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 [Q] - L'Antre de la Mémoire

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Mar 22 Juin 2021, 18:14


Crédit : Amethysta - Abigail Diaz
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Objectif || De retour à Drosera Nausicaä va enfin pouvoir rentrer chez elle et malheureusement, auprès de sa mère. Si cette nouvelle l’angoisse au plus haut point, la suite va d’autant plus la perturber – comprenant au fil des évènements que l'Ère qu’elle avait connue n'existe plus. Irrémédiablement, retourner auprès des siens deviendra plus fastidieux.




L'Antre de la Mémoire
Le Premier Plateau | Mornhîngardh




Elle était à son chevet lorsqu’elle s’éveilla la seconde fois.
Ou plus exactement son large visage imposant se trouvait juste au-dessus de sa face, quand elle se pencha en sa direction. Ses indiscrètes expirations faisaient valser les quelques mèches rebelles qui parsemaient le front de Nausicaä et ses gémissements parvenaient à pénétrer aisément dans le monde des songes. Ce fut au final la bave dégoulinant de ses babines – généreusement répandu sur les joues de la gamine – qui força son éveil. Cette fois-ci ses mirettes n’eurent aucun mal à se dévoiler, bien qu’elles aient conservé la même teinte rougeâtre que la vieille. Sa vision était moins embrumée, plus net, sans ressentir une réelle gêne à l’égard des rayons du soleil. Lorsque ses yeux croisèrent ceux de l’animal, ce fut un crie craintif qui fut prononcé pour exprimer sa surprise. « Cocona ! » Ses oreilles qui étaient pourtant tombantes et de forme arrondie, se redressèrent à l’appellation de son prénom. Sans rechigner, la chienne descendit ses pattes dodues du rebord de la paillasse et fila vers sa maîtresse en agitant sa longue queue touffue. Elle était imposante, tout aussi massive qu’un loup – si ce n’était plus –, à moins que cette impression de lourdeur ne soit due au long manteau blanc qu’elle portait, parsemer de plage de couleur rouge-brun. « Ne lui en tenez pas rigueur, elle est de nature sociable. » Sociable ne fut certainement pas le mot qu’elle aurait employé, mais écœuré, la convalescente ne répliqua pas, son besoin de se sécher la frimousse étant plus impérieuse. Sans doute devait-elle déjà s’estimer heureuse que le museau humide et peu avancer de la bête ne se soit frottée contre sa personne.

Ses doigts maintenaient l’extrémité de ses manches afin d’essuyer le présent qui lui fut si généreusement offert par la chienne. Ce fut seulement à cet instant, qu’elle constata que sa toilette n’était plus la même. À présent une sobre chemise en coton dragée lui recouvrait le corps, troquant sa robe voilée portée antérieurement. Nausicaä aurait sans nul doute pesté que l’on le lui fasse porter un habit si bas de gamme, mais la caresse du tissu contre sa peau permit de pardonner cet affront. Il lui fut incontestablement agréable lorsqu’elle s’assit pour faire basculer ses guiboles hors du lit. À sa grande surprise, elle se découvrit plus agile dans ses mouvements, moins altérer, moins pesante. Lever ses bras ou balancer ses jambes dans le vide ne constituaient plus une épreuve. « Buvez donc. » Conseilla Owël d’une voix de velours, en s’approcha d’elle d’un pas léger, ses mains détenant une tasse remplie d’un liquide étrange. Sans doute du thé, songea-t-elle. Habituellement la Sarethi n’aurait probablement pas accepté car les tentatives d’empoisonnement étaient monnaies courantes au sein de son peuple. Or, dans le cas présent, la situation était nettement différente : la soif la tiraillait, la boisson provenait de sa sauveuse et surtout, comment pouvait-elle rejeter une tasse de thé ? Délicatement, elle saisit le récipient avant de l’apporter à ses lèvres. Un parfum de plantes s’en dégageait, dont la chaleur apportée une touche de réconfort. « Comment vous sentez vous ? » Difficile à dire. Après avoir une nouvelle fois bu une gorgée, elle prit la parole et eut la surprise de s’entendre s’exprimer d’une voix claire, au lieu du croassement achoppé auquel elle s’attendait. « L’air paraît… lourd. J’ai l’impression d’avoir l’esprit embrumé. » Aurait-elle vécu dans un rêve ? Un cauchemar. « C’est compréhensible. Acquiesça -t-elle, il vous faudra sans doute beaucoup de repos. Mais je suis déjà soulagée de constater que vous n’avez pas de réelle séquelle physique. » Peut-être aurait-elle préféré. Difficile à dire. Son esprit n’avait pas encore tout à fait retrouvé un semblant de lucidité. Les yeux de Nausicaä délaissèrent le mouvement des vagues que formait son sombre thé pour scruter le ciel que la fenêtre voulait bien concéder à laisser entrevoir ; la voûte céleste délaisser son voile d’ébène pour se vêtir de multiples aquarelles. « Combien de temps ai-je dormi ? » – « Seulement la fin de la journée s’est écoulée. Il est encore très tôt vous savez. » – « Seulement… » Répéta-t-elle faiblement. Seulement quelques heures de sommeil trafiqué. Toute cette mascarade, ce faux-semblant, n’aurait été qu’une perte de temps ? Son père avait-il échoué dans son incantation ou cherchait-il simplement un prétexte pour se débarrasser d’elle ? Elle ne pouvait le savoir, mais aucunes réponses ne pouvaient lui convenir, d'autant plus que l'information que l'on lui donna était quelque peu erronée.

Owël place la paume de sa main contre le front de la petite, qui eut un léger sursaut de surpris, les yeux écarquillaient face à ce geste inattendue. « Votre température semble s’être stabilisée. Bien. Il est inutile de vous garder aliter. Votre famille doit sans doute attendre votre retour avec impatience. » Elle accompagna sa déclaration d’un doux sourire et d'une main tendue ; geste de bienveillance que refusa Nausicaä. Sa famille ? Non. Sa mère. Miséricorde. Son simple souvenir suffisait à nouer sa gorge. Instinctivement elle se mordu la lèvre inférieure pour essayer de contenir ses larmes, en prenant soin d’incliner sa tête vers le fond de sa tasse. Elle ne devait pas pleurer. Pas maintenant. Pas ici. « Je… » Commença-t-elle d’une voix vacillante, avant de se faire interrompre par un homme qui entra dans la maisonnette avec fracas – en manquant de justesse de briser la porte sur son passage. « Owël ! Ses yeux saignent encore ! ».



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