail du Ponton.
... On a eu cette idée aussi. Les autres sont trop loin et y'a des Démons un peu partout.
Ils ne sont pas difficiles à battre, seulement trop nombreux et il y a des ... cibles potentielles autour de nous.

C'était douloureux d'entendre que mes parents étaient autant des poids, que des points faibles, que de petites choses sans défense, mais c'était la vérité.

Écoutez, Ectrie, Katzuta. Je n'ai aucune habilité à vous donner des ordres, mais c'est un chaos sans nom. On ne sait même pas qui est encore en vie. Je vous le demande ... vous devez partir.
Nous sommes des Soldats, on doit se battre ! protestai-je.
Non, dit-il en secouant la tête. Je veux dire que vous devez assurer la sécurité les civils. Je ne doute pas que vous ayez de l'expérience au combat, mais défendre et protéger, c'est tout aussi honorable que de rester et se battre, vous comprenez ?

Il marquait une pause.

Je n'ai pas envie d'abandonner mon épouse. Je voudrais ... la remettre à des personnes de confiance.
Je comprends.
On va repartir vers les autres unités pour les aider. Vous nous rejoindrez dès que vous le pourrez.
Ectrie, on garde un contact télépathique, okay ? commentait Iqs.
D'accord. Si on a besoin d'aide, on vous appelle !
Parfait. Allez, maintenant, partez.
Non, mon chéri, nous devons partir ensemble !

Je me reculais pour les laisser discuter. Je savais que lorsqu'on était amoureux, on était de vrais têtes de mule.

Je dois rester et tu le sais, dit-il en l'embrassant sur le front. Je reviendrai vite, c'est promis.

Je voyais bien qu'il s'agissait d'un déchirement pour tous les deux. Je me jurais de sacrifier ma vie pour la protéger. Je savais à quel point cela causerait du Mal, autrement. Devant cette situation de crise, sa compréhension prenait le dessus malgré l'inquiétude et la douleur. Elle acquiesçait sans rien dire, tandis que leurs civils venaient vers les nôtres. Notre groupe s'était agrandi, mais notre mission restait la même.

Je vous la confie, dit-il en se reculant de quelques pas.
Comptez sur moi.
Julian, y'a des Démons qui s'amènent !
On va s'en occuper !

Il était reparti en courant dans la rue, en volant, nous étions aisément repérables. Je mettais ma main sur l'épaule de Madame Kaesra, qui le regardait partir, en geste de soutien, tandis qu'elle essayait de contrôler ses larmes qui sortaient malgré elle. Je la contraignis à se retourner et à marcher vers les autres. Nous devions ... Fuir.

Venez, on va conduire en lieu s ...

Je me sentais décoller du sol tandis que la chaleur léchait mon dos. Nous nous retrouvions tous à terre sous l'onde de choc démesurée qui secouait ce coin de l'île. Je n'avais pas anticiper l'idée d'une énième explosion, qui dévorait tout au-dessus de nos têtes, nous clouant de peur sur les dalles de la rue, désormais recouverte de terre et de poussière. J'étais tombée au-dessus de ma protégée imprévue, veillant à la préserver des débris, surtout son bébé. Je relevais mes yeux au-dessus de mon épaule et, dans un fracas assourdissant, tous les bâtiments du quartier attenant qui s'effondrèrent sur mes collègues ...


Post XXIII - 1337 mots
Inktober - Jour XXIII - Fuir
- Julian Kaesra



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Dim 24 Oct 2021, 20:58


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La Liste de nos Cauchemars


Je n'étais pas bien sûr de ce que je venais de voir. Est-ce qu'ils avaient réussis à aller de l'autre côté ? Je me relevait en douceur, relativement sonné de ce qui venait de se produire, avant de prendre conscience que tout était en ruines devant nous. Tout. Même les Démons avaient été écrasés sous le poids des bâtiments, donc le clocher de marbre qui s'était disloqué en trois morceaux gigantesques, ne laissant que sa base fendillé tout du long. Je ne sais plus réellement à quoi je pensais, n'observant que les armes tordues et un bras sanglant, dont la main était transpercée d'éclats miroitants. J'entendis des cris déchirants autour de moi. Certains d'effroi, de douleur ou tout simplement de désespoir.

Non, non, non, Julian ... ! Julian !

Madame Kaesra s'était également relevée, voulant se mettre à courir en direction des bâtiments effondrés par automatisme. Je la retenais de mon bras avant qu'elle n'aille plus loin, se mettre inutilement en danger. Je veillais à ne pas la blesser au niveau du ventre, mais toutes ses forces l'avaient quittée. Elle n'était plus qu'une boule de douleur et de tristesse. Elle avait compris. Sous le gouffre qui s'ouvrait devant ses pieds, elle venait se coller à mon bras en pleurant en laissant glisser vers le sol. J'essayai de la réconforter, en regardant Anzass par-dessus mon épaule, qui se tenait le front. Sa tête secouée me fit comprendre qu'ils étaient morts tous les trois. Son lien télépathique avec le Soldat Iqs s'étant rompu.

Madame ... Madame, c'est fini. Nous devons y aller.

J'étais secoué, moi aussi. Je n'étais pas encore habitué à ces pertes brutales ... J'espérais ne jamais l'être, en vérité. Je la prenais dans mes deux bras pour la relever, même si ses membres ne pouvaient plus la porter. Je la voyais totalement détruite. Je la comprenais partiellement ... Je comprenais. À côté de nous, l'incendie gagnait en intensité avec les vents et les autres qui s'étaient déclarés pour se combiner en un gigantesque brasier. On ne pouvait pas rester ici.

Vous m'excuserez, Madame ... mais nous n'avons pas le temps.

Peu m'importait si elle me haïssait devant ce manque d'empathie, mais j'avais promis de les protéger et je le ferais. Je la redressais d'une poigne ferme, avant de passer mon bras derrière ses jambes et de la faire tomber dans mes bras. Une tâche aisée. Je m'assurais qu'ils étaient tous près de moi. On ne devait vraiment pas traîner ici.

Allez, tout droit ! Courrez !

J'ignorai le cri de mes muscles dans mes bras et mes épaules, me concentrant sur le chemin se dessinant devant nous. J'avais l'habitude de courir avec des poids autour de mes membres et l'Ange me paraissait d'une légèreté déroutante, tandis qu'elle continuait de pleurer mon mari disparu en se collant contre moi. Nous poursuivions vers le Portail sans de réels problèmes, ralentissant progressivement l'allure. Ils n'étaient pas tous habitué à de tels efforts physiques, mais cela nous permettait de rencontrer d'autres rescapés, avec notre groupe s'agrandissant à vue d'oeil, avec quelques autres frères et soeurs d'armes, éparpillés par ici et là. Certains civils essayaient de prendre un autre chemin. Je ne pouvais les contraindre à suivre quelques Soldats, c'était leur choix. Plus nous nous rapprochions, plus on ressentait une relative sécurité avec une présence militaire accrue. Nous nous arrêtions quelques instants. Je confiais la dame à ma mère, avant d'entendre quelqu'un crier mon nom. J'eu presque le coeur explosé.

Chÿsam, Ace !

J'étais tellement heureux de les voir. J'allais les rejoindre en courant.

Vous êtes en vie !
... Ouais, dit Ace en regardant vers Chÿsam. On est vivants.

Je comprenais que pour mon ami, les nouvelles n'étaient pas spécialement bonnes.

Qu'est-ce que vous faites ici ? demandai-je.
Eh bien ...
Debout, levez-vous ! Allez-vous battre !

J'entendais la voix du Capitaine Fedoseeva non loin de nous. Je relevais mes yeux vers lui, avant de blêmir très certainement devant sa sérieuse blessure au niveau de l'abdomen. Il était éventré. Le long de son bras tenait sa plaie d'où s'écoulait du sang et d'où je voyais très nettement ses intestins dépasser. Certains de mes collègues essayaient de l'apaiser et de le retenir, mais son esprit devait vriller.

Capitaine ! reprit Ace en se dirigeant vers lui. Arrêtez, vous êtes blessé !

Le Capitaine le repoussait de son autre bras, comme usant de ses dernières forces, avant de chanceler et de mettre un genou au sol, retenu brièvement par l'un de ses subordonnés.

Pour qui vous me prenez ? Reculez !
Capitaine, arrêtez, c'est insensé !
Reculez, j'ai dis ! clama-t-il en se redressant. Il faut ... déclencher l'organisation des secours ... ! Trouvez mon second ! Dites-lui de prendre le commandement ! Assurez-vous que tout le monde est à son poste !

Son état nous inquiétais, il n'avait pas l'intention d'abandonner sa position et, au comble de malchance, des troupes de Démons arrivaient droit devant. Je sentais l'anxiété m'exploser partout. J'étais sans armure, mais j'avais au moins une arme.

J'vous donne l'ordre de vous barrez ! Je vais retenir ces Vils de mes propres mains !
Mais ... !
C'est un ordre ! Reculez !

Je marchais en arrière. Je ne voulais pas tenter la Mort de venir me prendre.

Non !
Ace, c'est fini, on doit y aller ! dis-je en l'entraînant avec moi.

L'abandonner-là nous déchirait la poitrine, mais il nous aurait botté les fesses s'il savait qu'on traînait, à l'encontre de ses ordres. Je me glissais avec les civils dans les dernières rues nous séparant de notre objectif, en priant les Aetheri qui nous restaient que tout soit prêt. Et ça l'était. Je poussais un soupir de soulagement, car nous avions prit le risque d'être coincé. Je regardais mes parents, qui avaient l'air soulagés, tandis que moi, j'allais retourner sur mes pas. J'avais eu honte d'avoir peur il y a une quinzaine de minutes, mais maintenant ...

Neah, où tu vas ?! me demanda Anzass.
On a atteint le Portail, j'ai une arme, alors j'y retourne.
Non, arrête, dit-elle en me retenant par le bras. C'est terminé, regarde notre ville ... C'est terminé.

Je savais. Je l'avais vu à Stenfek. C'était comme si la balance désirait s'équilibrer.

Va, dis-je en mettant ma main sur la sienne pour l'enlever et reprendre mon chemin. Tu as ta fille, ton mari ... Veille sur mes parents.
... Qui veillera sur Mancinia si tu n'es plus là ?

Je m'étais arrêté. Je ne voulais pas l'abandonner de cette manière, elle, ma précieuse Humaine, mais ...

SBLAM.

Je sursautais, entendant des bruits de craquements de plus en plus perturbants, puissants.

Nos défenses ont cédées ! Repli ! REPLI !
Évacuez, vite, vite !
Neah, allons-y ! s'exclama Ace en se mettant devant moi, tout en essayant de me repousser vers l'arrière. On reviendra quand nous serons en mesure de le faire !
... D'accord, concédai-je. D'accord.
Neah, attention !

Ace me poussait sur le côté, tandis que la lame du Démon s'abattait dans notre direction, entre nous. Retombé au sol, je me redressais avec célérité pour venir l'aider, mais mon camarade n'avait eu aucun mal à tenir en respect le Vil et lui enlever ce qui lui restait de vie. Je soupirais de soulagement, avec qu'une grimace de douleur ne déforme mes traits. Son coup m'avait atteint. Je vis Ace disparaître dans un éclat de magie bleue, tandis qu'une poigne ferme m'entraînait vers l'arrière par le col.

Je sombrais dans l'inconscience.


Post XXIV - 1245 mots
Inktober - Jour XXIV - Disparu


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Mancinia Leenhardt
Lun 25 Oct 2021, 18:35


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


Ma tête repose contre l'épaule de Mancinia. Je l'ai prise dans mes bras, la serrant tout contre moi sans me soucier de lui causer du mal. Cette étreinte m'est plus importante que tout le reste. Nous ne parlons pas, demeurant ainsi durant un long, très long moment. J'ai envie de ce contact rassurant, apaisant. J'ai envie de la revoir depuis des mois, de vivre en sa compagnie et de l'aimer. Je veux lui dire mes sentiments, les lui crier, mais rien ne vint. Chacun de mes gestes essayent de lui transmettre mon ressenti, mais l'Humaine s'écarte désormais de moi. Ou plutôt, elle est contrainte de ma laisser partir, car plusieurs mains agrippaient mes bras, m'entraînant vers l'arrière. Je ne veux pas qu'on m'éloigne d'elle. Je résiste à cette Injustice. D'un signe de la tête, Mancinia m'encourage à y aller. Dois-je la laisser sur le rebord de ce lac, seule ? Non. Non ! Mancinia, laisse-moi rester avec toi ! Je t'en prie, c'est trop dur sans toi ! Non ! Je me moque de me débattre contre ces choses invisibles, je veux ... Ses mains sur mon visage m'apaisèrent. Je la vis me sourire, puis se pencher dans ma direction. Je sentais ses lèvres sur les miennes.

Je m'éveillais.

Tout du moins, mon rêve s'était conclu, mais mon corps semblait engourdi. Je sentais cette torpeur assommante, au point que mes paupières demeuraient résolument closes. Sans doute pouvais-je rester dans cet état et me rendormir, retrouver ma chère Humaine dans mes songes, mais la prise de conscience de mon environnement m'enlevait peu à peu cette possibilité. Je me sentais étendu sur le sol, mais dans un confort plus qu'appréciable, tandis que ma peau était parcourue de frissons en raison de la sueur, conséquence de la morsure d'une plaie sur mon côté, générant une fièvre qui embrasait mon corps. J'allais puiser dans mes dernières ressources pour entrouvrir les yeux. Je n'étais pas ébloui par une vive lumière, mais en tournant la tête, je distinguais les traits de l'aurore depuis l'ouverture de la vaste tente établie au-dessus de ma tête. Mon geste attirait l'attention de mon père, qui relevait la tête d'une pile de documents. Me voir éveillé le rassurait, manquant presque de le faire bondir sur moi. Il me rassurait, au contraire, d'un sourire tremblant.

Tout va bien, Neah. Nous sommes en sécurité ... Repose-toi, mon fils.

Je n'écoutais déjà plus. Harabella était venue me récupérer.



J'observe Monsieur Liddell un peu plus loin. Il était redescendu de l'Edelweiss Enneigée en urgence après avoir apprit l'assaut dont nous avions été victime, s'entretenant avec des responsables dont je ne m'étais pas attendu de voir ici, pas de si près. J'étais dans une infirmerie temporaire, ce qui me faisait d'autant plus sentir comme un vieillard grabataire. C'était déplaisant.

Comment tu te sens ?

Pour toute réponse, je vomi. Chÿsam eu un petit rire.

Plutôt bien, hein ? dit-il en me tapotant l'épaule.

J'avais heureusement en sceau à ma disposition, qui ne me quittait pas. J'avais des nausées assez violentes, malgré la prise de médicament. On avait soigné ma plaie, mais mes organes avaient encore du mal à se remettre du tranchant de la lame qui m'avait heurté. Celle qui m'aurait tué si mon ami ne m'avait pas poussé.

Ace ... Est-ce qu'il est ? ...
Mort, oui.

En vérité, l'Ange n'en était pas certain, mais il y avait peu de chance quant à sa survie. Quant à mon compagnon, assis à mes côtés et venu prendre de mes nouvelles, il avait les traits tirés et une sourde tristesse au fon des yeux.

Et toi, Chÿsam, tu ... ? demandai-je en douceur.
J'ai ... Mes parents et mes deux frères qui ... Pardon.

Il s'était mis à pleurer impulsivement et tentait de dissimuler ses larmes derrière sa main, mais à mon tour, je mis la mienne sur son épaule, en maigre geste de consolation. Je le plaignais sincèrement. Je soupirais intérieurement, avant de tenter de me lever. Tout en me redressant malhabilement, j'observais mes vêtements. J'avais des éclaboussures de sang sur ces derniers, dont la déchirure abominable qui marquait ma peau. Personne n'avait prit l'urgence de me changer dans l'urgence de la situation. Dire que tout cela datait d'hier ... J'observais brièvement la couleur carmine. Était-ce là moi ? À Ace ? À mon Capitaine ? Je détournais le regard.

Et Madame Kaesra ?
Elle va bien. Son bébé aussi, de ce que j'ai attendu. Ils lui ont donné de quoi l'apaiser.

J'acquiesçais. J'avais tenu ma parole. Cela étant ...

Chÿsam, repris-je plus sérieusement. Mes parents m'ont ménagé sur la situation, mais ... Je veux savoir ce qu'il s'est passé. Ce qu'il se passe, maintenant.

Je voyais dans son regard la douleur indescriptible de celui qui savait. Allait-il me dire que je n'étais pas prêt, lui aussi ? Tout cela me rendait plus anxieux encore, mais mon frère d'armes ne voulait pas me mentir.

La Terre Blanche est tombé, Neah. L'Apakan Heylik a été fait prisonnier par les Démons. Et ... Et il n'y a plus que nous.
Plus que nous ? demandai-je, étonné.
... Nous savons qu'une partie des nôtres ont survécus et sont retenus prisonniers. Ils ont tués tous les autres.

J'encaissais. Absolument pas. J'entrouvris la bouche.

... Quoi ? Tous les nôtres ?

Chÿsam acquiesce douloureusement.

Ils nous ont exterminés, Neah.

Il avait cette envie de le dire, de mettre des mots sur ce qu'il s'était passé, comme le besoin de se l'admettre à lui-même. Ses larmes coulaient d'autant plus, les miennes mouillaient ma peau à leur tour. J'avais sauvé mes parents. Je pourrais les garder auprès de moi, mais le reste de ma Famille n'était plus ... pas même ma douce et délicate Florine. J'aurai tant aimé qu'elle rencontre Mancinia. Elles se seraient vraiment bien entendues. Ace était mort. Le Capitaine Fedoseeva était mort. Akin était mort. Ils étaient tous morts ... Je pleurais comme un enfant, maintenant que je savais. Je suis hébété de douleur en réalisant l'étendue du carnage, convaincu que les Dieux ne peuvent pas s'amuser de tant de massacres ...

Le Czírnúma était l'acte le plus atroce que j'eus à vivre au cours de ma vie.

Cette marque me hanterait à jamais.


Post XXV - 1035 mots
Inktober - Jour XXV - Éclaboussure


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Mancinia Leenhardt
Mar 26 Oct 2021, 17:43


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


J'avais réussi à relier les éléments entre eux dans mon esprit embrumé, dans la mesure où ces derniers demeuraient logiques et ne demandaient pas une concentration exacerbée. Les Magiciens nous étaient venus en aide. C'était de leur intervention qu'une poignée des miens, dont moi, avions été secourus. Quant aux Anges, nous nous résumions désormais à quelques milliers de survivants. Entre ceux qui avaient été avec nous, ceux qui avaient réussis à prendre d'autres chemins et ceux se trouvant sur le Continent lors de ce massacre, nous étions ... presque éteint. Nous n'étions plus rien. Toute notre Nation s'était désagrégée en l'espace d'une seule journée. Comment ne pas repenser au vécu des Humains ? De ces siècles passés à tenter de sortir la tête de l'eau. De la Première Race, prestigieuse et dominante, il ne restait plus qu'une Cité désormais menacée sous l'écrasante botte des Vils. Je comprenais mieux cette sourdre crainte dans les entrailles de mon Humaine, cette volonté aussi de ne pas dépendre d'autrui, cette impression de quelqu'un qui sait, cette connaissance du terrain et de la cruauté du monde à l'égard de sa race. Mancinia, je te comprenais. Je saisissais maintenant pourquoi tu ne voulais pas de ce sentiment de sécurité, qui s'avérait, à tes yeux, être de la pitié. Je pourrais lui assurer ne pas en avoir à son encontre, en tant que Gardien, mais oui, les Humains ne pouvaient avoir confiance qu'en eux-mêmes. Puisque, maintenant, la présence rassurante des miens n'était plus ...

Mancinia ... Qu'est-ce que je vais faire ? Tu es seule, isolée dans cet endroit écarté de ta Capitale, mais ce n'était pas une sécurité pour autant. Si un Démon tombait sur toi, endormie, il ... Il allait te ... Non. Je ne devais pas voir les choses aussi mal. Tout n'était pas aussi sombre, même si mon coeur ne pouvait s'empêcher de s'affoler. Ce n'était pas comme si les Enfants de Sympan étaient respecté des autres races, en dehors de la nôtre, qui ne souffrait aucunement de leur Antimagie. S'ils étaient en danger, ils seraient totalement désarmés, mais je doutais sérieusement que la nouvelle Reine ne laissât les choses dans cet état. Il existait aussi d'autres grandes nations en mesure de les aider, même sommairement. Personne ne voulait d'une nouvelle ère où le Mal dominerait, pas vrai ? Bien que cela soit une douce utopie pour les Maléfiques, en l'état. Les Sorciers avaient subis une cuisante défaite devant les Ondins. Les Mages Blancs ne devaient pas vraiment craindre une alliance de leur ancien ennemi avec des Démons de plus en plus gourmands, même si cela ne changeait rien au problème de voir le Mal déferler sur les Terres du Yin et du Yang. Encore. Encore et toujours. Les Démons ... Les Démons, ces sales chiens ! Pourquoi ne pouvaient-ils simplement pas crever ? Je Jurais, intérieurement, de me reprendre. Je Jurais de leur rendre toute cette souffrance. Et si ce n'était pas moi seul, j'y contribuerais à chaque instant.

J'en faisais le Serment.



J'étais resté au sein de cet hospice provisoire pendant un moment, notamment parce que je n'avais plus nulle part où rentrer chez moi, mais aussi parce que ma blessure avait eu du mal à cicatriser. Le médecin se chargeant de mon état de santé pensait que la lame qui m'avait touché avait été ensorcelée, empoisonnée ou même les deux. C'était difficile de savoir. D'un autre côté, je voyais que mes parents étaient partagé entre l'envie de me serrer dans leurs bras et de me crier tant ils avaient eu peur pour ma vie. Ils se contentaient de venir me voir, essayant de trouver une solution à notre situation, me rassurant sur le fait qu'ils trouveraient une solution. J'avais sans doute été ingrat en déclarant que je n'étais plus un enfant et qu'ils pouvaient penser à eux, surtout ma mère, qui avait perdu nombreux membres de sa Famille. Je devais être son soutien, même si sa présence me soulageait. Par ailleurs, il y avait quelques négociations en cours sur notre avenir, mais nous allions demeurer sur les Terres du Lac Bleu un long moment, sous la Protection de l'Impératrice Blanche. Elle avait ordonnée la construction d'une Cité, qui serait un prêt des Magiciens à notre encontre, le temps nécessaire. Des collègues à mes parents leur avait immédiatement proposé du travail, ou encore, de quoi relancer leur entreprise, mais ils allaient tout deux recommencer par le bas, ne se sentant pas la force de reprendre une gestion.

Au moins, ils auraient un salaire relativement rapidement, dans un domaine où ils étaient professionnels. Je ne doutais pas des galères qui nous attendaient, mais curieusement, je vivais à l'adrénaline et à la Colère que je nourrissais envers les Démons, même si j'ignorai quel était mon statut actuel. J'ignorai si j'allais être démobilisé. Avait-on besoin d'une armée quand il n'y avait personne à protéger ? Dans le pire des cas, je pourrais travailler dans un autre domaine, avec mes parents, peut-être ? Je connaissais assez bien le corps de métier. Je pouvais aussi partir et vendre mes services aux plus offrants, mais en dehors du fait que je n'aimais pas ce métier, cela ne m'intéressait pas. Ma place était ici, auprès des miens et non loin de Mancinia.

Ne-ah.

Je clignais des yeux en sentant ses deux pattes se mettre sur mon genou. Un corbeau noir de jais m'observait, je pouvais voir la malice dans l'éclat de ses yeux. Il transportait un paquetage et je voyais ses plumes gonfler sous sa respiration. Je demeurais muet en reconnaissant sa voix.

Kamiya ?
C'est moi ! me dit-il en levant une aile. Je suis venu te voir.
Comment sais-tu que j'étais ici ? ... Et pourquoi es-tu venu ?

Ce n'était pas un reproche, simplement de la curiosité. Le corbeau méditait un instant sur ma question, je ressentais la tristesse dans sa voix.

Kahnsykah n'est plus là. Je suis seul. J'ai veillé sur elle, mais quand j'ai appris ce qu'il s'était passé chez toi ... Je suis venu. Je savais que tu serais ici.
Tu as eu une bonne intuition quant à ma survie, souris-je en soupirant.
Tu ne serais pas le Gardien de Kahnsykah, autrement ! répliqua-t-il.

S'il y a une chose dont l'animal était fière, c'était de son amie. Il sautillait trois fois dans ma direction, collant presque son bec sous mon nez.

Comment tu sens ?
... Vide.

C'était la réponse la plus honnête que je pouvais trouver.

Je me sens vide aussi, kah.

Il se lovait sur mon ventre.

Je vais veiller sur toi, maintenant.


Post XXVI - 1094 mots
Inktober - Jour XXVI - Relier


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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mer 27 Oct 2021, 23:57


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


Je regardais le corbeau sur mes membres étendus, dans ce lit qui était la seule chose sur laquelle me raccrocher, dans cet endroit où le bruit était continu, mais où mes douleurs et mon épuisement avaient raison de cet ennemi. J'avais l'impression d'être un automate, de ne plus rien ressentir, mais je me trompais lourdement. Il y avait mon Lien, comme émietté. Il y avait les miens, tous endeuillés. Et, surtout, il y avait la chaleur de ce petit être qui avait décidé de venir me voir parce que j'en valais la peine, celui qui était resté seul tout ce temps à supporté l'absence de sa maîtresse. Kamiya avait fait tout ce chemin pour venir à ma rencontre. Il voulait veiller sur moi, dans l'attende du retour de Mancinia. J'ai accepté. Je me sentirais certainement moins seul avec ce véritable ami à mes côtés dans les moments sombres qui s'annoncent. Je regardais le paquetage, qui se voulait léger, accroché à sa patte. Ça n'avait pas dû être évident de le traîner tout du long ...

Et ce paquet que tu traînes à ta patte ?
C'est Ritsuka qui me l'a confié.

J'haussais mes sourcils. Je n'avais jamais entendu ce prénom de ma vie.

... Qui ?
C'est le Mur de Mancinia.

Je crois que l'empoissonnement de l'arme avait eu raison de ma santé mental. Je ne comprenais strictement rien de ce qu'il me disait. Kamiya claquait du bec en voyant mon air ahuri.

Pas comme un mur de soutien, idiot, le Mur ! ... La race quoi !
Il y a une race de ... Murs ?
Kah !

J'imaginais sans mal un mur de brique rouge se balader en glissant sur le sol. La fatigue, sans doute.

Qu'est-ce que c'est moche avec le truc des Humains ! Kargh ! Mancinia était obligée de la laissé dissimuler dans la maison. Par contre, quand on a quitté le Désert, elle a pu reprendre une apparence convenable ...

Je présumais que ce Mur avait la capacité, redoutable, de changer d'apparence. Mancinia savait s'entourer, décidément. Je soupirais, reportant mon attention curieuse au courrier. En le décachetant, je repensais à mes essais, pendant mes apprentissages militaires, mais je ne parvenais pas à changer grand-chose de mon organisme, si ce n'était la couleur de mes cheveux.

Et où est ... Ritsuka ? demandai-je.
Dans la demeure de Mancinia, à Arkas. C'est discret et elle peut gérer ses affaires.
Gérer ses affaires ?
Dis donc, Karhdien, tu crois que l'argent et les biens de mon Humaine se gèrent comment quand elle est absente ?

En effet. Lors de son ... départ, cela ne m'avait pas effleuré l'esprit, mais maintenant ... Mancinia avait commencer à obtenir une certaine renommée, s'accompagnant d'une richesse modeste et de biens immobiliers. Je n'avais même pas eu l'idée de demander l'administration de ces derniers, peut-être que c'était mieux ainsi, vu ma propre situation. Je clignais des yeux, à nouveau, après avoir parcouru les lignes devant eux.

Attends, ces documents sont à mon nom ?
Mancinia avait donnée des directives s'il lui arrivait quelque chose. Ritsuka devait se charger de tout ce qui la concerne, s'assurer que sa mère aille bien et te remettre une majeure partie de ce qui en était. Comme ce n'est pas Ezekahel qui l'a prise, elle n'avait pas jugée bon de te le remettre, mais avec ce qui s'est passé ...
Je ne peux pas accepter ça, dis-je en reposant les documents.
Fais-le.

Il avait mis sa patte sur ma main, me regardant intensément.

Kahnsykah aurait été à ma place si elle avait pu. Et elle t'aurait tout donner pour aider les tiens.

Je le sentais. Je le savais. Mancinia avait été apatride durant une quinzaine d'années ... Utopia était son foyer. Elle ne se serait pas remise de le perdre, elle aurait su ce que cela me faisait. Elle aurait su ... Aaah, elle me manquait tant.



Soldat Katzuta.

Je regardais cet homme étant apparu à ma droite, relevant mon nez des documents que j'étudiais plus en détail. Je ne pouvais pas cracher sur l'aide que je recevais, au point de me conseiller à moi-même. Ils me serviraient à la location d'une demeure non loin du lieu de travail de mes parents, peut-être pourraient-ils me servir de garantie si nous décidions de rebâtir notre société ? Je suis sûr que cela aiderait les Anges, sur le long terme. Son regard était sombre, perçant. Sa tignasse noire était peignée impeccablement, il avait le maintien des Grands, malgré un visage sec et sans émotions.

Monsieur ... ?
Commandant James Hornet. J'ai pris provisoirement le commandement de la Nith-Haiah.

Je le saluais alors plus dignement, malgré la surprise qui devait marqué mes traits.

Je suis désolé de ne pas pouvoir me lever, Commandant.
Je suis au courant de votre blessure, déclara-t-il simplement. Je suis venu vous voir concernant ce qu'il s'est passé sur la Terre Blanche.
Je peux vous expliquer.

J'avais répondu machinalement, comme si j'étais responsable de tout ce qu'il s'était produit là-bas. Son regard ne me quittait pas, tranchant.

M'expliquer quoi ?
... Tout ce qu'on a dû vous dire.

Je n'avais pas encore compris la raison de sa présence, comme si ...

Le fait que vous n'aviez pas votre uniforme pendant l'attaque ?
...
Ou de la centaine de civils que vous et vos collègues ont sauvés ?

Je restais un peu interdit. Son regard ne s'était pas adouci, son visage demeurait d'une dureté immuable, mais ses paroles ne souffraient d'aucune méchanceté.

Je ne suis pas venu parler des manquements éventuels de chacun des Soldats présents, nous avons été clairement dépassé par ce qu'il s'est produit et notre Peuple en souffrira durant des siècles. Non, Katzuta. Je suis venu vous voir concernant votre avenir au sein de nos rangs.
J'appartiens à la Compagnie de Yüerell, précisai-je.
Cela m'est égal, trancha-t-il. Tout comme il m'est égal des tensions anciennes entre la Nith-Haiah et Yüerell, de nos idéaux divergeant ou que sais-je. Ce qui m'importe, ce sont mes Soldats. Ce qui m'importe, c'est l'avenir.

Je ne savais pas quoi lui répondre. Avions-nous seulement encore un avenir autre que l'extinction ? Je ne savais rien, car on me préservait au mieux compte tenu de mon état, mais je savais que notre situation était cruelle.

Vous avez le droit de demander votre démobilisation. Ou bien de guérir vos plaies et de rester au sein ... de ce qu'il restera de nos forces de combat. Nous aurons besoin d'aider les Magiciens dans la surveillance de la zone qu'ils nous ont confié, pour ne pas surcharger leurs propres hommes répartis sur les différents fronts.

Évidemment. Les Mages Blancs aidaient les démunis aux quatre coins des Continents, surtout depuis que celui du Matin Calme avait été englouti dans les eaux de la Dévoreuse.

Je n'ai pas beaucoup de temps, précisa-t-il. Vous avez déjà une précision à me donner ?

J'avais certainement besoin d'une étincelle. On venait de me la donner.

La Flamme dans mon Coeur ne s'était pas éteinte.


Post XXVII - 1165 mots
Inktober - Jour XXVII - Étincelle


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Mancinia Leenhardt
Jeu 28 Oct 2021, 23:45


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


J'étais libre depuis quelques heures, ma blessure étant désormais résorbée, on m'avait autorisé à quitter mon lit. J'étais assez impatient de me lever, si bien qu'être sur mes deux jambes m'avait demandé un temps d'adaptation. Quant à mes parents, ils s'étaient montré impatients de me dévoiler notre logement. Un moyen de marquer notre nouveau départ, après deux semaines où nous étions dans le vague, l'incertitude et la douleur. Nous ne parlions pas de ce qu'il s'était passé, essayant de nous concentrer sur l'avenir. Sans doute étions-nous dans un profond déni, même si nous étions conscients de notre chance. J'avais uniquement des meubles, tout ce qui m'appartenait avait été détruit. Aussi anodins que ce soit, comme mes vêtements, mes romans, mes armes ... Ce que je portais sur moi maintenant n'était que de la générosité. Cela me touchait, me motivant à être d'autant plus investi dans ma tâche. J'allais reprendre depuis le début. C'était mon nouveau départ. J'avais beau voir les ténèbres devant nous, je savais également que, quoi qu'il advienne, l'aurore arrivait toujours. Que ce soit après que la nuit eut été calme, ou après que cette dernière ait décimée quelques vies au nom d'une Guerre nous dépassant tous. Kamiya, quant à lui, s'était permis de se créer son nid au-dessus de mon armoire, je savais qu'il avait exactement le même point d'observation dans la chambre de Mancinia.

Un moyen de dire qu'elle était encore là.



Avalant mon déjeuner sommaire en savourant le croustillant du pain et le goût salé du beurre, je tournais les pages du cahier des charges que m'avait remis mon Père. Il essayait de me maintenir en activité vu que j'étais dispensé des charges lourdes et que je ne serais informé quant à mon statut que dans quelques temps. On manquait d'effectifs et nous avions dû réorganiser les choses en urgence, mais mon paternel voulait éviter de me voir sombrer, oui. J'avais dû tellement leur faire peur avec Mancinia, mais en vérité, je n'arrivais pas à réaliser. Tant que je ne serai pas sur le terrain, je ... Je secouais la tête. Je n'avais jamais été très soucieux de ces détails sur mes capacités, mais j'étais vraiment à l'aise avec les chiffres. Je crois que si je n'avais pas été militaire, j'aurai été Architecte ou Comptable. Cette idée m'arrachait un sourire. Je ressentais que ma vie était sans dessus-dessous, en ce moment, étant loin d'être un euphémisme. Je me disais que partir en dehors de ce territoire avant de reprendre du service m'aiderait à y voir plus clair, mais Kamiya estimait qu'un voyage à l'extérieur serait imprudent, car les temps étaient hostiles aux Fidèles des Aetheri, qui comprenaient désormais que tout était en leur défaveur. Je ne voyais pas ce qui pouvait être pire que l'extermination des miens, mais j'admettais qu'une transition devait se faire et qu'il était imprudent de s'amuser à l'insouciance. C'était pas une bonne idée. J'étais un peu perdu et, comme souvent dans ces cas-là, je regardais la médaille qui se trouvait dans ma poche.

Ma Première Médaille d'Honneur.

On l'avait reconstituée et s'était Gilgamesh qui me l'avait remise. J'avais vraiment été heureux de le savoir en vie, lui aussi. Chaque vie de mon entourage qui s'était avérée sauve valait tout l'or du monde. Je repensais à notre discussion, que je n'aurais jamais pensé que constater mes échecs puisement m'affecter autant ... Je ne pouvais que constater les méfaits du Mal. Le Soldat avait sourit, il me l'avait dit. Rejoindre Yüerell était preuve de sagesse. D'un autre côté, il y avait de bonnes nouvelles. Anzass, ma meilleure amie, m'avait dite la nouvelle qu'elle aurait aimée nous dire le soir de l'attaque. Une merveilleuse nouvelle. Elle était enceinte. Je crois que c'était la seule issue, comme les Humains, nous devions enfanter. Je soupirais. Je me demandais si ... Si je disais à Mancinia que je l'aimais, si elle m'aimait en retour, est-ce que nous aurions des enfants ? Ça m'était égal que ce soit des Humains ou des Anges, puisque ce serait les miens, mais je me disais que des Anges, c'était pas si mal.

Tu soupires beaucoup.

Je n'eu pas le loisir de répondre quant à la confusion régnant dans mon esprit, quelqu'un venait de toquer à la porte, de manière assez bourrue d'ailleurs.

Qui est-ce si tôt ?

Je n'attendais pas vraiment de réponse. Je quittais le confort de ma chaise, Kamiya sur mon épaule, pour ouvrir la porte, tombant sur ... Je ne sais pas exactement sur quoi je tombais.

Qu'est ... Qu'est-ce ... ?
Ritsuka ?! s'exclama Kamiya, marquant une pause, avant de reprendre. Non, ce n'est pas elle ...

J'avais alors compris ce qui se dessinait devant moi. Un Mur. C'était vraiment une créature hideuse, exactement comme mon compagnon me l'avait décrit.

Tu es un Mur ?
Oui.

Sa voix était tout aussi déroutante que son apparence. Je n'avais pas envie que l'on voit ce truc sur le pas de ma part, alors je le fis entrer, par sécurité, me reculant au passage pour éviter de me retrouver dans un périmètre proche.

Par les Dieux ... Qu'est-ce que tu me veux ?
Je ne suis rien sans vous. Aucun nom, aucune existence.

Je restais muet, perplexe.

Je désire me dévouer à vous, Maître. Donnez-moi un nom et je serai votre plus fidèle serviteur.

Kamiya m'avait expliqué qu'un Mur ne pouvait trahir la personne qu'il servait et celui-ci ne mentait pas. Il attendait probablement que nous nouions un Pacte pour prendre une apparence plus décente. Je lançais un coup d'oeil au corbeau qui agitait la tête de manière positive. J'étais trop déconcentré pour réfléchir.

J'accepte, déclarai-je. Et tu seras, hum, Bendy.
Bien, Maître.

Je me sentirais moins seul avec le corbeau pour m'aider et Bendy pour me suppléer. Je sais que je n'ai rien d'un meneur, je suis un automate, mais pour les miens, je devais résolument me sortir des ténèbres et aller de l'avant. J'userai de tous les moyens pour y parvenir, des documents de Mancinia à cet allié inattendu ...


Post XXVIII - 1000 mots
Inktober - Jour XXVIII - Croustillant


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Mancinia Leenhardt
Ven 29 Oct 2021, 23:58


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


Votre blessure est sévère.

J'écoutais attentivement le médecin assis sur la chaise devant moi, ressentant les picotements du baume dont était enduit le pansement, soutenu par un bandage prenant la partie haute de mon visage.

Ne me ménagez pas.
... Nous avons résorbé la plaie. Vous aurez une cicatrice, mais elle sera à peine visible ... Cela étant dit, Soldat, vous ne verrez plus jamais de votre oeil gauche.
Merde, entendis-je.

J'inspirai, bloquant ma respiration une seconde, avant de relâcher l'air prisonnier de mes poumons. Je m'en doutais, mais j'étais désormais certain de ma condition.

Suis-je inapte au service ?
... Non. Vous pouvez reprendre le travail d'ici trois jours.
Très bien, merci.

Je me redressais en le saluant, sortant de la salle d'auscultation. Chÿsam m'avait accompagné, à ma demande. En ressortant, il n'engageait pas ses jambes pour me rejoindre. Je me retournais, nonchalamment, je le voyais tremblant et pâle.

Neah, je suis désolé !
Ce n'est pas de ta faute, j'ai été imprudent, soupirai-je. Un Dragon n'est pas un simple animal.

C'était la cause de mon état. J'avais sauvé un Dragonneau en proie aux braconniers, en les déroutant au cours d'une patrouille. J'avais récupéré le petit être blessé et affaiblit, mais qui n'avait rien perdu de sa hargne. Dans l'attende que les Dragonniers viennent le rechercher, nous avons pris son de lui au point de lui donner le nom de Nidhögg. Je m'y étais attaché, à ce petit con avec son air rebelle. Je lui donnais à manger quand Chÿsam est entré à ce moment-là, laissant tomber quelque chose de métallique. Ce bruit, surprenant, avait rendu la créature incontrôlable. Avait-il cru que je dégainais mon arme ? Je n'en savais rien, mais il m'avait bondit dessus, mordant mon bras, brisant mes os et m'arrachant les chairs avant de m'asséner un coup de patte en plein visage. J'ai senti comme une sensation de brûlure intense, la chaleur de mon sang et puis, c'était assez confus.

Il t'a attaqué parce que je suis arrivé brutalement et ... !
Oui ... mais il a simplement réagit sous la surprise.
Mais Neah, ton oeil ... !
Je ne l'ai pas perdu, souris-je. Seulement ma vue. Je m'en sortirais.

Je posais ma main sur son épaule, nous connaissions les risques de ce métier. Je le voyais pleurer pour moi, si soudainement, ça me touchait d'autant plus. Pourtant, malgré la crainte que me procure Nidhögg, j'ai insisté pour retourner vers lui pour essayer d'acquérir sa confiance en passant du temps en sa compagnie. Bien que méfiant envers moi, le Dragon semble plus abordable et se familiarise de plus en plus avec mon esprit. Je pense qu'il est conscient du tort qu'il m'a causé, sans pour autant le regretter. Un esprit indomptable. Je m'occupais de lui, dans cette pièce qu'on lui avait donnée, jusqu'au moment où des Dragonniers arrivèrent. Cette thérapie m'avait bien aidé. Ça irait bien pour moi.

...

Pour dire la vérité, ça commençait à me saouler. Tous mes sens, tous mes réflexes, tout ce que vous vouliez dans mon quotidien, avait changé ... Ce n'était plus la même perception, ni les mêmes sensations. Je devais réapprendre, point par point, de comment me vêtir, boire et même combattre, tant la perte d'une partie de ma vision impactait ma précision. Si on n'avait ni besoin de moi, je crois sincèrement que cela aurait signé le terme de ma carrière. Je l'ai cru pendant quelques semaines, après l'incident, mais non, d'autant que mon Capitaine m'avait annoncé hier soir que l'on me confierait une nouvelle Recrue. Je ne cessais d'être surprit, parce que je vivais encore dans le passé où notre hiérarchie militaire était stricte et immuable, mais désormais, nous n'étions que l'ombre de nous-même. Je me souvenais encore de ce bref échange ...

Monsieur, mon état ne me permet pas de prendre une Recrue.
Je pense que si, Katzuta. Vous avez ça dans le sang.

Que pouvais-je dire devant ça ? Je ne pouvais pas rétorquer que non, même si l'idée me mettait mal à l'aise. Comment veiller sur quelqu'un quand j'arrivais à peine à m'occuper de moi ? Je crois qu'on ne me demandait pas vraiment de réfléchir, en ce moment, seulement d'agir. Je soupirais en ouvrant le paquet que Bendy m'avait remis il y a quelques minutes. J'y trouvais une sorte de roman avec un arbre gravé dessus. C'est étonnant, est-ce un Conte ? Je lis la carte adjointe, qui n'est pas signée. Le Conte du Sapin. Oui, ce devait être une oeuvre des Faes. Je l'ouvre et mon étonnement grandit encore. L'intérieur est vierge de tout écrit. Je ris, un carnet de notes ? Un agenda ? Puis, je relevais les yeux. Enfin, l'oeil. Je la vis et me souffle se suspendit. Mancinia. Elle était entendue, comme suspendue dans le vide. Je prends du temps à réaliser, avant de tendre ma main dans sa direction et de toucher ses cheveux. Je les sentais, ce qui me pétrifiait, avant que l'illusion ne se disloque. Je me reculais, pestant, quelle était cette diablerie ?! Je lis la carte convenablement. Son utilisation est d'une ouverture d'une minute, par jour. Elle permet de surveiller une personne importante. Mancinia, en ce qui me concerne. Puis-je veilleur sur l'évolution de mon Humaine, quelques instants, même loin d'elle ? Est-ce que cela voulait dire que ... si un jour elle se réveillait, si notre Lien ne me le montrerait pas, je le saurais ?

Depuis que le Conte du Sapin était en ma possession, mon rituel était de l'observer, endormie. Cette précieuse minute me permettait de tenir à ces moments atrocement douloureux. Il n'y avait aucun mauvais sentiment, aucune pensée malsaine. J'étais heureux de la voir et ce, malgré cette sensation d'un lien sur le point de se rompre. Est-ce que c'était vraiment l'unique raison ? Non. Je sais l'aimer plus que d'amitié. Je veux qu'elle revienne auprès de moi. Je veux entendre sa voix. Je veux tout. Je l'attendrais, mais pendant ce temps ... Je vais devais devenir plus fort. J'étais tellement épuisé, qu'un soir, en rentrant, je m'étais agenouillé pour lui prêter serment en embrassant sa main.

À jamais, je suis ton Gardien.


Post XXIX - 1025 mots
Inktober - Jour XXIX - Pièce


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Mancinia Leenhardt
Sam 30 Oct 2021, 20:45


Illustration - Waffule

La Liste de nos Cauchemars


À ce changement dans ma vie quotidienne, j'avais décidé de me mettre à la musique. On m'avait dit qu'elle apaisait les maux et ayant besoin de retrouver ma coordination, le piano me semblait tout désigné. Je ne savais pas pourquoi cet instrument précis, une lubie, sans doute. J'étais assez étonné des quelques facilités que j'avais avec l'instrument, même en ne le pratiquant que sur mon temps libre. Sans doute était-ce parce que je me prenais moins la tête avec des futilités ? Une détermination nouvelle s'était animé en moi, comme si on avait voulu me rendre l'Espoir dont la Vie m'avait fait cruellement défaut ces dernières années. Je voulais devenir quelqu'un et ce serait à ma manière, alors, j'avais décidé de suivre les traces d'Akin dans la prise en charge de ma Recrue. Je voulais que l'on soit amis et collègues, plus qu'un maître et son élève. Kain Riau était le nom de ce dernier, c'était un homme déterminé, appréciait aller au corps à corps et maniait la hache étonnement bien, sans doute un héritage de sa longue lignée de bûcheron. J'avais également à apprendre de lui. C'était une relation qui évoluerait au fil des semaines ... des années, certainement. Une chance que je n'avais pas eu avec Akin et dont la perte me troublait.



Vous avez un sceau dans votre esprit, Soldat Katzuta. Je me demandais ... qu'est-ce qu'il contient ?

J'étais debout, droit, les mains noués derrière mon dos. Je me trouvais devant mon Capitaine et l'Imperio en charge de nous. Ma présence dans cette salle de réunion se résumait à un entretien que toute ma cohorte passait depuis deux jours, sûrement pour s'assurer de nos motivations. J'étais pleinement conscient que la concernée par ma réponse aurait pu écraser ce verrou d'un revers de la main, mais elle voulait me laisser une chance de m'expliquer, de faire preuve d'honnêteté.

Ce sont des souvenirs avec ma Protégée, Imperio. Je ne souhaite pas que quelqu'un les voient.

Je la regardais droit dans les yeux.

Pas même vous, Madame.

Mon propre aplomb me troublait. Techniquement, si vous aviez ce genre de scellés dans votre esprit, c'est que vous tentiez de dissimuler des choses et, au sein de nos rangs, ce n'était pas toléré. Je la savais consciente de la véracité de mes propos, ressentant sa magie épouser la mienne tandis qu'elle prenait le dessus pour savoir si j'étais animée de mensonge. Ils devaient être conscients que ces souvenirs n'étaient pas inavouables à ce point, seulement personnels. Ils n'étaient pas une menace pour la Compagnie, ou les Anges, en général ... vu que l'Humaine concernée était plongée dans le sommeil depuis plus de trois ans maintenant. Mes supérieurs savaient à quel point son absence était une souffrance au quotidien, mais j'avais réussi à remonter la pente et ce, malgré le Czírnúma. Je ne voulais pas non plus souillé la mémoire du Capitaine Fedoseeva qui avait cru en mes capacités et qui avait lutté jusqu'à sa fin.

C'est la Soldate Ectrie qui vous a appris ?

J'acquiesçais. L'Imperio eu un léger soupir, mais son visage était animé d'un sourire avenant. Elle connaissait Anzass, qui avait toujours tendance à vouloir se mesurer au plus grands, là-dessus. Je pouvais aussi sentir qu'elle ne désirait pas me brusquer, me sachant incapable de mentir sur ma relation avec Mancinia, dont la disparition m'avait envoyé longtemps dans les abîmes. Je ne voulais rien dire. Personne ne devait savoir la vérité. Je ne voulais pas trahir le secret que mon Humaine était en mesure d'user de Magie, ou sa vie serait, irrémédiablement, mise en danger. Je ne pouvais pas l'accepter. J'avais failli ... Je ne voulais pas recommencer.

Bien. Je n'ai rien de plus à dire.
Merci, commentais mon supérieur en ouvrant un dossier. Katzuta, asseyez-vous.

Je clignais des yeux, assez surprit de ce retournement de situation, avant d'obéir. Il ne reprit que quand il vit mon regard interrogateur croiser le sien.

Je n'irai pas par quatre chemins, Katzuta, reprenait-il en croisant ses mains devant lui. Je compte démissionner de la Compagnie.

Il m'aurait donné une gifle que j'aurai eu la même réaction. Je savais qu'avant de nous rejoindre, il était agriculteur, mais ce n'était pas pour autant que ce n'était pas un élément précieux.

Je dois aider notre peuple sur d'autres fronts, là où mon travail sera aussi utile qu'ici et c'est pourquoi j'ai voulu tous vous voir, un à un ... et vous, en dernier.

C'était un moyen d'évaluer nos aptitudes pour sélectionner son successeur, n'est-ce pas ? Mais pourquoi ne me dire la vérité qu'à moi ? Non. Dans son regard, j'avais compris.

J'ai pensé à vous pour prendre ma relève. Personne n'a marqué d'objections.

Je ne savais pas quoi répondre tant l'idée me foudroyait sur place. Comment ... ? Je crois que ma mine effarée leur arrachait un sourire.

Vous avez été un Soldat exemplaire ces dernières années et malgré ... tout ce qu'il s'est passé pour vous, vous avez su vous relever. Votre rôle de Gardien n'a jamais été un frein à votre investissement au sein de Yüerell, vous avez su le matérialiser en Force.
Par ailleurs, vous êtes toujours prêt à aider un camarade qui est moins habile que vous, c'est une excellente mentalité et exactement ce que nous cherchions. Preuve s'il en est que votre Recrue à fait des progrès significatifs.

Il marquait une courte pause.

Et il est aussi indéniable que vous êtes le plus puissant d'entre tous mes candidats.
Non, c'est simplement ...
Ne soyez pas modeste, Katzuta, pas avec moi. Vous avez une condition physique excellente parce que vous avez donné votre maximum, à chaque occasion. Les autres aussi, bien sûr, mais vous d'autant plus. Sans mentionner le travail que vous avez en dehors de nos murs, pour l'entreprise tenue par votre Famille.

Tous ses compliments ... Je ne savais pas quoi dire. Le Capitaine me gratifiait d'un sourire.

Vous êtes prêt.

Je regardais l'Imperio du coin de l'oeil, elle le vit, bien entendu et avait la même réaction que lui.

Si vous avez besoin de plus de temps, nous le comprendrions.

J'avais l'impression de glisser de ma chaise en me redressant.

J'accepte, dis-je en réalisant le salut militaire.

N'était-ce pas tout ce que je voulais, après tout ?


Post XXX - 1040 mots
Inktober - Jour XXX - Glisser
- Czírnúma - Génocide



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