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 [Event] - À en perdre la tête ~

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Sam 01 Mai 2021, 19:29


Image par Wlop

À en perdre la tête


Elle avait demandé deux lions et elle les avait eus. Ces animaux n’étaient pas les bêtes symboliques de la famille Eorgor mais, pour le moment, les domestiques donnaient à l’Impératrice tout ce qu’elle désirait, sauf une chose : retourner parmi les Enfants de Yanna. Elle devait d’abord rencontrer les Jumeaux. En réalité, tous étaient jumeaux mais ceux-ci étaient particuliers, dans le sens où ils avaient été désignés pour régir la famille, dans l’attente de la maturité de la concernée. Elle n’était qu’une Impératrice de papier, capable de rien. Néanmoins, malgré sa condition de chose parfaitement inutile, elle avait de nombreuses exigences. Quand elle avait compris qu’on ne lui refuserait rien, elle avait commencé à vouloir, encore et encore. Ça ne s’arrêtait que lorsqu’elle dormait. Elle avait exigé une plus grande chambre, beaucoup de choses à manger, de nombreux livres, les fameux lions, des vêtements, des bijoux. Tout ceci s’était entassé sous le regard mi-amusé mi-intrigué de Nina, qui en avait profité pour demander une canne-à-pêche magique et plusieurs autres jeux. Il n’était donc pas rare de voir la blonde, allongée par terre, à essayer d’attraper maladroitement une plume qui voletait à côté d’elle.

Ce fut l’Eversha qui s’éveilla en premier. Dans un énorme lit de deux mètres par deux mètres, les jeunes filles paraissaient toutes petites. Anya allait finir par avoir des bourrelets si elle continuait à manger comme quatre, mais Nina, elle, avait une silhouette propice à la minceur. « Anya ! Anya ! Oh ! » « Hum ? Quoi ? » fit l’autre, la voix ensommeillée, en plaçant ses bras sous son oreiller. Elle n’avait pas envie d’arrêter de dormir. Elle était bien, au creux de ses draps. Elle remua un peu les jambes, avant d’ouvrir les yeux doucement. Nina s’approcha et entoura Anya de ses bras. Elle commença à ronronner, tandis-que l’autre lui gratouillait la tête. La blonde se fit une place sur l’oreiller de la brune et la regarda de ses grands yeux verts. Comme leurs jambes se mêlaient, Anya sentit la fourrure toute douce de la chatte sur ses mollets. « Tu sais ce que j’ai entendu hier ? » « Non, quoi ? » « J’ai entendu des gens qui parlaient d’un jeu chez les Réprouvés… Apparemment, ils se lancent des têtes de Goleds ! » « Erk, c’est dégoûtant… » « Oui mais ils ont une technique pour les faire durcir, histoire qu’elles ne moisissent pas. Enfin, sauf à Lumnaar’Yuvon si j’ai bien compris. Eux, ils s’en fichent. » Anya finit par serrer Nina contre elle et lui caresser le dos. « Tu veux une tête de Goled pour jouer, c’est ça ? » « … Oui. » avoua le félin. « Je vais en demander une. » Ni Anya ni Nina n’avait conscience de ce dont il s’agissait véritablement. Une tête de Goled était particulièrement grande. Ces géants mesuraient parfois trois mètres, avec des muscles saillants et épais. Leur tête pesait extrêmement lourd, si bien que, une fois qu’elles en reçurent une, encore emballée, elles n’arrivèrent que très difficilement à la soulever à deux.




Il y en avait un autre aux muscles saillants. Erek. « La passe ! » cria-t-il, avant de recevoir la tête du mastodonte. Il l’attrapa, la lança et envoya son pied la percuter. Lorsque celui-ci se posa sur le sol, le Démon se mit à sourire d’un air satisfait. Il avait marqué et ça lui plaisait. L’Enfant de Réprouvés avait grandi. Pas en taille mais en largeur. La colère avait nourri ses entraînements et il était bien plus impressionnant que par le passé. Le service militaire ne vomissait jamais de silhouettes chétives. Ceux qui étaient trop faibles mouraient. C’était une loi que tous acceptaient ici. « Bien joué, pour un Démon. » lui lança l’un de ses camarades. « Il m’a suffi d’imaginer que c’était la tête de l’Empereur Noir. » cracha-t-il entre ses dents, sans répondre à la provocation. Parce que c’était bien lui, cet être abject, qui était à l’origine de toute sa motivation. Les progrès qu’il avait fait, il les devait à sa volonté de buter cette enflure et de lui arracher Za. Tant pis s’ils devaient quitter les siens pour ne plus jamais revenir. Il savait qu’ils ne l’accepteraient pas. Mais lui, il était prêt à tout pour la récupérer, cette grognasse qui avait eu la mauvaise idée de se laisser enlever avec SON enfant, à lui, pas à l’autre abruti d’Ange. De toute façon, ce ne serait pas Priam qui irait la chercher. C’était un Ange : un être frileux et stupide. Il préférait le penser et oublier qu’il bandait parfois, en pensant à un certain rêve plus qu’explicite qu’il avait fait avec l’Ange, un rêve qui continuait de le hanter.

Lorsque la tête lui revint, plus tard, il la bloqua avec son torse. La pression exercée par l’objet lui plut. Il aimait bien entrer en confrontation, sentir la rudesse et la pression. Il continua à bouger, usant de son genou pour faire voler de nouveau l’objet inanimé. Les Goleds étaient de vraies pourritures. Ces êtres violaient les femmes. Ils les écartelaient tant ils étaient gros, les déchiraient. Et quand elles avaient le malheur de survivre, elles tombaient enceintes. La grossesse était longue et douloureuse et la mort arrivait forcément à l’accouchement, ou après, dans une énième prise. Les Réprouvés et leurs enfants s’étaient fait un devoir de buter cette espèce parasite.

Erek prit de l’élan et abattit son poing sur la tête avec violence. Le bout de corps s’éclata par terre. « Putain tu fais chier ! On s’amusait bien. » Pour toute réponse, il enfonça son pied dans la face de la créature morte. La partie était terminée.

946 mots

Explications


Bonjour bonjour ^o^

Cet événement est ouvert à tout le monde o/ Vous avez plusieurs façons de participer :

- Soit en étant directement sur l'un des territoires réprouvés (faites juste gaffe, à Lumnaar'Yuvon ils n'aiment pas les étrangers et Gona'Halv c'est pas franchement recommandé non plus xD) et en jouant avec eux ou en les regardant. Attention, cela dit, une tête de Goled c'est lourd. Anya et Nina ont dix de force à deux et elles arrivent à peine à la soulever x)

- Soit en étant ailleurs et en parlant de ce jeu. En fonction de la race d'appartenance de votre personnage, il peut trouver ça passionnant ou dégoûtant (ça dépend aussi de son caractère xD).

Gains


Pour 900 mots
- 1 point de spécialité

Et, pour ceux qui joueraient avec les Goleds ou qui commanderaient une tête de Goled (oui parce que ça se commande, y a un commerce prolifique - je viens de l'inventer 8D) :
- Une tête de Goled : Véritable bijou du sport réprouvé, la tête de Goled ne moisit plus. On peut donc jouer avec sans limite. Attention toutefois : elle est lourde et effrayante. *

* Ce qui veut dire que si votre personnage a pas trop trop de force mentale, ça peut le traumatiser et s'il a pas trop trop de force physique, ça servira surtout à la décoration x)

Fin de l'Event


Le 30 juin, 23h59 ^^

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Lun 10 Mai 2021, 21:57


L’air est saturé de l’odeur rance de la sueur, tant et si bien que sa saveur se dépose sur les langues, et qu’on goûte le sel à la commissure des lèvres. C’est une journée chaude, la saison veut ça, et tout le monde s’est donné jusqu’à sa limite pour finir la récolte un jour en avance. Un peu plus loin, d’épais ballots de foin sont portés à même l’épaule jusqu’aux écuries, où les attendent avidement les héros du jours, quatre puissants chevaux de trait encore haletants. En cette fin de journée tant attendue, les muscles restent saillants et douloureux, et la fatigue se fait trop sentir pour se préoccuper de la pudeur. Les Réprouvés se délestent de leurs vêtements raides de transpiration, poitrines nues, et s’abreuvent à même le seau, en quête de la moindre goutte de fraîcheur. Pourtant, devant la porte de la grange d’Elijah, une cohue s’organise autour de deux corps entremêlés dans la poussière.

Tsagoï n’essaye même pas d’esquiver. Le poing qui vole vers lui n’est que tendon et os, une massue au bout d’un bras. Sa joue éclate sous l’impact et il sent l’une de ses molaires hésiter à sortir de son lit. Pendant un bref instant, il ne voit plus qu’une masse informe de corps filer devant lui, et une vive lueur l’aveugler. Trop rapidement, il percute le sol. La terre séchée ne fait preuve d’aucune pitié. Ses paumes s’écorchent et il sent la brulure mordre tout son côté droit. Entre sa gorge à vif et la douleur qui se généralise à tout son corps, il titube avant de parvenir à se relever. Le gitan crache sa bile, sa rage et son sang au sol, avant de se remettre en position de combat, faisant face au titan hilare qui le domine d’une tête et d’une largeur d’épaule. Celui-ci remue sa moustache d’un rictus, et déclame d’une voix caverneuse : « T’ouvre bien moins ta gueule maintenant que j’t’ai r’fait l’ectoplasme, le gitan ! »

Les bipolaires aux alentours hurlent de rire et d’excitation. Ivan n’est pas le plus poète d’entre eux, mais il a assez de muscle et de cicatrices pour qu’on ne relève pas ses approximations lexicales. En temps normal d’ailleurs, Tsagoï n’aurait même pas tenté de lui faire entendre raison. Personne ne lui demande de savoir épeler omoplate, à partir du moment où il est capable de mettre un bœuf à terre à la force de ses quadriceps. À ce point là du combat, ni lui, ni son adversaire, ni personne dans l’assistance n’a la moindre idée de ce qui a sonné le début du pugilat. Tout ce qu’ils savent, c’est que ça se finira dans le sang et la bière, pour le meilleur et pour le pire. Le Déchu tâte rapidement son épaule pour s’assurer que son adversaire donne davantage dans la métaphore que dans la mutilation, et une fois rassuré, se force à grimacer en retour : « T’pourrais pas péter une guibole à un bicorne s’il était attaché, et t’viens m’parler d’ouvrir sa gueule ? J’ai rien senti, face de cul de Goled ! ». Il s’avance brusquement, fait mine de lancer son crochet gauche dans le foie du géant, et celui-ci pare en levant la jambe gauche. L’occasion est trop belle pour le colérique hirsute : il chasse la cheville restante de toutes ses forces, espérant faire gouter un peu de la terre locale à Ivan. Inutile. Il a beau ne reposer que sur un pied, Tsagoï a l’impression de s’acharner sur une souche. Il crache un juron alors que l’autre abat sur lui ses mains comme un marteau implacable. Une fois de plus, le gitan est violemment projeté au sol.

Cette fois, il n’a pas le temps de réfléchir : le pied d’Ivan file droit vers sa cage thoracique, et s’il reste là, il n’aura bientôt plus suffisamment de côtes intactes pour continuer à parler de cage thoracique. Il roule en arrière, esquive un autre coup, et referme la main sur une poignée de sable et de terre, qu’il envoie à la face du géant. « Aah - putain ! Tsagoï, fils de pute ! Ça s’fait pas ! ». En entendant sa génitrice être taxée de catin, le Déchu voit rouge. Il crie de rage et vient cueillir sa proie à la gorge en projetant son poing de toutes ses forces. Alors que le Réprouvé s’étrange en toussant, il exulte : « Moi au moins elle m’a pas fait téter à la pisse de Yak, Dziwka ! ». Dans les instants qui suivent, le combat tourne à la mêlée, et c’est finalement l’une des responsables du groupe de moisson qui vient les séparer à grands coups de bâton tandis que le gitan s’apprête à arracher l’oreille de son adversaire avec ses dents. « Si vous avez la forme pour vous taper dessus comme des cons c’est qu’vous avez bossé qu’à moitié ! J’veux pas vous voir à la taverne avant que tous les sabots des bœufs soient décrassés comme jamais ! Si j’entends que vous continuez de vous mettre sur la gueule vous ferez la récolte de demain à poil, compris ? ». Ils gesticulent encore quelques secondes avant de s’immobiliser, et Ivan fini par se redresser en tendant la main à Tsagoï. Celui-ci la dédaigne d’un geste évocateur et se relève tant bien que mal, en boitant. Autour d’eux, la foule se disperse ; on échange quelques pièces d’or et on tape dans le dos des combattants en riant. Derrière les forêts sauvages de Bouton d’Or, le soleil termine de se coucher sur une journée comme les autres à Lumnaar’Yuvon.

~

« Ivan, à toi ! » De toutes ses forces, le Déchu envoie la tête de Goled à son partenaire. Elle est à peine traitée, le sang poisseux qui n’a pas eu le temps de coaguler éclabousse ses vêtements et le sol de l’arêne. Comme s’il elle ne pesait rien, son coéquipier s’empare du projectile, avant de la projeter en direction des cages. Dans un effort vain pour le bloquer, le guardien tente de s’interposer, avant de finir à terre, la tête à ses pieds. Le point est compté, et l’équipe pousse un cri de victoire en cœur. Tsagoï et le Réprouvé se tapent dans la main et tapent du poing sur leur poitrine en riant. Le combat d’hier est oublié, et la rancune n’a pas eu le temps de s’enraciner ; c’est pour ça qu’il est venu ici, c’est pour ça qu’il vit parmi eux, où il peut donner libre court à sa rage sans risquer de faire du mal à ceux qui l’entourent.


(1100 mots)
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Jeu 13 Mai 2021, 09:57


Image par Isabela Homitchi


À en perdre la tête


Za se fixa dans le miroir. La domestique - qui, au passage, se croyait supérieur à elle - venait de partir, après l’avoir habillée. La Réprouvée était particulièrement sceptique. L’énervement avait fait place à l’incompréhension la plus totale. Quand on lui avait rasé son magnifique pubis et qu’on avait également épilé ses aisselles et ses mollets, elle n’avait pas compris. Elle avait même cru qu’ils allaient lui raser la tête. Bien sûr, elle savait que les Mages Noirs ne se trimballait pas le crâne chauve mais elle ne connaissait pas les coutumes de ces tordus ; si cela se trouvait, les Dames Noires devaient être tondues. En tout cas, ça lui faisait tout drôle depuis. Elle n’avait jamais cherché à enlever les poils de ses jambes. Qui faisait ça ? Sérieusement ? Pourquoi faire ? Elle ressemblait à une enfant, de partout. C’était particulièrement dérangeant. Elle était née avec des poils, quand même ! C’était quoi ces histoires ? Alors, elle ne disait pas : ça lui était arrivée plusieurs fois de raser son pubis par endroits mais pour faire des motifs ou mieux entretenir sa toison, pas dans l’objectif unique de tout enlever pour une raison obscure. Et les culs poilus, ils les épilaient aussi ? Et les torses d’ours sauvages ? Les Mages Noirs étaient-ils tous imberbes sous leurs costumes étriqués ? Nus, ils devaient avoir fière allure tiens ! Elle espérait en croiser un à poil un jour - enfin, sans poil pour le coup : elle se foutrait bien de sa gueule ! Bon, elle pouvait toujours rire, la conclusion était la même : elle ressemblait à une crevette sans carapace. Puis c’était bizarre, cette fente, entre ses cuisses. Elle n’avait jamais vu les choses comme ça jusqu’ici. Elle, elle aimait bien quand y avait des poils. Puis elle adorait passer ses mains dedans et jouer avec. Qu’allait-elle dire à Priam si elle le recroisait ? Qu’elle n’avait plus de poils ? C’était vraiment la honte. S’il n’y avait que ça…

Mais non, il n’y avait pas que ça ! Elle était affublée d’une drôle de tenue, complètement ahurissante. On avait mis des espèces de voiles de tissu sur ses jambes, des trucs absolument pas confortables. Elle était donc toujours à se gratter et à remonter le tissu qui avait tendance à descendre, et quand elle le remontait trop vite ou trop fort, son doigt passait à travers et l’ensemble se fissurait jusqu’à ne plus ressembler à rien. Qui avait conçu ça ? Un fou ou un génie du mal, il n’y avait pas d’autres explications. Mais ce n’était toujours pas tout, noooooon, parce qu’en plus de ce machin, il y avait la robe. La robe : une succession de tissus à n’en plus finir. Parfois, il y avait même une armature, un truc dont elle se serait sans doute servie pour y stocker de la paille ou des grosses pommes de terre mais certainement pas pour s’y stocker elle ! Quant aux sous-vêtements, ces bidules en dentelle, aussi confortables qu’un sabot de bicorne sur son pied, elle ne comprenait pas non plus. Pourquoi faire ? Elle aimait bien quand sa fouffe respirait ! Là-dedans, elle avait l’impression de développer un régiment microbien impressionnant. Et pourtant, les Réprouvés ne se lavaient pas des masses, c’était pour dire ! Quant à sa poitrine, comprimée dans le corset de rigueur, la seule chose qu’elle trouvait drôle, c’était de laisser rebondir ses doigts sur les grosses bosses que formaient ses seins. Bouing ! Bouing !

Elle se regarda encore un peu avant de décider que tout ceci était n’importe quoi et que, elle, ce qu’elle aimait, c’était être à poil - sans poil donc ! Elle retira l’accoutrement, en faisant péter quelques boutons au passage, et se retrouva toute nue. Les Sorcières allaient encore crier au scandale et faire un rapport à l’Empereur Noir. Seulement, elle ne l’avait pas encore vu et elle était certaine qu’il se fichait bien - ce bâtard - de comment elle s’habillait ou ne s’habillait pas. C’était pas comme s’il avait prévu de la sortir en public. Enfin… Pas pour l’instant, en tout cas. S’il avait des plans pour elle, elle pensait qu’il ne les mettrait pas en pratique avant qu’elle ne fût prête. Et elle ne serait pas prête avant longtemps, parce qu’elle n’y mettait absolument pas du sien.

Elle finit par sortir de la chambre, les seins à l’air, la fouffe à la vue de tous, et croisa une domestique. Celle-ci semblait épuisée mais elle retrouva vite des réflexes lorsqu’elle comprit la situation. « Ma Dame… » « Tu peux m’appeler Za tu sais ! » « Non, vous êtes une Dame Noire et… » Pauvre fille. Elle était nouvelle et ça se voyait. Tout hésitante, elle devait appartenir à une bonne famille pour faire son apprentissage directement dans ce château. Bonne famille ou pas, elle n’avait aucune expérience, ce que Za sentait assez facilement. « Bon. Si tu veux. Qu’est-ce que tu viens faire ? C’est moi que tu cherches ? » « Oui, ma Dame. Vous avez reçu votre colis. » « Mon colis ? » Za ne s’en rappelait déjà plus. Néanmoins, comme un éclair de génie, elle finit par comprendre. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire particulièrement carnassier. « Mon colis ! Bien ! Il est où ? » « Sur la deuxième marche. Je n’ai pas réussi à le porter… » « Ah la la, ces Sorciers… » laissa échapper la Réprouvée, en s’élançant. Ils n’avaient vraiment pas de force. Comment faisaient les hommes pour prendre leurs femmes ? Comment faisaient les femmes pour envoyer leurs amants au sol avant de s’asseoir sur leur tête en ordonnant des choses salaces ? Leur vie sexuelle devait être particulièrement ennuyeuse. Baisaient-ils ? S’ils ne le faisaient pas, ça expliquait bien des choses.

« Ah ! Elle est là ! » Quand on lui avait dit qu’elle pouvait se faire livrer des articles, elle n’avait pas hésité une seule seconde. Elle en avait même oublié la suite du discours, concernant sa position de Dame Noire et le fait qu’elle ne pourrait conserver des objets qui iraient à l’encontre de sa fonction même. En réalité, dans l’hypothèse où elle aurait entendu cette partie-là, elle n’aurait pas vu le problème au fait d’introduire une tête de Goled dans la demeure. C'était vital, une tête de Goled !

Une fois qu’elle l’eut déballée et admirée, elle releva les yeux. Quelqu’un passa exactement à ce moment-là. Comme tous les protagonistes du château, c’était une femme. « Hé la moche ! Attrape ! » dit Za avant de lui balancer la tête dessus. Elle espérait que l’autre s’écroulerait comme une malpropre. Elle rirait bien, comme ça.

1107 mots
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Sam 26 Juin 2021, 16:04




" DEHOOOOOORS ! "

Les hurlements résonnèrent tels des tambours de guerre, les prémices d'une correction en bonne et due forme de ces engeances de Goled. La tête de cette immondice n'avait point épargné la mâchoire du Réprouvé, on pourrait dire sonné jusqu'à la Dilon. Nul autre choix que de traîner le corps inerte hors du terrain, afin de libérer la place et de poursuivre cette fabuleuse partie de… ? Lardon n'en savait rien. Elle n'avait pas retenue le nom et le Zul'Dov s'imprimait difficilement dans son vocabulaire. Tout ce qu'elle en retenait fut cette fascination pour cette barbarie. Elle adorait les combats, les passes d'armes, le choc des poings ; mais cette brutalité ne lui ressemblait pas. Enfin, elle n'arrivait pas à nouer – ou renouer ? – avec une telle fibre guerrière. Malgré toute cette appréhension, le simple fait que cette distraction se détachait de tout devoir militaire tiquait son attention. Comme à son habitude, Billgrim lui avait intimé de la fermer avec ses incessantes questions et d'observer si tel serait son loisir. Lar eut du mal à imaginer le lourdaud animateur d'une partie de sport. Car oui, les fières recrues de Gona'Halv troquèrent leurs lames pour un singulier objet de leurs réserves : une tête de Goled. Ou plutôt : deux têtes de Goled. L'Ange s'était alors demandée si ces parasites envahissaient également l'île et si elle pourrait en faire un nouveau massacre, comme à son arrivée.

" Il nous faut un autre équipier ! Allez, un volontaire ! " Le capitaine tonnait d'une voix autoritaire et inspirante. Utiliser ses compétences innées de la guerre pour motiver les troupes lors d'un jeu, en voilà une idée.

" Lardon, vas-y. "

Depuis son réveil sur Gona'Halv, depuis la première fois qu'elle posât les yeux sur cette maudite île, jamais Oncle Billy n'avait réussi à lui faire autant plaisir. À ces simples mots, un unique ordre, ses prunelles s'étaient illuminées tel un enfant face au goûter. Cette coutume était vraiment bizarre et plutôt répugnante, certes, mais si elle pouvait mettre à l'œuvre ses muscles, alors pourquoi pas ! Son sourire en disait long sur sa motivation. En place sur le terrain divisé en deux – un côté pour chaque équipe – Lardon prit le poste du congédié, à l'arrière gauche. Même si, à force, elle se rendra vite compte que les Réprouvés ne se formalisaient pas autant avec des délimitations par joueur. Même en retrait, la titanesque carrure de l'Ange faisait d'elle une cible facile, ce qui faisait rire ses adversaires et rendre admiratif ses collègues. L'honneur revenait à l'arrivante de saisir la tête et d'ouvrir la manche. Entre ses mains, le Goled décapité lui faisait l'effet d'une pelote de laine. À la rigueur, la blonde pouvait ressentir le poids et imaginer les dégâts cinétiques en relâchant un brin ses muscles. Elle se demandait si Erza avait gardé sa tête de Faas'Bahlok, tiens ; elle y avait déposé tout son amour à l'époque.

La défunte Chamane braqua son attention sur l'équipe adverse. Même avec son sourire enjôleur, un effroi les avait traversés. Lorsque la musculature de la guerrière s'activait, le temps semblait comme se ralentir pour eux. Une perle de sueur s'illuminait sur leurs tempes respectives, une joie crispée et un rire jaune tranchaient avec l'inertie de leurs corps. Ils se disaient que c'était forcément ainsi que la Dilon se présentera à eux : lente et implacable. Alors que les cœurs s'accéléraient au point culminant du service, un seul être osa s'interposer pour couper court à la magie de ce glorieux événement.


" OH T'ARRÊTES ! Elle obtempéra, davantage par surprise. Qu'est-ce que c'est que ce silence ?! N'oublie pas ton cri quand tu tires ! "

L'étonnement ne dura qu'un bref instant. Tout à fait, les joueurs criaient pour insuffler le maximum de force dans leurs lancés ! Lar se racla alors la gorge pour préparer à nouveau son service. Sa cible toute désignée, elle lança la tête à toute vitesse en criant comme une soldate sur-le-champ de bataille. Le projectile fila contre l'abdomen du Réprouvé, qui encaissa avec beaucoup de mal le tir. Son genou posé à terre ne le disqualifiait pas ; il pourrait même être couché, tant qu'il attrapait et gardait les mains sur la tête de Goled, le tout en restant conscient, de préférence vivant.

" MAIS CRIE, LARDON, CRIE ! "

Chacun avait son propre cri de guerre ; cela pouvait être un nom, un objet, n'importe quoi qui se démarquait du trop banal hurlement.

" C-C'est ce que j'ai fait ! "

Erreur d'inattention, la dénommée Lardon ne remarqua qu'au dernier moment la tête arrivant droit sur elle. Comme préciser tantôt, cette partie de jeu comportait deux têtes de Goled, une astuce comme une autre pour rendre la compétition plus rude et plus rapide. Ses réflexes instinctifs opérèrent une esquive de sa part, ce à quoi elle répondit avec une fierté mal masquée… jusqu'à qu'elle prît note de leur mécontentement.

" Tu nous fous quoi, là ? On est pas au bal des Magi-chiennes ! Une faute par couardise. Elle s'excusa aussitôt, ayant omis cette règle comme quoi il ne fallait pas esquiver les projectiles, seulement attraper ou renvoyer en vol. La tête revient à l'équipe adverse ! "

Le camp adverse ainsi armé de deux têtes, Lar comprit que sa propre équipe n'était pas dans une position favorable. Ses équipiers ne s'en faisaient guère plus : ils reconnaissaient le potentiel de l'Edmund'Faasnu. L'Ange Réprouvée se mit en position de réception, bien au fait que sa taille se révélait autant comme un avantage qu'un handicap en défense. La première volta du côté gauche, le Réprouvé en face l'attrapa sans grand mal. Cette première attaque couvrit la seconde qui fila à vive allure vers Lardon. Elle ne se laissa pas intimidée et amorça son élan. Sa voix s'échauffa au creux de sa gorge afin d'extérioriser le cri qui lui fera pousser des ailes !

" ERZA ! " Son poignet frappa la tête et la renvoya à son propriétaire initial. L'impact fut si violent que la face de Goled se déforma et prit au dépourvu le Réprouvé, lui-même propulsé en dehors du terrain. Éliminatoire !

Un nouveau point pour son équipe, et grâce à Lar ! Celle-ci bomba son buste, prête à en découdre davantage. Ce sport lui plaisait vraiment. On ne volait pas son titre d'Isemssith. En plus, maintenant qu'elle avait son cri, ses lancers seront dévastateurs.

Le nouveau venu du camp adverse était, contre toute attente, un enfant. Le petit rouquin transpirait une envie de baston, cela plaisait à l'Edmund'Faasnu. La nette différence de stature promettait un duel digne des Zaahin. Les projectiles s'échangèrent à une vitesse folle, Billgrim visiblement satisfait des compositions actuelles : le match se montrait à la fois équilibré et palpitant. Chacun redoublait d'effort pour encaisser les têtes et les voler, chacun tenait bon sur ses deux jambes pour résister aux chocs, jusqu'au sang. Aussi grisant qu'un furieux entraînement sous les torrents de Gona'Halv. La rage de vaincre s'affirmait davantage à chaque cri, Lardon s'époumonant du nom de la Dovahkiin avec une puissance remarquable. Les éliminés s'enchaînèrent à vue d'œil, jusqu'à qu'il n'y ait plus qu'une poignée de chaque côté du terrain. Le suspense insoutenable intimait une grande ovation du côté des spectateurs. Je n'arrive pas à le toucher. Lar grinça des dents, son caractère angélique comme gommé sous l'influence des Bipolaires. Le garnement ne bougeait pourtant pas, cependant Oncle Billy visait juste depuis le début : sans dextérité, l'Edmund'Faasnu ne profitera nullement de sa force. L'entraînement, l'entraînement, toujours l'entraînement. Ses doigts se resserrèrent sur les deux têtes qu'elle glanât.


" TU AIMES JOUER ?! Lui gratifia-t-elle en le concentrant son double lancé sur le roux. … J'AI RATÉ ! " Les Goleds avaient tout bonnement mordu la poussière sans faire mouche.

" ARRÊTE DE CRIER POUR RIEN ! " Elle se retourna, scandalisée.

" MAIS ! "

Une nouvelle fois, on profita de son manque de concentration – et de son aversion pour ce satané Billgrim – pour creuser son élimination. La tête s'entrechoqua contre son abdomen, sa présence d'esprit parvint à la reprendre en main et sécuriser sa position. Malheureusement, l'équipe antagoniste réussit à coordonner le second tir en sa direction. Ses équipiers n'auront pas le temps de s'interposer pour la protéger, elle le savait. Lardon resserra son emprise sur la tête entre ses mains et son corps bascula en arrière. Rivés sur les cieux, ses yeux s'enflammèrent d'une ultime volonté.

" ERZAAAAAAAAAA ! "

Ses bras soulevèrent hâtivement la tête, le mouvement entraîna l'autre tête en l'air lors de l'impact. Ce dernier fut si prononcé que le fameux projectile éclata en morceaux au-dessus d'elle. Les lambeaux de chairs s'éparpillèrent autour d'elle et sur sa silhouette, telle une averse apocalyptique. En cet instant, l'Ange Sanglante semblait naître. La partie s'était close ainsi, sur ce rideau écarlate.


1535mots ~



By Jil ♪
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 29 Juin 2021, 20:00



À en perdre la tête


Je songeai à Laëth, à son corps dénudé. Les yeux posés sur le plafond, je ne contemplais pas la surface plane mais bien des courbes qui appartenaient à mon imagination et que j’aurais pu dessiner tout en étant aveugle. Elle revenait toujours me hanter. J’avais des phases, comme un artiste fou qui aurait désiré que sa muse lui appartînt. En tant que fantasme inassouvi, elle m’obsédait souvent. Sa silhouette appelait la mienne et je m’imaginais briser la frontière qui faisait d’elle un objet d’art afin de la transformer en sujet, mon sujet. Combien de fois, lors de nos séances, j’avais construit une suite bien plus passionnée à nos échanges ? Combien de fois m’étais-je imaginé poser mes pinceaux et abandonner ma toile pour aller vers elle, laisser ma main se poser sur sa joue et mes lèvres dans son cou ? À chaque trait de crayon, je désirais la posséder. À chaque coup de pinceau, j’avais l’envie folle de la caresser. J’avais cette volonté d’observer ses joues rougir de plaisir et ses lèvres s’agripper aux miennes. Ses yeux reflétaient quelque chose que la plupart des gens n’avaient pas, une sensibilité particulière. Je voulais la raviver d’autant plus et faire exploser son cœur sous mes assauts. « À quoi est-ce que tu penses ? » J’étais couché sur le dos, enfoncé dans le canapé du salon. « Je n’ai pas envie d’en parler. » fis-je, après avoir sursauté. Rose-Lune s’approcha et observa mon corps avec une curiosité feinte. Elle sourit lorsque ses yeux arrivèrent vers mon bassin. Ses doigts caressèrent le tissu qui couvrait mon entre-jambe. Mes yeux s’écarquillèrent sous la surprise. Je déglutis tout en la regardant. Elle ne me touchait plus. L’avait-elle fait ? Cela me paraissait tellement incongru que je n’en étais pas certain. Ses grands yeux noirs longèrent mon torse pour arriver jusqu’à mon visage et s’ancrer sur moi. « Pousse-toi un peu. » finit-elle par me dire, avant de s’asseoir proche de mon ventre.

Tournée de façon à pouvoir me regarder, elle semblait à présent totalement sérieuse. « Ârès, je le sens quand tu es excité. On peut le faire si ça peut t’aider à te concentrer. » Je ne savais pas comment réagir à ça. Autant je plaisantais beaucoup sur le sexe avec Adam, ou même Mancinia pour la taquiner, autant je n’étais pas si libéré. Je n’avais pas eu beaucoup d’amants et Priam avait représenté une grande partie de mon existence. Même en côtoyant le milieu artistique et en peignant des nus, j’étais très loin de participer aux soirées aux mœurs légères. Je restais un Magicien et j’avais été éduqué comme tel. J’avais du mal avec cette conception du plaisir charnel sans éprouver le moindre sentiment et c’était d’ailleurs pour cette raison que j’étais aujourd’hui divorcé, à cause des sentiments que je ressentais malgré moi pour Laëth. Je savais que c’était une relation impossible et j’essayais actuellement de passer à autre chose, avec une femme dont j’étais fou. Pourtant, le fantasme était trop important pour être ignoré. Jamais je n’approcherais Laëth mais j’aimais penser à elle, en secret. Priam n’était pas en reste. C’était un amour non cicatrisé de mon côté. Je n’avais sans doute jamais cessé de l’aimer mais sa sœur m’avait empoisonné l’esprit. Lorsque j’avais fini par comprendre qui elle était, je n’avais pu continuer à vivre comme avant. Le malaise était trop grand. Il m’avait fallu renoncer à ce que j’avais construit jusqu’ici parce que j’avais été incapable de cesser de penser à elle. Lorsqu’il m’embrassait, j’avais envie d’elle. Lorsqu’il me faisait basculer sur notre lit conjugal, j’avais envie d’elle. S’il n’avait pas été son frère, j’aurais pu faire avec. Certains fantasmes ne sont pas faits pour être avoués. Pourtant, eu égard à la situation, je n’avais pas réussi à passer outre. J’étais cependant heureux de pouvoir être ami avec l’Ange, bien que parfois, j’avais l’impression de sombrer de nouveau dans le passé. Il aurait peut-être fallu tirer un trait dessus mais avec notre enfant, c’était impossible. Nous devions nous voir, au moins un peu. Je n’aurais pas pu cesser de le côtoyer pour être franc. C’était une situation qu’Esther avait à gérer, avec toutes les complications que ça pouvait engendrer. Elle était ma première relation depuis mon divorce, alors, forcément, que cette femme que je connaissais à peine me caressât les parties comme si c’était une habitude m’avait profondément choqué.

« Je vois. » murmura-t-elle. « Excuse-moi. » Elle n’allait pas m’en faire part mais cela faisait des années qu’il ne s’était plus rien passé entre elle et moi. Je m’étais considérablement assagi avec le temps, à tel point qu’elle en ressentait un vide. Je l’envoyais toujours loin de moi, comme si j’avais peur d’elle ou que je ne l'appréciais pas. Elle se sentait flouée. Parfois, elle songeait que je pusse avoir honte d’elle ou que je ne la pensasse pas capable de m’aider. Elle n’y était pas. Je ne désirais simplement pas l’utiliser, parce que je savais que je pouvais aller loin. Elle avait subi lorsque j’étais jeune et plus j’étais devenu puissant, plus j’avais compris qu’elle ne pourrait bientôt plus rien me refuser. Je l’appréciais alors je m’étais battu contre le lien, en essayant de lui fermer l’accès à mes désirs et en l’envoyant assez loin pour qu’elle ne pût plus être torturée par mon comportement.

Elle s’allongea à côté de moi et se tourna sur le côté. Je ne fis aucun commentaire concernant notre proximité corporelle. Je n’étais pas à l’aise mais je me voyais mal lui faire une remarque sur sa poitrine écrasée contre mon bras. « Pour me faire pardonner, je peux te raconter une anecdote sur les Réprouvés. » « Allez. » lui répondis-je, en essayant d’oublier le fait que j’étais un homme. « Ils ont un jeu qui consiste à s’envoyer des têtes de Goleds. » Je m’imaginais sans mal les parasites. « C’est dégoûtant. » murmurai-je, en la fixant. Ses grands yeux noirs me semblaient familiers. Peut-être était-ce parce qu’elle m’hébergeait depuis quelques jours. « C’est très amusant à observer. Leur force est prodigieuse, rien à voir avec la tienne lorsque tu avais quinze ans. » plaisanta-t-elle, à raison. « Tu sembles sûre de me connaître alors que je ne te connais pas. Pourquoi ? » « Tu as peut-être perdu la tête, comme les Goleds. Peut-être qu’un Bipolaire est actuellement en train de jouer avec elle. » Elle ne cessait de me fixer. « Remarque, ils n’aimeraient sans doute pas ta tête. » « Pourquoi ? » Elle passa une main dans mes cheveux. « À cause de la magie qui l’imprègne. » « Tu devrais arrêter de me toucher. » « Tu n’aimes pas quand je me moque de toi, tu n’aimes pas quand je te touche, je vais finir par demander à changer de Maître si tu n’es pas capable d’un peu d’humour. » « Je sais que je radote mais je doute être ton Maître. » Alors pourquoi est-ce que je peux entrer dans ta tête ? Je me figeai. « Ne fais plus ça. » « Normalement je ne le fais pas parce que tes défenses sont trop fortes. Mais actuellement, tu es beaucoup plus détendu et confiant par rapport à ton environnement. » « Je ne comprends pas. » Et ça m’effrayait. Cette assurance qui était sienne sur ma véritable existence me faisait peur. Et si elle avait raison ? Et si je n’existais pas vraiment ? « Peu importe. Tu as déjà essayé de jouer avec une tête de Goled ? » « Est-ce que ça t’impressionnerait ? » « Franchement... oui. » répondis-je. « J’ai raté une occasion de te plaire alors. Dommage. Cependant, je sais qu’on peut en acheter. Ça te dirait de jouer avec moi ? » « Ce n’est vraiment pas… » « Allez. Ça impressionnerait peut-être Priam. » « Comment tu sais que… ? » « Tu parles beaucoup dans ton sommeil. » murmura-t-elle. « Tu as lu mes lettres… » « C’est vrai. Je voulais en savoir plus sur ce que tu crois être toi. » Elle savait aussi qui était Priam Belegad, au-delà de mon délire. « Est-ce que le moi que tu connais jouerait avec une tête de Goled ? » « Non. Il trouverait ça répugnant. » « Il aurait raison. » « Peut-être mais j’ai bon espoir que tu sois moins à cheval que lui sur l’hygiène. » « Tu me préfères à lui ? » Elle sourit. « Que tu le veuilles ou non, et qu’il le veuille ou non, tu es forcément une partie de lui. Et je t’aime. » Je me râclai la gorge. « Pas comme ça, idiot. » précisa-t-elle.

Je me mis sur le côté, pour dégager mon bras d’entre ses seins et pour la regarder plus facilement. « Bien alors… J’accepte de jouer avec toi et cette tête de Goled mais à deux conditions. » « Lesquelles ? » « J’aimerais que tu me parles de celui que tu crois que je suis. » « Je ne sais pas si c’est une bonne idée de tout te dire mais je peux te donner quelques renseignements sans importance. » « Pourquoi serait-ce une mauvaise idée ? » « Parce que c’est un monstre. » Je ris, pensant qu’elle plaisantait. « Et la deuxième ? » « J’aimerais des tartines de chèvre avec de la confiture de groseille… » Elle pencha la tête sur le côté. « Tu m’as prise pour ta bonne ou quoi ? » « S’il te plaît… J’ai trop faim et je suis sûr que je ne retrouverai pas le chemin vers la cuisine. » « C’est ça. Je vais t’y conduire à coups de katana moi ! » « Tu n’oserais pas frapper ton Maître quand même, lui si gentil et qui a tellement de problèmes ? » « Je ne me suis jamais gênée… En plus je t’ai eu jeune, tu étais encore malléable à cette époque, sans parler du fait que je connais tellement de dossiers sur toi que je pourrais te faire chanter pour l’éternité. Enfin, tu es le pire amant que je n’ai jamais eu et fais attention parce que je pourrais le dire à la femme à laquelle tu pensais tout à l’heure. » « » Elle sourit, un sourire qui se termina dans un rire.

Priam,

Pourquoi m'as-tu caché ce jeu formidable avec les têtes de Goled ? Je suis sûr que je t'écrase.

PS : Oublie pas d'aller chercher notre fille chez Mancinia.

1706 mots
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 30 Juin 2021, 17:25



Valhalla Board Game Cover by Barbara Gołębiewska

À en perdre la tête

Evénement | Dastan



« Maman ! Maman ! Elles sont où, mes armes ? » - « Là où tu les as rangées… » - « Je les avais mises dans ma cham- ah non ! » La tête rousse de Dastan disparut de derrière la porte. « Mais t’as pas besoin d’emmener toutes tes armes, hein ! » Le nez dans ses vêtements, Asha préparait un sac. Elle marcha jusqu’à la porte et l’ouvrit en grand. « Dastan ! » L’enfant revint en courant, les bras chargés de sa fronde, de son marteau et de son épée. Les mains sur les hanches, elle le fixa, un sourcil levé : « Tu as entendu ? » - « Oui oui. » Il passa devant elle. « Tu ne vas pas te battre. » - « Je sais, je sais, mais on va à Gona’Halv ! » - « Oui… voir ton oncle. » - « C’est un grand guerrier ! » La Réprouvée fit la moue. « Choisis juste une arme. » Dépité, il s’exclama : « Mais maman ! » Elle leva la main. « Chut ! Si j’en vois trois, je te découpe avec les deux qui seront en trop. » Dastan bougonna et repartit dans l’autre sens. « C’est pas juste ! » En s’appuyant contre la porte, la mère soupira. Parfois, être un parent s’avérait particulièrement épuisant. Le rouquin savait rendre l’expérience aussi éreintante qu’irritante – et aussi agréable que joyeuse. Depuis qu’elle lui avait dit qu’ils se rendaient à Gona’Halv, il passait son temps à s’entraîner au combat et à babiller au sujet des plus grands guerriers que les Terres du Yin et du Yang eussent connus – surtout les Bipolaires, évidemment. Il était devenu intarissable. Plus rien ne semblait l’affecter, sinon cette perspective de voyage en famille – bien que ce ne fût pas tant le séjour en groupe que la destination qui l’obnubilât.

Les pas de Vrael firent grincer le vieux parquet du couloir. Il s’approcha de sa femme et enroula un bras autour de ses épaules. « Prête ? » - « Oui, j’ai plus qu’à faire un sac de produits de la ferme pour Asbjorn. » Il embrassa sa tempe. « Et les affaires de Dastan ? » - « Je pense que sa chambre ressemble à un champ de bataille. » L’homme éclata de rire. « Il se met dans l’ambiance. » - « Un peu trop. » Elle lui servit une grimace éloquente. Il sourit.



« Tonton ! Tonton tonton tonton ! » - « Qu’est-ce qu’y a, morveux ? » demanda l’homme en baissant la tête vers lui. Dastan sourit. Le guerrier était colossal. Il trouvait déjà ses parents imposants, mais c’était comme si la vie aux champs avait adouci leurs silhouettes. Celle de son oncle, haute de plus de deux mètres, était si large qu’il ne lui paraissait pas impossible qu’il pût soulever un bicorne à une seule main. Ses doigts, épais et calleux, avaient sans doute déjà broyé des crânes sans fournir beaucoup d’efforts. L’idée qu’il pût un jour lui ressembler l’excitait autant qu’un chien devant quelqu’un qui s’apprêterait à lui lancer un bâton. « Il va y avoir une partie de tête de Goled ! » - « Tu veux mourir écrasé ? » - « Ouais ! Euh, non ! » Asbjorn éclata de rire. Il se tourna vers son beau-frère et sa sœur. « Par Boholt’Kein, on pourrait vraiment croire que vous l’avez fait en baisant ! » Puis, pivotant vers l’enfant, il lui glissa, sur le ton de la confession : « C’était le jeu préféré de ta mère quand elle était petite, et elle a failli y laisser la peau plusieurs fois. » - « Et plus encore puisqu’à chaque fois que je manquais de crever, notre père me collait des roustes dont je me rappelle encore. » appuya-t-elle en glissant une œillade insistante à son fils. « C’est bien vrai, ça ! Je me suis dit plusieurs fois qu’on allait finir par jouer avec ta tête ! » La claque amicale qu’il lui colla dans le dos aurait pu faire trembler un mur, cependant, elle y était habituée. Elle lui sourit même. « Bon, j’ai compris, on peut aller regarder ? »



Finalement, les adultes avaient craqué. L’appel du jeu avait été le plus fort et, lorsque des joueurs avaient été éliminés, ils avaient pris leur place. Dastan les regardait parer et lancer la tête avec émerveillement. Il poussait de grands cris enthousiastes et courait autour du terrain en levant un poing victorieux dès que l’un de ses héros réalisait une belle frappe ou arrêtait un coup difficile. Son envie de les rejoindre croissait à mesure qu’il les encourageait. Aussi, lorsqu’un autre Réprouvé perdît et que l’organisateur chercha un nouveau participant, le Kiir’Sahqon ne put retenir ses jambes de le porter jusqu’à lui, et sa bouche d’exposer son désir de jouer. Tant pis pour la rouste. « Moi ! Moi moi moi ! » s’exclamait-il en trépignant devant le grand homme. Celui-ci regarda ses parents qui, trop pris par le jeu, ne faisaient pas attention à lui. Il haussa les épaules. Les membres de son équipe le défendraient. On laissait les enfants participer, avec l’assurance qu’ils ne mourraient pas, parce qu’ils seraient protégés. Cela arrivait, parfois, mais c’était rare. Des accidents. Ça n’arrivait qu’aux autres. La preuve : Asha était encore en vie.

Dastan se jeta corps et âme dans le jeu. Il courait sur le terrain comme si sa vie en dépendait, avec la volonté farouche de renvoyer l’horrible tête – de près, elle était vraiment effrayante – dans le camp adverse. Pourtant, il manquait de force. Seul, il était à peine capable de la soulever. Peu lui importait. Il ne se décourageait pas, jamais. Il était d’autant plus motivé que Lardon semblait l’avoir pris pour cible, et qu’il estimait qu’il s’agissait d’un honneur. Comme elle manquait ses coups, il avait même commencé à la narguer, en bougeant le moins possible. « OUAIS ! » lui répondit-il en hurlant autant que ses petits poumons le lui permettaient. Lorsqu’il vit les deux têtes de Goled fuser droit sur lui, il pâlit un peu. Un crâne, c’était quelque chose, mais deux, c’était… autre chose. Il plaça ses deux bras en protection devant lui et s’arcbouta, dans l’idée que cela put le sauver. Chacune des carcasses s’écrasa à côté de lui, soulevant un nuage de poussière. Comme s’il y croyait à peine, Dastan se tâta. Il était bien vivant ! Lardon n’avait pas réussi à le toucher. Lardon, une des meilleures joueuses qu’il eût jamais rencontrées, n’avait pas réussi à le toucher. Il était… « Je suis intouchable ! Aha ! L’Intouchaaaaaaaable ! » s’écria-t-il en courant en dehors du terrain. À l’instant même où il quitta son emplacement, des projectiles issus de la tête de Goled s’y écrasèrent. Intouchable.



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